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Message par Michael Lun 25 Mar 2013 - 4:47

Introduction

Le XXIe concile général, tenu à l’automne des années 1962 à 1965 et dénommé Vatican II, a généralement rassemblé 2,500 évêques, dont 28 du Québec. Lors des huit premiers conciles, les épiscopes présents provenaient du Moyen-Orient, à quelques exceptions près; l’épiscope de Rome, plus tard dénommé pape, n’avait convoqué aucun de ces conciles et n’y était pas présent. Les douze conciles suivants, réunis en Europe, étaient majoritairement composés d’évêques de ce continent. À Vatican II, seulement le tiers des évêques catholiques romains y exerçaient cependant leur ministère. Des seize documents, dont le contenu fut mis au vote lors du concile : quatre constitutions, neuf décrets, trois déclarations, sept demeurent de première qualité : deux sur l’Église, une sur la Révélation divine où est valorisée l’Écriture sainte, une autre sur la liturgie, les trois autres traitant de l’œcuménisme, de l’Église et les religions non chrétiennes, et de la liberté religieuse. Ce concile est le premier, en histoire du christianisme, qui s’est penché sérieusement sur l’entité et la mission de l’Église.

À l'écoute de l'Esprit Saint et du monde, la hiérarchie ecclésiastique a fait acte d'humilité lors de ce concile. Elle a abandonné le monopole qu’elle s’était accaparée depuis le Bas Moyen Âge sur l'être humain, sur la vérité, même sur l'ecclésialité. Aucun nouveau dogme n'a été ajouté, aucun anathème n a été prononcé. A plutôt été présentée une Église qui redécouvre ses racines dans la présence aux personnes, dans la communion entre ses membres et dans son service au monde. Le communautaire prédomine sur l'individuel; l'autonomie des valeurs terrestres et la fécondité du dialogue sont reconnues.

Par comparaison au concile Vatican I (1869-1870), jusqu'alors omniprésent au Québec dans la continuité du concile de Trente (XVIe siècle), on passait d'une Église institution à une Église communion, d'une Église société à une Église mission, d'une Église centralisée à des Églises locales, d'une insistance sur l'autorité à une insistance sur le service, d'une présence de pouvoir à une présence de témoignage au monde, d'une Église cléricale à une Église tout entière ministérielle.

Église communautaire et missionnaire
La tendance actuelle chez les dirigeants ecclésiastiques d’insister sur l’Église communion peut être trompeuse. Certes, c’est mieux que l’insistance antérieure sur l’institution. Mais n’est-ce pas en même temps une récupération du concile? Mettre l’accent sur la communion, sur l’unité, ne conduit-il pas à une commune union, à une intimité, sinon à une relation intimiste, fusionnelle, dont la communion eucharistique individuelle et l’adoration du saint-sacrement redeviennent des signes sensibles? À moins que l’on ne recherche encore une uniformité, qui serait de toute façon artificielle? Une distinction se répand à l’heure actuelle entre les catholiques de la communion et ceux du royaume de Dieu. Ces derniers ne seraient-ils pas les plus évangéliques?

De toute façon, les mots communion et communautaire incluent deux fois la lettre m et procèdent de deux mots latins cum et munus, qui se traduisent par charge avec. Porter une charge avec d’autres, ce n’est pas seulement relationnel, c’est aussi fonctionnel. Il s’agit d’une responsabilité, d’une coresponsabilité. L’Église est un rassemblement de personnes baptisées, convoquées par l’Esprit Saint, pour réaliser une mission, la même que celle de Jésus : annoncer au monde l’avènement du royaume de Dieu sur terre et participer activement à son expansion. En ce sens, les deux constitutions conciliaires sur l’Église intitulées respectivement en français L’Église et L’Église dans le monde de ce temps, auraient dû n’en faire qu’une. En effet, l’Église fondée sur Jésus le Christ et animée par son Esprit n’a aucun sens, si elle n’est pas envoyée dans le monde, si elle n’est pas missionnaire en même temps qu’en cheminement.

La foi chrétienne requiert de la maturité; c’est une affaire d’adultes. Le vrai baptême chrétien a repris de sa valeur originelle lors du concile Vatican II. Ainsi furent dépeints les traits de tous les chrétiens et chrétiennes, de quelqu’Église que ce soit, de quelque tendance que ce soit, de quelque palier que ce soit :

  • même dignité, celle d’enfants de Dieu,
  • même liberté, celle de l’Esprit Saint,
  • même loi, celle de l’amour
  • même destinée, celle du royaume de Dieu (Lumen Gentium, ch. II).
Les personnes baptisées chrétiennement sont coresponsables de signifier, individuellement et collectivement, le Christ prophète, prêtre et roi, ce qui veut dire témoigner :

  • d’une foi intelligente, éclairée théologiquement, alimentée spirituellement, annoncée évangéliquement (prophète),
  • d’une relation célébrative à l’égard de Dieu (prêtre),
  • d’un service rendu à d’autres êtres humains (roi).

Fondamentalement égales aux yeux de Dieu, les personnes chrétiennement baptisées s’enracinent dans le terreau d’un Dieu père, sont membres diversifiés du corps du Christ, s’ajustent les unes aux autres, selon leurs charismes, comme les pierres du temple de l’Esprit Saint.

Selon le concile, les communautés chrétiennes n’ont pas d’avenir, sans être au cœur du monde. Comme l’a dit Jean-Paul II au début de son épiscopat romain : si la route principale de l’Église est le Christ Sauveur, sa route quotidienne est l’être humain. Sachons y reconnaître l’Esprit du Christ à l’œuvre. Ne doublons pas, en institution ecclésiale, ce qui existe déjà de bon dans la société. Il s’agit ici non pas de récupérer, mais de reconnaître, d’appuyer, de collaborer.

Bernard Hubert, évêque de Saint-Jean-Longueuil, prononçait ceci en 1993 :
Vraisemblablement, des blocages institutionnels ferment la porte à des gens, qui se sentent exclus, ou encore compromettent la crédibilité de témoins, qui parlent et agissent au nom de l’Église… qu’y a-t-il dans l’Église, qui empêche beaucoup de gens de voir en elle la porteuse de la Bonne Nouvelle?

Selon lui, la réponse était le repliement sur soi. De là ressort l’importance pour l’Église, où qu’elle soit, d’être communautaire et missionnaire. Les deux facettes indispensables à la vie de l’Église : communautairement solidaire et missionnairement responsable contrecarrent toute tendance centripète. En ce sens, le Dieu trinitaire en qui nous croyons est à la fois un Dieu solidaire et responsable, communautaire et missionnaire.

Le concile Vatican II a ravivé la première Pentecôte chrétienne, là où l’Église s’est fondée. Rappelons-nous qu’alors les disciples de Jésus le Christ ont accueilli son Esprit. Comme l’apologète Irénée (+202) l’a écrit : Jésus le Christ et l’Esprit Saint sont comme les deux mains, par lesquelles se réalise l’œuvre de Dieu. En notre institution ecclésiastique, de nombreux serviteurs hiérarchiques sont à l’aise avec Jésus le Christ, qu’ils disent représenter comme présidents, plutôt qu’avec l’Esprit Saint, qui leur glisse entre les mains. La fidélité à l’Esprit à travers les événements et les personnes est aussi importante que la fidélité à Jésus le Christ et à son Évangile. Cyrille de Jérusalem (+386), comparant l’Esprit Saint à l’eau, a écrit : « l’Esprit Saint distribue ses dons à chacun selon sa volonté. Différent en chaque être humain, il demeure lui-même. Chaque personne reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien commun ».

Héritage conciliaire
Depuis la Réforme du XVIe siècle, aucune Église chrétienne n’a mené à bien un risorgimento, un renouveau, un remaniement, comme l’a fait l’Église catholique romaine lors du concile Vatican II.
Le théologien allemand Hans Küng a écrit, en 2005(1), que sans le concile l’on continuerait :

  • à considérer la liberté religieuse et la tolérance, comme des produits néfastes de la modernité, donc à s’y opposer;
  • à se soustraire au mouvement œcuménique entre les Églises chrétiennes ou du moins à s’en démarquer de façon polémique;
  • à contrer les autres religions, en poursuivant des stratégies et des tactiques conquérantes, sous des apparences missionnaires;
  • à assister à une liturgie de clercs, célébrée dans une langue latine inconnue;
  • à négliger la théologie et la spiritualité bibliques en se réfugiant dans une prédication d’enseignement magistériel;
  • à se représenter l’Église comme une institution hiérarchique, modelée sur l’ancien empire romain;
  • à considérer le monde séculier, comme assiégeant constamment l’Église, se constituant en forteresse.

Pour sa part, dans un livre récent (2), Gregory Baum fait ressortir son admiration pour l’évolution de l’enseignement officiel du magistère pastoral dans l’Église catholique romaine, même si dans le comportement et les attitudes de nombreux dirigeants ecclésiastiques l’agir n’est pas toujours cohérent avec la pensée. Retenons quelques pierres précieuses de l’héritage conciliaire.

1) Les droits de la personne
L’éloge de la liberté, de l’égalité et de la participation, trois valeurs modernes, ressort du document L’Église dans le monde de ce temps, en continuité avec l’encyclique de Jean XXIII, Pacem in terris, publiée en 1963, dans laquelle est considérée comme un signe des temps la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

2) La présence rédemptrice de Dieu dans l’histoire
La distinction antérieure entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel est mise de côté, car elle entraînait deux types de discours. On se fondait sur le premier, donc « sur la raison et la loi naturelle » quand l’on s’adressait à l’humanité ou au monde. On se fondait sur l’ordre surnaturel, lorsque l’on s’adressait aux fidèles. Il est affirmé dans le document conciliaire sur l’Église, que la grâce divine est à l’œuvre depuis les débuts de l’humanité et qu’elle promeut la communion entre les êtres humains, en même temps qu’entre eux et Dieu.

3) L’option préférentielle pour les pauvres
Au concile, les principaux ténors provenaient d’Europe de l’ouest, donc de pays économiquement privilégiés. Le document L’Église dans le monde de ce temps a certes traité du développement économique, mais d’une façon optimiste, sinon idéaliste, comme si les êtres humains y arriveraient sans conflit. Heureusement, Paul VI a ouvert une fenêtre à peine entrouverte au concile, grâce à son encyclique Populorum progressio, publiée en 1967. Celle-ci a permis à l’épiscopat latino-américain, d’abord à Medellin en 1968, au synode romain, en 1971, et à Puebla au Mexique en 1979, d’affirmer ceci : « il est nécessaire que toute l’Église se convertisse à l’option préférentielle pour les pauvres, option qui vise leur libération intégrale ». Jean-Paul II irait plus loin, en développant l’existence du péché social ou structurel, déjà mentionnée à Medellin en Colombie, comme provenant de personnes animées de mauvaises intentions ou de gens qui ont refusé de modifier des structures devenues peccamineuses, quand l’exigeait une nouvelle conjoncture.

4) La culture de la paix
Le dernier chapitre de L’Église dans le monde de ce temps a pour titre la sauvegarde de la paix. Celle-ci ne consiste pas en la seule absence de la guerre, y lit-on, mais plutôt comme un fruit de l’amour du prochain. L’accent est mis sur l’importance d’éviter la guerre et, s’il y a eu guerre, de se réconcilier. Jean XXIII dans Pacem in terris avait été plus incisif : la guerre est aussi dépassée que l’esclavage. Paul VI clamerait à l’ONU peu avant la fin du concile : « jamais plus la guerre ». Cependant, personne du magistère pastoral n’a exprimé une prise de position « pacifiste », car le droit de la légitime défense n’a jamais été contesté. Le dialogue, conseillé plus de vingt fois au concile dans divers documents, serait retenu par Jean-Paul II comme le premier des quatre éléments de la culture de la paix; les trois autres sont : le respect de la différence… ou même l’éloge de la diversité, l’appréciation des identités collectives, enfin une « purification et une guérison de la mémoire ».

5) L’ouverture au pluralisme religieux
Sans répéter ici ce qui fut déjà mentionné, retenons quelques changements majeurs à ce propos :

  • option en faveur d’un dialogue d’égal à égal avec les autres Églises chrétiennes, spécialement avec le Conseil œcuménique des Églises, qui a son siège à Genève;
  • reconnaissance d’une Église pèlerine ou pérégrinante, en cheminement, donc « appelée à une réforme permanente »;
  • la valeur continue de l’alliance conclue entre Yahvé et le peuple d’Israël; « Dieu n’a jamais révoqué le peuple de Dieu de l’ancienne alliance » (Jean-Paul II en 1980), ce qui contredit tout antijudaïsme antérieur;
  • l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans quelque religion que ce soit : les êtres humains ont tous la même origine et la même destinée; la mission de l’Église à l’égard des grandes religions en est simplement une de dialogue, de coopération et de témoignage.

Hypothèques coûteuses
L’appareil de la curie vaticane n’a pas voulu le concile, en a entravé le déroulement et se refusa à le mettre en œuvre. Le système bureaucratique du Vatican a été ébranlé par les évêques du monde entier, réunis en concile, mais il n’a pas été délogé. La curie n’a évidemment pas rejeté formellement le concile, comme l’ont fait Mgr Lefebvre et ses ouailles traditionalistes. Mais elle l’a laissé en friche et l’a gaspillé en bonne partie. Utilisant des passages conservateurs, que des membres de la curie avaient réussi à introduire ici et là dans des textes conciliaires, la curie s’en servit par la suite comme des principes directeurs. Le nouveau code de droit canonique de 1983 en serait le plus bel exemple. Sous des apparences de nouveauté dans la moitié de ce dernier, le vieux fond du code de 1917 est demeuré très présent sous son angle autoritariste. Un autre exemple concerne les synodes romains. Voulus par les évêques comme un moyen de poursuivre en quelque sorte le concile sur des sujets laissés de côté ou remis à plus tard, les synodes, auxquels les épiscopats se sont préparés avec enthousiasme pendant une quinzaine d’années, ont fini par être inefficaces à cause de l’appareil curial, hostile aux réformes. Mentionnons aussi une ancienne et ennuyeuse théologie scolastique, toujours prédominante au sein de la curie pontificale.

Certes, de petits pas en avant furent faits pour ce qui a trait aux mariages mixtes, à certaines pratiques pénitentielles, par exemple le jeûne, et à l’habillement des prélats. Mais il reste de nombreux lieux de réforme. En voici quelques-uns.

Une véritable décentralisation et internationalisation n’a pas vraiment eu lieu au Vatican. Sous des apparences trompeuses, l’esprit de l’ancien absolutisme a subsisté, contaminant le renouvellement du personnel, d’ailleurs trié sur le volet du passé et non de l’avenir. Les bastions du Vatican ont tenu le coup lors du concile, puis ont fini par reprendre les rênes de l’Église. La parution du code de droit canonique 1983, qui deviendrait la bible d’évêques de plus en plus frileux, et les propos de synode romain de 1985, qui; au lieu de célébrer la vingtième anniversaire de la fin du concile, l’a plutôt recouvert de la terre d’un passé antérieur, ont été un tournant triomphal pour les tenants du pouvoir central. Ils avaient d’ailleurs réussi à s’allier des épiscopats, qui avaient besoin de l’argent du Vatican.

