Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
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Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
A partir de 1567, Sainte Thérèse va parcourir l'Espagne afin de fonder des carmels à travers le pays. En tout, près de 15 monastères seront établis en 15 ans. Ces déplacements par tous les temps, dans les conditions souvent précaires, ne manqueront pas d'aventures hautes en couleur. En voici quelques extraits, à la veille du départ aux JMJ de Madrid…
Dans ces récits des Fondations, je ne parle pas de la grande épreuve des voyages par le froid, sous le soleil ou sous la neige qui parfois ne cessait de toute la journée, le nombre de fois où nous nous sommes perdues, où j'eus de grands maux ou une grosse fièvre ; mais gloire à Dieu, moi qui n'ai d'ordinaire qu'une faible santé, je voyais clairement que Dieu me donnait des forces. (Livre des Fondations 18, 4)
Comme chacun sait, l'Espagne est le pays des taureaux et des corridas. Cela peut créer des surprises…
Nous atteignîmes Medina del Campo la veille de la fête de Notre-Dame d'août, à minuit. Nous descendîmes de voiture devant le monastère de Sainte-Anne pour ne pas faire de bruit, et nous nous dirigeâmes à pied vers la maison. Dieu nous fut miséricordieux, car il y avait une course de taureaux le lendemain, les taureaux étaient à cette heure-là lâchés par les rues, nous eûmes bien de la chance de ne pas buter dedans. Nous ne pensions à rien, tant nous étions absorbées ; le Seigneur nous protégea comme il protège ceux qui veulent le servir, et certes nous ne prétendions à rien d'autre. (3, 7)
Les trajets s'effectuaient dans des chariots bâchés qui étaient pour les soeurs en voyage com me de vrais monastères ambulants : on y priait, se reposait et aussi riait…Témoin, l'anecdote suivante :
Je fus très fâchée de ce qui nous arriva le dernier jour des fêtes de la Pentecôte. Nous nous étions hâtées d'entrer à Cordoue de bon matin, afin d'entendre la messe sans être vues ; nous nous dirigions vers une église qui se trouve de l'autre côté du pont, où nous aurions plus de chances d'être seules ; au moment de traverser, nous n'avions pas l'autorisation de traverser en chariots, le corregidor seul pouvait la donner. Deux heures passèrent avant qu'on l'apportât car il n'était pas levé. […] Lorsque l'autorisation nous parvint, nos chariots ne passaient pas par la porte du pont ; il fallut les scier, ou je ne sais trop quoi, ce qui prit encore du temps. (24, 12)
Bien des fois, Sainte Thérèse eut à traverser petites ou grosses rivières. Ecoutons-la raconter ce qu'il arriva lors de la fondation du Carmel de Séville :
Nous avions été en difficulté à la traversée en bac du Guadalquivir ; on ne put passer nos chariots là où les câbles étaient tendus, mais en biais, en nous aidant un peu du câble, que nous biaisions également. Ceux qui le tenaient le lâchèrent, ou je ne sais ce qui se passa, mais le bac qui portait le chariot partit à la dérive sans câbles ni rames. L'affliction du passeur m'apitoyait plus que ne me troublait le danger ; nous, en prières ; tous les autres poussaient de grands cris. Un gentilhomme nous regardait d'un château voisin ; il s'émut de compassion et envoya quelqu'un à notre aide ; à ce moment-là nous tenions encore le câble, c'est-à-dire que nos frères s'y accrochaient de toutes leurs forces, mais la force de l'eau les entraînait tous et en jetait à terre quelques-uns. […] Mais Sa Majesté ne nous met à l'épreuve qu'avec pitié, il en fut ainsi cette fois-là : le bac s'échoua sur un banc de sable, l'eau était basse d'un côté, cela nous tira d'affaire. (24; 10-11)
Ou encore, une autre fois, lors de la fondation du Carmel de Burgos en 1582, peu de temps avant sa mort :
Le Père Provincial voulut nous accompagner. […] Il fut certainement inspiré par Dieu car les chemins se trouvèrent complètement inondés, et il fut fort utile, ainsi que ses compagnons, pour éviter de nous égarer et aider à tirer les chariots des bourbiers, en particulier entre Palencia et Burgos ; ce fut bien de l'audace de partir par si mauvais temps. Il est vrai que Notre-Seigneur m'avait dit de ne pas avoir peur, qu'il serait avec nous. […] Dans un passage proche de Burgos, dit Les Pontons, les eaux étaient si hautes, qu'elles dépassaient tellement ces pontons qu'on ne les voyait plus et qu'on ne savait où passer ; tout n'était qu'une nappe d'eau, d'une grande profondeur par endroits. Enfin, il est fort téméraire de s'y engager, particulièrement en chariots, il suffit du moindre écart, et tout est perdu ; c'est ainsi que l'un d'eux fut en danger.
Nous prîmes dans une hôtellerie un guide qui connaissait ce passage ; il est, en vérité, fort dangereux. […] Les chariots s'enlisaient fréquemment dans la boue, il fallait dételer les bêtes d'un chariot pour aider à tirer l'autre de l'ornière. […] La présence du Père Provincial nous rassurait […] mais ne nous empêcha pas d'avoir très peur au passage des Pontons. Quand nous vîmes que nous entrions dans un monde d'eau, sans chemin, ni barque, je ne pus m'empêcher d'avoir peur, malgré tout ce que le Seigneur m'avait dit pour me donner du courage.
[…] Tel fut le mauvais voyage que nous fîmes jusqu'à Burgos. (31, 16-17)
On rapporte que c'est d'ailleurs à l'occasion de cette mémorable "traversée", que Sainte Thérèse échangea ces paroles pleines d'humour avec le Seigneur :
- Sainte Thérèse : "Seigneur, au milieu de tant de maux, celui-ci vient à point !"
- Le Seigneur : "Teresa, c'est ainsi que je traite mes amis."
- Sainte Thérèse : "Ah, mon Dieu ! C'est pourquoi vous en avez si peu !"
( je trouve ce passage délicieux! )
Cité par Marcelle Auclair, La vie de Sainte Thérèse d'Avila p 415
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VOYAGE A TRAVERS L'ESPAGNE
A partir de 1567, Sainte Thérèse va parcourir l'Espagne afin de fonder des carmels à travers le pays. En tout, près de 15 monastères seront établis en 15 ans. Ces déplacements par tous les temps, dans les conditions souvent précaires, ne manqueront pas d'aventures hautes en couleur. En voici quelques extraits, à la veille du départ aux JMJ de Madrid…
Dans ces récits des Fondations, je ne parle pas de la grande épreuve des voyages par le froid, sous le soleil ou sous la neige qui parfois ne cessait de toute la journée, le nombre de fois où nous nous sommes perdues, où j'eus de grands maux ou une grosse fièvre ; mais gloire à Dieu, moi qui n'ai d'ordinaire qu'une faible santé, je voyais clairement que Dieu me donnait des forces. (Livre des Fondations 18, 4)
Comme chacun sait, l'Espagne est le pays des taureaux et des corridas. Cela peut créer des surprises…
Nous atteignîmes Medina del Campo la veille de la fête de Notre-Dame d'août, à minuit. Nous descendîmes de voiture devant le monastère de Sainte-Anne pour ne pas faire de bruit, et nous nous dirigeâmes à pied vers la maison. Dieu nous fut miséricordieux, car il y avait une course de taureaux le lendemain, les taureaux étaient à cette heure-là lâchés par les rues, nous eûmes bien de la chance de ne pas buter dedans. Nous ne pensions à rien, tant nous étions absorbées ; le Seigneur nous protégea comme il protège ceux qui veulent le servir, et certes nous ne prétendions à rien d'autre. (3, 7)
Les trajets s'effectuaient dans des chariots bâchés qui étaient pour les soeurs en voyage com me de vrais monastères ambulants : on y priait, se reposait et aussi riait…Témoin, l'anecdote suivante :
Je fus très fâchée de ce qui nous arriva le dernier jour des fêtes de la Pentecôte. Nous nous étions hâtées d'entrer à Cordoue de bon matin, afin d'entendre la messe sans être vues ; nous nous dirigions vers une église qui se trouve de l'autre côté du pont, où nous aurions plus de chances d'être seules ; au moment de traverser, nous n'avions pas l'autorisation de traverser en chariots, le corregidor seul pouvait la donner. Deux heures passèrent avant qu'on l'apportât car il n'était pas levé. […] Lorsque l'autorisation nous parvint, nos chariots ne passaient pas par la porte du pont ; il fallut les scier, ou je ne sais trop quoi, ce qui prit encore du temps. (24, 12)
Bien des fois, Sainte Thérèse eut à traverser petites ou grosses rivières. Ecoutons-la raconter ce qu'il arriva lors de la fondation du Carmel de Séville :
Nous avions été en difficulté à la traversée en bac du Guadalquivir ; on ne put passer nos chariots là où les câbles étaient tendus, mais en biais, en nous aidant un peu du câble, que nous biaisions également. Ceux qui le tenaient le lâchèrent, ou je ne sais ce qui se passa, mais le bac qui portait le chariot partit à la dérive sans câbles ni rames. L'affliction du passeur m'apitoyait plus que ne me troublait le danger ; nous, en prières ; tous les autres poussaient de grands cris. Un gentilhomme nous regardait d'un château voisin ; il s'émut de compassion et envoya quelqu'un à notre aide ; à ce moment-là nous tenions encore le câble, c'est-à-dire que nos frères s'y accrochaient de toutes leurs forces, mais la force de l'eau les entraînait tous et en jetait à terre quelques-uns. […] Mais Sa Majesté ne nous met à l'épreuve qu'avec pitié, il en fut ainsi cette fois-là : le bac s'échoua sur un banc de sable, l'eau était basse d'un côté, cela nous tira d'affaire. (24; 10-11)
Ou encore, une autre fois, lors de la fondation du Carmel de Burgos en 1582, peu de temps avant sa mort :
Le Père Provincial voulut nous accompagner. […] Il fut certainement inspiré par Dieu car les chemins se trouvèrent complètement inondés, et il fut fort utile, ainsi que ses compagnons, pour éviter de nous égarer et aider à tirer les chariots des bourbiers, en particulier entre Palencia et Burgos ; ce fut bien de l'audace de partir par si mauvais temps. Il est vrai que Notre-Seigneur m'avait dit de ne pas avoir peur, qu'il serait avec nous. […] Dans un passage proche de Burgos, dit Les Pontons, les eaux étaient si hautes, qu'elles dépassaient tellement ces pontons qu'on ne les voyait plus et qu'on ne savait où passer ; tout n'était qu'une nappe d'eau, d'une grande profondeur par endroits. Enfin, il est fort téméraire de s'y engager, particulièrement en chariots, il suffit du moindre écart, et tout est perdu ; c'est ainsi que l'un d'eux fut en danger.
Nous prîmes dans une hôtellerie un guide qui connaissait ce passage ; il est, en vérité, fort dangereux. […] Les chariots s'enlisaient fréquemment dans la boue, il fallait dételer les bêtes d'un chariot pour aider à tirer l'autre de l'ornière. […] La présence du Père Provincial nous rassurait […] mais ne nous empêcha pas d'avoir très peur au passage des Pontons. Quand nous vîmes que nous entrions dans un monde d'eau, sans chemin, ni barque, je ne pus m'empêcher d'avoir peur, malgré tout ce que le Seigneur m'avait dit pour me donner du courage.
[…] Tel fut le mauvais voyage que nous fîmes jusqu'à Burgos. (31, 16-17)
On rapporte que c'est d'ailleurs à l'occasion de cette mémorable "traversée", que Sainte Thérèse échangea ces paroles pleines d'humour avec le Seigneur :
- Sainte Thérèse : "Seigneur, au milieu de tant de maux, celui-ci vient à point !"
- Le Seigneur : "Teresa, c'est ainsi que je traite mes amis."
- Sainte Thérèse : "Ah, mon Dieu ! C'est pourquoi vous en avez si peu !"
( je trouve ce passage délicieux! )
Cité par Marcelle Auclair, La vie de Sainte Thérèse d'Avila p 415
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Dernière édition par orchidz le Ven 28 Oct 2011 - 14:56, édité 2 fois
orchidz- Avec le Pape François
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
La vocation apostolique au Carmel
En 1662, sainte Thérèse fonde le premier Carmel de la Réforme. Le Seigneur lui fit entendre qu'il « serait très utile à son service » (Chemin de Perfection 1,1). Apprenant le développement du protestantisme en France,blessé par la déchirure de l'unité de l'Eglise, elle décide alors de faire le tout petit peu qui est à la portée d'une femme de ce temps pour aider le Seigneur et contribuer au bien des âmes :
« En ces temps-là, j'appris les malheurs de la France, les ravages qu'avaient fait ces luthériens...J'en eus grand chagrin, et comme si je pouvais quelque chose, ou comme si j'eusse été quelque chose, je pleurais devant le Seigneur et le suppliais de remédier à tant de maux. Je me sentais capable de donner mille fois ma vie pour sauver une de ces nombreuses âmes qui se perdaient là-bas...J'ai donc décidé de faire le tout petit peu qui était à ma portée, c'est-à-dire suivre les conseils évangéliques aussi parfaitement que possible, et tâcher d'obtenir que les quelques religieuses qui sont ici fassent la même chose, confiante en la grande bonté de Dieu, qui ne manque jamais d'aider qui se décide à tout quitter pour Lui...Vouées à prier pour les défenseurs de l'Eglise, pour les prédicateurs et les théologiens qui la défendent, nous aiderions dans la mesure de nos moyens mon Seigneur. Ô mes sœurs dans le Christ !Aidez-moi, pour l'obtenir, à supplier le Seigneur ; c'est dans ce but qu'il vous a réunies ici...Le monde est en feu...nous ne vivons pas en des temps où l'on puisse parler à Dieu d'affaires de peu d'importance. » Chemin de la Perfection 1,2
C'est ainsi qu'elle donne à son Ordre un idéal apostolique fort : les carmélites sont appelées à prier pour les prêtres et les théologiens, qui se dépensent concrètement au service de tout homme .
