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Louis XIV, la révolution francaise, etc...

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:09

Afin de rétablir un peu de justice historique, voici, dans les posts suivants, une description de qui fut Louis XIV, et de ce que fut son règne.

Roi despote, guerrier, d'un orgueil démesuré, s'appuyant sur la police et l'armée, voulant tout contrôler, s'arrogeant les richesses et ayant laissé à la fin de son règne le peuple dans la famine et la misère, Louis XIV s'est bien imposé comme un vulgaire dictateur, ayant toutefois amené, au niveau artistique et culturel, beaucoup à la France.

Il ne fut même pas bon catholique, comme je le signalais. Il s'agissait surtout d'un catholicisme d'apparat et, bien que le personnage était "modérément pieux", ses fornications et nombreuses maîtresses, les guettes qu'il mena ainsi que la répression et l'autoritarisme dont il faisait preuve, en faisaient un piètre chrétien. Louis XIV déclencha même des conflits avec le Pape de l'époque, lutta contre les jansénistes (des... catholiques (!) dissidents et inspirés de l'évêque antique Augustin d'Hippone et tirant leur nom de Cornelius Jansen. Fait intéressant : les jansénistes, un peu arriérés, niaient le libre-arbitre de l'homme), et provoqua même des conversions forcées (sommet du totalitarisme, et crime religieux en soi).

Je vous poste le texte de suite...

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:11

Source : http://terroirs.denfrance.free.fr/p/encyclopedie/louis_XIV.html

Louis XIV (dit le Roi Soleil ou Louis le Grand)

MAGNIFIE PAR LES UNS, DECRIE PAR LES AUTRES, le règne de Louis XIV (parfois appelé Louis le Grand) est l'un des plus longs de l'histoire de France: cinquante-quatre ans de règne personnel, de 1661 à 1715. IL EST IDENTIFIE A L'APOGEE DE L'ABSOLUTISME MONARCHIQUE, au triomphe du classicisme illustré par Versailles, et au rayonnement de la civilisation française, celle du «Grand Siècle», hors de ses frontières. Pourtant, LE «SIECLE DE LOUIS XIV», qui commença dans les troubles de la Fronde, MELA SANS CESSE LES SPLENDEURS DE LA GLOIRE DU ROI-SOLEIL AUX LOURDES MISERES DU PEUPLE. Et la France de Louis le Grand ne se montra pas toujours adaptée aux formidables exigences d'une PERSONNALITE DONT LA POLITIQUE VISAIT A OBTENIR L'OBEISSANCE A L'INTERIEUR ET LA SUPREMATIE A L'EXTERIEUR.


Une naissance attendue

Louis Dieudonné, qui naît le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye, est désiré depuis longtemps. L'union du roi Louis XIII et de la reine Anne d'Autriche, consacrée en 1615, n'avait en effet toujours pas donné d'héritier au trône de France. Louis n'a pas cinq ans lorsque son père meurt, le 14 mai 1643, quelques mois seulement après le décès du «principal ministre», le cardinal de Richelieu. Anne d'Autriche, devenue régente, fait appel à la collaboration d'un proche du cardinal, Mazarin, le parrain du jeune roi, qui contribue étroitement à son éducation politique.

La période qui s'ouvre en 1643 s'annonce difficile. La France est engagée depuis huit années dans la guerre de Trente Ans - contre l'empire des Habsbourg et contre l'Espagne, toujours menaçante aux frontières. Si les traités de Westphalie mettent fin, en 1648, aux hostilités avec l'Empire, la guerre contre l'Espagne se prolongera encore jusqu'en 1659. Cet engagement voulu par Richelieu exige un GROS EFFORT FISCAL DES FRANÇAIS, QUI SE MONTRENT RECALCITRANTS, et suppose l'acceptation, difficile, de l'alliance protestante. Les REVOLTES POPULAIRES CONTRE L'IMPOT grondent toujours lorsque Louis devient roi - sans pouvoir régner, car il est trop jeune -, et le temps de la régence voit les ambitions tumultueuses des grands du royaume se donner libre cours. Dans ce climat de troubles - en particulier à travers les épreuves de la Fronde -, le caractère du jeune roi se forge.


L'éducation du roi

L'éducation du futur Louis XIV n'est pas négligée, même si l'expérience compte parfois plus pour lui que les livres. De sa mère, espagnole, il reçoit le GOUT D'UNE CERTAINE MAGNIFICENCE, le sens d'une étiquette rigoureuse, la pratique d'une dévotion appliquée - LONGTEMPS CONCILIEE AVEC LES APPETITS PROFANES ET LES PLAISIRS DE LA CHAIR. Mazarin lui apprend les intrigues européennes, L'ART D'ACHETER LES CONSCIENCES et de gouverner, le rôle, enfin, des mariages diplomatiques.


Marqué par la Fronde (1648-1652)

Les désordres de la Fronde lui enseignent plus encore: chassé de Paris à dix ans par la Fronde parlementaire, voyageant ensuite dans des provinces, rebelles ou fidèles, IL RETIRE DE CES EPREUVES LA CONVICTION QU'IL FAUT UNE AUTORITE MONARCHIQUE SANS PARTAGE, D'UNE PART, UNE MEFIANCE UNIVERSELLE ET UN GOUT PRONONCE DE LA DISSIMULATION, D'AUTRE PART. Quand il peut enfin rentrer à Paris, à l'automne 1652 - il est âgé alors de quatorze ans -, il fait arrêter l'intrigant cardinal de Retz avant même le retour de Mazarin: voilà qui annonce le STYLE DE GOUVERNEMENT AUTORITAIRE ET DETERMINE qui sera le sien.


Désireux du pouvoir

Le DESIR DE LOUIS D'ETRE «EN TOUS POINTS LE MAITRE» est soutenu par sa grande puissance de travail et par son excellente résistance physique - qui rappelle à bien des égards la vitalité de son aïeul Henri IV. La haute idée qu'il se fait de sa fonction de roi s'exprime à travers son sens de la maîtrise, sa courtoisie froide et son art de la mise en scène. SOUCIEUX DE CONCENTRER TOUT LE POUVOIR ENTRE SES MAINS, il se garde bien de se laisser influencer par ses nombreuses maîtresses - telles Mlle de La Vallière ou Mme de Montespan -, même si Mme de Maintenon, qu'il épouse secrètement en 1683, après la mort de la reine Marie-Thérèse, jouera un rôle discret à la fin de sa vie. De la même façon, IL VEILLE A REFUSER TOUTE CHARGE, TOUT COMMANDEMENT susceptibles de distinguer vraiment les membres de sa famille, notamment à son frère Philippe (Monsieur), duc d'Orléans, en souvenir sans doute de son oncle, Gaston d'Orléans, éternel comploteur à l'époque de Richelieu et de la Fronde.


Prise en main du royaume

Avant de régner vraiment, de donner la pleine mesure de ses qualités et de son «ORGUEIL PHARAONIQUE» (selon l'expression d'E. Lavisse), Louis XIV profite d'une VIE DE PLAISIRS ET DE FETES. Il laisse le cardinal Mazarin rétablir l'autorité monarchique et consolider la situation extérieure de la France de 1653 à 1661. La paix avec l'Espagne - avantageuse pour la France: elle recevait l'Artois et le Roussillon - est scellée par le mariage du roi et de l'infante Marie-Thérèse d'Espagne en 1660 à Saint-Jean-de-Luz. À la mort de Mazarin, en mars 1661, les fondements de la puissance de Louis le Grand sont en place.


L'État du royaume après Mazarin

Malgré les guerres et la Fronde, la France de 1661 apparaît comme un pays riche de ses hommes et de leur travail.


Démographie

Avec près de 20 millions d'habitants, elle est la première puissance démographique européenne. Mais LA VIE Y RESTE FRAGILE, ET LA MORTALITE FORTE: sur deux enfants nés, un seul parvient à l'âge adulte. Parfois le tribut versé à la mort se fait plus lourd encore. Les crises démographiques - celle de 1661-1664, au moment de l'avènement, celle de 1693-1694, ou encore le tragique hiver 1709-1710 -, provoquées par les FAMINES, la CHERTE DU GRAIN due aux mauvaises récoltes et aux intempéries, les EPIDEMIES, constituent l'envers douloureux du décor louis-quatorzien. Mais, après les crises, la récupération s'effectue rapidement, et les misères ne sévissent pas toujours de la même manière dans les provinces. LE PAYS, QUI A SATISFAIT AUX LOURDES EXIGENCES FISCALES DE RICHELIEU PUIS DE MAZARIN, PEUT ENCORE SUPPORTER LE POIDS DES GUERRES DE LOUIS XIV.


Économie

LA RICHESSE DE LA FRANCE, PRINCIPALEMENT AGRICOLE, PROFITE DAVANTAGE AUX RENTIERS DU SOL - SEIGNEURS ET CLERGE - QU'A LA PAYSANNERIE (85 % DE LA POPULATION), qui pratique une agriculture vivrière, céréalière pour l'essentiel, profondément dépendante du milieu naturel et souffrant de lourds handicaps (peu ou pas d'engrais, bétail réduit, échanges médiocres). Quant au commerce extérieur, il connaît un essor assez général au XVIIe siècle, qui s'accélère dans les années 1660, sous la houlette de Colbert, et qui contribue à stimuler une industrie rurale, notamment textile. Seconds par rapport à l'agriculture, commerce extérieur et industrie n'en sont pas pour autant secondaires. Leur développement prépare, malgré les guerres et les difficultés liées à la récession générale du XVIIe siècle, la croissance du siècle suivant.


L'ABSOLUTISME

LE LENDEMAIN DE LA MORT DE MAZARIN (10 MARS 1661), LOUIS XIV REUNIT SON CONSEIL POUR ANNONCER QU'IL GOUVERNERA DESORMAIS SEUL, SANS PREMIER MINISTRE. Cette déclaration - qu'il évoquera dix ans plus tard dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin - constitue un acte politique majeur; elle annonce la refonte complète du système de gouvernement, la «MAXIME DE L'ORDRE» QUE LE ROI ENTEND METTRE EN OEUVRE.


Le Conseil royal

LOUIS COMMENCE PAR EPURER LE CONSEIL ROYAL. IL N'Y SOUFFRE PLUS QU'UN PERSONNEL GOUVERNEMENTAL REDUIT, DONT CERTAINS «FIDELES SERVITEURS» légués par Mazarin, entourés de quelques commis spécialisés. On y retrouve ainsi le chancelier Séguier - DONT L'AUTORITE EST DIMINUEE -, le secrétaire d'État à la Guerre, Michel Le Tellier, le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Hugues de Lionne, et le surintendant des Finances, Nicolas Fouquet. Ce dernier, trop riche et trop puissant, est très vite évincé par Colbert, qui le jalouse depuis longtemps. Son arrestation, le 5 septembre 1661, est suivie, quelques jours plus tard, de la suppression de la charge de surintendant et de la création d'un conseil des Finances placé sous la houlette de Colbert, qui devient contrôleur général en 1665. La triade Le Tellier-Lionne-Colbert siège avec le roi au Conseil d'en haut (le plus important) et prend en charge le rétablissement de l'ordre pendant les onze années de paix - si l'on excepte la «promenade militaire» de la guerre de Dévolution, en 1667-1668 - qui ouvrent le règne personnel de Louis XIV. Colbert cumule les fonctions - surintendance des Bâtiments, Arts et Manufactures en 1664, secrétariat d'État à la Marine et à la Maison du roi en 1669 -, mais la diplomatie et l'armée restent hors de son influence. LE ROI VEILLE EN EFFET A DIVISER POUR MIEUX REGNER.

