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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:03

QUARANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LA PRIÈRE A LA SAINTE VIERGE

Ce jour-là je n’étais pas en prière : je venais de manger et je me reposais. Au moment où j’y pensais le moins, je fus ravie en esprit, et je vis la Vierge dans sa gloire. Une femme pouvait donc être placée sur un tel trône et dans une telle majesté? Ce sentiment m’inonda d’une joie ineffable. Cette gloire était possible à une femme : cela est, et je l’ai vu. Elle était debout, priant pour le genre humain ; l’aptitude qui vient de la bonté et celle qui vient de la force donnaient à sa prière des vertus inénarrables. J’étais transportée de bonheur à la vue de cette prière ; et pendant que je regardais la Vierge, tout à coup Jésus-Christ apparut près d’elle, revêtu de son humanité glorifiée. J’eus la notion des douleurs que cette chair avait souffertes, des opprobres qu’elle avait subis, de la croix qu’elle avait portée les tortures et les ignominies de la Passion me furent mises dans (162) l’esprit. Mais voici ce qu’il y eut de merveilleux: le sentiment des tourments inouïs dont j’avais connaissance, et que Jésus a soufferts pour nous ; ce sentiment, au lieu de me briser de douleur, me brisait de joie. Transportée d’un bonheur inénarrable, je perdis la parole et j’attendis la mort. Et j’éprouvai une peine au-dessus de toute peine : car j’attendis en vain. La mort ne venait pas, et je ne parvenais pas immédiatement, puisqu’elle refusait de briser mes liens, à l’inénarrable qui était sous mes yeux.
Cette vision dura trois jours sans interruption. Je mangeais, quoique très peu, mais, languissante de désir, je ne pouvais pas parler ; j’étais renversée, prosternée, surmontée.

Si j’avais quelque chose à faire, je le faisais mais il ne fallait pas nommer Dieu devant moi, car ma joie devenait alors absolument insupportable. (163)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:04

QUARANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LE 2 FÉVRIER

C’était le jour de la Purification de la Vierge. J’étais à Foligno, dans l’église des Frères Mineurs. Et la voix parla, elle me dit : « Voici l’heure où Marie, Vierge et Reine, vint au temple avec son Fils ».
Mon âme écouta avec un grand amour, et, ayant écouté, elle fut ravie ; et dans son ravissement elle vit entrer la Reine, et elle alla au-devant d’elle, tremblante de respect. J’hésitais pourtant ; je craignais d’approcher. Elle me rassura, et tendit vers moi Jésus, et me dit : « O toi qui aimes mon Fils, reçois celui que tu aimes. » Elle le déposa dans mes bras ; il était enveloppé de langes ; il avait les yeux fermés comme dans le sommeil.

La Reine s’assit, comme une femme fatiguée. Ses gestes étaient si beaux, son attitude si merveilleuse, sa personne si noble, sa vue si sublime, que mes yeux ne pouvaient se fixer sur Jésus seul, et étaient forcés de regarder sa mère. (164)

Tout à coup l’enfant s’éveilla dans mes bras ses langes étaient tombés, il ouvrit et leva les yeux. Jésus me regarda ; dans ce coup d’oeil il me surmonta, il me vainquit absolument. La splendeur sortait de ses yeux, et sa joie brillait comme une flamme aveuglante.

Alors il apparut dans sa majesté immense, ineffable, et il me dit :

«Celui qui ne m’aura pas vu petit ne me verra pas grand. » Il ajouta : « Je suis venu à toi, et je m’offre à toi pour que tu t’offres à moi.»

Alors mon âme s’offrit à lui par un mode d’oblation étonnant, sans rapport avec les paroles : je m’offris tout entière : j’offris mes fils avec moi d’une oblation entière et parfaite, ne gardant rien pour moi, rien de leurs personnes, et rien de leurs choses.

Mon âme eut l’intelligence de son oblation bien reçue, et la joie de Dieu, en l’agréant, ne me resta pas inconnue. Quant à la mienne, je n’essaierai pas d’en dire un mot. Quand je sentis mon oblation agréée, la délectation intime que j’éprouvai fut trop grande, trop immense

et trop douce pour que la parole approche d’elle. Une autre fois je vis la Vierge ; elle

m’exhorta à la connaître plus profondément elle me bénit, et me montra la douleur qu’elle

souffrit pendant la Passion. (165)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:04

QUARANTE-SIXIÈME CHAPITRE.
L’EMBRASSEMENT

Un jour je fus ravie en esprit ; attirée, élevée, absorbée dans la lumière sans commencement ni fin, je voyais ce qui ne peut se dire. Pendant cette influence, l’image de l’Homme-Dieu m’apparut encore, à l’instant de la descente de croix. Le sang était récent, frais, rouge ; il coulait des, blessures ouvertes ; il venait de sortir du corps. Alors dans les jointures je vis de tels déchirements, je vis les nerfs tellement étendus, et les os tellement disloqués par l’effort des bourreaux, qu’un glaive me traversa, et mes entrailles furent percées ; et, quand je me souviens des douleurs que j’ai subies dans ma vie, je n’en trouve pas une qui soit égale à celle-ci.
J’étais là, absorbée dans ma douleur; autour du Crucifié, j’aperçus une foule dévouée, qui prêchait en paroles et en actes la pauvreté, l’opprobre et la douleur du Crucifié. Cette foule, c’étaient mes fils spirituels. Jésus les appela, les (166) attira à lui, les embrassa un à un avec un immense amour; puis il leur prit la tête avec ses mains, et leur donna à baiser la plaie sacrée de son Coeur. Je sentis quelque chose de l’amour qu’il avait dans les entrailles, et ma joie fut telle, que la douleur dont je viens de parler, la douleur sans exemple, s’évanouit dans mon transport.

L’application que fit Jésus de mes enfants sur son Coeur ne fut pas la même pour eux tous. Pour quelques-uns d’entre eux il la répéta; pour les uns elle était plus complète, moins complète pour les autres. Quelques-uns d’entre eux furent absorbés tout entiers dans le Coeur de Dieu ; la rougeur du sang vermeil était sur leurs lèvres ; quelques-uns d’entre eux avaient les joues colorées ; il y a certaines figures que je vis couvertes et teintes tout entières, suivant les degrés que j’indiquais tout à l’heure ; et Jésus prodiguait des bénédictions, et il disait : « O bien-aimés fils, faites connaître aux hommes le chemin de la croix, par où j’ai marché dans la pauvreté, le mépris et la douleur prenez-y la grande part qui convient à mes coopérateurs ; car je vous ai choisis singulièrement, pour manifester par la parole et l’exemple, pour mettre au jour ma lumière cachée et méprisée. » (167)

Mon âme comprit que ces paroles s’appliquaient à mes fils, dans les mêmes différences et les mêmes proportions que s’était appliquée la plaie du côté. Quant à l’amour qui sortait de ses entrailles pour resplendir sur sa face et dans ses yeux ; quant à l’amour qui pénétra tous ces baisers, toutes ces paroles, toutes ces bénédictions, il est dans le domaine de l’ineffable, et le silence lui convient seul . (Celui qui écrivait sous sa dictée plaçaici une note. « Bien qu’elle eût vu les rangs que ses enfants occupaient, elle n’en désigna aucun. Elle ne voulut pas nous dire qui de nous étaient les plus aimés, il ne nous parut pas convenable d’insister pour le savoir. Chacun de nous n’a qu’à faire, dans toute la mesure de ses forces, ce qu’il faut pour s’unir. ») (168)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:04

QUARANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
LES DEGRÉS

Un autre jour, j’assistais à une procession, je sentis l’attrait de l’abîme. Le Dieu incréé m’appela suivant le mode ineffable dont j’ai parlé plus haut.
Je vis le Dieu un en trois personnes, et sa majesté habitait l’âme de mes fils, et les transformait en elle-même suivant les degrés dont j’ai déjà constaté les lois. Cette vue fut pour moi quelque chose comme une immensité paradisiaque. Les entrailles de Dieu se répandaient sur nies enfants, et je ne pouvais pas me rassasier de voir. Et la profondeur de la bénédiction qui tombait sur leur tête est un mystère au-dessus des paroles ( Moi, qui écris sous sa dictée, je contemplais en secret sa figure; ce n’était plus une figure humaine, c’était quelque chose d’angélique, c’était la joie glorifiée. La douceur et l’immensité de la bénédiction qu’elle avait vue tomber du ciel est trop ineffable pour être honorée autrement que par le silence). Puis j’entendis Dieu leur (169) demander quelque chose : c’était le sacrifice sans réserve, l’holocauste entier, parfait, de leurs corps et de leurs âmes.

Pesez, mes frères, pesez. Comment faut-il aimer, comment faut-il servir ce jaloux qui veut posséder, ce Dieu qui se donne, ce Dieu qui demande?

J’eus encore sous les yeux la représentation du Dieu crucifié, avec la tension des jointures que j’avais déjà vue. Il était porté à travers l’air, et volait là où marchait la procession ; et cette image nous suivait, sans qu’aucune main humaine fût là pour la soutenir. Je revis mes fils réunis, et l’application de leurs lèvres faite à la plaie du côté ; et Jésus leur disait :

«Je suis Celui qui enlève les péchés du monde. J’ai porté les vôtres, et éternellement ils ne vous seront pas imputés. Ce sang que vous voyez est le bain de la purification vraie. Ce sang est le prix de votre rédemption. Ce coeur est le lieu de votre résidence. Ne craignez pas, mes enfants, de découvrir par vos paroles et vos actions cette vérité de ma voie et de ma vie, que les méchants combattent; car je suis toujours avec vous pour vous aider et vous secourir.»

Ce jour-là, et plusieurs autres jours, je vis la purification de mes fils et les trois degrés qu’elle

comporte. (170)

La première purification‘est une grande grâce de force qui rend facile l’absence du mal.

La seconde est une grande grâce de joie dans l’accomplissement du bien.

La troisième est la plénitude de la perfection, et la transformation de l’âme en Dieu.

Dans toutes ces grâces de rénovation, l’âme reçoit une beauté admirable. La splendeur du second degré est immense et joyeuse. Quant au troisième, il est dans le domaine de ces excès qui me réduisent au silence. Je ne peux pas en dire autre chose.

