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Le toujours pape Benoit XVI donne la cause des scandales de l'Eglise. Bannie10

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Le toujours pape Benoit XVI donne la cause des scandales de l'Eglise.

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Message par pax et bonum Ven 12 Avr 2019 - 11:42

La vision spirituelle de l'Eglise actuelle qui est celle du pape Benoît XVI est celle de Dieu lui-même:

Pour le pape émérite Benoît XVI, la crise de la foi se situe à l’origine des abus sexuels.

Arthur Herlin | 11 avril 2019

Alors qu’on ne le soupçonnait pas, le pape émérite Benoît XVI a publié une longue tribune particulièrement forte sur la question des abus sexuels et plus largement sur la crise de la foi dans l’Église.

C’est peut-être l’un des textes les plus forts livrés par Benoît XVI depuis sa renonciation au pontificat. Dans une longue tribune publiée dans le mensuel du clergé bavarois Klerusblatt, le pape émérite de 91 ans sort de son silence pour réagir à la crise des abus sexuels dans l’Église et ainsi « contribuer » à son « nouveau départ ». Il livre ainsi un témoignage sans équivoque sur ces années où il était encore pasteur de l’Église, afin de dénoncer la racine de la crise et proposer quelques remèdes. Aleteia a travaillé à partir de la traduction proposée par la Catholic News Agency afin de la décrypter à ses lecteurs.

Sans mâcher ses mots, l’ancien pontife revient ainsi sur les années 1970 et 1980 au cours desquelles, l’enseignement moral dans l’Église a été, selon lui, réduit à néant. Cela a eu pour effet, dénonce-t-il, « l’apparition d’une tentative de développer une espèce de nouvelles catholicité moderne ». On a alors assisté, dans certains séminaires, raconte-t-il encore sans détour, à la formation de « cliques homosexuelles » mais aussi à la projection de films pornographiques. Et ce, dans l’intention de rendre les séminaristes « capables de résister contre un comportement contraire à la foi ». Dans le même temps, les livres du cardinal Ratzinger d’alors étaient tout simplement bannis, et ceux qui les lisaient étaient « considérés comme non-adaptés au sacerdoce ».
Pour lui, aucun doute possible, cette situation découle de façon directe de la « libération sexuelle tous azimuts » amorcée à la fin des années 1960 dans toute la société. Période pendant laquelle, en seulement deux décennies, « les standards normatifs précédents au sujet de la sexualité se sont entièrement effondrés ». À l’époque, rappelle-t-il, même la pédophilie était « diagnostiquée comme permise et appropriée ». Une « époque très difficile » pour beaucoup dans l’Église et en dehors, se souvient l’ancien pape.

S’abandonner à l’Amour du Christ, « l’antidote au mal »

Ainsi, remarque-t-il, la tentative de créer une nouvelle Église a totalement échoué. À la question : « Que devons-nous donc faire désormais ? », l’allemand répond : remettre Dieu dans la société afin de retrouver les repères du bien et du mal. « Seul l’amour et l’obéissance à notre Seigneur Jésus Christ peuvent nous indiquer la voie juste », estime-t-il. « L’antidote au mal qui nous menace, et au-delà le monde entier, ne peut que consister dans le fait que nous nous abandonnions à cet amour », considère-t-il.
À défaut de changer l’Église, peut-être pourra-t-elle alors redevenir ce qu’elle est vraiment. Aujourd’hui encore, s’indigne le pape émérite, «  l’Église n’est généralement perçue que comme une sorte d’appareil politique ». « La crise provoquée par de nombreux cas d’abus commis par des prêtres nous amène à considérer l’Église comme une chose misérable que nous devons absolument prendre en main et former différemment. Mais une Église faite par nous ne peut représenter aucun espoir ».