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:12

Le «règne de la vile bourgeoisie»

Tout au long du règne de Louis XIV, le personnel ministériel restera relativement stable, le roi favorisant l'ascension de deux ou trois dynasties, parfois concurrentes, de serviteurs fidèles qui se succèdent aux divers postes de gouvernement: les Le Tellier-Louvois, les Colbert, secondairement les Phélypeaux. Le Tellier associe son fils Louvois à son ministère dès 1662, et lui cède son poste lorsqu'il est appelé à la chancellerie en 1677; Colbert s'adjoint son fils, le marquis de Seignelay, à la Marine. Tous ces hommes, qui doivent leur puissance au roi, sont issus de familles de la bourgeoisie marchande ou financière anoblies récemment; ils incarnent aux yeux d'une aristocratie qui tend à les mépriser le «règne de la vile bourgeoisie» (l'expression est de Saint-Simon).


INSTAURATION DE L'ORDRE

Louis XIV écrit dans ses Mémoires, avec quelque exagération, que «le désordre régnait partout» à l'intérieur de son royaume au moment de son avènement. Le CONTROLE DES CORPS INTERMEDIAIRES DE L'ÉTAT, la SURVEILLANCE DE L'ADMINISTRATION PROVINCIALE, la DOMESTICATION DE LA NOBLESSE s'imposaient donc. TRES VITE, LES COURS SOUVERAINES SONT REDUITES A L'OBEISSANCE, LES PARLEMENTS DOIVENT ENREGISTRER LES EDITS SANS DELIBERATION NI VOTE (1665). L'ASSEMBLEE DU CLERGE EST ETROITEMENT CONTROLEE, LA NOBLESSE MATEE. LES GOUVERNEURS DE PROVINCE, TRADITIONNELLEMENT CHOISIS DANS LA HAUTE NOBLESSE, N'OCCUPENT PLUS QU'UNE CHARGE HONORIFIQUE ET DOIVENT RESIDER A LA COUR; ils sont remplacés sur le terrain par des lieutenants généraux, de plus petite noblesse. Dans les zones de turbulences, comme l'Auvergne, le roi fait envoyer une commission extraordinaire du parlement de Paris pour juger et punir le brigandage des seigneurs (Grands Jours d'Auvergne, 1665-1666). Quant à Paris - ville aux brûlantes séditions, dont le roi se méfie au point de n'en pas faire sa capitale -, elle est placée, en 1667, sous la juridiction d'un lieutenant général de police chargé du MAINTIEN DE L'ORDRE, de la SURVEILLANCE DES MOEURS et de l'approvisionnement régulier. L'INSTITUTION DES LIEUTENANTS DE POLICE, qui fait ses preuves, sera généralisée aux grandes villes du royaume en 1699.


ADMINISTRATION ET REPRESSION

DANS CETTE ŒUVRE DE MAINTIEN DE L'ORDRE, LES INTENDANTS DE JUSTICE, POLICE ET FINANCES, CHOISIS PAR LE ROI EN SON CONSEIL ET TOUJOURS REVOCABLES, OCCUPENT UNE PLACE ESSENTIELLE. Pour les besoins de la grande enquête de 1664, qui marque la naissance de la description statistique en France, Colbert leur assigne un rôle d'informateurs. À partir des années 1680, ils deviennent des administrateurs permanents dans les généralités, où ils apparaissent véritablement comme «L'OEIL ET LE BRAS DU ROI»; ainsi le RENFORCEMENT DE LA MONARCHIE ADMINISTRATIVE, entamé à l'époque de Richelieu, est-il parachevé. L'ENCADREMENT AUTORITAIRE FRAPPE EGALEMENT LE PEUPLE, DONT LES REVOLTES, SOUBRESAUTS DESESPERES CONTRE LA MISERE OU CONTRE L'IMPOT, SE FONT MOINS NOMBREUSES. LORSQU'ELLES SURVIENNENT - DANS LE BOULONNAIS EN 1662, DANS LE VIVARAIS EN 1670, EN BRETAGNE EN 1675 -, ELLES SONT IMPITOYABLEMENT REPRIMEES.


Réforme de la législation

La volonté de REORGANISATION METHODIQUE ET D'UNIFORMISATION ADMINISTRATIVE DU ROYAUME conduit à une importante REFORME DE LA LEGISLATION, illustrée par la rédaction de six grands codes, dont l'ordonnance civile ou Code Louis (1667), l'ordonnance des eaux et forêts (1669), base de notre actuel droit forestier, l'ordonnance criminelle (1670), l'ordonnance coloniale ou «Code noir» (1685), qui REGLEMENTE LA TRAITE DES NOIRS dans le trafic triangulaire. Mais la mise en œuvre de ces textes se fait lentement, et les imperfections d'un système administratif complexe subsisteront jusqu'à la fin du règne, malgré les EFFORTS CENTRALISATEURS de l'État.


La cour

Sans doute le règne de Louis XIV porte-t-il la vie de cour à son point de perfection. REGIE PAR UNE STRICTE ETIQUETTE, fréquentée par une foule toujours plus nombreuse de courtisans avides de pensions, d'honneurs et de royale reconnaissance, la cour apparaît comme un instrument de règne, le MOYEN DE DOMESTIQUER LA NOBLESSE. Le CULTE MONARCHIQUE y est célébré quotidiennement, du lever au coucher du souverain; TOUT Y EST RITUALISE, DE MANIERE A METTRE EN VALEUR LE FASTE, LA PUISSANCE ET LE CARACTERE SACRE DE LOUIS LE GRAND. Les fêtes somptueuses de la première partie du règne personnel, au service desquelles Molière ou Lully mettent tout leur talent, contribuent également à cette célébration.

L'importance de la vie de cour se traduit par le développement des services de la Maison du roi: l'Aumônerie, la Chambre du roi, la Garde-Robe, la Grande et la Petite Écurie, la Bouche, la Vénerie. À LEUR TETE SONT PLACES LES REPRESENTANTS DE LA PLUS HAUTE NOBLESSE, LESQUELS, DEPOURVUS DE REELS POUVOIRS POLITIQUES, SE TROUVENT DANS UNE ETROITE DEPENDANCE MORALE ET FINANCIERE VIS-A-VIS DU MONARQUE: le roi dispense les revenus nécessaires à la «tenue du rang» et au paiement des dettes de jeu...


Les courtisans

De cet attachement obligé, il reste maints témoignages. «Sire, loin de vous on n'est pas seulement malheureux, on est ridicule», affirme le marquis de Vardes. Le duc de Richelieu, neveu du cardinal, lui fait écho: «J'aime autant mourir que d'être deux ou trois mois sans voir le roi!» Ces déclarations, pour excessives et flagorneuses qu'elles soient, montrent le sens politique de Louis XIV, son art de la représentation du pouvoir pour SUSCITER L'OBEISSANCE. On comprend à quel point un courtisan disgracié pouvait ressentir durement son éloignement de la cour - fût-il un esprit fort comme le comte de Bussy-Rabutin, auteur d'une Histoire amoureuse des Gaules qui n'eut pas l'heur de plaire au roi.
Les Mémoires de la Princesse Palatine, celles de Saint-Simon, les relations de diplomates comme Primi Visconti ou le Prussien Spanheim témoignent de ce rôle politique de la vie de cour, mais aussi de L'EXPLOITATION DE LA VANITE HUMAINE ET DE LA DICTATURE DES APPARENCES qui la caractérisent.


Versailles

Versailles forme bien entendu l'écrin de cette vie de cour, quoique le roi ait aimé et embelli d'autres résidences, comme Marly. L'ancien rendez-vous de chasse de Louis XIII devient, au prix de longs travaux, la nouvelle capitale du royaume à partir de 1682. Les architectes Le Vau et Mansart, Le Nôtre pour les jardins et Le Brun pour les décors s'y illustrent; ils sont les meilleurs ambassadeurs de la gloire et de la puissance du Roi-Soleil hors des frontières du royaume. Mais cette politique de magnificence suscite des réticences au moins chez l'un des serviteurs du roi, Colbert.

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:12

LA POLITIQUE SELON LOUIS XIV


Une politique extérieure de prestige

Sous la plume de Louis XIV, les termes les plus fréquents sont «MA dignité», «MA gloire», «MA grandeur», «MA réputation». Ces préoccupations annoncent une politique extérieure ambitieuse, qui suppose des finances et une économie en ordre; en un mot: un roi de France riche dans un royaume riche. Colbert consacrera toute son énergie à donner à son souverain les moyens d'une telle ambition. Il réalise l'essentiel de son œuvre avant 1672; après, les résultats de sa politique, menée dans un contexte séculaire de CRISE ET de DISETTE MONETAIRE, seront remis en cause par la PRIORITE ACCORDEE AU «DEHORS» - à la GUERRE.


Le rôle de Colbert

Le premier objectif de Colbert consiste à rétablir l'équilibre du budget, grâce à une réduction des charges et à un meilleur rendement de la fiscalité. En dix ans, il réalise une économie de plusieurs millions de livres en diminuant ou en annulant les rentes et les intérêts des emprunts d'État contractés sous Richelieu et Mazarin. Il supprime et rachète un certain nombre d'offices afin d'économiser sur le versement de leurs gages. Après l'éviction du surintendant Fouquet et la liquidation de son clan, Colbert fait se tenir une Chambre de justice (1662-1669), juridiction chargée de rechercher et de punir les malversations des gens des Finances. Le Trésor parvient ainsi à se faire rembourser une centaine de millions de livres.
Colbert s'applique méthodiquement non à réformer en profondeur un système fiscal injuste, mais à en accroître les recettes. S'il diminue la taille personnelle - qui avait fortement augmenté depuis 1635 -, il fait la chasse aux privilèges indus, notamment à l'exemption d'impôt des faux nobles, et veille à RESTAURER LES REVENUS DU DOMAINE ROYAL. Les résultats ne se font pas attendre: dès 1662, le budget présente un excédent, situation qui se maintiendra jusqu'au début de la guerre de Hollande, en 1672. En dix ans, les revenus de l'État font plus que doubler.