Les élus du troisième degré m’apparaissaient transformés en Dieu, de sorte qu’en eux je ne vois plus que Jésus, tantôt souffrant, tantôt glorifié ; il me semble qu’il les a transsubstantiés et engloutis dans son abîme. (171)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:05

QUARANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LA LUMIÈRE

Dans cette même procession, nous approchions d’une église dédiée à la sainte Vierge. Voici la Reine de grâce et de miséricorde qui s’inclina sur ses fils et ses filles ; elle était d’abord sur la hauteur immense. Elle s’inclina èt les bénit d’une bénédiction inconnue, et les attirant sur son coeur, elle les’ embrassait inégalement. On eût dit les bras tendus de l’amour. Elle était lumineuse tout entière, et semblait les absorber au-dedans d’elle-même dans une lumière immense. N’allez pas vous figurer que je voyais des bras de chair : tout cela était lumière, et lumière admirable ; la Vierge, pressant les enfants contre son coeur, par la vertu de l’amour, qui sortait du fond de ses entrailles, les absorbait en elle-même. (172)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:05

QUARANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
LES MORTS

Un autre jour, parmi des multitudes de visions, saint François m’apparut dans la gloire. Il me salua de sa salutation habituelle, et la voici : « Avec toi soit la paix du Très-Haut. » La voix de saint François est toujours très pieuse, très humble, très gracieuse et très tendre.
Chez ceux de mes fils qui observent, avec une ardeur de feu la loi de pauvreté, il loua beaucoup l’intention et demanda l’agrandissement pratique. Il ajouta :

« Que la bénédiction éternelle, parfaite et abondante, reçue par moi du Dieu sans commencement ni fin, tombe sur la tête de ces enfants chéris, tes fils et les miens : dis-leur qu’ils vivent suivant la voix du Christ, qu’ils la manifestent en paroles et en actions. Qu’ils ne craignent pas ; car je suis avec eux, et le Dieu éternel est leur soutien. » (173)

François louait mes fils de leurs bonnes intentions : il les fortifiait, il leur disait de marcher en paix, de l’aider dans ses desseins sa bénédiction était si tendre, que ses entrailles avait l’air de sortir de lui pour se répandre sur eux.

Je reçus beaucoup d’autres communications qui me concernaient, moi et mes filles ; niais je ne puis les faire connaître. Ce que je viens de dire, je l’ai vu. J’ai vu clairement tomber sur nous la bénédiction de Dieu et de sa Mère. J’ai vu qu’ils veulent porter le fardeau de notre pénitence. Ils vous demandent, mes enfants, d’être les exemplaires lumineux de leur vie lumineuse, et de suivre, dans la pauvreté, le mépris et la souffrance, la route qu’ils ont suivie. Leur volonté, leur désir est de vous voir morts et vivants, ayant votre habitation dans les cieux et votre corps sur la terre. Un mort n’est remué ni par le mépris ni par l’estime des hommes. Soyez donc immuables absolument. Que la vie extérieure ,du monde n’atteigne pas jusqu’à vous. Prêchez la mortification plus par votre vie que par votre discussion. Que dans tous vos actes votre intention soit dans les cieux, immuable avec Jésus et Jésus crucifié. Que vous agissiez, que vous parliez, ou que vous mangiez, soyez toujours (174) occupés intérieurement dans l’intérieur de l’Homme-Dieu, qui veut vous porter partout, enfermés en lui-même, et vous assister dans toutes vos actions. Que Celui qui daigne demander ces choses de vous, daigne aussi, ô mon Dieu, les accomplir en vous, par les mérites de sa sainte Mère. Amen. » (175)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:05

CINQUANTIÈME CHAPITRE
L’INVITATION

Un jour, je priais Dieu qu’il me donnât quelque chose de lui. Et je fis sur moi le signe de la croix. Et je le priais aussi de me montrer quels sont ses enfants. Entre autres réponses, cet exemple me fut donné:
«Un homme qui a beaucoup d’amis prépare un festin avec un soin immense et les invite mais beaucoup d’entre eux ne viennent pas. Quelle sera la douleur de celui qui a préparé un festin très abondant, et qui a immensément dépensé? Mais avec quelle joie il reçoit ceux qui se présentent ! Il les reçoit tous avec transport. Mais il y a des places réservées, des places voisines de lui, pour ses amis intimes ceux-là mangent avec lui, et boivent dans sa coupe.

— Seigneur, dis-je avec joie, quel est le festin? Quand avez-vous invité tout le monde? Oh dites-moi, dites-moi ! » Il répondit : « J’ai invité tous les hommes à la vie éternelle : que (176) ceux-là viennent qui veulent venir! Personne ne peut s’excuser et dire : Je ne suis pas invité. Quelques-uns viennent et prennent place. » Ici Jésus me donnait à entendre qu’il est lui-même la table et la nourriture des convives.

«Et ces appelés, dis-je alors, par quelle voie sont-ils venus? »

« Par la voie de la tribulation, me fut-il répondu. La virginité, la chasteté ont leurs épreuves. » Et il appela par leur nom les pauvretés et les douleurs de ceux qu’il me montrait. Et ma joie fut immense ; car je compris l’ordre et la raison de toutes ces choses. Tous ces élus portaient le nom de fils. Je vis coin-ment la virginité, comment la pauvreté agis,saient sur les enfants du Seigneur. Je vis comment la souffrance se convertissait en action de grâces. On ne comprend pas d’abord, mais ensuite on remercie. Je vis la route commune des élus de la vie éternelle, et il n’y a pas d’autre voie.

Mais les invités qui boivent à la coupe du Seigneur sont ceux qui veulent connaître la bonté de leur Père, ceux qui veulent l’imiter et partager volontairement les fardeaux qu’il porta. Dieu permet leurs épreuves, par une grâce spéciale, pour les admettre à sa coupe. «C’est à cette table, me dit Jésus-Christ, que (177) je fus invité à, boire le calice de la Passion, si terrible en lui-même et si doux, tant je vous aimais ! » Ainsi, pour ces enfants, l’amertume des tribulations se change tout entière en grâce, en douceur: et en amour ; car ils sentent le prix de leurs larmes. Ils sont attaqués, ils ne sont pas affligés ; car plus ils sentent la tribulation, plus ils sentent Dieu, et plus leur joie grandit.

C’est pourquoi je dis et j’affirme que ceux qui passent. par cette voie divine en buvant le breuvage de la pénitence, boivent des joies divines. Cela m’a été dit, et je le sais d’ailleurs par une expérience personnelle, indéfiniment répétée.

Mes frères se sont beaucoup moqués de moi il n’y a pas de paroles pour rendre l’onction divine des larmes de joie qui coulaient alors sur mes joues.

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:05

Un jour j’étais si faible, malade et réduite au silence, Jésus-Christ m’apparut, les mains pleines de consolations ; il me témoigna une compassion profonde et prononça cette parole

« Je suis venu pour te servir. »

Or ce service consista à se tenir debout près de mon lit, et à me montrer l’apaisement de sa face, qui me plongea dans l’ineffable. Je ne le (178) voyais que des yeux de l’esprit ; mais je le voyais dans une lumière et dans une évidence que ne peuvent connaître les yeux du corps, et je ne dirai pas ma joie, car j’étais dans l’ineffable.

Un jour, c’était le lundi-saint, je dis à ma compagne : « Cherchons-le, il faut que j’aille aujourd’hui à la recherche de Jésus-Christ. » Et j’ajoutai:« Allons à l’hôpital; c’est peut-être là que nous le trouverons parmi les pauvreset les misérables.» Nous prîmes avec nous toutes les coiffures que nous pouvions emporter (nous ne prîmes pas autre chose, parce que nous ne disposions pas d’autres choses, et nous priâmes une servante de l’hôpital d’aller les vendre au profit des repas des pauvres. Elle fit mille difficultés ; cependant, vaincue par notre grande insistance, elle vendit ces objets et acheta des poissons. Quant à nous, nous apportâmes des pains qui nous avaient été donnés à nous-mêmes pour l’amour de Dieu. Après avoir fait ces petites offrandes, nous nous mîmes à laver les pieds des femmes pauvres et les mains des hommes. Parmi ceux-ci se trouvait un lépreux dont les mains étaient hideuses, fétides et pourries. Pour celui-ci, nous ne nous sommes pas contentées de le laver. La chose faite, nous avons bu de l’eau qui venait de nous servir. Ce (179) breuvage nous inonda d’une telle suavité, que la joie nous suivit et nous ramena chez nous. Jamais je n’avais bu avec de pareilles délices. Il s’était arrêté dans mon gosier un morceau de peau écailleuse sorti des plaies du lépreux. Au lieu de le rejeter, je fis de grands efforts pour l’avaler, j’y réussis. Il me sembla que je venais de communier. Jamais je n’exprimerai les délices dans lesquelles j’étais noyée. Si l’homme trouve l’anxiété au commencement de la pénitence, je sais quelles joies l’attendent quand il aura marché.

Un jour j’étais dévorée par une peine d’esprit, pendant un mois, il me sembla que je ne sentais plus rien de Dieu. La chose devint tellement horrible, que je ne crus abandonnée du Seigneur. Je n’étais plus même en état de me confesser. D’un côté, je voyais en moi un orgueil qui me semblait la cause de mon malheur ; de l’autre côté, l’abîme de mes péchés s’ouvrit devant moi à une telle profondeur, qu’il me semblait impossible de les confesser avec une contrition digne de leur horreur, ou même de les exprimer par la parole.

Je suis condamnée, disais-je, à ne pas même pouvoir nie montrer dans mon horreur. Impossible de me confesser. Impossible de louer (180) Dieu. Impossible de prier. Je ne voyais plus de divin en moi que la volonté absolue de ne pas pécher. Ni tous les biens, ni tous les maux du monde n’eussent ébranlé cela, et même je ne me trouvais pas aussi malheureuse que j’aurais mérité de l’être.

Cela durait depuis un mois. J’étais torturée horriblement.

Enfin Dieu eut pitié et j’entendis ces paroles

«O ma fille et ma bien-aimée, la bien-aimée du paradis l’amour de Dieu se repose en toi ; et il n’est pas de femme dans la vallée de Spolète où il se repose si profondément. »

Et mon âme cria :

«Comment ferais-je pour vous croire, du fond de mon abîme, quand je me sens abandonnée? »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:06

Il répondit:

« Plus tu te crois abandonnée, plus tu es aimée de Dieu et serrée contre lui. »

Il ajouta:

Un père qui aime beaucoup son fils, lui donne avec mesure les aliments, il lui interdit le poison, et mêle de l’eau à son vin. Ainsi Dieu : il mêle les tribulations aux joies, et dans la tribulation, c’est encore lui qui les tient S’il ne la tenait pas, l’âme s’abandonnerait et tomberait en défaillance ; au moment où elle se (181) croit abandonnée, elle est aimée plus qu’à l’ordinaire.

Ces paroles ne m’en levèrent pas ma douleur, elles ne firent que la modifier un peu. Seulement le désir des sacrements, qui m’avait abandonné, me fut rendu.

Au bout de quelque temps, la tentation me fut enlevée totalement.

Alors j’entendis une voix qui me disait:

«Va communier. Si tu le fais, tu me reçois si tu ne le fais pas, tu me reçois encore. Cependant communie avec la bénédiction du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Communie en l’honneur du Dieu tout-puissant et de la Vierge bienheureuse et du saint don, tu célèbres la fête (c’était ce jour-là saint Antoine). Tu recevras une grâce nouvelle que tu n’as pas encore reçue.»

La volonté de communier m’ayant été rendue, je me confessai ; mais, pendant la messe, je me vis si horriblement pleine de péchés et de défauts, que, réduite au silence, je me dis intérieurement : La communion que je -vais faire sera nia condamnation.

