Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
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Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Et quand l’amour, pendant toute la vie de l’homme, et dans la mesure de ce qu’il faut, aura porté les fruits de l’arbre de la croix, les fruits de pénitence dans l’austérité, c’est alors qu’il commencera à comprendre qu’il est un serviteur inutile, un serviteur mauvais. Il verra deux parts : en Dieu tout amour, en lui toute haine, et cette vue l’introduira dans une pénitence à laquelle il ne voudra pas que le corps (298) reste étranger. Que la pénitence soit légère, ou non, c’est l’amour incréé qui la fait, et il la diversifie immensément suivant les besoins de
chaque âme. Que la pénitence et la pensée de’ la pénitence ne soit jamais un poids pour vous
car c’est Dieu qui opère. Pour provoquer votre volonté et obtenir votre consentement, Jésus-Christ a donné l’exemple.
Ceux qui sont élevés à la vision de l’Essence incréée s’abîment dans ce repos immense, et, ayant puisé le feu à la source, sont poussés par lui vers de plus grandes entreprises ; car leur flamme est renouvelée.
Ceux qui n’ont pas l’esprit de vérité, s’attribuant la gloire à eux-mêmes, deviennent des idolâtres qui adorent leurs bonnes oeuvres.
Ils changent en idoles les dons de Dieu, leur lumière devient leur idole, leur science devient leur idole ; ils changent en idole jusqu’à leur prudence, qui leur était donnée pour discerner. Car tout bien vient de l’amour, de l’amour incréé, qui brûle éternellement, et ne s’éteint jamais au fond de lui-même.
Qu’à Lui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen!
chaque âme. Que la pénitence et la pensée de’ la pénitence ne soit jamais un poids pour vous
car c’est Dieu qui opère. Pour provoquer votre volonté et obtenir votre consentement, Jésus-Christ a donné l’exemple.
Ceux qui sont élevés à la vision de l’Essence incréée s’abîment dans ce repos immense, et, ayant puisé le feu à la source, sont poussés par lui vers de plus grandes entreprises ; car leur flamme est renouvelée.
Ceux qui n’ont pas l’esprit de vérité, s’attribuant la gloire à eux-mêmes, deviennent des idolâtres qui adorent leurs bonnes oeuvres.
Ils changent en idoles les dons de Dieu, leur lumière devient leur idole, leur science devient leur idole ; ils changent en idole jusqu’à leur prudence, qui leur était donnée pour discerner. Car tout bien vient de l’amour, de l’amour incréé, qui brûle éternellement, et ne s’éteint jamais au fond de lui-même.
Qu’à Lui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen!
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LES VOIES DE L’AMOUR
La route qui mène à cet amour est la lecture du livre de vie, et il n’y en a pas d’autre. O mes enfants chéris, que notre amour soit parfait ! Que notre transformation soit entière ! car il est tout amour, cet Homme-Dieu, ce Dieu incréé, ce Dieu incarné ; il nous aime tout entier, il veut que tout entier nous l’aimions. Il veut que Lui, et nous par l’amour, nous fassions un. J’appelle enfants de l’Esprit ceux qui, par la grâce de la charité, vivent en Dieu, dans la perfection de l’amour transformé. Nous sommes tous fils de Dieu par la création, mais ceux-la sont les vases de l’élection et les fils de l’Esprit, en qui Dieu a posé son amour, et dans lesquels il se repose, attiré par sa propre ressemblance. C’est sa grâce et son amour qui a formé son image dans l’âme. J’appelle parfait celui qui a transformé sa vie en la ressemblance de l’Homme-Dieu. (300)
Or, sachez que Dieu, noble par nature, nous demande notre coeur tout entier et non la moitié de notre coeur; il ie veut sans intermédiaire, sans partage, saris contestation. On dirait que Dieu fait la cour à l’âme humaine. Si elle se donne toute, il prend tout ; si elle se donne à moitié, il la ‘reçoit à moitié ; mais c’est la première de ces deux choses qui fait sa joie car l’amour parfait est un amour jaloux. L’Époux, dans son amour, ne peut souffrir chez l’Épouse l’ombre d’un partage, ni en public, ni en secret. Or, notre Dieu est un Dieu jaloux. Je sais, du reste, je sais parfaitement que s’il existait un homme qui eût goûté l’amour de Jésus crucifié, de Jésus souverain bien, cet homme-là ne s’arracherait pas seulement aux créatures, il s’arracherait à lui-même pour se donner plus absolument, et que toutes les puissances n’en feraient plus qu’une pour le transformer tout entier en Celui qui est notre Sauveur et notre amour, Jésus-Christ, Jésus-Christ!
Si l’âme veut se dégager et s’élever vers la perfection de l’amour qui se donne tout entier, qui se consacre non pas seulement en vue de la récompense temporelle ou éternelle, mais aussi en vue de l’être de Dieu, qui est la Bonté par essence, la Bonté digne de l’amour; l’âme, dis-je, doit marcher dans la voie droite, (301) marcher dans la voie de l’ordre, avec les pieds brûlants de l’amour.
LES VOIES DE L’AMOUR
La route qui mène à cet amour est la lecture du livre de vie, et il n’y en a pas d’autre. O mes enfants chéris, que notre amour soit parfait ! Que notre transformation soit entière ! car il est tout amour, cet Homme-Dieu, ce Dieu incréé, ce Dieu incarné ; il nous aime tout entier, il veut que tout entier nous l’aimions. Il veut que Lui, et nous par l’amour, nous fassions un. J’appelle enfants de l’Esprit ceux qui, par la grâce de la charité, vivent en Dieu, dans la perfection de l’amour transformé. Nous sommes tous fils de Dieu par la création, mais ceux-la sont les vases de l’élection et les fils de l’Esprit, en qui Dieu a posé son amour, et dans lesquels il se repose, attiré par sa propre ressemblance. C’est sa grâce et son amour qui a formé son image dans l’âme. J’appelle parfait celui qui a transformé sa vie en la ressemblance de l’Homme-Dieu. (300)
Or, sachez que Dieu, noble par nature, nous demande notre coeur tout entier et non la moitié de notre coeur; il ie veut sans intermédiaire, sans partage, saris contestation. On dirait que Dieu fait la cour à l’âme humaine. Si elle se donne toute, il prend tout ; si elle se donne à moitié, il la ‘reçoit à moitié ; mais c’est la première de ces deux choses qui fait sa joie car l’amour parfait est un amour jaloux. L’Époux, dans son amour, ne peut souffrir chez l’Épouse l’ombre d’un partage, ni en public, ni en secret. Or, notre Dieu est un Dieu jaloux. Je sais, du reste, je sais parfaitement que s’il existait un homme qui eût goûté l’amour de Jésus crucifié, de Jésus souverain bien, cet homme-là ne s’arracherait pas seulement aux créatures, il s’arracherait à lui-même pour se donner plus absolument, et que toutes les puissances n’en feraient plus qu’une pour le transformer tout entier en Celui qui est notre Sauveur et notre amour, Jésus-Christ, Jésus-Christ!
Si l’âme veut se dégager et s’élever vers la perfection de l’amour qui se donne tout entier, qui se consacre non pas seulement en vue de la récompense temporelle ou éternelle, mais aussi en vue de l’être de Dieu, qui est la Bonté par essence, la Bonté digne de l’amour; l’âme, dis-je, doit marcher dans la voie droite, (301) marcher dans la voie de l’ordre, avec les pieds brûlants de l’amour.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Le premier pas qu’elle doit faire dans cette voie, c’est de connaître Dieu en vérité, non pas par la surface, par le dehors, par la science des livres. Il faut connaître profondément. Car l’homme aime, comme l’homme connaît. Si notre connaissance est bornée, vague, superficielle, si nous pensons à Dieu, comme quelqu’un qui s’acquitte de sa fonction, notre amour sera misérable. Relisez ce que j’ai déjà dit sur ce sujet.
Mais l’amour a des propriétés et des signes qui permettent de le reconnaître.
Première propriété. L’amour transforme l’un en l’autre, quant à la volonté.
Or, la volonté du Christ est, ce me semble, la vie dont il a donné l’exemple, vie pleine de pauvreté, de mépris, d’obéissance et de douleur ; l’exercice de ces choses est un rempart contre le mal et contre la tentation.
Seconde propriété. L’amour transforme l’un dans l’autre, quant aux qualités constitutives de l’Etre. Je n’en citerai que trois : L’amour s’incline vers les créatures, suivant les lois de l’universelle harmonie. L’amour est humble et doux. L’amour est immuable. Plus l’âme est voisine de Dieu, plus elle est inaccessible au changement. La honte consiste à être ébranlé (302) par quelque chose de petit; c’est là que nous sentons notre misère.
La troisième qualité de l’amour est la transformation parfaite de l’âme en Dieu. Alors elle est inaccessible aux tentations ; car elle ne réside plus en elle, mais en Lui.
Quand nous revenons à notre misère, défions-nous de toute créature, défions-nous de nous-mêmes ; je vous en supplie, restez en possession de vos âmes, ne vous donnez à aucune créature ; mais gardez-vous pour Celui qui a dit «Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de tout votre esprit, de toute votre âme et de toutes vos forces.»
Voici quelques-uns des signes de l’amour. D’abord la soumission de la volonté.
Ensuite l’exclusion absolue de toute amitié contraire ; fallût-il quitter père, trière, frère,
soeur, et tout ce qui ferait obstacle à la volonté de l’amour.
Puis l’amour porte en lui une force révélatrice des secrets qui oblige à montrer le fondde soi ; ce troisième signe me paraît capital. Il est le complément nécessaire des actes de l’amour.
Mais l’amour a des propriétés et des signes qui permettent de le reconnaître.
Première propriété. L’amour transforme l’un en l’autre, quant à la volonté.
Or, la volonté du Christ est, ce me semble, la vie dont il a donné l’exemple, vie pleine de pauvreté, de mépris, d’obéissance et de douleur ; l’exercice de ces choses est un rempart contre le mal et contre la tentation.
Seconde propriété. L’amour transforme l’un dans l’autre, quant aux qualités constitutives de l’Etre. Je n’en citerai que trois : L’amour s’incline vers les créatures, suivant les lois de l’universelle harmonie. L’amour est humble et doux. L’amour est immuable. Plus l’âme est voisine de Dieu, plus elle est inaccessible au changement. La honte consiste à être ébranlé (302) par quelque chose de petit; c’est là que nous sentons notre misère.
La troisième qualité de l’amour est la transformation parfaite de l’âme en Dieu. Alors elle est inaccessible aux tentations ; car elle ne réside plus en elle, mais en Lui.
Quand nous revenons à notre misère, défions-nous de toute créature, défions-nous de nous-mêmes ; je vous en supplie, restez en possession de vos âmes, ne vous donnez à aucune créature ; mais gardez-vous pour Celui qui a dit «Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de tout votre esprit, de toute votre âme et de toutes vos forces.»
Voici quelques-uns des signes de l’amour. D’abord la soumission de la volonté.
Ensuite l’exclusion absolue de toute amitié contraire ; fallût-il quitter père, trière, frère,
soeur, et tout ce qui ferait obstacle à la volonté de l’amour.
Puis l’amour porte en lui une force révélatrice des secrets qui oblige à montrer le fondde soi ; ce troisième signe me paraît capital. Il est le complément nécessaire des actes de l’amour.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Enfin l’amour possède un désir d’assimilation qui fait chérir la pauvreté, si le Bien-Aimé est pauvre ; le mépris, s’il est méprisé : l’amour (303) veut partager les douleurs. Il ne semble pas qu’entre le riche et le pauvre, entre l’homme des douleurs et l’homme des délices, l’amitié puisse ne rien laisser à désirer : la distance des conditions est en général un obstacle au partage de la vie.