« Efforçons-nous d'être telles que nos prières méritent d'aider ces serviteurs (les prêtres et les théologiens) qui ont tant travaillé à se fortifier par l'étude et une vie exemplaire pour aider maintenant le Seigneur. » Chemin de la Perfection 3,3
« Si vos prières, vos vœux, vos disciplines et vos jeûnes n'avaient pas pour but ce que j'ai dit, songez que vous ne faites pas ce que vous devez, que vous ne justifiez pas les fins pour lesquelles le Seigneur vous a réunies ici. » Chemin de Perfection 3,10
Mais sainte Thérèse est une femme ardente. Elle désire faire encore plus...
« Avec le temps grandissait mon désir d'être l'occasion du bien de quelques âmes, de même que le possesseur d'un trésor désire en faire profiter tout le monde...je servais le Seigneur par mes pauvres prières, je m'efforçais d'inciter mes sœurs à en faire autant, leur donnant le goût du bien des âmes et celui de l'accroissement de son Eglise ; quiconque avait à faire à elles était édifié. Mes grands désirs aboutissaient là.... » Fondations 1,6
C'est alors qu'elle rencontre le Frère Alonso Maldonado, qui rentrait des Indes (Amérique actuelle) : « Il se mit à me parler des millions d'âmes qui se perdaient là-bas faute de doctrine....Je me retirai en larme dans un ermitage ; je clamais à Notre-Seigneur, je le suppliais de me donner le moyen de contribuer à lui gagner quelques-unes de ces âmes par mes prières... » Fondations 1,7
Le Père Général de l'Ordre fit une visite peu après à Avila. Sainte Thérèse le rencontra : Il « comprit d'après ma manière d'oraison que mon désir était grand de servir à rapprocher de Dieu quelques âmes. » Fondations 1,3 Et il lui donna les moyens de le faire en l'autorisant à fonder d'autres monastères de carmélites déchaussées.
Ainsi, la vocation d'une carmélite, par sa vie de prière et d'offrande continuelle, est essentiellement ecclésiale et apostolique, ordonnée au bien de toute personne, à la croissance de l'Eglise.
« Vous me direz que vous ne pouvez pas, faute de moyen, rapprocher des âmes du Seigneur ; vous le feriez de grand cœur, mais sans pouvoir enseigner, ni prêcher comme les Apôtres, vous ne savez comment vous y prendre...Je vous ai d'ailleurs dit que le démon, parfois, nous inspire de grands désirs qui nous empêchent de mettre en œuvre ce qui est à portée de notre main pour servir Notre-Seigneur dans les choses possibles, et que nous nous contentions d'avoir désiré faire l'impossible. Sans parler de l'aide que vous apportez avec l'oraison, ne cherchez pas à être utiles au monde entier, mais à celles qui vivent en votre compagnie. Votre action sera ainsi plus efficace, et c'est à leur égard que vous avez le plus d'obligations...Offrons intérieurement et extérieurement au Seigneur le sacrifice qui est à notre portée, Sa Majesté l'unira à celui qu'Elle offrit pour nous au Père sur la croix, lui conférant ainsi la valeur que mérite notre amour, même si nos œuvres sont petites. » 7èmes Demeures 4,14-15
« Tel est le but de votre oraison ; voilà à quoi sert le mariage spirituel : donner toujours naissance à des œuvres, des œuvres. » 7èmes Demeures 4,6
Saint Jean de la Croix aura lui aussi le souci de l'avancement du prochain. Inlassablement, il répète que c'est l'amour qui est en lui-même apostolique. La vie du contemplatif, qui recherche le pur amour, est de ce fait hautement apostolique.
« La moindre parcelle de pur amour est plus précieuse aux yeux de Dieu et aux yeux de l'âme, elle est plus profitable à l'Eglise, dans une apparente inaction, que toutes les autres œuvres ensemble.
Nous voyons Marie-Madeleine, qui faisait tant de fruit par ses prédications et qui aurait pu en faire bien plus encore, obéir au désir qui la pressait de plaire à son Epoux et de se rendre utile à l'Eglise, et pour cela se cacher au désert pendant trente ans afin de se livrer pleinement à son amour. Elle croyait ainsi gagner de toute façon bien davantage, tant la moindre parcelle de cet amour est utile et importante à l'Eglise.» Cantique Spirituel B strophe 29,2
Ce désir apostolique est moins pour lui un dynamisme qui l'entraîne à aimer Dieu davantage que la conséquence de l'amour qu'il porte à Dieu. Tel est le témoignage que nous donne de lui un de ses frères, le Père Elisée des Martyrs :
« Il disait encore que le désir d'être utile au prochain est le fruit de la vie spirituelle et contemplative, et que la règle nous ordonnant la vie contemplative, par là-même elle nous ordonne et nous recommande le zèle de l'avancement de notre prochain...
La compassion pour le prochain croît dans une âme à proportion de l'union qu'elle contracte avec Dieu par l'amour. Plus elle aime, plus elle désire que son Dieu soit aimé et honoré de tous les hommes ; et plus ce désir est ardent, plus elle travaille dans ce sens, tant par la prière que par les œuvres en son pouvoir. Telle est la ferveur et la véhémence de charité qui anime les âmes que Dieu possède, qu'elles ne peuvent se contenter de leur propre avancement. Aller seules au ciel leur semble trop peu de chose. Aussi, c'est avec de brûlants désirs avec une ardeur toute céleste, avec des industries merveilleuses, qu'elles s'efforcent d'y conduire un grand nombre d'âmes. Tous ces efforts naissent du grand amour qu'elles ont pour Dieu ; c'est l'effet de l'oraison, le fruit de la contemplation parfaite. » Conseils spirituels- répertoire du Père Elisée des Martyrs n° 6
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orchidz- Avec le Pape François
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
L'HUMANITE DU CHRIST
« Je ne vous demande que de le regarder »
A l'époque de sainte Thérèse d'Avila un courant spirituel recommandait de « hausser son esprit au-dessus de toutes les choses créées » pour s'élever à la contemplation de la divinité. L'humanité du Christ était considérée comme une gêne pour ceux qui étaient très avancés, car cela les empêchaient d'atteindre à la contemplation la plus parfaite. La sainte réformatrice du Carmel s'oppose donc radicalement à ce qu'elle qualifie d'illusion et insiste sur l'importance de s'attacher à l'humanité du Christ.
« Nous pouvons nous représenter nous-même devant le Christ, nous exercer vivement à nous éprendre de son Humanité sacrée, vivre en sa présence, Lui parler, Lui demander ce dont nous avons besoin, nous plaindre à lui de nos peines, nous réjouir avec Lui de nos joies, et ne pas l'oublier pour autant, sans chercher des prières apprêtées, mais des mots conformes à nos désirs et à nos besoins. » Vie 12,2
« Je vois clairement et je l'ai toujours vu depuis, que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette Humanité sacrée, en qui Sa Majesté a dit mettre toutes ses complaisances. Je l'ai vu très souvent par expérience : le Seigneur me l'a dit. J'ai vu clairement que nous devons entrer par cette porte (cette Humanité sacrée), si nous voulons que la Majesté nous révèle de grands secrets. Que votre grâce ne cherche pas un autre chemin, même si vous êtes au sommet de la contemplation ; car ici vous êtes en sûreté. Tous les biens nous viennent de ce Seigneur le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c'est le meilleur modèle....Ce qui ne me semble pas bon, c'est de nous habituer malignement et soigneusement à ne pas essayer de toutes nos forces d'avoir toujours devant les yeux, cette Humanité sacrée...C'est une grande chose tant que nous vivons et que nous sommes des humains de nous le représenter humain. »Vie22,6.7.9
Sainte Thérèse nous demande de fixer nos regards sur le Christ. Elle revient plusieurs fois sur ce conseil dans ses œuvres. C'est, selon elle, une attitude essentielle pour ceux qui veulent vivre en compagnie du Christ.
« Venons-en à parler du mariage spirituel et divin...La première fois que sa Majesté accorde cette faveur par une vision imaginaire, Elle veut montrer à l'âme sa très Sainte Humanité pour qu'elle en ait la pleine connaissance et n'ignore rien du don souverain qu'elle reçoit. » 7ème Demeures 2,1
« Je ne vous demande pas pour le moment de penser à Lui, ni de beaucoup raisonner, ni d'appliquer votre entendement à de grandes et délicates considérations ; je ne vous demande que de le regarder...Considérez...qu'Il n'attend que cela que nous le regardions ; quand vous le voudrez, vous le trouverez. Il tient tant à ce que nous le regardions souvent qu'il ne manque de nous y aider. » Chemin de la Perfection 26,3
Sainte Thérèse a pu contempler en vision l'humanité du Christ ce qui la fit entrer profondément dans le mystère trinitaire.
« Je vis la très sainte Humanité dans un excès de gloire que je n'avais encore jamais vu. Une connaissance admirable et claire me représenta le Fils caché dans le sein du Père. Je ne saurais dire comment, car, sans voir, il me sembla être en présence de cette divinité. Je fus si émerveillée, et de telle façon, que je crois être restée plusieurs jours sans pouvoir revenir à moi. » Vie 38,17
« Quand Notre-Seigneur consent à mieux choyer cette âme, il lui montre clairement son Humanité sacrée sous un aspect de son choix, soit tel qu'il fut dans le monde ou après sa résurrection. Et bien que cela se produise à une vitesse que nous pourrions comparer à celle de l'éclair, cette image suprêmement glorieuse se grave si profondément dans l'imagination que j'estime impossible qu'elle s'efface, jusqu'à ce que cette âme la voie dans le séjour où elle pourra en jouir à jamais. » 6ème Demeures 9,3
Saint Jean de la Croix, Dieu a dit toutes choses en son Fils Jésus. Il ne faut donc chercher nulle part ailleurs qu'en Lui ce dont nous avons besoin pour nourrir notre foi. Le regarder, l'écouter et l'imiter sont les trois grandes recommandations du saint docteur.
« En nous donnant son Fils comme il l'a fait, son Fils qui est son unique Parole - car il n'en a pas d'autre - Dieu nous a tout dit en une fois par cette seule Parole, et il n'a plus rien à dire...En conséquence, celui qui maintenant voudrait interroger Dieu ou qui demanderait soit une vision, soit une révélation, non seulement commettrait une absurdité, mais ferait injure à Dieu, parce qu'il cesserait de fixer les yeux sur le Christ et voudrait quelque chose d'autre et de nouveau. Dieu pourrait lui dire : « Puisque je t'ai dit toutes choses dans ma Parole qui est mon Fils, il ne me reste plus rien à te répondre ni à te révéler. Fixe les yeux sur Lui seul, car j'ai tout renfermé en Lui : en Lui j'ai tout dit et tout révélé. Tu trouveras en lui au-delà de ce que tu peux désirer et demander. Tu demandes une parole, une révélation, une vision partielle : si tu attaches les yeux sur lui, tu trouveras tout en lui. Il est toute ma Parole, toute ma réponse, il est toute vision et toute révélation. Je vous ai tout répondu, tout dit et tout manifesté, tout révélé en vous le donnant pour frère, pour compagnon, pour maître, pour héritage et pour récompense. Depuis le jour où je suis descendu sur lui avec mon Esprit au sommet du Thabor, en prononçant ces paroles : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, en qui j'ai placé mes complaisances, écoutez-le », j'ai mis fin à tout autre enseignement, à toute autre réponse. Je les lui ai confiés. Ecoutez-le car je n'ai plus rien à révéler, plus rien à manifester. Si autrefois je parlais, c'était pour promettre le Christ. Si j'étais interrogé, ces interrogations regardaient l'espérance du Christ dans lequel vous deviez trouver tout bien...Si donc tu désires entendre de ma bouche une parole de consolation, regarde mon Fils qui m'est soumis et, par amour, s'est livré à l'humiliation et à l'affliction, et tu verras tout ce qu'il te répondra. Si tu souhaites que je te découvre des choses cachées ou quelque événement, jette seulement les yeux sur lui et tu trouveras renfermés en lui de très profonds mystères, une sagesse et des merveilles de Dieu, suivant cette parole de mon Apôtre « En Lui, qui est le Fils de Dieu, sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu ». Ces trésors de sagesse seront pour toi plus sublimes, plus savoureux et plus utiles que tout ce que tu pourrais apprendre par ailleurs. » Montée du Carmel II,22,3.5.6
A celui qui entre dans la vie spirituelle, Saint Jean de la Croix donne quelques conseils, « aussi efficaces dans leurs effets que réduits dans leur forme ». Voici le premier :
« Entretenir un désir habituel d'imiter le Christ en toutes choses, en se conformant à sa vie, qu'il faut étudier afin de la reproduire et de se comporter en tout comme Il se comporterait lui-même. » Montée du Carmel I,13,2
« Nous pouvons nous représenter nous-même devant le Christ, nous exercer vivement à nous éprendre de son Humanité sacrée, vivre en sa présence, Lui parler, Lui demander ce dont nous avons besoin, nous plaindre à lui de nos peines, nous réjouir avec Lui de nos joies, et ne pas l'oublier pour autant, sans chercher des prières apprêtées, mais des mots conformes à nos désirs et à nos besoins. » Vie 12,2
« Je vois clairement et je l'ai toujours vu depuis, que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette Humanité sacrée, en qui Sa Majesté a dit mettre toutes ses complaisances. Je l'ai vu très souvent par expérience : le Seigneur me l'a dit. J'ai vu clairement que nous devons entrer par cette porte (cette Humanité sacrée), si nous voulons que la Majesté nous révèle de grands secrets. Que votre grâce ne cherche pas un autre chemin, même si vous êtes au sommet de la contemplation ; car ici vous êtes en sûreté. Tous les biens nous viennent de ce Seigneur le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c'est le meilleur modèle....Ce qui ne me semble pas bon, c'est de nous habituer malignement et soigneusement à ne pas essayer de toutes nos forces d'avoir toujours devant les yeux, cette Humanité sacrée...C'est une grande chose tant que nous vivons et que nous sommes des humains de nous le représenter humain. »Vie22,6.7.9
Sainte Thérèse nous demande de fixer nos regards sur le Christ. Elle revient plusieurs fois sur ce conseil dans ses œuvres. C'est, selon elle, une attitude essentielle pour ceux qui veulent vivre en compagnie du Christ.
