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Audiences générales du pape François :

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Message par Isabelle-Marie Jeu 29 Aoû 2019 - 8:34

Audiences générales du pape François : - Page 2 Cq5dam12

Catéchèse : Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, clé de la vie chrétienne (Traduction intégrale)

Et reconnaître Jésus dans les malades

« Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » : cette réponse de Pierre et des apôtres à ceux qui voulaient les faire taire est la « clé de la vie chrétienne », « la grande réponse chrétienne », enseigne le pape François. Cela signifie, précise-t-il, « écouter Dieu sans réserve, sans report, sans calcul ; adhérer à lui pour devenir capable de faire alliance avec lui et avec ceux que nous croisons sur notre chemin ». Cela suppose aussi « la force » de l’Esprit Saint pour « ne pas nous laisser effrayer par ceux qui nous ordonnent de nous taire, qui nous calomnient ou qui attentent carrément à notre vie ».

Le pape François a poursuivi sa catéchèse sur les Actes des apôtres lors de l’audience générale de ce mercredi 28 août 2019, sur la Place Saint-Pierre du Vatican, en présence de milliers de touristes et de pèlerins, venus d’Italie et du monde entier. Il a commenté le chapitre 5 qui décrit la ferveur de la première communauté chrétienne de Jérusalem et les guérisons accomplies par les apôtres.

« À leurs yeux, comme aux yeux des chrétiens de tous les temps », a souligné le pape, « les malades sont les destinataires privilégiés de la joyeuse annonce du Royaume », ils sont « des privilégiés pour l’Église, pour le coeur sacerdotal, pour tous les fidèles ». Pourquoi ce privilège ? Parce que, a encore expliqué le pape, « dans les plaies des malades, dans les maladies qui empêchent d’aller de l’avant dans la vie, il y a toujours la présence de Jésus, la plaie de Jésus ». Et d’ajouter : « Il y a Jésus qui appelle chacun de nous à prendre soin d’eux, à les soutenir, à les guérir ».


Catéchèse du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

La communauté ecclésiale décrite dans le livre des Actes des apôtres vit de toute la richesse que le Seigneur met à sa disposition – le Seigneur est généreux ! –, elle grandit en nombre et connaît une grande ferveur, malgré les attaques extérieures. Pour nous montrer cette vitalité, Luc, dans le livre des Actes des apôtres, indique aussi des lieux significatifs, par exemple le portique de Salomon (cf. Ac 5, 12), point de rencontre pour les croyants. Le portique (stoà) est une gallerie ouverte qui sert d’abri mais aussi de lieu de rencontre et de témoignage. En effet, Luc insiste sur les signes et les prodiges qui accompagnent la parole des apôtres ainsi que sur le soin particulier qu’ils accordaient aux malades.

Au chapitre 5 des Actes, l’Église naissante apparaît comme une « hôpital de campagne » qui accueille les personnes les plus faibles, c’est-à-dire les malades. Leur souffrance attire les apôtres, qui ne possèdent « ni argent ni or » (Ac 3, 6) – c’est ce que dit Pierre au boiteux – mais leur force est dans le nom de Jésus. À leurs yeux, comme aux yeux des chrétiens de tous les temps, les malades sont les destinataires privilégiés de la joyeuse annonce du Royaume, ce sont des frères en qui le Christ est particulièrement présent pour se laisser chercher et trouver par chacun de nous (cf. Mt 25, 36-40). Les malades sont des privilégiés pour l’Église, pour le coeur sacerdotal, pour tous les fidèles. Il ne faut pas les écarter, au contraire, il faut les soigner, prendre soin d’eux : ils font l’objet de la préoccupation chrétienne.

Parmi les apôtres émerge Pierre, qui a la prééminence dans le groupe apostolique en raison de la primauté (cf. Mt 16, 18) et de la mission reçues du Ressuscité (cf. Jn 21, 15-17). C’est lui qui initie la prédication du kérygme le jour de la Pentecôte (cf. Ac 2, 14-41) et qui portera la responsabilité de diriger le concile de Jérusalem (cf. Ac 15 et Ga 2, 1-10).

Pierre s’approche des brancards et passe parmi les malades, comme l’avait fait Jésus, prenant sur lui les infirmités et les maladies (cf. Mt 8, 17 ; Is 53, 4). Et Pierre, le pêcheur de Galilée, passe, mais il laisse un Autre se manifester : il laisse le Christ vivant et agissant ! En effet, le témoin est celui qui manifeste le Christ, par ses paroles et par sa présence physique, qui lui permet d’entrer en relation et d’être le prolongement du Verbe fait chair dans l’histoire. Pierre est celui qui accomplit les oeuvres de son Maître (cf. Jn 14, 12) ; si on le regarde avec foi, on voit le Christ lui-même.

Rempli de l’Esprit de son Seigneur, Pierre passe et, sans qu’il ne fasse rien, son ombre devient une « caresse » qui guérit, qui communique la santé, c’est l’effusion de la tendresse du Ressuscité qui se penche sur les malades et rend la vie, le salut et la dignité. Ainsi Dieu manifeste sa proximité et fait des plaies de ses enfants « le lieu théologique de sa tendresse » (Méditation du matin, Sainte-Marthe, 14.12.2017). Dans les plaies des malades, dans les maladies qui empêchent d’aller de l’avant dans la vie, il y a toujours la présence de Jésus, la plaie de Jésus. Il y a Jésus qui appelle chacun de nous à prendre soin d’eux, à les soutenir, à les guérir. L’action guérissante de Pierre suscite la haine et l’envie des Saducéens qui emprisonnent les apôtres et, bouleversés par leur mystérieuse libération, leur interdisent d’enseigner. Ces gens voient les miracles que font les apôtres, non par magie mais au nom de Jésus ; mais ils ne veulent pas le reconnaître et ils les jettent en prison et les font fouetter. Ensuite ils sont miraculeusement libérés, mais le coeur des Saducéens était si dur qu’ils ne voulaient pas croire à ce qu’ils voyaient. Alors Pierre répond en donnant une clé de la vie chrétienne : « Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29) parce que les Saducéens disent : « Vous ne devez pas continuer, vous ne devez pas guérir les gens » – « J’obéis à Dieu avant d’obéir aux hommes » : c’est la grande réponse chrétienne. Cela signifie écouter Dieu sans réserve, sans report, sans calcul ; adhérer à lui pour devenir capable de faire alliance avec lui et avec ceux que nous croisons sur notre chemin.

Demandons nous aussi à l’Esprit Saint la force de ne pas nous laisser effrayer par ceux qui nous ordonnent de nous taire, qui nous calomnient ou qui attentent carrément à notre vie. Demandons-lui de nous fortifier intérieurement pour que nous soyons certains de la présence pleine d’amour et consolatrice du Seigneur à nos côtés.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Sam 21 Sep 2019 - 14:46

Audiences générales du pape François : - Page 2 Audien16

Audience : comment exercer l’art du discernement (traduction complète)

Reconnaître l’arbre à ses fruits

« Comment exercer l’art du discernement face à des situations qui dépassent les schémas habituels » : le pape François aime rappeler que le discernement est un art et qu’il s’apprend. Dans son commentaire du chapitre 5 des Actes des apôtres (vv. 34-35 et 38-39), il donne en exemple le docteur de la Loi Gamaliel, qui intervient dans le Sanhédrin pour sauver les apôtres de la condamnation à mort.

Lors de l’audience générale de ce mercredi 18 septembre 2019, sur la Place Saint-Pierre, le pape François a repris sa catéchèse sur les Actes des apôtres, après celle de mercredi dernier qui avait été consacrée au bilan du voyage apostolique en Afrique.

Gamaliel, a expliqué le pape, « montre que tout projet humain peut d’abord trouver des appuis et faire naufrage ensuite, tandis que tout ce qui vient d’en-haut et qui porte la “signature” de Dieu est destiné à durer ». Ses « paroles posées et prévoyantes » « permettent de voir l’événement chrétien dans une lumière nouvelle » et elles « offrent des critères qui “ont un goût d’Évangile”, parce qu’ils invitent à reconnaître l’arbre à ses fruits ».

« Demandons à l’Esprit Saint, a conclu le pape, d’agir en nous pour que, personnellement et communautairement, nous puissions acquérir l’ ‘habitus’ du discernement. Demandons-lui la grâce de savoir toujours voir l’unité de l’histoire du salut à travers les signes du passage de Dieu dans notre temps et sur les visages de ceux qui sont à côté de nous. »

Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons la catéchèse sur les Actes des apôtres. Devant l’interdiction des juifs d’enseigner au nom du Christ, Pierre et les apôtres répondent courageusement qu’ils ne peuvent pas obéir à ceux qui veulent mettre fin au voyage de l’Évangile dans le monde.

Les Douze montrent ainsi qu’ils possèdent cette « obéissance de la foi » qu’ils voudront par la suite susciter en tous les hommes (cf. Rm 1,5). À partir de la Pentecôte, en effet, ce ne sont plus des hommes « seuls ». Ils font l’expérience de cette synergie particulière qui les fait se décentrer d’eux-mêmes et leur fait dire : « nous… avec l’Esprit-Saint » (Ac 5,32) ou « l’Esprit Saint et nous-mêmes » (Ac 15,28). Ils sentent qu’ils ne peuvent pas dire « je » tout seul, ce sont des hommes décentrés d’eux-mêmes. Forts de cette alliance, les apôtres ne se laissent intimider par personne. Ils avaient un courage impressionnant ! Nous pensons qu’ils étaient lâches : ils se sont tous enfuis, ils se sont enfuis quand Jésus a été arrêté. Mais, de lâches ils sont devenus tellement courageux. Pourquoi ? Parce que l’Esprit Saint était avec eux. C’est ce qui nous arrive aussi : si nous avons en nous l’Esprit saint, nous aurons le courage d’aller de l’avant, le courage de gagner de nombreux combats, non pas par nous-mêmes mais par l’Esprit Saint qui est avec nous. Ils ne font pas marche arrière, en témoins intrépides de Jésus ressuscité, comme les martyrs de tous les temps, y compris les nôtres. Les martyrs donnent leur vie, ils ne cachent pas le fait qu’ils sont chrétiens. Pensons, il y a quelques années – aujourd’hui aussi, il y en a tellement – mais pensons à il y a quatre ans, ces coptes orthodoxes chrétiens, de vrais travailleurs, sur la plage de la Libye : ils ont tous été égorgés. Mais le dernier mot qu’ils prononçaient était « Jésus, Jésus ». Ils n’avaient pas vendu leur foi, parce que l’Esprit Saint était avec eux. Ce sont les martyrs d’aujourd’hui !

Les apôtres sont les « mégaphones » de l’Esprit Saint, envoyés par le Ressuscité pour annoncer promptement et sans hésitation la Parole qui donne le salut.

Et vraiment, cette détermination fait trembler le « système religieux » juif qui se sent menacé et répond violemment et par des condamnations à mort. La persécution des chrétiens est toujours la même : les personnes qui ne veulent pas le christianisme se sentent menacées et ainsi, elles donnent la mort aux chrétiens. Mais, au milieu du Sanhédrin, s’élève la voix différente d’un pharisien qui choisit de réfréner la réaction des siens : il s’appelait Gamaliel, un homme prudent, « docteur de la loi, honoré par tout le peuple ». À son école, saint Paul a appris à observer « la Loi de nos pères » (Ac 22,3). Gamaliel prend la parole et montre à ses frères comment exercer l’art du discernement face à des situations qui dépassent les schémas habituels.

En nommant certains personnages qui s’étaient fait passer pour le Messie, il montre que tout projet humain peut d’abord trouver des appuis et faire naufrage ensuite, tandis que tout ce qui vient d’en-haut et qui porte la « signature » de Dieu est destiné à durer. Les projets humains échouent toujours ; ils ont un temps, comme nous. Pensez à tous les projets politiques, et combien ils changent d’un côté ou de l’autre, dans tous les pays. Pensez aux grands empires, pensez aux dictatures du siècle dernier : ils se sentaient très puissants, ils pensaient dominer le monde. Et puis, tout s’est écroulé. Pensez encore aujourd’hui, aux empires d’aujourd’hui : ils s’écrouleront, si Dieu n’est pas avec eux, parce que la force que les hommes ont en eux-mêmes ne dure pas. Seule la force de Dieu dure. Pensons à l’histoire des chrétiens, et aussi à l’histoire de l’Église, avec tant de péchés, tant de scandales, avec tant de choses tristes pendant ces deux millénaires. Et pourquoi ne s’est-elle pas écroulée ? Parce que Dieu est là. Nous sommes pécheurs, et bien souvent aussi nous sommes cause de scandale. Mais Dieu est avec nous. Et Dieu nous sauve en premier, et eux ensuite ; mais le Seigneur sauve toujours. La force est « Dieu avec nous ». En nommant certains personnages qui s’étaient pris pour le Messie, Gamaliel montre que tout projet humain peut d’abord trouver des appuis et ensuite faire naufrage. C’est pourquoi Gamaliel conclut que, si les disciples de Jésus de Nazareth ont cru à un imposteur, ils sont destinés à disparaître dans le néant ; si au contraire ils suivent quelqu’un qui vient de Dieu, mieux vaut renoncer à les combattre ; et il avertit : « Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu ! » (Ac 5,39). Il nous enseigne à faire ce discernement.

Ce sont des paroles posées et prévoyantes, qui permettent de voir l’événement chrétien dans une lumière nouvelle et qui offrent des critères qui « ont un goût d’Évangile », parce qu’ils invitent à reconnaître l’arbre à ses fruits (cf. Mt 7,16). Elles touchent les coeurs et obtiennent l’effet désiré : les autres membres du Sanhédrin suivent son avis et renoncent à leur intentions de mort, c’est-à-dire à tuer les apôtres.

Demandons à l’Esprit Saint d’agir en nous pour que, personnellement et communautairement, nous puissions acquérir l’habitus’ du discernement. Demandons-lui la grâce de savoir toujours voir l’unité de l’histoire du salut à travers les signes du passage de Dieu dans notre temps et sur les visages de ceux qui sont à côté de nous, pour que nous apprenions que le temps et les visages humains sont des messagers du Dieu vivant.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

https://fr.zenit.org/articles/catechese-comment-exercer-lart-du-discernement/?
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Message par Isabelle-Marie Jeu 3 Oct 2019 - 16:32

Catéchèse : pas d’Esprit Saint, pas d’évangélisation !

L’humilité, une clé pour comprendre la Parole de Dieu (Traduction intégrale)

« L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation », a rappelé le pape François au deuxième jour du Mois missionnaire extraordinaire, au cours de l’audience générale de ce mercredi 2 octobre 2019, sur la Place Saint-Pierre du Vatican.

Poursuivant ses catéchèses hebdomadaires sur les Actes des apôtres, le pape François a commenté le chapitre 8 dans lequel l’apôtre Philippe, poussé par l’Esprit, part sur une route déserte où il rencontre un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie qu’il évangélise en lui expliquant le sens de la Parole de Dieu.

À  celui qui pense qu’évangéliser, c’est chercher « à convaincre les gens que Jésus est Dieu », le pape répond avec un certain humour : « Mon cher, ce n’est pas cela l’évangélisation, s’il n’y a pas l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation. Cela peut être du prosélytisme, de la publicité… Mais l’évangélisation, c’est te faire guider par l’Esprit Saint, que ce soit lui qui te pousse à l’annonce, à l’annonce par le témoignage, y compris par le martyre, y compris par la parole ».

Le pape a aussi rendu hommage à l’humilité de l’Éthiopien : « Cet homme puissant reconnaît qu’il a besoin d’être guidé pour comprendre la Parole de Dieu. C’était un grand banquier, c’était le ministre de l’économie, il avait tout le pouvoir de l’argent, mais il savait que, sans explication, il ne pouvait pas comprendre ; il était humble ».

Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs,

Après le martyre d’Étienne, la « course » de la Parole de Dieu semble subir un coup d’arrêt, à cause du déchaînement d’ « une violente persécution contre l’Église de Jérusalem » (Ac 8,1). Pour cette raison, les apôtres restent à Jérusalem, tandis que de nombreux chrétiens se dispersent dans d’autres lieux de la Judée et en Samarie.

Dans le livre des Actes, la persécution apparaît comme l’état permanent de la vie des disciples, selon ce qu’avait dit Jésus : « Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi » (Jn 15,20). Mais, au lieu d’éteindre le feu de l’évangélisation, la persécution l’alimente encore plus.

Nous avons entendu ce que fit le diacre Philippe qui commence à évangéliser les villes de Samarie et nombreux sont les signes de libération et de guérison qui accompagnent l’annonce de la Parole. À ce moment-là, l’Esprit Saint signe une nouvelle étape du voyage de l’Évangile : il pousse Philippe à aller à la rencontre d’un étranger au coeur ouvert à Dieu. Philippe se lève et part dans le même élan. Sur une route déserte et dangereuse, il rencontre un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie, administrateur des trésors de celle-ci. Cet homme, un eunuque, après s’être rendu à Jérusalem pour le culte, rentre dans son pays. C’était un prosélyte juif d’Éthiopie. Assis sur son char, il lit le rouleau du prophète Isaïe, en particulier le quatrième chant du « serviteur du Seigneur ».

Philippe s’approche du char et lui demande : « Comprends-tu ce que tu lis ? » (Ac 8,30). L’Éthiopien répond : « Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? » (Ac 8,31). Cet homme puissant reconnaît qu’il a besoin d’être guidé pour comprendre la Parole de Dieu. C’était un grand banquier, c’était le ministre de l’économie, il avait tout le pouvoir de l’argent, mais il savait que, sans explication, il ne pouvait pas comprendre ; il était humble.

Et ce dialogue entre Philippe et l’Éthiopien fait aussi réfléchir sur le fait qu’il ne suffit pas de lire l’Écriture, il faut en comprendre le sens, trouver la substance en allant au-delà de l’ « écorce », puiser à l’Esprit Saint qui anime la lettre. Comme l’a dit le pape Benoît au début du Synode sur la Parole de Dieu, « l’exégèse, la véritable lecture de la Sainte Écriture, n’est pas seulement un phénomène littéraire, […]. C’est le mouvement de mon existence » (Méditation, 6 octobre 2008). Entrer dans la Parole de Dieu, c’est être disposé à sortir de ses propres limites pour rencontrer et se conformer au Christ qui est la Parole vivante du Père.

Qui est donc le protagoniste de ce que lisait l’Éthiopien ? Philippe offre à son interlocuteur la clé de lecture : ce doux serviteur souffrant, qui ne réagit pas au mal par le mal et qui, bien qu’il soit considéré comme ayant échoué, stérile et finalement supprimé, libère le peuple de l’iniquité et porte du fruit pour Dieu, c’est précisément ce Christ qu’annoncent Philippe et toute l’Église ; qui nous a tous rachetés par sa Pâque. Finalement l’Éthiopien reconnaît le Christ et demande le baptême, et il professe sa foi dans le Seigneur Jésus. Ce récit est beau, mais qui a poussé Philippe à aller dans le désert pour rencontrer cet homme ? Qui a poussé Philippe à s’approcher du char ? C’est l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation. « Père, je vais évangéliser. – Oui, que fais-tu ? – Ah, j’annonce l’Évangile et je dis qui est Jésus, je cherche à convaincre les gens que Jésus est Dieu ». Mon cher, ce n’est pas cela l’évangélisation, s’il n’y a pas l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation. Cela peut être du prosélytisme, de la publicité… Mais l’évangélisation, c’est te faire guider par l’Esprit Saint, que ce soit lui qui te pousse à l’annonce, à l’annonce par le témoignage, y compris par le martyre, y compris par la parole.