Or, l’amour n’est pas seulement une force d’assimilation, mais une force d’unité qui fait partout des semblables.
Jésus-Christ, l’éternel amour, a réuni ces signes. Il s’est soumis à la volonté de l’homme, et Lui, qui d’un signe eût pu tout écraser, il a obéi jusqu’à la mort. Il a renoncé à sa mère et à sa chair, se livrant à la mort et les quittant sur la croix. Il nous a dit ses secrets : « Je ne vous appellerai plus mes serviteurs ; car le serviteur ne sait ce que fait son maître ; je vous ai appelés amis. » Il s’est rendu semblable à l’homme, la faute exceptée. Il a été vraiment homme et vraiment mortel. Imitons-le pour ne pas faire injure à l’amour de ses entrailles. Cherchons-le comme il nous a cherchés. Imitons-le comme il nous a imités. Si un seul homme faisait toutes les pénitences du monde réuni, ce serait trop peu pour reconnaître une seule goutte de la sueur du Christ, ou pour mériter la moindre des joies du paradis, ou pour expier le moindre des péchés mortels, ou pour offrir (304) seulement à Dieu la satisfaction de la créature. Aussi chacun devrait s’efforcer de faire pénitence en secret, dans la mesure convenable, et de désirer ce qu’il ne peut pas faire, et même de faire pénitence -publiquement, pourvu que ce ne soit pas pour chercher les regards ; car s’abstenir du bien par crainte d’être vu, c’est tiédeur et lâcheté. Le Maître a donné l’exemple. Il a fait beaucoup de choses qui n’ont été ni écrites, ni connues ; mais il n’a pas négligé les actes publics par respect humain. Si la pénitence nous paraît dure, la patience ne pourrait-elle nous être agréable dans ces sortes d’afflictions, qui de la part de Dieu, sont des signes d’amour? Ne pourrions-nous faire, de nécessité, vertu?
Ce que le Père a donné au Fils, souvent le Fils le donne aux siens. Dieu le Père a choisi pour son Fils la pauvreté et la dou,leur, l’angoisse du dedans, l’angoisse du dehors, une
Or, l’amour n’est pas seulement une force d’assimilation, mais une force d’unité qui fait partout des semblables.
Jésus-Christ, l’éternel amour, a réuni ces signes. Il s’est soumis à la volonté de l’homme, et Lui, qui d’un signe eût pu tout écraser, il a obéi jusqu’à la mort. Il a renoncé à sa mère et à sa chair, se livrant à la mort et les quittant sur la croix. Il nous a dit ses secrets : « Je ne vous appellerai plus mes serviteurs ; car le serviteur ne sait ce que fait son maître ; je vous ai appelés amis. » Il s’est rendu semblable à l’homme, la faute exceptée. Il a été vraiment homme et vraiment mortel. Imitons-le pour ne pas faire injure à l’amour de ses entrailles. Cherchons-le comme il nous a cherchés. Imitons-le comme il nous a imités. Si un seul homme faisait toutes les pénitences du monde réuni, ce serait trop peu pour reconnaître une seule goutte de la sueur du Christ, ou pour mériter la moindre des joies du paradis, ou pour expier le moindre des péchés mortels, ou pour offrir (304) seulement à Dieu la satisfaction de la créature. Aussi chacun devrait s’efforcer de faire pénitence en secret, dans la mesure convenable, et de désirer ce qu’il ne peut pas faire, et même de faire pénitence -publiquement, pourvu que ce ne soit pas pour chercher les regards ; car s’abstenir du bien par crainte d’être vu, c’est tiédeur et lâcheté. Le Maître a donné l’exemple. Il a fait beaucoup de choses qui n’ont été ni écrites, ni connues ; mais il n’a pas négligé les actes publics par respect humain. Si la pénitence nous paraît dure, la patience ne pourrait-elle nous être agréable dans ces sortes d’afflictions, qui de la part de Dieu, sont des signes d’amour? Ne pourrions-nous faire, de nécessité, vertu?
Ce que le Père a donné au Fils, souvent le Fils le donne aux siens. Dieu le Père a choisi pour son Fils la pauvreté et la dou,leur, l’angoisse du dedans, l’angoisse du dehors, une
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
amertume au-dessus des paroles et au-dessus des pensées. C’est pourquoi plusieurs reçoiventla tribulation non pas seulement avec patience, mais avec joie, comme un signe d’amitié et comme les arrhes d’un héritage. Dans vos douleurs, contemplez celles du Fils de Dieu, et cette vue sera votre remède. La tribulation produit quelquefois d’excellents effets que nous (305)ignorons. Quelquefois elle tourne l’homme vers Dieu et le fait adhérer à lui. Quelquefois elle le fait grandir, semblable à la pluie qui féconde la terre. Quelquefois elle lui donne la force, la pureté et la paix. Ce genre de tribulation est précieux, sa valeur nous est inconnue, et je porte envie à ceux qui l’éprouvent. Si nous savions son prix, nous nous la disputerions : chacun arracherait à son voisin les moyens de se la procurer. Je souhaite que vous soyez toujours consolés sous le fardeau de cette vie par Celui qui est la lumière et la joie des affligés. Qu’à Lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
Connaissance de Dieu, connaissance de soi-même, voilà la perfection de l’homme. Cette double vue produit grâce sur grâce, lumière sur lumière, vision sur vision. Plus grandira votre connaissance de Dieu, plus grandira votre amour, et avec lui votre force d’action. Votre pratique sera la preuve et la mesure de votre amour ; ordinairement l’amour cherche la ressemblance du Bien-Aimé dans l’action et la passion. Le Christ a supporté la pauvreté, le mépris et la douleur. Le choix de la sagesse révèle la valeur des choses. (306)
Connaissance de Dieu, connaissance de soi-même, voilà la perfection de l’homme. Cette double vue produit grâce sur grâce, lumière sur lumière, vision sur vision. Plus grandira votre connaissance de Dieu, plus grandira votre amour, et avec lui votre force d’action. Votre pratique sera la preuve et la mesure de votre amour ; ordinairement l’amour cherche la ressemblance du Bien-Aimé dans l’action et la passion. Le Christ a supporté la pauvreté, le mépris et la douleur. Le choix de la sagesse révèle la valeur des choses. (306)
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-SIXIÈME CHAPITRE
LES DONS DE DIEU.
Voici quelques dons très doux qui indiquent chez celui qui les possède la plénitude et la perfection de l’amour consommateur. Ils peuvent servir de mesure à l’âme pour connaître le point où elle est arrivée dans la voie de la transformation.
D’abord l’amour de la pauvreté, qui délivre l’âme des attaches de la créature, de toute possession qui ne serait pas celle de Jésus-Christ, de toute espérance qui serait fondée sur un autre. Cet amour ne doit pas seulement vivre dans le cœur, il doit se prouver par les actes.
Un autre don, c’est le désir d’être méprisé par toute créature, et de ne trouver de compassion nulle part, et de vivre dans le cœur de Dieu seul, et de compter pour rien partout ailleurs.
Je ne pourrai citer encore le désir d’être accablé et inondé dans son cœur et dans son corps (307) de toutes les douleurs de Jésus et de Marie, et que toute créature vous les fasse subir sans relâche.
Celui qui n’a pas ces trois désirs ne possède pas la ressemblance bienheureuse du Christ, car ils l’ont accompagné, sa mère et lui, en tout temps et en tout acte.
Si vous possédez ces trois dons, le quatrième sera de vous en sentir indigne, d’être persuadé que vous ne les avez pas par votre vertu propre, et plus vous les aurez, plus vous croirez qu’ils vous manquent; car celui-là perd l’amour, qui se déclare satisfait de ses dons.
Sachez donc que jamais vous n’êtes arrivé; regardez-vous comme quelqu’un qui va commencer, qui n’a jusqu’ici rien fait et rien reçu.
Puis par une méditation incessante, par une oraison savoureuse, vous chercherez ces choses dans l’intérieur de Jésus-Christ, et vous crierez vers Dieu, lui demandant le manteau du nouvel Elie, et vous ne réclamerez que la transformation parfaite de vous en lui, et vous vous plongerez dans cette joie des joies, dans la joie de votre vie terrestre, et vous gravirez l’échelle de la contemplation pour chercher la plénitude de Jésus, et vous y puiserez les surabondances infinies que sa vie extérieure n’a pas manifestées, Alors vous fuirez comme la peste tout ce (308) qui vous séparerait de votre amour. Toute affection charnelle ou spirituelle, toute chose hostile ou contraire que la terre vous présentera, vous fera le dégoût et l’horreur d’un serpent sur lequel vous auriez posé le pied.
Enfin, vous ne jugerez personne, et vous ne vous soustrairez au jugement de personne, vous regardant, suivant la parole de l’Evangile, comme la dernière des créatures et la plus indigne des dons de Dieu.
Ceux qui posséderont ces choses de la vie présente, dans le combat d’aujourd’hui, ceux-là, posséderont Dieu dans la patrie. Ceux à qui Dieu donne pour les transformer en lui la croix de Jésus dans la vie présente, seront transformés plus tard en Dieu lui-même. C’est pourquoi l’âme ne doit chercher en cette vie les consolations spirituelles que pour soutenir sa faiblesse et réchauffer sa froideur. (309)
LES DONS DE DIEU.
Voici quelques dons très doux qui indiquent chez celui qui les possède la plénitude et la perfection de l’amour consommateur. Ils peuvent servir de mesure à l’âme pour connaître le point où elle est arrivée dans la voie de la transformation.
D’abord l’amour de la pauvreté, qui délivre l’âme des attaches de la créature, de toute possession qui ne serait pas celle de Jésus-Christ, de toute espérance qui serait fondée sur un autre. Cet amour ne doit pas seulement vivre dans le cœur, il doit se prouver par les actes.
Un autre don, c’est le désir d’être méprisé par toute créature, et de ne trouver de compassion nulle part, et de vivre dans le cœur de Dieu seul, et de compter pour rien partout ailleurs.
Je ne pourrai citer encore le désir d’être accablé et inondé dans son cœur et dans son corps (307) de toutes les douleurs de Jésus et de Marie, et que toute créature vous les fasse subir sans relâche.
Celui qui n’a pas ces trois désirs ne possède pas la ressemblance bienheureuse du Christ, car ils l’ont accompagné, sa mère et lui, en tout temps et en tout acte.
Si vous possédez ces trois dons, le quatrième sera de vous en sentir indigne, d’être persuadé que vous ne les avez pas par votre vertu propre, et plus vous les aurez, plus vous croirez qu’ils vous manquent; car celui-là perd l’amour, qui se déclare satisfait de ses dons.
Sachez donc que jamais vous n’êtes arrivé; regardez-vous comme quelqu’un qui va commencer, qui n’a jusqu’ici rien fait et rien reçu.
Puis par une méditation incessante, par une oraison savoureuse, vous chercherez ces choses dans l’intérieur de Jésus-Christ, et vous crierez vers Dieu, lui demandant le manteau du nouvel Elie, et vous ne réclamerez que la transformation parfaite de vous en lui, et vous vous plongerez dans cette joie des joies, dans la joie de votre vie terrestre, et vous gravirez l’échelle de la contemplation pour chercher la plénitude de Jésus, et vous y puiserez les surabondances infinies que sa vie extérieure n’a pas manifestées, Alors vous fuirez comme la peste tout ce (308) qui vous séparerait de votre amour. Toute affection charnelle ou spirituelle, toute chose hostile ou contraire que la terre vous présentera, vous fera le dégoût et l’horreur d’un serpent sur lequel vous auriez posé le pied.