Des propos qui font écho à ceux tenus encore récemment par le cardinal Robert Sarah estimant que la situation actuelle rappelle aux chrétiens que si l’Église « choisit de s’humaniser, de s’enfuir dans le monde, elle pourrira (…) Si au contraire, elle descend dans les bas-fonds du péché en portant le Christ avec elle, alors elle purifiera et divinisera l’humanité ».
À l’instar du cardinal qui exhortait à « retrouver Dieu, se concentrer sur Lui et se confier en la puissance de sa grâce », le pape allemand appelle à « recommencer à vivre de Dieu, tourné vers lui et lui obéissant ».

L’Église est « indestructible »

Benoît XVI va plus loin. Pour lui, il faut également « tout faire pour protéger de l’abus le don de la sainte Eucharistie ». « Notre relation avec l’Eucharistie ne peut que susciter l’inquiétude » selon lui. Si certains placent le sacrement de la présence du corps et du sang du Christ au centre de la vie chrétienne, pour d’autres l’Eucharistie est ramenée au rang de « geste cérémonial ». Un procédé qui « détruit la grandeur du mystère », notamment quand il est considéré évident que toutes les personnes présentes peuvent communier indépendamment de leur situation personnelle et spirituelle.
Oui, le péché et le mal existent bien dans l’Église, reconnaît le pape allemand. Mais la sainte Église n’en reste pas moins « indestructible ». Beaucoup d’hommes qui croient humblement, souffrent et aiment en Dieu, en sont la manifestation. Le pape émérite pense en premier lieu à la petite communauté qui partage sa résidence de Mater Ecclesiae au Vatican. Voir et trouver l’Église à ce point vivante, écrit-il est « une tâche merveilleuse » qui nous « renforce et qui nous fait toujours nous réjouir dans la foi ».

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Message par territoire en héritage Sam 13 Avr 2019 - 10:56

.

Dans le texte de Benoît XVI sur les abus sexuels dans l'Eglise, du 11 avril 2019, on peut retenir quelques faits saillants relevés par Sandro Magister, extraits en français :

https://www.diakonos.be/settimo-cielo/adieu-tolerance-zero-mais-la-transparence-a-encore-du-chemin-a-parcourir/

...

Ce que les dirigeants actuels au sommet l’Église n’ont pas été capables de dire, – avant, pendant et après le sommet du Vatican des 21-24 février sur les abus sexuels commis par des ministres consacrés – le « pape émérite » Benoît XVI l’a dit et l’a écrit dans les « notes » qu’il a rendues publiques le 11 avril, après en avoir informé le secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin ainsi que le pape François en personne.

...

Joseph Ratzinger est remonté à la racine du scandale: à la révolution sexuelle de 1968, à « l’effondrement » de la doctrine et de la morale catholique entre les années soixante et quatre-vingt, à perte de la distinction entre le bien et le mal et entre vérité et mensonge, à la prolifération dans les séminaires de « clubs homosexuels », à « un soi-disant garantisme » qui rendait intouchables ceux qui justifiaient de telles nouveautés y compris la pédophilie elle-même, et dans une dernière analyse à un éloignement de de Dieu qui est la raison de vivre de l’Église et le sens de l’orientation de chaque homme.


Il en découle, selon le pape Ratzinger, qu’il en va du devoir de l’Église d’aujourd’hui de retrouver le courage de « parler de Dieu » et de faire passer Dieu « avant tout », de croire de nouveau qu’Il est réellement présent dans l’eucharistie plutôt que de la « réduire à des gestes rituels », de voir que l’Église est pleine d’ivraie mais aussi de bon grain, de saints de martyrs, et qu’il faut la défendre du discrédit du Malin, sans se bercer de l’illusion de croire que nous pourrions en construire nous-même une meilleure, uniquement politique, qui « ne peut représenter aucune espérance ».


Cette analyse du pape Ratzinger fera certainement couler beaucoup d’encore vu comme elle est éloignée de ce qui se dit et de ce qui se fait aujourd’hui au sommet de l’Église concernant le scandale des abus sexuels, dans une optique essentiellement judiciaire et qui balance entre ces deux pôles que sont la « tolérance zéro » et le garantisme.


