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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Bannie10

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 24 Oct 2014 - 7:18

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria140


….SUITE …


Et puis tout à coup, pendant que durent encore les décharges de la foudre, la terre s'ébranle en un tourbillon de vent cyclonique. Le tremblement de terre et la trombe d'air se fondent pour donner un châtiment apocalyptique aux blasphémateurs. Le sommet du Golgotha ondule et danse comme un plat dans la main d'un fou, dans les secousses sussultoires et ondulatoires qui secouent tellement les trois croix qu'il semble qu'elles doivent les renverser.    

Longin, Jean, les soldats s'accrochent où ils peuvent, comme ils peuvent, pour ne pas tomber. Mais Jean pendant qu'avec un bras il se tient à la croix, avec l'autre soutient Marie qui, à cause de sa douleur et des secousses, s'abandonne sur son cœur. Les autres soldats, et surtout ceux du côté en pente, ont dû se réfugier au milieu pour ne pas être jetés en bas de la pente. Les larrons crient de terreur, la foule crie encore plus fort et voudrait s'enfuir, mais elle ne le peut. Les gens tombent les uns sur les autres, s'écrasent, se précipitent dans les fentes du sol, se blessent, roulent le long de la pente, deviennent fous.        

Par trois fois se répète le tremblement de terre et la trombe d'air et puis c'est l'immobilité absolue d'un monde mort. Seuls des éclairs, mais sans tonnerre, sillonnent encore le ciel et éclairent la scène des juifs qui fuient dans tous les sens, les mains dans les cheveux, ou tendues en avant, ou levées vers le ciel, méprisé jusque là et dont maintenant ils ont peur. L'obscurité est tempérée par une lueur lumineuse qui, aidée par l'émission silencieuse et magnétique des éclairs, permet de voir que beaucoup restent sur le sol : morts ou évanouis, je ne sais. Une maison brûle à l'intérieur des murs et les flammes s'élèvent droites dans l'air immobile, mettant une nuance de rouge vif sur le vert cendre de l'atmosphère.

Marie lève sa tête de dessus la poitrine de Jean et regarde son Jésus. Elle l'appelle car elle le voit mal dans la faible lumière et avec ses pauvres yeux pleins de larmes. Trois fois elle l'appelle : "Jésus ! Jésus ! Jésus !" C'est la première fois qu'elle l'appelle par son nom depuis qu'il est sur le Calvaire. Enfin, dans un éclair qui fait une sorte de couronne sur la cime du Golgotha, elle le voit, immobile, tout penché en avant, avec la tête tellement inclinée en avant, et à droite, au point de toucher l'épaule avec la joue et les côtes avec le menton, et elle comprend. Elle tend ses mains qui tremblent dans l'air obscurci et crie : "Mon Fils ! Mon Fils ! Mon Fils !" Puis elle écoute... Elle a la bouche ouverte, elle semble vouloir écouter même avec elle, comme elle a les yeux dilatés pour voir, pour voir... Elle ne peut croire que son Jésus n'est plus...          

Jean lui aussi a regardé et écouté et il a compris que tout est fini. De ses bras il saisit Marie et cherche à l'éloigner en disant: "Il ne souffre plus."

Mais avant que l'apôtre termine la phrase, Marie, qui a compris, se dégage, tourne sur elle-même, se penche vers le sol, porte les mains à ses yeux et crie : "Je n'ai plus de Fils !"

Et puis elle vacille et tomberait si Jean ne la recueillait toute sur son cœur, puis il s'assoit par terre pour mieux la soutenir sur sa poitrine, jusqu'à ce que les Marie remplacent l'apôtre auprès de la Mère. Elles, en effet, ne sont plus retenues par le cercle supérieur des soldats, car, maintenant que les juifs se sont enfuis, ils se sont rassemblés sur la petite place qui est au-dessous pour commenter l'événement.            

La Magdeleine s'assoit où était Jean, et allonge presque Marie sur ses genoux, la soutenant entre ses bras et sa poitrine, baisant son visage exsangue, renversé sur son épaule compatissante. Marthe et Suzanne, avec une éponge et un linge trempés dans le vinaigre, lavent ses tempes et ses narines, pendant que sa belle-sœur lui baise les mains en l'appelant d'une voix déchirante, et dès que Marie rouvre les yeux, et tourne vers elle un regard que la douleur rend pour ainsi dire hébété, elle lui dit : "Fille, fille chérie, écoute... dis-moi que tu me vois... Je suis ta Marie... Ne me regarde pas ainsi !..." Et après que le premier sanglot a ouvert la gorge de Marie et que les premières larmes tombent, elle, la bonne Marie d'Alphée, dit : "Oui, oui, pleure... Ici avec moi, comme près d'une maman, ma pauvre, sainte fille", et quand elle l'entend dire : "Oh ! Marie ! Marie ! tu as vu ?", elle dit en gémissant : "Oui ! oui... mais... mais... fille... oh ! fille !..." Elle ne trouve pas autre chose et elle pleure la vieille Marie, des pleurs désolés auxquels font écho toutes les autres, c'est-à-dire Marthe et Marie, la mère de Jean et Suzanne.      

Les autres pieuses femmes ne sont plus là. Je pense qu'elles sont parties et avec elles les bergers, quand on a entendu ce cri de femme...        

Les soldats parlent entre eux. :          

"Tu as vu les juifs ? Maintenant, ils avaient peur."      

"Et ils se frappaient la poitrine."        

"Les plus terrifiés c'étaient les prêtres !"        

"Quelle peur ! J'ai senti d'autres tremblements de terre. Mais jamais comme celui-là. Regarde : la terre est restée pleine de crevasses."    

"Et il s'est effondré tout un passage de la longue route."      

"Et dessous, il y a des corps."      


Laisse-les ! Autant de serpents de moins."      

"Oh ! un autre incendie ! Dans la campagne..."          

"Mais est-il vraiment mort ?"

"Et tu ne vois pas ? Tu en doutes ?"

Apparaissent de derrière la roche Joseph et Nicodème. Certainement ils s'étaient réfugiés derrière l'abri de la montagne pour se sauver de la foudre. Ils vont trouver Longin. "Nous voulons le Cadavre."            

"Seul le Proconsul l'accorde. Allez, et vite, car j'ai entendu dire que les juifs veulent aller au Prétoire et obtenir le brisement des jambes. Je ne voudrais pas qu'ils Lui fassent affront."

"Comment le sais-tu ?"          

"Rapport de l'enseigne. Allez. Je vous attends."        

Les deux se précipitent par la descente rapide et disparaissent.        

 C'est alors que Longin s'approche de Jean et lui dit un mot que je ne comprends pas, puis il se fait donner une lance par un soldat. Il regarde les femmes qui s'occupent toutes de Marie qui reprend lentement des forces. Elles tournent toutes le dos à la croix.    

Longin se met en face du Crucifié, étudie bien le coup, et puis le donne. La large lance pénètre profondément de bas en haut, de droite à gauche.

Jean qui se débat entre le désir de voir et l'horreur de la vision, tourne la tête un instant.        

"C'est fait, ami, dit Longin et il ajoute : C'est mieux ainsi. Comme à un cavalier, et sans briser les os... c'était vraiment un Juste !"      

De la blessure suinte beaucoup d'eau et à peine un filet de sang qui déjà forme des grumeaux. Suinte, ai-je dit. Il ne sort qu'en filtrant par la coupure nette qui reste inerte. S'il avait encore respiré, elle se serait ouverte et fermée par le mouvement du thorax et de l'abdomen...

...Pendant que sur le Calvaire tout garde ce tragique aspect, je rejoins Joseph et Nicodème qui descendent par un raccourci pour faire plus vite.

Ils sont presque en bas quand ils rencontrent Gamaliel. Un Gamaliel dépeigné, sans couvre-chef, sans manteau, avec son splendide vêtement souillé de terre et déchiré par les ronces. Un Gamaliel qui monte en courant et haletant, les mains dans ses cheveux clairsemés et plutôt gris d'homme âgé. Ils se parlent sans s'arrêter.            

"Gamaliel ! Toi ?"      

"Toi, Joseph ? Tu le quittes ?"  

"Moi, non. Mais pourquoi es-tu ici ? Et ainsi ?..."      

 "Chose terrible ! J'étais dans le Temple ! Le signe ! Le Temple tout ouvert ! Le rideau pourpre et jacinthe pend déchiré ! Le Saint des Saints est découvert ! Anathème sur nous !" Il a parlé en continuant de courir vers le sommet, rendu fou par la preuve.      

Les deux le regardent s'éloigner... ils se regardent... disent ensemble : " 'Ces pierres frémiront à mes dernières paroles !' Il le lui avait promis !..."  

Ils hâtent leur marche vers la ville.      

À travers la campagne, entre le mont et les murs, et au-delà, errent, dans l'air encore obscur, des gens à l'air hébété... Des cris, des pleurs, des lamentations... Il y en a qui disent : "Son Sang a fait pleuvoir du feu !" D'autres : "Parmi les éclairs Jéhovah est apparu pour maudire le Temple !" D'autres gémissent : "Les tombeaux ! Les tombeaux !"      

Joseph saisit quelqu'un qui se cogne la tête contre les murs et il l'appelle par son nom, en le traînant avec lui au moment où il entre dans la ville : "Simon, mais qu'est-ce que tu dis ?"        

"Laisse-moi ! Un mort toi aussi ! Tous les morts ! Tous dehors ! Et ils me maudissent."          

"Il est devenu fou" dit Nicodème.      

Ils le laissent et vont vivement vers le Prétoire.          

La ville est en proie à la terreur. Des gens errent en se battant la poitrine; des gens font un bond en arrière ou se retournent épouvantés en entendant derrière eux une voix ou un pas.

Dans un des si nombreux archivoltes obscurs, l'apparition de Nicodème, vêtu de laine blanche — car pour aller plus vite, il a enlevé sur le Golgotha son manteau foncé — fait pousser un cri de terreur à un pharisien qui s'enfuit. Puis il s'aperçoit que c'est Nicodème et il s'attache à son cou, étrangement expansif, en criant : "Ne me maudis pas ! Ma mère m'est apparue et m'a dit : "Sois maudit pour toujours !" et puis il s'affaisse sur le sol en disant : "J'ai peur ! J'ai peur !"          

"Mais ils sont tous fous !" disent les deux.    

Ils arrivent au Prétoire. C'est seulement là, pendant qu'ils attendent d'être reçus par le Proconsul, que Joseph et Nicodème réussissent à savoir la raison de telles terreurs. Beaucoup de tombeaux s'étaient ouverts par suite de la secousse tellurique et il y avait des gens qui juraient en avoir vu sortir les squelettes qui, pendant un instant, reprenaient une apparence humaine et s'en allaient en accusant ceux qui étaient coupables du déicide et en les maudissant.

*

Suite … demain

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Crucif12

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-029.htm
Du chapitre 297 à 300 inclus[/color]
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 25 Oct 2014 - 7:18

Suite ....et Fin de ce texte de la Crucifixion


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria141


Je les quitte dans l'atrium du Prétoire où les deux amis de Jésus entrent sans faire tant d'histoires de dégoût stupide et de peur de contamination, et je reviens au Calvaire, rejoignant Gamaliel qui, désormais épuisé, monte les derniers mètres. Il avance en se battant la poitrine et, en arrivant sur la première des deux petites places, il se jette parterre, longue forme blanche sur le sol jaunâtre, et il gémit : "Le signe ! Le signe ! Dis-moi que tu me pardonnes ! Un gémissement, même un seul gémissement, pour me dire que tu m'entends et me pardonnes."            

Je comprends qu'il le croit encore vivant. Il ne se détrompe que quand un soldat le heurtant de sa lance lui dit : "Lève-toi et tais-toi. Inutile ! Il fallait y penser avant. Il est mort. Et moi, païen, je te le dis : Celui que vous avez crucifié était réellement le Fils de Dieu !"

"Mort ? Tu es mort ? Oh!..." Gamaliel lève son visage terrorisé, cherche à voir jusque là haut sur la cime, dans la lumière crépusculaire. Il voit peu, mais assez pour comprendre que Jésus est mort. Et il voit le groupe pieux qui réconforte Marie et Jean, debout à gauche de la croix, tout en pleurs, et Longin debout à droite, dans une posture solennelle et respectueuse.          

Il se met à genoux, tend les bras et pleure : "C'était Toi ! C'était Toi ! Nous ne pouvons plus être pardonnés. Nous avons demandé ton Sang sur nous. Et il crie vers le Ciel, et le Ciel nous maudit... Oh ! Mais tu étais la Miséricorde !... Je te dis, moi, qui suis le rabbi anéanti de Juda : "Ton Sang sur nous, par pitié". Asperge-nous avec lui ! Car lui seul peut nous obtenir le pardon..." il pleure. Et puis, plus doucement, il reconnaît sa secrète torture : "J'ai le signe demandé... Mais des siècles et des siècles de cécité spirituelle restent sur ma vue intérieure, et contre ma volonté de maintenant se dresse la voix de mon orgueilleuse pensée d'hier... Pitié pour moi ! Lumière du monde, dans les ténèbres qui ne t'ont pas compris, fais descendre un de tes rayons ! Je suis le vieux juif fidèle à ce qu'il croyait justice et qui était erreur. Maintenant je suis une lande brûlée, sans plus aucun des vieux arbres de la Foi antique, sans aucune semence ni tige de la Foi nouvelle. Je suis un désert aride. Opère le miracle de faire se dresser une fleur qui ait ton nom dans ce pauvre cœur de vieil Israélite entêté. Toi, Libérateur, pénètre dans ma pauvre pensée, prisonnière des formules. Isaïe le dit :"... il a payé pour les pécheurs et il a pris sur Lui les péchés des multitudes". Oh ! le mien aussi, Jésus de Nazareth..

Il se lève. Il regarde la croix qui se fait toujours plus nette dans la lumière qui revient, et puis il s'en va courbé, vieilli, anéanti.        

Sur le Calvaire le silence revient, à peine interrompu par les pleurs de Marie.

Les deux larrons, épuisés par la peur, ne parlent plus.          

Nicodème et Joseph reviennent rapidement, en disant qu'ils ont la permission de Pilate. Mais Longin, qui ne s'y fie pas trop, envoie au Proconsul un soldat à cheval pour savoir comment il doit faire aussi avec les deux larrons. Le soldat va et revient au galop avec l'ordre de remettre Jésus et de briser les jambes des autres, par volonté des juifs.    

Longin appelle les quatre bourreaux, qui se sont lâchement accroupis sous le rocher et sont encore terrorisés par l'événement, et ordonne que les deux larrons soient achevés à coups de massue. La chose arrive sans protestations pour Dismas, auquel le coup de massue déferrée au cœur après avoir frappé les genoux, brise à moitié sur ses lèvres le nom de Jésus, dans un râle. Pour l'autre larron, c'est avec des malédictions horribles. Leur râle est lugubre.        

Les quatre bourreaux voudraient aussi s'occuper de Jésus pour le détacher de la croix, mais Joseph et Nicodème ne le permettent pas.    

Joseph aussi enlève son manteau et dit à Jean de l'imiter et de tenir les échelles pendant qu'eux montent avec des leviers et des tenailles.      

Marie s'est levée tremblante, soutenue par les femmes, et s'approche de la croix.      

Pendant ce temps, les soldats s'en vont, leur besogne terminée. Longin, avant de descendre au-delà de la place inférieure, se tourne du haut de son cheval pour regarder Marie et le Crucifié. Puis le bruit des sabots résonne sur les pierres et celui des armes contre les cuirasses, et il s'éloigne de plus en plus.  

La paume gauche est déclouée. Le bras retombe le long du Corps qui maintenant pend à demi détaché. Ils disent à Jean de monter lui aussi, en laissant les échelles aux femmes.

Jean, monté sur l'échelle où était d'abord Nicodème, passe le bras de Jésus autour de son cou et le tient ainsi, tout abandonné sur son épaule, en l'enlaçant par son bras à la taille et il le tient par la pointe des doigts pour ne pas heurter l'horrible déchirure de la main gauche, qui est presque ouverte. Quand les pieds sont décloués, Jean a beaucoup de mal à tenir et soutenir le Corps de son Maître entre la croix et son propre corps.    


Marie se place déjà au pied de la croix, assise en lui tournant le dos, prête à recevoir son Jésus sur ses genoux.    

Mais le plus difficile c'est de déclouer le bras droit. Malgré tous les efforts de Jean, le Corps pend complètement en avant et la tête du clou est profondément enfoncée dans la chair, et comme ils ne voudraient pas le blesser davantage, les deux hommes compatissants peinent beaucoup. Finalement ils saisissent le clou avec les tenailles et le sortent tout doucement.  

Jean tient toujours Jésus par les aisselles, avec la tête renversée sur son épaule, pendant que Nicodème et Joseph le saisissent l'un aux cuisses, l'autre aux genoux, et le descendent avec précaution en le tenant ainsi par les échelles.    

Arrivés à terre, ils voudraient retendre sur le drap qu'ils ont placé sur leurs manteaux, mais Marie le veut. Elle a ouvert son manteau en le laissant pendre d'un côté et écarte les genoux pour faire un berceau à son Jésus.    

Pendant que les disciples tournent pour lui donner son Fils, la tête couronnée retombe en arrière et les bras pendent vers la terre et frotteraient le sol avec les mains blessées si la pitié des pieuses femmes ne les tenaient pas pour l'empêcher.          

Maintenant il est sur les genoux de sa Mère... Il semble un grand enfant fatigué qui dort pelotonné sur les genoux maternels. Marie le tient avec le bras droit qu'elle a passé derrière les épaules de son Fils et le gauche qu'elle a passé au-dessus de l'abdomen pour le soutenir aux anches. La tête est sur l'épaule maternelle. Elle l'appelle... l'appelle de sa voix déchirante. Puis elle le détache de son épaule et le caresse avec sa main gauche, prend et étend les mains et avant de les croiser elle les baise, et pleure sur les blessures. Puis elle caresse les joues, spécialement là où il y a des bleus et de l'enflure, elle baise les yeux enfoncés, la bouche restée légèrement tordue vers la droite et entrouverte. Elle voudrait remettre en ordre ses cheveux, comme elle l'a fait pour la barbe souillée de sang mais, en le faisant, elle rencontre les épines. Elle se pique pour enlever cette couronne et veut que ce soit elle qui le fasse, avec la seule main qu'elle a de libre et elle repousse tout le monde en disant : "Non ! Non ! Moi ! Moi !" et il semble qu'elle ait entre ses doigts la tendre tête d'un nouveau-né tant elle le fait avec délicatesse. Et quand elle a pu enlever cette couronne torturante, elle se penche pour soigner par ses baisers toutes les éraflures des épines. De sa main tremblante elle sépare les cheveux en désordre, les remet en ordre, elle pleure et elle parle tout doucement.    

Avec ses doigts elle essuie les larmes qui tombent sur les pauvres chairs glacées et couvertes de sang, et elle pense les nettoyer avec ses larmes et avec son voile qui est encore autour des reins de Jésus. Elle en tire à elle une extrémité et se met à nettoyer et à essuyer les membres saints. Elle ne cesse de Lui caresser le visage, et puis les mains, et puis les genoux couverts de contusions, et puis elle remonte pour essuyer le Corps sur lequel tombent ses nombreuses larmes.    

C'est en le faisant que sa main rencontre l'ouverture du côté. La petite main, couverte d'un linge fin, entre presque toute entière dans le large trou de la blessure. Marie se penche pour voir dans la demi-clarté qui s'est formée, et elle voit. Elle voit le côté ouvert et le cœur de son Fils. Elle crie, alors. Il semble qu'une épée lui ouvre le cœur, à elle aussi. Elle crie, et puis se renverse sur son Fils et paraît morte, elle aussi.        

On la secourt, on la réconforte, on veut lui enlever le divin Mort. Elle cri : "Où, où te mettrai-je ? Dans quel lieu qui soit sûr et digne de Toi ?" Joseph, tout penché en une inclination respectueuse, la main ouverte appuyée sur sa poitrine, dit : "Réconforte-toi, Ô Femme ! Mon tombeau est neuf et digne d'un grand. Je le Lui donne. Et Nicodème, mon ami, a déjà porté au tombeau les aromates que lui veut offrir personnellement. Mais, je t'en prie, puisque le soir approche, laisse-nous faire... C'est la Parascève. Sois bonne, ô Femme sainte !"        

Jean aussi et les femmes la prient dans le même sens et Marie laisse enlever de ses genoux son Fils, et elle se lève, angoissée, pendant qu'on l'enveloppe dans le drap, et elle les prie : "Oh ! faites doucement !"    

Nicodème et Jean par les épaules, Joseph par les pieds, soulèvent la Dépouille non seulement enveloppée dans le drap mais étendue aussi sur les manteaux qui font office de brancard, et ils descendent par le chemin.    

Marie, soutenue par sa belle-sœur et la Magdeleine, suivie par Marthe, Marie de Zébédée et Suzanne, qui ont ramassé les clous, les tenailles, la couronne, l'éponge et le roseau, descend vers le tombeau.

Sur le Calvaire restent les trois croix. Celle du milieu est nue et les deux autres ont leur trophée vivant qui meurt.  


SOURCE :   http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-029.htm
TOME : 9 / 304 i



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 26 Oct 2014 - 7:16

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria142  


Le tombeau de Joseph d'Arimathie.
La terrible angoisse de Marie.
L'embaumement du Sauveur.


Vision du samedi 19 février 1944


Dire ce que moi j'éprouve est inutile. Je ferais uniquement un exposé de ma souffrance, et par conséquent sans valeur par rapport à la souffrance que je vois. Je l'écris donc sans commentaires sur moi.    

J'assiste à la sépulture de Notre Seigneur.

*
Le petit cortège, après avoir descendu le Calvaire, trouve à son pied, creusé dans le calcaire du mont, le tombeau de Joseph d'Arimathie. Ils y entrent, les pieux, avec le Corps de Jésus.    

Je vois le tombeau fait ainsi. C'est une pièce creusée dans la pierre au fond d'un jardin tout fleuri. Cela ressemble à une grotte, mais on se rend compte qu'elle est creusée de main d'homme. Il y a la chambre sépulcrale proprement dite, avec ses loculus (ils sont faits d'une manière différente de ceux des catacombes). Ce sont des sortes de cavités rondes qui pénètrent dans la pierre comme les trous d'une ruche, pour en donner une idée. Pour le moment, ils sont tous vides. On voit l'œil vide de chaque loculus comme une tache noire sur la grisaille de la pierre. Puis, précédant cette chambre sépulcrale, il y a une sorte d'antichambre. En son milieu, une table de pierre pour l'onction. C'est sur elle que l'on pose le Corps de Jésus dans son drap.    

Y entrent aussi Jean et Marie. Pas davantage car cette chambre préparatoire est petite et s'il y avait des personnes en plus, ils ne pourraient plus bouger. Les autres femmes sont près de la porte, ou plutôt près de l'ouverture car il n'y a pas de porte proprement dite.    

Les deux porteurs découvrent Jésus.            

Pendant qu'ils préparent dans un coin sur une espèce de console, à la lumière de deux torches, les bandes et les aromates, Marie se penche sur son Fils et elle pleure, et de nouveau elle l'essuie avec le voile qui est encore aux reins de Jésus. C'est l'unique toilette que reçoit le Corps de Jésus, celle des larmes maternelles, et si elles sont copieuses et abondantes, elles ne servent pourtant qu'à enlever superficiellement et partiellement la poussière, la sueur et le sang de ce Corps torturé.    

Marie ne se lasse pas de caresser ces membres glacés. Avec une délicatesse encore plus grande que si elle touchait celles d'un nouveau-né, elle prend les pauvres mains déchirées, les serre dans les siennes, en baise les doigts, les allonge, cherche à réunir les lèvres des blessures comme pour les soigner pour qu'elles fassent moins mal, elle applique sur ses joues ces mains qui ne peuvent plus caresser et elle gémit, elle gémit dans son atroce douleur. Elle redresse et joint les pauvres pieds qui restent ainsi abandonnés, comme s'ils étaient mortellement épuisés de tant de chemin parcouru pour nous. Mais ils ont été trop déplacés sur la croix, surtout celui de gauche qui reste pour ainsi dire à plat, comme s'il n'avait plus de cheville.    

Puis elle revient au corps et le caresse, si froid et déjà rigide. Elle voit une nouvelle fois la déchirure de la lance. Maintenant que le Sauveur est couché sur le dos sur la plaque de pierre, elle est ouverte et béante comme une bouche, permettant de mieux voir la cavité thoracique (la pointe du cœur se voit distinctement entre le sternum et l'arc costal gauche, et deux centimètres environ au-dessus se trouve l'incision faite par la pointe de la lance dans le péricarde et le carde, longue d'un bon centimètre et demi alors que l'ouverture externe du côté droit est d'au moins sept centimètres). Marie crie de nouveau comme sur le Calvaire. Il semble que la lance la transperce, tant elle se tord dans sa douleur en portant les mains à son cœur, transpercé comme celui de Jésus. Que de baisers sur cette blessure, pauvre Mère !          

Puis elle revient à la tète renversée et la redresse car elle est restée légèrement renversée en arrière et fortement à droite. Elle cherche à fermer les paupières qui s'obstinent à rester entrouvertes, et la bouche restée ouverte, contractée, un peu tordue à droite. Elle peigne les cheveux, qui hier seulement étaient beaux et qui sont devenus un enchevêtrement alourdi par le sang. Elle démêle les mèches les plus longues, les lisse sur ses doigts, les enroule pour leur rendre la forme des doux cheveux de son Jésus, si soyeux et si bouclés. Et elle ne cesse de gémir car elle se souvient de quand il était enfant... C'est le motif fondamental de sa douleur : le souvenir de l'enfance de Jésus, de son amour pour Lui, de ses soins qui craignaient même de l'air plus vif pour la petite créature divine, et la comparaison avec ce que Lui ont fait, maintenant, les hommes.      

Sa plainte me fait souffrir, et son geste quand elle dit en gémissant : "Que t'ont-ils fait, que t'ont-ils fait, mon Fils ?" ne pouvant le voir ainsi : nu, raide, sur une pierre, elle le prend dans ses bras en Lui passant le bras sous les épaules, en le serrant de l'autre main sur sa poitrine et en le berçant, du même mouvement qu'à la grotte de la Nativité. Tout cela me fait pleurer et souffrir comme si une main me fouillait le cœur.    

La terrible angoisse spirituelle de Marie.    

La Mère est debout près de la pierre de l'onction et caresse, contemple, gémit et pleure. La lumière tremblante des torches éclaire par instants son visage et je vois de grosses larmes qui roulent sur les joues très pâles d'un visage dévasté. Et j'entends les paroles, toutes, bien distinctement, bien que murmurées entre les lèvres, vrai colloque de l'âme maternelle avec l'âme de son Fils. Je reçois l'ordre de les écrire.            

"Pauvre Fils ! Que de blessures !... Comme tu as souffert ! Regarde ce qu'ils t'ont fait !... Comme tu es froid, Fils ! Tes doigts sont glacés, et comme ils sont inertes ! Ils paraissent brisés. Jamais, pas même dans le sommeil le plus abandonné de l'enfance, ni dans la lourdeur de ta fatigue d'artisan, ils n'étaient ainsi... Et comme elles sont glacées ! Pauvres mains ! Donne-les à ta Maman, mon trésor, amour saint, mon amour ! Regarde comme elles sont transpercées ! Mais regarde, Jean, quelle déchirure ! Oh ! les cruels ! Ici, ici, donne à ta Maman cette main blessée. Que je te la soigne. Oh ! je ne te ferai pas mal... J'emploierai baisers et larmes, et de mon souffle et de mon amour je te les réchaufferai. Donne-moi une caresse, Fils ! Tu es de glace, moi je brûle de fièvre. Ma fièvre sera soulagée par ta glace et ta glace s'adoucira au contact de ma fièvre.

Une caresse, Fils ! Il y a peu d'heures que tu ne me caresses, et elles me paraissent des siècles. Il y a eu des mois sans tes caresses et ils me paraissent des heures, parce que j'attendais toujours ton arrivée et de chaque jour je faisais une heure, de chaque heure une minute, pour me dire que tu n'étais pas éloigné de une ou plusieurs lunes, mais seulement de quelques jours, mais seulement de quelques heures. Pourquoi maintenant le temps est-il si long ? Oh ! tourment inhumain ! Parce que tu es mort. Ils t'ont tué ! Tu n'es plus sur la Terre ! Plus ! En quel qu'endroit que j'envois mon âme pour chercher la tienne et l'embrasser, puisque te trouver, te posséder, te sentir, était la vie de ma chair et de mon esprit, en quel qu'endroit que je te cherche avec le flot de mon amour, je ne te trouve plus, je ne te trouve plus ! De Toi, il ne me reste que cette dépouille froide, cette dépouille sans âme ! O âme de mon Jésus, ô âme de mon Christ, ô âme de mon Seigneur, où es- tu ? Pourquoi avez-vous enlevé l'âme à mon Fils, hyènes cruelles unies à Satan ?        

Et pourquoi ne m'avez-vous pas crucifiée avec Lui ? Avez-vous eu peur d'un second crime ? (Sa voix devient de plus en plus forte et déchirante.) Et qu'était-ce de tuer une pauvre femme, pour vous qui n'avez pas hésité à tuer Dieu fait Chair ? N'avez-vous pas commis un second crime ? Et n'est- ce pas le plus infâme de laisser une mère survivre à son Fils mis à mort ?"      

La Mère, qui en élevant la voix avait aussi levé la tête, maintenant revient se pencher sur le visage éteint et à parler doucement pour Lui seul : "Dans la tombe, au moins ici, à l'intérieur, nous aurions été ensemble, comme nous avons été ensemble dans l'agonie sur le bois, et ensemble dans le voyage au-delà de la vie et à la rencontre de la Vie. Mais si je ne puis te suivre dans le voyage au-delà de la vie, je puis rester ici à t'attendre."            

Elle se redresse et dit à haute voix à ceux qui sont présents : "Éloignez-vous, tous. Moi, je reste. Enfermez-moi ici avec Lui. Je l'attends. Que dîtes-vous ? Que ce n'est pas possible ? Pourquoi n'est- ce pas possible ? Si j'étais morte, ne serais-je pas ici, couchée à son côté, en attendant d'être composée ? Je serai à son côté, mais à genoux. J'y ai été quand Lui vagissait, tendre et rosé, dans une nuit de décembre. J'y serai maintenant dans cette nuit du monde qui n'a plus le Christ. Oh ! vraie nuit ! La Lumière n'est plus !... Oh ! nuit glaciale ! L'Amour est mort ! Que dis-tu, Nicodème ? Je me contamine ? Son Sang n'est pas contamination.  Je ne me suis pas contaminée en l'engendrant. Ah ! comme tu es sorti, Toi, Fleur de mon sein, sans déchirer des fibres, mais vraiment comme la fleur du narcisse parfumé qui éclot de l'âme du bulbe matrice et donne une fleur même si l'embrassement de la terre n'a pas été sur la matrice. Floraison virginale qui se réalise en Toi, ô Fils venu de l'embrassement céleste, et né dans l'envahissement des splendeurs célestes."          

Maintenant la Mère déchirée se penche de nouveau sur son Fils, restant étrangère à tout ce qui n'est pas Lui, et elle murmure doucement : "Mais Toi, te le rappelles-tu, Fils, ce sublime revêtement de splendeurs qui revêtait toutes choses alors que ton sourire naissait au monde ? Te la rappelles-tu cette béatifiante  lumière que le Père envoya des Cieux pour envelopper le mystère de ta floraison et te faire trouver moins repoussant ce monde obscur, pour Toi qui étais Lumière et venais de la Lumière du Père et de l'Esprit Paraclet ? Et maintenant ?... Maintenant nuit et froid... Quel froid ! Quel froid ! J'en tremble toute. Plus froid que cette nuit de décembre. Alors il y avait la joie de t'avoir pour me réchauffer le cœur. Et il y en avait deux pour t'aimer...      

Maintenant... Maintenant je suis seule et mourante moi aussi. Mais je t'aimerai pour deux : pour ceux qui t'ont si peu aimé qu'ils t'ont abandonné au moment de la douleur; je t'aimerai pour ceux qui t'ont haï; pour le monde entier, je t'aimerai, ô Fils. Tu ne sentiras pas le froid du monde. Non, tu ne le sentiras pas. Tu ne m'as pas ouvert les entrailles pour naître, mais pour que tu ne sentes pas le froid je suis prête à me les ouvrir et à t'enfermer dans l'embrassement de mon sein. Te souviens-tu comme ce sein t'a aimé, petit germe palpitant ?... C'est toujours ce sein. Oh ! c'est mon droit et mon devoir de Mère. C'est mon désir. Il n'y a que la Mère qui puisse l'avoir, qui puisse avoir pour le Fils un amour aussi grand que l'univers."

La voix est allée en s'élevant et maintenant, avec toute sa force, elle dit : "Partez. Moi je reste. Vous reviendrez dans trois jours et nous sortirons ensemble. Oh ! revoir le monde appuyée à ton bras, ô mon Fils ! Comme il sera beau le monde à la lumière de ton sourire ressuscité ! Le monde frémissant au pas de son Seigneur ! La Terre a tremblé quand la mort t'a arraché l'âme et que de ton cœur est sorti ton esprit. Mais maintenant elle va trembler... oh ! non plus d'horreur et de douleur, mais d'un suave frémissement que je ne connais pas, mais dont ma féminité a l'intuition, qui émeut une vierge quand, après une absence, elle entend le pas de son époux qui vient pour les noces. Mieux encore : la Terre frémira d'un frémissement saint, comme moi j'en ai été bouleversé jusque dans mes profondeurs les plus profondes, quand j'eus en moi le Seigneur Un et Trin, et quand la volonté du Père avec le feu de l'Amour créa la semence dont tu es venu, ô mon saint Petit, mon Enfant, tout à moi ! Tout ! Tout de la Maman ! de la Maman !... Tout enfant a un père et une mère, même le bâtard a un père et une mère. Mais Toi, tu as eu la Maman seule pour faire ta chair de rosé et de lys, pour te faire ces broderies de veines azurées comme nos rivières de Galilée, et ces lèvres de grenade, et ces cheveux plus gracieux que la toison blonde des chèvres de nos collines, et ces yeux, deux petits lacs de Paradis. Non, plutôt qui sont de l'eau d'où vient l'Unique et Quadruple Fleuve du Lieu de délices, et qui porte avec lui, dans ses quatre branches, l'or, l'onyx, le béryl et l'ivoire, et les diamants, et les palmes, et le miel, et les rosés, et les richesses infinies, ô Phison, ô Gehon, ô Tigre, ô Euphrate : chemin pour les anges qui se réjouissent en Dieu, chemin pour les rois qui t'adorent, Essence connue ou inconnue, mais Vivante, mais Présente même dans le cœur le plus obscur ! C'est seulement ta Maman qui t'a fait cela avec son "oui"...            

De musique et d'amour elle t'a formé, de pureté et d'obéissance elle t'a fait, ô ma joie ! Ton cœur, qu'est- ce que c'est ? La flamme du mien qui s'est partagée pour se condenser en une couronne autour du baiser de Dieu à sa Vierge. Voilà ce qu'est ton cœur. Ah ! (le cri est déchirant au point que la Magdeleine accourt pour la secourir en même temps que Jean. Les autres n'osent pas et, en pleurs et voilées, elles jettent un coup d'œil par l'ouverture). Ah ! ils te l'ont brisé ! Voilà pourquoi tu es si froid et pourquoi je suis si froide ! Tu n'as plus en Toi la flamme de mon cœur et moi je ne puis plus continuer à vivre par le reflet de cette flamme qui était mienne et que je t'ai donnée pour te faire un cœur. Ici, ici, ici sur ma poitrine ! Avant que la mort me tue, je veux te réchauffer, je veux te bercer. Je te chantais : "Il n'y a pas de maison, il n'y a pas de nourriture, il n'y a que la douleur". O paroles prophétiques ! Douleur, douleur, douleur pour Toi, pour moi ! Je te chantais: "Dors, dors sur mon cœur". Même maintenant : ici, ici, ici..."

Et s'assoyant sur le bord de la pierre, elle le prend sur ses genoux en passant un bras de son Fils sur ses épaules, en appuyant la tête du Fils sur l'épaule et en appuyant sur cette tête la sienne, en le tenant serré contre sa poitrine, en le berçant, en le baisant, déchirée et déchirante.    

Nicodème et Joseph s'approchent en plaçant sur une sorte de siège, qui est de l'autre côté de la pierre, des vases et des bandes et un linceul propre et un bassin rempli d'eau, me semble-t-il, et des tampons de charpie, me semble-t-il.          

Marie voit et demande à haute voix : "Que faites-vous ? Que voulez-vous ? Le préparer ? Pourquoi ? Laissez-le sur les genoux de sa Maman. Si j'arrive à le réchauffer, il ressuscite plus tôt. Si j'arrive à consoler le Père et à le consoler Lui de la haine déicide, le Père pardonne plus tôt, et Lui revient plus tôt."      

La Douloureuse délire presque.        

"Non, je ne vous le donne pas ! Je l'ai donné une fois, une fois je l'ai donné au monde et il ne l'a pas voulu. Il l'a tué parce qu'il ne le voulait pas. Maintenant, je ne le donne plus ! Que dites-vous ? Que vous l'aimez ? Bon ! Mais pourquoi ne l'avez-vous pas défendu ? Vous avez attendu, pour Lui dire que vous l'aimiez, qu'il ne soit plus quelqu'un qui puisse vous entendre. Quel pauvre amour que le vôtre ! Mais si vous craigniez le monde au point de ne pas oser défendre un Innocent, vous deviez au moins me le rendre, à moi, sa Mère, pour qu'elle défende son Enfant. Elle savait qui Il était et ce qu'il méritait. Vous !... Vous l'avez eu comme Maître, mais vous n'avez rien appris. N'est- ce pas vrai, peut-être ? Je mens, peut-être ?          

Mais vous ne voyez pas que vous ne croyez pas à sa Résurrection ? Vous y croyez ? Non. Pourquoi êtes-vous là, en train de préparer des bandes et des aromates ? Parce que vous jugez que c'est un pauvre mort, aujourd'hui glacé, demain corrompu, et c'est pour cela que vous voulez l'embaumer. Laissez là vos pommades. Venez adorer le Sauveur avec le cœur pur des bergers de Bethléem. Regardez : dans son sommeil, c'est seulement un fatigué qui se repose. Combien il a fatigué dans sa vie ! Il s'est fatigué toujours plus et dans ces dernières heures, ensuite !... Maintenant il repose. Pour moi, pour sa Maman, ce n'est qu'un grand Enfant fatigué qui dort. Bien misérable son lit et sa chambre ! Mais son premier berceau n'était plus beau, ni plus plaisante sa première demeure. Les bergers adorèrent le Sauveur dans son sommeil d'Enfant.

Vous adorez le Sauveur dans son sommeil de Triomphateur de Satan. Et puis, comme les bergers, allez dire au monde : "Gloire à Dieu ! Le Péché est mort ! Satan est vaincu ! Que la paix soit sur la Terre et au Ciel entre Dieu et l'homme !" Préparez les chemins pour son retour. Je vous envoie, Moi que la Maternité fait Prêtresse rituelle. Allez. J'ai dit que je ne veux pas. Je l'ai lavé de mes pleurs et cela suffit. Le reste est inutile, et ne vous imaginez pas de le mettre sur Lui. Il sera plus facile pour Lui de se relever s'il est dégagé de ces bandes funèbres et inutiles. Pourquoi me regardes-tu ainsi, Joseph ? Et toi pourquoi, Nicodème ? Mais l'horreur de cette journée vous a-t-elle rendus hébétés ? Avez-vous perdu la mémoire ?  Ne vous rappelez-vous pas ? "À cette génération mauvaise et adultère qui cherche un signe, il ne sera donné que le signe de Jonas... Ainsi le Fils de l'homme restera trois jours et trois nuits dans le cœur de la Terre[5]". Ne vous souvenez-vous pas ? "Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes qui le tueront, mais le troisième jour il ressuscitera". Ne vous rappelez-vous pas ? "Détruisez ce Temple du vrai Dieu et en trois jours je le ressusciterai". Le Temple c'était son Corps, ô hommes. Tu secoues la tête ? Tu me plains ? Tu me crois folle ? Mais comment ? Il a ressuscité les morts, et il ne pourra pas se ressusciter Lui-même ? Jean ?"          

"Mère !"        

"Oui, appelle-moi "mère". Je ne peux vivre en pensant que je ne serai pas appelée ainsi ! Jean : tu étais présent quand il ressuscita la fillette de Jaïre et le jeune homme de Naïm. Ils étaient bien morts eux, n'est-ce pas ? Ce n'était pas seulement un lourd assoupissement ? Réponds."

"Ils étaient morts. La fillette depuis deux heures, le jeune homme depuis un jour et demi."          

"Et ils se sont levés à son commandement?"            

"Et ils se sont levés à son commandement."

"Vous avez entendu ? Vous deux, vous avez entendu ? Mais pourquoi secouez-vous la tête ? Ah ! peut-être vous voulez dire que la vie revient plus vite en celui qui est innocent et jeune. Mais mon Enfant, il est l'Innocent ! Il est le Toujours Jeune. Il est Dieu, mon Fils !..."

La Mère jette un regard déchirant et fiévreux sur les deux premiers qui, accablés mais inexorables, disposent les rouleaux des bandes désormais trempées dans les aromates. Marie fait deux pas. Elle a reposé le Fils sur la pierre avec la délicatesse de quelqu'un qui dépose un nouveau-né dans son berceau. Elle fait deux pas, se penche au pied du lit funèbre, où la Magdeleine pleure à genoux. Elle la saisit par l'épaule, la secoue, l'appelle: "Marie, réponds. Eux pensent que Jésus ne peut pas ressusciter parce qu'il est un homme et qu'il est mort de blessures, mais ton frère n'était-il pas plus âgé que Lui ?"            

"Si."

"N'était-il pas qu'une plaie ?"

"Si."

"N'était-il pas déjà décomposé avant de descendre au tombeau ?"    

"Si."

"Et n'est-il pas ressuscité au bout de quatre jours d'asphyxie et de décomposition ?"

"Si."

"Et alors ?"    

 Un silence grave et prolongé. Puis un cri inhumain. Marie vacille en portant une main à son cœur. Ils la soutiennent, mais elle les repousse. Elle paraît repousser les pieux. En réalité elle repousse ce qu'elle est seule à voir. Et elle crie : "Arrière ! Arrière ! cruel ! Pas cette vengeance ! Tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre ! Tais-toi ! Ah ! il me mord le cœur !"

"Qui, Mère ?"            

"O Jean, c'est Satan ! Satan qui dit : "Il ne ressuscitera pas. Aucun prophète ne l'a dit". O Dieu Très-Haut ! Aidez-moi tous, ô vous esprits bons, ô vous, hommes pieux ! Ma raison vacille ! Je ne me rappelle plus rien. Que disent les prophètes ? Que dit le psaume ? Oh ! qui va me répéter les passages qui parlent de mon Jésus ?"

C'est la Magdeleine qui avec sa voix d'orgue dit le psaume de David sur la Passion du Messie.

La Mère pleure plus fort, soutenue par Jean, et ses larmes tombent sur son Fils mort qui en est inondé. Marie le voit, elle l'essuie et elle dit à voix basse : "Tant de larmes, et quand tu avais si grand soif je n'ai pas même pu t'en donner une goutte. Et maintenant... je t'inonde ! Tu ressembles à un arbuste sous une épaisse rosée. Ici, que la Maman t'essuie, Fils! Tu as goûté tant d'amertume! Que sur tes lèvres blessées ne tombe pas aussi l'amertume et le sel des larmes maternelles!..."    

Puis elle appelle à haute voix : "Marie. David ne dit pas... Connais-tu Isaïe ? Dis-moi ses paroles..."    

La Magdeleine dit le passage sur la Passion et finit dans un sanglot: "...il a livré sa vie à la mort et on l'a compté parmi les malfaiteurs, Lui qui a enlevé les péchés du monde et a prié pour les pécheurs".    

"Oh ! Tais-toi ! La Mort, non ! Pas livré à la mort ! Non ! Non ! Oh ! que votre non croyance, en s'alliant à la tentation de Satan, me met le doute au cœur ! Et devrais-je ne pas te croire, ô Fils ? Ne pas croire à ta sainte Parole ?! Oh ! Dis-le à mon âme ! Parle. Des rives lointaines où tu es allé pour délivrer ceux qui attendent ta venue, jette ta voix d'âme à mon âme qui l'attend, à mon âme qui est ici, toute prête à recevoir ta voix. Dis à ta Mère que tu reviens. Dis : "Le troisième jour, je ressusciterai". Je t'en supplie, Fils et Dieu ! Aide- moi à protéger ma Foi. Satan l'enroule dans ses spires pour l'étrangler. Satan a enlevé sa bouche de serpent de la chair de l'homme car tu lui as arraché cette proie, et maintenant il a enfoncé ses crocs venimeux dans la chair de mon cœur et il en paralyse les palpitations, la force et la chaleur. Dieu ! Dieu ! Dieu ! Ne permets pas que je me méfie ! Ne laisse pas le doute me glacer ! Ne donne pas à Satan la liberté de m'amener au désespoir ! Fils ! Fils ! Mets ta main sur mon cœur. Elle chassera Satan. Mets-la sur ma tête. Elle y ramènera la Lumière. Sanctifie mes lèvres par une caresse pour qu'elles aient la force de dire : "Je crois" même contre tout un monde qui ne croit pas. Oh ! quelle douleur c'est de ne pas croire ! Père ! Il faut beaucoup pardonner à celui qui ne croit pas. Car, quand on ne croit plus... quand on ne croit plus... toute horreur devient facile. Je te le dis... moi qui éprouve cette torture. Père, pitié des sans foi ! Donne-leur, Père saint, donne-leur, au nom de cette Hostie consumée et de moi, hostie qui se consume encore, donne ta foi aux sans foi !"  