Après avoir fait rencontrer l’Éthiopien avec le Ressuscité – l’Éthiopien rencontre Jésus ressuscité parce qu’il comprend cette prophétie – Philippe disparaît, l’Esprit le prend et l’envoie faire autre chose. J’ai dit que le protagoniste de l’évangélisation est l’Esprit saint et quel est le signe que toi, chrétienne, chrétien, tu es un évangélisateur ? La joie. Y compris dans le martyre. Et Philippe, plein de joie, est allé prêcher l’Évangile ailleurs.

Que l’Esprit fasse des baptisés des hommes et des femmes qui annoncent l’Évangile pour attirer les autres non pas à soi mais au Christ, qu’ils sachent faire place à l’action de Dieu, qu’ils sachent rendre les autres libres et responsables devant le Seigneur.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat



Catéchèse du 25 septembre :

Etienne, un autre Christ

La calomnie et le faux témoignage sont « un ‘cancer diabolique’ qui atteint aussi parfois le corps de l’Eglise, lorsqu’il s’agit de salir quelqu’un qui gêne », souligne le pape François à l’audience générale de ce mercredi matin, 25 septembre 2019.

Depuis la place Saint-Pierre au Vatican, le pape a poursuivi ses catéchèses sur les Actes des Apôtres, méditant sur le martyre du premier diacre, Etienne.

« Ce ne sont pas les beaux discours qui révèlent notre identité d’enfants de Dieu, mais seulement l’abandon de notre vie dans les mains du Père et le pardon de celui qui nous offense », a-t-il notamment affirmé.

Synthèse de la catéchèse en français

Frères et sœurs,

Poursuivant l’étude des Actes des Apôtres, nous découvrons les difficultés que rencontrent les premières communautés qui accueillent des personnes aux cultures et sensibilité différentes. Les tensions et les murmures apparaissent, les uns s’estimant désavantagés par rapport aux autres. Les Apôtres prennent alors davantage conscience de leur rôle de prédicateurs de la Parole. Ils désignent donc des diacres chargés d’être plus attentifs au service de la charité ; un partage et un équilibre qui seront d’une grande fécondité pour l’Eglise.

Parmi ces diacres institués, Etienne est celui qui rencontre le plus d’oppositions. Ses adversaires ne trouvent d’autres moyens de le faire taire que ceux de la calomnie et du faux témoignage : un « cancer diabolique » qui atteint aussi parfois le corps de l’Eglise, lorsqu’il s’agit de salir quelqu’un qui gêne. Devant ses juges, Etienne dénonce l’hypocrisie avec laquelle les prophètes et le Christ lui-même ont été traités, par ceux dont ils sont les héritiers. Condamné à mort, Etienne ne cherche pas à fuir mais il s’abandonne entre les mains du Père, en pardonnant. Premier martyr, Etienne devient un autre Christ, un homme que l’Esprit Saint rend semblable à Jésus, capable de témoigner de l’amour de Dieu jusqu’à la fin.

© Librairie éditrice du Vatican
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Message par Isabelle-Marie Mer 9 Oct 2019 - 23:33

Audiences générales du pape François : - Page 2 Jumeau10

Audience:  « Saul », quand la foi devient idéologie (traduction complète)

Adorer Dieu ou des formules dogmatiques?

Les Actes des apôtres décrivent Saul comme « un idéologue », qui « absolutise son identité politique ou religieuse et réduit l’autre à un ennemi potentiel à combattre », a expliqué le pape François. Chez Saul, a-t-il commenté, « la religion s’était transformée en idéologie : idéologie religieuse, idéologie sociale, idéologie politique ».

Le pape François a poursuivi sa catéchèse sur les Actes des apôtres lors de l’audience générale de ce mercredi 9 octobre 2019, Place Saint-Pierre, au Vatican, en présence de nombreux visiteurs venus d’Italie et du monde entier. Il a médité sur le récit de la conversion de saint Paul, au chapitre 9 des Actes.

De même que « Saul », en persécutant les chrétiens, persécutait « le Seigneur », a fait observer le pape, « ceux qui sont des idéologues parce qu’ils veulent la “pureté”, entre guillemets, de l’Église, frappent aussi le Christ ».

Le pape a invité chacun à s’interroger : « comment est-ce que je vis ma vie de foi ? Vais-je à la rencontre des autres ou bien suis-je contre les autres ? Est-ce que j’appartiens à l’Église universelle (les bons et les mauvais, tout le monde) ou ai-je une idéologie sélective ? Est-ce que j’adore Dieu ou est-ce que j’adore les formules dogmatiques ? Comment est ma vie religieuse ? La foi en Dieu que je professe me rend-elle amicale ou hostile envers celui qui est différent de moi ? »

Catéchèse prononcée par le pape François en italien

Chers frères et soeurs, bonjour !

À partir de l’épisode de la lapidation d’Étienne, une figure apparaît qui, à côté de celle de Pierre, est la plus présente et la plus incisive dans les Actes des apôtres : celle d’ « un jeune homme appelé Saul » (Ac 7,58). Au début, il est décrit comme quelqu’un qui approuve la mort d’Étienne et qui veut détruire l’Église (cf. Ac 8,3) ; mais ensuite, il deviendra l’instrument choisi par Dieu pour annoncer l’Évangile aux nations (cf. Ac 9,15 ; 22,21 ; 26,17).

Avec l’autorisation du grand prêtre, Saul pourchasse les chrétiens et les capture. Vous, qui venez de certains pays qui ont été persécutés par les dictatures, vous comprenez bien ce que signifie pourchasser les gens et les capturer. C’est ce que faisait Saul. Et il fait cela en pensant servir la Loi du Seigneur. Luc dit que Saul « était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur » (Ac 9,1) : il y a en lui un souffle qui a un goût de mort, pas de vie.

Le jeune Saul est décrit comme un intransigeant, c’est-à-dire quelqu’un qui manifeste de l’intolérance envers ceux qui pensent différemment de lui, il « absolutise » son identité politique ou religieuse et réduit l’autre à un ennemi potentiel à combattre. Un idéologue. Chez Saul, la religion s’était transformée en idéologie : idéologie religieuse, idéologie sociale, idéologie politique. C’est seulement après qu’il a été transformé par le Christ qu’il enseignera que la véritable bataille n’est pas « contre des êtres de sang et de chair, mais contre contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres […], les esprits du mal » (Ép 6,12). Il enseignera qu’il ne faut pas combattre les personnes, mais le mal qui inspire leurs actions.

L’état de rage – parce que Saul était enragé – et conflictuel de Saul invite chacun à s’interroger : comment est-ce que je vis ma vie de foi ? Vais-je à la rencontre des autres ou bien suis-je contre les autres ? Est-ce que j’appartiens à l’Église universelle (les bons et les mauvais, tout le monde) ou ai-je une idéologie sélective ? Est-ce que j’adore Dieu ou est-ce que j’adore les formules dogmatiques ? Comment est ma vie religieuse ? La foi en Dieu que je professe me rend-elle amicale ou hostile envers celui qui est différent de moi ?

Luc raconte que, pendant que Saul est tout absorbé à éradiquer la communauté chrétienne, le Seigneur est sur ses traces pour toucher son coeur et le convertir à lui. C’est la méthode du Seigneur : il touche le coeur. Le Ressuscité prend l’initiative et se manifeste à Saul sur le chemin de Damas, un événement qui est raconté trois fois dans le livre des Actes (cf. Ac 9,3-19 ; 22,3-21 ; 26,4-23).

À travers le binôme « lumière » et « voix », typique des théophanies, le Ressuscité apparaît à Saul et lui demande des comptes sur sa fureur fratricide : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9,4). Ici, le Ressuscité manifeste qu’il ne fait qu’un avec ceux qui croient en lui : frapper un membre de l’Église, c’est frapper le Christ lui-même ! Ceux qui sont des idéologues parce qu’ils veulent la « pureté », entre guillemets, de l’Église, frappent aussi le Christ.

La voix de Jésus dit à Saul : « Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire » (Ac 9,6). Mais une fois debout, Saul ne voit plus rien, il est devenu aveugle, et de l’homme fort, influent et indépendant qu’il était, il se trouve faible, démuni et dépendant des autres, parce qu’il ne voit pas. La lumière du Christ l’a ébloui et rendu aveugle : « Apparaît ainsi à l’extérieur ce qui était sa réalité intérieure, son aveuglement à l’égard de la vérité, de la lumière qu’est le Christ » (Benoît XVI, Audience générale, 3 septembre 2008).

De ce « corps à corps » entre Saul et le Ressuscité, commence une transformation qui montre la « pâque personnelle » de Saul, son passage de la mort à la vie : ce qui auparavant était sa gloire devient « des ordures » à rejeter pour acquérir le véritable avantage qu’est le Christ et la vie en lui (cf. Ph 3,7-Cool.
Paul reçoit le baptême. Le baptême marque ainsi pour Saul, comme pour chacun de nous, le début d’une vie nouvelle et il est accompagné par un regard nouveau sur Dieu, sur soi et sur les autres qui, d’ennemis qu’ils étaient deviennent désormais des frères dans le Christ.

Demandons au Père de nous faire expérimenter à nous aussi, comme à Saul, l’impact avec son amour qui, seul, peut faire d’un coeur de pierre un coeur de chair (cf. Éz 11,15), capable d’accueillir en lui-même « les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2,5).

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Mer 23 Oct 2019 - 12:09

Audience : « Évangéliser, c’est favoriser la rencontre des coeurs avec le Seigneur »

« Regarder la personne et les intentions de son coeur »

Un évangélisateur « ne peut être un obstacle à l’oeuvre créatrice de Dieu », mais c’est « quelqu’un qui favorise la rencontre des cœurs avec le Seigneur », a affirmé le pape François. « Et nous, a-t-il interrogé, comment nous comportons-nous avec nos frères, surtout avec ceux qui ne sont pas chrétiens ? Sommes-nous un obstacle pour la rencontre avec Dieu ? Faisons-nous obstacle à leur rencontre avec le Père ou la favorisons-nous ? »

Au cours de l’audience générale de ce mercredi 16 octobre 2019, le pape François a poursuivi sa catéchèse sur les Actes des apôtres. Il a commenté le chapitre 10 dans lequel l’apôtre Pierre est invité à se rendre chez le centurion Corneille, un étranger non juif, auquel il prêche l’Évangile et qui reçoit l’effusion de l’Esprit avec les siens.

Pierre devient ainsi « témoin de ce processus de “fraternisation” que l’Esprit veut déclencher dans l’histoire » et s’ouvre à l’universalité du salut, a expliqué le pape. En effet, la vision qu’il a eue auparavant, est une « provocation divine » qui suscite en lui « un changement de mentalité » : il « n’évalue plus les événements et les personnes selon les catégories du pur et de l’impur », mais il apprend « à aller au-delà, pour regarder la personne et les intentions de son coeur ».

Le pape François a ausssi souligné, à deux jours de la fête du saint apôtre Luc qu'il est
« l’évangéliste qui révèle le mieux le cœur de Jésus et sa miséricorde »

Voici notre traduction intégrale de la catéchèse en italien du pape François.

Chers frères et soeurs, bonjour !

Le voyage de l’Évangile dans le monde, que saint Luc raconte dans les Actes des apôtres, est accompagné de la plus grande créativité de Dieu qui se manifeste de manière surprenante. Dieu veut que ses enfants dépassent tout particularisme pour s’ouvrir à l’universalité du salut. Voilà le but : dépasser les particularismes et s’ouvrir à l’universalité du salut, parce que Dieu veut sauver tout le monde. Ceux qui sont nés à nouveau de l’eau et de l’Esprit – les baptisés – sont appelés à sortir d’eux-mêmes et à s’ouvrir aux autres, à vivre la proximité, le style du ‘vivre ensemble’ qui transforme toute relation interpersonnelle en une expérience de fraternité (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 87).

Pierre, protagoniste avec Paul dans les Actes des apôtres, est témoin de ce processus de « fraternisation » que l’Esprit veut déclencher dans l’histoire. Pierre vit un événement qui marque un tournant décisif pour son existence. Pendant qu’il prie, il reçoit une vision qui sert de « provocation » divine, pour susciter en lui un changement de mentalité. Il voit une grande nappe qui descend d’en-haut, contenant différents animaux : quadrupèdes, reptiles et oiseaux, et il entend une voix qui l’invite à se nourrir de ces viandes. En bon juif, il réagit en soutenant qu’il n’a jamais rien mangé d’impur, selon la Loi du Seigneur (cf. Lv 11). Alors la voix réplique : « Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le déclare pas interdit » (Ac 10,15).

Par ce fait, le Seigneur veut que Pierre n’évalue plus les événements et les personnes selon les catégories du pur et de l’impur, mais qu’il apprenne à aller au-delà, pour regarder la personne et les intentions de son coeur. En effet, ce qui rend l’homme impur ne vient pas du dehors mais seulement du dedans, du coeur (cf. Mc 7,21). Jésus l’a dit clairement.

Après cette vision, Dieu invite Pierre chez un étranger non circoncis, Corneille, « centurion de la cohorte appelée italique, […], de grande piété qui craignait Dieu », qui fait beaucoup d’aumônes au peuple et prie Dieu sans cesse (cf. Ac 10, 1-2), mais il n’était pas juif.

Dans cette maison de païens, Pierre prêche le Christ crucifié et ressuscité et le pardon des péchés à tous ceux qui croient en lui. Et pendant que Pierre parle, l’Esprit Saint descend sur Corneille et sur sa famille. Et Pierre les baptise au nom de Jésus-Christ (cf. Ac 10,48).

Ce fait extraordinaire – c’est la première fois que se produit quelque chose de ce genre – est connu à Jérusalem où les frères, scandalisés par le comportement de Pierre, le réprimandent vivement (cf. Ac 11, 1-3). Pierre a fait quelque chose qui allait au-delà de la coutume, au-delà de la loi, et c’est pourquoi on le réprimande. Mais après sa rencontre avec Corneille, Pierre est plus libre de lui-même et plus en communion avec Dieu et avec les autres, parce qu’il a vu la volonté de Dieu dans l’action de l’Esprit Saint. Il peut donc comprendre que l’élection d’Israël n’est pas la récompense pour des mérites, mais le signe de l’appel gratuit à être une médiation de la bénédiction divine parmi les peuples païens.

Chers frères, nous apprenons du prince des apôtres, qu’un évangélisateur ne peut être un obstacle à l’oeuvre créatrice de Dieu, qui « veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2,4), mais quelqu’un qui favorise la rencontre des coeurs avec le Seigneur. Et nous, comment nous comportons-nous avec nos frères, surtout avec ceux qui ne sont pas chrétiens ? Sommes-nous un obstacle pour la rencontre avec Dieu ? Faisons-nous obstacle à leur rencontre avec le Père ou la favorisons-nous ?

Demandons aujourd’hui la grâce de nous laisser étonner par les surprises de Dieu, de ne pas faire obstacle à sa créativité, mais de reconnaître et favoriser les voies toujours nouvelles à travers lesquelles le Ressuscité envoie son Esprit dans le monde et attire les coeurs en se faisant connaître comme le « Seigneur de tous » (Ac 10,36). Merci.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat


Le Seigneur veut que tous les hommes soient sauvés - Audience générale du 16 octobre 2019

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Message par Isabelle-Marie Sam 26 Oct 2019 - 23:29

Catéchèse : commencement du « long voyage de la Parole de Dieu »

Premier concile de Jérusalem, un exemple de synodalité (Traduction intégrale)

Le livre des Actes des apôtres est « le livre du long voyage de la Parole de Dieu » : il « commence à la suite d’une forte persécution » mais « au lieu de provoquer un coup d’arrêt pour l’évangélisation », celle-ci « devient une opportunité pour élargir le champ où répandre la bonne graine de la Parole ».

Le pape François a donné sa treizième catéchèse sur les Actes des apôtres (chapitres 14 et 15), au cours de l’audience générale de ce mercredi 23 octobre 2019, sur la Place Saint-Pierre baignée de soleil. Le pape a commenté les débuts de la mission de Paul et Barnabé auprès des païens, et le Concile de Jérusalem qui s’est tenu pour répondre aux questions soulevées par cette évangélisation de ceux qui n’étaient pas juifs.

Le récit du Concile de Jérusalem, a expliqué le pape, « nous aide à comprendre la synodalité. C’est le propre de la synodalité, la présence de l’Esprit Saint, sinon (…) c’est un parloir, un parlement, autre chose… ». Et de spécifier : « la méthode ecclésiale pour la résolution des conflits se fonde sur le dialogue fait d’écoute attentive et patiente et sur le discernement réalisé à la lumière de l’Esprit. C’est l’Esprit, en effet, qui aide à surmonter les fermetures et les tensions et qui travaille dans les cœurs pour qu’ils parviennent, dans la vérité et le bien, à l’unité ».

Catéchèse du pape François en italien (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le livre des Actes des apôtres raconte qu’après cette rencontre transformante avec Jésus, saint Paul est accueilli par l’Église de Jérusalem grâce à la médiation de Barnabé et commence à annoncer le Christ. Mais à cause de l’hostilité de quelques-uns, il se voit contraint de se rendre à Tarse, sa ville natale, où Barnabé le rejoint pour l’impliquer dans le long voyage de la Parole de Dieu. On peut dire que le livre des Actes des apôtres, que nous commentons dans ces catéchèses, est le livre du long voyage de la Parole de Dieu : la Parole de Dieu doit être annoncée, et annoncée partout. Ce voyage commence à la suite d’une forte persécution (cf. Ac 11,19) ; mais celle-ci, au lieu de provoquer un coup d’arrêt pour l’évangélisation, devient une opportunité pour élargir le champ où répandre la bonne graine de la Parole. Les chrétiens ne se laissent pas effrayer. Ils doivent fuir, mais ils fuient avec la Parole, et répandent la Parole un peu partout.

Paul et Barnabé arrivent d’abord à Antioche de Syrie, où ils s’arrêtent une année entière pour enseigner et aider la communauté à mettre des racines (cf. Ac 11,26). Ils annonçaient à la communauté juive, aux juifs. Antioche devient ainsi le centre de propulsion missionnaire, grâce à la prédication par laquelle les deux évangélisateurs – Paul et Barnabé – touchent le coeur des croyants qui, ici à Antioche, sont appelés pour la première fois « chrétiens » (cf. Ac 11,26).

Du livre des Actes émerge la nature de l’Église qui n’est pas une forteresse mais une tente capable d’étendre son espace (cf. Is 54,2) et de permettre à tous d’y accéder. L’Église est « en sortie » ou ce n’est pas l’Église ; soit elle est en chemin en élargissant toujours son espace afin que tous puissent y entrer, soit ce n’est pas l’Église. « Une Église aux portes ouvertes » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 46), toujours les portes ouvertes. Quand je vois une petite église, ici dans cette ville, ou quand j’en voyais dans l’autre diocèse d’où je viens, les portes fermées, c’est mauvais signe. Les églises doivent toujours avoir leurs portes ouvertes parce que c’est le symbole de ce qu’est une église : toujours ouverte. L’Église est « appelée à être toujours la maison ouverte du Père. […] De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approche en cherchant Dieu, il ne se heurte pas à la froideur d’une porte fermée (ibid., 47).