Un garantisme très différent de ce « soit-disant garantisme » évoqué par Benoît XVI puisqu’il concerne plutôt les droits des accusés à se défendre, la présomption d’innocence jusqu’à la sentence définitive et la proportionnalité de la peine, et qu’il est intéressant de constater la manière dont celle-ci est utilisée aujourd’hui pour des cardinaux et des archevêques impliqués dans des abus.

...



Il a d'ailleurs été critiqué ... :

par l'historien et théologien Massimo Faggioli

https://twitter.com/MassimoFaggioli/status/1116714115442126848


Si l’entourage de Benoît XVI n’est pas démantelé ou mis dans la condition de ne pas faire de mal après ce qui s’est passé dans les deux derniers jours, je ne sais pas quel genre d’incident il faudrait.'' (Source)
 
par Isabelle de Gaulmyn rédactrice en chef du journal la Croix
https://twitter.com/idegaulmyn/status/1116749407020515328

L’intervention de #BenoîtXVI pose la question du statut du pape émérite. Si on veut que les papes démissionnent alors ils doivent ensuite observer un devoir de réserve. Sinon on va au schisme.

mais aussi soutenu par le cardinal Sarah

https://twitter.com/Card_R_Sarah/status/1116643764184002560

Nous devons remercier le Pape émérite Benoît XVI d’avoir eu le grand courage de prendre la parole. Sa dernière analyse de la crise de l’Église me semble d’une importance capitale. L’effacement de Dieu en Occident est terrible. La force du mal nait du refus de l’amour de Dieu. +RS

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aussi Père Yves-Marie Couët :
https://twitter.com/ab_couet/status/1116781256862314496

Le rédacteur en chef de la revue étude prône la coercition contre Benoît XVI et ses proches (ici la violence remplace l'argumentation). Comme quoi Benoît XVI a visé juste !

etc ...
.
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Message par pax et bonum Dim 14 Avr 2019 - 20:56

Le devoir de réserve n'existe pas,Madame de Gaulmyn,mais la liberté d'expression existe!
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Message par territoire en héritage Dim 14 Avr 2019 - 23:25

.

Suite à la lettre de Benoît XVI quelques réactions et commentaires intéressants parus sur :

http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/index.php

Extraits :

Première partie :


http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/lettre-de-benoit-xvi-reactions-i.html

...

Le thème est la pédophilie dans l'Église, mais seul un aveugle ne se rendrait pas compte que l'enjeu est bien plus élevé et concerne les fondements même de l'Église.
Les "notes" du Pape émérite Benoît XVI sont la voix de la tradition bimillénaire de l'Église du Christ qui émerge à nouveau d'une épaisse couverture de mots d'ordre dictés par ceux qui aspirent à une "Église nouvelle" ; elles sont le témoignage d'une continuité de vie qui brise la croûte qui l'a asphyxiée.

Par sa réponse indirecte aux Dubia; par la re-proposition d'une théologie morale pleinement catholique, synthétisée dans l'encyclique de Saint Jean Paul II Veritatis Splendor; par la restitution de sa dignité à l'Eucharistie; par la valorisation de petites communautés qui vivent selon ce que l'on appelle l'option bénédictine, le pape émérite offre une référence et un encouragement à ceux qui, en ces années, sont restés fidèles à une expérience de foi irréductible à la logique mondiale.

Dans ses paroles, on peut percevoir combien il est en phase avec le vécu des cardinaux qui, durant ces années, sont apparus isolés, ciblés par les nouveaux "gardiens de la révolution": les quatre des Dubia (dont seulement deux sont encore vivants, Raymond Burke et Walter Brandmuller); l'ex-Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi Gerhard Muller, qui a publié il y a deux mois le "Manifeste de la Foi"; Robert Sarah, qui justement ces jours-ci, a publié un livre et accordé en France des interviews qui apparaissent en parfaite harmonie avec les paroles du Benoît XVI. Et ceci pour ne citer que les plus en vue. Mais il y a beaucoup d'évêques, de prêtres et de laïcs qui ont certainement trouvé et trouveront du réconfort dans ces pensées du pape émérite, qui se sentiront confirmés dans la foi dans un moment de grande confusion.