Un long silence.        

Nicodème et Joseph font un signe à Jean et à la Magdeleine.          

"Viens. Mère." C'est la Magdeleine qui parle pour chercher à éloigner Marie de son Fils et à séparer les doigts de Jésus entrelacés dans ceux de Marie qui les baise en pleurant.

La Mère se redresse. Elle est solennelle. Elle étend une dernière fois les pauvres doigts exsangues, pose la main inerte le long du corps. Puis elle abaisse les bras vers la terre, et bien droite, la tête légèrement renversée, elle prie et offre. On n'entend pas de parole. Mais par toute son attitude, on comprend qu'elle prie. C'est vraiment la Prêtresse à l'autel, la Prêtresse au moment de l'offertoire.

"Offerimus praeclarae majestati tuae de tuis donis, ac datis, hostiam puram, hostiam sanctam, hostiam immaculatam... "

Puis elle se tourne : "Faites-le donc. Mais Lui ressuscitera. C'est inutilement que vous vous défiez de ma raison et que vous êtes aveugles à la vérité que Lui vous a dit. C'est inutilement que Satan cherche à attaquer ma foi. Pour racheter le monde, il manque aussi la torture que Satan vaincu donne à mon cœur. Je la subis et l'offre pour ceux qui viendront. Adieu, Fils ! Adieu, mon Enfant ! Adieu, mon Petit ! Adieu... Adieu... Saint... Bon... Très aimé et aimable... Beauté... Joie... Source de salut... Adieu... Sur tes yeux... sur tes lèvres... sur tes cheveux d'or... sur tes membres glacés... sur ton cœur transpercé... oh ! sur ton cœur transpercé... mon baiser... mon baiser... mon baiser... Adieu... Adieu !... Seigneur ! Pitié pour moi !"

Jésus dit :    

"Et la torture a continué avec des assauts périodiques jusqu'à l'aube du Dimanche. J'ai eu, dans la Passion, une seule tentation. Mais la Mère, le Femme, a expié pour la femme, coupable de tout mal, de très nombreuses fois. Et Satan sur la Victorieuse s'est acharné avec une férocité centuplée. Marie l'avait vaincu, Sur Marie la plus atroce tentation. Tentation contre la chair de la Mère. Tentation contre le cœur de la Mère. Tentation contre l'esprit de la Mère. Le monde croit que la Rédemption prit fin avec mon dernier soupir. Non. La Mère l'a accomplie, en y ajoutant sa triple torture pour racheter la triple concupiscence, en luttant pendant trois jours contre Satan qui voulait l'amener à nier ma Parole et à ne pas croire en ma Résurrection. Marie fut la seule qui continua de croire. Elle est grande et bienheureuse aussi à cause de cette foi.        

Tu as connu aussi cela. Tourment qui se retrouve dans le tourment de mon Gethsémani. Le monde ne comprendra pas cette page. Mais "ceux qui sont dans le monde sans être du monde" la comprendront et auront un amour plus fort pour la Mère Douloureuse. C'est pour cela que je te l'ai donnée. Va en paix avec notre bénédiction."
Les deux préparateurs ont fini la préparation des bandes. Ils vont à la table et dénudent Jésus même de son voile. Ils passent une éponge, me semble-t-il, ou un morceau de lin sur les membres en une préparation très rapide des membres qui dégouttent de mille endroits. Puis ils enduisent d'onguents tout le Corps. Ils l'ensevelissent vraiment sous une couche de pommade. Auparavant ils l'ont soulevé pour nettoyer aussi la table de pierre sur laquelle ils posent le linceul, qui pend de la tête du lit. Ils le reposent sur la poitrine, et enduisent tout le dos, les cuisses, les jambes, toute la partie postérieure. Puis ils le tournent délicatement, en faisant attention à ce que ne s'en aille pas la couche de pommade et puis ils font aussi l'onction de la partie antérieure. D'abord le tronc, puis les membres. D'abord les pieds, et en dernier lieu les mains qu'ils joignent sur le bas ventre. La mixture des arômes doit être collante comme de la gomme, car je vois que les mains restent en place alors qu'avant elles glissaient toujours à cause de leur poids de membres morts. Les pieds, non. Ils conservent leur position: l'un plus droit, l'autre plus allongé. Pour finir, la tête. Après l'avoir enduite avec soin, de manière que les traits disparaissent sous la couche d'onguents, ils lient le menton avec une bande pour maintenir la bouche fermée.  

Marie gémit plus fort. Puis ils soulèvent le côté du Linceul qui pend et le replient sur Jésus. Il disparaît sous la grosse toile du linceul. Ce n'est plus qu'une forme couverte par une toile.

Joseph regarde que tout soit bien en place et appuie encore sur le Visage un suaire de lin et d'autres linges, qui ressemblent à de courtes et larges bandes rectangulaires, qui vont de droite à gauche, au-dessus du Corps et tiennent en place le Linceul, bien adhérent au Corps. Ce n'est pas le bandage que l'on voit dans les momies, ni même dans la résurrection de Lazare. C'est un embryon de bandage.

Jésus désormais est annulé. Même sa forme est confondue sous les linges. Cela ressemble à un long paquet de toile, plus étroit aux extrémités et plus large au milieu, appuyé sur la pierre grise. Marie pleure plus fort.      

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-030.htm
TOME : 9/30



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 La_mis10
La Mise au Tombeau de Jésus

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J'informe les fidèles lecteurs de mon absence , jusqu'au Lundi 03 Novembre
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 3 Nov 2014 - 7:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria143


scellement du Tombeau.
Le retour au Cénacle


Vision du mercredi 28 mars 1945

Joseph d'Arimathie éteint une des torches, donne un dernier coup d'œil et se dirige vers l'entrée du sépulcre en tenant allumée et haute la torche qui reste. "  
   
Marie s'incline encore une fois pour baiser le Fils à travers les couvertures. Et elle voudrait le faire en dominant sa peine pour la contenir à une forme de respect envers le Cadavre qui, déjà embaumé, ne lui appartient plus. Mais quand elle est toute proche du visage voilé elle ne se domine plus, et tombe dans une nouvelle crise de désolation.

On la soulève de là non sans peine, on l'éloigné plus difficilement encore du lit funèbre. On remet en place les toiles dérangées et, c'est plutôt en la portant qu'en la soutenant, qu'on éloigne la pauvre Mère. Elle s'éloigne le visage tourné en arrière, pour voir, pour voir son Jésus qui reste seul dans l'obscurité du tombeau.    

Ils sortent dans le jardin silencieux dans la lumière du soir. Déjà la clarté relative qui est revenue après la tragédie du Golgotha, commence à s'affaiblir à cause de la nuit qui descend. Et là, dans le verger de Joseph, sous les branchages épais bien qu'encore sans feuillage et à peine garnis des boutons blancs rosés des pommiers, étrangement retardés alors qu'ailleurs ils sont couverts de fleurs épanouies et même déjà fécondés en fruits minuscules, la pénombre est encore plus avancée qu'ailleurs.            

Ils roulent la lourde pierre du tombeau dans son logement. Les longues branches d'un rosier ébouriffé descendent du haut de la grotte vers le sol et semblent frapper à cette porte de pierre et dire : "Pourquoi te fermes-tu devant une mère en pleurs ?" Ils paraissent pleurer eux aussi les gouttes de sang des pétales rouges qui s'effeuillent, avec les corolles qui s'étendent le long de la pierre sombre et les boutons serrés qui frappent contre l'inexorable fermeture. Mais bientôt cette porte du tombeau sera mouillée d'autre sang et d'autres larmes.          

Marie, jusqu'alors soutenue par Jean et suffisamment tranquille dans ses sanglots, se dégage de l'apôtre et avec un cri, qui je crois a fait trembler même les fibres des plantes, elle se jette contre la porte, s'attaque à sa saillie pour la repousser. Elle s'écorche les doigts et se brise les ongles sans y réussir et elle fait pression jusque avec sa tête contre la saillie rêche. Et son gémissement a quelque chose du rugissement d'une lionne qui s'évanouit sur le seuil de la trappe où sont renfermés ses petits, pleine de tendresse et féroce par son amour de mère.        

Elle n'a plus rien de la douce Vierge de Nazareth, de la femme patiente que l'on connaissait jusque-là. C'est la mère seulement et simplement la mère attachée à son enfant par toutes les fibres et tous les nerfs de sa chair et de son amour. C'est la plus vraie "maîtresse" de cette chair qu'elle a engendrée, l'unique maîtresse après Dieu, et elle ne veut pas que lui soit dérobée cette propriété. C'est la "reine" qui défend son diadème : le fils, le fils, le fils.    

Toute la révolte et toutes les révoltes qu'en trente-trois ans toute autre femme aurait eues contre l'injustice du monde envers son enfant, toutes les férocités saintes et licites que toute autre mère aurait eues durant ces dernières heures pour frapper et tuer avec ses mains et ses dents les assassins de son enfant, toutes ces choses que par amour du genre humain elle a toujours domptées, s'agitent maintenant dans son cœur, bouillent dans son sang et, douce aussi dans la douleur qui la fait délirer, elle ne fait pas d'imprécations, elle ne s'acharne pas. Mais elle demande seulement à la pierre qu'elle s'ouvre, qu'elle lui cède le pas car sa place est à l'intérieur, où Lui est. Mais elle demande seulement aux hommes, impitoyables dans leur pitié, de lui obéir et d'ouvrir.  

Après avoir frappé et ensanglanté avec ses mains la pierre qui résiste, elle se tourne, elle s'appuie les bras ouverts, en embrassant encore les deux bords de la pierre et, terrible dans sa majesté de Mère Douloureuse, elle commande : "Ouvrez ! Vous ne voulez pas ? Eh bien, moi je reste ici. À l'intérieur, non ? Alors ici, à l'extérieur. C'est ici qu'est mon pain et mon lit. C'est ici qu'est ma demeure. Je n'ai pas d'autres maisons ni d'autre but. Vous, éloignez-vous. Retournez dans ce monde affreux. Moi je reste là où il n'y a pas de cupidité, ni d'odeur de sang."      

"Tu ne peux pas, Femme !"    

"Tu ne peux pas, Mère !"      

"Tu ne peux pas, chère Marie !"        

Ils cherchent à lui détacher les mains de la pierre, effrayés par ces yeux qu'ils ne connaissent pas encore avec cette lueur qui les rend durs et impérieux, vitreux, phosphorescents.    

La violence n'est pas le fait des doux et les humbles ne savent pas persister dans l'orgueil... Et Marie perd tout d'un coup la véhémence de sa volonté et le caractère impérieux de son commandement. Elle reprend son doux regard de colombe torturée, perd la majesté de son geste. Elle reprend un geste suppliant et elle joint les mains en priant : "Oh ! laissez-moi ! Au nom de vos morts, au nom des vivants que vous aimez, ayez pitié d'une pauvre mère !... Écoutez... Écoutez mon cœur. Il a besoin de paix pour perdre ce battement cruel. Il s'est mis à battre ainsi là-haut, sur le Calvaire.        

Le marteau faisait "ton, ton, ton"... et chaque coup blessait mon Enfant... et retentissait dans mon cerveau et dans mon cœur... ma tête est pleine de ces coups, et mon cœur battait avec rapidité comme ce "ton, ton, ton", sur les mains, sur les pieds de mon Jésus, de mon petit Jésus... Mon Enfant ! Mon Enfant !..."    

Il lui revient tout le tourment qui paraissait calmé après sa prière au Père, près de la table de l'onction. Tous pleurent.        

"J'ai besoin de ne pas entendre de cris ni de coups. Et le monde est plein de voix et de rumeurs. Toute voix me semble le "grand cri" qui a pétrifié le sang dans mes veines, et toute rumeur me semble le bruit du marteau sur les clous. J'ai besoin de ne pas voir de visages d'hommes. Et le monde est plein de visages... Cela fait presque douze heures que je vois des visages d'assassins... Judas... les bourreaux... les prêtres... les juifs... Tous, tous assassins !... Au loin ! Au loin !... Je ne veux plus voir personne... En tout homme il y a un loup et un serpent. J'éprouve dégoût et peur pour l'homme... Laissez-moi ici, sous ces arbres tranquilles, sur cette herbe fleurie... D'ici peu, il y aura les étoiles... Elles ont toujours été ses amies et les miennes... Hier soir elles ont tenu compagnie à notre solitaire agonie... Elles savent tant de choses... Elles viennent de Dieu... Oh ! Dieu ! Dieu !..." elle pleure et s'agenouille. "Paix, mon Dieu ! Il ne me reste que Toi !"        

"Viens, ma fille ! Dieu te donnera la paix. Mais viens. Demain, c'est le sabbat pascal. Nous ne pourrions pas venir t'apporter de la nourriture..."    

"Rien ! Rien ! Je ne veux pas de nourriture ! Je veux mon Enfant ! Je me rassasie de ma douleur et me désaltère de mes pleurs... Ici... Entendez-vous comme pleure ce petit duc ? Il pleure avec moi, et d'ici peu les rossignols pleureront. Et demain, dans le soleil, pleureront les calandres et les fauvettes et tous les oiseaux que Lui aimait, et les tourterelles viendront avec moi pour battre cette pierre et pour dire, et pour dire : "Lève-toi, mon amour, et viens ! Amour qui te tiens dans la crevasse du rocher, dans la cachette de la pente, laisse-moi voir ton visage, laisse-moi écouter ta voix". Ah ! que dis-je ! Eux aussi, eux aussi, les assassins sournois, me l'ont interpellé avec les paroles du Cantique ! Oui, venez, ô filles de Jérusalem, pour voir votre Roi avec le diadème dont l'a couronné sa Patrie le jour de son mariage avec la Mort, le jour de son triomphe de Rédempteur !"        

"Regarde, Marie ! Les gardes du Temple arrivent. Allons, pour qu'ils ne te méprisent pas."

"Les gardes ? Leur mépris ? Non. Ce sont des lâches, des lâches. Et si je marchais sur eux, terrible dans ma douleur, ils fuiraient comme Satan devant Dieu. Mais je me souviens que je suis Marie... et je ne les frapperai pas comme j'en aurais le droit. Je resterai bonne... ils ne me verront même pas. Et s'ils me voient et me demandent; "Que veux-tu ?", je leur dirai: "L'aumône de respirer l'air embaumé qui sort de cette fente". Je dirai: "Au nom de votre mère". Tous ont une mère... le bon larron l'a dit aussi..."      

"Mais ces gens sont pires que des larrons. Ils vont t'insulter."            

"Oh !... y a-t-il encore une insulte que je ne connaisse pas après celles d'aujourd'hui ?"

C'est la Magdeleine qui trouve la raison qui peut plier la Douloureuse à l'obéissance. "Tu es bonne, tu es sainte, et tu crois, et tu es courageuse. Mais nous que sommes-nous ?... Tu le vois ! La plupart ont fui, ceux qui restent tremblent. Le doute, qui est déjà en nous, nous dominerait. Tu es la Mère. Tu n'as pas seulement des droits et des devoirs sur ton Fils, mais des devoirs et des droits sur ce qui appartient à ton Fils. Tu dois revenir avec nous, parmi nous, pour nous rassembler, pour nous rassurer, pour nous infuser ta foi. Tu l'as dit, après ton juste reproche à notre poltronnerie et à notre mécréance: "Il Lui sera plus facile de ressusciter s'il est débarrassé de ces bandes inutiles". Moi je te dis : "Si nous arrivons à nous unir dans la foi en sa Résurrection, c'est plus vite qu'il ressuscitera. Nous l'appellerons par notre amour..." Mère, Mère de mon Sauveur, reviens avec nous, toi, amour de Dieu, pour nous donner cet amour que tu possèdes ! Veux-tu donc que se perde de nouveau la pauvre Marie de Magdala que Lui a sauvée avec tant de pitié ?"        

"Non, on me le reprocherait. Tu as raison. Je dois revenir... chercher les apôtres... les disciples... les parents... tous... Dire... dire : 'croyez'. Dire: 'Il vous pardonne'... À qui l'ai-je déjà dit ? ... Ah ! À l'Iscariote. Il faudra... oui, il faudra le chercher, même lui... car c'est le plus grand pécheur..." Marie reste la tète inclinée sur la poitrine, elle tremble comme par dégoût, et puis elle dit : "Jean, tu le chercheras et me l'amèneras. Tu dois le faire, et moi je dois le faire. Père, que même cela soit fait pour la Rédemption de l'Humanité. Allons."

Elle se lève. Ils sortent du jardin à moitié obscur. Les gardes les regardent sortir sans intervenir.      

La route, poussiéreuse et bouleversée par le fleuve de peuple qui l'a parcourue et frappée de ses pieds, de ses pierres et de ses matraques, fait une courbe autour du Calvaire pour arriver à la voie maîtresse qui est parallèle aux murs.

Et ici sont encore plus intenses les traces de l'événement. Deux fois Marie pousse un cri et se penche pour étudier le sol avec une mauvaise lumière, car il lui semble voir du sang et elle pense que c'est celui de son Jésus. Mais, je crois, ce ne sont que des morceaux d'étoffe déchirés dans la mêlée de la fuite.    

Le petit torrent, qui court le long de la route, murmure doucement dans le grand silence qui envahit tout. Il semble que la ville soit abandonnée tant il ne vient d'elle que le silence. Voici le petit pont qui conduit au rude chemin du Calvaire et, en face, voilà la Porte Judiciaire. Avant de disparaître derrière elle, Marie se retourne pour regarder le sommet du Calvaire... et elle verse des larmes désolées. Puis elle dit : "Allons. Mais conduisez-moi. Je ne veux pas voir Jérusalem, ses rues, ses habitants."            

"Oui, oui, mais pressons nous. Ils vont fermer les portes et tu le vois ? Leur garde est renforcée. Rome craint des soulèvements."  

"Elle a raison. Jérusalem est un repaire de tigres ! C'est une tribu d'assassins ! C'est une foule de brigands. Et ce n'est pas seulement vers les biens matériels, mais vers les vies que ces usurpateurs tendent leurs griffes rapaces. Cela fait trente-deux ans qu'ils dressent des embûches à la vie de mon Enfant... C'était un agneau de lait et de rosé, c'était un petit agneau aux cheveux d'or frisés... Il savait à peine dire "Maman", et faire les premiers pas et rire de ses petites dents entre ses lèvres de clair corail, quand ils sont venus pour l'égorger... Ils disent maintenant qu'il avait blasphémé, et violé le sabbat, et poussé à la révolte, et visé au trône, et péché avec les femmes... Mais qu'avait-il fait, alors ? Quel blasphème pouvait-il avoir proféré s'il savait à peine appeler sa Maman ? Que pouvait-il violer de la Loi, si Lui, l'Éternel Innocent, était alors aussi le petit innocent de l'homme ? Quelle révolte pouvait-il soulever s'il ne savait pas même faire un caprice ? À quel trône aurait- il visé ? Il avait son trône sur la Terre et au Ciel, et il n'en demandait pas d'autre. Au Ciel, il avait le sein du Père, et sur Terre il avait mon sein. Jamais il n'a eu un regard sensuel, et vous, jeunes et belles, vous pouvez le dire. Mais alors, mais alors... L'exercice de ses sens se bornait au besoin de la tiédeur et de la nourriture, et il était plein d'amour, oui, mais pour ma mamelle tiède pour y poser sa petite figure et dormir ainsi, et pour mon sein duquel mon amour s'écoulait en lait... Oh ! mon Enfant !... Et ils te voulaient mort ! C'est cela qu'ils voulaient t'enlever: la vie ! Ton unique trésor. La Mère pour le Fils, le Fils pour la Mère, pour nous rendre les plus misérables et les plus désolés de l'Univers. Pourquoi enlever la vie au Vivant ?      

Pourquoi vous arroger le droit d'enlever cette chose qu'est la vie : bien de la fleur et de l'animal, bien de l'homme ? Il ne vous demandait rien, mon Jésus. Pas d'argent, pas de bijoux, pas de maisons. Il en avait une petite et sainte, et il l'avait quittée par amour pour vous, hommes-hyènes. La demeure qu'a le petit de l'animal, il y avait renoncé pour vous, et il s'en était allé, pauvre et seul, à travers le monde sans plus avoir le lit que Lui avait fait le Juste, sans même plus le pain que Lui faisait sa Maman, et il avait dormi là où il avait pu, et il avait mangé comme il avait pu. Dans les maisons des gens honnêtes comme tout fils d'homme, ou sur la couchette d'herbe des prés, veillé par les étoiles. Assis à une table, ou partageant avec les oiseaux de Dieu les grains de blé et les fruits des ronces sauvages. Il ne vous demandait rien mais, au contraire, il vous donnait.

Il voulait seulement la vie pour vous donner la Vie par sa parole. Et vous, et toi, Jérusalem, vous l'avez dépouillé de la vie. Es-tu rassasiée et repue de son Sang et de sa Chair ? Ou cela ne te suffit-il pas encore ? Et toi, hyène après avoir été vampire et vautour, veux-tu te repaître de son Cadavre, et, pas encore rassasiée d'opprobres et de tourments, veux-tu encore t'acharner et jouir de déshonorer ses dépouilles et de revoir ses spasmes, ses tremblements, ses hoquets, ses convulsions en moi, dans la Mère de celui que vous avez tué ? Sommes-nous arrivés ? Pourquoi vous arrêtez-vous ? Cet homme, que veut-il de Joseph ? Que dit-il ?"          

En fait Joseph a été arrêté par un des rares passants, et dans le silence absolu de la ville déserte on entend très bien leurs paroles.      

"On sait que tu es entré dans la maison de Pilate, profanateur de la Loi. Tu en rendras compte. La Pâque t'est interdite ! Tu es contaminé."

"Toi aussi, Elchias. Tu m'as touché et je suis tout couvert du sang du Christ et de sa sueur de mort !"      

"Ah ! horreur ! Loin ! Loin ! Ce sang, loin !"    

*N'aie pas peur. Il t'a déjà abandonné et maudit."      

"Mais toi aussi, maudit. Et maintenant que tu te mets bien avec Pilate, ne pense pas pouvoir soustraire le Cadavre. Nous avons pris des mesures pour que le jeu cesse."

Nicodème s'est approché lentement alors que les femmes se sont arrêtées avec Jean, en s'adossant à un portail fermé.          

"Nous avons vu" répond Joseph. "Lâches ! Vous avez peur même d'un mort ! Mais de mon jardin et de mon tombeau, je fais ce qui me semble bon."      

"Nous verrons."        

"Nous verrons. J'en appellerai à Pilate."            

"Oui, tu forniques avec Rome, maintenant."  

Nicodème s'avance : "Mieux vaut avec Rome qu'avec le démon, comme vous, déicides! Et du reste, dis-moi: comment donc reprends-tu courage ? Il y a un moment tu fuyais en proie à la terreur. C'est déjà passé pour toi ? Ce que tu as eu ne te suffit pas encore ? Une de tes maisons n'est-elle pas brûlée ? Tremble ! Le châtiment n'est pas fini. Il vient, au contraire. Il te menace comme la Némésis des païens. Ni gardiens ni sceaux n'empêcheront le Vengeur de se lever et de frapper."    

"Maudit !" Elchias s'enfuit et s'en va buter contre les femmes. Il comprend et dit une injure atroce à Marie.            

Jean ne dit rien, mais d'un saut de panthère s'élance et le terrasse. Il le presse avec ses genoux, lui met les mains autour du cou et lui dit : "Demande-lui pardon ou bien je t'étrangle, démon." Il ne le laisse que quand l'autre, pressé et à moitié étranglé par les mains de Jean, demande : "Pardon."          

Mais son cri a attiré la ronde. "Halte-là ! Qu'arrive-t-il ? D'autres séditions ? Arrêtez-vous tous ou vous serez frappés. Qui êtes-vous ?"            

"Joseph d'Arimathie et Nicodème, autorisés par le Proconsul pour ensevelir le Nazaréen mis à mort, qui reviennent du tombeau avec la Mère, le fils et les parents et amis. Celui-là a offensé la Mère et on l'a obligé à demander pardon."            

"Cela seulement ? Il fallait l'étrangler. Allez. Soldats, arrêtez cet homme. Que veulent-ils d'autre, ces vampires ? Même le cœur des mères ? Salut, juifs !"      

"Quelle horreur ! Mais ce ne sont plus des hommes... Jean, sois bon avec eux. Regarde le souvenir de mon et ton Jésus. Lui prêchait le pardon."          

"Mère, tu as raison. Mais ce sont des criminels et ils me font perdre la tête. Ce sont des sacrilèges : ils t'offensent et je ne puis le permettre."

"Ce sont des criminels et ils savent qu'ils le sont. Regarde comme il y en a peu dans les rues et comme ils s'esquivent furtivement. Après le crime, les criminels ont peur. De les voir fuir ainsi, entrer dans les maisons, se barricader par peur, me fait horreur. Je les vois tous coupables du Déicide. Regarde là, Marie, ce vieux. Il est déjà au bord de la fosse et pourtant, maintenant que la lumière de cette porte qui s'ouvre l'éclaire, il me semble l'avoir vu défiler accusant mon Jésus, là-haut, sur le Calvaire... Il l'appelait larron... Larron, mon Jésus !...      

Ce jeune, un peu plus qu'enfant, Lui adressait des blasphèmes obscènes en invoquant son Sang sur lui... Oh ! le malheureux !... Et cet homme ? Si musclé et si fort, se sera-t-il abstenu de le frapper ? Oh ! je ne veux pas voir ! Regardez : sur leurs visages se superpose le visage de leur âme et... et ils n'ont plus des figures d'hommes, mais de démons... Ils étaient courageux contre l'Homme lié, le Crucifié... Et maintenant ils fuient, ils se cachent, ils s'enferment. Ils ont peur. De qui ? D'un mort. Pour eux ce n'est qu'un mort car ils nient qu'il soit Dieu. De quoi donc ont-ils peur ? À qui ferment-ils leurs portes ?  Au remords, à la punition. Inutile : le remords est en vous et il vous suivra éternellement. La punition n'est pas humaine. Et contre elle ne servent pas les verrous et les bâtons, les portes et les barreaux.

Elle descend du Ciel, de Dieu, vengeur de son Immolé, et elle pénètre au-delà des murs et des portes, et vous marque de sa flamme céleste, vous marque pour le châtiment surnaturel qui vous attend.  Le monde viendra au Christ, à Celui qui est le Fils de Dieu et le mien, il viendra à Celui que vous avez transpercé, mais vous, vous serez marqués pour toujours, les Caïns d'un Dieu, marqués comme l'opprobre de la race humaine. Moi, qui suis née de vous, moi qui suis la Mère de tous, je dois dire que pour moi, votre fille, vous avez été plus que parâtres et que, dans le nombre sans limite de mes enfants, vous êtes ceux qui m'imposez le plus de fatigue pour vous accueillir, car vous êtes souillés du crime envers mon Enfant. Et vous ne vous en repentez pas en disant : "Tu étais le Messie. Nous te reconnaissons et nous t'adorons".            

Voici une autre ronde romaine. L'Amour n'est plus sur la Terre. La Paix n'est plus parmi les hommes. La Haine et la Guerre s'agitent comme ces torches fumeuses. Ceux qui dominent ont peur du déchaînement de la foule. Ils savent par expérience que quand cette bête qui s'appelle homme a goûté la saveur du sang, elle devient avide de carnage... Mais ne les craignez pas. Ce ne sont pas de vrais lions et de vraies panthères, ce sont des hyènes très lâches. Ils s'acharnent sur l'agneau sans défense, mais ils craignent le lion armé de lances et son autorité. Ne craignez pas ces chacals rampants. Votre pas ferré les met en fuite et l'éclat de vos lances les rend plus doux que des lapins. Ces lances ! L'une d'elles a ouvert le cœur de mon Fils ! Laquelle ? Les voir c'est une flèche au cœur... Et pourtant je voudrais les avoir toutes dans ces mains qui tremblent pour voir quelle est celle qui a encore des traces de sang et dire : "C'est celle-là ! Donne-la-moi, soldat ! Donne-la à une mère en souvenir de ta mère lointaine, et je prierai pour elle et pour toi".          

Et aucun soldat ne la refuserait car eux, les hommes de guerre, ont été les meilleurs devant l'agonie du Fils et de la Mère. Oh ! pourquoi là-haut n'y ai-je pas pensé ? J'étais comme si on m'avait frappé à la tête. Déjà, elle était abrutie par ces coups... Oh ! quels coups ! Qui me permet de ne plus les entendre ici, dans ma pauvre tête ? La lance... Comme je la voudrais !..."    

"Nous pouvons la chercher, Mère. Le centurion me paraît très bon avec nous. Je crois qu'il ne la refusera pas. J'irai demain."          

"Oui. oui. Jean. Je suis pauvre, je n'ai que peu d'argent, mais je m'en dépouille jusqu'à la dernière pièce pour avoir ce fer ... Oh ! comment j'ai pu ne pas la demander alors ?"

"Marie, ma chérie, personne d'entre nous ne connaissait cette blessure... Quand tu l'as vue, les soldats étaient loin."        

"C'est vrai... Je suis abrutie par la douleur. Et les vêtements ? Je n'ai rien de Lui ! Je donnerais mon sang pour les avoir..." Marie verse de nouveau des pleurs désolés.    

Et elle arrive ainsi dans la rue où se trouve le Cénacle. Il est temps car elle est épuisée et elle se traîne vraiment comme une vieille croulante. Et elle le dit. "Courage ! Nous sommes arrivées, désormais. Arrivées ? Si court le chemin qui ce matin m'a paru si long ? Ce matin ? Était-ce ce matin ? Pas plus ? Que d'heures ou que de siècles sont passés depuis que je suis entrée hier soir et depuis que je suis sortie ce matin ? Est-ce vraiment moi, la Mère de cinquante ans ou une centenaire, une femme d'il y a longtemps, riche de siècles sur mes épaules courbées et sur ma tête chenue ? Il me semble avoir vécu toute la douleur du monde et qu'elle soit toute sur mes épaules qui plient sous le poids. Croix immatérielle, mais si lourde ! De pierre. Peut-être encore plus lourde que celle de mon Jésus. Car je porte la mienne et la sienne avec le souvenir de son déchirement et la réalité du mien. Entrons, puisque nous devons entrer.

Mais ce n'est pas un réconfort, c'est un accroissement de douleur. C'est par cette porte qu'est entré mon Fils pour son dernier repas. C'est par elle qu'il est sorti pour aller à la rencontre de la mort. Et il a dû mettre son pied là où le traître avait mis le sien, en sortant pour appeler ceux qui devaient s'emparer de l'Innocent. C'est contre cette porte que j'ai vu Judas... que j'ai vu Judas ! Et je ne l'ai pas maudit. Mais je lui ai parlé comme une mère déchirée, déchirée pour le Fils bon et pour le fils mauvais... J'ai vu Judas !  C'est le Démon que j'ai vu en lui ! Moi qui ai toujours tenu Lucifer sous mon talon et, ne regardant que Dieu, je n'ai jamais abaissé mon regard sur Satan, j'ai connu son visage en regardant le Traître.            

J'ai parlé avec le Démon... Et il s'est enfui car il ne supporte pas ma voix. L'aura-t-il laissé maintenant ? De manière que je puisse parler à ce mort et moi, la Mère, le concevoir de nouveau avec le Sang d'un Dieu, pour l'enfanter à la Grâce ? Jean, jure-moi que tu le chercheras et que tu ne seras pas cruel avec lui. Je ne le suis pas, moi qui pourtant en aurais le droit... Oh ! Laissez-moi entrer dans cette pièce où mon Jésus a pris son dernier repas, où la voix de mon Enfant a dit en paix ses dernières paroles !"          

"Oui, nous y irons. Mais maintenant, regarde, viens ici, où nous étions hier. Repose-toi. Salue Joseph et Nicodème qui se retirent."    

"Je les salue, oui. Oh ! je les salue, je les remercie, je les bénis !"      

"Mais viens, viens. Tu vas le faire à loisir."    

"Non. Ici. Joseph... Oh ! je n'ai connu personne de ce nom qui ne m'aimât pas..."      

Marie d'Alphée éclate en sanglots.    

"Ne pleure pas... Même Joseph... C'était par amour que ton fils se trompait. Il voulait me donner la paix humainement... Mais aujourd'hui!... Tu l'as vu... Oh ! tous les Joseph sont bons avec Marie... Joseph, je te remercie, et toi aussi, Nicodème... Mon cœur se prosterne sous vos pieds fatigués à cause de tant de chemin fait pour Lui... pour les derniers honneurs rendus à Lui... Je n'ai que mon cœur à vous donner... et je vous le donne, amis loyaux de mon Fils... et... et excusez les paroles qu'une mère transpercée vous a dites au tombeau..."  

"Oh ! Sainte ! Toi, pardonne !" dit Nicodème.            

"Sois bonne maintenant. Repose dans ta Foi. Nous viendrons demain" ajoute Joseph.

"Oui, nous viendrons. Nous sommes à tes ordres."    

"C'est le sabbat demain]" objecte la maîtresse de maison.    

"Le sabbat est mort. Nous viendrons. Adieu. Que le Seigneur soit avec nous" et ils s'en vont.            

"Viens, Marie."          

"Oui, Mère, viens."    

"Non. Ouvrez. Vous m'avez promis de le faire après les salutations. Ouvrez cette porte ! Vous ne pouvez la fermer à une mère, à une mère qui cherche à respirer dans l'air l'odeur du souffle, du corps de son enfant. Mais ne savez-vous pas que ce souffle et ce corps, c'est moi qui les Lui ai donnés ? Moi, moi qui l'ai porté neuf mois, qui l'ai enfanté, allaité, élevé, soigné ? Ce souffle est mien ! Cette odeur de chair est mienne ! C'est le mien, rendu plus beau dans mon Jésus. Laissez-moi le sentir encore une fois."            

"Mais oui, ma chérie, demain. Aujourd'hui tu es fatiguée. Tu es brûlante de fièvre. Tu ne peux pas. Tu es malade."

"Oui, malade. Mais c'est parce que j'ai dans les yeux la vue de son Sang et dans le nez l'odeur de son Corps couvert de plaies. Que je voie la table où il s'est appuyé vivant et sain, que je sente le parfum de son corps juvénile. Ouvrez ! Ne me l'ensevelissez pas une troisième fois ! Déjà vous me l'avez caché sous les aromates et les bandes, puis vous me l'avez enfermé sous la pierre. Maintenant pourquoi, pourquoi refuser à une Mère de retrouver son dernier vestige dans le souffle qu'il a laissé derrière cette porte ? Laissez-moi entrer. Je chercherai par terre, sur la table, sur son siège, les traces de ses pieds, de ses mains. Et je les baiserai, je les baiserai jusqu'à me consumer les lèvres. Je chercherai... je chercherai... Peut-être trouverai-je un cheveu de sa tête blonde, un cheveu qui ne soit pas couvert de sang. Mais savez-vous ce que c'est que le cheveu d'un fils pour sa maman ?

Toi, Marie de Cléophas, toi, Salomé, vous êtes mères. Et vous ne comprenez pas ? Jean ? Jean? Écoute-moi. Je suis ta Mère : Lui m'a faite telle. Lui ! Tu me dois obéissance. Ouvre ! Je t'aime, Jean. Je t'ai toujours aimé parce que tu l'aimais. Je t'aimerai plus encore. Mais, ouvre. Ouvre, te dis-je ! Tu ne veux pas ? Tu ne veux pas ? Ah ! je n'ai donc plus de fils !? Jésus ne me refusait jamais rien, parce qu'il était mon fils. Tu refuses. Tu ne l'es pas. Tu ne comprends pas ma douleur... Oh ! Jean, pardon... pardon... Ouvre... Ne pleure pas... Ouvre... Oh ! Jésus!... Jésus!... Écoute-moi... Que ton esprit opère un miracle ! Ouvre à ta pauvre Maman cette porte que personne ne veut ouvrir ! Jésus ! Jésus !"

Marie serre les poings et frappe la porte bien close. Son déchirement est au paroxysme. Elle finit par pâlir en murmurant : "Oh ! mon Jésus ! Je viens ! Je viens !" Elle se renverse sans force dans les bras des femmes qui pleurent. Elles la soutiennent pour l'empêcher de tomber au pied de cette porte, et la transportent ainsi dans la pièce en face.  

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-031.htm
TOME :9/31
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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La Souffrance de Marie
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Henryk Lun 3 Nov 2014 - 16:09

Ce portrait de Marie après la descente de Croix, est très intense. La haine a toujours le même visage, les mêmes mains. Le visage de la douceur et du pardon de Marie Reine, dans ce paroxysme de douleurs m'incite à la méditation intérieure.
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 4 Nov 2014 - 7:52

Merci Henryk

 il est vrai que cette douleur de Marie qui voit Son Fils souffrir si injustement de la haine des hommes qui le condamnent jusqu'à le tuer

Lui  cet Agneau innocent qui se laisse immoler pour que les hommes  aient la Vie éternelle et  découvrent  qui est le Père   "Dieu Miséricordieux et plein d' Amour "

Mais Marie , savait aussi cela , Son Fils devait souffrir et c'était par toutes ces Souffrances que " Tout soit  accompli  ! " elle a de nouveau dit " OUI "


OUI ! nous ne cesserons de méditer ces instants



****


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_10


La nuit du Vendredi Saint.

Vision du 29 mars 1945.

Marie, secourue par les femmes en pleurs, revient à elle. Elle pleure sans avoir plus d'autre force que celle de pleurer sans arrêt. Il semble vraiment que sa vie doive s'écouler et se consumer toute entière dans ces larmes.

Elles veulent qu'elle se restaure. Marthe lui offre un peu de vin, la maîtresse de maison voudrait qu'elle prenne au moins un peu de miel. Marie d'Alphée, à genoux devant elle, lui offre une tasse de lait tiède en disant : "Je l'ai trait moi-même à la chevrette de la petite Rachel" (peut-être une fille des gens qui sont dans cette maison de Lazare comme locataires ou comme gardiens, je ne sais). Mais Marie ne veut rien. Pleurer, seulement pleurer. Et demander et s'entendre promettre que l'on cherchera les apôtres et les disciples, que l'on cherchera la lance et les vêtements et que, quand il fera jour, puisque maintenant ils ne veulent pas la laisser aller, elles la laisseront entrer dans la pièce du Cénacle.

"Oui. Si tu es un peu tranquille, si tu reposes un peu, je t'y conduirai" dit sa belle-sœur. "Nous entrerons toutes les deux et, à genoux, je chercherai pour toi toute trace de Jésus..." et Marie d'Alphée sanglote. "Mais tu vois ? Ici tu as la coupe et le pain entamé par Lui, employé par Lui pour l'Eucharistie. Y a-t-il plus saint souvenir ? Tu vois ? Jean te les a apportés dès ce matin pour que tu les voies ce soir... Pauvre Jean qui est là qui pleure et qui a peur..."

"Peur ? Pourquoi ? Viens, Jean."

Jean sort de l'ombre car dans la pièce il n'y a qu'une petite lampe posée sur la table près des objets de la Passion, et il s'agenouille aux pieds de Marie qui le caresse et lui demande : "Pourquoi as-tu peur ?"

Et Jean, en embrassant ses mains et en pleurant : "Parce que tu es malade. Tu es fiévreuse et angoissée... Et tu n'es pas tranquille. Et si tu continues ainsi, tu vas mourir comme Lui est mort..."

"Oh ! si c'était vrai !"

"Non! Mère ! Maman ! Oh ! il est plus doux de dire : "Maman", comme à la mienne ! Laisse-moi te le dire... Mais, comme moi je ne trouve pas de différence entre ma mère et toi, et même comme je t'aime plus qu'elle parce que tu es la Mère que Lui m'a donnée et que tu es sa Mère, ne fais pas une trop grande différence entre le Fils né de toi et le fils qui t'a été donné... Et aime- moi un peu comme tu l'aimes Lui... Si c'était Lui qui te dise : "J'ai peur que tu meures", Lui répondrais-tu : "Oh ! si c'était vrai" ? Non. Tu ne le dirais pas. Mais tu regretterais de t'en aller et le laisser dans un monde de loups, Lui, ton Agneau... Et pour moi tu n'es pas en peine ?... Je suis tellement plus agneau que Lui, non par bonté et pureté, mais par stupidité et par peur.

Si tu me manques, le pauvre Jean sera dévoré par les loups sans avoir su donner un bêlement qui parle de son Maître... Veux-tu que je meure ainsi, sans le servir ? Stupide dans la mort comme dans la vie ? Non, n'est ce pas ? Et alors, Maman, cherche à être tranquille... Pour Lui... Oh ! ne dis-tu pas qu'il ressuscite ? Oui, tu le dis, et c'est vrai. Et alors veux-tu que quand il ressuscitera, il trouve la maison vide de toi ? Car certainement Lui viendra ici... Oh ! pauvre, pauvre Jésus, si au lieu de ton cri d'amour il entendait nos cris de deuil, si au lieu de trouver ton sein pour poser sa tête martyrisée et glorieuse il trouvait la fermeture de ton tombeau. Tu dois vivre. Pour le saluer quand il reviendra... Je ne dis pas "à notre amour". Nous méritons tous les reproches pour la façon dont nous nous sommes conduits. Mais à ton amour. Oh ! que sera la rencontre ? Et Lui, comment sera-t-il ? Mère de la Sagesse, Maman du très ignorant Jean, toi qui sais tout, dis-nous comment il sera, quand il apparaîtra ressuscité."

"Lazare avait les blessures des jambes cicatrisées, mais on en voyait la trace. Et il apparut enveloppé dans des bandes pleines d'ordure" dit Marthe.

"Il nous fallut le laver à plusieurs reprises..." ajoute Marie.

"Et il était faible, et nous avons dû le restaurer sur son ordre" termine Marthe.

"Le fils de la veuve de Naïm était comme étourdi et semblait un bébé incapable de marcher et de parler couramment, si bien qu'il le rendit à sa mère pour qu'elle lui apprît de nouveau à user des biens de la vie. Et la fillette de Jaïre, Lui-même guida ses premiers pas" dit Jean.

"Je pense que le Seigneur nous enverra un ange pour nous dire :"Venez avec un vêtement propre". Et mon amour l'a déjà préparé. Il est dans le palais. Je n'ai pas pu le filer, mais je l'ai fait filer par ma nourrice, qui maintenant est tranquille sur mon avenir, et ne pleure plus. J'ai pris le lin le plus précieux, et j'ai eu la pourpre par Plautina, et Noémi en a tissé le volant, et moi j'ai fait la ceinture, la bourse et le taleth, les brodant de nuit pour n'être pas vue. Mère, c'est toi qui m'as appris. Ce n'est pas parfait. Mais plus que les perles qui dessinent son Nom sur la ceinture et sur la bourse, ce sont les diamants de mes larmes d'amour et mes baisers qui le rendent beau. Tout point est une palpitation de dévouement pour Lui. Et je la Lui porterai. Tu permets, n'est-ce pas ?"

"Oh !... je ne pensais pas qu'on le priverait de son vêtement... je ne suis pas habitué aux usages du monde et à sa férocité... Je croyais déjà la connaître… (et des larmes roulent de nouveau le long de ses joues cireuses) mais je vois que je ne savais encore rien... Et je pensais : "Après aussi il aura le vêtement de la Maman". Il Lui plaisait tant ! Il l'avait voulu ainsi et il me l'avait dit depuis longtemps : "Tu feras un vêtement de telle et telle façon, et tu me le porteras pour la Pâque... Car Jérusalem doit me voir dans le vêtement pourpre de roi..." Oh ! cette laine, plus blanche que la neige, pendant que je la filais elle devenait rouge aux yeux de Dieu et aux miens, parce que mon cœur avait reçu une nouvelle blessure de cette parole... Les autres, après des années et des mois, elles s'étaient sinon fermées du moins desséchées de leur suintement de sang. Mais celle-là ! Chaque jour, chaque heure retournait l'épée dans le cœur : "Un jour de moins ! Une heure de moins ! Et ensuite, il sera mort !" Oh ! Oh !... Et le fil sur le fuseau et sur le métier devenait rouge pour moi... On l'a teint ensuite pour le monde... Mais il était déjà rouge..." Marie pleure de nouveau.

Elles cherchent à la soulager en lui parlant de la Résurrection. Suzanne demande : "Que dis-tu ? Comment sera-t-il, ressuscité ? Et comment ressuscitera-t-il ?"

Et elle, égarée, aveuglée à cette heure de martyre rédempteur, répond : "Je ne sais pas... Je ne sais plus rien... sauf qu'il est mort..." Elle éclate de nouveau en des sanglots violents et elle baise le linge qui était aux flancs de son Fils, elle le serre sur son cœur et le berce comme si c'était un enfant...

