Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Bannie10

Bienvenue sur le Forum catholique Le Peuple de la Paix!
Les sujets de ce forum sont: La Foi, la vie spirituelle, la théologie, la prière, les pèlerinages, la Fin des temps, le Nouvel ordre mondial, la puce électronique (implants sur l`homme), les sociétés secrètes, et bien d'autres thèmes...

Pour pouvoir écrire sur le forum, vous devez:
1- Être un membre enregistré
2- Posséder le droit d`écriture

Pour vous connecter ou vous enregistrer, cliquez sur «Connexion» ou «S`enregistrer» ci-dessous.

Pour obtenir le droit d`écriture, présentez-vous en cliquant sur un des liens "droit d`écriture" apparaissant sur le portail, sur l'index du forum ou encore sur la barre de navigation visible au haut du forum. Notre mail : moderateurlepeupledelapaix@yahoo.com

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Bannie10

Bienvenue sur le Forum catholique Le Peuple de la Paix!
Les sujets de ce forum sont: La Foi, la vie spirituelle, la théologie, la prière, les pèlerinages, la Fin des temps, le Nouvel ordre mondial, la puce électronique (implants sur l`homme), les sociétés secrètes, et bien d'autres thèmes...

Pour pouvoir écrire sur le forum, vous devez:
1- Être un membre enregistré
2- Posséder le droit d`écriture

Pour vous connecter ou vous enregistrer, cliquez sur «Connexion» ou «S`enregistrer» ci-dessous.

Pour obtenir le droit d`écriture, présentez-vous en cliquant sur un des liens "droit d`écriture" apparaissant sur le portail, sur l'index du forum ou encore sur la barre de navigation visible au haut du forum. Notre mail : moderateurlepeupledelapaix@yahoo.com
Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI

2 participants

Aller en bas

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Empty Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI

Message par Bénédicte777 Mer 13 Fév 2013 - 10:59

Chers frères et soeurs,

la célébration du Carême, dans le contexte de l'Année de la foi, nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.

1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu.
Dans ma première encyclique, j'ai déjà offert certains éléments pour saisir le lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: « Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4, 16), je rappelais qu'« à l'origine du fait d'être chrétien, il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l'amour n'est plus seulement « un commandement », mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre » (Deus caritas est, n. 1). La foi constitue l'adhésion personnelle - qui inclut toutes nos facultés - à la révélation de l'amour gratuit et « passionné » que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus Christ ; la rencontre avec Dieu Amour qui interpelle non seulement le coeur, mais également l'esprit: « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l'amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l'acte totalisant de l'amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l'amour n'est jamais "achevé" ni complet » (ibid., n. 17). De là découle pour tous les chrétiens, et en particulier, pour les « personnes engagées dans les services de charité », la nécessité de la foi, de la « rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l'amour et qui ouvre leur esprit à l'autre, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l'extérieur, mais qu'il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l'amour » (ibid. n. 31a). Le chrétien est une personne conquise par l'amour du Christ et donc, mû par cette amour - « caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) -, il est ouvert de façon concrète et profonde à l'amour pour le prochain (cf. ibid., n. 33). Cette attitude naît avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des Apôtres et s'offre lui-même sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu.
« La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu'est bien vraie l'affirmation: Dieu est Amour... La foi, qui prend conscience de l'amour de Dieu qui s'est révélé dans le coeur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l'amour. Il est la lumière - en réalité l'unique - qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l'obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d'agir » (ibid., n. 39). Tout cela nous fait comprendre que l'attitude principale qui distingue les chrétiens est précisément « l'amour fondé sur la foi et modelé par elle » (ibid., n. 7).