Le jugement est clair: il y a une crise profonde, mais on n'en sort qu'en retournant vers ce Dieu qu'on a voulu éloigner, avec une décision qui est à la racine des péchés graves qui infestent aussi l'Église. Au contraire, «l'idée d'une Église meilleure créée par nous-mêmes - écrit Ratzinger - est en vérité une proposition du diable avec lequel il veut nous éloigner du Dieu vivant, selon une fausse logique dans laquelle nous tombons trop facilement».

...

http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/lettre-de-benoit-xvi-reactions-ii.html

...

Elle est présentée comme une petite contribution au thème de la pédophilie dans l'Église, mais la lettre que le Pape émérite Benoît XVi a rendue publique hier aborde de nombreux points névralgiques et résonne comme une humble offre d'aide aux pasteurs de l'Église pour éviter le naufrage total, désormais imminent. Elle renvoie au vrai mal qui porte comme conséquence tous les autres: s'éloigner de Dieu. Et elle répond aux Dubia en confirmant à nouveau l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, elle dénonce la banalisation de la Communion, et rappelle le devoir de protéger la foi même dans les procès au pénal.

---

Il les appelle «notes pour fournir des indications qui puissent être utiles en ce moment difficile» en référence à la pédophilie dans l'Église, mais en réalité nous sommes confrontés à ce que l'on pourrait considérer comme la dernière "encyclique" de Benoît XVI, un diagnostic extraordinaire de la "grande calamité" qui a frappé "la vierge, fille de mon peuple", un traitement radical pour soigner sa "blessure mortelle" (cf. Jérémie 14, 17).
...

Le cœur battant de l'ensemble de la réflexion est contenu dans la troisième partie, après deux sections consacrées à retracer l'effondrement de la société et de la théologie morale et ses répercussions sur la formation sacerdotale: «La force du mal vient de notre refus de l'amour pour Dieu». Comme l'affirmait déjà saint Irénée de Lyon, «la communion avec Dieu est la vie, la lumière et la jouissance de ses biens. Mais sur ceux qui se séparent de lui par leur libre décision, il fait tomber la séparation qu'ils ont choisie».

Si nous éloignons de nous la vie, la lumière, la pureté et le bien, pourquoi être surpris si peu à peu la mort nous prend à la gorge, les ténèbres nous enveloppent, la saleté morale nous souille et le mal nous étouffe? C'est un thème très cher à Benoît XVI, qui en parlait il y a des années avec Pierre Seewald en ces termes: «Celui qui s'éloigne de Dieu, celui qui s'éloigne du bien, expérimente sa colère. Celui qui se place en dehors de l'amour, sombre dans le négatif. Il ne s'agit donc pas d'un coup porté par un dictateur assoiffé de pouvoir, mais seulement de l'expression de la logique intrinsèque à une action. Si je me place en dehors de ce qui est conforme à mon idée de la création, en dehors de l'amour qui me soutient, alors je plonge dans le vide, dans les ténèbres».

Quand les choses s'écroulent, dans le monde et dans l'Église, c'est le signe clair que nous nous sommes éloignés de Dieu, que nous avons invité Dieu à s'installer dans la salle d'attente d'un monde qui se vante de son propre laïcisme et d'une Église qui fait étalage de sa condition d'adulte et d'émancipé. C'est seulement dans cette perspective que l'on peut comprendre toute la gravité d'une affirmation que les moralistes de nos salles de presse seront prêts à qualifier de réductrice et simpliste: «Comment la pédophilie a-t-elle pu atteindre une telle dimension ? En dernière analyse, la raison en est l'absence de Dieu. Nous, chrétiens et prêtres, nous préférons aussi ne pas parler de Dieu, parce que c'est un discours qui ne semble pas avoir une utilité pratique».
...
Voilà pourquoi penser à sortir de cette crise en s'agitant pour construire une Église faite par nous, une Église qui n'a qu'un horizon social et politique «ne peut représenter aucune espérance» et est «en vérité une proposition du diable avec laquelle il veut nous éloigner du Dieu vivant». Et voilà pourquoi Benoît XVI concentre tout sur ce que l'on appelle aujourd'hui «l'option bénédictine»: «Créer des espaces de vie pour la foi», en s'inspirant du catéchuménat antique comme "un espace d'existence où était enseigné et aussi sauvegardé par rapport au mode de vie commun ce qui était spécifique et nouveau dans le mode de vie chrétien». Il faut repartir de là, «commencer à nouveau, de nous-mêmes, à vivre de Dieu (...) tout change si nous ne présupposons pas Dieu mais si nous le plaçons au premier plan. Si nous ne Le laissons pas d'une manière ou d'une autre à l'arrière-plan, mais que nous le reconnaissons comme le centre de notre pensée, de notre parole et de notre action.