Mais tout à-coup, je me trouvai dans une disposition admirable, et je reçus la puissance d’entrer dans l’intérieur de Jésus-Christ ;je me plaçai au fond de lui avec une sécurité nouvelle, (182) je sentais une confiance inconnue. Je me renfermai en lui comme une morte qui aurait la certitude admirable d’être immédiatement ressuscitée. Je communiai dans la confiance et, après la communion, j’eus un, sentiment merveilleux : je sentis que la tentation avait été un bien pour moi. Cette communion fit naître dans, mon âme un désir nouveau de me donner toute à Celui qui se donnait tout à moi, de me livrer à Jésus-Christ. Et depuis ce moment, je suis brûlée d’un feu nouveau ; c’est le désir du martyre : ce désir fait mes délices, et j’éprouve dans les tribulations des joies que je n’avais pas encore connues.

Oui, Dieu console les misérables.

Un autre jour, j’étais dans de telles douleurs que je me voyais abandonnée ;j’entendis la même voix, et elle disait: «O ma bien-aimée, sache qu’en cet état Dieu et toi vous êtes plus intimes l’un à l’autre que jamais. »

Et mon âme cria: s’il en est ainsi, qu’il plaise au Seigneur d’enlever de moi tout péché et de me bénir, et de bénir ma compagnie, et de bénir celui qui écrit quand je parle.»

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:06

La voix répondit:

«Tous les péchés sont enlevés, et je vous (183) bénis avec cette main qui fut étendue sur la croix. »

Et je vis une main étendue sur nos têtes pour nous bénir, et la vue de cette main m’inondait de joie, et vraiment cette main était capable d’inonder de joie quand elle se montrait.

Et il nous dit à tous les trois :

«Recevez, gardez, possédez à jamais la bénédiction du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »

Et il ajouta en me parlant:

« Dis au frère qui écrit quand tu parles de travailler à se faire petit. Il est aimé du Dieu tout-puissant. Dis-lui d’aimer le Dieu tout-puissant. »

Celui qui console les misérables m’a consolée bien des fois. Qu’à lui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. (184)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:06

CINQUANTE ET UNIÈME CHAPITRE
LA MENACE

Un jour j’étais en oraison dans ma cellule, et j’entendis ces paroles :
« Ceux qui ont le Seigneur Dieu pour illuminateur voient leur voie particulière dans la lumière intérieure et spirituelle. Mais quelques-uns d’entre eux ferment les oreilles de peur d’entendre, et les yeux de peur de voir. Ne voulant pas écouter la parole de Celui qui parle dans l’âme, quoiqu’ils sentent de ce côté-là la saveur divine, ils se détournent, malgré la voix intime, et suivent la voie commune. Ceux-ci seront maudits par le Dieu tout-puissant. »

J’entendis cette parole, non pas une fois mais mille fois. Mais, saisie d’une tentation violente, je pris cet enseignement pour une illusion.

« Comment, disais-je, voici une âme que Dieu éclaire de sa lumière, qu’il comble de ses dons, et parce qu’elle suit une route ordinaire, il la maudit ». Cette parole me parut trop terrible. (185)

Je refusai avec horreur d’écouter seulement la voix qui parlait.

Alors, par complaisance pour ma faiblesse, un exemple grossier me fut offert, et je reçus plusieurs fois l’ordre absolu de faire écrire et de ne pas passer sous silence. Voici cette parabole.

« Un père voulait faire de son fils un savant. Le père n’épargne rien, il fait d’énormes dépenses. Il fournit magnifiquement au fils de son amour tout ce qui est nécessaire à la grande figure qu’il doit faire dans le monde. Quand certaines études sont terminées sous la direction d’un premier maître, le père fait transporter le bien-aimé dans une autre demeure, où un autre maître plus élevé lui donne de plus sublimes enseignements. Mais si le disciple ingrat, négligeant la haute science, s’en va travailler dans la boutique d’un artisan, et oublie chez un mercenaire ce qu’il tenait de la sagesse de son maître et de la magnificence de son père, celui-ci s’abîmera dans une douleur et dans une indignation proportionnées à la grandeur et à la profondeur de son amour trahi.»

Le fils, c’est l’âme qui, éclairée d’abord par la prédication et par l’Ecriture, est admise dans le sanctuaire où retentit la parole de Dieu ; il voit dans la lumière spirituelle comment il doit (186) suivre la voie du Christ. Il est touché intérieurement. Dieu, qui l’a d’abord confié aux hom,mes et aux livres, intervient directement et lui montre la lumière que lui seul peut montrer. Il donne la haute science, afin que celui qui aura vu sa route si magnifiquement devienne la lumière des autres hommes. Mais si ce bien-aimé néglige le don de Dieu, s’il s’encroûte, s’il s’épaissit, s’il repousse cette lumière qui est la sienne, et la science de Dieu et son inspiration, Dieu lui soustrait la lumière et lui donne sa malédiction.

Je reçus l’ordre d’écrire ces paroles et de lès montrer au frère qui me confessait, parce qu’elles le regardent personnellement.

Un autre jour Dieu me parla et me dit : « Il y a une classe d’hommes qui ne connaissent le Seigneur que par les biens qu’ils tiennent de lui. Ceux-là le connaissent peu. Une autre classe d’hommes, qui- possède aussi cette connaissance, en possède une autre plus intime. Ceux~ci sentent au fond d’eux la bonté essentielle du Seigneur. »

« Dans un autre entretien, je reçus une lumière, et j’entendis une voix qui criait, et dans les cris je distinguai ces paroles:

«Oh ! qu’ils sont grands ! qu’ils sont grands (187) ! Je ne parle pas de ceux qui lisent les Ecritures que j’ai données aux hommes. Je parle de ceux qui les accomplissent. »

Et elle ajouta que toute l’Ecriture est accomplie dans la vie du Christ.

Un jour, je priais et je disais au Seigneur «Je sais que vous êtes mon Père, je sais que

vous êtes mon Dieu; dites-moi ce que je dois faire : montrez-moi la route qui est la mienne ; car je suis prête à obéir. »

J’étais arrêtée dans cette parole depuis le matin jusqu’à l’heure de tierce …

Et je vis et j’entendis…

Mais ce que je vis et ce que j’entendis, il m’est absolument impossible de l’exprimer. C’était un abîme absolument ineffable, et l’abîme me montra ce qu’est Dieu, quels hommes vivent en lui, quels hommes ne vivent pas en lui, et l’abîme me dit :

«Je te le dis en vérité, il n’est pas d’autre route droite que celle où j’ai marché : dans

cette route, qui est la mienne, la déception n’est pas. »

Cette parole me fut dite souvent. Elle m’apparut dans sa vérité et me fut montrée dans une lumière immense. (188)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:06

CINQUANTE-DEUXIÈME CHAPITRE
LES SIGNES

Il est important de savoir à quels signes on peut connaître la présence de Dieu dans l’âme, et la reconnaître avec certitude.
Quelquefois il arrive sans être appelé, ni prié, et apporte avec lui un feu, un amour, une suavité inconnus. Dans ce feu l’âme cueille la joie, et croit reconnaître la présence et l’opération de Dieu ; mais la certitude lui manque encore. L’âme voit que Dieu est en elle, bien qu’elle ne l’y voie pas, quand elle sent sa grâce et la joie de sa grâce. Mais rien de tout cela n’est la certitude. L’âme sent l’arrivée de Dieu quand elle entend de douces paroles portant avec elles leur délectation, quand elle sent la Divinité par un attouchement délicieux ; mais un doute peut rester encore, un léger doute. L’âme ne sait pas encore parfaitement et absolument si Dieu est en elle ; car un autre esprit peut apporter avec lui ces sentiments. Le doute vient ou des (189) défauts de l’âme, ou de la volonté de Dieu, qui lui refuse la certitude.

L’âme possède la certitude de Dieu présent quand il se manifeste par un sentiment absolument inconnu, nouveau pour elle, étonnant et réitéré, par un feu qui arrache l’amour que l’homme a pour lui-même ; l’âme possède la certitude quand elle reçoit des pensées et des paroles et des conceptions qui ne viennent d’aucune créature, quand ces conceptions sont illustrées de lumière, quand elle a de la peine à les cacher, quand elle les cache de peur de blesser l’amour, quand elle les cache par discrétion, par humilité, et pour ne pasdivulguer un secret trop immense.

Il m’est arrivé quelquefois; portée par une ardeur qui voulait sauver, il m’est arrivé de dire quelques secrets ; on me répondait : « Ma soeur, revenez à la sainte Ecriture » ; ou : « Nous ne vous comprenons pas. » Je comprenais la leçon, et rentrais dans le silence.

Dans le sentiment dont je parle et qui garantit la présence du Dieu tout-puissant, l’âme reçoit le don de vouloir parfaitement. Elle est tout entière d’accord avec elle-même pour vouloir la vérité vraiment et absolument, en toutes choses et à tous les points de vue, et tous les membres du corps concordent avec elle et ne (190)font plus qu’un avec elle, dans la même vérité voulue, sans résistance et sans restriction. L’âme veut parfaitementles choses de Dieu qu’ellenevoulait pas auparavant, dans toute la plénitude de toutes ses puissances réunies. Le don de vouloir absolument et parfaitement est conféré par une grâce où l’âme sent la-présence du Dieu tout-puissant, qui lui dit : « C’est moi, ne crains pas. » L’âme reçoit le don de vouloir Dieu et les choses de Dieu d’une volonté qui ressemble à l’amour absolument vrai dont Dieu nous a aimés ; et l’âme sent que le Dieu immense s’est immiscé en elle et lui tient compagnie.

Quand le Dieu très haut visite l’âme raisonnable, l’âme reçoit quelquefois le don de le voir; elle le perçoit au fond d’elle, sans forme corporelle, mais plus clairement qu’un homme ne voit un homme. Les yeux de l’âme voient une plénitude spirituelle, sans corps, de laquelle il est impossible de rien dire, parce que les paroles et l’imagination font défaut.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:06

Dans cette vue l’âme, délectée d’une délectation ineffable, est tendue tout entière sur un même point, et elle est remplie d’une plénitude inestimable. Cette vue par laquelle l’âme voit le Dieu tout-puissant sans pouvoir regarder autre chose est si profonde, que je regrette le (191) silence auquel me réduit l’abîme. La chose ne peut être ni touchée, ni imaginée ; elle ne peut pas non plus être appréciée. La présence de Dieu a d’autres signes, et je vais en citer deux.

Le premier est une onction qui renouvelle subitement l’âme, qui rend le corps docile et doux, l’esprit invulnérable à la créature, et inaccessible au trouble. L’âme sent et écoute les paroles que Dieu lui dit. Dans cette immense et ineffable onction, l’âme reçoit la certitude que vraiment le Seigneur est là : car il n’y a ni saint ni ange qui puisse faire ce qui est fait en elle. Elles sont tellement ineffables, ces opérations, que j’éprouve une vraie douleur de ne rien dire qui soit digne d’elles. Que Dieu nie pardonne, car ne n’est pas ma faute; je manifesterais de tout mon coeur quelque chose de sa bonté, si je pouvais et s’il voulait.