Elle touche les clous, les épines, l'éponge, et crie : "C'est cela qu'a su te donner ta Patrie ! Du fer, des épines, du vinaigre et du fiel ! Et des insultes, des insultes, des insultes ! Et parmi tous les fils d'Israël, on a dû choisir quelqu'un de Cyrène pour porter la croix. Cet homme est sacré pour moi comme un époux. Et si j'en connaissais un autre qui ait secouru mon Enfant, je lui baiserais les pieds. Mais personne n'a donc eu pitié ? Sortez ! Partez ! Même de vous voir, c'est pour moi une douleur ! Parce que parmi vous tous, parmi vous tous, vous n'avez même pas su obtenir une torture moins cruelle. Serviteurs inutiles et inertes de votre Roi, sortez !" Elle est terrible dans son emportement. Debout, raide, elle paraît même plus grande, avec ses yeux impérieux, son bras tendu qui indique la porte. Elle commande comme une reine sur le trône.

Tout le monde sort sans réagir pour ne pas l'exciter davantage et s'assoit en dehors de la porte close, pour écouter ses gémissements et tout bruit qu'elle peut faire. Mais après le bruit du siège qu'elle a repoussé et de ses genoux qui frappent le sol, car elle s'est agenouillée la tête contre la table sur laquelle se trouvent les objets de la Passion, on n'entend que ses pleurs sans arrêt et sans réconfort.

Elle murmure, mais si doucement que ceux qui sont dehors ne peuvent l'entendre : "Père, Père, pardon ! Je deviens orgueilleuse et méchante. Mais Tu le vois : c'est vrai ce que je dis. Il y avait des foules autour de Lui et à cette fête toute la Palestine est dans les murs saints... Saints ? Non. Plus saints... Ils seraient restés tels si Lui avait expiré en leur intérieur. Mais Jérusalem l'a expulsé comme le vomissement qui donne la nausée. Dans Jérusalem il n'y a donc que le Crime... Eh bien, de tout ce peuple qui le suivait, il n'a pu se rassembler une poignée qui s'impose, je ne dis pas pour le sauver - il devait mourir pour racheter - mais pour le faire mourir sans tant de tortures. Ils sont restés dans l'ombre ou bien ils ont fui... Mon cœur se révolte devant tant de lâcheté. Je suis la Mère. À cause de cela, pardonne mon péché d'orgueilleuse dureté..." et elle pleure...

...Dehors les autres sont sur les épines et pour plusieurs motifs.

Le maître de maison rentre. Il était sorti par curiosité et il apporte des nouvelles redoutables. On dit que beaucoup de gens sont morts dans le tremblement de terre, que beaucoup ont été blessés dans les corps à corps entre les fidèles du Nazaréen et les juifs, que plusieurs ont été arrêtés et qu'il y aura de nouvelles exécutions pour révoltes et menaces envers Rome, que Pilate a ordonné d'arrêter tous les partisans du Nazaréen et tous les chefs du Sanhédrin présents dans la ville, ou même déjà enfuis à travers la Palestine, que Jeanne est mourante dans son palais, que Manaën a été arrêté par Hérode pour l'avoir insulté en pleine Cour comme complice du Déicide. En somme, un tas de nouvelles catastrophiques...

Les femmes gémissent non pas tant de peur pour elles-mêmes que pour leurs fils et leurs maris. Suzanne pense à son époux, connu parmi les fidèles de Jésus en Galilée. Marie de Zébédée pense à son mari, logé chez un ami, et à son fils Jacques dont elle n'a pas de nouvelles depuis le soir d'avant. Et Marthe dit en sanglotant : "Ils seront déjà allés à Béthanie ! Qui ne savait pas ce qu'était Lazare pour le Maître ?"

"Mais il est protégé par Rome, lui" lui réplique Marie Salomé.

"Oh ! protégé ! Qui sait, avec la haine qu'ont pour nous les chefs d'Israël, quelles accusations ils portent contre lui à Pilate... Oh ! Dieu !" Marthe se met les mains dans les cheveux et elle crie : "Les armes ! Les armes ! La maison en est pleine... et aussi le palais ! Je le sais ! Ce matin, à l'aurore, est venu Lévi, le gardien et il m'a dit... Mais déjà tu le sais, toi aussi ! Et tu l'as dit aux juifs sur le Calvaire... Sotte ! Tu as mis dans la main des cruels l'arme pour tuer Lazare !..."

"Je l'ai dit, oui, j'ai dit la vérité sans le savoir. Mais tais-toi, poule mouillée ! Ce que j'ai dit est la plus sûre garantie pour Lazare. Ils se garderont bien de s'aventurer dans des recherches là où ils savent qu'il y a des gens armés ! Ce sont des lâches !"

"Les juifs, oui. Mais les romains, non."

"Je ne crains pas Rome. Elle est juste et paisible dans ses dispositions".

"Marie a raison" dit Jean. "Longin m'a dit : "J'espère qu'ils vous laisseront tranquilles. Mais s'ils ne le faisaient pas, viens ou envoie quelqu'un au Prétoire. Pilate est bienveillant pour les fidèles du Nazaréen. Il l'était aussi pour Lui. Nous vous défendrons".

"Mais si les juifs font tout par eux-mêmes ? Hier soir, c'était eux qui ont pris Jésus ! Et, s'ils disent que nous sommes des profanateurs, ils ont le droit de nous prendre. Oh ! mes fils ! J'en ai quatre ! Où sont Joseph et Simon ? Ils étaient sur le Calvaire, et puis ils sont descendus quand Jeanne n'a pas résisté. Pour aider et défendre les femmes... Eux, les bergers, Alphée... tous ! oh ! ils les auront certainement déjà tués. Tu as entendu que Jeanne est mourante ? Elle l'est certainement parce qu'elle est blessée. Et eux, avant que la plèbe puisse frapper une femme, l'auront défendue et seront morts !... Et Jude et Jacques ? Mon petit Jude ! Mon trésor ! Et Jacques, doux comme une fillette ! Oh ! je n'ai plus de fils ! Je suis comme la mère des fils Macchabées !..."

Toutes pleurent désespérément. Toutes, sauf la maîtresse de maison qui est allée chercher une cachette pour son mari, et Marie-Magdeleine qui ne pleure pas. Mais ses yeux jettent du feu: elle redevient la femme autoritaire d'autrefois. Elle ne parle pas, mais elle darde son regard sur ses compagnes abattues, et elle bout de leur adresser une épithète très claire : "Pusillanimes!"

Un certain temps passe ainsi... De temps à autre une se lève, ouvre doucement la porte, jette un coup d'œil, la referme. "Que fait-elle ?" demandent les autres.

Celle qui a regardé répond : "Elle est toujours à genoux. Elle prie" ou bien : "Elle semble parler avec quelqu'un." Et encore : "Elle s'est levée et fait des gestes en allant ça et là dans la pièce."

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-032.htm
TOME : 9/32





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Marie bouleversée de douleurs
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 5 Nov 2014 - 7:35

Complément de la vision précédente  

*

Dictée du 20 février 1944

Maintenant, il est déjà nuit, Jésus dit:            

"Vous avez vu combien il en coûte d'être sauveurs. Vous l'avez vu en moi et en Marie. Vous avez de se familiariser avec l'ensemble de nos tortures et vous avez vu avec quelle générosité, avec ce que l'héroïsme, avec quelle patience, avec ce que douceur, avec ce que la persévérance, avec quelle force nous les avons souffert de notre amour pour vous sauver.          

Tous ceux qui veulent, qui demandent que le Seigneur Dieu les «sauveurs» faire, faut bien considérer que Marie et moi sont le modèle et que ce sont les tortures qu'ils doivent partager pour sauver. Leur torture ne sera pas la croix, les épines, les clous, les fléaux matériels. Ils seront différents, d'une forme différente et la nature. Mais aussi pénible et aussi longue. Et que par la consommation du sacrifice au milieu de ces douleurs peuvent vous devenir sauveurs.          

Il s'agit d'une mission austère. plus austère de tous. L'un par rapport à laquelle la vie du moine ou de la moniale de la règle stricte est une fleur par rapport à une masse d'épines. Parce que ce n'est pas une règle d'un ordre humain. Mais la règle d'un sacerdoce, d'une vie monastique divine, dont je suis le Fondateur, je, Qui dans mon article, dans ma commande, consacrer et de recevoir les élus à lui, et imposer mon habitude sur eux: douleur totale, même à sacrifier.      

Vous avez vu mes souffrances. Ils ont été appliqués à faire amende honorable pour vos péchés. Aucune partie de mon corps a été exclu d'eux, parce que rien dans l'homme est libre du péché, et toutes les parties de votre ego physiques et morales - que l'ego que Dieu vous a donné avec la perfection du travail divin et que vous avez amorti avec le péché de votre premier parent et avec vos tendances au mal, avec votre mauvaise volonté - sont des instruments dont vous faites usage de commettre le péché. Mais je suis venu à annuler les effets du péché avec mon sang et mon chagrin, laver les parties physiques et morales individuelles en eux, de nettoyer et de les renforcer contre les tendances coupables.

Mes mains ont été blessés et emprisonnés, après ils sont devenus fatigués portant la croix, de faire amende honorable pour tous les crimes commis par les mains de l'homme. De ceux vrais et appropriés engagés détention et l'exploitation d'une arme à feu contre un frère, vous transformer en Cains, à ceux perpétrés le vol, l'écriture de fausses accusations, en faisant des gestes contre le respect de vos organes et autres gens, et la marche au ralenti dans la paresse, qui est propice terre pour vos vices. Pour la liberté illicite de vos mains, j'avais la mine crucifié, les clouant à la croix, les privant de tout mouvement plus que légitime et nécessaire.          

Les pieds de votre Sauveur, après être devenu fatigué et meurtri sur les pierres du chemin de ma passion ont été percés et immobilisées, de faire amende honorable pour le mal que vous faites avec vos pieds, ce qui les rend moyens d'aller à vos crimes, vols, impudicités. J'ai marqué les rues, les places, les maisons, les étapes à Jérusalem, pour purifier toutes les rues, les places, les maisons, les étapes de la terre de tout le mal qui avait grandi sur et en elle, semées dans le passé et l'avenir siècles par votre mauvaise volonté, obéissant aux instigations de Satan.            

Ma Chair a été meurtri, contusionné, déchiré de punir en moi le culte exagéré, l'idolâtrie que vous donnez à votre chair et de la chair de ceux que vous aimez sur un coup de tête sensuel ou encore de goût, ce qui n'est pas condamnable en lui-même, mais vous le faites comme par aimer un parent, un mari, un fils, un frère plus que vous aimez Dieu.        

Non -dessus tout l'amour et tous les liens sur la terre, il est, il doit y avoir de l'amour pour votre Seigneur Dieu. Aucun autre amour doit être supérieure à elle. Aimez vos parents en Dieu, pas au-dessus de Dieu. Dieu amour avec votre ensemble mêmes. Ce ne sera pas absorber votre amour dans la mesure de vous faire indifférents à l'égard de vos parents, au contraire, il va nourrir votre amour pour eux avec la perfection atteinte de Dieu, parce que celui qui aime Dieu a Dieu en lui-même et, ayant Dieu, a la perfection.          

Je me tournai ma chair dans un mal de supprimer de votre chair le poison de la sensualité, de manque de modestie, de manque de respect, d'ambition et d'admiration pour la chair destinée à redevenir poussière. Ce n'est pas avec le culte du corps que l'on fait beau. C'est avec le détachement de ce que l'on lui donne la beauté éternelle dans le Ciel de Dieu.

Ma tête a été torturée avec d'innombrables tortures: coups, avec l'exposition au soleil, avec des cris, avec des épines, de faire amende honorable pour les péchés de vos esprits. Fierté, l'impatience, l'insupportable, l'intolérance poussent comme des champignons un lit dans votre cerveau. Je l'ai transformé en un organe torturé, enfermé dans un cercueil orné de sang, de faire amende honorable pour tout ce qui germe depuis votre pensée.    

Vous avez vu la seule couronne que je voulais. La couronne que seul un fou ou un condamné peuvent porter. Personne, qui est sain d'esprit (au sens d'un point de vue humain) et est libre de faire ce qu'il aime, va le mettre. Mais j'étais considéré comme fou et fou que j'étais, d'un point de vue divin surnaturel, comme je voulais mourir pour vous qui ne m'aime pas ou l'amour de moi si peu, que je voulais mourir pour vaincre le mal en vous, sachant que vous aimez plus que vous aiment Dieu, et j'ai été en proie à l'homme, son prisonnier, condamné par lui. Moi, Dieu, condamné par l'homme.      

Combien de fois vous perdez votre patience au cours des bagatelles, vous devenez incompatible par trivialités, vous êtes insupportable à cause de malaises légers! Mais regardez votre Sauveur. Considérez combien irritant, il doit avoir été sans cesse être piqué dans différentes régions, d'avoir les mèches de mes cheveux emmêlés dans les épines, à sentir le mouvement de la couronne en continu sans pouvoir bouger la tête, et ne pas être en mesure de s'appuyer partout sans être torturé! Mais penser à ce que les cris de la foule, les coups sur la tête, le soleil brûlant étaient pour mon tourmentée, douloureuse, chef fébrile! Pensez à ce que la douleur que je ressentais dans mon pauvre cerveau, depuis que je suis à l'agonie du vendredi tout endolori en raison des efforts déployés jeudi soir, dans mon pauvre cerveau, qui a été affectée par la fièvre de mon corps torturé et des intoxications provoqué par tortures!  

Et dans ma tête, mes yeux, ma bouche, mon nez, ma langue, avaient chacun leur torture. Pour réparer vos regards, si désireux de voir ce qui est mal et si oublieux de la recherche de Dieu, de corriger les trop de mots, trop faux, sales et lubriques que vous prononcez, au lieu d'utiliser vos lèvres de prier, d'enseigner, d' console; Mon nez et ma langue a subi leurs tortures de faire amende honorable pour votre gourmandise et votre sensualité de l'olfaction, à travers lequel vous engagez imperfections, qui sont au sol pour les péchés plus graves, et vous vous engagez péchés par l'empressement de la nourriture superflue, sans prendre pitié de ceux qui ont faim, de la nourriture que vous pouvez vous permettre très souvent en ayant recours à des moyens illégaux de profit.          

Mes organes ne sont pas exemptés de la souffrance. Pas un seul d'entre eux. Suffocation et de toux pour mes poumons, contuses par la cruelle flagellation, et la souffrance d'un œdème raison de la position sur la croix. L'essoufflement et des problèmes cardiaques comme Mon cœur était hors de sa place et avait été blessé par la flagellation impitoyable, par la douleur morale qui l'avait précédé, par la montée sous le poids de la croix, par l'anémie, la conséquence de tout le sang hangar. Congestion du foie, de la rate congestionnée, les reins meurtri et encombré.            

Vous avez vu la couronne de contusions autour de mes reins. Vos scientifiques, de donner la preuve de votre incrédulité à l'égard de cette preuve de ma souffrance, qui est le Saint-Suaire, expliquent comment le sang, la sueur et l'urée cadavérique d'un corps sur-fatigué, lorsqu'il est mélangé avec les épices, peut avoir produit naturel qui dessin de ma mort corps torturé.            

Il serait préférable de croire sans avoir besoin de tant de preuves pour croire. Il serait mieux de dire: "C'est le travail de Dieu" et bénir Dieu, qui vous a accordé une preuve indiscutable de mon Crucifixion et des tortures qui l'ont précédé!  

Mais comme maintenant vous n'êtes plus en mesure de croire à la simplicité des enfants, mais vous avez besoin de preuves scientifiques - comment les pauvres est votre foi, que sans le soutien et l'éperon de la science ne peut pas se tenir debout et marcher - vous devez savoir que le cruel ecchymoses de Mes reins ont été l'agent le plus puissant produit chimique dans le miracle du Saint Suaire. Mes reins, presque écrasés par les fléaux, ne sont plus en mesure de travailler. Comme ceux des personnes brûlées par le feu, ils étaient incapables de filtrer et d'urée accumulés et répartis dans mon sang, dans mon corps, portant sur les souffrances de l'intoxication urémique et le réactif qui suintait de mon corps et fixé l'impression sur la toile . Mais un médecin parmi vous, ou toute personne souffrant d'urémie, se rendra compte que les toxines urémiques souffrances causées à moi, comme ils étaient si nombreux à produire une impression indélébile.  

Soif. Quelle soif de torture! Et pourtant, vous l'avez vu. Parmi tant d'autres, il n'y avait pas un qui m'a donné une goutte d'eau. De la Cène partir, je n'avais pas de rafraîchissement. Et la fièvre, le soleil, la chaleur, la poussière, la perte de sang, faites votre Sauveur tellement soif.  

Vous avez vu que je refusais le vin mêlé de myrrhe. Je ne voulais pas adoucissante pour Ma souffrance. Lorsque nous nous offrons en tant que victimes, nous devons être les victimes sans arrangements pitoyables, compromis, des mesures d'atténuation. Il est nécessaire de boire le calice comme il est offert. Nous devons savourer le vinaigre et le fiel à la fin. Pas le vin épicé qui amortit la douleur.          

Oh! le destin d'une victime est vraiment grave. Mais heureux sont ceux qui l'ont choisi comme leur sort.      

C'est la souffrance de votre Jésus dans son corps innocent. Et je ne vais pas parler des tortures de mon amour pour ma mère et pour sa douleur. Que la douleur était nécessaire. Mais pour moi c'était la plus cruelle torture. Seul le Père sait de quoi Sa Parole a souffert dans son esprit, son moral, son physique! Également la présence de sa mère, même si elle était ce que mon cœur désirait plus, comme il faut que le confort dans la solitude infinie qui l'entourait, la solitude infinie venant de Dieu et des hommes, était une torture.            

Elle était d'être là, un ange de la chair, afin d'éviter le désespoir de moi assaillir, comme l'ange spirituel avait empêché à Gethsémani, elle devait être là pour rejoindre son chagrin à la mine pour votre rachat, elle devait être là pour recevoir l'investiture de la mère de l'humanité. Mais la voir mourir à chaque frisson de la mine a été mon plus grand chagrin. Pas même la trahison, pas même la connaissance que mon sacrifice serait inutile pour beaucoup de gens, ces deux peines, qui ont peu de temps avant semblait assez grande pour me faire suer sang, étaient comparables à celui-ci.        

Mais vous avez vu combien Marie était à cette heure. Sa torture ne l'empêche pas d'être de loin plus fort que Judith. Le dernier tué. L'ancien se laisse tuer par son enfant. Et elle n'a pas maudit, elle ne détestait pas. Elle priait, elle aimait, elle obéit. toujours une mère, dans la mesure de la pensée, parmi ses tortures, que son Jésus avait besoin de son voile virginal sur son corps innocent, pour défendre sa pudeur, elle a pu être en même temps le Fille du Père du Ciel et obéir à Sa volonté terrible à cette heure. Elle n'a pas maudit, elle ne s'est pas rebellée. Soit contre Dieu, ou contre les hommes. Elle a pardonné ce dernier. Elle a dit "Fiat" à l'ancienne.    

Aussi tard vous l'ai entendu dire: "Père, je t'aime et tu nous as aimés!" Elle se souvient et elle proclame que Dieu a aimée et qu'elle renouvelle sa acte d'amour pour Lui. En cette heure! Après le père lui avait percé et privée de son raison d'être. Elle l'aime. Elle ne dit pas: ". Je ne vous aime pas plus parce que tu m'as frappé" Elle l'aime. Et elle ne se plaint pas sur sa douleur. Mais sur ce que son fils souffrait. Elle ne crie pas, car son cœur est brisé, mais parce que la mine est percé. Elle demande au Père de la raison à cela, non pas pour son chagrin. Elle demande la raison du Père dans le nom de leur fils.            

Elle est l'Epouse de Dieu. C'est elle qui a conçu par l'union avec Dieu. Elle sait qu'aucun contact humain a généré son enfant, mais seulement le feu descendit du ciel pour pénétrer son sein immaculé et gisait là l'embryon divin, l'Organe de l'Homme-Dieu, de l'Homme-Dieu, du Rédempteur du monde. Elle sait, et à la fois comme époux et comme Mère Elle demande la raison de cette blessure. Les autres devaient être données. Mais pourquoi celui-ci, où tout a été accompli?    

Pauvre maman! Il y avait une raison qui n'a pas votre chagrin vous permettent de lire sur Ma blessure. Et c'est ce que les hommes devraient voir le Cœur de Dieu. Vous avez vu, Marie. Et vous ne l'oublierez jamais.

Mais, vous voyez? Bien que Marie à ce moment ne voit pas les raisons surnaturelles pour cette blessure, elle pense immédiatement que cela ne m'a pas fait mal, et elle bénit Dieu pour cela. Elle ne s'occupe pas que cette blessure Sa pauvre mère fait mal, tellement. Il ne m'a pas blessé, et qui est assez et Sa sert à bénir Dieu qui lui sacrifie.          

Elle ne demande qu'un peu de confort afin de ne pas mourir. Elle est nécessaire pour l'Eglise naissante, qui quelques heures auparavant, elle a été créée la Mère. L'Église, comme un nouveau-né, a besoin de soins et le lait d'une mère. Marie donnera à l'Église soutenir les Apôtres, leur parler du Sauveur, de prier pour elle. Mais comment pourrait-elle le faire si elle le dernier soupir, ce soir? L'Eglise, que le temps de que dans quelques jours sera laissé sans son chef, serait complètement orphelin si Marie est morte aussi. Et le destin de nouveau-nés orphelins est toujours précaire.          

Dieu ne déçoit jamais un juste prière et Il réconforte ses enfants qui espèrent en Lui. Marie prouve que par le confort de Veronica. Elle, la pauvre mère, avait l'image de mon visage mort impressionné dans ses yeux. Elle ne peut pas résister à ce spectacle. Ce n'est pas son Jésus, vieilli, gonflé, les yeux fermés ne la regardait pas, les lèvres tordues qui ne lui parle pas ou sourire. Mais ici, c'est un visage qui est le visage de Jésus vivant. Triste, blessé, mais toujours vivant. Voici Ses yeux cherchent à elle, ses lèvres semblent dire: "Mère!" Ici Son sourire Sa salue encore.        

Oh! Marie! Recherchez votre Jésus dans votre chagrin. Il viendra toujours et vous regardera, il vous appeler et vous sourira. Nous allons partager la tristesse, mais nous serons unis!  

Jean, le petit Jean, vous avez partagé la douleur de Marie et de Jésus. Soyez comme Jean, toujours. En ce qu'aussi. Je l'ai déjà dit de vous: "Vous ne serez pas grande raison de contemplations et dictées. Ils sont à moi. Mais à cause de votre amour. Et l'amour le plus profond est dans le partage de la douleur. "Cela vous donne la possibilité de connaître par comprendre les moindres désirs de Dieu et de les transformer en réalité, malgré tous les obstacles.    

Regardez la sensibilité délicate animé du comportement de Jean du jeudi soir au vendredi soir. Et plus loin. Mais nous considérons qu'il est pendant ces heures.          

Un moment de consternation. Une heure de matité. Mais après il surmonte la somnolence grâce à l'enthousiasme de l'arrestation, et l'excitation par l'amour, il vient, traînant avec lui Pierre, de sorte que le maître peut avoir un peu de réconfort de voir le chef des apôtres et l'apôtre favori.          

Il pense alors à la mère, à qui une personne cruelle peut crier que son fils a déjà été capturé. Et il va à Sa. Il ne sait pas que Marie vit déjà les tortures de son fils et que, bien que les apôtres dormaient, Elle était éveillée et priait, angoissante avec son fils. Il ne sait pas. Et il va vers elle et lui prépare pour les nouvelles.

Puis il va et vient de chez Caïphe de la maison au Prétoire, de Caïphe la maison au palais d'Hérode, et puis de nouveau à partir de la maison de Caïphe au prétoire. Et pour ce faire, ce matin, un coup de coude son chemin à travers une foule ivre de haine, de porter des vêtements qui lui rappellent comme un Galiléen, n'est pas agréable. Mais l'amour le soutient, et il ne pense pas à lui-même, mais de Jésus et Son Les douleurs de la mère. Il pourrait être lapidé comme un disciple du Nazaréen. Ce n'est pas grave. Il défie tout. Les autres se sont enfuis, ils se cachent, ils sont conduits par la prudence et la peur. Il est conduit par l'amour, et il reste et se montre . Il est pur. amour se développe dans la pureté.

Et si sa pitié et son bon sens d'un homme du peuple lui persuader de garder Marie, loin des foules et du prétoire - il ne sait pas que Marie partage toutes les tortures de son fils, chez eux des souffrances spirituellement - quand il décide que le temps est venu où Jésus a besoin de sa mère, et que ce n'est pas le droit de garder la mère plus longtemps loin de son fils, il la prend à lui, il la soutient, il la défend.    

Qu'est-ce que cette poignée de gens fidèles: un homme tout seul, sans armes, jeune, sans autorité, menant quelques femmes, par rapport à une foule furieuse? Rien. Un petit tas de feuilles que le vent peut disperser. Un petit bateau sur une mer orageuse qui peut couler. Il n'a pas d'importance. L'amour est sa force et sa voile. Il est armé avec elle, et avec elle, il protège la femme et les femmes jusqu'à la fin.          

Jean avait l'amour de compassion comme aucune autre personne, sauf ma mère, possédait. Il est le chef de ceux qui aiment avec tant d'amour. Il est votre maître à l'égard de qui. Suivez-le dans l'exemple qu'il vous donne de la pureté et de l'amour, et vous sera grand.

Allez en paix, maintenant. Je vous bénis".      

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-032-02.htm
TOME 9/ 32-02


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Henryk Mer 5 Nov 2014 - 19:16

Deux Cœurs liés ont été offerts par Mme Elisabeth, sœur de Louis XVI. Il sont visibles au trésor de la cathédrale de Chartres. Nous pouvons y lire à l’intérieur la courte prière qu'elle y laissa. Mme Elisabeth avait supplié la Sainte Vierge de laisser une marque de sa bénédiction mariale aux français délaissés par la tragédie de la perte de leur père terrestre le Roi.
La souffrance de Marie, reine de compassion, se lit toujours dans les chrétiens, auxquels elle pensait déjà, qui sont martyrisés et qui sont délaissés de tous.
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 5 Nov 2014 - 22:00

Oui  , Cher Henryk    Laughing

Je  mets ci-dessous   ces 2 cœurs  votifs  , dont vous parlez qui ressemblent aux 2 cœurs transpercés  de Jésus et Marie ,  qui illustrent  la fin du texte  ci -dessus de Maria Valtorta  , ainsi que  la petite prière  de Mme Elisabeth de France
 


Spoiler:

Amicalement
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 6 Nov 2014 - 7:54

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_11


La lamentation de la Vierge.


Vision sans date


«  Jésus ! Jésus ! Où es-tu ? M'entends-tu encore ? L'entends-tu ta pauvre Maman qui crie, en ce moment, ton Nom saint et béni, après l'avoir gardé dans son cœur pendant tant d'heures ? Ton Nom saint, qui a été mon amour, l'amour de mes lèvres qui goûtaient une saveur de miel en disant ton Nom, de mes lèvres qui maintenant, au contraire, semblent en le disant boire l'amertume qui est restée sur tes lèvres, l'amertume de l'atroce mixture... Ton Nom, amour de mon cœur  qui se gonflait de joie quand il le disait, comme il s'était dilaté pour transvaser son sang et t'accueillir et t'en revêtir quand tu es descendu du Ciel vers moi, si petit, si minuscule, que tu aurais pu poser dans le calice de la menthe sauvage.

Toi, si grand, Toi, le Puissant anéanti dans un germe d'homme pour le salut du monde. Ton Nom, douleur de mon cœur, maintenant qu'il est arraché aux caresses de ta Maman pour te jeter dans les bras des bourreaux qui t'ont torturé jusqu'à te faire mourir. J'en ai le cœur broyé, de ce Nom que j'ai dû renfermer pendant tant d'heures et dont le cri augmentait à mesure que croissait ta douleur, jusqu'à l'abattre, comme une chose piétinée par le pied d'un géant. Oh ! oui, ma douleur est gigantesque, elle m'écrase, me broie et il n'est rien qui puisse la soulager.    

À qui je dis ton Nom ? Rien ne répond à mon cri. Même si je hurlais jusqu'à fendre la pierre qui ferme ton tombeau, tu ne l'entendrais pas puisque tu es mort. Ne l'entends-tu plus ta Maman ? Que de fois ne t'ai-je pas appelé, pendant ces trente-quatre ans, ô mon Fils ! Du moment où j'ai su que je devais être Mère, et que mon petit se serait appelé "Jésus !". Tu n'étais pas né et moi, en caressant le sein où tu grandissais, je t'appelais doucement : "Jésus !" et il me semblait que tu remuais pour me dire : "Maman !". Je te donnais déjà une voix, je la rêvais déjà, ta voix. Je l'entendais avant qu'elle existât. Et quand je l'ai entendue, faible comme celle d'un agnelet qui vient de naître, qui tremblait dans la nuit froide où tu es né, j'ai connu l'abîme de la joie... et je croyais avoir connu l'abîme de la douleur parce que c'étaient les pleurs de mon Enfant qui avait froid, qui était mal à l'aise, qui versait ses premières larmes de Rédempteur et que je n'avais pas de feu ni de berceau et que je ne pouvais souffrir à ta place, Jésus. Je n'avais que mon sein comme feu et oreiller, et mon amour pour t'adorer, mon Fils saint.  

Je croyais avoir connu l'abîme de la douleur... c'était l'aube de cette douleur, c'en était le bord. Maintenant, c'en est le midi. Maintenant c'est le fond. C'est l'abîme ce que je touche maintenant, après y être descendue en ces trente-quatre années, bousculée par tant de choses et prostrée, aujourd'hui, sur le fond horrible de ta Croix.        

Quand tu étais petit je te berçais en chantant : "Jésus ! Jésus !" Quelle harmonie plus sainte et plus belle que ce Nom qui fait sourire les anges au Ciel ? Pour moi, il était plus beau que le chant, si doux, des anges dans la nuit de ta Naissance. J'y voyais à l'intérieur le Ciel, c'était le Ciel entier que je voyais à travers ce Nom. Et maintenant, en le disant à Toi qui es mort et qui ne m'entends pas, et ne me réponds pas, comme si tu n'avais jamais existé, je vois l'Enfer, tout l'Enfer. Voilà : je comprends maintenant ce que veut dire être damné. C'est ne plus pouvoir dire : "Jésus !" Horreur ! Horreur ! Horreur !...            

Combien durera cet enfer pour ta Maman ? Tu as dit : "En trois jours, je réédifierai ce Temple". C'est tout aujourd'hui que je me répète ces paroles que tu as dites, pour ne pas tomber tuée, pour être prête à te saluer à ton retour, et te servir encore... Mais comment pourrai-je te savoir mort, pendant trois jours ? Trois jours dans la mort, Toi, Toi, ma Vie ?

Mais comment, Toi qui sais tout, puisque tu es la Sagesse infinie, ne la connais-tu pas la douleur de ta Maman ? Ne peux-tu te l'imaginer en te rappelant quand je t'ai perdu à Jérusalem et que tu m'as vu fendre la foule qui était autour de Toi, avec le visage d'un naufragé qui touche le rivage après une si longue lutte avec l'eau et la mort, avec le visage d'une femme qui sort d'une torture, épuisée, ayant perdu son sang, vieillie, brisée ? Et alors je pouvais penser que tu étais seulement perdu. Je pouvais avoir l'illusion qu'il en était seulement ainsi. Aujourd'hui, non. Aujourd'hui, non. Je le sais que tu es mort. L'illusion n'est pas possible. Je t'ai vu tuer. Même si la douleur me le faisait oublier, voici ton Sang sur mon voile, qui me dit : "Il est mort ! Il n'a plus de sang ! Celui-ci est le dernier sorti de son Cœur !" De son Cœur ! Du cœur de mon Enfant, de mon Fils ! De mon Jésus ! Oh ! Dieu ! Dieu de pitié, ne me fais pas souvenir qu'on Lui a ouvert le Cœur...  

Jésus, je ne puis rester seule ici pendant que tu es seul là-bas. Moi qui n'ai jamais aimé les chemins du monde et les foules, et tu le sais, depuis que tu as quitté Nazareth, je t'ai suivi de plus en plus, pour ne pas vivre loin de Toi. J'ai affronté la curiosité et les mépris, je ne compte pas les fatigues parce qu'elles ne comptaient pour rien quand je te voyais, pour vivre où tu étais. Et maintenant, je suis ici seule, et tu es là-bas seul. Pourquoi ne m'ont-ils pas laissé dans ton tombeau ? Je me serais assise près de ton lit glacé, en tenant une de tes mains dans les miennes, pour te faire sentir que j'étais près de Toi... Non, pour sentir que tu étais près de moi. Tu ne sens plus rien. Tu es mort !          

Que de fois j'ai passé les nuits près de ton berceau, en priant, en aimant, en me délectant de Toi. Veux-tu que je te dise comment tu dormais, avec les petits poings clos comme deux boutons de fleur près de ton petit visage saint ? Veux-tu que je te dise comment tu souriais dans ton sommeil et comment, en te rappelant certainement le lait de la Maman, tu faisais en donnant le geste de sucer ? Veux-tu que je te dise comment tu t'éveillais et ouvrais tes petits yeux et riais, en me voyant penchée sur ton visage et comment tu tendais joyeusement tes menottes, impatient que je te prenne, et comment, avec un petit cri doux comme le trille d'une fauvette, tu réclamais ta nourriture ? Oh ! que j'étais heureuse quand tu t'attachais à mon sein et que je sentais la tiédeur lisse de tes joues, les caresses de tes menottes à ma mamelle !      

Tu ne savais pas rester seul sans ta Maman. Et maintenant, tu es seul ! Pardonne-moi, Fils, de t'avoir laissé seul, de ne m'être pas révoltée pour la première fois de ma vie et d'avoir voulu rester là. C'était ma place. Je me serais sentie moins désolée si j'avais été près de ton lit funèbre, pour arranger les langes comme autrefois et les changer... Même si tu n'avais pu me sourire et me parler, il m'aurait semblé t'avoir, de nouveau, petit. Je t'aurais accueilli sur mon cœur pour ne pas te faire sentir la froideur de la pierre, la dureté du marbre. Ne t'ai-je pas tenu aujourd'hui même ? Le sein d'une mère est toujours capable d'accueillir un fils, même s'il est homme. Le fils est toujours un enfant pour sa maman, même s'il est déposé de la croix, couvert de plaies et de blessures.

Combien ! Combien de blessures ! Que de douleur ! Oh ! mon Jésus, mon Jésus si durement blessé ! Ainsi blessé ! Ainsi tué ! Non. Non. Seigneur, non ! Ce ne peut être vrai ! Je suis folle ! Jésus mort ? Je délire. Jésus ne peut mourir ! Souffrir, oui. Mourir, non. Lui est la Vie ! Lui est le Fils de Dieu. Il est Dieu. Dieu ne meurt pas.      

Il ne meurt pas ? Et alors pourquoi s'est-il appelé "Jésus" ? Que veut dire "Jésus" ? Cela veut dire... oh ! cela veut dire : "Sauveur" ! Il est mort ! Il est mort parce qu'il est le Sauveur. Il a dû sauver tous les hommes, en se perdant Lui-même... Je ne délire pas, non. Je ne suis pas folle. Non. Si je l'étais ! Je souffrirais moins ! Il est mort. Voici son Sang. Voici sa couronne. Voici les trois clous : c'est avec ceux-ci qu'ils l'ont transpercé !    

Hommes, regardez avec quoi vous avez transpercé Dieu, mon Fils ! Et je dois vous pardonner et je dois vous aimer. Parce que Lui vous a pardonné, parce que Lui m'a dit de vous aimer ! Il m'a fait votre Mère, Mère des assassins de mon Enfant ! Une de ses dernières paroles, en luttant contre le râle de l'agonie... "Mère, voici ton fils... tes fils". Même si je n'avais pas été Celle qui obéit, j'aurais dû obéir aujourd'hui, car c'était le commandement d'un mourant.          

Voici. Voici. Jésus, je pardonne, je les aime. Ah ! mon cœur se brise dans ce pardon, dans cet amour ! Entends-tu que je leur pardonne et les aime ? Je prie pour eux. Voilà : je prie pour eux... Je ferme les yeux pour ne pas voir ces objets de ta torture pour pou¬voir leur pardonner, pour pouvoir les aimer, pour pouvoir prier pour eux. Chaque clou sert à crucifier de ma part toute volonté de ne pas pardonner, de ne pas aimer, de ne pas prier pour tes bourreaux.    

Je dois, je veux penser que je suis près de ton berceau. Alors je priais aussi pour les hommes, mais alors c'était facile. Tu étais vivant et moi, bien que je jugeais les hommes cruels, je n'arrivais jamais à penser qu'ils puissent l'être autant pour Toi, qui les avais outre mesure comblés de bienfaits. Je priais, convaincue que ta Parole les aurait rendus bons. En mon cœur, je leur disais en les regardant : "Vous êtes mauvais, malades, maintenant, frères. Mais d'ici peu il parlera, mais d'ici peu Lui vaincra en vous Satan. Il vous donnera la vie perdue !" La vie perdue ! C'est Toi, Toi, Toi qui l'as perdue la vie, pour eux. Mon Jésus !

Si, quand tu étais dans les langes, j'avais pu voir l'horreur de ce jour, mon doux lait se serait changé en poison à cause de la douleur ! Siméon l'a dit : "Une épée te transpercera le cœur". Une épée ? Une forêt d'épées ! Combien de blessures ils t'ont fait, Fils ? Combien de gémissements tu as poussés ? Combien de spasmes ? Combien de gouttes de sang tu as versées ? Eh bien, chacune est une épée pour moi. Je suis une forêt d'épées. En Toi, il n'en est pas une partie de la peau qui ne soit une plaie. En moi, il n'en est pas qui ne soit transpercée. Elles transpercent mes chairs et pénètrent dans le cœur.            

Quand j'attendais ta naissance, je te préparais les langes et les linges en filant le plus beau lin de la Terre. Je n'ai pas regardé au prix pour posséder l'étoffe la plus lisse. Comme tu étais beau dans les langes de ta Maman ! Tous me disaient : "Il est beau, ton enfant, Femme !" Tu étais beau ! De la blancheur du lin ressortait ta petite figure rosé. Tu avais deux yeux plus bleus que le ciel, et ta petite tète semblait enveloppé d'un nuage d'or tant tes cheveux étaient blonds et soyeux. Ils sentaient la fleur d'amandier à peine ouverte. On croyait que je te parfumais. Non, mon trésor n'avait que le parfum des langes lavés par sa Maman, réchauffés, baisés par son cœur et par ses lèvres. Je n'étais jamais lasse de travailler pour Toi.      

Et maintenant ? Je n'ai plus rien à faire pour Toi. Depuis trois ans tu étais loin de la maison, mais tu étais encore le but de mes journées. Penser à Toi. À tes vêtements. À ta nourriture : pétrir la farine et en faire du pain, soigner les abeilles pour te donner le miel, veiller sur les arbres pour qu'ils te donnent des fruits. Comme tu les aimais les choses que te portait ta Maman ! Aucun mets de table riche, aucun vêtement d'étoffe précieuse n'étaient pour Toi comme ces tissus cousus, soignés, préparés par les mains de ta Maman. Quand j'allais te voir, tu regardais tout de suite mes mains, comme quand tu étais tout petit et que Joseph et moi, nous te donnions nos pauvres dons pour te faire sentir que tu étais notre Roi. Tu n'as jamais été gourmand, mon Enfant, mais c'était l'amour que tu cherchais, c'était cela ta nourriture et dans nos soins tu le trouvais. Maintenant aussi, c'était ce que tu trouvais, ce que tu cherchais, mon pauvre Fils, si peu aimé du monde !    

Maintenant, plus rien. Tout est accompli. Ta Maman ne fera plus rien pour Toi. Tu n'as plus besoin de rien... Maintenant tu es seul... Et moi, je suis seule... Oh ! heureux Joseph, qui n'a pas vu ce jour. Si moi aussi je n'avais plus été là ! Mais alors tu n'aurais pas eu même ce réconfort de voir ta pauvre Maman. Tu aurais été seul sur la croix, comme tu es seul dans le tombeau, seul avec tes blessures.    

Oh ! Dieu ! Dieu, que de blessures a ton Fils, mon Fils ! Comment ai-je pu les voir sans mourir, moi qui m'évanouissais quand tout petit tu te faisais mal ?    

Une fois tu es tombé dans le jardin de Nazareth et tu t'es blessé le front : quelques gouttes de sang. Mais moi, qui m'étais sentie mourir en voyant des gouttes de ton sang à la Circoncision — en effet Joseph dut me soutenir car je tremblais comme quelqu'un qui meurt — il me semblait que cette blessure minuscule devait te tuer, et c'est plus avec mes larmes qu'avec l'eau et l'huile que je l'ai soignée et je ne me suis rassurée, que quand elle n'a plus donné de sang. Une autre fois, tu apprenais à travailler, et tu t'es blessé avec la scie. Une petite blessure. Mais c'était comme si la scie m'avait coupée en deux. Je n'ai eu de repos que quand, six jours après, j'ai vu ta main guérie.    

Et maintenant ? Et maintenant ? Maintenant tu as les mains, les pieds, le côté ouvert, maintenant ta chair tombe en lambeaux et ton visage est couvert de contusions. Ce visage que je n'osais effleurer d'un baiser. Ton front et ta nuque sont couverts de plaies et personne ne t'a donné de remède et de réconfort.    

Regarde mon cœur, ô Dieu qui m'as frappée dans mon Enfant ! Regarde-le ! N'est-il pas couvert de plaies comme le Corps de Celui qui es mon Fils et le tien ? Les coups de fouets sont tombés sur moi comme une grêle pendant qu'on le frappait. Qu'est la distance pour l'amour ? J'ai souffert les tortures de mon Fils ! Que ne les ai-je souffertes moi seule ! Que n'ai-je été moi sur la pierre du tombeau ! Regarde-moi, ô Dieu ! Mon cœur ne suinte-t-il pas le sang ? Voici le cercle des épines, je le sens. C'est une bande qui me serre et me transperce. Voici le trou des clous: trois stylets fixés dans mon cœur.          

Oh ! ces coups ! Ces coups ! Comment le ciel ne s'est-il pas écroulé à cause de ces coups sacrilèges dans la chair de Dieu ? Et ne pouvoir crier ! Ne pouvoir m'élancer pour arracher l'arme aux assassins et m'en faire une défense pour mon Enfant mourant. Mais devoir les entendre, entendre et ne rien faire ! Un coup sur le clou, et le clou entre dans les chairs vivantes. Un autre coup, et il entre encore davantage. Un autre et un autre et les os et les nerfs se brisent, et voilà transpercée la chair de mon Enfant et le cœur de sa Maman.

Et quand ils t'ont élevé sur la Croix ? Combien tu dois avoir souffert, Fils Saint ! Je vois encore ta main se déchirer dans la secousse de la chute. J'ai le cœur déchiré comme elle. Je suis contusionnée, flagellée, piquée, frappée, transpercée comme Toi. Je n'étais pas avec Toi sur la croix, mais regarde-la, ta Maman ! Est-elle différente de Toi ? Non. Il n'y a pas de différence de martyre. Et même le tien est fini, le mien dure encore. Tu n'entends plus les accusations menteuses, moi je les entends. Tu n'entends plus les blasphèmes horribles, moi je les entends encore. Tu ne sens plus la morsure des épines et des clous, ni la soif et la fièvre. Je suis pleine de pointes de feu et je suis comme quelqu'un qui meurt brûlé et délirant.        

Si au moins ils m'avaient laissé te donner une goutte d'eau ! Mes larmes, si la férocité des hommes refusait au Créateur l'eau créée par Lui. Je t'ai donné tant de lait, parce que nous étions pauvres, mon Fils, et dans la fuite en Égypte nous avions tant perdu, et nous avions dû nous refaire un toit, des meubles, sans compter les vêtements et la nourriture, et nous ne savions pas combien l'exil aurait duré, ni ce que nous aurions trouvé en revenant au pays. Je t'ai donné du lait au-delà du temps habituel pour que tu ne sentes pas le manque de nourriture. Jusqu'au moment où nous eûmes la chevrette, c'est moi qui fus ta chevrette, enfant de ta Maman. Tu avais déjà tant de dents et tu mordais... Oh ! joie de te voir rire dans tes jeux enfantins !... Tu voulais marcher. Tu étais si sain et si fort. Moi je te soutenais pendant des heures et des heures, et je ne sentais pas se briser mes reins en restant penchée sur Toi, qui faisais tes petits pas et tu disais à chaque pas: "Maman !", "Maman !". Oh ! béatitude de s'entendre chanter ce nom !          

Tu le disais aussi aujourd'hui : "Maman, Maman !" Mais ta Maman ne pouvait que te voir mourir. Je ne pouvais même pas caresser tes pieds ! Tes pieds ? Oh ! même s'ils avaient été à portée de ma main, je n'aurais pu les toucher pour ne pas accroître ton tourment. Comme ils devaient souffrir tes pauvres pieds, ô mon Jésus ! Si j'avais pu monter jusqu'à Toi, et me mettre entre le bois et ton Corps, et t'empêcher de heurter contre le bois dans les convulsions de l'agonie ! Je l'entends encore ta tête frapper le bois dans les derniers sursauts. Et ce bruit, ce bruit me rend folle. C'est comme si j'avais un marteau dans la tête.