2. La charité comme vie dans la foi
Toute la vie chrétienne est une réponse à l'amour de Dieu. La première réponse est précisément la foi comme accueil, plein d'émerveillement et de gratitude, d'une initiative divine inouïe qui nous précède et nous interpelle. Et le « oui » de la foi marque le début d'une histoire lumineuse d'amitié avec le Seigneur, qui remplit et donne son sens plénier à toute notre existence. Mais Dieu ne se contente pas que nous accueillions son amour gratuit. Il ne se limite pas à nous aimer, mais il veut nous attirer à lui, nous transformer de manière profonde
au point que nous puissions dire avec saint Paul: ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (cf. Ga 2, 20).
Quand nous laissons place à l'amour de Dieu, nous devenons semblables à lui, nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme lui; ce n'est qu'alors que notre foi devient vraiment opérante par la charité (cf. Ga 5, 6) et qu'il prend demeure en nous (cf. 1 Jn 4, 12).
La foi, c'est connaître la vérité et y adhérer (cf. 1 Tm 2, 4); la charité, c'est « cheminer » dans la vérité (cf. Ep 4, 15). Avec la foi, on entre dans l'amitié avec le Seigneur; avec la charité, on vit et on cultive cette amitié (cf. Jn 15, 14s). La foi nous fait accueillir le commandement du Seigneur et Maître; la charité nous donne la béatitude de le mettre en pratique (cf. Jn 13, 13-17). Dans la foi, nous sommes engendrés comme fils de Dieu (cf. Jn 1, 12s); la charité nous fait persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de l'Esprit Saint (cf. Ga 5, 22). La foi nous fait reconnaître les dons que le Dieu bon et généreux nous confie; la charité les fait fructifier (cf. Mt 25, 14-30).

3. Le lien indissoluble entre foi et charité
A la lumière de ce qui a été dit, il apparaît clairement que nous ne pouvons jamais séparer, voire opposer, foi et charité. Ces deux vertus théologales sont intimement liées et il est erroné de voir entre celles-ci une opposition ou une « dialectique ». En effet, d'un côté, l'attitude de celui qui place d'une manière aussi forte l'accent sur la priorité et le caractère décisif de la foi au point d'en sous-évaluer et de presque en mépriser les oeuvres concrètes de la charité et de la réduire à un acte humanitaire générique, est limitante. Mais, de l'autre, il est tout aussi limitant de soutenir une suprématie exagérée de la charité et de son activité, en pensant que les oeuvres remplacent la foi. Pour une vie spirituelle saine, il est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l'activisme moraliste.
L'existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l'amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et soeurs avec le même amour que Dieu. Dans l'Ecriture Sainte nous voyons que le zèle des Apôtres pour l'annonce de l'Évangile que suscite la foi est étroitement lié à l'attention charitable du service envers les pauvres (cf. Ac 6, 1-4). Dans l'Église, contemplation et action, symbolisées d'une certaine manière par les figures évangéliques des soeurs Marie et Marthe, doivent coexister et s'intégrer (cf. Lc 10, 38-42). La priorité va toujours au rapport avec Dieu et le vrai partage évangélique doit s'enraciner dans la foi (cf. Catéchèse lors de l'Audience générale du 25 avril 2012). Parfois, on tend en effet à circonscrire le terme de « charité » à la solidarité ou à la simple aide humanitaire. Il est important, en revanche, de rappeler que la plus grande oeuvre de charité est justement l'évangélisation, c'est-à-dire le « service de la Parole ». Il n'y a pas d'action plus bénéfique, et donc charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le faire participer de la Bonne Nouvelle de l'Évangile, l'introduire dans la relation avec Dieu: l'évangélisation est la promotion la plus élevée et la plus complète de la personne humaine. Comme l'écrit le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI dans l'Encyclique Populorum progressio, le premier et principal facteur de développement est l'annonce du Christ (cf. n. 16). C'est la vérité originelle de l'amour de Dieu pour nous, vécue et annoncée, qui ouvre notre existence à accueillir cet amour et rend possible le développement intégral de l'humanité et de tout homme (cf. Enc. Caritas in veritate, n.huit).

En somme, tout part de l'Amour et tend à l'Amour. L'amour gratuit de Dieu nous est communiqué à travers l'annonce de l'Évangile. Si nous l'accueillons avec foi, nous recevons ce premier et indispensable contact avec le divin en mesure de nous faire « aimer l'Amour », pour ensuite demeurer et croître dans cet Amour et le communiquer avec joie aux autres.

A propos du rapport entre foi et oeuvres de charité, une expression de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens résume peut-être leur corrélation de la meilleure des manières : « C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos oeuvres, il n'y a pas à en tirer orgueil. C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos oeuvres soient vraiment bonnes, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2, 8-10). On perçoit ici que toute l'initiative salvifique vient de Dieu, de sa Grâce, de son pardon accueilli dans la foi; mais cette initiative, loin de limiter notre liberté et notre responsabilité, les rend plutôt authentiques et les orientent vers les oeuvres de charité. Celles-ci ne sont pas principalement le fruit de l'effort humain, dont tirer gloire, mais naissent de la foi elle-même, elles jaillissent de la Grâce que Dieu offre en abondance. Une foi sans oeuvres est comme un arbre sans fruits: ces deux vertus s'impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément, avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la charité, dans l'amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l'aumône.