Le budget menacé

Mais la POLITIQUE DE PRESTIGE du roi contribuera à ruiner ces efforts. LES ANNEES 1670 VOIENT REVENIR LE DEFICIT BUDGETAIRE, QUI DEVIENT ENSUITE LA REGLE. Les anticipations permanentes des dépenses rendent de plus en plus vaine la tenue d'un véritable budget. Pour financer une politique extérieure agressive, ainsi que les travaux du roi et la cour, Colbert doit à nouveau AUGMENTER LES IMPOTS DIRECTS ET INDIRECTS, ET RECOURIR AUX EXPEDIENTS, OU «AFFAIRES EXTRAORDINAIRES», COMME LES VENTES D'OFFICES, L'ALIENATION DU DOMAINE ROYAL, LES EMPRUNTS AUX PARTICULIERS, LES TAXES. En 1680, la création de la Ferme générale permet au Trésor de toucher à l'avance, et en bloc, les revenus des impôts indirects - qui sont affermés, c'est-à-dire concédés contre redevance forfaitaire à soixante fermiers généraux. Mais LE SYSTEME AGGRAVE L'ARBITRAIRE DE LEUR PERCEPTION. Avec quelque amertume, après vingt années de service et déjà dans une semi-disgrâce, Colbert s'adresse ainsi au roi en 1681: «À l'égard de la dépense, quoique cela ne me regarde en rien, je supplie seulement V.M. de me permettre de lui dire qu'en guerre et en paix elle n'a jamais consulté ses finances pour résoudre ses dépenses.» Ce respectueux rappel sonne désagréablement aux oreilles d'un MONARQUE REDOUTE dans toute l'Europe et alors au faîte de sa gloire.


Le colbertisme

La réorganisation financière tentée par Colbert n'a de sens que dans le cadre d'une politique économique globale. Comme nombre de ses contemporains, Colbert pense que la quantité de métal précieux en circulation dans le monde est à peu près constante. La richesse et la puissance d'un État se mesurant à la quantité de numéraire possédé, il s'agit donc, par une politique appropriée, d'attirer et de retenir à l'intérieur du royaume le plus de métal précieux possible: cela revient à acheter peu à l'extérieur - à importer peu - et à exporter beaucoup. Le colbertisme n'est ainsi qu'un avatar du mercantilisme, doctrine répandue depuis le XVIe siècle dans nombre de pays d'Europe.
Le développement des manufactures aux productions prestigieuses - comme celle des Gobelins (créée en 1667), qui fabrique des tapisseries de haute lisse, ou la manufacture Van Robais (installée en France en 1665, à la demande de Colbert), qui produit des draps fins - et la VOLONTE DE REGLEMENTER LES ACTIVITES DES CORPORATIONS URBAINES sont à replacer dans cette perspective. L'importance du commerce extérieur explique l'attention accordée au développement de la flotte et des ports; elle justifie la mise en place de compagnies de commerce pour mieux tirer profit des «îles à sucre» (les Antilles) et des «terres à épices», et bénéficier des échanges actifs en Méditerranée ou dans la Baltique. À l'inverse, pour protéger les productions françaises de la concurrence britannique et hollandaise, des TARIFS DOUANIERS PROHIBITIFS sont mis en place en 1664 et 1667. Une véritable «GUERRE D'ARGENT» est ainsi enclenchée. Quand le conflit éclate avec la Hollande, en 1672, les ambitions de Louis XIV rencontrent donc les aspirations de son ministre, fort désireux d'abaisser les Provinces-Unies, qualifiées de «république de marchands de fromages».


Une Europe au ralenti

Le demi-échec de Colbert, illustré après 1675 par la disparition de plusieurs manufactures et la liquidation de certaines compagnies de commerce, n'est pas à imputer entièrement à la politique de magnificence de Louis XIV. La dépression générale qui touche l'Europe, l'indifférence des détenteurs de capitaux envers les manufactures et le grand commerce maritime, la puissance redoutable du commerce anglais et hollandais constituent de puissants freins aux ambitions françaises. Toutefois, l'essor des régions littorales représente une réussite riche de promesses.

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:13

LOUIS XIV ET LA RELIGION


L'Église et l'État

La jeunesse de Louis XIV - qui rit au Tartuffe de Molière, quand les dévots le décrient violemment - donne l'image d'un SOUVERAIN MODEREMENT PIEUX. Dans la force de l'âge, il affichera davantage sa piété. Pourtant, il ne fait pas de doute que très tôt, Louis XIV avait compris l'importance de la gloire chrétienne et de l'obéissance religieuse pour son métier de roi. L'ABSOLUTISME REPOSE CLAIREMENT SUR UNE MONARCHIE DE DROIT DIVIN, fortement théorisée par Bossuet dans sa Politique tirée de l'Écriture sainte. Soucieux de défendre l'unité de foi de son royaume, attentif à préserver son autorité sur l'Église de France, LOUIS XIV N'HESITE PAS A S'OPPOSER A LA PAPAUTE, NI A LUTTER CONTRE JANSENISTES ET PROTESTANTS.


Contre le jansénisme

L'ASSOCIATION ETROITE ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT FAIT DE TOUTE «HERESIE» UNE DISSIDENCE SEDITIEUSE. À son avènement, le roi est déjà très HOSTILE AUX JANSENISTES - ces «calvinistes rebouillis» comme les appelle Mazarin -, dont le loyalisme et «l'esprit de nouveauté» lui paraissent suspects. POUR REDUIRE CES CATHOLIQUES AUSTERES ET PESSIMISTES A L'OBEISSANCE, LE CONSEIL DU ROI EXIGE EN AVRIL 1661 LA SIGNATURE PAR LES PRETRES, LES RELIGIEUX ET LES RELIGIEUSES D'UN FORMULAIRE DESAVOUANT LA DOCTRINE JANSENISTE. L'OPPOSITION A CE FORMULAIRE RENCONTRE UN ECHO MEME AU SEIN DE L'EPISCOPAT, POURTANT TRADITIONNELLEMENT BIEN CONTROLE PAR LA MONARCHIE, QUI A COUTUME D'Y PLACER SES FIDELES. En 1668, la paix de l'Église met provisoirement fin aux controverses publiques, mais NE REGLE RIEN SUR LE FOND.
JUSQU'A L'EXPULSION DES RELIGIEUSES ET A LA DESTRUCTION DU COUVENT EN 1709-1710, PORT-ROYAL-DES-CHAMPS constitue le foyer de rayonnement de la doctrine de l'évêque Jansénius, et surtout du «second jansénisme», inspiré des thèses du père oratorien Quesnel. Inquiet et toujours aussi hostile, LOUIS XIV OBTIENT DU PAPE UNE CONDAMNATION DU JANSENISME (bulle Unigenitus, 1713) qui suscite aussitôt une vive opposition en France. La querelle, qui n'est pas éteinte à la mort du roi, agitera encore les esprits au XVIIIe siècle.


Louis XIV et la papauté

Dans les années 1690, le roi vieillissant pourra escompter de Rome un certain soutien à sa politique religieuse. Mais, auparavant, L'AFFIRMATION DE SON INDEPENDANCE LUI VAUT DE VIFS CONFLITS AVEC LE PAPE. L'AFFAIRE DE LA REGALE, EN 1673, EN EST L'UN DES PLUS SERIEUX: POUR DES RAISONS FISCALES, LE ROI DECIDE D'ETENDRE A L'ENSEMBLE DU ROYAUME SON DROIT, JUSQU'ALORS LIMITE, D'ADMINISTRER LES REVENUS DES DIOCESES EN CAS DE VACANCE DU SIEGE EPISCOPAL. L'INTRANSIGEANCE DU PAPE INNOCENT XI LUI PERMET D'EXPLOITER LE GALLICANISME DU CLERGE DE FRANCE. AVEC LA DECLARATION DITE «DES QUATRE ARTICLES», L'ASSEMBLEE DU CLERGE DE 1682 PROCLAME LA SUPERIORITE DU CONCILE SUR LE PAPE, LA NECESSITE DE DEFENDRE LES «LIBERTES GALLICANES» ET L'INDEPENDANCE ABSOLUE DU ROI ENVERS ROME. Avec la mort d'Innocent XI, en 1689, la fin du conflit peut être envisagée; une réconciliation, souhaitée par Versailles, s'amorce.


La révocation de l'édit de Nantes

LES PROTESTANTS ONT EGALEMENT A SOUFFRIR DE L'AUTORITARISME DE LOUIS LE GRAND. Dans ses Mémoires, le roi affirme vouloir maintenir la tolérance envers les réformés dans les «plus étroites bornes» permises par l'édit de Nantes (1598), revu par celui d'Alès (1629). Malgré le loyalisme des huguenots pendant la Fronde, le protestantisme - minoritaire mais représenté dans tous les milieux, de la haute noblesse à la paysannerie - reste en effet une anomalie aux yeux de la plupart des catholiques, qui croient à l'unité de foi du royaume.
La période 1661-1679 voit L'APPLICATION RESTRICTIVE de l'édit de Nantes. Cependant, la MULTIPLICATION DES TRACASSERIES ET DES VEXATIONS ne ramène au catholicisme que quelques milliers de convertis. De 1679 à octobre 1685, quand est signé l'édit de Fontainebleau - qui révoque celui de Nantes -, LA POLITIQUE DE LOUIS XIV SE DURCIT. En vérité, le roi a besoin D'APPARAITRE comme le champion du catholicisme à l'heure où l'empereur Léopold Ier vient de défaire les Turcs assiégeant Vienne (1683), ce qui lui a procuré un immense prestige en Europe. En outre, depuis la guerre de Hollande, Louis se heurte à la coalition des puissances protestantes (Angleterre, Provinces-Unies), traditionnels soutiens des huguenots français. Enfin, Colbert, partisan de la tolérance, car il connaît le poids des réformés dans l'économie du royaume, meurt en 1683. Il laisse le champ libre au clan Le Tellier-Louvois, adepte de la manière forte. Progressivement vidée de toute substance par les interdits, la «république protestante» succombe aux dragonnades, lancées en 1680 dans le Sud-Ouest, qui provoquent des CENTAINES DE MILLIERS DE CONVERSIONS FORCEES. Presque tout le monde applaudit, sauf Vauban. UN MONARQUE ABSOLU PEUT-IL ETRE LE MAITRE DES CONSCIENCES?


L'exode des protestants

Quoi qu'en disent les thuriféraires du souverain, les effets de ce DESPOTISME RELIGIEUX sont éminemment discutables. La révocation de l'édit de Nantes, en 1685, fait perdre au royaume environ 200 000 réformés: ils partent enrichir l'Europe protestante. Le «refuge huguenot» de Hollande contribue à la diffusion d'une virulente propagande hostile à Louis XIV. En outre, sur le plan diplomatique, la France s'aliène les puissances protestantes, sans être certaine du ralliement des catholiques - compte tenu de sa POLITIQUE EXPANSIONNISTE. La RESISTANCE PASSIVE DES «NOUVEAUX CONVERTIS» et plus encore la révolte des camisards dans les Cévennes (1702-1705), en pleine guerre de la Succession d'Espagne, montrent que le fait protestant est irréductible. Il faudra attendre 1787 pour que revienne la tolérance.