« Venons-en à parler du mariage spirituel et divin...La première fois que sa Majesté accorde cette faveur par une vision imaginaire, Elle veut montrer à l'âme sa très Sainte Humanité pour qu'elle en ait la pleine connaissance et n'ignore rien du don souverain qu'elle reçoit. » 7ème Demeures 2,1
« Je ne vous demande pas pour le moment de penser à Lui, ni de beaucoup raisonner, ni d'appliquer votre entendement à de grandes et délicates considérations ; je ne vous demande que de le regarder...Considérez...qu'Il n'attend que cela que nous le regardions ; quand vous le voudrez, vous le trouverez. Il tient tant à ce que nous le regardions souvent qu'il ne manque de nous y aider. » Chemin de la Perfection 26,3
Sainte Thérèse a pu contempler en vision l'humanité du Christ ce qui la fit entrer profondément dans le mystère trinitaire.
« Je vis la très sainte Humanité dans un excès de gloire que je n'avais encore jamais vu. Une connaissance admirable et claire me représenta le Fils caché dans le sein du Père. Je ne saurais dire comment, car, sans voir, il me sembla être en présence de cette divinité. Je fus si émerveillée, et de telle façon, que je crois être restée plusieurs jours sans pouvoir revenir à moi. » Vie 38,17
« Quand Notre-Seigneur consent à mieux choyer cette âme, il lui montre clairement son Humanité sacrée sous un aspect de son choix, soit tel qu'il fut dans le monde ou après sa résurrection. Et bien que cela se produise à une vitesse que nous pourrions comparer à celle de l'éclair, cette image suprêmement glorieuse se grave si profondément dans l'imagination que j'estime impossible qu'elle s'efface, jusqu'à ce que cette âme la voie dans le séjour où elle pourra en jouir à jamais. » 6ème Demeures 9,3
Saint Jean de la Croix, Dieu a dit toutes choses en son Fils Jésus. Il ne faut donc chercher nulle part ailleurs qu'en Lui ce dont nous avons besoin pour nourrir notre foi. Le regarder, l'écouter et l'imiter sont les trois grandes recommandations du saint docteur.
« En nous donnant son Fils comme il l'a fait, son Fils qui est son unique Parole - car il n'en a pas d'autre - Dieu nous a tout dit en une fois par cette seule Parole, et il n'a plus rien à dire...En conséquence, celui qui maintenant voudrait interroger Dieu ou qui demanderait soit une vision, soit une révélation, non seulement commettrait une absurdité, mais ferait injure à Dieu, parce qu'il cesserait de fixer les yeux sur le Christ et voudrait quelque chose d'autre et de nouveau. Dieu pourrait lui dire : « Puisque je t'ai dit toutes choses dans ma Parole qui est mon Fils, il ne me reste plus rien à te répondre ni à te révéler. Fixe les yeux sur Lui seul, car j'ai tout renfermé en Lui : en Lui j'ai tout dit et tout révélé. Tu trouveras en lui au-delà de ce que tu peux désirer et demander. Tu demandes une parole, une révélation, une vision partielle : si tu attaches les yeux sur lui, tu trouveras tout en lui. Il est toute ma Parole, toute ma réponse, il est toute vision et toute révélation. Je vous ai tout répondu, tout dit et tout manifesté, tout révélé en vous le donnant pour frère, pour compagnon, pour maître, pour héritage et pour récompense. Depuis le jour où je suis descendu sur lui avec mon Esprit au sommet du Thabor, en prononçant ces paroles : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, en qui j'ai placé mes complaisances, écoutez-le », j'ai mis fin à tout autre enseignement, à toute autre réponse. Je les lui ai confiés. Ecoutez-le car je n'ai plus rien à révéler, plus rien à manifester. Si autrefois je parlais, c'était pour promettre le Christ. Si j'étais interrogé, ces interrogations regardaient l'espérance du Christ dans lequel vous deviez trouver tout bien...Si donc tu désires entendre de ma bouche une parole de consolation, regarde mon Fils qui m'est soumis et, par amour, s'est livré à l'humiliation et à l'affliction, et tu verras tout ce qu'il te répondra. Si tu souhaites que je te découvre des choses cachées ou quelque événement, jette seulement les yeux sur lui et tu trouveras renfermés en lui de très profonds mystères, une sagesse et des merveilles de Dieu, suivant cette parole de mon Apôtre « En Lui, qui est le Fils de Dieu, sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu ». Ces trésors de sagesse seront pour toi plus sublimes, plus savoureux et plus utiles que tout ce que tu pourrais apprendre par ailleurs. » Montée du Carmel II,22,3.5.6
A celui qui entre dans la vie spirituelle, Saint Jean de la Croix donne quelques conseils, « aussi efficaces dans leurs effets que réduits dans leur forme ». Voici le premier :
« Entretenir un désir habituel d'imiter le Christ en toutes choses, en se conformant à sa vie, qu'il faut étudier afin de la reproduire et de se comporter en tout comme Il se comporterait lui-même. » Montée du Carmel I,13,2
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LA BELLE AVENTURE DE LA SUITE DU CHRIST
Aujourd'hui comme hier, le Seigneur invite chaque baptisé à marcher à sa suite. Quelques soient les époques, les cultures, ou même le lieu et la forme spécifiques dans lesquels se réalisera notre vocation, tous, de par notre baptême, nous sommes appelés à mettre nos pas dans ceux du Christ. Ecoutons ce que nous disent à ce sujet Sainte Thérèse d'Avila et Saint Jean de la Croix.
Pour Sainte Thérèse, suivre et imiter le Christ est le cœur de sa vie.
L'appel de Jésus : c'est pour Thérèse un appel d'amour, de pure bienveillance, signe de la grande bonté de Dieu pour chacun de ses enfants.
Dans le livre de La Vie, Thérèse raconte les péripéties de sa vocation. Retenons quelques points qui peuvent nous éclairer :
elle note tout d'abord l'importance des personnes rencontrées, qui ont été témoins et l'ont aidée à discerner.
Lorsque je commençai à goûter la bonne et sainte compagnie de cette religieuse [dans le collège où elle était], je me réjouis de l'entendre si bien parler de Dieu, car elle était très sage et très sainte. (Vie 3, 1)
Sur notre chemin habitait un frère de mon père, très avisé, de grande vertu, veuf, et le Seigneur l'attirait aussi à lui. […] La lecture de bons livres l'occupait uniquement et son sujet de conversation était presque toujours Dieu et la vanité du monde. Il me demanda de lui faire la lecture. […] Je ne restai que quelques jours mais l'emprise des paroles de Dieu sur mon cœur, celles que je lisais comme celles que j'entendais, ainsi que la bonne compagnie me firent comprendre à nouveau la vérité de mon enfance, tout n'est rien. (Vie 3, 4…5)
Thérèse aussi prie le Seigneur de l'éclairer sur sa vocation et demande à ses amies de prier pour elle :
Je me mis à faire beaucoup de prières et à tâcher d'obtenir de toutes mes compagnes qu'elles me recommandent à Dieu, afin qu'il me donne l'état où je devais le servir. (Vie 3, 2)
Le choix de la vie religieuse ne fut pas simple pour Thérèse mais plutôt un vrai combat. Ecoutons-la raconter le jour de son entrée au monastère des carmélites d'Avila :
Je me rappelle, et c'est me semble-t-il la vérité, que lorsque je sortis de la maison de mon père je souffris tant que je ne crois pas que ce puisse être pis quand je mourrai ; on eût dit que chacun de mes os se séparait des autres ;[…] je me fis en toutes choses si grande violence que, si le Seigneur ne m'eût aidée, mes considérations n'eussent point suffi à me faire aller de l'avant. Il me donna le courage de me vaincre et me permit d'agir. (Vie 4, 1)
Pourtant, le Seigneur ne tarde pas à lui donner la joie :
Dès que j'eus pris l'habit, le Seigneur me fit comprendre immédiatement comment il favorise ceux qui se font violence pour le servir ; nul ne comprit mes luttes, on ne vit que mon immense bonne volonté. Je ressentis immédiatement une si grande joie d'avoir adopté cet état que jamais jusqu'à ce jour, je n'ai cessé de l'éprouver, et Dieu transforma la sécheresse de mon âme en immense tendresse. Tout dans la vie religieuse me délectait ; vraiment, lorsque je balayais à des heures vouées naguère au plaisir et à la parure, il m'arrivait de songer que j'étais enfin débarrassée de tout cela, et j'éprouvais un renouveau de joie qui m'émerveillait, sans comprendre d'où cela provenait. (Vie 4, 2)
La foi et l'amour sont les bases de la suite du Christ.
Le Seigneur invite sans cesse Thérèse à la confiance :
"Ne sais-tu pas que je suis tout-puissant ? Que crains-tu ?" (Vie 36, 16)
Aussi c'est sans peur qu'elle peut se mettre à sa suite car jamais Il ne lui fera défaut :
Nous sommes venues ici [au Carmel] sur son ordre ; ses paroles sont vérité ; elles ne peuvent nous décevoir, les cieux et la terre nous manqueraient plutôt. (Chemin de Perfection 2, 2)
L'amour de contenter Dieu est la disposition fondamentale du disciple du Christ, née de la puissance de son regard aimant.
Ô mon Seigneur, que vous êtes bien l'ami véritable ! Vous êtes tout-puissant, lorsque vous voulez, vous pouvez, et vous ne refusez jamais d'aimer si on vous aime. (Vie 25, 17)
L'amour attire l'amour. (Vie 22, 14)
Quelques pensées et prières de cette grande Sainte et docteur de l'Eglise:
Efficacité de la patience
Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'effraie,
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience
Obtient tout ;
Celui qui a Dieu
Ne manque de rien :
Dieu seul suffit.
Efficacité de la patience
Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'effraie,
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience
Obtient tout ;
Celui qui a Dieu
Ne manque de rien :
Dieu seul suffit.
Une base solide est, dès le commencement, de décider de suivre le chemin de croix sans désirer aucune douceur, puisque le Seigneur lui-même nous a montré ce chemin de la perfection en disant : "Prends ta croix et suis-moi." Il est notre modèle ; celui qui suit ses conseils sans autre but que de le contenter n'a rien à redouter. (Vie 15, 13)
Notre bon Maître est pour nous la source de tous les biens : lui-même vous enseignera. Regardez sa vie, il n'est pas de meilleur modèle. […] Heureux celui qui l'aimera véritablement et qui l'aura toujours près de soi. (Vie 22, 7)
Notre bon Maître est pour nous la source de tous les biens : lui-même vous enseignera. Regardez sa vie, il n'est pas de meilleur modèle. […] Heureux celui qui l'aimera véritablement et qui l'aura toujours près de soi. (Vie 22, 7)
Mais surtout, rappelons-nous toujours :
En premier lieu, il faut noter que si l'âme cherche Dieu, son Bien-Aimé la cherche davantage. […] Que l'âme soit donc avertie qu'en cette affaire Dieu est le guide qui doit la conduire comme aveugle par la main, au lieu où elle ne saurait pas aller. […] Tout son principal soin doit être de prendre garde à n'apporter point d'obstacle à Celui qui la guide. (Vive Flamme d'Amour 3, 3)
Et puis, ne craignons pas, avec Sainte Thérèse, de demander au Seigneur ce qu'il désire de nous, … pour sa plus grande joie et la nôtre..
En premier lieu, il faut noter que si l'âme cherche Dieu, son Bien-Aimé la cherche davantage. […] Que l'âme soit donc avertie qu'en cette affaire Dieu est le guide qui doit la conduire comme aveugle par la main, au lieu où elle ne saurait pas aller. […] Tout son principal soin doit être de prendre garde à n'apporter point d'obstacle à Celui qui la guide. (Vive Flamme d'Amour 3, 3)
Et puis, ne craignons pas, avec Sainte Thérèse, de demander au Seigneur ce qu'il désire de nous, … pour sa plus grande joie et la nôtre..
Dans les mains de Dieu
Je suis à vous, pour vous je suis née,
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
Je suis vôtre puisque vous m'avez créée,
Vôtre, puisque vous m'avez rachetée,
Vôtre puisque vous m'avez supportée,
Vôtre, puisque vous m'avez appelée,
Vôtre, puisque vous m'avez attendue,
Vôtre puisque je ne me suis pas perdue.
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
Je suis à vous, pour vous je suis née,
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
Je suis vôtre puisque vous m'avez créée,
Vôtre, puisque vous m'avez rachetée,
Vôtre puisque vous m'avez supportée,
Vôtre, puisque vous m'avez appelée,
Vôtre, puisque vous m'avez attendue,
Vôtre puisque je ne me suis pas perdue.
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Saint Jean de la Croix ne partage pas son expérience à la manière de Sainte Thérèse. Mais nous pouvons par contre glaner ici et là des invitations qui ressemblent fort à ce que nous venons de lire de la sainte espagnole :
On ne peut profiter qu'en imitant le Christ, qui est "la voie, la vérité et la vie" et "personne ne vient au Père que par Lui", lui-même le dit en Saint Jean (Jn 14, 6) Et ailleurs il dit : "Je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé." (Jn 10, 9) De sorte que je ne tiendrai pas pour bon esprit celui qui recherche les douceurs et la facilité et qui fuit d'imiter le Christ. (2ème Livre de la Montée du Carmel, 7)
Si tu veux être parfait, vends ta volonté et donne-la aux pauvres en esprit, et viens au Christ par la douceur et l'humilité, et suis-le jusqu'au calvaire et au sépulcre. (Maxime 106)
Pour aller à Dieu, il faut un cœur libre et fort, dégagé de tout mal, et même de tout bien qui n'est pas purement Dieu. […] L'âme dit ici qu'elle ne cueillera pas les fleurs qu'elle rencontrera sur son chemin, par où elle entend les satisfactions, les jouissances, les plaisirs qui pourront s'offrir à elle, mais qui entraveraient sa marche, si elle voulait les admettre et s'y arrêter.