4. Priorité de la foi, primat de la charité
Comme tout don de Dieu, foi et charité reconduisent à l'action de l'unique et même Esprit Saint (cf. 1 Co 13), cet Esprit qui s'écrie en nous « Abbà ! Père » (Gal 4, 6), et qui nous fait dire: « Jésus est Seigneur » (1 Co 12, 3) et « Maranatha ! » (1 Co 16, 22; Ap 22, 20).
La foi, don et réponse, nous fait connaître la vérité du Christ comme Amour incarné et crucifié, adhésion pleine et parfaite à la volonté du Père et miséricorde divine infinie envers le prochain; la foi enracine dans le coeur et dans l'esprit la ferme conviction que précisément cet Amour est l'unique réalité victorieuse sur le mal et sur la mort. La foi nous invite a regarder vers l'avenir avec la vertu de l'espérance, dans l'attente confiante que la victoire de l'amour du Christ atteigne sa plénitude. De son côté, la charité nous fait entrer dans l'amour de Dieu manifesté dans le Christ, nous fait adhérer de manière personnelle et existentielle au don total de soi et sans réserve de Jésus au Père et à nos frères. En insufflant en nous la charité, l'Esprit Saint nous fait participer au don propre de Jésus: filial envers Dieu et fraternel envers chaque homme (cf. Rm 5, 5).

La relation qui existe entre ces deux vertus est semblable à celle entre les deux sacrements fondamentaux de l'Église : le Baptême et l'Eucharistie. Le Baptême (sacramentum fidei) précède l'Eucharistie (sacramentum caritatis), mais il est orienté vers celle-ci, qui constitue la plénitude du cheminement chrétien. De manière analogue, la foi précède la charité, mais se révèle authentique seulement si elle est couronnée par celle-ci. Tout part de l'humble accueil de la foi (« se savoir aimé de Dieu »), mais doit arriver à la vérité de la charité (« savoir aimer Dieu et son prochain »), qui demeure pour toujours, comme accomplissement de toutes les vertus (cf. 1 Co 13, 13).

Chers frères et soeurs, en ce temps de Carême, où nous nous préparons à célébrer l'événement de la Croix et de la Résurrection, dans lequel l'Amour de Dieu a racheté le monde et illuminé
l'histoire, je vous souhaite à tous de vivre ce temps précieux en ravivant votre foi en Jésus Christ, pour entrer dans son parcours d'amour envers le Père et envers chaque frère et soeur que nous rencontrons dans notre vie. A cette fin j'élève ma prière à Dieu, tandis que j'invoque sur chacun et sur chaque communauté la Bénédiction du Seigneur!

Du Vatican, le 15 octobre 2012
BENEDICTUS PP. XVI
Bénédicte777
Bénédicte777
Combat avec l'Archange Michel

Féminin Messages : 1122
Inscription : 27/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Empty Re: Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI

Message par ravie974 Mer 13 Fév 2013 - 14:52

PRIERE JEÛNE ET AUMÔNE

Bon carême a tous
Prions pour notre saint Pére et pour le future pape
que Dieu nous préserve

ravie974
Pour le roi

Féminin Messages : 627
Inscription : 02/11/2012

Revenir en haut Aller en bas

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Empty Re: Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI

Message par Bénédicte777 Jeu 14 Fév 2013 - 20:21

Catéchèse de Benoît XVI en italien, traduction intégrale

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, mercredi des cendres, nous commençons le temps liturgique du carême, quarante jours qui nous préparent à la célébration de Pâques : c’est un temps d’engagement particulier dans notre cheminement spirituel. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans l’Ecriture sainte. Il nous rappelle en particulier, comme nous le savons, les quarante années pendant lesquelles le peuple d’Israël a cheminé dans le désert : une longue période de formation pour devenir le peuple de Dieu, mais aussi une longue période où la tentation d’être infidèles à l’alliance avec le Seigneur était toujours présente. Quarante est aussi le nombre de jours de marche du prophète Elie pour rejoindre le Mont de Dieu, l’Horeb ; tout comme la période que Jésus passa dans le désert avant de commencer sa vie publique et où il fut tenté par le diable. Dans la catéchèse de ce jour, je voudrais m’arrêter précisément sur ce moment de la vie terrestre du Fils de Dieu, que nous lirons dans l’évangile de dimanche prochain.