La morale sexuelle, qui faisait l’objet d’une commission parallèle au concile depuis 1963, allait résulter en la fameuse encyclique, Humanae vitae de 1968, qui n’a été connue que sous l’angle des moyens contraceptifs, évidemment tous défendus. À l’encontre de la position majoritaire des membres de la commission, qui favorisaient une sexualité responsable selon un juste milieu entre le libertinisme et le rigorisme, le pape signa un document habilement influencé par le cardinal Alfredo Ottaviani, avant qu’il ne prît sa retraite. Ce vieil ami de Paul VI depuis 1930 avait convaincu des personnes, proches du pape, que son encyclique ne pouvait aller à l’encontre de celle de son prédécesseur Pie XI, signataire de Casti connubii en 1930, portant sur le mariage. Il s’agissait selon ce groupuscule vaticanais, d’une doctrine dite « infaillible » du magistère « ordinaire » du pape; elle ne pouvait être contredite par un autre pape. Bien plus, le cardinal Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, au lieu d’être présent le 24 juin 1966 au vote final du noyau épiscopal de la commission (3), a fait part à Paul VI la conclusion d’une commission qu’il avait constituée en parallèle à Cracovie : « Tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie » (4). L’encyclique Humanae vitae a hypothéqué le concile, qui s’était terminé trois ans plus tôt. Le cardinal Ottaviani avait réussi à montrer que l’option conciliaire, favorable à la paternité responsable, relevait d’un texte pastoral, alors que le contrôle des naissances faisait l’objet d’une encyclique. Selon lui, l’encyclique était supérieure au concile. « Peut-être pourrait-on dire de l’histoire de l’Église que la plupart de ses erreurs sont nées d’une réaction prématurée et trop violente à des doctrines nouvelles qui inquiétaient » (5).

Toute discussion sur le célibat des hommes, appelés à exercer les ministères presbytéral et épiscopal, fut interdite durant le concile. Ce règlement du deuxième concile du Latran en 1139 devait subsister tel quel. Il fut d’ailleurs confirmé par une décision solitaire du pape dans l’encyclique Sacerdotalis Celibatus, le 24 janvier 1967. Il s’ensuivrait des milliers de laïcisations et une baisse considérable d’ordinations presbytérales.

La désignation des évêques aurait pu être attribuée, du moins en partie, aux conseils diocésains instaurés par le concile : conseil de pastorale, conseil presbytéral, conseil des congrégations de vie consacrée. On en resta plutôt à la traditionnelle triade, présentée à la Congrégation romaine des évêques selon une procédure secrète menée par le nonce ou le délégué apostolique de chaque pays, en lien avec les évêques de la province ecclésiastique concernée. Ainsi, les candidats peuvent être choisis d’après leur conformité à la ligne vaticane, la Congrégation allant jusqu’à proposer des noms à la place de ceux qui proviennent du pays. Ainsi l’obéissance au Vatican deviendrait la qualité première de tout nouvel évêque, surtout après 1985.

L’élection de l’évêque de Rome, dénommé pape depuis le VIIe siècle, s’est poursuivie par le collège des cardinaux, selon le décret du pape Nicolas II de 1059, qui voulait alors soustraire le choix du pape à l’influence de l’empereur du Saint Empire romain germanique. Les cardinaux, choisis par le Vatican parmi des évêques choisis là aussi, sont portés à élire comme pape le candidat de la curie vaticane. Qu’arriverait-il si l’évêque de Rome était élu par un synode romain spécial, regroupant quelques représentants des épiscopats de tous les pays?

L’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Église est certes affirmée en théorie, mais n’est aucunement mise en application. Le patriarcat ou le machisme systémique de l’Église catholique romaine est devenu dramatique avec le temps. L’apport évangélisateur de femmes exerçant des ministères dans l’Église est dédaigné au Vatican. Le diaconat, dit permanent, d’hommes, même mariés, restauré, il est vrai, au concile Vatican II, est devenu la seule façon du combler les rangs ministériels, même si cette expérience s’est avérée de piètre qualité depuis trente-cinq ans.

Conclusion
L’avenir de l’Église demeure semblable à celui qui a été envisagé par le pape Jean XXIII au début du concile Vatican II. Certes, inspiré par l’Évangile de Jésus le Christ, il peut être exprimé en cinq mots :


  • aggiornamento; la traduction littérale française de ce mot est ajournement; il renvoie à une date ultérieure; hélas, c’est ce qui a eu lieu et l’échéance tarde à venir; certes, ce n’est pas ce que le pape voulait dire; il désirait plutôt une mise à jour, un renouveau évangélique;
  • une véritable collégialité entre les évêques et avec le pape, au lieu d’un centralisme bureaucratique au Vatican, collégialité en lien avec une synodalité locale;
  • apertura, ouverture au monde où l’Esprit Saint est à l’œuvre, un monde en devenir comme l’Église, et non pas un monde généralement présenté comme méchant;
  • dialogue à tous les paliers et entre tous les paliers à l’interne, de même qu’avec le monde, au lieu d’un monologue magistériel pastoral, qui respecte trop peu le magistère théologique, historiquement son égal;
  • des relations œcuméniques et interreligieuses véritables, sans sous-entendus, ni la distinction entre de facto et de jure. Comme ce fut dit au concile, que l’on y reconnaisse au moins une hiérarchie dans les vérités doctrinales, car toutes ne sont pas d’égale importance.

Malgré les reculs et les résistances, grâce au concile Vatican II, le Moyen Âge et la Contre-Réforme protestante sont tout de même révolus en l’Église catholique romaine. À la base de l’Église, la modernité et la postmodernité sont évangéliquement actives. Le bilan du concile Vatican II est positif. L’appliquer de façon efficace relève de chrétiennes et de chrétiens dans leur vie quotidienne. Cela n’est pas possible, sans qu’ils ne se regroupent et ne se ressourcent mutuellement. Mais un leadership transformateur est requis pour que l’Esprit Saint se manifeste (6). Qui sait? Un autre pape, tel Jean XXIII, ne surprendra-t-il pas l’Église et le monde, en convoquant un nouveau concile? Et ce dernier ne pourrait-il pas traiter de Dieu?

Références
(1) Hans KÜNG, Pour une authentique catholicité ouverte, dans Concilium (2005) pp. 259-274.
(2) Gregory BAUM, Étonnante Église. L’émergence du catholicisme solidaire, Montréal, Bellarmin, 2006, 228 pages.
(3) Robert Mc CLORY, Rome et la contraception. Histoire secrète de l’encyclique Humanae vitae, Paris, Les Éditions ouvrières, 1998, p. 116.
(4) Catherine GRÉMION, Hubert TOUZARD, L’Église et la contraception. L’urgence d’un changement, Paris, Bayard, 2006, 175 pages, selon ce qui est rapporté par Jean RIGAL, dans Le Courrier de Jonas, no 36.
(5) André NAUD, Le Magistère incertain, Montréal, Fides, 1987, p73.
(6) Gerald A. ARBUCKLE, Refonder l’Église. Dissentiment et leadership, Montréal, Bellarmin, 2000, 339 pages.

http://www.culture-et-foi.com/dossiers/vatican_II/lucien_lemieux.htm
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Message par Emmanuel Lun 25 Mar 2013 - 5:46

[info]Bonjour,

Ce document a des tendances modernistes. Il critique l'Encyclique Humanae Vitae sur la position de l'Église à propos de la contraception, ainsi que l'Encyclique Sacerdotalis Celibatus sur le célibat des prêtres.

Il interprète le Concile dans une optique de rupture avec la Tradition plutôt que de continuité. Le Concile Vatican II ne peut être compris que dans une optique de continuité avec la Tradition, comme nous l'ont enseigné Jean-Paul II et Benoît XVI tout au long de leurs pontificats.

On va même jusqu'à citer comme référence importante dans ce document Hans Küng, grand pourfendeur de l'Église catholique. En 1995, quand Jean-Paul II publia l'encyclique Evangelium Vitæ sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine, Hans Küng accusa le pape d'être « un dictateur spirituel voulant détruire la liberté de conscience », de vouloir faire taire les dissidents dans son Église et d'imposer sa morale au reste du monde.

Ce document ci-dessus présente une lecture définitivement moderniste du Concile et n'est pas en harmonie avec l'enseignement de l'Église et de nos Papes.

Fraternellement,

Emmanuel[/info]
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Message par Michael Lun 25 Mar 2013 - 11:37

Bonjour Emmanuel !!!
Je ne suis un expert du concile VaticanII.
J'avais 6 ans à l'ouverture du concile.
J'ai hésité un peu avant de déposer l'article,mais il me semble qu'il apporte tout de même un éclairage pour mieux me (nous) situer dans l'ensemble.
Si d'autres ont des commentaires,n'hésitez surtout pas à les formuler.
(P.S.)Si l'article dérange,je vais tout simplement le supprimer.
J'essaie de comprendre davantage VaticanII.
J'apprécierais d'autres avis.
Merci pour ton commentaire Emmanuel.

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Message par Emmanuel Lun 25 Mar 2013 - 12:22

Bonjour Michael,

Merci de ta gentillesse et de ton humilité car j'avoue que les cadres, etc. font parfois "surprise". Cependant, vu que ton post avait des allures un peu officielles et que les propos tenus par ces personnes étaient vraiment hors de ce que dit l'Église, je me suis senti forcé de faire un encadré pour contrebalancer.

À propos de Vatican II, ce n'est pas facile. Il y a ici un exemple d'interprétation définitivement moderniste, et hors de la pensée des pères du Concile, par rapport à Vatican II, et d'un autre côté, il y a la mouvance traditionaliste qui interprète le Concile comme étant hérétique.

La Vérité se trouve entre les deux, dans l'équilibre de ce que nous ont enseigné les Papes. Je crois que les meilleurs textes que l'on pourrait citer seraient ceux qui nous viennent de nos derniers papes.

Smile

Amicalement,

Emmanuel

P.S. Je crois que nous avons ces textes sur le forum quelque part. Je vais les copier ici.
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Message par Emmanuel Lun 25 Mar 2013 - 12:24


Le Concile Vatican II « n'appartient pas à ceux qui entendent continuer dans une voie dont les résultats se sont avérés catastrophiques » (Cardinal Ratzinger)


« Je crois (...) que le véritable temps de Vatican II n'est pas encore venu, et qu'on n'a pas encore commencé à le recevoir de façon authentique; ses documents ont été immédiatement ensevelis sous un amas de publications superficielles ou franchement inexactes. La lecture de la lettre des documents peut nous faire redécouvrir leur véritable esprit. S'ils sont ainsi découverts dans leur vérité, ces grands documents pourront nous permettre de comprendre ce qui est arrivé, et de réagir avec une nouvelle vigueur. Je le répète : le catholique qui, avec lucidité et donc avec souffrance, voit les dégâts engendrés dans son Eglise par les déformations de Vatican II, doit retrouver dans ce même Vatican II la possibilité de la reprise. Le Concile lui appartient, il n'appartient pas à ceux qui entendent continuer dans une voie dont les résultats se sont avérés catastrophiques (...). Tout Concile est d'abord une réforme du sommet qui doit ensuite s'étendre jusqu'à la base des croyants. Autrement dit, tout Concile, pour donner véritablement du fruit doit être suivi d'une vague de sainteté. (...) Le salut pour l'Eglise vient de l'intérieur d'elle-même, mais il n'est pas du tout dit qu'il vienne des décrets de la hiérarchie. Il dépend de tous les catholiques, appelés à lui donner vie, que Vatican II et ses fruits soient considérés comme une période lumineuse pour l'histoire de l'Eglise. Comme disait Jean-Paul II en commémorant S. Charles Borromée à Milan : "L'Eglise d'aujourd'hui n'a pas besoin de nouveaux réformateurs. L'Eglise a besoin de nouveaux saints" (...) ».

Le Cardinal J. Ratzinger, Entretien sur la foi, Fayard, 1985


« Défendre le Concile Vatican II est et sera toujours nécessaire » (Cardinal Ratzinger)

« Défendre le Concile Vatican II […] comme quelque chose d’efficace et d’obligatoire pour l’Église, est et sera toujours nécessaire. Mais il existe une vision étroite qui lit et sélectionne Vatican II et qui entraîne une certaine opposition. On a l’impression que, depuis Vatican II, tout a changé et que tout ce qui l’a précédé n’a plus de valeur, ou, dans le meilleur des cas, n’a de valeur qu’à la lumière du Concile. Vatican II n’est pas considéré comme une partie de la Tradition vivante de l’Église, mais comme la fin de la Tradition, comme une annulation du passé et comme le point de départ d’un nouveau chemin. La vérité est que le Concile lui-même n’a défini aucun dogme et a tenu spécialement à se situer à un niveau plus modeste, simplement comme un Concile pastoral. Malgré cela, nombreux sont ceux qui l’interprètent comme s’il s’agissait d’un « super-dogme » qui seul a de l’importance. Cette impression est confirmée tous les jours par de multiples faits. Ce qui, autrefois, était regardé comme le plus sacré – la forme de la prière liturgique – devient tout à coup l’unique chose se trouvant absolument frappée d’interdit. On ne tolère aucune critique envers les orientations postconciliaires ; par contre, lorsque sont en question les antiques règles ou les grandes vérités de la foi – par exemple la Virginité corporelle de Marie, la Résurrection corporelle de Jésus, l’Immortalité de l’Âme – on ne réagit pas ou bien avec une modération extrême. J’ai moi-même pu constater, lorsque j’étais professeur, comment un évêque qui, avant le Concile, avait renvoyé un professeur uniquement à cause de sa façon de parler un peu paysanne, se trouva, après le Concile, dans l’impossibilité d’éloigner un enseignant qui niait ouvertement des vérités fondamentales de la foi…».
S.E. le Cardinal Josef Ratzinger, le 13 juillet 1988

A quand l’application du Concile Vatican II en France ?


Dans notre France néo-gallicane, on entend assez souvent des fidèles laïcs - surtout ceux qui sont les plus engagés dans leurs paroisses - et des prêtres se dire en colère. Selon eux, Benoît XVI serait en train de "revenir en arrière" ce qui signifie, dans leur bouche, qu'il serait un crypto-traditionaliste qui n'a qu'une seule chose en vue : confisquer les acquis du Concile. Mais tous ces prêtres, évêques, théologiens et laïcs engagés - qui invoquent haut et fort Vatican II pour justifier le "tout et n’importe quoi" depuis plus de 40 ans - n'ont jamais lu les décrets conciliaires de leur vie ou, s'ils en ont survolé quelques paragraphes, ils les interprètent de travers selon une herméneutique de rupture (ayant eu l'esprit déformé par des sessions diocésaines de "formation") pour mieux soutenir leurs thèses hérétiques, leurs erreurs liturgiques, ou des styles de vie souvent éloignés de l'idéal catholique.