Reviens, reviens, cher Fils, Fils saint ! Je meurs. Je ne puis me faire à cette désolation qu'est la mienne. Montre-moi de nouveau ton visage. Appelle-moi encore. Je ne puis penser que tu es sans voix, sans regard, dépouille froide et sans vie ! Oh ! Père, secours-moi. Jésus ne m'entend pas ! La Passion n'est-elle pas finie ? Tout n'est-il pas accompli ? Ne suffisent-ils pas ces clous, ces épines, ce sang, ces larmes ? Faut-il encore autre chose pour guérir l'homme ?          

Père, je te nomme les instruments de sa douleur et mes pleurs. Mais ceci est ce qu'il y a de moindre. Ce qui l'a fait mourir dans une angoisse surhumaine, a été ton abandon. Ce qui me fait crier, c'est ton abandon. Je ne t'entends plus. Où es-tu, Père saint ? J'étais "la Pleine de Grâce". L'Ange l'a dit : "Salut, Marie, pleine de Grâce, le Seigneur est avec toi, et tu es bénie entre toutes les femmes". Non. Ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas vrai ! Je suis comme quelqu'une qui est maudite par Toi à cause de son péché. Tu n'es plus avec moi. La grâce s'est retirée, comme si moi j'étais une seconde Ève pécheresse.      

Mais moi, je t'ai toujours été fidèle. En quoi t'ai-je déplu ? Tu as fait de moi ce qui t'a semblé bon et je t'ai toujours dit : "Oui, Père, je suis prête". Les anges peuvent-ils donc mentir ? Et Anne, qui m'a assuré que Tu m'aurais donné ton ange à l'heure de la douleur ? Je suis seule. Je ne trouve plus grâce à tes yeux, je ne te possède plus Toi, Grâce, en moi. Je n'ai plus d'Ange. Mentent-ils donc les Saints ? En quoi t'ai-je déplu, s'ils mentent et si j'ai mérité cette heure ?  

Et Jésus ? En quoi a-t-il manqué, ton Agneau pur et doux ? En quoi t'avons-nous offensé, pour qu'en plus du martyre donné par les hommes, on doive avoir la torture incalculable de ton abandon ? Lui, Lui, ensuite, qui était ton Fils et qui t'appelait de cette voix qui a fait frissonner la Terre et se secouer dans un sanglot de pitié ! Comment as-Tu pu le laisser seul en tant de tourments ?          

Pauvre Cœur de Jésus qui t'aimait tant ! Où est la marque de la blessure du Cœur ? La voici. Regarde, Père, cette marque. Ici c'est l'empreinte de ma main entrée dans la large blessure de la lance. Ici... Ici... Les pleurs, le baiser de la Mère, qui a brûlé ses yeux et consumé ses lèvres par les pleurs et les baisers, ne l'effacent pas. Ce signe crie et reproche. Ce signe, plus que le sang d'Abel, crie vers Toi de la Terre. Et Toi, qui as maudit Caïn et as exercé sur lui ta vengeance, Tu n'es pas intervenu pour mon Abel, déjà saigné par ses Caïns, et Tu as permis le dernier outrage ! Tu lui as broyé le cœur par ton abandon et Tu as laissé un homme le mettre à nu, pour que je le voie et que j'en sois broyée. Mais de moi, il n'importe pas. C'est pour Lui, pour Lui, que je fais cette demande et que je t'appelle pour que Tu répondes. Tu ne devais pas...    

Tu ne devais pas... Oh ! Pardon, Père ! Pardon, Père Saint ! Pardonne à une Mère qui pleure son Enfant... Il est mort ! Il est mort mon Fils ! Mort avec le cœur ouvert. Oh ! Père, Père, pitié ! Je t'aime ! Nous t'avons aimé et Tu nous as tant aimés ! Comment as-Tu permis que fût blessé le Cœur de notre Fils ? Oh ! Père !... Pitié pour une pauvre femme. Je délire, Père. Je suis tienne, ton rien, j'ose te faire des reproches ! Pitié ! Tu as été bon. La blessure, l'unique blessure qui ne Lui a pas fait mal, c'est celle-là.      

Ton abandon a servi à le faire mourir avant le coucher du soleil, pour Lui éviter d'autres tortures. Tu as été bon. Tu fais tout dans un but de bonté. Nous sommes nous des créatures qui ne comprenons pas. Tu as été bon. Tu as été bon. Dis-la, mon âme, cette parole pour enlever la morsure de ta souffrance. Dieu est bon et Il t'a toujours aimée, mon âme. Du berceau à cette heure, Il t'a toujours aimée. Il t'a donné toute la joie du temps. Toute. Il t'a donné Lui-même. Il a été bon, bon, bon. Merci, Seigneur, que tu sois béni pour ton infinie bonté.      

Merci, Jésus. Je te dis merci à Toi aussi ! Moi seule l'ai sentie dans mon cœur quand j'ai vu le tien ouvert. Maintenant ta lance est dans le mien et elle fouille et déchire. Mais c'est mieux ainsi. Tu ne la sens pas.          

Mais Jésus, pitié ! Un signe de Toi ! Une caresse, une parole pour ta pauvre Maman au cœur déchiré ! Un signe, un signe, Jésus, si tu veux me trouver vivante à ton retour."

Un coup résolu à la porte fait sursauter tout le monde. Le maître de maison fuit courageusement. Marie de Zébédée voudrait que son fils le suive et elle pousse Jean vers la cour. Les autres, sauf la Magdeleine, se serrent l'une contre l'autre en gémissant. C'est Marie de Magdala qui droite et courageuse va à la porte et demande : "Qui frappe ?"

Une voix de femme répond : "C'est Nique. J'ai quelque chose à donner à la Mère. Ouvrez ! Vite. La ronde fait son tour."

Jean, qui s'est dégagé de sa mère et est accouru près de la Magdeleine, s'affaire autour des multiples serrures tous bien en place ce soir. Il ouvre. Nique entre avec sa servante et un homme musclé qui l'accompagne. On ferme.        

"J'ai une chose..." Nique pleure et ne peut parler...    

"Quoi ? Quoi ?" Ils sont tous près d'elle, curieux.      

"Sur le Calvaire... J'ai vu le Sauveur en cet état... J'avais préparé le voile des reins pour qu'il ne se serve pas des chiffons des bourreaux... Mais il était tout en sueur, avec du sang dans les yeux, et j'ai pensé le Lui donner pour qu'il s'essuie. Et Lui l'a fait... Et il m'a rendu le voile. Je ne m'en suis plus servie... Je voulais le garder comme relique avec sa sueur et son sang. Et, voyant l'acharnement des juifs, après un moment, avec Plautina et les autres romaines Lidia et Valeria ensemble, nous avons décidé de revenir, craignant qu'ils nous enlèvent ce voile. Les romaines sont des femmes viriles. Elles nous ont mises au milieu, la servante et moi, et elles nous ont protégées. Il est vrai qu'elles sont une contamination pour Israël... et qu'il est dangereux de toucher Plautina. Mais cela, on y pense par temps calme. Aujourd'hui, ils étaient tous ivres... À la maison, j'ai pleuré... pendant des heures... Puis est venu le tremblement de terre et je me suis évanouie... Revenue à moi, j'ai voulu baiser ce voile et j'ai vu... Oh !... Il y a dessus le visage du Rédempteur !..."    

"Fais voir ! Fais voir !"          

"Non. D'abord à la Mère. C'est son droit."        

"Elle est tellement épuisée ! Elle ne résistera pas..."  

"Oh ! ne dites pas cela ! Ce sera pour elle un réconfort, au contraire. Avertissez-la !"

Jean frappe doucement à l'entrée.    

"Qui est-ce ?"            

"Moi, Mère, Dehors, il y a Nique... Elle est venue de nuit... Elle t'a apporté un souvenir... un cadeau... Elle espère te réconforter avec cela."          

"Oh ! un seul cadeau peut me réconforter ! Le sourire de son Visage..."        

"Mère !" Jean l'entoure de ses bras de peur qu'elle ne tombe et il dit, comme s'il confiait le vrai Nom de Dieu : "C'est lui. C'est le sourire de son Visage imprimé dans le voile avec lequel Nique l'a essuyé au Calvaire."

"Oh ! Père ! Dieu Très-Haut ! Fils Saint ! Éternel Amour ! Soyez bénis ! Le signe ! Le signe que je vous ai demandé ! Fais-la, fais-la entrer !"      

Marie s'assoit car elle n'est plus maîtresse d'elle-même et, pendant que Jean fait signe aux femmes qui guettent le passage de Nique, Marie revient à elle.          

Nique entre et s'agenouille à ses pieds avec sa servante près d'elle. Jean debout près de Marie, lui passe le bras derrière les épaules comme pour la soutenir. Nique ne dit pas un mot, mais elle ouvre le coffre, en tire le voile, le déplie. Et le Visage de Jésus, le Visage vivant de Jésus, le Visage douloureux et pourtant souriant de Jésus, regarde la Mère et lui sourit.          

Marie pousse un cri d'amour douloureux et tend les bras. Les femmes lui font écho de l'entrée où elles sont groupées, et l'imitent en s'agenouillant devant le Visage du Sauveur.

Nique ne trouve pas de parole. Elle passe le voile de ses mains aux mains maternelles, et se penche ensuite pour en baiser le bord. Et puis elle sort à reculons, sans attendre que Marie revienne de son extase.          

Elle s'en va... Elle est déjà dehors dans la nuit quand on pense à elle... Il ne reste qu'à fermer la porte comme elle était avant.          

Marie est de nouveau seule dans un colloque d'âme avec l'image de son Fils car tous se retirent de nouveau.  

Il se passe un moment. Puis Marthe dit : "Comment ferons-nous pour les onguents ? Demain c'est le sabbat..."      

"Et nous ne pourrons rien prendre..." dit Salomé.      

"Et il faudrait le faire... Plusieurs livres d'aloès et de myrrhe... mais il était si mal lavé..."        

"Il faudrait que tout soit prêt pour l'aurore du premier jour après le sabbat" observe Marie d'Alphée.      

"Et les gardes ? Comment allons-nous faire ?" demande Suzanne.    

"Nous le dirons à Joseph s'ils ne nous laissent pas entrer" répond Marthe.    

"Nous ne pourrons déplacer la pierre."          

La  Magdeleine répond : "Oh ! tu dis qu'à cinq nous ne pourrons pas ? Nous sommes toutes robustes... et l'amour fait le reste."    

"Et puis je viendrai avec vous" dit Jean.        

"Non, toi vraiment pas. Je ne veux pas te perdre aussi, fils."

"Mais n'y pense pas. Nous suffirons."          

"Mais en attendant... Qui nous donne les aromates ?"            

Elles restent toutes accablées... Puis Marthe dit : "Nous pouvions demander à Nique si c'était vrai ce qu'on disait de Jeanne... des soulèvements..."

"C'est vrai ! Mais nous sommes idiotes. Nous pouvions alors prendre aussi les aromates. Isaac était sur le seuil de sa porte quand nous sommes revenues..."

"Dans le palais, il y a de nombreux petits vases d'essences et il y a de l'encens fin. Je vais les prendre." Et Marie-Magdeleine se lève de sa place et elle met son manteau.        

Marthe crie : "Tu ne vas pas y aller."

"J'y vais."      

"Tu es folle ! Ils vont te prendre !"      

"Ta sœur a raison. N'y va pas !"        

"Oh ! quelles femmelettes inutiles et criardes vous êtes ! En vérité Jésus avait une belle troupe de suivantes ! Vous avez déjà épuisé votre réserve de courage ? Pour moi, au contraire, plus j'en use et plus il m'en vient."

"Moi, je vais aller avec elle. Je suis un homme."        

"Et moi je suis ta mère et je te le défends."    

"Sois tranquille, Marie Salomé, et toi aussi, Jean. Je vais seule. Je n'ai pas peur. Je sais ce que c'est de courir dans les rues la nuit. Je l'ai fait mille fois pour pécher... et je devrais craindre maintenant que je vais pour servir le Fils de Dieu ?"

"Mais aujourd'hui la ville est en révolte. Tu as entendu l'homme."        

"C'est un lapin, et vous avec lui. J'y vais."    

"Et si tu trouves les soldats ?"          

"Je dirai : "Je suis la fille de Théophile, syrien, serviteur fidèle de César". Et ils me laisseront aller, et puis... L'homme devant une femme jeune et belle est un jouet plus inoffensif qu'un fétu de paille. Je le sais, pour ma honte..."    

"Mais où veux-tu trouver des parfums dans le palais puisqu'il n'est plus habité depuis des années ?"      

"Tu le crois ? Oh ! Marthe ! Tu ne te souviens pas qu'Israël vous obligea à le quitter parce que c'était un de mes lieux de rendez-vous avec mes amants ? J'y avais tout ce qui servait à les rendre encore plus fous de moi. Quand je fus sauvée par mon Sauveur, j'ai caché dans un endroit, connu de moi seule, les albâtres et les encens dont je me servais pour mes orgies d'amour. Et j'ai juré que ce serait uniquement les pleurs sur mon péché et l'adoration de Jésus très saint qui auraient été les eaux parfumées et les encens ardents de Marie repentie, et que des signes d'un culte profane des sens et de la chair, j'aurais seulement usé pour les sanctifier sur Lui et Lui donner l'onction. Maintenant c'est l'heure. J'y vais. Restez, et tranquilles. Avec moi vient l'ange de Dieu et rien de mal ne m'arrivera. Adieu. Je vous apporterai des nouvelles. Et à Elle ne dites rien... Cela augmenterait son angoisse..." Et Marie de Magdala sort sûre d'elle, imposante. "Mère que cela soit pour toi un enseignement... et qu'il te dise de ne pas faire que le monde dise que ton fils est un lâche. Demain, ou plutôt aujourd'hui, car déjà est donnée la seconde veille, j'irai chercher les compagnons comme elle le veut..."  

"C'est le sabbat... tu ne peux pas..." objecte Salomé pour le retenir.

"Le sabbat est mort" je le dis, moi aussi, avec Joseph. L'ère nouvelle est commencée avec, en elle, d'autres lois, d'autres sacrifices et d'autres cérémonies."      

Marie Salomé baisse la tête sur ses genoux et elle pleure sans plus protester.          

"Oh ! avoir des nouvelles de Lazare !" gémit Marie de Cléophas. "Si vous me laissez aller, vous les aurez. Car les compagnons, Simon le cananéen en avait reçu l'ordre, ont été conduits chez lui, chez Lazare. Jésus l'a dit à Simon en ma présence."          

"Hélas ! Tous là ? Alors tous perdus !" Marie de Cléophas et Salomé versent des pleurs de désolation.    

Il se passe du temps au milieu des pleurs et des attentes. Puis Marie-Magdeleine revient triomphante, chargée de sacs pleins de vases précieux.        

"Vous voyez que rien n'est arrivé ? Voici des huiles de toutes espèces, et du nard, et de l'oliban, et du benjoin. Pas de myrrhe ni d'aloès... Moi je ne voulais pas d'amertumes... Je les bois toutes maintenant... Mais en attendant nous mélangerons celles-ci et demain nous prendrons... oh ! en payant, Isaac les donnera même le jour du sabbat... Nous prendrons de la myrrhe et de l'aloès."            

"Ils t'ont vue ?"          

"Personne. Dans mon tour, je n'ai même pas rencontré une chauve-souris."  

"Les soldats ?"          

"Les soldats ? Je crois qu'ils ronflent sur leurs paillasses."    

"Mais les séditions... les arrestations..."        

"C'est la peur de cet homme qui les a vues..."          

"Qui est dans le palais ?"      

"Mais Lévi et sa femme, tranquilles comme des enfants. Les hommes armés ont pris la fuite... Ah ! Ah ! Nous avons de beaux preux, ma foi !... Ils sont partis dès qu'ils ont appris la condamnation. Je dis la vérité : Rome est dure et elle emploie le fouet... Mais avec cela, elle se fait craindre et servir. Et elle a des hommes, pas des lapins... Oh ! oui ! Lui disait : "Mes fidèles connaîtront le même sort que Moi". Hum ! Si de nombreux romains se rallient à Jésus, c'est possible. Mais s'il doit y avoir des martyrs parmi les israélites ! Il restera seul... Voici mon sac et l'autre c'est celui de Jeanne qui... oui. Nous sommes non seulement lâches, mais menteurs. Jeanne est seulement accablée. Elle et Élise se sont senties mal sur le Golgotha. L'une est une mère qui a vu son fils mort et d'entendre les râles de Jésus lui ont fait éprouver un malaise. L'autre est délicate, elle n'est pas habituée à tant marcher et au soleil. Mais rien comme blessures, rien comme agonie. Elle pleure comme nous certainement. Pas davantage. Elle regrette d'avoir été éloignée. Elle viendra demain et elle envoie ces aromates, ce qu'elle avait. Avec elle, était restée Valeria sur l'ordre de Plautina, et maintenant elle est partie avec les esclaves chez Claudia, car elles ont beaucoup d'encens. Quand elle viendra, car elle aussi, grâce au Ciel, n'est pas un lièvre qui tremble toujours, ne vous mettez pas à crier comme si vous sentiez le glaive à votre gorge. Allons, levez-vous ! Prenons des mortiers, travaillons. Pleurer ne sert pas, ou au moins pleurez et travaillez. Notre baume sera détrempé par nos larmes, et il les sentira sur Lui... Il sentira notre amour." Et elle se mord les lèvres pour ne pas pleurer et pour donner du courage aux autres, vraiment à bout.        

Elles travaillent avec énergie.    

Marie appelle Jean.  

"Mère, qu'as-tu ?"      

"Ces coups..."          

"Elles pilent les encens..."    

"Ah !... Mais... pardonnez... Ne faites pas ce bruit... il me semble que ce sont les marteaux..."  

En effet les pilons de bronze contre le marbre des mortiers font vraiment le bruit des marteaux.    

Jean le dit aux femmes et elles sortent dans la cour pour qu'on les entende moins.    

Jean retourne vers la Mère.    

"Comment les ont-elles eus ?"          

"Marie de Lazare est allée à son palais et chez Jeanne... Et on en apportera d'autres..."

"Personne n'est venu ?"        

"Personne depuis Nique."      

"Mais regarde-le, Jean, comme il est beau même dans sa douleur !" Marie, les mains jointes, est absorbée en face de la toile qu'elle a étendue contre un coffre en la tendant avec des poids.      

"Beau, oui, Mère. Et il te sourit... Ne pleure plus... Déjà plusieurs heures sont passées. Autant de moins pour attendre son retour..." et pourtant Jean pleure...          

Marie caresse sa joue, mais elle ne regarde que l'image de son Fils. Jean sort, aveuglé par les larmes.    

La Magdeleine aussi, qui est revenue prendre des amphores, est dans les mêmes conditions. Mais elle dit à l'apôtre : "Il ne faut pas faire voir qu'on pleure, car autrement celles-là ne savent plus rien faire. Et on doit faire..."

"...et on doit croire" achève Jean.      

"Oui, croire. Si on ne pouvait pas croire, ce serait le désespoir. Moi, je crois. Et toi ?"

"Moi aussi..."            

"Tu le dis mal. Tu n'aimes pas encore suffisamment. Si tu aimais avec tout toi-même, tu ne pourrais pas ne pas croire. L'amour est lumière et voix. Même en face des ténèbres de la négation et le silence de la mort, il dit : "Je crois".    

Elle est splendide la Magdeleine, si grande et imposante, impérieuse dans sa confession de foi ! Elle doit avoir le cœur torturé, et ses yeux brûlés par les larmes le disent, mais l'âme est invaincue.            

Jean la regarde avec admiration et murmure : "Tu es courageuse !"    

"Toujours. Je l'étais au point de défier le monde et j'étais sans Dieu alors. Maintenant que je l'ai Lui, je sens que je puis défier même l'enfer. Toi qui es bon, tu devrais être plus courageux que moi. Car la faute déprime, sais-tu ? Plus qu'une consomption. Mais tu es innocent... C'est pour cela qu'il t'aimait tant..."          

"Il t'aimait aussi..."    

"Et moi je n'étais pas innocente. Mais j'étais sa conquête et..."          

On frappe avec force à la porte.        

"Ce sera Valeria. Ouvre."      

Jean le fait sans peur, dominé par le calme de Marie.            

C'est en fait Valeria avec ses esclaves qui portent la litière d'où elle est descendue. Elle entre en saluant en latin : "Salve."      

"La paix soit avec toi, soeur. Entre" dit Jean.            

"Puis-je offrir à la Mère l'hommage de Plautina ? Claudia aussi y a contribué. Mais si ce n'est pas une douleur pour elle de me voir."  

Jean entre chez Marie.          

"Qui frappe ? Pierre ? Judas ? Joseph ?"      

"Non, c'est Valeria. Elle a apporté des résines précieuses. Elle voudrait te les offrir... si cela ne te peine pas."      

"Je dois surmonter la peine. Lui a appelé à son Royaume les fils d'Israël et les païens. Il les a tous appelés. Maintenant... il est mort... Mais je suis ici pour Lui, et je reçois tout le monde. Qu'elle entre."            

Valeria entre. Elle a enlevé son manteau foncé et elle a une étole toute blanche. Elle s'incline jusqu'à terre, salue et parle : "Domina, tu sais qui nous sommes : les premières rachetées de l'obscurantisme païen. Nous étions fange et ténèbres. Ton Fils nous a donné ailes et lumière. Maintenant il est... il est endormi dans la paix. Nous connaissons vos usages et nous voulons que les baumes de Rome aussi soient répandus sur le Triomphateur."

"Que Dieu vous bénisse, filles de mon Seigneur. Et... pardonnez si je ne sais en dire davantage..."            

"Ne te force pas, Domina. Rome est forte, niais elle sait aussi comprendre la douleur et l'amour. Elle te comprend, Mère Douloureuse. Adieu."          

"La paix soit avec toi, Valeria ! À Plautina, à vous toutes, ma bénédiction."    

Valeria se retire en laissant ses encens et autres essences.    

"Tu le vois, Mère ? Tout le monde donne pour le Roi du Ciel et de la Terre."  

"Oui" dit Marie. "Tout le monde. Et la Mère n'aura pu Lui donner que ses pleurs."        

Un coq chante joyeusement non loin de là. Jean sursaute.        

"Qu'as-tu, Jean ?" demande la Vierge.          

"Je pensais à Simon Pierre..."          

"Mais n'était-il pas avec toi ?" demande la Magdeleine qui est entrée dans la pièce.  

"Si. Dans la maison d'Anne. Puis j'ai compris que je devais venir ici et je ne l'ai plus vu du tout."            

"D'ici peu, c'est l'aube."        

"Oui. Ouvrez."

Ils ouvrent les fenêtres et les visages semblent encore plus terreux dans la pâle lumière verte de l'aube.    
   

La nuit du Vendredi Saint est finie.  
 
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-033.htm
TOME : 9/33


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Marie_11
Marie confie Ses douleurs à Son Fils
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 7 Nov 2014 - 6:59

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_12


Dans la journée du Samedi Saint


L'aube arrive hésitante, avec peine. Et l'aurore tarde étrangement, bien qu'il n'y ait pas de nuages dans le ciel. Mais il semble que les astres aient perdu toute vigueur. De même qu'elle était pâle la lune pendant la nuit, ainsi est pâle le soleil à son lever. Voilés... Ils ont peut-être pleuré, eux aussi, pour avoir cet aspect voilé comme les ont les yeux des bons qui ont pleuré et qui pleurent pour la mort du Seigneur ?        

À peine Jean comprend que les portes sont rouvertes, il sort, sourd aux supplications maternelles. Les femmes se renferment dans la maison, encore plus craintives maintenant que l'apôtre aussi s'en est allé.          

Marie, toujours dans sa pièce, les mains sur les genoux, regarde fixement par la fenêtre qui s'ouvre sur un jardin pas très vaste mais suffisamment grand, tout plein de roses fleuries le long des hautes murailles et de parterres fantaisistes. Les touffes de lys, au contraire, n'ont pas encore les tiges des futures fleurs, touffus, beaux, mais n'ayant que les feuilles. Elle regarde, regarde et je crois qu'elle ne voit rien que ce qui est dans son pauvre cerveau fatigué : l'agonie de son Fils.            

Les femmes vont et viennent. Elles s'approchent, la caressent, la prient de se restaurer... et chaque fois, avec leur venue, vient un flot d'un parfum lourd, mélangé, étourdissant.

Marie en éprouve chaque fois un frisson, mais rien d'autre. Pas un mot, pas un geste, rien. Elle est épuisée. Elle attend. Elle n'est qu'attente. Elle est Celle qui attend.        

Un coup à la porte... Les femmes courent ouvrir. Marie se tourne sur son siège sans se lever et fixe l'entrée entrouverte.        

La Magdeleine entre. "C'est Manaën... Il voudrait qu'on l'emploie à quelque chose."  

"Manaën... Fais-le entrer. Il a toujours été bon. Mais je croyais que ce n'était pas lui..."          

"Qui croyais-tu que c'était, Mère ?..."            

"Après... après. Fais passer."            

Manaën entre. Il n'est pas pompeux comme d'habitude. Il a un vêtement très commun, d'un marron presque noir et un manteau pareil. Pas de bijoux et pas d'épée. Rien. Il semble un homme aisé, mais du peuple.            

Il se penche d'abord pour saluer, les mains croisées sur la poitrine, puis il s'agenouille comme devant un autel.        

"Lève-toi et pardonne-moi si je ne réponds pas à ton inclination. Je ne puis pas..."    

"Tu ne dois pas. Je ne le permettrais pas. Tu sais qui je suis. Aussi je te prie de me considérer comme ton serviteur. As-tu besoin de moi ? Je vois que tu n'as pas un homme dans ton entourage. Je sais par Nicodème que tous se sont enfuis. Il n'y avait rien à faire, c'est vrai, mais au moins Lui donner le réconfort de nous voir. Moi... moi, je l'ai salué au Sixte, et ensuite je ne l'ai pas pu car... Mais c'est inutile de le dire. Cela aussi fut voulu par Satan. Maintenant je suis libre et je viens me mettre à ton service. Commande, Femme."        

"Je voudrais savoir et faire savoir à Lazare... Ses sœurs sont en peine, et ma belle-sœur et l'autre Marie aussi. Nous voudrions savoir si Lazare, Jacques, Jude et l'autre Jacques sont saufs."          

"Judas ? L'Iscariote ! Mais il a trahi !"        

"Jude, fils du frère de mon époux."  

"Ah ! J'y vais" et il se lève. Mais en le faisant, il a un mouvement de douleur.            

"Mais tu es blessé ?"            

"Hum !... oui. Ce n'est rien. Un bras qui me fait un peu souffrir."        

"À cause de nous, peut-être ? Est-ce pour cela que tu n'étais pas là-haut ?"  

"Oui, pour cela. Et c'est seulement de cela que je souffre, pas pour la blessure. Le reste de pharisaïsme, d'hébraïsme, de satanisme qui était en moi, car le satanisme est devenu le culte d'Israël, est tout sorti avec ce sang. Je suis comme un petit qui, après qu'on a coupé l'ombilic sacré, n'a plus de contact avec le sang maternel, et les quelques gouttes qui restent encore dans le cordon coupé n'entrent pas en lui, empêchées comme elles le sont par le lacet de lin. Mais elles tombent... inutiles désormais. Le nouveau-né vit avec son cœur et son sang. Ainsi de moi. Jusqu'à présent, je n'étais pas encore complètement formé. Maintenant je suis arrivé à terme, et je viens, et j'ai été mis au Jour. Je suis né d'hier. Ma mère, c'est Jésus de Nazareth. Et il m'a enfanté quand il a poussé son dernier cri. Je sais... car je me suis enfui dans la maison de Nicodème cette nuit. Seulement je voudrais le voir. Oh ! quand vous irez au Tombeau, dites-le-moi. Je viendrai... Son visage de Rédempteur, moi je l'ignore !"            

"Il te regarde, Manaën. Tourne-toi."    

L'homme, qui était entré avec la tête si inclinée et qui ensuite n'avait eu d'yeux que pour Marie, se tourne presque épouvanté et il voit le Suaire . Il se jette par terre pour adorer...        

Et il pleure. Puis il se lève, il s'incline devant Marie et dit : "Je vais."  

"Mais c'est le sabbat. Tu le sais. Déjà ils nous accusent de violer la Loi, à son instigation."        

"Nous sommes pareils, car eux violent la loi de l'Amour. La première est la plus grande. Lui le disait. Que le Seigneur te réconforte." Il sort.          

Et les heures passent. Comme elles sont lentes pour qui attend...      

Marie se lève et, en s'appuyant aux meubles, elle se présente à l'entrée. Elle cherche à traverser le vaste vestibule de l'entrée. Mais quand elle n'a plus d'appui, elle vacille comme si elle était ivre. Marthe, qui la voit de la cour qui est au-delà de l'entrée ouverte au bout du vestibule, accourt.    

"Où veux-tu aller ?"    

"Là, à l'intérieur. Vous me l'avez promis."      

"Attends Jean."        

"C'est assez attendu. Vous voyez que je suis tranquille. Allez, puisque vous avez fait fermer de l'intérieur et faites ouvrir. Moi, j'attends ici."          

Suzanne, car toutes sont accourues, s'en va appeler le maître avec les clefs. Pendant ce temps Marie s'appuie à la petite porte comme si elle voulait l'ouvrir par la force de sa volonté. Voilà l'homme. Craintif, abattu, il ouvre et se retire. Et Marie, aux bras de Marthe et de Marie d'Alphée, entre dans le Cénacle.      

Tout est encore comme à la fin de la Cène. La suite des événements et l'ordre donné par Jésus ont empêché qu'on ne dérange. Les sièges ont seulement été reportés à leur place. Et Marie, qui pourtant n'avait pas été dans le Cénacle, va directement à la place où était assis son Jésus. Il semble qu'une main la conduise. Elle semble presque une somnambule tant elle est rigide dans son effort pour y aller... Elle va, tourne autour du lit siège, se glisse entre lui et la table... elle reste debout un moment et puis s'abat en travers de la table, en éclatant en sanglots. Puis elle se calme. Elle s'agenouille et prie, la tête appuyée au bord de la table. Elle caresse la nappe, le siège, la vaisselle, le bord du grand plateau où était l'agneau, le grand couteau qui a servi à découper, l'amphore mise devant cette place. Elle ne sait pas qu'elle touche ce qu'a touché aussi l'Iscariote. Et elle reste comme hébétée, la tête appuyée sur ses bras croisés, qu'elle a mis sur la table.        

Toutes se taisent, jusqu'au moment où sa belle-sœur lui dit : "Viens Marie. Craignons les juifs. Voudrais-tu qu'ils entrent ici ?"

"Non, non. C'est un lieu saint. Allons. Aidez-moi... Vous avez bien fait de me le dire. Je voudrais aussi un coffre, beau, grand, fermé pour y renfermer tous mes trésors."      

"Demain, je te le fais apporter du palais. C'est le plus beau de la maison. Il est robuste et sûr. Je te le donne avec joie" promet la Magdeleine.

Elles sortent. Marie est vraiment épuisée. Elle vacille en franchissant les quelques marches. Et si sa douleur est moins dramatique, c'est parce qu'elle n'a plus la force d'être telle. Mais dans sa tranquillité, elle est encore plus tragique.      

Elles rentrent dans la pièce où elles étaient d'abord et, avant de retourner à sa place, Marie caresse, comme si c'était un visage de chair, le Saint Visage du Suaire.        

Un autre coup à la porte. Les femmes se hâtent de sortir et d'entrouvrir la porte. Marie dit de sa voix lasse : "Si c'étaient les disciples, et en particulier Simon Pierre et Judas, qu'ils viennent tout de suite me trouver."    

Mais c'est Isaac le berger. Il entre en pleurant après quelques minutes et se prosterne devant le Suaire et puis devant la Mère, et il ne sait que dire. C'est elle qui dit : "Merci. Il t'a vu et je t'ai vu. Je le sais. Il vous a regardé tant qu'il a pu."    

Isaac pleure encore plus fort. Il ne peut parler que quand il a fini de pleurer. "Nous ne voulions pas nous en aller , mais Jonathas nous en a prié. Les juifs menaçaient les femmes... et ensuite, nous n'avons plus pu venir. Tout... tout était fini... Où devions-nous aller alors ? Nous nous sommes dispersés à travers la campagne et quand il a fait nuit, nous nous sommes réunis à moitié route entre Jérusalem et Bethléem. Il nous semblait éloigner sa Mort en allant vers sa Grotte... Mais ensuite, nous avons senti qu'il n'était pas juste d'aller là... C'était de l'égoïsme et nous sommes revenus vers la ville... Et nous nous sommes trouvés sans savoir comment, à Béthanie..."            

"Mes fils !"    

"Lazare !"      

"Jacques !"  

"Ils sont tous là. À l'aurore les champs de Lazare étaient couverts de gens errants qui pleuraient... Ses inutiles amis et disciples !... Moi... je suis allé chez Lazare et je croyais être le premier... Pas du tout, il y avait déjà là tes deux fils, femme , et le tien , avec André, Barthélemy, Matthieu. C'est Simon le Zélote qui les avait persuadés d'y aller. Et Maximin, sorti de bon matin dans la campagne, en avait trouvé d'autres. Lazare les a tous secourus et il y est encore occupé. Il dit que le Maître lui en avait donné l'ordre et le Zélote dit la même chose."          

"Mais Simon et Joseph, mes autres fils, où sont-ils ?"          

"Je ne sais pas, femme. Nous étions restés ensemble jusqu'au tremblement de terre. Puis... Je ne sais plus rien de précis. Au milieu des ténèbres et des éclairs et des morts ressuscités et du tremblement du sol et du tourbillon de l'air, j'ai perdu la tête. Je me suis trouvé au Temple et je me demande encore comment j'ai pu être là-dedans, au-delà de la limite sacrée. Pense qu'entre moi et l'autel des parfums, il n'y avait qu'une coudée... Pense que là où j'avais les pieds, c'était réservé aux prêtres de service !... Et... et j'ai vu le Saint des Saints !... Oui, car le Voile du Saint est déchiré de haut en bas comme si l'aurait arraché la volonté d'un géant... Si on m'avait vu là à l'intérieur, on m'aurait lapidé. Mais personne n'y voyait plus. Je n'ai rencontré que des spectres de morts et des spectres de vivants. Car ils paraissaient des spectres à la lueur des éclairs, à la clarté des incendies et avec la terreur sur le visage..."        

"Oh ! mon Simon ! mon Joseph !"    

"Et Simon Pierre ? Et Judas de Kériot ? Et Thomas et Philippe ?"      

"Je ne sais pas Mère... Lazare m'a envoyé voir car on lui avait dit qu'ils... vous avaient tués."            

"Va tout de suite alors le tranquilliser. J'ai déjà envoyé Manaën. Mais va toi aussi et dis... et dis que Lui seul a été tué. Et moi avec Lui. Et si tu vois d'autres disciples amène-les là avec toi. Mais l'Iscariote et Simon Pierre, je les veux, moi."      

"Mère... pardonne-nous si nous n'avons pas fait davantage."            

"Je pardonne tout... Va."      

Isaac sort, Marthe et Marie, Salomé et Marie d'Alphée l'étouffent de prières, de recommandations, d'ordres. Suzanne pleure doucement car personne ne lui parle de son époux . C'est alors que Salomé se souvient du sien et qu'elle pleure elle aussi.        

Silence de nouveau jusqu'à un nouveau coup à la porte.        

Comme la ville est tranquille, les femmes ont moins peur. Mais quand par la porte entrouverte elles voient se profiler le visage rasé de Longin, elles s'enfuient toutes comme si elles avaient vu un mort dans son suaire ou le démon en personne. Le maître de maison qui flânait dans le vestibule est le premier à s'enfuir.

Voilà qu'accourt la Magdeleine qui était avec Marie. Longin, avec un petit sourire moqueur, involontaire sur les lèvres, est entré, et de lui-même il a fermé la lourde porte. Il n'est pas en uniforme mais il a un vêtement gris et court, sous un manteau foncé lui aussi.          

 Marie-Madeleine le regarde et lui, la regarde. Puis, toujours adossé à la porte, Longin demande : "Puis-je entrer sans contaminer personne et sans effrayer personne ? J'ai vu ce matin à l'aurore le citoyen Joseph et il m'a parlé du désir de la Mère. Je demande pardon de ne pas y avoir pensé de moi-même. Voici la lance. Je l'avais gardée comme souvenir d'un... du Saint des Saints. Oh ! pour cela, il l'est ! Mais il est juste que l'ait la Mère. Pour les vêtements... c'est plus difficile. Ne le lui dites pas... mais peut-être ont-ils été déjà vendus pour quelques deniers... C'est le droit des soldats, mais j'essaierai de les trouver..."

"Viens. Elle est là."    

"Mais je suis païen !"            

"N'importe. Je vais le lui dire si tu le désires."            

"Oh ! non... je ne pensais pas le mériter."      

Marie-Madeleine va trouver la Vierge. "Mère, Longin est là dehors... Il t'offre la lance."        

"Fais-le passer."        

Le maître de maison, qui est sur le seuil, bougonne : "Mais c'est un païen."    

"Je suis la Mère de tous, homme, comme Lui est le Rédempteur de tous."    

Longin entre, et sur le seuil salue à la romaine avec un geste du bras (il a enlevé son manteau) et ensuite vocalement : "Ave, Domina. Un romain te salue : Mère du genre humain. La vraie Mère. Moi, je n'aurais pas voulu être à... à... à cette chose, mais j'en avais l'ordre. Cependant, si je sers à te donner ce que tu désires, je pardonne au destin de m'avoir choisi pour cette horrible chose. Voici" et il lui donne la lance enveloppée dans un drap rouge, le fer seul, pas la hampe.          

Marie la prend en devenant encore plus pâle. Ses lèvres s'effacent à cause de sa pâleur. Il semble que la lance lui fait perdre son sang. Et elle tremble jusqu'avec ses lèvres en disant : "Qu'il te conduise à Lui, à cause de ta bonté."        

"C'était l'unique Juste que j'aie rencontré dans le vaste empire de Rome. Je regrette de ne l'avoir connu que par les paroles de mes compagnons. Maintenant... c'est trop tard !"        

"Non, fils. Lui a fini d'évangéliser. Mais son Évangile reste, dans son Église."            

"Où est son Église ?" Longin est légèrement ironique.            

"Elle est ici. Aujourd'hui elle est frappée et dispersée, mais demain elle se réunira comme un arbre qui remet en place sa chevelure après la tempête. Et même s'il n'y avait plus personne, moi j'y suis. Et l'Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu et le mien, est tout entier écrit dans mon cœur. Je n'ai qu'à regarder mon cœur pour pouvoir le répéter."          

"Je viendrai. Une religion, qui a pour chef un tel héros, ne peut être que divine. Ave, Domina !"    

Longin aussi s'en va.            

Marie baise la lance où se trouve encore le Sang de son Fils... Et elle ne veut pas enlever ce Sang, "rubis de Dieu sur la lance cruelle" dit-elle...            

La journée passe ainsi au milieu des éclaircies et des averses orageuses.      

Jean revient seulement quand le soleil au zénith dit que c'est midi.    

"Mère, je n'ai trouvé personne sauf... Judas de Kériot."          

"Où est-il ?"  

"Oh ! Mère ! Quelle horreur ! Il est pendu à un olivier, enflé et noir, comme s'il était mort depuis des semaines. Décomposé, horrible... Au-dessus de lui, les vautours, les corbeaux, que sais-je, crient dans des rixes atroces... C'est leur vacarme qui m'a attiré dans cette direction. J'étais sur la route du Mont des Oliviers, et sur un talus j'ai vu ces tourbillons d'oiseaux noirs. J'y suis allé... Pourquoi ? Je ne sais pas, et j'ai vu. Quelle horreur !..."        

"Quelle horreur ! Tu dis bien. Mais au-dessus de la Bonté il y a eu la Justice. En effet la Bonté est absente en ce moment... Mais Pierre ! Mais Pierre !... Jean, j'ai la lance. Mais les vêtements... Longin n'en a pas parlé."      

"Mère, j'ai l'intention d'aller au Gethsémani. Lui a été pris sans manteau. Peut-être est-il encore là. Puis j'irai à Béthanie."        

"Va. Va, pour le manteau... Les autres sont chez Lazare. Ne va donc pas chez Lazare. Pas besoin. Va et reviens ici."
Jean part en courant, sans prendre de nourriture. Comme Marie qui reste à jeun. Les femmes ont mangé debout du pain et des olives tout en travaillant à leurs baumes.  

Jeanne de Chouza arrive avec Jonathas. C'est un masque de pleureuse. Dès qu'elle voit Marie, elle dit : "Il m'a sauvée ! Il m'a sauvée et Lui est mort ! Maintenant je voudrais ne pas avoir été sauvée !"    

C'est la Mère Douloureuse qui doit consoler cette enfant guérie, mais restée d'une sensibilité morbide. Elle la console et la fortifie en lui disant : "Tu ne l'aurais pas connu et aimé et tu ne pourrais pas le servir maintenant. Combien il y aura à faire dans l'avenir ! Et nous devrons agir, puisque tu le vois... Nous sommes restées, et les hommes se sont enfuis. C'est toujours la femme qui donne la vie. Pour le Bien. Pour le Mal. Nous engendrerons la nouvelle Foi. D'elle nous sommes remplies, déposée en nous par Dieu notre Époux. Et nous l'engendrerons à la Terre, pour le bien du monde. Regarde, comme il est beau ! Comme il sourit et mendie le saint travail que nous ferons ! Jeanne, moi je t'aime, tu le sais. Ne pleure plus."    

"Mais Lui est mort ! Oui, là il ressemble encore à un vivant. Mais maintenant il n'est plus vivant. Qu'est le monde sans Lui ?"  

"Il reviendra. Va, prie, attends. Plus tu croiras, plus tôt il ressuscitera. C'est ma force cette croyance... Et seuls Dieu, Satan et moi, nous savons quels assauts sont donnés à cette Foi dans sa Résurrection."          

Jeanne aussi s'en va, mince et penché comme un lys trop chargé d'eau. Mais après son départ, Marie retombe dans son tourment.    

"À tous ! À tous je dois donner la force. Et qui me la donne à moi ?" Et elle pleure en caressant le Visage de l'image, car maintenant elle est assise près du coffre sur lequel le Suaire est étendu.    

Joseph et Nicodème arrivent, et ils évitent aux femmes de sortir pour acheter de la myrrhe et de l'aloès car ils en apportent des sachets. Mais leur force cède devant le Visage imprimé sur la toile et devant le visage ravagé de la Mère.    

Ils s'assoient dans un coin après l'avoir saluée et se taisent, sérieux, funèbres... puis ils s'en vont. Et elle n'a plus la force de parler, mais à mesure que descend le soir, qu'avance un amas de nuages étouffant, elle devient davantage une pauvre créature déchirée. Les ombres du soir sont aussi pour elle comme pour ceux qui souffrent, la source d'une plus grande douleur.        

Les autres aussi deviennent plus tristes et en particulier Salomé, Marie d'Alphée et Suzanne. Mais pour elles, arrive enfin le réconfort, car en groupe viennent Zébédée, l'époux de Suzanne et Simon et Joseph d'Alphée. Les deux premiers restent dans le vestibule pendant qu'ils expliquent que Jean les a trouvés en passant par le faubourg d'Ophel. Les deux autres, de leur côté, ont été trouvés errant dans la campagne par Isaac, se demandant s'ils allaient revenir dans la ville ou aller trouver leurs frères qu'ils supposaient à Béthanie.

Simon dit : "Où est Marie ? Je veux la voir" et, précédé par sa mère, il entre et embrasse sa parente affligée.        

"Tu es seul ? Pourquoi Joseph n'est-il pas avec toi ? Pourquoi vous êtes-vous quittés ? Encore une brouille entre vous ? Vous ne devez pas. Vous voyez ? La raison du désaccord est morte !" Et elle montre le Visage du Suaire.          

Simon le regarde et pleure. Il dit : "Nous ne nous sommes plus quittés, et nous ne nous quitterons pas. Oui, la raison du désaccord est morte, mais pas comme tu le crois. Elle est morte car, maintenant. Joseph a compris... Joseph est dehors... et n'ose pas venir..."          

"Oh ! non. Je ne fais jamais peur et je ne suis que pitié. J'aurais pardonné même au Traître, mais je ne puis plus : il s'est tué."      

Et elle se lève. Elle marche courbée en appelant : "Joseph ! Joseph !"          

Mais Joseph, noyé de pleurs, ne répond pas.            

Elle vient à la porte, comme elle l'avait fait pour parler à Judas et, en s'appuyant sur le chambranle, elle tend l'autre main et la pose sur la tête du plus âgé et du plus tenace de ses neveux. Elle le caresse et dit : "Laisse-moi m'appuyer à un Joseph ! Tout était paix et sérénité tant que j'ai eu ce nom comme roi dans ma maison. Puis mon saint est mort... et tout le bien humain de la pauvre Marie est mort aussi. Il m'est resté le bien surnaturel de mon Dieu et Fils... Maintenant je suis la Délaissée...

Mais si je puis être dans les bras d'un Joseph que j'aime, et tu le sais si je t'aime, je me sentirai moins délaissée. Il me semblera revenir en arrière, et pouvoir dire : "Jésus est absent, mais il n'est pas mort. Il est à Cana, à Naïm pour des travaux, mais maintenant il revient..." Viens, Joseph. Entrons ensemble là où Lui t'attend pour te sourire. Il nous a laissé son sourire pour nous dire qu'il n'a pas de rancœur."    