On comprend alors pourquoi Benoît XVI dénonce avec douleur une attitude «largement dominante» envers l'Eucharistie, «une manière de traiter avec Lui qui détruit la grandeur du mystère»; la référence est surtout à la banalisation de la Communion, qui est maintenant donnée à tous, comme un geste de politesse pour leur présence.

Et c'est aussi cette mise à l'écart de Dieu qui nous permet de comprendre l'effondrement de la vie et de la théologie morale. Benoît XVI relie la vérité, qu'il rappelle bien trois fois, de l'existence d'«actions qui doivent toujours et en toutes circonstances être considérées comme mauvaises» à la primauté de Dieu: «Il y a des valeurs qu'il n'est jamais permis de sacrifier au nom d'une valeur encore plus grande et qui sont au-dessus même de la préservation de la vie physique. Dieu est plus que la survie physique. Une vie qui a été achetée au prix du déni de Dieu, une vie basée sur un mensonge final, est une non-vie. Le martyre est une catégorie fondamentale de l'existence chrétienne. Qu'il ne soit plus moralement nécessaire, dans la théorie soutenue par Böckle et beaucoup d'autres, montre que l'essence même du christianisme est en jeu ici».
Il faudra revenir encore et encore sur le contenu de cette intervention de Benoît XVI. En attendant, je pense qu'il est fondamental d'en tirer au moins trois conséquences.

La première. L'affirmation concrète de la primauté de Dieu, de Jésus-Christ, dans la vie des individus, des sociétés et de l'Église est la seule solution pour vraiment sortir de la crise historique que nous vivons. Le reste est lié à cette primauté: la vie morale, la profession de la foi juste, la vie liturgique, l'action apostolique. Le point important est que, s'il est vrai que toutes ces dimensions de la chrétienté sont falsifiées lorsqu'elles ne sont plus centrées en Dieu, il est également vrai que la primauté de Dieu ne se réalise pas autrement dans la vie chrétienne que dans toutes ces dimensions. Ce document est un grand appel à l'unité des forces saines présentes dans l'Église et dans le monde: agir pour que soit reconnue la primauté de Dieu sur la vie humaine, travailler pour que, dans nos liturgies, Dieu soit à nouveau le centre, enseigner la doctrine juste aux petits et aux grands, tout cela contribue au bien des âmes et à la guérison de l'Église. Se perdre derrière des considérations sur qui est le plus grand (cf. Lc 22, 24), sur ce qui est le plus important, etc., finit par affaiblir l'énergie du corps mystique.

La seconde. L'Église est l'Épouse du Christ et c'est le Christ qui la conduit, la purifie et la sauve. Et l'essence profonde de l'Église est d'être ouverte à la vie et au salut qui provient de son Époux. Quand il y a une crise dans la vie de l'Église, c'est parce qu'elle a été confiée à une idole "œuvre des mains de l'homme" (Ps. 115, 4), qu'on a suivi des "maris adultères" par qui nous nous sommes laissé séduire. Alors, s'il vous plaît, moins de projets pastoraux, et plus de vie de grâce.