Mais cette nouveauté des portes ouvertes à qui ? Aux païens, parce que les apôtres prêchaient aux juifs, mais les païens aussi sont venus frapper à la porte de l’Église ; et cette nouveauté des portes ouvertes aux païens déchaîne une controverse très animée. Certains juifs affirment la nécessité de se faire juif à travers la circoncision pour être sauvé, et recevoir ensuite le baptême. Ils disent : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés », c’est-à-dire vous ne pouvez pas recevoir ensuite le baptême. D’abord le rite juif et ensuite le baptême : c’était leur position. Et pour trancher la question, Paul et Barnabé consultent le conseil des apôtres et des anciens à Jérusalem et se tient alors ce qui est considéré comme le premier concile de l’histoire de l’Église, le concile – ou assemblée – de Jérusalem, auquel se réfère Paul dans sa Lettre aux Galates (2,1-10).

C’est une question théologique, spirituelle et disciplinaire très délicate qui est abordée ici : c’est le rapport entre la foi dans le Christ et l’observance de la Loi de Moïse. Les discours de Pierre et Jacques, « colonnes » de l’Église-mère, au cours de cette assemblée, sont déterminants (cf. Ac 15,7-21 ; Gal 2,9). Ils invitent à ne pas imposer la circoncision aux païens, mais à leur demander seulement de rejeter l’idolâtrie et toutes ses expressions. C’est à partir de la discussion que se dessine la route commune, et cette décision, ratifiée par la fameuse lettre apostolique envoyée à Antioche.

L’assemblée de Jérusalem nous donne une lumière importante sur les modalités avec lesquelles aborder les divergences et rechercher la « vérité dans la charité » (Ep 4,15). Elle nous rappelle que la méthode ecclésiale pour la résolution des conflits se fonde sur le dialogue fait d’écoute attentive et patiente et sur le discernement réalisé à la lumière de l’Esprit. C’est l’Esprit, en effet, qui aide à surmonter les fermetures et les tensions et qui travaille dans les coeurs pour qu’ils parviennent, dans la vérité et le bien, à l’unité. Ce texte nous aide à comprendre la synodalité. Il est intéressant de voir comment la lettre est écrite : les apôtres commencent en disant : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé que… ». C’est le propre de la synodalité, la présence de l’Esprit Saint, sinon ce n’est pas la synodalité, c’est un parloir, un parlement, autre chose…

Demandons au Seigneur de renforcer chez tous les chrétiens, en particulier chez les évêques et les prêtres, le désir et la responsabilité de la communion. Qu’il nous aide à vivre le dialogue, l’écoute et la rencontre avec nos frères dans la foi et avec ceux qui sont loin, pour goûter et manifester la fécondité de l’Église.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

https://fr.zenit.org/articles/catechese-commencement-du-long-voyage-de-la-parole-de-dieu/?
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Message par Isabelle-Marie Sam 2 Nov 2019 - 23:36

« Aujourd’hui encore il y a des gens qui paient pour cela »: non à la voyance et aux lignes de la main

Catéchèse du pape François (traduction complète)

Le baptême de Lydie et de sa famille, à Philippes, est « le témoignage de l’arrivée du christianisme sur les côtes européennes ». L’Évangile est donc « entré par la Macédoine », a fait observer le pape François dans sa 14ème catéchèse sur les Actes des apôtres, au cours de l’audience générale de ce mercredi 30 octobre 2019, sur la Place Saint-Pierre du Vatican.

Le pape François a commenté le chapitre 16 du livre des Actes des apôtres, sur les débuts de la mission de Paul et Silas en Macédoine, où ils baptisent d’abord une femme, Lydie, et sa famille, puis leur geôlier avec toute sa maison. Entretemps, ils ont exorcisé une servante exploitée par ses maîtres, qui la faisaient travailler comme voyante.

Cette jeune esclave « faisait ce que font les voyantes : elle devine ton avenir, elle lit les lignes de ta main (…) et les gens payaient pour cela », a expliqué le pape, et « aujourd’hui encore, chers frères et sœurs, il y a des gens qui paient pour cela ». Et le pape d’évoquer son diocèse en Argentine, et le grand parc rempli de voyants et de voyantes « qui lisaient dans ta main et les gens croyaient tout cela ! Et ils payaient ». L’évangélisation de l’Europe par Paul et Silas n’est donc que « le début d’un processus d’inculturation qui dure encore aujourd’hui », a souligné le pape.

Catéchèse du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour !

Quand nous lisons les Actes des apôtres, nous voyons que l’Esprit Saint est le protagoniste de la mission de l’Église : c’est lui qui guide le chemin des évangélisateurs en leur montrant la route à suivre.

Nous voyons cela clairement au moment où l’apôtre Paul, arrivé à Troas, a une vision. Un Macédonien le supplie : « Passe en Macédoine et viens à notre secours ! » (Ac 16, 9). Le peuple de Macédoine du nord en est fier, il est très fier d’avoir appelé Paul pour que ce soit Paul qui annonce Jésus-Christ. Je me souviens bien de ce beau peuple qui m’a accueilli avec beaucoup de chaleur : puissent-ils conserver cette foi que Paul leur a prêchée ! L’apôtre n’a pas hésité et il part pour la Macédoine, sûr que c’est vraiment Dieu qui l’envoie, et il accoste à Philippes, « colonie romaine » (Ac 16,12) sur la via Egnatia, pour prêcher l’Évangile. Paul s’y arrête pendant plusieurs jours. Il y a trois événements qui caractérisent son séjour à Philippes, pendant ces trois jours, trois événements importants. 1) L’évangélisation et le baptême de Lydie et de sa famille. 2) L’arrestation qu’il subit, avec Silas, après avoir exorcisé une esclave exploitée par ses maîtres. 3) La conversion et le baptême de son geôlier et de sa famille. Voyons ces trois épisodes dans la vie de Paul.

La puissance de l’Évangile touche surtout les femmes de Philippes, en particulier Lydie, négociante en étoffes de pourpre, de la ville de Thyatire, une croyante en Dieu dont le Seigneur ouvre le cœur « pour la rendre attentive à ce que disait Paul » (Ac 16,14). En effet, Lydie accueille le Christ, reçoit le baptême avec sa famille et accueille ceux qui appartiennent au Christ, en hébergeant chez elle Paul et Silas. Nous avons ici le témoignage de l’arrivée du christianisme sur les côtes européennes : le début d’un processus d’inculturation qui dure encore aujourd’hui. Il est entré par la Macédoine.

Après leur expérience chaleureuse chez Lydie, Paul et Silas se retrouvent confrontés à la dureté de la prison : ils passent de la consolation de cette conversion de Lydie et de sa famille à la désolation de la prison, où ils sont jetés pour avoir libéré, au nom de Jésus, « une jeune servante qui était possédée par un esprit de divination » et qui « rapportait de gros bénéfices à ses maîtres » par son métier de voyante (Ac 16, 16). Ses maîtres gagnaient beaucoup et cette pauvre esclave faisait ce que font les voyantes : elle devine ton avenir, elle lit les lignes de ta main – comme le dit la chanson « Prends cette main, bohémienne » et les gens payaient pour cela. Aujourd’hui encore, chers frères et sœurs, il y a des gens qui paient pour cela. Je me souviens, dans mon diocèse, dans un très grand parc, il y avait plus de 60 petites tables où étaient assis des voyants et des voyantes qui lisaient dans ta main et les gens croyaient tout cela ! Et ils payaient. Et cela existait déjà à l’époque de saint Paul. Ses maîtres, par rétorsion, dénoncent Paul et conduisent les apôtres devant les magistrats en les accusant de créer le désordre public.

Mais que se passe-t-il ? Paul est en prison et pendant son emprisonnement, un fait surprenant se produit. Il est dans la désolation mais, au lieu de se plaindre, Paul et Silas entonnent une louange à Dieu et cette louange libère une puissance qui brise leurs chaînes : pendant la prière, un tremblement de terre secoue les fondations de la prison, les portes s’ouvrent et les chaînes de tous les prisonniers tombent (cf. Ac 16, 25-26). Comme la prière de la Pentecôte, celle-ci, faite en prison, a des effets prodigieux.

Croyant que les prisonniers se sont enfuis, le geôlier allait se suicider, parce que les geôliers payaient de leur propre vie si un prisonnier s’enfuyait ; mais Paul  lui crie : « Nous sommes tous là ! »  (Ac 16, 27-28). Alors celui-ci demande : « Que dois-je faire pour être sauvé ? » (v. 30). La réponse est : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (v. 31). C’est à ce moment que survient le changement : au cœur de la nuit, le geôlier écoute la parole du Seigneur avec sa famille, accueille les apôtres, lave leurs plaies – parce qu’ils avaient été roués de coups – et avec les siens, il reçoit le baptême ; puis, avec sa maison, laissant « déborder sa joie de croire en Dieu » (v. 34), il fait préparer la table et invite Paul et Silas à demeurer avec eux : le moment de la consolation ! Au cœur de la nuit de ce geôlier anonyme, la lumière du Christ brille et l’emporte sur les ténèbres : les chaînes de son cœur tombent et jaillit en lui et chez les siens une joie inconnue. C’est ainsi que l’Esprit Saint fait la mission : depuis le début, depuis la Pentecôte, c’est lui le protagoniste de la mission. Et il nous fait avancer, il faut être fidèle à la vocation que l’Esprit nous pousse à faire. Pour apporter l’Évangile.

Demandons nous aussi à l’Esprit Saint un cœur ouvert, sensible à Dieu et accueillant envers nos frères, comme celui de Lydie, et une foi audacieuse comme celle de Paul et de Silas, ainsi qu’une ouverture du cœur, comme celle du geôlier qui se laisse toucher par l’Esprit Saint.

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Message par Isabelle-Marie Jeu 7 Nov 2019 - 23:13

Catéchèse : le « regard contemplatif » de Paul sur le monde païen

Un exemple extraordinaire d’inculturation (Traduction intégrale)

Le regard de saint Paul sur la ville d’Athènes et le monde païen nous interroge « sur notre façon de regarder les villes », a déclaré le pape François. « Les observons-nous avec indifférence ? Avec mépris ? Ou avec la foi qui reconnaît les enfants de Dieu au milieu des foules anonymes ? » Paul, a relevé le pape, « observe la culture, il observe l’environnement d’Athènes “à partir d’un regard contemplatif” » ; il ne regarde pas le monde païen avec « hostilité » mais « avec les yeux de la foi ».

Le pape François a délivré sa quinzième catéchèse sur les Actes des apôtres, lors de l’audience générale de ce mercredi 6 novembre 2019, sur la Place Saint-Pierre du Vatican. Il a commenté le discours de Paul à Athènes aux membres de l’aréopage (Ac 17,23), « symbole de la vie politique et culturelle », le décrivant comme un « extraordinaire exemple d’inculturation de la foi ».

Cherchant à « entrer en empathie avec ses auditeurs », Paul « choisit le regard qui le pousse à ouvrir un passage entre l’Évangile et le monde païen » a fait observer le pape. Et l’apôtre annonce alors le kérygme, invitant « chacun à aller au-delà des “temps de l’ignorance” et à se décider pour la conversion en vu du jugement imminent. Paul aborde ainsi le kérygme et fait allusion au Christ, sans le citer, le définissant comme l’homme que Dieu a “accrédité auprès de tous en le ressuscitant d’entre les morts” ».

Voici notre traduction de la catéchèse en italien du pape François.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons notre « voyage » avec le livre des Actes des apôtres. Après les épreuves vécues à Philippes, Thessalonique et Bérée, Paul accoste à Athènes, au cœur de la Grèce (cf. Ac 17,15). Cette ville, qui vivait à l’ombre des antiques gloires malgré la décadence politique, conservait encore le primat de la culture. Là, l’apôtre « avait l’esprit exaspéré en observant la ville livrée aux idoles » (Ac 17,16). Mais cet « impact » avec le paganisme, au lieu de le faire fuir, le pousse à créer un pont pour dialoguer avec cette culture.

Paul choisit d’entrer en familiarité avec la ville et commence ainsi à fréquenter les lieux et les personnes les plus importants. Il va à la synagogue, symbole de la vie de foi ; il va sur la place, symbole de la vie citadine ; et il va à l’aréopage, symbole de la vie politique et culturelle. Il rencontre des juges, des philosophes épicuriens et stoïciens, et beaucoup d’autres personnes. Il rencontre tout le monde, il ne se renferme pas, il va parler avec tout le monde. Ainsi, Paul observe la culture, il observe l’environnement d’Athènes « à partir d’un regard contemplatif » qui découvre « ce Dieu qui habite dans ses maisons, dans ses rues et sur ses places » (Evangelii gaudium, 71). Paul ne regarde pas la ville d’Athènes et le monde païen avec hostilité mais avec les yeux de la foi. Et cela nous pousse à nous interroger sur notre façon de regarder nos villes : les observons-nous avec indifférence ? Avec mépris ? Ou avec la foi qui reconnaît les enfants de Dieu au milieu des foules anonymes ?

Paul choisit le regard qui le pousse à ouvrir un passage entre l’Évangile et le monde païen. Au cœur d’une des institutions les plus célèbres du monde antique, l’aréopage, il réalise un extraordinaire exemple d’inculturation du message de la foi : il annonce Jésus-Christ aux adorateurs d’idoles, et ne le fait pas en les agressant, mais en se faisant « pontife, constructeur de ponts » (Homélie à Sainte Marthe, 8 mai 2013).

Paul s’inspire de l’autel de la ville dédié à « un dieu inconnu » (Ac 17,23) – il y avait un autel avec l’inscription « au dieu inconnu » ; aucune représentation, rien, seulement cette inscription. En partant de cette « dévotion » au dieu inconnu, pour entrer en empathie avec ses auditeurs, il proclame que Dieu « vit parmi les citadins » (Evangelii gaudium, 71) et « ne se cache pas à ceux qui le cherchent d’un coeur sincère, bien qu’ils le fassent à tâtons » (ibid.). C’est précisément cette présence que Paul cherche à dévoiler : « ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer » (Ac 17,23).

Pour révéler l’identité du dieu que les Athéniens adorent, l’apôtre part de la création, c’est-à-dire de la foi biblique dans le Dieu de la révélation, pour arriver à la rédemption et au jugement, à savoir le message proprement chrétien. Il montre la disproportion entre la grandeur du Créateur et les temples construits par l’homme, et il explique que le Créateur se laisse chercher toujours davantage pour que chacun puisse le trouver. Ainsi, selon une belle expression du pape Benoît XVI, Paul « annonce celui que les hommes ignorent, et pourtant connaissent : l’Inconnu-Connu » (Benoît XVI, Rencontre avec le monde de la culture au Collège des Bernardins, 12 sept. 2008). Ensuite, il invite chacun à aller au-delà des « temps de l’ignorance » et à se décider pour la conversion en vu du jugement imminent. Paul aborde ainsi le kérygme et fait allusion au Christ, sans le citer, le définissant comme l’homme que Dieu a « accrédité auprès de tous en le ressuscitant d’entre les morts » (Ac 17,31).

Et voilà le problème. La parole de Paul qui, jusqu’alors, avait tenu ses interlocuteurs en haleine – parce que c’était une découverte intéressante – se heurte à une pierre d’achoppement : la mort et la résurrection du Christ apparaît comme une « folie » (1 Cor 1,23) et fait l’objet de moqueries et de dérision. Alors Paul s’éloigne : sa tentative semble avoir échoué mais, en fait, quelques-uns adhèrent à sa parole et s’ouvrent à la foi. Parmi ceux-ci un homme, Denys, membre de l’aréopage, et une femme, Damaris. À Athènes aussi l’Évangile prend racine et peut courir à deux voix : celle de l’homme et celle de la femme !

Demandons nous aussi aujourd’hui à l’Esprit Saint de nous apprendre à construire des ponts avec la culture, avec ceux qui ne croient pas ou qui ont une croyance différente de la nôtre. Toujours construire des ponts, toujours la main tendue, sans agression. Demandons-lui la capacité d’inculturer avec délicatesse le message de la foi, en posant sur ceux qui sont dans l’ignorance du Christ un regard contemplatif, mû par un amour qui réchauffe même les cœurs les plus endurcis.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat


Audience générale du 6 novembre 2019

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Message par Isabelle-Marie Sam 7 Déc 2019 - 2:06

Catéchèse : la magie n’est pas chrétienne !

Elle est incompatible avec la foi (Traduction intégrale)

« La magie n’est pas chrétienne ! Ces choses qui se font pour deviner l’avenir ou deviner des tas de choses ou changer des situations de vie, ne sont pas chrétiennes » : c’est ce qu’a affirmé le pape François, en commentant le chapitre 19 des Actes des apôtres, dans lequel la puissance de Dieu, par l’intermédiaire de Paul, « fait irruption » dans la ville d’Éphèse, bouleversant ce « centre connu pour la pratique de la magie ».

Le pape François a repris sa catéchèse sur les Actes des apôtres – interrompue mercredi 27 novembre pour faire le point de son voyage en Thaïlande et au Japon – lors de l’audience générale de ce mercredi 4 décembre 2019, sur la Place Saint-Pierre, en présence de milliers de pèlerins et de touristes venus d’Italie et du monde entier.

Le pape a insisté sur « l’incompatibilité entre la foi dans le Christ et la magie ». « Si tu choisis le Christ, a-t-il dit, tu ne peux pas recourir au magicien : la foi est l’abandon confiant dans les mains d’un Dieu fiable ». Il a aussi invité à lire le chapitre 20, lorsque Paul quitte Éphèse pour se rendre à Jérusalem, « une des plus belles pages du livre des Actes des apôtres » et une « façon de comprendre comment l’apôtre prend congé et aussi comment les prêtres aujourd’hui doivent faire leurs adieux et aussi comment tous les chrétiens doivent faire leurs adieux. »

Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le voyage de l’Évangile dans le monde se poursuit sans relâche dans le livre des Actes des apôtres, et à travers la ville d’Éphèse, manifestant toute sa portée salvifique. Grâce à Paul, une douzaine d’hommes reçoivent le baptême au nom de Jésus et font l’expérience de l’effusion de l’Esprit-Saint qui les régénère (cf. Ac 19, 1-7). Plusieurs prodiges se produisent ensuite par l’intermédiaire de l’apôtre : les malades guérissent et les possédés sont libérés (cf. Ac 19,11-12). Ceci arrive parce que le disciple ressemble à son Maître (cf. Lc 6,40) et le rend présent en communiquant à ses frères cette vie nouvelle qu’il a reçue de lui.

La puissance de Dieu qui fait irruption à Éphèse démasque celui qui veut utiliser le nom de Jésus pour accomplir des exorcismes mais sans avoir l’autorité spirituelle pour le faire (cf. Ac 19,13-17) et révèle la faiblesse des arts magiques, abandonnés par un grand nombre de personnes qui choisissent le Christ et abandonnent les arts magiques (cf. Ac 19,18-19). Un véritable bouleversement pour une ville comme Éphèse, qui était un centre connu pour la pratique de la magie ! Luc souligne ainsi l’incompatibilité entre la foi dans le Christ et la magie. Si tu choisis le Christ tu ne peux pas recourir au magicien : la foi est l’abandon confiant dans les mains d’un Dieu fiable, qui se fait connaître non pas à travers des pratiques occultes mais par révélation et avec un amour gratuit. L’un de vous pourrait me dire : « Ah, oui, cette histoire de magie, c’est quelque chose d’ancien : aujourd’hui, avec la civilisation chrétienne, cela n’existe pas ». Mais faites attention ! Je vous demande : combien parmi vous vont se faire tirer les cartes du tarot, combien parmi vous vont se faire lire les lignes de la main par des voyantes ou se faire lire les cartes ? Aujourd’hui encore, dans les grandes villes chrétiennes, des cartomanciens font ce genre de choses. Et à la question : « Mais comment cela, si tu crois à Jésus-Christ, tu vas chez le magicien, la voyante, tous ces gens-là ? », on répond : « Je crois en Jésus-Christ mais je vais aussi les voir pour conjurer le mauvais sort ». S’il vous plaît : la magie n’est pas chrétienne ! Ces choses qui se font pour deviner l’avenir ou deviner des tas de choses ou changer des situations de vie, ne sont pas chrétiennes. La grâce de Dieu te donne tout : prie et fais confiance au Seigneur.