♦♠♦ Le concile Vatican II. Un bref rappel. ♦♠♦  Medium_Ratzinger
Relisons objectivement les décisions du Concile. Où est-il écrit que l'Eglise devrait devenir une démocratie populaire où chaque communauté locale pourrait à sa convenance, selon l'époque ou l'humeur des sondages, décider en matière de foi, de morale, de doctrine, de liturgie ou de discipline ecclésiale ?
 Où est-il écrit que la confession individuelle devait être remplacée par l'absolution collective ? 
Où est-il écrit qu'il faudrait accepter le sacerdoce ministériel des femmes et le mariage des prêtres ? Où est-il écrit que les divorcés-remariés, le concubinage, l'avortement, la contraception, etc...doivent être présentés comme des "valeurs nouvelles" qui autorisent l'accès à la communion substantielle ? 
Où est-il écrit que le relativisme ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) doit devenir la base de l'enseignement dans l'Eglise catholique ?
 Où est-il écrit que le Souverain Pontife n'est plus infaillible en matière de doctrine, de morale et de foi ?
 Où est-il écrit qu'il faut réinterpréter et "démythologiser" (cf. Bultmann) la Bible pour la rendre acceptable au monde moderne ?
 Où est-il écrit que les dogmes peuvent être modifiés au gré des circonstances ?
 Où est-il écrit que les commandements de Dieu peuvent être assouplis pour mieux s'adapter aux nouvelles "valeurs" du monde ?
 Où est-il écrit que le Diable, le Purgatoire et l'Enfer n'existent plus et qu' "on ira tous au Paradis" ? Où est-il écrit que le dogme du Péché Originel par monogénisme historique n'existe plus ? 
Où est-il écrit qu'il convient de mettre toutes les religions sur un pied d'égalité ? Où est-il écrit que la Messe est davantage un repas entre amis que l'unique, véritable et définitif Yom Kippour par la perpétuelle offrande non-sanglante au Père du Saint-Sacrifice expiatoire, impétratoire, satisfactoire, propitiatoire, eucharistique et latreutique de l'Agneau Immolé sur le Calvaire ? Où est-il écrit que Jésus-Christ, véritable et éternel Grand-Prêtre selon l'ordre du Roi Melchisédech, n'est plus l'Unique Sauveur et l'Unique Médiateur de l'humanité ? Où est-il écrit que le dogme de la Très Sainte Transubstantiation n'existe plus ? 
Où est-il écrit que le Saint-Sacrifice de la Messe doit être considéré comme un simple "mémorial" au sens protestant du terme ? Où est-il écrit qu'il faut dénigrer et même abolir les élans de piété populaire comme les processions, les adorations, le chapelet ? Où est-il écrit que la Loi Morale Naturelle, Immuable et Universelle n'existe plus ? Où est-il écrit que les Anges Gardiens n'existent plus ? Où est-il écrit que l'âme n'est plus immortelle ? Où est-il écrit que le dogme de la Communion des Saints n'existe plus ? Où est-il écrit que les péchés mortels, les peines temporelles mais aussi les indulgences de l'Eglise n'existent plus ? Où est-il écrit qu'il n'y a plus de rapport entre Foi et Raison ? Où est-il écrit que l'apocatastase, l'annihilationisme, l'indifférentisme, le quiétisme ou bien encore le latitudinarisme ne sont plus des doctrines fermement condamnées par l'Eglise ?
 Où est-il écrit que les Miracles, la Transfiguration, la Mort, la Résurrection et l'Ascension de Notre Seigneur ne sont plus des faits historiquement et réellement constatés par les Apôtres ? Où est-il écrit que le Credo de notre Foi catholique serait maintenant "dépassé" ? Où est-il écrit que la Personne Divine du Fils n'est plus l'Unique Engendrée du Père (unigenitus) et donc une Personne incréée (increatus) ? Où est-il écrit qu'Elle n'est plus aussi consubstantialis, coaequalis, coadoratur, conglorificatur et coaeternus au Père et à l'Esprit ? Où est-il écrit que Jésus-Christ, le Logos-Dieu-Verbe incarné, n'est plus une Personne exclusivement Divine, la Deuxième de la Très Sainte Trinité, Unique Vrai Dieu perfectus, plenus et totus, et seul ipsum Esse subsistens ? Où est-il écrit que cette même et Unique Personne Divine ne s'est plus historiquement et volontairement incarnée pour notre salut en deux natures unies hypostatiquement de leurs propriétés (idioma) naturelles restées infiniment différentes et sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation... et bien évidemment dotée d'une âme raisonnable (anima), d'une intelligence (intellectus), d'un esprit (sensus), d'un corps (corpus) et d'une chair humaine (caro), excepté le moindre péché (en état ou en acte), dans le corps virginal de Sa Très Sainte Mère, l'Immaculée Conception ? Où est-il écrit que Marie n'est plus perpétuellement vierge ? Où est-il écrit que Sa Sainte et Virginale Maternité n'est plus exclusivement divine et sans douleur ? Où est-il écrit que la Substance Divine du Fils, éternellement engendrée du Père, n'est plus impassible (impassibilis), immuable (immutabilis) et immortelle (immortalis) ? Où est-il écrit que la Personne Divine du Fils qui s'est incarnée dans l'histoire n'est plus dotée de deux volontés et opérations naturelles, la volonté et opération humaine se soumettant toujours à la Volonté et Opération Divine ? Où est-il écrit que la conscience individuelle doit toujours "primer" sur l'enseignement officiel de l'Eglise via son Magistère ? Où est-il écrit que cette même conscience serait devenue une instance "autonome" voire créatrice de "valeurs" ? Où est-il écrit que l'Unique Eglise du Christ, l'Epouse Immaculée du Seigneur, ne subsiste plus en soi (subsistit in) comme unique sujet dans la seule Sainte Eglise catholique, Mère et Maîtresse de toutes les Eglises ? Où est-il écrit que cette dernière ne conserve plus - complètement et éternellement - l'essence inviolée du dépôt de la foi (depositum fidei) pour le salut des âmes ? Où est-il écrit qu'elle ne serait plus par nature exclusivement missionnaire ? Où est-il écrit qu'elle ne serait plus aussi le Nouvel Israël, la Nouvelle Jérusalem, le Nouveau Peuple de Dieu ? Où est-il écrit que le Jugement Particulier et Général n'existent plus ? Où est-il écrit que les hommes ne rendront plus compte de leurs actes via la Rétribution Divine tout de suite après leur mort ? Où est-il écrit que la soutane était maintenant interdite ? Où est-il écrit que la Messe en latin, le chant grégorien, la beauté, la dignité mais aussi l'orientation théocentrique (versus Deum per Iesum Christum) et eschatologique devaient être proscrits ou du moins très fortement déconseillés ? Où est-il écrit que la communion des fidèles à genoux et sur la langue se trouverait strictement interdite ? Où est-il écrit qu'il fallait liquider les agenouilloirs, les bancs de communion, les chandeliers, les crucifix, l'encens, et les statues dans les églises ?
 Où est-il écrit que Vatican II est, pour l'Eglise, un nouveau commencement qui a aboli toutes les décisions des nombreux conciles qui l'ont précédé ? Où est-il écrit que Vatican II devait être lu selon une herméneutique de rupture ?

Il y a, dans l'Eglise, depuis bientôt un demi-siècle, des fidèles qui n'ont que le mot "concile" à la bouche; ils ont appris à ne s'en servir que pour mieux truquer, saboter et massacrer les enseignements de ce Concile dont ils se réclament et dont ils se disent les hérauts. Ces fidèles-là (au nombre desquels se trouvent, en France, quelques évêques influents) ont oeuvré pour constituer une Eglise multiforme dans l'Unique Eglise du Seigneur : sous couvert de pluralisme, ils ont favorisé un éclatement des communautés ecclésiales et ils ont poussé à une anarchie dont ils ont profité pour former des réseaux qui se sont infiltrés dans les structures diocésaines et paroissiales. Ces réseaux oeuvrent depuis Vatican II pour proposer de faire vivre des lieux alternatifs et transgressifs qui permettront d'inventer un autre visage d'Eglise, une autre théologie et une autre manière de penser le christianisme.
On assiste ainsi au remplacement de l'Eglise catholique par une sorte de communauté démocratique, molle, simplement "spiritualiste" au sens le plus large du terme. Ce n'est plus qu'une Eglise fantoche.
Des forces menacent l'Eglise de l'intérieur, et Benoît XVI le sait mieux que quiconque. Il l'a dit clairement au début de son pontificat : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups ». (Homélie du 24.4.2005). Voilà pourquoi le Saint-Père ne cesse de nous rappeler qu'il faut relire et comprendre les textes conciliaires à la seule lumière de la Tradition, et enfin appliquer Vatican II sans chercher ni à déformer ni à critiquer son enseignement authentique.



La Constitution Sacrosanctum Concilium dans le Concile Vatican II

Pour de nombreux fidèles traditionalistes attachées de façon quasi inconditionnelle à la forme "extraordinaire" du rite romain (forme que certains d'entre eux persistent à vouloir abusivement appeler "traditionnelle"), le concile Vatican II serait à l'origine des horreurs liturgiques que l'on voit depuis plus de 40 ans dans la presque totalité des églises paroissiales.
Les fidèles traditionalistes sont libres de voir les choses de cette façon. Pour autant, ce n'est pas la vérité. Car la vérité n'est pas dans l'imagination des fidèles: elle est dans les textes qui font autorité dans l'Eglise.

♦♠♦ Le concile Vatican II. Un bref rappel. ♦♠♦  Messe_traditionnelle

Le Concile a-t-il autorisé les prêtres à "bidouiller" la liturgie comme ils le font habituellement ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne qu' « absolument personne d'autre [que le Siège apostolique], même prêtre, ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie ». (Cf. n.22) La Constitution précise encore qu'il faudra veiller à ce « qu'il n'y ait pas de notables différences rituelles d'une région à l'autre » (Cf. n.23). A plus forte raison d'une église à l'autre, d'une messe à l'autre !
Le Concile a-t-il encouragé l'introduction de chansonnettes sans valeur dans la liturgie ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne que « le trésor de la musique sacrée sera conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude. [Que] les scholae cantorum seront assidûment développées, surtout auprès des églises cathédrales. (...) [Qu'] on accordera une grande importance à l'enseignement et à la pratique de la musique dans les séminaires, les noviciats de religieux des deux sexes et leurs maisons d'études, et aussi dans les autres institutions et écoles catholiques. [Que] pour assurer cette éducation, les maîtres chargés d'enseigner la musique sacrée seront formés avec soin ». (Cf. n.114-115)
Le Concile a-t-il encouragé la suppression du latin et du chant grégorien ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne que « l'usage de la langue latine sera conservé dans les rites latins » (Cf. n.36) et que « le chant grégorien doit occuper la première place dans les actions liturgiques ». (Cf. n.116) La Constitution demande même que soit édité un ouvrage « contenant des mélodies grégoriennes plus simples à l'usage des petites églises. » (Cf. n.117)
Le Concile a-t-il encouragé l'introduction intempestive de nouveautés dans la liturgie dans le but de rompre avec des pratiques traditionnelles ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne qu' « on ne fera des innovations que si l'utilité de l'Eglise les exige vraiment et certainement, et après s'être bien assuré que les formes nouvelles sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique ». (Cf. n.23)
Le Concile a-t-il demandé que la liturgie soit systématiquement célébrée "face au peuple" ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium ne parle nulle part de l'orientation de l'autel. Quant au Missel romain actuel, il laisse clairement voir que la liturgie restaurée à la suite de Vatican II est prévue pour être célébrée versus orientem. Le Concile a-t-il demandé que l'on fasse moins attention à la beauté des sanctuaires ? Non. La Constitution sur la liturgie consacre même tout un chapitre - le VII - à la question de l'art sacré et à celle du matériel du culte. Extrait : « Parmi les plus nobles activités de l'esprit humain, on compte à très bon droit les beaux-arts, mais surtout l'art religieux et ce qui en est le sommet, l'art sacré. Par nature, ils visent à exprimer de quelque façon dans les oeuvres humaines la beauté infinie de Dieu, et ils se consacrent d'autant plus à accroître sa louange et sa gloire qu'ils n'ont pas d'autre propos que de contribuer le plus possible, par leurs oeuvres, à tourner les âmes humaines vers Dieu ». Pour cette raison, l'Eglise demande « que les objets servant au culte soient vraiment dignes, harmonieux et beaux, pour signifier et symboliser les réalités célestes » et « que les objets sacrés contribuent de façon digne et belle à l'éclat du culte ». (Cf. n.122) Le texte conciliaire demande même que les évêques veillent à « favoriser un art véritablement sacré » et « aient en vue une noble beauté plutôt que la seule somptuosité. Ce que l'on doit entendre aussi des vêtements et des ornements sacrés ». Ils devront aussi veiller « à ce que les oeuvres artistiques qui sont inconciliables avec la foi et les moeurs ainsi qu'avec la piété chrétienne, qui blessent le sens vraiment religieux, ou par la dépravation des formes, ou par l'insuffisance, la médiocrité ou le mensonge de leur art, soient soigneusement écartées des maisons de Dieu et des autres lieux sacrés ». (Cf. n.123-124)

Conclusion : la pagaille liturgique et la laideur qui s'est emparée de la liturgie ne peuvent en aucun cas être attribués au Concile Vatican II. Ils sont uniquement le fait de clercs - les évêques en premier lieu - qui ne cessent de nous parler du Concile tout en veillant à ne pas l'appliquer, tout en interdisant même qu'il soit appliqué.
Benoît XVI ne dit d'ailleurs pas autre chose : jamais on ne l'a entendu critiquer le Concile. Par contre, il a toujours regretté que le Concile - plus particulièrement la Constitution sur la liturgie - soit trahi sans vergogne par ceux qui ont toujours cherché à faire croire qu'ils l'appliquaient.
Ne nous trompons pas de cible : nos critiques doivent être dirigées contre les pasteurs qui désobéissent et non contre la forme ordinaire de la liturgie romaine qui, telle qu'elle se présente dans la majorité des paroisses, n'a strictement rien à voir avec ce qu'a voulu le Concile.
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Message par Emmanuel Lun 25 Mar 2013 - 12:25

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Oui, il faut accepter Vatican II sans la moindre réserve

Plusieurs évêques français ont insisté sur le caractère « obligatoire » et « non négociable » du Concile Vatican II et sur le fait que les lefebvristes (qui reconnaissent les 21 Conciles œcuméniques y compris Vatican II envers lequel ils ont des "réserves") doivent accepter ce Concile pour être réintégrés dans l'Eglise catholique. Comme l'a si bien dit le Cardinal Vingt-Trois, « la levée des excommunications ne signifie pas qu'il soit possible d'être catholique en faisant un tri dans l'enseignement de l'Eglise, dans la doctrine et la Tradition de l'Eglise ». S'il est important de s'assurer que les évêques de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X reconnaissent Vatican II, il serait juste de s'assurer que les évêques français acceptent à leur tour les points suivants du Concile. A savoir :

· L'importance de l'enseignement de la doctrine de Saint Thomas (cf. Optatam Totius N°16 ; Gravissimum Educationis N°10)
· La conservation de l'usage habituel du latin et du grégorien dans la liturgie (cf. Sacrosanctum Concilium N°36, N°54, et N°116)
· La condamnation de la contraception (cf. Gaudium et Spes N°47, et N°51 §3)
· La condamnation de l'avortement (cf. Gaudium et Spes N°27, et N°51 §3)
· La reconnaissance du caractère sacrificiel de la Messe qui implique une façon respectueuse de célébrer l'Eucharistie (cf. Sacrosanctum Concilium N°47; Lumen Gentium N°26).

On comprend bien qu'il ne faudrait pas qu'il y ait deux poids deux mesures. Avec l'herméneutique de la continuité prêchée par Benoît XVI, nous pouvons espérer que les lefebvristes reconnaîtront le concile Vatican II interprété à la lumière de toute la Tradition. Nous pouvons aussi espérer que les évêques de France en feront tout autant.
40 ans après, les catholiques français attendent toujours l'application du Concile...

Depuis la fin du pontificat de Jean-Paul II et jusqu'aujourd'hui, les déclarations n'ont pas manqué pour dénoncer les abus liturgiques, pour signaler que le Concile n'a pas été correctement appliqué, pour rappeler la nécessité impérieuse de s'en tenir au missel romain, pour insister sur la dignité qui doit entourer les célébrations... Tour à tour, les fidèles ont reçu l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia (avril 2003), l'Instruction Redemptionis Sacramentum (mars 2004), la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine (octobre 2004), le Discours du Cardinal Arinze à l'Institut catholique de Paris (octobre 2006), la Conférence du Cardinal Arinze à Gateway (novembre 2006), l'Exhortation Sacramentum Caritatis (février 2007), le Motu proprio Summorum pontificum et la Lettre aux Evêques (juillet 2007). Documents magistériels et discours auxquels s'ajoutent les nombreuses déclarations ( ) ( ) de Mgr Ranjith qui vont exactement dans le même sens.