Enfin, vous ne jugerez personne, et vous ne vous soustrairez au jugement de personne, vous regardant, suivant la parole de l’Evangile, comme la dernière des créatures et la plus indigne des dons de Dieu.
Ceux qui posséderont ces choses de la vie présente, dans le combat d’aujourd’hui, ceux-là, posséderont Dieu dans la patrie. Ceux à qui Dieu donne pour les transformer en lui la croix de Jésus dans la vie présente, seront transformés plus tard en Dieu lui-même. C’est pourquoi l’âme ne doit chercher en cette vie les consolations spirituelles que pour soutenir sa faiblesse et réchauffer sa froideur. (309)
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LE TRÈS SAINT SACREMENT DE L’AUTEL.
Parlons un moment du sacrement de l’amour, parlons de l’Eucharistie.
C’est lui qui provoque dans l’âme la prière ardente , c’est lui qui réveille la vertu d’impétration, et la puissance d’arracher à Dieu. C’est lui qui creuse l’abîme de l’humilité ; c’est lui qui allume les flammes de l’amour. J’ai non la pensée vague, mais la certitude absolue, que si une âme voyait et contemplait quelqu’une des splendeurs intimes du sacrement de l’autel, elle prendrait feu, car elle verrait l’amour divin. Ilme semble que ceux qui offrent le sacrifice, ou qui y prennent part, devraient méditer profondément sur la vérité profonde du mystère trois fois saint, qu’il ne faut pas marcher au pas de course dans cette contemplation, mais demeurer immobile, fixe, enfoncé, absorbé, abîmé. Quoique les mystères du sacrement soient absolument ineffables, je vais tâcher de présenter (310) sept considérations qui doivent être méditées en détail et une à une.
Ce mystère est absolument nouveau, absolument admirable, absolument supérieur à la raison. Il fut annoncé d’avance, comme nous le voyons dans l’Ecriture ; mais s’il est ancien quant à la figure, il est nouveau quant à l’accomplissement, quant à la réalité. Il est certain que par la vertu des paroles consécratrices, l’Homme-Dieu changea le pain et le vin en son corps et en son sang ; il est certain que le prêtre son ministre, accomplit à l’autel, en vertu du pouvoir qu’il a reçu, le même acte de puissance.
LE TRÈS SAINT SACREMENT DE L’AUTEL.
Parlons un moment du sacrement de l’amour, parlons de l’Eucharistie.
C’est lui qui provoque dans l’âme la prière ardente , c’est lui qui réveille la vertu d’impétration, et la puissance d’arracher à Dieu. C’est lui qui creuse l’abîme de l’humilité ; c’est lui qui allume les flammes de l’amour. J’ai non la pensée vague, mais la certitude absolue, que si une âme voyait et contemplait quelqu’une des splendeurs intimes du sacrement de l’autel, elle prendrait feu, car elle verrait l’amour divin. Ilme semble que ceux qui offrent le sacrifice, ou qui y prennent part, devraient méditer profondément sur la vérité profonde du mystère trois fois saint, qu’il ne faut pas marcher au pas de course dans cette contemplation, mais demeurer immobile, fixe, enfoncé, absorbé, abîmé. Quoique les mystères du sacrement soient absolument ineffables, je vais tâcher de présenter (310) sept considérations qui doivent être méditées en détail et une à une.
Ce mystère est absolument nouveau, absolument admirable, absolument supérieur à la raison. Il fut annoncé d’avance, comme nous le voyons dans l’Ecriture ; mais s’il est ancien quant à la figure, il est nouveau quant à l’accomplissement, quant à la réalité. Il est certain que par la vertu des paroles consécratrices, l’Homme-Dieu changea le pain et le vin en son corps et en son sang ; il est certain que le prêtre son ministre, accomplit à l’autel, en vertu du pouvoir qu’il a reçu, le même acte de puissance.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Quand il prononce sur le pain et le vin les paroles de la consécration, ces matières sont transubstantiées dans le vrai corps et le vrai sang de l’Homme-Dieu. Il este la couleur du pain et du vin, leur saveur, leur apparence, leurs accidents ; mais ces accidents ne portent pas sur le corps de Jésus-Christ, ils portent sur eux-mêmes, la puissance divine leur ayant donné des ordres supérieurs à leur nature. La couleur est donc ici en elle-même, la saveur en elle-même, la blancheur en elle-même : chaque qualité détachée de toute substance porte sur elle-même. Voilà en vérité la grande innovation qu’a faite le bras de la sagesse, armé de puissance et de bonté : le corps et le sang du (311) Christ poursuit dans ses élus, après la communion, la grande nouveauté, et accomplit l’inconnu. Or, en face du sacrement, que nul ne s’étonne : avez-vous mesuré la toute-puissance? Sur tant d’autels à la fois, en deçà et au delà de la mer, ici et là, ailleurs encore ! Oh ! que personne, mes enfants, n’ait l’audace de s’étonner, car il a dit lui-même:
« Je vous suis incompréhensible ; je suis Dieu, j’agis sans vous, et le mot impossible n’a pas de sens pour moi. J’aurais pu vous faire capables de comprendre ; j’ai mieux aimé vous laisser le mérite de la foi : croyez et ne doutez pas. »
Secondement, le sacrement est souveraine-nient aimable, et plein de vertu pour allumer le feu. Ni la crainte ni l’intérêt ne l’a institué : il est l’acte d’une force dont je ne sais pas le nom, à moins que ce ne soit un amour sans mesure. Jésus-Christ l’a institué, parce que son amour dépasse les paroles. Comme ses entrailles criaient vers nous, il s’est jeté là tout entier, tout entier et pour toujours, jusqu’à la consommation des siècles. Ce n’est pas seulement en mémoire ,de sa mort qu’il institua l’Eucharistie ; non, c’est pour rester tout entier avec nous, tout entier et pour toujours.
Si vous voulez pénétrer dans cet abîme et (312) regarder devant vous, la première condition est d’avoir de bons yeux. Pressentant au moment de la Cène la séparation’ corporelle, vaincu par l’amour qui veut unir, il s’est substitué lui-même, et a inventé un mode inouï d’unité. O amour inextinguible ! la présence de la mort lui était déjà présente, il voyait venir -sur lui l’agonie inénarrable ; c’est alors qu’il se donne à nous, qu’il invente un moyen de n’e pas nous quitter ; car ses délices sont d’être avec les enfants des hommes ! Quelle cruauté faudrait-il pour contempler profondément cet amour, et ne pas aimer soi-même ce grand ami, sur qui l’oubli n’eut prise ni dans la vie ni dans la mort, mais qui a voulu se donner tout entier, avec toute sa grandeur, pour faire l’unité? Je crois, en vérité, qu’il n’y a pas une âme au monde qui, si elle pesait cet amour, ne fût pas attirée et transformée en lui.
« Je vous suis incompréhensible ; je suis Dieu, j’agis sans vous, et le mot impossible n’a pas de sens pour moi. J’aurais pu vous faire capables de comprendre ; j’ai mieux aimé vous laisser le mérite de la foi : croyez et ne doutez pas. »
Secondement, le sacrement est souveraine-nient aimable, et plein de vertu pour allumer le feu. Ni la crainte ni l’intérêt ne l’a institué : il est l’acte d’une force dont je ne sais pas le nom, à moins que ce ne soit un amour sans mesure. Jésus-Christ l’a institué, parce que son amour dépasse les paroles. Comme ses entrailles criaient vers nous, il s’est jeté là tout entier, tout entier et pour toujours, jusqu’à la consommation des siècles. Ce n’est pas seulement en mémoire ,de sa mort qu’il institua l’Eucharistie ; non, c’est pour rester tout entier avec nous, tout entier et pour toujours.
Si vous voulez pénétrer dans cet abîme et (312) regarder devant vous, la première condition est d’avoir de bons yeux. Pressentant au moment de la Cène la séparation’ corporelle, vaincu par l’amour qui veut unir, il s’est substitué lui-même, et a inventé un mode inouï d’unité. O amour inextinguible ! la présence de la mort lui était déjà présente, il voyait venir -sur lui l’agonie inénarrable ; c’est alors qu’il se donne à nous, qu’il invente un moyen de n’e pas nous quitter ; car ses délices sont d’être avec les enfants des hommes ! Quelle cruauté faudrait-il pour contempler profondément cet amour, et ne pas aimer soi-même ce grand ami, sur qui l’oubli n’eut prise ni dans la vie ni dans la mort, mais qui a voulu se donner tout entier, avec toute sa grandeur, pour faire l’unité? Je crois, en vérité, qu’il n’y a pas une âme au monde qui, si elle pesait cet amour, ne fût pas attirée et transformée en lui.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
En troisième lieu, ce sacrement renferme des mystères de compassion : il provoque l’âme. Jésus-Christ l’institua au milieu d’une douleur mortelle et ineffable : il allait quitter ses disciples, la Vierge, sa chère mère. C’était l’instant suprême, l’instant de la séparation, et il voyait devant lui tous ceux qui allaient l’abandonner. Celui-ci allait le trahir, celui-là le renier ; il se donne à l’un et à l’autre. Ses frères lui (313) préparaient des douleurs inouïes, au milieu desquelles l’attendait l’abandon ; il pressentait la mort avec ses horreurs, les coups, les injures, la croix, les clous, etc. ; il allait suer le sang après la Cène, suer le sang dans la prière, non pas quelques gouttes de sang, mais des ruisseaux qui allaient couler à terre.
Et cependant il n’eut pas de repos qu’il n’eût institué le mystère qui le donne, et une des propriétés de ce mystère, c’est de renouveler mystérieusement la mémoire de la Passion et du sang versé. « Toutes les fois que vous ferez ceci, dit-il, faites-le en mémoire de moi. » Dites-moi si vous connaissez une âme qui puisse voir ces douleurs sans se transformer en elles : si elle existe, cette âme refuse la communion du cœur.
Et cependant il n’eut pas de repos qu’il n’eût institué le mystère qui le donne, et une des propriétés de ce mystère, c’est de renouveler mystérieusement la mémoire de la Passion et du sang versé. « Toutes les fois que vous ferez ceci, dit-il, faites-le en mémoire de moi. » Dites-moi si vous connaissez une âme qui puisse voir ces douleurs sans se transformer en elles : si elle existe, cette âme refuse la communion du cœur.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
En quatrième lieu, ce sacrement est une montagne sans sommet ; il a la vertu de creuser l’abîme d’où l’humilité lance au ciel l’adoration la moins indigne. Celui qui l’a institué, c’est l’Homme-Dieu, c’est le Seigneur incréé. L’âme, dans sa contemplation, doit regarder à la fois le sacrement dans la Personne qui l’a institué, et dans la substance qu’il contient. Il contient le Dieu incréé, invisible, omnipotent, omniscient, juste, très haut et miséricordieux, créateur du ciel et de la terre, des choses visibles et des choses invisibles : et voilà le sommet de la montagne. Sur une de ses crêtes intermédiaires, nous rencontrons l’humanité de Jésus-Christ ; humanité, divinité, deux natures, une personne, union hypostatique ! Quelquefois l’âme, dans la vie présente, reçoit de l’humanité du Christ une joie plus intense que de sa divinité, parce que l’âme, moins disproportionnée à la première chose qu’à la seconde, a plus de capacité pour jouir de celle-là. L’âme, qui est la forme du corps, jouit du Dieu incréé dans le Dieu fait homme. Ô Jésus-Christ créateur ! Ô Jésus-Christ créature ! ô vrai Dieu et vrai homme ! ô vraie chair ! ô vrai sang ! ô vrais membres d’un vrai corps ! ô union ineffable ! ô rencontres d’immensités ! ô Seigneur Adonaï ! je vais de votre humanité à votre divinité, de votre divinité à votre humanité ; je vais et je reviens. L’âme, dans sa contemplation, rencontre la divinité ineffable, qui porte en soi les trésors de richesse et de science. O trésors impérissables ! ô divinité ! c’est en toi que je puise les délices nourrissantes, et tout ce que je dis, et tout ce que je ne peux pas dire ! Je vois l’âme très précieuse de Jésus, avec toutes les vertus, tous les dons du Saint-Esprit, et l’oblation très sainte, très sainte et sans tache. Je vois ce corps, le prix d notre rédemption ; je vois le sang où je puise le salut (315) et la vie, et puis je vois ce que je ne peux pas dire. Voici vraiment, sous ces voiles, Celui qu’adorent les Dominations, devant qui tremblent les Esprits et les Puissances redoutables Oh! si nos yeux s’ouvraient comme leurs yeux, quels prodiges feraient en nous, aux approchés du mystère, le respect et l’humilité ! Où est-il, où est-il, celui qui pourrait garder son orgueil s’il contemplait ce que je contemple, et n’être pas terrassé dans son coeur et dans son corps?