La diffusion de l’Évangile à Éphèse nuit au commerce des argentiers – un autre problème –, qui fabriquaient les statues de la déesse Artémide, faisant d’une pratique religieuse de véritables affaires. Je vous demande de réfléchir à cela. En voyant diminuer cette activité qui rapportait beaucoup d’argent, les argentiers organisent une émeute contre Paul et les chrétiens sont accusés d’avoir fait plonger dans la crise la catégorie des artisans, ainsi que le sanctuaire d’Artémide et le culte de cette déesse (cf. Ac 19,23-28).

Paul quitte ensuite Éphèse et part en direction de Jérusalem, et il arrive à Milet (cf. Ac 20,1-16). Là, il fait appeler les anciens de l’Église d’Éphèse – ce serait les prêtres – pour faire un passage de consignes « pastorales » (cf. Ac 20, 17-35). Nous sommes aux dernières répliques du ministère apostolique de Paul, et Luc nous présente son discours d’adieu, une sorte de testament spirituel que l’apôtre adresse à ceux qui, après son départ, devront guider la communauté d’Éphèse. Et c’est une des plus belles pages du livre des Actes des apôtres : je vous conseille de prendre aujourd’hui le Nouveau Testament, la Bible, le chapitre XX et de lire ces adieux de Paul adressés aux prêtres d’Éphèse, et il le fait à Milet. C’est une façon de comprendre comment l’apôtre prend congé et aussi comment les prêtres aujourd’hui doivent faire leurs adieux et aussi comment tous les chrétiens doivent faire leurs adieux. C’est une très belle page.

Dans la partie exhortative, Paul encourage les responsables de la communauté, dont il sait qu’il les voit pour la dernière fois. Et que leur dit-il ? « Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau ». C’est le travail du pasteur : faire la veille, veiller sur soi-même et sur le troupeau. Le pasteur doit veiller, le curé doit veiller, faire la veille, les prêtres doivent veiller, les évêques, le pape doivent veiller. Faire la veille pour garder le troupeau, et aussi faire la veille sur soi-même, examiner sa conscience et voir comment se réalise ce devoir de veiller. « Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau, dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang. » (Ac 20,28) : c’est ce que dit saint Paul. Aux évêques est demandée la plus grande proximité avec le troupeau, racheté par le précieux sang du Christ, et la promptitude à le défendre des « loups » (v.29). Les évêques doivent être très proches du peuple pour le garder, pour le défendre ; pas détachés du peuple. Après avoir confié cette tâche aux responsables d’Éphèse, Paul les met dans les mains de Dieu et les confie à la « parole de sa grâce » (v.32), ferment de toute croissance et de tout chemin de sainteté dans l’Église, les invitant à travailler de leurs mains, comme lui, pour n’être un poids pour personne, à secourir les faibles et à faire l’expérience qu’ « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (v.35).

Chers frères et sœurs, demandons au Seigneur de renouveler en nous l’amour de l’Église et du dépôt de la foi qu’elle garde, et de nous rendre tous coresponsables dans la garde du troupeau, soutenant dans la prière les pasteurs pour qu’ils manifestent la fermeté et la tendresse du Divin Pasteur.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
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Message par Isabelle-Marie Jeu 12 Déc 2019 - 22:18

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Audience: « Avec saint Paul, lire les épreuves avec les yeux de la foi » (traduction complète) 

La passion de Paul, un Évangile vivant

Saint Paul « nous enseigne la persévérance dans l’épreuve et la capacité à tout lire avec les yeux de la foi », affirme le pape François: ses chaînes sont « une épreuve humiliante pour l’apôtre, qui apparaît aux yeux du monde comme un “malfaiteur”. Mais son amour pour le Christ est si fort que même ces chaînes sont lues avec les yeux de la foi ».

Au cours de l’audience générale de ce mercredi 11 décembre 2019, dans la Salle Paul VI du Vatican, le pape a continué sa catéchèse sur les Actes des apôtres. Il a commenté le chapitre 26, après que Paul, de retour à Jérusalem, a été confronté à l’hostilité de la ville et fait prisonnier.

Cette foi de Paul, explique-t-il en reprenant les paroles du pape émérite Benoît XVI, « n’est pas “une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde”, mais “l’impact de l’amour de Dieu sur son coeur, […] c’est son amour pour Jésus-Christ” ».

« Luc souligne la ressemblance entre Paul et Jésus », fait observer le pape, « tous deux haïs par leurs adversaires, accusés publiquement et reconnus innocents par les autorités impériales ; et ainsi Paul est associé à la passion de son Maître et sa passion devient un Évangile vivant ».

Le témoignage de Paul, a dit le pape, est « de plus en plus marqué du sceau de la souffrance ». Ses chaînes sont « le signe de sa fidélité à l’Évangile et du témoignage qu’il rend au Ressuscité ». Le pape a fait le lien avec un groupe de pèlerins urkainiens rencontrés le matin même : « Comme ces gens ont été persécutés ! », s’est-il ému, « comme ils ont souffert pour l’Évangile ! Mais ils n’ont pas négocié leur foi. Ils sont un exemple ». Et d’ajouter : « Il y aura toujours des martyrs parmi nous : c’est le signe que nous sommes sur la voie de Jésus.

Voici notre traduction de la catéchèse en italien du pape François.

Chers frères et soeurs, bonjour !

Dans la lecture des Actes des apôtres, le voyage de l’Évangile dans le monde se poursuit et le témoignage de saint Paul est de plus en plus marqué du sceau de la souffrance. Mais c’est quelque chose qui grandit avec le temps dans la vie de Paul.  Paul n’est pas seulement l’évangélisateur plein d’ardeur, le missionnaire intrépide parmi les païens, qui donne vie à de nouvelles communautés chrétiennes, mais il est aussi le témoin souffrant du Ressuscité (cf. Ac 9,15-16).

L’arrivée de l’apôtre à Jérusalem, décrite au chapitre 21 des Actes, déchaîne une haine féroce à son égard, accompagnée de reproches : « Mais c’était un persécuteur ! Ne lui faites pas confiance ! ». Comme pour Jésus, pour lui aussi Jérusalem est la ville hostile. S’étant rendu dans le temple, il est reconnu, conduit à l’extérieur pour être lynché et sauvé in extremis par les soldats romains. Accusé d’enseigner contre la Loi et le Temple, il est arrêté et il commence son long voyage de prisonnier, d’abord devant le Sanhédrin, puis devant le procureur romain à Césarée, et enfin devant le roi Agrippa. Luc souligne la ressemblance entre Paul et Jésus, tous deux haïs par leurs adversaires, accusés publiquement et reconnus innocents par les autorités impériales ; et ainsi Paul est associé à la passion de son Maître et sa passion devient un Évangile vivant.

Je viens de la Basilique Saint-Pierrre et j’ai eu là-bas une première audience, ce matin, avec les pèlerins ukrainiens, d’un diocèse d’Ukraine. Comme ces gens ont été persécutés ! Comme ils ont souffert pour l’Évangile ! Mais ils n’ont pas négocié leur foi. Ils sont un exemple. Aujourd’hui, dans le monde, en Europe, tant de chrétiens sont persécutés et donnent leur vie pour leur foi, ou sont persécutés avec des gants blancs, c’est-à-dire laissés de côté, marginalisés… Le martyre est l’air de la vie d’un chrétien, d’une communauté chrétienne. Il y aura toujours des martyrs parmi nous : c’est le signe que nous sommes sur la voie de Jésus. C’est une bénédiction du Seigneur, qu’il y ait dans le peuple de Dieu quelqu’un ou quelqu’une qui donne ce témoignage du martyre.

Paul est appelé à se défendre des accusations et, à la fin, en présence du roi Agrippa II, son apologie se transforme en un efficace témoignage de foi (cf. Ac 26, 1-23).

Puis Paul raconte sa conversion : Le Christ ressuscité a fait de lui un chrétien et lui a confié la mission parmi les nations, « pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, afin qu’ils reçoivent, par la foi [dans le Christ], le pardon des péchés et une part d’héritage avec ceux qui ont été sanctifiés » (v.18). Paul a obéi à cette charge et n’a pas fait autre chose que de montrer comment les prophètes et Moïse ont préannoncé ce qu’il annonce maintenant : que « le Christ, exposé à la souffrance et premier ressuscité d’entre les morts, devait annoncer la lumière à notre peuple et aux nations » (v.23). Le témoignage passionné de Paul touche le coeur du roi Agrippa à qui ne manque que le pas décisif. Et le roi dit ceci : « Encore un peu et tu me persuades de me faire chrétien ! » (v.28). Paul est déclaré innocent, mais on ne peut le relâcher parce qu’il a fait appel à Casar. C’est ainsi que se poursuit le voyage, auquel rien ne peut faire obstacle, de la Parole de Dieu vers Rome. Paul, enchaîné, finira ici, à Rome.

À partir de ce moment, le portrait de Paul est celui du prisonnier dont les chaînes sont le signe de sa fidélité à l’Évangile et du témoignage qu’il rend au Ressuscité.

Les chaînes sont certes une épreuve humiliante pour l’apôtre, qui apparaît aux yeux du monde comme un « malfaiteur » (2 Tm 2,9). Mais son amour pour le Christ est si fort que même ces chaînes sont lues avec les yeux de la foi ; une foi qui, pour Paul, n’est pas « une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde », mais « l’impact de l’amour de Dieu sur son coeur, […] c’est son amour pour Jésus-Christ » (Benoît XVI, Homélie à l’occasion de l’Année paulinienne, 28 juin 2008).

Chers frères et soeurs, Paul nous enseigne la persévérance dans l’épreuve et la capacité à tout lire avec les yeux de la foi. Demandons aujourd’hui au Seigneur, par l’intercession de l’apôtre, de raviver notre foi et de nous aider à être fidèles jusqu’au bout à notre vocation de chrétiens, de disciples du Seigneur, de missionnaires.

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Message par Isabelle-Marie Sam 21 Déc 2019 - 1:30

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Audience: la crèche, un « Évangile domestique, qui parle aux familles » (traduction complète)

Et une invitation « à s’arrêter »

La crèche est « un Évangile vivant » qui nous dit que « Dieu est réel, concret, vivant et palpitant » ; elle est « plus actuelle que jamais » car, dans notre monde d’armes et d’images violentes, elle est « une représentation artisanale de la paix », a déclaré le pape François. La crèche est également, a-t-il dit, « un Évangile domestique » qui nous rappelle que « Jésus est la nourriture, le pain de la vie. C’est lui qui alimente notre amour, c’est lui qui donne à nos familles la force d’avancer et de nous pardonner ».

Dans sa catéchèse en langue italienne, lors de l’audience générale de ce mercredi matin 18 décembre 2019, dans la Salle Paul VI, le pape a centré sa méditation sur le passage de l’Évangile selon saint Luc (2, 15-16) où les bergers, après l’annonce de l’ange, se hâtent de se rendre à Bethléem pour « voir ce qui est arrivé » et découvrent Joseph et Marie « avec le nouveau-né couché dans la mangeoire ».

Le pape a invité à « se tenir devant la crèche » dans une attitude de « contemplation » et à « confier au Seigneur notre vie, lui parler des personnes et des situations qui nous tiennent à coeur, faire avec lui le bilan de l’année qui se termine, partager nos attentes et nos préoccupations ». C’est une invitation à « nous arrêter ». Parce que, a expliqué le pape, « c’est seulement quand nous savons nous recueillir que nous pouvons accueillir ce qui compte dans la vie. Seulement si nous laissons hors de chez nous le vacarme du monde que nous nous ouvrons à l’écoute de Dieu, qui parle dans le silence ».

À l’issue de l’audience, le pape a donné sa bénédiction aux milliers de fidèles et de touristes venus l’écouter de toute l’Italie et du monde entier.

Voici notre traduction de la catéchèse prononcée en italien.

Chers frères et soeurs, bonjour !

Dans une semaine, ce sera Noël. Ces jours-ci, alors que l’on court pour faire les préparatifs de la fête, nous pouvons nous demander : « Comment est-ce que je me prépare à la naissance de celui que nous célébrons ? » Une manière simple mais efficace de se préparer consiste à faire la crèche. Moi aussi, cette année, j’ai emprunté ce chemin : je suis allé à Greccio, où saint François fit la première crèche, avec les gens du lieu. Et j’ai écrit une lettre pour rappeler la signification de cette tradition, ce que signifie la crèche pendant le temps de Noël.

En effet, la crèche « est comme un Évangile vivant » (Lett. ap. Admirabile signum, 1). Elle apporte l’Évangile dans les endroits où l’on vit : dans les maisons, dans les écoles, dans les lieux de travail et de retrouvailles, dans les hôpitaux et les maisons de retraite, dans les prisons et sur les places. Et là où nous vivons, elle nous rappelle quelque chose d’essentiel : que Dieu n’est pas resté invisible dans le ciel, mais qu’il est venu sur terre, il s’est fait homme, petit enfant. Faire la crèche, c’est célébrer la proximité de Dieu. Dieu a toujours été proche de son peuple, mais quand il s’est incarné et qu’il est né, il a été très proche, extrêmement proche.

Faire la crèche, c’est célébrer la proximité de Dieu, c’est redécouvrir que Dieu est réel, concret, vivant et palpitant. Dieu n’est pas un monsieur lointain ni un juge détaché, mais il est l’Amour humble, descendu jusqu’à nous.

L’Enfant dans la crèche nous transmet sa tendresse. Certaines statuettes représentent le « petit enfant » les bras ouverts, pour nous dire que Dieu est venu embrasser notre humanité. Il est beau alors de se tenir devant la crèche et là, de confier au Seigneur notre vie, lui parler des personnes et des situations qui nous tiennent à coeur, faire avec lui le bilan de l’année qui se termine, partager nos attentes et nos préoccupations.

Aux côtés de Jésus, nous voyons la Vierge Marie et saint Joseph. Nous pouvons imaginer les pensées et les sentiments qui étaient les leurs tandis que l’Enfant naissait dans la pauvreté : joie, mais aussi désarroi. Et nous pouvons également inviter la Sainte Famille chez nous, là où sont nos joies et nos préoccupations, là où nous nous réveillons tous les jours, où nous prenons notre nourriture et où nous nous endormons auprès des personnes qui nous sont les plus chères. La crèche est un Évangile domestique. Le mot ‘crèche’ signifie littéralement « mangeoire », tandis que la ville de la crèche, Bethléem, signifie « maison du pain ». Mangeoire et maison du pain : la crèche que nous installons à la maison, où nous partageons notre nourriture et notre affection, nous rappelle que Jésus est la nourriture, le pain de la vie (cf. Jn 6,34). C’est lui qui alimente notre amour, c’est lui qui donne à nos familles la force d’avancer et de nous pardonner.

La crèche nous offre un autre enseignement de vie. Dans les rythmes parfois frénétiques d’aujourd’hui, elle est une invitation à la contemplation. Elle nous rappelle l’importance de nous arrêter. Parce que c’est seulement quand nous savons nous recueillir que nous pouvons accueillir ce qui compte dans la vie. Seulement si nous laissons hors de chez nous le vacarme du monde que nous nous ouvrons à l’écoute de Dieu, qui parle dans le silence. La crèche est actuelle, elle est l’actualité de toutes les familles. Hier, on m’a offert une petite représentation d’une crèche particulière, toute petite, qui s’appelait : « Laissons maman se reposer ». Il y avait la Vierge Marie endormie et Joseph là, avec l’Enfant Jésus qu’il aidait à s’endormir.

Combien d’entre vous doivent partager la nuit entre le mari et la femme pour l’enfant qui pleure, pleure, pleure. « Laissez maman se reposer » : c’est la tendresse d’une famille, d’un couple.

La crèche est plus actuelle que jamais, alors que l’on fabrique tous les jours dans le monde tant d’armes et d’images violentes, qui entrent dans les yeux et le coeur. La crèche, au contraire, est une représentation artisanale de la paix. C’est pour cela qu’elle est un Évangile vivant.

Chers frères et soeurs, de la crèche nous pouvons enfin saisir un enseignement sur le sens même de la vie. Nous voyons des scènes quotidiennes : les bergers avec leurs brebis, les forgerons qui battent le fer, les meuniers qui font le pain ; parfois s’insèrent des paysages et des situations de nos territoires. C’est juste, parce que la crèche nous rappelle que Jésus vient dans notre vie concrète. Et c’est important. Faire une petite crèche chez soi, toujours, parce que c’est le rappel que Dieu est venu chez nous, est né chez nous, nous accompagne dans la vie, est un homme comme nous, s’est fait homme comme nous.

Dans la vie de tous les jours, nous ne sommes plus seuls, il habite avec nous. Il ne change pas les choses de façon magique mais, si nous l’accueillons, tout peut changer. Je souhaite pour vous alors que faire la crèche soit l’occasion d’inviter Jésus dans votre vie. Quans nous faisons la crèche chez nous, c’est comme ouvrir la porte et dire : « Jésus, entre ! », c’est rendre concrètes cette proximité, cette invitation faite à Jésus pour qu’il vienne dans notre vie. Parce que, s’il habite notre vie, la vie renaît. Et si la vie renaît, c’est vraiment Noêl. Joyeux Noël à tous !

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Message par Isabelle-Marie Jeu 9 Jan 2020 - 23:42

Audience générale : accueillir les naufragés de l’histoire

L’amour est toujours fécond (Traduction intégrale)

« L’amour est toujours fécond », a affirmé le pape François en commentant le naufrage de Paul sur le bateau qui devait le conduire à Rome, prisonnier de Césarée. Faisant observer que Paul transforme « une situation de disgrâce » en « opportunité providentielle pour annoncer l’Évangile », le pape a poursuivi : « si tu te laisses prendre par le Seigneur et si tu reçois les dons du Seigneur, cela te permettra de donner aux autres. L’amour pour Dieu va toujours au-delà ».

Au cours de cette 19e catéchèse sur les Actes des apôtres (chapitre 27), ce mercredi 8 janvier 2020, dans la Salle Paul VI du Vatican, en présence de milliers de pèlerins et de touristes, le pape François a souligné combien, « même dans l’épreuve »,  Paul « ne cesse d’être le gardien de la vie des autres et celui qui ranime leur espérance ».

Saluant au passage l’accueil du peuple maltais, « déjà à cette époque », le pape a conclu sa catéchèse en invitant à « être sensibles à tous les naufragés de l’histoire qui abordent, épuisés, sur nos côtes, pour que nous sachions nous aussi les accueillir avec cet amour fraternel qui vient de la rencontre avec Jésus ». « C’est cela qui sauve du gel de l’indifférence et de l’inhumanité », a-t-il insisté.