C'est en vain que les fidèles de France attendent une déclaration officielle de leurs évêques montrant les erreurs faites en liturgie et donnant des directives précises visant à corriger ce qui doit l'être. C'est en vain que les candidats au sacerdoce attendent une formation liturgique solide. C'est vain que les prêtres qui respectent la liturgie attendent un réel soutien de la part de leurs pasteurs diocésains. C'est en vain parce que, comme le faisaient remarquer certains évêques à la suite de la parution de l'Encyclique Redemptionis Sacramentum, « il n'y a pas de grands problèmes liturgiques dans les paroisses et les orientations de Vatican II sont de façon générale correctement appliquées ». Cécité ou méthode Coué ?

Petite rectification : nos évêques parlent. Avec un extraordinaire courage, ils rappellent aux fidèles "lefebvristes" qu'ils doivent accepter Vatican II sans la moindre réserve. Cela sous-entend-il que les autres, ceux qui n'ont jamais été "lefebvristes", peuvent tranquillement continuer à rejeter des pans entiers du Concile ? On n'en sait rien. Mais c'est en tous les cas ce qui se fait depuis très longtemps... Dans un tel contexte, doit-on encore espérer une déclaration des évêques qui soit dans la droite ligne des documents magistériels cités plus haut ? L'écrivain italien Cesare Pavese faisait remarquer qu' « attendre est encore une occupation. C'est ne rien attendre qui est terrible ».


Que signifie accepter le Concile Vatican II ?

Le succès des discussions qui devront avoir lieu entre Rome et la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X dépendra essentiellement d'une entente possible des deux parties en ce qui concerne le Concile Vatican II. Il est demandé aux membres de la Fraternité de reconnaître la validité des textes de ce Concile, certains précisent : de reconnaître intégralement tout ce qu'a dit le Concile. Ceci pose toutefois une question importante : tous ceux qui exigent haut et fort cette attitude de la part des traditionalistes ont-ils eux-mêmes le souci de se conformer en tous points aux textes conciliaires ?
(…) Que signifie "accepter le Concile" ? C'est la question fondamentale qui se pose aux traditionalistes ainsi qu'à la plupart de leurs opposants. Accepter le Concile peut signifier qu'il ne faut pas considérer Vatican II comme un Concile parasite dans l'Eglise pour le mettre en accusation, mais le recevoir comme un Concile convoqué et présidé par le pape, et respecter ses déclarations, constitutions et autres décrets comme des actes légitimes de la plus haute autorité de l'Eglise. Accepter le Concile peut aussi vouloir dire adhérer sans conditions et sans exceptions à toutes ses décisions. C'est ainsi que beaucoup le comprennent. Mais cette acception est-elle la bonne ? Peut-elle être la bonne ? Si oui, alors une grande partie des théologiens catholiques actuels et aussi de nombreux évêques devraient être... excommuniés, ou pour le moins exclus de leurs fonctions ! Ils n'ont en effet aucunement l'intention de réaliser une telle application intégrale du Concile qu'ils exigent pourtant des autres. On peut ainsi citer de nombreux exemples de dissensions et marques de désobéissances qui n'ont jusqu'ici jamais été sanctionnées :


♦♠♦ Le concile Vatican II. Un bref rappel. ♦♠♦  G Concile Vatican II

→ On peut nier ouvertement les données de la Foi définies lors de Conciles antérieurs et confirmées par Vatican II (la Trinité, la Divinité du Christ, Sa Conception Virginale, le caractère Salvifique de la Mort du Christ sur la Croix...). Le Concile utilise plus de vingt fois l'expression "Sacrifice de la Messe"; le fait que des théologiens catholiques et même des évêques contestent cette interprétation rejaillit sur toute la signification de la Messe comme actualisation du Sacrifice du Christ et rend obsolète l'expression "Sacrifice de la Messe". Le caractère Sacrificiel de la Messe est pourtant un Dogme défini par le Concile de Trente et repris par Vatican II.


→ Le Concile parle de l'Eglise et du Christ comme Unique Médiateur pour le Salut des hommes. Il dit : « Aussi ne pourraient-ils pas être sauvés, ceux qui, sans ignorer que Dieu, par Jésus-Christ, a établi l'Eglise catholique comme nécessaire, refuseraient cependant d'y entrer ou de demeurer en elle ». (Cf. Lumen Gentium, N°14). Le Concile précise encore que pour garder ouvert le chemin du Salut, le Christ a doté l'Eglise du principe d'infaillibilité dans les questions de Foi et de Morale. Passant outre, un certain nombre de théologiens prônent plutôt le relativisme et un pluralisme sceptique.


→ Citons encore le célibat du prêtre considéré par le Concile comme un don précieux pour le maintien duquel prêtres et fidèles sont invités à prier instamment. Est-ce par un malheureux hasard qu'au cours de ces quarante dernières années, aucun appel à une telle prière ne soit parvenu ?

→ La célébration quotidienne de la Sainte Messe n'est plus aujourd'hui une évidence. En certains endroits, elle est même devenue impossible; et pourtant, le Concile dit : « C'est pourquoi il est vivement recommandé [aux prêtres] de célébrer la Messe tous les jours; même si les chrétiens ne peuvent y être présents, c'est un acte du Christ et de l'Eglise ». (Cf. Presbyterorum Ordinis, N°13). Qui, parmi ceux qui exigent une acceptation complète de tous les textes du Concile a vraiment accepté ce texte-là ?

La Constitution Gaudium et Spes est souvent un test pour mesurer le degré d'adhésion de ceux qui se disent fidèle à Vatican II. Il y est dit : « En ce qui concerne la régulation des naissances, il n'est pas permis aux enfants de l'Eglise, fidèles à ces principes, d'emprunter des voies que le Magistère, dans l'explicitation de la Loi Divine, désapprouve » (Cf. N°51, 3). On sait pourtant que de nombreux prêtres, évêques et théologiens s'opposent fermement à ces lignes. (des lignes INFAILLIBLES en plus ! ; NDLR).

→ Le Concile a interdit d'introduire en liturgie des nouveautés dont l'utilité n'est pas justifiées. Il a confirmé le latin comme langue de la liturgie romaine et donné la possibilité d'utiliser la langue du peuple pour certaines parties de la messe seulement (liturgie de la Parole). Il a désigné le chant grégorien comme le « chant propre de la liturgie romaine » et demandé que les fidèles sachent chanter en latin les parties qui leur reviennent. Il a parlé du prêtre comme de celui qui, à la tête de son peuple, porte les prières des fidèles devant Dieu; il n'a rien dit d'un retournement du prêtre vers les fidèles. Le prêtre n'est pas celui qui invite les fidèles à la communion; il est le premier des invités, celui qui reçoit et transmet le don reçu. Cela s'exprime très simplement dans le fait que la communion des fidèles a lieu après celle du célébrant.

→ Aucun des pères conciliaires n'aurait eu l'idée de faire disparaître le Symbole de Nicée (ce Credo qui relie toutes les Eglises catholique, orthodoxe et anglicane, qui est appris par coeur par les confirmands protestants), et de le remplacer par le Symbole des Apôtres. Et pourtant cela a eu lieu... et il y a souvent bien pire !


Adhésion totale au Concile, disions-nous ?
Sur tous ces sujets et d'autres encore, comme la question de la liberté religieuse, le succès des discussions avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X n'est pas garanti. Non pas forcément en raison des positions de la Fraternité elle-même, mais aussi parce qu'en face de cette Fraternité se trouvent de nombreux prêtres - et évêques - qui eux-mêmes ne respectent pas le Concile dont ils se réclament. Mais il n'est pas juste non plus de penser qu'une entente est improbable : il s'agit en effet d'une oeuvre de réconciliation, d'une oeuvre de l'Esprit-Saint. Dans ce domaine, un chrétien n'a pas à spéculer, à exprimer son pessimisme ou son optimisme, mais il lui revient de prier et de demander un miracle. La foi chrétienne pousse à croire aux miracles : on met sa confiance dans les paroles du Seigneur : « Demandez, on vous donnera; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. Ou encore, qui d'entre vous si son fils lui demande du pain lui donnera une pierre ? Ou s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent ». (Matthieu 7, 7-12).

Extrait d'un texte de Robert Speamann, Tagespost


En France, le Concile Vatican II a été saboté

On entend souvent des fidèles "traditionalistes" attachés de façon exclusive à la forme extraordinaire de la liturgie romaine dire que la crise que traverse aujourd'hui l'Eglise a son origine dans le concile Vatican II. C'est "le" Concile qui serait à l'origine de tous nos maux et de cette grande pagaille qui règne dans les diocèses, dans les paroisses, dans la liturgie surtout.
Or ceci n'est pas exact.
Pour avoir une vision objective de la réalité, il faudrait pour commencer que les fidèles catholiques de France cessent de tout voir avec leur regard français et avec des lunettes françaises. Des pays qui ont appliqué l'enseignement de Vatican II sans le trahir ni le déformer - contrairement à ce qui se fait chez nous - ont des séminaristes, ont des prêtres, ont des messes très fréquentées... et sont très loin de nos débats franco-français sur la couleur des barrettes ou la forme des pompons. Ces pays-là ont souvent d'autres priorités... ce qui ne signifie pas que la liturgie ne doit pas être "aussi" une priorité.
Il faudrait ensuite cesser de dire que la crise que nous traversons a commencé avec Vatican II. La baisse des vocations sacerdotales, chez nous, a commencé bien avant le Concile et les prêtres qui ont saboté le véritable enseignement de Vatican II sont bien souvent - pour ne pas dire toujours - ceux qui avaient été formés avant le Concile...

C'est bien la preuve que : 1) leur formation théologique reçue avant le Concile était déficiente (pour ne pas dire proche du zéro) et que 2) leur fronde était en veilleuse mais était déjà bien là. Vatican II n'aura été, pour eux, qu'un détonateur, qu'un prétexte.
Il faudrait, enfin, avoir l'honnêteté de reprendre tous les discours des Souverains Pontifes de l'après-Concile : tous, jusqu'à Benoît XVI, disent que le Concile a porté des fruits... là où il a été compris et appliqué dans ce que notre Saint-Père appelle une "herméneutique de la continuité". Bien sûr, en France, on ne connaît pas ces fruits. Pourquoi ? A cause du Concile ? Non. A cause d'un clergé mal formé, prétentieux, néo-gallican, désobéissant, qui a cru pouvoir transformer à sa guise l'enseignement conciliaire pour faire dire à l'Eglise ce qu'elle n'a jamais dit.
Redisons-le avec Benoît XVI : le Concile n'est pour rien dans la crise actuelle que connaissent nos diocèses. Cette dernière n'est que le résultat d'une pastorale dévastatrice mise en place par une génération de prêtres français qui, précisément, n'ont pas voulu appliquer Vatican II comme l'Eglise demandait qu'il soit compris et appliqué. Prétendre autre chose relève de la plus pure désinformation.


La "réforme de la réforme", c’est revenir au Concile Vatican II

Les églises sont vides et parmi les fidèles qui pratiquent encore, rares sont ceux qui sont satisfaits de la façon sont célébrées les messes paroissiales auxquelles ils se font une obligation d'aller le Dimanche. D'où vient cette insatisfaction généralisée ? Elle vient de ce qu'il y a un gouffre entre la réforme liturgique - somme toute très modérée que voulait le concile Vatican II (qu'on veuille bien relire la Constitution Sacrosanctum Concilium) - et les habitudes - souvent mauvaises pour ne pas dire exécrables - qui ont été prises dans la quasi totalité des paroisses et dans bien des mouvements d'Eglise. Il suffit d'assister à une messe paroissiale (nous disons bien "assister", car dans bien des cas y "participer" conduirait à perdre la foi) pour constater que des pages entières du Missel romain actuel sont totalement ignorées…
♦♠♦ Le concile Vatican II. Un bref rappel. ♦♠♦  Pape
C'est pour « extirper les abus » introduits dans les messes et corriger les déformations permanentes subies par la liturgie que le Cardinal Ratzinger avait, dit-on, parlé d'une souhaitable « réforme de la réforme » liturgique. Du coup, tout le monde a essayé de savoir à quoi pourrait bien ressembler cette « réforme de la réforme ». Chacun y est allé de ses supputations ou de ses souhaits pour tenter de prévoir en quoi elle pourrait consister. Pour les uns, elle marquerait un retour vers ce qui se faisait avant Vatican II. Pour les autres, elle consisterait à simplement à interdire les initiatives prises en pastorale liturgique ainsi que les adaptations de la liturgie à des assemblées particulières (communautés nouvelles, assemblées d'enfants... etc.). Pour d'autres enfin, la « réforme de la réforme » ne serait qu'un caprice de Benoît XVI, sans portée réelle. Plutôt que de se perdre en conjectures, ne vaudrait-il pas mieux demander à Benoît XVI lui-même ce qu'il entend par « réforme de la réforme » ? Qui est mieux placé que lui, en effet, pour nous répondre ? Selon ce que disait le Cardinal Ratzinger avant d'être élevé au pontificat suprême, il faut « retrouver l'unité dans la liturgie » en commençant par ne plus considérer la liturgie « comme l'affaire de la communauté locale » dans laquelle on « cherche à présenter nos inventions », mais comme un acte qui nous introduit « dans le coeur de l'Eglise » ou nous recevons ce que le Seigneur vient nous apporter. (Interview du Cardinal Ratzinger dans le "Deutsche Tagespost" du 4 octobre 2003). La « réforme de la réforme » doit donc commencer par une démarche de foi personnelle, et non pas des décrets venant de Rome et qui auront peu de chance d'être appliqués, comme on le sait. Une deuxième indication concernant cette "réforme" tellement souhaitée se trouve dans "L'Esprit de la liturgie" publié en 2001. Voici ce qu'écrit Joseph Ratzinger dans la préface : « A quoi pouvait ressembler la liturgie en 1918 ? (...) La liturgie, à ce moment-là, donnait l'apparence d'une fresque parfaitement préservée, mais presque entièrement recouverte de couches successives. (...) Grâce au "Mouvement liturgique", puis de façon plus nette lors du Concile Vatican II, la fresque fut dégagée, et pendant un instant, nous restâmes fascinés par la beauté de ses couleurs et de ses motifs (...) ». Nous lisons bien : "grâce au Concile Vatican II", la liturgie fut désencombrée et l'on resta fascinés par sa beauté. On ne saurait être plus clair : c'est la liturgie "désencombrée", c'est-à-dire telle que l'a "vraiment" voulue Vatican II, qui doit être mise en oeuvre. Ce qui est tout autre chose que les messes "ré-encombrées" et dénaturées qu'on impose aux fidèles en se prévalant du Concile qu'on tente à tout prix de "dépasser", c'est-à-dire de trahir (cf. J. Ratzinger, La célébration de la foi, 1981). Deux questions doivent alors être posées : premièrement, quelles ont pu être les raisons du "désencombrement" de la liturgie souhaité par l'Eglise ? Et deuxièmement, en quoi devrait consister ce "désencombrement" ? A la question "pourquoi a-t-il fallu désencombrer la liturgie", le Cardinal répond que des couches successives mises sur la liturgie au cours des siècles ne permettaient plus d'y distinguer l'essentiel. Et comme les fidèles ne distinguaient plus toujours l'essentiel, ils s'occupaient à des prières privées : « il faut admettre que la célébration de l'ancienne liturgie s'était trop égarée dans le domaine de l'individualisme et du privé, et que la communion entre prêtres et fidèles était insuffisante. J'ai un grand respect pour nos aïeux, qui disaient durant les messes basses les "prières pendant la messe" que leur livre de prières proposait, mais certainement on ne peut considérer cela comme l'idéal de la célébration liturgique. Peut-être, ces formes réduites de célébration sont-elles la raison profonde pour laquelle la disparition des livres liturgiques anciens n'a eu aucune importance dans beaucoup de pays et n'a causé aucune douleur ». (Cardinal Ratzinger, discours du 24 octobre 1998 pour le 10ème anniversaire du Motu proprio Ecclesia Dei adflicta). A la question "en quoi devrait consister le désencombrement souhaité", on peut répondre de façon simple qu'il devrait consister à ne plus faire durant les célébrations liturgiques que ce que le Concile a expressément demandé de faire, ni plus ni moins, et par conséquent à faire disparaître tout ce qui n'est qu'invention du célébrant ou d'une équipe liturgique ou encore d'une chorale, tout ce qui ne figure pas dans le Missel Romain.
Revenir à Vatican II, c'est :
1. Exiger du prêtre qu'il célèbre toujours la messe face à la Croix, pour bien exprimer que la liturgie s'adresse à Dieu et non aux fidèles.
2. Revenir à une harmonie entre la liturgie et l'art et, pour ce faire, supprimer tous les autels face au peuple aux formes diverses (tables, caisses, tréteaux, guéridons... etc.) qui sont une injure à la liturgie autant qu'à l'art véritable.
3. Se réhabituer à la participation à des messes célébrées face à l'Orient (ou face à l'abside).
4. Accorder la première place au chant grégorien qui est le chant de l'Eglise et non le chant d'un groupe de fidèles de l'Eglise. Le chant grégorien est le "chant propre de la liturgie romaine" (cf : Sacrosanctum Concilium) et n'a rien de comparable avec les cantiques d'une communauté qui souhaite se singulariser ou s'affirmer à travers un répertoire particulier.
5. Retrouver le sens des attitudes corporelles, notamment de l'agenouillement.
6. Retrouver le goût du silence et de tout ce qui peut y conduire.
7. Se réhabituer à la participation à des messes célébrées intégralement en latin (à l'exception des Lectures), et ce de façon régulière et non pas uniquement quelques fois dans l'année.
8. Supprimer de la célébration tous les commentaires, tous les mots d'accueil, tous les souhaits de bienvenue qui transforment la messe en un (mauvais) cours de catéchisme et qui font croire, à tort, qu'en liturgie tout doit toujours être compris et être ratifié par les fidèles pour être valide.
9. Interdire, durant les célébrations, l'accès au choeur des personnes qui se croient indispensables et dont la suffisance affichée est généralement inversement proportionnelle à la compétence (on pense tout particulièrement ici aux animateurs liturgiques qui ne font que parasiter la prière).
Ces quelques points, qui correspondent exactement à ce qu'a souhaité Vatican II, pourraient permettre de progressivement redonner aux fidèles un sens plus juste de la liturgie authentique. Les artistes, les intellectuels, les orthodoxes, les protestants, les traditionalistes, les authentiques "conciliaires"... tous critiquent la "nullité" des célébrations actuelles qui se veulent fidèles aux orientations de Vatican II alors qu'en réalité elles n'en sont qu'un odieux et grossier travestissement. Tous, nous devons donc nous engager dans le mouvement de "réforme de la réforme" de la liturgie souhaité par le pape Benoît XVI, car « dans notre rapport avec la liturgie se joue le destin de la foi et de l'Eglise » (Cardinal Ratzinger, Un chant nouveau pour le Seigneur).