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:13

LOUIS XIV, ROI GUERRIER

«J'AI TROP AIME LA GUERRE», AVOUE LE ROI SUR SON LIT DE MORT. DE 1661 A 1715, ON COMPTE SEULEMENT VINGT-TROIS ANNEES DE PAIX, POUR TRENTE ET UNE ANNEES DE GUERRES. La véritable motivation du roi - au-delà du renforcement des frontières du royaume, de la défense du catholicisme, voire de la lutte contre les ambitions espagnoles - est la volonté d'affirmer et d'accroître la suprématie française en Europe. LOUIS LE GRAND SE CROIT ET SE VEUT LE MONARQUE LE PLUS PUISSANT DE LA TERRE, COMME LE PROCLAME SA DEVISE: Nec pluribus impar (« Non inégal à plusieurs [soleils] »).


Réorganisation des armées

LE ROI A LE GOUT DES ARMES: IL AIME PASSER EN REVUE SES TROUPES, N'HESITE PAS A PARAITRE A LA TETE DE SES ARMEES - comme lors des sièges de la guerre de Dévolution. Il bénéficie du concours de ministres, de chefs militaires et d'ingénieurs brillants, du moins dans la première partie de son règne. Turenne, conseiller écouté jusqu'à sa mort, en 1675, et le Grand Condé, qui disparaît en 1686, sont deux des plus grands hommes de guerre de l'époque. LA REORGANISATION DES TROUPES, sous l'égide de Le Tellier puis de son fils Louvois, DONNE A LOUIS XIV LA PREMIERE ARMEE EUROPEENNE, les moyens militaires de sa volonté de gloire: les effectifs augmentent rapidement, passant de 72 000 hommes en 1667 à plus de 200 000 en 1680; LA DISCIPLINE EST RENFORCEE, L'ENTRETIEN DES SOLDATS AMELIORE (magasins de vivres pour éviter les pillages; construction d'hôpitaux militaires; hôtel des Invalides créé en 1674), L'ARMEMENT MODERNISE (GENERALISATION DU FUSIL ET DE LA BAÏONNETTE, GRENADES); L'ARTILLERIE DEVIENT UN CORPS SPECIALISE. En 1672, Vauban, commissaire général aux fortifications, est mis à la tête du Génie. En quarante ans, il DIRIGE AVEC SUCCES UNE CINQUANTAINE DE SIEGES ET FORTIFIE SUR LE POURTOUR DU ROYAUME PRES DE 300 PLACES. «Ville assiégée par Vauban, ville prise; ville fortifiée par Vauban, ville imprenable», disait-on alors.
Enfin, même s'il n'a guère le pied marin, le roi soutient Colbert et son fils Seignelay dans leurs efforts pour DONNER AU ROYAUME UNE MARINE CAPABLE DE RIVALISER AVEC LES HOLLANDAIS ET LES ANGLAIS. Et, jusque dans les années 1690, au coeur de la guerre de la ligue d'Augsbourg, LES ESCADRES FRANÇAISES A L'OFFENSIVE REMPORTENT D'ECLATANTS SUCCES.


Le temps des victoires

Lorsque Louis XIV monte sur le trône, les traités de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659) viennent de donner à la France, alors alliée à l'Angleterre, à la Suède et aux Provinces-Unies, la suprématie sur des adversaires impériaux et espagnols épuisés: «Tout était calme en tous lieux [...]. La paix était établie avec mes voisins vraisemblablement pour aussi longtemps que je le voudrais moi-même», constate-t-il. DES 1661, LE JEUNE ROI MANIFESTE SON INTENTION DE FAIRE RECONNAITRE A L'EUROPE ENTIERE LA PREEMINENCE ABSOLUE DE LA COURONNE DE FRANCE. En 1661 et 1662, DEUX QUERELLES DE PRESEANCE, L'UNE AVEC L'AMBASSADEUR D'ESPAGNE AU SUJET DE SON RANG DANS UN CORTEGE OFFICIEL FACE A L'AMBASSADEUR DE FRANCE, L'AUTRE A LA COUR DU PAPE, DONNENT LA MESURE DE LA SUPERBE ROYALE. AU-DELA DE CES AFFIRMATIONS SYMBOLIQUES, LA VERITABLE SUPREMATIE VIENDRA DES ARMES.


Des revendications territoriales

La mort, en 1665, de Philippe IV d'Espagne, auquel succède le chétif Charles II, est l'occasion pour Louis XIV de REVENDIQUER UNE PARTIE DE L'HERITAGE ESPAGNOL au nom de la reine de France Marie-Thérèse, fille de Philippe IV et petite-fille, par sa mère, de Henri IV. APRES AVOIR ENVAHI SANS DIFFICULTE LES PAYS-BAS ESPAGNOLS ET MENE UNE BRILLANTE CAMPAGNE, LE ROI OBTIENT AU TRAITE D'AIX-LA-CHAPELLE (1668) ONZE PLACES DU NORD, DONT LILLE, qu'il s'empresse de faire fortifier par Vauban.


La France, arbitre de l'Europe

Mais cette avance française inquiète les Provinces-Unies, alors première puissance économique d'Europe et bientôt considérées comme l'adversaire à abattre. Dès 1667, la GUERRE COMMERCIALE avait éclaté, spécialement tournée contre la Hollande, avec l'adoption d'un tarif douanier frappant lourdement les importations étrangères. APRES QUATRE ANNEES DE PREPARATION DIPLOMATIQUE ET MILITAIRE, LOUIS XIV ATTAQUE PUIS ENVAHIT LES PROVINCES-UNIES, qui résistent opiniâtrement et réussissent à coaliser contre la France l'Empire, l'Espagne et la Lorraine. En 1678-1679, la paix de Nimègue consacre la victoire française sur terre et sur mer: L'ESPAGNE DOIT CEDER LA FRANCHE-COMTE ET PLUSIEURS VILLES DES FLANDRES, DU HAINAUT ET DE L'ARTOIS; le royaume de Louis dispose ainsi désormais d'une frontière continue au nord-est. Dans le même temps, la France consolide son emprise sur l'Alsace, face à l'Empire. Louis XIV, qui défend la Suède contre le Brandebourg, en 1679, apparaît comme l'arbitre de l'Europe. Pourtant, il n'a pas tiré une vengeance éclatante de la Hollande, qui est sortie de la guerre certes épuisée, mais libérée du tarif douanier de 1667.


L'intégration des territoires conquis

Après 1679, le roi poursuit son avantage en exploitant toutes les ambiguïtés des TRAITES PERMETTANT LE RATTACHEMENT A LA FRANCE DE DEPENDANCES DES TERRITOIRES ACQUIS RECEMMENT. CETTE POLITIQUE DE «REUNIONS», ILLUSTREE EN 1681 PAR LA CAPITULATION DE STRASBOURG, JUSQU'ALORS VILLE LIBRE, INQUIETE LES PUISSANCES EUROPEENNES, QUI COMMENCENT A NOUER DES ALLIANCES. La poussée turque sur Vienne détourne un moment l'attention vers les confins orientaux de la chrétienté menacée, mais la victoire du Kahlenberg (1683), acquise sans participation de Louis XIV, illustre la puissance et le prestige retrouvés des Habsbourg. Peu soucieux de prendre la tête d'une sainte ligue contre les Turcs, Louis a risqué l'isolement de son royaume. En 1684 pourtant, avec la trêve de Ratisbonne, l'Espagne et l'Empire reconnaissent à la France la jouissance de ses réunions pour une durée de vingt ans. C'est le point culminant de L'EXPANSION FRANÇAISE, «l'apogée de ce règne», dira Saint-Simon.

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Message par Patmos Sam 21 Fév 2009 - 17:14

LES REVERS DE LA GUERRE


Contre la ligue d'Augsbourg

Quatre ans après Rastibonne, la GUERRE DE LA LIGUE D'AUGSBOURG éclate. Louis XIV avait en effet fait valoir dès 1685 ses revendications sur le Palatinat (la Princesse Palatine, épouse de Monsieur, était la sœur de l'Électeur défunt), fait élire son candidat comme archevêque de Cologne en 1687 et révoqué l'édit de Nantes en 1685: autant de provocations à l'égard des Impériaux, et de maladresses vis-à-vis des puissances protestantes. L'essor du commerce colonial et maritime français suscite en outre, en Angleterre, le mécontentement du monde des affaires et du Parlement, de plus en plus hostile au roi catholique Jacques II Stuart, allié de Louis XIV. Lorsque, A L'AUTOMNE 1688, LES ARMEES FRANÇAISES ENVAHISSENT COLOGNE ET DEVASTENT LE PALATINAT, le Roi-Soleil s'engage dans une partie difficile. Il se trouve face à la ligue d'Augsbourg, laquelle réunit depuis 1686 l'empereur, de nombreux princes d'Empire, les souverains d'Espagne et de Suède, que rejoint en 1688 Guillaume d'Orange, le chef des Provinces-Unies, qui deviendra roi d'Angleterre à l'issue de la «glorieuse révolution» en 1689. L'équilibre des forces fait durer longtemps ce conflit, au cours duquel la France traverse la grave crise démographique de 1693-1694. Pour sauver l'essentiel, Louis XIV, qui n'a pas été véritablement vaincu, rend les «réunions» aux traités de Ryswick (1697), mais conserve Strasbourg et obtient la vallée de la Sarre.


Un Bourbon sur le trône d'Espagne

Quoique épuisée, la France peut amorcer un redressement assez rapide au cours des quelques années de répit qui suivent, et ce dans une conjoncture cependant très médiocre. Mais la mort de Charles II d'Espagne, en 1700, pose une nouvelle fois la question de l'équilibre européen et conduit à la guerre la plus difficile du règne. La santé déclinante de Charles II, roi sans postérité, avait aiguisé les convoitises des diverses puissances sur l'immense Empire espagnol (Espagne, Pays-Bas, Amérique, Milanais, Naples, Sicile...). En 1698, un traité de partage de la succession d'Espagne avait été signé entre la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies, où Louis faisait preuve de modération en envisageant l'octroi au Grand Dauphin de seulement quelques territoires. Mais Charles II ne reconnut pas ces partages et, pour éviter le démembrement de ses possessions, choisit comme unique héritier, en octobre 1700, le second petit-fils de Louis XIV, Philippe, duc d'Anjou, à condition qu'il renonçât au trône de France. Louis XIV devait-il accepter le testament du roi d'Espagne, au risque de déclencher une nouvelle guerre? Les considérations dynastiques, le désir de voir un Bourbon sur le trône espagnol et de mettre fin au vieil encerclement des Habsbourg l'emportèrent.