Quant à l’autre opération qui révèle à l’âme raisonnable la présence du Dieu tout-puissant, la voici: c’est un embrassement. Dieu embrasse l’âme raisonnable comme jamais père ni mère n’a embrassé un enfant, comme jamais créature n’a embrassé une créature. Indicible est l’embrassement par lequel Jésus-Christ serre contre lui l’âme raisonnable ; indicible est cette douceur, cette suavité. Il n’est pas un homme au monde, qui puisse dire ce secret, ni le raconter, (192) ni le croire, et quand quelqu’un pourrait croire quelque chose du mystère, il se tromperait sur le mode. Jésus apporte dans l’âme un amourtrès suave par lequel elle brûle tout entière en lui ; il apporte une lumière tellement immense, que l’homme, quoiqu’il éprouve en lui la plénitude immense de la bonté du Dieu tout-puissant, en conçoit encore infiniment plus qu’iln’en éprouve. Alors l’âme a la preuve et la certitude que Jésus-Christ habite eu elle. Mais qu’est-ce que tout ce que je dis auprès de la réalité? L’âme n’a plus ni larmes de joie, ni larmes de douleur, ni larmes d’aucune espèce la région où l’on pleure de joie est une région bien inférieure à celle-ci. Au-dessus de toute plénitude et de toute joie, Dieu apporte en lui la chose qui n’a pas de nom, qui serait le paradis, et qui défie le désir de demander au-delà d’elle. Cette joie rejaillit sur le corps, et toute injure qu’on vous dit ou qu’on vous fait est non avenue ou changée en douceur.

Les contre coups que je reçois dans le corps trahissent mes secrets ; ils les livrent à ma compagne ou à d’autres personnes. « Quelquefois, dit ma compagne, je deviens éclatante et resplendissante ; mes yeux brillent comme des flambeaux, ou bien je suis pâle comme une morte, suivant la nature des visions. Cette joie (193) dure, sans s’épuiser, bien des jours. J’en ai d’autres qui dureront éternellement : l’éternité ne les changera pas ; elle leur donnera plénitude et perfection. Mais je les ai déjà, je les ai sur la terre. S’il survient quelque tristesse, le souvenir de ces joies me défend contre le trouble. n Enfin tant de signes peuvent donner à l’âme la certitude de Dieu possédé, que je ne puis ni les dire, ni les énumérer tous. (194)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:07

CINQUANTE-TROISIÈME CHAPITRE
L’HOSPITALITÉ

Nous venons de dire comment l’âme reconnaît en elle la présence de Dieu. Mais nous n’avons rien dit de l’accueil qu’elle lui fait, et tout ce qui précède est peu de chose auprès de l’instant où l’âme reconnaît Dieu pour son hôte.

Quand l’âme a donné l’hospitalité à l’étranger qui vient en elle, elle entre dans une si profonde connaissance de l’infinie bonté du Seigneur, que, souvent recueillie au fond de moi, j’ai connu avec certitude que plus ou a le sentiment de Dieu, moins on peut parler de lui. Plus on a le sentiment de l’infini et de l’indicible, plus on manque de paroles ; car auprès de ce qu’on veut rendre, les mots font pitié.

Si un prédicateur était introduit là, s’il sentait ce que j’ai quelquefois senti, ses lèvres se fermeraient ; il n’oserait plus parler, il se tairait, il deviendrait muet. Dieu est trop au-dessus de l’intelligence et de toute chose ; il est trop (195) au-dessus du domaine des paroles, des pensées et des calculs, pour que la bouche essaie d’expliquer parfaitement les mystères de sa bonté.

Ce n’est pas que l’âme ait quitté le corps, ou que le corps soit privé de ses sens, mais c’est que l’âme perçoit sans leur secours. L’homme, à force de voir l’ineffable, arrive à la stupeur, et si un prédicateur, au moment de parler, entrait dans cet état, il dirait au peuple « Allez-vous-en, car je suis incapable de parler de Dieu je -suis insuffisant. » Quant à moi, je sens et j’affirme que toutes les paroles sorties de la bouche des hommes depuis le commencement des siècles, et que les paroles de l’Ecriture sainte n’ont pas touché la moelle de la bonté divine, et ne sont pas, devant cette bonté, ce qu’est un grain de millet devant la grosseur de l’univers. Quand l’âme reçoit la sécurité de Dieu et est récréée par sa présence, le corps, rassasié aussi, est revêtu d’une certaine noblesse, et partage, quoique à moindre degré, la joie de l’âme. La raison et l’âme, parlant au corps restauré et aux sens, leur disent : «Voyez quels sont les biens que Dieu vous fait par moi. Infiniment plus grands sont ceux qui sont promis et seront donnés si vous m’obéissez ; et maintenant comprenez quelle perte nous avons faite, vous et moi, quand vous (196)m’avez désobéi. Obéis-moi donc désormais quand je te parlerai des choses de Dieu.»

Alors le corps et les sens, sentant qu’ils partagent la délectation divine de l’âme, se soumettent et lui disent : «Mes plaisirs venaient d’en bas parce que je suis le corps ; mais toi qui possèdes ces immenses capacités de joie et de gloire, tu ne devais pas te faire mon esclave : tu ne devais pas te priver et me priver des biens immenses que j’ignorais. » Le corps se plaint de l’âme, et la sensualité de la raison ; mais cette longue plainte ne manque pas de douceur. Car le corps sent le plaisir et la délectation de l’âme bien supérieurs à tout ce qu’il aurait pu soupçonner, et la joie le conduit à l’obéissance. (197)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:07

CINQUANTE-QUATRIÈME CHAPITRE
LES ILLUSIONS

Mais ceux qui mènent une vie spirituelle peuvent quelquefois tomber dans l’illusion. Une des causes d’erreur, et la plus grande, c’est un amour impurs mêlé d’amour-propre et de volonté propre ; cet amour a, dans une certaine mesure, l’esprit du monde.
Aussi le monde l’approuve et l’encourage. Cette approbation est un piège, cet encouragement est un mensonge. Dans cet état, l’homme, que le monde voit et approuve, semble brûler d’amour ; il a certaines larmes, certaines douceurs, certains tremblements et certains cris qui portent les caractères de l’impureté spirituelle. Mais ces larmes et ces douceurs, au lieu de venir du fond de l’âme, sont des phénomènes qui se passent dans le corps ; cet amour ne pénètre pas dans le coeur; cette douceur s’évanouit rapidement, s’oublie facilement, et produit l’amertume. J’ai fait ces expériences ; je manquais alors de discernement. Je n’étais pas parvenue à la possession certaine de la vérité.

Quand l’amour est parfait, l’âme, après avoir (198) senti Dieu, sent sa part propre, qui est le néant et la mort : elle se présente avec sa mort, avec sa pourriture ; elle s’humilie, elle adore, elle oublie toute louange ou tout bien qui revienne à elle-même ; elle a une telle conscience de ses vides et de ses maux qu’elle sent sa délivrance entière au-dessus de la puissance des saints, et réservée à Dieu seul. Elle appelle cependant les saints à son secours ; car du fond de son abîme elle n’ose parler à Dieu: elle invoque la Vierge et les saints. Si dans cet état on vous adresse une louange, la chose vous fait l’effet d’une mauvaise plaisanterie. Cet amour droit et sans mélange éclaire l’âme sur ses défauts en même temps que sur la bonté de Dieu. Les larmes et les douceurs qui se produisent alors, au lieu d’engendrer l’amertume, engendrent la joie et la sécurité. Cet amour introduit Jésus-Christ dans l’âme, et l’absence de toute illusion devient pour elle alors un fait d’expérience.

Voici une autre illusion où Dieu permet quelquefois que tombent les âmes intérieures.

Quand une personne dévouée à l’Esprit sent l’amour de Dieu pour elle, éprouve, fait et raconte les oeuvres de l’Esprit, si elle passe la mesure de la prudence, si cette âme perd la crainte, Dieu permet qu’elle tombe dans quelque illusion, afin de connaître qui elle est, et qui il est. (199)

Voici encore une cause d’erreur.

Une âme est dans la voie de l’amour sans mélange ; elle sent Dieu ; ses mains sont pures, son coeur est pur; elle renonce à l’estime du siècle elle renonce à passer pour sainte ; elle veut plaire tout entière au Christ seul ; elle se place tout entière dans le Christ, elle habite en lui elle éprouve la joie inénarrable, elle sent l’embrassement de Dieu.

Oh ! qu’elle rende alors à elle-même ce qui est à elle-même, et à Dieu ce qui est à Dieu Autrement Dieu permet qu’elle ‘se trompe, il le permet pour la garder, il le permet pour qu’elle ne lui échappe pas ; car il l’aime d’un amour jaloux; il la plonge dans un abîme où elle trouve deux sciences, la science d’elle-même et la science de Dieu ; c’est ici qu’il n’y a plus de place pour l’erreur; l’âme voit la vérité pure. Dans cette contemplation, elle éprouve une plénitude telle, qu’elle mie se voit pas capable d’un plus immense ravissement. Absorbée d’abord dans la vue d’elle-même, elle se ferme à toute autre pensée, à tout autre souvenir.

Tout à coup la bonté divine lui apparaît. Puis elle voit simultanément les deux abîmes, et le mode de sa vision est un secret entre elle et Dieu.

Mais ce n’est pas tout. Dieu, qui est jaloux, lui permet encore les tribulations. (200)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:07

CINQUANTE-CINQUIÈME CHAPITRE
LA PAUVRETÉ D’ESPRIT

Il y a une sauvegarde qui enlève toute place à l’illusion. Cette sauvegarde, c’est la pauvreté d’esprit. Un jour, j’entendis une parole divine qui me recommanda la pauvreté d’esprit comme une lumière, et comme un bonheur qui passe toutes les conceptions de l’entendement humain.
Voici ce que dit le Seigneur:«Moi, si la pauvreté n’eût pas été si heureuse, je ne l’aurais pas aimée ; et si elle eût été moins glorieuse, je ne l’aurais pas prise.

Car l’orgueil ne peut trouver place qu’en ceux qui possèdent ou croient posséder. L’homme et l’ange tombèrent, et tombèrent par orgueil car ils crurent posséder. Ni l’homme ni l’ange ne possèdent rien. Tout appartient à Dieu. L’humilité n’habite qu’en ceux qui se voient destitués de tout. La pauvreté d’esprit est le bien suprême. »

Dieu a donné à son Fils, qu’il aimait une (201) pauvreté telle, qu’il n’a jamais eu et n’aura jamais un pauvre égal à lui. Et, cependant, il a pour propriété l’Etre. Il possède la substance, et elle est tellement à lui, que cette appartenance est au-dessus de la parole humaine. Et-cependant Dieu l’a fait pauvre, comme si la substance n’eût pas été à lui.