Ces jouissances sont de trois sortes : elles peuvent être temporelles, sensibles ou spirituelles. Les unes et les autres occupent le cœur et, si l'on s'y arrête, si l'on s'y fixe, elles sont un obstacle à la nudité spirituelle, requise chez ceux qui veulent marcher en ligne droite dans le chemin qui conduit au Christ. […] Car, remarquons-le, non seulement les biens temporels et les plaisirs des sens sont un obstacle et un empêchement dans la voie qui mène à Dieu, mais les consolations et les plaisirs spirituels, si on les cherche ou si on les possède avec propriété, barrent le chemin de la croix, qui est celui où marche le Christ, notre Epoux. (Cantique Spirituel B 3, 5)
Si tu veux être parfait, vends ta volonté et donne-la aux pauvres en esprit, et viens au Christ par la douceur et l'humilité, et suis-le jusqu'au calvaire et au sépulcre. (Maxime 106)
Pour aller à Dieu, il faut un cœur libre et fort, dégagé de tout mal, et même de tout bien qui n'est pas purement Dieu. […] L'âme dit ici qu'elle ne cueillera pas les fleurs qu'elle rencontrera sur son chemin, par où elle entend les satisfactions, les jouissances, les plaisirs qui pourront s'offrir à elle, mais qui entraveraient sa marche, si elle voulait les admettre et s'y arrêter.
Ces jouissances sont de trois sortes : elles peuvent être temporelles, sensibles ou spirituelles. Les unes et les autres occupent le cœur et, si l'on s'y arrête, si l'on s'y fixe, elles sont un obstacle à la nudité spirituelle, requise chez ceux qui veulent marcher en ligne droite dans le chemin qui conduit au Christ. […] Car, remarquons-le, non seulement les biens temporels et les plaisirs des sens sont un obstacle et un empêchement dans la voie qui mène à Dieu, mais les consolations et les plaisirs spirituels, si on les cherche ou si on les possède avec propriété, barrent le chemin de la croix, qui est celui où marche le Christ, notre Epoux. (Cantique Spirituel B 3, 5)
MALGRÉ LA NUIT
Chant de l'âme qui se réjouit
de connaître Dieu par la foi
Je sais la source qui jaillit et fuit
malgré la nuit.
Cette source éternelle est cachée,
mais moi je sais où elle a sa demeure,
malgré la nuit.
Ne sais son origine, car n'en a point,
mais je sais que d'elle toute origine vient,
malgré la nuit.
Je sais que ne peut être chose si belle,
et que cieux et terre boivent en elle,
malgré la nuit.
Je sais qu'on ne peut en trouver le fond,
et que nul ne peut la passer à gué,
malgré la nuit.
Sa clarté jamais n'est obscurcie,
et je sais que d'elle toute lumière vient,
malgré la nuit.
Je sais que ses cours sont si abondants
qu'ils irriguent l'enfer, les cieux et les nations,
malgré la nuit.
Le cours qui naît de cette source,
je sais qu'il est aussi vaste et tout-puissant,
malgré la nuit.
Le cours qui de ces deux procède,
je sais qu'aucun d'eux ne le précède,
malgré la nuit.
Cette source éternelle est cachée ,
en ce pain vivant pour nous donner vie,
malgré la nuit.
Elle appelle là toutes les créatures,
et de cette eau s'abreuvent, quoique dans l'obscur,
car c'est la nuit.
Cette vive source que je désire ,
en ce pain de vie je la vois,
malgré la nuit.
Chant de l'âme qui se réjouit
de connaître Dieu par la foi
Je sais la source qui jaillit et fuit
malgré la nuit.
Cette source éternelle est cachée,
mais moi je sais où elle a sa demeure,
malgré la nuit.
Ne sais son origine, car n'en a point,
mais je sais que d'elle toute origine vient,
malgré la nuit.
Je sais que ne peut être chose si belle,
et que cieux et terre boivent en elle,
malgré la nuit.
Je sais qu'on ne peut en trouver le fond,
et que nul ne peut la passer à gué,
malgré la nuit.
Sa clarté jamais n'est obscurcie,
et je sais que d'elle toute lumière vient,
malgré la nuit.
Je sais que ses cours sont si abondants
qu'ils irriguent l'enfer, les cieux et les nations,
malgré la nuit.
Le cours qui naît de cette source,
je sais qu'il est aussi vaste et tout-puissant,
malgré la nuit.
Le cours qui de ces deux procède,
je sais qu'aucun d'eux ne le précède,
malgré la nuit.
Cette source éternelle est cachée ,
en ce pain vivant pour nous donner vie,
malgré la nuit.
Elle appelle là toutes les créatures,
et de cette eau s'abreuvent, quoique dans l'obscur,
car c'est la nuit.
Cette vive source que je désire ,
en ce pain de vie je la vois,
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LA SAINTE ECRITURE
Parmi ceux qui, dans les siècles passés, ont aimés et étudiés la Bible, il serait difficile de trouver un témoin aussi vivant et passionné que Thérèse d'Avila. Alors qu'elle n'a jamais eu aucune Bible à sa disposition, elle parvint à en acquérir une connaissance profonde par l'intermédiaire d'autres livres et des lectures de la messe.
« Il me semblait être introduite dans la Majesté et pleine d'elle. Dans cette Majesté, on me fit comprendre une vérité qui est la consommation de toutes les Vérités...Voici ce qui me fut dit sans que je visse qui me parlait, mais je compris que c'était la vérité elle-même : « ...tout le malheur du monde vient de ne pas connaître clairement les vérités de l'Ecriture, dont pas un accent ne passera ». Vie 40,1
Progressant dans la vie spirituelle, elle comprend avec plus d'acuité le sens de l'Evangile :
« Ici, les Trois personnes (de la Trinité) se communiquent à l'âme, elles lui parlent, elles lui font comprendre ces paroles du Seigneur que rapporte l'Evangile : qu'il viendrait, Lui, et le Père, et le Saint-Esprit, demeurer dans l'âme qui l'aime et qui observe ses commandements. » (cf Jn14,23) 7èmes Demeures 1,6
L'âme est alors « pleine d'un immense courage, et vraiment prête à accomplir de toutes ses forces la moindre parcelle des divines Ecritures. » Vie 40,2
Son accompagnateur spirituel y recourra pour la guider :« Son assistance me fut très profitable, car il me rassurait à l'aide des Saintes Ecritures, et c'est ce qui me convient le mieux. » Fondations 30,1
Elle mettait sa joie à s'identifier aux personnages bibliques qui incarnait pour elle de nobles attitudes devant le Seigneur :
« J'étais très fervente de Madeleine, je pensais très souvent à sa conversion, en particulier quand je communiais ; avec la certitude que le Seigneur était là en moi, je me mettais à ses pieds, et mes larmes ne me semblaient pas à dédaigner ».Vie 9,2
« Nous qui portons l'habit d'un Ordre religieux, qui l'avons pris volontairement, et avons quitté toutes les choses du monde et ce que nous possédions pour Lui (n'aurions-nous quitté que les filets de Saint Pierre, cela semble beaucoup à qui donne tout ce qu'il a) nous croyons avoir déjà tout accompli. ...si nous persévérons dans ce dénuement et cet abandon de tout, nous atteindrons notre but. » 3ème Demeures 1,8
« Il lui (la personne parvenue aux 6ème demeures) semble s'être enfin trouvée, et comme le père de l'enfant prodigue, elle voudrait convier tout le monde à de grandes fêtes, pour montrer son âme établie en un lieu où, à n'en pas douter, elle est en sécurité, du moins à ce moment. » 6ème Demeures 6,10
L'Ecriture lui permet de comprendre son cheminement spirituel:
« Il me vient à l'idée que cette salutation du Seigneur (la paix soit avec vous) devrait signifier beaucoup plus qu'elle n'en a l'air, ainsi que ce qu'il a dit à la glorieuse Madeleine : Va en paix, car les paroles du Seigneur ont en nous valeur d'actes, elles devaient donc agir dans ces âmes déjà bien disposées… Ainsi, un jour où Jésus-Christ notre Seigneur priait pour ses apôtres...il demanda que tous soient un avec le Père et avec Lui, comme notre Seigneur Jésus-Christ est dans le Père et le Père en Lui. Je ne sais s'il peut exister un plus grand amour que celui-là ! Et ne manquons point d'y pénétrer tous, puisque sa Majesté a dit : « je ne prie pas pour eux seulement mais pour ceux-là aussi, qui, grâce à leur parole croiront en moi »(Jn17,20) et Elle dit aussi : « Je suis en eux »(Jn17,23) 7ème D 2,7
« C'est peut-être ce que dit Saint Paul à propos de ce sublime mariage, supposant que sa Majesté se rapproche de l'âme par l'union : « Celui qui s'unit au Seigneur ne fait qu'un esprit avec Lui ». Il dit aussi : « Pour moi, vivre c'est le Christ et mourir est un gain ». 7ème demeures 2,5
Saint Jean de la Croix recourt à l'Ecriture pour fonder toutes ses affirmations. Il ne veut rien affirmer en dehors d'elle, mais s'en remet à l'Eglise pour vérifier sa juste interprétation.
« Je prendrai la hardiesse de parler en m'appuyant toujours sur les divines Ecritures. »Vive Flamme d'Amour B, prologue 1
« Pour dire quelque chose de cette nuit obscure je ne m'appuierai donc ni sur la science ni sur l'expérience, qui toutes les deux peuvent faillir et nous égarer, mais, tout en m'aidant autant que je pourrai de l'une et de l'autre, je recourrai d'abord, pour tout ce qu'avec l'assistance divine il me sera donné de dire...aux divines Ecritures. En les suivants, nous ne pouvons nous égarer, puisque c'est l'Esprit Saint lui-même qui parle. Que si je tombe en quelque erreur, soit en m'appuyant sur le texte sacré, soit en parlant de moi-même, mon intention, je le déclare, n'est pas de m'écarter du vrai sens et de la doctrine de la Sainte Mère Eglise catholique. En pareil cas, je m'en remets et je m'assujettis non seulement à son jugement, mais à tout meilleur avis, quel qu’il soit qui pourra être porté. » Montée du Carmel, prologue 2
Il reconnaît que souvent l'Ecriture est difficile à comprendre, pour trois raisons . La première est que ce qu'elle veut communiquer est si sublime que c'est inexprimable avec des mots humains :
« C'est ce qui arrive pour les divins Cantiques de Salomon et d'autres livres de la sainte Ecriture, dans lesquels l'Esprit Saint, ne pouvant rendre le sens profond par des termes usités et vulgaires, s'exprime en termes voilés, se servant de figures et de similitudes étranges. Aussi les saints docteurs ont beau accumuler les commentaires, ils n'arrivent pas à expliquer ce qui n'a pu se dire, et les exposés qu'ils en font restent d'ordinaire beaucoup au-dessous de ce qui s'y trouve enfermé. » Cantique Spirituel B, prologue 1
La seconde raison est que les Ecritures n'ont pas toujours le sens que nous leur donnons, car nous en restons souvent à la lettre, alors que Dieu nous parle d'une autre manière :
« Nous l'avons dit, les visions et les paroles de Dieu, toujours véritables et certaines en elles-mêmes, ne le sont pas toujours par rapport à nous. Pour l'affirmer nous nous appuyons sur deux raisons : la première est que notre manière d'entendre est défectueuse, la seconde que les motifs sur lesquels elle se fondent sont variables. Ce sont ces deux raisons que nous allons prouver par l'autorité des Ecritures. D'abord, il est clair qu'elles n'ont pas toujours le sens que nous leur donnons, d'où vient que l'événement ne les vérifie pas toujours. La raison en est l'immensité et la profondeur de Dieu. Dans ses prophéties, dans ses paroles, dans ses révélations, il a des vues et des desseins forts différents du sens que nous sommes capables de leurs donner. C'est ce que nous voyons à chaque page de l'Ecriture Sainte. Nous y constatons que dans les temps anciens, beaucoup de prophéties et de paroles de Dieu se réalisaient tout autrement que ne s'y attendaient ceux qui les avaient reçues, parce qu'ils les entendaient à la lettre et suivant leurs vues personnelles. » 2 Montée du Carmel 19,1
Enfin, le troisième raison est que tout ce qui y est écrit n'est pas fait pour être compris immédiatement, mais lorsque qu'il sera convenable que nous le comprenions :
« Il arrive fort souvent que Dieu parle, annonce, promet, non en vue que ses paroles soient pour le moment comprises et réalisées, mais pour qu'on les comprenne après coup, lorsqu'il sera convenable d'avoir lumière à ce sujet, ou bien quand le moment sera venu d'en recueillir les effets. C'est ce que le Christ fait à l'égard de ses disciples. Il leur exposa des paraboles et des vérités dont ils n'eurent l'intelligence que lorsque le temps de les prêcher fut venu, c'est à dire après qu'ils eurent reçus l'Esprit Saint ; car Jésus les avertit que l'Esprit leur expliquerait toutes les vérités qu'ils avaient entendues de sa bouche (Jn14,26) durant le cours de sa vie. » 2Montée du Carmel 20,3
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LA MISERICORDE
« Jamais Jésus ne se lasse de donner, on ne peut épuiser ses miséricordes ;
ne nous lassons donc pas, nous, de recevoir. » Vie 19,15
ne nous lassons donc pas, nous, de recevoir. » Vie 19,15
Sainte Thérèse d'Avila parle d'expérience. Elle a conscience d'avoir beaucoup péché et d'avoir été pardonné. Relisant sa vie, elle y découvre l'immensité de la miséricorde de Dieu.
