Pape : «Le profit et le capital ne sont pas au-dessus de l'homme»
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Pape : «Le profit et le capital ne sont pas au-dessus de l'homme»
Au dernier jour de son voyage au Mexique, le pape François a renouvelé sa critique du capitalisme tout en appelant syndicat et patronat à mieux dialoguer.
Après avoir visité une prison dans la ville frontière avec les Etats-Unis, Ciudad Juarez, dans le nord du Mexique - dernière étape de son voyage dans ce pays de 120 millions d'habitants - le pape a rencontré des chefs d'entreprise et des responsables syndicaux. Il a renouvelé une forte critique du monde libéral et du capitalisme qu'il n'avait toutefois pas exprimée lors de son voyage aux Etats-Unis, en septembre dernier.
Très applaudi, François a insisté sur la nécessité du «dialogue» entre patronat et syndicats, «apparemment antagonistes» y compris sous la forme de «débat et de confrontation» mais qui est «l'unique manière» pour «tisser des relations durables» pour «reconstruire les liens sociaux si abimés par manque du respect du minimum nécessaire» pour offrir aux jeunes, «formation» et «travail durable et rémunéré» sans quoi se prépare «le meilleur terreau du cercle vicieux du narcotrafic et de la violence».
«Dieu demandera compte aux ‘‘esclavagistes'' d'aujourd'hui»
Pape François
Mais, a regretté François, «le temps que nous vivons a imposé le paradigme de l'utilité économique comme principe des relations personnelles. La mentalité régnante prône le plus de profit possible, à n'importe quel prix et immédiatement. Non seulement elle provoque la perte de la dimension éthique des entreprises mais on oublie aussi que le meilleur investissement qu'on puisse faire est d'investir dans les gens, dans les personnes, dans leurs familles. Le meilleur investissement est de créer des opportunités.»
Par conséquent: «La mentalité régnante met le flux des personnes au service du flux des capitaux, provoquant, dans beaucoup de cas, l'exploitation des employés comme s'ils étaient des objets à utiliser et à jeter.» Mais «le flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des personnes» et «Dieu demandera compte aux ‘‘esclavagistes'' d'aujourd'hui» a-t-il prévenu.
Il a ensuite justifié l'intervention de l'Eglise sur ce terrain économique et social: «L'unique prétention de la doctrine sociale de l'Eglise est de veiller à l'intégrité des personnes et des structures sociales. Chaque fois que, pour diverses raisons, cette intégrité est menacée ou réduite à un bien de consommation, la doctrine sociale de l'Eglise sera la voix prophétique qui nous aidera tous à ne pas nous perdre dans la mer séductrice de l'ambition. (…) Et cela n'est contre personne, mais en faveur de tous. Chaque secteur a l'obligation de veiller au bien de l'ensemble ; nous sommes tous dans la même barque.»
«Quelle atmosphère vont respirer ceux qui nous suivront ? Un air vicié par la corruption, la violence, l'insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives ?»
Pape François
En conclusion, le pape François a lancé une série de questions: «Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants? (…) Veut-on léguer une mémoire d'exploitation, de salaires insuffisants, de harcèlement au travail? Ou bien léguer une culture de la mémoire d'un travail digne, d'un logement décent et d'une terre à travailler? Dans quelle culture voudrions-nous voir naître ceux qui nous suivront? Quelle atmosphère vont-ils respirer? Un air vicié par la corruption, la violence, l'insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives?»
«Je sais que ce qui a été abordé n'est pas facile», a-t-il reconnu, mais «je sais aussi qu'il est pire de laisser l'avenir dans les mains de la corruption, de la sauvagerie, de l'injustice», ajoutant «il n'est pas souvent facile de mettre d'accord toutes les parties dans une négociation, mais je sais aussi que le manque de négociation ainsi que le manque de valorisation sont pires et finissent par nous causer plus de dommages».
Certes, a-t-il encore reconnu «je sais qu'il n'est pas facile de s'entendre dans un monde toujours plus compétitif, mais il est pire de permettre au monde compétitif de finir par déterminer le destin des peuples. Le profit et le capital ne sont pas un bien au-dessus de l'homme, ils sont au service du bien commun. Et lorsque le bien commun est contraint à être au service du profit et du capital, jugés l'unique gain possible, cela s'appelle l'exclusion.»
Le figaro
Après avoir visité une prison dans la ville frontière avec les Etats-Unis, Ciudad Juarez, dans le nord du Mexique - dernière étape de son voyage dans ce pays de 120 millions d'habitants - le pape a rencontré des chefs d'entreprise et des responsables syndicaux. Il a renouvelé une forte critique du monde libéral et du capitalisme qu'il n'avait toutefois pas exprimée lors de son voyage aux Etats-Unis, en septembre dernier.