Ceci est folie aux yeux des pécheurs et des aveugles. Les sages nomment la même chose d’un autre nom. Cette vérité est si profonde, là pauvreté est si réellement la raciné et la mère de toute humilité et de tout bonheur, que l’abîme où je vois cela ne peut se décrire. Le pauvre ne peut ni tomber ni périr par illusion. L’homme qui verrait le bien de la pauvreté, l’amour de’ Dieu tomberait sur lui ; si vous considériez l’immense valeur de ce trésor, et comment il attira le coeur de Dieu, vous ne pourriez plus rien garder de périssable ni rien avoir en propre, rien.

Tel est l’enseignement de la divine Sagesse qui montre à l’homme ses vides, sa pauvreté, qui le présente à lui-même dans un miroir sans mensonge, destitué de tout mérite et de tout bien; puis qui lui donne le don de la lumière, et avec la lumière, l’amour de la pauvreté. Puis l’âme voit la divine bonté, et ne trouvant rien à aimer en elle-même, elle se tourne tout (202) entière à aimer le Dieu tout-puissant ; elle fait comme elle aime, ayant perdu toute confiance en elle, et pris toute confiance en Dieu, et dans cette confiance elle trouve l’illumination, par laquelle est chassé le doute. Qui posséderait cette vérité serait inaccessible à toute illusion diabolique ou humaine ; car l’esprit de pauvreté éclaire l’âme d’une lumière immense, et à cette lumière toute la vie lui apparaît, avec tout son mécanisme, et l’illusion est impossible.

J’ai vu cette lumière, j’ai vu que la pauvreté, mère des vertus, sort la première des lèvres de la divine Sagesse. La divine Sagesse nous a dit par l’incarnation du Verbe : « Vous êtes mortels » ; par la pauvreté d’esprit elle nous dit : « Vous êtes bienheureux. »

C’est pourquoi toute sagesse humaine qui n’entre pas dans cette vérité est un néant qui conduit en enfer. Et tous les sages du monde, s’ils n’entrent pas dans cette vérité, sont des néants qui vont en enfer. Et quand l’âme voit cette vérité, elle agit sans vaine gloire, et sans retour sur elle-même. (203)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:07

CINQUANTE-SIXIÈME CHAPITRE
L’EXTASE

Tout ce que l’âme conçoit ou saisit lorsqu’elle est renfermée dans ses étroites limites, n’est rien auprès du ravissement. Mais quand elle est élevée au-dessus d’elle-même, illustrée par la présence de Dieu, quand Dieu et elle sont entrés dans le sein l’un de l’autre, elle conçoit, elle jouit, elle se repose dans les divins bonheurs qu’elle ne peut raconter. Ils écrasent toute parole et toute conception. C’est là que l’âme nage dans la joie, dans la science ; illustrée à la source de la lumière, elle pénètre les paroles obscures et embarrassantes de Jésus-Christ. Elle comprend aussi pourquoi, et de quelle manière la douleur sans adoucissement habita l’âme du Christ.

Mon âme, ainsi illustrée, et transformée en Jésus-Christ souffrant, chercha s’il y avait là quelque adoucissement, et trouva qu’il n’y en a point. Quand mon âme se recueille dans les (204) douleurs de l’âme du Christ, elle ne trouve là aucune place pour la joie : il n’en est pas ainsi quand elle se recueille dans les douleurs de son corps : dans ce dernier cas, elle trouve la joie après la tristesse, et à la hauteur où elle est portée, elle découvre le mystère de ces contrastes. Mon âme voit, à cette lumière, que Jésus-Christ souffrit autant, à l’expérience près, dans le sein de sa mère que sur la croix. Mon âme plonge alors dans les jugements de Dieu et dans les secrets de l’ineffable, vers lesquels Dieu la transporte. Souvent Dieu fait de tels prodiges dans mon âme que je le reconnais dans mes merveilles intérieures ; car aucune créature n’en est capable, et Lui seul peut les opérer.

Souvent mon âme est élevée en Dieu à de si foudroyantes joies que leur durée serait intolérable au corps qui laisserait là sur place ses sens et ses membres. Il y a un jeu que Dieu joue quelquefois dans l’âme et avec l’âme, c’est de se retirer, quand elle veut le retenir ; mais la joie et la sécurité qu’il laisse en se retirant disent à l’âme : « C’était bien Lui! » Oh! Quelle vue et quel sentiment ! Ne me demandez ni explication, ni analogie ; il n’y en a pas. Cette illustration, cette jouissance, cette délectation, cette joie sont chaque jour différentes d’elles-mêmes. (205)

Chaque extase est une extase nouvelle, et toutes les extases sont une seule chose inénarrable. Les révélations et les visions se succèdent sans se ressembler. Délectation, plaisir, joie, tout se succède sans se ressembler. Oh! ne me faites plus parler. Je ne parle pas, je blasphème ; et si j’ouvre la bouche, au lieu de manifester Dieu, je vais le trahir. (206)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

CINQUANTE-SEPTIÈME CHAPITRE
CONNAISSANCE DE DIEU ET DE SOI

Je suis une aveugle, je vais dans les ténèbres. La vérité n’est pas en moi. Suspectez, ô mes enfants, les paroles de cette pécheresse, et ne les suivez que quand elles ressemblent aux vestiges de Jésus-Christ et placent vos pieds dans l’endroit où il a mis les pieds.

Mes enfants, je ne suis plus disposée à écrire, mais à pleurer. Quand pleurerai-je enfin mes péchés et leur terrible rédemption? Quand pleurerai-je la Passion du Fils de Dieu, du Juste, la Passion de l’Immaculé? Mais vous m’écrivez ! Je suis obligée d’écrire pour vous répondre. Ce que je vous dis, c’est la plus récente impression de mon coeur. Sachez que rien ne vous est nécessaire, rien, excepté Dieu. Trouver Dieu, recueillir en Lui vos puissances, voilà l’unique nécessaire. Pour ce recueillement il faut couper toute habitude superflue, toute familiarité superflue avec les. créatures, quelles qu’elles soient, toute connaissance superflue, (207)

toute curiosité superflue, toute opération et occupation superflues. En un mot, il faut que l’homme se sépare de tout ce qui divise. Il faut qu’essayant de pénétrer dans l’abîme de ses misères, il se recueille dans son passé, dans son présent, dans les probabilités de son avenir éternel. Que ceci soit fait tous les jours, ou du moins toutes les nuits. Puisque l’homme tourne et retourne son coeur, qu’il tâche de pénétrer dans la connaissance du Dieu des miséricordes, dans la dispensation de sa pitié suprême, réalisée par Jésus-Christ vis-à-vis de toutes -nos misères ; qu’il veille sur sa mémoire, pour qu’elle garde le souvenir du bienfait infini. Se connaître ! connaître Dieu ! voilà la perfection de l’homme, et je n’ai aucun goût à rien dire ou écrire en dehors de ces deux paroles Se connaître ! connaître Dieu ! Contempler sa prison, sa prison sans issue, et si l’homme ne trouve pas le bonheur dans cette prison, qu’il s’adresse à un autre et ne se repose pas sur son grabat!

O mes chers enfants, visions, révélations, contemplations, tout n’est rien sans la vraie connaissance de Dieu et de soi : je vous le dis en vérité, sans elle, rien ne vaut. Aussi je me demande pourquoi vous désirez mes lettres, puisque mes lettres ne peuvent rien pour votre (208) joie, excepté si elles vous portent la vertu de mon cri : se connaître ! connaître Dieu ! Quel ennui de parler pour dire autre chose ! Silence silence sur tout ce qui n’est pas cela ! Oh! priez Dieu qu’il donne cette lumière à tous mes enfants, et qu’il fixe votre demeure en elle ! Que la connaissance de Dieu vous soit nécessaire, ceci est évident ; mais comme notre fin est le royaume des cieux, auquel nous ne pouvons ni ne devons parvenir, qu’informés sur le type de l’Homme-Dieu, il est nécessaire de le connaître, Lui, sa vie, ses oeuvres, et sa route vers la gloire, pour posséder son royaume par ses mérites, transformés en lui-même par la grâce de sa ressemblance

Charles-Edouard
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Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno - Page 3 Empty Re: Livre des Visions et des Instructions, B.Angèle Foligno

Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

Il est absolument nécessaire de connaître l’Homme-Dieu, sa croix, sa Passion, et la forme de vie qu’il nous a donnée. C’est là que son infinie charité et son amour inestimable ont éclaté plus visiblement que dans toute autre grâce divine. C’est pourquoi il est absolument nécessaire, sous peine d’ingratitude, de l’aimer comme il nous a aimés, d’embrasser le prochain dans cet amour, de pleurer sur la croix, sur la Passion du Bien-Aimé, et d’être transformés en la substance de son amour. La connaissance de notre rédemption, et des choses immenses que Dieu a faites pour nous, nous provoque, nous (209) incite et nous appelle à considérer notre noblesse, immense, puisque Dieu nous a aimés jusqu’à mourir. Si’ cette créature que je suis eût été moins noble, si ma valeur eût été moins immense, Dieu- n’eût pas fait, en vue de moi, connaissance avec la mort. Cette connaissance du Dieu crucifié découvre à notre âme la nécessité du salut. Puisque le Dieu très haut, infiniment distant de la créature, infiniment satisfait dans sa plénitude, inaccessible, s’est incliné jusqu’à notre salut, ne négligeons pas cette œuvre, qu’il n’a pas négligée, et soyons, par la pénitence, les coadjuteurs de ses éternels décrets. La connaissance du Dieu crucifié entraîne un nombre infini d’autres bienfaits. Le sang qui sauve allume le feu.

Voici encore une des nécessités qui nous obligent à descendre dans l’abîme où l’on connaît le Dieu crucifié. L’homme, mes enfants, aime comme il voit. Plus nous voyons de cet Homme-Dieu crucifié, plus grandit notre amour vers la perfection, plus nous sommes transformés en Celui que nous voyons. Dans la mesure où nous sommes transformés en son amour, nous sommes transformés en sa douleur ; car notre âme voit cette douleur. Plus l’homme voit, plus il aime ; plus il voit de la Passion, plus il est transformé, par la vertu de la compassion, en (210) la substance même de la douleur du Bien-Aimé. Plus l’homme voit de la Passion, plus il aime, plus il est transformé en Celui qu’il aime, par la vertu de la douleur. Comme il est transformé en amour, il est transformé en douleur par la vision de Dieu et de soi-même.

O perfection de la connaissance !

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

O Dieu ! quand l’âme plonge dans l’abîme sans fond de l’altitude divine que je blasphème si je la nomme, quand l’âme plonge dans l’abîme de son indignité, de sa vileté, de son péché, quand l’âme voit le Dieu très haut devenu l’ami, le frère, la victime du pécheur, verser pour ce misérable, dans une mort infâme, le sang précieux, plus elle plonge profondément ses regards dans le double abîme, plus profondément se réalise dans l’intime de ses entrailles le mystère dé l’amour, la sacrée transformation.