Joseph entre, et elle le tient par la main, et comme il la voit assise, il s'agenouille devant elle, la tête sur ses genoux et il sanglote : "Pardon ! Pardon !"          

"Ce n'est pas à moi, c'est à Lui que tu dois le demander."      

"Il ne peut me le donner. Sur le Calvaire, j'ai cherché à attirer son regard. Il a regardé tout le monde, mais pas moi... Il a raison... Je l'ai connu et aimé comme Maître trop tard. Maintenant, c'est fini."          

"Maintenant cela commence. Tu iras à Nazareth et tu diras : "Je crois". Ta croyance aura une valeur infinie. Tu l'aimeras avec la perfection des apôtres de l'avenir qui auront le mérite d'aimer le Jésus connu seulement par l'esprit. Le feras-tu ?"  

"Oui ! Oui ! Pour réparer. Mais je voudrais entendre de Lui une parole et je ne l'entendrai jamais plus..."          

"Le troisième jour il ressuscitera et il parlera à ceux qu'il aime. Tout le monde attend sa Voix."          

"Tu es bénie, toi qui peux croire..."    

"Joseph ! Joseph ! Mon époux était ton oncle et il a cru à une chose qui est encore plus difficile à croire que celle-ci. Il a su croire que la pauvre Marie de Nazareth était l'Épouse et la Mère de Dieu. Pourquoi toi, neveu de ce Juste et qui portes son nom, ne peux-tu croire qu'un Dieu puisse dire à la Mort : "Suffit !" et à la Vie "Reviens !" ?"  

"Je ne mérite pas cette foi, car j'ai été mauvais. J'ai été injuste avec Lui. Mais toi... toi tu es la Mère. Bénis-moi. Pardonne-moi... Donne-moi la paix..."    

"Oui... Paix... Pardon... Oh ! Dieu ! Une fois j'ai dit : "Comme il est difficile d'être les 'rédempteurs' !. Maintenant je dis : "Comme il est difficile d'être la Mère du Rédempteur !" Pitié, mon Dieu ! Pitié !... Va, Joseph. Ta mère a tant souffert en ces heures. Réconforte-la... Je reste ici... avec tout ce que j'ai de mon Enfant... Et mes larmes solitaires t'obtiendront la Foi. Adieu, mon neveu. Dis à tous que je veux me taire... réfléchir... prier... Je suis... Je suis une pauvre femme, tenue suspendue au-dessus d'un abîme par un fil... Le fil, c'est ma Foi... Et votre manque de foi, car personne ne sait croire totalement et saintement, heurte continuellement ce fil... Et vous ne savez pas quelle fatigue vous m'imposez... Vous ne savez pas que vous aidez Satan à me tourmenter. Va  !..."      

Et Marie reste seule...

Elle s'agenouille devant le Suaire. Elle baise le front, les yeux, la bouche de son Fils et elle dit : "Ainsi ! Ainsi ! pour avoir de la force... Je dois croire. Je dois croire. Pour tous."

La nuit est tombée, sans étoiles, obscure, étouffante. Marie reste dans l'ombre avec sa douleur.        

La journée du sabbat est finie.
         
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-034.htm
TOME : 9/34
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Centur10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 8 Nov 2014 - 6:48

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_13


La nuit du Samedi Saint


Marie d'Alphée entre avec circonspection et elle écoute. Peut-être pense-t-elle que la Vierge s'est assoupie. Elle s'approche, se penche et elle la voit à genoux, le visage par terre contre le Suaire. Elle murmure : "Oh ! malheureuse ! Elle est restée ainsi !"

Elle doit penser qu'elle s'est endormie ou évanouie ainsi. Mais Marie, sortant de son oraison, dit : "Non, je priais."

"Mais à genoux ! Dans l'obscurité ! Dans le froid ! La fenêtre ouverte ! Regarde ? Tu es glacée."

"Mais je me sens tellement mieux, Marie. Pendant que je priais — et l'Éternel seul sait comment j'étais épuisée après avoir soutenu tant de fois qui vacillaient, éclairé tant d'esprits que sa mort elle-même n'a pas éclairés — il m'a semblé sentir un parfum angélique, une fraîcheur du Ciel, une caresse d'aile... Un instant... Pas plus. Il m'a semblé que dans la mer de myrrhe, qui dans sa furie me submerge depuis trois jours désormais , s'infusait une goutte de pacifiante douceur. Il m'a semblé que la voûte fermée du Ciel s'entrouvrait, et qu'un filet de lumineux amour descendait sur l'Abandonnée. Il m'a semblé que, venant de distances infinies, un murmure incorporel disait : "C'est réellement terminé". Ma prière, désolée jusqu'à ce moment-là, s'est faite plus tranquille. Elle s'est teinte de la paix lumineuse — oh ! à peine une nuance ! — de la lumineuse paix qu'étaient mes contacts avec Dieu dans l'oraison... Mes oraisons !... Marie, tu as beaucoup aimé, toi, ton Alphée quand tu étais la vierge épouse ?"          

"Oh ! Marie !... Je jubilais à l'aurore en me disant : "Une nuit est passée. Une de moins à attendre". Je jubilais au coucher du soleil en me disant : "Un autre jour est fini. Plus proche est mon entrée sous son toit". Et quand le soleil descendait, je chantais comme une alouette en pensant : "Il viendra d'ici peu". Et quand je le voyais venir, avec son beau visage comme mon Jude — c'est pour cela que Jude est mon préféré — avec son œil de cerf énamouré comme l'est mon Jacques, oh ! alors, je ne savais plus où j'étais ! Et quand il me saluait en disant : "Douce épouse !" et que je pouvais lui dire : "Mon seigneur" alors je... je crois que si j'avais été écrasée à ce moment-là par un lourd char ou frappée par une flèche, je n'aurais pas senti la douleur. Et ensuite, quand je fus son épouse... Ah !..." Marie se perd dans l'extase de ses souvenirs. Puis elle demande : "Mais pourquoi cette question ?"

"Pour t'expliquer ce qu'étaient pour moi les oraisons. Multiplie par cent tes sentiments, fais-les monter à mille et mille puissances, et tu comprendras ce qu'a toujours été pour moi l'oraison, l'attente de cette heure... Oui, je crois que même si je ne priais pas dans la paix de la grotte ou de ma pièce, mais que je me livrais aux travaux de la femme, mon âme priait sans arrêt... Maïs quand je pouvais dire : "Voilà que vient l'heure de me recueillir en Dieu" j'avais mon cœur qui brûlait en battant fort. Et quand je me perdais en Lui... alors... Non... Cela je ne puis l'expliquer. Quand tu seras dans la lumière de Dieu, tu le comprendras... Tout cela depuis trois jours était perdu... Et c'était encore plus déchirant que de n'avoir plus de Fils... Et Satan travaillait ces deux plaies superposées de la mort de mon Enfant et de l'abandon de Dieu, en créant la troisième plaie de la terreur de l'absence de foi. Marie, je t'aime bien et tu es ma parente. Tu le diras plus tard à tes fils apôtres, pour qu'ils sachent résister dans l'apostolat et triompher de Satan. Moi, je suis certaine que si j'avais accepté le doute, et si j'avais cédé à la tentation de Satan, et si j'avais dit : "Il n'est pas possible qu'il ressuscite" en niant Dieu — car dire cela c'était nier la Vérité et la Puissance de Dieu — dans le néant serait retombée une si grande Rédemption. Moi, nouvelle Ève, j'aurais mordu de nouveau à la pomme de l'orgueil et du sens spirituel et j'aurais défait l'œuvre de mon Rédempteur. Les apôtres seront continuellement tentés ainsi : par le monde, par la chair, par le pouvoir, par Satan. Qu'ils restent fermes, contre toutes les tortures, et les corporelles seront les plus légères, pour ne pas détruire ce que Jésus a fait."
"Toi, Marie, dis-le à mes fils... Que veux-tu que sache dire ta pauvre belle-sœur ? ! Oh ! pourtant ! S'ils étaient venus ! Patience, fuir à la première heure ! Mais ensuite !"      

"Tu vois que Lazare et Simon avaient l'ordre de les conduire à Béthanie. Jésus sait tout..."

"Oui... Mais... Oh ! quand je les verrai, je leur ferai d'âpres reproches. Ils ont été des lâches. Que tous le soient, mais pas eux, mes fils ! Je ne leur pardonnerai jamais..."
"Pardonne, pardonne... Cela a été un moment d'égarement... Ils ne croyaient pas que Lui pouvait être pris. Lui l'avait dit..."

"C'est bien pour cela que je ne leur pardonne pas. Ils le savaient. Ils étaient donc déjà préparés. Quand on sait une chose et que l'on croit celui qui la dit, rien n'étonne plus !"

"Marie, à vous aussi il a dit : "Je ressusciterai". Et pourtant... Si je pouvais vous ouvrir la poitrine et la tête, sur le cœur et sur le cerveau, je verrais écrit : "Cela ne peut être"."

"Mais au moins... Oui... Il est difficile de croire... Mais nous sommes restées pourtant sur le Calvaire."

"Par une grâce gratuite de Dieu. Autrement nous aurions fui nous aussi. Longin, tu l'as entendu ? A dit : "Chose horrible". Et c'est un guerrier. Nous, femmes, seules avec un garçon, nous avons résisté grâce à une aide directe de Dieu. Ne t'en glorifie donc pas. Ce n'est pas notre mérite."

"Et pourquoi pas à eux ?"

*Parce qu'ils seront les prêtres de demain. lis doivent donc savoir. Savoir, pour l'avoir éprouvé, comme il est facile à celui qui a été fidèle à un Credo d'abjurer. Jésus ne veut pas de prêtres qui le sont si peu, qu'ils ont été ses ennemis les plus tenaces..."

*Tu parles de Jésus, toi, comme s'il était déjà revenu."

"Tu le vois ? Toi aussi tu avoues que tu ne crois pas. Comment donc peux-tu faire des reproches à tes fils ?"

Marie d'Alphée ne sait que répliquer. Elle reste tête basse, remue machinalement des objets. Elle trouve la petite lampe et sort avec elle, pour revenir ensuite après l'avoir allumée, et la met à sa place ordinaire.

Marie s'est assise de nouveau près du Suaire déplié. Le Suaire, à la lumière jaune de la lampe à huile, avec sa flamme qui tremble, acquiert une vivacité particulière et paraît mouvoir la bouche et les yeux. "Tu ne prends rien ?" demande sa belle-sœur un peu mortifiée.

"Un peu d'eau. J'ai soif." Marie va et revient... avec du lait.

"N'insiste pas, je ne puis pas. De l'eau, oui. Je n'ai plus d'eau en moi... Je crois n'avoir pas de sang non plus. Mais..." On frappe à la porte. Marie d'Alphée sort. Un chuchotement dans le vestibule et puis Jean passe la tête à l'intérieur.        

"Jean, tu es revenu ? Encore rien ?"

"Si. Simon Pierre... et le manteau de Jésus... ensemble... Au Gethsémani. Le manteau..." Jean glisse à genoux et dit : "Le voilà... Mais il est tout déchiré et tout plein de sang. Les empreintes des mains sont de Jésus. Seul Lui les avait si longues et si fines. Mais les déchirures viennent de dents. On voit nettement que c'est une bouche d'homme. Je pense que cela a été... que cela a été Judas Iscariote car, près de l'endroit où Simon Pierre a trouvé le manteau, il y avait un morceau du vêtement jaune de Judas. Il est revenu là... ensuite... avant de se tuer. Regarde, Mère."

Marie n'a fait que caresser et baiser le lourd manteau rouge de son Fils, mais pressée par Jean, elle l'ouvre et voit les empreintes de sang, foncées sur la couleur rouge du Sang et les déchirures des dents. Elle tremble et murmure : "Que de sang !" Elle paraît ne voir que lui.

"Mère... la terre en est rougie. Simon, qui est accouru là-haut aux premières heures du matin, dit que l'herbe avait encore du sang frais sur les feuilles... Jésus... Je ne sais pas... Il ne nie paraissait pas blessé... D'où venait tant de sang ?"

"De son Corps. Dans l'angoisse... Oh ! Jésus-Victime totale ! Oh ! mon Jésus !" Marie pleure avec tant d'angoisse, avec une lamentation épuisée, que les femmes se présentent à la porte, regardent et puis se retirent. "Cela, cela alors que tous t'abandonnaient... Vous, que faisiez-vous, pendant que Lui souffrait sa première agonie ?"

"Nous dormions, Mère..." Jean pleure.

"Simon était là ? Raconte."

"J'étais allé chercher le manteau. J'avais pensé le demander à Jonas et à Marc... Mais ils se sont enfuis. La maison est fermée et tout est à l'abandon. Alors je suis descendu aux murs pour faire toute la route faite jeudi... J'étais tellement las ce soir, et affligé, que je ne pouvais maintenant me rappeler où Jésus avait quitté son manteau. Il me semblait qu'il l'avait et puis qu'il ne l'avait pas... A l'endroit de la capture, rien... Où nous étions tous les trois, rien... Je suis allé par le sentier pris par le Maître... Et j'ai cru que Simon Pierre était mort lui aussi, car je l'ai vu là tout blotti contre un rocher. J'ai crié. Il a levé la tête... et je l'ai cru fou tant il était changé. Il a poussé un cri et a cherché à fuir. Mais il titubait, aveuglé par les larmes qu'il avait versées, et je l'ai saisi. Il m'a dit : "Laisse-moi. Je suis un démon. Je l'ai renié, comme Lui disait... et le coq a chanté et Lui m'a regardé. Je me suis enfui...  j'ai couru de tous côtés à travers la campagne et puis je me suis trouvé ici. Et tu vois ? Ici Jéhovah m'a fait trouver son Sang pour m'accuser. Du sang partout ! Du sang partout ! Sur la roche, sur la terre, sur l'herbe. C'est moi qui l'ai fait répandre. Comme toi, comme tous. Mais moi, ce Sang, je l'ai renié". Il me paraissait en délire. J'ai essayé de le calmer et de l'éloigner. Mais il ne voulait pas. Il disait : "Ici ! Ici ! Pour garder ce Sang et son manteau. Et c'est avec mes larmes que je veux le laver. Quand il n'y aura plus de sang sur l'étoffe, peut-être alors je reviendrai parmi les vivants en me battant la poitrine et en disant : 'J'ai renié le Seigneur' ". Je lui ai dit que tu le voulais, que tu m'avais envoyé le chercher. Mais il ne voulait pas le croire. Alors je lui ai dit que tu voulais aussi Judas pour lui pardonner et que tu souffrais de ne pouvoir plus le faire à cause de son suicide. Alors il a pleuré avec plus de calme. Il a voulu savoir. Tout. Et il m'a raconté que l'herbe avait encore du Sang frais et que le manteau était tout maltraité par Judas, dont il avait trouvé un morceau de vêtement. Je l'ai laissé parler, parler, et puis je lui ai dit : "Viens près de la Mère". Oh ! combien j'ai dû prier pour le persuader ! Et quand il me semblait avoir réussi à le persuader, et que je me levais pour venir, lui ne voulait plus. C'est seulement vers le soir qu'il est venu. Mais après avoir passé la porte, il s'est caché de nouveau dans un jardin désert en disant : "Je ne veux pas que les gens me voient. Je porte écrite sur mon front la parole : Celui qui renie Dieu". Maintenant qu'il fait tout à fait nuit, j'ai réussi à le traîner jusqu'ici."

"Où est-il ?"

"Derrière cette porte."

"Fais-le entrer."

"Mère..."

"Jean..."

"Ne lui fais pas de reproches. Il est repenti."

"Me connais-tu si peu encore ? Fais-le entrer."

Jean sort. Il revient seul. Il dit : "Il n'ose pas. Essaie de l'appeler, toi."

Et Marie doucement : "Simon de Jonas, viens." Rien. "Simon Pierre, viens."

Rien. "Pierre de Jésus et de Marie, viens." Un âpre accès de pleurs. Mais il n'entre pas. Marie se lève. Elle laisse le manteau sur la table et va à la porte.    

Pierre est blotti là dehors, comme un chien sans maître. Il pleure si fort et tout pelotonné qu'il n'entend pas le bruit de la porte qui s'ouvre en grinçant, ni le bruit des sandales de Marie. Il s'aperçoit qu'elle est là, quand elle se penche pour lui prendre une main pressée sur ses yeux et l'oblige à se lever. Elle entre dans la pièce en le traînant comme un enfant. Elle ferme la porte et met le verrou, et courbée par la douleur, comme lui l'est par la honte, elle revient à sa place.

Pierre va à ses pieds, à genoux, et il pleure sans retenue. Marie caresse ses cheveux grisonnants, tout en sueur à cause de la douleur. Pas autre chose que cette caresse jusqu'à ce qu'il soit plus calme. Enfin, quand Pierre dit : "Tu ne peux me pardonner. Ne me caresse donc pas, car je l'ai renié", Marie dit : "Pierre, tu l'as renié, c'est vrai. Tu as eu le courage de le renier en public, le lâche courage de le faire. Les autres... Tous, sauf les bergers, Manaën, Nicodème et Joseph et Jean, n'ont eu que la lâcheté. Ils l'ont renié tous : hommes et femmes d'Israël, sauf quelques femmes... Je ne nomme pas les neveux et Alphée de Sara : eux étaient parents et amis. Mais les autres !... Et ils n'ont même pas eu le courage satanique de mentir pour se sauver, ni le courage spirituel de se repentir et de pleurer, ni celui encore plus grand de reconnaître publiquement l'erreur. Tu es un pauvre homme. Tu l'étais, plutôt, tant que tu as présumé de toi. Maintenant tu es un homme. Demain, tu seras un saint. Mais même si tu n'avais pas été ce que tu es, je t'aurais cependant quand même pardonné. J'aurais pardonné à Judas, pour sauver son esprit.  Car la valeur d'un esprit, même d'un seul, mérite tous les efforts pour surmonter les répugnances et les ressentiments, jusqu'à en être brisé. Souviens- t'en Pierre, Je te le répète : "La valeur d'une âme est telle, même si on doit en mourir par l'effort de subir son voisinage, il faut la tenir ainsi dans ses bras comme je tiens ta tête chenue, si on comprend qu'en la tenant ainsi on peut la sauver". Ainsi, comme une mère qui, après le châtiment paternel, prend sur son cœur la tête du fils coupable, et davantage par les paroles de son cœur déchiré qui bat, qui bat d'amour et de douleur, que par les coups paternels, ravise et obtient. Pierre de mon Fils, pauvre Pierre qui as été, comme tous, entre les mains de Satan dans cette heure de ténèbres, et ne t'en es pas aperçu, et qui crois avoir agi par toi-même, viens, viens ici sur le cœur de la Mère des fils de mon Fils. Ici, Satan ne peut plus te faire de mal. Ici se calment les tempêtes et, en attendant le soleil : mon Jésus qui ressuscitera pour te dire : "Paix, mon Pierre", se lève l'étoile du matin, pure, belle, et qui rend pur et beau tout ce qu'elle baise, comme il arrive sur les claires eaux de notre mer dans les frais matins du printemps.  C'est pour cela que je t'ai tant désiré.  Au pied de la Croix, j'étais martyrisée par Lui et par vous et — comment ne l'as-tu pas senti ? — et j'ai appelé vos esprits si fort que je crois qu'ils sont venus réellement à moi. Et, renfermés en mon cœur, ou plutôt déposés sur mon cœur, comme les pains de proposition, je les ai tenus sous le bain de son Sang et de ses larmes. Je le pouvais, car Lui, en Jean, m'a rendue Mère de toute sa descendance... Combien je t'ai désiré !... En ce matin-là, en cet après-midi-là, et nuit et nouveau jour... Pourquoi as-tu fait tant attendre une Mère, pauvre Pierre, blessé et piétiné par le Démon ? Ne sais-tu pas que c'est la tâche des mères de remettre en ordre, de guérir, de pardonner, de ramener ? Je te ramène à Lui. Voudrais-tu le voir ? Voudrais-tu voir son sourire pour te persuader qu'il t'aime encore ? Oui ? Oh ! alors, détache-toi de mon pauvre sein de femme, et mets ton front sur son front couronné, ta bouche sur sa bouche blessée, et baise ton Seigneur."  

"Il est mort... Je ne pourrai jamais plus."

"Pierre, réponds-moi. Quel est pour toi le dernier miracle de ton Seigneur ?"

"Celui de l'Eucharistie. Ou plutôt, non. Celui du soldat guéri là-bas... là-bas... Oh ! ne me fais pas souvenir !..."

"Une femme fidèle, aimante, courageuse, l'a rejoint sur le Calvaire et a essuyé son Visage. Et Lui, pour dire ce que peut l'amour, a fixé son Visage sur la toile. Le voilà, Pierre. Voilà ce qu'a obtenu Une femme à l'heure des ténèbres infernales et du courroux divin, seulement parce qu'elle a aimé. Rappelle-le-toi cela, Pierre, pour les heures où il te semblera que le Démon est plus fort que Dieu. Dieu était prisonnier des hommes, déjà accablé, condamné, flagellé, déjà mourant...  Et pourtant, puisque même dans les plus dures persécutions. Dieu est toujours Dieu, et que si on frappe l'Idée, Dieu qui la suscite est intouchable, voilà que Dieu, aux négateurs, aux incrédules, aux hommes des sots "pourquoi", des coupables "celane peut être", des sacrilèges "ce que je ne comprends pas n'est pas vrai", répond, sans parole, par ce linge. Regarde-le. Un jour, tu me l'as dit, tu disais à André : "Le Messie se manifestera à toi ? Cela ne peut être vrai !" et puis ta raison humaine dut se soumettre à la force de l'esprit qui voyait le Messie là où la raison ne le voyait pas. Une autre fois, sur la mer en tempête, tu demandais : "Est-ce que je viens, Maître ?"  et puis, à moitié chemin, sur l'eau démontée, tu as douté en disant : "L'eau ne peut me soutenir" et par le doute sur le poids il s'en est fallu de peu que tu ne te noies.  C'est seulement quand contre la raison humaine prévalut l'esprit qui sut croire, que tu pus trouver l'aide de Dieu. Une autre fois tu disais : "Si Lazare est mort depuis déjà quatre jours, pourquoi sommes-nous venus ? Pour mourir inutilement". Car, avec ta raison humaine, tu ne pouvais admettre d'autre solution. Et ta raison fut démentie par l'esprit qui, en t'indiquant par le ressuscité la gloire de Celui qui le ressuscitait, te montra que vous n'y étiez pas allés inutilement. Une autre fois, et même plusieurs autres, tu disais en entendant ton Seigneur parler de mort, et de mort atroce : "Cela ne t'arrivera jamais !"  Et tu vois quel démenti a eu ta raison. Moi, j'attends, maintenant, d'entendre la parole de ton esprit dans ce dernier cas..."          

"Pardon."

"Pas cela. Une autre parole."

"Je crois."

"Une autre."

"Je ne sais pas..."

 "J'aime. Pierre, aime. Tu seras pardonné, tu croiras, tu seras fort. Tu seras le Prêtre, non le pharisien qui accable et n'a que formalismes et pas de foi active. Regarde-le. Ose le regarder. Tous l'ont regardé et vénéré. Même Longin... Et tu ne saurais pas ? Tu as pourtant su le renier ! Si tu ne le reconnais pas maintenant, à travers le feu de ma maternelle, affectueuse douleur qui vous unit, vous rend la paix, tu ne pourras plus. Lui ressuscite. Comment pourras-tu le regarder dans son nouvel éclat, si tu ne connais pas son visage dans le trépas de Maître que tu connais pour arriver au Triomphateur que tu ne connais pas ? Car la douleur, toute la Douleur des siècles et du monde, l'a travaillé par le ciseau et la massette dans ces heures qui vont du soir du Jeudi à l'heure de none de Vendredi, et elles ont changé son visage. Avant c'était seulement le Maître et l'Ami. Maintenant c'est le Juge et le Roi. Il est monté sur son siège pour juger, et il a ceint le diadème. Il restera ainsi. Sauf qu'après la Résurrection, il ne sera plus l'Homme Juge et Roi. Mais le Dieu Juge et Roi. Regarde-le. Regarde-le pendant que l'Humanité et la Douleur le voilent pour pouvoir le regarder quand il triomphera dans sa Divinité."
Pierre lève finalement la tête des genoux de Marie et la regarde, avec ses yeux rougis par les larmes, dans un visage de vieil enfant désolé et étonné du mal fait et du si grand bien qu'il trouve.  

Marie le force à regarder son Seigneur et alors, pendant que Pierre comme devant un visage vivant, gémit : "Pardon, pardon ! Je ne sais comment cela s'est passé. Ce que cela a été. Je n'étais pas moi. Il y avait quelque chose qui faisait que je n'étais pas moi ! Mais je t'aime, Jésus ! Je t'aime, mon Maître ! Reviens ! Reviens ! Ne t'en va pas ainsi sans me dire que tu m'as compris !" Marie répète le geste déjà fait dans la chambre du tombeau. Les bras tendus, debout, elle paraît la prêtresse au moment de l'offertoire. Et comme là elle a offert l'Hostie sans tache, ici elle offre le pécheur repenti. C'est bien la Mère des saints et des pécheurs ! Et puis elle lève Pierre, elle le console encore, et lui dit : "Maintenant je suis plus contente. Je te sais ici. Maintenant tu vas à côté avec les femmes et Jean. Vous avez besoin de repos et de nourriture. Va et sois bon..." comme à un enfant.

Puis, dans la maison qui plus calme en cette seconde nuit depuis sa mort, tend à revenir aux habitudes humaines du sommeil et de la nourriture, et présente l'aspect las et résigné des habitations où les survivants reviennent doucement du coup de la mort, Marie seule veut rester debout, ferme à sa place, en son attente, en sa prière. Toujours. Toujours. Toujours. Pour les vivants et pour les morts. Pour les justes et les coupables. Pour le retour, le retour, le retour du Fils.

Sa belle-sœur a voulu rester avec elle mais maintenant elle dort lourdement assise dans un coin, la tête renversée contre le mur. Marthe et Marie viennent deux fois, mais ensuite endormies se retirent dans une pièce voisine et après quelques mots tombent elles aussi dans le sommeil... Et plus loin, dans une chambre petite comme un jouet, Salomé dort avec Suzanne, alors que sur deux nattes jetées sur le sol, dorment bruyamment Pierre et Jean. Le premier avec encore un sanglot machinal perdu dans son ronflement, le second avec un sourire d'enfant qui rêve quelque joyeuse vision.
La vie reprend son activité, et la chair ses droits... Seule l'Étoile du Matin brille sans sommeil, avec son amour qui veille près de l'image de son Fils.

Et la nuit du Samedi Saint passe ainsi, jusqu'au moment où le chant du coq, à la première clarté de l'aube, fait lever Pierre avec un cri et son cri apeuré et douloureux réveille les autres dormeurs.

La trêve est finie pour eux, et la peine recommence. Alors que pour Marie ne fait que grandir l'anxiété de l'attente.  

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-035.htm
TOME : 9/ 35


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Message par Henryk Sam 8 Nov 2014 - 19:22

On les entendrait presque parler... vers cette porte.
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Message par Maud Sam 8 Nov 2014 - 19:27

Merci Henrick pour votre attention qui me fait plaisir     Laughing
On les entendrait presque parler... vers cette porte.  
C'est tout a fait  ça henryk nous avons aussi l'impression d'être avec eux  et de partager ces instants  douloureux

 
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Message par Sofoyal Sam 8 Nov 2014 - 20:14

Merci de propager le feu, Maude!
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Message par Maud Sam 8 Nov 2014 - 22:34

Merci  à vous sofoyal   sunny
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Message par Maud Dim 9 Nov 2014 - 7:20

Aujourd'hui je débute le 10ème  et dernier volume  de cette Œuvre qui contient 37 chapitres  

" La Glorification "

*****


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_10

Le matin de la résurrection de Jésus


Les femmes reprennent leurs travaux aux huiles qui, dans la nuit, à la fraîcheur de la cour, se sont solidifiées en une lourde pâte.

Jean et Pierre pensent à ranger le Cénacle, en lavant la vaisselle, mais remettent tout dans l’état où c’était dès la fin de la Cène.

"Lui l’a dit" dit Jean.  

"Il avait dit aussi : 'Ne dormez pas !' Il avait dit : 'Ne sois pas orgueilleux, Pierre. Ne sais-tu pas que l’heure de l’épreuve va venir ?' Et... et il a dit : 'Tu me renieras...' " Pierre pleure de nouveau en disant avec un sombre chagrin : "Et moi, je l’ai renié !"    

"Assez, Pierre ! Maintenant tu es revenu. Assez de ce tourment !"      

"Jamais, jamais assez. Si je devenais vieux comme les premiers patriarches, si je vivais les sept ou les neuf cents années d’Adam et de ses premiers descendants, je ne cesserai jamais d’avoir ce tourment."  

"Tu n’espères pas dans sa Miséricorde ?"      

"Si. Si je n’y croyais pas, je serais comme l’Iscariote : un désespéré. Mais même si Lui me pardonne du sein du Père où il est retourné, moi, je ne me pardonne pas. Moi ! Moi ! Moi qui ai dit : " Je ne le connais pas " parce qu'à ce moment-là il était dangereux de le connaître, parce que j’ai eu honte d’être son disciple, parce que j’ai eu peur de la torture... Lui allait à la mort, et moi... moi, j’ai pensé à me sauver la vie. Et pour la sauver je l’ai repoussé, comme une femme qui a péché repousse, après l’avoir enfanté, le fruit de son sein, qu’il est dangereux d’avoir près d’elle, avant que revienne le mari ignorant. Je suis pire qu’une adultère.., pire que..."            

Marie-Magdeleine entre, attirée par ses cris. "Ne crie pas ainsi. Marie t’entend. Elle est tellement épuisée ! Elle n’a plus aucune force, et tout lui fait mal. Tes cris inutiles et désordonnés la ramènent à se tourmenter de ce que vous avez été..."          

"Tu vois ? Tu vois, Jean ? Une femme peut m’imposer le silence. Et elle a raison, parce que nous, les mâles consacrés au Seigneur, nous avons su seulement mentir ou nous éloigner. Les femmes ont été braves. Toi, un peu plus qu’une femme, tant tu es jeune et pur, tu as su rester. Nous, nous, les forts, les mâles, nous nous sommes enfuis. Oh ! quel mépris doit avoir le monde pour moi ! Dis-le-moi, dis-le-moi, femme ! Tu as raison ! Mets ton pied sur cette bouche qui a menti. Sur la semelle de ta sandale il y a peut-être un peu de son Sang. Et seul ce Sang, mêlé à la boue du chemin, peut donner un peu de pardon, un peu de paix à celui qui a renié. Je dois pourtant m’habituer au mépris du monde ! Que suis-je ? Mais dites-le : que suis-je ?"          

"Tu es un grand orgueil, répond avec calme Marie-Magdeleine. Douleur ? Cela aussi. Mais crois pourtant que sur dix parts de ta douleur cinq, pour ne pas t’offenser en disant six, viennent de la douleur d’être quelqu’un qui peut être méprisé. Mais réellement je devrai te mépriser si tu ne fais que gémir et te mettre dans tous tes états absolument comme fait une sotte femmelette ! Ce qui est fait est fait, et ce ne sont pas les cris désordonnés qui le réparent et l’annulent. Ils ne font qu’attirer l’attention et mendier une compassion qu’on ne mérite pas. Sois viril dans ton repentir. Ne crie pas. Agis. Moi... tu sais qui j’étais... Mais quand j’ai compris que j’étais plus méprisable qu’un vomissement, je ne me suis pas livrée aux convulsions. J’ai agi. Publiquement. Sans indulgence pour moi et sans demander l’indulgence. Le monde me méprisait ? Il avait raison. Je l’avais mérité. Le monde disait : "Une nouvelle fantaisie de la prostituée" ? Et il appelait blasphème mon recours à Jésus ? Il avait raison. Ma conduite passée le monde se la rappelait, et elle justifiait toutes ces remarques. Eh bien ? Le monde a dû se persuader que la pécheresse Marie n’existait plus. C’est par mes actes que j’ai persuadé le monde. Fais-en autant, et tais-toi."  

"Tu es sévère, Marie" objecte Jean.  

"Plus avec moi qu’avec les autres. Mais je le reconnais : je n’ai pas la main légère de la Mère. Elle est l’Amour. Moi.., oh ! moi ! J’ai brisé mes sens par le fouet de ma volonté. Et je le ferai davantage. Crois-tu que je me suis pardonnée d’avoir été la Luxure ? Non. Mais je ne le dis qu’à moi-même. Et toujours je me le dirai. Je mourrai consumée en ce secret regret d’avoir été ma propre corruptrice, dans l’inconsolable douleur de m’être profanée et de n’avoir pu Lui donner qu’un cœur piétiné... Tu vois.., j’ai travaillé plus que toutes aux baumes... Et avec plus de courage que les autres je le découvrirai... Oh ! Dieu ! comment sera-t-il maintenant ! (Marie de Magdala pâlit, rien que d’y penser). Et je le couvrirai de nouveaux baumes en enlevant ceux qui certainement seront tout à fait corrompus sur ses plaies sans nombre... Je le ferai, parce que les autres sembleront des liserons après une averse... Mais j’ai le regret de le faire avec ces mains qui ont donné tant de caresses lascives, de m’approcher de sa Sainteté avec ma chair souillée... Je voudrais... je voudrais avoir la main de la Mère Vierge pour faire cette dernière onction..."    

Marie pleure maintenant doucement, sans sanglots. Combien différente de la Magdeleine théâtrale qu’on nous présente toujours ! Ce sont les mêmes larmes silencieuses qu’elle avait le jour de son pardon dans la maison du Pharisien.        

"Tu dis que... les femmes auront peur ?" lui demande Pierre.

"Pas peur... Mais elles se troubleront certainement devant son Corps certainement déjà corrompu... enflé... noir. Et puis, c’est certain, elles auront peur des gardes."            

"Veux-tu que je vienne moi ? Et Jean avec moi ?"      

"Ah ! cela, non ! Nous sortons toutes parce que, comme nous étions toutes là-haut, il est juste que nous soyons toutes autour de son lit de mort. Toi et Jean, vous restez ici. Elle ne peut rester seule !... "            

"Elle ne vient pas, Elle ?"      

"Nous ne la laissons pas venir !"        

"Elle est convaincue qu’il va ressusciter... Et toi ?"    

"Moi, après Marie, je suis celle qui croit le plus. J’ai toujours cru qu’il pouvait en être ainsi. Lui le disait. Et Lui ne ment jamais... Lui !... Oh ! avant je l’appelais Jésus, Maître, Sauveur, Seigneur... Maintenant je le sens si grand que je ne sais, je n’ose plus Lui donner un nom... Que Lui dirai-je quand je le verrai ?..."            

"Mais crois-tu vraiment qu’il ressuscite ?..."    

"Un autre ! Oh ! à force de vous dire que je crois et de vous entendre dire que vous ne croyez pas, je finirai par ne plus croire moi non plus ! J’ai cru et je crois. J’ai cru et je Lui ai depuis longtemps préparé son vêtement. Et pour demain, car demain c’est le troisième jour, je l’apporterai ici, prêt..."            

"Mais si tu dis qu’il sera noir, enflé, laid ?"    

"Laid, jamais. Laid est le péché. Mais.., mais oui ! Il sera noir. Eh bien ? Lazare n’était-il pas déjà pourri ? Et pourtant il est ressuscité et sa chair fut guérie. Mais, mais si je le dis !... Taisez-vous, incroyants ! En moi aussi la raison humaine dit : "Il est mort et il ne ressuscitera pas". Mais mon esprit, "son" esprit, Car j’ai eu de Lui un nouvel esprit, crie, et il semble que retentissent des trompettes d’argent : "Il ressuscite ! Il ressuscite ! Il ressuscite !" Pourquoi me battez-vous comme une nacelle sur les écueils de votre doute ? Je crois ! Je crois, mon Seigneur ! Lazare a obéi, malgré son déchirement, au Maître et il est resté à Béthanie... Moi qui sais qui est Lazare de Théophile : un homme courageux, pas un levraut craintif, je puis mesurer son sacrifice de rester dans l’ombre et non près du Maître. Mais il a obéi. Plus héroïque dans cette obéissance que s’il l’avait arraché par les armes aux hommes armés. Moi, j’ai cru, et je crois. Et je reste ici, à l’attendre, comme Elle. Mais laissez-moi aller. Le jour se lève et à peine y verrons-nous suffisamment que nous irons au Tombeau... "            

Et la Magdeleine s’en va, le visage brûlé par les pleurs, mais toujours courageuse. Elle rentre chez Marie.      

"Qu’avait Pierre ?"    

"Une crise de nerfs. Mais c’est passé."          

"Ne sois pas dure, Marie. Il souffre."

"Moi aussi. Mais tu vois que je ne t’ai pas même demandé une caresse. Lui a déjà été soigné par toi... Et moi, au contraire, je pense que toi seule, ma Mère, tu as besoin de baume. Ma Mère, sainte, aimée ! Mais prends courage... Demain, c’est le troisième jour. Nous nous enfermerons ici à l’intérieur, nous deux : ses énamourées. Toi, l’Enamourée sainte, moi, la pauvre énamourée... Mais c’est comme je puis que je le suis, avec tout moi-même. Et nous l’attendrons... Eux, ceux qui ne croient pas, nous les enfermerons à côté, avec leurs doutes. Et ici, je mettrai tant de roses... Aujourd’hui, je vais faire apporter le coffre... Je vais passer au palais et je vais donner des ordres à Lévi. Au loin toutes ces horribles choses ! Il ne doit pas les voir, notre Ressuscité... Tant de roses... Et tu te mettras un habit neuf... Il ne doit pas te voir ainsi. Je vais te peigner, je vais laver ce pauvre visage que tant de pleurs ont défiguré. Éternelle enfant, je vais te servir de mère... J’aurai enfin la joie de donner des soins maternels à une enfant plus innocente qu’un nouveau-né ! Aimée !" et avec son affection exubérante, la Magdeleine serre contre sa poitrine la tête de Marie qui est assise, la baise, la caresse, remet en ordre les légères boucles des cheveux dépeignés derrière les oreilles, essuie les nouvelles larmes qui descendent encore, encore, toujours, avec l’étoffe de son vêtement...        

Les femmes entrent avec des lampes et des amphores et des vases aux larges becs. Marie d’Alphée porte un lourd mortier.        

"On ne peut rester dehors. Il y a un peu de vent et il éteint les lampes" explique-t-elle.          

Elles se placent sur un côté. Sur une table, étroite mais longue, elles placent tout leur matériel et puis elles donnent un dernier apprêt à leurs baumes, en mêlant dans le mortier, avec une poussière blanche qu’elles sortent à poignées d’un sachet, la pâte déjà lourde des essences. Elles mélangent en travaillant énergiquement et puis emplissent un vase au large bec. Elles le placent sur le sol et répètent avec un autre la même opération. Parfums et larmes tombent sur les résines.        

Marie-Magdeleine dit : "Cela n’était pas l’onction que j’espérais pouvoir te préparer." En effet la Magdeleine, plus habile que toutes, a toujours réglé et dirigé la composition du parfum, si aigu, qu’elles se décident à ouvrir la porte et à entrouvrir la fenêtre sur le jardin qui commence juste à blanchir.          

Toutes pleurent plus fort après l’observation à voix basse de la Magdeleine.

Elles ont fini. Tous les vases sont pleins.      

Elles sortent avec les amphores vides, le mortier désormais inutile, et plusieurs lampes. Il en reste seulement deux dans la petite pièce et elles tremblent, semblent sangloter elles aussi avec les palpitations de leur lumière...  

Les femmes rentrent et ferment de nouveau la fenêtre car l’aube est un peu froide. Elles se revêtent de leurs manteaux et prennent de larges sacs où elles placent les vases de baume.        

Marie se lève et cherche son manteau, mais toutes se pressent autour d’elle pour la persuader de ne pas venir.    

"Tu ne tiens pas debout, Marie. Cela fait deux jours que tu ne prends pas de nourriture, un peu d’eau seulement."          

"Oui, Mère, nous ferons vite et bien. Et nous reviendrons tout de suite."        

"Ne crains pas. Nous l’embaumerons comme un roi. Tu vois quel baume précieux nous avons composé ! Et combien !..."    

"Nous ferons attention aux membres et aux blessures et nous le mettrons en place avec nos mains. Nous sommes fortes et nous sommes mères. Nous le mettrons comme un enfant dans son berceau. Et aux autres il ne restera qu’à fermer sa place."    

Mais Marie insiste : "C’est mon devoir" dit-elle. "C’est moi qui l’ai toujours soigné. Ce n’est que pendant ces trois années qu’il a appartenu au monde que j’ai cédé à d’autres de prendre soin de Lui quand il était loin de moi. Maintenant que le monde l’a repoussé et renié, il m’appartient de nouveau, et je redeviens sa servante."          

Pierre, qui avec Jean s’était approché de la porte, sans être vu par les femmes, s’enfuit en entendant ces paroles. Il s’enfuit dans quelque coin caché pour pleurer sur son péché. Jean reste près du seuil, mais il ne dit rien. Il voudrait bien y aller lui aussi, mais il fait le sacrifice de rester près de la Mère.      

Marie-Magdeleine ramène Marie à son siège. Elle s’agenouille devant elle, embrasse ses genoux en levant vers elle son visage douloureux et énamouré et elle lui promet : "Lui, avec son Esprit, sait et voit tout. Mais à son Corps, avec des baisers, je Lui dirai ton amour, ton désir. Je sais ce que c’est que l’amour. Je sais quel aiguillon, quelle faim c’est d’aimer, quelle nostalgie d’être avec celui qui est l’amour pour nous. Et ceci existe aussi dans les vils amours qui semblent de l’or et qui sont de la boue. Quand ensuite la pécheresse peut savoir ce qu’est l’amour saint pour la Miséricorde vivante que les hommes n’ont pas su aimer, alors elle peut mieux comprendre ce qu’est ton amour, Mère. Tu sais que je sais aimer. Et tu sais que Lui l’a dit, en cette soirée de ma vraie naissance, là-bas sur les rives de notre lac serein, que Marie sait beaucoup aimer. Or cet amour exubérant qui est le mien, comme l’eau qui déborde d’un bassin incliné, comme le rosier en fleurs qui passe par dessus un mur, comme la flamme qui trouvant sa nourriture prend et s’élève davantage, s’est tout entier déversé sur Lui, et a tiré de Lui-Amour une nouvelle puissance... Oh ! pourquoi ma puissance d’aimer n’a-t-elle pas pu se substituer à Lui sur la Croix !... Mais ce que je n’ai pas pu faire pour Lui — souffrir, verser mon sang, et mourir à sa place au milieu des mépris de tout le monde, heureuse, heureuse, heureuse de souffrir à sa place, et, j’en suis certaine, le cours de ma pauvre vie en aurait été brûlé plus par l’amour triomphal que par le gibet infâme, et serait sortie des cendres la fleur nouvelle, candide de la vie nouvelle, pure, vierge, ignorante de tout ce qui n’est pas Dieu — tout cela que je n’ai pas pu faire pour Lui, pour toi je puis le faire encore... Mère que j’aime de tout mon cœur. Fie-toi à moi. Moi qui ai su, dans la maison de Simon le pharisien, caresser si doucement ses pieds saints, maintenant avec mon âme qui s’ouvre de plus en plus à la Grâce, je saurai encore plus doucement caresser ses membres saints, soigner ses plaies, les embaumer plus avec mon amour, plus avec le baume tiré de mon cœur sous l’action de l’amour et de la douleur, qu’avec l’onguent. Et la mort n’abîmera pas ces chairs qui ont donné tant d’amour et en ont tant reçu. La Mort fuira, car l’Amour est plus fort qu’elle. L’Amour est invincible. Et moi, Mère, avec ton amour parfait, avec mon amour total, j’embaumerai par l’amour mon Roi d’Amour."      

Marie embrasse cette passionnée qui, finalement, a su trouver qui mérite tant de passion et elle cède à sa prière.            

Les femmes sortent en emportant une lampe. Dans la pièce il n’en reste qu’une. La Magdeleine sort la dernière après un dernier baiser à la Mère qui reste.          

La maison est toute sombre et silencieuse. Le chemin est encore obscur et solitaire.        

Jean demande : "Vous ne voulez vraiment pas de moi ?"      

"Non. Tu peux être utile ici. Adieu."    

Jean revient trouver Marie. "Elles n’ont pas voulu de moi..." dit-il doucement.            

"Ne t’en mortifie pas. Elles sont à Jésus, toi à moi. Jean, prions un peu ensemble. Où est Pierre ?"        

"Je ne sais pas. Dans la maison. Mais je ne le vois pas. C’est... Je le croyais plus fort... Moi aussi, j’ai de la peine, mais lui..."            

"Lui a deux douleurs, toi une seule. Viens, prions aussi pour lui."      

Et Marie dit lentement le "Pater noster". Puis elle caresse Jean : "Va trouver Pierre. Ne le laisse pas seul. Il a été tellement dans les ténèbres en ces heures, qu’il ne supporte même pas la légère lumière du monde. Sois l’apôtre de ton frère égaré. Commence par lui ta prédication. Sur ton chemin, et il sera long, tu en trouveras toujours qui lui ressemblent. Commence ton travail avec ton compagnon..."          