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Cinquièmement, ce sacrement possède une vertu de sublimité qui élève l’âme vers les choses du ciel. La Trinité l’a institué pour se rattacher ce qu’elle aime, pour arracher l’âme à elle-même et l’emporter à Dieu, pour l’enlever aux créatures, pour l’unir à l’Essence in-créée, pour la faire mourir aux choses du péché et vivre selon l’Esprit dans la sphère des choses divines. Sa bonté infinie et sainte l’a institué pour unir, pour incorporer Dieu à l’homme, l’homme à Dieu; pour que réciproquement l’un et l’autre se donnent l’hospitalité, pour qu’ils se portent l’un l’autre, et que notre faiblesse ait ce qu’il faut pour la guérir.
Si vous suivez par le regard d’une contemplation profonde ce mouvement du Seigneur, qui s’incline du haut des cieux et’ vient vous prendre par la main pour vous sauver de (316) l’ennemi terrestre, il vous sera difficile de ne pas être entraîné par lui.
En sixième lieu, ce sacrement est d’une valeur suprême : il est le don des dons et la grâce des grâces. Quand le Dieu tout-puissant et éternel vient à nous avec toute la perfection de l’humanité trois fois sainte de la divinité, il ne vient pas les mains vides. Pourvu que vous ayez fait l’épreuve que demande l’Apôtre, et que vous ne soyez pas dans l’intention de pécher, il vous fait remise des peines temporelles, vous fortifie contre les tentations, restreint la puissance de vos ennemis, et augmente vos mérites. C’est pourquoi je vous recommande à la fois, dans la réception du sacrement de l’autel, la fréquence et le respect. Saint Augustin dit quelque part, il est vrai : « Quant à la communion quotidienne, je ne la blâme ni ne la loue ». Mais lui-même dit ailleurs : « Vivez de façon à communier tous les jours ». Quelle était donc sa pensée quand il a dit la première parole? Voyant que dans l’Eglise les bons sont mêlés aux mauvais, il n’a pas blâmé la communion quotidienne, dans la crainte d’en écarter les bons, et s’il a dit qu’il ne la louait pas, c’était uniquement dans la crainte d’autoriser les mauvais.
Les autres bienfaits du sacrement dignement (317) reçu sont absolument au-dessus des paroles. Il est impossible de mesurer l’océan de grâces qu’apporte avec elle une seule communion, si l’homme n’oppose pas de résistance.
Enfin, ce sacrement est le sacrement des louanges, digne d’admiration au delà des mots et des pensées. Toute bonté, toute beauté, toute sainteté, sont en lui.
Il renferme le souverain Bien incréé et le souverain Bien créé, l’essence divine et l’humanité de Jésus-Christ. Pourquoi la louange de la terre n’est-elle pas comme celle des cieux, superbe, ininterrompue ? Les anges chantent l’éternel Sanctus , et leur chant ne s’arrête pas : les saints et les bienheureux voient et sentent le sacrement sublime. Enveloppés dans le sacrifice de louanges comme dans les plis d’un manteau de gloire, ils vivent dans l’Essence infinie qui fait leur béatitude. Toujours en présence du souverain Bien, du Dieu incréé et du Dieu incarné, ils le reconnaissent et l’adorent dans le sacrement de l’autel. Ils reçoivent de notre sacrement une nouvelle douceur, une nouvelle joie, une nouvelle puissance d’adorer, qui tient à l’universelle harmonie, à l’universelle communion. Ils communient à la fois à la tête et aux membres du corps mystique. Ils voient, sentent et savent que le mystère très haut est une des (318) joies de Jésus-Christ, une des manifestations de sa bonté, une des manifestations de sa bonté, une des complaisances de son amour unitif.
Si vous suivez par le regard d’une contemplation profonde ce mouvement du Seigneur, qui s’incline du haut des cieux et’ vient vous prendre par la main pour vous sauver de (316) l’ennemi terrestre, il vous sera difficile de ne pas être entraîné par lui.
En sixième lieu, ce sacrement est d’une valeur suprême : il est le don des dons et la grâce des grâces. Quand le Dieu tout-puissant et éternel vient à nous avec toute la perfection de l’humanité trois fois sainte de la divinité, il ne vient pas les mains vides. Pourvu que vous ayez fait l’épreuve que demande l’Apôtre, et que vous ne soyez pas dans l’intention de pécher, il vous fait remise des peines temporelles, vous fortifie contre les tentations, restreint la puissance de vos ennemis, et augmente vos mérites. C’est pourquoi je vous recommande à la fois, dans la réception du sacrement de l’autel, la fréquence et le respect. Saint Augustin dit quelque part, il est vrai : « Quant à la communion quotidienne, je ne la blâme ni ne la loue ». Mais lui-même dit ailleurs : « Vivez de façon à communier tous les jours ». Quelle était donc sa pensée quand il a dit la première parole? Voyant que dans l’Eglise les bons sont mêlés aux mauvais, il n’a pas blâmé la communion quotidienne, dans la crainte d’en écarter les bons, et s’il a dit qu’il ne la louait pas, c’était uniquement dans la crainte d’autoriser les mauvais.
Les autres bienfaits du sacrement dignement (317) reçu sont absolument au-dessus des paroles. Il est impossible de mesurer l’océan de grâces qu’apporte avec elle une seule communion, si l’homme n’oppose pas de résistance.
Enfin, ce sacrement est le sacrement des louanges, digne d’admiration au delà des mots et des pensées. Toute bonté, toute beauté, toute sainteté, sont en lui.
Il renferme le souverain Bien incréé et le souverain Bien créé, l’essence divine et l’humanité de Jésus-Christ. Pourquoi la louange de la terre n’est-elle pas comme celle des cieux, superbe, ininterrompue ? Les anges chantent l’éternel Sanctus , et leur chant ne s’arrête pas : les saints et les bienheureux voient et sentent le sacrement sublime. Enveloppés dans le sacrifice de louanges comme dans les plis d’un manteau de gloire, ils vivent dans l’Essence infinie qui fait leur béatitude. Toujours en présence du souverain Bien, du Dieu incréé et du Dieu incarné, ils le reconnaissent et l’adorent dans le sacrement de l’autel. Ils reçoivent de notre sacrement une nouvelle douceur, une nouvelle joie, une nouvelle puissance d’adorer, qui tient à l’universelle harmonie, à l’universelle communion. Ils communient à la fois à la tête et aux membres du corps mystique. Ils voient, sentent et savent que le mystère très haut est une des (318) joies de Jésus-Christ, une des manifestations de sa bonté, une des manifestations de sa bonté, une des complaisances de son amour unitif.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
C’est pourquoi les anges et les saints jouissent du mystère qui leur ouvre une source de louange ; ils partagent la complaisance de Jésus-Christ ; ils jouissent de ses délices. Les bienheureux de l’Eglise triomphante voient avec des transports de joie les grâces qui coulent sur l’Eglise militante par le canal du sacrement de l’autel. Que le ciel et la terre se répondent, que toute lèvre s’ouvre pour la même adoration !
Quand l’homme approche de l’Eucharistie, je l’engage à se demander quel est celui qui approche, quel est Celui vers qui il approche, comment il approche, pourquoi il approche. Il approche d’un Bien qui est le souverain Bien et la cause de tout bien, le Bien unique, sans lequel rien ne participe à sa bonté. C’est le Bien suffisant et remplissant, qui rassasie de grâce et de gloire les saints et les esprits, les âmes et les corps. Il s’approche pour recevoir le Dieu incarné, le souverain Bien, qui, dans la créature, rassasie, surpasse et glorifie ; qui, en dehors des créatures, se déploie sans borne et sans mesure ; souverain Bien que la créature ne peut ni connaître ni posséder que dans la mesure où (319) il se livre pour être connu et possédé, et il se livre dans la mesure ou chaque créature est capable de lui.
Chaque créature, suivant la quantité d’être qu’elle a reçue de l’essence infinie, est plus ou moins capable de Celui qui est l’Etre et qui est la source de l’Etre, et qui est supersubstantiel. Il s’approche du Bien, hors duquel il n’y a pas de bien. O souverain Bien ! ô Bien non considéré, non connu, non aimé, trouvé par ceux-là seuls qui donnent tout pour avoir tout ! O mon Dieu! si l’homme regarde la bouchée de pain qu’il va manger, comment fait-il pour ne pas considérer, dans le plus profond recueillement de son âme et de son corps, cet Éternel, cet Infini, qui va devenir pour lui, suivant ses dis-positions intimes, ou la mort, ou la vie ? Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Oh ! approchez donc d’un tel Bien et d’une telle table avec un grand tremblement resplendissant d’amour ! Allez dans votre blancheur, allez dans votre splendeur; car vous allez au Dieu de toute beauté, au Dieu de gloire, qui est la sainteté par excellence, la félicité, la béatitude et l’altitude, la noblesse, l’éternelle joie de l’amour sans mensonge : allez donner et recevoir l’hospitalité trois fois sainte ; (320) allez, dans la blancheur de votre pureté, pour être purifié ; allez dans la force de votre vie, pour être vivifié; allez, dans l’éclat de votre justice, pour être justifié ; portez à l’autel l’intimité de l’union divine pour recevoir l’unité plus intime, pour être incorporés à Celui qui vous attend.
O Dieu incréé, et doucement incarné, l’homme a mangé votre chair, il a bu votre sang : qu’il ne fasse plus qu’un avec vous dans les siècles des siècles. Amen.
Quand l’homme approche de l’Eucharistie, je l’engage à se demander quel est celui qui approche, quel est Celui vers qui il approche, comment il approche, pourquoi il approche. Il approche d’un Bien qui est le souverain Bien et la cause de tout bien, le Bien unique, sans lequel rien ne participe à sa bonté. C’est le Bien suffisant et remplissant, qui rassasie de grâce et de gloire les saints et les esprits, les âmes et les corps. Il s’approche pour recevoir le Dieu incarné, le souverain Bien, qui, dans la créature, rassasie, surpasse et glorifie ; qui, en dehors des créatures, se déploie sans borne et sans mesure ; souverain Bien que la créature ne peut ni connaître ni posséder que dans la mesure où (319) il se livre pour être connu et possédé, et il se livre dans la mesure ou chaque créature est capable de lui.