Très applaudi, François a insisté sur la nécessité du «dialogue» entre patronat et syndicats, «apparemment antagonistes» y compris sous la forme de «débat et de confrontation» mais qui est «l'unique manière» pour «tisser des relations durables» pour «reconstruire les liens sociaux si abimés par manque du respect du minimum nécessaire» pour offrir aux jeunes, «formation» et «travail durable et rémunéré» sans quoi se prépare «le meilleur terreau du cercle vicieux du narcotrafic et de la violence».
«Dieu demandera compte aux ‘‘esclavagistes'' d'aujourd'hui»
Pape François
Mais, a regretté François, «le temps que nous vivons a imposé le paradigme de l'utilité économique comme principe des relations personnelles. La mentalité régnante prône le plus de profit possible, à n'importe quel prix et immédiatement. Non seulement elle provoque la perte de la dimension éthique des entreprises mais on oublie aussi que le meilleur investissement qu'on puisse faire est d'investir dans les gens, dans les personnes, dans leurs familles. Le meilleur investissement est de créer des opportunités.»
Par conséquent: «La mentalité régnante met le flux des personnes au service du flux des capitaux, provoquant, dans beaucoup de cas, l'exploitation des employés comme s'ils étaient des objets à utiliser et à jeter.» Mais «le flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des personnes» et «Dieu demandera compte aux ‘‘esclavagistes'' d'aujourd'hui» a-t-il prévenu.
Il a ensuite justifié l'intervention de l'Eglise sur ce terrain économique et social: «L'unique prétention de la doctrine sociale de l'Eglise est de veiller à l'intégrité des personnes et des structures sociales. Chaque fois que, pour diverses raisons, cette intégrité est menacée ou réduite à un bien de consommation, la doctrine sociale de l'Eglise sera la voix prophétique qui nous aidera tous à ne pas nous perdre dans la mer séductrice de l'ambition. (…) Et cela n'est contre personne, mais en faveur de tous. Chaque secteur a l'obligation de veiller au bien de l'ensemble ; nous sommes tous dans la même barque.»
«Quelle atmosphère vont respirer ceux qui nous suivront ? Un air vicié par la corruption, la violence, l'insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives ?»
Pape François
En conclusion, le pape François a lancé une série de questions: «Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants? (…) Veut-on léguer une mémoire d'exploitation, de salaires insuffisants, de harcèlement au travail? Ou bien léguer une culture de la mémoire d'un travail digne, d'un logement décent et d'une terre à travailler? Dans quelle culture voudrions-nous voir naître ceux qui nous suivront? Quelle atmosphère vont-ils respirer? Un air vicié par la corruption, la violence, l'insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives?»
«Je sais que ce qui a été abordé n'est pas facile», a-t-il reconnu, mais «je sais aussi qu'il est pire de laisser l'avenir dans les mains de la corruption, de la sauvagerie, de l'injustice», ajoutant «il n'est pas souvent facile de mettre d'accord toutes les parties dans une négociation, mais je sais aussi que le manque de négociation ainsi que le manque de valorisation sont pires et finissent par nous causer plus de dommages».
Certes, a-t-il encore reconnu «je sais qu'il n'est pas facile de s'entendre dans un monde toujours plus compétitif, mais il est pire de permettre au monde compétitif de finir par déterminer le destin des peuples. Le profit et le capital ne sont pas un bien au-dessus de l'homme, ils sont au service du bien commun. Et lorsque le bien commun est contraint à être au service du profit et du capital, jugés l'unique gain possible, cela s'appelle l'exclusion.»
Le figaro
sga- MEDIATEUR
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Inscription : 13/06/2014
Re: Pape : «Le profit et le capital ne sont pas au-dessus de l'homme»
Bonjour et Merci à vous sga pour ce partage!
Amicalement
Notre Pape est toujours aussi clairvoyant j'adhère complètement à ses paroles et j'espère de tout coeur qu'Il sera entendu!!En conclusion, le pape François a lancé une série de questions: «Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants? (…) Veut-on léguer une mémoire d'exploitation, de salaires insuffisants, de harcèlement au travail? Ou bien léguer une culture de la mémoire d'un travail digne, d'un logement décent et d'une terre à travailler? Dans quelle culture voudrions-nous voir naître ceux qui nous suivront? Quelle atmosphère vont-ils respirer? Un air vicié par la corruption, la violence, l'insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives?» a écrit:
Amicalement
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