"Mais que dois-je dire ?... Moi, je ne sais pas... Tout le fait pleurer..."            

"Dis-lui Son précepte d’amour. Dis-lui que celui qui seulement craint ne connaît pas encore Dieu suffisamment, car Dieu est Amour. Et s’il te dit : "J’ai péché" réponds-lui que Dieu a tant aimé les pécheurs que pour eux Il a envoyé son Fils Unique. Dis-lui qu’à tant d’amour il faut répondre par l’amour. Et l’amour donne la confiance dans le Seigneur très bon. Cette confiance ne nous fait pas craindre son jugement parce que, avec elle, nous reconnaissons la Sagesse et la Bonté divine et nous disons : "Je suis une pauvre créature, mais Lui le sait, et Il me donne le Christ comme garantie de pardon et colonne de soutien. Ma misère est vaincue par mon union avec le Christ". C’est au nom de Jésus que tout est pardonné... Va, Jean, dis-lui cela. Je reste ici avec mon Jésus..." et elle caresse le Suaire.    

Jean sort en fermant la porte derrière lui.      


Marie se met à genoux, comme le soir précédent, visage contre Visage avec le voile de Véronique et elle prie et parle avec son Fils. Forte pour donner de la force aux autres, quand elle est seule elle ploie sous son écrasante croix. Et pourtant de temps en temps, comme une flamme qui n’est plus étouffée par le boisseau, son âme s’élève vers une espérance qui en elle ne peut mourir, qui croît au contraire avec l’écoulement des heures, et elle dit aussi au Père son espérance. Son espérance et sa demande.

*

SOURCE: http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-001.htm
TOME : 10/01

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Message par Maud Lun 10 Nov 2014 - 7:06

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_11


Aube pascal. Lamentation. Prière de Marie



Pendant toute la journée j’ai la vue de Jésus crucifié et de Marie et Jean au pied de la croix.          

Ce matin, quand je faisais la sainte Communion, il me semblait être devant un autel vivant, Car Ils étaient là et me regardaient avec leur regard de surnaturel amour. Ce qu’est une Communion faite ainsi, c’est une chose que l’on ne peut décrire.      

Vers le soir, ensuite, j’ai commencé à entendre en moi cette phrase : " Cela n’était pas l’onction que j’espérais devoir te préparer " Dite par une voix de femme, une voix pleine, chaude de contralto, une voix passionnée. Ce n’est pas la voix douce de Marie, jeune, pure, virginale avec son ton de soprano.          

Je comprends que c’est un nouvel être qui parle, mais je ne sais lui donner un nom et un visage jusqu’à ce que se présente la vision.

*

Je vois encore la pièce où pleure Marie dans la maison hospitalière. Elle est encore là sur son siège, accablée, épuisée, défigurée par ses pleurs continuels.    

Les femmes aussi sont là, et à la lueur des lampes à huile elles préparent des aromates, en les mélangeant, après les avoir tirés de diverses amphores, dans un mortier et puis en les remettant dans des vases au large bec où on peut fouiller facilement avec les doigts pour en extraire le baume.            

Les femmes travaillent en pleurant. Et Marie-Magdeleine, qui a le visage marqué par les pleurs comme par une brûlure, dit ces paroles qui font pleurer fort toutes les femmes.          

Puis, quand elles ont fini de tout préparer, elles s’enveloppent dans leurs châles ou leurs manteaux. Marie aussi se lève, mais elles l’entourent pour la persuader de ne pas venir. Il serait trop cruel de lui faire revoir son Fils qui certainement, à l’aube du troisième jour, est tout noirci par la décomposition, couvert de contusions comme il l’était. Et puis elle est trop épuisée pour pouvoir marcher. Elle n’a fait que pleurer et prier. Jamais de nourriture, jamais de repos. Qu’elle reste tranquille et se fie à elles. Elles feront avec leur amour de disciples la part de la Mère, en donnant à ce Corps saint tous les soins réclamés par un arrangement définitif de la sépulture.        

Marie se rend. La Magdeleine, agenouillée à ses pieds, mais reposant sur ses talons, dans sa pose habituelle, lui embrasse les genoux et la regarde avec son visage brûlé par les pleurs et lui promet qu’elle dira à Jésus tout l’amour de sa Mère, pendant qu’elle l’embaumera encore. Elle sait ce qu’est l’amour. Elle est passée du vil amour à l’amour saint pour la Miséricorde vivante que les hommes ont tué, et elle sait aimer. Jésus le lui a dit dès le soir qui fut le matin de sa nouvelle vie, qu’elle sait beaucoup aimer. La Mère se fie à elle. Elle, la rachetée qui a su caresser alors les pieds de Jésus, si doucement saura maintenant caresser ses blessures et les embaumer, plus avec son amour qu’avec l’onguent, pour que la Mort ne puisse abîmer ces Chairs qui ont donné tant d’amour et en ont tant reçu.            

La voix de la Magdeleine est pleine de passion. On dirait un velours qui enveloppe un orgue, tant elle a une voix d’orgue adoucie par des tonalités chaudes et passionnées. On y sent une âme qui frémit. Qui a su frémir. Qui devait frémir et aimer. Et qui, maintenant que Jésus l’a sauvée, sait frémir et aimer pour l’Amour divin. Je n’oublierai pas cette voix de femme qui exprime l’âme de cette femme. Je ne l’oublierai plus.        

Les femmes sortent en portant une lanterne. La maison est dans l’obscurité et aussi le chemin. Il y a à peine une trace de lumière là-bas, au fond, vers l’orient. La lumière fraîche et pure d’un matin d’avril. Le chemin est silencieux et désert. Les femmes, toutes enveloppées dans leurs manteaux, vont sans parler vers le tombeau de Jésus.      

Je ne vais pas avec elles. Je reviens vers Marie. Jésus me fait revenir vers elle.        

Maintenant qu’elle est seule, elle s’est remise à prier, à genoux contre le voile de Véronique qui est étendu le long du côté d’une étagère, tenu en place par le drap funèbre et par les clous. Elle prie et parle à son Fils. Elle est toujours dans la même peine mêlée à un espoir qui la rend anxieuse.

"Jésus, Jésus ! Tu ne reviens pas encore ? Ta pauvre Maman ne résiste plus de te savoir là-bas, mort. Tu l’as dit et personne ne t’a compris. Mais moi, je t’ai compris ! "Détruisez le Temple de Dieu, et Moi, je le reconstruirai en trois jours". C’est le commencement du troisième jour. Oh ! mon Jésus ! N’attends pas qu’il soit accompli pour revenir à la vie, à ta Maman qui a besoin de te voir vivant pour ne pas mourir en te revoyant mort, qui a besoin de te voir beau, sain, triomphant, pour ne pas mourir en se souvenant de l’état où elle t’a laissé !        

Oh ! Père ! Père ! Rends-moi mon Fils ! Que je le voie redevenu Homme et non plus cadavre, Roi et non plus condamné. Ensuite, je le sais, il reviendra vers Toi, au Ciel. Mais je l’aurai vu guéri de tant de mal, je l’aurai vu fort après tant de langueur, je l’aurai vu triomphant après tant de lutte, je l’aurai vu Dieu après une humanité de telles souffrances pour les hommes et je me sentirai heureuse même en perdant son voisinage. Je le saurai avec Toi, Père Saint, je le saurai pour toujours hors de la Douleur. Maintenant, au contraire, je ne puis, je ne puis oublier qu’il est dans un tombeau, qu’il est là tué par tant de douleur qu’ils Lui ont faite, que Lui, mon Fils-Dieu, partage le sort des hommes dans l’obscurité d’un tombeau, Lui, ton Vivant.          

Père, Père, écoute ta servante. A cause de ce "oui" … Je ne t’ai jamais rien demandé pour mon obéissance à tes volontés; c’était ta Volonté, et ta Volonté était la mienne; je ne devais rien exiger pour le sacrifice de la mienne à Toi, Père Saint. Mais maintenant, mais maintenant, pour ce "oui" que j’ai dit à l’Ange, ton messager, ô Père, écoute-moi !    

Lui est hors des tortures car il a tout accompli par l’agonie de trois heures après les sévices du matin. Mais moi, je suis depuis trois jours dans cette agonie. Tu vois mon cœur, et Tu en entends les palpitations. Notre Jésus l’a dit qu’un oiseau ne perd pas une plume que Tu ne la voies, qu’il ne meurt pas une fleur dans le champ sans que Tu consoles son agonie par ton soleil et ta rosée. Oh ! Père, je meurs de cette douleur ! Traite-moi comme le passereau que Tu revêts d’un nouveau plumage et la fleur que Tu réchauffes et désaltères dans ta pitié. Je meurs transie par la douleur. Je n’ai plus de sang dans les veines. Autrefois il est devenu tout lait pour nourrir ton Fils et le mien; maintenant il est devenu toutes larmes parce que je n’ai plus de Fils. Ils me l’ont tué, tué, Père, et Tu sais de quelle façon !            

Je n’ai plus de sang ! Je l’ai répandu avec Lui dans la nuit de Jeudi, dans le Vendredi funeste. J’ai froid comme quelqu’un qui n’a plus de sang. Je n’ai plus de soleil, puisque Lui est mort, mon Soleil saint, mon Soleil béni, le Soleil né de mon sein pour la joie de sa Maman, pour le salut du monde. Je n’ai plus de rafraîchissement parce que je ne l’ai plus Lui, la plus douce des sources pour sa Maman qui buvait sa Parole, qui se désaltérait de sa présence. Je suis comme une fleur dans un sable desséché. Je meurs, je meurs, Père Saint. Et je ne suis pas effrayée de mourir puisque Lui aussi est mort. Mais comment feront ces petits, le petit troupeau de mon Fils, si faible, si craintif, si inconstant, s’il n’y a pas quelqu’un pour le soutenir ? Je ne suis rien, Père. Mais pour les désirs de mon Fils je suis comme une troupe d’hommes armés. Je défends, je défendrai sa Doctrine et son héritage comme une louve défend ses louveteaux. Moi, agnelle, je me ferai louve pour défendre ce qui appartient à mon Fils et par conséquent ce qui est à Toi.

Tu l’as vu, Père. Il y a huit jours cette ville a dépouillé ses oliviers, a dépouillé ses maisons, a dépouillé ses jardins, a dépouillé ses habitants et sa voix est devenue rauque à force de crier : "Hosanna au Fils de David; béni Celui qui vient au nom du Seigneur". Et pendant qu’il passait sur des tapis de branchages, de vêtements, d’étoffes, de fleurs, les habitants se le montraient en disant: " C’est Jésus, le Prophète de Nazareth de Galilée. C’est le Roi d’Israël ". Et alors que n’étaient pas fanés ces branchages et que leurs voix étaient encore rauques de tant d’hosannas, ils ont changé leurs cris en accusations et en malédictions et en requêtes de mort, et des branches détachées pour le triomphe ils ont fait des matraques pour frapper ton Agneau qu’ils conduisaient à la mort.          

S’ils en ont tant fait pendant que Lui était parmi eux et leur parlait, et leur souriait, et les regardait de cet œil qui fond le cœur et fait trembler jusqu’aux pierres s’il les regarde, et les bénissait et les instruisait, que feront-ils quand il sera retourné à Toi ?            

Ses disciples, Tu l’as vu. Un l’a trahi, les autres se sont enfuis. Il a suffi qu’il fût frappé, pour qu’ils s’enfuient comme un vil troupeau et ils n’ont pas su l’entourer pendant qu’il mourait. Un seul, le plus jeune, est resté. Maintenant vient le plus âgé, mais il a déjà su le renier une fois. Quand Jésus ne sera plus ici à le garder, saura-t-il persister dans la Foi ?          

Je suis un rien, mais un peu de mon Fils est en moi, et mon amour comble ce qui me manque et l’annule. Je deviens ainsi quelque chose d’utile à la cause de ton Fils, à son Église qui ne trouvera jamais la paix et qui a besoin de pousser des racines profondes pour ne pas être arrachée par les vents. Je serai Celle qui la soigne. Comme une jardinière active, je veillerai pour qu’elle grandisse et pousse droite et forte en son matin. Ensuite je ne me soucierai pas de mourir. Mais je ne puis vivre si je reste plus longtemps sans Jésus.          

Oh ! Père qui as abandonné le Fils pour le bien des hommes mais l’as ensuite réconforté, car il est certain que tu l’as accueilli dans ton sein après sa mort, ne me laisse pas plus longtemps à l’abandon. Je le souffre et l’offre pour le bien des hommes. Mais réconforte-moi, maintenant, Père. Père, pitié ! Pitié, mon Fils ! Pitié, divin Esprit ! Souviens-Toi de ta Vierge ! "      

Ensuite, prostrée à terre, Marie paraît prier par son geste en plus qu’avec son cœur. C’est vraiment une pauvre chose abattue. Elle semble cette fleur morte de soif dont elle a parlé. Elle ne remarque même pas la secousse d’un bref mais violent tremblement de terre qui fait crier et fuir le maître et la maîtresse de la maison pendant que Pierre et Jean, pâles comme des morts, se traînent jusqu’au seuil de la pièce. Mais la voyant ainsi absorbée dans sa prière, loin de tout ce qui n’est pas Dieu, ils se retirent en fermant la porte et reviennent effrayés au Cénacle.

*

SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-002.htm
TOME :  10 /02


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Pleurs et prière de Marie
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Message par Maud Mar 11 Nov 2014 - 7:20

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_12


La Résurrection


Je revois la joyeuse et puissante Résurrection du Christ.

*
Dans le jardin, tout est silence et scintillement de la rosée. Au-dessus, un ciel qui devient d’un saphir de plus en plus clair, après avoir quitté son bleu-noir criblé d’étoiles qui, pendant toute la nuit, avaient veillé sur le monde. L’aube repousse de l’orient vers l’occident les zones encore obscures, comme fait l’eau pendant une marée haute qui avance toujours plus pour couvrir le rivage obscur, et remplaçant le gris-noir du sable humide par le bleu des eaux marines.            

Quelque étoile ne veut pas encore mourir et jette un regard de plus en plus débile sous l’onde de lumière vert-claire de l’aube, d’un blanc laiteux nuancé de gris, comme les feuillages des oliviers engourdis qui couronnent un coteau peu distant. Et puis elle naufrage, submergée par l’onde de l’aube comme une terre que recouvre l’eau. Et puis en voilà une de moins... Et puis encore une de moins.., et une autre, et une autre. Le ciel perd ses troupeaux d’étoiles et seulement là-bas, à l’extrême occident, trois, puis deux, puis une, restent à regarder ce prodige quotidien qu’est l’aurore qui se lève.    

Et voilà : quand un filet de rose trace une ligne sur la soie turquoise du ciel oriental, un soupir de vent passe sur les feuillages et sur les herbes et dit : "Réveillez-vous. Le jour est revenu." Mais il ne réveille que les herbes et les feuillages qui frissonnent sous leurs diamants de rosée et ont un bruissement ténu, arpégé par les gouttes qui tombent.  

Les oiseaux ne se réveillent pas encore dans les branches touffues d’un cyprès de grande taille qui semble dominer comme un seigneur dans son royaume, ni dans l’entrelacement embrouillé d’une haie de lauriers qui abrite de la tramontane.

Les gardes ennuyés, transis de froid, pris par le sommeil, dans des poses variées veillent sur le Tombeau, dont la porte de pierre a été renforcée, sur ses bords, par une épaisse couche de chaux, comme si c’était un contrefort, sur le blanc opaque de laquelle se détachent les larges rosaces de cire rouge, imprimées avec d’autres, directement dans la chaux fraîche, du sceau du Temple.  

Les gardes doivent avoir allumé du feu pendant la nuit car il y a de la cendre et des tisons pas encore éteints sur le sol, et ils doivent avoir joué et mangé, car il y a encore, répandus sur le sol, des restes de nourriture et des osselets nets qui ont servi certainement pour quelque jeu, comme notre jeu de domino ou notre jeu enfantin de billes, joués sur un primitif échiquier tracé sur le sentier. Puis ils ont tout laissé en plan par lassitude pour chercher des poses plus ou moins commodes pour dormir ou pour veiller.            

Dans le ciel qui maintenant, à l’orient, a une étendue toute rosée qui s’agrandit de plus en plus dans le ciel serein, où par ailleurs il n’y a pas encore de rayon de soleil, se présente, venant de profondeurs inconnues, un météore resplendissant qui descend, boulet de feu d’une splendeur insoutenable, suivi d’un sillage rutilant qui peut-être n’est que le souvenir de sa splendeur sur notre rétine. Il descend à toute vitesse vers la Terre, en répandant une lumière si intense, si fantasmagorique, si effrayante dans sa beauté, que la lumière rosée de l’aurore disparaît éclipsée par cette blancheur incandescente.            

Les gardes lèvent la tête, étonnés, parce qu’aussi avec la lumière arrive un grondement puissant, harmonieux, solennel, qui remplit de lui-même toute la Création. Il vient de profondeurs paradisiaques. C’est l’alléluia, la gloire angélique qui suit l’Esprit du Christ revenant dans sa Chair glorieuse.      

Le météore s’abat contre l’inutile fermeture du Tombeau, l’arrache, la jette par terre, foudroie de terreur et de bruit les gardes mis comme geôliers du Maître de l’Univers en produisant, avec son retour sur la Terre, un nouveau tremblement de terre comme il l’avait produit en fuyant la Terre cet Esprit du Seigneur. Il entre dans le sombre Tombeau qu’éclaire sa lumière indescriptible, et pendant qu’il reste suspendu dans l’air immobile, l’Esprit se réinfuse dans le Corps sans mouvement sous les bandes funèbres.            

Tout cela non dans une minute, mais dans une fraction de minute, tant l’apparition, la descente, la pénétration et la disparition de la Lumière de Dieu a été rapide...            

Le “Je veux” du divin Esprit à sa Chair froide n’a pas de son. Le son est dit par l’Essence à la Matière immobile. Aucune parole n’est entendue par l’oreille humaine.

La Chair reçoit le commandement et lui obéit en poussant un profond soupir...          

Rien d’autre pendant quelques minutes.        

Sous le Suaire et le Linceul, la Chair glorieuse se recompose en une beauté éternelle, se réveille du sommeil de la mort, revient du "rien" où elle était, vit après avoir été morte. Certainement le cœur se réveille et donne son premier battement, pousse dans les veines le sang gelé qui reste et en crée tout d’un coup la mesure totale dans les artères vides, dans les poumons immobiles, dans le cerveau obscur, et ramène la chaleur, la santé, la force, la pensée.        

Un autre moment, et voilà un mouvement soudain sous le lourd Linceul. Le mouvement est soudain, depuis l’instant certainement où il remue ses mains croisées jusqu’au moment où il apparaît debout majestueux, splendide dans son vêtement de matière immatérielle, surnaturellement beau et imposant, avec une gravité qui le change et l’élève tout en le laissant Lui-même, l’œil a à peine le temps d’en suivre le développement.      

Et maintenant, il l’admire : si différent de ce que la pensée lui rappelle, en forme, sans blessures ni sang, mais seulement éblouissant de la lumière qui jaillit à flots des cinq plaies et sort par tous les pores de son épiderme.  

Il fait son premier pas : dans son mouvement les rayons qui jaillissent des mains et des pieds l’auréolent de lames de lumière; depuis la tête nimbée d’un diadème qui est fait des innombrables blessures de la couronne qui ne donnent plus de sang mais seulement de la splendeur, jusqu’au bord du vêtement quand, en ouvrant les bras qu’il a croisés sur sa poitrine, il découvre la zone de luminosité très vive qui filtre de son habit en lui donnant l’éclat d’un soleil à la hauteur du cœur. Alors c’est réellement la "Lumière" qui a pris corps, pas la pauvre lumière de la Terre, pas la pauvre lumière des astres, pas la pauvre lumière du soleil. Mais la Lumière de Dieu : toute la splendeur paradisiaque qui se rassemble en un seul Être et Lui donne ses azurs inconcevables pour pupilles, ses feux d’or pour cheveux, ses candeurs angéliques pour vêtement et coloris, et tout ce qui est, d’indescriptible pour la parole humaine, la suréminente ardeur de la Très Sainte Trinité, qui annule par son ardente puissance tout feu du Paradis, en absorbant en Elle-même pour l’engendrer à nouveau à chaque instant du Temps éternel, Cœur du Ciel qui attire et diffuse son sang, les innombrables gouttes de son sang incorporel : les bienheureux, les anges, tout ce qui est le Paradis : l’amour de Dieu, l’amour pour Dieu, tout ce qui est la Lumière qu’est, que forme, le Christ Ressuscité.    

Quand il se déplace, en venant vers la sortie, et que l’œil peut voir au-delà de sa splendeur, voici que m’apparaissent deux clartés très belles, mais semblables à des étoiles par rapport au soleil, l’une d’un côté, l’autre de l’autre côté du seuil, prosternées en adoration pour leur Dieu qui passe, enveloppé dans sa lumière, béatifiant en son sourire. Il sort abandonnant la funèbre grotte et revenant fouler la terre que la joie réveille et qui resplendit toute dans sa rosée, dans les couleurs des herbes et des rosiers, dans les innombrables corolles des pommiers qui s’ouvrent par prodige au premier soleil qui les baise, et au Soleil éternel qui avance sous eux.        

Les gardes sont là, évanouis... Les forces corrompues de l’homme ne voient pas Dieu pendant que les forces pures de l’univers : les fleurs, les herbes, les oiseaux admirent et vénèrent le Puissant qui passe dans un nimbe de sa propre Lumière et dans un nimbe de lumière solaire.          

Son sourire, le regard se pose sur les fleurs, sur les ramilles, qui se lève vers le ciel serein, et tout prend une plus grande beauté. Et plus soyeux et plus nuancés sont les millions de pétales qui font une mousse fleurie au-dessus de la tête du Vainqueur. Et plus vifs sont les diamants de rosée. Et plus bleu est le ciel que réfléchissent ses yeux resplendissants, et plus joyeux le soleil qui peint de gaieté un petit nuage porté par un vent léger qui vient baiser son Roi avec des parfums enlevés aux jardins et des caresses de pétales soyeux.          

Jésus lève la main et bénit et puis, pendant que les oiseaux chantent plus fort et que le vent porte ses parfums, il disparaît à mes yeux en me laissant dans une joie qui efface le plus léger souvenir de tristesse et de souffrance et d’hésitation sur le lendemain.

*
SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-003.htm
TOME : 10/ 03




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Message par Maud Mer 12 Nov 2014 - 7:28

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_13


Jésus apparaît à sa Mère


Marie maintenant est prosternée le visage contre terre. On dirait une pauvre chose abattue. On dirait cette fleur morte de soif dont elle a parlé.    

La fenêtre close s’ouvre avec un impétueux battement de ses lourds volets et, avec le premier rayon de soleil, Jésus entre.  

Marie, qui s’est secouée au bruit et qui lève la tête pour voir quel vent a ouvert les volets, voit son Fils rayonnant : beau, infiniment plus beau qu’il ne l’était avant d’avoir souffert, souriant, vivant, plus lumineux que le soleil, vêtu d’un blanc qui paraît de la lumière tissée, et qui s’avance vers elle.      

Elle se redresse sur ses genoux et, joignant en croix les mains sur sa poitrine, elle dit dans un sanglot qui est rire et pleur : "Seigneur, mon Dieu." Et elle reste ainsi ravie dans sa contemplation, le visage tout baigné de larmes, mais devenu serein, pacifié par le sourire et l’extase.        

Mais Lui ne veut pas la voir, sa Maman, à genoux comme une servante. Et il l’appelle en lui tendant les mains, des blessures desquelles sortent des rayons qui rendent encore plus lumineuse sa Chair glorieuse : "Maman !"        

Mais ce n’est pas la parole affligée des colloques et des adieux d’avant la Passion, ni la lamentation déchirée de la rencontre sur le Calvaire et de l’agonie. C’est un cri de triomphe, de joie, de libération, de fête, d’amour, de gratitude.        

Et il se penche sur sa Mère qui n’ose pas le toucher et lui met les mains sous ses coudes pliés, la lève, la serre sur son Cœur et l’embrasse.      

Oh ! alors Marie comprend que ce n’est pas une vision, que c’est son Fils réellement ressuscité, que c’est son Jésus, le Fils qui l’aime encore en Fils. Et avec un cri elle se jette à son cou, l’embrasse et le baise, en riant dans ses pleurs. Elle baise son front où il n’y a plus de blessures, sa tête qui n’est plus dépeignée ni couverte de sang, ses yeux éblouissants, ses joues guéries, sa bouche qui n’est plus enflée. Et puis elle Lui prend les mains et en baise le dessus et la paume, sur les blessures rayonnantes, et tout à coup se baisse à ses pieds, les découvre de dessous son vêtement de splendeur et les baise. Puis elle se lève, le regarde, n’ose pas.    

Mais Lui sourit et comprend. Il entrouvre son vêtement sur la poitrine et il dit : "Et celle-là, Maman, tu ne la baise pas, celle qui t’a fait si mal et que toi seule es digne de baiser  ? Embrasse-moi sur le Cœur, Maman. Ton baiser m’enlèvera le dernier souvenir de tout ce qui est douleur et me donnera cette joie qui manque encore à ma Joie de Ressuscité." Il prend dans ses mains le visage de sa Mère et en pose les lèvres sur la lèvre de la blessure du Côté, d’où sortent des flots de lumière très vive.      

Le visage de Marie est auréolé par cette lumière, plongé comme il l’est dans ses rayons. Elle le baise, le baise pendant que Jésus la caresse. Elle ne se lasse pas de le baiser. On dirait un assoiffé qui ait attaché sa bouche à la source et en boit la vie qui lui échappait.          

Maintenant Jésus parle.          

"Tout est fini, Maman. Maintenant tu ne dois plus pleurer pour ton Fils. L’épreuve est accomplie. La Rédemption est arrivée. Maman, merci de m’avoir conçu, élevé, aidé dans la vie et dans la mort.    

J’ai senti venir à Moi tes prières. Elles ont été ma force dans la douleur, mes compagnes dans mon voyage sur la Terre et au delà de la Terre. Elles sont venues avec Moi sur la Croix et dans les Limbes. Elles étaient l’encens qui précédait le Pontife qui allait appeler ses serviteurs pour les amener dans le temple qui ne meurt pas : dans mon Ciel. Elles sont venues avec Moi dans le Paradis, précédant comme une voix angélique le cortège des rachetés guidés par le Rédempteur pour que les anges fussent prêts pour saluer le Vainqueur qui revenait dans son Royaume. Elles ont été entendues et vues par le Père et par l’Esprit qui en ont souri comme de la fleur la plus belle et du chant le plus doux nés dans le Paradis. Elles ont été connues par les Patriarches et les nouveaux Saints, par les nouveaux, les premiers habitants de ma Jérusalem, et Moi je t’apporte leurs remerciements, Maman, en même temps que le baiser des parents et que leur bénédiction et celle de Joseph, ton époux d’âme.            

Le Ciel tout entier chante son hosanna à toi, ma Mère, Maman Sainte ! Un hosanna qui ne meurt pas, qui n’est pas menteur comme celui qui m’a été donné il y a quelques jours.            

Maintenant je vais trouver le Père avec mon vêtement humain. Le Paradis doit voir le Vainqueur dans son vêtement d’Homme avec lequel il a vaincu le Péché de l’Homme. Mais ensuite je viendrai encore. Je dois confirmer dans la Foi ceux qui ne croient pas encore et ont besoin de croire pour amener les autres à la foi, je dois fortifier ceux qui sont chétifs et qui auront besoin de tant de force pour résister au monde.  Puis je monterai au Ciel, mais je ne te laisserai pas seule, Maman. Tu vois ce voile ? Dans mon anéantissement, j’ai dégagé encore une puissance de miracle pour Toi, pour te donner ce réconfort. Mais j’accomplis pour toi un autre miracle. Tu me posséderas dans le Sacrement, réel comme je l’étais quand tu me portais. Tu ne seras jamais seule. En ces jours tu l’as été.      

Mais pour ma Rédemption il fallait aussi cette douleur que tu as éprouvée. Beaucoup sera continuellement ajouté à la Rédemption car il sera continuellement créé beaucoup de Péché. J’appellerai tous mes serviteurs à cette coparticipation rédemptrice. Tu es celle qui à elle seule fera plus que tous les autres saints ensemble. C’est pour cela aussi qu’il fallait ce long abandon. Maintenant il est fini.          

Je ne suis plus séparé du Père. Tu ne seras plus séparée du Fils. Et ayant le Fils, tu as notre Trinité. Ciel vivant, tu porteras sur la Terre la Trinité parmi les hommes et tu sanctifieras l’Église, toi, Reine du Sacerdoce et Mère des Chrétiens. Puis je viendrai te prendre. Et ce ne sera plus Moi en toi, mais toi en Moi, dans mon Royaume, pour rendre plus beau le Paradis.

Maintenant je m’en vais, Maman. Je vais rendre heureuse l’autre Marie. Puis je monte vers le Père. C’est de là que je viendrai à ceux qui ne croient pas.      

Maman, ton baiser pour bénédiction, et ma Paix à toi pour compagne. Adieu."          

Et Jésus disparaît dans le soleil qui descend à flots du ciel serein du matin.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-004.htm
TOME : 10/04
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus apparait à Sa Mère
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Message par Maud Jeu 13 Nov 2014 - 7:05

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_14


Les pieuses femmes au tombeau


Pendant ce temps les femmes, qui sont sorties de la maison, cheminent en rasant les murs, ombres dans l’ombre. Pendant quelque temps elles se taisent, toutes emmitouflées et rendues craintives par tant de silence et de solitude. Puis, rassurées par le calme absolu de la ville, elles se groupent et osent parler.  

“ Les portes seront-elles déjà ouvertes ?” demande Suzanne.            

“ Certainement. Regarde le premier jardinier qui entre avec ses légumes. Il va au marché” répond Salomé.        

“Ils ne nous diront rien ?” demande encore Suzanne.

“Qui ?” demande la Magdeleine.        

“Les soldats, à la Porte Judiciaire. Par là... il y en a peu qui entrent et encore moins qui sortent... Nous donnerons des soupçons...”

“Et avec cela ? Ils nous regarderont. Ils verront cinq femmes qui vont vers la campagne. Nous pourrions être aussi des personnes qui, après avoir fait la Pâque, vont vers leurs villages.”      

“Pourtant… pour ne pas attirer l’attention de quelque malintentionné, pourquoi ne sortons-nous pas par une autre porte, en faisant ensuite le tour en rasant les murs ?”

“Nous allongerons la route.”  

“Mais nous serons plus tranquilles. Prenons la Porte de l’Eau...”        

“Oh ! Salomé ! Si j’étais à ta place, je choisirais la Porte Orientale ! Plus long serait le tour que tu devrais faire ! Il faut faire vite et revenir vite”. C’est la Magdeleine qui est si tranchante.  

“Alors une autre, mais pas la Judiciaire. Sois gentille... ” demandent-elles toutes.      

“C’est bien. Alors, puisque vous le voulez, passons chez Jeanne. Elle a recommandé de le lui faire savoir. Si nous y étions allées directement on pouvait s’en passer. Mais puisque vous voulez faire un tour plus long passons chez elle...”        

“Oh ! oui. A cause aussi des gardes qu’on a mis là... Elle est connue et on la craint...”          

“Moi, je dirais de passer aussi chez Joseph d’Arimathie. C’est le propriétaire de l’endroit.”        

“Mais oui ! Faisons un cortège maintenant pour ne pas attirer l’attention ! Oh ! quelle sœur craintive j’ai ! Ou plutôt, sais-tu, Marthe ? Faisons ainsi. Moi, je vais en avant et je regarde. Vous, vous venez derrière avec Jeanne. Je me mettrai au milieu du chemin s’il y a du danger, et vous me verrez, et nous reviendrons en arrière. Mais je vous assure que les gardes, devant ceci, j’y ai pensé (et elle montre une bourse pleine de pièces de monnaie), nous laisserons tout faire.”    

“Nous le dirons aussi à Jeanne, tu as raison.”            

“Alors, laissez-moi aller.”        

“Tu vas seule, Marie ? Je viens avec toi” dit Marthe qui craint pour sa sœur.  

“Non, tu vas avec Marie d’Alphée chez Jeanne. Salomé et Suzanne t’attendront près de la porte, à l’extérieur des murs. Et puis vous viendrez par la route principale toutes ensemble. Adieu.”          

Et Marie-Magdeleine coupe tout autre commentaire possible en s’en allant rapidement avec son sac de baumes et son argent dans son sein.          

Elle vole tant sa marche est rapide sur le chemin qui devient plus gai avec le premier rose de l’aurore. Elle franchit la Porte Judiciaire pour aller plus vite et personne ne l’arrête...          

Les autres la regardent aller, puis tournent le dos à la bifurcation des routes où elles étaient et en prennent une autre, étroite et sombre, qui s’ouvre ensuite, à proximité du Sixte, sur une route plus large et dégagée où il y a de belles maisons. Elles se séparent encore, Salomé et Suzanne continuent leur chemin pendant que Marthe et Marie l’Alphée frappent à la porte ferrée et se montrent à l’ouverture que le portier entrouvre.    

Elles entrent et vont trouver Jeanne qui, déjà levée et entièrement vêtue de violet très foncé qui la rend encore plus pâle, manipule aussi des huiles avec sa nourrice et une servante.        

“Vous êtes venues ? Dieu vous en récompense. Mais si vous n’étiez pas venues, j’y serais allée de moi-même... Pour trouver du réconfort... car beaucoup de choses sont restées troublées depuis ce jour redoutable. Et pour ne pas me sentir seule je dois aller contre cette Pierre et frapper et dire : “Maître, je suis la pauvre Jeanne... Ne me laisse pas seule Toi aussi... ” Jeanne pleure doucement mais toute désolée pendant qu’Esther, sa nourrice, fait de grands gestes incompréhensibles derrière sa maîtresse en lui mettant son manteau.          

“Je pars, Esther.”      

“Que Dieu te réconforte !”      

Elles sortent du palais pour rejoindre leurs compagnes. C’est à ce moment qu’arrive le bref et fort tremblement de terre qui jette de nouveau dans la panique les habitants de Jérusalem, encore terrorisés par les événements du Vendredi.          

Les trois femmes reviennent sur leurs pas précipitamment et restent dans le large vestibule, au milieu des servantes et des serviteurs qui crient et invoquent le Seigneur, et elles y restent, craignant de nouvelles secousses...

…La Magdeleine, de son côté, est exactement à la limite de la ruelle qui conduit au jardin de Joseph d’Arimathie quand la surprend le grondement puissant et pourtant harmonieux de ce signe céleste alors que, dans la lumière à peine rosée de l’aurore qui s’avance dans le ciel où encore à l’occident résiste une étoile tenace, et qui rend blond l’air jusqu’alors vert clair, s’allume une grande lumière qui descend comme si c’était un globe incandescent, splendide, qui coupe en zigzag l’air tranquille.            

Marie de Magdala en est presque effleurée et renversée sur le sol.          

Elle se penche un moment en murmurant : “Mon Seigneur !” et puis se redresse comme une tige après le passage du vent et court encore plus rapidement vers le jardin. Elle y entre rapidement comme un oiseau poursuivi et qui cherche son nid du côté du tombeau taillé dans le roc. Mais bien qu’elle aille vite elle ne peut être là quand le céleste météore fait office de levier et de flamme sur le sceau de chaux mis pour renforcer la lourde pierre, ni quand avec le fracas final la porte de pierre tombe en donnant une secousse qui s’unit à celle du tremblement de terre qui, s’il est bref, est d’une violence telle qu’il terrasse les gardes comme s’ils étaient morts.    

Marie, en arrivant, voit ces inutiles geôliers du Triomphateur jetés sur le sol comme une gerbe d’épis fauchés. Marie-Magdeleine ne rapproche pas le tremblement de terre de la Résurrection. Mais, voyant ce spectacle, elle croit que c’est le châtiment de Dieu sur les profanateurs du Tombeau de Jésus et elle tombe à genoux en disant : “Hélas ! Ils l’ont enlevé !”        

Elle est vraiment désolée, et elle pleure comme une fillette venue, sûre de trouver son père qu’elle cherche, et qui trouve au contraire la demeure vide. Puis elle se lève et s’en va en courant trouver Pierre et Jean. Et comme elle ne pense qu’à prévenir les deux, elle ne pense plus à aller à la rencontre de ses compagnes, à s’arrêter sur le chemin, mais rapide comme une gazelle elle repasse par le chemin déjà fait, franchit la Porte Judiciaire et vole sur les routes qui sont un peu animées, s’abat contre le portail de la maison hospitalière et la bat et la secoue furieusement.        

La maîtresse lui ouvre. “Où sont Jean et Pierre ?” demande Marie-Magdeleine haletante.        

“Là” et la femme lui indique le Cénacle.          

Marie de Magdala entre et dès qu’elle est à l’intérieur, devant les deux étonnés, elle dit à voix basse par pitié pour la Mère et plus angoissée que si elle avait crié : “Ils ont enlevé le Seigneur du Tombeau ! Qui sait où ils l’ont mis !” et pour la première fois elle titube et vacille et pour ne pas tomber elle se raccroche où elle peut.

“Mais comment ? Que dis-tu ?” demandent les deux.

Et elle, haletante : “Je suis allée en avant.., pour acheter les gardes... afin qu’ils nous laissent faire. Eux sont là comme morts... Le Tombeau est ouvert, la pierre par terre... Qui ? Qui a pu faire cela ? Oh ! venez ! Courons...”            

Pierre et Jean partent tout de suite. Marie les suit pendant quelques pas, puis elle revient en arrière. Elle saisit la maîtresse de la maison, la secoue avec violence dans son prévoyant amour et lui souffle au visage : “Garde-toi bien de faire passer quelqu’un chez elle (et elle montre la porte de la pièce de Marie). Rappelle-toi que c’est moi la maîtresse. Obéis et tais-toi.”    

Puis elle la laisse épouvantée et elle rejoint les apôtres qui à grands pas vont vers le Tombeau...    

…Suzanne et Salomé, pendant ce temps, après avoir quitté leurs compagnes et rejoint les murs, sont surprises par le tremblement de terre. Effrayées, elles se réfugient sous un arbre et restent là, combattues entre le désir violent d’aller vers le Tombeau et celui de courir chez Jeanne. Mais l’amour triomphe de la peur et elles vont vers le Tombeau.        

Elles entrent encore effrayées dans le jardin et voient les gardes évanouis.., elles voient une grande lumière qui sort du Tombeau ouvert. Cela augmente leur effroi et finit de se rendre complet quand, se tenant par la main pour s’encourager mutuellement, elles se présentent sur le seuil et voient dans l’obscurité de la chambre sépulcrale une créature lumineuse et très belle, qui sourit doucement, et les salue de la place où elle est : appuyée à droite de la pierre de l’onction dont la grisaille disparaît devant une si incandescente splendeur.  

Elles tombent à genoux, étourdies de stupeur.          

Mais l’ange leur parle doucement : “N’ayez pas peur de moi. Je suis l’ange de la divine Douleur. Je suis venu pour me réjouir de la fin de celle-ci. Il n’est plus de douleur du Christ, d’humiliation pour Lui dans la mort. Jésus de Nazareth, le Crucifié que vous cherchez, est ressuscité. Il n’est plus ici ! Il est vide l’endroit où vous l’avez déposé. Réjouissez-vous avec moi. Allez. Dites à Pierre et aux disciples qu’il est ressuscité et qu’il vous précède en Galilée. Vous le verrez encore là pour peu de temps, selon ce qu’il a dit.”      

Les femmes tombent le visage contre terre et quand elles le lèvent elles s’enfuient comme si elles étaient poursuivies par un châtiment. Elles sont terrorisées et murmurent : “Nous allons mourir ! Nous avons vu l’ange du Seigneur !”  

Elles se calment un peu en pleine campagne, et se concertent. Que faire ? Si elles disent ce qu’elles ont vu, on ne les croira pas. Si elles disent aussi de venir de là, elles peuvent être accusées par les juifs d’avoir tué les gardes. Non. Elles ne peuvent rien dire ni aux amis ni aux ennemis...          

Craintives, rendues muettes, elles reviennent par un autre chemin à la maison. Elles entrent et se réfugient dans le Cénacle. Elles ne demandent même pas de voir Marie... Et là, elles pensent que ce qu’elles ont vu est une tromperie du Démon. Humbles comme elles le sont, elles jugent “qu’il n’est pas possible qu’il leur ait été accordé de voir le messager de Dieu. C’est Satan qui a voulu les effrayer pour les éloigner de là.”      

Elles pleurent et prient comme des fillettes effrayées par un cauchemar...      

...Le troisième groupe, celui de Jeanne, Marie d’Alphée et Marthe, comme il n’arrive rien de nouveau, se décide à aller là où certainement leurs compagnes les attendent. Elles sortent dans les rues où maintenant il y a des gens apeurés qui commentent le nouveau tremblement de terre et le rattachent aux faits du Vendredi et voient aussi des choses qui n’existent pas.          

“Il vaut mieux qu’ils soient tous effrayés ! Peut-être les gardiens le seront aussi et ne feront pas d’objection” dit Marie d’Alphée.  

Et elles vont rapidement vers les murs. Mais pendant qu’elles y vont, Pierre et Jean, suivis de la Magdeleine, sont déjà arrivés au jardin.  

Jean, plus rapide, arrive le premier au Tombeau. Les gardes n’y sont plus et l’ange n’y est plus. Jean s’agenouille, craintif et affligé, sur le seuil ouvert, pour vénérer et recueillir quelque indice des choses qu’il voit. Mais il voit seulement entassés par terre les linges mis par dessus le Linceul.            

“Il n’y est vraiment pas, Simon ! Marie a bien vu. Viens, entre, regarde.”        

Pierre, tout essoufflé par la grande course qu’il a faite, entre dans le Tombeau. Il avait dit en route : “Je ne vais pas oser m’approcher de cet endroit.” Mais maintenant il ne pense qu’à découvrir où peut être le Maître. Et il l’appelle aussi, comme s’il pouvait être caché dans quelque coin obscur.            

L’obscurité, à cette heure matinale, est encore forte dans le Tombeau auquel ne donne de la lumière que la petite ouverture de la porte sur laquelle font de l’ombre Jean et la Magdeleine... Et Pierre a du mal à voir et doit s’aider de ses mains pour se rendre compte... Il touche, en tremblant, la table de l’onction et il voit qu’elle est vide...            

“Il n’y est pas, Jean ! Il n’y est pas !... Oh ! Viens toi aussi ! J’ai tant pleuré que je n’y vois presque pas avec ce peu de lumière.”            


Jean se relève et entre. Et pendant qu’il le fait Pierre découvre le suaire placé dans un coin, bien plié avec à l’intérieur le Linceul soigneusement roulé.          

“Ils l’ont vraiment enlevé. Les gardes, ce n’était pas pour nous, mais pour faire cela... Et nous l’avons laissé faire. En nous éloignant, nous l’avons permis...”

“Oh ! où l’auront-ils mis ?”      

“Pierre, Pierre ! Maintenant.., c’est vraiment fini !”      

Les deux disciples sortent anéantis.

“Allons, femme. Tu le diras à la Mère...”        

“Moi, je ne m’éloigne pas. Je reste ici... Quelqu’un viendra... Oh ! moi, je ne viens pas... Ici il y a encore quelque chose de Lui. Elle avait raison, la Mère... Respirer l’air où il a été c’est l’unique soulagement qui nous reste.”            

“L’unique soulagement... Maintenant tu vois toi aussi que c’était une folie d’espérer...” dit Pierre.          

Marie ne répond même pas. Elle s’affaisse sur le sol, justement près de la porte, et elle pleure pendant que les autres s’en vont lentement.    

Puis elle lève la tête et regarde à l’intérieur et, à travers ses larmes, elle voit deux anges assis à la tête et aux pieds de la pierre de l’onction. Elle est si abrutie, la pauvre Marie, dans sa plus ardente bataille entre l’espérance qui meurt et la foi qui ne veut pas mourir, qu’elle les regarde hébétée, sans même s’en étonner. Elle n’a plus que des larmes la courageuse qui a résisté à tout en héroïne.          

“Pourquoi pleures-tu, femme ?” demande un des deux enfants lumineux, car ils ont l’aspect de très beaux adolescents.    

“Parce qu’ils ont emporté mon Seigneur et je ne sais où ils me l’ont mis.”      

Marie n’a pas peur de leur parler, elle ne demande pas : “Qui êtes-vous ?” Rien. Rien ne l’étonne plus. Tout ce qui peut étonner une créature, elle l’a déjà subi. Maintenant elle n’est plus qu’une chose brisée qui pleure sans force ni retenue.    

L’enfant angélique regarde son compagnon et sourit, et l’autre aussi. Et dans un éclair de joie angélique tous deux regardent dehors, vers le jardin tout en fleurs avec les millions de fleurs qui se sont ouvertes au premier soleil sur les pommiers touffus de la pommeraie.          

Marie se tourne pour voir ce qu’ils regardent et elle voit un Homme très beau, et je ne sais pas comment elle peut ne pas le reconnaître tout de suite.          

Un Homme qui la regarde avec pitié et lui demande : “Femme, pourquoi pleures-tu  ? Qui cherches-tu ?”    

Il est vrai que c’est un Jésus assombri par sa pitié envers une créature que trop d’émotions ont épuisée et qu’une joie imprévue pourrait faire mourir, mais je me demande vraiment comment elle peut ne pas le reconnaître.      