« Sa miséricorde et sa bonté sont si grandes que même au milieu de nos passe-temps, de nos affaires, de nos plaisirs et des voleries du monde, même lorsque nous tombons dans le péché, et nous en relevons, ce Seigneur, malgré tout, apprécie tellement que nous l'aimions et recherchions sa compagnie qu'il ne manque pas, un jour ou l'autre, de nous appeler pour nous inviter à nous approcher de Lui. » 2ème Demeures, 2
« Il est vrai que le souci de mes grandes fautes est souvent adouci pas la joie que j'éprouve de faire ainsi connaître la multitude de vos miséricordes. » Vie 4,3
« Je ne puis croire qu'une âme qui s'approche de si près de la divine miséricorde, et qui, là, voit ce qu'elle est, et tout ce que Dieu a dû lui pardonner, ne pardonne pas immédiatement et très aisément, prête à se réconcilier avec ceux qui lui ont fait injures ; elle se rappelle les délices et les grâces reçues, elles y voit les signes d'un grand amour, et elle est joyeuse de cette occasion de montrer un peu le sien. » Chemin de la Perfection 36,12 (commentaire du Notre Père»)
Tombant encore souvent dans le péché, elle n'a d'autre moyen que de se confier humblement à la miséricorde de Dieu...
« Sa Majesté sait bien que je ne puis me flatter que de sa miséricorde, et puisque je ne puis nier ce que j’ai été, je n’ai d’autre remède que de m’en remettre à Elle, de me fier aux mérites de son Fils et de la Vierge sa Mère » 3D1.3
« Qu'il soit béni et loué à jamais ! ...A l'ordinaire la miséricorde de Dieu me rassure : il m'a sortie de tant de péchés qu'il ne voudra pas retirer sa main pour que je me perde. » Vie 38,7
« Détournez le plus possible la pensée de votre misère, et fixez-la sur la miséricorde de Dieu, sur l'amour qu'il nous porte et sur tout ce qu'il a souffert pour nous. » CP 39,3
Lui demander souvent miséricorde est une condition indispensable pour agir au service de Dieu.
« La porte d’entrée de ce château est l’oraison ; songer que nous devons entrer dans ce château sans entrer en nous-même, nous connaître, considérer cette misère, ce que nous devons à Dieu, et sans lui demander souvent miséricorde, c’est de la folie. Le Seigneur lui-même le dit : « Nul ne parviendra à mon Père si ce n’est par moi » …et « qui me voit, voit mon Père ». Donc, si nous ne le regardons jamais, si nous ne considérons pas ce que nous lui devons et la mort qu’il a subie pour nous, je ne sais comment nous pouvons le connaître ni agir à son service. Car la foi sans les œuvres, et sans que ces œuvres tirent leur valeur des mérites de Jésus-Christ, notre bien, quelle valeur peut-elle avoir ? « 2D11
« Cessera-t-on jamais de narrer vos miséricordes et vos grandeurs ? » 7D1,1
Saint Jean de la Croix contemple Dieu tel qu'il est en lui-même. Il ne part pas de son expérience, mais de la Révélation.
« Il faut savoir qu’en son être unique et très simple, Dieu est toutes les vertus et toutes les magnificences de ses attributs. Il est tout-puissant, il est sage, il est bon, il est miséricordieux, il est juste etc ; …
Une personne qui en aime une autre et qui lui fait du bien, l’aime et lui fait du bien selon ses qualités, selon ses propriétés personnelles. Ainsi ton Epoux résidant en toi en tant que tout-puissant, il t’aime et te fait du bien selon l’étendu de sa toute puissance. Infiniment sage, il t’aime et te fait du bien selon l’étendue de sa sagesses…Infiniment miséricordieux, clément et compatissant, il te fait éprouver sa clémence et sa compassion. Fort exquis et sublime en son être, il t’aime d’une manière forte exquise et sublime. Infiniment pur, il t’aime selon l’étendue de sa pureté…Il t’élève jusqu’à lui, il se découvre à toi joyeusement et avec un visage plein de grâce dans cette voie de sa connaissance. Et tu l’entends te dire : « Je suis à toi et pour toi ; je me réjouis d’être ce que je suis, afin de me donner à toi et d’être tien à jamais. » VFB3.2 et6
Dans le Cantique Spirituel, l'âme cherche son Bien-Aimé avec une grande ardeur. L'ayant trouvé, elle aime à le contempler et à se laisser regarder par lui.
« Tandis que tu me regardais,
Tes yeux gravaient en moi tes charmes,
C’est pourquoi d’amour tu m’aimais ;
Les miens ont mérités par là
De pouvoir adorer ce qu’en toi ils voyaient » CSB32
Par les yeux de l’Epoux, elle entend sa divinité miséricordieuse, qui en s’inclinant avec miséricorde vers une âme, imprime et verse en elle son amour et sa grâce. Cette effusion lui communique une beauté, une élévation qui le rendent participante de la divinité elle-même...
Que voient-elles donc en Dieu ? Elles voient une sublimité de perfections, une abondance de suavité, une immensité de bonté, d’amour et de miséricorde, des bienfaits sans nombre reçus, soit depuis qu’elle est si étroitement unies à Dieu, soit avant qu’elle le fût. » CSB32.4et 7et 8.
Dans sa célèbre prière de l'âme embrasée d'amour, le poète supplie son Dieu de faire resplendir sa miséricorde en lui accordant ce qu'il désire : Dieu lui-même.
Seigneur Dieu, mon Bien-Aimé ! Si le souvenir de mes péchés t’empêche de m’accorder la grâce que je sollicite, accompli ta volonté, car c’est là ce que je préfère. Et cependant, j’ose t’en supplier, donne lieu à ta bonté, à ta miséricorde de resplendir dans le pardon que tu m’accorderas…Si ce que je te demande au nom de ton Fils est un don de grâce et de miséricorde, daigne prendre ma pauvre obole, puisque tu la désires, et donne-moi le trésor que je sollicite, puisque ta volonté est aussi de me le donner…Tu ne me retireras point, mon Dieu, ce que tu m’as une fois donné en me donnant ton Fils unique, Jésus-Christ, en qui tu m’as donné tout ce que je puis désirer. Aussi je veux me réjouir, car tu ne tarderas pas, si je t’espère véritablement. » Extraits de la prière de l’âme embrasée d’amour.
« Sa miséricorde et sa bonté sont si grandes que même au milieu de nos passe-temps, de nos affaires, de nos plaisirs et des voleries du monde, même lorsque nous tombons dans le péché, et nous en relevons, ce Seigneur, malgré tout, apprécie tellement que nous l'aimions et recherchions sa compagnie qu'il ne manque pas, un jour ou l'autre, de nous appeler pour nous inviter à nous approcher de Lui. » 2ème Demeures, 2
« Il est vrai que le souci de mes grandes fautes est souvent adouci pas la joie que j'éprouve de faire ainsi connaître la multitude de vos miséricordes. » Vie 4,3
« Je ne puis croire qu'une âme qui s'approche de si près de la divine miséricorde, et qui, là, voit ce qu'elle est, et tout ce que Dieu a dû lui pardonner, ne pardonne pas immédiatement et très aisément, prête à se réconcilier avec ceux qui lui ont fait injures ; elle se rappelle les délices et les grâces reçues, elles y voit les signes d'un grand amour, et elle est joyeuse de cette occasion de montrer un peu le sien. » Chemin de la Perfection 36,12 (commentaire du Notre Père»)
Tombant encore souvent dans le péché, elle n'a d'autre moyen que de se confier humblement à la miséricorde de Dieu...
« Sa Majesté sait bien que je ne puis me flatter que de sa miséricorde, et puisque je ne puis nier ce que j’ai été, je n’ai d’autre remède que de m’en remettre à Elle, de me fier aux mérites de son Fils et de la Vierge sa Mère » 3D1.3
« Qu'il soit béni et loué à jamais ! ...A l'ordinaire la miséricorde de Dieu me rassure : il m'a sortie de tant de péchés qu'il ne voudra pas retirer sa main pour que je me perde. » Vie 38,7
« Détournez le plus possible la pensée de votre misère, et fixez-la sur la miséricorde de Dieu, sur l'amour qu'il nous porte et sur tout ce qu'il a souffert pour nous. » CP 39,3
Lui demander souvent miséricorde est une condition indispensable pour agir au service de Dieu.
« La porte d’entrée de ce château est l’oraison ; songer que nous devons entrer dans ce château sans entrer en nous-même, nous connaître, considérer cette misère, ce que nous devons à Dieu, et sans lui demander souvent miséricorde, c’est de la folie. Le Seigneur lui-même le dit : « Nul ne parviendra à mon Père si ce n’est par moi » …et « qui me voit, voit mon Père ». Donc, si nous ne le regardons jamais, si nous ne considérons pas ce que nous lui devons et la mort qu’il a subie pour nous, je ne sais comment nous pouvons le connaître ni agir à son service. Car la foi sans les œuvres, et sans que ces œuvres tirent leur valeur des mérites de Jésus-Christ, notre bien, quelle valeur peut-elle avoir ? « 2D11
« Cessera-t-on jamais de narrer vos miséricordes et vos grandeurs ? » 7D1,1
Saint Jean de la Croix contemple Dieu tel qu'il est en lui-même. Il ne part pas de son expérience, mais de la Révélation.
« Il faut savoir qu’en son être unique et très simple, Dieu est toutes les vertus et toutes les magnificences de ses attributs. Il est tout-puissant, il est sage, il est bon, il est miséricordieux, il est juste etc ; …
Une personne qui en aime une autre et qui lui fait du bien, l’aime et lui fait du bien selon ses qualités, selon ses propriétés personnelles. Ainsi ton Epoux résidant en toi en tant que tout-puissant, il t’aime et te fait du bien selon l’étendu de sa toute puissance. Infiniment sage, il t’aime et te fait du bien selon l’étendue de sa sagesses…Infiniment miséricordieux, clément et compatissant, il te fait éprouver sa clémence et sa compassion. Fort exquis et sublime en son être, il t’aime d’une manière forte exquise et sublime. Infiniment pur, il t’aime selon l’étendue de sa pureté…Il t’élève jusqu’à lui, il se découvre à toi joyeusement et avec un visage plein de grâce dans cette voie de sa connaissance. Et tu l’entends te dire : « Je suis à toi et pour toi ; je me réjouis d’être ce que je suis, afin de me donner à toi et d’être tien à jamais. » VFB3.2 et6
Dans le Cantique Spirituel, l'âme cherche son Bien-Aimé avec une grande ardeur. L'ayant trouvé, elle aime à le contempler et à se laisser regarder par lui.
« Tandis que tu me regardais,
Tes yeux gravaient en moi tes charmes,
C’est pourquoi d’amour tu m’aimais ;
Les miens ont mérités par là
De pouvoir adorer ce qu’en toi ils voyaient » CSB32
Par les yeux de l’Epoux, elle entend sa divinité miséricordieuse, qui en s’inclinant avec miséricorde vers une âme, imprime et verse en elle son amour et sa grâce. Cette effusion lui communique une beauté, une élévation qui le rendent participante de la divinité elle-même...
Que voient-elles donc en Dieu ? Elles voient une sublimité de perfections, une abondance de suavité, une immensité de bonté, d’amour et de miséricorde, des bienfaits sans nombre reçus, soit depuis qu’elle est si étroitement unies à Dieu, soit avant qu’elle le fût. » CSB32.4et 7et 8.
Dans sa célèbre prière de l'âme embrasée d'amour, le poète supplie son Dieu de faire resplendir sa miséricorde en lui accordant ce qu'il désire : Dieu lui-même.
Seigneur Dieu, mon Bien-Aimé ! Si le souvenir de mes péchés t’empêche de m’accorder la grâce que je sollicite, accompli ta volonté, car c’est là ce que je préfère. Et cependant, j’ose t’en supplier, donne lieu à ta bonté, à ta miséricorde de resplendir dans le pardon que tu m’accorderas…Si ce que je te demande au nom de ton Fils est un don de grâce et de miséricorde, daigne prendre ma pauvre obole, puisque tu la désires, et donne-moi le trésor que je sollicite, puisque ta volonté est aussi de me le donner…Tu ne me retireras point, mon Dieu, ce que tu m’as une fois donné en me donnant ton Fils unique, Jésus-Christ, en qui tu m’as donné tout ce que je puis désirer. Aussi je veux me réjouir, car tu ne tarderas pas, si je t’espère véritablement. » Extraits de la prière de l’âme embrasée d’amour.
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LA PRIERE
"Il ne s'agit pas de beaucoup penser mais de beaucoup aimer." (4èmes Demeures 1, 7)
"Il ne s'agit pas de beaucoup penser mais de beaucoup aimer." (4èmes Demeures 1, 7)
Pour Sainte Thérèse, Dieu est l'Ami par excellence (cf. Fiche 1). En Jésus, Il s'est abaissé et Il trouve "ses délices parmi les enfants des hommes" (Pr 8, 31 cf. Vie 14, 10) Aussi Thérèse donne de l'oraison (nom que l'on peut donner à la prière personnelle) la célèbre définition :
"L'oraison mentale n'est rien d'autre, à mon avis, qu'un dialogue d'amitié où on s'entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu'Il nous aime." (Vie 8, 5)
Pour vivre ce dialogue d'amitié, Sainte Thérèse va donner plusieurs conseils qu'elle tire de sa longue expérience et des combats qu'elle a dû mener pour être fidèle à ces temps de cœur à cœur avec le Seigneur.