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Message par Michael Lun 25 Mar 2013 - 13:16

Bonjour Emmanuel !!!
Merci pour ces textes instructifs pour une vue d'ensemble.
Je n'ai pas eu le temps de tout lire,mais je compte bien me reprendre.
Pour faire un très court résumé de VaticanII,son véritable ennemi no 1, est ''L'Esprit du monde.''
Je dois quitter pour la sainte messe.
Encore merci,et saches que j'apprécie grandement ces interventions.

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Message par Suger Jeu 4 Avr 2013 - 14:49

Bonjour Michael.
Si je peux donner mon avis, la question est :

Est-ce que le dogme doit rester ce qu'il a toujours été ? c'est l'époque qui s'adapte au message du Christ ou est-ce l'Église qui doit s'adapter selon l'époque ?
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Message par violaine Jeu 4 Avr 2013 - 21:45

@ Suger

c'est une très bonne question que vous posez ??

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Message par Michael Ven 5 Avr 2013 - 6:39

Suger a écrit:Bonjour Michael.
Si je peux donner mon avis, la question est :

Est-ce que le dogme doit rester ce qu'il a toujours été ? c'est l'époque qui s'adapte au message du Christ ou est-ce l'Église qui doit s'adapter selon l'époque ?

« Défendre le Concile Vatican II […] comme quelque chose d’efficace et d’obligatoire pour l’Église, est et sera toujours nécessaire.

La vérité est que le Concile lui-même n’a défini aucun dogme et a tenu spécialement à se situer à un niveau plus modeste, simplement comme un Concile pastoral. Malgré cela, nombreux sont ceux qui l’interprètent comme s’il s’agissait d’un « super-dogme » qui seul a de l’importance

S.E. le Cardinal Josef Ratzinger, le 13 juillet 1988
http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-14507582.html
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Message par jacques58fan Jeu 12 Nov 2020 - 2:48

Michael a écrit:Introduction

Le XXIe concile général, tenu à l’automne des années 1962 à 1965 et dénommé Vatican II, a généralement rassemblé 2,500 évêques, dont 28 du Québec. Lors des huit premiers conciles, les épiscopes présents provenaient du Moyen-Orient, à quelques exceptions près; l’épiscope de Rome, plus tard dénommé pape, n’avait convoqué aucun de ces conciles et n’y était pas présent. Les douze conciles suivants, réunis en Europe, étaient majoritairement composés d’évêques de ce continent. À Vatican II, seulement le tiers des évêques catholiques romains y exerçaient cependant leur ministère. Des seize documents, dont le contenu fut mis au vote lors du concile : quatre constitutions, neuf décrets, trois déclarations, sept demeurent de première qualité : deux sur l’Église, une sur la Révélation divine où est valorisée l’Écriture sainte, une autre sur la liturgie, les trois autres traitant de l’œcuménisme, de l’Église et les religions non chrétiennes, et de la liberté religieuse. Ce concile est le premier, en histoire du christianisme, qui s’est penché sérieusement sur l’entité et la mission de l’Église.

À l'écoute de l'Esprit Saint et du monde, la hiérarchie ecclésiastique a fait acte d'humilité lors de ce concile. Elle a abandonné le monopole qu’elle s’était accaparée depuis le Bas Moyen Âge sur l'être humain, sur la vérité, même sur l'ecclésialité. Aucun nouveau dogme n'a été ajouté, aucun anathème n a été prononcé. A plutôt été présentée une Église qui redécouvre ses racines dans la présence aux personnes, dans la communion entre ses membres et dans son service au monde. Le communautaire prédomine sur l'individuel; l'autonomie des valeurs terrestres et la fécondité du dialogue sont reconnues.

Par comparaison au concile Vatican I (1869-1870), jusqu'alors omniprésent au Québec dans la continuité du concile de Trente (XVIe siècle), on passait d'une Église institution à une Église communion, d'une Église société à une Église mission, d'une Église centralisée à des Églises locales, d'une insistance sur l'autorité à une insistance sur le service, d'une présence de pouvoir à une présence de témoignage au monde, d'une Église cléricale à une Église tout entière ministérielle.

Église communautaire et missionnaire
La tendance actuelle chez les dirigeants ecclésiastiques d’insister sur l’Église communion peut être trompeuse. Certes, c’est mieux que l’insistance antérieure sur l’institution. Mais n’est-ce pas en même temps une récupération du concile? Mettre l’accent sur la communion, sur l’unité, ne conduit-il pas à une commune union, à une intimité, sinon à une relation intimiste, fusionnelle, dont la communion eucharistique individuelle et l’adoration du saint-sacrement redeviennent des signes sensibles? À moins que l’on ne recherche encore une uniformité, qui serait de toute façon artificielle? Une distinction se répand à l’heure actuelle entre les catholiques de la communion et ceux du royaume de Dieu. Ces derniers ne seraient-ils pas les plus évangéliques?

De toute façon, les mots communion et communautaire incluent deux fois la lettre m et procèdent de deux mots latins cum et munus, qui se traduisent par charge avec. Porter une charge avec d’autres, ce n’est pas seulement relationnel, c’est aussi fonctionnel. Il s’agit d’une responsabilité, d’une coresponsabilité. L’Église est un rassemblement de personnes baptisées, convoquées par l’Esprit Saint, pour réaliser une mission, la même que celle de Jésus : annoncer au monde l’avènement du royaume de Dieu sur terre et participer activement à son expansion. En ce sens, les deux constitutions conciliaires sur l’Église intitulées respectivement en français L’Église et L’Église dans le monde de ce temps, auraient dû n’en faire qu’une. En effet, l’Église fondée sur Jésus le Christ et animée par son Esprit n’a aucun sens, si elle n’est pas envoyée dans le monde, si elle n’est pas missionnaire en même temps qu’en cheminement.

La foi chrétienne requiert de la maturité; c’est une affaire d’adultes. Le vrai baptême chrétien a repris de sa valeur originelle lors du concile Vatican II. Ainsi furent dépeints les traits de tous les chrétiens et chrétiennes, de quelqu’Église que ce soit, de quelque tendance que ce soit, de quelque palier que ce soit :


  • même dignité, celle d’enfants de Dieu,
  • même liberté, celle de l’Esprit Saint,
  • même loi, celle de l’amour
  • même destinée, celle du royaume de Dieu (Lumen Gentium, ch. II).

Les personnes baptisées chrétiennement sont coresponsables de signifier, individuellement et collectivement, le Christ prophète, prêtre et roi, ce qui veut dire témoigner :


  • d’une foi intelligente, éclairée théologiquement, alimentée spirituellement, annoncée évangéliquement (prophète),
  • d’une relation célébrative à l’égard de Dieu (prêtre),
  • d’un service rendu à d’autres êtres humains (roi).


Fondamentalement égales aux yeux de Dieu, les personnes chrétiennement baptisées s’enracinent dans le terreau d’un Dieu père, sont membres diversifiés du corps du Christ, s’ajustent les unes aux autres, selon leurs charismes, comme les pierres du temple de l’Esprit Saint.

Selon le concile, les communautés chrétiennes n’ont pas d’avenir, sans être au cœur du monde. Comme l’a dit Jean-Paul II au début de son épiscopat romain : si la route principale de l’Église est le Christ Sauveur, sa route quotidienne est l’être humain. Sachons y reconnaître l’Esprit du Christ à l’œuvre. Ne doublons pas, en institution ecclésiale, ce qui existe déjà de bon dans la société. Il s’agit ici non pas de récupérer, mais de reconnaître, d’appuyer, de collaborer.
 
Bernard Hubert, évêque de Saint-Jean-Longueuil, prononçait ceci en 1993 :
Vraisemblablement, des blocages institutionnels ferment la porte à des gens, qui se sentent exclus, ou encore compromettent la crédibilité de témoins, qui parlent et agissent au nom de l’Église… qu’y a-t-il dans l’Église, qui empêche beaucoup de gens de voir en elle la porteuse de la Bonne Nouvelle?

Selon lui, la réponse était le repliement sur soi. De là ressort l’importance pour l’Église, où qu’elle soit, d’être communautaire et missionnaire. Les deux facettes indispensables à la vie de l’Église : communautairement solidaire et missionnairement responsable contrecarrent toute tendance centripète. En ce sens, le Dieu trinitaire en qui nous croyons est à la fois un Dieu solidaire et responsable, communautaire et missionnaire.

Le concile Vatican II a ravivé la première Pentecôte chrétienne, là où l’Église s’est fondée. Rappelons-nous qu’alors les disciples de Jésus le Christ ont accueilli son Esprit. Comme l’apologète Irénée (+202) l’a écrit : Jésus le Christ et l’Esprit Saint sont comme les deux mains, par lesquelles se  réalise l’œuvre de Dieu. En notre institution ecclésiastique, de nombreux serviteurs hiérarchiques sont à l’aise avec Jésus le Christ, qu’ils disent représenter comme présidents, plutôt qu’avec l’Esprit Saint, qui leur glisse entre les mains. La fidélité à l’Esprit à travers les événements et les personnes est aussi importante que la fidélité à Jésus le Christ et à son Évangile. Cyrille de Jérusalem (+386), comparant l’Esprit Saint à l’eau, a écrit : « l’Esprit Saint distribue ses dons à chacun selon sa volonté. Différent en chaque être humain, il demeure lui-même. Chaque personne reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien commun ».

Héritage conciliaire
Depuis la Réforme du XVIe siècle, aucune Église chrétienne n’a mené à bien un risorgimento, un renouveau, un remaniement, comme l’a fait l’Église catholique romaine lors du concile Vatican II.
Le théologien allemand Hans Küng a écrit, en 2005(1), que sans le concile l’on continuerait :


  • à considérer la liberté religieuse et la tolérance, comme des produits néfastes de la modernité, donc à s’y opposer;
  • à se soustraire au mouvement œcuménique entre les Églises chrétiennes ou du moins à s’en démarquer de façon polémique;
  • à contrer les autres religions, en poursuivant des stratégies et des tactiques conquérantes, sous des apparences missionnaires;
  • à assister à une liturgie de clercs, célébrée dans une langue latine inconnue;
  • à négliger la théologie et la spiritualité bibliques en se réfugiant dans une prédication d’enseignement magistériel;
  • à se représenter l’Église comme une institution hiérarchique, modelée sur l’ancien empire romain;
  • à considérer le monde séculier, comme assiégeant constamment l’Église, se constituant en forteresse.


Pour sa part, dans un livre récent (2), Gregory Baum fait ressortir son admiration pour l’évolution de l’enseignement officiel du magistère pastoral dans l’Église catholique romaine, même si dans le comportement et les attitudes de nombreux dirigeants ecclésiastiques l’agir n’est pas toujours cohérent avec la pensée. Retenons quelques pierres précieuses de l’héritage conciliaire.

1) Les droits de la personne
L’éloge de la liberté, de l’égalité et de la participation, trois valeurs modernes, ressort du document L’Église dans le monde de ce temps, en continuité avec l’encyclique de Jean XXIII, Pacem in terris, publiée en 1963, dans laquelle est considérée comme un signe des temps la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

2) La présence rédemptrice de Dieu dans l’histoire
La distinction antérieure entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel est mise de côté, car elle entraînait deux types de discours. On se fondait sur le premier, donc « sur la raison et la loi naturelle » quand l’on s’adressait à l’humanité ou au monde. On se fondait sur l’ordre surnaturel, lorsque l’on s’adressait aux fidèles. Il est affirmé dans le document conciliaire sur l’Église, que la grâce divine est à l’œuvre depuis les débuts de l’humanité et qu’elle promeut la communion entre les êtres humains, en même temps qu’entre eux et Dieu.

3) L’option préférentielle pour les pauvres
Au concile, les principaux ténors provenaient d’Europe de l’ouest, donc de pays économiquement privilégiés. Le document L’Église dans le monde de ce temps a certes traité du développement économique, mais d’une façon optimiste, sinon idéaliste, comme si les êtres humains y arriveraient sans conflit. Heureusement, Paul VI a ouvert une fenêtre à peine entrouverte au concile, grâce à son encyclique Populorum progressio, publiée en 1967. Celle-ci a permis à l’épiscopat latino-américain, d’abord à Medellin en 1968, au synode romain, en 1971, et à Puebla au Mexique en 1979, d’affirmer ceci : « il est nécessaire que toute l’Église se convertisse à l’option préférentielle pour les pauvres, option qui vise leur libération intégrale ». Jean-Paul II irait plus loin, en développant l’existence du péché social ou structurel, déjà mentionnée à Medellin en Colombie, comme provenant de personnes animées de mauvaises intentions ou de gens qui ont refusé de modifier des structures devenues peccamineuses, quand l’exigeait une nouvelle conjoncture.