Et Marie, au milieu de ses sanglots : “Ils m’ont pris le Seigneur Jésus ! J’étais venue pour l’embaumer en attendant qu’il ressuscite... J’ai rassemblé tout mon courage et mon espérance, et ma foi, autour de mon amour.., et maintenant je ne le trouve plus... Et même j’ai mis mon amour autour de ma foi, de mon espérance et de mon courage, pour les défendre des hommes... Mais tout est inutile ! Les hommes ont enlevé mon Amour et avec Lui ils m’ont tout enlevé.., O mon seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je le prendrai... Je ne le dirai à personne... Ce sera un secret entre toi et moi. Regarde : je suis la fille de Théophile, la sœur de Lazare, mais je reste à genoux devant toi, pour te supplier comme une esclave. Veux-tu que je t’achète son Corps ? Je le ferai. Combien veux-tu ? Je suis riche. Je puis te donner autant d’or et de gemmes qu’il pèse. Mais rends-le-moi. Je ne te dénoncerai pas. Veux-tu me frapper ? Fais-le. Jusqu’au sang si tu veux. Si tu as de la haine pour Lui, fais-la-moi payer. Mais rends-le-moi. Oh ! ne m’appauvris pas de cette misère, ô mon seigneur ! Pitié pour une pauvre femme !... Pour moi, tu ne le veux pas ? Pour sa Mère, alors. Dis-moi ! Dis-moi où est mon Seigneur Jésus. Je suis forte. Je le prendrai dans mes bras et je le porterai comme un enfant dans un lieu sûr. Seigneur.., seigneur... tu le vois.., depuis trois jours nous sommes frappés par la colère de Dieu à cause de ce qu’on a fait au Fils de Dieu... N’ajoute pas la Profanation au Crime... ”      

“Marie !” Jésus rayonne en l’appelant. Il se dévoile dans sa splendeur triomphante.    

“Rabboni !” Le cri de Marie est vraiment “le grand cri” qui ferme le cycle de la mort. Avec le premier, les ténèbres de la haine enveloppèrent la Victime des bandes funèbres, avec le second les lumières de l’amour accrurent sa splendeur.        

Et Marie se lève au cri qui emplit le jardin, court aux pieds de Jésus, et voudrait les baiser.        

Jésus l’écarte en la touchant à peine au front avec l’extrémité des doigts : “Ne me touche pas ! Je ne suis pas encore monté vers mon Père avec ce vêtement. Va trouver mes frères et amis et dis-leur que je monte vers mon Père et le vôtre, vers mon Dieu et le vôtre. Et ensuite je viendrai vers eux.” Et Jésus disparaît, absorbé par une lumière insoutenable.          

Marie baise le sol où il se trouvait et court vers la maison. Elle entre comme une fusée car le portail est entrouvert pour livrer passage au maître qui sort pour aller à la fontaine; elle ouvre la porte de la pièce de Marie et elle s’abandonne sur son cœur en criant : “Il est ressuscité ! Il est ressuscité !” et elle pleure, bienheureuse.    

Et pendant qu’accourent Pierre et Jean, et que du Cénacle s’avancent Salomé et Suzanne apeurées et qu’elles écoutent son récit, voilà qu’entrent aussi par la rue Marie d’Alphée avec Marthe et Jeanne qui toutes essoufflées disent que “elles y sont allées elles aussi et qu’elles ont vu deux anges qui se disaient le gardien de l’Homme-Dieu et l’ange de sa Douleur et qu’ils ont donné l’ordre de dire aux disciples qu’il était ressuscité.”            

Et comme Pierre secoue la tête, elles insistent en disant : “Oui. Ils ont dit : 'Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts' ? Il n’est pas ici. Il est ressuscité comme il le disait quand il était encore en Galilée. Ne vous le rappelez-vous pas ? Il disait : “ Le Fils de l’homme doit être livré aux mains des pécheurs et être crucifié mais le troisième il ressuscitera.”          

Pierre secoue la tête en disant : “Trop de choses ces jours-ci ! Vous en êtes restées troublées.”    

La Magdeleine relève la tête du sein de Marie et elle dit : “Je l’ai vu, je lui ai parlé. Il m’a dit qu’il monte vers le Père et qu’il vient ensuite. Comme il était beau !” et elle pleure comme elle n’a jamais pleuré, maintenant qu’elle n’a plus à se torturer elle-même pour s’opposer au doute qui surgit de tous côtés.          

Mais Pierre et Jean aussi restent très hésitants. Ils se regardent mais leurs yeux se disent : “Imaginations de femmes !”  

Suzanne aussi et Salomé osent alors parler, mais l’inévitable différence dans les détails des gardes qui d’abord sont là comme morts et ensuite ne sont plus là, des anges qui tantôt sont un et tantôt deux et qui ne se sont pas montrés aux apôtres, des deux versions sur la venue de Jésus ici et sur le fait qu’il précède les siens en Galilée, fait que le doute et, même, la persuasion des apôtres augmente de plus en plus.            

Marie, la Mère bienheureuse, se tait en soutenant la Magdeleine... Je ne comprends pas le mystère de ce silence maternel.
Marie d’Alphée dit à Salomé : “Retournons-y toutes les deux. Voyons si nous sommes toutes ivres...” Et elles courent dehors.          

Les autres restent, paisiblement ridiculisées par les deux apôtres, près de Marie qui se tait, absorbée dans une pensée que chacun interprète à sa façon et sans que personne comprenne que c’est de l’extase.      

Les deux femmes âgées reviennent : “C’est vrai ! C’est vrai ! Nous l’avons vu. Il nous a dit près du jardin de Barnabé : “Paix à vous. Ne craignez pas. Allez dire à mes frères que je suis ressuscité et qu’ils aillent d’ici quelques jours en Galilée. Là nous serons encore ensemble”. C’est ainsi qu’il a parlé. Marie a raison. Il faut le dire à ceux de Béthanie, à Joseph, à Nicodème, aux disciples les plus fidèles, aux bergers, aller, agir, agir... Oh ! il est ressuscité !...” Elles pleurent toutes bienheureuses.    

“Vous êtes folles, femmes. La douleur vous a troublées. La lumière vous a semblé un ange. Le vent, une voix. Le soleil, le Christ. Je ne vous critique pas, je vous comprends mais je ne puis croire qu’à ce que j’ai vu : le Tombeau ouvert et vide et les gardes partis avec le Cadavre volatilisé.”    

“Mais si les gardes eux-mêmes disent qu’il est ressuscité ! Si la ville est en émoi et si les Princes des Prêtres sont fous de colère parce que les gardes ont parlé dans leur fuite éperdue ! Maintenant ils veulent qu’ils disent autre chose et les paient pour cela. Mais déjà on le sait, et si les juifs ne croient pas à la Résurrection, ne veulent pas croire, beaucoup d’autres croient...”    

“Hum ! Les femmes !...” Pierre hausse les épaules et il va s’en aller.  

Alors la Mère, qui a toujours sur son cœur la Magdeleine qui pleure comme un saule sous une averse à cause de sa trop grande joie et qui baise ses cheveux blonds, lève son visage transfiguré et dit une courte phrase : “Il est réellement ressuscité. Je l’ai eu dans mes bras et j’ai baisé ses plaies.” Et puis elle se penche sur les cheveux de la passionnée et elle dit : “Oui, la joie est encore plus forte que la douleur. Mais ce n’est qu’un grain de sable de ce que sera ton océan de joie éternelle. Heureuse es-tu d’avoir par dessus la raison fait parler ton esprit.”    

Pierre n’ose plus nier, et avec un de ces passages du Pierre d’autrefois, qui maintenant revient affleurer, dit et crie comme si c’était des autres et non pas de lui que dépendait le retard : “Mais alors, s’il en est ainsi, il faut le faire savoir aux autres, à ceux qui sont dispersés dans les campagnes... chercher... agir... Allons, remuez-vous. S’il devait vraiment venir, qu’il nous trouve au moins” et il ne s’aperçoit pas qu’il reconnaît encore qu’il ne croit pas aveuglément à sa Résurrection.

*
SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-005.htm
TOME : 10/05
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Pieuse10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 14 Nov 2014 - 7:04

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_15


En relation avec la scène précédente


Jésus dit :          

“Les prières ardentes de Marie ont anticipé de quelque temps ma Résurrection.        

J’avais dit: “Le Fils de l’homme va être tué mais il ressuscitera le troisième jour”. J’étais mort à trois heures de l’après-midi du vendredi. Soit que vous Comptiez les jours par leurs noms, soit que vous comptiez les heures, ce n’était pas l’aube du dimanche qui devait me voir ressusciter. Comme heures, il y avait seulement trente-huit heures au lieu de soixante-douze que mon Corps était resté sans vie. Comme jours, je devais au moins arriver au soir de ce troisième jour pour dire que j’avais été trois jours dans la tombe.      

Mais Marie a anticipé le miracle. De la même manière que, par sa prière, elle a ouvert les Cieux, quelques années avant l’époque fixée, pour donner au monde son Salut, ainsi maintenant elle obtient d’anticiper de quelques heures pour donner du réconfort à son cœur mourant.      

Et Moi, au début de l’aube du troisième jour, je suis descendu comme le soleil et par ma splendeur j’ai brisé les sceaux des hommes, si inutiles devant la puissance de Dieu. J’ai fait levier avec ma force pour renverser la pierre veillée inutilement, de mon apparition j’ai fait la foudre qui a terrassé les gardes trois fois inutiles mis pour la garde d’une mort qui était Vie, que nulle force humaine ne pouvait empêcher d’être telle.      

Bien plus puissant que votre courant électrique, mon Esprit est entré comme une épée de Feu divin pour réchauffer la froide dépouille de mon Cadavre et au nouvel Adam l’Esprit de Dieu a insufflé la vie, en se disant à Lui-même: "Vis. Je le veux".      

Moi qui avais ressuscité les morts quand je n’étais que le Fils de l’homme, la Victime désignée pour porter les fautes du monde, ne devais-je pas pouvoir me ressusciter Moi-même maintenant que j’étais le Fils de Dieu, le Premier et le Dernier, le Vivant éternel, Celui qui a dans ses mains les clefs de la Vie et de la Mort ? Et mon Cadavre a senti la Vie revenir en Lui.            

Regarde : comme un homme qui s’éveille après le sommeil produit par une énorme fatigue, j’ai une respiration profonde et je n’ouvre pas encore les yeux. Le sang revient circuler dans les veines, peu rapide encore, il ramène la pensée à l’esprit. Mais je viens de si loin ! Regarde: comme un blessé qu’une puissance miraculeuse guérit, le sang revient dans les veines vides, remplit le cœur, réchauffe les membres, les blessures se cicatrisent, les bleus et les blessures disparaissent, la force revient. Mais j’étais tellement blessé! Voilà: la Force agit. Je suis guéri. Je suis éveillé. Je suis revenu à la Vie. J’étais mort. Maintenant je vis! Maintenant je ressuscite !            

Je secoue les linges de mort, je jette l’enveloppe des onguents. Je n’ai pas besoin d’eux pour paraître la Beauté éternelle, l’éternelle Intégrité. Je me revêts d’un vêtement qui n’est pas de cette Terre, mais tissé par Celui qui est mon Père et qui a tissé la soie des lys virginaux. Je suis revêtu de splendeur. Je suis orné de mes plaies qui ne suintent plus du sang mais dégagent de la lumière. Cette lumière qui sera la joie de ma Mère et des bienheureux, et la vue insoutenable des maudits et des démons sur la Terre et au dernier jour.

L’ange de ma vie d’homme et l’ange de ma douleur sont prosternés devant Moi et adorent ma Gloire. Ils sont ici tous les deux mes anges. L’un pour jouir de la vue de Celui qu’il a gardé et qui maintenant n’a plus besoin de défense angélique. L’autre, qui a vu mes larmes pour voir mon sourire, qui a vu mon combat pour voir ma victoire, qui a vu ma douleur pour voir ma joie.    

Et je sors dans le jardin plein de boutons de fleurs et de rosée. Et les pommiers ouvrent leurs corolles pour faire un arc fleuri au-dessus de ma tête de Roi, et les plantes font un tapis de gemmes et de corolles à mes pieds qui reviennent fouler la Terre rachetée après que j’ai été élevé sur elle pour la racheter. Et ils me saluent le premier soleil, et le doux vent d’avril, et la nuée légère qui passe, rose comme la joue d’un enfant, et les oiseaux dans les feuillages. Je suis leur Dieu. Ils m’adorent.    

Je passe parmi les gardes évanouis, symbole des âmes en faute mortelle qui ne sentent pasle passage de Dieu.        

C’est Pâques, Marie ! C’est bien le “Passage de l’Ange de Dieu” !  Son Passage de la mort à la vie. Son Passage pour donner la Vie à ceux qui croient en son Nom. C’est Pâques! C’est la Paix qui passe dans le monde. La Paix qui n’est plus voilée par la condition d’homme mais qui est libre, complète dans l’efficience de Dieu qui lui est revenue.    

Et je vais trouver la Mère. Il est bien juste que j’y aille. Cela l’a été pour mes anges. Ce doit l’être bien plus pour celle qui, en plus d’être ma gardienne et mon réconfort, a été celle qui m’a donné la vie. Avant encore de revenir au Père dans mon vêtement d’Homme glorifié, .je vais voir ma Mère. J’y vais dans la splendeur de mon vêtement paradisiaque et de mes Gemmes vivantes. Elle peut me toucher, elle peut me baiser car elle est la Pure, la Belle, l’Aimée, la Bénie, la Sainte de Dieu.  

Le nouvel Adam va à la nouvelle Ève. Le mal est entré dans le monde par la femme et c’est par la Femme qu’il a été vaincu. Le Fruit de la Femme a désintoxiqué les hommes de la bave de Lucifer. Maintenant s’ils veulent ils peuvent être sauvés. Elle a sauvé la femme restée si fragile après la blessure mortelle.    

Et après qu’à la Pure, à laquelle par droit de Sainteté et de Maternité il est juste qu’aille son Fils-Dieu, je me présente à la femme rachetée, à celle qui est le chef de file, à celle qui représente toutes les créatures féminines que je suis venu délivrer de la morsure de la luxure, pour qu’elle dise à celles qui vont vers Moi pour guérir, qu’elles aient foi en Moi, qu’elles croient en ma Miséricorde qui comprend et pardonne, que pour vaincre Satan qui fouille leurs chairs, elles regardent ma Chair ornée des cinq plaies.    

Je ne me fais pas toucher par elle. Elle n’est pas la Pure qui peut toucher sans le contaminer le Fils qui revient au Père. Elle a encore beaucoup à purifier par la pénitence, mais son amour mérite cette récompense. Elle a su ressusciter par sa volonté du tombeau de ses vices, étrangler Satan qui la possédait, défier le monde par amour pour son Sauveur, elle a su se dépouiller de tout ce qui n’est pas amour, elle a su n’être plus que l’amour qui se consume pour son Dieu.        

Et Dieu l’appelle : “Marie”. Entends-la répondre: “Rabboni !” Il y a son cœur dans ce cri. C’est à elle, qui l’a mérité, que je donne la charge d’être la messagère de la Résurrection. Et encore une fois elle sera méprisée comme si elle avait déliré. Mais rien ne lui importe à Marie de Magdala, à Marie de Jésus, du jugement des hommes. Elle m’a vu ressuscité et cela lui donne une joie qui apaise tout autre sentiment.          

Tu vois comme j’aime même celui qui a été coupable, mais a voulu sortir de la faute? Ce n’est même pas à Jean que je me montre d’abord, mais à la Magdeleine. Jean avait déjà eu de Moi la qualité de fils. Il le pouvait avoir car il était pur et il pouvait être le fils non seulement spirituel, mais aussi donnant et recevant ces besoins et ces soins qui concernent la chair, à la Pure et de la Pure de Dieu.        

Marie-Magdeleine, la ressuscitée à la Grâce, a la première vision de la Grâce Ressuscitée.

Quand vous m’aimez jusqu’à vaincre tout pour Moi, je vous prends la tête et le cœur malades dans mes mains transpercées et je vous souffle au visage ma Puissance. Et je vous sauve, je vous sauve, fils que j’aime. Vous redevenez beaux, sains, libres, heureux. Vous redevenez les fils aimés du Seigneur. Je vous fais porteurs de ma Bonté parmi les pauvres hommes, les témoins de ma Bonté envers eux, pour les persuader d’Elle et de Moi.          

Ayez, ayez, ayez foi en Moi. Ayez l’amour. Ne craignez pas. Que vous rende sûrs de l’amour de votre Dieu tout ce que j’ai souffert pour vous sauver.


Et toi, petit Jean, souris après avoir pleuré. Ton Jésus ne souffre plus. Il n’y a plus ni Sang ni blessures, mais la lumière, la lumière, la lumière et la joie et la gloire. Ma joie et ma lumière sont en toi, jusqu’à ce que vienne l’heure du Ciel".
         
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-006.htm
TOME : 10/06


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Visage de J?sus L'énigme Valtorta, Tome 2… disponible !

Message par Benoit Ven 14 Nov 2014 - 9:20

http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/037.htm

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Enigme10

L'énigme Valtorta, Tome 2.
Une vie de Jésus éclairée ... à plusieurs titres.
Par François-Michel Debroise.

Voilà donc cet ouvrage que nous attendions tous après l'étonnante découverte du tome 1 de "L'énigme Valtorta".  

Cette fois-ci Jean-François Lavère relève un autre défi : démontrer que "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta est une "vie de Jésus éclairée"  

Le défi est de taille, on l'imagine. Comment s'y prend-t-il donc pour le relever ?        

Il entraîne cette fois-ci le lecteur dans une découverte méditée et méthodique de l'œuvre de Maria Valtorta. À chaque étape de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé", il s'arrête pour commenter les détails qui révèlent l'humble et extraordinaire connaissance exégétique de Maria Valtorta. On sait qu'elle ne pouvait la posséder d'aucune façon.          

Humble et extraordinaire car le lecteur de l'œuvre passe souvent au-dessus des ressources cachées de l'œuvre, tels les agrafas de Jésus : ces paroles du Christ qui ne sont pas rapportées dans les quatre Évangiles, mais par les autres écrits testamentaires (Actes des apôtres, épîtres de Paul, Pierre, voire des sources apocryphes). Jean-François Lavère nous les montre dans le contexte où les agrafas furent dites.        

Mais la découverte s'étend aussi aux nombreux épisodes de l'Évangile qui voient s'affronter les exégètes depuis deux siècles. Avec la critique historique, l'étudiant biblique se trouve brinqueballé entre deux supputations devant des contradictions entre évangélistes apparemment insolubles, même de détails.    

Grâce à Jean-François Lavère, Maria Valtorta va-t-elle nous apporter la nième explication : panacée universelle et compliquée pour éminents spécialistes ? Rien de tout cela : l'explication surgit d'elle-même dans l'évidence du récit, simple et concret : tous peuvent la comprendre. En voici quelques exemples que Jean-François Lavère nous fait découvrir:        

Pourquoi la sainte famille est-elle restée à Bethléem plusieurs mois après la naissance de Jésus ? Pourquoi n'est-elle pas retournée chez elle, en Galilée, loin du souverain paranoïaque qui fera massacrer les innocents ? (page 81).

Quel sens donner à cet ex-voto du temps de Jésus, découvert récemment dans la grotte de Conon à Nazareth. Il évoque irrémédiablement un épisode original de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" et renvoie à l'évangélisation de Rome dont la fulgurance interroge nombre d'historiens ? (pages 170-171)          

Quelle est la signification de cette phrase de la vulgate : "in sabbato secundoprimo" (durant le sabbat second-premier). On trouve cette indication dans l'épisode de Jésus, maître du sabbat (Luc 6, 1). Les bibles protestantes la mentionnent sans éclairer l'énigme, les bibles catholiques ignorent la notation. Dans Maria Valtorta cette indication du calendrier liturgique hébraïque s'impose d'évidence (page 206).    

Pourquoi, lors de la guérison de la mère cananéenne, Jésus fait-il preuve d'une dureté surprenante et d'un mépris choquant envers la mère éplorée, lui qui est pourtant "doux et humble de cœur". L'explication, donnée par Jésus dans Maria Valtorta, éclaire cette attitude évidente … et pédagogique envers les apôtres, évangélisateurs futurs en terres païennes (page 230).    

Pourquoi Matthieu et Marc situent-ils la guérison de l'aveugle Bartimée au sortir de Jéricho, alors que Luc la situe à l'entrée et en prélude à la conversion de Zachée ce qui n'est pas dans les autres évangélistes ? Pourquoi Matthieu, témoin oculaire, est-il le seul des trois, à mentionner deux aveugles ? Jean-François Lavère propose, dans sa lecture commentée, l'explication qui s'impose (page 366).            

Que signifie l'incroyable enchevêtrement des activités des saintes femmes au matin de la Résurrection ? Elles sont ici, elles sont là. Elles courent prévenir les apôtres qui ne les croient pas pendant que d'autres restent ? C'est pourtant cohérent et logique à la lecture de ces pages dans Maria Valtorta (pages 413-415).  

On ne peut oublier, non plus, l'étonnante découverte faite par Jean-François Lavère lors de son étude du voile de Véronique : nous en avons fait part à l'époque.          

C'est donc à une redécouverte méthodique de l'Évangile, à travers l'œuvre de Maria Valtorta, que nous convie Jean-François Lavère et cette redécouverte n'est pas anodine : Jésus lui-même s'exprimait sur le don de cette œuvre pour notre époque :      

La raison la plus profonde, disait-il à Maria Valtorta, est que nous disposions ainsi des ressources pour combattre ceux qui, à notre époque, se laissent entraîner à des doctrines nuisibles qui nient, notamment:          

"- la Vérité du Christ, Dieu et Homme, réel et parfait, comme elle vous a été transmise aussi bien par la foi que par son histoire (Évangile, Actes des Apôtres, Lettres apostoliques, tradition) […]

"- la nature parfaite, dès le début, de Ma doctrine qui ne s’est pas formée, comme elle est, à travers des transformations successives, mais est telle qu’elle a été donnée : Doctrine du Christ, du temps de la Grâce, du Royaume des Cieux et du Royaume de Dieu en vous, divine, parfaite, immuable, Bonne Nouvelle pour tous ceux qui ont soif de Dieu".      

Jean-François Lavère s'était attaché, dans son premier Tome, à démontrer les fondements scientifiques des visions de Maria Valtorta, il en démontre ici les fondements exégétiques qui restaurent "la simplicité évangélique" de l'Évangile.    

C'est dire si cette vie de Jésus est "éclairée" à plus d'un titre.

Benoit
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Message par Maud Ven 14 Nov 2014 - 10:14

Bonjour  Benoit  Laughing
Après  le Tome 1 ,   le Tome 2
Cette fois-ci Jean-François Lavère relève un autre défi : démontrer que "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta est une "vie de Jésus éclairée"
Merci !  sunny


Salut, Etoile du matin!


Mis en musique et interprété par Frédéric CAMILLE  qui est  un de nos membres  ( Sofoyal)

Une prière  à la Sainte Vierge, l'Etoile du matin , tirée du Tome 5  de l'oeuvre de Maria VALTORTA, " l'Evangile tel qu'il m'a été révélé "

Dans ce récit c'est l'apôtre Jean qui chante ce chant à la Vierge, sur la barque qui le mène avec ses compagnons ,vers Antioche, accompagnant sur ordre de Jésus, Jean d'Endor et Sintica la grecque.



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Message par Maud Sam 15 Nov 2014 - 7:20

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_16


Les apparitions aux amis : À Lazare


Le soleil d’une sereine matinée d’avril emplit de scintillements les bosquets de roses et de jasmins dans le jardin de Lazare. Les haies de buis et de lauriers, le feuillage d’un grand palmier qui ondule à l’extrémité d’une allée, le laurier très touffu près du vivier semblent lavés par une main mystérieuse tant l’abondance de la rosée nocturne en a lavé et couvert les feuilles qui maintenant paraissent couvertes d’un émail nouveau tant elles sont luisantes et nettes. Mais la maison est silencieuse comme si elle était pleine de morts. Les fenêtres sont ouvertes, mais aucune voix, aucun bruit ne vient des pièces qui sont dans la pénombre car tous les rideaux sont descendus.            

À l’intérieur, au-delà du vestibule dans lequel s’ouvrent de nombreuses portes toutes ouvertes, et il est étrange de voir sans aucun apparat les salles qui servent habituellement pour les banquets plus ou moins nombreux, il y a une large cour pavée et entourée d’un portique couvert de sièges. Sur ceux-ci de nombreux disciples, il y en a même qui sont assis sur le sol, sur des nattes ou même sur le marbre. Parmi eux je vois les apôtres Matthieu, André, Barthélemy, les frères Jacques et Jude d’Alphée, Jacques de Zébédée et les disciples bergers avec Manaën, et en plus d’autres que je ne connais pas. Je ne vois pas le Zélote, ni Lazare, ni Maximin.  

Finalement celui-ci entre avec des serviteurs et il distribue à tous du pain et divers aliments : des olives ou du fromage, ou du miel, ou encore du lait frais pour ceux qui en veulent. Mais ils n’ont guère envie de manger bien que Maximin les invite à le faire. L’accablement est profond. En quelques jours les visages se sont creusés, sont devenus terreux sous la rougeur des pleurs. Les apôtres en particulier, et ceux qui se sont enfuis dès les premières heures, ont un air humilié, alors que les bergers avec Manaën sont moins accablés ou plutôt moins honteux, et Maximin est seulement virilement affligé.          

Le Zélote entre presque en courant et il demande : "Lazare est-il ici ?"            

"Non, il est dans sa pièce. Que veux-tu ?"      

"Au bout du sentier, près de la Fontaine du soleil, se trouve Philippe. Il vient de la plaine de Jéricho. Il est épuisé. Et il ne veut pas avancer parce que... comme tous, il se sent pécheur. Mais Lazare le persuadera. "

Barthélemy se lève et il dit : "Je viens moi aussi... "  

Ils vont trouver Lazare qui, quand on l’appelle, sort avec un visage déchiré de la pièce à demi-obscure où certainement il a pleuré et prié.        

Ils sortent tous et traversent d’abord le jardin, puis le village du côté qui se dirige déjà vers les pentes du Mont des Oliviers, et puis ils atteignent l’extrémité de ce village du côté où il se termine avec la fin du plateau sur lequel il est construit, pour continuer uniquement par le chemin de montagne qui descend et monte par des marches naturelles à travers les monts qui descendent en pente douce vers la plaine à l’est, et montent vers la ville de Jérusalem à l’ouest.          

Là il y a une fontaine avec un large bassin où certainement les troupeaux et les hommes se désaltèrent. L’endroit, à cette heure, est solitaire et frais car il y a beaucoup d’ombre que donnent des arbres touffus autour du bassin plein d’une eau pure, qui ne cesse de se renouveler, descendant d’une source de la montagne et déborde on gardant le sol humide.        

Philippe est assis sur le bord le plus élevé de la fontaine, la tête basse, ébouriffé, poussiéreux, avec des sandales trouées qui pendent de son pied écorché.    

Lazare l’appelle avec pitié : "Philippe, viens à moi ! Aimons-nous par amour pour Lui. Soyons unis en son Nom. C’est encore l’aimer que de faire cela !"    

"Oh ! Lazare ! Lazare ! Je me suis enfui.., et hier, passé Jéricho, j’ai appris qu’il était mort !... Moi.., moi je ne puis me pardonner d’avoir fui..."      

"Tous nous avons fui, sauf Jean qui Lui est resté fidèle, et Simon qui nous a rassemblés sur son ordre après que nous avons fui lâchement. Et puis... de nous apôtres, aucun n’a été fidèle" dit Barthélemy.          

"Et tu peux te le pardonner ?"
"Non. Mais je pense réparer comme je puis, en ne tombant pas dans un abattement stérile. Nous devons nous unir entre nous, nous unir à Jean. Connaître ses dernières heures. Jean l’a toujours suivi" répond à Philippe son compagnon Barthélemy.      

"Et ne pas faire mourir sa Doctrine. Il faut la prêcher au monde, la garder vivante elle au moins, puisque nous n’avons pas su pourvoir à temps pour le sauver de ses ennemis" dit le Zélote.          

"Vous ne pouviez pas le sauver. Rien ne pouvait le sauver. Lui me l’a dit. Je le redis une autre fois" dit Lazare avec assurance.            

"Tu le savais, Lazare ?" demande Philippe.    

"Je le savais. Cela a été pour moi une torture de savoir, dès le soir du sabbat, sa mort de Lui et de savoir, dans les détails, comment nous aurions agi..."        

"Non. Toi, non. Tu as seulement obéi et souffert. Nous, nous avons agi lâchement. Toi et Simon, vous avez été sacrifiés à l’obéissance" interrompt Barthélemy.          

"Oui. À l’obéissance. Oh ! comme il est dur de résister à l’amour pour obéir à l’Aimé ! Viens, Philippe. Dans ma maison sont presque tous les disciples. Viens, toi aussi."            

"J’ai honte de paraître devant le monde, devant mes compagnons..."            

"Nous sommes tous pareils !" gémit Barthélemy.      

"Oui. Mais moi j’ai un cœur qui ne se pardonne pas."            

"C’est de l’orgueil, Philippe. Viens. Lui m’a dit le soir du sabbat : " Eux ne se pardonneront pas. Dis-leur que Moi je leur pardonne car je sais que ce ne sont pas eux qui ont agi librement, mais c’est Satan qui les a dévoyés ". Viens."        

Philippe pleure plus fort, mais il cède. Et courbé, comme s’il était devenu vieux en quelques jours, il va à côté de Lazare jusqu’à la cour où tous l’attendent. Le regard qu’il donne à ses compagnons, et celui que ses compagnons lui donnent, est l’aveu le plus clair de leur accablement total.    

Lazare le remarque et il parle : "Une nouvelle brebis du troupeau du Christ, effrayée par la venue des loups et qui a fui après la capture du Berger, a été recueilli par son ami.  À celle-ci égarée qui a connu l’amertume d’être seule, sans même avoir le réconfort de pleurer la même erreur parmi des frères, je répète son testament d’amour.    

Lui, je le jure en présence des chœurs célestes, m’a dit, avec tant d’autres choses que votre humaine faiblesse présente ne peut supporter car, vraiment, elles sont d’une désolation qui me déchirent le cœur depuis dix jours — et si je ne savais pas que ma vie sert à mon Seigneur, bien que pauvre et défectueuse comme elle l’est, je m’abandonnerais à la blessure de cette douleur d’ami et de disciple qui a tout perdu en le perdant Lui — il m’a dit : "Les miasmes de Jérusalem corrompue rendront fous même mes disciples. Ils fuiront et viendront chez toi" Vous voyez en fait que vous êtes tous venus, tous pourrais-je dire, Car à part Simon Pierre et l’Iscariote, vous êtes tous venus vers ma maison et vers mon cœur d’ami. Il a dit : "Tu les rassembleras. Tu redonneras du courage à mes brebis dispersées. Tu leur diras que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils ne se donneront pas de paix d’avoir fui. Dis leur de ne pas tomber dans le péché plus grand de désespérer de mon pardon".            

C’est ce qu’il a dit. Et moi je vous ai donné le pardon en son Nom. Et j’ai rougi de vous donner en son Nom cette chose si sainte, si sienne, qu’est le Pardon, c’est-à-dire l’Amour parfait, car aime parfaitement celui qui pardonne au coupable. Ce ministère a réconforté ma dure obéissance... Car j’aurais voulu être là, comme Marie et Marthe, mes douces sœurs. Et si Lui a été crucifié sur le Golgotha par les hommes, moi ici, je vous le jure, je suis crucifié par l’obéissance, et c’est un martyre bien déchirant. Mais s’il sert à réconforter son Esprit, si cela sert à sauver ses disciples jusqu’au moment où Lui les réunira pour les perfectionner dans leur foi, voilà, j’immole une fois encore mon désir d’aller au moins vénérer sa dépouille avant que le troisième jour ne meure.            

Je sais que vous doutez. Vous ne devez pas. Moi je ne connais pas ses paroles du banquet pascal autrement que par ce que vous m’avez dit. Mais plus j’y pense, plus j’élève un par un ces diamants de ses vérités, et plus je sens qu’elles se rapportent au demain immédiat. Lui ne peut avoir dit : "Je vais au Père et puis je reviendrai" s’il ne devait pas vraiment revenir. Il ne peut avoir dit : "Quand vous me reverrez vous serez remplis de joie" s’il était disparu pour toujours. Lui a toujours dit : "Je ressusciterai". Vous m’avez dit qu’il a dit :  "Sur les semences jetées en vous va tomber une rosée qui les fera toutes germer, et puis viendra le Paraclet qui les fera devenir des arbres puissants". N’a-t-il pas parlé ainsi ? Oh ! ne faites pas en sorte que cela n’arrive que pour le dernier de ses disciples, pour le pauvre Lazare qui n’a été avec Lui que rarement ! Quand Lui reviendra faites qu’il trouve germées ses semences sous la rosée de son Sang.  


Il y a en moi tout un allumage de lumière, il y a tout un jaillissement de forces depuis l’heure terrible où il est monté sur la Croix. Tout s’illumine, tout naît, tout pousse. Il n’est pas de parole qui me reste dans son pauvre sens humain. Mais tout ce que j’ai entendu par Lui ou de Lui, voilà que maintenant cela prend vie et réellement ma lande aride se change en un fertile parterre où chaque fleur a son Nom et où tout suc tire la vie de son Cœur béni.          

Moi, je crois, Christ ! Mais pour que ceux-ci croient en Toi, en toutes tes promesses, en ton pardon, en tout ce qui est Toi, voilà : je t’offre ma vie. Consume-la, mais fais que ta Doctrine ne meure pas ! Brise le pauvre Lazare. Mais rassemble les membres dispersés du noyau apostolique. Tout ce que tu veux, mais en échange que soit vivante et éternelle ta Parole, et qu’à elle, maintenant et toujours, viennent ceux qui ne peuvent avoir que par Toi la vie éternelle."            

Lazare est réellement inspiré. L’amour le transporte bien haut et il est si fort son transport qu’il soulève aussi ses compagnons. On l’appelle à droite, on l’appelle à gauche, presque comme si c’était un confesseur, un médecin, un père.            

La cour de la riche maison de Lazare, je ne sais pourquoi, me fait penser à la demeure des patriciens chrétiens en temps de persécution et de foi héroïque...      

Il est penché sur Jude d’Alphée qui ne réussit pas à trouver une raison pour calmer son angoisse d’avoir quitté son Maître et cousin, quand quelque chose le fait se redresser brusquement. Il se tourne en regardant autour, et puis il dit nettement : " Je viens, Seigneur. " Sa parole de prompte adhésion de toujours. Et il sort en courant comme s’il suivait quelqu’un qui l’appelle et le précède.  

Tous se regardent étonnés et s’interrogent.    

" Qu’a-t-il vu ? "        

" Mais il n’y a rien ! "

" As-tu entendu une voix, toi ? "        

" Moi, non. "

" Et moi non plus. "  

" Et alors ? Lazare est peut-être malade de nouveau ? "        

" Peut-être... Il a souffert plus que nous et il nous a donné tant de force à nous, lâches  !Peut-être que maintenant il a été pris de délire. "        

" En effet son visage est très altéré. "    

" Et son regard était ardent quand il parlait. "            

" Serait-ce Jésus qui l’a appelé au Ciel. "      

" En effet Lazare Lui a offert sa vie tout à l’heure... Il l’a cueilli comme une fleur tout de suite... Oh ! malheureux que nous sommes ! Et qu’allons-nous faire maintenant ? "    

Les commentaires sont disparates et douloureux.      

Lazare traverse le vestibule, sort dans le jardin sans cesser de courir, souriant, murmurant et c’est son âme qui parle : " Je viens, Seigneur." Il arrive à un bosquet de buis qui fait un asile vert, nous dirions un pavillon vert, et il tombe à genoux, le visage sur le sol en criant : " Oh ! mon Seigneur ! "      

Car Jésus, dans sa Beauté de Ressuscité, est sur le bord de ce coin de verdure, lui sourit et lui dit : " Tout est accompli, Lazare. Je suis venu te dire merci, ami fidèle. Je suis venu pour te dire de dire aux frères de venir tout de suite à la maison de la Cène. Toi — un autre sacrifice, mon ami, par amour pour Moi — tu restes ici pour le moment... Je sais que tu en souffres, mais je sais que tu es généreux. Marie, ta sœur, est déjà consolée car je l’ai vue et elle m’a vu. "            

" Tu ne souffres plus, Seigneur. Et cela me dédommage de tous les sacrifices. J’ai.., souffert de te savoir dans la douleur.., et de ne pas y être... "            

" Oh ! tu y étais ! Ton esprit était au pied de ma Croix et était dans l’obscurité de mon Tombeau. Tu m’as appelé plus tôt, comme tous ceux qui m’ont totalement aimé, des profondeurs où j’étais. Maintenant je t’ai dit : "Viens, Lazare". Comme au jour de ta résurrection. Mais toi depuis de longues heures tu me disais : "Viens". Je suis venu, et je t’ai appelé pour te tirer, à mon tour, du fond de ta douleur. Va ! Paix et bénédiction à toi, Lazare ! Croîs dans mon amour. Je reviendrai encore. "          

Lazare est toujours resté à genoux sans oser faire un geste. La majesté du Seigneur, bien que tempérée par l’amour, est telle qu’elle paralyse la manière d’agir habituelle de Lazare.          

Mais Jésus, avant de disparaître dans un tourbillon de lumière qui l’absorbe, fait un pas et effleure de sa main le front fidèle.    

C’est alors que Lazare se réveille de sa stupeur bienheureuse. Il se lève et court précipitamment vers ses compagnons, avec une clarté de joie dans les yeux et une clarté sur le front effleuré par le Christ et il crie :  " Il est ressuscité, frères ! Il m’a appelé. Je suis allé. Je l’ai vu. Il m’a parlé. Il m’a dit de vous dire d’aller tout de suite à la maison de la Cène. Allez ! Allez ! Moi je reste parce que Lui le veut. Mais ma joie est complète... "

Et Lazare pleure dans sa joie pendant qu’il presse les apôtres d’aller les premiers où il commande.  

" Allez ! Allez ! Il veut vous voir ! Il vous aime ! Ne le craignez pas... Oh ! il est plus que jamais le Seigneur, la Bonté, l’Amour ! "  

Les disciples aussi se lèvent...          

Béthanie se vide. Il reste Lazare avec son grand cœur consolé...        

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-007.htm
TOME / 10/ 07
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Appari10
Apparition de Jésus à Ses disciples et amis
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Message par Maud Dim 16 Nov 2014 - 7:21

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_17


Jésus apparaît à Jeanne


Dans une riche pièce, où filtre difficilement la lumière de l’extérieur, Jeanne pleure dans un total abandon sur un siège près d’un lit bas, couvert de splendides couvertures. Elle pleure, un bras appuyé sur le bord du lit et le front sur son bras, secouée toute entière par des sanglots qui doivent lui rompre la poitrine. Quand dans l’angoisse de ses pleurs elle lève un moment son visage, pour respirer, on voit une large tache d’humidité sur la couverture précieuse et son visage est littéralement inondé de larmes. Puis elle le penche de nouveau sur son bras et on ne voit plus d’elle que son cou, fin et très blanc, la masse de ses cheveux bruns, ses épaules et le sommet du tronc très élancés. Le reste se perd dans la pénombre qui fait disparaître son corps enveloppé dans l’habit violet foncé.

Sans déplacer le rideau ni entrouvrir la porte, Jésus entre et sans bruit va près d’elle. Il lui effleure les cheveux de sa main et demande dans un murmure : "Pourquoi pleures-tu, Jeanne ? "

Jeanne doit croire que c’est son ange qui l’interroge et elle ne voit rien car elle ne lève pas la tête du bord du lit. Dans un sanglot encore plus désolé elle dit son tourment : " Parce que je n’ai même plus le Tombeau du Seigneur pour aller verser mes larmes et n’être pas seule... "

" Mais il est ressuscité. N’en es-tu pas heureuse ? "

" Oh ! si ! Mais toutes l’ont vu, excepté Marthe et moi. Et Marthe certainement le verra à Béthanie... car là, c’est une maison amie. La mienne.., la mienne n’est plus une maison amie... J’ai tout perdu avec sa Passion...  Et mon Maître, et l’amour de mon époux... et son âme... car il ne croit pas... il ne croit pas... et se moque de moi... et il m’impose de ne plus même vénérer la mémoire de mon Sauveur.., pour ne pas le ruiner, lui... Pour lui, l’intérêt humain est plus important... Moi... moi.., moi je ne sais pas si je continue à l’aimer ou éprouver pour lui du dégoût. Je ne sais si je lui obéis comme épouse ou si je lui désobéis, comme mon âme le voudrait, à cause du lien conjugal de mon esprit avec le Christ à qui je reste fidèle... Moi.., moi, je voudrais savoir... Et qui me conseille si la pauvre Jeanne ne peut plus le rejoindre ? Oh !... pour mon Seigneur la Passion est finie !... Mais pour moi elle a commencé le Vendredi, et elle continue... Oh ! moi je suis si faible et je n’ai pas la force de porter cette croix !... "
" Mais si Lui t’aidait voudrais-tu la porter pour Lui ? "

" Oh ! oui ! Pourvu qu’il m’aide.., Lui sait ce que c’est que de porter seul la croix... Oh ! pitié de mon malheur !... "

" Oui. .Je sais ce que c’est que de porter seul la croix. C’est pour cela que je suis venu et que je suis à tes côtés. Jeanne, comprends-tu qui est celui qui te parle ? Ta maison n’est plus amie du Christ ? Pourquoi ? Si lui, ton époux terrestre, est comme un astre couvert de miasmes humains, tu es toujours Jeanne de Jésus. Le Maître ne t’a pas quittée. Jésus ne quitte jamais les âmes devenues ses épouses. Il est toujours le Maître, l’Ami, L’Époux, même maintenant qu’il est le Ressuscité. Lève ta tête, Jeanne. Regarde-moi. À cette heure d’instruction secrète, et plus douce que si je t’étais apparu comme aux autres, je te dis ce que devra être ta conduite future, ce que devra être celle de tant de tes sœurs. Aime avec patience et soumission ton époux troublé. Augmente ta douceur d’autant plus que fermente en lui l’amertume des peurs humains. Augmente ta clarté spirituelle d’autant plus qu’il engendre de lui-même des ombres d’intérêts terrestres. Sois fidèle pour deux. Et sois courageuse dans ton mariage spirituel. Combien, dans l’avenir, devront choisir entre la volonté de Dieu et celle de leur conjoint ! Mais elles seront grandes quand, par dessus l’amour et la maternité, elles suivront Dieu. Ta passion commence. Oui. Mais tu vois que toute passion se termine par une résurrection... "

Jeanne tout doucement a levé la tête. Ses sanglots se sont dissipés. Maintenant elle regarde et voit et elle glisse à genoux, en adorant et en murmurant : " Le Seigneur ! "
" Oui. Le Seigneur. Tu vois que j’ai été avec toi comme avec aucune autre. Mais je vois les nécessités particulières et je dose le secours à donner aux âmes qui attendent une aide de Moi. Monte ton calvaire d’épouse avec l’aide de ma caresse et celle de ton innocent. Il est entré avec Moi au Ciel et m’a donné sa caresse pour toi. Je te bénis, Jeanne. Aie foi. Je t’ai sauvée. Tu sauveras si tu auras foi."

Maintenant Jeanne sourit et elle ose demander : "Tu ne vas pas trouver les enfants  ? "
" Je les baisés à l’aurore pendant qu’ils dormaient encore dans leur petit lit. Mais ils m’ont pris pour un ange de Seigneur. Les innocents, je puis les baiser quand je veux. Mais je ne les ai pas réveillés pour ne pas trop les troubler. Leur âme conserve le souvenir de mon baiser... et le transmettra, au moment voulu, à leur esprit. Rien ne se perd de ce qui est mien. Sois toujours une mère pour eux, et sois toujours fille de ma Mère. Ne te sépare jamais totalement d’Elle. Elle perpétuera pour toi, avec une suavité maternelle, ce qu’a été notre amitié. Et amène-lui les enfants. Elle a besoin d’enfants pour se sentir moins isolée de son Enfant..."

" Chouza ne voudra pas..."

" Chouza te laissera faire."

" Il me répudiera, Seigneur ? " C’est un cri d’un nouveau déchirement.
"C’est un astre assombri. Ramène-le à la lumière par ton héroïsme d’épouse et de chrétienne. Adieu. Sauf à ma Mère, ne parle pas aux autres de ma venue. Les révélations aussi, il ne faut en parler qu’à ceux et quand il est juste de le faire. "
Jésus lui sourit en resplendissant, et dans cet éclat il disparaît.

Jeanne se lève, perdue dans un rêve, combattue entre la joie et la peine, entre la crainte d’avoir rêvé et la certitude d’avoir vu, mais ce qu’elle ressent en elle-même la rassure. Elle va trouver les enfants qui jouent tranquillement sur la terrasse supérieure et les embrasse.

" Tu ne pleure plus, maman ? " demande timidement Marie. Ce n’est plus la pauvre enfant miséreuse mais une fillette délicate et gracieuse habillée avec soin et bien peignée; et Matthias, brun et agile, dit avec son exubérance de garçon : "Dis-moi qui te fait pleurer et je le punirai."