Catéchèse du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le livre des Actes des apôtres raconte, dans sa partie finale, que l’Évangile poursuit sa course non seulement sur terre, mais sur mer, sur un bateau qui conduit Paul, prisonnier de Césarée, vers Rome (cf. Ac 27,1 à 28,16), au cœur de l’Empire, pour que se réalise la parole du Ressuscité : « Vous serez mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,Cool. Lisez le livre des Actes des apôtres et vous verrez comment, par la force de l’Esprit Saint, l’Évangile arrive à tous les peuples, se fait universel. Prenez-le ! Lisez-le !

Dès le début, la navigation affronte des conditions défavorables. Le voyage devient dangereux. Paul conseille de ne pas poursuivre la navigation, mais le centurion n’en tient pas compte et fait confiance au pilote et à l’armateur. Le voyage continue et un vent violent se déchaîne au point que l’équipage perd le contrôle et laisse le bateau partir à la dérive.

Alors que la mort semble désormais proche et que le désespoir envahit tout le monde, Paul intervient et rassure ses compagnons en disant ce que nous avons entendu : « Cette nuit […] s’est présenté à moi un ange du Dieu à qui j’appartiens et à qui je rends un culte. Il m’a dit : “Sois sans crainte, Paul, il faut que tu te présentes devant l’empereur, et voici que, pour toi, Dieu fait grâce à tous ceux qui sont sur le bateau avec toi” » (Ac 27, 23-24). Même dans l’épreuve, Paul ne cesse d’être le gardien de la vie des autres et celui qui ranime leur espérance.

Ainsi, Luc nous montre que le dessein qui guide Paul vers Rome met à l’abri non seulement l’apôtre, mais aussi ses compagnons de voyage et le naufrage, qui était une situation de disgrâce, se transforme en opportunité providentielle pour annoncer l’Évangile.

Le naufrage est suivi de l’abordage sur l’île de Malte, dont les habitants manifestent un accueil empressé. Les Maltais sont courageux, ils sont doux, ils sont accueillants, ils l’étaient déjà à cette époque. Il pleut et il fait froid, et ils allument un feu pour assurer aux naufragés un peu de chaleur et de soulagement.

Là aussi, en véritable disciple du Christ, Paul rend service pour alimenter le feu avec des branches. Pendant ces opérations, il est mordu par une vipère, mais elle ne lui fait aucun mal ; en voyant cela, les gens disent : « Mais cet homme doit être un grand malfaiteur parce qu’il est sauvé d’un naufrage et il finit mordu par une vipère ! ». Ils attendaient le moment où il serait tombé mort, mais il ne subit aucun dommage et on le prend alors carrément pour une divinité au lieu d’un malfaiteur. En réalité, ce bienfait vient du Seigneur ressuscité qui l’assiste, selon la promesse faite avant de monter au ciel et adressée aux croyants : « ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » (Mc 16,18). L’histoire dit que, depuis ce moment, il n’y a pas de vipères à Malte : c’est la bénédiction de Dieu pour l’accueil de ce peuple si bon.

En fait, pour Paul, ce séjour à Malte devient une occasion propice pour donner « chair » à la parole qu’il annonce et exercer ainsi un ministère de compassion dans la guérison des malades. Et c’est une loi de l’Évangile : quand un croyant fait l’expérience du salut, il ne la garde pas pour lui, mais il la fait circuler. « Le bien tend toujours à se communiquer. Toute expérience de vérité et de beauté cherche en elle-même à se diffuser, et toute personne qui vit une profonde libération acquiert une plus grande sensibilité devant les nécessités des autres » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 9). Un chrétien « éprouvé » peut certainement devenir plus proche de celui qui souffre parce qu’il sait ce qu’est la souffrance et rendre son cœur ouvert et sensible à la solidarité envers les autres.

Paul nous apprend à vivre les épreuves en nous serrant contre le Christ, pour que mûrissent notre « conviction que Dieu peut agir dans n’importe quelle circonstance, y compris au milieu d’échecs apparents » et notre « certitude que celui qui s’offre et se donne à Dieu par amour, sera certainement fécond » (ibid., 279). L’amour est toujours fécond, l’amour de Dieu est toujours fécond et, si tu te laisses prendre par le Seigneur et si tu reçois les dons du Seigneur, cela te permettra de donner aux autres. L’amour pour Dieu va toujours au-delà.

Demandons aujourd’hui au Seigneur de nous aider à vivre toutes les épreuves soutenus par l’énergie de notre foi et à être sensibles à tous les naufragés de l’histoire qui abordent, épuisés, sur nos côtes, pour que nous sachions nous aussi les accueillir avec cet amour fraternel qui vient de la rencontre avec Jésus. C’est cela qui sauve du gel de l’indifférence et de l’inhumanité.

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Message par Isabelle-Marie Jeu 23 Jan 2020 - 9:16

Audiences générales du pape François : - Page 2 Foule10


Catéchèse du 15 janvier sur les Actes des Apôtres : « La Parole de Dieu est irrépressible »

«Imprégner nos maisons de l’Évangile» (Traduction intégrale)

La fin des Actes des apôtres « contient et récapitule tout le dynamisme de la Parole de Dieu, Parole irrépressible qui veut courir pour communiquer le salut à tous », a expliqué le pape François. Le récit ne se termine pas avec « la mort de Paul » mais avec « le dynamisme de sa prédication, d’une Parole qui “n’est pas enchaînée” ». Le pape a souligné que, si « Paul n’a pas la liberté de mouvement », en revanche, « il est libre de parler parce que la Parole n’est pas enchaînée ».

Le pape François a donné la dernière catéchèse sur les Actes des apôtres, lors de l’audience générale de ce mercredi 15 janvier 2020, dans la Salle Paul VI du Vatican, en présence d’une grande foule de visiteurs et de pèlerins venus d’Italie et du monde entier. Il a commenté la fin du chapitre 28 où saint Luc évoque les deux années pendant lesquelles l’apôtre Paul, en résidence surveillée à Rome, annonçait librement la Parole de Dieu à tous ceux qui venaient à lui.

« Cette maison ouverte à tous les coeurs en recherche », a ajouté le pape, « est l’image de l’Église qui, bien que persécutée, non comprise et enchaînée, ne se lasse jamais d’accueillir avec un coeur maternel tous les hommes et toutes les femmes pour leur annoncer l’amour du Père qui s’est rendu visible en Jésus ». Et d’invoquer l’Esprit-Saint afin qu’il « nous rende nous aussi capables, comme Paul, d’imprégner nos maisons de l’Évangile et d’en faire des cénacles de fraternité, où accueillir le Christ vivant, qui “vient à nous en tout homme et en tout temps” ».

Catéchèse du pape François

Chers frères et sœurs,

Nous concluons aujourd’hui la catéchèse sur les Actes des apôtres, avec la dernière étape missionnaire de saint Paul, à savoir Rome (cf. Ac 28,14).

Le voyage de Paul, qui a été une seule et même chose que celui de l’Évangile, est la preuve que les routes des hommes, si elles sont vécues dans la foi, peuvent devenir un lieu de passage du salut de Dieu, à travers la Parole de la foi, qui est un ferment actif dans l’histoire, capable de transformer les situations et d’ouvrir des voies toujours nouvelles.

Avec l’arrivée de Paul au cœur de l’Empire, se termine le récit des Actes des apôtres, qui ne se termine pas par le martyre de Paul, mais par les semailles abondantes de la Parole. La fin du récit de Luc, centré sur le voyage de l’Évangile dans le monde, contient et récapitule tout le dynamisme de la Parole de Dieu, Parole irrépressible qui veut courir pour communiquer le salut à tous.

À Rome, Paul rencontre avant tout ses frères dans le Christ, qui l’accueillent et lui donnent du courage (cf. Ac 28,15) et dont l’hospitalité chaleureuse laisse imaginer combien son arrivée était attendue et désirée. Puis il lui est accordé d’habiter seul sous garde militaire, c’est-à-dire avec un soldat qui lui sert de garde ; il était en résidence surveillée. Malgré sa condition de prisonnier, Paul peut rencontrer les notables juifs pour expliquer pourquoi il a été contraint de faire appel à César et pour leur parler du royaume de Dieu. Il cherche à les convaincre au sujet de Jésus, en partant des Écritures et en montrant la continuité entre la nouveauté du Christ et l’ « espérance d’Israël » (Ac 28, 20). Paul se reconnaît profondément juif et il voit dans l’Évangile qu’il prêche, c’est-à-dire dans l’annonce du Christ mort et ressuscité, l’accomplissement des promesses faites au peuple élu.

Cette première rencontre informelle, qui trouve les juifs bien disposés, est suivie d’une autre plus officielle pendant laquelle, pendant une journée entière, Paul annonce le royaume de Dieu et cherche à ouvrir ses interlocuteurs à la foi en Jésus, en partant « de la loi de Moïse et des prophètes » (Ac 28,23). Comme ils ne sont pas tous convaincus, il dénonce l’endurcissement du coeur du peuple de Dieu, cause de sa condamnation (cf. Is 6,9-10) et célèbre avec passion le salut des nations qui se montrent, elles, sensibles à Dieu et capables d’écouter la Parole de l’Évangile de la vie (cf. Ac 28,28).

À ce moment du récit, Luc conclut son oeuvre en nous montrant non pas la mort de Paul mais le dynamisme de sa prédication, d’une Parole qui « n’est pas enchaînée » (2 Tm 2,0) – Paul n’a pas la liberté de mouvement mais il est libre de parler parce que la Parole n’est pas enchaînée – c’est une Parole prête à se laisser semer à pleines mains par l’apôtre. Paul le fait « avec une entière assurance et sans obstacle » (Ac 28,31), dans une maison où il accueille ceux qui veulent recevoir l’annonce du royaume de Dieu et connaître le Christ. Cette maison ouverte à tous les coeurs en recherche est l’image de l’Église qui, bien que persécutée, non comprise et enchaînée, ne se lasse jamais d’accueillir avec un coeur maternel tous les hommes et toutes les femmes pour leur annoncer l’amour du Père qui s’est rendu visible en Jésus.

Chers frères et soeurs, au terme de cet itinéraire, vécu ensemble en suivant la course de l’Évangile dans le monde, que l’Esprit ravive en chacun de nous l’appel à être des évangélisateurs courageux et joyeux. Qu’il nous rende nous aussi capables, comme Paul, d’imprégner nos maisons de l’Évangile et d’en faire des cénacles de fraternité, où accueillir le Christ vivant, qui « vient à nous en tout homme et en tout temps » (cf. II Préface de l’Avent).

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat



Catéchèse du jeudi 22 janvier : le pape invite à « écouter les autres chrétiens »


Et « connaître l’expérience que les autres font de Dieu »


Dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le pape François a invité « à écouter les autres chrétiens, en prêtant attention à leurs histoires personnelles de foi et à l’histoire de leurs communautés » et à « connaître l’expérience que les autres font de Dieu ».

Lors de l’audience générale de ce mercredi matin, 22 janvier 2020, le pape a poursuivi ses catéchèses sur les Actes des Apôtres. Méditant sur l’accueil des Maltais réservé à Paul, dont le bateau faisait naufrage, il a souligné que « l’hospitalité est une importante vertu œcuménique ».

Il s’agit, a expliqué le pape, de « reconnaître que les chrétiens de traditions différentes sont nos frères et sœurs ». « Les accueillir, a-t-il ajouté, c’est montrer l’amour de Dieu à leur égard, mais c’est aussi accueillir ce que Dieu a accompli dans leur vie. »

Synthèse de la catéchèse en français

Frères et sœurs,

La catéchèse de ce jour est en lien avec la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens dont le thème est, cette année, l’hospitalité. Cette hospitalité, Saint Paul et ses compagnons de voyage en ont bénéficié après leur arrivée à Malte. En contraste avec la brutalité du naufrage, ils  reçoivent le témoignage d’une « rare humanité » de la part des habitants de l’île qui se montrent attentifs à leurs besoins. En retour Paul, opère des miracles parmi eux et leur annonce la bonne Nouvelle du Christ.

L’hospitalité est une importante vertu œcuménique. Elle signifie reconnaître que les chrétiens de traditions différentes sont nos frères et sœurs. Les accueillir, c’est montrer l’amour de Dieu à leur égard, mais c’est aussi accueillir ce que Dieu a accompli dans leur vie. L’hospitalité œcuménique demande la disponibilité à écouter les autres chrétiens, en prêtant attention à leurs histoires personnelles de foi et à l’histoire de leurs communautés. Elle comporte le désir de connaître l’expérience que les autres font de Dieu.

Comme chrétiens nous devons aussi travailler ensemble pour accueillir tous les naufragés que provoquent aujourd’hui les violences, les guerres, la pauvreté, et leur témoigner l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ.

© Librairie éditrice du Vatican
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Message par Isabelle-Marie Jeu 6 Fév 2020 - 23:38

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Catéchèse : la vulnérabilité, c’est la condition humaine (traduction complète)

Une pauvreté au service de la liberté

« Pauvres de cœur », nous n’avons pas besoin de le devenir, déclare le pape François, car « nous le sommes déjà ! Nous sommes pauvres… Nous avons besoin de tout. Nous sommes tous pauvres de cœur, nous sommes des mendiants. C’est la condition humaine ». Le pape a souligné combien l’expérience de sa propre vulnérabilité est commune à tous. « Il n’existe pas de maquillage pour couvrir cette vulnérabilité », a-t-il dit avec humour. Mais la Bonne Nouvelle apportée par le Christ est que « nous avons reçu le droit d’être pauvres de cœur, parce que c’est là le chemin du Royaume de Dieu ».

Le pape François a poursuivi sa catéchèse sur les Béatitudes, au chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu, lors de l’audience générale de ce mercredi 5 février 2020, dans la Salle Paul VI du Vatican, en présence d’une grande foule de pèlerins et de touristes venus d’Italie et du monde entier. Il a abordé la première des huit Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux ».

Quel est alors ce Royaume des cieux qui appartient aux pauvres de cœur ? « Règne vraiment celui qui sait aimer le véritable bien plus que lui-même. Et c’est cela, le pouvoir de Dieu », répond le pape. Le Christ s’est « montré puissant, a-t-il expliqué, parce qu’il a su faire ce que les rois de la terre ne font pas : donner sa vie pour les hommes. Et c’est cela, le vrai pouvoir. Le pouvoir de la fraternité, le pouvoir de la charité, le pouvoir de l’amour, le pouvoir de l’humilité. Voilà ce qu’a fait le Christ ». Et le pape de conclure : « Celui qui a ce pouvoir de l’humilité, du service, de la fraternité est libre. La pauvreté dont les Béatitudes font l’éloge est au service de cette liberté. »

Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous abordons aujourd’hui la première des huit Béatitudes de l’Évangile de Matthieu. Jésus commence à proclamer son chemin du bonheur par une annonce paradoxale : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux » (5,3). Une voie surprenante et un étrange objet de béatitude : la pauvreté.

Nous devons nous demander : qu’est-ce qu’on entend ici par « pauvres » ? Si Matthieu n’employait que ce mot, il aurait simplement une signification économique, c’est-à-dire qu’il indiquerait les personnes qui ont peu ou qui n’ont pas du tout de moyens de subsistance et qui ont besoin de l’aide des autres.

Mais l’Évangile de Matthieu, à la différence de celui de Luc, parle de « pauvres de cœur ». Que veut-il dire ? L’esprit (en français : le cœur, ndr) selon la Bible, est le souffle de la vie que Dieu a communiqué à Adam ; c’est notre dimension la plus intime, disons la dimension spirituelle, la plus intime, celle qui fait de nous des personnes humaines, le noyau profond de notre être. Alors les « pauvres de cœur » sont ceux qui sont et qui se sentent pauvres, mendiants, dans l’intime de leur être. Jésus les proclame heureux, parce que c’est à eux qu’appartient le Royaume des cieux.

Combien de fois nous a-t-on dit le contraire ! Il faut être quelque chose dans la vie, être quelqu’un… Il faut se faire un nom… C’est de là que nait la solitude et la tristesse : si je dois être « quelqu’un », je suis en compétition avec les autres et je vis dans la préoccupation obsessionnelle de mon ego. Si je n’accepte pas d’être pauvre, je prends en haine tout ce qui me rappelle ma fragilité. Parce que cette fragilité m’empêche de devenir une personne importante, un riche non seulement d’argent, mais de réputation, de tout.

Toute personne, face à elle-même, sait bien que, quel que soit le mal qu’elle se donne, elle reste toujours radicalement incomplète et vulnérable. Il n’existe pas de maquillage pour couvrir cette vulnérabilité. Chacun de nous est vulnérable, à l’intérieur. Il doit voir où. Mais comme on vit mal, si l’on refuse ses propres limites ! On vit mal. On ne digère pas sa limite, elle est là. Les personnes orgueilleuses ne demandent pas d’aide, ne peuvent pas demander d’aide, il ne leur vient pas à l’esprit de demander de l’aide parce qu’elles doivent montrer qu’elles sont auto-suffisantes. Et combien parmi elles ont besoin d’aide, mais l’orgueil empêche de demander de l’aide.

Et comme il est difficile d’admettre une erreur et de demander pardon ! Quand je donne un conseil aux jeunes époux, qui me demandent comment bien vivre leur mariage, je leur dis : « Il y a trois mots magiques : s’il te plaît, merci, excuse-moi ». Ce sont des mots qui viennent de la pauvreté de coeur. Il ne faut pas être envahissant, mais demander la permission : « Que penses-tu de faire ceci ? », ainsi il y a un dialogue en famille, l’épouse et l’époux dialoguent. « Tu as fait cela pour moi, merci, j’en avais besoin ». Et puis on fait toujours des erreurs, on glisse : « Excuse-moi ! ». Et en général, les couples, les jeunes ménages, ceux qui viennent ici et ils sont nombreux, me disent : « Le troisième est le plus difficile », s’excuser, demander pardon. Parce que l’orgueilleux n’y arrive pas. Il ne peut pas s’excuser : il a toujours raison. Il n’est pas pauvre de cœur. En revanche, le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner ; c’est nous qui nous lassons de demander pardon. (cf. Angelus, 17 mars 2013). La lassitude de demander pardon : c’est une mauvaise maladie !

Pourquoi est-il difficile de demander pardon ? Parce que cela humilie notre image hypocrite. Et pourtant, vivre en cherchant à occulter nos propres carences est fatigant et angoissant. Jésus-Christ nous dit : être pauvre est une occasion de grâce : et il nous montre l’issue de cette lassitude. Nous avons reçu le droit d’être pauvres de cœur, parce que c’est là le chemin du Royaume de Dieu.

Mais il faut redire quelque chose qui est fondamental : nous ne devons pas nous transformer pour devenir pauvres de cœur, nous ne devons faire aucune transformation parce que nous le sommes déjà ! Nous sommes pauvres… ou, plus clairement : nous sommes de « pauvres types » de cœur ! Nous avons besoin de tout. Nous sommes tous pauvres de cœur, nous sommes des mendiants. C’est la condition humaine.

Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres de cœur. Il y a ceux qui ont les royaumes de ce monde : ils ont des biens et ils ont le confort. Mais ce sont des royaumes qui prennent fin. Le pouvoir des hommes, même les empires les plus grands, passent et disparaissent. Nous voyons si souvent aux nouvelles télévisées ou dans les journaux que tel gouvernant fort, puissant, ou tel gouvernement qui existait hier et qui n’existe plus aujourd’hui, est tombé. Les richesses de ce monde passent, même l’argent. Les personnes âgées nous enseignaient que le linceul n’avait pas de poche. C’est vrai. Je n’ai jamais vu, derrière un cortège funèbre, un camion pour le déménagement : personne n’emporte rien avec soi. Ces richesses restent ici.

Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres de cœur. Il y a ceux qui ont les royaumes de ce monde, ils ont des biens et ils ont le confort. Mais nous savons comment ils finissent. Règne vraiment celui qui sait aimer le véritable bien plus que lui-même. Et c’est cela, le pouvoir de Dieu.

En quoi le Christ s’est-il montré puissant ? Parce qu’il a su faire ce que les rois de la terre ne font pas : donner sa vie pour les hommes. Et c’est cela, le vrai pouvoir. Le pouvoir de la fraternité, le pouvoir de la charité, le pouvoir de l’amour, le pouvoir de l’humilité. Voilà ce qu’a fait le Christ.

C’est en cela qu’est la vraie liberté : celui qui a ce pouvoir de l’humilité, du service, de la fraternité est libre. La pauvreté dont les Béatitudes font l’éloge est au service de cette liberté.

Parce qu’il y a une pauvreté que nous devons accepter, celle de notre être, et une pauvreté que nous devons, en revanche, chercher, la pauvreté concrète, des choses de ce monde, pour être libres et pouvoir aimer. Nous devons toujours chercher la liberté du cœur, celle qui plonge ses racines dans la pauvreté de notre être.

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Message par Isabelle-Marie Jeu 27 Fév 2020 - 11:57

Catéchèse : le Carême, pour une «saine écologie du coeur» (traduction intégrale)

Et pour « retrouver les visages à côté de nous »

Le Carême est un temps pour « se consacrer à une saine écologie du coeur », « un temps propice pour faire de la place à la Parole de Dieu », a déclaré le pape François. « En effet, dans la Bible, le Seigneur aime nous parler dans le désert », qui est « le lieu du détachement par rapport au vacarme qui nous entoure. C’est l’absence de paroles pour faire de la place à une autre parole, la Parole de Dieu ». « Nous avons besoin de prier », a-t-il souligné, pour apprendre à « distinguer la voix du Seigneur qui nous parle, la voix de la conscience, la voix du bien »

Le pape François a expliqué la « signification spirituelle du désert », interrompant ponctuellement le cycle de catéchèses sur les Béatitudes, au cours de l’audience générale ce Mercredi 26 février 2020, qui est aussi le Mercredi des Cendres et le premier jour de l’entrée en Carême.  Sur la Place Saint-Pierre, une foule particulièrement nombreuse venue de toute l’Italie et de tous les pays du monde était rassemblée, en raison en partie des vacances scolaires dans un certain nombre de pays voisins.

Le désert est aussi le « lieu de l’essentiel ». Le pape invite à jeûner pour se libérer de « toutes ces réalités superflues, pour redécouvrir ce qui compte, pour retrouver les visages de ceux qui sont à côté de nous ». Jeûner, a-t-il dit, « c’est aller justement à l’essentiel, c’est chercher la beauté d’une vie plus simple ». Enfin, le désert est le « lieu de la solitude », celle des « pauvres » et des personnes « abandonnées » : « le désert nous conduit à eux », c’est « un chemin de charité envers celui qui est plus faible ».


Catéchèse du pape François

Chers frères et soeurs, bonjour !

Aujourd’hui, Mercredi des Cendres, nous commençons le chemin du Carême, un chemin de quarante jours vers Pâques, vers le coeur de l’année liturgique et de notre foi. C’est un chemin qui suit celui de Jésus qui, au début de son ministère, se retira pendant quarante jours pour prier et jeûner, tenté par le diable, dans le désert. C’est justement de la signification spirituelle du désert que je voudrais vous parler aujourd’hui. Que signifie spirituellement le désert pour nous tous, même nous qui vivons en ville, que signifie le désert ?

Imaginons que nous sommes dans un désert. La première sensation serait de nous trouver enveloppés d’un grand silence : pas de bruit, à part le vent et notre respiration. Voilà, le désert est le lieu du détachement par rapport au vacarme qui nous entoure. C’est l’absence de paroles pour faire de la place à une autre parole, la Parole de Dieu qui, comme une brise légère, nous caresse le coeur (cf. 1 R 19,12). Le désert est le lieu de la Parole, avec une majuscule. En effet, dans la Bible, le Seigneur aime nous parler dans le désert. Dans le désert, il remet à Moïse les « dix paroles », les dix commandements. Et quand le peuple s’éloigne de lui, devenant comme une épouse infidèle, Dieu dit : « C’est pourquoi, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Là, elle me répondra comme au temps de sa jeunesse » (Os 2,16-17). Dans le désert, on écoute la Parole de Dieu, qui est comme un léger son. Le Livre des Rois dit que la Parole de Dieu est comme un fil de silence sonore. Dans le désert, on retrouve l’intimité avec Dieu, l’amour du Seigneur. Jésus aimait se retirer tous les jours dans des lieux déserts pour prier (cf. Lc 5,16). Il nous a enseigné comment chercher le Père, qui nous parle dans le silence. Et ce n’est pas facile de faire silence dans son coeur, parce que nous cherchons toujours à parler un peu, à être avec les autres.

Le Carême est le temps propice pour faire de la place à la Parole de Dieu. C’est le temps pour éteindre la télévision et ouvrir la Bible. C’est le temps pour se détacher de son portable et de se connecter à l’Évangile. Quand j’étais enfant, il n’y avait pas la télévision, mais il y avait l’habitude de ne pas écouter la radio. Le Carême est un désert, c’est le temps de renoncer, de se détacher de son portable et de se connecter à l’Évangile. C’est le temps de renoncer aux paroles inutiles, aux bavardages, aux rumeurs, aux ragots, et de parler en tutoyant le Seigneur. C’est le temps de se consacrer à une saine écologie du coeur, y faire le ménage.

Nous vivons dans un environnement pollué par trop de violence verbale, par tant de paroles offensives et nocives, que le réseau amplifie. Aujourd’hui, on insulte comme si l’on disait « Bonjour ». Nous sommes submergés de paroles vides, de publicité, de messages insidieux. Nous nous sommes habitués à entendre de tout sur tout le monde et nous risquons de glisser dans une mondanité qui nous atrophie le coeur et il n’y a pas moyen d’éviter cela pour en guérir, à part le silence. Nous avons du mal à distinguer la voix du Seigneur qui nous parle, la voix de la conscience, la voix du bien. En nous appelant au désert, Jésus nous invite à tendre l’oreille à ce qui compte, à l’important, à l’essentiel. Au diable qui le tentait, il répondit : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). Comme du pain, plus que du pain, nous avons besoin de la Parole de Dieu, nous avons besoin de parler avec Dieu ; nous avons besoin de prier. Parce que, quand nous sommes seuls devant Dieu, les inclinations du coeur viennent à la lumière et les duplicités de l’âme tombent. Voilà le désert, un lieu de vie, non de mort, parce que dialoguer dans le silence avec le Seigneur nous redonne vie.

Essayons à nouveau de penser à un désert. Le désert est le lieu de l’essentiel. Regardons notre vie : combien de choses inutiles nous entourent ! Nous poursuivons mille choses qui semblent nécessaires et qui, en réalité, ne le sont pas. Comme cela nous ferait du bien de nous libérer de toutes ces réalités superflues, pour redécouvrir ce qui compte, pour retrouver les visages de ceux qui sont à côté de nous ! Là aussi, Jésus nous donne l’exemple en jeûnant. Jeûner, c’est savoir renoncer aux choses vaines, au superflu, pour aller à l’essentiel. Jeûner, ce n’est pas seulement pour maigrir, jeûner c’est aller justement à l’essentiel, c’est chercher la beauté d’une vie plus simple.

Le désert, enfin, est le lieu de la solitude. Aujourd’hui encore, près de nous, il y a beaucoup de désert. Ce sont les personnes seules et abandonnées. Combien de pauvres et de personnes âgées sont à côté de nous et vivent dans le silence, sans clameur, marginalisés et rejetés ! Parler d’eux n’attire pas les foules. Mais le désert nous conduit à eux, à ceux que l’on fait taire et qui demandent notre aide en silence. Combien de regards silencieux qui demandent notre aide ! Le chemin de désert du Carême est un chemin de charité envers celui qui est plus faible.

Prière, jeûne, oeuvres de miséricorde : voilà le chemin dans le désert du Carême.

Chers frères et soeurs, par la voie du prophète Isaïe, Dieu a fait cette promesse : « Voici que je fais une chose nouvelle, je vais faire passer un chemin dans le désert » (Is 43,19). Dans le désert, le chemin qui nous conduit de la mort à la vie, s’ouvre. Entrons dans le désert avec Jésus, nous en sortirons en goûtant Pâques, la puissance de l’amour de Dieu qui renouvelle la vie. Il nous arrivera comme à ces déserts qui fleurissent au printemps, faisant germer à l’improviste, « du néant », des bourgeons et des plantes. Courage, entrons dans ce désert du Carême, suivons Jésus dans le désert : avec lui, nos déserts fleuriront.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Jeu 12 Mar 2020 - 13:12

Catéchèse : « Un besoin urgent d’équité, de vérité et de justice sociale » (traduction complète)

Et la justice de Dieu, « plus profonde et plus grande que la justice humaine »

« Les injustices blessent l’humanité », déclare le pape François, et « la société humaine a un besoin urgent d’équité, de vérité et de justice sociale ». Une justice, précise-t-il, qui n’est pas « la vengeance » mais qui est empreinte de « douceur ». « Mais la faim et la soif de justice dont nous parle le Seigneur est encore plus profonde que le légitime besoin de justice humaine que tous les hommes portent dans leur coeur », explique le pape, elle est « plus grande que le droit humain ou la perfection personnelle ».

Le pape François a repris le cycle de catéchèses sur les Béatitudes, ce mercredi 11 mars 2020, au cours de l’audience générale qui s’est déroulée dans la Bibliothèque du Palais apostolique du Vatican. Elle a été diffusée en direct en vidéo, l’accès à la Place Saint-Pierre étant fermé en raison des nouvelles mesures de précautions contre la diffusion du coronavirus. Le pape a centré sa méditation sur la quatrième Béatitude : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5,6).

« Il y a une soif intérieure, une faim intérieure, une inquiétude », affirme le pape, « qui habite le coeur de l’homme » : « Dans tous les coeurs, jusque dans la personne la plus corrompue et loin du bien, est cachée une aspiration à la lumière », « la soif de la vérité et du bien, qui est la soif de Dieu », suscitée par l’Esprit Saint. C’est pourquoi, conclut-il, l’Évangile « est la plus grande justice que l’on puisse offrir au coeur de l’humanité, qui en a un besoin vital, même si elle ne s’en rend pas compte ».


Catéchèse du pape François

Chers frères et soeurs, bonjour !

Dans l’audience de ce jour, nous continuons de méditer la lumineuse voie du bonheur que le Seigneur nous a confiée dans les Béatitudes, et nous arrivons à la quatrième : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5,6).

Nous avons déjà rencontré la pauvreté de coeur et les pleurs ; maintenant, nous nous confrontons à une autre forme de faiblesse, qui est liée à la faim et la soif. La faim et la soif sont des besoins essentiels, ils concernent notre survie. Il faut le souligner : il ne s’agit pas ici d’un désir générique, mais d’une exigence vitale et quotidienne, comme la nourriture.

Mais que signifie avoir faim et soif de justice ? Certes, nous ne parlons pas de ceux qui veulent la vengeance, au contraire, dans la béatitude précédente, nous avons parlé de douceur. Il est certain que les injustices blessent l’humanité ; la société humaine a un besoin urgent d’équité, de vérité et de justice sociale ; souvenons-nous que le mal subi par les femmes et par les hommes dans le monde atteint le coeur de Dieu le Père. Quel père ne souffrirait pas de la douleur de ses enfants ?

Les Écritures parlent de la douleur des pauvres et des opprimés que Dieu connaît et partage. Parce qu’il a écouté le cri d’oppression élevé par les fils d’Israël, comme le raconte le livre de l’Exode (cf. 3,7-10), Dieu est descendu libérer son peuple. Mais la faim et la soif de justice dont nous parle le Seigneur est encore plus profonde que le légitime besoin de justice humaine que tous les hommes portent dans leur coeur.

Dans le « discours sur la montagne », un peu plus loin, Jésus parle d’une justice plus grande que le droit humain ou la perfection personnelle, en disant : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux » (Mt 5,20). Et c’est là la justice qui vient de Dieu (cf. 1 Co 1,30).

Dans les Écritures, nous voyons exprimée une soif plus profonde que la soif physique, qui est un désir mis à la racine de notre être. Un psaume dit : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » (Ps 63,2). Les Pères de l’Église parlent de cette inquiétude qui habite le coeur de l’homme. Saint Augustin dit : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre coeur est sans repos tant qu’il ne repose en toi » (1). Il y a une soif intérieure, une faim intérieure, une inquiétude…

Dans tous les coeurs, jusque dans la personne la plus corrompue et loin du bien, est cachée une aspiration à la lumière, même si elle se trouve sous les décombres de mensonges et d’erreurs, mais il y a toujours la soif de la vérité et du bien, qui est la soif de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui suscite cette soif : c’est lui l’eau vive qui a façonné notre poussière, c’est lui le souffle créateur qui lui a donné vie.

C’est pourquoi l’Église est envoyée annoncer à tous la Parole de Dieu, imprégnée de l’Esprit Saint. Parce que l’Évangile de Jésus-Christ est la plus grande justice que l’on puisse offrir au coeur de l’humanité, qui en a un besoin vital, même si elle ne s’en rend pas compte (2).

Par exemple, quand un homme et une femme se marient, ils ont l’intention de faire quelque chose de grand et de beau, et s’ils gardent vive cette soif, ils trouveront toujours le chemin pour aller de l’avant, au milieu des problèmes, avec l’aide de la grâce. Les jeunes aussi ont cette faim et il ne faut pas qu’ils la perdent ! Il est nécessaire de protéger et d’alimenter dans le coeur des enfants ce désir d’amour, de tendresse, d’accueil qu’ils expriment dans leurs élans sincères et lumineux.

Chaque personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, de quoi elle a vraiment besoin, ce qui fait vivre bien et, en même temps, ce qui est secondaire, et dont on peut tranquillement se passer.

Dans cette béatitude – la faim et la soif de justice – Jésus annonce qu’il existe une soif qui ne sera pas déçue ; une soif qui, si elle est satisfaite, sera assouvie et se terminera toujours bien parce qu’elle correspond au coeur même de Dieu, à son Saint Esprit qui est amour, et aussi à la semence que le Saint Esprit a semé dans nos coeurs. Que le Seigneur nous donne cette grâce : d’avoir cette soif de justice qui est précisément la volonté de le trouver, de voir Dieu et de faire du bien aux autres.

____________________

(1) Les confessions, 1,1.5.

(2) Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2017: « La grâce de l’Esprit Saint nous confère la justice de Dieu. En nous unissant par le biais de la foi et le baptême à la passion et à la résurrection du Christ, l’Esprit nous rend participants de sa vie ».

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Message par Isabelle-Marie Mer 23 Sep 2020 - 22:52

Catéchèse : « Vivre la subsidiarité unit et insuffle de l’espérance » (traduction complète)

Le pape déplore une certaine gestion de la pandémie

23 SEPTEMBRE 2020

« Pour sortir meilleurs d’une crise, le principe de subsidiarité doit être appliqué, en respectant l’autonomie et la capacité d’initiative de tous, en particulier des plus petits ».

C’est ce qu’a déclaré le pape François lors de l’audience générale de ce mercredi 23 septembre 2020, aux pèlerins et aux fidèles rassemblés dans la Cour Saint-Damase du Vatican.

La subsidiarité, a-t-il ajouté, est un « principe social qui nous rend plus unis » et dont la mise en œuvre « donne de l’espérance ».

Poursuivant ses catéchèses sur le thème « Guérir le monde », le pape François a invité à écouter et à mettre en œuvre « la sagesse du peuple ». Il a saisi l’occasion pour dénoncer la façon de gérer la pandémie : « on écoute davantage les grandes entreprises pharmaceutiques que les professionnels de la santé, engagés en première ligne dans les hôpitaux ou dans les camps de réfugiés », a-t-il déploré. Il faut « travailler ensemble », « à tous les niveaux de la société », a insisté le pape, « sinon nous n’en sortirons pas ».

Le pape a souligné que la solidarité a « besoin de la subsidiarité » : « il n’y a pas de vraie solidarité sans participation sociale, sans la contribution des corps intermédiaires », a-t-il expliqué, car cette participation « aide à prévenir et à corriger certains aspects négatifs de la mondialisation et de l’action des États ». « N’essayons pas de reconstruire le passé, en particulier celui qui était injuste et déjà malade », a conclu le pape. « Construisons un avenir où la dimension locale et la dimension mondiale s’enrichissent mutuellement ».


Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs,

Le temps n’a pas l’air très beau, mais je vous dis quand même ‘bonjour’!

Pour sortir meilleurs d’une crise comme celle-ci, qui est une crise sanitaire et en même temps une crise sociale, politique et économique, chacun de nous est appelé à assumer sa part de responsabilité, c’est-à-dire à partager les responsabilités. Nous devons répondre non seulement en tant que personnes individuelles, mais également en fonction de notre groupe d’appartenance, du rôle que nous avons dans la société, de nos principes et, si nous sommes croyants, de notre foi en Dieu.

Souvent, cependant, de nombreuses personnes ne peuvent pas participer à la reconstruction du bien commun parce qu’elles sont marginalisées, elles sont exclues ou ignorées ; certains groupes sociaux ne réussissent pas à y contribuer parce qu’ils sont écrasés économiquement ou politiquement. Dans certaines sociétés, nombre de personnes ne sont pas libres d’exprimer leur foi et leurs valeurs, leurs idées : si elles les expriment, elles vont en prison. Ailleurs, en particulier dans le monde occidental, beaucoup de gens auto-censurent leurs convictions éthiques ou religieuses. Mais on ne peut pas sortir de la crise comme cela, ou en tout cas on ne peut pas en sortir meilleurs. Nous en sortirons pires.

Afin que nous puissions tous participer au soin et à la régénération de nos peuples, il est juste que chacun ait les ressources adaptées pour le faire (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise [CDSC], n. 186). Après la grande dépression économique de 1929, le Pape Pie XI expliqua combien le principe de subsidiarité était important pour une vraie reconstruction (cf. enc. Quadragesimo anno, n. 79-80). Ce principe a un double dynamisme : du haut vers le bas et du bas vers le haut. Peut-être ne comprenons-nous pas ce que cela signifie, mais c’est un principe social qui nous rend plus unis.

D’un côté, et en particulier dans les périodes de changement, quand les personnes individuelles, les familles, les petites associations ou les communautés locales ne sont pas en mesure d’atteindre les objectifs premiers, il est alors juste qu’interviennent les niveaux plus élevés du corps social, comme l’État, pour fournir les ressources nécessaires afin d’aller de l’avant. Par exemple, à cause du confinement pour le coronavirus, de nombreuses personnes, familles et activités économiques se sont trouvées et se trouvent encore en grande difficulté, c’est pourquoi les institutions publiques cherchent à apporter leur aide à travers des interventions sociales, économiques, sanitaires, appropriées : c’est leur fonction, ce qu’elles doivent faire.

Mais d’un autre côté, les dirigeants de la société doivent respecter et promouvoir les niveaux intermédiaires ou mineurs. En effet, la contribution des individus, des familles, des associations, des entreprises, de tous les corps intermédiaires et également des Églises est déterminante. Avec leurs ressources culturelles, religieuses, économiques ou de participation civique, ils revitalisent et renforcent le corps social (cf.  CDSC, n. 185). C’est-à-dire qu’il y a une collaboration du haut vers le bas, de l’État central vers le peuple et du bas vers le haut : des formations du peuple vers le haut. Et c’est précisément cela, l’exercice du principe de subsidiarité.