Avant tout, le désert, où Jésus se retire, est le lieu du silence, de la pauvreté, où l’homme est privé des soutiens matériels et se trouve face aux demandes fondamentales de l’existence, le lieu où il est poussé à aller à l’essentiel et c’est justement pour cela qu’il lui est plus facile de rencontrer Dieu. Mais le désert est aussi le lieu de la mort, parce que là où il n’y a pas d’eau, il n’y a pas non plus de vie, et c’est le lieu de la solitude, où la tentation se fait sentir à l’homme plus intensément. Jésus va dans le désert, et là, il subit la tentation de laisser le chemin indiqué par le Père pour suivre d’autres routes plus faciles et mondaines (cf. Lc 4,1-13). Ainsi, il se charge de nos tentations, il prend sur lui notre misère, pour vaincre le Malin et nous ouvrir le chemin vers Dieu, le chemin de la conversion.

Réfléchir sur les tentations auxquelles est soumis Jésus dans le désert est une invitation, pour chacun de nous, à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Dans la première tentation, le diable propose à Jésus de changer une pierre en pain pour calmer sa faim. Jésus réplique que l’homme vit aussi de pain, mais pas seulement de pain : sans une réponse à sa faim de vérité, à sa faim de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver (cf. vv. 3-4). Dans la seconde tentation, le diable propose à Jésus la voie du pouvoir : il le mène plus haut et lui offre la domination du monde ; mais ce n’est pas cela, la route de Dieu : il est bien clair pour Jésus que ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité, de l’amour (cf. vv. 5-Cool. Dans la troisième tentation, le diable propose à Jésus de se jeter du pinacle du Temple de Jérusalem et de se faire sauver par Dieu, à travers ses anges, c’est-à-dire d’accomplir quelque chose de sensationnel pour mettre Dieu lui-même à l’épreuve ; mais la réponse est que Dieu n’est pas un objet à qui l’on impose ses conditions : il est le Seigneur de tout (vv. 9-12). Quel est le cœur des trois tentations que subit Jésus ? C’est la proposition d’instrumentaliser Dieu, de l’utiliser pour ses propres intérêts, pour sa propre gloire et son propre succès. Et donc, en substance, de se mettre à la place de Dieu, en l’éliminant de son existence et en faisant comme s’il était superflu. Chacun devrait alors se demander : quelle place Dieu a-t-il dans ma vie ? Est-ce lui, le Seigneur, ou est-ce moi ?

Surmonter la tentation de soumettre Dieu à soi-même et à ses propres intérêts ou de le reléguer dans un coin et se convertir à une juste hiérarchie des priorités, donner à Dieu la première place, est un chemin que tout chrétien doit toujours se remettre à parcourir. « Se convertir », une invitation que nous écouterons souvent pendant le carême, signifie suivre Jésus en sorte que son Evangile soit le guide concret de notre vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que c’est nous qui sommes les seuls constructeurs de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie en lui que nous pouvons la gagner. Cela exige d’opérer nos choix à la lumière de la Parole de Dieu. Aujourd’hui, on ne peut plus être chrétien comme si c’était simplement la conséquence du fait de vivre dans une société qui a des racines chrétiennes : même celui qui naît dans une famille chrétienne et qui reçoit une éducation religieuse doit, chaque jour, renouveler son choix d’être chrétien, c’est-à-dire donner à Dieu la première place, face aux tentations qu’une culture sécularisée lui propose continuellement, face au jugement critique de beaucoup de contemporains.

En effet, les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien sont nombreuses, et elles touchent la vie personnelle et sociale. Il n’est pas facile d’être fidèle au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser de l’espace à la prière et au silence intérieur ; il n’est pas facile de s’opposer publiquement à des choix que beaucoup considèrent comme évidents, comme l’avortement en cas de grossesse non désirée, l’euthanasie en cas de maladie grave, ou la sélection d’embryons pour empêcher certaines maladies héréditaires. La tentation de mettre sa foi de côté est toujours présente et la conversion devient une réponse donnée à Dieu, qui doit être confirmée plusieurs fois dans la vie.