4) La culture de la paix
Le dernier chapitre de L’Église dans le monde de ce temps a pour titre la sauvegarde de la paix. Celle-ci ne consiste pas en la seule absence de la guerre, y lit-on, mais plutôt comme un fruit de l’amour du prochain. L’accent est mis sur l’importance d’éviter la guerre et, s’il y a eu guerre, de se réconcilier. Jean XXIII dans Pacem in terris avait été plus incisif : la guerre est aussi dépassée que l’esclavage. Paul VI clamerait à l’ONU peu avant la fin du concile : « jamais plus la guerre ». Cependant, personne du magistère pastoral n’a exprimé une prise de position « pacifiste », car le droit de la légitime défense n’a jamais été contesté. Le dialogue, conseillé plus de vingt fois au concile dans divers documents, serait retenu par Jean-Paul II comme le premier des quatre éléments de la culture de la paix; les trois autres sont : le respect de la différence… ou même l’éloge de la diversité, l’appréciation des identités collectives, enfin une « purification et une guérison de la mémoire ».

5) L’ouverture au pluralisme religieux
Sans répéter ici ce qui fut déjà mentionné, retenons quelques changements majeurs à ce propos :


  • option en faveur d’un dialogue d’égal à égal avec les autres Églises chrétiennes, spécialement avec le Conseil œcuménique des Églises, qui a son siège à Genève;
  • reconnaissance d’une Église pèlerine ou pérégrinante, en cheminement, donc « appelée à une réforme permanente »;
  • la valeur continue de l’alliance conclue entre Yahvé et le peuple d’Israël; « Dieu n’a jamais révoqué le peuple de Dieu de l’ancienne alliance » (Jean-Paul II en 1980), ce qui contredit tout antijudaïsme antérieur;
  • l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans quelque religion que ce soit : les êtres humains ont tous la même origine et la même destinée; la mission de l’Église à l’égard des grandes religions en est simplement une de dialogue, de coopération et de témoignage.


Hypothèques coûteuses
L’appareil de la curie vaticane n’a pas voulu le concile, en a entravé le déroulement et se refusa à le mettre en œuvre. Le système bureaucratique du Vatican a été ébranlé par les évêques du monde entier, réunis en concile, mais il n’a pas été délogé. La curie n’a évidemment pas rejeté formellement le concile, comme l’ont fait Mgr Lefebvre et ses ouailles traditionalistes. Mais elle l’a laissé en friche et l’a gaspillé en bonne partie. Utilisant des passages conservateurs, que des membres de la curie avaient réussi à introduire ici et là dans des textes conciliaires, la curie s’en servit par la suite comme des principes directeurs. Le nouveau code de droit canonique de 1983 en serait le plus bel exemple. Sous des apparences de nouveauté dans la moitié de ce dernier, le vieux fond du code de 1917 est demeuré très présent sous son angle autoritariste. Un autre exemple concerne les synodes romains. Voulus par les évêques comme un moyen de poursuivre en quelque sorte le concile sur des sujets laissés de côté ou remis à plus tard, les synodes, auxquels les épiscopats se sont préparés avec enthousiasme pendant une quinzaine d’années, ont fini par être inefficaces à cause de l’appareil curial, hostile aux réformes. Mentionnons aussi une ancienne et ennuyeuse théologie scolastique, toujours prédominante au sein de la curie pontificale.

Certes, de petits pas en avant furent faits pour ce qui a trait aux mariages mixtes, à certaines pratiques pénitentielles, par exemple le jeûne, et à l’habillement des prélats. Mais il reste de nombreux lieux de réforme. En voici quelques-uns.

Une véritable décentralisation et internationalisation n’a pas vraiment eu lieu au Vatican. Sous des apparences trompeuses, l’esprit de l’ancien absolutisme a subsisté, contaminant le renouvellement du personnel, d’ailleurs trié sur le volet du passé et non de l’avenir. Les bastions du Vatican ont tenu le coup lors du concile, puis ont fini par reprendre les rênes de l’Église. La parution du code de droit canonique 1983, qui deviendrait la bible d’évêques de plus en plus frileux, et les propos de synode romain de 1985, qui; au lieu de célébrer la vingtième anniversaire de la fin du concile, l’a plutôt recouvert de la terre d’un passé antérieur, ont été un tournant triomphal pour les tenants du pouvoir central. Ils avaient d’ailleurs réussi à s’allier des épiscopats, qui avaient besoin de l’argent du Vatican.

La morale sexuelle, qui faisait l’objet d’une commission parallèle au concile depuis 1963, allait résulter en la fameuse encyclique, Humanae vitae de 1968, qui n’a été connue que sous l’angle des moyens contraceptifs, évidemment tous défendus. À l’encontre de la position majoritaire des membres de la commission, qui favorisaient une sexualité responsable selon un juste milieu entre le libertinisme et le rigorisme, le pape signa un document habilement influencé par le cardinal Alfredo Ottaviani, avant qu’il ne prît sa retraite. Ce vieil ami de Paul VI depuis 1930 avait convaincu des personnes, proches du pape, que son encyclique ne pouvait aller à   l’encontre de celle de son prédécesseur Pie XI, signataire de Casti connubii en 1930, portant sur le mariage. Il s’agissait selon ce groupuscule vaticanais, d’une doctrine dite « infaillible » du magistère « ordinaire » du pape; elle ne pouvait être contredite par un autre pape. Bien plus, le cardinal Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, au lieu d’être présent le 24 juin 1966 au vote final du noyau épiscopal de la commission (3), a fait part à Paul VI la conclusion d’une commission qu’il avait constituée en parallèle à Cracovie : « Tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie » (4). L’encyclique Humanae vitae a hypothéqué le concile, qui s’était terminé trois ans plus tôt. Le cardinal Ottaviani avait réussi à montrer que l’option conciliaire, favorable à la paternité responsable, relevait d’un texte pastoral, alors que le contrôle des naissances faisait l’objet d’une encyclique. Selon lui, l’encyclique était supérieure au concile. « Peut-être pourrait-on dire de l’histoire de l’Église que la plupart de ses erreurs sont nées d’une réaction prématurée et trop violente à des doctrines nouvelles qui inquiétaient » (5).

Toute discussion sur le célibat des hommes, appelés à exercer les ministères presbytéral et épiscopal, fut interdite durant le concile. Ce règlement du deuxième concile du Latran en 1139 devait subsister tel quel. Il fut d’ailleurs confirmé par une décision solitaire du pape dans l’encyclique Sacerdotalis Celibatus, le 24 janvier 1967. Il s’ensuivrait des milliers de laïcisations et une baisse considérable d’ordinations presbytérales.

La désignation des évêques aurait pu être attribuée, du moins en partie, aux conseils diocésains instaurés par le concile : conseil de pastorale, conseil presbytéral, conseil des congrégations de vie consacrée. On en resta plutôt à la traditionnelle triade, présentée à la Congrégation romaine des évêques selon une procédure secrète menée par le nonce ou le délégué apostolique de chaque pays, en lien avec les évêques de la province ecclésiastique concernée. Ainsi, les candidats peuvent être choisis d’après leur conformité à la ligne vaticane, la Congrégation allant jusqu’à proposer des noms à la place de ceux qui proviennent du pays. Ainsi l’obéissance au Vatican deviendrait la qualité première de tout nouvel évêque, surtout après 1985.

L’élection de l’évêque de Rome, dénommé pape depuis le VIIe siècle, s’est poursuivie par le collège des cardinaux, selon le décret du pape Nicolas II de 1059, qui voulait alors soustraire le choix du pape à l’influence de l’empereur du Saint Empire romain germanique. Les cardinaux, choisis par le Vatican parmi des évêques choisis là aussi, sont portés à élire comme pape le candidat de la curie vaticane. Qu’arriverait-il si l’évêque de Rome était élu par un synode romain spécial, regroupant quelques représentants des épiscopats de tous les pays?

L’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Église est certes affirmée en théorie, mais n’est aucunement mise en application. Le patriarcat ou le machisme systémique de l’Église catholique romaine est devenu dramatique avec le temps. L’apport évangélisateur de femmes exerçant des ministères dans l’Église est dédaigné au Vatican. Le diaconat, dit permanent, d’hommes, même mariés, restauré, il est vrai, au concile Vatican II, est devenu la seule façon du combler les rangs ministériels, même si cette expérience s’est avérée de piètre qualité depuis trente-cinq ans.

Conclusion
L’avenir de l’Église demeure semblable à celui qui a été envisagé par le pape Jean XXIII au début du concile Vatican II. Certes, inspiré par l’Évangile de Jésus le Christ, il peut être exprimé en cinq mots :



  • aggiornamento; la traduction littérale française de ce mot est ajournement; il renvoie à une date ultérieure; hélas, c’est ce qui a eu lieu et  l’échéance tarde à venir; certes,  ce n’est pas ce que le pape voulait dire; il désirait plutôt une mise à jour, un renouveau évangélique;
  • une véritable collégialité entre les évêques et avec le pape, au lieu d’un centralisme bureaucratique au Vatican, collégialité en lien avec une synodalité locale;
  • apertura, ouverture au monde où l’Esprit Saint est à l’œuvre, un monde en devenir comme l’Église, et non pas un monde généralement présenté comme méchant;
  • dialogue à tous les paliers et entre tous les paliers à l’interne, de même qu’avec le monde, au lieu d’un monologue magistériel pastoral, qui respecte trop peu le magistère théologique, historiquement son égal;
  • des relations œcuméniques et interreligieuses véritables, sans sous-entendus, ni la distinction entre de facto et de jure. Comme ce fut dit au concile, que l’on y reconnaisse au moins une hiérarchie dans les vérités doctrinales, car toutes ne sont pas d’égale importance.


Malgré les reculs et les résistances, grâce au concile Vatican II, le Moyen Âge et la Contre-Réforme protestante sont tout de même révolus en l’Église catholique romaine. À la base de l’Église, la modernité et la postmodernité sont évangéliquement actives. Le bilan du concile Vatican II est positif. L’appliquer de façon efficace relève de chrétiennes et de chrétiens dans leur vie quotidienne. Cela n’est pas possible, sans qu’ils ne se regroupent et ne se ressourcent mutuellement. Mais un leadership transformateur est requis pour que l’Esprit Saint se manifeste (6). Qui sait? Un autre pape, tel Jean XXIII, ne surprendra-t-il pas l’Église et le monde, en convoquant un nouveau concile? Et ce dernier ne pourrait-il pas traiter de Dieu?

Références
(1)  Hans KÜNG, Pour une authentique catholicité ouverte, dans Concilium (2005) pp. 259-274.
(2)   Gregory BAUM, Étonnante Église. L’émergence du catholicisme solidaire, Montréal, Bellarmin, 2006, 228 pages.
(3)   Robert Mc CLORY, Rome et la contraception. Histoire secrète de l’encyclique Humanae vitae, Paris, Les Éditions ouvrières, 1998, p. 116.
(4)   Catherine GRÉMION, Hubert TOUZARD, L’Église et la contraception. L’urgence d’un changement, Paris, Bayard, 2006, 175 pages, selon ce qui est rapporté par Jean RIGAL, dans Le Courrier de Jonas, no 36.
(5)   André NAUD, Le Magistère incertain, Montréal, Fides, 1987, p73.
(6)   Gerald A. ARBUCKLE, Refonder l’Église. Dissentiment et leadership, Montréal, Bellarmin, 2000, 339 pages.

http://www.culture-et-foi.com/dossiers/vatican_II/lucien_lemieux.htm
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Message par Enfant du Père Dim 28 Mai 2023 - 15:08

Nous connaissons presque tous Aldo Maria Valli, vaticaniste reconnu en Italie. Il tient un blog intéressant sur l'actualité religieuse : https://www.aldomariavalli.it/category/blog/

C'est à lui que Mgr Vigano avait confié en août 2018 son document largement médiatisé accusant pape François de complaisance vis-vis d'agissements immoraux au sein de la Curie, notamment autour de l'ex-cardinal Mc Carrick.

En consultant Riposte Catholique, je découvre un extrait de son témoignage concernant son adhésion, d'il y a plus de vingt ans, à la tradition catholique. Le voici donc en partage :

“Il n’est pas vrai que Vatican II était une bonne chose, mais qu’il a été mal interprété et instrumentalisé”

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Dans la postface d’un livre écrit par un prêtre italien, membre de la Fraternité Saint Pie X, le vaticaniste Aldo Maria Valli raconte comment il a découvert la Tradition :
« Le contexte postconciliaire dans lequel j’ai grandi – dans mon cas, celui du rite ambrosien [rite de l’archidiocèse de Milan. NDLR], ne m’a jamais confronté à des formes extrêmes de modernisme.
« J’ai connu de bons prêtres et de bons religieux, respectueux de la liturgie, attentifs à ne pas faire manquer le sacrement de pénitence, pleins de révérence envers le culte marial, attentifs à l’adoration eucharistique. J’ai commencé à connaître personnellement les dégénérescences et les abus dans les années 1990, quand j’ai déménagé à Rome pour mon travail. »
« En 2000, à l’occasion du Jubilé, j’ai rencontré pour la première fois les disciples de Mgr Marcel Lefebvre et j’ai été impressionné positivement. J’ai également commencé à étudier la figure du fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et, peu à peu, je me suis rendu compte qu’il avait manifesté immédiatement, à propos du Concile, les perplexités, les critiques et les doutes que j’éprouvais moi-même. »
« Le problème est précisément le Concile, et il n’est pas vrai que Vatican II était une bonne chose, mais qu’il a été mal interprété et instrumentalisé. Il n’est pas vrai, comme l’a soutenu le pape Ratzinger, qu’il y a eu un “concile des Pères” et un “concile des médias”, et que les déviations sont nées de ce dernier.
« Bien sûr, le Concile a été et est largement exploité par le néo-modernisme, mais le mal est dans le Concile lui-même, c’est-à-dire dans son illusion de donner naissance à une Eglise qui puisse plaire au monde. Illusion et déviation, car l’Eglise ne doit pas plaire au monde. L’Eglise ne doit pas dialoguer avec le monde. L’Eglise doit convertir le monde. Jésus n’a pas dit “Allez dans le monde entier et dialoguez”. Il a dit : “Allez dans le monde entier et prêchez l’Evangile”. »
« Le pontificat de François a provoqué une situation d’angoisse profonde dans l’Eglise », et « on a hâte que ce désastre prenne fin ».« Dans les Palais sacrés, les gens vivent dans un climat de confusion, d’incertitude et de peur, avec un gouvernement exposé aux caprices du caudillo sud-américain.
« Dans cette situation, la plupart font le mort, pour ne pas se faire remarquer par le chef, tandis que les courtisans tissent leur toile, mais à leurs risques et périls, car le tyran peut vous faire passer des étoiles aux écuries en un clin d’œil. A leur tour, les évêques sont fatigués. On parle beaucoup de synodalité, mais la réalité est celle d’un centralisme capricieux. La conséquence est que même les évêques essaient d’être invisibles. »
« Les cardinaux ne se connaissent pas, car le pape Bergoglio a soigneusement évité de leur offrir des occasions de véritables rencontres. En raison de ses nominations démagogiques, la qualité du Collège des cardinaux n’a jamais été aussi faible. Quand le défunt cardinal George Pell, dans son Mémorandum signé “Démos”, a écrit que “ce pontificat est un désastre, à bien des égards une catastrophe”, il savait ce qu’il disait. »
« La plupart des fidèles ne sont toujours pas conscients [du désastre] et se laissent guider par une propagande progressiste et par des prêtres dont la formation ne peut même plus être qualifiée de catholique. Cependant, même pour les progressistes, il est devenu difficile d’exalter ce pape et ce pontificat.
« François ne fait que répéter les mêmes concepts médiocres. Non seulement il ne confirme pas ses frères dans la foi, mais il n’offre même pas de véritables pistes de réflexion. Avec lui, c’est le pontificat lui-même, en tant qu’institution, qui a subi un coup terrible. »
« Il y a enfin une minorité de fidèles (mais c’est une minorité qui grandit sans cesse) qui a ouvert ou qui ouvre les yeux, mais qui se trouve souvent dans le désarroi, parce qu’il y a un manque presque total de points de référence parmi les pasteurs. »

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Message par pax et bonum Ven 2 Juin 2023 - 15:12

Dire que le pape Benoît XVI est un menteur est inadmissible!
Ce ne sont pas seulement les médias qui ont mal interprété le Concile,mais une bonne partie de l'Eglise surtout européenne qui en ont fait un concile séculariste et hédoniste,ce qui n'es pas la réalité.
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Message par Enfant du Père Ven 2 Juin 2023 - 16:49

pax et bonum a écrit:Dire que le pape Benoît XVI est un menteur est inadmissible!
Ce ne sont pas seulement les médias qui ont mal interprété le Concile,mais une bonne partie de l'Eglise surtout européenne qui en ont fait un concile séculariste et hédoniste,ce qui n'es pas la réalité.
Disons que le pape Benoît XVI aura voulu rendre le concile admissible vis à vis de la tradition et il a tenté cette explication de l'herméneutique de la continuité. Cette explication aura surtout contribué à rassurer les inquiets chez les conciliaires.
Ceux qui ont posé les documents sur table en comparant ce que disait la tradition en matière de libéralisme, modernisme, œcuménisme, doctrine sociale, définition du mariage chrétien, liturgie...et les documents conciliaires savent pertinemment que nous sommes en présence d'une herméneutique de rupture.