Chaque créature, suivant la quantité d’être qu’elle a reçue de l’essence infinie, est plus ou moins capable de Celui qui est l’Etre et qui est la source de l’Etre, et qui est supersubstantiel. Il s’approche du Bien, hors duquel il n’y a pas de bien. O souverain Bien ! ô Bien non considéré, non connu, non aimé, trouvé par ceux-là seuls qui donnent tout pour avoir tout ! O mon Dieu! si l’homme regarde la bouchée de pain qu’il va manger, comment fait-il pour ne pas considérer, dans le plus profond recueillement de son âme et de son corps, cet Éternel, cet Infini, qui va devenir pour lui, suivant ses dis-positions intimes, ou la mort, ou la vie ? Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Oh ! approchez donc d’un tel Bien et d’une telle table avec un grand tremblement resplendissant d’amour ! Allez dans votre blancheur, allez dans votre splendeur; car vous allez au Dieu de toute beauté, au Dieu de gloire, qui est la sainteté par excellence, la félicité, la béatitude et l’altitude, la noblesse, l’éternelle joie de l’amour sans mensonge : allez donner et recevoir l’hospitalité trois fois sainte ; (320) allez, dans la blancheur de votre pureté, pour être purifié ; allez dans la force de votre vie, pour être vivifié; allez, dans l’éclat de votre justice, pour être justifié ; portez à l’autel l’intimité de l’union divine pour recevoir l’unité plus intime, pour être incorporés à Celui qui vous attend.
O Dieu incréé, et doucement incarné, l’homme a mangé votre chair, il a bu votre sang : qu’il ne fasse plus qu’un avec vous dans les siècles des siècles. Amen.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-HUITIÈME CHAPITRE
L’INCARNATION
Voici la dernière lettre que nous écrivit, avant sa maladie mortelle, notre mère Angèle de Foligno ; voici les dernières lignes que sa main a tracées. Elle nous avait prévenus elle-
même : « Mes enfants, avait dit notre mère, voici nia dernière lettre. » Car elle connut longtemps d’avance le bienheureux moment où elle, passerait du temps à l’éternité.
A la nouvelle terrible qu’Angèle parlait pour la dernière fois, celui qui tenait la plume pour avoir le courage d’écrire, eut besoin d’être forcé par elle.
Avant de dicter, elle poussa un grand cri:
«O mon Dieu ! faites-moi digne de connaître quelque chose du mystère de la hauteur, quelque chose de cette incarnation, que vous avez faite, de cette incarnation, principe et source du salut. O incarnation ineffable ! c’est elle qui apporte à l’homme, avec le (322) rassasiement de l’amour, la certitude du salut. Cette charité est au-dessus des paroles ; mais au-dessus d’elle il n’y a rien : le Verbe s’est fait chair, afin de me faire Dieu ! O secret des entrailles de Dieu! Vous vous êtes anéanti et dépouillé pour faire de moi quelque chose ; vous avez pris l’habit du. dernier des esclaves pour me donner la manteau d’un roi et d’un Dieu ! Et, prenant la forme de l’esclave, vous n’avez rien diminué de votre substance, vous n’avez fait tort de rien à votre divinité. Mais l’abîme de votre humilité m’ouvre les entrailles et m’arrache les cris : « O incompréhensible, fait compréhensible à cause de moi ! O incréé, vous voilà créé ! O inaccessible aux esprits et aux corps, vous voilà, par un prodige de puissance, vous voilà palpable aux pensées et aux doigts ! O Seigneur, touchez mes yeux, pour que je voie la profondeur et la hauteur de la charité que vous nous avez communiquée dans cette in carnation! O heureuse faute! non pas heureuse en elle-même, mais par la vertu de la. miséricorde divine. Heureuse faute qui a découvert les profondeurs sacrées et cachées des abîmes de l’amour! En vérité une charité plus haute rie peut pas être conçue. O Très-Haut, faites mon intelligence capable de ,votre charité très haute et ineffable ! (323)
L’INCARNATION
Voici la dernière lettre que nous écrivit, avant sa maladie mortelle, notre mère Angèle de Foligno ; voici les dernières lignes que sa main a tracées. Elle nous avait prévenus elle-
même : « Mes enfants, avait dit notre mère, voici nia dernière lettre. » Car elle connut longtemps d’avance le bienheureux moment où elle, passerait du temps à l’éternité.
A la nouvelle terrible qu’Angèle parlait pour la dernière fois, celui qui tenait la plume pour avoir le courage d’écrire, eut besoin d’être forcé par elle.
Avant de dicter, elle poussa un grand cri:
«O mon Dieu ! faites-moi digne de connaître quelque chose du mystère de la hauteur, quelque chose de cette incarnation, que vous avez faite, de cette incarnation, principe et source du salut. O incarnation ineffable ! c’est elle qui apporte à l’homme, avec le (322) rassasiement de l’amour, la certitude du salut. Cette charité est au-dessus des paroles ; mais au-dessus d’elle il n’y a rien : le Verbe s’est fait chair, afin de me faire Dieu ! O secret des entrailles de Dieu! Vous vous êtes anéanti et dépouillé pour faire de moi quelque chose ; vous avez pris l’habit du. dernier des esclaves pour me donner la manteau d’un roi et d’un Dieu ! Et, prenant la forme de l’esclave, vous n’avez rien diminué de votre substance, vous n’avez fait tort de rien à votre divinité. Mais l’abîme de votre humilité m’ouvre les entrailles et m’arrache les cris : « O incompréhensible, fait compréhensible à cause de moi ! O incréé, vous voilà créé ! O inaccessible aux esprits et aux corps, vous voilà, par un prodige de puissance, vous voilà palpable aux pensées et aux doigts ! O Seigneur, touchez mes yeux, pour que je voie la profondeur et la hauteur de la charité que vous nous avez communiquée dans cette in carnation! O heureuse faute! non pas heureuse en elle-même, mais par la vertu de la. miséricorde divine. Heureuse faute qui a découvert les profondeurs sacrées et cachées des abîmes de l’amour! En vérité une charité plus haute rie peut pas être conçue. O Très-Haut, faites mon intelligence capable de ,votre charité très haute et ineffable ! (323)
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
«Seigneur, j’aperçois cinq mystères. Agrandissez mon intelligence, car la capacité manque. Voici le mystère de l’Incarnation. Voici le mystère de la science, de l’exemple, de la pénitence et de la douleur. Voici la mort terrible, soufferte pour nous ! Voici la gloire de la Résurrection. Voici la sublimité de l’Ascension. Incarnation ! ô amour ineffable ! amour sublime et transformé. Soyez béni, Seigneur, qui me faites comprendre que vous êtes né pour moi. Oh ! quelle gloire, quelle gloire de voir et de sentir, comme je le crois, comme je le sens, que vous êtes né pour moi! Sentir cela en vérité, voilà la délectation, voilà la joie des joies! La même certitude que nous tirons de I’ Incarnation, nous la tirons aussi de la Nativité, car il est né pour faire l’oeuvre qui a déterminé son incarnation. O Admirable, que vos miséricordes sont miséricordieuses ! Vous nous avez enseigné l’esprit de vie : car votre pauvreté, vos douleurs, vos opprobres sont des documents, des leçons et des livres. Votre naissance, votre vie et votre mort parlent le même langage.
« Le mystère de sa mort met devant nos yeux, avec notre rédemption, le but de la naissance de Jésus ; cinq considérations me frappent en ce moment dans cette mort. D’abord la déclaration et l’accomplissement de notre (324) salut. Puis la force et le triomphe. Puis la manifestation de l’amour divin dans sa plénitude et sa surabondance. Puis la vérité très haute, très cordiale et très profonde dont il nous a rassasiés ; car nous avons vu dans ce miroir sous quel aspect le Père nous a présenté le Fils. Enfin nous avons vu comment le Fils nous a manifesté le Père. Cette manifestation fut l’obéissance qu’il a gardée jusqu’à la mort et jusqu’à la mort de la croix; par elle il a répondu pour tout le genre humain. O Dieu incréé, faites-moi digne de connaître la profondeur de cet amour et l’abîme de cette miséricorde Faites-moi digne de comprendre cette charité ineffable, dont la communication nous a été faite quand le Père nous a manifesté Jésus-Christ comme son Fils, quand le Fils nous a manifesté son Père comme notre Père ? O admirable amour ! éternelle joie de mon âme ! O amour, c’est en vous qu’est toute saveur, toute suavité, toute délectation, et la contemplation qui arrache l’âme au monde d’en bas, qui lui donne le repos et la paix, la transporte plus haut qu’elle-même, et elle se dresse sur elle-même.
« Le mystère de sa mort met devant nos yeux, avec notre rédemption, le but de la naissance de Jésus ; cinq considérations me frappent en ce moment dans cette mort. D’abord la déclaration et l’accomplissement de notre (324) salut. Puis la force et le triomphe. Puis la manifestation de l’amour divin dans sa plénitude et sa surabondance. Puis la vérité très haute, très cordiale et très profonde dont il nous a rassasiés ; car nous avons vu dans ce miroir sous quel aspect le Père nous a présenté le Fils. Enfin nous avons vu comment le Fils nous a manifesté le Père. Cette manifestation fut l’obéissance qu’il a gardée jusqu’à la mort et jusqu’à la mort de la croix; par elle il a répondu pour tout le genre humain. O Dieu incréé, faites-moi digne de connaître la profondeur de cet amour et l’abîme de cette miséricorde Faites-moi digne de comprendre cette charité ineffable, dont la communication nous a été faite quand le Père nous a manifesté Jésus-Christ comme son Fils, quand le Fils nous a manifesté son Père comme notre Père ? O admirable amour ! éternelle joie de mon âme ! O amour, c’est en vous qu’est toute saveur, toute suavité, toute délectation, et la contemplation qui arrache l’âme au monde d’en bas, qui lui donne le repos et la paix, la transporte plus haut qu’elle-même, et elle se dresse sur elle-même.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
« Dans la résurrection, j’aperçois deux points de vue : d’abord la ferme espérance de la nôtre puisée dans celle de Jésus-Christ. Puis la connaissance de la résurrection spirituelle, qui est (325) donnée par la grâce, quand d’un infirme elle fait un fort, quand d’un mort elle fait un vivant.