Coalition contre la France et l'Espagne

L'aspiration à la paix des peuples d'Europe, éprouvés par tant de conflits, retient sans doute l'Angleterre et les Provinces-Unies, qui reconnaissent l'héritier désigné par Charles, Philippe V. Mais LES PROVOCATIONS DE LOUIS XIV CONDUISENT TRES VITE A LA GUERRE GENERALISEE. Au début de l'année 1701, il fait proclamer le maintien des droits de Philippe V à la couronne de France. Plus inquiétant pour les intérêts du bloc anglo-hollandais, alors en pleine compétition impérialiste, la France se fait accorder des privilèges importants dans les colonies espagnoles. AU PRINTEMPS DE 1702, TOUTES LES PUISSANCES EUROPEENNES, GRANDES OU PETITES, REUNIES DANS LA GRANDE ALLIANCE DE LA HAYE, DECLARENT LA GUERRE A LA FRANCE ET A L'ESPAGNE.
Après quelques succès initiaux, FRANÇAIS ET ESPAGNOLS SUBISSENT DE NOMBREUX REVERS. Cette fois, la coalition aligne des chefs militaires de valeur, comme l'Anglais Marlborough ou le prince Eugène de Savoie, face à un Villars dont le talent n'égale pas celui de Turenne ni celui du Grand Condé. Après 1704, la liste des défaites s'allonge; 1708, l'une des plus sombres années, avec la chute de Lille, voit revenir le spectre de l'invasion. LE TERRIBLE HIVER DE 1709 AGGRAVE LA SITUATION D'UN ROYAUME QUE LES IMPOTS ECRASENT ET QUE MENACE LA FAMINE. Décidé à traiter, le roi ne peut cependant accepter les trop lourdes exigences des coalisés: destruction de Dunkerque, perte des villes du Nord, de Strasbourg et de l'Alsace et, surtout, aide militaire de la France pour chasser Philippe V du trône d'Espagne.


L'heure des traités

Désormais arc-boutées sur la ceinture de fer de Vauban, les armées françaises tiennent à peu près le sol national; la victoire de Villaviciosa sur les Anglo-Autrichiens, en 1710, et surtout la lassitude de l'opinion publique anglaise rendent enfin possibles les négociations de paix. Les tergiversations de l'Empire et des Pays-Bas laissent même le temps à la France de remporter la victoire de Denain (1712), grâce à quoi elle obtient des conditions inespérées: Louis XIV signe les traités d'Utrecht (1713) et de Rastatt (1714), aux termes desquels l'Espagne perd ses possessions italiennes (Milanais, Naples, Sicile) et les Pays-Bas, mais Philippe V reste roi. La France doit restituer plusieurs villes flamandes, mais conserve ses frontières de 1697. Elle abandonne Terre-Neuve, la baie d'Hudson, l'Acadie, prélude à la perte totale du Canada (1763). L'Angleterre triomphe; elle obtient maints avantages économiques qui vont lui assurer la primauté coloniale et maritime.
En 1661, la prépondérance française s'imposait à l'Europe; en 1714 est venu le temps de l'équilibre européen entre l'Angleterre, l'Autriche et la France d'un très vieux roi.


Bilan d'un règne contrasté

LA FRANCE DE 1715 SORT TERRITORIALEMENT AGRANDIE DES GUERRES DE LOUIS XIV, MAIS SES FINANCES SONT EXSANGUES. La fin du règne, marquée par les deuils royaux (des descendants du roi, seul subsiste un arrière-petit-fils né en 1710), sombre dans la tristesse. L'Examen de conscience d'un roi (1711), œuvre de l'évêque Fénelon, les rapports des intendants, les mémoires des curés DRESSENT LE TABLEAU D'UN ROYAUME DESOLE ET D'UNE EFFROYABLE MISERE PAYSANNE. Dans les campagnes et dans les ports, des forces préparent pourtant le retour de l'expansion. AU-DELA DE LA VIE DIFFICILE DE 20 MILLIONS DE FRANÇAIS, QUE RESTE-T-IL D'UN SI LONG REGNE?


Le temps des académies

Le siècle de Louis XIV est identifié au rayonnement de la civilisation française, au triomphe du classicisme dans les lettres (Boileau, l'Art poétique, 1674), dans les arts figuratifs et dans l'architecture, même s'il faut rappeler que tous les grands esprits de l'époque ne sont pas français (Locke, Leibniz, Spinoza), et que le baroque trouve à s'épanouir ailleurs, en Autriche ou en Espagne. La politique de grandeur du roi s'est accompagnée d'une POLITIQUE PRESTIGIEUSE DE MECENAT, dans la droite ligne de celle pratiquée par Richelieu et Mazarin: Corneille, Molière, Racine, Lully, les peintres Le Brun et Mignard, Mansart, pour ne citer que ces noms-là, illustrent la dévotion pour le «beau» et l'intensité créatrice de l'époque. Les Académies - de peinture et sculpture, 1655; des inscriptions, 1663; des sciences, 1666; d'architecture, 1671 -, créées à l'imitation de l'Académie française, constituent des foyers d'élaboration des règles classiques et de rayonnement d'un ART OFFICIEL TOUT ENTIER TOURNE VERS LA GLOIRE MONARCHIQUE.


Vers une critique du pouvoir

Le «siècle de Louis XIV» - expression forgée par Voltaire - désigne aussi un modèle politique. QUAND IL MEURT, LE 1ER SEPTEMBRE 1715, LE VIEUX ROI LAISSE A LA FRANCE UNE SOLIDE ARMATURE ADMINISTRATIVE, FORTEMENT CENTRALISEE. Son image de grandeur militaire, dynastique, politique est enviée par de nombreux souverains; pourtant, son mépris des contingences financières et L'AVEUGLEMENT AUQUEL L'ORGUEIL LE CONDUISIT PARFOIS altérèrent cette image vers la fin de sa vie. Dans une sphère aristocratique limitée, l'absolutisme est critiqué. La réaction aristocratique, animée notamment par Fénelon (les Tables de Chaulnes, 1711), fera de la Régence une monarchie contrôlée par les états généraux et les corps. À la fin du règne également, le dirigisme de Colbert n'est plus épargné ni par les négociants ni par les partisans du libéralisme (Boisguilbert), et Vauban, disgracié, pointe durement les INEGALITES DU SYSTEME FISCAL (Projet d'une dîme royale, 1707). Les temps de l'obéissance absolue ne sont pas totalement révolus, mais la persistance des tensions religieuses, l'essor de la curiosité scientifique, la vulgarisation du rationalisme cartésien (Fontenelle, Pierre Bayle) nourrissent la montée d'un esprit critique promis à un bel avenir.


Le classicisme français

Le siècle de Louis XIV est marqué par la prédominance du classicisme, que la volonté royale impose dans tous les domaines. Pour la réalisation de la colonnade du Louvre, le Roi-Soleil préférera au projet baroque - pourtant relativement assagi - du Bernin la rigueur d'un Claude Perrault. Versailles, dont les travaux se poursuivront pendant presque tout le règne (puis au-delà), sera regardé comme un modèle à la fois de grandeur et de «bon goût», imité à travers toute l'Europe.
Après la disgrâce de Fouquet, «ses» artistes, qui ont travaillé à Vaux-le-Vicomte, mais aussi au château de Saint-Mandé (détruit depuis) - Le Vau, Le Brun, Le Nôtre, mais aussi le sculpteur Puget -, oeuvreront pour la plus grande gloire du roi; Molière sera chargé des divertissements royaux (seul La Fontaine, fidèle au surintendant, sera tenu à l'écart de la faveur royale, même si, auteur classique par excellence, il contribue largement à la défense d'une esthétique voulue par le roi). Mécène complet, Fouquet avait sa propre manufacture de tapisserie, dirigée par Le Brun, à Maincy: Louis XIV saisit tant les oeuvres que les artisans et confie à Le Brun l'organisation de la manufacture royale des Gobelins, qui produira, outre des tapisseries, des meubles et des pièces d'orfèvrerie, et contribuera à orienter le style des arts décoratifs en général.
Les arts sont par ailleurs soumis aux normes établies par l'Académie royale de peinture et de sculpture, voulue par Mazarin à l'exemple de l'Académie française, qui, elle, régit les lettres, depuis sa création par Richelieu en 1634.


Les salons

Les salons, à l'imitation de celui de la marquise de Rambouillet, se développent considérablement: on aime à s'y rencontrer entre gens de goût, à discuter les arguments des uns et des autres; on y commente aussi les revues et les journaux - le Journal des savants, la Gazette ou le Mercure -, les pièces de théâtre qui se jouent à l'hôtel de Bourgogne ou au Palais-Royal; on s'y entretient de la nouvelle troupe de la Comédie-Française, fondée aux environs de 1680 par la fusion des diverses compagnies. Et, bien entendu, on y parle aussi de littérature, dont l'idéal classique trouve sa plus grandiose expression sous Louis XIV. Boileau en formule les règles: il faut choisir ses modèles dans l'Antiquité, atteindre à l'universel en s'appuyant sur la raison, contenir les passions brutales par un parfait contrôle de soi. Molière, qui bénéficie de la protection royale, donne ses lettres de noblesse à la comédie, tandis que, dans le domaine de la tragédie, Racine détrône Corneille, et que Mme de Sévigné, Bossuet, La Rochefoucauld, Mme de La Fayette donnent aux lettres françaises des pages parmi les plus brillantes. Vers la fin du règne, La Bruyère et Fénelon, par leur liberté de ton, par leurs attaques contre l'absolutisme, ouvrent une ère nouvelle.
Le roi pensionne largement écrivains et artistes, mais à la condition qu'ils contribuent à sa gloire. Il n'hésite pas à distribuer des pensions aux étrangers, qu'il cherche à attirer en France, où séjourne, par exemple, le physicien hollandais Huygens de 1665 à 1680. La pensée scientifique s'incarne alors dans Descartes, qui vécut avant le règne personnel de Louis XIV mais dont l'influence sera grande, et dans Pascal, DEUX SAVANTS QUI SE HEURTERENT TOUTEFOIS A L'ABSOLUTISME EN RAISON DE LEUR LIBERTE DE PENSEE.

La cour fait grand usage de musique, tant pour la chapelle que pour les divertissements royaux; elle est illustrée par Jean-Baptiste Lully - qui, outre sa collaboration, parfois orageuse, avec Molière pour des comédies-ballets, sera le créateur de l'opéra en France - par François Couperin et par Michel Delalande.

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Message par LEROY Sam 21 Fév 2009 - 20:12

Merci PATMOS pour cet exposé complet !

Il aurait fallut créer un fil pour cela... J'y reviendrai sur cette longue lecture !

Il est certain que s'il avait prié de temps en temps le ROSAIRE, il aurait bénéficié de quelques aides !

Anne d'Autriche s'est rendu aussi en pélérinage à la FONTAINE de KERIEN en BRETAGNE (22) pour implorer la VIERGE... (seul lieu d'apparition reconnu par l'Eglise en Bretagne !)
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Message par Castel Sam 21 Fév 2009 - 20:43

Patmos a écrit:Afin de rétablir un peu de justice historique, voici, dans les posts suivants, une description de qui fut Louis XIV, et de ce que fut son règne.