Quand l’âme voit la créature à ce point remplie de défauts que sa lumière même est un aveuglement ; car elle en est tellement encombrée qu’auprès de la réalité tout ce qu’elle en voit n’est rien ; quand l’âme se voit, à la lumière que Dieu lui montre, quand elle se voit cause de la douleur inouïe que Jésus-Christ a soufferte pour elle ; quand elle aperçoit cette immensité plus qu’excellente, s’inclinant vers cette vile créature, naissant et mourant pour elle (211) dans l’ineffable crucifiement ; quand l’âme entre dans cette connaissance, elle se transforme en douleur, et plus profonde est la connaissance, plus profonde est la douleur. Si pendant sa vie un homme cherche à en satisfaire un autre, au moment de la mort il redouble de sollicitude.

Mais le Roi des rois, bien qu’une douleur immense et continue l’eût d’avance étendu sur la croix depuis sa conception, au lieu d’un lit de pourpre et d’un tapis doré, quand vint l’heure de sa mort il se trouva en face de cette croix si vile, si abominable qu’il ne put être soutenu et attaché à elle que par le moyen des clous qui le perçaient ; il fallut les clous des pieds et les clous des mains pour le retenir, autrement il tombait. Au lieu de serviteurs empressés, il eu-t les satellites du diable, s’ingéniant à rendre le supplice plus cruel, et aidant la torture à pénétrer plus profondément dans l’intime des entrailles ; et ils lui refusèrent la goutte d’eau qu’il demandait, et qu’il demandait en criant.

Oh ! mon Dieu, quand l’âme voit ces choses, quand elle s’abîme dans la contemplation de sa misère, quand elle se connaît telle qu’elle est, elle qui s’est précipitée dans la misère infinie, qui a mérité des supplices éternels, qui est devenue la risée de Dieu, des anges, des démons (212) et de toute créature ; quand elle voit le Dieu très haut, le Seigneur Jésus-Christ, Celui qui possède tout, ayant envahi la pauvreté, pour relever l’homme de cet opprobre! Lui qui trouve dans son essence toutes délices et toute béatitude, quand elle le voit plongé dans la douleur, pour nous arracher à l’éternel tourment, satisfaire et porter pour nous ! Lui Dieu, au-dessus de la louange, à qui seul appartient la gloire, dans l’obéissance, dans l’humiliation, dans tous les mépris, dans tous les opprobres ; quand il apparaît revêtu de honte, pour nous communiquer la gloire ; quand l’âme entre dans cette vue, elle est transformée en douleur, et sa transformation n’a pour mesure que la profondeur de sa contemplation.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

Oui, oui, encore et toujours, plus profondément l’âme connaît cette altitude divine, cette bonté infinie, prouvée par des faits, et ce vide humain, cette ingratitude, cette vileté de la créature, plus profondément elle est blessée d’amour et de douleur, plus absolument elle est transformée en Lui. Voilà toute la perfection : se connaître ! connaître Dieu ! Nécessité suprême qui domine toute nécessité ! Etre éternellement penchée sur le double abîme, voilà mon secret ! O mon fils, je t’en supplie de tout mon coeur, ne lève pas les yeux ; tiens-les fixés (213) sur la Passion, parce que cette vue, si tu lui es fidèle, allume dans l’âme lumière et feu.

Si tes yeux s’égarent essaie de les tenir et de les fixer là. Je t’en prie, je t’en supplie ! Quand ton âme n’est pas levée à la contemplation de l’Homme-Dieu crucifié, recommence, et rumine intérieurement les voies de la croix. Si ceci est encore trop fort pour toi, prononce au moins des lèvres les paroles qui représentent la Passion ; parce que l’habitude des lèvres finira par devenir une habitude du coeur il prendra feu à son tour. Sa vue,~ mon fils, sa vue ! Si l’homme voyait la Passion de l’Homme-Dieu par une parfaite contemplation, s’il embrassait d’un regard profond sa pauvreté, ses opprobres, ses douleurs, l’anéantissement qu’il a subi pour nous.; si, par la vertu de la grâce, il voyait ces choses telles qu’elles sont, il suivrait Jésus-Christ par la pauvreté, par une continuelle compassion, par la route du mépris : il se compterait pour rien, j’en suis certaine. Quant à la grâce divine, tout le monde peut l’avoir et la trouver; et l’homme est sans excuse ; car Dieu, dans sa munificence, la donne généreusement à qui la veut et la cherche.

Je désire, mon fils, que ton coeur soit vide de tout ce qui n’est pas le Dieu éternel, sa connaissance et son amour, et que ton esprit (214) n’essaie pas de se remplir de ce qui n’est pas Lui. Si la chose est trop haute pour toi, possède au moins et garde la connaissance du Dieu crucifié ; si cette seconde vue t’est retirée comme la première, refuse le repos, mon’ fils, jusqu’à ce que tu aies retrouvé et reconquis l’un ou l’autre de ces ‘deux rassasiements. Ecoute encore, mon fils, crois fermement ce que je vais te dire.

Celui qui cherche la route et l’approche de Dieu, celui qui veut jouir de Dieu dans ce monde et dans l’autre, que celui-là connaisse Dieu en vérité, non pas par le dehors et superficiellement, qu’il ne s’arrête pas aux paroles dites ou écrites, ou aux analogies tirées des créatures. Cette façon de connaître, qui est en rapport avec la parole humaine, est une connaissance sans profondeur. Il faut connaître Dieu en vérité par une intelligence profonde de sa valeur absolue, de sa beauté absolue, de son absolue hauteur et douceur, et vertu, bonté, libéralité, miséricorde et tendresse ; il faut le connaître comme étant le souverain Bien, dans l’absolu. L’homme sage et l’homme vulgaire connaissent tous deux, mais bien différemment

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

Celui qui possède la sagesse connaît la chose dans son fond et dans sa réalité, l’autre, dans son apparence. L’homme vulgaire, qui trouve (215) une pierre précieuse, l’apprécie et la désire pour son éclat et pour sa beauté, sans voir plus loin ; le sage l’aime et la désire, parce qu’au delà de son éclat et de sa beauté il voit sa valeur vraie et sa vertu cachée. Ainsi l’âme qui a la sagesse ne se soucie pas de connaître Dieu par la considération superficielle des apparences. Elle veut le connaître en vérité ; elle veut expérimenter ce qu’il vaut, sentir le goût de sa bonté ; il n’est pas pour elle seulement un bien, plais le souverain Bien. Pour cette bonté immense, en le connaissant elle l’aime, en l’aimant elle le désire. Et le souverain Bien se donne à elle, et l’âme le sent : elle goûte sa douceur et jouit de sa délectation ; et l’âme participe au souverain Bien. Blessée du souverain Amour, blessée et brûlante, elle désire tenir Dieu ; elle l’embrasse, elle le serre contre elle et se serre contre lui ; et Dieu l’attire avec l’immense douceur, et la vertu de l’amour les transforme l’un dans l’autre, l’aimant et l’aimé, l’aimé et l’aimant. L’âme embrasée par la vertu de l’amour se transforme en Dieu, son amour. Comme le fer embrasé reçoit en lui la chaleur, et la vertu, la puissance et la forme du feu, et devient semblable au feu, et se donne tout entier au feu, et s’arrache à ses propres qualités, donnant asile au feu dans l’intime de sa (216) substance ; ainsi l’âme, unie à Dieu par la grâce parfaite de l’amour, se transforme en Dieu sans changer sa substance propre, mais par la vertu du mouvement qui transporte en Dieu sa vie divinisée. Connaissance de Dieu ! O joie des joies, Seigneur ! c’est elle qui précède, l’amour vient après, l’amour transformateur! Qui connaît dans la vérité, celui-là aime dans le feu.

Or, cette connaissance profonde, l’âme ne peut l’avoir ni par elle-même, ni par l’Ecriture, ni par la science, ni par aucune créature ; ces choses extérieures peuvent disposer l’âme à la connaissance ; mais la lumière divine et la grâce de Dieu peuvent seules l’y introduire. Pour obtenir de Dieu, souverain bien, souveraine lumière - et souverain amour, cette connaissance, je ne connais pas de voie plus sûre et plus’ courte qu’une prière pure, continuelle, humble et violente; une prière qui ne sorte pas seulement des lèvres, mais de l’esprit et du coeur, et de toutes les puissances de l’âme, et de tous les sens du corps ; une prière pleine d’immenses désirs, qui supplie et qui se précipite sur son objet.

Que l’âme qui veut découvrir la Pierre précieuse et connaître en vérité et voir la Lumière, prie, médite et lise continuellement le livre de vie, qui est la vie mortelle de Jésus-Christ.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:08

Notre Père, le Dieu très haut, enseigne et montre à l’âme la forme, le mode et la voie de la connaissance, cette voie qui est l’amour ; et cet exemplaire, ce modèle, ce type, c’est dans le Fils que le Père le montre.

C’est pourquoi, mes chers enfants, si vous désirez la lumière de la grâce, si vous voulez arracher votre coeur aux soucis, mettre des freins aux funestes tentations, et devenir parfaits dans la voie de Dieu, fuyez sans paresse à l’ombre de la croix de Jésus-Christ. En vérité, il n’est pas d’autre voie ouverte aux fils de Dieu: il n’est pas d’autre moyen pour le trouver et le garder que la vie et la mort de Jésus-Christ crucifié : c’est ce que j’appelle le livre de vie. La lecture n’est permise qu’à l’oraison continuelle, laquelle illumine l’âme, l’élève et la transforme. L’âme illuminée par la lumière de l’oraison voit clairement la voie du Christ préparée et foulée par les pieds du Crucifié. Quand elle court dans cette voie, l’âme se sent non seulement délivrée du poids que pèsent le monde et ses soucis accablants, mais élevée vers la délectation et la douceur divine. Consumée et brûlée par l’incendie que Dieu allume, elle est changée en lui-même : l’oraison assidue trouve tout dans la vue de la croix.

Fuis vers cette croix, mon fils, et mendie la (218) lumière au Crucifié qu’elle soutient. Va lui demander de te connaître, afin de puiser dans ton abîme la force de t’élever jusqu’à sa joie divine.

Au pied de sa croix, tu t’apparaîtras incompréhensible, quand tu verras quel misérable Dieu a racheté et adopté pour fils. Ne sois pas ingrat ; fais toujours, toujours la volonté d’un tel Père. Si les enfants légitimes de Dieu ne font pas sa volonté, que feront les adultérins? J’appelle adultérins ceux qui, loin de la maison paternelle, s’égarent dans la concupiscence. J’appelle enfants légitimes ceux qui, dans la pauvreté, la douleur et l’opprobre, cherchent la ressemblance du Crucifié. Ces trois choses, mon fils, sont le fondement et le sommet de la

perfection. Ce sont elles qui éclairent l’âme, l’achèvent et la préparent à la transformation divine. Connaître Dieu, se connaître, ici toute immensité, toute perfection, et le bien absolu ; là, rien ; savoir cela, voilà la fin de l’homme. Mais cette manifestation n’est faite qu’aux enfants légitimes de Dieu, aux fils de la prière, aux ardents lecteurs du livre de vie.