«Mystère de la hauteur, inénarrable, inconnu et ineffable, perfection de la perfection ! O Dieu éternel, donnez-moi des yeux pour voir, pour voir, pour sonder. La plénitude du salut est dans votre ascension, Seigneur. Faites-moi capable de l’abîme, pour que j’y plonge et que je regarde ! O Jésus-Christ, c’est par l’ascension que vous nous avez mis en possession de votre Père et du nôtre ! Il faut une perpétuelle oraison pour lire dans le livre des cinq mystères. Charité de la création ! charité de la rédemption ! Seigneur, faites-moi capable de sonder’ la charité d’en haut. O Incompréhensible ! donnez-moi l’intelligence de l’amour sans prix, de l’amour inestimable, pour que je voie dans vos entrailles la flamme qui les dévore Car de toute éternité vous avez appelé le genre humain à la vision de vous-même. Et vous, ô Très-Haut, vous avez daigné désirer la vision de nous-même. Oh! que je voie donc mon péché! que j’évite donc les châtiments épouvantables dont vous avez menacé ceux que le bienfait sans mesure et le mystère sans parole trouvent ingrats sur la terre !» (326)
«Mystère de la hauteur, inénarrable, inconnu et ineffable, perfection de la perfection ! O Dieu éternel, donnez-moi des yeux pour voir, pour voir, pour sonder. La plénitude du salut est dans votre ascension, Seigneur. Faites-moi capable de l’abîme, pour que j’y plonge et que je regarde ! O Jésus-Christ, c’est par l’ascension que vous nous avez mis en possession de votre Père et du nôtre ! Il faut une perpétuelle oraison pour lire dans le livre des cinq mystères. Charité de la création ! charité de la rédemption ! Seigneur, faites-moi capable de sonder’ la charité d’en haut. O Incompréhensible ! donnez-moi l’intelligence de l’amour sans prix, de l’amour inestimable, pour que je voie dans vos entrailles la flamme qui les dévore Car de toute éternité vous avez appelé le genre humain à la vision de vous-même. Et vous, ô Très-Haut, vous avez daigné désirer la vision de nous-même. Oh! que je voie donc mon péché! que j’évite donc les châtiments épouvantables dont vous avez menacé ceux que le bienfait sans mesure et le mystère sans parole trouvent ingrats sur la terre !» (326)
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PRIÈRE
Ensuite elle parla de sept dons, de sept bienfaits en particulier, et voici en quels termes:
«O très doux Seigneur, parmi la multitude innombrable de vos dons, faites-moi capable d’en comprendre sept. D’abord la création mystérieuse. Puis l’élection admirable qui nous donne rendez-vous dans la gloire. Puis le don de Jésus-Christ, qui naquit et mourut pour nous donner la vie. Puis le don très haut de la raison. Car, au lieu de créer une femme, vous auriez pu créer une bête. Oraison admirable! c’est par elle que je vous connais, par elle que je connais mes péchés ; par elle que, votre grâce aidant, je résiste à la tentation. O Incompréhensible ! vos mains ont fait un chef-d’oeuvre. Vous nous avez créés à votre image et ressemblance ; puis vous nous avez revêtus de votre lumière, comme d’un manteau. Puis vous nous avez donné l’intelligence. Faites-moi capable (327) de comprendre la grandeur de cette intelligence, grâce à laquelle mes lèvres peuvent vous appeler mon Dieu ! Puis vous m’avez donné la sagesse. O Seigneur, faites-moi savourer cet amour qui m’a donné la sagesse, la sagesse, la joie des joies, par laquelle en vérité je goûte Dieu ; je le sens, je le goûte. Le septième don est l’amour. O Essence pure! Faites-moi comprendre l’amour, puisque les anges n’ont pas d’autre bonheur que de voir Celui qu’ils aiment et d’aimer Celui qu’ils contemplent! O don qui est au-dessus de tout don, puisque l’amour c’est vous !
«O souverain Bien, qui nous avez fait capables de connaître et d’aimer l’amour, tous ceux qui arrivent devant votre face sont jugés d’après les lois de l’amour. L’amour est la seule puissance qui conduise les contemplateurs à la contemplation. O Admirable, que vos oeuvres sont admirables dans vos enfants ! O souverain Bien ! Bonté incompréhensible et charité très ardente ! O Divinité, vous avez daigné nous substantifier au milieu de votre substance (Ceci se rapporte à l’Eucharistie. )
«Au milieu de votre substance ! Prodige des prodiges, admirable au-dessus des prodiges ! O mystère des mystères ! Mystère de la (328), à votre approche, l’entendement créé tombe en défaillance. Mais avec la grâce et la lumière divine, nous sentons ce que nous ne comprenons pas, nous goûtons la substance, et elle est le gage de ceux qui vivent dans le désert, dans le désert en esprit, dans le désert en vérité, et tous les choeurs des anges sont occupés de cette merveille ; et que tous les hommes du désert soient occupés de la même
occupation, que tous les hommes du désert contemplent la même contemplation, et c’est alors qu’ils deviendront véritablement les hommes du désert, et la main de la puissance les séparera des créatures, et leur conversation est dans les cieux. Gloire à Dieu. Amen ». (329)
PRIÈRE
Ensuite elle parla de sept dons, de sept bienfaits en particulier, et voici en quels termes:
«O très doux Seigneur, parmi la multitude innombrable de vos dons, faites-moi capable d’en comprendre sept. D’abord la création mystérieuse. Puis l’élection admirable qui nous donne rendez-vous dans la gloire. Puis le don de Jésus-Christ, qui naquit et mourut pour nous donner la vie. Puis le don très haut de la raison. Car, au lieu de créer une femme, vous auriez pu créer une bête. Oraison admirable! c’est par elle que je vous connais, par elle que je connais mes péchés ; par elle que, votre grâce aidant, je résiste à la tentation. O Incompréhensible ! vos mains ont fait un chef-d’oeuvre. Vous nous avez créés à votre image et ressemblance ; puis vous nous avez revêtus de votre lumière, comme d’un manteau. Puis vous nous avez donné l’intelligence. Faites-moi capable (327) de comprendre la grandeur de cette intelligence, grâce à laquelle mes lèvres peuvent vous appeler mon Dieu ! Puis vous m’avez donné la sagesse. O Seigneur, faites-moi savourer cet amour qui m’a donné la sagesse, la sagesse, la joie des joies, par laquelle en vérité je goûte Dieu ; je le sens, je le goûte. Le septième don est l’amour. O Essence pure! Faites-moi comprendre l’amour, puisque les anges n’ont pas d’autre bonheur que de voir Celui qu’ils aiment et d’aimer Celui qu’ils contemplent! O don qui est au-dessus de tout don, puisque l’amour c’est vous !
«O souverain Bien, qui nous avez fait capables de connaître et d’aimer l’amour, tous ceux qui arrivent devant votre face sont jugés d’après les lois de l’amour. L’amour est la seule puissance qui conduise les contemplateurs à la contemplation. O Admirable, que vos oeuvres sont admirables dans vos enfants ! O souverain Bien ! Bonté incompréhensible et charité très ardente ! O Divinité, vous avez daigné nous substantifier au milieu de votre substance (Ceci se rapporte à l’Eucharistie. )
«Au milieu de votre substance ! Prodige des prodiges, admirable au-dessus des prodiges ! O mystère des mystères ! Mystère de la (328), à votre approche, l’entendement créé tombe en défaillance. Mais avec la grâce et la lumière divine, nous sentons ce que nous ne comprenons pas, nous goûtons la substance, et elle est le gage de ceux qui vivent dans le désert, dans le désert en esprit, dans le désert en vérité, et tous les choeurs des anges sont occupés de cette merveille ; et que tous les hommes du désert soient occupés de la même
occupation, que tous les hommes du désert contemplent la même contemplation, et c’est alors qu’ils deviendront véritablement les hommes du désert, et la main de la puissance les séparera des créatures, et leur conversation est dans les cieux. Gloire à Dieu. Amen ». (329)
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
SOIXANTE-DIXIÈME CHAPITRE ET DERNIER
LE TESTAMENT ET LA MORT
Quand notre mère Angèle se sentit près de la mort, Angèle qui, sur terre, vécut loin de la terre, elle fit son testament, et enseigna pour la dernière fois ses fils, et leur dit : «Mes chers enfants, je vous parle pour l’amour de Dieu, suivant la promesse que j’ai faite : je ne veux rien emporter avec moi, rien vous cacher, qui puisse vous être utile. Car Dieu a dit à l’âme : « Tout ce qui est à moi est à toi ». Par quelle vertu peut-il se faire que tout ce qui est à Lui soit à nous ; je vous le dis, en vérité, c’est la charité qui fait cela. Les paroles que je vais prononcer ne sont pas de moi, elles sont de Dieu.
«Car il a plu au Seigneur de me donner l’amour et la sollicitude de tous ses fils et de toutes ses filles, de tout ce qui respire sur le globe, en deçà et au delà de la mer. Je les ai gardés comme j’ai pu, et j’ai souffert pour eux (330)les douleurs que personne ne sait. O mon Dieu, je les remets aujourd’hui entre vos mains, vous suppliant par votre ineffable charité de les préserver de tout mal, et de las affermir dans tout bien, dans l’amour de la pauvreté, du mépris et de la douleur, de transformer leur vie en votre vie, et de les introduire dans la perfection dont vos paroles et vos actions nous ont donné le modèle quand vous viviez dans la vie humaine.
« O mes fils chéris, écoutez la parole suprême, la parole et la prière de l’adieu. Voici cette parole : « Mes enfants, soyez humbles mes enfants, soyez doux ! » Je ne parle pas de l’acte extérieur ; je parle des profondeurs du coeur ; mes enfants, soyez doux dans le fond. Soyez en vérité les disciples de Celui qui a dit : «Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. » Ne vous inquiétez ni des honneurs ni des dignités. O mes enfants, soyez petits pour que le Christ vous exalte dans sa perfection et dans la vôtre. Soyez humbles, et que votre néant soit immobile devant vos yeux. Les dignités qui enflent l’âme sont vanités qu’il faut maudire. Fuyez-les ! car elles sont dangereuses ; mais écoutez ! écoutez ! elles sont moins dangereuses que les vanités spirituelles. Montrer qu’on sait parler de Dieu, comprendre (331) l’Ecriture, accomplir des prodiges, faire parade de son coeur abîmé dans le divin, voilà vanité des vanités, et les vanités temporelles sont après cette vanité suprême de petits défauts vite corrigés. Oh ! comptez-vous pour rien ! O Rien inconnu ! ô Rien inconnu ! En vérité l’âme ne peut avoir une science pli profonde ni une vision plus haute que de voir son Rien et de s’y tenir.
LE TESTAMENT ET LA MORT
Quand notre mère Angèle se sentit près de la mort, Angèle qui, sur terre, vécut loin de la terre, elle fit son testament, et enseigna pour la dernière fois ses fils, et leur dit : «Mes chers enfants, je vous parle pour l’amour de Dieu, suivant la promesse que j’ai faite : je ne veux rien emporter avec moi, rien vous cacher, qui puisse vous être utile. Car Dieu a dit à l’âme : « Tout ce qui est à moi est à toi ». Par quelle vertu peut-il se faire que tout ce qui est à Lui soit à nous ; je vous le dis, en vérité, c’est la charité qui fait cela. Les paroles que je vais prononcer ne sont pas de moi, elles sont de Dieu.
«Car il a plu au Seigneur de me donner l’amour et la sollicitude de tous ses fils et de toutes ses filles, de tout ce qui respire sur le globe, en deçà et au delà de la mer. Je les ai gardés comme j’ai pu, et j’ai souffert pour eux (330)les douleurs que personne ne sait. O mon Dieu, je les remets aujourd’hui entre vos mains, vous suppliant par votre ineffable charité de les préserver de tout mal, et de las affermir dans tout bien, dans l’amour de la pauvreté, du mépris et de la douleur, de transformer leur vie en votre vie, et de les introduire dans la perfection dont vos paroles et vos actions nous ont donné le modèle quand vous viviez dans la vie humaine.
« O mes fils chéris, écoutez la parole suprême, la parole et la prière de l’adieu. Voici cette parole : « Mes enfants, soyez humbles mes enfants, soyez doux ! » Je ne parle pas de l’acte extérieur ; je parle des profondeurs du coeur ; mes enfants, soyez doux dans le fond. Soyez en vérité les disciples de Celui qui a dit : «Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. » Ne vous inquiétez ni des honneurs ni des dignités. O mes enfants, soyez petits pour que le Christ vous exalte dans sa perfection et dans la vôtre. Soyez humbles, et que votre néant soit immobile devant vos yeux. Les dignités qui enflent l’âme sont vanités qu’il faut maudire. Fuyez-les ! car elles sont dangereuses ; mais écoutez ! écoutez ! elles sont moins dangereuses que les vanités spirituelles. Montrer qu’on sait parler de Dieu, comprendre (331) l’Ecriture, accomplir des prodiges, faire parade de son coeur abîmé dans le divin, voilà vanité des vanités, et les vanités temporelles sont après cette vanité suprême de petits défauts vite corrigés. Oh ! comptez-vous pour rien ! O Rien inconnu ! ô Rien inconnu ! En vérité l’âme ne peut avoir une science pli profonde ni une vision plus haute que de voir son Rien et de s’y tenir.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
«O mes enfants, efforcez-vous d’avoir la charité sans laquelle le salut n’est pas, ni le mérite. O mes chers enfants, et mes pères, et mes frères, aimez-vous les uns les autres ! Voilà la condition de l’héritage promis ; et que votre amour ne soit pas borné à vous, qu’il embrasse toutes les nations. Je vous le dis, mon âme plus reçu de Dieu, quand j’ai pleuré et souffert pour les péchés des autres plus que pour les miens. Le monde rirait, si je disais que j’a pleuré les péchés des autres plus que les miens car cela n’est pas naturel. Mais la charité n’es pas née du monde. O mes enfants, aimez et ne jugez pas; et si vous voyez un homme pécher mortellement, ayez horreur du péché, mais ne jugez pas l’homme, et ne méprisez personne car vous ne savez pas les jugements de Dieu Beaucoup semblent damnés qui sont sauvé devant Dieu. Beaucoup semblent sauvés qui (332) sont damnés devant Dieu. Je puis vous dire que, parmi ceux que vous méprisez, il en est à qui je crois que Dieu tendra la main.