Elle nous invite à rechercher la solitude :
"Vous savez que Sa Majesté nous enseigne à prier dans la solitude, comme Notre Seigneur le faisait toujours lui-même, non qu'il en eût besoin, mais pour notre instruction. […] On ne saurait parler en même temps à Dieu et au monde, c'est pourtant ce que nous faisons lorsque nous écoutons ce qui se dit autour de nous, ou en pensant à nos affaires, sans opposer de résistance." (Chemin de Perfection 24, 4)
"Ce qui dépend de nous, c'est de rechercher la solitude." (Chemin de Perfection 24, 5)
Mais cette recherche de la solitude n'est pas recherche d'un vide, au contraire, elle va permettre le recueillement pour découvrir au-dedans de soi la présence de Dieu qui jamais ne nous manque :
"Tâchez, mes filles, puisque vous êtes seules, de trouver une compagnie. […] Représentez-vous le Seigneur lui-même auprès de vous, et considérez avec quel amour et quelle humilité il vous instruit." (Chemin de Perfection 26, 1)
"Je ne vous demande pas pour le moment de penser à Lui, ni de beaucoup raisonner, ni d'appliquer votre entendement à de grandes et délicates considérations ; je ne vous demande que de le regarder." (Chemin de Perfection 26, 3)
"Considérez ce que dit Saint Augustin qui cherchait Dieu partout et le trouva au-dedans de lui-même. Pensez-vous qu'il importe peu à une âme distraite de comprendre cette vérité, de voir qu'elle n'a pas besoin d'aller au ciel pour parler à son Père éternel, […], qu'il n'est pas nécessaire qu'elle lui parle à grands cris ? Si bas qu'elle parle, il est si près de nous qu'il nous entend ; elle n'a pas non plus besoin d'ailes pour aller le chercher, mais de chercher la solitude pour le regarder au-dedans d'elle-même, sans s'étonner d'y trouver un si bon hôte." (Chemin de Perfection 28, 2)
"L'âme recueille toutes ses puissances et rentre en elle-même avec son Dieu." (Chemin de Perfection 28, 4)
"Celles qui pourraient s'enfermer ainsi dans ce petit ciel de notre âme avec Celui qui l'a fait comme il a fait la terre, prendre l'habitude de ne pas regarder autour d'elles, ne pas demeurer là où les sens extérieurs sont distraits, croyez-les en excellente voie ; elles ne manqueront de parvenir à boire l'eau de la source, car elles feront beaucoup de chemin en peu de temps." (Chemin de Perfection 28, 5)
"Imaginons qu'il y a en nous un palais d'une immense richesse. […] Dans ce palais habite ce grand Roi qui consent à être notre père ; il se tient sur un trône de très haut prix, qui est votre cœur. […] Pour éviter que l'âme débutante ne se trouble à l'idée que sa petitesse contient une si grande chose, Il ne se fait pas connaître immédiatement, mais il la dilate peu à peu jusqu'à ce qu'elle puisse contenir ce qu'il dépose en elle. C'est pourquoi je dis qu'il apporte avec lui la liberté, car il a le pouvoir d'agrandir ce palais. Le point essentiel est de le lui donner sans réserve, de le débarrasser afin qu'il puisse dégarnir et garnir comme chez lui. […] Comme il ne veut pas violenter notre volonté, il prend ce que nous lui donnons, mais il ne se donne entièrement à nous que lorsque nous nous donnons entièrement à Lui." (Chemin de Perfection 28, 9-12)
Sainte Thérèse insiste aussi sur l'importance de la détermination et de la persévérance dans la foi car la présence de Dieu en nous n'est pas toujours sensible… :
"Il est très important pour les débutants de commencer avec cette liberté et cette détermination." (Vie 11, 15)
"Que fera celui qui au bout de longs jours ne trouve que sécheresse, déplaisir et fadeur, et si peu d'envie de puiser l'eau [comparaison que Ste Thérèse utilise pour décrire la prière] que s'il ne se rappelait qu'il fait plaisir au Seigneur du verger et qu'il lui rend service […], il n'abandonnerait tout? […] sachant qu'il le satisfait, son intention n'étant pas de se contenter soi-même, mais de le contenter Lui, qu'il le loue beaucoup de lui faire confiance." (Vie 11, 10)
"S'il vous arrive de tomber, ne vous découragez pas, ne renoncez pas à vous efforcer d'avancer, Dieu tirera du bien de cette chute même. […] Quand cela ne suffirait qu'à nous montrer notre misère, le grand tort que nous fait l'éparpillement où nous vivons, nos luttes […] pour trouver le recueillement, ce serait beaucoup." (2èmes Demeures 9)
Enfin, l'oraison, comme l'amitié, engage toute la vie. Aussi Sainte Thérèse insiste sur l'importance de grandir dans les vertus, de toujours situer notre prière au cœur de l'Eglise, pour le monde, et de laisser jaillir dans nos actes l'esprit de l'Evangile :
"Je n'insisterai que sur trois points ; […] car il est essentiel de les observer pour vivre intérieurement et extérieurement dans la paix que le Seigneur nous a tant recommandée. L'une est de nous aimer les unes les autres ; l'autre, le détachement de toute chose créée, l'autre, la véritable humilité, qui, bien que je la cite en dernier est la principale et les embrasse toutes." (Chemin de Perfection 4, 4)
"O mes sœurs dans le Christ ! Aidez-moi à supplier le Seigneur. […] Nous ne vivons pas en des temps où l'on puisse parler à Dieu d'affaires de peu d'importance."
"Quand je vois des âmes s'adonner à examiner leur oraison, si encapuchonnées qu'elles n'osent ni bouger ni détourner leur pensée pour éviter qu'un peu […] de leur ferveur ne se dérobe, j'en conclus qu'elles comprennent bien mal par quel chemin on atteint à l'union. […] Le Seigneur veut des œuvres; si tu vois une malade à qui tu puisses apporter certain soulagement, peu doit t'importer de perdre cette ferveur, aie pitié d'elle." (5èmes Demeures 3, 11)
"Etre les serviteurs de l'amour ;
nous ne sommes rien d'autre, ce me semble, lorsque nous décidons de suivre sur ce chemin de l'oraison
celui qui nous a tant aimés." (Vie 11, 1)
L'enseignement de Saint Jean de la Croix complète bien celui de Sainte Thérèse, notamment en ce qui concerne la présence sensible de Dieu en nous. Ainsi, il faut se garder de juger sa prière d'après ce que l'on ressent :
Il faut comprendre par là que, si l'âme ressent une grande grâce, ou un sentiment, ou une connaissance spirituelle, elle ne doit pas pour autant se persuader que ce qu'elle sent c'est posséder ou voir Dieu clairement et dans son essence, ou que ce soit là posséder Dieu davantage, ou se trouver davantage en Dieu, si grand que cela puisse être; et si toutes ces faveurs sensibles et spirituelles lui manquaient, la laissant en sécheresse, ténèbres et désarroi, l'âme ne doit pas penser pour autant que Dieu lui manque. (Cantique Spirituel B , 1)
Aussi nous conseille t'il :
"Ayez une attention amoureuse à Dieu sans désir de vouloir sentir ni entendre de lui quelque chose de particulier." (Maxime 135)
D'où l'importance de la foi :
Vivez en foi et espérance, bien que ce soit dans l'obscurité, vu qu'en ces ténèbres, Dieu protège l'âme. Jetez votre souci en Dieu car il a souci de vous. Il ne vous oubliera pas. Ne pensez pas qu'il vous laisse seule, ce serait lui faire injure. Lisez, priez, réjouissez-vous en Dieu, votre bien et votre salut. (Lettre 24 à une carmélite)
Seigneur mon Dieu, tu n'es pas distant, toi, de celui qui ne se rend pas distant de toi. Comment peut-on dire que tu t'absentes ? (Maxime 68)
… et de la persévérance dans l'oraison :
Ceux qui se trouvent en cet état [sécheresse] se doivent consoler, persévérant patiemment et sans se faire de peine : qu'ils se confient en Dieu qui n'abandonne pas ceux qui le cherchent d'un cœur simple et droit et ne laissera de leur donner ce qui est nécessaire pour le chemin, jusqu'à les conduire à la pure lumière d'amour. (Nuit obscure 1, 11)[b]
"L'oraison mentale n'est rien d'autre, à mon avis, qu'un dialogue d'amitié où on s'entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu'Il nous aime." (Vie 8, 5)
Pour vivre ce dialogue d'amitié, Sainte Thérèse va donner plusieurs conseils qu'elle tire de sa longue expérience et des combats qu'elle a dû mener pour être fidèle à ces temps de cœur à cœur avec le Seigneur.
Elle nous invite à rechercher la solitude :
"Vous savez que Sa Majesté nous enseigne à prier dans la solitude, comme Notre Seigneur le faisait toujours lui-même, non qu'il en eût besoin, mais pour notre instruction. […] On ne saurait parler en même temps à Dieu et au monde, c'est pourtant ce que nous faisons lorsque nous écoutons ce qui se dit autour de nous, ou en pensant à nos affaires, sans opposer de résistance." (Chemin de Perfection 24, 4)
"Ce qui dépend de nous, c'est de rechercher la solitude." (Chemin de Perfection 24, 5)
Mais cette recherche de la solitude n'est pas recherche d'un vide, au contraire, elle va permettre le recueillement pour découvrir au-dedans de soi la présence de Dieu qui jamais ne nous manque :
"Tâchez, mes filles, puisque vous êtes seules, de trouver une compagnie. […] Représentez-vous le Seigneur lui-même auprès de vous, et considérez avec quel amour et quelle humilité il vous instruit." (Chemin de Perfection 26, 1)
"Je ne vous demande pas pour le moment de penser à Lui, ni de beaucoup raisonner, ni d'appliquer votre entendement à de grandes et délicates considérations ; je ne vous demande que de le regarder." (Chemin de Perfection 26, 3)
"Considérez ce que dit Saint Augustin qui cherchait Dieu partout et le trouva au-dedans de lui-même. Pensez-vous qu'il importe peu à une âme distraite de comprendre cette vérité, de voir qu'elle n'a pas besoin d'aller au ciel pour parler à son Père éternel, […], qu'il n'est pas nécessaire qu'elle lui parle à grands cris ? Si bas qu'elle parle, il est si près de nous qu'il nous entend ; elle n'a pas non plus besoin d'ailes pour aller le chercher, mais de chercher la solitude pour le regarder au-dedans d'elle-même, sans s'étonner d'y trouver un si bon hôte." (Chemin de Perfection 28, 2)
"L'âme recueille toutes ses puissances et rentre en elle-même avec son Dieu." (Chemin de Perfection 28, 4)
"Celles qui pourraient s'enfermer ainsi dans ce petit ciel de notre âme avec Celui qui l'a fait comme il a fait la terre, prendre l'habitude de ne pas regarder autour d'elles, ne pas demeurer là où les sens extérieurs sont distraits, croyez-les en excellente voie ; elles ne manqueront de parvenir à boire l'eau de la source, car elles feront beaucoup de chemin en peu de temps." (Chemin de Perfection 28, 5)
"Imaginons qu'il y a en nous un palais d'une immense richesse. […] Dans ce palais habite ce grand Roi qui consent à être notre père ; il se tient sur un trône de très haut prix, qui est votre cœur. […] Pour éviter que l'âme débutante ne se trouble à l'idée que sa petitesse contient une si grande chose, Il ne se fait pas connaître immédiatement, mais il la dilate peu à peu jusqu'à ce qu'elle puisse contenir ce qu'il dépose en elle. C'est pourquoi je dis qu'il apporte avec lui la liberté, car il a le pouvoir d'agrandir ce palais. Le point essentiel est de le lui donner sans réserve, de le débarrasser afin qu'il puisse dégarnir et garnir comme chez lui. […] Comme il ne veut pas violenter notre volonté, il prend ce que nous lui donnons, mais il ne se donne entièrement à nous que lorsque nous nous donnons entièrement à Lui." (Chemin de Perfection 28, 9-12)
Sainte Thérèse insiste aussi sur l'importance de la détermination et de la persévérance dans la foi car la présence de Dieu en nous n'est pas toujours sensible… :
"Il est très important pour les débutants de commencer avec cette liberté et cette détermination." (Vie 11, 15)
"Que fera celui qui au bout de longs jours ne trouve que sécheresse, déplaisir et fadeur, et si peu d'envie de puiser l'eau [comparaison que Ste Thérèse utilise pour décrire la prière] que s'il ne se rappelait qu'il fait plaisir au Seigneur du verger et qu'il lui rend service […], il n'abandonnerait tout? […] sachant qu'il le satisfait, son intention n'étant pas de se contenter soi-même, mais de le contenter Lui, qu'il le loue beaucoup de lui faire confiance." (Vie 11, 10)
"S'il vous arrive de tomber, ne vous découragez pas, ne renoncez pas à vous efforcer d'avancer, Dieu tirera du bien de cette chute même. […] Quand cela ne suffirait qu'à nous montrer notre misère, le grand tort que nous fait l'éparpillement où nous vivons, nos luttes […] pour trouver le recueillement, ce serait beaucoup." (2èmes Demeures 9)
Enfin, l'oraison, comme l'amitié, engage toute la vie. Aussi Sainte Thérèse insiste sur l'importance de grandir dans les vertus, de toujours situer notre prière au cœur de l'Eglise, pour le monde, et de laisser jaillir dans nos actes l'esprit de l'Evangile :
"Je n'insisterai que sur trois points ; […] car il est essentiel de les observer pour vivre intérieurement et extérieurement dans la paix que le Seigneur nous a tant recommandée. L'une est de nous aimer les unes les autres ; l'autre, le détachement de toute chose créée, l'autre, la véritable humilité, qui, bien que je la cite en dernier est la principale et les embrasse toutes." (Chemin de Perfection 4, 4)
"O mes sœurs dans le Christ ! Aidez-moi à supplier le Seigneur. […] Nous ne vivons pas en des temps où l'on puisse parler à Dieu d'affaires de peu d'importance."
