Pudeur ou déni? Vivre sa foi sans s'en cacher

Aujourd'hui, j'ai prié tout l'après-midi. C'était la première fois depuis longtemps. J'ai retrouvé un ancien chapelet en nacre véritable que j'ai gardé au creux de ma main pendant des heures. J'ai décidé de réciter le chapelet (c'était la première fois, et l'article https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t28108-questions-reponses-sur-la-foi-l-egliseles-controverses-scandales m'a été d'une grande d'aide, merci!) et honnêtement, après avoir fini, j'étais réellement ailleurs, avec Dieu, Jésus, notre Mère Marie, et n'étant pas encore repue d'eux, j'ai décidé de lire quelques livres de la Bible tout en gardant le chapelet autour de mon cou.

Et puis ma mère est entrée dans ma chambre (elle ne pratique pas mais croit "vaguement" en Dieu -si tant est que ça veuille dire quelque chose-, en tout cas je doute qu'elle croie en Jésus et en l'Eglise catholique, nous n'en parlons en fait jamais), et étonnamment, j'ai eu le réflexe de cacher ce que je lisais, de dissimuler le chapelet, pas quitte à me contorsionner ou à adopter une attitude douteuse, mais je me suis trouvée mal à l'aise d'être surprise comme ça, la Bible sur les genoux. Cette attitude m'a étonnée et je m'en suis trouvée triste.

De même, j'ai reçu chez moi une amie un peu plus tard et j'ai décidé, à cause de cette même gêne (était-ce de la gêne ou de la pudeur?), de ranger le chapelet et la Sainte Bible pour ne pas susciter d'interrogations de sa part. Et là encore, j'étais doublement mal à l'aise, comme si j'avais honte, comme si j'étais incapable d'admettre que Jésus parvient à gagner mon âme, que je suis en train de changer, que quelque chose de merveilleux est en train de se passer. Je déborde de sentiments immenses dont je ne peux parler à personne, et c'est très frustrant.
Il me faudra attendre dimanche pour retrouver l'homme que j'aime; lui se réjouit de me savoir dans un tel état de renouveau (une flamme que je croyais éteinte!) et je n'aurai rien à cacher. C'est comme si nous avions quelque chose à fêter ensemble.

Que Dieu me pardonne d'être aussi faible. Un tel comportement constitue-t-il une offense? L'ai-je blessé?
Y'en a-t-il d'autres qui, comme moi, ont eu du mal à assumer leur foi dans un environnement où personne n'en est vraiment doué?
Que dire à ceux qui ne croient pas, quelle attitude adopter face à leurs potentielles remarques, sarcasmes? Être prêt à y répondre, ou simplement à les endurer sans rien dire?

Navrée si mes questionnements sont flous, je ne doute pas qu'ils le soient et je m'en excuse. Je suis moi-même assez bouleversée.

Merci pour toutes les prières postées sur le forum dans la section qui leur est réservée et qui nourrissent grandement mon Feu intérieur.

Amicalement

Je dirai Pudeur, dans votre cas...

Votre réflexion laisse transparaître les signes d'une conversion authentique et pas l'inverse quoiqu'il paraisse.

Si vous comparez votre relation à Dieu à une relation amoureuse
(et c'est la plus belle des comparaisons),
vous comprendrez que c'est en grande partie une réaction naturelle.

Quand on entre en Amour, on le cache, au début;
On le garde pour soi, de toute intrusion extérieure.

Ce qui serait étonnant et inquiétant , c'est que cela dure perpétuellement;
Comme dans une relation d'amour entre homme et femme!
Si vous cachiez tout le temps à  tout le monde que vous aimez un homme
vous seriez dans l’ambiguïté permanente et le déni de vous même. (là, oui!)

Mais votre amour est tout neuf et c'est tout à fait normal.

Alors  disons qu'il y a un temps assez bref, normalement,
où l'âme à la pudeur de cacher sa joie et son amour naissant,
puis un temps  où on ne se cache plus,
et où on entre dans la paix lumineuse et joyeuse d'avoir fait paraître son Amour
aux yeux du monde.

Et plus tard encore, celui où on use de tous les moyens possibles
de faire connaitre  sa foi et son amour pour Dieu

Un peu comme celle qui, récemment mariée ,
offre à la terre entière son sourire enjouée et sa voix chantante.

Je vous souhaite le meilleur dans le Seigneur!