Enfin, quand on lit et médite sur ce genre d'interventions, il est impossible de ne pas ressentir un peu de peur. Si vous lisez bien le texte, vous comprendrez que Benoît XVI a répondu clairement aux fameux Dubia des quatre cardinaux et a rejeté l'idée que certaines circonstances pouvaient changer la malignité intrinsèque d'un acte; il a pris position sur la concession de l'Eucharistie aux divorcés remariés et aux protestants ; il a clairement mis le doigt sur la plaie du "pastoralisme" en vogue ; il s'est prononcé sur le caractère exclusif du garantisme au criminel, au détriment de la protection de la foi. Il a dit clairement que nous sommes en train de finir dans l'abîme.

C'est peut-être le dernier appel du Ciel pour donner un véritable tournant à cette "saison ecclésiale"? Sera-t-il entendu? Ou peut-être, comme cela se fait déjà pour les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, allons-nous continuer à prétendre qu'ils sont aujourd'hui dépassés?

« j’ai envoyé vers vous, inlassablement, tous mes serviteurs les prophètes. Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères. Tu leur diras toutes ces paroles, et ils ne t’écouteront pas. Tu les appelleras, et ils ne te répondront pas. Alors, tu leur diras : Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu, et n’a pas accepté de leçon ! La vérité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche.» (Jr 7, 25-28).
Pour comprendre ce qui arrive à ceux qui n'écoutent pas les appels extrêmes de Dieu, allez lire le chapitre 8 de Jérémie. Nous, nous n'avons pas le courage de le rapporter.
...



http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/lettre-de-benoit-xvi-reactions-iii.html

...

Il est juste de revenir aux paroles écrites par Benoît XVI sur les abus sexuels dans l'Église.

Joseph Ratzinger fait remonter les causes de la situation non pas à la catégorie fumeuse du "cléricalisme" (au centre du récent sommet vatican), mais à une certaine conduite morale qui s'est répandue dans l'Église dans les deux décennies entre 1960 et 1980.
Et à ce propos,
Benoît XVI n'hésite pas à faire référence à l'homosexualité, question qu'au contraire le sommet actuel de l'Église ne prend jamais en considération lorsqu'il traite du drame des abus.

«Des clubs homosexuels se sont formés dans de nombreux séminaires», écrit Ratzinger dans le mensuel allemand Klerusblatt. Et il ajoute qu'en ces funestes vingt années de "libération" sexuelle dans l'Église, s'est ouverte une longue période de garantisme, à tel point que les condamnations sont devenues presque impossibles.

Soixante-huit entra dans l'Église (et le théologien Ratzinger en sait quelque chose, car, en tant qu'enseignant, il a vécu à la première personne les conséquences de cette irruption) et provoqua un "effondrement moral" qui frappa la théologie et rendit l'Église "impuissante" face à certains processus qui convulsèrent la société toute entière.

Le mal de Ratzinger réside dans la crise de la foi. L'homme a été mis à la place de Dieu et, comme conséquence, la Sainte Eucharistie a été dévaluée. Donc, si l'on veut reconstruire, il faut partir de là: de la foi en Dieu et de l'Eucharistie.

Des mots qui contrastent avec les interprétations les plus répandues, marqués par l'analyse sociologique et indifférentes à la foi. Des mots qui frappent parce que si Ratzinger a ressenti le besoin de les mettre noir sur blanc, cela signifie qu'il n'a pas eu le coeur de partager silencieusement les résultats du sommet du Vatican de février dernier.

Mais la portée de sa réflexion va au-delà de la question, bien que dramatique, des abus sexuels. Entre les lignes, on perçoit la douleur de Benoît XVI pour une crise de la foi qui, même au sein de l'Église, a largement dépassé tous les niveaux d'alerte. «L'Église meurt dans les âmes» est la phrase que Ratzinger nous confie.

L'analyse a des tonalités littéralement apocalyptiques parce que «l'actualité de ce que dit l'Apocalypse est flagrante. Le diable a lancé son offensive pour montrer que Dieu n'est pas bon et pour éloigner les créatures du Créateur. «Aujourd'hui, l'accusation contre Dieu se concentre surtout sur le discrédit de l'Église dans son ensemble et donc sur l'éloignement d'elle». De cette manière peut naître «l'idée d'une Église meilleure créée par nous-mêmes», mais c'est «en vérité une proposition du diable», avec laquelle le Malin «veut nous éloigner du Dieu vivant, selon une logique mensongère dans laquelle nous tombons trop facilement»".