C’est devant leurs yeux que le Seigneur étale les caractères sacrés du livre. C’est là que sont écrites toutes les choses que le désir cherche c’est là qu’on boit la science qui n’enfle pas, toute vérité nécessaire à soi et aux autres. Si tu (219) veux la Lumière supérieure à toute lumière, lis dans le livre ; si tu ne lis pas légèrement, comme quelqu’un qui court, tu trouveras, pour toi et pour tout homme, ce qu’il faut. Et si tu prends feu dans cette fournaise, tu recevras toute tribulation comme une consolation dont tu n’étais pas digne. Je vais dire quelque chose de plus fort. Si la prospérité et la louange viennent à toi, attirées par les dons de Dieu, tu ne seras ni enflé, ni exalté : car dans le livre de vie tu verras en vérité que la gloire n’est pas à toi.

Un des signes, mon fils, qui montrent à l’homme la grâce de Dieu présente à lui, c’est, en face de la gloire, le don d’inventer un abîme pour s’humilier de plus bas.

Avant tout, mon fils, sache cela : le double abîme et le livre de vie. (220)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:09

CINQUANTE-HUITIÈME CHAPITRE
LE LIVRE DE VIE

Sachez que ce livre de vie n’est autre que Jésus-Christ, Fils de Dieu, Verbe et sagesse du Père, qui a paru pour nous instruire par sa vie, sa mort et sa parole. Sa vie, quelle fut-elle? Elle est le, type offert à qui veut le salut or sa vie fut une amère pénitence. La pénitence fut sa société depuis l’heure, où, dans le sein de la Vierge très pure, l’âme créée de Jésus entra dans son corps, jusqu’à l’heure dernière où son âme sortit de ce corps par la mort la plus cruelle. La pénitence et Jésus ne se quittèrent pas.
Or voici la société que le Dieu très haut, dans sa sagesse, donna en ce monde à son Fils bien-aimé : d’abord, la pauvreté parfaite, continuelle, absolue ; ensuite, l’opprobre parfait, continuel, absolu ; enfin, la douleur parfaite, continuelle, absolue.

Telle futla société que le Christ choisit sur (221) la terre pour nous montrer ce qu’il faut aimer, choisir et porter jusqu’à la mort. En tant qu’homme, c’est par cette route qu’il est monté au ciel telle est la route de l’âme vers Dieu, et il n’y a pas d’autre voie droite. Il est convenable et bon que la route choisie par la tête soit la route choisie par les membres, et que la société élue par la tête soit élue par les membres. (222)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:09

CINQUANTE-NEUVIÈME CHAPITRE
PREMIÈRE COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST LA PAUVRETÉ

La première compagne de Jésus fut une pauvreté continuelle, parfaite, immense. Elle a trois formes : l’une grande, l’autre plus grande, qui s’unit à la première ; la troisième, qui, jointe à la première et à la seconde, fut parfaite. Voici le premier degré. Jésus fut destitué de tous les biens de ce monde. Il n’eut ni terre, ni vigne, ni jardin, ni propriété, ni or, ni argent il ne reçut de secours humain que dans la mesure rigoureusement nécessaire au soulagement de l’extrême indigence. Il eut faim, il eut soif, il fut misérable, il eut froid, il eut chaud, il travailla ; tout fut pour lui austère et dur ; il ne voulut aucune des recherches de la vie ; il usa des choses communes et grossières qui se rencontraient dans cette province, où, sans feu ni lieu, il vivait en mendiant. La seconde pauvreté, supérieure, à la première, fut la pauvreté
de parents et d’amis, l’éloignement des grands, (223) des puissants, des amitiés naturelles : il n’eut ni du côté de sa mère, ni du côté de Joseph, ni du côté de ses disciples, personne qui lui épargnât un soufflet, un coup de marteau, un coup de fouet ou une injure. Il voulut naître d’une mère pauvre et humiliée ; être soumis à un père putatif, un charpentier pauvre. Il, se dépouilla de l’amour et de la familiarité des rois, des pontifes, des scribes, des amis, des parents, et ne sacrifia pour l’amour de personne aucun sacrifice qui plût ou qui pût plaire à Dieu.

Mais voici la pauvreté suprême, sublime, absolue. Jésus-Christ se dépouilla de lui-même, et le Tout-Puissant se montra pauvre. Il se montra comme pauvre de puissance ; il fit semblant d’être incapable. Il revêtit la misère et l’enfance ; hormis le péché, il revêtit toute douleur. Les courses, les prédications, les guérisons, les visites, les opprobres, tout l’accabla, et il fit connaissance avec la fatigue.

Non seulement il donna sur lui puissance aux pécheurs, mais les choses inanimées et les éléments qu’il avait créés de sa main reçurent puissance de l’affliger. Il jouait l’impuissance, il ne résistait pas, il supportait à cause de nous. Il donna aux épines la puissance de pénétrer et de percer cruellement cette tête divine et trois fois redoutable. Il donna aux liens (224)aux chaînes le pouvoir de l’attacher à la colonne ; Celui qui en mourant fit trembler la terre, laissa quelqu’un lui lier les mains. Oh! donnez-moi, fils de Dieu, la joie de vous voir fidèles à lui; arrachez-vous les entrailles pour les verser dans cet abîme sans fond d’humilité fidèle. Voici l’Auteur de la Vie qui s’anéantit pour toi et pour sa gloire ; les créatures déchirent leur Créateur, et l’ Incirconscrit est attaché à une colonne, II donna à un voile la puissance de le voiler, lui, la vraie lumière illuminant toutes choses. Il donne aux fouets de le battre ; il donne aux clous de pénétrer et de percer ces pieds et ces mains qui avaient ouvert les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Il donne à la croix de le tenir, blessé, percé, sanglant, nu, exposé devant tous, et de lui infliger la plus cruelle des morts. Il donne à la lance d’entrer, de briser, de pénétrer ce flanc divin, ce coeur, ces entrailles; de répandre sur la terre le sang et l’eau, sortis des profondeurs sacrées de son coeur et de ses entrailles. Les créatures devaient obéir au Créateur, pop au pécheur, qui abusait d’elles. Mais que cette humilité très profonde, invincible et sans exemple, que cette humilité du Dieu de gloire écrase et confonde l’orgueil de notre néant. L’Auteur de la vie s’est soumis aux choses inanimées pour (225) te rendre la vie, à toi, misérable, qui étais devenu, dans la mort, insensible au divin. Homme qui ne sais rien, il t’a aimé au point de t’offrir la perfection. La lance aurait dû se plier et résister à la créature qui abusait d’elle ; elle eût dû refuser d’entrer et de percer son Créateur. Les choses inanimées auraient refusé d’obéir à l’homme et de se tourner contre leur Dieu, si elles n’avaient reçu puissance sur lui.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:09

Il a donné aux bourreaux, aux soldats, aux Juifs, à Pilate, à tous les méchants la puissance de le juger, de l’accuser, de le blasphémer, de l’insulter, de le frapper, de le moquer, de le tuer, lui qui pouvait tout empêcher d’un mot, -tout renverser d’un geste et tout anéantir, ou donner un ordre au plus petit parmi les Anges, les Puissances ou les Vertus, pour tout précipiter d’un seul coup au fond de la mer. S’il n’eût lui-même donné puissance sur lui aux choses créées, elles eussent reculé d’horreur devant la Passion. Mais il s’est soumis à tout, et il a caché sa puissance, et il s’est dépouillé aux yeux des hommes, pour apprendre aux mortels la patience, pour racheter l’homme, qui s’était lui-même dépouillé de toute sa royauté, pour lui donner, par la gloire de la résurrection, la qualité d’impassible et d’invincible.

Il y a plus : pour délivrer l’homme du (226) démon, il a donné puissance au démon de le tenter, de l’entourer de ses membres, qui sont les méchants, de le persécuter jusqu’à la mort. Le Dieu invincible par nature, l’acte premier, l’acte pur a fait à toute créature et à toute douleur cette universelle soumission, pour confondre la délicatesse de l’homme misérable, qui ne refuse pas seulement la pénitence et la douleur volontaire, mais qui repousse de toutes ses forces la douleur imposée, et murmure contre Dieu.

Jésus-Christ s’est imposé une autre pauvreté. Il s’est dépouillé de sa sagesse, de la sagesse qui est à lui. On eût dit quelqu’un de vulgaire, le plus ignorant, le plus grossier des hommes. Il ne prit pas l’attitude d’un philosophe ou d’un docteur, d’un parleur, d’un écrivain, d’un savant ou d’un sage fameux ; mais il se mêlait aux hommes, en toute simplicité et en toute douceur, montrant en même temps la route de la vérité par la vertu thaumaturgique. Lui, la sagesse du Père, et le Dieu des sciences, maître de l’esprit prophétique, et le soufflant où il veut, il eût pu éclater le génie scientifique et philosophique, se montrer et se glorifier; mais il dit la vérité si simplement, qu’il passait non seulement pour un homme vulgaire, mais pour un aliéné et un blasphémateur. Faudra-t-il (227) ensuite nous enfler de notre science, chercher à passer pour des maîtres, mendier auprès des hommes un nom creux et une gloire vide?

Il s’est dépouillé de lui-même, en abdiquant jusqu’à la gloire d’être saint, juste et innocent. Voici le mystère des mystères. II suivit une voie mystique tellement en dehors de l’attente humaine, qu’au lieu de passer pour le Saint des saints, il fut tenu pour un pécheur, ami des pécheurs, pour un traître, un séducteur, un conspirateur, un ennemi public, un blasphémateur, condamné et exécuté entre deux voleurs. Et cependant il pouvait faire notre salut.

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:09

Il eût pu incliner le monde, Lui, le Saint des saints, devant la gloire de sa sainteté ; Lui, l’Impeccable, qui portait les péchés des peuples ; Lui, le Roi des vertus et le Dieu des saints, au lieu de garder le nom de Saint, il le donna à Jean-Baptiste, son serviteur. Mais tant qu’il le put sans blesser la Vérité et la doctrine, il se dépouilla en apparence de la sainteté, pour confondre notre hypocrisie, à nous misérables, qui cherchons les apparences sans avoir la réalité, qui, par mille chemins détournés, falsifiant les faits et les tournant à notre avantage, courons à tort et à travers après la gloire qui n’est pas à nous. (228)

Il s’est encore dépouillé de lui-même, en se dépouillant de l’empire qui est à lui. Lui, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, dont le règne n’aura pas de fin, il vécut au milieu des hommes comme esclave. Et, en effet, on l’a vendu, il s’est trouvé des acheteurs. On lui a offert l’empire. Il a refusé. Il a obéi jusqu’à la mort à de mauvais rois, payant le tribut, se soumettant aux jugements iniques. Et non seulement les rois le trouvèrent sans défense, mais leurs plus vils ministres et sujets purent l’accabler de coups et le coucher sur la croix ; et jusqu’à l’âge de trente ans c’étaient- sa mère et son père putatif qu lui aVaient donné leurs ordres. Parmi ses disciples, qu’il choisit rares et pauvres, au lieu de se conduire comme un maître, il déclara qu’il n’était pas venu pour être servi, mais pour servir ; enfin il donna sa vie pour eux, pour les pécheurs. Au milieu de ces pauvres disciples, s’il fut roi et maître, ce fut en fait de misère, dans la faim, dans la soif, dans la douleur; il fut jaloux et prima les autres ; ambitieux de la dernière place, il les servit à table, et leur lava les pieds. O immensité de notre folie ! Après avoir vu ce Dieu fait domestique, nous aspirons, sans ordre et sans amour, à de vaines grandeurs et de vaines présidences ! (229)

Autre était ta sagesse, autre était ta sagesse, ô Christ Emmanuel ! tu savais combien terrible sera le destin des maîtres du monde, et que les puissants seront puissamment torturés (Sap., VI, 7), et que de leur vie, de leur autorité, et des péchés de leurs sujets, le compte le plus rigoureux sera exigé rigoureusement. Oh que ce livre vivant confonde notre orgueil Concevons donc enfin le désir de la dernière place, pour l’amour de Celui qui la choisit, et par pitié pour nos amis, ne supportons pas l’obéissance, mais désirons-la d’un immense désir.