"Quand je vois des âmes s'adonner à examiner leur oraison, si encapuchonnées qu'elles n'osent ni bouger ni détourner leur pensée pour éviter qu'un peu […] de leur ferveur ne se dérobe, j'en conclus qu'elles comprennent bien mal par quel chemin on atteint à l'union. […] Le Seigneur veut des œuvres; si tu vois une malade à qui tu puisses apporter certain soulagement, peu doit t'importer de perdre cette ferveur, aie pitié d'elle." (5èmes Demeures 3, 11)
"Etre les serviteurs de l'amour ;
nous ne sommes rien d'autre, ce me semble, lorsque nous décidons de suivre sur ce chemin de l'oraison
celui qui nous a tant aimés." (Vie 11, 1)
L'enseignement de Saint Jean de la Croix complète bien celui de Sainte Thérèse, notamment en ce qui concerne la présence sensible de Dieu en nous. Ainsi, il faut se garder de juger sa prière d'après ce que l'on ressent :
Il faut comprendre par là que, si l'âme ressent une grande grâce, ou un sentiment, ou une connaissance spirituelle, elle ne doit pas pour autant se persuader que ce qu'elle sent c'est posséder ou voir Dieu clairement et dans son essence, ou que ce soit là posséder Dieu davantage, ou se trouver davantage en Dieu, si grand que cela puisse être; et si toutes ces faveurs sensibles et spirituelles lui manquaient, la laissant en sécheresse, ténèbres et désarroi, l'âme ne doit pas penser pour autant que Dieu lui manque. (Cantique Spirituel B , 1)
Aussi nous conseille t'il :
"Ayez une attention amoureuse à Dieu sans désir de vouloir sentir ni entendre de lui quelque chose de particulier." (Maxime 135)
D'où l'importance de la foi :
Vivez en foi et espérance, bien que ce soit dans l'obscurité, vu qu'en ces ténèbres, Dieu protège l'âme. Jetez votre souci en Dieu car il a souci de vous. Il ne vous oubliera pas. Ne pensez pas qu'il vous laisse seule, ce serait lui faire injure. Lisez, priez, réjouissez-vous en Dieu, votre bien et votre salut. (Lettre 24 à une carmélite)
Seigneur mon Dieu, tu n'es pas distant, toi, de celui qui ne se rend pas distant de toi. Comment peut-on dire que tu t'absentes ? (Maxime 68)
… et de la persévérance dans l'oraison :
Ceux qui se trouvent en cet état [sécheresse] se doivent consoler, persévérant patiemment et sans se faire de peine : qu'ils se confient en Dieu qui n'abandonne pas ceux qui le cherchent d'un cœur simple et droit et ne laissera de leur donner ce qui est nécessaire pour le chemin, jusqu'à les conduire à la pure lumière d'amour. (Nuit obscure 1, 11)[b]
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LE CHRIST, UN VERITABLE AMI
" je m’appelle serviteur, mais tu m’appelles ami " Saint Augustin
Pour sainte Thérèse d’Avila, le Christ est le véritable ami, qui n’abandonne jamais ses amis :
« En présence d’un si bon ami, d’un si bon capitaine qui s’exposa le premier à la douleur, on peut tout souffrir ; jamais il ne nous fait défaut ; c’est un véritable ami. Et je vois clairement…que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette Humanité sacrée (l’humanité du Christ), en qui sa majesté a dit mettre toutes ses complaisances…Tous les biens nous viennent de ce Seigneur, le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c’est le meilleur modèle. Que voulons-nous avoir à nos côtés qu’un si bon ami qui ne nous abandonnera pas dans les peines et les tribulations, comme le font ceux du monde. Bienheureux celui qui l’aime et le garde toujours auprès de lui. Regardons le glorieux saint Paul, on eût dit que Jésus lui sortait toujours par la bouche, tant il le gardait présent dans son cœur…Dans les affaires, les persécutions, les épreuves, lorsqu’on n’est pas dans la paix coutumière, aux heures de sécheresses, c’est un très bon ami que le Christ, car nous voyons l’Homme en lui, nous voyons ses faiblesses, ses épreuves, et il nous tient compagnie ; si on en prend l’habitude, il nous est très facile de le trouver près de nous. » Vie 22,6.7.10
« Ô mon Seigneur ! Que vous êtes bien l’ami véritable ! Vous êtes tout puissant, lorsque vous voulez vous pouvez, et vous ne refusez jamais d’aimer si on vous aime. Que toutes les choses vous louent, Maître du monde ! Oh ! Que je voudrais crier fort pour dire à ce monde combien vous êtes fidèles à vos amis. Toutes choses nous manquent, mais vous qui êtes le Maître de tout, jamais vous ne nous manquez. Vous ne laissez pas souffrir longtemps ceux qui vous aiment. » Vie 25,17
Et qu’on ne doit jamais abandonner…
« Croyez-moi, autant que vous le pourrez, ne vous écartez jamais d’un si bon ami. Si vous accoutumez à l’attirer près de vous, s’il voit que vous l’appelez avec amour et que vous ne viviez que pour le satisfaire, vous n’arriverez pas comme on dit à vous en débarrasser, jamais il ne vous manquera, il vous aidera dans tous vos travaux, il sera partout avec vous. Pensez-vous que ce soit peu de chose qu’un tel ami à vos côtés ? »CP26,1
Parce que Dieu s’est fait homme, nous pouvons le traiter en Ami et s’entretenir librement avec lui :
« Le Dieu qu’il est, je vis qu’il est Homme, qu’il ne s’étonne point des faiblesses des hommes, qu’il comprend notre misérable nature…Bien qu’il soit Seigneur, je puis le traiter en ami, je comprends qu’il n’est pas comme ceux que nous prenons ici-bas pour des seigneurs, qui mettent toute leur grandeur dans des marques d’autorité postiches…Ô mon Seigneur…on peut s’entretenir de tout avec vous et vous parler à notre gré… » Vie 37,5
Plus encore, Dieu cherche des amis qui l’aiment pour se donner à eux…
« Il me semble que sa Majesté cherche à savoir qui l’aime, celui-ci ou celui-là ; pour aviver leur foi, si elle est éteinte, il découvre qui il est, il accorde de souveraines délices, avant-goût de celle qu’il donnera…il ne néglige rien pour ceux qu’il aime, et lorsqu’il voit qu’ils le reçoivent, il donne, et il se donne. Il aime qui l’aime ; et quel bien chéri, et quel bon ami ! Ô Seigneur de mon âme ! Les mots me manquent pour faire comprendre ce que vous donnez à ceux qui s’abandonnent à vous. » Vie 22,17
« Sa Majesté veut des âmes courageuses. Elle est leur ami, à condition qu’elles vivent dans l’humilité, sans nulle confiance en elles-mêmes ; et jamais je n’ai vu l’une d’elle rester en bas du chemin. » Vie 13,2
« Je mets mon espérance en la miséricorde de Dieu, puisque nul ne l’a pris pour ami sans qu’il l’ait récompensé »Vie 8,5
Saint Jean de la Croix utilise aussi l’image de l’Ami pour désigner le Christ. Ce mot prend chez lui le sens très fort de Bien-Aimé. L’âme est en quête de cet Ami et n’a de cesse de le chercher, puisque qu’elle a été blessée par lui, c’est-à-dire qu’il s’est révélé à lui comme celui qui l’aime infiniment.
« Où t’es-tu caché Ami,
Me laissant toute gémissante ?
Comme le cerf tu t’es enfui,
M’ayant blessée ; mais à ta suite,
En criant, je sortis. Hélas, vaine poursuite ! » CSA1
« Dans cette première strophe, l’âme éprise d’amour pour le Verbe, son Epoux, aspire à s’unir à lui par la vue claire de son essence, lui expose ses amoureuses angoisses et lui reproche son absence. L’ayant frappée, blessée d’amour -ce qui l’a fait sortir de tout le créé- il la laisse endurer son absence… Elle l’appelle son Ami (c’est-à-dire son Bien-Aimé) afin de l’émouvoir davantage, de l’incliner à lui accorder l’objet de sa demande. Quand Dieu est aimé, il se rend très facilement au désir de celui qui l’aime. Il nous le dit lui-même en Saint Jean : « Si vous demeurez en moi, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et il vous sera donné » (Jn15, 17). Une âme peut donc véritablement appeler Dieu son Aimé lorsqu’elle lui est fidèle, que son cœur n’est attaché à rien hors de lui et qu’en conséquence ses pensées l’ont habituellement pour objet. » CSB1,1.13
« L’âme embrasée d’amour cherche son Ami avec plus d’ardeurs encore qu’elle ne chercherait un trésor, puisque, pour lui plaire elle a renoncé à toute chose et à elle-même. En réponse à ses désirs si enflammés, Dieu a daigné lui faire sentir spirituellement sa présence et lui laisser entrevoir quelques reflets de sa divinité et de sa beauté, qui ont beaucoup accru et sa ferveur et ses désirs de le contempler. …L’âme, ayant vu et senti dans cette obscure manifestation quelque chose du souverain bien, de la suprême beauté qui s’y trouve voilée, meurt du désir de le contempler. Aussi prononce-t-elle la strophe suivante :
Ah ! Découvre-moi ta présence !
Que ta beauté m’ôte la vie !
Tu le sais bien, la maladie
D’amour ne peut être guérie
Sinon par la présence et la figure aimée » CSB 11
«L ‘âme aspire à être pleinement possédée par ce grand Dieu dont l’amour, elle le sent, a ravi et blessé son cœur. Incapable de se contenir d’avantage, elle conjure son Ami de se découvrir à elle dans sa beauté, c’est-à-dire de lui montrer son essence divine. » CSB11,2
« En présence d’un si bon ami, d’un si bon capitaine qui s’exposa le premier à la douleur, on peut tout souffrir ; jamais il ne nous fait défaut ; c’est un véritable ami. Et je vois clairement…que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette Humanité sacrée (l’humanité du Christ), en qui sa majesté a dit mettre toutes ses complaisances…Tous les biens nous viennent de ce Seigneur, le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c’est le meilleur modèle. Que voulons-nous avoir à nos côtés qu’un si bon ami qui ne nous abandonnera pas dans les peines et les tribulations, comme le font ceux du monde. Bienheureux celui qui l’aime et le garde toujours auprès de lui. Regardons le glorieux saint Paul, on eût dit que Jésus lui sortait toujours par la bouche, tant il le gardait présent dans son cœur…Dans les affaires, les persécutions, les épreuves, lorsqu’on n’est pas dans la paix coutumière, aux heures de sécheresses, c’est un très bon ami que le Christ, car nous voyons l’Homme en lui, nous voyons ses faiblesses, ses épreuves, et il nous tient compagnie ; si on en prend l’habitude, il nous est très facile de le trouver près de nous. » Vie 22,6.7.10
« Ô mon Seigneur ! Que vous êtes bien l’ami véritable ! Vous êtes tout puissant, lorsque vous voulez vous pouvez, et vous ne refusez jamais d’aimer si on vous aime. Que toutes les choses vous louent, Maître du monde ! Oh ! Que je voudrais crier fort pour dire à ce monde combien vous êtes fidèles à vos amis. Toutes choses nous manquent, mais vous qui êtes le Maître de tout, jamais vous ne nous manquez. Vous ne laissez pas souffrir longtemps ceux qui vous aiment. » Vie 25,17
Et qu’on ne doit jamais abandonner…
« Croyez-moi, autant que vous le pourrez, ne vous écartez jamais d’un si bon ami. Si vous accoutumez à l’attirer près de vous, s’il voit que vous l’appelez avec amour et que vous ne viviez que pour le satisfaire, vous n’arriverez pas comme on dit à vous en débarrasser, jamais il ne vous manquera, il vous aidera dans tous vos travaux, il sera partout avec vous. Pensez-vous que ce soit peu de chose qu’un tel ami à vos côtés ? »CP26,1
Parce que Dieu s’est fait homme, nous pouvons le traiter en Ami et s’entretenir librement avec lui :
« Le Dieu qu’il est, je vis qu’il est Homme, qu’il ne s’étonne point des faiblesses des hommes, qu’il comprend notre misérable nature…Bien qu’il soit Seigneur, je puis le traiter en ami, je comprends qu’il n’est pas comme ceux que nous prenons ici-bas pour des seigneurs, qui mettent toute leur grandeur dans des marques d’autorité postiches…Ô mon Seigneur…on peut s’entretenir de tout avec vous et vous parler à notre gré… » Vie 37,5
Plus encore, Dieu cherche des amis qui l’aiment pour se donner à eux…
« Il me semble que sa Majesté cherche à savoir qui l’aime, celui-ci ou celui-là ; pour aviver leur foi, si elle est éteinte, il découvre qui il est, il accorde de souveraines délices, avant-goût de celle qu’il donnera…il ne néglige rien pour ceux qu’il aime, et lorsqu’il voit qu’ils le reçoivent, il donne, et il se donne. Il aime qui l’aime ; et quel bien chéri, et quel bon ami ! Ô Seigneur de mon âme ! Les mots me manquent pour faire comprendre ce que vous donnez à ceux qui s’abandonnent à vous. » Vie 22,17
« Sa Majesté veut des âmes courageuses. Elle est leur ami, à condition qu’elles vivent dans l’humilité, sans nulle confiance en elles-mêmes ; et jamais je n’ai vu l’une d’elle rester en bas du chemin. » Vie 13,2
« Je mets mon espérance en la miséricorde de Dieu, puisque nul ne l’a pris pour ami sans qu’il l’ait récompensé »Vie 8,5
Saint Jean de la Croix utilise aussi l’image de l’Ami pour désigner le Christ. Ce mot prend chez lui le sens très fort de Bien-Aimé. L’âme est en quête de cet Ami et n’a de cesse de le chercher, puisque qu’elle a été blessée par lui, c’est-à-dire qu’il s’est révélé à lui comme celui qui l’aime infiniment.
« Où t’es-tu caché Ami,
Me laissant toute gémissante ?