Il est donc très important d'opposer aux mensonges et aux demi-vérités du diable toute la vérité», dit Benoît XVI, rappelant que dans l'Église, à côté du péché et du mal, il y a aussi les témoins authentiques (martyrs) de Dieu.
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Message par territoire en héritage Dim 14 Avr 2019 - 23:27

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Lettre de Benoît XVI réactions et commentaires, suite :

Deuxième partie :


http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/lettre-de-benoit-xvi-reactions-iv.html

...

Après six ans de silence public, rompu par quelques commentaires personnels anodins [pas tant que cela...], Benoît XVI s'est exprimé de façon dramatique, avec un essai de 6 000 mots sur les abus sexuels, qui a été décrit comme une sorte d'encyclique post-papale. A l'évidence, le Pontife en retraite s'est senti obligé d'écrire: de dire des choses qui n'étaient pas dites. Benoît pensait que le sujet était trop important pour lui permettre de garder le silence.

...
Benoît rapporte qu'il a consulté le Pape François avant de publier l'essai. Il ne dit pas que le Pape actuel a encouragé son écriture, et il est difficile d'imaginer que le Pape François a été enthousiasmé par le travail de son prédécesseur sur cette question. Les deux papes, passé et présent, sont à des kilomètres l'un de l'autre dans leur analyse du scandale des abus sexuels. Nulle part Benoît ne mentionne le "cléricalisme" que le Pape François a cité comme cause profonde du problème, et le Pape François a rarement mentionné la rupture morale que Benoît accuse pour ce scandale.
...
Le silence des médias officiels du Vatican indique clairement que l'essai de Benoît XVI n'a pas trouvé un accueil chaleureux à la résidence Sainte Marthe. Plus révélatrice encore est la réaction frénétique des plus ardents partisans du Pape, qui ont inondé Internet de leurs protestations embarrassées, de leurs lamentations que Benoît XVI fait une triste erreur lorsqu'il suggère que le tumulte social et ecclésiastique des années 1960 a provoqué l'épidémie des abus.
...

Dans une analyse sans complaisance, Benoît traite les problèmes de la formation sacerdotale, alors que «des cliques homosexuelles se sont établies, qui ont agi plus ou moins ouvertement et ont changé de manière significative le climat dans les séminaires». Il reconnaît qu'une visite des séminaires américains n'a pas apporté d'améliorations majeures. Il affirme que certains évêques «ont rejeté la tradition catholique dans son ensemble». Il considère la tourmente comme un défi fondamental à l'essence de la foi, observant que s'il n'y a pas de vérités absolues - pas de vérités éternelles pour lesquelles on pourrait volontairement donner sa vie - alors le concept du martyre chrétien semble absurde. Il écrit : «Le fait que le martyre n'est plus moralement nécessaire dans la théorie défendue [par les théologiens catholiques libéraux] montre que l'essence même du christianisme est en jeu ici».

«Un monde sans Dieu ne peut être qu'un monde sans sens, prévient Benoît XVI. «Le pouvoir est alors le seul principe». Dans un tel monde, comment la société peut-elle se prémunir contre ceux qui utilisent leurs pouvoirs sur les autres pour se satisfaire? «Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions?» demande Benoît. Il répond: «En fin de compte, la raison, c'est l'absence de Dieu».

C'est donc en restaurant la présence de Dieu que Benoît XVI suggère à l'Église de répondre à cette crise sans précédent. Il relie l'effondrement de la moralité à un manque de respect dans le culte, «une manière de traiter avec Lui qui détruit la grandeur du Mystère». Déplorant les manières grotesques dont les prêtres prédateurs ont blasphémé le Saint Sacrement, il écrit que «nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger le don de la Sainte Eucharistie des abus».