«Je ne vous laisse pas d’autre testament : Aimez-vous les uns les autres, et que votre humilité soit profonde. Je vous laisse tout ce que je possède, tout ce que je tiens de Jésus-Christ, la pauvreté, l’opprobre et la douleur, en un mot la vie de l’Homme-Dieu. Ceux qui accepteront mon héritage seront mes enfants ; car ce sont les enfants de Dieu, et’ la vie éternelle les attend. »
Elle fit silence, puis imposa la main sur chaque tête, et dit : « Soyez bénis, mes enfants, par le Seigneur et par moi. Soyez bénis, vous qui êtes présents, soyez bénis, vous qui êtes absents. Suivant l’ordre du Seigneur, je donne aux présents et aux absents ma bénédiction pour l’éternité, et que Jésus-Christ vous la donne en même temps ; soyez bénis par la main qu’ a été élevée sur la croix.»
Angèle, brisée par la mort qui venait, et plus profondément absorbée qu’à l’ordinaire dans l’abîme sans fond de la Divinité, ne prononça que quelques paroles interrompues et rares. Ces paroles, nous qui étions là, nous avons essayé de les recueillir. Les voici à peu près.
Elle mourut vers le temps de Noël, vers la (333) dernière heure: « Le Verbe s’est fait chair », dit-elle. Puis après un long silence, comme une personne qui revient d’un long voyage
«Je ne vous laisse pas d’autre testament : Aimez-vous les uns les autres, et que votre humilité soit profonde. Je vous laisse tout ce que je possède, tout ce que je tiens de Jésus-Christ, la pauvreté, l’opprobre et la douleur, en un mot la vie de l’Homme-Dieu. Ceux qui accepteront mon héritage seront mes enfants ; car ce sont les enfants de Dieu, et’ la vie éternelle les attend. »
Elle fit silence, puis imposa la main sur chaque tête, et dit : « Soyez bénis, mes enfants, par le Seigneur et par moi. Soyez bénis, vous qui êtes présents, soyez bénis, vous qui êtes absents. Suivant l’ordre du Seigneur, je donne aux présents et aux absents ma bénédiction pour l’éternité, et que Jésus-Christ vous la donne en même temps ; soyez bénis par la main qu’ a été élevée sur la croix.»
Angèle, brisée par la mort qui venait, et plus profondément absorbée qu’à l’ordinaire dans l’abîme sans fond de la Divinité, ne prononça que quelques paroles interrompues et rares. Ces paroles, nous qui étions là, nous avons essayé de les recueillir. Les voici à peu près.
Elle mourut vers le temps de Noël, vers la (333) dernière heure: « Le Verbe s’est fait chair », dit-elle. Puis après un long silence, comme une personne qui revient d’un long voyage
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
« Oh ! toute créature est en défaut, l’intelligence des anges ne suffit pas. »
Quelqu’un lui demanda : « Pourquoi toute créature est-elle en défaut? Pourquoi l’intelligence des anges ne suffit-elle pas? »
Angèle répondit: «Pour comprendre.»
Et puis plus tard : « Oh ! en vérité, voici mon Dieu qui fait ce qu’il a dit. Jésus-Christ me présente au Père. » Un instant auparavant elle venait de dire : « Vous savez que pendant la tempête Jésus-Christ était dans le navire? En vérité, il est ainsi dans l’âme quand il permet les tentations, quand il semble dormir. Et il ne met fin aux tentations et aux tempêtes que quand tout l’homme est broyé. Telle est sa conduite vis-à-vis de ses enfants véritables. »
Puis dans un autre moment:
«O mes enfants, je vous dirais quelques paroles, si j’étais certaine de n’être pas trompée. »
Elle pensait à la certitude actuelle de sa mort, et craignait de la voir encore retarder. Angèle désirait.
Elle ajouta :
« Je vous parle, mes enfants, uniquement (334) pour vous engager à. poursuivre ce que je n’ai pas poursuivi. »
Et un instant après :
«Mon âme a été lavée et purifiée dans le sang du Christ, qui était chaud comme au moment de sa mort. Et il fut dit à mon âme
«Voici le purificateur. e Et mon âme répondit : « O mon Dieu, serai-je trompée ?» Et il me répondit: «Non.»
Puis elle ajouta :
« Jésus-Christ, Fils de Dieu, m’a présentée au Père, et j’ai entendu ces paroles :
«O mon épouse et mon amour ! O celle que j’ai aimée en vérité, je ne veux pas que tuvienne à moi chargée de douleurs, mais parée de la joie inénarrable. Que la reine revête lemanteau royal, puisque voici le jour de ses noces ! »
Quelqu’un lui demanda : « Pourquoi toute créature est-elle en défaut? Pourquoi l’intelligence des anges ne suffit-elle pas? »
Angèle répondit: «Pour comprendre.»
Et puis plus tard : « Oh ! en vérité, voici mon Dieu qui fait ce qu’il a dit. Jésus-Christ me présente au Père. » Un instant auparavant elle venait de dire : « Vous savez que pendant la tempête Jésus-Christ était dans le navire? En vérité, il est ainsi dans l’âme quand il permet les tentations, quand il semble dormir. Et il ne met fin aux tentations et aux tempêtes que quand tout l’homme est broyé. Telle est sa conduite vis-à-vis de ses enfants véritables. »
Puis dans un autre moment:
«O mes enfants, je vous dirais quelques paroles, si j’étais certaine de n’être pas trompée. »
Elle pensait à la certitude actuelle de sa mort, et craignait de la voir encore retarder. Angèle désirait.
Elle ajouta :
« Je vous parle, mes enfants, uniquement (334) pour vous engager à. poursuivre ce que je n’ai pas poursuivi. »
Et un instant après :
«Mon âme a été lavée et purifiée dans le sang du Christ, qui était chaud comme au moment de sa mort. Et il fut dit à mon âme
«Voici le purificateur. e Et mon âme répondit : « O mon Dieu, serai-je trompée ?» Et il me répondit: «Non.»
Puis elle ajouta :
« Jésus-Christ, Fils de Dieu, m’a présentée au Père, et j’ai entendu ces paroles :
«O mon épouse et mon amour ! O celle que j’ai aimée en vérité, je ne veux pas que tuvienne à moi chargée de douleurs, mais parée de la joie inénarrable. Que la reine revête lemanteau royal, puisque voici le jour de ses noces ! »
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Et on me montra un manteau, semblable au cadeau de noces, gage d’un long et grand amour ; il n’était ni de pourpre ni d’écarlate, mais de lumière et capable de vêtir une âme.
«Et alors Dieu me montra son Verbe, de sorte que maintenant je sais ce que c’est que le Verbe, je sais ce que c’est que de proférer le Verbe, le Verbe qui voulut être incarné pour moi. Et le Verbe passa par moi, me toucha, m’embrassa et me dit : «Venez, ma bien-aimée, (335) que je n’ai pas aimée d’un amour trompeur. Venez : car dans la joie tous les saints vous attendent. »
Et il ajouta: « Je ne vous confierai ni aux anges, ni aux saints ; je viendrai en personne, et je vous enlèverai moi-même. Vous êtes telle qu’il faut pour paraître devant la Majesté. »
La veille de sa mort, elle disait à chaque instant «Père, je remets mon âme et mon esprit dans vos mains »
Une fois elle ajouta :
«Je viens d’entendre cette réponse : « Ce qui fut imprimé pendant ta vie sur ton coeur, il est impossible que tu ne possèdes pas cela dans ta mort. »
— Et nous ! Vous voulez donc, mère, partir et nous quitter? »
Mais elle :
«Je vous l’ai caché ; mais je ne vous le cache plus, mes enfants, je vais mourir »
Le même jour toute douleur cessa. Les souffrances, depuis quelques jours, étaient nombreuses et horribles.
Mais le corps entra dans un repos profond, et l’âme dans un océan de délices, et Angèle semblait goûter d’avance la joie promise.
Quelqu’un lui demanda s’il en était ainsi: (336)
« Oui », répondit-elle.
«Et alors Dieu me montra son Verbe, de sorte que maintenant je sais ce que c’est que le Verbe, je sais ce que c’est que de proférer le Verbe, le Verbe qui voulut être incarné pour moi. Et le Verbe passa par moi, me toucha, m’embrassa et me dit : «Venez, ma bien-aimée, (335) que je n’ai pas aimée d’un amour trompeur. Venez : car dans la joie tous les saints vous attendent. »
Et il ajouta: « Je ne vous confierai ni aux anges, ni aux saints ; je viendrai en personne, et je vous enlèverai moi-même. Vous êtes telle qu’il faut pour paraître devant la Majesté. »
La veille de sa mort, elle disait à chaque instant «Père, je remets mon âme et mon esprit dans vos mains »
Une fois elle ajouta :
«Je viens d’entendre cette réponse : « Ce qui fut imprimé pendant ta vie sur ton coeur, il est impossible que tu ne possèdes pas cela dans ta mort. »
— Et nous ! Vous voulez donc, mère, partir et nous quitter? »
Mais elle :
«Je vous l’ai caché ; mais je ne vous le cache plus, mes enfants, je vais mourir »
Le même jour toute douleur cessa. Les souffrances, depuis quelques jours, étaient nombreuses et horribles.
Mais le corps entra dans un repos profond, et l’âme dans un océan de délices, et Angèle semblait goûter d’avance la joie promise.
Quelqu’un lui demanda s’il en était ainsi: (336)
« Oui », répondit-elle.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Dans cette paix du corps, dans cette joie de l’esprit, Angèle demeura le samedi soir, entourée des frères, qui lui montraient l’office du jour.
Ce jour-là même, octave de la fête des saints innocents, à la dernière heure de la soirée, comme quelqu’un qui s’endort d’un sommeil léger, Angèle, notre mère, s’endormit dans la paix.
Dégagée des liens de la chair, son âme très pure, absorbée dans l’abîme de la Divinité insondable, reçut des mains de son Epoux, pour régner éternellement avec lui, la robe d’innocence et d’immortalité.
Par la vertu de la croix, par les mérites de la Vierge, par l’intercession de notre mère Angèle, que le Seigneur Jésus-Christ nous conduise là où elle est. Amen.
La servante de Jésus-Christ, Angèle de Foligno, sauvée du naufrage de ce monde, s’envola vers les joies célestes, depuis longtemps promises à ses désirs, l’an 1309 de l’ère chrétienne, dans les premiers jours de janvier, sous le pontificat du pape Clément V.