Relire l'article : L’échec de l’herméneutique de la continuité :


https://renaissancecatholique.fr/blog/deces-de-benoit-xvi-lechec-de-lhermeneutique-de-la-continuite/
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Message par Cinci Sam 3 Juin 2023 - 19:18

Paxetbonum


Dire que le pape Benoît XVI est un menteur est inadmissible!


Ben voyons ! On peut se mentir à soi-même et sans trop en être conscient. Ainsi, je ne vois rien, en principe, qui empêcherait de supposer que ce travers aurait pu épargner tout le temps même un Joseph Ratzinger. 




Ce ne sont pas seulement les médias qui ont mal interprété le Concile, mais une bonne partie de l'Eglise surtout européenne qui en ont fait un concile séculariste et hédoniste, ce qui n'es pas la réalité.


Ce n'est là qu'une fuite misérable. Je veux dire : tant insister sur des extravagances éventuelles d'acteurs, observateurs ou commentateurs et ne faisant, par exemple, que tirer prétexte d'un concile pour faire accréditer leurs petites lubies personnelles. 


Qu'il y ait eu et puisse exister encore des types dans l'Église conciliaire, de ces types s'imaginant à tort que le concile permettrait l'ordination des femmes ou l'introduction pour vrai de la démocratie dans l'Église : cela restera toujours un épiphénomène de surface (du vent, de la com', du piaillage, de l'agitation sans réelle substance, etc.); et alors, oui, rien de rien dans le contenu des documents du concile pourrait autoriser ce genre de progrès. Ce n'est pas le cas. 


Et alors ? 


Est-ce pour autant que le concile devrait être innocenté en tout ? doit être réputé inoffensif et n'ayant rien changé sur le plan doctrinal  par rapport à ce qu'aura dû être les enseignements des papes précédents ? 


Il me semble que c'est se moquer du monde, essayer de faire croire que l'Église d'aujourd'hui défendrait les mêmes positions doctrinales que Pie XI ou Pie X ou Léon XIII. Le discours a bien changé. Et il est bien normal de penser, pour ensuite voir et constater, que ce changement trouve sa source de légitimité dans le corps des  textes, de même que dans la volonté explicite des successeurs de Jean XXIII (et autres acteurs principaux du concile lui-même). 


On l'a déjà dit et répété plus d'une fois. En matière de «liberté religieuse» : Vatican II renverse complètement ce qui aura toujours été l'enseignement immémorial et traditionnel de l'Église catholique. S'en trouve «sacré» aujourd'hui ce qui fut condamné hier et avant-hier. L'enseignement de Vatican II bien reçu, bien compris et bien décodé par François Bergoglio ou un autre condamne - j'insiste mille fois, je dis bien condamne - a posteriori la position des Pie X, Pie IX et les autres en remontant jusqu'à saint Augustin et avant. Pour un changement, c'en est un considérable. Et ce changement ne doit rien à une futile méprise de journalistes. On ne parle pas là de l'imaginaire débridé de quelque mauvais jésuite américain possédé du démon du midi, ne comprenant rien à rien à la théologie de son Église et ayant fini par défroquer en 1972 !  

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Message par Desiderius Ulixes Sam 3 Juin 2023 - 20:16

Ce n'est pas plus simple de vivre la foi catholique comme le fait un Roland Thévenet (livre sur sainte Gemma) et de laisser courir les analyses sans fin ?

De toutes façons, les choses vont s'écrouler d'une façon telle que la seule évidence va s'imposer d'elle-même sur les ruines fumantes.
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Message par Cinci Mar 6 Juin 2023 - 3:26

Ah ! mais je ne sais pas ce que fait Roland Thévenet. Il me faudrait en savoir plus là-dessus. En attendant, l'expérience de Gemma Galgani peut apparaître terrifiante, pour intéressante qu'elle soit. En parole ça va bien, dans le concret le fait de devenir telle une loque toujours souffrante et humiliée (même pour Jésus) apparaît comme une voie difficile à supporter. L'aridité, l'austérité, le manque de tout, l'absence de distraction, la prière constante, la sécheresse, passer pour fou, l'incompréhension, le contact même avec d'autres croyants qui n'est pas moins redoutable bien souvent (découragement, désespoir, déception, scandale, jugement, rejet, chacun pour soi, etc.)

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Message par Desiderius Ulixes Mar 6 Juin 2023 - 8:09

Cinci a écrit:Ah ! mais je ne sais pas ce que fait Roland Thévenet. Il me faudrait en savoir plus là-dessus. En attendant, l'expérience de Gemma Galgani peut apparaître terrifiante, pour intéressante qu'elle soit. En parole ça va bien, dans le concret le fait de devenir telle une loque toujours souffrante et humiliée (même pour Jésus) apparaît comme une voie difficile à supporter. L'aridité, l'austérité, le manque de tout, l'absence de distraction, la prière constante, la sécheresse, passer pour fou, l'incompréhension, le contact même avec d'autres croyants qui n'est pas moins redoutable bien souvent (découragement, désespoir, déception, scandale, jugement, rejet, chacun pour soi, etc.)

Moi non plus je ne le connais pas, mais je devine qu'il s'efforce de vivre la vie chétienne. Rappelons que le Christ a vécu le supplice de la croix. Ce n'est peut-être pas un détail.

Lorsque je suis au jardin, je peux pleurer d'émerveillement devant la beauté de l'oeuvre divine mais je peux aussi pleurer devant son saccage. Les deux états se touchent si l'on peut dire.
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Message par Cinci Ven 23 Juin 2023 - 13:48

(re) parlant de Vatican II ...

 On accuse toujours les tradis et autres rigides de vouloir faire une fixation sur le fameux événement et tout. Et pourtant, et pourtant ... 

 Anecdote : je circulais en voiture hier. Je me rendais au boulot. Comme souvent, il m'arrive alors de mettre la radio à notre seule et unique chaîne traitant des affaires religieuses ou spirituelles. Le 91,3 sur la bande FM (Radio Ville-Marie). Je parle bien d'hier. 

Et alors «crac !», voilà que je tombe sur notre professeur retraité de l'Université de Montréal (section : sciences religieuses) - en passant je ne sais s'il est lui-même religieux ou laïc, pas sûr - mais quoi qu'il en soit, avec son ton le plus professoral, posé, pétri de certitudes les plus absolues, c'est la sagesse en personne qui s'exprimait, il nous racontait (pour les milliers d'auditeurs) mais à quel point Vatican II était une révolution en soi dans l'Église, et que depuis ce concile tout était remis à plat, les compteurs à zéro; l'Église repartait sur des bases nouvelles en réexaminant les textes sources, pour ouvrir la porte à de nouvelles interprétations et tout et tout. Peu après, et tout en devisant à bâton rompu avec l'animateur complice, admiratif et complaisant : il racontait aussi comment la notion d'infaillibilité de l'Église issue du XIXe siècle (allusion à Vatican I, Pie IX) était en fin de compte une blague (de façon gentille, nous dirions qu'il s'agissait simplement d'une représentation conceptuelle d'époque bien que désormais éculée, ne tenant qu'au fait que l'on voulait croire alors (bien à tort vous comprendrez) à des certitudes absolues. Plus loin, le prof continuait en jetant un regard condescendant et hautain sur ces fidèles rigides (les vieilles grand-mères, les grisons) à qui il faut impérativement leurs pratiques de piété traditionnelles, les arriérés quoi, qui cherchent à retrouver les choses en état comme elles devaient être plus anciennement. Mais alors ce ton, ce ton avec lequel ces choses sont dites ... 

Nous avons un gars, un grand sage expert et diplômé (probablement un religieux aussi), écouté et suivi fidèlement à la radio par des dizaines de milliers d'auditeurs, chaque jour, et qui enseigne sans riposte (ni animateurs ni invités pour contredire, ni communiqué contraire de l'archevêché, etc.) que le concile Vatican I était de la gnognotte, le concile de Trente également ... «On oublie ça ! Faut tout revoir. On recommence à neuf !»  

Nous avons affaire à de véritables hérétiques (je pèse mes mots; et même si ceux-ci ne veulent plus rien dire pour le commun, je sais), mais des hérétiques présentés comme des catholiques, des catholiques institutionnels et bien branchés, et appuyés au fond par des communautés religieuses (jésuites, etc.) et l'archevêché et jusqu'au Vatican en Italie. Parce qu'il ne fait aucun doute mais alors là «aucun doute» que ce genre de discours professoral est "le" discours en vogue, le même que celui sortant des prêches entendues à la chapelle Sainte-Marthe, cité du Vatican. Le prof en question s'avère un fan fini et résolu du présent évêque de Rome. Une grand grand grand admirateur ... «Plus rien de solide ! De nos jours ... faut accepter, blabla ...», et c'est lui qui le dit. Mon prof bombardé voix de la raison à la radio.  

Et - ah oui ! - il protestait a posteriori sur le fait que l'Église occupait «bien trop de place» dans la vie des gens anciennement, et puis tel que dans notre société québécoise des années 1930, 1910 ou 1880, etc.  Il protestait contre le fait que la société ait pu être une société chrétienne ! Pas normal que l'éducation publique ait pu être confiée jadis à des religieux catholiques ! 

C'est vrai que l'éducation des jeunes confiée à des francs-maçons, des incrédules ou des consommateurs hédonistes jouisseurs et sans opinion sur le sens de la vie c'est tellement mieux. C'est sûr, c'est sûr ...

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Message par Desiderius Ulixes Sam 24 Juin 2023 - 8:31

Cinci a écrit:(re) parlant de Vatican II ...

 On accuse toujours les tradis et autres rigides de vouloir faire une fixation sur le fameux événement et tout. Et pourtant, et pourtant ... 

 Anecdote : je circulais en voiture hier. Je me rendais au boulot. Comme souvent, il m'arrive alors de mettre la radio à notre seule et unique chaîne traitant des affaires religieuses ou spirituelles. Le 91,3 sur la bande FM (Radio Ville-Marie). Je parle bien d'hier. 

Et alors «crac !», voilà que je tombe sur notre professeur retraité de l'Université de Montréal (section : sciences religieuses) - en passant je ne sais s'il est lui-même religieux ou laïc, pas sûr - mais quoi qu'il en soit, avec son ton le plus professoral, posé, pétri de certitudes les plus absolues, c'est la sagesse en personne qui s'exprimait, il nous racontait (pour les milliers d'auditeurs) mais à quel point Vatican II était une révolution en soi dans l'Église, et que depuis ce concile tout était remis à plat, les compteurs à zéro; l'Église repartait sur des bases nouvelles en réexaminant les textes sources, pour ouvrir la porte à de nouvelles interprétations et tout et tout. Peu après, et tout en devisant à bâton rompu avec l'animateur complice, admiratif et complaisant : il racontait aussi comment la notion d'infaillibilité de l'Église issue du XIXe siècle (allusion à Vatican I, Pie IX) était en fin de compte une blague (de façon gentille, nous dirions qu'il s'agissait simplement d'une représentation conceptuelle d'époque bien que désormais éculée, ne tenant qu'au fait que l'on voulait croire alors (bien à tort vous comprendrez) à des certitudes absolues. Plus loin, le prof continuait en jetant un regard condescendant et hautain sur ces fidèles rigides (les vieilles grand-mères, les grisons) à qui il faut impérativement leurs pratiques de piété traditionnelles, les arriérés quoi, qui cherchent à retrouver les choses en état comme elles devaient être plus anciennement. Mais alors ce ton, ce ton avec lequel ces choses sont dites ... 

Nous avons un gars, un grand sage expert et diplômé (probablement un religieux aussi), écouté et suivi fidèlement à la radio par des dizaines de milliers d'auditeurs, chaque jour, et qui enseigne sans riposte (ni animateurs ni invités pour contredire, ni communiqué contraire de l'archevêché, etc.) que le concile Vatican I était de la gnognotte, le concile de Trente également ... «On oublie ça ! Faut tout revoir. On recommence à neuf !»  

Nous avons affaire à de véritables hérétiques (je pèse mes mots; et même si ceux-ci ne veulent plus rien dire pour le commun, je sais), mais des hérétiques présentés comme des catholiques, des catholiques institutionnels et bien branchés, et appuyés au fond par des communautés religieuses (jésuites, etc.) et l'archevêché et jusqu'au Vatican en Italie. Parce qu'il ne fait aucun doute mais alors là «aucun doute» que ce genre de discours professoral est "le" discours en vogue, le même que celui sortant des prêches entendues à la chapelle Sainte-Marthe, cité du Vatican. Le prof en question s'avère un fan fini et résolu du présent évêque de Rome. Une grand grand grand admirateur ... «Plus rien de solide ! De nos jours ... faut accepter, blabla ...», et c'est lui qui le dit. Mon prof bombardé voix de la raison à la radio.  

Et - ah oui ! - il protestait a posteriori sur le fait que l'Église occupait «bien trop de place» dans la vie des gens anciennement, et puis tel que dans notre société québécoise des années 1930, 1910 ou 1880, etc.  Il protestait contre le fait que la société ait pu être une société chrétienne ! Pas normal que l'éducation publique ait pu être confiée jadis à des religieux catholiques ! 

C'est vrai que l'éducation des jeunes confiée à des francs-maçons, des incrédules ou des consommateurs hédonistes jouisseurs et sans opinion sur le sens de la vie c'est tellement mieux. C'est sûr, c'est sûr ...

Très bien, très bien... mais rien sur le Covid ? Et le réchauffement climatique ? rien non plus ?
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Message par Cinci Sam 24 Juin 2023 - 16:26

Il n'aurait pas fallu pousser très fort pour que le prof aborde aussi ces points de la nouvelle vulgate. Mais le temps est limité et même les meilleures choses ont une fin. Je ne me fais pas de souci. Dans une autre émission, il aura le temps de nous convaincre qu'il faudrait prendre au sérieux les avertissements des réchauffistes et autres catastrophistes du climat. 

Quand on veut être pris au sérieux ...

Il existe un adage aussi. Il vaut mieux se tromper avec le roi et tous ses courtisans plutôt que d'avoir raison contre lui. On pardonne aisément à celui qui se trompe avec tout le monde, difficilement à celui-là qui montrerait que le roi est nu.