En bref, Benoît XVI fait le lien entre le manque de respect pour Dieu et le manque d'appréciation de la dignité humaine - entre l'abus de la liturgie et l'abus des enfants. Les fidèles catholiques devraient reconnaître la logique et la force de ce message. Et Benoît exprime sa confiance que les fils et les filles les plus loyaux de l'Église travailleront - ils travaillent déjà - pour le renouveau qu'il attend:

Si nous regardons autour de nous et écoutons avec un cœur attentif, nous pouvons trouver des témoins partout aujourd'hui, surtout parmi les gens ordinaires, mais aussi dans les hautes sphères de l'Église, qui se lèvent pour Dieu avec leur vie et leur souffrance.

Mais le renouveau ne se fera pas facilement, il entraînera des souffrances. Pour Benoît XVI, cette souffrance inclura les vagues d'hostilité que son essai a provoquées, l'attitude dédaigneuse de théologiens bien moindres, la campagne pour le faire passer pour un vieil excentrique. Nul doute que l'ancien Pape avait anticipé l'opposition que son essai allait rencontrer. Il a choisi d'"envoyer un message fort" de toute façon, parce que la souffrance pour la vérité est une forme puissante de témoignage chrétien.

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http://benoit-et-moi.fr/2019/benot-xvi/lettre-de-benoit-xvi-reactions-v.html

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Pape manipulé ?
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Benoît XVI, qui fêtera la semaine prochaine ses 92 ans [façon d'insinuer qu'il est probablement sénile], serait-il sous influence, voire manipulé [accusation scandaleuse, au point que Georg Gänswein a dû s'en justifier dans le NYT], s’interrogent certains spécialistes [autoproclamés!!]. Il s’était en effet engagé à rester discret pour ne pas donner l’impression d’être une autorité parallèle à celle du pape François.

Pour Marco Politi, « quelque chose ne colle pas dans le pamphlet » de Benoît XVI, y compris le moment choisi pour le publier, même s’il a reçu le feu vert du Saint-Siège, quelques semaines après un sommet historique d’évêques consacré aux abus sexuels sur mineurs.

« Le pape émérite aurait dû choisir le silence », estime-t-il, « dans les moments les plus graves, une seule voix doit être entendue au sommet, sinon on sème la confusion ».

Il soupçonne Benoît XVI d’être sous l’influence des cardinaux allemands ultraconservateurs Walter Brandmüller [90 ans, donc pratiquement contemporain de Benoît XVI!!] et Gerhard Müller, ex-gardien du dogme au Vatican non renouvelé par le pape argentin, « engagés dans une vaste opération de diversion pour faire endosser les péchés de pédophilie au sein de l’Église à la culture gaie et à la perte de la foi ». Ces prélats font partie d’une frange traditionaliste, nostalgique de Benoît XVI.

Pour illustrer une certaine « dissolution de l’enseignement de l’Église », Benoît XVI mentionne aussi, comme un cheveu sur la soupe, que « des cliques homosexuelles se sont développées dans différents séminaires » dans les années 1960.

Le pape François [un Pape qui a tout compris, lui!] préfère fustiger le pouvoir exercé en vase clos du clergé (« cléricalisme »), une culture qu’il veut éradiquer, et il met désormais au premier plan la souffrance des victimes d’abus sexuels, quasiment pas évoquée par Benoît XVI.

Massimo Faggioli s’interroge aussi sur la mystérieuse transmission du texte en avant-première à quelques médias américains proches des milieux anti-François [tiens! un complot?], d’autres experts [encore!!] se demandant même si le pape émérite vieillissant en est bien l’auteur.

Le très traditionaliste cardinal guinéen Robert Sarah n’a pas de doutes. « Nous devons remercier le pape émérite Benoît XVI d’avoir eu le courage de prendre la parole. Sa dernière analyse de la crise de l’Eglise me semble d’importance capitale. L’effacement de Dieu en Occident est terrible », a tweeté ce membre de la Curie romaine [l'allusion à la Curie romaine renvoie à l'hostilité connue de François envers elle et à son opposition supposée aux réformes entreprises par François pour assainir la situation].
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