Jeanne les prend tous les deux sur son cœur et dit, en parlant sur la chevelure châtaine de Marie et les cheveux bruns de Matthias : " Je ne pleure plus. Jésus est ressuscité et nous bénit."

" Oh ! alors, il ne saigne plus ? Il n’a plus mal ?" demande Marie.

"Sotte ! Dis plutôt : il n’est plus mort ! Maintenant il est heureux, alors !... Car être mort, ce doit être laid...” dit Matthias.

" Alors, il n’y a plus à pleurer, maman ? " demande de nouveau Marie.

" Non. Pour vous innocents, non. Vous jubilez avec les anges. "

" Les anges !... " dit Marie. " Cette nuit, je ne sais pas à quelle veille c’était, j’ai senti une caresse et je me suis éveillée en disant : " Maman ! " mais ce n’était pas toi que j’appelais. J’appelais la maman morte, car cette caresse était plus légère et plus douce que la tienne, et j’ai ouvert un moment les yeux. Mais j’ai vu seulement une grande lumière et j’ai dit : " Mon ange m’a baisé pour me consoler de la grande douleur que j’ai pour la mort du Seigneur ".

" Moi aussi. Mais j’avais grande envie de dormir et j’ai dit : “Est-ce toi  ?” Je pensais à mon Gardien et je voulais lui dire : “Va baiser Jésus et Jeanne pour qu’ils n’aient plus peur” mais je n’y suis pas arrivé. J’ai recommencé à dormir et à rêver et il me semblait être au Ciel avec toi et Marie. Puis est venu ce tremblement de terre et je me suis éveillé effrayé. Mais Esther m’a dit : “N’aie pas peur. C’est déjà passé” et j’ai dormi encore. "

Jeanne les embrasse de nouveau et puis les laisse à leurs jeux tranquilles et elle va à la maison du Cénacle. Elle demande Marie. Entre chez elle. Elle ferme la porte et dit sa grande parole : "Je l’ai vu. Je le dis à toi. Je suis réconfortée et heureuse. Aime-moi, car il a dit que je dois te rester unie. "

La Mère répond : "Je t’ai déjà dit que je t’aime, dans la journée du sabbat. Hier. Car c’est hier... Et elle paraît si loin cette journée de pleurs et de ténèbres de cette journée de lumière et de sourire  ! "

"Oui... Tu as déjà dit, maintenant je m’en souviens, ce que Lui maintenant m’a répété. Tu as dit : “Nous, les femmes, devrons agir car nous sommes restées et les hommes se sont enfuis... C’est toujours la femme qui donne la vie...” Oh  ! Mère, aide-moi à donner la vie a Chouza  ! Lui a laissé la Foi  !... " Jeanne recommence à pleurer.

Marie la prend dans ses bras : "Plus fort que la foi est l’amour. C’est la vertu la plus active. C’est par elle que tu créeras l’âme nouvelle de Chouza. Ne crains pas. Mais moi, je t’aiderai."

*

SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-008.htm
TOME : 10/08


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Jeanne de Chouza
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Message par Maud Lun 17 Nov 2014 - 7:11

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_18


Jésus apparaît à Joseph, Nicodème, et Manaën



Manaën marche vivement avec les bergers par les pentes qui conduisent de Béthanie à Jérusalem. Une belle route va directement en direction de l’oliveraie. C’est vers elle que tourne Manaën, après avoir quitté les bergers qui veulent entrer dans la ville, par petits groupes, pour aller au Cénacle.

Un peu avant, je le remarque par leurs conversations, ils doivent avoir rencontré Jean qui venait vers Béthanie apporter la nouvelle de la Résurrection et l’ordre d’être tous en Galilée dans quelques jours. Ils se quittent justement parce que les bergers veulent répéter personnellement à Pierre ce qu’ils ont déjà dit à Jean, à savoir que le Seigneur, en apparaissant à Lazare, a dit de se réunir au Cénacle.

Manaën monte par un chemin secondaire vers une maison au milieu d’une oliveraie. Une belle maison, entourée par des cèdres du Liban qui dominent par leurs masses imposantes les nombreux oliviers de la montagne. Il entre, sûr de lui, et dit au serviteur qui est accouru : " Où est ton maître ?"

"De ce côté avec Joseph qui est venu depuis peu."

" Dis-lui que je suis ici."

Le serviteur va et revient avec Nicodème et Joseph. Les voix des trois se mêlent en un seul même cri : "Il est ressuscité ! "

Ils se regardent, étonnés de le savoir tous. Puis Nicodème prend son ami et l’entraîne dans une pièce intérieure. Joseph les suit.

"Tu as osé revenir ?"

"Oui. Lui a dit : “Au Cénacle”. Je désire vivement le voir maintenant, glorieux, pour m’enlever la douleur du souvenir que j’ai de Lui, attaché et couvert d’immondices comme un malfaiteur frappé par l’indignation du monde."

"Oh ! nous aussi, nous voudrions le voir... Et pour nous enlever l’horreur du souvenir de son supplice, de ses blessures sans nombre... Mais Lui ne s’est montré qu’aux femmes" murmure Joseph.

" C’est juste. Elles Lui ont été toujours fidèles, ces années-ci. Nous avions peur. La Mère l’a dit : " Un bien pauvre amour que le vôtre s’il a attendu cette heure pour se montrer ! " " objecte Nicodème.

"Mais pour défier Israël qui Lui est plus opposé que jamais, nous aurions bien besoin de le voir !.... Si tu savais ! Les gardes ont parlé... Maintenant les Chefs du Sanhédrin et les pharisiens, pas encore convertis par une telle colère du Ciel, s’en vont chercher qui peut être informé de sa Résurrection pour l’emprisonner. J’ai envoyé le petit Martial — un enfant s’échappe plus facilement — pour prévenir ceux de la maison de se tenir sur leurs gardes. Du Trésor du Temple ils ont tiré des deniers sacrés pour payer les gardes, afin qu’ils disent que les disciples l’ont enlevé et que ce qu’ils ont dit avant de la Résurrection n’était qu’un mensonge, parce qu’ils craignaient d’être punis. La ville bout comme un chaudron, et il y a des disciples qui la quittent déjà par peur... Je veux parler des disciples qui n’étaient pas à Béthanie… "

" Oui, nous aurions besoin de sa bénédiction pour avoir du courage. "

" Il est apparu à Lazare... C’était environ l’heure de tierce. Lazare nous est apparu transfiguré. "

" Oh  ! Lazare le mérite  ! Nous... " dit Joseph.

" Oui. Nous sommes encore incrustés de doute et de pensées humaines, comme d’une lèpre mal guérie... Et il n’y a que Lui qui peut dire : “Je veux que vous en soyez purifiés !” Il ne parlera donc plus maintenant qu’il est ressuscité, à nous qui sommes les moins parfaits ? " demande Nicodème.

" Et il ne fera plus de miracles, pour châtier le monde, maintenant qu’il est sorti de la mort et des misères de la chair ? " demande de nouveau Joseph.

Mais ce qu’ils demandent ne peut avoir qu’une réponse. La Sienne. Et la Sienne ne vient pas. Les trois restent accablés.

Puis Manaën dit : " Eh bien, je vais au Cénacle. S’ils me tuent, Lui absoudra mon âme et je le verrai au Ciel. Si je ne le vois pas ici, sur la Terre. Manaën est une chose tellement inutile dans ses troupes que s’il tombe il laissera le même vide que laisse une fleur cueillie dans un pré qui fourmille de corolles. Cela ne se verra même pas... " et il se lève pour partir.

Mais pendant qu’il se tourne vers la porte, celle-ci s’illumine du Divin Crucifié qui, les mains ouvertes, faisant le geste d’embrasser, l’arrête en disant : " Paix à toi ! Paix à vous ! Mais restez où vous êtes, toi et Nicodème. Joseph peut encore aller s’il le juge bon. Mais vous m’avez ici et je dis la parole que vous demandiez : " Je veux que vous soyez purifiés de ce qu’il reste d’impur dans votre croyance. " Demain vous descendrez en ville. Vous irez trouver les frères. Ce soir, je dois parler aux apôtres seuls. Adieu. Et que Dieu soit toujours avec vous.

Manaën, merci. Tu as cru plus qu’eux. Merci donc aussi à ton esprit. Pour vous, je vous remercie de votre pitié. Faites qu’elle se change en une chose plus élevée avec une de foi intrépide."

Jésus disparaît dans une incandescence éblouissante. Les trois sont heureux et troublés.

"Mais c'était Lui ?" demande Joseph. "Et tu n'as pas entendu sa voix ?" répond Nicodème. "La voix... un esprit aussi peut l'avoir... Toi, Manaën, qui étais près de Lui, que t'en semble-t-il ?"

"Un vrai corps, très beau. Il respirait. Je sentais son haleine. Et il dégageait de la chaleur. Et puis... les plaies, je les ai vues. Elles paraissaient ouvertes à ce moment. Elles ne donnaient pas de sang, mais c'était une chair vivante. Oh ! Ne doutez plus ! Que Lui ne vous châtie pas. Nous avons vu le Seigneur. Je veux dire Jésus, redevenu glorieux comme sa Nature le veut ! Et... il nous aime encore...

En vérité si maintenant Hérode m'offrait son royaume, je lui dirais : "C'est pour moi poussière et ordure que ton trône et ta couronne. Ce que je possède, rien ne le dépasse. J'ai la connaissance bienheureuse du Visage de Dieu "

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-009.htm
TOME : 10/09
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 18 Nov 2014 - 7:06

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_19


Jésus apparaît aux bergers


Eux aussi s’en vont rapidement sous les oliviers et sont tellement sûrs de sa Résurrection qu’ils parlent avec la gaieté d’enfants heureux. Ils vont directement vers la ville.

"Nous dirons à Pierre de bien le regarder et de nous dire comme est beau son Visage" dit Élie.

"Oh ! pour moi, si beau qu'il puisse être, je n'oublierai jamais comme il était torturé" murmure Isaac.

"Mais le vois-tu encore quand il a été élevé avec la Croix ?" demande Lévi. "Et vous autres ?"
"Moi, parfaitement. La lumière était alors encore bonne. Ensuite, avec mes vieux yeux, je n'ai vu que bien peu" dit Daniel.

"Moi, au contraire, je l'ai vu jusqu'à ce qu'il m'a paru mort. Mais j'aurais voulu être aveugle pour ne pas voir" dit Joseph.

"Oh ! bien. Maintenant il est ressuscité, cela doit nous rendre heureux" dit Jean pour le consoler.

"Et la pensée que nous ne l'avons quitté que pour être charitables" ajoute Jonathas.

" Mais notre cœur est resté là-haut. Toujours " murmure Matthias.

" Toujours. Oui. Toi qui l’as vu sur le Suaire, dis : comment est-il ? Ressemblant ? " demande Benjamin.

" Comme s’il parlait " répond Isaac.

" Le verrons-nous ce voile  ? " demandent plusieurs.

" Oh  ! La Mère le montre à tous. Vous le verrez certainement. Mais c’est une vue triste. Il voudrait mieux voir... Oh  ! Seigneur  ! "

" Serviteurs fidèles, me voici. Allez. Je vous attends ces jours-ci en Galilée. Je veux encore vous dire que je vous aime. Jonas est bienheureux, avec les autres, au Ciel. "

" Seigneur  ! Oh  ! Seigneur  ! "

" La paix à vous qui êtes de bonne volonté. "

Le Ressuscité se fond dans le rayonnement du vif soleil de midi. Quand ils lèvent la tête, il n’est plus là. Mais il y a la grande joie de l’avoir vu comme il est maintenant. Glorieux.

Ils se lèvent, transfigurés par la joie. Dans leur humilité, ils ne savent pas se persuader d’avoir mérité de le voir et ils disent : " À nous  ! À nous  ! Comme il est bon notre Seigneur  ! De sa naissance à son triomphe, toujours humble et bon avec ses pauvres serviteurs  ! "

" Et comme il était beau  ! "

" Oh ! si beau, il ne l’a jamais été  ! Quelle majesté  ! "

" Il semble plus grand encore et avoir plus de maturité. "

" C’est vraiment le Roi  ! "

" Oh ! on le disait le Roi pacifique ! Mais il est aussi le Roi redoutable pour ceux qui doivent craindre son jugement ! "

" Tu as vu quels rayons se dégageaient de son Visage ? "

" Et quels éclairs dans son regard ! "

" Moi, je n’osais pas le fixer. Et j’aurais pourtant voulu le fixer car, je pense que peut-être il ne me sera plus accordé de le voir ainsi autrement que dans le Ciel. Et je veux le connaître pour ne pas éprouver de crainte alors. "

" Oh ! nous ne devons pas craindre si nous restons tels que nous sommes : ses serviteurs fidèles. Tu as entendu : “Je veux vous dire encore que je vous aime. Paix à vous qui êtes de bonne volonté”. Oh ! pas un mot de trop. Mais dans ce peu de paroles, il y a l’approbation complète de ce que nous avons fait jusqu’à présent et les plus grandes promesses pour la vie à venir. Oh ! entonnons le cantique de la joie, de notre joie :  " Gloire à Dieu dans les Cieux très hauts et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté. Le Seigneur est vraiment ressuscité, comme il l’avait dit par la bouche des prophètes et par sa parole sans défauts. Il a perdu avec son Sang tout ce que le baiser d’un homme avait déposé en Lui de corrompu, et, purifié comme l'est l'autel, son Corps a pris l'inexprimable beauté de Dieu. Avant de monter aux Cieux, il s'est montré à ses serviteurs. Alléluia. Allons en chantant, alléluia ! L'éternelle jeunesse de Dieu ! Allons annoncer aux gentils qu'il est ressuscité, alléluia ! Le Juste, le Saint est ressuscité, alléluia, alléluia ! Du Tombeau il est sorti immortel. Et l'homme juste avec Lui est ressuscité. Dans le péché, comme dans une grotte, était enfermé le cœur de l'homme. Lui est mort pour dire : 'Levez-vous !' Et ceux qui étaient dispersés se sont levés, alléluia ! Après avoir ouvert aux élus les portes des Cieux, il a dit : 'Venez'. Il nous permet par son Sang saint d'y monter nous aussi. Alléluia !"

Matthias , l'ex-disciple âgé de Jean Baptiste, marche en tête en chantant, comme autrefois peut-être David avait chanté devant son peuple par les routes de Judée. Les autres le suivent en chantant en chœur à chaque alléluia avec une sainte joie.

Jonathas, qui fait partie du groupe, alors que déjà Jérusalem est au pied de la petite colline qu'ils descendent rapidement, dit : "Pour sa naissance, j'ai perdu ma patrie et ma maison et pour sa mort j'ai perdu la nouvelle maison où depuis trente ans je travaillais honnêtement. Mais même si on m'avait enlevé la vie à cause de Lui, je serais mort dans la joie, car c'est pour Lui que je l'aurais perdue. Je n'ai pas de rancœur pour celui qui est injuste avec moi. Mon Seigneur m'a enseigné en mourant la parfaite douceur. Et je ne m'inquiète pas pour le lendemain. Ma demeure n'est pas ici, mais au Ciel. Je vivrai dans la pauvreté qui Lui a été si chère et je le servirai jusqu'au moment où il m'appellera... et... oui... je Lui offrirai aussi de renoncer... à ma maîtresse ... C'est l'épine la plus dure... Mais maintenant que j'ai vu la douleur du Christ et sa gloire, je ne dois pas tenir compte de ma douleur mais seulement espérer la céleste gloire.

Allons dire aux apôtres que Jonathas est le serviteur des serviteurs du Christ. "

*
SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-010.htm
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 19 Nov 2014 - 7:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_20



Dimanche de la Résurrection :
Jésus apparaît aux disciples d'Emmaüs



Vision du jeudi 5 avril 1945


Sur  une route montueuse deux hommes entre deux âges marchent rapidement en tournant le dos à Jérusalem, dont les hauteurs disparaissent de plus en plus derrière les autres qui se suivent, avec de continuelles ondulations de sommets et de vallées.    

Ils parlent entre eux, et le plus âgé dit à l’autre qui peut avoir trente-cinq ans tout au plus : "Tu crois qu’il a mieux valu agir ainsi. J’ai une famille et toi aussi. Le Temple ne plaisante pas. Il veut vraiment en finir. A-t-il raison ? A-t-il tort ? Je ne le sais pas. Je sais qu’il a l’intention bien claire d’en finir pour toujours avec tout cela."    

"Avec ce crime, Simon. Donne-lui son vrai nom, parce que c’est au moins un crime."

"Cela dépend. En nous, l’amour fermente contre le Sanhédrin. Mais peut-être... qui sait !"

"Rien. L’amour éclaire. Il ne porte pas à l’erreur."        

"Le Sanhédrin aussi, les Prêtres aussi et les Chefs aiment. Ils aiment Jéhovah, Celui qu’Israël tout entier a aimé depuis que le pacte a été conclu entre Dieu et les Patriarches. Alors, pour eux aussi l’amour est lumière et ne porte pas l’erreur !"    

"Ce n’est pas de l’amour pour le Seigneur que le leur. Oui. Israël depuis des siècles est dans cette Foi. Mais dis-moi : peux-tu dire que c’est encore une Foi celle que nous donnent les Chefs du Temple, les Pharisiens, les Scribes, les Prêtres ? Tu le vois ? Avec l’or consacré au Seigneur, on le savait déjà, ou du moins on soupçonnait que cela arrivait, avec l’or consacré au Seigneur ils ont payé le Traître et maintenant ils paient les gardes[3]. Le premier pour qu’il trahisse le Christ, les seconds pour qu’ils mentent. Oh ! Je ne sais pas comment la Puissance éternelle s’est bornée à déplacer les murs et à déchirer le Voile ! Je te dis que j’aurais voulu que les nouveaux philistins soient ensevelis sous les décombres Tous !"        

"Cléophas ! Tu serais toute vengeance."      

"Je serais vengeance. Car, admettons que Lui n’était qu’un prophète, est-il permis de tuer un innocent ? Car il était innocent ! L’as-tu jamais vu commettre un des crimes dont on l’a accusé pour le tuer ?"            

"Non. Aucun. Pourtant il a fait une erreur."      

"Laquelle, Simon ?"            

"Celle de ne pas manifester sa puissance du haut de la Croix. Pour confirmer notre foi et pour punir les incrédules sacrilèges. Il devait relever le défi et descendre de la Croix."

"Il a fait davantage. Il est ressuscité."            

"Est-ce que c’est vrai ? Ressuscité comment ? Avec son seul Esprit ou avec l’Esprit et la Chair ?"        

"Mais l’esprit est éternel ! Il n’a pas besoin de ressusciter !" s’exclame Cléophas.      
 
"Je le sais moi aussi. Je voulais dire : s'il est ressuscité avec son unique Nature de Dieu, supérieur à toutes les embûches de l'homme. Car maintenant son Esprit a connu les embûches par la terreur de l'homme. Tu as entendu, hein ? Marc a dit qu'au Gethsémani, où il allait prier contre un rocher, il y a du sang partout. Et Jean, qui a parlé avec Marc, lui a dit : "Ne fais pas piétiner cet endroit car il y a du Sang sué par l'Homme-Dieu". S'il a sué du sang avant d'être torturé, il doit en avoir eu la terreur !"          

"Notre pauvre Maître !..." ils se taisent affligés.          

Jésus les rejoint et leur demande : "De qui parliez-vous ? Dans le silence j'entendais vos paroles par intervalles. Qui a été tué ?" C'est un Jésus voilé sous l'apparence modeste d'un pauvre voyageur pressé.      

Les deux ne le reconnaissent pas. "Tu es d'ailleurs, homme ? Tu ne t'es pas arrêté à Jérusalem ? Ton vêtement poussiéreux et tes sandales en cet état nous paraissent appartenir à un pèlerin infatigable."    

"Je le suis. Je viens de très loin..."    

"Tu dois être fatigué, alors. Et tu vas loin ?"  

"Très loin. Plus loin encore que de l'endroit d'où je viens."    

"Tu fais du commerce ? Des marchés ?"        

"Je dois acheter une quantité infinie de troupeaux pour le plus grand Seigneur. Je dois faire le tour du monde pour choisir des brebis et des agneaux, et descendre même parmi les troupeaux sauvages qui pourtant, quand ils seront rendus domestiques, seront meilleurs que ceux qui maintenant ne sont pas sauvages."      

"Travail difficile. Et tu as continué ta route sans t'arrêter à Jérusalem ?"          

"Pourquoi le demandez-vous ?"        

"Parce que toi seul sembles ignorer ce qui y est arrivé ces jours- ci."            

"Qu'est-il arrivé ?"      

"Tu viens de loin et c'est pour cela que peut-être tu ne sais pas. Mais ta façon de parler est pourtant de Galilée. Aussi, même si tu es serviteur d'un roi étranger ou fils de galiléens expatriés, tu dois savoir, si tu es circoncis, que depuis trois ans dans notre patrie s'est levé un grand prophète du nom de Jésus de Nazareth, puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant les hommes, qui allait en prêchant à travers tout le Pays. Et il se disait le Messie. Ses paroles et ses œuvres étaient réellement du Fils de Dieu, comme Lui se disait. Mais seulement du Fils de Dieu. Tout Ciel... Maintenant tu sais pourquoi... Mais es-tu circoncis ?"  
"Je suis premier-né et consacré au Seigneur."    

"Alors tu connais notre Religion ?"    

"Je n’en ignore pas une syllabe. Je connais les préceptes et les usages. L’halachah, la midrashim et l’hagadah me sont connues comme les éléments de l’air, de l’eau, du feu et de la lumière qui sont les premiers vers lesquels tend l’intelligence, l’instinct, les besoins de l’homme qui vient de naître."

"Eh bien, alors tu sais qu’Israël eut la promesse du Messie, mais comme d’un roi puissant qui aurait rassemblé Israël. Celui-ci, au contraire, n’était pas ainsi..."  

"Comment donc ?"    

"Lui ne visait pas un pouvoir terrestre. Mais c’était d’un royaume éternel et spirituel qu’il se disait roi. Lui n’a pas rassemblé, mais au contraire a divisé Israël, car maintenant il est divisé entre ceux qui croient en Lui et ceux qui le disent malfaiteur. En vérité il n’avait pas l’étoffe d’un roi car il ne voulait que douceur et pardon. Et comment dominer et vaincre avec ces armes ?... "        

"Et alors ?"    

"Et alors les Chefs des Prêtres et les Anciens d’Israël l’ont pris et l’ont jugé passible de la mort... en l’accusant, pour dire vrai, de fautes qui n’étaient pas vraies. Sa faute était d’être trop bon et trop sévère..."    

"Comment pouvait-il, s’il était l’un, être l’autre ?"        

"Il le pouvait car il était trop sévère en disant la vérité aux Chefs d’Israël et trop bon pour ne pas faire contre eux des miracles de mort, en foudroyant ses injustes ennemis."        

"Il était sévère comme le Baptiste ?"

"Voilà... je ne saurais dire. Il faisait de durs reproches, surtout dans les derniers temps, aux scribes et aux pharisiens et menaçait ceux du Temple comme marqués par la colère de Dieu. Mais ensuite, si quelqu’un était pécheur et se repentait, et si Lui voyait dans son cœur un vrai repentir, car le Nazaréen lisait dans les cœurs mieux qu’un scribe dans le texte, alors il était plus doux qu’une mère."          

"Et Rome a permis qu’on tue un innocent ?"  

"Pilate l’a condamné... Mais il ne le voulait pas et le disait : Juste. Mais ils le menacèrent de l’accuser auprès de César et il eut peur. En somme il a été condamné à la Croix et y est mort et cela, en même temps que la crainte des synhédristes, nous a beaucoup humiliés. Car je suis Cléophas, fils de Cléophas, et lui est Simon, tous les deux d'Emmaüs, et parents car j'ai épousé sa première fille, et nous étions disciples du Prophète."    

"Et maintenant vous ne l'êtes plus ?"            

"Nous espérions que ce serait Lui qui libérerait Israël et aussi que, par un prodige, il confirmerait ses paroles. Au contraire !..."      

"Quelles paroles avait-il dites ?"        

"Nous te l'avons dit : " Je suis venu au Royaume de David. Je suis le Roi pacifique" et ainsi de suite. Et il disait : "Venez au Royaume" mais ensuite il ne nous a pas donné le royaume. Et il disait : "Le troisième jour je ressusciterai". Maintenant c'est le troisième jour qu'il est mort, et même il est déjà accompli car l'heure de none est déjà passée et Lui n'est pas ressuscité. Des femmes et des gardiens disent que oui, il est ressuscité. Mais nous nous ne l'avons pas vu. Les gardiens disent, maintenant, qu'ils ont ainsi parlé pour justifier le vol du cadavre fait par les disciples du Nazaréen. Mais les disciples !... Nous l'avons tous quitté par peur quand il était vivant... et certainement nous ne l'avons pas dérobé maintenant qu'il est mort. Et les femmes... qui se fie à elles ? Nous raisonnions à ce propos. Et nous voulions savoir s'il a voulu dire s'il ressusciterait avec l'Esprit redevenu divin ou si ce serait aussi avec la Chair. Les femmes disent que les anges - car elles disent avoir vu aussi les anges après le tremblement de terre, et c'est possible car le vendredi déjà des justes sont apparus hors des tombeaux - elles disent que les anges ont dit que Lui est comme quelqu'un qui n'est jamais mort. Et c'est tel en effet que les femmes ont semblé le voir. Mais deux de nous, deux chefs, sont allés au Tombeau. Et, s'ils l'ont vu vide, comme les femmes l'ont dit, ils ne l'ont pas vu Lui, ni là, ni ailleurs. Et c'est une grande désolation car nous ne savons plus que penser !"        

"Oh ! comme vous êtes sots et durs pour comprendre ! Et comme vous êtes lents pour croire aux paroles des prophètes ! Et cela n'avait-il pas été dit ? L'erreur d'Israël est celle-ci : d'avoir mal interprété la royauté du Christ. C'est pour cela que l'on ne l'a pas cru. C'est pour cela qu'on l'a craint. C'est pour cela que maintenant vous doutez. En haut, en bas, au Temple et dans les villages, partout on pensait à un roi selon la nature humaine. Dans la pensée de Dieu la reconstruction du Royaume d'Israël n'était pas limitée, comme elle l'a été en vous, dans le temps, dans l'espace et dans les moyens.  

Pas dans le temps : toutes les royautés, même les plus puissantes, ne sont pas éternelles. Rappelez-vous les puissants pharaons qui opprimèrent les hébreux au temps de Moïse[8]. Combien de dynasties ne sont-elles pas finies, et d’elles ne restent que les momies sans âme au fond des hypogées secrets ! Et il reste un souvenir, si encore il reste, de leur pouvoir d’une heure, et encore moins, si on mesure leurs siècles sur le Temps éternel. Ce Royaume est éternel.            

Dans l’espace : il était dit : Royaume d’Israël, parce que d’Israël est venue la souche de la race humaine, parce qu’en Israël, dirais-je, se trouve la semence de Dieu et ainsi, en disant Israël, on voulait dire : le royaume de ceux qui ont été créés par Dieu. Mais la royauté du Roi Messie n’est pas limitée à la petite étendue de la Palestine, mais elle s’étend du septentrion au midi, de l’orient à l’occident, partout où il y a un être qui possède un esprit dans sa chair, c’est-à-dire partout où il y a un homme. Comment un seul aurait-il pu réunir en lui-même tous les peuples ennemis entre eux, et en faire un unique royaume sans répandre des fleuves de sang et les assujettir tous par la cruelle oppression des hommes d’armes ? Et comment alors aurait-il pu être le roi pacifique dont parlent les prophètes ?          

Dans les moyens : le moyen humain, ai-je dit, c’est l’oppression. Le moyen surhumain c’est l’amour. Le premier est toujours limité car les peuples finissent par se révolter contre l’oppresseur. Le second est illimité parce que l’amour est aimé, ou s’il ne l’est pas, est tourné en dérision. Mais comme c’est une chose spirituelle il ne peut jamais être directement attaqué. Et Dieu, l’Infini, veut des moyens qui soient comme Lui. Il veut ce qui n’est pas fini parce qu’Il est éternel : l’esprit; ce qui appartient à l’esprit; ce qui mène à l’Esprit. Voici quelle a été l’erreur : d’avoir conçu dans l’esprit une idée messianique erronée dans les moyens et dans la forme.      

Quelle est la royauté la plus élevée ? Celle de Dieu. N’est-ce pas ? Donc cet Admirable, cet Emmanuel, ce Saint, ce Germe sublime, ce Fort, ce Père du siècle à venir, ce Prince de la paix, ce Dieu comme Celui dont il vient, car tel il est appelé et tel est le Messie, n’aura-t-il pas une royauté semblable à celle de Celui qui l’a engendré ? Oui, il l’aura. Une royauté toute spirituelle et éternelle, pure de violence et de sang, ignorante des trahisons et des injustices. Sa Royauté ! Celle que la Bonté éternelle accorde aux pauvres hommes, pour donner honneur et joie à son Verbe.      

Mais David n’a-t-il pas dit que ce Roi puissant a eu sous ses pieds toute chose pour Lui servir d’escabeau ? Isaïe n’a-t-il pas dit toute sa Passion et David n’a-t-il pas énuméré, pourrait-on dire, toutes ses tortures ? Et n’est-il pas dit que Lui est le Sauveur et le Rédempteur qui par son holocauste sauvera l’homme pécheur ? Et n’est-il pas précisé, et Jonas en est la figure, que pendant trois jours il serait englouti dans le ventre insatiable de la Terre, et après en serait expulsé comme le prophète l’a été de la baleine ? Et Lui n’a-t-il pas dit : “Mon Temple, c’est-à-dire mon Corps, le troisième jour après avoir été détruit, sera reconstruit par Moi (c’est-à-dire par Dieu) ?” Et que pensiez-vous ? Que par magie Lui relèverait les ruines du Temple ? Non. Pas les murs, mais Lui-même. Et Dieu seul pouvait se faire ressusciter Lui-même. Lui a relevé le vrai Temple : son Corps d’Agneau. Immolé, comme en eut l’ordre et la prophétie Moïse, pour préparer le “passage” de la mort à la Vie, de l’esclavage à la liberté, des hommes fils de Dieu et esclaves de Satan  

Comment est-il ressuscité ? vous demandez-vous. Je réponds : il est ressuscité avec sa vraie Chair et avec son Esprit Divin qui l’habite, comme en toute chair mortelle il y a, qui l’habite, l’âme qui est reine dans le cœur. C’est ainsi qu’il est ressuscité après avoir tout souffert pour tout expier, et pour réparer l’Offense primitive, et les offenses infinies que chaque jour l’Humanité accomplit. Il est ressuscité comme il était dit sous le voile des prophéties. Venu à son temps, je vous rappelle Daniel, il a été immolé à son temps. Et, écoutez et rappelez-vous, au temps prédit après sa mort la ville déicide sera détruite

Je vous en donne le conseil : lisez, avec l’âme et non avec l’esprit orgueilleux, les prophètes, du début du Livre aux paroles du Verbe Immolé, rappelez-vous le Précurseur qui l’indiquait comme Agneau, rappelez-vous quel était le destin de l’agneau symbolique de Moïse. C’est par ce sang que furent sauvés les premiers-nés d’Israël. C’est par ce Sang que seront sauvés les premiers-nés de Dieu, c’est-à-dire ceux qui par leur bonne volonté se seront consacrés au Seigneur. Rappelez-vous et comprenez le psaume messianique de David et le prophète messianique Isaïe[22]. Rappelez-vous Daniel, ramenez à votre mémoire, mais en l’élevant de la fange à l’azur céleste, toutes les paroles sur la royauté du Saint de Dieu, et comprenez qu’il ne pouvait vous être donné d’autre signe plus juste, plus fort de cette victoire sur la Mort, de cette Résurrection accomplie par Lui-même. Rappelez-vous qu’il aurait été contraire à sa miséricorde et à sa mission de punir du haut de la Croix ceux qui l’y avaient mis.    

Il était encore le Sauveur, même s’il était le Crucifié méprisé et cloué à un gibet ! Crucifiés étaient les membres, mais libres étaient son esprit et sa volonté. Et avec ceux-ci, il a voulu encore attendre pour donner aux pécheurs le temps de croire et d’appeler son Sang sur eux, non par des cris blasphématoires, mais par des gémissements de contrition.

Maintenant il est ressuscité. Il a tout accompli. Il était glorieux avant son incarnation. Il est trois fois glorieux maintenant que, après s’être anéanti pendant tant d’années dans une chair, il s’est immolé Lui-même en portant l’Obéissance à la perfection de savoir mourir sur la Croix pour accomplir la Volonté de Dieu. Très glorieux avec sa Chair glorifiée, à présent qu’il monte au Ciel et entre dans la Gloire éternelle, en commençant le Règne qu’Israël n’a pas compris. C’est à ce Royaume, d’une manière plus pressante que jamais, qu’il appelle avec son amour et l’autorité dont il est plein, les tribus du monde. Comme l’ont vu et prévu les justes d’Israël et les prophètes, tous les peuples viendront au Sauveur. Et il n’y aura plus de juifs ou de romains, de scythes ou d’africains, d’ibères ou de celtes, d’égyptiens ou de phrygiens. L’au-delà de l’Euphrate s’unira aux sources du Fleuve éternel. Les hyperboréens à côté des numides viendront à son Royaume, et tomberont les races et les idiomes. Les coutumes et les couleurs de peau et de cheveux n’auront plus lieu d’exister, mais il y aura un peuple illimité resplendissant et pur, une langue unique, un seul amour. Ce sera le Royaume de Dieu, le Royaume des Cieux. Un Monarque éternel : l’Immolé Ressuscité. Des sujets éternels : ceux qui croient en sa Foi. Croyez, pour lui appartenir.          

Voici Emmaüs, amis. Je vais plus loin. Il n’est pas accordé de repos au Voyageur qui a tant de chemin à faire."    

"Seigneur, tu es plus instruit qu’un rabbi. Si Lui n’était pas mort, nous dirions que c’est Lui qui nous a parlé. Nous voudrions encore entendre de toi d’autres vérités et plus développées. Car maintenant nous, brebis sans berger, troublées par la tempête de la haine d’Israël, nous ne savons plus comprendre les paroles du Livre. Veux-tu que nous venions avec Toi ? Vois : tu nous instruirais encore pour compléter l’œuvre du Maître qui nous a été enlevé."        

"Vous l’avez eu si longtemps et vous n’avez pas su acquérir une instruction complète ? N’est-ce pas une synagogue ?"        

"Oui. Je suis Cléophas, fils de Cléophas, le chef de la synagogue, mort dans la joie qu’il a eue d’avoir connu le Messie."            

"Et tu n’es pas encore arrivé à croire sans nuage ? Mais ce n’est pas votre faute. Après le Sang, il manque encore le Feu. Et ensuite vous croirez car vous comprendrez. Adieu."

"O Seigneur, déjà le soir approche et le soleil est à son déclin. Tu es las et assoiffé. Entre. Reste avec nous. Tu nous parleras de Dieu pendant que nous partagerons le pain et le sel."          

Jésus entre et on le sert, avec l’habituelle hospitalité hébraïque, en Lui donnant la boisson et de l’eau pour ses pieds lassés.        

Puis ils se mettent à table et les deux le prient d’offrir pour eux la nourriture.

Jésus se lève, tenant dans ses mains le pain et, les yeux levés vers le ciel rouge du soir, il rend grâces pour la nourriture et s’assoit. Il rompt le pain et en donne à ses deux hôtes et, en le faisant, il se révèle pour ce qu’il est : le Ressuscité.      

Ce n’est pas le Ressuscité resplendissant apparu aux autres qui Lui sont plus chers. Mais c’est un Jésus plein de majesté, aux plaies bien nettes dans ses longues mains : roses rouges sur l’ivoire de la peau. Un Jésus bien vivant dans sa Chair recomposée, mais bien Dieu aussi dans la majesté de ses regards et de tout son aspect.      

Les deux le reconnaissent et tombent à genoux... Mais quand ils osent relever leur visage, il ne reste de Lui que le pain rompu.    

Ils le prennent et le baisent. Chacun prend son morceau et l’enveloppant dans un linge le met comme une relique sur sa poitrine.          

Ils pleurent en disant : "C’était Lui ! Et nous ne le reconnaissions pas, et pourtant ne sentais-tu pas que ton cœur brûlait dans ta poitrine pendant qu’il nous parlait et nous expliquait les Écritures ?"  

"Oui. Et maintenant il me paraît le voir de nouveau et dans une lumière qui vient du Ciel, la lumière de Dieu. Et je vois que Lui est le Sauveur."    

"Allons. Moi je ne sens plus la lassitude et la faim. Allons le dire à ceux de Jésus, à Jérusalem."  

"Allons. Oh ! si mon vieux père avait pu jouir de cette heure !"

"Mais ne dis pas cela ! Lui en a joui plus que nous. Sans le voile dont il s’est servi par pitié pour notre faiblesse charnelle, le juste Cléophas a vu avec son esprit le Fils de Dieu rentrer au Ciel. Allons ! Allons ! Nous arriverons en pleine nuit, mais si Lui le veut il nous donnera manière de passer. S’il a ouvert les portes de la mort, il pourra bien ouvrir les portes des murs ! Allons !"        

Et dans le couchant entièrement pourpre, ils s’en vont avec empressement vers Jérusalem.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-011.htm
TOME : 10 / 11

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus apparait aux disciples d' Emmaüs
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 20 Nov 2014 - 7:09

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 32 Maria_21


Jésus apparaît aux autres amis


La maison du Cénacle est pleine de gens. Le vestibule, la cour, les pièces, sauf le Cénacle et la pièce où se trouve la Vierge Marie, présentent un air de fête et d’animation d’un lieu où plusieurs se retrouvent pour une fête après un certain temps. Il y a les apôtres, sauf Thomas. Il y a les bergers. Il y a les femmes fidèles et, avec Jeanne, se trouvent Nique, Élise, Syra, Marcelle, Anne. Tous parlent, à voix basse, mais avec une animation visible et joyeuse. La maison est bien fermée comme si on avait peur, mais la peur du dehors ne peut porter atteinte à la joie de l’intérieur.

Marthe va et vient avec Marcelle et Suzanne pour préparer le repas des “serviteurs du Seigneur” comme elle appelle les apôtres. Les autres, hommes et femmes, s’interrogent, se confient leurs impressions, joies, peurs... comme autant d’enfants qui attendent quelque chose qui les électrise et les effraie aussi un peu.

Les apôtres voudraient paraître avoir le plus d’assurance, mais ils sont les premiers à se troubler si un bruit semble un coup à la porte ou imite l’ouverture d’une fenêtre. Même la venue rapide de Suzanne, qui arrive avec deux lampes à plusieurs flammes au secours de Marthe qui cherche du linge, fait sursauter Matthieu qui crie : “Le Seigneur !” chose qui fait tomber à genoux Pierre qui se sent visiblement plus agité que les autres.

Un coup résolu à la porte coupe court toutes les conversations et laisse tout le monde en suspens. Je crois que les cœurs battent tous à grande allure.

Ils regardent par un soupirail et ouvrent avec un “Oh !” de stupeur, en voyant le groupe inattendu des dames romaines accompagnées par Longin et un autre qui porte, comme Longin, un habit foncé. Les dames aussi sont toutes enveloppées dans des manteaux foncés qui leur couvrent aussi la tête. Elles ont enlevé tous leurs bijoux pour moins attirer l’attention.

"Pouvons-nous entrer un moment pour dire notre joie à la Mère du Sauveur ? " dit Plautina la plus respectée de toutes.

"Venez donc. Elle est là. "

Elles entrent en groupe avec Jeanne et Marie de Magdala qui, j’en ai l’impression, les connaît fort bien.

Longin avec l’autre romain restent, isolés, dans un coin du vestibule, car on les regarde un peu de travers.

Les femmes saluent par leur : “Ave, Domina !” et puis s’agenouillent en disant : "Si avant nous admirions la Sagesse, maintenant nous voulons être les filles du Christ. Et C’est à toi que nous le disons. Toi seule peux vaincre la défiance hébraïque envers nous. C’est à toi que nous viendrons pour être instruites jusqu’à ce qu’eux (et elles montrent les apôtres arrêtés en groupe à l’entrée) nous permettront de nous dire de Jésus." C’est Plautina qui a parlé au nom de toutes.

Marie sourit toute heureuse et elle dit : "Je demande au Seigneur de purifier mes lèvres comme celles du Prophète pour que je puisse parler dignement de mon Seigneur. Soyez bénies, prémices de Rome ! "

"Longin aussi voudrait.., et le lancier qui s’est senti un feu dans le cœur quand... quand s’ouvrirent Terre et Ciel au cri de Dieu. Mais si nous savons peu de choses, eux ne savent rien, sauf que Lui était le Saint de Dieu et qu’ils ne veulent plus appartenir à l’Erreur. "

"Tu leur diras d’aller aux apôtres. "

"Ils sont là, mais les apôtres se défient d’eux. "

Marie se lève et va vers les soldats.

Les apôtres la regardent aller, en cherchant à comprendre sa pensée.
"Que Dieu vous conduise à sa Lumière, fils ! Venez ! Pour connaître les serviteurs du Seigneur. Celui-ci c’est Jean, et vous le connaissez. Et celui-là c’est Simon Pierre, choisi par mon Fils et mon Seigneur comme chef de ses frères. Celui-ci c’est Jacques et l’autre Jude, cousins du Seigneur. Celui-ci Simon et l’autre André, frère de Pierre. Puis voilà Jacques frère de Jean et eux Philippe, Barthélemy et Matthieu. Il manque Thomas encore au loin, mais je le nomme comme s’il était présent. Tous sont choisis pour une mission spéciale. Mais ces autres, qui se tiennent humblement dans l’ombre, sont les premiers dans l’héroïsme de l’amour. Depuis plus de six lustres ils prêchent le Christ. Ni les persécutions qu’ils ont subies, ni la condamnation de l’innocent, n’ont porté atteint à leur foi. Pêcheurs et bergers, et vous patriciens. Mais dans le nom de Jésus il n’y a plus de différences. L’amour dans le Christ nous rend tous égaux et frères, et mon amour vous appelle fils bien que vous soyez d’une autre nation. Et même je vous dis que je vous retrouve après vous avoir perdus car, au moment de la douleur, vous étiez auprès du Mourant. Et je n’oublie pas ta pitié, Longin. Ni tes paroles, soldat . Je paraissais meurtrie, mais je voyais tout. Moi je n’ai pas la possibilité de vous récompenser. Et vraiment pour des choses saintes, il n’y a pas de paiement mais seulement l’amour et la prière. Et c’est elle que je vous donnerai en priant notre Seigneur Jésus de vous donner, Lui, la récompense. "

"Nous l’avons eue, Domina. C’est pour cela que nous avons osé venir tous ensemble. Une commune impulsion nous a rassemblés. Déjà la foi a jeté son lien d’un cœur à l’autre " dit Longin.

Tous s’approchent avec curiosité et il se trouve quelqu’un qui, vainquant sa retenue et peut-être la répulsion du contact avec les païens, dit : " Qu’avez-vous eu ? "

"Moi, une voix : la Sienne, qui me disait : “Viens à Moi” dit Longin.

"Et moi, j’ai entendu : “Si tu me crois Saint, crois en Moi " dit l’autre soldat.

"Et nous, dit Plautina, pendant que ce matin nous étions en train de parler de Lui, nous avons vu une lumière, une lumière ! Elle s’est transformée en visage. Oh ! toi, dis sa splendeur. C’était le sien. Et il nous a souri si doucement que nous n’avions plus qu’un désir : venir vous dire de ne pas nous repousser. "

Il y a un bourdonnement de voix et des commentaires. Tous parlent pour répéter comment ils l’ont vu.

Les dix apôtres se taisent, mortifiés. Pour se remonter et ne pas paraître les seuls restés sans son salut, ils demandent aux femmes hébraïques si elles ont été sans cadeau pascal.

Élise dit : " Il m’a enlevé l’épée douloureuse de la mort de mon fils. "

Et Anne : "J’ai entendu sa promesse sur le salut éternel des miens".

Et Syra : "Moi, une caresse".

Et Marcelle : " Moi, un éclair et sa Voix qui disait : “Persévère”.

" Et toi, Nique ? " demandent-ils parce que celle-ci se tait.

" Elle l’a déjà eu " répondent d’autres.

" Non. J’ai vu son Visage, et il m’a dit : “Pour que celui-ci s’imprime sur ton cœur”. Comme il était beau ! "

Marthe va et vient silencieuse et rapide, et elle se tait.

" Et toi, sœur ? Rien à toi ? Tu te tais et tu souris. Tu souris trop doucement pour ne pas avoir ta joie " dit la Magdeleine.

" C’est vrai. Tu tiens tes paupières baissées et ta langue est muette, mais c’est comme si tu chantais une chanson d’amour tant ton œil brille derrière le voile des cils. "
" Oh ! parle, donc ! Mère, elle te l’a dit ? "

La Mère sourit et se tait.

Marthe, qui est occupée à mettre la vaisselle sur la table, veut tenir descendu le voile sur son heureux secret. Mais sa sœur ne la laisse pas tranquille. Alors Marthe, bienheureuse, dit en rougissant : “Il m’a donné rendez-vous pour l’heure de la mort et de l’accomplissement des noces...” et sur son visage s’allume une rougeur plus vive et un sourire d’âme.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-012.htm
TOME : 10/12



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