Chacun doit avoir la possibilité d’assumer sa propre responsabilité dans les processus de guérison de la société dont il fait partie. Quand on démarre un projet qui concerne directement ou indirectement des groupes sociaux déterminés, ceux-ci ne peuvent pas être laissés en-dehors de la participation. Par exemple : « De quoi t’occupes-tu ? – Je vais travailler pour les pauvres – C’est bien, et que fais-tu ? – J’enseigne aux pauvres, je dis aux pauvres ce qu’ils doivent faire – Non, cela ne va pas, le premier pas est de laisser les pauvres te dire comment ils vivent, de quoi ils ont besoin : il faut laisser parler tout le monde ! » Et ainsi le principe de subsidiarité fonctionne. Nous ne pouvons pas laisser ces gens en dehors de la participation ; leur sagesse, la sagesse des groupes les plus humbles ne peut pas être mise de côté (cf. exhort. ap. post-syn. Querida Amazonia [QA], n. 32 ; enc. Laudato si’, n. 63).

Malheureusement, cette injustice a souvent lieu là où se concentrent les grands intérêts économiques ou géopolitiques, comme par exemple certaines activités d’extraction dans diverses parties de la planète (cf. QA, n. 9.14). La voix des peuples autochtones, leurs cultures et leurs visions du monde ne sont pas prises en considération. Aujourd’hui, ce manque de respect du principe de subsidiarité s’est diffusé comme un virus. Pensons aux grandes mesures d’aides financières mises en œuvre par les États. On écoute davantage les grandes compagnies financières que les gens ou ceux qui animent l’économie réelle. On écoute davantage les sociétés multinationales que les mouvements sociaux. Pour le dire avec le langage des personnes communes : on écoute davantage les puissants que les faibles et ce n’est pas le chemin, ce n’est pas le chemin humain, ce n’est pas le chemin que nous a enseigné Jésus, ce n’est pas mettre en œuvre le principe de subsidiarité. Ainsi, nous ne permettons pas aux personnes d’être les « protagonistes de leur propre relèvement ». (Message pour la 106e journée mondiale du migrant et du réfugié 2020, 13 mai 2020).

Dans l’inconscient collectif de certains hommes politiques ou de certains syndicalistes, il y a cette devise : tout pour le peuple, rien avec le peuple. Du haut vers le bas, mais sans écouter la sagesse du peuple, sans mettre en œuvre cette sagesse pour résoudre des problèmes, dans le cas présent pour sortir de la crise. Ou bien pensons également à la manière de soigner le virus : on écoute davantage les grandes entreprises pharmaceutiques que les professionnels de la santé, engagés en première ligne dans les hôpitaux ou dans les camps de réfugiés. Ce n’est pas la bonne voie. Il faut écouter tout le monde, ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas, tous.

Pour sortir meilleurs d’une crise, le principe de subsidiarité doit être appliqué, en respectant l’autonomie et la capacité d’initiative de tous, en particulier des plus petits. Toutes les parties d’un corps sont nécessaires et, comme le dit saint Paul, celles qui pourrait sembler les plus faibles et les moins importantes sont en réalité les plus nécessaires (cf. 1 Co 12, 22). A la lumière de cette image, nous pouvons dire que le principe de subsidiarité permet à chacun d’assumer son rôle pour le soin et le destin de la société. Le mettre en œuvre, mettre en œuvre le principe de subsidiarité donne de l’espérance, donne d’espérer dans un avenir plus sain et juste ; et cet avenir, nous le construisons ensemble, en aspirant aux choses plus grandes, en élargissant notre horizon (cf. Discours aux jeunes du centre culturel Père Félix Varela, La Havane – Cuba, 20 septembre 2015).

Tous ensemble ou cela ne fonctionne pas. Ou nous travaillons ensemble pour sortir de la crise, à tous les niveaux de la société, ou nous n’en sortirons jamais. Sortir de la crise ne signifie pas donner un coup de peinture sur les situations actuelles pour qu’elles paraissent un peu plus justes. Sortir de la crise signifie changer, et le vrai changement est fait par tout le monde, par toutes les personnes qui forment le peuple. Toutes les professions, tous. Et tous ensemble, tous en communauté. Si tout le monde ne le fait pas, le résultat sera négatif.

Dans une précédente catéchèse nous avons vu que la solidarité est la voie pour sortir de la crise : elle nous unit et nous permet de trouver des propositions solides pour un monde plus sain. Mais ce chemin de solidarité a besoin de la subsidiarité. Quelqu’un pourrait me dire : « Mais Père, aujourd’hui vous parlez avec des mots difficiles ! ». C’est pour cette raison que j’essaie d’expliquer ce que cela signifie. Solidaires, parce que nous empruntons la voie de la subsidiarité.

En effet, il n’y a pas de vraie solidarité sans participation sociale, sans la contribution des corps intermédiaires : des familles, des associations, des coopératives, des petites entreprises, des expressions de la société civile. Tous doivent contribuer, tous. Cette participation aide à prévenir et à corriger certains aspects négatifs de la mondialisation et de l’action des États, comme cela se produit également dans le soin des personnes frappées par la pandémie. Ces contributions « d’en-bas » doivent être encouragées. Mais comme c’est beau de voir le travail des bénévoles pendant la crise ! Les bénévoles qui viennent de tous les milieux sociaux, les bénévoles qui viennent des familles les plus aisées et qui viennent des familles les plus pauvres. Mais tous, tous ensemble pour s’en sortir. C’est cela la solidarité et c’est cela le principe de subsidiarité.

Pendant le confinement le geste d’applaudir les médecins, les infirmiers et les infirmières, en signe d’encouragement et d’espérance, est né spontanément. De nombreuses personnes ont risqué leur vie et beaucoup ont donné leur vie. Étendons ces applaudissements à tous les membres du corps social, à tous, à chacun, pour sa précieuse contribution, même minime. « Mais que pourra-t-il faire là-bas celui-là ? – Écoute-le, laisse-lui de l’espace pour travailler, consulte-le ». Applaudissons ceux qui sont « exclus », ceux que cette culture qualifie d’« exclus », cette culture du rebut, applaudissons donc les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées, applaudissons les travailleurs, tous ceux qui se mettent au service des autres. Tous collaborent pour sortir de la crise. Mais ne nous arrêtons pas seulement à des applaudissements !

L’espérance est audacieuse, alors encourageons-nous à rêver en grand. Frères et sœurs, apprenons à rêver en grand ! N’ayons pas peur de rêver en grand, en recherchant les idéaux de la justice et de l’amour social qui naissent de l’espérance. N’essayons pas de reconstruire le passé, le passé est passé, des choses nouvelles nous attendent. Le Seigneur a promis : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». Encourageons-nous à rêver en grand en recherchant ces idéaux, n’essayons pas de reconstruire le passé, en particulier celui qui était injuste et déjà malade. Construisons un avenir où la dimension locale et la dimension mondiale s’enrichissent mutuellement : chacun peut y mettre du sien, chacun doit y mettre du sien, sa culture, sa philosophie, sa façon de penser. Un avenir où la beauté et la richesse des groupes mineurs, y compris des groupes exclus, puissent fleurir car la beauté est aussi là, et où celui qui possède davantage s’engage à servir et à donner plus à celui qui a moins.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Jeu 12 Nov 2020 - 11:41

Poursuite des belles catéchèses de notre pape François pour nous encourager à la prière
Audiences générales du pape François : - Page 2 25611110

La prière ? « Si! C’est nécessaire », affirme le pape (texte complet)

« Même quand tout semble vain »

NOVEMBRE 11, 2020

Prier, parler de la prière, à quoi bon ? « Si! C’est nécessaire », a affirmé le pape François à l’audience générale de ce 11 novembre 2020 : « Parce que si nous ne prions pas, nous n’aurons pas la force d’avancer dans la vie. La prière est comme l’oxygène de la vie. »

Poursuivant ses catéchèses sur la prière, depuis la bibliothèque du palais apostolique, le pape a expliqué que la foi n’était pas « l’élan d’un moment, mais une disposition courageuse à invoquer Dieu, également à “discuter” avec Lui, sans se résigner devant le mal et l’injustice ». Il a encouragé à une prière « insistante ».

« Le chrétien qui prie ne craint rien », a-t-il assuré : « Celui qui frappe avec foi et persévérance à la porte de son cœur n’est pas déçu. Dieu répond toujours. Toujours. »

Le pape a encouragé à prier « même quand tout semble vain, quand Dieu nous apparaît sourd et muet et qu’il nous semble que nous perdons notre temps ». « Il y a des moments sombres dans notre vie et dans ces moments, la foi semble une illusion, a-t-il constaté. Mais pratiquer la prière signifie également  accepter cette fatigue. »

Catéchèse – 14. La prière persévérante

Chers frères et sœur, bonjour!

Nous continuons les catéchèses sur la prière. Quelqu’un m’a dit: «Vous parlez trop sur la prière. Ce n’est pas nécessaire». Si, c’est nécessaire. Parce que si nous ne prions pas, nous n’aurons pas la force d’avancer dans la vie. La prière est comme l’oxygène de la vie. Prier, c’est attirer sur nous la présence de l’Esprit Saint qui nous fait toujours avancer. C’est pour cette raison que je parle tant sur la prière.

Jésus a donné l’exemple d’une prière continue, pratiquée avec persévérance. Le dialogue constant avec le Père, dans le silence et dans le recueillement, est le centre de toute sa mission. Les Evangiles nous rapportent également les exhortations à ses disciples, pour qu’ils prient avec insistance, sans se lasser. Le Catéchisme rappelle les trois paraboles contenues dans l’Evangile de Luc qui souligne cette caractéristique de l’oraison (cf. CEC, n. 2613) de Jésus.

La prière doit tout d’abord être tenace: comme le personnage de la parabole qui, devant accueillir un hôte arrivé à l’improviste, va frapper en pleine nuit chez un ami et lui demande du pain. L’ami lui répond “non!”, parce qu’il est déjà au lit, mais il insiste et insiste jusqu’à ce qu’il l’oblige à se lever et à lui donner le pain (cf. Lc 11, 5-Cool. Une demande tenace. Mais Dieu est plus patient que nous, et celui qui frappe avec foi et persévérance à la porte de son cœur n’est pas déçu. Dieu répond toujours. Toujours. Notre Père sait bien de quoi nous avons besoin; l’insistance ne sert pas à l’informer ou à le convaincre, mais elle sert à alimenter en nous le désir et l’attente.

La deuxième parabole est celle de la veuve qui s’adresse au juge pour qu’il l’aide à obtenir justice. Ce juge est corrompu, c’est un homme sans scrupules, mais à la fin, exaspéré par l’insistance de la veuve, il se décide à la satisfaire (cf. Lc 18, 1-Cool. Et il pense: «Il vaut mieux que je résolve son problème et que je m’en débarrasse, et qu’elle arrête de venir sans cesse se plaindre à moi». Cette parabole nous fait comprendre que la foi n’est pas l’élan d’un moment, mais une disposition courageuse à invoquer Dieu, également à “discuter” avec Lui, sans se résigner devant le mal et l’injustice.

La troisième parabole présente un pharisien et un publicain qui vont prier au Temple. Le premier s’adresse à Dieu en se vantant de ses mérites; l’autre se sent indigne ne serait-ce que d’entrer dans le sanctuaire. Cependant, Dieu n’écoute pas la prière du premier, c’est-à-dire des orgueilleux, alors qu’il exauce celle des humbles (cf. Lc 18, 9-14). Il n’y a pas de vraie prière sans esprit d’humilité. C’est précisément l’humilité qui nous conduit à demander dans la prière.

L’enseignement de l’Evangile est clair: on doit toujours prier, même quand tout semble vain, quand Dieu nous apparaît sourd et muet et qu’il nous semble perdre notre temps. Même si le ciel s’assombrit, le chrétien ne n’arrête pas de prier. Son oraison va de pair avec la foi. Et la foi, en de nombreux jours de notre vie, peut sembler une illusion, une fatigue stérile. Il y a des moments sombres dans notre vie et dans ces moments, la foi semble une illusion.  Mais pratiquer la prière signifie également  accepter cette fatigue. «Père, je vais prier et je ne ressens rien… je me sens comme ça, avec le cœur sec, avec le cœur aride». Mais nous devons aller de l’avant, avec cette fatigue des moments difficiles, des moments où nous ne ressentons rien. De nombreux saints et saintes ont fait l’expérience de la nuit de la foi et du silence de Dieu – quand nous frappons et que Dieu ne répond pas – et ces saints ont été persévérants.

Dans cette nuit de la foi, celui qui prie n’est jamais seul. En effet, Jésus n’est pas seulement témoin et maître de prière, il est davantage. Il nous accueille dans sa prière, pour que nous puissions prier en Lui et à travers Lui. Et cela est l’œuvre de l’Esprit Saint. C’est pour cette raison que l’Evangile nous aider à prier le Père au nom de Jésus. Saint Jean rapporte ces paroles du Seigneur: «Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, pour que le Père soit glorifié dans le Fils» (14, 13). Et le Catéchisme explique que «la certitude d’être exaucés dans nos demandes est fondée sur la prière de Jésus» (n. 2614). Celle-ci donne les ailes que la prière de l’homme a toujours désiré posséder.

Comment ne pas rappeler ici les mots du psaume 91, riches de confiance, jaillis d’un cœur qui espère tout de Dieu: «Il te couvre de ses ailes, tu as sous son pennage un abri. Armure et bouclier, sa vérité. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche en la ténèbre, ni le fléau qui dévaste à midi» (vv. 4-6). C’est dans le Christ que s’accomplit cette prière splendide, c’est en Lui que celle-ci trouve sa pleine vérité. Sans Jésus, nos prières risqueraient de se réduire à des efforts humains, destinés le plus souvent à l’échec. Mais Il a pris sur Lui chaque cri, chaque gémissement, chaque joie, chaque supplique… chaque prière humaine. Et n’oublions pas l’Esprit Saint qui prie en nous; il est Celui qui nous amène à prier, qui nous amène à Jésus. Il est le don que le Père et le Fils nous ont donné pour aller à la rencontre de Dieu. C’est l’Esprit Saint, quand nous prions, c’est l’Esprit Saint qui prie dans nos cœurs.

Le Christ est tout pour nous, même dans notre vie de prière. C’est ce que disait saint Augustin avec une expression éclairante que nous trouvons dans le Catéchisme: Jésus «prie pour nous en tant que notre prêtre, il prie en nous en tant que notre tête, il est prié par nous en tant que notre Dieu. Reconnaissons donc en Lui nos voix et sa voix en nous» (n. 2616). Et c’est pour cela que le chrétien qui prie ne craint rien, il se remet à l’Esprit Saint, qui nous a été donné comme don et qui prie en nous, en suscitant la prière. Que ce soit l’Esprit Saint, Maître de prière, à nous enseigner la voie de la prière.

© Librairie éditrice du Vatican

Audience générale du 11 novembre 2020



Les lire (ou relire) toutes :

http://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2020.html
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Message par Isabelle-Marie Ven 20 Nov 2020 - 10:52

Audiences générales du pape François : - Page 2 Marie_25

Catéchèse du 18 novembre :

La prière apaise l'inquiétude et la transforme en disponibilité

Catéchèse – 15. La Vierge Marie, femme de prière

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans notre chemin de catéchèse sur la prière, nous rencontrons aujourd’hui la Vierge Marie, comme femme de prière. La Vierge priait. Quand le monde l’ignore encore, quand elle est encore une simple jeune fille fiancée à un homme de la maison de David, Marie prie. Nous pouvons imaginer la jeune fille de Nazareth recueillie en silence, en dialogue permanent avec Dieu, qui bientôt devait lui confier sa mission. Elle est déjà pleine de grâce et immaculée depuis sa conception, mais elle ne sait encore rien de sa vocation surprenante et extraordinaire et de la mer en tempête qu’elle devra sillonner. Une chose est certaine: Marie appartient au grand groupe de ces humbles de cœur que les historiens officiels n’insèrent pas dans leurs livres, mais avec lesquels Dieu a préparé la venue de son Fils.

Marie ne dirige pas sa vie de façon autonome: elle attend que Dieu prenne les rênes de son chemin et la guide où Il veut. Elle est docile, et avec cette disponibilité elle prédispose les grands événements auxquels Dieu participe dans le monde. Le Catéchisme nous rappelle sa présence constante et attentive dans le dessein bienveillant du Père et tout au long de la vie de Jésus (cf. CEC, nn. 2617-2618).

Marie est en prière, quand l’archange Gabriel vient lui apporter l’annonce à Nazareth. Son “Me voici”, petit et immense, qui à ce moment-là fait sursauter de joie la création tout entière, avait été précédé dans l’histoire du salut par tant d’autres “me voici”, par tant d’obéissances confiantes, par tant de disponibilités à la volonté de Dieu. Il n’y a pas de meilleure manière de prier que de se mettre, comme Marie, dans une attitude d’ouverture, de cœur ouvert à Dieu: “Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux ”. C’est-à-dire le cœur ouvert à la volonté de Dieu.

Et Dieu répond toujours. Combien de croyants vivent ainsi leur prière! Ceux qui sont les plus humbles de cœur prient ainsi: avec l’humilité essentielle, disons-le ainsi; avec une humilité simple: «Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux». Et ces derniers prient ainsi, en ne se mettant pas en colère parce que les journées sont pleines de problèmes, mais en allant vers la réalité et en sachant que dans l’amour humble, dans l’amour offert dans chaque situation, nous devenons des instruments de la grâce de Dieu. Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux. Une prière simple, mais c’est mettre notre vie entre les mains du Seigneur: que ce soit Lui qui nous guide. Nous pouvons tous prier ainsi, presque sans mots.

La prière sait adoucir l’inquiétude: mais, nous sommes inquiets, nous voulons toujours les choses avant de les demander et nous les voulons tout de suite. Cette inquiétude nous fait mal, et la prière sait adoucir l’inquiétude, elle sait la transformer en disponibilité. Quand je suis inquiet, je prie et la prière ouvre mon cœur et me rend disponible à la volonté de Dieu. La Vierge Marie, en ces quelques instants de l’Annonciation, a su repousser la peur, tout en ayant le présage que son “oui” lui aurait procuré des épreuves très dures. Si, dans la prière, nous comprenons que chaque jour donné à Dieu est un appel, alors nous élargissons notre cœur et nous accueillons tout.

On apprend à dire: “Ce que Tu veux Seigneur. Promets-moi que tu seras présent à chaque pas de mon chemin”. Cela est important : demander sa présence au Seigneur à chaque pas de notre chemin : qu’il ne nous laisse pas seuls, qu’il ne nous abandonne pas dans la tentation, qu’il ne nous abandonne pas dans les mauvais moments. Le final du Notre Père est ainsi : la grâce que Jésus lui-même nous a enseignée à demander au Seigneur.

Marie accompagne en prière toute la vie de Jésus, jusqu’à la mort et à la résurrection; et, à la fin elle continue, et elle accompagne les premiers pas de l’Eglise naissante (cf. Ac 1,14). Marie prie avec les disciples qui ont traversé le scandale de la croix. Elle prie avec Pierre, qui a cédé à la peur et a pleuré de remords. Marie est là, avec les disciples, parmi les hommes et les femmes que son Fils a appelés pour former sa communauté. Marie ne joue pas le rôle d’un prêtre parmi eux, non ! Elle est la mère de Jésus qui prie avec eux, en communauté, comme une personne de la communauté.  Elle prie avec eux et elle prie pour eux. Et, à nouveau, sa prière précède l’avenir qui va se réaliser: par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle est devenue la Mère de Dieu, et par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle devient la Mère de l’Eglise.