Comme j'ai eu l'occasion de le dire, Patmos et son double Isabella parlent à propos de Louis XIV, de ce qu'ils ne connaissent pas. Asséner des contre-vérités en recopiant une encyclopédie ne suffit pas pour passer pour un historien.
Ce qui a été dit au sujet de la consécration de la France au Sacré Coeur est plus utile pour comprendre le personnage et suffisant sur cette question.
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Message par Père Jean Sam 21 Fév 2009 - 22:14

Tout ce tableau correspond à l'histoire officielle post-révolutionnaire que l'on enseigne dans nos écoles, en particulier sur l'origine des guerres.
Peut-être faudrait-il la repenser comme l'on fait plusieurs historiens modernes. Ce n'est certes pas mon rôle. Panetier qui possède une maîtrise d'histoire ne pourrait-il pas nous éclairer?

Quelques remarques seulement:
Oui, il est certain que Louis XIV s'appuiera sur une bourgeoisie plus facilement maléable (Saint-Simon l'appellera un règne de "vile bourgeoisie") et voulut s'assujettir la noblesse à la cour de Versailles, puissant instrument de travail (pratiquement était frappé de disgrâce qui n'y venait jamais).
Il fallut attendre l'influence de Mme de Maintenon (épousé morganatiquement en 1684), l'exemple du roi Stuart en exil à Fontainebleau, pour que Louis XIV retourne sur une meilleure voie.
Et on peut penser que s'il avait écouté les demandes du Sacré Coeur, sa fin aurait été bien différente de celle qu'il a eu car de l'aveu même de ses adversaires, Louis XIV fut grand parce qu'il sur faire "son métier de roi" (Saint-Simon)
En note: Dire que l'art officiel qui caractérisa le "grand siècle" était tout entier tourné vers la gloire monarchique semble exagéré lorsque l'on pense à ce catholicisme dont nous rêvons aujourd'hui et qui caractérisait les grands auteurs classiques, héritiers certes du royaume de Louis XIII dont il serait intéressant d'avoir un aperçu
Enfin pensons aussi que le catholicisme imprégnait toute la France et aucune loi n'était prise volontairement contraire à la morale chrétienne...

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Message par P4572 Dim 22 Fév 2009 - 0:01

Non père, ce n'est pas moi qui détient une maîtrise d'histoire, moi c'est plutôt la maîtrise panaire !

Je pense qu'il s'agit de Patmos.

Je crois qu'effectivement, c'est sans complexe , sur un forum Catho qu'il faut relire l'histoire avec un éclairage Chrétien.

Il y a d'ailleurs une rubrique prévue pour cela.

La franc maçonnerie s'étant appropriée notre culture a arrangé les récits à sa guise de manière fallacieuse.

Pour ma part, je m'intéresse surtout à la période révolutionnaire afin de comprendre l'origine de toutes les dérives d'aujourd'hui.

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Message par MYMYSTIC Dim 22 Fév 2009 - 0:58

La maîtrise d'histoire c'était Castel je crois (page 4) study
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Message par LEROY Dim 22 Fév 2009 - 7:11

L'intervention de 2 cardinaux (RICHELIEU et MAZARIN) dans les affaires de l'Etat !

Etait-ce bien leur place ?
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Message par Père Jean Dim 22 Fév 2009 - 8:58

Oui, c'est Castel qui a une maîtrise d'histoire; excusez-moi, il était tard…

Deux points que je pense utile de rappeler:
1 Il semble qu'il y ait vraiment un lien entre la triste fin du roi et la non-consécration au Sacré-Cœur, racine de nos maux.
2 On préfère quand même l'action d'un Mazarin et d'un Richelieu à celle de l'évêque Cochon condamnant Ste Jeanne d'Arc.
L'histoire de France est intimement mêlé à celle de l’Eglise. (Cf le testament de St Rémi)

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Message par jean-louis Dim 22 Fév 2009 - 9:46

Sur la Révolution Française, il faut recommander Hyppolite Taine : "Les Origines de la France contemporaine" en 10 tomes.

On en sort définitivement dégoûté de tout esprit révolutionnaire.

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Louis XIV, la révolution francaise, etc... - Page 2 Empty Re: Louis XIV, la révolution francaise, etc...

Message par Patmos Dim 22 Fév 2009 - 12:07

Bien entendu, devant l'évidence historique que Louis XIV fut bien un dictateur (et mauvais catholique, en prime), les négationnistes nient de plus belle.

Quant à la Révolution de 1789 (et toute autre révolution d'ailleurs), la prise d'opinion de certains sur ce forum est basique et idiote : puisque la Révolution a supprimé le clergé du pouvoir, la Révolution est mauvaise. Puisque la Révolution a fait couler du sang, la Révolution est mauvaise.

La réalité est bien différente : tout d'abord, si révolution il y a, c'est que le peuple est opprimé jusqu'au dernier point. Ensuite, face à l'oppression et la répression d'un système mauvais, je ne vois pas d'autre alternative que la résistance et lutte des consciences... et des corps.

On ne fait hélas pas d'omelette sans casser d'oeufs, et pas de révolution sans chasser les tyrans... ou les tuer, lorsqu'ils se cramponnent à leurs positions.

Le clergé, accro au pouvoir à l'époque (cf. Mazarinn, Richelieu) et ce depuis le Moyen-Age, fut pris à partie de façon logique par les révolutionnaires. Notons aussi que si vous dénoncez le sang versé lors de la Révolution, il faut alors être juste, et dénoncer aussi les horribles crimes commis par l'Eglise et ses sbires lors de l'Inquisition, lors des conquêtes en Amérique et lors du colonialisme. Combien de gens furent massacrés de façon ignoble pour imposer de façon totalitaire la suprématie non de Jésus et de Dieu, mais du pape ? Mais là, encore une fois, certaines personnes de mauvaise foi sur ce forum refuseront de regarder la vérité en face. Il est bien plus facile de se voiler la face, et de jouer la politique de l'autruche.

La Révolution vous a amené des droits et des libertés. C'est incontestable, indéniable, et c'est documenté jusque dans vos textes de loi. Sans cette révolution, les droits et libertés qui ont subsisté jusqu'à aujourd'hui (mais qui sont hélas en train de disparaître sous l'action nausébonde des élites mondialistes) et qui vous ont été attribués, n'auraient jamais existé. Il est certain qu'il y a eu une corruption de ces droits, et que celle-ci s'est déroulée dès le 19e siècle, avec l'émergence des sociétés secrètes et surtout des Illuminati, qui ont donné à nos honteux dirigeants l'idée du nouvel ordre mondial et de l'esclavage, de l'expoitation et de la dépopulation criminelle.

Mais cette révolution a amené beaucoup de bonnes choses aussi, ne l'oubliez pas.

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Message par territoire en héritage Dim 22 Fév 2009 - 12:21

La Révolution française est oeuvre de Satan, accomplie par la franc-maçonnerie.

Serait-il possible de cesser de vilipender aussi stupidement la royauté française et revenir plutôt au sujet ? Merci d'avance.

PS Cher Père Jean, l'évêque s'appelle Cauchon et non Cochon, malgré il est vrai, la chose affreuse qu'il a commise ...
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Message par LEROY Dim 22 Fév 2009 - 12:59

Et pour lui, son action ne se plaçait qu'autour d'un procès... Celui dit d'une "sorcière"...

Chacun sa place... Un cardinal n'a rien à faire dans les affaires d'un état... : un PAPE, un ROI !
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Message par Mariam Dim 22 Fév 2009 - 18:34

C'est quoi cette perte de temps, d'énergie et de paix ???!!!

On est pas là pour juger nos ayeux, mais pour prier et agir de sorte que la Volonté de Dieu s'accomplisse. Nous sommes présents afin de contribuer à ce que l'Ere de Paix et le Royaume de Dieu s'instaurent, afin que la Civilisation de l'Amour naisse et grandisse jusqu'à réduire à néant - par l'amour et la miséricorde seuls ! - cette société de Mort, ce monde nombrilique, orgueilleux et haineux. Et si cela doit passer par la restauration du royaume de France par le sacre du roi élu par le Coeur de Dieu, et bien cela se fera ! N'en déplaise à ceux que cela dérange... C'est Dieu et non satan qui vaincra !

Je suis exaspérée de constater que les dialogues sont stériles et diviseurs ! Quel orgueil de chercher toujours à juger son prochain et quand bien même l'on a des preuves sous les yeux ! La Vérité, il n'y a que Dieu SEUL qui la connaisse et qui soit à même de juger ! Il n'y a que Dieu SEUL qui connaisse les tenants et les aboutissants de chaque évènements qui ont eu lieu depuis que le monde existe ! Il n'y a que Dieu SEUL qui puisse connaître les circonstances atténuantes ou non de chaque cas abordé ! C'est avoir de l'humilité que de l'accepter et reconnaître notre impuissance à juger l'autre !

Si nous sommes incapables d'agir pour le Bien, alors au moins prions...
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Message par jean-louis Dim 22 Fév 2009 - 21:04

SUR LA MECHANCETE REVOLUTIONNAIRE



C'est avec une profonde satisfaction et un sentiment de grande reconnaissance vis-à-vis de l'auteur, Renaud Escande, que nous avons pu saluer, il y a déjà un an, la parution du Livre noir de la Révolution. En attendant de le consulter pour qui cela intéresse, je vous propose telle bonne feuille sur la « méchanceté révolutionnaire » – propre à nous faire réfléchir sur le sens du mot « méchanceté » et sur le sens du mot "révolution".

Celle-ci est de la main du grand historien ostracisé dans le monde des frères pour cause de tiédeur révolutionnaire : Hippolyte Taine. Je vous en souhaite bonne lecture. Le texte est tiré de l’édition de 1907 des Origines de la France contemporaine (tome VII, pages 352 à 356).

§§§


« Quand on a bu longtemps d'une boisson nauséabonde et forte, écrit Taine, non seulement le palais s'y habitue, mais parfois il y prend goût ; bientôt il la veut plus forte ; à la fin, il l'avale pure, toute crue, sans aucun mélange pour en adoucir l'âcreté, sans aucun assaisonnement pour en déguiser l'horreur.

« -- Tel est, pour certaines imaginations, le spectacle du sang humain ; après s'y être accoutumées, elles s'y complaisent. Lequinio, Laignelot et Lebon font dîner le bourreau à leur table ; Monestier, avec ses coupe-jarrets, va lui-même chercher les prévenus dans les cachots, les accompagne au tribunal, les accable d'invectives s'ils veulent se défendre, et, après les avoir fait condamner, assiste en costume à leur supplice. Fouché, lorgnette en main, regarde de sa fenêtre une boucherie de deux cent dix Lyonnais. Collot, La Porte , du Fouché font ripaille, en grande compagnie, les jours de fusillade, et, au bruit de la décharge, se lèvent, avec des cris d'allégresse, en agitant leurs chapeaux.