Ejus corpus Fulginei in Ecclesiâ sancti Francisci Patrum Minorum honorifice tumulatum,
ibique miraculis coruscans, summâ fidelium religione colitur.
Ce jour-là même, octave de la fête des saints innocents, à la dernière heure de la soirée, comme quelqu’un qui s’endort d’un sommeil léger, Angèle, notre mère, s’endormit dans la paix.
Dégagée des liens de la chair, son âme très pure, absorbée dans l’abîme de la Divinité insondable, reçut des mains de son Epoux, pour régner éternellement avec lui, la robe d’innocence et d’immortalité.
Par la vertu de la croix, par les mérites de la Vierge, par l’intercession de notre mère Angèle, que le Seigneur Jésus-Christ nous conduise là où elle est. Amen.
La servante de Jésus-Christ, Angèle de Foligno, sauvée du naufrage de ce monde, s’envola vers les joies célestes, depuis longtemps promises à ses désirs, l’an 1309 de l’ère chrétienne, dans les premiers jours de janvier, sous le pontificat du pape Clément V.
Ejus corpus Fulginei in Ecclesiâ sancti Francisci Patrum Minorum honorifice tumulatum,
ibique miraculis coruscans, summâ fidelium religione colitur.
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
ORAISON
Deus, dulcedo cordium et lumen Beatorum, qui B. Angelam famulam tuam mirâ rerum coelestium contemplatione recreasti ; concede ut, ipsius mentis et intercessione, ita te cognoscamus in terris, ut in revelatione sempiternae gloriae tuae gaudere mereamur in coelis.
(Extrait du Bréviaire romain à l’usage des Frères Mineurs).
Deus, dulcedo cordium et lumen Beatorum, qui B. Angelam famulam tuam mirâ rerum coelestium contemplatione recreasti ; concede ut, ipsius mentis et intercessione, ita te cognoscamus in terris, ut in revelatione sempiternae gloriae tuae gaudere mereamur in coelis.
(Extrait du Bréviaire romain à l’usage des Frères Mineurs).
Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno
Plan du livre
LE LIVRE DES VISIONS ET DES INSTRUCTIONS DE LA BIENHEUREUSE ANGÈLE DE FOLIGNO.
PREMIER PAS
ANGÈLE PREND CONNAISSANCE DE SES PÉCHÉS
DEUXIÈME PAS
LA CONFESSION
TROISIÈME PAS
LA SATISFACTION
QUATRIÈME PAS
CONSIDÉRATION DE LA MISÉRICORDE
CINQUIÈME PAS
CONNAISSANCE PROFONDE D’ELLE-MÊME
SIXIÈME PAS
ELLE SE RECONNAIT COUPABLE ENVERS TOUTES LES CRÉATURES
SEPTIÈME PAS
VUE DE LA CROIX
HUITIÈME PAS
CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST
NEUVIÈME PAS
LA VOIE DE LA CROIX
DIXIÈME PAS
LARMES
0NZIÈME PAS
PÉNITENCE
DOUZIÈME PAS
LA PASSION
TREIZIÈME PAS
LE COEUR
QUATORZIÈME PAS
AGRANDISSEMENT DE LA PÉNITENCE
QUINZIÈME PAS
MARIE ET JEAN
SEIZIÈME PAS
L’ORAISON DOMINICALE
DIX-SEPTIÈME PAS
L’ESPÉRANCE
DIX-HUITIÈME ET DERNIER PAS
LE SENTIMENT DE DIEU
DIX-NEUVIÈME CHAPITRE
TENTATIONS ET DOULEUR.
VINGTIÈME CHAPITRE
PÈLERINAGE
VINGT ET UNIÈME CHAPITRE
LA BEAUTÉ.
VINGT-DEUXIÈME CHAPITRE
LA PUISSANCE
VINGT-TROISIÈME CHAPITRE
LA SAGESSE
VINGT-QUATRIÈME CHAPITRE
LA JUSTICE
VINGT-CINQUIÈME CHAPITRE
L’AMOUR
VINGT-SIXIÈME CHAPITRE
LA GRANDE TÉNÈBRE
VINGT-SEPTIÈME CHAPITRE
L’INEFFABLE
VINGT-HUITIÈME CHAPITRE
LA CERTITUDE
VINGT-NEUVIÈME CHAPITRE
L’ONCTION
TRENTIÈME CHAPITRE
JÉSUS-CHRIST
TRENTE ET UNIÈME CHAPITRE
LE CALVAIRE
TRENTE-DEUXIÈME CHAPITRE
LES CLOUS
TRENTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’AMOUR VRAI ET L’AMOUR MENTEUR
TRENTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA CROIX ET LA BÉNÉDICTION
TRENTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LES VOIES DE LA DÉLIVRANCE
TRENTE-SIXIÈME CHAPITRE
LA JOIE
TRENTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LES TRONES
TRENTE-HUITIÈME CHAPITRE
LES ANGES
TRENTE-NEUVIÈME CHAPITRE
MARIE
QUARANTIÈME CHAPITRE
PLÉNITUDE
QUARANTE ET UNIÈME CHAPITRE
L’AUTEL DES ANGES
QUARANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
DOUZE ANS
QUARANTE-TROISIÈME CHAPITRE
SPLENDEUR
QUARANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA PRIÈRE A LA SAINTE VIERGE
QUARANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LE 2 FÉVRIER
QUARANTE-SIXIÈME CHAPITRE.
L’EMBRASSEMENT
QUARANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LES DEGRÉS
QUARANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LA LUMIÈRE
QUARANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
LES MORTS
CINQUANTIÈME CHAPITRE
L’INVITATION
CINQUANTE ET UNIÈME CHAPITRE
LA MENACE
CINQUANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
LES SIGNES
CINQUANTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’HOSPITALITÉ
CINQUANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LES ILLUSIONS
CINQUANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LA PAUVRETÉ D’ESPRIT
CINQUANTE-SIXIÈME CHAPITRE
L’EXTASE
CINQUANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
CONNAISSANCE DE DIEU ET DE SOI
CINQUANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LE LIVRE DE VIE
CINQUANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PREMIÈRE COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST LA PAUVRETÉ
SOIXANTIÈME CHAPITRE
DEUXIÈME COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST : L’ABNÉGATION
TROISIÈME COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST
LA DOULEUR
SOlXANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
L’ORAISON
SOIXANTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’HUMILITÉ
SOIXANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA CHARITÉ
SOIXANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LES VOIES DE L’AMOUR
SOIXANTE-SIXIÈME CHAPITRE LES DONS DE DIEU.
SOIXANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LE TRÈS SAINT SACREMENT DE L’AUTEL.
SOIXANTE-HUITIÈME CHAPITRE
L’INCARNATION
SOIXANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PRIÈRE
SOIXANTE-DIXIÈME CHAPITRE ET DERNIER
LE TESTAMENT ET LA MORT
ORAISON
LE LIVRE DES VISIONS ET DES INSTRUCTIONS DE LA BIENHEUREUSE ANGÈLE DE FOLIGNO.
PREMIER PAS
ANGÈLE PREND CONNAISSANCE DE SES PÉCHÉS
DEUXIÈME PAS
LA CONFESSION
TROISIÈME PAS
LA SATISFACTION
QUATRIÈME PAS
CONSIDÉRATION DE LA MISÉRICORDE
CINQUIÈME PAS
CONNAISSANCE PROFONDE D’ELLE-MÊME
SIXIÈME PAS
ELLE SE RECONNAIT COUPABLE ENVERS TOUTES LES CRÉATURES
SEPTIÈME PAS
VUE DE LA CROIX
HUITIÈME PAS
CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST
NEUVIÈME PAS
LA VOIE DE LA CROIX
DIXIÈME PAS
LARMES
0NZIÈME PAS
PÉNITENCE
DOUZIÈME PAS
LA PASSION
TREIZIÈME PAS
LE COEUR
QUATORZIÈME PAS
AGRANDISSEMENT DE LA PÉNITENCE
QUINZIÈME PAS
MARIE ET JEAN
SEIZIÈME PAS
L’ORAISON DOMINICALE
DIX-SEPTIÈME PAS
L’ESPÉRANCE
DIX-HUITIÈME ET DERNIER PAS
LE SENTIMENT DE DIEU
DIX-NEUVIÈME CHAPITRE
TENTATIONS ET DOULEUR.
VINGTIÈME CHAPITRE
PÈLERINAGE
VINGT ET UNIÈME CHAPITRE
LA BEAUTÉ.
VINGT-DEUXIÈME CHAPITRE
LA PUISSANCE
VINGT-TROISIÈME CHAPITRE
LA SAGESSE
VINGT-QUATRIÈME CHAPITRE
LA JUSTICE
VINGT-CINQUIÈME CHAPITRE
L’AMOUR
VINGT-SIXIÈME CHAPITRE
LA GRANDE TÉNÈBRE
VINGT-SEPTIÈME CHAPITRE
L’INEFFABLE
VINGT-HUITIÈME CHAPITRE
LA CERTITUDE
VINGT-NEUVIÈME CHAPITRE
L’ONCTION
TRENTIÈME CHAPITRE
JÉSUS-CHRIST
TRENTE ET UNIÈME CHAPITRE
LE CALVAIRE
TRENTE-DEUXIÈME CHAPITRE
LES CLOUS
TRENTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’AMOUR VRAI ET L’AMOUR MENTEUR
TRENTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA CROIX ET LA BÉNÉDICTION
TRENTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LES VOIES DE LA DÉLIVRANCE
TRENTE-SIXIÈME CHAPITRE
LA JOIE
TRENTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LES TRONES
TRENTE-HUITIÈME CHAPITRE
LES ANGES
TRENTE-NEUVIÈME CHAPITRE
MARIE
QUARANTIÈME CHAPITRE
PLÉNITUDE
QUARANTE ET UNIÈME CHAPITRE
L’AUTEL DES ANGES
QUARANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
DOUZE ANS
QUARANTE-TROISIÈME CHAPITRE
SPLENDEUR
QUARANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA PRIÈRE A LA SAINTE VIERGE
QUARANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LE 2 FÉVRIER
QUARANTE-SIXIÈME CHAPITRE.
L’EMBRASSEMENT
QUARANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LES DEGRÉS
QUARANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LA LUMIÈRE
QUARANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
LES MORTS
CINQUANTIÈME CHAPITRE
L’INVITATION
CINQUANTE ET UNIÈME CHAPITRE
LA MENACE
CINQUANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
LES SIGNES
CINQUANTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’HOSPITALITÉ
CINQUANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LES ILLUSIONS
CINQUANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LA PAUVRETÉ D’ESPRIT
CINQUANTE-SIXIÈME CHAPITRE
L’EXTASE
CINQUANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
CONNAISSANCE DE DIEU ET DE SOI
CINQUANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LE LIVRE DE VIE
CINQUANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PREMIÈRE COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST LA PAUVRETÉ
SOIXANTIÈME CHAPITRE
DEUXIÈME COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST : L’ABNÉGATION
TROISIÈME COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST
LA DOULEUR
SOlXANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
L’ORAISON
SOIXANTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’HUMILITÉ
SOIXANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA CHARITÉ
SOIXANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LES VOIES DE L’AMOUR
SOIXANTE-SIXIÈME CHAPITRE LES DONS DE DIEU.
SOIXANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LE TRÈS SAINT SACREMENT DE L’AUTEL.
SOIXANTE-HUITIÈME CHAPITRE
L’INCARNATION
SOIXANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PRIÈRE
SOIXANTE-DIXIÈME CHAPITRE ET DERNIER
LE TESTAMENT ET LA MORT
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