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Message par Enfant du Père Lun 28 Aoû 2023 - 11:06

Retour sur le débat essentiel concernant le concile Vatican II qui continue de déchirer l’Église de NSJC :
Je vous propose de revenir sur l'évocation de celui-ci par Monseigneur Vigano :

Du 27 juin, 2020 Mgr Carlo Maria Viganò décrypte “l'esprit du Concile” dans un entretien avec Phil Lawler (traduction intégrale et autorisée)


L'“esprit du Concile” est-il le résultat d'une interprétation biaisée des actes du concile Vatican II ou au contraire l'essence même de cet évènement dont on fait une frontière entre l'« avant » et l'« après » de l'Eglise catholique ? Mgr Carlo Maria Viganò répond à ce sujet aux questions de Phil Lawler, fondateur du plus ancien site d'informations catholiques américain, Catholic Culture.

Vous trouverez ci-dessous une traduction complète de l'entretien, révisée par mes soins d'après le texte original en italien à la demande de Mgr Viganò qui me l'a communiquée, puis autorisée par lui. C'est une nouvelle pièce dans ce qu'on pourrait appeler les « discussions doctrinales » publiques à propos de Vatican II qui ont surgi sur internet .

 Mgr Viganò y explique pourquoi il pense que « ceux qui ont affirmé que “l’esprit du Concile” représentait une interprétation peu orthodoxe de Vatican II se sont livrés à une opération inutile et nuisible, même si, ce faisant, ils étaient mus par la bonne foi ».
– J.S.


https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2020/06/mgr-carlo-maria-vigano-decrypte-lesprit.html
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Message par Cinci Lun 28 Aoû 2023 - 13:44

Et la réponse du berger à la bergère du cardinal Joseph Ratzinger  ? Pour les plus curieux, la voici :


«Le Concile était-il une fausse voie d'où il faut absolument sortir pour sauver l'Église ? Les voix de ceux qui parlent ainsi deviennent de plus en plus fortes et le nombre de ceux que les suivent s'accroît. C'est un des phénomènes patents de ces dernières années que l'accroissement des groupes intégristes chez qui trouvent une réponse, le besoin de piété et la chaude atmosphère de mystère. On devrait se garder de minimiser ce processus. Sans aucun doute, on trouve là un sectarisme de zélote qui est le contraire de la catholicité. On ne s'opposera jamais assez à cela. Mais il faut absolument aussi se demander très sérieusement pourquoi des rétrécissements et des distorsions de ce genre exercent une telle influence et sont capables d'attirer des gens, qui de par l'engagement fondamental de leur foi comme par leur caractère personnel, ne sont en aucune manière prédisposés à constituer une secte

(Joseph Cardinal Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, esquisses et matériaux, Téqui, 1985, p. 435)

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Message par Cinci Lun 28 Aoû 2023 - 14:15

Mgr Vigano écrivant :


«Ceux qui ont affirmé que « l’esprit du Concile » représentait une interprétation peu orthodoxe de Vatican II se sont livrés à une opération inutile et nuisible, même si, ce faisant, ils étaient mus par la bonne foi. Il est compréhensible, pour un cardinal ou un évêque, de vouloir défendre l’honneur de l’Église et d’essayer de ne pas la discréditer devant les fidèles et devant le monde : on pensait donc que ce que les progressistes attribuaient au Concile était en réalité un travestissement abusif, un forçage arbitraire.»



Remarque :


Il parle en fait de Joseph Ratzinger. Il le compte au rang de ceux qui se seront livré à une «opération inutile et nuisible» (sic). Car c'est l'ancien chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui parlait de distinguer le «concile des médias» du véritable concile Vatican II. Et il attribuait initialement cet «esprit du Concile» dont parle maintenant Mgr Vigano, - ce faux esprit ou fausse interprétation, si on veut - au fait des journalistes et autres commentateurs périphériques. 


Par opposition :

«Nous pouvons donc affirmer que l’esprit du Concile est le Concile lui-même» (Mgr Vigano)


Pour Mgr Vigano, le concile Vatican II serait bel et bien à condamner et à rejeter naturellement. Ainsi, la véritable question serait-elle pour lui d'obtenir une réponse, à savoir comment il pourrait se faire qu'un concile de l'Église catholique puisse être mauvais, trompeur pour les fidèles, enlignant toute l'Église sur la voie large qui mène à la perdition. 

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Message par Cinci Mer 30 Aoû 2023 - 12:08

Retour sur le débat essentiel concernant le concile Vatican II qui continue de déchirer l’Église de NSJC :
Je vous propose de revenir sur l'évocation de celui-ci par Monseigneur Vigano


Essentiel ?




Dans ce cas ...








Le terme «déchirer l'Église» est sans doute inexact. Il vaudrait mieux signifier que le grand événement en question ne fait que pousser dans leurs derniers retranchements les individus, du moins ceux qui veulent bien s'arrêter pour y réfléchir, à savoir si oui ou non le fameux concile peut être qualifié de catholique, acte authentique du magistère, conforme à la foi catholique. C'est la seule et unique question qui compte. 




 Si déchirement il peut y avoir, c'est dans un même individu qui ne sera pas sûr un temps de la direction qu'il devrait suivre. Mais l'Église ? Non. Elle n'est pas déchirée et ne pourra jamais l'être. 




 








Les gens sont alors forcés de devoir prendre position. Si on veut être honnête, même après vingt, trente ou cent ans de tergiversations, d'atermoiements, d'hésitations, de doutes, de disputes byzantines : il vient un moment ou il faut décider pour soi-même. Il faut répondre : le concile Vatican II fut-il un véritable concile de la Sainte Église Catholique ? 








Il ne peut pas y avoir de zone grise à la fin. Personne ne pourra demeuré éternellement assis entre deux chaises. Aussi, pour moi, les propos de Mgr Vigano dans l'article ne seront que le reflet d'une personne déchirée, assise entre deux chaises, et à cause de son déchirement justement amené à défendre une position qui n'est absolument pas catholique. Et, en disant cela, je porte bien sûr moi-même un jugement non pas contre la personne de Mgr Vigano mais bien contre le discours central de la FSSPX, un certain discours traditionnaliste et que Mgr Vigano semble reprendre.   








Je ne crois pas un mot de cette histoire selon laquelle la véritable Église de Jésus-Christ et ses authentiques représentants en titre pourraient produire un concile entaché d'erreurs graves, corrompu, contraire à la foi dans certaines de ses parties, un concile optionnel dans le fond, faillible et qui ne pourrait lier la conscience des fidèles. Ce n'est pas sérieux. 

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Message par Cinci Mer 30 Aoû 2023 - 12:35

Un article en anglais de tendance «sédévac» (je pense) expose fort bien la fausseté de l'argument repris par Mgr Vigano au sujet du concile. 



Did Vatican II Teach Infallibly?
The Ordinary and Universal Magisterium

by John S. Daly








La plupart des catholiques traditionnels savent que Vatican II a enseigné des hérésies et d'autres erreurs. Ils refusent à juste titre d'accepter ce faux enseignement. Mais lorsqu'on leur demande comment il est juste de rejeter l'enseignement d'un concile général de l'Église catholique, ils répondent que Vatican II était un concile d'un genre particulier ; il était non dogmatique et non infaillible. En tant que tel, il pouvait se tromper, et il s'est trompé, et les catholiques peuvent rejeter ses erreurs sans douter de la légitimité de l'autorité qui a promulgué ces erreurs. Ils ajouteront souvent que l'autorité promulgatrice - Paul VI - a elle-même explicitement déclaré que son concile était non infaillible et non dogmatique.




Cette explication populaire fait fi de la doctrine catholique et de la réalité. La vérité est que Vatican II remplit si manifestement les conditions requises pour l'infaillibilité que même Paul VI n'a jamais osé le nier. Par conséquent, si son enseignement contient des erreurs flagrantes contre la foi, ce fait remet nécessairement en question le statut papal de Paul VI lui-même





Pour le démontrer, examinons de plus près la manière dont l'Église enseigne infailliblement la vérité divine à ses enfants. Voici ce que le Concile du Vatican de 1870 a enseigné :






«Il faut croire avec une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, écrite ou transmise, et qui est proposé par l'Église, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel, pour être cru comme divinement révélé.


Dogmatic constitution Dei Filius, chapter 3, “Au sujet de la foi”, Denzinger 1792)


[...]

https://novusordowatch.org/vatican-ii-infallible-john-daly/

(traduit en français avec DeepLTraduction)

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Message par Cinci Mer 30 Aoû 2023 - 13:29

Le 30 janvier 2021, «pape François» a clairement signifié à tous ce qu'il en était de la question Vatican II, pour lui et pour l'Église dont il est à la tête. 



Ici :


Pape François :


[...]

C'est le magistère:
le Concile est le magistère de l’Eglise. Ou tu es avec l’Eglise et tu suis donc le Concile, ou alors, si tu ne suis pas le Concile et que tu l’interprètes à ta façon, comme tu le veux, tu n'es pas avec l’Eglise. Nous devons être exigeants sur ce point, sévères. Le Concile ne doit pas être négocié, pour avoir plus de ceci… Non, le Concile est ainsi. Et le problème que nous vivons de la sélection dans le Concile s’est répété tout au long de l’histoire avec d’autres Conciles.

https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2021/january/documents/papa-francesco_20210130_ufficio-catechistico-cei.html  


«Pape François» passe lui-même au Karcher l'argument traditionnaliste réutilisé par Mgr Vigano. Le point à retenir  : le concile relèverait au moins de l'exercice du magistère ordinaire et universel de l'Église. Il n'est rien de plus traditionnel que d'affirmer l'infaillibilité du magistère enseignant de l'Église, peu importe que ce qu'il enseigne soit transmis sous le mode ordinaire ou extraordinaire. 


Contre Mgr Vigano 

Ainsi, Paul VI à son époque pouvait-il dire que le concile Vatican II n'emploierait pas une formulation dogmatique ancienne procédant comme d'un jugement solennel (pas comme dans d'autres conciles précédents) et utiliserait plutôt un langage plus familier, plus amical - une approche se voulant davantage pastorale - mais que cela ne voulait nullement signifier que le concile serait dépourvu d'autorité suprême, que les fidèles resteraient la conscience non-liée et comme libres de rejeter ce qui leur plairait moins. Que non ! Les documents du concile se veulent être couverts de la même infaillibilité que les autres conciles de l'Église, et ce, pour Paul VI et ses successeurs. Tous les fidèles sont priés de le recevoir et de l'accepter, à commencer feu Mgr Lefebvre dans le temps et la FSSPX avec lui. Il n'est pas de communion confessionnelle étroite et vraie possible entre la FSSPX et le Pape si les prêtres de cette fraternité refusent de recevoir pour vrai Vatican II comme un vrai concile de l'Église inspiré du Saint Esprit, dans toutes ses parties. «Ils seront en dehors de l'Église», dit pape François. Pas négociable.

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Message par Pedro31 Mer 30 Aoû 2023 - 13:48

Cinci a écrit:

...oui ou non le fameux concile peut être qualifié de catholique, acte authentique du magistère, conforme à la foi catholique. C'est la seule et unique question qui compte. 


Je ne crois pas un mot de cette histoire selon laquelle la véritable Église de Jésus-Christ et ses authentiques représentants en titre pourraient produire un concile entaché d'erreurs graves, corrompu, contraire à la foi dans certaines de ses parties, un concile optionnel dans le fond, faillible et qui ne pourrait lier la conscience des fidèles. Ce n'est pas sérieux. 


Oui c'est vrai. Je ne suis pas un connaisseur du concile Vatican II mais sauf à considérer que le magistère et la pape Paul VI n'étaient pas infaillibles à ce moment je ne vois pas comment on peut dire que les documents dogmatiques des constitutions sont dans l'erreur. C'est impossible !

Il reste le sujet de l'interprétation des documents. Et sur ce point il est écrit la manière d'interpréter les documents

exemple : Gaudium et Spes (en appendice du document)

La Constitution pastorale « L’Église dans le monde de ce temps », si elle comprend deux parties, constitue cependant un tout. On l’appelle Constitution « pastorale » parce que, s’appuyant sur des principes doctrinaux, elle entend exprimer les rapports de l’Église et du monde, de l’Église et des hommes d’aujourd’hui. Aussi l’intention pastorale n’est pas absente de la première partie, ni l’intention doctrinale de la seconde. Dans la première partie, l’Église expose sa doctrine sur l’homme, sur le monde dans lequel l’homme est placé et sur sa manière d’être par rapport à eux. Dans la seconde, elle envisage plus précisément certains aspects de la vie et de la société contemporaines et en particulier les questions et les problèmes qui paraissent, à cet égard, revêtir aujourd’hui une spéciale urgence. Il s’ensuit que, dans cette dernière partie, les sujets traités, régis par des principes doctrinaux, ne comprennent pas seulement des éléments permanents, mais aussi des éléments contingents. On doit donc interpréter cette Constitution d’après les normes générales de l’interprétation théologique, en tenant bien compte, surtout dans la seconde partie, des circonstances mouvantes qui, par nature, sont inséparables des thèmes développés.


Quelles sont ces normes ?

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Message par Enfant du Père Mer 30 Aoû 2023 - 16:26

Pedro31 a écrit:
Oui c'est vrai. Je ne suis pas un connaisseur du concile Vatican II mais sauf à considérer que le magistère et la pape Paul VI n'étaient pas infaillibles à ce moment je ne vois pas comment on peut dire que les documents dogmatiques des constitutions sont dans l'erreur. C'est impossible !
Justement parce qu'ils ne sont pas dogmatiques et non jamais été érigés comme tel.

Pedro31 a écrit:
Oui c'est vrai. Je ne suis pas un connaisseur du concile Vatican II
Si vous vous décidiez à vous y mettre avec peu d'investissement temps et argent :

Proposition : https://www.clovis-diffusion.com/catechisme-catholique-de-la-crise-dans-l-eglise-c2x12346158
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Message par Cinci Mer 30 Aoû 2023 - 16:31

je ne vois pas comment on peut dire que les documents dogmatiques des constitutions sont dans l'erreur. C'est impossible !


C'est impossible en tout cas que ces documents officiels, portant la signature du pape, puissent contenir des erreurs gravement significatives, et considérant ici qu'elles seraient telles que contraires à la foi catholique, nuisibles à la sanctification éventuelle des fidèles, orientant toute l'Église sur une fausse piste, une voie périlleuse risquant pour vrai d'entraîner des fidéles dans l'hérésie et la perdition. C'est chose impossible, si le pape est réellement le pape, les évêques et autres à la manoeuvre et ayant pu conseiller les uns les autres ont la foi catholique.


Absolument personne trouverait normal ou chose envisageable, par exemple, que le pape Pie IX en 1870 aurait pu endosser des documents conciliaires qui tromperaient les fidèles finalement, les obligeant à croire en des idées non catholiques, dommageables pour la foi. On dirait que c'est le pape, par-dessus tout, qui est le garant pour toute l'Église du caractère orthodoxe d'une déclaration magistérielle. 


Logiquement, le seul moyen pour qu'un concile quelconque, un synode ou autre (catéchisme, lettre encyclique, etc.) s'en révèle truffé d'erreurs, de contre-vérités au plan de la foi : les responsables de ces actes, déclarations ou décisions sont des personnes qui n'ont pas la foi catholique, ne l'ont plus; sont devenus tels des protestants, d'autres hérétiques comme les Ariens du Ve siècle. Une foule d'évêques catholiques était doucement devenue un rassemblement d'ariens au temps d'Athanase comme chacun le sait; à la seule différence avec aujourd'hui que le pape du temps d'Athanase n'avait pas succombé à l'erreur, si des centaines d'évêques à côté avaient pu défaillir.

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