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:09

Le Dieu à qui tout appartient, pour nous donner l’amour de la pauvreté, fut donc pauvre absolument, pauvre en fait, en esprit et en vérité, écrasant par sa pauvreté les pensées des créatures, et sa pauvreté venait de son amour: c’est pourquoi il fut mendiant. Pauvre d’argent, pauvre d’amis, pauvre de puissance, de sagesse, et de réputation, et de dignité, pauvre de toutes choses, il prêcha la pauvreté, il annonça qu’elle jugerait le monde. Il condamna les riches ; sa vie, sa parole, son exemple, tout enseigna le mépris des richesses. Mais, ô misère ! ô douleur ! la pauvreté d’esprit est chassée et rejetée de partout, et, pour comble d’abomination, elle est en horreur à ceux-là mêmes (230) qui lisent le livre de la vie, qui prêchent et qui glorifient cette même pauvreté. En fait, en esprit, en vérité, elle est repoussée et détestée.

Le monde la hait ; Jésus l’aime ; il l’a choisie pour lui et les siens ; il l’a proclamée bienheureuse. Mais où est aujourd’hui l’homme, où est la femme, où est la créature qui a adopté, comme Jésus-Christ, cette glorieuse compagne? Bienheureux celui-là! Mais moi ! mais moi nous savons quel fut le partage du Fils de Dieu, notre Créateur et Rédempteur, quant aux vêtements, quant aux palais, quant aux festins, quant à la famille, quant aux amis, quant aux honneurs rendus par la vie et la science. Et cependant nous osons prendrele nom de chrétiens, nous qui avons horreur de ressembler au Christ ! En paroles nous louons la pauvreté; mais nous détestons en fait l’état où a vécu le Christ. O misérables ! après de telles leçons, nous repoussons le salut ! Errant loin de Jésus, nous courons après des superfluités, qui, au dernier moment, nous abandonnent, et alors nous restons seuls, seuls et vides.

Car, au lieu de suivre la voie droite, nous avons dévié, et la honte nous attend.

Bienheureux, bienheureux en vérité, suivant la parole de Dieu; bienheureux pour le temps et pour l’éternité celui qui, réellement et en vérité, en esprit et en fait, veut l’universelle pauvreté. S’il ne se dépouille de toutes choses, dans le sens matériel; qu’il se dépouille en esprit; qu’il se dépouille dans son coeur. Voilà la vraie beauté ; voilà la béatitude ; voilà la clef du royaume des cieux!

Mais l’autre, celui qui prêche et qui n’agit pas, l’homme des sermons sans pratique. Ah! le misérable, ah ! le maudit ! Il verra ce que c’est que la misère éternelle, l’éternelle inanition qu’on a dans les enfers, l’éternelle faim, l’éternelle soif ! Ni ami, ni frère, ni père, ni secours, ni rédemption ! Pas d’issue pour sortir! pas un seul remède dans toute la sagesse humaine ! L’éternelle privation des biens qu’on a désirés contre l’ordre, et l’éternelle torture dans tous les siècles des siècles ! (232)

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:10

SOIXANTIÈME CHAPITRE
DEUXIÈME COMPAGNE DE JÉSUS-CHRIST : L’ABNÉGATION

La seconde compagne que Jésus-Christ ne quitta pas pendant sa vie terreStre, ce fut la honte ; il porta continuellement le poids de l’opprobre volontaire et parfait. Il vécut comme un esclave vendu et non racheté, non pas seulement comme un esclave, mais comme un esclave méchant et vicieux. Il fut chargé d’opprobres, de mépris, de chaînes, de coups, de soufflets, de meurtrissures, sans procès, sans défenseur, comme un misérable qui ne vaut pas la peine d’être jugé, que l’on envoie, entouré de voleurs, au plus honteux et au plus cruel supplice. Si quelque mortel songea à l’honorer, il échappa toujours, soit par un mot, soit par un fait, et prit le fardeau de la honte, qu’il choisissait toujours, sans le mériter jamais. Sans cause, sans prétexte, sans occasion, des hommes, à qui il n’avait fait que du bien, (233) poursuivirent gratuitement le Maître du monde de leurs moqueries et de leurs insultes.

Ils l’ont persécuté depuis le berceau ; ils l’ont jeté sur une terre barbare. Le voilà qui grandit; alors on lui donne les noms de Samaritain, d’idolâtre ; on le prend pour un possédé, pour un gourmand, pour un séducteur, un faux prophète. Les hommes disent. entre eux: «Voilà ce viveur, ce buveur; au lieu du prophète, du juste, du thaumaturge, c’est un misérable qui chasse les démons au nom du prince des démons. » On le poussait vers les montagnes, vers les abîmes, dans l’intention de le précipiter; d’autres prenaient des pierres pour le lapider. Tout cela était entremêlé de cris contradictoires et furieux, de moqueries, de sourires, d’injures, de complots : « Il blasphème », disait-on. On tâchait de le faire mentir, de le prendre à ses paroles comme un renard à un piège; on le repoussait; toutes les portes se fermaient devant lui. Enfin, on le saisit comme un animal; on le traîne, chargé de liens, de tribunaux en tribunaux; voici les soufflets, les crachats, le roseau, la couronne d’épines; on s’agenouille ironiquement; on lui frappe la tête, on lui voile la face ; on entasse les moqueries les unes sur les autres. Voici la flagellation. Comme des chiens qui ont faim, (234) les hommes grincent des dents, le condamnent, le réprouvent comme un malfaiteur. On le conduit à la Passion, et ses disciples l’abandonnent. Un d’entre eux le renie ; l’autre le trahit tous s’enfuient ; il reste seul et nu, au milieu des multitudes. C’était un jour de fête, et les hommes étaient rassemblés. Comme un méchant, nu entre deux voleurs, le voilà crucifié jusqu’à ce que mort s’ensuive. A l’heure de la mort, des larmes et de l’oraison funèbre, en voici un qui raille : « Ah ! c’est donc toi qui détruis le temple? » Un autre, sur un tonde mépris : « Il sauve les autres et il ne peut se sauver lui-même. » Un autre, quand la voix suppliante du mourant demandait un peu d’eau, lui offre du fiel et du vinaigre. En voici un qui, après sa mort, lui perce le coeur d’un coup de lance. Descendu de la croix, il resta couché sur la terre, nu et sans sépulcre, jusqu’à ce que quelqu’un eût obtenu pour lui la sépulture. D’autres lui cherchaient une autre querelle, divulguant ces paroles : « Nous nous souvenons, disait-ils, que ce séducteur, etc. » Les uns cachent la résurrection, les autres la nient. Dans la vie, dans la mort, après la mort, mépris, ignominie, opprobre ; il les voulut ; il les porta, il choisit cette route pour aller à la résurrection et nous entraîner dans la gloire. (235)

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Message par Charles-Edouard Lun 12 Déc 2011 - 10:10

Ainsi le Fils de Dieu s’est fait la forme, l’exemplaire, le maître et le docteur de cette science inconnue, qui est le mépris de la gloire. Absente, ne la recherchons pas. Présente, ne nous prêtons pas à elle ; car il n’a jamais cherché sa gloire, mais la gloire de son Père. Il a à ce point repoussé et méprisé les honneurs, qu’il s’est précipité du haut du ciel jusqu’aux pieds de ses disciples ; il s’est anéanti jusqu’à prendre la livrée de l’esclave ; il a obéi jusqu’à la mort, non pas à une mort quelconque, mais à une mort choisie, la plus honteuse et la plus cruelle, celle de la croix. O misère !

Qui donc aujourd’hui choisirait la société qu’il a choisie? Qui donc fuirait l’honneur et aimerait le mépris, fils de la pauvreté, l’humble état, l’humble office, et tout ce qui est humble? Qui voudrait le néant et le déshonneur? Qui ne désire l’estime et la louange pour le bien qu’il a ou qu’il fait, en action et en parole, ou qu’il croit avoir et faire? En vérité, chacun a dévié, et personne n’est fidèle, personne, pas une âme. Si quelqu’un demeurait ferme, c’est que celui-là serait un membre vivant uni à la tête du corps par un amour vivant. Il verrait Jésus-Christ agir, et chercherait la ressemblance.

Il y en a qui disent : « J’aime et je veux (236) aimer Dieu. Je ne demande pas que le monde m’honore ; mais je ne veux pas non plus qu’il me méprise, qu’il me mette le pied sur la tête je ne veux pas être confondu en sa présence. s Ceci indique évidemment peu de foi, peu de justice, peu d’amour et beaucoup de tiédeur. Ou vous avez commis ce qui mérite peine et confusion, et nous en sommes là à peu près tous, ou vous ne l’avez pas commis. Dans le premier cas, si vous êtes pénitent, et non pas innocent, supportez avec patience et avec joie les conséquences de vos actes publics ou secrets, acquiescez corps et âme : cette peine et cette confusion satisfont à Dieu et au prochain suivant l’ordonnance de la divine justice. Dans le second cas, si votre coeur est innocent comme vos mains, supportez le mépris, avec la permission de Dieu, et réjouissez-vous mille fois plus dans le second cas que dans le premier cas ; toute votre confusion, toute votre douleur va devenir un poids de grâce, et avec la grâce croîtra la gloire. Cette acceptation de la honte, subie et non méritée, cette acceptation de la pauvreté et des souffrances supportées en vue de Dieu grandissent les âmes saintes. L’exemple de Jésus-Christ, fuyant ce qu’on recherche, et recherchant cequ’on fuit, montre la route de la grandeur. Sa seconde compagne lui fut (237)fidèle comme la première. Si nous voulons pénétrer la vie du Christ Fils de Dieu dans son principe, son milieu et sa fin, nous trouvons un ensemble qui s’appelle l’humilité. Etre méprisé, réprouvé du monde et des amis du monde, tel fut son choix sur la terre. (238)

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