« -- Sur la place d'Arras, M. de Vielfort, déjà lié et couché sur la planche, attendait la chute du couperet. Lebon parait au balcon du théâtre, fait signe au bourreau d'arrêter, ouvre le journal, lit et commente à haute voix, pendant plus de dix minutes, les succès récents des armées françaises ; puis, se tournant vers le condamné : « Va, scélérat, apprendre à tes pareils les nouvelles de nos victoires. »

« -- À Feurs, où les fusillades se font chez M. du Rosier, dans la grande allée du parc, la fille de la maison, une toute jeune femme, vient en pleurant demander à Javogues la grâce de son mari. « Oui, ma petite, répond Javogues, demain tu l'auras chez toi. » En effet, le lendemain, le mari est fusillé, enterré dans l'allée.

« -- Manifestement, le métier a fini par leur agréer ; comme leurs prédécesseurs de septembre, ils s'enivrent de leurs meurtres ; autour d'eux, on parle en termes gais « du théâtre rouge, du rasoir national » ; on dit d'un aristocrate qu'il va « mettre la tête à la fenêtre nationale, qu'il a passé la tête à la chatière ». Eux-mêmes ils ont le style les plaisanteries de l'emploi. « Demain, à sept heure, écrit Hugues, dressez la sainte guillotine. »

« -- « La demoiselle guillotine, écrit Le Carlier, va ici toujours son train. »

«-- « MM. les parents et amis d'émigrés et de prêtres réfractaires, écrit Lebon, accaparent la guillotine... Avant-hier, la soeur du ci-devant comte de Béthune a éternué dans le sac.. »

« -- Carrier avoue hautement « le plaisir qu'il goûte » à voir exécuter des prêtres : « Jamais je n'ai tant ri que lorsque « je leur voyais faire leur grimaces en mourant. » C'est ici la suprême perversion de la nature humaine, celle d'un Domitien qui, sur le visage de ses condamnés, suit l'effet du supplice.

« -- Et cette joie de contempler les angoisses de la mort sanglante, Carrier se la donne sur des enfants. Malgré les remontrances du tribunal révolutionnaire et les instances du président Phélippes-Tronjolly, il signe, le 29 frimaire an II, l'ordre exprès de guillotiner sans jugement vingt-sept personnes, dont sept femmes, parmi elles quatre soeurs, mesdemoiselles de la Métayrie, l'une de vingt-huit ans, l'autre de vingt-sept, la troisième de vingt- six, la dernière de dix-sept. Deux jours auparavant, malgré les remontrances du même tribunal et les instances du même président, il a signé l'ordre exprès de guillotiner vingt-quatre artisans et laboureurs, parmi eux deux garçons de quatorze et deux autres de treize ans ; il s'est fait conduire « en fiacre » sur la place de l'exécution, et il en a suivi le détail ; il a pu entendre l'un des enfants de treize ans, déjà lié sur la planche, mais trop petit et n'ayant sous le couperet que le sommet de la tête, dire à l'exécuteur : « Me feras-tu beaucoup de mal ? ». On devine sur quoi le triangle d'acier est tombé.

« -- Carrier a vu cela de ses yeux, et tandis que l'exécuteur, ayant horreur de lui-même, meurt d'apoplexie, un peu après, de ce qu'il a fait, Carrier, installant un autre bourreau, recommence et continue. » »

§§§


Vous constaterez que ces coupeurs de tête là n'ont rien à envier aux nazis et que même, d'un certain point de vue, leur sadisme témoigne d'un plus de méchanceté, -- méchanceté que l'on ne trouve pas par exemple chez Eichman comme l'a montré Ana Arendt. On ne peut certes pas parler ici de « banalité dans le mal » !!

Il est flagrant ici que le fond de méchanceté que recèle la Révolution française est proprement sadique. D'ailleurs Sade a été un jacobin actif et convaincu et la folie de son pamphlet : « Français, encore un effort pour devenir Républicains ! » -- pamphlet qu'il a placé au cœur de sa Philosophie dans le Boudoir --, en est la démonstration, en même temps que la théorisation, la plus éclatante.

Donc, nous autres Français, nous avons en nous ce trait constitutif de méchanceté (de folie furieuse) refoulée qu'il faudra bien que nous reconnaissions un jour. Nous faisons beaucoup de tapage en montrant du doigt la férocité de l’autre, en particulier celle du nazi, mais nous sommes pratiquement incapables de voir cette même férocité habiter en nous même. C'est évidemment à la faveur de publications comme Le Livre noir de la Révolution que nous pouvons commencer à y voir plus clair là-dessus.

« Quel est le problème dans ce monde ? » demandait un journaliste à Mère Theresa. Et Mère Theresa de répondre : « Vous et moi ».

amicalement

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Message par Père Jean Dim 22 Fév 2009 - 23:26

Merci à Territoire en héritage pour sa correction sur l'évêque Cauchon ( et non cochon comme j'avais écrit rapidement) à qui Sainte Jeanne d'Arc adressa le fameux appel avant de mourir : " Evêque, je meurs de par vous ! …. J'en appelle de vous devant Dieu !"

Bravo à Jean-Louis pour cette citation lumineuse:
« Quel est le problème dans ce monde ? » demandait un journaliste à Mère Theresa. Et Mère Theresa de répondre : « Vous et moi ».
mais aussi pour avoir rappelé ce très beau livre du P. Renaud Escandre, o.p. aux éditions du Cerf, Le Livre Noir de la Révolution Française dont il me semble bon de rappeler deux points importants, (sans doute il y en a d'autres mais nous ne pouvons tous les donner): la réalité dramatique unique de la RF dans l'histoire du christianisme et l'exemple déplorable qu'elle inspira.

1 L'histoire religieuse de la France pendant la Révolution est l'un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire du christianisme. Une grande persécution sévit alors contre la religion.
Elle fut inattendue, surprenante et d'une extrême cruauté.
Elle fut inattendue. Quatorse siècles s'étaient écoulés depuis la dernière persécution du paganisme, celle de Dioclétien. Depuis ce temps il arrivait que des chrétiens fussent persécutés, mais nul n'aurait songé à persécuter le christianisme. La persécution exercée par la RF est la première en date en Occident depuis l'édit de Constantin.
Cette persécution fut surprenante. N'advenait-elle pas au siècle qui avait exalté la tolérance.
Elle fut d'une extrême cruauté. Elle fit périr 8000 prêtres, religieux et religieuses, et plusieurs milliers de laïcs mis à mort en haine de la foi. L'accusation de férocité lui fut porté un jour par l'une de ses victimes. C'était au Puy-en-Velay en 1794. Suspectée d'avoir reçu chez elle son fils, prêtre réfractaire, Mme Beauzac, âgée de soixante ans, venait d'être condamnée à mort. Au moment de monter à la guillotine, elle se tourna vers les juges, et les apostropha ainsi : "une chienne peut nourrir ses petits, et une mère ne pourra nourrir son enfant. Voua êtes plus féroces que des tigres." (pages 213-4)

2. "Tout au long du XIX siècle, la pensée des révolutionnaires européens, et en particulier des révolutionnaires russes - marxistes, socialistes révolutionnaires ou anarchistes - a été dominée par les aspirations de la révolution de 1789", et l'auteur de l'article démontre la parfaite continuité entre la révolution française et la révolution d'octobre 1917 en Russie qui a tenue en esclavage le peuple russe pendant plus de soixante-dix ans. (pages 395 et suiv.)


Que la Vierge, Reine de la Paix, nous protège!

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Message par LEROY Lun 23 Fév 2009 - 0:53

Et je pense que chacun de nous aura dans ses ancêtres un ou plusieurs personnages qui auront trempé leurs mains dans le sang humain aussi loin que l'on puisse remonter...

Au moment où l'Homme semble avancer dans la civilisation, on se dit qu'enfin il est prêt à maîtriser ses instincts, hélas la bête qui est en lui réapparait ! Tout de même, la REVOLUTION FRANCAISE dans sa cruauté dans tous les sens du terme reste intolérable !

La révolte contre trop de frustrations est un droit, mais l'acharnement aveugle reste un crime grave contre DIEU !
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Message par Dieu est Amour Lun 23 Fév 2009 - 11:12

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Message par jean-louis Lun 23 Fév 2009 - 12:03

Le père Jean écrit :

"Tout au long du XIX siècle, la pensée des révolutionnaires européens, et en particulier des révolutionnaires russes - marxistes, socialistes révolutionnaires ou anarchistes - a été dominée par les aspirations de la révolution de 1789", et l'auteur de l'article démontre la parfaite continuité entre la révolution française et la révolution d'octobre 1917 en Russie qui a tenue en esclavage le peuple russe pendant plus de soixante-dix ans. (pages 395 et suiv.)

Ce thème de la continuité entre 1789 et 1917 a été introduit par notre grand historien François Furet, dont l'approche historique de la Révolution a dominé les recherches de la deuxième moitié du XXe siècle. Bien entendu, aujourd'hui, le monde des frères ne le lui pardonne pas. D'autant plus que François Furet était communiste au départ, c'est-à-dire faisait partie du PCF, et que son souci de la vérité l'a porté à cette conclusion.

Mais il y a un autre thème important introduit par François Furet, c'est le thème de la continuité entre 1789 et 1793, c'est-à-dire entre la révolution proprement dite et l'époque de la terreur. Or, cette continuité apparaît évidemment aussi en URSS, en Chine, etc....

Ce qui veut dire que quand vous commencez la révolution, vous êtes naturellement entraîné (c'est le mouvement même du choix de la violence) vers une horreur toujours pire.

Bien amicalement

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Message par Dieu est Amour Mar 24 Fév 2009 - 17:25

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Message par Cl Mar 24 Fév 2009 - 20:03

Le père de la Rue, de la Compagnie de Jésusa rapporté lui-même ce trait. Admis un jour à l'audience du roi Louis le quatorzième, il le trouva récitant son Chapelet (formé de gros grains). Le Père, témoignant sa surprise accompagnée de sentiments respectueux d'édification : Ne soyez pas tant surpris, reprit le roi, je me fais gloire de dire mon Chapelet ; c'est une pratique que je tiens de la reine ma mère, et je serais fâché de manquer un seul jour sans m'en acquitter.C' était un trés grand Roi.Il était le Roi des Rois sur la terre.