En priant avec l’Eglise naissante, elle devient la Mère de l’Eglise, elle accompagne les disciples dans les premiers pas de l’Eglise dans la prière, en attendant l’Esprit Saint. En silence, toujours en silence. La prière de Marie est silencieuse. L’Evangile nous raconte seulement une prière de Marie: à Cana, quand elle demande à son Fils, pour ces pauvres gens qui allaient faire une mauvaise impression pendant cette fête. Imaginons: faire une fête de mariage et la finir avec du lait parce qu’il n’y avait plus de vin ! Quelle mauvaise impression! Et Elle prie et demande à son Fils de résoudre ce problème. La présence de Marie est en elle-même une prière, et sa présence parmi les disciples au Cénacle, en attendant l’Esprit Saint, est en prière. Ainsi, Marie fait naître l’Eglise, elle est la Mère de l’Eglise. Le Catéchisme explique: «Dans la foi de son humble servante le Don de Dieu – c’est-à-dire l’Esprit Saint – trouve l’accueil qu’il attendait depuis le commencement des temps.» (CEC, n. 2617).

Chez la Vierge Marie, l’intuition féminine naturelle est exaltée par son union très particulière avec Dieu dans la prière. C’est pourquoi, en lisant l’Evangile, nous remarquons qu’elle semble quelquefois disparaître, pour ensuite réaffleurer dans les moments cruciaux: Marie est ouverte à  la voix de Dieu qui guide son cœur, qui guide ses pas là où il y a besoin de sa présence. Une présence silencieuse de mère et de disciple. Marie est présente parce qu’elle est Mère, mais elle est également présente parce qu’elle est la première disciple, celle qui a le mieux appris les choses de Jésus. Marie ne dit jamais: « Venez, je résoudrai les choses». Mais elle dit: «Faites ce qu’Il vous dira», toujours en indiquant Jésus du doigt. Cette attitude est typique du disciple, et elle est la première disciple: elle prie comme Mère et elle prie comme disciple.

«Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur» (Lc 2,19). C’est ainsi que l’évangéliste Luc décrit la Mère du Seigneur dans l’Evangile de l’enfance. Tout ce qui arrive autour d’elle finit par avoir un reflet au plus profond de son cœur: les jours pleins de joie, comme les moments les plus sombres, quand elle aussi a du mal à comprendre par quelles routes doit passer la Rédemption. Tout finit dans son cœur, pour être passé au crible de la prière et être transfiguré par celle-ci.

Qu’il s’agisse des dons des Rois mages, ou bien de la fuite en Egypte, jusqu’à ce terrible vendredi de passion: la Mère conserve tout et porte tout dans son dialogue avec Dieu. Certains ont comparé le cœur de Marie à une perle d’une splendeur incomparable, formée et polie par l’accueil patient de la volonté de Dieu à travers les mystères de Jésus médités en prière. Comme il serait beau que nous puissions nous aussi ressembler un peu à notre Mère! Avec le cœur ouvert à la parole de Dieu, avec le cœur silencieux, avec le cœur obéissant, avec le cœur qui sait recevoir la Parole de Dieu et qui la laisse grandir avec une semence du bien de l’Eglise.

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Message par Isabelle-Marie Sam 2 Jan 2021 - 17:05

Frères dans l'amour
Eucharistie et action de grâce : merci Seigneur pour le don du pape François à notre Église Pape


Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la prière d’action de grâce. Et je tire mon inspiration d’un épisode rapporté par l’évangéliste Luc. Alors que Jésus est en chemin, dix lépreux viennent à sa rencontre, en implorant: «Jésus, Maître, aie pitié de nous!” (17,13). Nous savons que, pour les malades de la lèpre, l’exclusion sociale et l’exclusion religieuse s’ajoutait à la souffrance physique. Ils étaient exclus. Jésus ne refuse pas de les rencontrer. Parfois, il va au-delà des limites imposées par les lois et il touche le malade – ce qu’on ne pouvait pas faire –, il l’embrasse, il le guérit. Dans ce cas, il n’y a pas de contact. A distance, Jésus les invite à se présenter aux prêtres (v. 14), qui étaient chargés, selon la loi, de certifier la guérison qui avait eu lieu. Jésus ne dit rien d’autre. Il a écouté leur prière, il a écouté leur cri de pitié, et il les envoie immédiatement auprès des prêtres.

Ces dix lépreux ont confiance, ils ne restent pas là jusqu’au moment où ils sont guéris, non : ils ont confiance et ils y vont immédiatement, et pendant qu’ils y vont, ils guérissent, tous les dix. Les prêtres auraient donc pu constater leur guérison et les réadmettre à la vie normale. Mais c’est là que se trouve le point le plus important: de ce groupe, seulement un, avant d’aller chez les prêtres, revient en arrière pour remercier Jésus et louer Dieu pour la grâce reçue. Seulement un, les neuf autres continuent leur chemin. Et Jésus remarque que cet homme était un samaritain, une sorte d’ “hérétique” pour les juifs de ce temps. Jésus commente: «Il ne s’est trouvé, pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet étranger!» (17,18). C’est un récit touchant !

Ce récit, pour ainsi dire, divise le monde en deux: ceux qui ne remercient pas et ceux qui remercient; ceux qui prennent tout comme si cela leur était dû, et ceux qui accueillent tout comme un don, comme une grâce. Le Catéchisme écrit: «Tout événement et tout besoin peuvent devenir offrande d’action de grâces » (n. 2638). La prière d’action de grâce commence toujours par-là: se reconnaître précédés par la grâce. Nous avons été pensés avant que nous apprenions à penser; nous avons été aimés avant que nous apprenions à aimer; nous avons été désirés avant que dans notre cœur ne naisse un désir. Si nous regardons la vie ainsi, alors l’ “action de grâce” devient le fil directeur de nos journées. Très souvent, nous oublions même de dire «merci»

Pour nous chrétiens, l’action de grâce a donné son nom au sacrement le plus essentiels qui soit: l’Eucharistie. En effet, le mot grec signifie précisément cela: remerciement. Les chrétiens, comme tous les croyants, bénissent Dieu pour le don de la vie. Vivre est tout d’abord avoir reçu la vie. Nous naissons tous parce que quelqu’un a désiré la vie pour nous. Et c’est seulement la première d’une longue série de dettes que nous contractant en vivant. Des dettes de reconnaissance. Au cours de notre existence, plus d’une personne nous a regardés avec des yeux purs, gratuitement. Souvent, il s’agit d’éducateurs, de catéchistes, de personnes qui ont accompli leur rôle au-delà de la mesure demandée par le devoir. Et ils ont fait naître en nous la gratitude. Même l’amitié est un don dont il faut toujours être reconnaissants.

Ce “merci” que nous devons dire sans cesse, ce merci que le chrétien partage avec tous, s’ouvre plus encore dans la rencontre avec Jésus. Les Evangiles attestent que le passage de Jésus suscitait souvent la joie et la louange à Dieu chez ceux qui le rencontraient. Les récits de Noël sont peuplés d’orants qui ont le cœur dilaté par la venue du Sauveur. Et nous aussi avons été appelés à participer à cette immense joie. C’est ce que suggère également l’épisode des dix lépreux guéris. Naturellement, ils étaient tous heureux d’avoir retrouvé la santé, pouvant ainsi sortir de cette interminable quarantaine forcée qui les excluait de la communauté. Mais parmi eux, il y en a un qui ajoute la joie à la joie: au-delà de la guérison, il se réjouit pour la rencontre qui a eu lieu avec Jésus. Non seulement il est libéré du mal, mais il possède à présent également la certitude d’être aimé. C’est le centre: quand tu remercies, tu exprimes la certitude d’être aimé. Et c’est un grand pas: avoir la certitude d’être aimés. C’est la découverte de l’amour comme force qui gouverne le monde. Dante dirait: l’Amour «qui meut le soleil et les autres étoiles” (Paradis, XXXIII, 145). Nous ne sommes plus des voyageurs errants qui vagabondent ici et là, non: nous avons une maison, nous demeurons dans le Christ, et de cette “demeure” nous contemplons tout le reste du monde, et celui-ci nous apparaît infiniment plus beau. Nous sommes des enfants de l’amour, nous sommes des frères de l’amour. Nous sommes des hommes et des femmes de grâce.

Frères et sœurs; cherchons donc à être toujours dans la joie de la rencontre avec Jésus. Cultivons l’allégresse. Le démon, en revanche, après nous avoir trompé – avec n’importe quelle tentation –, nous laisse toujours tristes et seuls. Si nous sommes dans le Christ, aucun péché et aucune menace ne pourrons jamais nous empêcher de continuer le chemin avec joie, avec de nombreux compagnons de route.

Ne négligeons surtout pas de rendre grâce: si nous sommes porteurs de gratitude, le monde devient lui aussi meilleur, peut-être seulement un peu plus, mais c’est ce qui suffit à lui transmettre un peu d’espérance. Le monde a besoin d’espérance et avec la gratitude, en ayant cette attitude de dire « merci », nous transmettons un peu d’espérance. Tout est uni, tout est lié, et chacun peut faire sa part là où il se trouve. La voie du bonheur est celle que saint Paul a décrite à la fin de l’une de ses lettres: «En toute condition soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit » (1 Th 5,17-19). Ne pas éteindre l’Esprit, un beau programme de vie! Ne pas éteindre l’Esprit qui est en nous, nous conduit à la gratitude.

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Message par Isabelle-Marie Ven 2 Avr 2021 - 6:52

Les « victimes des avortements » et les « crucifiés d’aujourd’hui » (texte complet)

« Le Triduum pascal »

« En adorant la Croix, nous revivrons le chemin de l’Agneau innocent immolé pour notre salut. Nous porterons dans notre esprit et dans notre cœur les souffrances des malades, des pauvres, des exclus de ce monde; nous rappellerons les  “agneaux immolés” victimes innocentes des guerres, des dictatures, des violences quotidiennes, des avortements… », explique le pape François qui a évoqué le Vendredi Saint dans sa catéchèse de ce mercredi 31 mars 2021 sur le Triduum pascal.

Le pape a évoqué les « crucifiés d’aujourd’hui »: « Devant l’image du Dieu crucifié, nous porterons, dans la prière, les nombreux, trop nombreux crucifiés d’aujourd’hui, qui de Lui uniquement peuvent recevoir le réconfort et le sens de leur souffrance. Et aujourd’hui, il y en a tant: il ne faut pas oublier les crucifiés d’aujourd’hui, qui sont l’image de Jésus Crucifié, et Jésus est en eux. »

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Voici la traduction officielle du Vatican pour cette catéchèse « pascale ».

Le Triduum pascal

Chers frères et sœurs, bonjour!

Déjà plongés dans le climat spirituel de la Semaine Sainte, nous sommes à la veille du Triduum pascal. De demain à dimanche, nous vivrons les jours centraux de l’Année liturgique, en célébrant le mystère de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur. Et ce mystère, nous le vivons chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. Quand nous allons à la Messe, nous n’allons pas seulement prier, non: nous allons renouveler, vivre à nouveau, ce mystère, le mystère pascal. Il est important de ne pas l’oublier. C’est comme si nous allions au Calvaire – c’est la même chose – pour renouveler, pour vivre à nouveau ce mystère pascal.

Le soir du Jeudi Saint, en entrant dans le Triduum pascal, nous revivrons la Messe que l’on appelle in Coena Domini, c’est-à-dire la Messe où l’on commémore la Dernière Cène, ce qui eut lieu là, à ce moment-là. C’est le soir où le Christ a laissé à ses disciples le testament de son amour dans l’Eucharistie, mais pas comme souvenir, mais comme mémorial, comme sa présence éternelle. Chaque fois que l’on célèbre l’Eucharistie, comme je l’ai dit au début, se renouvelle ce mystère de la rédemption. Dans ce sacrement, Jésus a remplacé la victime sacrificielle – l’agneau pascal – par lui-même: son Corps et son Sang nous donnent le salut de l’esclavage du péché et de la mort. Le salut de tout esclavage est là. C’est le soir où Il nous demande de nous aimer en nous faisant les serviteurs les uns des autres, comme Il l’a fait en lavant les pieds des disciples. Un geste qui anticipe l’oblation sanglante sur la croix. En effet, le Maître et Seigneur mourra le jour suivant, pour rendre purs non les pieds, mais les cœurs et toute la vie de ses disciples. Cela a été une oblation de service pour nous tous, car à travers ce service de son sacrifice, il nous a tous rachetés.

Le Vendredi Saint est un jour de pénitence, de jeûne et de prière. A travers les textes de l’Ecriture Sainte et les prières liturgiques, nous serons comme rassemblés sur le Calvaire pour commémorer la Passion et la Mort rédemptrice de Jésus Christ. Dans l’intensité du rite de l’action liturgique, le Crucifix nous sera présenté pour l’adorer. En adorant la Croix, nous revivrons le chemin de l’Agneau innocent immolé pour notre salut. Nous porterons dans notre esprit et dans notre cœur les souffrances des malades, des pauvres, des exclus de ce monde; nous rappellerons les  “agneaux immolés” victimes innocentes des guerres, des dictatures, des violences quotidiennes, des avortements… Devant l’image du Dieu crucifié, nous porterons, dans la prière, les nombreux, trop nombreux crucifiés d’aujourd’hui, qui de Lui uniquement peuvent recevoir le réconfort et le sens de leur souffrance. Et aujourd’hui, il y en a tant: il ne faut pas oublier les crucifiés d’aujourd’hui, qui sont l’image de Jésus Crucifié, et Jésus est en eux.

Depuis que Jésus a pris sur lui les plaies de l’humanité et la mort elle-même, l’amour de Dieu a irrigué nos déserts, a illuminé nos ténèbres.  Car le monde est dans les ténèbres. Faisons la liste de toutes les guerres que l’on combat en ce moment; de tous les enfants qui meurent de faim; des enfants qui ne recoivent pas d’éducation; des peuples entiers détruits par les guerres, par le terrorisme. Des très, très nombreuses personnes qui, pour se sentir un peu mieux, ont besoin de drogue, de l’industrie de la drogue qui tue… C’est une calamité, c’est un désert ! Il y a de petites «îles» du peuple de Dieu,  qu’il soit chrétien ou de toute autre foi, qui conservent dans leur cœur l’envie d’être meilleurs. Mais disons-nous la réalité: dans ce calvaire de mort, c’est Jésus qui souffre dans ses disciples. Au cours de son ministère, le Fils de Dieu avait donné la vie à pleines mains, en guérissant, en pardonnant, en ressuscitant … A présent, à l’heure du Sacrifice suprême sur la croix, il mène à son accomplissement l’œuvre qui lui a été confiée par le Père: il entre dans l’abîme de la souffrance, il entre dans les catastrophes de ce monde, pour racheter et transformer. Et également pour libérer chacun de nous du pouvoir des ténèbres, de l’orgueil, de la résistance à être aimés de Dieu. Et cela, seul l’amour de Dieu peut le faire. Nous avons été guéris par ses plaies (cf. 1 Pt 2,24), dit l’apôtre Pierre, nous avons été régénérés par sa mort, nous tous. Et grâce à Lui, abandonné sur la croix, personne n’est plus jamais seul dans l’obscurité de la mort. Jamais, Il est toujours à nos côtés: il faut seulement ouvrir son cœur et se laisser regarder par Lui.

Le Samedi Saint est le jour du silence : un grand silence enveloppe toute la terre; un silence vécu dans les pleurs et dans l’égarement par les premiers disciples, bouleversés par la mort ignominieuse de Jésus. Alors que le Verbe se tait, alors que la Vie est dans le sépulcre, ceux qui avaient espéré en Lui sont mis à dure épreuve, ils se sentent orphelins, peut-être aussi orphelins de Dieu. Ce samedi est également le jour de Marie: elle aussi le vit dans les pleurs, mais son cœur est plein de foi, plein d’espérance, plein d’amour. La Mère de Jésus avait suivi son Fils tout au long de la voie douloureuse et elle était restée au pied de la croix, l’âme transpercée. Mais quand tout semble fini, elle veille, elle veille dans l’attente en conservant l’espérance dans la promesse de Dieu qui ressuscite les morts. Ainsi, à l’heure la plus sombre du monde, elle est devenue Mère des croyants, Mère de l’Eglise et signe d’espérance. Son témoignage et son intercession nous soutiennent quand le poids de la croix devient trop lourd pour chacun de nous.

Dans les ténèbres du Samedi Saint feront irruption la joie et la lumière avec les rites de la Veillée pascale et, tard dans la soirée, le chant de fête de l’ Alleluia. Ce sera la rencontre dans la foi avec le Christ ressuscité et la joie pascale se prolongera tout au long des cinquante jours qui suivront, jusqu’à la venue de l’Esprit Saint. Celui qui avait été crucifié est ressuscité ! Toutes les questions et les incertitudes, les hésitations et les peurs ont fui devant cette révélation. Le Ressuscité nous donne la certitude que le bien triomphe toujours sur le mal, que la vie vainc toujours la mort et que notre destin n’est pas de descendre toujours plus bas, de tristesse en tristesse, mais de nous élever. Le Ressuscité est la confirmation que Jésus a raison en tout: en nous promettant la vie au-delà de la mort et le pardon au-delà des péchés. Les disciples doutaient, ils ne croyaient pas. La première à croire et à voir a été Marie-Madeleine, elle a été l’apôtre de la résurrection qui est allée raconter qu’elle avait vu Jésus, qui l’avait appelée par son nom. Et ensuite tous les disciples l’ont vu. Mais je voudrais m’arrêter sur cela: les gardes, les soldats qui étaient au sépulcre pour empêcher que les disciples viennent et prennent le corps, l’ont vu: ils l’ont vu vivant et ressuscité. Ses ennemis l’ont vu, et ensuite ils ont fait semblant de ne pas l’avoir vu. Pourquoi? Parce qu’ils ont été payés. Là est le vrai mystère de ce que Jésus dit une fois: «Il y a deux maîtres dans le monde, deux, pas plus: deux. Dieu et l’argent. Celui qui sert l’argent est contre Dieu». Et dans ce cas, c’est l’argent qui a transformé la réalité. Ils avaient vu la merveille de la résurrection, mais ils ont été payés pour se taire. Pensons aux nombreuses fois où des hommes et des femmes chrétiens ont été payés pour ne pas reconnaître dans les faits la résurrection du Christ, et n’ont pas fait ce que le Christ nous a demandé de faire, comme chrétiens.

Chers frères et sœurs, cette année aussi nous vivrons les célébrations pascales dans le contexte de la pandémie. Dans de nombreuses situations de souffrance, en particulier quand ceux qui les endurent sont les personnes, les familles et les populations déjà éprouvées par la pauvreté, des catastrophes ou des conflits, la Croix du Christ est comme un phare qui indique le port aux navires encore au large, dans la mer en tempête. La Croix du Christ est le signe de l’espérance qui ne déçoit pas; et il nous dit que pas même une larme, pas même une plainte ne sont perdues dans le dessein de salut de Dieu. Demandons au Seigneur qu’il nous donne la grâce de le servir et de le reconnaître, et de ne pas nous laisser payer pour l’oublier.

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