Comme le cerf tu t’es enfui,
M’ayant blessée ; mais à ta suite,
En criant, je sortis. Hélas, vaine poursuite ! » CSA1
« Dans cette première strophe, l’âme éprise d’amour pour le Verbe, son Epoux, aspire à s’unir à lui par la vue claire de son essence, lui expose ses amoureuses angoisses et lui reproche son absence. L’ayant frappée, blessée d’amour -ce qui l’a fait sortir de tout le créé- il la laisse endurer son absence… Elle l’appelle son Ami (c’est-à-dire son Bien-Aimé) afin de l’émouvoir davantage, de l’incliner à lui accorder l’objet de sa demande. Quand Dieu est aimé, il se rend très facilement au désir de celui qui l’aime. Il nous le dit lui-même en Saint Jean : « Si vous demeurez en moi, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et il vous sera donné » (Jn15, 17). Une âme peut donc véritablement appeler Dieu son Aimé lorsqu’elle lui est fidèle, que son cœur n’est attaché à rien hors de lui et qu’en conséquence ses pensées l’ont habituellement pour objet. » CSB1,1.13
« L’âme embrasée d’amour cherche son Ami avec plus d’ardeurs encore qu’elle ne chercherait un trésor, puisque, pour lui plaire elle a renoncé à toute chose et à elle-même. En réponse à ses désirs si enflammés, Dieu a daigné lui faire sentir spirituellement sa présence et lui laisser entrevoir quelques reflets de sa divinité et de sa beauté, qui ont beaucoup accru et sa ferveur et ses désirs de le contempler. …L’âme, ayant vu et senti dans cette obscure manifestation quelque chose du souverain bien, de la suprême beauté qui s’y trouve voilée, meurt du désir de le contempler. Aussi prononce-t-elle la strophe suivante :
Ah ! Découvre-moi ta présence !
Que ta beauté m’ôte la vie !
Tu le sais bien, la maladie
D’amour ne peut être guérie
Sinon par la présence et la figure aimée » CSB 11
«L ‘âme aspire à être pleinement possédée par ce grand Dieu dont l’amour, elle le sent, a ravi et blessé son cœur. Incapable de se contenir d’avantage, elle conjure son Ami de se découvrir à elle dans sa beauté, c’est-à-dire de lui montrer son essence divine. » CSB11,2
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie, tout passe, Dieu ne change pas. Celui qui a Dieu ne manque de rien, Dieu seul suffit.
Sainte Thérèse d'Avila
Repères biographiques
1515 : Naissance de Teresa de Ahumada y Cepeda en Castille
1528 : Mort de sa mère. Teresa a 13 ans
1531 : Pensionnaire au couvent de ND de Grâce à Avila
1536 : Entrée au Carmel de l'Incarnation d'Avila. Prise d'habit le 2 novembre
1537 : Profession le 3 novembre. Teresa tombe gravement malade
1543 : Mort de son père
1553 : Conversion
1560 : Avec quelques compagnes de l'Incarnation, elle décide de fonder un couvent du Carmel conforme à la Règle primitive
1562 : Fondation, le 24 août, du couvent de Saint Joseph d'Avila, premier monastère de carmélites déchaussées
1567 : Thérèse reçoit l'autorisation de fonder d'autres monastères tant de carmélites que de carmes. Première rencontre avec Saint Jean de la Croix
1567-1582 : Suite de fondations à travers toute l'Espagne
1582 : Mort de Thérèse au carmel d'Alba de Tormes, le 4 octobre
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Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
LE MYSTERE PASCAL
Aujourd'hui, pour parler de la mort et de la résurrection du Christ, nous employons volontiers le terme de mystère pascal. Sainte Thérèse d'Avila, comme Saint Jean de la Croix, n'utilisent pas cette expression, mais nombreux sont les textes où ils évoquent le visage de Jésus dans sa Passion.
La figure douloureuse de Jésus a été, pour ainsi dire, à l'origine de la conversion de Sainte Thérèse.
Il arriva qu'un jour, en entrant dans l'oratoire, je vis une statue rangée là. […] Elle représentait un Christ tout couvert de plaies, et elle inspirait tant de dévotion que sa vue me troubla toute, car elle représentait bien ce qu'Il a souffert pour nous. J'éprouvai un tel regret d'avoir montré si peu de reconnaissance pour ses plaies que je crus que mon cœur se brisait et je me jetai devant lui en versant des torrents de larmes, le suppliant de me fortifier une fois pour toutes afin de ne plus l'offenser. (Vie 9, 1)
Elle habite sa prière.
Comme je ne pouvais discourir avec l'entendement, mon mode d'oraison était de tâcher de me représenter le Christ en moi; et je me trouvais mieux, ce me semble, de le rejoindre là où je le voyais plus solitaire. […] En particulier, je me trouvais très bien au jardin des Oliviers : c'est là que je lui tenais compagnie. Je pensais à ses sueurs et à l'affliction qu'il y avait éprouvée. Je désirais qu'il me soit possible d'essuyer ces sueurs si douloureuses. (Vie 9, 4)
Elle est aussi un soutien dans l'épreuve ou les difficultés.
Si vous êtes dans l'épreuve, ou triste, considérez-le en route vers le Jardin des Oliviers ; quelle profonde affliction dans son âme, puisque Lui, l'endurance même, il l'exprime et s'en plaint. Vous pouvez aussi le regarder attaché à la Colonne, tout douloureux, ses chairs déchirées pour l'amour de vous : au milieu de tant de souffrances, persécuté par les uns, couvert de crachats par les autres, renié par ses amis, abandonné par eux, sans personne pour le défendre, transi de froid, il est si seul que vous pouvez vous consoler l'un l'autre. Ou regardez-le chargé de la croix, dont le poids l'empêchait de respirer ; il vous regardera, Lui, de ses beaux yeux si compatissants, pleins de larmes, il oubliera ses douleurs pour vous consoler des vôtres, à seule fin que vous cherchiez votre consolation près de Lui et que vous tourniez la tête pour le regarder. […]
Prenez, mes filles, votre part de cette croix ; peu importe que les juifs vous bousculent, si vous soulagez Sa peine ; ne faites point cas de ce qu'on vous dira ; soyez sourdes aux médisances ; butant, tombant avec votre Epoux, ne vous éloignez pas de la croix, ne la quittez pas. Considérez longuement sa fatigue et combien ses souffrances surpassent les vôtres. […] (Chemin de Perfection 26, 5 et 7)
Alors avec Sainte Thérèse, nous pouvons nous tourner avec confiance vers Celui qui nous a aimés jusqu'à donner sa vie sur le bois de la Croix :
En la Cruz está la vida
Y el consuelo,
Y ella sola es el camino
Para el cielo.
Dans la Croix est la vie
Et la consolation
Et elle seule est le chemin
Du Ciel.
(Poésie 19)
Saint Jean de la Croix a été touché par le Christ crucifié. Aussi, nombreuses sont les évocations du mystère de la Croix, qu'il porte d'ailleurs dans son nom. Pour lui, il importe de tout faire par amour pour le Seigneur, sans crainte des peines.
Aimez beaucoup les travaux [= les peines] et comptez-les pour peu de choses, afin de plaire à l'Epoux qui n'a point hésité à mourir pour vous. (Maxime 141)
Celui qui ne cherche point la croix du Christ, ne cherche point la gloire du Christ. (Maxime 149)
Deux choses servent d'ailes à l'âme pour s'élever à l'union à Dieu : la compassion affective pour la mort du Christ et celle pour le prochain. Et lorsque l'âme est absorbée dans la compassion de la croix et de la passion du Seigneur, qu'elle se souvienne, qu'en ces heures il fut seul pour opérer notre rédemption. (7ème conseil à un religieux)
Et puis comment ne pas citer au moins un extrait de son magnifique poème, le Pastoureau, qui décrit avec tant de délicatesse et de profondeur le Christ donnant sa vie pour les hommes de tous les temps.
Un pastorcico solo está penado,
Ajeno de placer y de contento,
Y en su pastora puesto el pensamiento,
Y el pecho del amor muy lastimado.
No llora por haberle amor llagado,
Que no le pena verse afligido,
Aunque en el corazón está herido ;
Mas llora por pensar que está olvidado. […]
Y a cabo de un gran rato se ha encumbrado
Sobre un árbol, do abrió sus brazos bellos,
Y muerto se ha quedado asido de ellos,
Y el pecho del amor muy lastimado.
Vois ce berger seul et tout désolé,
Sans nul plaisir, sans nul contentement,
A sa bergère appartient sa pensée,
Et tout son cœur par l'amour déchiré.
Il pleure, non d'être blessé d'amour
Et de se voir en telle affliction,
Au cœur pourtant il a été frappé ;
S'il pleure, c'est de se voir oublié. […]
Le temps s'écoule. Enfin il est monté
Sur un arbre, ses bras sont grand ouverts.
Voyez-le mort, il reste suspendu,
Son cœur, hélas, d'amour est déchiré.
(Poème du Pastoureau)
Abordons maintenant le versant Résurrection du Mystère pascal. Conformément à leur époque, Sainte Thérèse et Saint Jean de la Croix y font moins explicitement allusion. Pourtant c'est bien le Crucifié Ressuscité qui est au cœur de leur foi. Citons d'abord Sainte Thérèse :
Le Seigneur m'apparaissait presque toujours ressuscité […] sauf certaines fois pour me donner du courage lorsque j'étais dans la tribulation, il me montra ses plaies ; je le vis aussi parfois sur la croix, au Jardin des Oliviers, et couronné d'épines, mais rarement ; je l'ai vu aussi portant sa croix […] mais toujours dans sa chair glorifiée. (Vie 29, 4)
Si vous êtes joyeuse, considérez-le ressuscité, rien qu'à imaginer comment il est sorti du sépulcre, vous serez comblée de joie. Dans quelle clarté ! Dans quelle beauté ! Avec quelle majesté ! Si victorieux ! Si joyeux ! C'est ainsi qu'il a vaincu dans la bataille qui lui a valu de conquérir le grand Royaume qu'il veut tout entier pour vous, comme Il est tout entier à vous. (Chemin de Perfection 26, 4)
Dieu entre au centre de l'âme sans passer par aucune de ces portes [des puissances et des sens], comme il entra chez ses disciples lorsqu'il dit : "Pax vobis" [La Paix soit avec vous], et comme il sortit du sépulcre sans soulever la pierre. (5èmes Demeures 1, 12)
On retrouve d'ailleurs cette comparaison presque telle quelle chez Saint Jean de la Croix :
Celui qui entra corporellement parmi ses disciples, les portes étant fermées, et qui leur donna la paix, sans qu'ils sachent […] comment cela pouvait être, entrera spirituellement dans l'âme sans qu'elle sache la manière et sans qu'elle y coopère, tenant les portes des puissances – mémoire, entendement et volonté – fermées à toutes les appréhensions, et il les remplira de paix, faisant couler sur elle, comme dit le prophète, comme un fleuve de paix, avec lequel il lui ôtera toutes les peurs. […] Qu'elle ne perde point le soin de prier et qu'elle attende […] car son bien ne tardera pas. (3ème Partie Montée du Carmel, 3)
Dans le Commentaire du Cantique Spirituel, Saint Jean de la Croix nous livre une véritable théologie du Mystère Pascal:
Posant sur eux son regard,
D'un reflet de son visage
Il les laissa tout revêtus de beauté.
Il faut savoir que Dieu a regardé toutes choses par la figure de son Fils, et que par là, il leur a donné l'être, la beauté et les dons naturels. […] Et non seulement, en les regardant ainsi, Dieu leur donna l'être et les grâces naturelles, mais cette seule figure de son Fils les a revêtues de beauté, c'est-à-dire leur a communiqué l'être surnaturel lors de l'Incarnation du Verbe. Il éleva alors l'homme en la beauté de Dieu, et par l'homme toutes les créatures. […] Le Fils de Dieu nous a dit lui-même : "Si je suis élevé de terre, j'attirerai tout à moi". Ainsi par les sublimes mystères de l'Incarnation de son Fils et de sa Résurrection selon la chair, le Père, nous pouvons le dire, n'a pas seulement donné aux créatures une beauté partielle, il les a entièrement revêtues de dignité et de beauté. (Cantique Spirituel 5, 5)
Dernière édition par orchidz le Sam 3 Déc 2011 - 11:11, édité 1 fois
orchidz- Avec le Pape François
- Messages : 943
Inscription : 21/01/2011
Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Merci Orchidz pour ces Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
En as tu encore à proposer?
En as tu encore à proposer?
Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Bonjour Charles!
J'ai tiré ces fioretti du site http://catholique-angers.cef.fr/site/1516.html
Je viens de voir que notre chère Maud nous invite à lire d'autres perles d'inspiration divine écrites par Ste Thérèse d'Avila :
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t12357-pour-les-lecteurs-de-livres-mystiques-ste-therese-d-avila?highlight=avila
Ces lectures sont des joyaux inestimables. Peut être qu'Emmanuel pourrait nous fusionner ce sujet?
Pour en savoir plus sur Ste Thérèse d'Avila :
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Avila/Autobiographie/Table.html
Que Dieu vous bénisse chers frères et soeurs.
J'ai tiré ces fioretti du site http://catholique-angers.cef.fr/site/1516.html
Je viens de voir que notre chère Maud nous invite à lire d'autres perles d'inspiration divine écrites par Ste Thérèse d'Avila :
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t12357-pour-les-lecteurs-de-livres-mystiques-ste-therese-d-avila?highlight=avila
Ces lectures sont des joyaux inestimables. Peut être qu'Emmanuel pourrait nous fusionner ce sujet?
Pour en savoir plus sur Ste Thérèse d'Avila :
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Avila/Autobiographie/Table.html
Que Dieu vous bénisse chers frères et soeurs.
orchidz- Avec le Pape François
- Messages : 943
Inscription : 21/01/2011
Re: Fiorettis de Sainte Thérèse d'Avila
Bonjour Orchidz, le mieux c'est de laisser ces sujets séparemment.
plus de diversité sur thérèse de Lisieux.
plus de diversité sur thérèse de Lisieux.
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