Louis XIV aima de tout tems si fort les cérémonies de l’Église qu’il était charmé de les voir régulièrement observées dans sa chapelle aux jours des grandes fêtes de l’année. On le voyait prier Dieu de tout son cœur et se réjouir quand les officiers de l’autel s’acquittaient parfaitement bien de leurs fonctions avec autant de régularité que de modestie. Il les examinait même avec grand soin, et d’abord qu’il s’apercevait dans quelqu’uns de leur dissipation, de leur indifférence dans leurs saintes actions ou de leur peu d’assurance dans les cérémonies, il s’en plaignait aussitôt à leur supérieur et lui ordonnait d’en mettre d’autres à leur place, sans même avoir aucun égard à leur ancienneté, ne voulant pas souffrir à l’autel des officiers qui scandalisassent par leur peu de recueillement, par leurs manières cavalières et par leur voix désagréable à entendre ou trop faible pour pouvoir être entendue partout dans sa chapelle. Sa Majesté ordonna même à ce sujet que l’ancien chapelain de la Chapelle de Musique, chargé dans certains jours de festes pendant le cours de l’année de chanter les grandes messes et d’officier en surplis et étolle aux vespres qui se chanteroient dans la tribune de la Musique, deuevoit avoir une belle basse-contre, ou du moins une belle basse-taille, ainsi que le diacre et le sous-diacre qui seroient nommez pour servir sous lui aux festes ordinaires qui sont chaumées à la cour ou aux grandes auxquelles Nos Seigneurs les prélats sont priés d’officier, soit aux premières vespres, soit à la grande messe du jour, soit enfin aux secondes vespres, qui ne se chantent qu’après le sermon. Les hautes-contres ni les tailles ne lui plaisoient pas à l’autel, quelques belles qu’elles fussent. Il aimoit à entendre chanter à des ecclésiastiques la Préface et le Pater,
l’évangile et l’épistre, qui se fissent entendre aisément de tous costés et qui n’eussent rien dans la voix qui pût déplaire.


Il faut souligner encore le scrupule mis par Louis XIV à accomplir les jubilés, chaque fois qu’ils étaient promulgués par le souverain pontife. Au risque de déplacer son « bon jour », comme ce fut le cas en 1701, où la communion de la Pentecôte fut remise à la fête de la Trinité, le roi faisait ses stations à Notre-Dame et aux Récollets de Versailles, ou même à Notre-Dame de Paris. Ce n’est pas seulement à l’occasion d’un jubilé ou d’une circonstance quelque peu exceptionnelle que Louis XIV cherchait à donner l’exemple, mais, semble-t-il, en chacune des manifestations publiques de sa dévotion. Les hôtes étrangers de la cour furent notamment sensibles à cette qualité de Louis XIV : à deux reprises au cours de l’année 1698 par exemple, le nonce Delfino parle dans ses dépêches de l’assistance du roi à la messe, aux vêpres et au sermon « avec une dévotion exemplaire », « le tout avec une piété exemplaire » .On ne manque pas non plus de noter le temps passé à la chapelle, surtout pour les grandes fêtes. L’exemple enfin se prêchait, et régulièrement le roi exhortait son entourage à faire ses Pâques, comme Dangeau le note pour le lundi de Pâques 3 avril 1684 :

Le roi, à son lever, parla fort sur les courtisans qui ne faisaient point leurs Pâques et dit qu’il estimait fort ceux qui les faisaient bien et qu’il les exhortait tous à y songer bien sérieusement, ajoutant même qu’il leur en saurait bon gré.



PS : Le grand LOUIS XIV ne réçitait pas un simple chapelet mais un rosaire entier tous les jours!

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Message par Cl Mar 24 Fév 2009 - 20:06

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LOUIS XIV LE ROI PIEUX.

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Message par Cl Mar 24 Fév 2009 - 20:21


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Message par LEROY Mar 24 Fév 2009 - 20:35

D'accord, il disait son rosaire tous les jours, il allait à sa messe journalière... C'était un homme très pieux... Mais, lui arrivait-il de réfléchir sur sa conduite ?

Le jeune roi commença à courtiser Olympe soeur ainée de Marie Mancini et nièce de MAZARIN), la perle des précieuses, à partir de 1654. Pour elle, il organisa beaucoup de fêtes où il la menait toujours danser, et les courtisans assurent que les plaisirs n'étaient faits que pour elle.

D’aucuns s’imaginèrent un peu vite que le jeune Louis XIV espérait l’épouser, mais c’était compter sans Anne d'Autriche, sa mère, qui l’en eût défendu. Il fut alors décidé, par le cardinal Mazarin, qu’Olympe épouserait Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, comte de Soissons, en février 1657. Le roi ne s’en offusqua pas, pas plus que le comte de Soissons qui fut dépité de voir Louis XIV se détourner d’Olympe ! Celle-ci lui donna huit enfants, dont l'un est Eugène de Savoie-Carignan, dit le Prince Eugène.

L’aîné, Louis-Thomas, est supposé être fils naturel du roi, car il naquit en août 1657, soit six mois après le mariage d’Olympe et d’Eugène-Maurice.

Olympe fut très jalouse de la passion du roi pour sa sœur Marie. Elle ne partagea pas sa disgrâce après le mariage du roi avec l’infante d’Espagne, et demeura à la cour avec mari et enfants, en ayant conservé l’estime du roi.

La comtesse se lia alors d’amitié avec la belle-sœur de ce dernier, Henriette d'Angleterre, dite Madame.

Louis XIV et Henriette, soupçonnés amants, faisaient de longues promenades dans les bois pendant la nuit, en compagnie d’Olympe, ce qui fit jaser la cour et surtout la reine Marie-Thérèse d'Espagne. Certains affirment qu’Olympe, avide d’intrigues, est à l’origine de la faveur de Louise de La Vallière, pour faire paravent aux amours coupables du roi et de Madame.

Mais le stratagème se retourna contre elles, car Louis tomba amoureux de Louise et se détourna de sa belle-sœur, qui s’employa, avec la complicité d’Olympe, à détrôner Louise de La Vallière. La comtesse de Soissons révéla à la reine l’adultère de Louis XIV et de Louise, mais Marie-Thérèse fut impuissante contre son époux.

Olympe se fit alors oublier, jusqu’à la célèbre affaire des poisons en 1679. Elle fut alors accusée d’avoir fréquenté la Voisin et autres devineresses et était dite profonde en crimes et docteur en poisons.

La comtesse aurait résolu d’empoisonner Louise de La Vallière, bien qu’elle fût entrée au Carmel depuis plusieurs années, craignant que le roi la fasse revenir à la cour. Elle alla jusqu’à menacer Louis XIV que s’il ne revenait pas à elle, il s’en repentirait. Olympe fut également soupçonnée d’avoir empoisonné son mari, pourtant complaisant, ainsi que Marie Louise d'Orléans, fille d’Henriette d'Angleterre et nièce de Louis XIV.

Le 23 janvier 1680, elle fut priée de quitter la cour sur-le-champ. Bien qu’elle clamât son innocence, Olympe fut définitivement compromise, comme beaucoup de dames de la cour.

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Louis XIV, la révolution francaise, etc... - Page 2 Empty LA NAISSANCE MIRACULEUSE DE LOUIS XIV

Message par Cl Mer 25 Fév 2009 - 12:28

La naissance miraculeuse de Louis XIV « Dieudonné »


Mariés très jeunes en 1615, Louis XIII et Anne d'Autriche, les années passantes, n'avaient toujours pas d'enfants; la question commença à être préoccupante, ne serait-ce que d'un point de vue politique. La Reine priait beaucoup à cette intention. Hélas, en 1630 encore, elle avait eu une grossesse qui n'avait pas plus abouti que les autres. On eût dit qu'il faudrait un miracle. Et le miracle eut lieu, après 22 ans de mariage, par l'intercession de Notre-Dame de Grâces.

Le 27 octobre 1637, tandis qu'il était en prière avec ses confrères dans le choeur, le Frère Fiacre, eut une soudaine révélation intérieure : la Reine devait demander publiquement qu'on fît en son nom trois neuvaines de prières à la sainte Vierge, et un fils lui serait donné: la première neuvaine à Notre-Dame de Grâces en Provence, la seconde à Notre-Dame de Paris, la cathédrale, et la troisième à Notre-dame des Victoires, l'église de son couvent. Deux ans auparavant, encore jeune novice, Frère Fiacre avait reçu la même inspiration, mais avec moins de force et d'urgence. Une nouvelle fois, néanmoins, ses supérieurs restèrent sceptiques et lui interdirent d'en parler. Ou alors, il faudrait amener une preuve...
Six jours plus tard, le 3 novembre vers les 2 heures du matin, le pieux Frère dans sa cellule est tiré de sa prière par des cris d'enfant. Étonnement et frayeur : il se trouve en face de la Vierge Marie, qui lui montre sur ses bras un enfant vagissant : "N'ayez pas peur, dit-elle, je suis la Mère de Dieu, et l'enfant que vous voyez est le Dauphin que Dieu veut donner à la France." Et la vision disparaît puis se manifeste à nouveau un court moment mais sans plus dire un mot.

Enfin, deux heures plus tard, Marie se fit voir encore, mais seule, et dit : "Ne doutez plus mon enfant de ce que vous avez déclaré à votre confesseur. Pour marquer que je veux qu'on avertisse la Reine de faire trois neuvaines en mon honneur, voilà la même image qui est à Notre-Dame de Grâces, en Provence, et la façon de l'église." Et Frère Fiacre vit avec précision le tableau ainsi que le choeur où il se trouvait, comme aujourd'hui. Immédiatement mis au courant, ses supérieurs qui, comme lui, ne s'étaient jamais rendus à là-bas, consultèrent des amis qui avaient fait le pèlerinage : et les descriptions correspondaient !

Le 5 novembre, on rédigea donc un procès-verbal de tout cela, que toute la communauté des Augustins contresigna, à l'intention du Cardinal de la Rochefoucauld. Car ces trois neuvaines étaient désormais devenues une affaire d'Etat.

Tôt informée des visions du Frère Fiacre et de la preuve donnée, la Reine crut, dans la foi, en la réalisation de ces promesses du Ciel. Son époux en entendit parler, de son côté. Mais l'avis du Cardinal était déterminant, et celui-ci se renseignait.

Le temps passait, mais sous une forte inspiration intérieure, le 8 novembre 1637, Frère Fiacre commença les trois neuvaines au nom de la Reine, qui le rejoint en cours de route. Celles-ci se terminèrent le 5 décembre suivant, soit, ainsi que le fait remarquer discrètement la biographie du vénérable Frère, "précisément neuf mois avant la naissance du futur Roi Louis XIV" ! Aux premiers jours de février 1638, la Reine sentit l'enfant remuer en elle; elle n'eut plus qu'un désir: connaître le fameux Frère Fiacre.

L'humble religieux fut donc obligé de se rendre au Louvre où, aussi confus qu'ému, il vit la Reine s'agenouiller devant lui et le remercier. C'est dire combien Anne d'Autriche avait confiance en l'heureux aboutissement de sa grossesse! Peu après, il dut également rencontrer le Roi qui le chargea, ainsi qu'un confrère prêtre, d'aller à Cotignac. Le 7 février, l'ordonnance royale leur prescrivant ce voyage leur parvenait. Le Roi veillait à tout ce qui pouvait faciliter le voyage: en fin de lettre, il ordonnait à tous les gouverneurs et lieutenants généraux de donner aux porteurs du pli libre et sûr passage en leur faisant toute faveur et assistance si besoin est requis. Frère Fiacre n'en demandait pas autant pour se mettre en route.



PS : la lignée était sauvée...








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