Nous avons des exemples et un stimulant dans les grandes conversions comme celle de saint Paul sur le chemin de Damas, ou celle de saint Augustin, mais même à notre époque qui éclipse le sens du sacré, la grâce de Dieu est à l’œuvre et opère des merveilles dans la vie de tant de personnes. Le Seigneur ne se lasse pas de frapper à la porte de l’homme dans des contextes sociaux et culturels qui semblent engloutis par la sécularisation, comme c’est arrivé pour le Russe orthodoxe Pavel Florensky. Après une éducation complètement agnostique, au point qu’il en éprouvait une véritable hostilité contre les enseignements religieux dispensés à l’école, le savant Florensky en est arrivé à s’exclamer : « Non, on ne peut pas vivre sans Dieu !» et à changer complètement de vie, au point de se faire moine.

Je pense aussi à la figure d’Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Au départ loin de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur au-dedans d’elle-même et écrit : « Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je parviens à le rejoindre, mais plus souvent de la pierre et du sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau que je le déterre » (Journal, 97). Dans sa vie dispersée et inquiète, elle retrouve Dieu précisément au milieu de la grande tragédie du vingtième siècle, la Shoah. Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment dans l’intimité de Dieu ».

Une autre femme de notre époque, Dorothy Day, a témoigné de sa capacité à s’opposer aux idéologies flatteuses de son temps pour choisir la recherche de la vérité et s’ouvrir à la découverte de la foi. Dans son autobiographie, elle confesse ouvertement être tombée dans la tentation de tout résoudre par la politique, en adhérant à la proposition marxiste : « Je voulais aller avec les manifestants, aller en prison, écrire, influencer les autres et laisser mon rêve au monde. Que d’ambition et que de recherche de moi-même il y avait dans tout cela ! ». Son chemin vers la foi, dans un environnement aussi sécularisé, fut particulièrement difficile, mais la grâce agit tout autant, comme elle le souligne elle-même : « Il est certain que j’ai senti plus souvent le besoin d’aller à l’église, de m’agenouiller, de prier en inclinant la tête. Un instinct aveugle, pourrait-on dire, parce que je n’étais pas consciente que je priais. Mais j’y allais, je m’insérais dans cette atmosphère de prière… ». Dieu l’a amenée à une adhésion consciente à l’Eglise, dans une vie consacrée aux personnes déshéritées.

A notre époque, nombreuses sont les conversions comprises comme le retour de quelqu’un qui, après une éducation chrétienne peut-être superficielle, s’était éloigné de la foi et qui redécouvre ensuite le Christ est son évangile. Dans le Livre de l’Apocalypse, on lit ceci : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (3,20). Notre homme intérieur doit se préparer à être visité par Dieu, et c’est précisément pour cela qu’il ne doit pas se laisser envahir par les illusions, les apparences, les choses matérielles.

En ce temps de carême, dans l’Année de la foi, renouvelons notre engagement sur ce chemin de conversion, pour surmonter notre tendance à nous renfermer sur nous-mêmes et pour, au contraire, faire de l’espace à Dieu, en regardant avec ses yeux la réalité quotidienne. L’alternative entre la fermeture de notre égoïsme et l’ouverture à l’amour de Dieu et des autres correspond, pourrions-nous dire, à l’alternative des tentations de Jésus : c’est-à-dire l’alternative entre le pouvoir humain et l’amour de la Croix, entre une rédemption vue uniquement dans le bien-être matériel et une rédemption qui est l’œuvre de Dieu, à qui nous donnons la primauté dans notre existence. Se convertir signifie ne pas se renfermer dans la recherche de son propre succès, de son propre prestige, de sa propre situation, mais faire en sorte que, chaque jour, dans les petites choses, la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent ce qu’il y a de plus important. Merci !


Source : http://www.zenit.org/fr/articles/catechese-sur-le-careme-laisser-dieu-nous-transformer
Bénédicte777
Bénédicte777
Combat avec l'Archange Michel

Féminin Messages : 1122
Inscription : 27/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI Empty Re: Carême 2013, FOI et CHARITE par Benoit XVI

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum