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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 26 Mar 2013 - 7:13

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_49

Le sermon sur la montagne,
les Béatitudes, première partie


Vision du jeudi 24 mai 1945

Jésus parle aux apôtres en leur assignant à chacun une place pour diriger et surveiller la foule qui monte dès les premières heures de la matinée, avec des malades portés sur les bras ou sur des brancards ou qui se traînent avec des béquilles. Dans la foule, il y a Étienne et Hermas.

L'air est pur et un peu frais mais le soleil a vite fait de tempérer cet air de montagne un peu vif. C'est tout avantage, car le soleil donne à l'air une fraîcheur qui n'est pas désagréable. Les gens s'assoient sur des pierres ou des rochers épars dans la vallée entre les deux cimes . Certains attendent que le soleil ait séché l'herbe humide de rosée pour s'asseoir à même le sol. Il y a une foule nombreuse venue de toutes les régions de Palestine, et de toutes conditions. Les apôtres sont perdus dans la foule, mais comme des abeilles qui vont et viennent du pré au rucher, ils reviennent de temps à autre auprès du Maître, pour le renseigner, pour le questionner, pour avoir le plaisir que le Maître les regarde de près.

Jésus monte un peu plus haut que le pré qui est au fond de la vallée, s'adosse à la paroi d'un rocher et commence à parler.

"Plusieurs m'ont demandé pendant une année de prédication : "Mais, Toi, qui te dis le Fils de Dieu, dis-nous ce qu'est que le Ciel, ce qu'est que le Royaume, ce qu'est Dieu, car nous avons des idées confuses. Nous savons que le Ciel existe avec Dieu et les anges. Mais personne n'est jamais venu nous dire comment il est, puisque il est fermé aux justes".

On m'a même demandé ce qu'est que le Royaume et ce qu'est Dieu. Et je me suis efforcé de vous expliquer ce qu'est que le Royaume et ce qu'est Dieu. Efforcé, non parce qu'il m'était difficile de m'expliquer, mais parce qu'il m'est difficile, pour un ensemble de circonstances, de vous faire accepter une vérité qui se heurte, en ce qui concerne le Royaume, contre tout un édifice d'idées qui se sont accumulées au cours des siècles, et en ce qui concerne Dieu contre la sublimité de sa Nature.

D'autres encore m'ont demandé: "C'est bien pour ce qui est du Royaume et ce qui est de Dieu. Mais comment conquiert-on celui-ci et celui-là ?" Ici aussi j'ai cherché à vous expliquer patiemment l'âme véritable de la Loi du Sinaï. Celui qui fait sienne cette âme s'approprie le Ciel. Mais pour vous expliquer la Loi de Sinaï il faut aussi faire entendre le ton sévère du Législateur et de son Prophète .S'ils promettent des bénédictions à ceux qui l'observent, ils menacent de peines terribles et de malédictions ceux qui désobéissent. La manifestation du Sinaï fut terrible et cette terreur se reflète dans toute la Loi, se reflète dans tous les siècles et dans toutes les âmes.

Mais Dieu n'est pas seulement Législateur. Il est Père. Et un Père d'une immense bonté.

Peut-être, et sans aucun doute, vos âmes affaiblies par le péché d'origine, par les passions, par les péchés, par des égoïsmes de toutes sortes les vôtres et ceux d'autrui, ces derniers vous faisant une âme irritée, les vôtres une âme fermée, ne peuvent s'élever à la contemplation des infinies perfections de Dieu et de la bonté, encore moins que de toute autre, parce que c'est la vertu qui avec l'amour est le moins le partage des mortels. La bonté! Oh! la douceur d'être bons, sans haine, sans envie, sans orgueil. Avoir des yeux qui ne regardent que pour aimer, des mains qui ne se tendent que pour des gestes d'amour, des lèvres qui ne profèrent que des paroles d'amour, et un cœur, un cœur surtout qui uniquement rempli d'amour force les yeux, les mains, et les lèvres à des actes d'amour !

Les plus savants d'entre vous savent de quels dons Dieu avait enrichi Adam, pour lui et pour ses descendants. Même les plus ignorants parmi les fils d'Israël savent qu'il y a, en nous, un esprit. Seuls les pauvres païens l'ignorent, cet hôte royal, ce souffle vital, cette lumière céleste qui sanctifie et vivifie notre corps. Mais les plus savants savent quels dons avaient été donnés à l'homme, à l'esprit de l'homme.


Dieu n'a pas été moins généreux pour l'esprit, que pour la chair et le sang de la créature qu'Il avait faite avec un peu de boue et avec son souffle. Comme Il avait donné les dons naturels de beauté et d'intégrité, d'intelligence et de volonté, le don de s'aimer soi-même et d'aimer les autres, de la même façon Il avait donné les dons moraux avec la soumission des sens à la raison. Ainsi dans la liberté et la maîtrise de soi et de la propre volonté, dont Dieu avait doté Adam, ne s'insinuait pas le pervers esclavage des sens et des passions, mais libre était l'amour de soi, libre la volonté, libre une juste jouissance, qui ne vous fait pas esclaves en vous faisant sentir ce poison que Satan a répandu et qui déborde, en vous amenant hors du lit limpide sur des terrains fangeux, dans des marais malsains où fermentent les fièvres des sens charnels et des sens moraux. Pour que vous sachiez que le désir de la pensée vient aussi du sens. Et ils eurent des dons surnaturels, à savoir la Grâce sanctifiante, le destin supérieur, la vision de Dieu.

La Grâce sanctifiante: la vie de l'âme. Cette chose extrêmement spirituelle déposée dans notre âme spirituelle. La Grâce qui nous fait fils de Dieu car elle nous préserve de la mort du péché, et celui qui n'est pas mort "vit" dans la maison du Père: le Paradis; dans mon Royaume: le Ciel. Qu'est-ce que cette Grâce qui sanctifie et qui donne Vie et Royaume ? Oh ! n'employez pas des flots de paroles ! La Grâce c'est l'amour. La Grâce, par conséquent, c'est Dieu. C'est Dieu qui en s'admirant dans la créature qu'Il a créée parfaite s'y aime, s'y contemple, s'y désire, se donne ce qui est sien pour multiplier son avoir, pour jouir de cette multiplication, pour s'aimer en tant d'êtres qui sont d'autres Lui-Même.

Oh ! fils ! Ne frustrez pas Dieu de ce qui est son droit! Ne dépouillez pas Dieu de ce qui est son avoir ! Ne décevez pas Dieu en ce qui est son désir ! Pensez qu'Il agit par amour. Même si vous n'existiez pas, Lui serait toujours l'Infini et sa puissance n'en serait pas diminuée. Mais Lui, bien qu'étant complet dans sa mesure infinie, sans mesure, veut non pas pour Lui ni en Lui - Il ne le pourrait pas puisque Il est déjà l'Infini - mais pour le Créé, sa créature, Lui veut augmenter l'amour bien que ce Créé contienne déjà ce qui permet de donner la Grâce: l'Amour, pour que vous le portiez en vous à la perfection des saints et pour que vous reversiez ce trésor, tiré du trésor que Dieu vous a donné avec sa Grâce et augmenté de toutes vos œuvres saintes, de toute votre vie héroïque de saints, dans l'Océan infini où Dieu se trouve: dans le Ciel.


Divines, divines, divines citernes de L'Amour ! C'est ce que vous êtes, et à votre être n'est pas donnée la mort, car vous êtes éternels comme Dieu, étant Dieu. Vous existerez et votre être ne connaîtra pas de fin, parce qu'immortels comme les esprits saints qui vous ont suralimentés, en revenant en vous enrichis de vos propres mérites. Vous vivez et nourrissez, vous vivez et enrichissez, vous vivez et formez cette très sainte chose qui est la Communion des esprits, depuis Dieu, Esprit Très Parfait, jusqu'à ce tout petit qui vient de naître qui prend pour la première fois le sein maternel.

Ne me jugez pas mal au fond de votre cœur, vous qui êtes savants ! Ne dites pas: "C'est un fou! C'est un menteur ! Il faut qu'il soit fou pour parler de la Grâce en nous, puisque la Faute nous en a privés, il ment en nous disant déjà unis à Dieu". Oui, la Faute existe; oui, la séparation existe. Mais devant la puissance du Rédempteur, la Faute, séparation cruelle survenue entre le Père et les fils, croulera comme une muraille secouée par le nouveau Samson. Déjà je l'ai saisie et je la secoue et elle vacille, et Satan tremble de colère et d'impuissance ne pouvant rien contre mon pouvoir et se voyant arracher tant de proies et devenir plus difficile l'entraînement de l'homme au péché. Parce que quand, par mon intermédiaire je vous aurai amené à mon Père, et que par l'effusion de mon sang et par ma douleur vous serez devenus purs et forts, la Grâce reviendra en vous vivante, éveillée, puissante et vous serez des triomphateurs, si vous le voulez.

Dieu ne vous fait pas violence dans votre pensée ni non plus dans votre sanctification. Vous êtes libres. Mais Il vous rend la force. Il vous délivre de la domination de Satan. À vous de reprendre le joug infernal, ou de mettre à votre âme des ailes d'ange. Tout dépend de vous pour me prendre comme frère pour que je vous guide et vous nourrisse d'une nourriture immortelle.

"Comment conquérir Dieu et son Royaume en suivant une autre voie plus douce que la voie sévère du Sinaï ?" dites-vous. Il n'y a pas d'autre chemin, il y a celui-ci. Mais cependant ne le regardons pas sous le jour de la menace, mais sous le jour de l'amour. Ne disons pas: "Malheur si je ne fais pas ceci!" en restant tremblants dans l'attente du péché, de n'être pas capable de ne pas pécher. Mais disons: "Bienheureux serai-je si je fais ceci" et avec un élan de joie surnaturelle, joyeux, élançons-nous vers ces béatitudes, qui naissent de l'observation de la Loi comme les roses naissent dans un buisson épineux.


Bienheureux si je suis pauvre en esprit, car alors le Royaume des Cieux est à moi!

Bienheureux si je suis doux, parce que j'aurai la Terre en héritage!

Bienheureux si je suis capable de pleurer sans me révolter, car je serai consolé!

Bienheureux si plus que du pain et du vin qui rassasient la chair, j'ai faim de justice. La Justice me rassasiera !

Bienheureux si je suis miséricordieux, car je profiterai de la divine miséricorde !

Bienheureux si je suis pur de cœur, car Dieu se penchera sur mon cœur pur, et moi je Le verrai !

Bienheureux si j'ai l'esprit de paix, car Dieu m'appellera son fils, car je serai dans la paix et dans l'amour, et Dieu est l'Amour qui aime celui qui est semblable à Lui !

Bienheureux si, par fidélité à la justice, je suis persécuté parce que pour me dédommager des persécutions de la terre, Dieu me donnera le Royaume des Cieux !

Bienheureux si on m'outrage et si on m'accuse à tort pour savoir être ton fils, ô Dieu! Ce n'est pas la désolation mais la joie que cela doit m'apporter, car cela me mettra au niveau de tes meilleurs serviteurs, les Prophètes, qui furent persécutés pour la même raison et avec lesquels je crois fermement que je partagerai la même récompense, grande, éternelle, dans le Ciel qui m'appartient !"

Regardons ainsi le chemin du salut à travers la joie des saints.

"Bienheureux serai-je si je suis pauvre en esprit"

Oh ! fièvre satanique des richesses à quels délires tu conduis les hommes! Les riches, les pauvres. Le riche qui vit pour son or, idole infâme de son esprit en ruines. Le pauvre qui vit de la haine qu'il a pour le riche qui possède l'or, et même s'il ne se rend pas matériellement homicide, il proclame ses anathèmes contre les riches, leur souhaitant toutes sortes de maux. Il ne suffit pas de ne pas commettre le mal, il faut encore ne pas désirer le faire .Celui qui maudit en souhaitant malheurs et mort ne diffère pas beaucoup de celui qui tue matériellement, car il a en lui le désir de voir périr celui qu'il hait. En vérité je vous dis que le désir n'est qu'un acte que l'on retient, comme le fruit d'une conception déjà formé mais non expulsé. Le désir mauvais empoisonne et corrompt, car il dure davantage que l'acte violent. Il s'enracine plus profondément que l'acte lui-même.


Celui qui est pauvre en esprit, s'il est matériellement riche ne pèche pas à cause de l'or, mais avec son or il réalise sa sanctification parce qu'il en fait de l'amour . Aimé et béni, il est semblable à ces sources qui sauvent les voyageurs dans les déserts et qui se donnent sans avarice, heureuses de pouvoir se donner pour soulager ceux qui désespèrent. S'il est réellement pauvre, il est joyeux dans sa pauvreté et trouve son pain agréable. Il est joyeux car il échappe à la fièvre de l'or, son sommeil ignore les cauchemars et il se lève bien reposé pour se mettre tranquillement à son travail qui lui est léger parce qu'il le fait sans avidité et sans envie.

L'homme peut être riche matériellement avec l'or, moralement par ce qu'il affectionne. Sous le nom d'or, on comprend non seulement les ressources pécuniaires, mais les maisons, les champs, les bijoux, les meubles, les troupeaux, tout ce qui en somme donne l'aisance à la vie. Les richesses morales consistent dans: les liens de parenté ou de mariage, les amitiés, les richesses intellectuelles, les charges publiques. Comme vous le voyez, pour la première catégorie le pauvre peut dire: "Oh! pour moi, il me suffit de ne pas envier celui qui possède et je me contente de la situation qui m'est imposée"; pour la seconde, celui qui est pauvre doit encore se surveiller car le plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit n'est pas détaché. Celui qui s'attache immodérément à quelque chose, celui-là pèche.

Vous direz: "Mais alors, nous devons haïr le bien que Dieu nous a accordé ? Mais alors, pourquoi commande-t-Il d'aimer le père, la mère, l'épouse, les enfants et pourquoi dit-Il: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' ? ". Il faut distinguer. Nous devons aimer le père, la mère, l'épouse et le prochain, mais dans la mesure que Dieu nous a fixée: "comme nous-mêmes". Tandis que Dieu doit être aimé par-dessus tout et avec tout nous-mêmes. Nous ne devons pas aimer Dieu comme nous aimons ceux qui nous sont les plus chers: celle-ci parce qu'elle nous a allaités, cette autre parce qu'elle dort sur notre poitrine et qu'elle nous donne des enfants, mais nous devons l'aimer avec tout nous-mêmes: c'est-à-dire avec toute la capacité d'aimer qui existe dans l'homme: amour de fils, amour d'époux, amour d'ami et oh! ne vous scandalisez pas! amour de père. Oui, pour les intérêts de Dieu, nous devons avoir le même soin qu'un père a pour ses enfants pour lesquels il veille avec amour sur ses biens et les développe, et s'occupe et se préoccupe de sa croissance physique et culturelle et de sa réussite dans le monde.

L'amour n'est pas un mal et ne doit pas devenir un mal. Les grâces que Dieu nous accorde ne sont pas un mal et ne doivent pas devenir un mal. Elles sont amour. C'est par amour qu'elles sont données. C'est avec amour qu'il faut user de ces richesses d'affections et de biens que Dieu nous accorde.


Et seul celui qui ne s'en fait pas des idoles, mais des moyens pour servir Dieu dans la sainteté, montre qu'il n'a pas d'attachement coupable pour ces biens. Il pratique alors la sainte pauvreté d'esprit qui se dépouille de tout pour être plus libre de conquérir le Dieu Saint, Suprême Richesse. Conquérir Dieu, c'est-à-dire posséder le Royaume des Cieux.

"Bienheureux serai-je si je suis doux"

Cela peut sembler contraster avec les exemples de la vie journalière. Ceux qui manquent de douceur semblent triompher dans les familles, dans les villes et les nations. Mais est-ce un vrai triomphe ? Non. C'est la peur qui en apparence tient soumis ceux qui sont accablés par un despote, mais en réalité, ce n'est qu'un voile qui cache le bouillonnement de la révolte contre le tyran. Ils ne possèdent pas les cœurs de leurs familiers, ni de leurs concitoyens, ni de leurs sujets ceux qui sont coléreux et dominateurs. Ils ne soumettent pas les intelligences et les esprits à leurs enseignements ces maîtres du "je l'ai dit et je l'ai dit". Mais ils ne forment que des autodidactes, des gens qui recherchent une clef qui puisse ouvrir les portes closes d'une sagesse ou d'une science dont ils soupçonnent l'existence et qui est opposée à celle qu'on leur impose.

Ils n'amènent pas à Dieu ces prêtres qui ne vont pas à la conquête des esprits avec une douceur patiente, humble, aimante, mais qui semblent des guerriers armés qui se lancent à l'attaque, tant ils marchent avec violence et intransigeance contre les âmes... Oh! pauvres âmes ! Si elles étaient saintes, elles n'auraient pas besoin de vous, prêtres [1][8], pour rejoindre la Lumière. Elles l'auraient déjà en elles. Si elles étaient justes, elles n'auraient pas besoin de vous, juges, pour être retenues par le frein de la justice. Elles l'auraient déjà en elles. Si elles étaient saines, elles n'auraient besoin de personne pour les soigner. Soyez donc doux. Ne mettez pas les âmes en fuite. Attirez-les par l'amour, car la douceur c'est de l'amour tout comme la pauvreté d'esprit.

Si vous êtes doux vous aurez la Terre en héritage. Vous amènerez à Dieu ce domaine qui appartenait à Satan. En effet votre douceur, qui est aussi amour et humilité, aura vaincu la Haine et l'Orgueil en tuant dans les âmes le roi abject de l'orgueil et de la haine, et le monde vous appartiendra et donc appartiendra à Dieu, car vous serez les justes qui reconnaissent Dieu comme le Maître absolu de la création, à qui on doit donner louange et bénédiction et rendre tout ce qui Lui appartient.


"Bienheureux serai-je si je sais pleurer sans me révolter"

La douleur existe sur la terre, et la douleur arrache des larmes à l'homme. La douleur n'existait pas. Mais l'homme l'a apportée sur la terre, et par la dépravation de son intelligence s'efforce de la faire croître, de toutes les façons. Il y a les maladies, les malheurs qu'amènent la foudre, la tempête, les avalanches, les tremblements de terre, mais voilà que l'homme pour souffrir et surtout pour faire souffrir - car nous voudrions que ce soit non pas nous, mais les autres qui pâtissent des moyens étudiés pour faire souffrir - voilà que l'homme invente des armes meurtrières toujours plus terribles et des tortures morales toujours plus astucieuses. Que de larmes l'homme arrache à l'homme à l'instigation de son roi secret, Satan! Et pourtant, en vérité je vous dis que ces larmes n'amoindrissent pas l'homme mais le perfectionnent.

L'homme est un enfant distrait, un étourdi superficiel, un être d'intelligence tardive jusqu'à ce que les larmes en fassent un adulte, réfléchi, intelligent. Seuls ceux qui pleurent ou qui ont pleuré savent aimer et comprendre. Aimer les frères qui pleurent comme lui, les comprendre dans leurs douleurs, les aider avec une bonté qui a éprouvé comme cela fait mal d'être seul quand on pleure. Et ils savent aimer Dieu, car ils ont compris que tout est douleur excepté Dieu, parce qu'ils ont compris que la douleur s'apaise si on pleure sur le cœur de Dieu, parce qu'ils ont compris que les larmes résignées qui ne brisent pas la foi, qui ne rendent pas la prière aride, qui ne connaissent pas la révolte, changent de nature, et de douleur deviennent consolation.

Oui. Ceux qui pleurent en aimant le Seigneur seront consolés.


"Bienheureux serai-je si j'ai faim et soif de justice"

Du moment où il naît jusqu'au moment où il meurt, l'homme est avide de nourriture. Il ouvre la bouche à sa naissance pour saisir le tétin, il ouvre les lèvres pour absorber de quoi se restaurer dans les étreintes de l'agonie. Il travaille pour se nourrir. La terre est pour lui comme un sein gigantesque auquel il demande incessamment sa nourriture pour ce qui meurt. Mais, qu'est l'homme ? Un animal ? Non, c'est un fils de Dieu. En exil pendant des années plus ou moins nombreuses, mais sa vie n'est pas finie quand il change de demeure.

Il y a une vie à l'intérieur de la vie comme dans une noix il y a le cerneau. Ce n'est pas la coque qui est la noix, mais c'est le cerneau intérieur qui est la noix. Si vous semez une coque de noix, rien ne pousse, mais si vous semez la coque avec la pulpe, il naît un grand arbre. Il en est ainsi de l'homme.


Ce n'est pas la chair qui devient immortelle, c'est l'âme. Et il faut la nourrir pour l'amener à l'immortalité à laquelle, par amour, elle peut amener la chair dans la résurrection bienheureuse. La nourriture de l'âme, c'est la Sagesse et la Justice. On les absorbe comme un liquide et une nourriture fortifiants. Et plus on s'en nourrit, plus augmente la sainte avidité de posséder la Sagesse et de connaître la Justice. Mais il viendra un jour où l'âme insatiable de cette sainte faim sera rassasiée. Ce jour viendra. Dieu se donnera à son enfant, il l'attachera directement à son sein, et l'enfant au Paradis se rassasiera de la Mère admirable qui est Dieu Lui-même et ne connaîtra jamais plus la faim mais se reposera bienheureux sur le sein divin. Aucune science humaine n'atteint cette science divine. La curiosité de l'intelligence peut être satisfaite, mais pas les besoins de l'esprit. Et même à cause de la différence de saveur, l'esprit éprouve du dégoût et détourne sa bouche du tétin amer, préférant souffrir de faim qu'absorber une nourriture qui n'est pas venue de Dieu.

N'ayez aucune crainte, vous qui êtes assoiffés ou affamés de Dieu! Restez fidèles et vous serez rassasiés par Celui qui vous aime.

"Bienheureux serai-je si je suis miséricordieux"

Qui, d'entre les hommes, peut dire: "Je n'ai pas besoin de miséricorde"? Personne. Or si dans l'ancienne Loi il est dit: "Œil pour œil et dent pour dent" pourquoi ne devrait-on pas dire dans la nouvelle: "Qui aura été miséricordieux trouvera miséricorde" ? Tous ont besoin de pardon.

Eh bien ! ce n'est pas la formule et la forme d'un rite, qui ne sont que des symboles extérieurs accordés à l'opaque esprit humain, qui obtiennent le pardon. Mais c'est le rite intérieur de l'amour, ou encore de la miséricorde. Que si on a imposé le sacrifice d'un bouc ou d'un agneau et l'offrande de quelques pièces de monnaie cela fut fait parce qu'à la base de tout mal on trouve encore toujours deux racines: la cupidité et l'orgueil. La cupidité est punie par la dépense qu'il faut faire pour l'offrande, l'orgueil par la confession publique du rite: "Je célèbre ce sacrifice parce que j'ai péché". Et cela se fait aussi pour annoncer les temps et les signes des temps, et le sang répandu est la figure du Sang qui sera répandu pour effacer les péchés des hommes.


Bienheureux donc celui qui sait être miséricordieux pour ceux qui sont affamés, nus, sans toit, pour ceux encore plus misérables qui sont ceux qui ont un mauvais caractère qui fait souffrir ceux qui le possèdent et ceux qui vivent avec eux. Ayez de la miséricorde. Pardonnez, compatissez, secourez, instruisez, soutenez. Ne vous enfermez pas dans une tour de cristal en disant: "Moi, je suis pur, et je ne descends pas parmi les pécheurs". Ne dites pas: "Je suis riche et heureux et je ne veux pas entendre parler des misères d'autrui". Pensez que plus vite que la fumée que disperse un grand vent votre richesse peut se dissiper et aussi votre santé, votre aisance familiale. Et rappelez-vous que le cristal fait office de loupe et que ce qui serait passé inaperçu en vous mêlant à la foule, vous ne pourrez plus le tenir caché si vous vous établissez dans une tour de cristal, seuls, séparés, éclairés de tous côtés.

Miséricorde pour accomplir un sacrifice secret, continuel, saint d'expiation et obtenir miséricorde.

"Bienheureux serai-je si j'ai le cœur pur"

Dieu est Pureté. Le Paradis est le Royaume de la Pureté. Rien d'impur ne peut entrer au Ciel où est Dieu. Par conséquent, si vous êtes impurs, vous ne pourrez entrer dans le Royaume de Dieu. Mais, oh ! joie ! Joie anticipée que Dieu accorde à ses fils ! Celui qui est pur possède dès cette terre un commencement de Ciel, car Dieu se penche sur celui qui est pur, et l'homme qui vit sur la terre voit son Dieu. Il ne connaît pas la saveur des amours humaines mais il goûte, jusqu'à l'extase, la saveur de l'amour divin. Il peut dire: "Je suis avec Toi et Tu es en moi. Je te possède donc et je te connais comme l'époux très aimable de mon âme". Et croyez que celui qui possède Dieu subit, inexplicables à lui-même, des changements substantiels qui le rendent saint, sage, fort. Sur ses lèvres s'épanouissent des paroles, et ses actes possèdent une puissance qui n'est pas de la créature, mais de Dieu qui vit en elle.

Qu'est la vie de celui qui voit Dieu ? Béatitude. Et vous voudriez vous priver d'un pareil don par une fétide impureté ?

"Bienheureux serai-je si j'ai un esprit pacifique"

La paix est une des caractéristiques de Dieu. Dieu n'est que dans la paix. Car la paix est amour alors que la guerre est haine. Satan, c'est la Haine. Dieu, c'est la Paix. Personne ne peut se dire fils de Dieu et Dieu ne peut reconnaître pour son fils un homme qui a un esprit irascible et toujours prêt à déchaîner des tempêtes. Non seulement, mais de même ne peut se dire fils de Dieu celui qui, ne déchaînant pas personnellement des tempêtes, ne contribue pas par sa grande paix à calmer les tempêtes suscitées par d'autres. Le pacifique répand la paix même s'il se tait.


Maître de lui-même et J'ose dire maître de Dieu, il la porte comme une lampe porte sa lumière, comme un encensoir répand son parfum, comme une outre porte son liquide, et il produit la lumière parmi les nuées fumantes des rancœurs. Il purifie l'air des miasmes des aigreurs, il calme les flots furieux des procès par cette huile suave qu'est l'esprit de paix qui émane des fils de Dieu.

Faites que Dieu et les hommes puissent vous appeler ainsi.

"Bienheureux serai-je si je suis persécuté pour mon amour de la Justice"

L'homme est tellement satanisé qu'il hait le bien partout où il se trouve, qu'il hait celui qui est bon, comme si celui qui est bon, jusque par son silence, l'accusait et lui faisait des reproches. En effet la bonté de quelqu'un fait paraître encore plus noire la méchanceté du méchant. En effet la foi du vrai croyant fait ressortir encore plus vivement l'hypocrisie du faux croyant. En effet, il ne peut pas ne pas être détesté par ceux qui sont injustes, celui qui par sa manière de vivre témoigne sans cesse en faveur de la justice. Et alors, voilà qu'on se déchaîne contre ceux qui aiment la justice.

Ici, aussi, c'est comme pour les guerres. L'homme progresse dans l'art satanique de persécuter plus qu'il ne progresse dans l'art saint de l'amour. Mais il ne peut que persécuter ce dont la vie est brève. L'éternel qui est dans l'homme échappe aux pièges et acquiert ainsi une vitalité plus vigoureuse du fait de la persécution. La vie s'enfuit par les blessures qui saignent ou pour les privations qui épuisent celui qui est persécuté, mais le sang fait la pourpre du futur roi et les privations sont autant d'échelons pour s'élever jusqu'aux trônes que le Père a préparés pour ses martyrs, auxquels sont réservés les sièges royaux du Royaume des Cieux.

"Bienheureux serai-je si on m'outrage et me calomnie"

Ne faites que ce qui peut mériter que votre nom soit inscrit dans les livres célestes, là où ne sont pas notés les noms d'après les mensonges des hommes et les louanges décernées à ceux qui les méritent le moins. Mais où, par contre, sont inscrites avec justice et amour les œuvres des bons pour qu'ils puissent recevoir la récompense promise à ceux qui sont bénis de Dieu.

Jusqu'à présent on a calomnié et outragé les Prophètes. Mais quand s'ouvriront les portes des Cieux, comme des rois imposants, ils entreront dans la Cité de Dieu et ils seront salués par les anges, chantant de joie. Vous aussi, vous aussi, outragés et calomniés pour avoir appartenu à Dieu, aurez le triomphe céleste et quand le temps sera fini et le Paradis rempli, alors toute larme vous sera chère parce que par elle vous aurez conquis cette gloire éternelle qu'au nom du Père je vous promets.


Allez. Demain je vous parlerai encore. Que restent seulement les malades pour que je les secoure dans leurs peines. Que la paix soit avec vous, et que la méditation du salut par le moyen de l'amour vous mette sur la route qui aboutit au Ciel."



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Doolin Mar 26 Mar 2013 - 11:13

Extraordinaire lecture, j'en suis bouleversée.
Tout est dit du chemin vers Dieu.
Merci Maud.

Doolin
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 27 Mar 2013 - 8:06

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_50

Le Sermon sur la Montagne.
Les Béatitudes. (Deuxième partie)


Vision du vendredi 25 mai 1945

Le lieu et l'heure sont toujours les mêmes. Il y a encore plus d'affluence. Dans un coin, près d'un sentier, comme s'il voulait entendre sans provoquer l'hostilité de la foule, il y a un romain. Je le reconnais parce qu'il a un vêtement court et un manteau différent. Étienne et Hermas sont encore là.

Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler. "Avec ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu pour abolir la Loi [1][2]. Non. Seulement, puisque je suis l'Homme et que je comprends les faiblesses de l'homme, j'ai voulu vous encourager à la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l'abîme noir mais vers l'Abîme lumineux. Car si la peur du châtiment peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous donne de l'élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleine, assurée, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix, mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du Ciel.

Je ne change pas un iota de la Loi. Et qui l'a donnée au milieu des foudres du Sinaï ? Le Très-Haut.

Qui est le Très-Haut ? Le Dieu Un et Trin. D'où l'a-t-Il tirée ? De sa Pensée.

Comment l'a-t-Il donnée ? Par sa Parole. Pourquoi l'a-t-Il donnée ? À cause de son Amour. Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe, obéissant comme toujours à la Pensée et à l'Amour, a parlé au nom de la Pensée et au nom de l'Amour.

Pourrais-je me démentir Moi-même ? Non, je ne le pourrais pas.



Mais je puis, parce que je puis tout, compléter la Loi, la faire divinement complète, non pas telle que l'on faite les hommes qui au cours des siècles l'ont faite, non pas complète mais seulement indéchiffrable, inexécutable, en y superposant lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur pensée en accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à enterrer et rendre stérile la Loi très sainte donnée par Dieu. Est-ce qu'une plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des avalanches, des décombres, des inondations ? Non. La plante meurt. La Loi est morte dans beaucoup de cœurs, étouffée sous l'avalanche de trop de superstructures. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois sortie du tombeau, une fois ressuscitée, voici que j'en fais non plus une loi mais une reine.

Ce sont les reines qui promulguent les lois. Les lois sont l’œuvre des reines, mais elles ne sont pas plus que des reines. Moi, au contraire, je fais de la Loi la reine : je la complète, je la couronne en mettant à son sommet le diadème des conseils évangéliques. D'abord, il y avait l'ordre. Maintenant, il y a plus que l'ordre. D'abord il y avait l'indispensable. Maintenant, il y a plus que l'indispensable. Maintenant, c'est la perfection. Celui qui dispose de la Loi comme je vous la donne, à l'instant est roi, car il a rejoint le "parfait", parce qu'il n'a pas été seulement obéissant, mais héroïque, c'est-à-dire saint. Car la sainteté est l'ensemble des vertus portées au sommet le plus haut que puisse atteindre la créature, des vertus aimées héroïquement et servies avec le détachement complet de tout ce qui est appétit ou réflexion humaine pour quelque chose que ce soit. Je pourrais dire que le saint est celui auquel l'amour et le désir s'opposent à toute vue qui n'est pas Dieu. N'étant pas distrait par des vues inférieures, il a les yeux du cœur fixés sur la Splendeur tout sainte qui est Dieu et dans laquelle il voit. Car tout est en Dieu, les frères qui s'agitent et tendent leurs mains suppliantes, et sans détacher ses yeux de Dieu, le saint s'épanche sur ses frères suppliants. Contre la chair, contre les richesses, contre le confort, il dresse son idéal : servir. Le saint, un être pauvre ? Un être amoindri ? Non. Il est arrivé à posséder la vraie sagesse et la vraie richesse. Il possède donc tout. Et il ne sent pas la fatigue, car s'il est vrai qu'il ne cesse de produire, il est vrai aussi qu'il ne cesse de se nourrir. Car s'il est vrai qu'il comprend la douleur du monde, il est vrai aussi qu'il se nourrit de la joie du Ciel. De Dieu lui vient sa nourriture, en Dieu il a sa joie. C'est la créature qui a compris le sens de la vie.


Comme vous voyez, je ne change ni ne mutile la Loi, comme je ne la corromps pas en lui superposant des théories humaines toujours en fermentation. Mais je la complète. Elle est ce qu'elle est, et telle elle restera jusqu'au dernier jour, sans qu'on en change un seul mot ou qu'on en supprime un commandement .Mais elle est couronnée de perfection. Pour avoir le salut, il suffit de l'accepter comme elle a été donnée. Pour s'unir immédiatement à Dieu, il faut la vivre comme je conseille de le faire. Mais puisque les héros sont l'exception, je vais parler pour les âmes ordinaires, pour la masse des âmes, pour qu'on ne dise pas que pour vouloir la perfection je laisse inconnu ce qui est nécessaire. Cependant, de ce que je vous dis, retenez bien ceci : celui qui se permet de violer un des plus petits de ces commandements sera considéré comme un des plus petits dans le Royaume des Cieux. Et celui qui en amènera d'autres à les violer sera considéré comme très petit pour lui et pour celui qu'il a amené à les violer. Celui, au contraire, qui par sa vie et ses œuvres plus encore que par ses paroles, aura persuadé les autres d'obéir, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux et sa grandeur s'accroîtra pour chacun de ceux qu'il aura porté à obéir et à se sanctifier de cette façon. Je sais que ce que je vais dire sera désagréable pour un grand nombre. Mais je ne puis mentir même si la vérité que je vais dire me crée des ennemis.

En vérité je vous dis que, si votre justice ne se recrée pas en se détachant complètement de cette pauvre chose qu'on a injustement dénommée justice, celle des scribes et des pharisiens, que si vous n'êtes pas beaucoup plus, et vraiment, justes que les pharisiens et les scribes qui croient l'être en accumulant les formules mais sans changer profondément leurs esprits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.

Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l'erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux et ce sont des loups rapaces. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté et ils se moquent de Dieu. Ils disent aimer la vérité et se nourrissent de mensonges. Étudiez-les avant de les suivre.


L'homme a la langue pour parler, les yeux pour voir et les mains pour faire des gestes. Mais il y a une autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu'il est réellement: ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l'homme est voleur et adultère ? Et que sont deux yeux qui voulant faire les inspirés chavirent de tous côtés, si ensuite, finie l'heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l'ennemi dans un désir de luxure ou d'homicide ? Et que voulez- vous que soit la langue qui sait siffler la chanson mensongère de la louange et séduire par ses paroles mielleuses alors qu'ensuite par derrière elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables ? Qu'est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites et s'en va tuer aussitôt la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi ? Elle est répugnante ! Répugnants sont les yeux et les mains qui mentent. Mais les actes de l'homme, les vrais actes, c'est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers le prochain et les serviteurs, voilà ce qui témoigne : "Celui-ci est un serviteur du Seigneur". Car les actions saintes sont le fruit d'une religion vraie.

Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits et un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits Ces broussailles piquantes pourront-elles donner des raisins savoureux ? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses? .Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs épineuses tout en étant des fleurs. L'homme qui n'est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux semble une touffe de fils d'argent très fins que la rosée a orné de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n'est qu'une masse de piquants qui vous font souffrir, nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent de leurs pâturages et les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que les graines n'échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance. Moi, je ne vous dis pas : "Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites" .Au contraire je vous dis : "Laissez-en la charge à Dieu". Mais je vous dis : "Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs".

Comment Dieu doit être aimé, je l'ai dit hier. J'insiste sur la façon dont on doit aimer le prochain.

Autrefois on disait : "Tu aimeras ton ami et tu détesteras ton ennemi" .Non. Non pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'Il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle. Et c'est déjà la Grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la Grâce non seulement sera répandue mais sera donnée à tout esprit qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne distingue pas l'ami de l'ennemi.

On vous calomnie ? Aimez et pardonnez On vous frappe ? Aimez et présentez l'autre joue à qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que la colère s'attaque à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront. On vous a volés ? Ne pensez pas : "Mon prochain est un être cupide", mais pensez charitablement : "Mon pauvre frère est dans le besoin" et donnez-lui aussi la tunique s'il vous a déjà enlevé le manteau Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre. Vous dites : "Ce pourrait être vice et non besoin". Eh bien, donnez-le quand même. Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais, souvent, et cela rappelle ce que j'ai dit hier de la douceur, de se voir ainsi traité, le pécheur renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant le vol par la restitution.

Soyez généreux envers ceux qui, plus honnêtes, vous demandent, au lieu de vous voler, ce dont ils ont besoin. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, il n'y aurait plus ces pénibles inégalités sociales causes de tant de malheurs humains et surhumains. Pensez toujours : "Mais, si moi j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait produit le refus d'une aide ?" et d'après la réponse, agissez. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait.

L'ancienne parole : "œil pour œil, dent pour dent" n'est pas dans les dix commandements mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la Grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par la nouvelle parole : "Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, sois pacifique avec le querelleur, condescendant avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas". Vous ne connaissez pas les raisons des actions des hommes. En toutes sortes d'aides, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée Dieu vous donnera non seulement pour ce que vous avez donné, mais davantage et davantage encore. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue.


Aimez, aimez ! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes, se réservant de donner un soleil et des rosées éternels, et le feu et la grêle infernaux quand on aura trié les bons comme des épis choisis, dans les gerbes de la récolte. Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez un retour Il n'y a pas de mérite à cela : c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains le font et aussi les gentils. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu et aimez par respect pour Dieu qui est le Créateur même de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables. Je veux en vous la perfection de l'amour, et pour cela je vous dis : "Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux".

Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était dit : "Ne tuez pas" car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dit : "Ne vous fâchez pas" parce que vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et aura ainsi fait du tort sera condamné par Dieu Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si auparavant, du fond du cœur, on n'a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l'amour de Dieu et si on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou d'avoir en toi de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour propre en te réconciliant avec ton frère [2][21] et viens ensuite à l'autel et saint sera alors, seulement alors, ton sacrifice. Le bon accord est toujours la meilleure des affaires. Précaire est le jugement de l'homme et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire tout ce qu'il possède ou languir en prison.


En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous : "Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas ?" Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'Il l'était ! Personne ne se sauverait. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Et alors, ici-bas et ensuite, vous aurez de la part de Dieu la récompense.

Ici, devant Moi, il y a un homme qui me hait et qui n'ose me dire : "Guéris-moi" parce qu'il sait que je connais ses pensées. Mais Moi, je dis : "Qu'il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, qu'ainsi te tombent du cœur la rancœur et les ténèbres".

Partez tous avec ma paix. Demain je vous parlerai encore."

Les gens s'éloignent lentement attendant peut-être l'annonce d'un miracle qui ne se produit pas.

Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent: "Mais qui était-ce ? Il n'est peut-être pas guéri ?" et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, et qui regarde les gens descendre.

Mais Jésus, tout d'abord ne répond pas, puis il dit : "Les yeux sont guéris. L'âme non. Elle ne peut pas car elle est chargée de haine."

"Mais, qui est-ce ? Ce romain, peut-être ?"

"Non. Un pauvre homme."

"Mais pourquoi l'as-tu guéri, alors ?" demande Pierre.

"Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent ?"

"Seigneur... je sais que tu ne veux pas que je dise : "oui", par conséquent je ne le dis pas... mais je le pense... et cela revient au même..."


"C'est la même chose, Simon de Jonas, mais tu sais qu'alors... Oh ! que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de Moi ! Viens. Allons justement sur la cime regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Moi et toi, seuls."

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Jasus_36

Jésus accueillant

*
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 28 Mar 2013 - 7:30

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_51

Le Sermon sur la Montagne.
Les Béatitudes (Troisième partie)


Vision du samedi 26 mai 1945

Au même endroit et à la même heure. La foule est la même, sauf le romain, peut-être encore plus nombreuse car il yen a jusqu'au commencement des sentiers qui vont vers la vallée.

Jésus parle : "Une des erreurs fréquente chez l'homme c'est le manque d'honnêteté même envers lui-même. Comme l'homme a du mal à être sincère et honnête, il s'est façonné un mors pour s'obliger à suivre la voie qu'il a dite. C'est un mors que du reste, lui, comme un cheval indompté, change facilement de place pour modifier à son gré sa marche, ou qu'il enlève complètement, agissant à sa fantaisie sans plus se soucier des reproches qu'il peut recevoir de Dieu, des hommes et de sa propre conscience.

Ce mors, c'est le serment. Mais le serment n'est pas nécessaire entre gens honnêtes, et Dieu, en ce qui le concerne, ne vous l'a pas enseigné, au contraire Il vous a fait dire : "Ne dites pas de faux témoignages" sans rien ajouter d'autre. Parce que l'homme devrait être franc sans qu'il ait besoin d'autre chose que de la fidélité à sa parole. Quand dans le Deutéronome on parle des vœux, même des vœux qui sont une chose venant d'un cœur qui se croit lié à Dieu ou par sentiment de besoin ou par sentiment de reconnaissance, il est dit : "Tu dois garder la parole une fois sortie de tes lèvres, en faisant ce que tu as promis au Seigneur ton Dieu, ce que tu as prononcé volontairement de ta bouche". On parle toujours de parole donnée, sans autre chose que la parole. Celui qui sent le besoin de faire un serment, c'est que déjà il n'est pas sûr de lui-même ni de l'opinion du prochain à son égard. Et celui qui exige le serment c'est qu'il se défie de la sincérité et de l'honnêteté de celui qui le prononce.

Comme vous le voyez, cette habitude du serment est une conséquence de la malhonnêteté de l'homme. Et c'est une honte pour l'homme. Double honte car l'homme n'est même pas fidèle à cette chose honteuse qu'est le serment et, se moquant de Dieu avec la même facilité qu'il se moque du prochain, il arrive à se parjurer avec la plus grande facilité et la plus grande tranquillité. Peut-il y avoir une créature plus abjecte que le parjure ? Celui-ci use souvent d'une formule sacrée en demandant par conséquent la complicité et la garantie de Dieu ou bien il invoque les affections les plus chères : le père, la mère, l'épouse, les enfants, ses morts, sa vie elle-même et ses organes les plus précieux, qu'il appelle à l'appui de ses dires mensongers, il amène ainsi son prochain à se fier à lui. Il le trompe donc. C'est un sacrilège, un voleur, un traître, un homicide. De qui ? Mais de Dieu, puisqu'il mélange la Vérité à l'infamie de ses mensonges et le bafoue en le bravant : "Frappe-moi, démens-moi si Tu peux. Tu es là-bas, moi je suis ici et je m'en ris". Oui !


Riez, riez bien, ô menteurs et railleurs ! Mais viendra le moment où vous ne rirez pas et ce sera quand Celui à qui est remis tout pouvoir vous apparaîtra terrible dans sa majesté et par son seul aspect vous rendra attentifs et vous foudroiera de son seul regard, avant, avant encore que sa voix ne vous précipite vers votre destin éternel en vous marquant de sa malédiction.

C'est un voleur, car il s'approprie une estime qu'il ne mérite pas. Le prochain frappé par son serment la lui accorde et le serpent s'en fait un ornement en se montrant pour ce qu'il n'est pas. C'est un traître, car par son serment il promet une chose qu'il ne veut pas tenir. C'est un homicide parce que soit il tue l'honneur de son semblable en lui enlevant par son faux serment l'estime du prochain, soit il tue sa propre âme, car le parjure est un abject pécheur aux yeux de Dieu qui voient même si personne d'autre ne la voit, la vérité. On ne trompe pas Dieu ni avec des paroles menteuses ni par une conduite hypocrite. Lui voit. Pas un seul instant Il ne perd de vue chacun des hommes. Il n'y a pas de forteresse ni de souterrain où ne puisse pénétrer son regard. Même en votre intérieur, la forteresse que chaque homme a autour de son cœur, Dieu pénètre. Et Il ne vous juge pas sur vos serments mais sur vos actions.

Voilà pourquoi Moi, à l'ordre qui a été donné, quand fut mis en usage le serment pour mettre un frein au mensonge et à la facilité de manquer à la parole donnée, je substitue un autre ordre. Je ne dis pas comme les anciens : "Ne vous parjurez pas, mais soyez fidèles à vos serments" mais je vous dis: "Ne faites jamais de serments". Ni au nom du Ciel qui est le trône de Dieu, ni par la terre qui est l'escabeau de ses pieds, ni par Jérusalem et son Temple qui sont la cité du grand Roi et la maison du Seigneur notre Dieu.

Ne jurez pas sur les tombes des trépassés ni sur leurs esprits. Les tombes sont pleines des restes de ce qui est inférieur dans l'homme et de ce qui est commun avec les brutes. Les esprits, laissez-les dans leurs demeures. Faites qu'ils ne souffrent pas et ne soient pas horrifiés s'il s'agit des esprits de justes qui sont déjà dans une préconnaissance de Dieu. Et parce qu'il s'agit d'une préconnaissance, c'est-à-dire une connaissance partielle car jusqu'au moment de la Rédemption ils ne posséderont pas Dieu dans la plénitude de sa splendeur, ils ne peuvent pas ne pas souffrir de vous voir pécheurs. Et, s'ils ne sont pas justes, n'augmentez pas leur tourment en leur rappelant leur péché par le vôtre. Laissez, laissez les morts saints dans la paix et ceux qui ne sont pas saints dans leur peine. N'enlevez rien aux premiers, n'ajoutez rien aux seconds.


Pourquoi faire appel aux morts ? Ils ne peuvent parler. Les saints parce que la charité le leur défend : ils devraient trop souvent vous démentir. Les damnés parce que l'Enfer n'ouvre pas ses portes et que les damnés n'ouvrent la bouche que pour maudire et parce que toute voix est étouffée par la haine de Satan et des satans car les damnés sont des satans.

Ne jurez ni sur la tête de votre père, ni sur celle de votre mère, ni sur celle de votre épouse ou de vos enfants innocents. Vous n'en avez pas le droit. Sont-ils par hasard de l'argent ou une marchandise ? Sont-ils une signature sur un papier ? Ils sont plus et moins que ces choses. Ils sont le sang et la chair de ton sang, homme, mais ils sont aussi des créatures libres et tu ne peux t'en servir comme esclaves pour garantir un faux que tu as fait. Et ils sont moins que ta propre signature car tu es intelligent, libre et adulte et non pas un interdit ou un enfant qui n'est pas au courant et qui, pour cette raison, doit être représenté par ses parents. Tu es ce que tu es : un homme doué de raison et par conséquent tu es responsable de tes actions et tu dois agir par toi-même, en garantissant tes actions et tes paroles par ton honnêteté et ta sincérité, l'estime que tu as su faire naître chez le prochain, non pas l'honnêteté, la sincérité des parents et l'estime qu'eux ont su faire naître. Les pères sont-ils responsables de leurs enfants ? Oui, mais tant qu'ils sont mineurs. Ensuite chacun est responsable de lui-même. Les enfants des justes ne sont pas toujours des justes, et une femme sainte n'est pas toujours mariée à un homme saint. Pourquoi alors baser votre garantie sur la justice de votre conjoint ? Pareillement d'un pécheur peuvent naître des enfants saints et tant qu'ils sont innocents, ils sont tous des saints. Pourquoi alors prendre un être pur pour garantir cet acte impur qui est le serment auquel on veut ensuite manquer ?

Ne jurez pas non plus par votre tête, vos yeux, votre langue et vos mains. Vous n'en avez pas le droit. Tout ce que vous avez appartient à Dieu. Vous n'êtes que les gardiens temporaires des trésors moraux ou matériels que Dieu vous a accordés. Pourquoi alors disposer de ce qui n'est pas à vous ? Pouvez-vous ajouter un cheveu à votre tête ou en changer la couleur ? Et, si vous ne pouvez le faire, pourquoi garantir un serment que vous faites par votre vue, votre parole, la liberté de vos membres ? Ne bravez pas Dieu.


Il pourrait vous prendre au mot et assécher vos yeux, comme Il peut sécher les arbres de vos vergers, ou vous enlever vos enfants comme Il peut vous arracher vos maisons, pour vous rappeler que Lui est le Seigneur et vous ses sujets et que maudit est celui qui s'idolâtre au point de se considérer supérieur à Dieu en le bravant par le mensonge.

Que votre parler soit : oui si c'est oui, non si c'est non. Rien de plus. Ce que vous dites de plus, c'est le Malin qui vous le suggère, pour rire ensuite de vous parce que ne pouvant tout retenir, vous tombez dans le mensonge et on vous bafoue et vous vous faites une réputation de menteurs. Sincérité, fils. Dans la parole et dans la prière. Ne faites pas comme les hypocrites. Quand ils prient, ils aiment à rester debout dans les synagogues ou aux coins des places pour que les hommes les voient et les louent comme hommes pieux et justes, mais quand ils sont dans leurs familles, ils offensent Dieu et le prochain. Ne voyez-vous pas, à la réflexion, que c'est une sorte de parjure? .Pourquoi vouloir soutenir ce qui n'est pas vrai dans le but de conquérir une estime que vous ne méritez pas ? La prière hypocrite se propose de dire : "En vérité moi, je suis un saint. Je le jure aux yeux de ceux qui me voient prier et qui ne peuvent démentir de me voir prier". C'est un voile dont on couvre une méchanceté réelle. La prière faite dans cette Intention devient un blasphème.

Laissez à Dieu le soin de vous proclamer saints. Et faites que toute votre vie crie pour vous : "Voici un serviteur de Dieu". Mais vous, vous, par charité pour vous-mêmes, gardez le silence. Ne faites pas de votre langue, poussée par votre orgueil, un objet de scandale aux yeux des anges. Il vaudrait mieux devenir muets à l'instant, si vous n'avez pas la force de commander à votre orgueil et à votre langue qui vous poussent à vous proclamer vous-mêmes justes et agréables à Dieu. Laissez aux hommes orgueilleux et faux cette pauvre gloire ! Laissez-leur, à eux cette récompense éphémère. Pauvre récompense ! Mais c'est celle qu'ils veulent et ils n'en auront pas d'autre car ils ne peuvent en avoir qu'une. Ou la vraie récompense qui vient du Ciel et est éternelle et juste ou cette fausse récompense qui vient de la terre et qui dure autant que la vie de l'homme et encore moins, et il faut ensuite la payer, étant injuste, après la vie par une très mortifiante punition.

Écoutez comme vous devez prier par vos lèvres, par votre travail, par tout vous-mêmes, par l'impulsion d'un cœur qui aime Dieu, oui, en voyant en Lui un Père, mais que se souvenant aussi que c'est le Créateur, et vous-même une créature et qui se garde avec un respectueux amour en présence de Dieu, toujours, soit qu'il prie ou s'occupe d'affaires, soit qu'il marche ou qu'il se repose, soit qu’il reçoive un salaire ou en fasse bénéficier un autre. Par l'impulsion du cœur, ai-je dit. C'est la qualité première et essentielle, car tout vient du cœur. Tel est le cœur, telle la pensée, la parole, le regard, l'action.


43 C'est de son cœur que le juste tire le bien, et plus il en tire plus il en trouve, car le bien que l'on fait donne naissance à un bien nouveau. C'est comme le sang qui se renouvelle dans le circuit des veines et revient au cœur toujours enrichi d'éléments nouveaux venant de l'oxygène qu'il a absorbé ou des sucs des aliments qu'il a assimilés. L'homme pervers, au contraire, ne peut tirer de son cœur ténébreux et rempli de mensonge et de poison que mensonge et poison qui se développent toujours plus, fortifiés qu'ils sont par les fautes qu'ils accumulent comme s'accumulent sur celui qui est bon les bénédictions de Dieu. Croyez en effet que c'est le trop plein du cœur qui déborde des lèvres et se manifeste dans les actions.

Faites-vous un cœur humble et pur, aimant, confiant, sincère. Aimez Dieu avec l'amour pudique d'une vierge pour son époux. En vérité je vous dis que toute âme est une vierge, mariée à l'Éternel Aimant, à Dieu Notre Seigneur. Cette terre est le temps des fiançailles dont l'ange donné à tout homme comme gardien est le spirituel paranymphe, et toutes les heures, toutes les contingences de la vie sont autant de servantes qui préparent le trousseau nuptial. L'heure de la mort, c'est l'heure de l'accomplissement des noces et alors viennent : la connaissance, l'embrassement, la fusion et, parée de son vêtement de définitive épousée, l'âme peut enlever son voile et se jeter dans les bras de son Dieu sans que cet amour de l'Époux puisse scandaliser les autres.

Mais, pour le moment, vous êtes encore des âmes sacrifiées dans les liens des fiançailles avec Dieu. Quand vous voulez parler à l'Époux, entrez dans la paix de votre demeure et surtout dans la paix de votre demeure intérieure et parlez, ange de chair assisté par votre ange gardien, parlez au Roi des anges. Parlez à votre Père dans le secret de votre cœur et de votre demeure intérieure. Laissez dehors tout ce qui appartient au monde : et la manie de vous faire remarquer et celle d'édifier, et les scrupules des longues prières pleines de paroles, de paroles, de paroles, monotones, tièdes et sans amour. Pour l'amour de Dieu ! Débarrassez-vous des mesures dans la prière. En vérité, il y a certaines personnes qui dépensent tant et tant d'heures en un monologue que répètent les lèvres seules.


C'est un vrai soliloque car l'ange gardien lui-même ne l'écoute pas, tant c'est une rumeur vaine à laquelle il essaye de remédier en se plongeant dans une ardente oraison pour le sot dont il a la garde. En vérité, il y a des personnes qui n'emploieraient pas ces heures d'une autre manière même si Dieu leur apparaissait pour leur dire : "Le salut du monde exige que vous abandonniez ce bavardage sans âme pour aller en toute simplicité puiser de l'eau à un puits et arroser le sol par amour pour Moi et pour vos semblables." En vérité il y a des personnes qui croient leur monologue plus important que l'accueil courtois d'un visiteur ou le secours charitable apporté à qui en a besoin. Ces âmes sont tombées dans l'idolâtrie de la prière.

La prière est un acte d'amour. On peut aimer aussi bien en faisant le pain qu'en priant, en assistant un infirme qu'en méditant, en vaquant aux tâches familiales qu'en faisant un pèlerinage au Temple, en sacrifiant même nos justes désirs de nous recueillir dans le Seigneur qu'en sacrifiant un agneau. Il suffit d'imprégner d'amour tout son être et toute son activité. N'ayez pas peur ! Le Père voit. Le Père comprend. Le Père écoute. Le Père accorde ce qu'il faut. Que de grâces n'accorde-t-il pas pour un seul soupir d'amour, vrai, parfait ! Quelle abondance de grâces pour un sacrifice intime fait avec amour ! Ne ressemblez pas aux gentils. Dieu n'a pas besoin que vous Lui disiez ce qu'il doit faire parce que vous en avez besoin. Cela, les païens peuvent le dire à leurs idoles qui ne peuvent l'entendre. Mais n'agissez pas ainsi avec Dieu, avec le Dieu Vrai, Spirituel, qui n'est pas seulement Dieu et Roi, mais qui est aussi votre Père et qui sait, avant que vous ne le Lui demandiez, ce dont vous avez besoin.

Demandez et l'on vous donnera. Cherchez et vous trouverez. Frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve et qui frappe à la porte la voit s'ouvrir. Quand un enfant vous tend sa petite main en disant : "Père, j'ai faim" lui donnez-vous une pierre, par hasard ? Lui donnez-vous un serpent s'il demande un poisson ? Non, bien sûr, mais en donnant pain et poisson, vous ajoutez une caresse et une bénédiction car il est doux à un père de nourrir son enfant et de voir son sourire heureux. Si donc vous, dont le cœur est imparfait, savez donner de bonnes choses à vos enfants par le seul amour naturel que l'animal aussi a pour ses petits, bien plus votre Père qui est dans les Cieux accordera à ceux qui le Lui demandent ce qui est bon et nécessaire pour leur bien. N'ayez pas peur de demander et n'ayez pas peur de ne pas obtenir !


Cependant, je vous mets en garde contre une erreur où l'on tombe facilement. Cependant ne faites pas comme ceux qui sont faibles dans leur foi et leur amour, les païens de la vraie religion. En effet, parmi les croyants il y a des païens dont la pauvre religion est un grouillement de superstitions et de foi, un édifice chancelant, envahi par des plantes parasites de toutes espèces, de sorte qu'il s'effrite et tombe en ruines. Ces gens faibles et païens sentent mourir leur foi s'ils ne se voient pas exaucés.

Vous, vous demandez. Et il vous paraît juste de demander. En effet, à ce moment-là cette grâce ne serait pas inutile. Mais la vie ne se termine pas avec ce moment. Et ce qui est bien aujourd'hui pourrait ne pas l'être demain. Cela vous ne le savez pas parce que vous ne connaissez que le moment présent et c'est encore une grâce de Dieu. Mais Dieu connaît aussi l'avenir, et souvent pour vous épargner une peine plus grande Il laisse une prière non exaucée. En mon année de vie publique, plus d'une fois j'ai entendu des cœurs qui gémissaient : "Combien j'ai souffert alors, quand Dieu ne m'a pas écouté. Mais maintenant je dis : 'Ce fut bien ainsi, car cette grâce m'aurait empêché d'arriver à cette heure de Dieu' ". J'en ai entendu d'autres qui disaient et me disaient : "Pourquoi, Seigneur, ne m'exauces-tu pas ? Tu l'accordes aux autres et pas à moi ?" Et pourtant, souffrant de voir souffrir, j'ai dû dire: "Je ne puis pas" car les exaucer aurait signifié entraver leur vol vers la vie parfaite, Le Père aussi certaines fois dit : "Je ne puis pas". Ce n'est pas qu'il ne puisse accomplir l'acte immédiat. Mais il s'y refuse parce qu'il connaît les conséquences futures. Écoutez. Un jeune enfant souffre des intestins. La mère appelle le médecin et le médecin dit : "Pour qu'il guérisse, il faut une diète absolue". L'enfant pleure, crie, supplie, paraît languir. La mère, toujours pleine de pitié, unit ses lamentations à celles de son fils. Cette défense absolue lui paraît dureté de la part du médecin. il lui semble que ce jeûne et ces larmes peuvent nuire à son enfant. Mais le médecin reste inexorable. A la fin, il dit : "Femme, moi je sais, toi tu ne sais pas. Veux- tu perdre ton enfant ou veux-tu que je le sauve ?" La mère crie : "Je veux qu'il vive !" "Et alors" dit le médecin "je ne puis permettre la nourriture. Ce serait la mort". C'est ainsi, que parfois parle le Père. Vous, mères pleines de pitié pour votre moi, vous ne voulez pas l'entendre pleurer parce qu'on lui refuse une grâce. Mais Dieu dit : "Je ne puis pas. Ce serait ton malheur". Un jour viendra, ou bien l'éternité, où dira : "Merci, mon Dieu, de ne pas avoir écouté ma sotte demande !".


Ce que j’ai dit pour la prière, je le dis pour le jeûne. Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme le font les hypocrites qui artificieusement exténuent leurs visages pour que le monde sache et croie, même si ce n’est pas vrai, qu’ils jeûnent. Eux aussi ont déjà eu, par la louange du monde, leur récompense et n’en auront pas d’autre. Mais vous, quand vous jeûnez prenez un air gai, lavez-vous à plusieurs eaux le visage pour qu’il paraisse frais et lisse, oignez-vous la barbe et parfumez votre chevelure, ayez sur les lèvres le sourire de quelqu’un qui a bien déjeuné. Oh ! qu’en vérité ce ne soit pas tant la nourriture que l’amour qui vous soutienne ! Et celui qui jeûne par amour se nourrit de l’amour. En vérité je vous dis que même si le monde vous traite de "vaniteux" et de "publicains", votre Père verra votre héroïque secret et vous en donnera double récompense, pour le jeûne et pour le sacrifice de la louange que vous pourriez recevoir.

Et maintenant que votre âme a été nourrie, allez donner la nourriture à votre corps. Que ces deux pauvres restent avec nous. Ils seront les hôtes bénis qui donneront de la saveur à notre pain. La paix soit avec vous."

Et les deux pauvres restent. C’est une femme très amaigrie et un homme vieux, très vieux. Mais ils ne sont pas ensemble. Le hasard les a réunis et ils étaient restés dans un coin, humiliés, tendant inutilement la main à ceux qui passaient devant eux.

Jésus va directement vers eux car ils n’osent pas avancer et les prend par la main en les amenant au centre du groupe des disciples sous une espèce de tente que Pierre a dressée dans un coin et sous laquelle peut-être ils s’abritent la nuit ou se réunissent pendant les heures les plus chaudes de la journée. C’est une tente de branchages et... de manteaux. Mais elle est utile bien qu’elle soit si basse que Jésus et l’Iscariote, les deux plus grands, doivent se courber pour entrer.

"Voici le père et voici une sœur. Apportez ce que nous avons et pendant que nous prendrons notre nourriture, nous écouterons leur histoire." Et Jésus sert personnellement les deux pauvres honteux et en écoute la lamentable histoire. Le vieillard est seul depuis que sa fille s’en est allée au loin avec son mari et a oublié son père. La femme aussi est seule depuis que la fièvre a tué son mari, et par surcroît elle est malade.

"Le monde nous méprise parce que nous sommes pauvres" dit le vieillard. "Je vais en demandant l’aumône pour recueillir de quoi accomplir la Pâque. J’ai quatre-vingts ans. J’ai toujours fait la Pâque et celle-ci est peut-être la dernière. Mais je veux aller sans aucun remords dans le sein d’Abraham. De la même façon que je pardonne à ma fille, j’espère être pardonné. Et je veux faire ma Pâque."


"Mais le chemin est long, père."

"Plus long est le chemin du Ciel si on n’accomplit pas le rite."

"Tu chemines seul ? Et si tu te sens mal en route ?"

"L’ange de Dieu me fermera les yeux."

Jésus caresse sa tête tremblante et blanche et il demande à la femme : "Et toi ?"

"Je vais à la recherche de travail. Si j’étais mieux nourrie, je guérirais des fièvres et si j‘étais guérie, je pourrais travailler aux grains."

"Tu crois que la nourriture seule te guérirait ?"

"Non. Il y a aussi Toi.., mais je suis une pauvre chose, une trop pauvre chose pour pouvoir demander la pitié."

"Et si je te guérissais que voudrais-tu après ?"

"Rien de plus. J’aurais eu déjà bien plus que je ne puis espérer." Jésus sourit et lui donne un morceau de pain humecté d’un peu d’eau vinaigrée qui sert de boisson. La femme le mange sans parler et Jésus continue de sourire.

Le repas est vite fini. Il était tellement frugal ! Apôtres et disciples vont chercher de l’ombre sur les pentes, parmi les buissons. Jésus reste sous la tente. Le vieillard s’est allongé sur l’herbe et s’endort de fatigue.

Peu après la femme, qui pourtant s’était éloignée pour se reposer à l’ombre, vient vers Jésus qui lui sourit pour l’encourager. Elle avance, timide et pourtant joyeuse, jusqu’à ce qu’elle arrive près de la tente et puis, vaincue par la joie, elle fait rapidement les derniers pas et tombe prosternée avec un cri étouffé : "Tu m’as guérie ! Béni ! C’est l’heure du grand frisson, et je ne l’ai plus... Oh !" et elle baise les pieds de Jésus.

"Es-tu sûre d’être guérie ? Je ne te l’ai pas dit. Ce pourrait être un hasard..."

"Oh ! non ! Maintenant j’ai compris ton sourire quand tu m’as donné ce pain. Ta puissance est entrée en moi avec cette bouchée. Je n’ai rien à te donner en échange, rien d’autre que mon cœur. Commande à ta servante, Seigneur, et elle t’obéira jusqu’à la mort."

"Oui. Tu vois ce vieil homme ? Il est seul et c’est un juste. Tu avais un mari et la mort te l’a enlevé. Lui avait une fille et l’égoïsme la lui a enlevée. C’est pire. Et pourtant, il ne maugrée pas. Mais il n’est pas juste qu’il s’en aille seul vers sa dernière heure. Sois une fille pour lui."

"Oui, mon Seigneur."

"Mais cela veut dire travailler pour deux."

"Je suis forte, maintenant, et je le ferai."

"Alors, va là-bas sur cette pente et dis à l’homme qui s’y repose, à celui-là qui est vêtu de toile bise, qu’il vienne me trouver."

La femme s’en va promptement et revient avec Simon le Zélote.

"Viens, Simon. J’ai à te parler. Attends, femme."

Jésus s’éloigne de quelques mètres.

"Penses-tu que Lazare aurait difficulté à accueillir une travailleuse de plus ?"

"Lazare ? Mais je crois qu’il ne sait même pas combien il a de serviteurs. Un de plus, un de moins !... Mais, qui est-ce ?"

"Cette femme. Je l’ai guérie et..."

"Ça suffit, Maître. Si tu l’as guérie, c’est signe que tu l’aimes. Ce que tu aimes est sacré pour Lazare. Je m’engage pour lui."

"C’est vrai, ce que j’aime est sacré pour Lazare. Tu as bien dit. Et pour cette raison Lazare deviendra saint, car aimant ce que j’aime, il aimera la perfection. Je veux unir ce vieil homme à cette femme et faire faire joyeusement à ce patriarche sa dernière Pâque. J’aime beaucoup les vieillards qui sont saints et si je peux leur donner un crépuscule serein, je suis heureux."

"Tu aimes aussi les enfants..."

"Oui, et les malades..."

"Et ceux qui pleurent..."

"Et ceux qui sont seuls..."

"Oh ! mon Maître ! mais tu ne te rends pas compte que tu aimes tout le monde ? Même tes ennemis ?"

"Je ne m’en aperçois pas, Simon. Aimer, c’est ma nature. Voilà que le patriarche s’éveille. Allons lui dire qu’il fera la Pâque avec une fille auprès de lui et qu’il ne manquera plus de pain."

Ils reviennent à la tente où la femme, les attend et ils s’en vont tous les trois près du vieillard qui est assis et relace ses sandales.

"Que fais-tu, père?"

"Je redescends vers la vallée et j’espère trouver un abri pour la nuit, et demain je mendierai sur la route et puis... peu à peu... d’ici un mois, si je ne meurs pas, je serai au Temple."

"Non."

"Je ne dois pas ? Pourquoi ?"


"Parce que le bon Dieu ne le veut pas. Tu n’iras pas seul. Cette femme viendra avec toi. Elle te conduira où je lui dirai et vous serez accueillis par amour pour Moi. Tu feras la Pâque, mais sans t’épuiser. Ta croix, tu l’as déjà portée, père. Dépose-la maintenant et recueille-toi en prière d’action de grâces pour le bon Dieu."

"Mais pourquoi... mais pourquoi... moi.., moi, je ne mérite pas tant... Toi... une fille... C’est plus que si tu me donnais vingt ans... Et où, où m’envoies-tu ?..." Le vieil homme pleure dans le buisson de sa longue barbe.

"Chez Lazare de Théophile. Je ne sais pas si tu le connais."

"Oh !... Je suis des confins de la Syrie et je me souviens de Théophile... Mais.., mais... Oh ! Fils béni de Dieu, laisse-moi te bénir !"

Et Jésus, assis comme il l’est sur l’herbe en face du vieillard, se penche réellement pour lui permettre de Lui imposer solennellement les mains sur la tête. D’une voix de tonnerre, de sa voix caverneuse de vieillard, il prononce l’antique bénédiction : "Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur te montre sa face et ait pitié de Toi. Que le Seigneur tourne vers Toi son regard et te donne sa paix."


Jésus, Simon et la femme répondent ensemble : "Et qu’il en soit ainsi."



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Jésus annonce

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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 29 Mar 2013 - 8:26

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_52

Le Sermon sur la Montagne.
(Quatrième partie)


Vision du dimanche 27 mai 1945

La foule augmente toujours plus à mesure que les jours passent. Il y a des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants, des riches, des pauvres. Le couple Étienne-Hermas est toujours là, bien qu'il ne soit pas encore réuni aux anciens disciples à la tête desquels se trouve Isaac. Il y a aussi le nouveau couple constitué hier par le vieillard et la femme. Ils sont tout à fait devant, près de leur Consolateur, et ils paraissent beaucoup plus à l'aise qu'hier. Le vieil homme, comme pour se dédommager des longs mois ou des années où sa fille l'a abandonné, a mis sa main rugueuse sur les genoux de la femme et celle-ci la caresse par ce besoin inné, chez la femme moralement saine, d'être maternelle.

Jésus passe près d'eux pour monter à sa chaire rustique et en passant caresse la tête du vieillard qui le regarde déjà comme un Dieu.


Pierre dit quelque chose à Jésus qui lui fait un signe comme pour dire : "Peu importe." Mais je ne comprends pas ce que dit l'apôtre qui pourtant reste à côté de Jésus et auquel s'unissent ensuite Jude Thaddée et Matthieu. Les autres sont perdus dans la foule.

"La paix soit à vous tous ! Hier j'ai parlé de la prière, du serment, du jeûne. Aujourd'hui je veux vous instruire sur d'autres perfections. Elles sont elles aussi : prière, confiance, sincérité, amour, religion.

La première dont je vais parler, c'est le juste usage des richesses changées, par la bonne volonté du serviteur fidèle, en autant de richesses célestes. Les trésors de la terre ne durent pas, mais les trésors du Ciel sont éternels. Avez-vous en vous l'amour de ce qui vous appartient ? Cela vous fait-il de la peine de mourir, parce que vous ne pouvez plus vous occuper de vos biens et que vous devez les laisser ? Et alors, transportez-les au Ciel ! Vous dites : "N'entre pas au Ciel ce qui est de la terre et tu enseignes que l'argent est la chose la plus dégoûtante de la terre. Comment alors pouvons-nous le transporter au Ciel ?" Non, vous ne pouvez pas emporter les pièces de monnaie, qui sont matérielles, dans le Royaume où tout est spirituel, mais vous pouvez emporter le fruit de ces monnaies. Quand vous donnez votre or à un banquier, pourquoi le donnez- vous ? Pour qu'il le fasse fructifier. Vous ne vous en privez certainement pas, même momentanément, pour qu'il vous le rende tel quel. Mais vous voulez que pour dix talents il vous en rende dix plus un, ou davantage encore. Alors, vous êtes heureux et vous louez le banquier. Autrement vous dites : "Il est honnête, mais c'est un imbécile". Et puis, si au lieu de dix plus un, il ne vous en rend que neuf en disant : "J'ai perdu le reste", vous le dénoncez et le faites jeter en prison.

Qu'est-ce que c'est que le fruit de l'argent ? Est-ce que par hasard le banquier sème vos deniers et les arrose pour les faire croître ? Non. Le fruit est donné par un astucieux maniement des affaires de sorte qu'avec les hypothèques et les prêts à intérêt, l'argent croît de l'intérêt justement requis pour l'or qui a été prêté. N'en est-il pas ainsi ? Or, écoutez. Dieu vous donne les richesses terrestres, à certains beaucoup, à d'autres à peine le nécessaire pour vivre, et Il vous dit: "Maintenant, c'est à toi. Je te les ai données. Fais de ces moyens une fin telle que mon amour le désire pour ton bien. Je te les confie, mais pas pour que tu en fasses sortir un mal. À cause de l'estime que j'ai pour toi, par reconnaissance pour mes dons, fais fructifier tes biens en vue de cette vraie Patrie".


Et voici la méthode pour arriver à cette fin.

Ne veuillez pas accumuler vos trésors sur la terre en vivant pour eux, en vous montrant cruels à cause d'eux, en vous attirant les malédictions du prochain et de Dieu à cause d'eux. Ils ne le méritent pas. Pour eux aucune sécurité ici-bas. Les voleurs peuvent toujours vous les enlever. Le feu peut détruire les maisons. Les maladies des plantes ou des troupeaux peuvent anéantir les fruits ou les animaux. Que de dangers guettent les biens ! Qu'ils soient immobiliers comme les maisons ou incorruptibles comme l'or; qu'ils soient, par leur nature, périssables comme tout ce qui vit, comme le sont les végétaux et les animaux; que ce soit enfin des étoffes précieuses, qui peuvent être détériorées. La foudre sur les maisons ou l'incendie ou l'inondation; et les voleurs, la rouille, la sécheresse, les rongeurs, les insectes dans les champs; le tournis, les fièvres, les estropiements, les épidémies chez les animaux; les mites pour les étoffes précieuses et les rats pour les meubles de prix; la casse de la vaisselle, l'oxydation des lustres et des grilles artistiques; tout; tout peut être détérioré.

Mais si de tout ce bien terrestre vous en faites un bien surnaturel, voilà qu'il échappe à toute détérioration du temps, des hommes et des intempéries. Faites-vous des trésors au Ciel où n'entrent pas les voleurs et où il n'arrive aucun malheur. Appliquez miséricordieusement votre travail à toutes les misères de la terre. Caressez-les, oui, vos pièces de monnaie, baisez-les si vous voulez, réjouissez-vous des moissons prospères, des vignes chargées de grappes, des oliviers qui ploient sous le poids d'innombrables olives, des brebis au sein fécond et aux mamelles gonflées. Faites tout cela. Mais que ce ne soit pas d'une façon stérile, humaine. Faites-le par amour et admiration, joyeusement et par calcul surnaturel.

"Merci, mon Dieu, pour cet argent, pour ces moissons, pour ces arbres, pour ces brebis, pour ces commerces! Merci brebis, arbres, prés, commerces qui m'êtes si utiles! Soyez tous bénis, parce que par ta bonté, ô Éternel, par votre bonté, ô choses, voici que je peux faire tant de bien à qui a faim, à qui est nu, sans toit, malade, seul... L'an dernier, je l'ai fait pour dix. Cette année - bien que j'aie donné beaucoup en aumônes, j'ai davantage d'argent, plus riches sont les moissons et plus nombreux les troupeaux - voici que je vais donner deux fois, trois fois plus que l'an passé, pour que tous, même ceux qui n'ont rien personnellement, se réjouissent avec moi et te bénissent avec moi, Toi, Seigneur Éternel".


Voilà la prière du juste. Cette prière qui, unie à l'action, transporte vos biens au Ciel et non seulement vous les conserve pour l'éternité mais vous les fait trouver augmentés des fruits saints de l'amour.

Ayez votre trésor au Ciel, pour y avoir votre cœur, au-dessus et au-delà du danger pour que non seulement l'or, les maisons, les champs, les troupeaux ne puissent subir des malheurs, mais pour que votre propre cœur ne soit pas attaqué, enlevé, corrompu, brûlé, tué par l'esprit du monde. Si vous agissez ainsi, vous aurez votre trésor dans votre cœur parce que vous aurez Dieu en vous, jusqu'au jour bienheureux où vous serez en Lui.

Pensez donc, pour ne pas diminuer le fruit de la charité, à être charitables par esprit surnaturel. Comme je l'ai dit pour la prière et le jeûne, je le dis aussi pour la bienfaisance et pour toutes les bonnes œuvres que vous pouvez faire.

Conservez, le bien que vous faites, à l'abri des violations de la sensualité du monde. Conservez-le vierge de la louange humaine. Ne profanez pas la rose parfumée; véritable encensoir de parfums agréables au Seigneur, la rose parfumée de votre charité et de vos bonnes actions. Ce qui profane le bien, c'est l'esprit d'orgueil, le désir d'être remarqué quand on fait le bien et la recherche des louanges. La rose de la charité est alors souillée et corrompue par les limaçons visqueux de l'orgueil satisfait et il tombe sur l'encensoir les pailles puantes de la litière sur laquelle l'orgueilleux se complaît comme un animal repu.

Oh ! ces actes de bienfaisance faits pour qu'on parle de vous ! Mais il vaut mieux, bien mieux de ne pas en faire ! Celui qui ne les fait pas pèche par dureté. Celui qui les fait en faisant connaître la somme donnée et le nom du bénéficiaire en mendiant la louange, pèche par orgueil en faisant connaître l'offrande. C'est comme s'il disait : "Voyez ce que je puis ?". Il pèche par défaut de charité car il mortifie le bénéficiaire en faisant connaître son nom, il pèche par avarice spirituelle en voulant accumuler les louanges humaines... C'est de la paille, de la paille, rien de plus, Faites en sorte que ce soit Dieu qui vous loue avec ses anges.

Vous, quand vous faites l'aumône, ne sonnez pas de la trompette pour attirer l'attention des passants et être honorés comme les hypocrites qui cherchent les applaudissements des hommes et pour cela ne font l'aumône que là où ils peuvent être vus d'un grand nombre de gens.


Eux aussi ont reçu leur récompense et n'en recevront pas d'autre de Dieu. Vous, ne tombez pas dans cette même faute et dans cette présomption. Mais quand vous faites l'aumône, que votre main gauche ne sache pas ce que fait la main droite, tant est cachée et pudique votre aumône, et puis oubliez-la. Ne restez pas à admirer l'acte que vous avez fait vous gonflant comme le crapaud qui s'admire avec ses yeux voilés dans l'étang et qui, voyant dans l'eau tranquille l'image des nuages, des arbres, du char arrêté près de la rive et qui se voyant lui si petit par rapport à ces objets, se gonfle d'air jusqu'à en éclater. Votre charité elle-même est un rien comparée à l'Infini qui est la Charité de Dieu, et si vous voulez devenir semblables à Lui et rendre votre petite charité, grosse, grosse, grosse pour égaler la sienne, vous vous remplirez du vent de l'orgueil et finirez par périr.

Oubliez-le. Oubliez l'acte lui-même. Il vous restera toujours présente une lumière, une parole douce comme le miel et cela vous rendra le jour lumineux, doux, bienheureux. Car cette lumière sera le sourire de Dieu, ce miel la paix spirituelle qui est encore Dieu, cette voix la voix du Dieu-Père qui vous dira : "Merci". Lui voit le mal caché et le bien qui se cache et il vous en récompensera. Je vous le..."

"Maître, tu démens tes paroles !" L'insulte, rusée et imprévue vient du milieu de la foule. Tous se retournent vers cette voix. Il y a de la confusion.

Pierre dit : "Je te l'avais dit ! Hé ! quand il y en a un de ceux-là... rien ne va plus !"

Dans la foule, on siffle l'insulteur, on crie contre lui. Jésus est le seul qui reste calme. Il a croisé les bras sur sa poitrine et se tient droit, le front éclairé par le soleil, droit sur son rocher, dans son habit bleu foncé.

L'insulteur continue, sans souci des réactions de la foule : "Tu es un mauvais maître car tu enseignes ce que tu ne fais pas et..."

"Tais-toi ! Va-t-en ! Honte à toi !" crie la foule. Et encore : "Va trouver tes scribes ! À nous, le Maître nous suffit. Les hypocrites avec les hypocrites ! Faux maîtres ! Usuriers !..." et ils continueraient, mais Jésus dit d'une voix de tonnerre : "Silence ! Laissez-le parler" et les gens ne crient plus mais murmurent leurs reproches accompagnés d’œillades furieuses.

"Oui. Tu enseignes ce que tu ne fais pas. Tu dis qu'on doit faire l'aumône sans être vus et hier, en présence de tout un peuple, tu as dit à deux pauvres : "Restez et je vais vous rassasier".


"J'ai dit : "Que restent les deux pauvres. Ils seront des hôtes bénis et donneront de la saveur à notre pain". Rien de plus. Je n'ai pas dit vouloir les rassasier. Quel est le pauvre qui n'a pas au moins un pain ? C'était pour nous une joie de leur donner notre bonne amitié."

"Hé ! oui ! Tu es astucieux et tu sais faire l'agneau !..."

Le vieillard se lève, se retourne et levant son bâton, il crie : "Langue infernale, toi qui accuses le Saint, tu crois peut-être tout connaître et pouvoir accuser avec ce que tu sais ? Comme tu ignores qui est Dieu et qui est Celui que tu insultes, ainsi tu ignores ses actions. Il n'y a pour les connaître que les anges et mon cœur qui est dans la jubilation, Écoutez, hommes, écoutez tous et rendez-vous compte si Jésus est le menteur et l'orgueilleux que cette balayure du Temple veut dire. Lui..."

"Tais-toi, Ismaël ! Tais-toi par amour pour Moi ! Si je t'ai fait heureux, fais-moi heureux en te taisant" lui dit Jésus sur un ton de prière.

"Je t'obéis, Fils Saint. Mais laisse-moi dire cette seule chose : la bénédiction du vieil israélite fidèle est sur Lui dont j'ai reçu les bienfaits de la part de Dieu. Cette bénédiction, Dieu l'a mise sur mes lèvres pour moi et pour Sara, ma nouvelle fille. Mais sur ta tête, il n'y aura pas de bénédiction. Je ne te maudis pas. Je ne souille pas par une malédiction ma bouche qui doit dire à Dieu: "Accueille-moi". Je n'ai même pas maudit celle qui m'a renié et déjà Dieu m'en récompense. Mais il y aura quelqu'un pour prendre en mains la cause de l'Innocent qu'on accuse et d'Ismaël, ami de Dieu qui le bénit."

Une clameur fait suite au discours du vieillard qui s'assied de nouveau et un homme s'esquive et s'éloigne, accablé de reproches. Puis la foule crie à Jésus : "Continue, continue, Maître Saint ! Nous, nous n'écoutons que Toi, et Toi, écoute-nous. N'écoute pas ces corbeaux maudits ! Ils sont jaloux que nous t'aimions plus qu'eux ! Mais en Toi, il y a la Sainteté, en eux la perversité. Parle, parle ! Tu vois que nous ne désirons rien d'autre que ta parole. Maisons, commerces, tout cela n'est rien pour qui veut t'entendre."

"Oui, je vais parler. Mais ne vous faites pas de soucis. Priez pour ce malheureux. Pardonnez comme je pardonne, car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père des Cieux vous pardonnera aussi vos péchés Mais si vous avez de la rancune et si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Et tous ont besoin de pardon.

Je vous disais que Dieu vous récompensera, même si vous ne Lui demandez pas une récompense pour le bien que vous aurez fait.


Mais vous, ne faites pas le bien pour avoir une récompense, pour avoir une garantie pour le lendemain. Ne faites pas le bien en le mesurant, retenus par la crainte: "Et puis, pour moi, en aurai-je encore ? Et si je n'ai plus rien, qui viendra à mon aide ? Trouverai-je quelqu'un pour faire pour moi ce que j'ai fait ? Et quand je ne pourrai plus rien donner, est-ce qu'on m'aimera encore ?

Regardez : j'ai des amis puissants parmi les riches et des amis parmi les miséreux. Et en vérité, je vous dis que ce ne sont pas les amis puissants qui sont les plus aimés. Je vais chez eux non parce que je me recherche ou recherche mes intérêts, mais parce que d'eux je puis recevoir beaucoup pour qui ne possède rien. Moi, je suis pauvre. Je n'ai rien. Je voudrais posséder tous les trésors du monde et les changer en pain pour ceux qui ont faim, en maisons pour ceux qui sont sans toit, en vêtements pour ceux qui sont nus, en remèdes pour les malades. Vous direz : "Toi, tu peux guérir". Oui, je peux cela et autre chose. Mais il n'y a pas toujours la foi chez les autres et Moi, je ne puis faire ce que je ferais et ce que je voudrais faire, si je trouvais dans les cœurs la foi pour Moi. Je voudrais faire du bien même à ceux qui n'ont pas la foi et puisqu'ils ne demandent pas le miracle au Fils de l'homme je voudrais, d'homme à homme, les secourir. Mais je n'ai rien. C'est pour cela que je tends la main à ceux qui possèdent et je demande : "Fais-moi la charité, au nom de Dieu". Voilà pourquoi j'ai des amitiés en haut lieu. Demain, quand je ne serai plus sur la terre, il y aura encore des pauvres et Moi, je n'y serai plus ni pour faire des miracles pour ceux qui ont la foi, ni pour faire l'aumône pour amener à la foi. Mais alors mes amis riches auront appris à mon contact comment on s'y prend pour faire le bien et mes apôtres, à mon contact aussi, auront appris à faire l'aumône par amour pour les frères. Et les pauvres seront toujours secourus.

Eh bien, hier j'ai reçu, de quelqu'un qui ne possède rien, plus que ce que m'ont donné tous ceux qui possèdent C'est un ami aussi pauvre que Moi. Mais il m'a donné une chose qui ne peut s'acheter avec de l'argent et qui m'a rendu heureux en me rappelant tant d'heures sereines de mon enfance et de ma jeunesse quand chaque soir sur ma tête se posaient les mains du Juste et que j'allais me reposer avec sa bénédiction pour protéger mon sommeil. Hier cet ami pauvre m'a fait roi par sa bénédiction. Vous voyez que ce que lui m'a donné, personne d'entre mes amis riches ne me l'a jamais donné. Ne craignez donc pas. Même si vous n'avez pas de quoi faire l'aumône, il suffit que vous ayez l'amour et la sainteté.


Vous pourrez faire du bien à qui est pauvre, épuisé ou affligé. C'est pour cela que je vous dis : ne vous inquiétez pas trop par crainte de posséder peu. Vous aurez toujours le nécessaire. Ne soyez pas trop préoccupés en pensant à l'avenir . Personne ne sait quel avenir il a devant lui. Ne réfléchissez pas à ce que vous mangerez pour vous garder en vie, ni de quoi vous vous couvrirez pour tenir au chaud votre corps. La vie de votre esprit est bien plus précieuse que votre ventre et vos membres, elle vaut beaucoup plus que la nourriture et le vêtement, comme la vie matérielle vaut plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Et votre Père le sait. Sachez-le donc, vous aussi. Regardez les oiseaux: ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas, ils n'amassent pas dans les greniers et pourtant ils ne meurent pas de faim car le Père céleste les nourrit. Vous hommes, créatures préférées du Père, vous valez beaucoup plus qu'eux.

Qui de vous, avec tout son savoir-faire peut ajouter à sa taille une seule coudée ? Si vous ne réussissez pas à allonger votre taille, ne serait-ce que d'une palme, comment pouvez-vous penser à changer votre future situation en augmentant vos richesses pour vous garantir une longue et heureuse vieillesse ? Pouvez-vous dire à la mort : "Tu viendras me prendre quand je voudrai" ? Vous ne le pouvez pas. Pourquoi alors vous préoccuper du lendemain ? Et pourquoi vous faites-vous tant de soucis par crainte de rester sans vêtements ? Regardez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas, ils ne vont pas chez les marchands de drap faire des achats. Et pourtant je vous assure que Salomon, lui-même, avec toute sa gloire ne fut jamais vêtu comme l'un d'eux. Maintenant, si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs qui vit aujourd'hui et qui demain servira à chauffer le four ou à nourrir le troupeau et qui devient finalement cendre ou fumier, il prendra bien plus soin de vous, ses fils.

Ne soyez pas des gens de peu de foi. Ne vous inquiétez pas pour un avenir incertain en disant : "Quand je serai vieux, comment mangerai-je ? Que boirai-je ? Comment m'habillerai-je ?" Ces préoccupations laissez-les aux gentils qui n'ont pas la certitude lumineuse de la paternité divine. Vous vous l'avez et vous savez que votre Père connaît vos besoins et qu'il vous aime. Fiez-vous donc à Lui. Cherchez d'abord les choses vraiment nécessaires : la foi, la bonté, la charité, l'humilité, la miséricorde, la pureté, la justice, la douceur, les trois ou quatre vertus principales et toutes, toutes les autres encore de façon à être les amis de Dieu et à avoir droit à son Royaume.


Et je vous assure que tout le reste vous sera donné par surcroît, sans même que vous le demandiez. Il n'y pas de riche plus riche que le saint et de plus assuré que lui. Dieu est avec le saint. Le saint est avec Dieu. Il ne demande rien pour son corps et Dieu lui donne le nécessaire. Mais il travaille pour son esprit, auquel Dieu donne Lui-même ici-bas, et le Paradis après la vie.

Ne vous mettez donc pas en peine pour ce qui ne mérite pas votre peine. Affligez-vous d'être imparfaits et non d'être mal pourvus de biens terrestres. Ne vous mettez pas à la torture pour le lendemain. Demain pensera à lui-même [1][18], et vous y penserez quand vous le vivrez. Pourquoi y penser dès aujourd'hui ? La vie n'est-elle pas déjà suffisamment pleine des souvenirs pénibles d'hier et des pensées torturantes d'aujourd'hui pour éprouver le besoin d'y mettre encore les cauchemars des "que sera ?" demain ? Laissez à chaque jour ses ennuis ! Il y aura toujours dans la vie plus de peines que nous ne voudrions, sans ajouter les peines à venir aux présentes ! Dites toujours la grande parole de Dieu : "Aujourd'hui".

Soyez ses fils, créés à sa ressemblance. Dites donc avec Lui : "Aujourd'hui".


Et aujourd'hui, je vous donne ma bénédiction. Qu'elle vous accompagne jusqu'au commencement du nouvel aujourd'hui : de demain, c'est-à-dire quand je vous donnerai de nouveau la paix au nom de Dieu."



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Sermon des Béatitudes


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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 30 Mar 2013 - 11:44

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_53

Le Sermon sur la Montagne
Les Béatitudes (Cinquième partie)

Vision du mardi 29 mai 1945

Une matinée splendide où la pureté de l'air est encore plus vive qu'à l'ordinaire. Le lointain semble plus proche et on croit voir les choses à travers une loupe qui en montre clairement les plus petits détails. La foule se prépare à écouter le Maître. De jour en jour la nature se fait plus belle en se revêtant du vêtement opulent du cœur du printemps, qui en Palestine me semble être exactement entre mars et avril parce qu'après il prend déjà l'aspect estival avec les moissons mûres et les frondaisons déjà touffues et fournies.

Maintenant ce n'est qu'une fleur. Du haut de la montagne qui d'elle-même s'est revêtue de fleurs même aux endroits qui se prêtent le moins à cette floraison, on voit la plaine avec la houle de ses blés encore souples auxquels le vent donne un mouvement de flots verts-glauques à peine teintés d'or pâle à la cime des épis qui forment leurs grains au milieu de leur barbe. Au-dessus des moissons que fait onduler un vent léger, les arbres à fruits se dressent tout habillés de pétales. On dirait de gigantesques houppes de poudre ou encore des boules de gaze blanche, ou d'un rose très léger, ou soutenu, ou d'un rouge vif. Recueillis dans leurs vêtements d'ascètes pénitents, les oliviers prient, et leur prière se transforme en une neige, encore incertaine maintenant, de fleurettes blanches

L'Hermon a une cime d'albâtre rose que le soleil baise et d'où descendent deux fils de diamant. D'ici, on dirait des fils d'où le soleil fait ressortir un scintillement quasi irréel et puis ils disparaissent sous les galeries vertes des bois et on ne les voit plus que dans les vallées où ils forment des cours d'eau qui se dirigent sûrement vers le lac de Méron, invisible d'ici et puis en sortent avec les belles eaux du Jourdain pour ensuite plonger de nouveau dans le saphir clair de la mer de Galilée qui n'est qu'un scintillement d'éclats précieux dont le soleil tient lieu de chatons et de flammes. On dirait que les voiles qui défilent sur ce miroir, tranquille et resplendissant dans son cadre de jardins et de campagnes merveilleuses, sont guidées par les nuages légers qui sillonnent l'autre mer du ciel.

Vraiment la création rit en cette journée de printemps et à cette heure matinale.

Et les gens affluent, affluent sans arrêt. Il en monte de tous les côtés : des vieillards, des gens bien portants, des malades, des bébés, des époux qui veulent inaugurer leur vie avec la bénédiction de la parole de Dieu, des mendiants, des gens aisés qui appellent les apôtres et donnent leur offrande pour ceux qui n'ont rien, et qui semblent se confesser tant ils se dissimulent pour le faire. Thomas a pris un de leurs sacs de voyage et y verse tranquillement tout ce trésor de pièces de monnaie comme si c'était de la pâtée pour les poulets et puis il porte le tout près du rocher d'où Jésus parle, et rit joyeux en disant : "Réjouis-toi, Maître ! Aujourd'hui il y en a pour tous !"

Jésus sourit et dit : "Et nous allons commencer tout de suite pour que ceux qui sont tristes soient tout de suite contents. Toi et tes compagnons, repérez les malades et les pauvres et amenez-les devant."


Cela se fait en un temps relativement court car on doit écouter le cas de tel ou tel et cela aurait duré beaucoup plus longtemps sans l'organisation pratique de Thomas qui monte sur un rocher pour qu'on le voie et crie de sa voix puissante : "Que tous ceux qui souffrent en leur corps aillent à ma droite, là où il y a de l'ombre." L'Iscariote l'imite, doué lui aussi d'une voix d'une puissance et d'une beauté peu communes, il crie, à son tour : "Que tous ceux qui croient avoir droit à l'obole viennent ici, autour de moi. Et faites bien attention à ne pas mentir car l’œil du Maître lit dans les cœurs."

La foule s'agite et se sépare en trois groupes: les malades, les pauvres et ceux qui attendent seulement l'enseignement. Mais, parmi ces derniers, deux, puis trois semblent avoir besoin de quelque chose qui n'est ni la santé, ni l'argent, mais qui est plus nécessaire que ces choses. Une femme et deux hommes. Ils regardent, ils regardent les apôtres et n'osent pas parler. Simon le Zélote passe, l'air sévère; puis c'est Pierre, affairé, qui harangue une dizaine de diablotins auxquels il promet des olives s'ils restent tranquilles jusqu'à la fin et des claques s'ils font du tapage pendant que le Maître parle; Barthélemy passe, âgé et sérieux; puis ce sont Matthieu et Philippe qui portent dans leurs bras un estropié qui aurait eu trop de mal à se faire un passage dans la foule serrée; puis les cousins du Seigneur qui donnent le bras à un mendiant presque aveugle et à une pauvre femme, de je ne sais combien d'années, qui pleure en racontant à Jacques tous ses malheurs; puis c'est Jacques de Zébédée avec au bras une pauvre fillette certainement malade qu'il a prise à sa mère, qui le suit toute préoccupée, pour empêcher que la foule lui fasse du mal. Pour finir, viennent à passer, je pourrais dire les deux inséparables, André et Jean, car si Jean avec sa tranquille nature de saint enfant va également avec tous ses compagnons, André à cause de sa grande timidité préfère aller avec son ancien compagnon de pêche et de foi en Baptiste. Eux étaient restés au croisement des deux sentiers principaux pour diriger encore la foule vers leurs places, mais maintenant la montagne ne présente plus d'autres pèlerins sur ses voies pierreuses et les deux se réunissent pour aller vers le Maître avec les offrandes qu'ils ont reçues.

Jésus est déjà penché sur les malades, et l'hosanna de la foule ponctue chaque miracle.

La femme, qui paraît toute en peine, ose tirer le vêtement de Jean qui parle avec André et sourit. Il se penche et lui demande: "Que veux-tu, femme ?"


"Je voudrais parler au Maître..."

"Es-tu malade ? Tu n'es pas pauvre..."

"Je ne suis pas malade et je ne suis pas pauvre, mais j'ai besoin de Lui... car il y a des maux sans fièvre et des misères sans pauvreté et la mienne... et la mienne..." et elle pleure.

"Tu vois, André, cette femme a un chagrin et elle voudrait le dire au Maître. Comment allons-nous faire ?"

André regarde la femme et dit : "Certainement c'est une chose qu'elle souffre de faire connaître..." La femme avec la tête fait signe que oui.

André reprend: "Ne pleure pas... Jean, amène-la à notre tente. J'y amènerai le Maître."

Et Jean, souriant, demande qu'on le laisse passer pendant qu'André va en direction opposée vers Jésus. Mais les deux hommes affligés observent la manœuvre et l'un d'eux arrête Jean et l'autre arrête André et voilà que peu après les deux se trouvent avec Jean et la femme derrière l'abri de feuillage qui sert de mur à la tente.

André rejoint Jésus au moment où il guérit l'estropié qui lève ses béquilles comme deux trophées, agile comme un danseur en criant sa bénédiction. André dit à voix basse : "Maître, derrière notre tente il y en a trois qui pleurent. Mais ce sont des peines de cœur qui ne peuvent être rendues publiques..."

"C'est bien. J'ai encore cette fillette et cette femme et puis je viens. Va leur dire qu'ils aient foi."

André s'en va pendant que Jésus se penche sur la fillette que la mère a reprise sur son sein: "Comment t'appelles-tu ?" lui demande Jésus.

"Marie."

"Et Moi, comment je m'appelle ?"

"Jésus" répond la fillette.

"Et qui suis-je ?"

"Le Messie du Seigneur qui est venu pour faire du bien aux corps et aux âmes."

"Qui te l'a dit ?"

"Maman et papa qui espèrent en Toi pour ma vie."

"Vis et sois bonne."

La fillette, je pense, souffrait de l'épine dorsale car, bien qu'elle eût sept ans et davantage, elle ne remuait que les mains, et elle était serrée des aisselles aux hanches avec des grosses bandes très dures. On les voit car la mère a ouvert le petit vêtement pour les montrer.


La fillette reste immobile pendant quelques minutes, puis elle sursaute, glisse du sein maternel par terre et court vers Jésus qui est en train de guérir la malade dont je ne comprends pas le cas.

Les malades sont tous exaucés et ce sont eux qui crient le plus fort dans la foule nombreuse qui applaudit le "Fils de David, gloire de Dieu et notre gloire."


Jésus va vers la tente. Judas de Kériot crie : "Maître ! Et eux ?"

Jésus se retourne et dit : "Qu'ils attendent où ils sont. Eux aussi seront consolés" et il s'en va rapidement derrière les feuillages là où sont, avec André et Jean, les trois personnes en peine.

"D'abord la femme. Viens avec Moi dans ces buissons. Parle sans crainte."

Seigneur, mon mari m'a abandonnée pour une prostituée. J'ai cinq enfants et Le dernier a deux ans.., Ma douleur est grande... et je pense à mes enfants... Je ne sais s'il les voudra ou s'il me les laissera. Les garçons, l'aîné au moins, il le voudra... Et moi qui l'ai mis au monde ne dois-je plus avoir la joie de le voir ? Et que penseront-ils du père ou de moi ? Ils doivent penser du mal de l'un de nous. Et moi, je ne voudrais pas qu'ils jugent leur père..."

"Ne pleure pas. Je suis le Maître de la vie et de la mort. Ton mari n'épousera pas cette femme. Va en paix et sois toujours bonne."

"Mais... tu ne le tueras pas ? Oh ! Seigneur, je l'aime !" Jésus sourit : "Je ne tuerai personne. Mais il y aura quelqu'un qui fera son métier. Sache que le démon n'est pas au-dessus de Dieu. En retournant dans ta ville, tu sauras que la créature malfaisante a été tuée et de telle façon que ton mari comprendra ce qu'il allait faire et il t'aimera d'un amour renouvelé."

La femme baise la main que Jésus lui avait mise sur la tête, et s'en va.

Un des deux hommes vient : "J'ai une fille, Seigneur. Malheureusement, elle est allée à Tibériade avec des amies et c'est comme si elle avait absorbé du poison. Elle m'est revenue comme ivre. Elle voulait s'en aller avec un grec... et puis... Mais pourquoi m'est-elle née ? Sa mère est malade de chagrin et peut-être elle en mourra... Moi... il n'y a que tes paroles que j'ai entendues l'hiver dernier qui me retiennent de la tuer. Mais, je te l'avoue, mon cœur l'a déjà maudite."

"Non. Dieu qui est Père ne maudit que pour le péché accompli et obstiné. Que veux-tu de Moi ?"

"Que tu la ramènes au repentir."

"Je ne la connais pas, et elle certainement ne vient pas vers Moi."


"Mais Toi, tu peux, même de loin, changer le cœur ! Sais-tu qui m'envoie vers Toi ? Jeanne de Chouza. Elle allait partir pour Jérusalem quand je suis allé à son palais lui demander si elle connaissait ce grec infâme. Je pensais qu'elle ne le connaissait pas parce qu'elle est bonne tout en vivant à Tibériade, mais puisque Chouza fréquente les gentils... Elle ne le connaît pas. Mais elle m'a dit : "Va trouver Jésus. Lui a rappelé mon esprit de si loin, et il m'a guérie de ma phtisie par ce rappel . Il guérira aussi le cœur de ta fille. Je vais prier, et toi, aie foi". J'ai foi. Tu le vois. Aie pitié, Maître."

"Ta fille, d'ici ce soir, pleurera sur les genoux de sa mère en lui demandant pardon. Toi aussi, sois bon comme sa mère : pardonne. Le passé est mort."

"Oui, Maître. Comme tu veux et que tu sois béni."

Il se retourne pour s'en aller... puis revient sur ses pas : "Pardon, Maître... mais j'ai si peur... La luxure, c'est un tel démon ! Donne-moi un fil de ton vêtement. Je le mettrai au chevet de ma fille. Pendant son sommeil, le démon ne la tentera pas."

Jésus sourit et secoue la tête... mais il contente l'homme en lui disant : "Pour que tu sois plus tranquille. Mais crois bien que quand Dieu dit : "Je veux" le diable s'en va sans qu'il y ait besoin d'autre chose. Je veux que tu gardes cela en souvenir de Moi" et il lui donne une petite touffe de ses franges.

Le troisième se présente : "Maître, mon père est mort. Nous croyions qu'il avait beaucoup d'argent. Nous n'en avons pas trouvé. Et ce ne serait que demi-mal car entre frères nous ne manquons pas de pain. Mais, étant l'aîné, je vivais avec mon père. Mes deux frères m'accusent d'avoir fait disparaître l'argent et ils veulent me faire un procès pour vol. Tu vois mon cœur. Je n'ai pas volé la plus petite pièce de monnaie. Mon père gardait ses deniers dans un coffret, dans une cassette de fer. À sa mort nous avons ouvert le coffret et la cassette n'y était plus. Eux disent: "C'est toi qui l'as prise cette nuit pendant que nous dormions". Ce n'est pas vrai. Aide-moi à rétablir la paix et l'estime entre nous."

Jésus le regarde fixement et sourit. "Pourquoi souris-tu, Maître ?"

"Parce que le coupable, c'est ton père. Une faute d'enfant qui cache son jouet pour qu'on ne le lui prenne pas."

"Mais il n'était pas avare. Crois-le. Il faisait du bien."


"Je le sais, mais il était très âgé... Ce sont les maladies des vieillards... Il voulait mettre son argent à l'abri dans votre intérêt et il vous a désunis par excès d'affection. Mais la cassette est enterrée au pied de l'escalier de la cave. Je te le dis pour que tu saches que je le sais. Pendant que je te parle, par pur hasard, ton frère cadet en frappant le sol avec colère l'a fait vibrer et ils l'ont découverte. Ils sont confus et regrettent de t'avoir accusé. Retourne tranquillement chez toi et sois gentil avec eux. Ne leur reproche pas leur manque d'estime."

"Non, Seigneur. Je n'y vais même pas. Je reste à t'écouter. J'irai demain."

"Et s'ils t'enlèvent de l'argent ?"

"Tu dis qu'il ne faut pas être avide. Je ne veux pas l'être. Il me suffit qu'il y ait la paix entre nous. Du reste... je ne savais pas ce qu'il y avait dans la cassette et je ne me mettrai pas en peine pour une déclaration inexacte. Je pense que cet argent aurait pu être perdu... S'ils me le refusent, je vivrai maintenant comme je vivais auparavant. Il me suffit qu'ils ne m'appellent pas : voleur."

"Tu es très avancé sur le chemin de Dieu. Continue et que la paix soit avec toi."

Et lui aussi s'en va content. Jésus retourne vers la foule, vers les pauvres et il distribue les oboles comme il le juge bon. Maintenant tout le monde est satisfait et Jésus peut parler.

"La paix soit avec vous.

uand je vous explique les chemins du Seigneur, c'est pour que vous les suiviez. Pourriez-vous suivre en même temps le sentier qui descend à droite et celui qui descend à gauche ? Vous ne pourriez pas, car si vous prenez l'un, vous devez laisser l'autre. Même si les deux sentiers étaient voisins vous ne pourriez continuer à marcher un pied dans l'un et l'autre pied dans l'autre. Vous finiriez par vous fatiguer et par vous tromper même si vous aviez engagé un pari. Mais entre le sentier de Dieu et celui de Satan, il y a une grande distance et qui ne cesse d'augmenter, exactement comme ces deux sentiers qui se rejoignent ici, mais qui, à mesure qu'ils descendent dans la vallée s'écartent toujours plus l'un de l'autre, l'un allant vers Capharnaüm, l'autre vers Ptolémaïs.

La vie est ainsi. Elle s'écoule entre le passé et l'avenir, entre le mal et le bien. Au milieu se trouve l'homme avec sa volonté et son libre arbitre; aux extrémités, d'une part Dieu et son Ciel, d'autre part Satan et son Enfer. L'homme peut choisir. Personne ne le force. Qu'on ne me dise pas : "Mais Satan nous tente" pour s'excuser de descendre par le sentier du bas. Dieu aussi nous tente par son amour et cette tentation est bien forte; par ses paroles, et elles sont bien saintes; par ses promesses, et elles sont bien séduisantes ! Pourquoi alors se laisser tenter par un seul des deux et par celui qui mérite le moins qu'on l'écoute ? Les paroles, les promesses, l'amour de Dieu ne suffisent-ils pas à neutraliser le poison de Satan ?


Attention que cela ne tourne pas mal pour vous. Quand quelqu'un est physiquement très sain, il n'est pas à l'abri des contagions, mais il les surmonte facilement. Si au contraire il est déjà malade et par conséquent affaibli, il périt presque certainement avec une nouvelle infection, et s'il survit il est plus malade que la première fois, car il n'a pas dans le sang la force de détruire complètement les germes infectieux. C'est la même chose pour la partie supérieure. Si quelqu'un est moralement et spirituellement sain et fort, croyez bien qu'il n'est pas exempt de la tentation, mais le mal ne s'enracine pas en lui. Quand j'entends quelqu'un me dire : "J'ai fréquenté celui-ci et celui-là, j'ai lu ceci et cela, j'ai essayé d'amener au bien celui-ci et celui-là, mais en réalité le mal qui était dans leur esprit et dans leur cœur, le mal qui était dans le livre est entré en moi", je conclu : "Cela prouve que tu avais déjà créé le terrain favorable à la pénétration. Cela prouve que tu es un faible qui manque de nerf moral et spirituel. Car même de nos ennemis nous devons faire sortir du bien. En observant leurs erreurs, nous devons apprendre à n'y pas tomber. L'homme intelligent ne se laisse pas séduire par la première doctrine qu'il écoute. L'homme qui est tout imprégné d'une doctrine ne peut faire en lui une place pour les autres. Ceci explique les difficultés que l'on rencontre pour essayer de persuader ceux qui sont convaincus par d'autres enseignements de suivre la vraie Doctrine. Mais si tu m'avoues que tu changes de pensée au moindre souffle de vent, je vois que tu es plein de vides, ta force spirituelle est fissurée de partout, les digues qui retiennent ta pensée sont défoncées en mille endroits par où fuient les eaux saines et entrent les eaux corrompues, et tu es tellement sot et apathique que tu ne t'en aperçois même pas et n'y portes aucun remède. Tu es un malheureux;".

Sachez donc, entre les deux sentiers, choisir le bon et le suivre, en résistant, en résistant, en résistant aux attraits de la sensualité, du monde, de la science et du démon. Les fois mélangées, les compromis, les pactes qui s'opposent l'un à l’autre, laissez-les aux gens du monde. Ils ne devraient pas non plus exister parmi eux si les hommes étaient honnêtes. Mais vous, vous au moins, hommes de Dieu, ne les ayez pas. .Vous ne pouvez faire des arrangements ni avec Dieu ni avec Mammon.


Ne les ayez pas en vous-mêmes, car ils seraient sans valeur. Vos actions, mélangées de ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas, n'auraient aucune valeur. Celles qui sont complètement bonnes seraient annulées par celles qui ne le sont pas. Celles qui sont mauvaises vous feraient tomber directement aux mains de l'Ennemi. Ne les faites donc pas. Mais servez loyalement.

Personne ne peut servir deux maîtres dont la pensée est différente. S'il aime l'un, il haïra l'autre et réciproquement. Vous ne pouvez appartenir également à Dieu et à Mammon L'esprit de Dieu ne peut se concilier avec l'esprit du monde. L'un monte, l'autre descend. L'un sanctifie, l'autre corrompt. Si vous êtes corrompus, comment pouvez-vous agir avec pureté ? La sensualité s'enflamme chez ceux qui sont corrompus et, à la suite de la sensualité, les autres désirs malsains. Vous savez déjà comment Ève fut corrompue, et Adam par son intermédiaire.

Satan embrassa l’œil de la femme et l'ensorcela de telle façon que toute vision jusqu'alors pure prit pour elle un aspect impur et éveilla des curiosités étranges. Puis Satan lui baisa les oreilles et les ouvrit aux paroles d'une science inconnue : la sienne. Même la pensée d'Ève voulut connaître ce qui n'était pas nécessaire. Puis Satan montra à l’œil et à la pensée éveillés au Mal ce que tout d'abord ils n'avaient pas vu ni compris, et tout en Ève s'éveilla et se corrompit. Et la Femme, allant vers l'Homme, révéla son secret et persuada Adam de goûter le nouveau fruit si beau à voir et interdit jusqu'alors. Et elle le baisa et le regarda avec une bouche et des yeux où était déjà le trouble satanique. Et la corruption pénétra en Adam qui vit, et dont l’œil désira le fruit défendu. Il y mordit avec sa compagne, tombant d'une telle hauteur dans la boue.

Quand quelqu'un est corrompu, il entraîne l'autre dans la corruption à moins que ce ne soit un saint au vrai sens du mot.

Attention à votre regard, hommes, au regard de l’œil et à celui de l'esprit. S'ils sont corrompus, ils ne peuvent que corrompre le reste. L’œil est la lumière du corps, ta pensée est la lumière du cœur.. Mais si ton œil n'est pas pur, tout en toi deviendra trouble et les nuées de la séduction créeront en toi des imaginations impures, car par suite de la soumission des organes à la pensée, une pensée corrompue corrompt les sens. Tout est pur en celui qui a une pensée pure qui lui donne un regard pur, et la lumière de Dieu descend en maîtresse là où les sens ne font pas obstacle. Mais si par une mauvaise volonté tu as habitué l’œil à des visions troubles, tout en toi deviendra ténèbres. Inutilement tu regarderas même les choses les plus saintes. Dans la nuit il n'y aura que ténèbres et tu feras des œuvres de ténèbres.


Aussi, fils de Dieu, protégez vous-mêmes contre vous-mêmes. Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Être tenté n'est pas un mal. C'est par la lutte que l'athlète prépare la victoire. Mais le mal c'est d'être vaincus faute d'entraînement et d'attention. Je sais que tout sert à la tentation. Je sais que la défense énerve. Je sais que la lutte épuise. Mais, allons, pensez à ce que vous procurent ces choses. Et voudriez-vous pour une heure de plaisir, de n'importe quelle espèce, perdre une éternité de paix ? Que vous laisse le plaisir de la chair, de l'or et de la pensée ? Rien. Qu'acquérez-vous en les repoussant ? Tout. Je parle à des pécheurs parce que l'homme est pécheur. Eh bien, dites-moi, en vérité : après avoir satisfait les sens, ou l'orgueil, ou la cupidité, vous êtes-vous sentis plus frais, plus contents, plus tranquilles ? Dans l'heure qui suit la satisfaction et qui est toujours une heure de réflexion, vous êtes-vous en réalité sentis sincèrement heureux ? Moi, je n'ai pas goûté ce pain de la sensualité. Mais je réponds pour vous : "Non. Flétrissure, mécontentement, incertitude, nausée, peur, agitation. Voilà ce qu'a été le suc que vous a procuré cette heure de plaisir".

Cependant, je vous en prie. Lorsque je vous dis : "Ne faites jamais cela", je vous dis aussi : "Ne soyez pas inexorables à ceux qui se trompent". Rappelez-vous que vous êtes tous frères, faits d'une même chair et ayant une même âme. Pensez que nombreuses sont les causes qui amènent quelqu'un à pécher. Soyez miséricordieux envers les pécheurs, relevez-les avec bonté et amenez-les à Dieu en leur montrant que le sentier qu'ils ont suivi est hérissé de dangers pour la chair, pour la pensée et l'esprit. Faites cela et vous en serez grandement récompensés. Parce que le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple.

Je vous dis donc..."

****
Vision du samedi 12 août 1944

Jésus me dit:

"Regarde et écris. C'est l'évangile de la Miséricorde que je donne à tous et spécialement à ceux qui se reconnaîtront dans la pécheresse et que j'invite à suivre dans sa rédemption.

Jésus, debout sur un rocher, parle à une foule nombreuse. C'est un endroit alpestre. Une colline solitaire entre deux vallées. Le sommet de la colline est en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau, de sorte qu'à peu de mètres de la cime elle offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté comme dans une salle de concert très bien construite.

La colline n'est qu'une fleur. Ce doit être la belle saison. Les moissons des plaines commencent à prendre une couleur blonde et seront bientôt prêtes pour la faux. Au nord une montagne élevée resplendit avec son névé au soleil . Immédiatement au-dessous, à l'orient, la mer de Galilée paraît un miroir brisé dont les innombrables éclats semblent des saphirs embrasés par le soleil. Elle éblouit avec son scintillement azur et or sur lequel ne se reflète que quelques nuages floconneux qui traversent un ciel très pur et les ombres mobiles de quelques voiles. Ce doit être encore les premières heures de la matinée car l'herbe de la montagne a encore quelques diamants de rosée disséminés parmi les tiges. Au-delà du lac de Génésareth il y a des plaines éloignées qui par l'effet d'un léger brouillard, peut-être la rosée qui s'évapore, semblent prolonger le lac mais avec des teintes d'opale veinée de vert, et plus loin encore une chaîne de montagnes dont la côte très capricieuse fait penser à un dessin de nuages sur un ciel serein.

Certains sont assis sur l'herbe ou sur des pierres, d'autres sont debout. Le collège apostolique n'est pas au complet. Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathanaël et Philippe. Puis, il y en a un autre qui est ou qui n'est pas dans le groupe. C'est peut-être le dernier arrivé : ils l'appellent Simon .Les autres ne sont pas là, à moins que je ne les distingue pas au milieu de la foule nombreuse.

Le discours est déjà commencé depuis un moment. Je comprends qu'il s'agit du sermon sur la montagne. Mais les béatitudes sont déjà énoncées. Je dirais même que le discours approche de sa fin car Jésus dit : "Faites ceci et vous en serez grandement récompensés, car le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc..."

Un grand mouvement se produit dans la foule qui se trouve vers le sentier conduisant au plateau. Les gens les plus proches de Jésus se retournent. L'attention se détourne. Jésus cesse de parler et tourne son regard dans la même direction que les autres. Il est sérieux et beau dans son habit bleu foncé , avec les bras croisés sur la poitrine et le soleil qui effleure son visage avec le premier rayon qui passe au-dessus du pic oriental de la colline


"Faites place, plébéiens" crie une coléreuse voix d'homme. "Faites place à la beauté qui passe"... quatre jolis-cœurs tout pomponnés s'avancent et l'un est certainement un romain car il porte la toge. Ils portent en triomphe sur leurs mains croisées pour faire un siège Marie de Magdala, encore grande pécheresse.

Elle rit de sa bouche très belle, elle rejette en arrière sa tête à la chevelure d'or toute en tresses et boucles retenues par des épingles précieuses et par une lame d'or parsemée de perles qui enserre le sommet du front comme un diadème et d'où descendent de légères boucles pour voiler ses yeux splendides rendus encore plus grands et plus séduisants par un savant artifice. Le diadème, ensuite, disparaît derrière les oreilles sous la masse des tresses qui retombent sur le cou très blanc et découvert. Et même... le découvert va bien au-delà du cou. Les épaules sont découvertes jusqu'aux omoplates et la poitrine beaucoup plus encore. Son vêtement est retenu aux épaules par deux chaînettes d'or. Les manches sont inexistantes. Le tout est recouvert, si l'on peut dire, par un voile qui sert uniquement à mettre la peau à l'abri du bronzage. Le vêtement est très léger et la femme se jetant, comme elle fait, par cajolerie, sur l'un ou l'autre de ses adorateurs, semble se jeter nue sur eux. J'ai l'impression que le romain est le préféré, car c'est à lui que s'adressent de préférence les sourires et les coups d’œil et il reçoit plus souvent la tête sur son épaule

"Voilà, la déesse est satisfaite" dit le romain. "Rome a donné une monture à la nouvelle Vénus et là se trouve l'Apollon que tu as voulu voir. Charme-le donc... mais laisse-nous aussi quelques bribes de tes charmes."

Marie rit et d'un mouvement agile et provocant se jette à terre découvrant ses pieds chaussés de sandales blanches avec des boucles d'or et une partie de la jambe. Puis couvrant le tout, le vêtement très ample, de laine fine comme le voile et très blanc, retenu à la taille, mais très bas à la hauteur des hanches, par une ceinture à boucles d'or dénouées. Et la femme se dresse comme une fleur de chair, une fleur impure, éclose par un sortilège sur le plateau vert où se trouvent quantité de muguets et de narcisses sauvages.

Elle est belle plus que jamais. La bouche petite et pourpre semble un œillet qui se détache sur la blancheur d'une dentition parfaite. Le visage et le corps pourraient satisfaire le peintre ou le sculpteur le plus difficile tant pour les teintes que pour les formes. Large de poitrine avec des hanches bien proportionnées, avec une taille naturellement souple et fine en comparaison de la poitrine et des hanches, elle semble une déesse comme l'a dit le romain, une déesse sculptée dans un marbre légèrement rosé sur lequel l'étoffe légère se tend sur les côtés pour retomber ensuite en plis nombreux sur le devant. Tout est étudié pour plaire.

Jésus la regarde fixement, et elle soutient effrontément son regard en riant et en se tournant légèrement à cause des chatouilles que le romain, lui fait en passant sur ses épaules et sur son sein découverts un brin de muguet cueilli dans l'herbe. Marie, avec un courroux étudié et faux, relève son voile en disant : "Respecte ma candeur" ce qui fait éclater les quatre en un bruyant éclat de rire.

Jésus continue de la fixer. Quand le bruit des éclats de rire s'atténue, comme si l'apparition de la femme avait rallumé la flamme du discours qui tombait, Jésus reprend la parole et ne la regarde plus. Mais il regarde ses auditeurs qui paraissent agités et scandalisés par cette aventure.

Jésus reprend : "J'ai dit d'être fidèles à la Loi, humbles, miséricordieux, d'aimer non seulement les frères nés des mêmes parents mais tous ceux qui sont pour vous des frères parce qu'ils ont la même origine humaine. Je vous ai dit que le pardon est plus utile que la rancœur, qu'il vaut mieux compatir que d'être inexorables .Mais maintenant je vous dis qu'on ne doit pas condamner si on n'est pas exempt du péché qui nous porterait à condamner. Ne faites pas comme les scribes et les pharisiens qui sont sévères avec tout le monde, mais pas avec eux-mêmes. Ils appellent impur ce qui est extérieur et peut ne souiller que l'extérieur, et ils accueillent l'impureté au plus profond de leur sein, dans leur cœur

Dieu n'est pas avec ceux qui sont impurs, car l'impureté corrompt ce qui est la propriété de Dieu : les âmes, et surtout les âmes des petits qui sont les anges répandus sur la terre. Malheur à ceux qui leur arrachent les ailes avec la cruauté de fauves démoniaques et qui jettent dans la boue ces fleurs du Ciel en leur faisant connaître le goût de la matière ! Malheur !... Il vaudrait mieux qu'ils meurent brûlés par la foudre plutôt que d'arriver à un tel péché !

Malheur à vous, riches et jouisseurs ! Car c'est justement parmi vous que fermente la plus grande impureté à laquelle l'oisiveté et l'argent servent de lit et d'oreiller ! Maintenant, vous êtes repus. La nourriture des concupiscences vous arrive jusqu'à la gorge et vous étrangle. Mais vous aurez faim, une faim redoutable et que rien ne rassasiera ni n'adoucira pendant l'éternité. Maintenant vous êtes riches. Que de bien vous pourriez faire avec votre richesse !

Mais vous en faites un mal pour vous et pour les autres. Vous connaîtrez une pauvreté atroce un jour, lequel n'aura pas de fin. Maintenant vous riez. Vous vous prenez pour des triomphateurs. Mais vos larmes rempliront les étangs de la Géhenne et elles ne s'arrêteront plus.


Où se niche l'adultère ? Où se niche la corruption des jeunes filles ? Qui a deux ou trois lits de débauche, en plus de son lit d'époux, et sur lesquels il répand son argent et la vigueur d'un corps que Dieu lui a donné sain pour qu'il travaille pour sa famille et non pour qu'il s'épuise en débauches dégoûtantes qui le mettent au-dessous d'une bête immonde ? Vous avez appris qu'il a été dit : "Ne commets pas l'adultère" .Mais Moi, je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec un désir impur, que celle qui est allée vers un homme avec un désir impur, avec cela seulement, a déjà commis l'adultère en son cœur. Aucune raison ne justifie la fornication, Aucune. Ni l'abandon et la répudiation d'un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée. Vous n'avez qu'une seule âme. Quand elle est engagée avec une autre par un pacte de fidélité, qu'elle ne mente pas, autrement ce beau corps avec lequel vous péchez ira avec vous, âmes impures, dans des flammes qui ne s'éteindront pas. Mutilez-le plutôt, mais ne le tuez pas pour toujours par la damnation. Redevenez hommes, vous, les riches, sentines vermineuses du vice, redevenez hommes pour ne pas inspirer le dégoût au Ciel..."

Marie, au commencement, a écouté avec un visage qui était un poème de séduction et d'ironie, éclatant de temps à autre en rires méprisants. Sur la fin du discours elle devient rouge de colère. Elle comprend que, sans la regarder, c'est à elle que Jésus parle. Sa colère s'enflamme toujours plus. Elle se révolte et à la fin elle n'y résiste plus. Elle s'enveloppe méprisante dans son voile et, suivie par les regards de la foule qui la méprise et par la voix de Jésus qui la poursuit, elle se sauve à toutes jambes sur la pente en laissant des morceaux de vêtements aux chardons et aux églantiers qui sont aux bords du sentier. Elle rit de rage et de mépris.

****
Je ne vois rien d'autre. Mais Jésus me dit : "Tu vas encore voir."

****
Vision du mardi 29 mai 1945 (suite)

Jésus reprend : "Vous êtes indignés de cet événement. Cela fait deux jours que notre refuge, bien au-dessus de la boue, est troublé par le sifflement de Satan .Ce n'est donc plus un refuge, et nous allons le quitter. Mais je veux terminer pour vous ce code du "plus parfait" dans cette ampleur de lumière et d'horizon.


Ici, réellement, Dieu apparaît dans sa majesté de Créateur et, en voyant ses merveilles, nous pouvons croire fermement que le Maître c'est Lui et non pas Satan. Le Malin ne pourrait même pas créer un brin d'herbe. Mais Dieu peut tout. Que cela nous réconforte. Mais vous êtes maintenant tous au soleil. Et cela vous gêne. Dispersez-vous alors sur les pentes. Il y a de l'ombre et de la fraîcheur .Prenez votre repas, si vous voulez. Je vous parlerai du même sujet. Plusieurs raisons nous ont retardés. Mais ne le regrettez pas. Ici, vous êtes avec Dieu."

La foule crie : "Oui, oui, avec Toi" et les gens s'en vont sous les bosquets épars du côté de l'orient de façon que le versant de la colline et les branches les abritent du soleil déjà trop chaud.

Entre temps, Jésus dit à Pierre de démonter la tente.

"Mais... nous partons réellement ?"

"Oui."

"Parce qu'elle est venue, elle ? ..."

"Oui, mais ne le dis à personne et surtout pas au Zélote. Il en resterait affligé à cause de Lazare. Je ne puis permettre que la parole de Dieu soit exposée au mépris des païens..."

"Je comprends, je comprends..."

"Alors, comprends aussi une autre chose."

"Laquelle, Maître ?"

"La nécessité de se taire en certains cas. Je me fie à toi. Tu m'es si cher mais tu es aussi d'une impulsivité qui te fait faire des observations blessantes."

"Je comprends... tu ne veux pas à cause de Lazare et de Simon..."

"Et pour d'autres encore."

"Tu penses qu'il y en aura aujourd'hui ?"

"Aujourd'hui, demain et après-demain et toujours. Et il sera toujours nécessaire de surveiller l'impulsivité de mon Simon de Jonas. Va, va faire ce que je t'ai dit."

Pierre s'en va, en appelant à son aide ses compagnons. L'Iscariote est resté pensif dans un coin. Jésus l'appelle par trois fois parce qu'il n'entend pas. À la fin, il se retourne : "Tu me veux, Maître ?" demande-t-il.

"Oui, va toi aussi prendre ta nourriture et aider tes compagnons."

"Je n'ai pas faim. Ni Toi non plus."

"Moi non plus, mais pour des motifs opposés. Tu es troublé, Judas ?"

"Non, Maître. Fatigué..."


"Maintenant nous allons sur le lac, et puis en Judée, Judas. Et chez ta mère. Je te l'ai promis..."

Judas se sent mieux. "Tu viens bien avec moi seul ?"

"Mais certainement. Aime-moi bien, Judas. Je voudrais que mon amour fût en toi au point de te préserver de tout mal."

"Maître... je suis un homme. Je ne suis pas un ange. J'ai des moments de fatigue. Est-ce un péché d'avoir besoin de dormir ?"

"Non, si tu dors sur ma poitrine. Regarde là les gens, comme ils sont heureux et comme il est gai d'ici, le paysage. Cependant la Judée aussi doit être très belle au printemps."

"Très belle, Maître. Seulement, là-bas sur les montagnes qui sont plus élevées qu'ici, le printemps est plus tardif .Mais les fleurs sont très belles. Les pommeraies sont une splendeur. La mienne, grâce aux soins de maman, est une des plus belles. Et quand elle s'y promène avec des colombes qui lui Courent après pour avoir du grain, crois bien que c'est une vue apaisante pour le cœur."

"Je le crois. Si ma Mère n'est pas trop fatiguée, j'aurais plaisir à l'amener chez la tienne. Elles s'aimeraient, car elles sont bonnes toutes les deux."

Judas, séduit par cette idée, redevient tranquille. Il oublie son manque d'appétit et sa fatigue et court vers ses compagnons en riant joyeusement. Grand comme il est, il défait sans fatigue les nœuds les plus élevés et il mange son pain et ses olives, joyeux comme un enfant. Jésus le regarde avec compassion et puis se dirige vers ses apôtres.

"Voici du pain, Maître, et un œuf. Je me le suis fait donner par ce riche habillé de rouge. Je lui ai dit : "Tu es heureux d'écouter. Lui parle et il est épuisé. Donne-moi un de tes œufs. Cela fera plus de bien à Lui qu'à toi".

"Mais, Pierre !"

"Non, Maître ! Tu es pâle comme un bébé qui suce un sein épuisé, et tu es en train de devenir maigre comme un poisson après les amours. Laisse-moi faire; je ne veux pas avoir de reproches à me faire. Maintenant, je vais le mettre dans cette cendre chaude. Ce sont les branchages que j'ai brûlés. Tu vas le boire. Je ne sais combien de temps il y a... combien de jours ? Des semaines certainement qu'on ne mange que du pain et des olives et un peu de lait .Hum ! On dirait qu'on se purge. Et Toi, tu manges moins que tous et tu parles pour tous. Voici l’œuf. Bois-le tant qu'il est tiède. Cela te fera du bien."

Jésus obéit et voyant que Pierre ne mange que du pain, il lui demande : "Et toi ? Les olives ?"

"Chut ! Elles vont me servir après. Je les ai promises."

"À qui ?"

"À des enfants Pourtant, s'ils ne se tiennent pas tranquilles jusqu'à la fin, je mange les olives et je leur donne les noyaux, c'est-à-dire des claques."

"Mais, très bien !"

"Hé ! je ne les donnerai jamais. Mais si on ne fait pas ainsi ! J'en ai tant reçu, moi aussi, et si on avait dû me donner toutes celles que je méritais pour mes gamineries, j'aurais dû en recevoir dix fois plus ! Mais cela fait du bien. C'est parce que j'en ai reçu que je suis ainsi."

Tout le monde rit de la sincérité de l'apôtre. "Maître, je voudrais te dire qu'aujourd'hui c'est vendredi et que ces gens... je ne sais s'ils pourront se procurer des vivres à temps pour demain ou regagner leurs maisons" dit Barthélemy.

"C'est vrai ! C'est vendredi !" disent plusieurs.

"Peu importe. Dieu y pourvoira, mais nous le leur dirons." Jésus se lève et va à sa nouvelle place au milieu de la foule éparse parmi les bosquets. "En premier lieu, je vous rappelle que c'est vendredi. Maintenant je vous dis que ceux qui craignent de ne pouvoir regagner à temps leurs maisons ou n'arrivent pas à croire que Dieu donnera demain la nourriture à ses fils, peuvent se retirer tout de suite pour que la nuit ne les surprenne pas en route."

Sur toute la foule, une cinquantaine de personnes se lèvent. Les autres restent où elles sont.

Jésus sourit et commence à parler. "Vous avez appris qu'il a été dit autrefois : "Ne commets pas l'adultère" Ceux parmi vous, qui m'ont entendu dans d'autres endroits, savent que plusieurs fois j'ai parlé de ce péché .Parce que, faites bien attention, ce péché n'intéresse pas une seule personne, mais intéresse deux ou trois personnes. Et je m'explique. Celui qui commet l'adultère pèche pour lui-même, il pèche pour sa complice, il pèche en portant au péché la femme ou le mari trahi qui peuvent en arriver au désespoir ou à pécher eux-mêmes. Ceci pour le péché consommé. Mais je vous dis en plus. Je vous dis : "Non seulement le péché consommé, mais le désir de le consommer est déjà péché". Qu'est-ce que l'adultère ? C'est le désir fiévreux de celui ou de celle qui n'est pas à nous. On commence à pécher par le désir, on continue par la séduction, on complète par la persuasion, l'acte couronne le tout.

Comment commence-t-on ? Généralement par un regard impur. Et cela nous ramène à ce que je disais auparavant. L’œil impur voit ce qui est caché à celui qui est pur, et par l’œil, la soif entre dans le gosier, la faim dans le corps, la fièvre dans le sang. Soif, faim, fièvre charnelle. C'est le commencement du délire. Si l'autre, la personne regardée est honnête, celui qui délire reste seul à se retourner sur des charbons ardents, ou bien il en arrive à calomnier pour se venger. Si elle est malhonnête, elle se fait complice du regard et alors commence la descente vers le péché. Aussi je vous dis : "Celui qui regarde une femme en la désirant, a déjà commis l'adultère car dans sa pensée il a déjà commis l'acte qu'il désire. .Plutôt que cela, si ton œil droit est pour toi occasion de scandale, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi être borgne que de tomber pour toujours dans les ténèbres infernales. Et si ta main droite a péché, coupe-la et jette-la. Il vaut mieux pour toi avoir un membre de moins plutôt que de tomber tout entier dans l'enfer Il est vrai qu'il est dit que ceux qui sont difformes ne peuvent servir Dieu dans le Temple Mais après la vie, ceux qui sont difformes de naissance, s'ils sont saints ou ceux qui le sont par vertu, deviendront plus beaux que des anges et serviront Dieu en l'aimant dans la joie du Ciel.

Il a été dit aussi : "Que celui qui renvoie sa femme lui donne un libellé de divorce" Mais c'est une chose à réprouver. Elle ne vient pas de Dieu. Dieu dit à Adam : "C'est la compagne que j'ai faite pour toi .Croissez et multipliez-vous sur la terre, remplissez-la et soumettez-la à votre pouvoir" .Et Adam, rempli d'une intelligence supérieure car le péché n'avait pas encore troublé sa raison sortie parfaite de Dieu, s'écria : "Voilà enfin l'os de mes os et la chair de ma chair. On l'appellera Virago c'est-à-dire un autre moi-même parce qu'elle est tirée de l'homme Pour ce motif, l'homme laissera son père et sa mère et les deux seront une seule chair" Et avec l'éclat d'une splendeur accrue, l'éternelle Lumière approuva avec un sourire ce qu'avait dit Adam et qui devint la loi première, irréformable. Maintenant, si à cause de la dureté toujours plus grande de l'homme, le législateur humain dut faire une nouvelle loi; si à cause de l'inconstance croissante de l'homme, il dut mettre un frein et dire : "Si pourtant tu l'as répudiée, tu ne peux la reprendre" cela n'efface pas la loi première, authentique, née au Paradis Terrestre et approuvée par Dieu.


Moi, je vous dis: "Quiconque renvoie sa propre femme, excepté le cas de l'adultère bien établi, l'expose à l'adultère" Parce que, en effet, que fera dans quatre-vingt-dix pour cent des cas la femme répudiée ? Elle fera un second mariage. Avec quelles conséquences ? Oh! il y en aurait à dire sur ce sujet ! Ne savez-vous pas que vous pouvez provoquer des incestes involontaires avec cette manière d'agir ? Que de larmes versées pour une luxure ! Oui. Une luxure. Cela n'a pas d'autre nom. Soyez francs. On peut tout surmonter quand l'esprit est droit. Mais tout se prête à motiver les satisfactions de la sensualité quand l'esprit est luxurieux. Frigidité de la femme, lourdeur, inaptitude aux affaires, humeur grincheuse, amour du luxe, on peut tout surmonter, même les maladies, même l'irascibilité, si on s'aime saintement. Mais comme après quelque temps on ne s'aime plus comme au premier jour, voilà qu'alors on regarde comme impossible ce qui est plus que possible et l'on jette une pauvre femme à la rue et on l'envoie à sa perdition. Commet l'adultère celui qui répudie sa femme, et celui qui l'épouse après la répudiation. Seule la mort rompt le mariage. Souvenez-vous-en. Et si vous avez fait un choix malheureux, portez-en les conséquences comme une croix. Vous serez deux malheureux mais saints, vous ne ferez pas de vos enfants des êtres plus malheureux, ces innocents qui ont davantage à souffrir de ces situations difficiles. L'amour de vos enfants devrait vous faire réfléchir cent et cent fois, même dans le cas de la mort du conjoint. Oh ! si vous savez vous contenter de ce que vous avez eu et auquel Dieu a dit: "Cela suffit" ! Si vous saviez, vous veufs et vous veuves, voir dans la mort non pas un amoindrissement mais une élévation à une perfection de procréateurs ! Être mère, même pour la mère défunte. Être père, même pour le père disparu. Avoir deux âmes en une, recueillir l'amour des enfants sur les lèvres refroidies de la personne qui meurt et dire : "Pars en paix, sans crainte pour ceux qui sont venus de toi. Je continuerai à les aimer, pour toi et pour moi, de les aimer deux fois, je serai père et mère, et l'infortune de l'orphelin ne pèsera pas sur eux. Ils ne connaîtront pas la jalousie naturelle de l'enfant du conjoint remarié pour celui ou celle qui prend la place sacrée d'une mère, d'un père appelés par Dieu à une autre demeure".


Fils, mon enseignement arrive à sa fin, comme va vers sa fin le jour qui déjà décline, avec le soleil, vers l'occident De cette rencontre sur la montagne, je veux que vous vous rappeliez les paroles. Gravez-les dans vos cœurs. Relisez-les souvent. Qu'elles soient pour vous un guide perpétuel. Et par-dessus tout soyez bons avec ceux qui sont faibles. Ne jugez pas pour n'être pas jugés Souvenez-vous qu'il pourrait arriver le moment où Dieu vous rappellerait : "C'est ainsi que tu as jugé. Tu savais donc que c'était mal. Tu as donc commis le péché en sachant bien ce que tu faisais. Maintenant subis ta peine".


La charité est déjà une absolution. Ayez la charité en vous, pour tous et à tout propos. Si Dieu vous donne tant de secours pour vous garder droits, ne vous enorgueillissez pas. Mais cherchez à monter, si longue que soit l'échelle de la perfection, et tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, à ceux qui sont victimes de subites déceptions. Pourquoi regarder avec tant d'attention le fétu dans l’œil de ton frère si tu ne te soucies pas d'abord d'enlever la poutre qui est dans le tien? Comment peux-tu dire à ton prochain: "Laisse-moi enlever ce fétu de ton œil" alors que t'aveugle la poutre qui est dans le tien? Ne sois pas hypocrite, fils. Enlève d'abord la poutre que tu as dans le tien et alors tu pourras enlever le fétu à ton frère sans l'abîmer complètement.

Évitez aussi l'imprudence comme le manque de charité. Je vous ai dit: "Tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, victimes de déceptions imprévues". Mais, si c'est charité d'instruire les ignorants, d'encourager ceux qui n'en peuvent plus, de donner de nouvelles ailes à ceux qui pour de multiples raisons ont brisé les leurs, c'est une imprudence de dévoiler les vérités éternelles à ceux qui sont infectés par le satanisme. Ils s'en empareront pour jouer aux prophètes, pour se glisser parmi les simples, pour corrompre, détourner, souiller de manière sacrilège les choses de Dieu. Respect absolu, savoir parler et savoir se taire, savoir réfléchir et savoir agir, voilà les vertus du vrai disciple pour faire des prosélytes et servir Dieu. Vous avez une raison et, si vous êtes justes, Dieu vous donnera toutes ses lumières pour guider encore mieux votre raison. Pensez que les vérités éternelles ressemblent à des perles. On n'a jamais vu jeter des perles aux pourceaux qui préfèrent des glands et de puantes eaux de vaisselle aux perles précieuses. Ils les piétineraient sans pitié et après, furieux d'avoir été trompés, ils se retourneraient contre vous pour vous mettre en pièces. Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. Ceci pour maintenant et pour plus tard.


Je vous ai parlé longuement, mes fils. Écoutez mes paroles. Celui qui les écoute et les met en pratique est comparable à un homme réfléchi qui, voulant construire une maison, choisit un terrain rocheux Certes il peinera pour faire les fondations. Il lui faudra travailler avec le pic et le ciseau, se durcir les mains et se fatiguer les reins. Mais ensuite il pourra couler la chaux dans les fentes de la roche et y poser les briques serrées comme dans une muraille de forteresse et la maison s'élèvera solide comme une montagne. Que viennent les intempéries, les ouragans, que les pluies fassent déborder les fleuves, que les vents soufflent, que les flots la frappent, la maison résistera à tout. Ainsi en est-il de celui dont la foi a de solides fondations. Au contraire, celui qui écoute sans se laisser pénétrer et ne s'efforce pas de graver mes paroles dans son cœur parce qu'il sait que pour cela il devrait se donner de la peine, éprouver de la souffrance, extirper trop de choses, celui-là est semblable à celui qui par paresse et sottise construit sa maison sur le sable. Sitôt que viennent les intempéries, la maison vite construite aussi vite s'écroule et l'imbécile regarde désolé les décombres et l'anéantissement de son capital. Et ici, il ne reste qu'une ruine qu'on peut réparer en faisant des frais et en se donnant du mal. Mais pour l'édifice d'un esprit qui s'est écroulé parce qu'il était mal bâti, il ne reste plus rien pour la reconstruction. Dans l'autre vie, pas de construction. Malheur à celui qui n'a que des décombres à présenter !

J'ai fini. Maintenant je descends vers le lac et je vous bénis au nom du Dieu Un et Trin. Que ma paix soit avec vous."

Mais la foule crie : "Nous venons avec Toi. Laisse-nous venir ! Personne n'a des paroles comme les tiennes !"

Et ils se mettent à suivre Jésus qui descend non pas du côté par où il est monté, mais par le côté opposé et s'en va directement vers Capharnaüm La descente est plus abrupte, mais beaucoup plus rapide, et ils ont vite fait d'arriver au pied de la montagne qui débouche dans une plaine verte et fleurie.


Jésus dit: "Cela suffit pour aujourd'hui. Demain..."

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Sermon sur la Montagne

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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 31 Mar 2013 - 8:15

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_54

Le lépreux guéri au pied de la Montagne

Vision du mercredi 30 mai 1945

Il y a 40 ans - 30-5-1905 - je recevais la Confirmation de la main du Cardinal Andréa Ferrari.

Au milieu des fleurs innombrables qui parfument le sol et égayent la vue, se dresse l'horrible spectre d'un lépreux, couvert de plaies qui exhalent une odeur fétide, rongé par la lèpre.

Les gens crient, épouvantés, et se retirent de nouveau sur les premières pentes de la montagne. Certains prennent même des pierres pour les lancer à l'imprudent. Mais Jésus se retourne, les bras ouverts, en criant : "Paix ! Restez où vous êtes et n'ayez pas peur. Déposez les pierres. Ayez pitié de ce pauvre frère. Lui aussi est fils de Dieu."

Les gens obéissent, subjugués par l'autorité du Maître. Lui s'avance à travers les hautes herbes fleuries jusqu'à quelques pas du lépreux qui, à son tour, s'est approché quand il a compris que Jésus le protégeait. Arrivé près de Jésus, il se prosterne et l'herbe fleurie l'accueille et le submerge comme une eau fraîche et parfumée. Les fleurs qui ondoient semblent étendre un voile sur les misères qu'elles cachent. Seule la voix lamentable qui en sort rappelle qu'il y a là un pauvre être. Elle dit : "Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. Aie aussi pitié de moi !"

Jésus répond : "Lève ton visage et regarde Moi. L'homme doit savoir regarder le Ciel quand il y croit. Et toi, tu crois, puisque tu l’implores."

Les herbes remuent et s'ouvrent de nouveau. Le visage du lépreux apparaît comme la tête d'un naufragé qui émerge de la mer, sans cheveux et sans barbe. Un crâne où il resterait encore de l'épiderme. Cependant Jésus ose poser la pointe de ses doigts sur ce front, là où il est net, sans plaies, où il n'y a qu'une peau cireuse, écailleuse entre deux érosions purulentes dont l'une a détruit le cuir chevelu et dont l'autre a ouvert un trou là où se trouvait l’œil droit. Je ne saurais dire si dans cet énorme cavité qui s'étend de la tempe au nez en mettant à nu le zygoma et les cartilages du nez, remplie de saleté, il y a encore ou non le globe oculaire.

Jésus dit, en tenant sa belle main appuyée par son extrémité, là : "Je le veux. Sois purifié

Comme si l'homme n'était pas rongé par la lèpre et couvert de plaies, mais seulement recouvert de crasses sur lesquelles on aurait versé un détergent liquide, voilà que la lèpre disparaît. Tout d'abord les plaies se ferment, la peau redevient claire, l’œil droit réapparaît entre les paupières qui se sont reformées, les lèvres se referment sur les dents jaunâtres. Seuls les cheveux et la barbe restent absents avec de rares touffes de poils là où il y avait encore un reste d'épiderme sain.


La foule crie de stupeur et l'homme comprend qu'il est guéri en entendant ces cris de joie. Il lève ses mains, jusqu'alors cachées par les herbes, et se touche l’œil là où il y avait l'énorme trou. Il se touche la tête, là où était la grande plaie qui couvrait le crâne et il palpe la nouvelle peau. Alors il se lève et se regarde la poitrine, les hanches... Tout est sain et propre... L'homme s'affaisse de nouveau dans le pré fleuri, pleurant de joie.

"Ne pleure pas. Lève-toi et écoute-moi. Reviens à la vie en observant le rite et ne parle à personne jusqu'à ce qu'il soit accompli. Montre-toi le plus tôt possible au prêtre. Fais l'offrande prescrite par Moïse en témoignage du miracle survenu de ta guérison."

"C'est à Toi que je devrais rendre témoignage, Seigneur !"

"Tu le feras en aimant ma Doctrine. Va."

La foule s'approche de nouveau et, tout en se tenant à la distance imposée, félicite le miraculé. Certains éprouvent le besoin de lui donner un viatique pour son voyage et lui jettent des pièces de monnaie. D'autres lui jettent du pain et des vivres. Un homme, voyant l'habit du lépreux qui n'est qu'une loque qui le couvre mal, enlève son manteau, en fait un paquet et le jette au lépreux qui peut ainsi se couvrir d'une manière décente. Un autre, car la charité est contagieuse quand on est en groupe, ne résiste pas au désir de lui fournir des sandales. Il enlève les siennes et les lui jette.

"Mais, et toi ?" lui demande Jésus qui le voit faire.

"Oh! j'habite tout près d'ici. Je puis marcher pieds nus. Lui a une longue route à faire."

"Que Dieu te bénisse et tous ceux qui ont rendu service à ce frère. Homme, tu prieras pour eux."

"Oui, oui, pour eux et pour Toi, pour que le monde ait foi en Toi."

"Adieu. Va en paix."

L'homme s'éloigne de quelques mètres, et puis il se retourne et crie : "Mais, au prêtre, je puis dire que c'est Toi qui m'as guéri ?"

"Non. Il ne faut pas. Dis-lui seulement: "Le Seigneur a eu pitié de moi". C'est la pure vérité. Il ne faut rien d'autre."

Les gens se serrent autour du Maître, font un cercle qui ne veut s'ouvrir à aucun prix. Mais, entre-temps, le soleil est descendu. C'est le commencement du repos sabbatique. Les pays sont loin. Mais les gens ne regrettent pas les pays, les vivres, rien. Cependant les apôtres s'en préoccupent et en parlent à Jésus. Même les disciples les plus âgés se préoccupent. Il y a les femmes et les enfants et, si la nuit est tiède, et soyeuse l'herbe des prés, les étoiles ne sont pas du pain et les pierres des talus ne donnent pas de quoi manger.


Jésus est le seul qui ne s'en soucie pas. Les gens, en attendant, mangent ce qui leur reste comme si de rien n'était et Jésus le fait remarquer aux siens : "En vérité, je vous dis que ces gens-là vous sont supérieurs ! Regardez avec quelle insouciance ils expédient ce qui leur reste. Je leur ai dit : "Ceux qui ne peuvent croire que demain Dieu donnera de la nourriture à Ses enfants, qu'ils se retirent", et eux sont restés. Dieu ne démentira pas son Messie et ne décevra pas ceux qui espèrent en Lui."

Les apôtres haussent les épaules et ne s'occupent plus d'autre chose. Après un rouge crépuscule, la nuit descend tranquille et belle et le silence de la campagne s'étend sur toutes choses après une dernière sérénade donnée par les oiseaux. Quelques bruissements du vent, et puis le vol silencieux d'un oiseau de nuit au moment où se lève la première étoile et au premier coassement d'une grenouille.

Les enfants dorment déjà. Les adultes parlent entre eux et de temps à autre quelqu'un va auprès du Maître Lui demander un éclaircissement. Aussi on ne s'étonne pas lorsque, par un sentier entre deux champs de blé, on voit venir un personnage à l'aspect imposant par sa tenue et par son âge. Derrière lui des hommes le suivent. Tout le monde se retourne pour le voir et on se le montre en chuchotant. Un murmure court d'un groupe à l'autre, se ranime et s'éteint. Les groupes les plus éloignés s'approchent, attirés par la curiosité.

L'homme qui a un noble aspect rejoint Jésus qui, assis au pied d'un arbre, écoute des hommes, et le salue profondément. Jésus se lève tout de suite et répond au salut avec le même respect. Ceux qui sont là sont toute attention.

"J'étais sur la montagne et peut-être as-tu pensé que je manquais de foi puisque je m'en allais pour ne pas rester à jeun. Mais je suis parti pour un autre motif. Je voulais être un frère parmi les frères, le frère aîné. Je voudrais te dire à part ce que je pense. Peux-tu m'écouter ? Je ne te suis pas hostile bien que je sois un scribe."

"Allons un peu plus loin..." et ils s'en vont au milieu des champs de blé.

"Je voulais pourvoir à la nourriture des pèlerins et je suis descendu pour ordonner de faire du pain pour toute cette foule. Tu vois que je suis dans l'espace légal car ces champs m'appartiennent, et d'ici à la cime c'est un chemin qu'on peut faire pendant le sabbat Je serais venu demain avec mes serviteurs, mais j'ai appris que tu es ici avec la foule. Je te prie de me permettre de pourvoir à leur nourriture pendant le sabbat. Autrement il me déplairait d'avoir renoncé à t'écouter pour rien."


"Jamais pour rien, car le Père t'aurait, par ses lumières, donné une compensation. Mais je te remercie et je ne vais pas te décevoir. Je te fais seulement observer que la foule est nombreuse."

"J'ai fait chauffer tous les fours, même ceux qui servent à sécher les denrées, et j'arriverai à avoir du pain pour tout le monde."

"Ce n'est pas pour cela. Je voulais parler de la quantité de pain..."

"Oh ! Cela ne me dérange pas. L'an dernier j'ai eu beaucoup de grain. Cette année, tu vois les épis. Laisse-moi faire. Ce sera la meilleure garantie pour ma récolte. Et puis, Maître... Tu m'as donné un tel pain aujourd'hui... Toi, oui, tu es le Pain de l’esprit."

"Qu'il en soit alors comme tu veux. Viens que nous le disions aux pèlerins."

"Non. Tu l'as dit."

"Et tu es scribe ?"

"Oui, je le suis."

"Que le Seigneur t'amène où ton cœur le mérite."

"Je comprends ce que tu ne dis pas. Tu veux dire : à la Vérité. Parce qu'en nous il y a beaucoup d'erreur et... et beaucoup de malveillance."

"Qui es-tu ?"

"Un fils de Dieu. Prie le Père pour moi. Adieu. "

"La paix soit avec toi."

Jésus revient lentement vers les siens pendant que l'homme s'en va avec ses serviteurs.

"Qui était-ce ? Que voulait-il ? T'a-t-il dit quelque chose de désagréable ? A-t-il des malades ?" Jésus est assailli de questions.

"Qui il est, je ne sais pas. C'est-à-dire je sais que c'est une âme bonne et cela me..."

"C'est Jean, le scribe" dit quelqu'un de la foule.

"Eh bien, je le sais maintenant que tu le dis. Il voulait simplement être le serviteur de Dieu auprès de ses fils. Priez pour lui car demain nous mangerons tous grâce à sa bonté."

"C'est vraiment un juste" dit quelqu'un.

"Oui. Je ne sais pas comment il peut être l'ami des autres" commente un autre.

"Bandé, comme un nouveau-né de scrupules et de règles, mais il n'est pas mauvais" termine un troisième.

"Est-ce que ces champs sont à lui ?" demande un grand nombre de gens qui ne sont pas du pays.


"Oui, je crois que le lépreux était un de ses serviteurs ou de ses paysans, mais il le tolérait dans le voisinage et je crois qu'il le nourrissait aussi."

La conversation continue et Jésus s'en dégage en appelant près de lui les douze auxquels il demande : "Et maintenant, que dois-je vous dire pour votre incrédulité ? Le Père ne nous a-t-il pas envoyé du pain pour nous tous par les mains de quelqu'un dont la caste m'est hostile ? Oh ! hommes de peu de foil... Mais allez dormir dans les foins moelleux. Je vais prier le Père pour qu'il ouvre vos cœurs et pour Le remercier de sa bonté. Paix à vous."


Et il s'en va sur les premières pentes de la montagne. Là il s'assied et se recueille dans la prière. En levant les yeux, il voit le troupeau des étoiles qui fourmillent dans le ciel. En les abaissant, il voit le troupeau des dormeurs étendus dans les prairies. Rien d'autre. Mais telle est la joie en son cœur qu'il paraît se transfigurer en lumière...



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Le_lap10

Le lépreux s'avance vers Jésus
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Message par Maud Lun 1 Avr 2013 - 7:46

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_55

Au pied de la Montagne. Le sabbat après le discours

Vision du vendredi 1er juin 1945

Jésus, pendant la nuit, s'est un peu éloigné en remontant plus haut sur la montagne, de sorte que l'aurore le fait voir debout sur un escarpement. Pierre qui le voit le montre à ses compagnons et ils montent vers Lui.

"Maître, pourquoi n'es-tu pas venu avec nous ?" demandent plusieurs.

"J'avais besoin de prier."

"Mais tu as aussi tant besoin de te reposer."

"Amis, pendant la nuit, une voix m'est venue du Ciel me demandant de prier pour les bons et les mauvais et aussi pour Moi-même."

"Pourquoi ? Tu en as besoin, Toi ?"

"Comme les autres. Ma force se nourrit de prière et ma joie de faire ce que veut mon Père. Le Père m'a indiqué deux noms de personnes, et une douleur pour Moi. Ces trois choses qu'il m'a dites réclament tant la prière." Jésus est très triste et regarde les siens d'un œil qui paraît supplier en demandant quelque chose, ou bien qui interroge. il se pose sur celui-ci et sur celui-là et en dernier lieu se pose sur Judas Iscariote en s'y arrêtant.

L'apôtre le remarque et demande: "Pourquoi me regardes-tu ainsi ?"

"Je ne te voyais pas. Mon œil contemplait une autre chose..."

"Et quoi ?"

"La nature du disciple. Tout le bien et tout le mal qu'un disciple peut donner et faire pour son Maître. Je pensais aux disciples des Prophètes et à ceux de Jean. Et je pensais à mes propres disciples. Et je priais pour Jean pour les disciples et pour Moi..."

"Tu es triste et fatigué, ce matin, Maître. Dis à ceux qui t'aiment ton chagrin." sollicite Jacques de Zébédée.

"Oui, dis-le, et s'il y a quelque chose qui puisse te soulager, nous le ferons" dit le cousin Jude.

Pierre parle avec Barthélemy et Philippe, mais je ne comprends pas ce qu'ils disent.

Jésus répond : "Être bons. Efforcez-vous d'être bons et fidèles. Voilà ce qui me soulage. Il n'y a rien d'autre, Pierre. Tu as entendu ? Laisse de côté les soupçons. Aimez-moi et aimez-vous. Ne vous laissez pas séduire par ceux qui me haïssent. Aimez surtout la volonté de Dieu."

"Hé ! mais si tout vient d'elle, même nos erreurs en viendront !" s'exclame Thomas avec un air de philosophe.

"Tu le crois ? Il n'en est pas ainsi. . Mais beaucoup de gens se sont éveillés et regardent ici. Descendons. Et sanctifions le jour saint par la parole de Dieu."

Ils descendent pendant que les dormeurs s'éveillent toujours plus nombreux. Les enfants, joyeux comme des moineaux, déjà babillent courant et sautant au milieu des prés. Ils se mouillent avec la rosée et on entend quelques claques suivies de pleurs. Mais ensuite, les enfants courent vers Jésus qui les caresse, retrouvant son sourire, comme s'il reflétait en Lui-même cette gaieté innocente. Une fillette veut Lui mettre à la ceinture un petit bouquet de fleurs cueillies dans les prés, car "l'habit est plus beau ainsi" dit-elle, et Jésus la laisse faire, laissant aussi grommeler les apôtres, et même Jésus leur dit : "Mais soyez contents qu'eux m'aiment ! La rosée enlève la poussière des fleurs. L'amour des enfants enlève la tristesse de mon cœur."

Arrivent en même temps, au milieu des pèlerins, Jésus qui vient de la montagne et le scribe Jean qui vient de sa maison avec une troupe de serviteurs chargés de paniers de pain. D'autres apportent des olives, des fromages et un petit agneau ou un chevreau rôti pour le Maître. On dépose tout à ses pieds et il organise la distribution, donnant à chacun un pain et un morceau de fromage avec une poignée d'olives, mais il donne un morceau de l'agneau rôti à une mère qui a sur son sein un amour d'enfant qui rit de ses premières dents. Il agit ainsi avec deux ou trois personnes qui ont particulièrement besoin de se restaurer.

"Mais c'est pour Toi, Maître" dit le scribe.

"J'y goûterai, n'en doute pas. Mais vois-tu... le fait que plusieurs profitent de ta bonté me le rend plus délicieux."

La distribution se termine, et les gens grignotent leur pain, en en réservant pour les autres heures. Jésus aussi boit un peu de lait que le scribe tient à Lui verser dans une tasse précieuse d'une petite fiasque, semblable à une cruche, que porte un serviteur.

"Cependant tu dois me faire plaisir en me donnant la joie de t'entendre" dit le scribe Jean, salué par Hermas avec respect et plus respectueusement encore par Étienne.

"Je ne vais pas te le refuser. Viens ici" et Jésus s'appuyant à la montagne commence à parler.

"La volonté de Dieu nous a retenus en ce lieu, car aller plus loin après le chemin déjà fait, aurait été violer les préceptes et scandaliser[1][4]. Et il faut éviter cela jusqu'à ce que le Nouveau Pacte ne soit écrit. Il est juste de sanctifier les fêtes et de louer le Seigneur dans les lieux de prière. Mais toute la création peut être lieu de prière si la créature sait le rendre tel en élevant son esprit vers le Père. Elle fut un lieu de prière l'arche de Noé à la dérive sur les flots . Il fut lieu de prière le ventre de la baleine de Jonas . Elle fut lieu de prière la maison du pharaon quand Joseph y vécut et aussi la tente d'Holopherne pour la chaste Judith.. Et n'était-il pas tellement sacré au Seigneur le lieu corrompu où vivait esclave le prophète Daniel, sacré par la sainteté de son serviteur qui sanctifiait le lieu au point de mériter les prophéties élevées du Christ et de l'Antéchrist, clefs des temps actuels et des temps derniers ? .À plus forte raison, est saint ce lieu qui par ses couleurs, ses parfums, la pureté de l'air, la richesse des moissons, les perles de la rosée parle de Dieu Père et Créateur, et dit : "Je crois. Et vous, veuillez croire parce que nous sommes les témoins de Dieu". Qu'il soit donc la synagogue de ce sabbat et lisons en ce lieu les pages éternelles sur les corolles et les épis, éclairés par la lampe sacrée du soleil.

Je vous ai nommé Daniel. Je vous ai dit : "Que ce lieu soit notre synagogue". Il nous rappelle le joyeux "Bénissez" des trois saints enfants au milieu des flammes de la fournaise.: Cieux et eaux, rosées et givres, glaces et neiges, feux et couleurs, lumières et ténèbres, foudres et nuages, montagnes et collines, tout ce qui germe, oiseaux, poissons et bêtes sauvages, louez et bénissez le Seigneur avec les hommes qui ont un cœur humble et saint. C'est le résumé du cantique saint qui enseigne tant aux humbles et aux saints. Nous pouvons prier et pouvons mériter le Ciel en tout lieu. Nous le méritons quand nous faisons la volonté du Père. Au commencement de cette journée, on m'a fait observer que si tout vient d'une volonté divine, les erreurs des hommes sont voulues par elle. C'est une erreur, et une erreur très répandue. Un père peut-il jamais vouloir que son enfant se rende répréhensible ? Il ne le peut pas. Et pourtant nous voyons que, même dans les familles, certains enfants se rendent répréhensibles alors qu'ils ont un père juste qui leur montre le bien à faire et le mal à fuir. Et aucun homme droit n'accuse le père d'avoir poussé son enfant au mal.

Dieu, c'est le Père. Les hommes sont ses enfants. Dieu leur indique le bien et dit : "Voici, Je te mets dans cette situation pour ton bien", ou encore lorsque le Malin et les hommes ses serviteurs procurent des malheurs aux hommes, Dieu dit : "Voilà, dans cette heure pénible, agis ainsi et alors ce mal servira à un bien éternel". Il vous conseille, mais Il ne vous force pas. Et alors si quelqu'un, tout en sachant quelle est la volonté de Dieu, préfère faire tout l'opposé, peut-on dire que ce soit la volonté de Dieu ? C'est impossible.

Aimez la volonté de Dieu. Aimez-la bien plus que la vôtre et suivez-la contre les séductions et la puissance des forces du monde, de la chair et du démon. Même ces choses ont leur volonté. Mais en vérité je vous le dis que bien malheureux est celui qui s'y soumet. Vous m'appelez: Messie et Seigneur. Vous dites que vous m'aimez et vous m'acclamez. Vous me suivez et cela vous semble de l'amour. Mais en vérité je vous dis que parmi vous, tous n'entreront pas dans le Royaume des Cieux. Même parmi mes plus anciens et mes plus proches disciples il y en aura qui n'y entreront pas parce que beaucoup feront leur volonté ou la volonté de la chair, du monde et du démon, mais pas celle de mon Père.

Ce ne sont pas ceux qui me disent : "Seigneur ! Seigneur !" qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père. Eux seuls entreront dans le Royaume de Dieu. Il viendra un jour où Moi qui vous parle, après avoir été Pasteur, je serai Juge. Que mon aspect actuel ne vous flatte pas.

Aujourd'hui ma houlette rassemble toutes les âmes dispersées et elle est douce pour vous inviter à venir aux pâturages de la Vérité. Alors la houlette fera place au sceptre du Roi Juge et ma puissance sera bien différente. Ce n'est pas avec douceur, mais avec une justice inexorable que Moi, alors, je séparerai les brebis nourries de la Vérité de celles qui mélangèrent Vérité et Erreur ou se nourrirent seulement de l'Erreur.

Une première fois et une autre encore j'aurai ce rôle. Et malheur à ceux qui entre la première et la seconde comparution devant le Juge ne se seront pas purifiés, ne pourront pas se purifier du poison. La troisième catégorie ne se purifiera pas. Aucune peine ne pourrait la purifier. Elle n'a voulu que l'Erreur et restera dans l'Erreur. Et pourtant, alors, parmi eux, il yen aura qui diront en gémissant : "Mais, comment, Seigneur ? N'avons-nous pas prophétisé en ton nom, et en ton nom chassé les démons, et fait en ton nom de nombreux prodiges?"

Et Moi, alors, très clairement je leur dirai: "Oui, vous avez osé vous revêtir de mon Nom, pour paraître tels que vous n'êtes pas. Votre satanisme, vous avez voulu le faire passer pour la vie en Jésus. Mais le fruit de vos œuvres vous accuse. Où sont ceux que vous avez sauvés ? Vos prophéties, où se sont-elles accomplies ? Vos exorcismes, à quoi ont-ils servi ? Vos prodiges, quel complice ont-ils eu ? Oh ! il est bien puissant mon Ennemi ! Mais il ne l'est pas plus que Moi. Il vous a aidé mais pour avoir une plus grande proie et par votre travail s'est élargi le cercle de ceux qui sont tombés dans l'hérésie. Oui, vous avez fait des prodiges, encore plus grands en apparence que ceux des vrais serviteurs de Dieu qui ne sont pas des histrions qui stupéfient les foules, mais humilité et obéissance qui étonnent les anges. Eux, mes vrais serviteurs, par leurs immolations, ne créent pas des fantômes mais les chassent des cœurs; eux, mes vrais serviteurs, ne s'imposent pas aux hommes, mais aux âmes des hommes ils montrent Dieu. Eux ne font qu'accomplir la volonté du Père et amènent les autres à la faire, comme le flot pousse le flot qui le précède et attire celui qui le suit. Ils ne se hissent pas sur un trône pour dire : 'Regardez'. Eux, mes vrais serviteurs, font ce que je dis, ne pensant qu'à le faire et leurs œuvres portent mon cachet de paix incomparable, de douceur, d'ordre. Voilà pourquoi je puis vous dire: tels sont mes serviteurs; vous, je ne vous connais pas. Allez loin de Moi, vous tous, artisans d'iniquité".

C'est cela qu'alors je vous dirai. Et elle sera une parole terrible. Cherchez à ne pas la mériter et venez par le chemin sûr de l'obéissance, bien que pénible, vers la gloire du Royaume des Cieux. Maintenant jouissez de votre repos du sabbat en louant Dieu de tout cœur. La paix soit avec vous."

Jésus bénit la foule avant qu'elle ne se disperse en quête d'ombre et qui parle de groupe à groupe en commentant les paroles entendues. Près de Jésus restent les apôtres et le scribe Jean qui ne parle pas mais médite profondément en étudiant les actes de Jésus.


Et le cycle du Sermon sur la Montagne est terminé.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Sermon13

Sermon sur la Montagne

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Message par Maud Mar 2 Avr 2013 - 7:29

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_56

La guérison du serviteur du Centurion

Vision du samedi 2 juin 1945

Venant de la campagne, Jésus entre à Capharnaüm. Avec Lui se trouvent les douze ou plutôt les onze apôtres, car Jean n'y est pas. Salutations habituelles des gens sur une gamme très variée d'expressions, depuis celles toutes simples des enfants à celles un peu timides des femmes, à celles extatiques des miraculés, jusqu'aux salutations curieuses ou ironiques. Il y en a pour tous les goûts.

Et Jésus répond à tous, selon la manière dont on le salue: des caresses pour les enfants, des bénédictions pour les femmes, des sourires aux miraculés, et un profond respect pour les autres. Mais, cette fois, aux salutations ordinaires, s'unit le salut du centurion de l'endroit, je crois. Il le salue de son : "Salut, Maître!" auquel Jésus répond en disant: "Dieu vienne à toi."

Pendant que la foule s'approche, curieuse de voir comment va se passer la rencontre, le romain continue: "Cela fait plusieurs jours que je t'attends. Tu ne me reconnais pas parmi ceux qui t'écoutaient sur la montagne ? J'étais habillé en civil. Tu ne me demandes pas pourquoi j'étais venu ?"

"Je ne te le demande pas. Que veux-tu de Moi?"

"Nous avons l'ordre de surveiller ceux qui font des rassemblements. Trop de fois Rome a dû regretter d'avoir autorisé des réunions honnêtes en apparence. Mais, en te voyant et en t'entendant, j'ai pensé à Toi comme à... comme à... J'ai un serviteur malade, Seigneur. Il gît dans ma maison sur son lit, paralysé par une maladie osseuse, et il souffre terriblement. Nos médecins ne le guérissent pas. J'ai invité les vôtres à venir, car ce sont des maladies qui viennent de l'air corrompu de ces régions et ils savent les soigner avec les herbes du sol fiévreux de la rive où stagnent les eaux avant d'être absorbées par le sable de la mer. Ils ont refusé de venir. J'en ai grande douleur parce que c'est un serviteur fidèle."


"Je viendrai et te le guérirai."

"Non, Seigneur. Je ne t'en demande pas tant. Je suis païen, ordure pour vous. Si les médecins hébreux craignent de se contaminer en mettant les pieds dans ma maison, à plus forte raison ce serait contamination pour Toi qui es divin. Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Mais si d'ici tu dis une seule parole, mon serviteur guérira car tu commandes à tout ce qui existe. Moi, je suis un homme soumis à tant d'autorités, dont la première est César, pour lesquelles je dois faire, penser, agir comme il m'est ordonné, je puis, à mon tour, commander aux soldats que j'ai sous mes ordres, et si je dis à l'un: "Va", à l'autre: "Viens", et au serviteur: "Fais ceci", le premier va où je l'envoie, le second vient parce que je l'appelle, le troisième fait ce que je dis. Toi qui es Celui qui est, tu seras tout de suite obéi par la maladie et elle s'en ira ".

"Ce n'est pas un homme, la maladie ... " objecte Jésus.

"Toi non plus, tu n'es pas un homme, mais tu es l'Homme. Tu peux donc même commander aux éléments et aux fièvres, car tout est soumis à ton pouvoir."

Des notables de Capharnaüm prennent Jésus à part et Lui disent: "C'est un romain, mais écoute-le car c'est un homme de bien qui nous respecte et nous rend service. Pense que lui a fait construire la synagogue et il tient en respect ses soldats pour qu'ils ne se moquent pas de nous pendant le sabbat. Accorde-lui donc cette grâce par amour pour ta ville, pour qu'il ne reste pas déçu et fâché et pour que son affection pour nous ne se tourne pas en haine."

Jésus, après avoir écouté ceux-ci et celui-là, se tourne en souriant vers le centurion: "Pars en avant, j'arrive."

Mais le centurion recommence à dire: "Non, Seigneur, je te l'ai dit: ce serait un grand honneur pour moi si tu entrais sous mon toit, mais je ne mérite pas tant. Dis seulement une parole et mon serviteur guérira."

"Et, qu'il en soit ainsi. Va avec foi. En cet instant la fièvre le quitte et la vie revient en ses membres. Fais en sorte qu'à ton âme aussi vienne la Vie. Va."

Le centurion salue militairement, s'incline et puis s'en va.


Jésus le regarde partir et puis il se retourne vers ceux qui sont présents et dit: "En vérité, je vous dis que je n'ai pas trouvé autant de foi en Israël. Oh ! c'est pourtant vrai ! "Le peuple qui marchait dans les ténèbres vit une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans l'obscure région de la mort, la Lumière s'est levée ", et encore: "Le Messie, après avoir levé sa bannière sur les nations les réunira" Oh! mon Royaume! Vraiment vers toi on affluera en nombre infini! Plus nombreux que tous les chameaux et les dromadaires de Madian et d’Epha, et que les porteurs d'or et d'encens de Saba, plus nombreux que tous les troupeaux de Cédar et que les béliers de Nabaiot seront ceux qui viendront à toi, et mon cœur se dilatera de joie en voyant venir à Moi les peuples de la mer et la puissance des nations. Les îles m'attendent pour m'adorer et les fils des étrangers construiront les murs de mon Église dont les portes resteront toujours ouvertes pour accueillir les rois et la puissance des nations et pour les sanctifier en Moi. Ce qu’Isaïe a vu, voilà que cela s'accomplira ! Je vous dis que beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident et siégeront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, pendant que les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures où il y aura pleurs et grincements de dents."

"Tu prophétises donc que les gentils seront égaux aux fils d'Abraham ?"

"Non pas égaux: supérieurs. Ne le regrettez pas, car c'est votre faute. Ce n'est pas Moi, mais les Prophètes qui le disent et déjà les signes le confirment. Maintenant que quelques-uns d'entre vous aillent à la maison du centurion pour constater que son serviteur est guéri, comme la foi du romain le méritait. Venez. Peut-être qu'à la maison il y a des malades qui attendent ma venue. "


Jésus, avec les apôtres et quelques autres, se dirige vers la maison où il reste habituellement les jours où il est à Capharnaüm. Le plus grand nombre se précipitent curieux et bruyants vers la maison du centurion."


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Le_cen10

Jésus et le Centurion

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 3 Avr 2013 - 6:59

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_57

Laisse les morts enterrer leurs morts

Vision du dimanche 3 juin 1945

Je vois Jésus qui, avec les onze, - car Jean manque toujours - se dirige vers la rive du lac. Beaucoup de gens se groupent autour de Lui : parmi eux beaucoup étaient sur la montagne, surtout des hommes qui l'on rejoint à Capharnaüm pour entendre encore sa parole. Ils voudraient le retenir, mais il dit : "J'appartiens à tout le monde et il y en a beaucoup qui doivent me posséder.

Je reviendrai. Vous me rejoindrez. Mais maintenant, laissez-moi aller." Il a beaucoup de mal à se frayer un chemin à travers la foule entassée sur le chemin étroit. Les apôtres jouent des coudes pour qu'on le laisse passer. Mais c'est comme s'ils s'attaquaient à une substance molle qui aussitôt se reforme comme elle était. Ils se fâchent aussi, mais inutilement.

Ils sont déjà près de la rive quand, après une lutte acharnée, un homme d'âge moyen et de condition honorable s'approche du Maître et, pour attirer son attention, touche son épaule. Jésus se retourne et s'arrête en demandant : "Que veux-tu ?"

"Je suis scribe, mais ce qu'il y a dans tes paroles ne peut se comparer avec ce que renferment nos préceptes. Elles m'ont conquis. Maître, je ne te quitte plus. Je te suivrai partout où tu iras. Quelle est ta route ?"

"Celle du Ciel."

"Ce n'est pas d'elle que je parle. Je te demande où tu vas. Après celle-ci, quelles sont les maisons où je pourrais te trouver ?"

"Les renards ont leurs tanières et les oiseaux leurs nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Ma maison, c'est le monde, partout où il y a des esprits à instruire, des misères à soulager, des pécheurs à racheter."

"Partout, alors."

"Tu l'as dit. Pourrais-tu faire ce que ces tout petits font pour mon amour, toi, docteur d'Israël ? Ici on exige le sacrifice et l'obéissance et la charité envers tous, l'esprit d'adaptation en tout, avec tous. Car la condescendance attire. Parce que celui qui veut soigner doit se pencher sur toutes les plaies. Après, ce sera la pureté du Ciel. Mais ici nous sommes dans la boue et il faut arracher à la boue, sur laquelle nous posons les pieds, les victimes déjà submergées. Ne pas relever les habits, ni s'éloigner parce que là la boue est plus profonde. La pureté c'est en nous qu'elle doit être. Il faut en être pénétré de façon que rien ne puisse plus entrer. Peux-tu tout cela?"

"Laisse-moi essayer au moins."

"Essaie. Je prierai pour que tu en sois capable." Jésus se remet en route et, attiré par deux yeux qui le regardent, il dit à un jeune homme grand et robuste qui s'est arrêté pour laisser passer le cortège, mais qui semble se diriger ailleurs : "Suis- moi."


Le jeune homme tressaute, change de couleur, ses yeux clignent comme s'ils étaient éblouis par la lumière, et peu après il ouvre la bouche pour parler et il ne trouve pas quoi répondre. À la fin il dit : "Je te suivrai, mais mon père est mort à Corozaïn et je dois l'ensevelir. Laisse-moi le faire et puis je viendrai."

"Suis-moi. Laisse les morts ensevelir leurs morts. Toi, la Vie t'a déjà aspiré. Tu l'as désiré, d'ailleurs. Ne déplore pas le vide que la Vie a fait autour de toi afin de t'avoir pour disciple. Les mutilations de l'affection sont des racines pour les ailes qui poussent chez l'homme changé en serviteur de la Vérité. Abandonne la corruption à son sort. Élève-toi vers le Royaume où rien n'est corrompu. Tu y trouveras aussi la perle incorruptible de ton père, Dieu appelle et passe. Demain tu ne trouverais plus ton cœur d'aujourd'hui et l'invitation de Dieu. Viens. Va annoncer le Royaume de Dieu."

L'homme, adossé à un muret, reste les bras ballants. Il porte des sachets certainement remplis d'arômes et de bandes. La tête inclinée, il réfléchit aux deux amours qui s'opposent: celui de Dieu et celui du père.

Jésus attend et le regarde et puis il prend un tout petit et le serre sur son cœur en disant : "Dis avec Moi : "Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta lumière pour ceux qui pleurent dans les nuées de la vie. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta force pour celui qui est comme un petit qui a besoin que quelqu'un le soutienne. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ton amour pour que Tu fasses oublier tout ce qui n'est pas Toi, tous ceux qui trouveraient en Toi, et qui ne savent pas croire, tout leur bien, ici et au Ciel" Et le petit, un enfant d'environ quatre ans, répète avec sa petite voix les paroles saintes avec ses menottes croisées pour la prière dans la main droite de Jésus qui tient ses poignets grassouillets comme si c'étaient deux tiges de fleurs.

L'homme se décide. Il donne ses paquets à un compagnon et vient à Jésus qui dépose par terre l'enfant après l'avoir béni. Il prend par les épaules le jeune homme et avance ainsi, pour le réconforter et le soutenir dans son effort.

Un autre homme l'interroge : "Moi aussi, je voudrais venir avec lui, mais avant de te suivre, je voudrais faire mes adieux à mes parents. Me le permets-tu ?"

Jésus le regarde fixement et répond : "il y a chez toi trop de racines qui plongent dans l'humain. Arrache-les et si tu n'y arrives pas, coupe-les. Au service de Dieu il faut venir avec une pleine liberté d'esprit. Rien ne doit lier celui qui se donne."


"Mais Seigneur, la chair et le sang sont toujours la chair et le sang ! J'arriverai lentement à la liberté dont tu parles..."

"Non. Non, tu n'y arriverais jamais plus. Dieu est exigeant de même qu'Il est infiniment généreux quand Il récompense. Si tu veux être disciple, il faut embrasser la croix et venir. Autrement, on reste au nombre des simples fidèles. Ce n'est pas un chemin jonché de pétales de roses que celui d'un serviteur de Dieu. Il est absolu dans ses exigences. Personne, après avoir mis la main à la charrue pour labourer les champs des cœurs et y jeter la semence de la doctrine de Dieu, ne peut plus se retourner pour regarder ce qu'il a quitté, et ce qu'il a perdu, ce qu'il pouvait posséder en suivant la voie commune. Celui qui agit ainsi n'est pas apte au Royaume de Dieu. Travaille-toi, toi-même. Virilise-toi, toi-même, et puis viens. Pas maintenant."


On a atteint la rive. Jésus monte dans la barque de Pierre en lui disant tout bas quelques paroles. Je vois Jésus qui sourit et Pierre qui semble émerveillé. Mais il ne dit rien. Monte aussi l'homme qui n'est pas allé ensevelir son père pour suivre Jésus


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Jasus_38

Jésus au bord du lac

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Message par Maud Jeu 4 Avr 2013 - 6:37

Chers amis et lecteurs

Je vous informe de quelques jours d' absence de texte jusqu'à Dimanche
Amicalement
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Message par Maud Dim 7 Avr 2013 - 6:28

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_58

Parabole du Semeur

Dictée et vision du lundi 4 juin 1945

Jésus me dit en me montrant le cours du Jourdain, ou plutôt l'endroit où il débouche dans le lac de Tibériade, là où s'étend la cité de Bethsaïda sur la rive droite du fleuve par rapport à celui qui regarde le nord: "Maintenant la ville ne semble plus être sur les rives du lac mais un peu vers l'intérieur dans les terres et cela déconcerte les spécialistes. On doit chercher l'explication dans le fait que de ce côté le lac a été comblé par vingt siècles d'alluvions apportées par le fleuve et par les éboulis descendus des collines de Bethsaïda. La ville était alors exactement à l'embouchure du fleuve dans le lac et même les barques les plus petites, aux saisons où les eaux du fleuve étaient plus hautes, remontaient sur un assez long parcours jusqu'à la hauteur de Corozaïn, le fleuve lui-même qui servait cependant toujours de port et d'abri aux barques de Bethsaïda aux jours de tempête sur le lac. Ceci n'est pas pour toi à qui la chose importe peu, mais pour les docteurs difficiles. Et maintenant va de l'avant."


****

Les barques des apôtres, après avoir parcouru la portion assez courte du lac qui sépare Capharnaüm de Bethsaïda[1], amarrent dans cette ville. Mais d'autres barques les ont suivies et beaucoup de gens en descendent et s'unissent à ceux venus de Bethsaïda pour saluer le Maître qui entre dans la maison de Pierre où... se trouve de nouveau son épouse qui a préféré vivre seule plutôt que d'entendre les plaintes constantes de sa mère envers son mari



Les gens, au dehors, réclament à grands cris le Maître. Cela ennuie Pierre qui monte sur la terrasse et harangue ses concitoyens ou du moins, leur dit qu'il faudrait un peu de respect et de politesse. Lui, maintenant qu'il l'a dans sa maison, voudrait bien jouir un peu paisiblement de la présence du Maître. Au contraire, il n'a pas le temps et le plaisir de Lui offrir seulement un peu d'hydromel parmi les nombreuses choses qu'il a dit à sa femme d'apporter, et il grommelle quelque peu.

Jésus le regarde en souriant et hoche la tête en disant : "On dirait que tu ne me vois jamais et qu'il est exceptionnel de se trouver ensemble !"

"Mais il en est ainsi ! Quand nous sommes par le monde, sommes-nous par hasard Toi et moi ? Jamais de la vie ! Entre Toi et moi, il y a le monde avec ses malades, avec ceux qui sont dans l'affliction, avec les auditeurs, les curieux, les calomniateurs, les ennemis, mais nous ne sommes jamais Toi et moi. Aujourd'hui, au contraire, tu es avec moi, dans ma maison et ils devraient le comprendre !" Il est vraiment fâché.

"Mais je ne vois pas de différence, Simon. Mon amour est le même. Ma parole est la même. Que je te la dise à toi en privé, ou que je la dise pour tous, n'est-ce pas la même chose ?"

Pierre avoue alors sa grande peine : "C'est que je suis têtu et que je suis facilement distrait. Quand tu parles sur une place, sur une montagne, au milieu d'une si grande foule, moi, je ne sais pourquoi, je comprends tout mais je ne me rappelle de rien. Je l'ai dit aussi aux compagnons et ils m'ont donné raison. Les autres, je veux dire le peuple qui t'écoute, te comprend et se souvient de ce que tu dis. Combien de fois nous avons entendu quelqu'un avouer : "Je n'ai plus fait cette chose parce que tu l'as dit", ou encore : "Je suis venu parce qu'une fois je t'ai entendu dire telle autre chose dont mon esprit a été frappé". Nous, au contraire... hum ! c'est comme un courant d'eau qui passe sans s'arrêter. La rive ne l'a plus, cette eau qui est passée. Il en vient d'autre, toujours d'autre, et toujours tant. Mais elle passe, passe, passe... Et moi, je pense avec terreur que, s'il en est comme tu dis, que viendra le moment que tu ne seras plus là pour jouer le rôle du fleuve et... et moi... Qu'aurai-je à donner à ceux qui ont soif, si je ne garde pas une seule goutte de ce que tu me donnes ?"

Les autres aussi appuient les plaintes de Pierre, se lamentant de ne jamais rien retrouver de ce qu'ils entendent quand ils voudraient le retrouver pour répondre aux nombreuses personnes qui les interrogent. Jésus sourit et répond : "Mais il ne me semble pas. Les gens sont très contents de vous aussi..."


"Oh ! oui ! Pour ce que nous faisons ! Te faire de la place, et pour cela jouer des coudes, porter les malades, recueillir les oboles et dire : "Oui, le Maître c'est celui-ci !" C'est du propre, en vérité !"

"Ne te rabaisse pas trop, Simon."

"Je ne me rabaisse pas, je me connais."

"C'est la plus difficile des sagesses. Mais je veux t'enlever cette grande peur. Quand j'ai parlé et que vous n'avez pu tout comprendre et retenir, demandez-moi sans craindre de paraître ennuyeux ou de me décourager. Nous avons toujours des heures d'intimité. Ouvrez-moi alors votre cœur. Je donne tant à tant de gens. Et que ne vous donnerais-je pas à vous que j'aime comme Dieu ne le pourrait davantage ? Tu as parlé du courant qui passe sans que la rive n'en garde rien. Un jour viendra où tu t'apercevras que chaque flot t'a déposé une semence et que chaque semence t'a donné une plante. Tu trouveras à ta portée fleurs et plantes pour tous les cas, et tu seras étonné de toi-même en disant : "Mais, que m'a fait le Seigneur ?" car alors tu seras racheté de l'esclavage du péché et tes vertus actuelles se seront élevées à une haute perfection."

"Tu le dis, Seigneur, et je me repose sur cette parole."

"Maintenant allons trouver ceux qui nous attendent. Venez. Paix à toi, femme. Je serai ton hôte ce soir."

Ils sortent, et Jésus se dirige vers le lac pour n'être pas bousculé par la foule. Pierre a soin d'éloigner la barque de quelques mètres de la rive de façon que tous puissent entendre la voix de Jésus, mais qu'il y ait un peu d'espace entre Lui et les auditeurs.

"De Capharnaüm jusqu'ici, j'ai réfléchi à ce que j'allais vous dire. Et j'ai trouvé des indications dans les événements de la matinée

Vous avez vu venir vers Moi trois hommes. L'un spontanément, l'autre parce que je le sollicitais, le troisième pris par un enthousiasme soudain. Et vous avez vu aussi que des trois je n'en ai pris que deux. Pourquoi ? Est-ce que par hasard j'ai vu un traître dans le troisième ? Non, en vérité. Mais il n'était pas préparé. Apparemment paraissait moins préparé celui qui est à côté de Moi, qui allait ensevelir son père. Au contraire le moins préparé c'était le troisième. Le second était si préparé, à son insu, qu'il a su accomplir un sacrifice vraiment héroïque. L'héroïsme pour suivre Dieu est toujours la preuve d'une forte préparation spirituelle.


Cela explique certains faits surprenants survenus autour de Moi. Les plus préparés à recevoir le Christ, quelles que soient leur caste et leur culture, viennent à Moi avec une promptitude et une foi absolue. Les moins préparés m'observent comme un homme qui sort de l'ordinaire ou bien ils m'étudient avec méfiance et curiosité ou bien encore ils m'attaquent et me dénigrent par des accusations variées. Les différents comportements sont en proportion de l'impréparation des esprits.

Dans le peuple élu, on devrait trouver partout des esprits prompts à recevoir ce Messie dans l'attente duquel les Patriarches et les Prophètes se sont consumés d'angoisse, ce Messie venu finalement précédé et accompagné de tous les signes annoncés par les Prophètes, ce Messie dont la physionomie spirituelle se dessine toujours plus claire à travers les miracles visibles sur les corps et sur les éléments et à travers les miracles invisibles sur les consciences qui se convertissent et sur les gentils qui se tournent vers le Vrai Dieu. Mais il n'en est pas ainsi, au contraire. La promptitude à suivre le Messie est fortement contrée justement chez les enfants de ce peuple et, chose douloureuse à dire, elle l'est d'autant plus qu'on s'élève dans les classes de sa société. Je ne le dis pas pour vous scandaliser mais pour vous amener à prier et à réfléchir.

Pourquoi cela arrive-t-il ? Pourquoi les gentils et les pécheurs font plus de chemin sur ma route ? Pourquoi eux accueillent ce que je dis et les autres pas ? Parce que les enfants d'Israël sont ancrés ou plutôt sont incrustés comme des huîtres perlières sur le banc où elles sont nées. Parce qu'ils sont saturés, remplis, gonflés de leur sagesse et ne savent pas faire place à la mienne en rejetant le superflu pour accueillir le nécessaire. Les autres ne subissent pas cet esclavage. Ce sont de pauvres païens ou de pauvres pécheurs qu'aucune ancre ne maintient en place, semblables à des bateaux en dérive. Ce sont des pauvres qui n'ont pas de trésors à eux mais seulement des fardeaux d'erreurs et de péchés. Ils s'en défont joyeusement dès qu'ils arrivent à comprendre ce qu'est la Bonne Nouvelle et ils en goûtent le miel fortifiant bien différent de la dégoûtante mixture de leurs péchés.


Écoutez, et peut-être vous comprendrez mieux comme peuvent être différents les fruits d'un même travail.

Un semeur s'en alla semer. Ses champs étaient nombreux et de différentes valeurs. Certains étaient un héritage de son père et la négligence y avait laissé proliférer les plantes épineuses. D'autres, c'était lui qui les avait acquis : il les avait achetés tels quels à un homme négligent et les avait laissés dans cet état.


D'autres encore étaient coupés de routes car cet homme aimait le confort et il ne voulait pas faire beaucoup de chemin pour aller d'une pièce à l'autre. Enfin il y en avait quelques uns, les plus proches de la maison auxquels il avait consacré tous ses soins pour avoir une vue agréable devant sa demeure. Ces derniers étaient bien débarrassés des cailloux, des ronces, du chiendent et d'autres encore.

L'homme prit donc son sac de grains de semence, les meilleurs des grains, et il commença l'ensemencement. Le grain tomba dans la bonne terre ameublie, labourée, propre, bien fumée des champs les plus proches de la maison. Il tomba sur les champs coupés de chemins et de sentiers, en y amenant de plus la crasse de poussières arides sur la terre fertile. Une autre partie tomba sur les champs où l'ineptie de 1'homme avait laissé proliférer les plantes épineuses. Maintenant la charrue les avait bousculées, il semblait qu'elles n'existaient plus, mais elles étaient toujours là parce que seul le feu, la radicale destruction des mauvaises plantes les empêche de renaître. Le reste de la semence tomba sur les champs achetés depuis peu et qu'il avait laissés comme ils étaient sans les défricher en profondeur, sans les débarrasser de toutes les pierres répandues dans le sol qui y faisait un pavage où les racines tendres ne pouvaient pénétrer. Et puis, après avoir tout emblavé, il revint à la maison et dit : "Oh ! c'est bien ! Maintenant je n'ai plus qu'à attendre la récolte". Et puis il se délectait parce qu'au fil des jours il voyait lever épais le grain dans les champs proches de la maison, et cela poussait... oh ! le soyeux tapis ! et puis les épis... oh ! quelle mer ! puis les blés blondissaient et chantaient, en battant épi contre épi, un hosanna au soleil L'homme disait : "Tous les autres champs vont être comme ceux-ci ! Préparons les faux et les greniers. Que de pain ! Que d'or !" Et il se délectait...

Il coupa le grain des champs les plus proches et puis passa à ceux hérités de son père, mais laissés sans culture. Et il en resta bouche bée. Le grain avait abondamment poussé car les champs étaient bons et la terre, amendée par le père, était grasse et fertile. Mais sa fertilité avait agi aussi sur les plantes épineuses, bousculées mais toujours vivaces. Elles avaient repoussé et avaient formé un véritable plafond de ramilles hérissées de ronces au travers duquel le grain n'avait pu sortir qu'avec quelques rares épis. Le reste était mort presque entièrement, étouffé.


L'homme se dit : "J'ai été négligent à cet endroit, mais ailleurs il n'y avait pas de ronces, cela ira mieux". Et il passa aux champs récemment acquis. Sa stupeur fit croître sa peine. Maigres et maintenant desséchées les feuilles du blé gisaient comme du foin sec répandu de partout. Du foin sec. "Mais comment ? Mais comment ?" disait l'homme en gémissant. "Et pourtant, ici il n'y a pas d'épines ! Et pourtant la semence était la même ! Et pourtant le blé avait poussé épais et beau ! On le voit aux feuilles bien formées et nombreuses. Pourquoi alors tout est-il mort sans faire d'épis ?" Et avec douleur il se mit à creuser le sol pour voir s'il trouvait des nids de taupes ou autres fléaux. Insectes et rongeurs non, il n'y en avait pas. Mais, que de pierres, que de pierres ! Un amas de pierraille. Les champs en étaient littéralement pavés et le peu de terre qui les recouvrait n'était qu'un trompe-l’œil. Oh ! s'il avait creusé le terrain quand c'était le moment ! Oh ! s'il avait creusé avant d'accepter ces champs et de les acheter comme un bon terrain ! Oh ! si au moins, après avoir fait l'erreur de les acheter au prix proposé sans s'assurer de leur qualité, il les avait améliorés en se fatiguant ! Mais désormais c'était trop tard et les regrets étaient inutiles.

L'homme se releva humilié et il se rendit aux champs qu'il avait coupés de petits chemins pour sa commodité... Et il déchira ses vêtements de douleur. Ici, il n'y avait rien, absolument rien... La terre foncée du champ était couverte d'une légère couche de poussière blanche... L'homme tomba sur le sol en gémissant: "Mais ici, pourquoi ? Ici il n'y a pas d'épines ni de pierres, car ce sont nos champs. L'aïeul, le père, moi-même, nous les avons toujours possédés et pendant des lustres et des lustres nous les avons rendus fertiles. J'y ai ouvert les chemins, j'ai enlevé de la terre aux champs, mais cela ne peut les avoir rendus stériles à ce point..." Il pleurait encore quand une réponse à ses plaintes douloureuses lui fut donnée par une bande de nombreux oiseaux qui s'abattaient des sentiers sur le champ et du champ sur les sentiers pour chercher, chercher, chercher des graines, des graines, des graines... Le champ, devenu un canevas de sentiers sur les bords desquels était tombé du grain, avait attiré une foule d'oiseaux qui avaient mangé d'abord le grain tombé sur les chemins et puis celui du champ jusqu'au dernier grain.

Ainsi l'ensemencement, le même pour tous les champs, avait donné ici le cent pour un, ailleurs soixante, ailleurs trente, ailleurs rien. Entende qui a des oreilles pour entendre. La semence c'est la Parole: elle est la même pour tous. Les endroits où elle tombe : ce sont vos cœurs. Que chacun en fasse l'application et comprenne. La paix soit avec vous."


Puis, se tournant vers Pierre, il lui dit : "Remonte aussi haut que tu peux et amarre de l'autre côté"

Et pendant que les deux barques avancent un peu sur le fleuve pour s'arrêter ensuite près de la rive, Jésus s'assoit et demande au nouveau disciple : "Qui reste-t-il maintenant chez toi ?"

"Ma mère avec mon frère aîné marié depuis cinq ans. Mes sœurs sont dispersées dans la région. Mon père était très bon et ma mère le pleure, désolée." Le jeune homme s'arrête brusquement car il sent un sanglot qui lui monte du cœur.

Jésus le prend par la main et lui dit : "J'ai connu Moi aussi cette douleur et j'ai vu pleurer ma Mère. Je te comprends donc bien... "

Le frottement de la barque sur le gravier interrompt la conversation et l’on débarque. Ici, ce ne sont plus les collines basses de Bethsaïda qui plongent pour ainsi dire leurs nez dans le lac, mais une plaine avec de riches moissons s'étend sur cette rive en face de Bethsaïda vers le nord

"Nous allons à Méron ?" demande Pierre.

"Non. Nous prenons ce sentier à travers champs." Les champs, beaux et bien entretenus, montrent leurs épis, encore tendres mais déjà formés. Ils sont tous au même niveau et avec le léger ondoiement que leur imprime un vent frais qui vient du nord, ils semblent former un autre petit lac où font office de voiles les arbres qui se dressent ça et là pleins de pépiements d'oiseaux.

"Ces champs ne sont pas comme ceux de la parabole" observe le cousin Jacques.

"Non, assurément ! Les oiseaux ne les ont pas dévastés, il n'y a pas d'épines ni de cailloux. Un beau grain ! D'ici un mois il sera déjà blond... et d'ici deux mois il sera prêt pour la faux et le grenier" dit Judas Iscariote.

"Maître... je te rappelle ce que tu as dit chez moi. Tu as si bien parlé. Mais je commence à avoir dans la tête des nuages embrouillés comme là-haut..." dit Pierre.

"Ce soir je te l'expliquerai. Maintenant nous sommes en vue de Corozaïn." Jésus fixe le nouveau disciple et lui dit : "On donne à celui qui donne et la possession n'enlève pas le mérite du cadeau. Conduis-moi à votre tombeau et chez ta mère."

Le jeune homme s'agenouille en baisant tout en larmes la main de Jésus.


"Lève-toi. Allons. Mon esprit a ressenti ton chagrin. Je veux par mon amour te fortifier dans l'héroïsme."

"Isaac, l'Adulte, m'avait raconté à quel point tu étais bon. Isaac, tu sais ? Celui dont tu as guéri la fille. Il a été mon apôtre. Mais je vois que ta bonté est encore plus grande que ce qu'il m'avait dit."

"Nous allons aussi saluer l'Adulte pour le remercier de m'avoir donné un disciple."

On arrive à Corozaïn et c'est justement la maison d'Isaac la première que l'on rencontre. Le vieil homme qui rentre chez lui, quand il voit le groupe de Jésus avec les siens, et parmi eux le jeune homme de Corozaïn, il lève les bras, avec son bâtonnet en mains, et en a le souffle coupé, et il reste bouche bée. Jésus sourit et son sourire rend la parole au vieillard.

"Dieu te bénisse, Maître ! Mais d'où me vient cet honneur ?"

"C'est pour te dire "merci".

"Mais de quoi, mon Dieu ? C'est moi qui dois te dire cette parole. Entre, entre. Oh ! quelle douleur que ma fille soit au loin pour assister sa belle-mère ! Car elle est mariée, sais-tu ? Toutes les bénédictions depuis que je t'ai rencontré ! Elle guérie, et tout de suite après ce riche parent revenu de loin, veuf, avec ces petits qui ont besoin d'une mère... Oh ! mais je t'ai déjà dit ces choses[2][16] ! Ma tête est vieille ! Pardonne-moi."

"Ta tête est sage et elle oublie aussi de se glorifier du bien qu'elle fait pour son Maître. Oublier le bien que l'on a fait c'est de la sagesse. Elle manifeste l'humilité et la confiance en Dieu."

"Mais moi... je ne saurais..."

"Et ce disciple, n'est ce pas par toi que je l'ai ?"

"Oh !... mais je n'ai rien fait, sais-tu ? Je lui ai seulement dit la vérité... et je suis content qu'Élie soit avec Toi" Il se tourne vers Élie et lui dit: "Ta mère, après le premier moment de stupeur, a essuyé ses larmes quand elle a su que tu étais auprès du Maître. Ton père a eu, malgré cela, un deuil plein de dignité. Il est depuis peu au tombeau."

"Et mon frère ?"

"Il se tait... sais-tu... cela lui a été un peu dur de te voir absent... à cause du pays... Il pense encore ainsi..."

Le jeune homme se tourne vers Jésus : "Tu l'as dit. Mais moi, je ne voudrais pas qu'il fût mort... Fais qu'il devienne vivant comme moi, et à ton service."

Les autres ne comprennent pas et regardent d'un air interrogateur, mais Jésus répond: "Ne désespère pas et persévère." Ensuite il bénit Isaac et s'en va malgré l'instance d'Isaac.


Ils restent d'abord près du tombeau fermé et ils prient. Puis, à travers un vignoble à demi-dépouillé, ils vont vers la maison d'Élie.

La rencontre entre les deux frères est plutôt réservée. L'aîné se juge offensé et veut le faire remarquer. Le cadet se sent humaine- ment coupable et ne réagit pas. Mais la mère arrive. Sans un mot, elle se prosterne et baise le bord du vêtement de Jésus. Son arrivée rassérène l'atmosphère et les esprits au point qu'on veut faire honneur au Maître. Pourtant Jésus n'accepte rien et dit seulement : "Que vos cœurs soient justes, l'un envers l'autre, comme était juste celui que vous pleurez. Ne donnez pas un sens humain à ce qui est surhumain : la mort et l'appel à une mission. L'âme du juste ne s'est pas troublée de voir que le fils n'était pas à la sépulture de son cadavre. Mais, au contraire, elle s'est apaisée en pensant à la sécurité de l'avenir de son Élie. Que l'opinion du monde ne trouble pas la grâce de la vocation. Si le monde a pu s'étonner de ne pas le voir près du cercueil de son père, les anges ont exulté de le voir à côté du Messie. Soyez justes. Et toi, fière, que ton fils te console. Tu l'as élevé avec sagesse et ton fils a été appelé par la Sagesse. Je vous bénis tous. La paix soit avec vous, maintenant et toujours."


Ils reviennent sur le chemin qu'ils reprennent pour aller au fleuve et de là à Bethsaïda. L'homme, Élie, ne s'est pas attardé un seul instant sur le seuil paternel. Après le baiser d'adieu à sa mère, il a suivi le Maître avec la simplicité d'un enfant qui suit son père.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Semeur10

Le Semeur

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par E3462 Dim 7 Avr 2013 - 22:27

Comme j'aime ce passage ! C'est difficile de transformer son coeur de toutes ses imperfections ! Mais avec l'aide de Jésus, on progresse sûrement un peu plus tous les jours Prends pitie

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 8 Avr 2013 - 17:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_59

Dans la cuisine de Pierre.
Instruction et annonce de la capture du Baptiste

Vision du jeudi 7 juin 1945

Nous voici de nouveau dans la cuisine de Pierre. Le repas a été copieux car les plats, avec les restes de poisson et de viande, de fromage, de fruits secs ou du moins flétris, de fouaces de miel, s'entassent sur une sorte de crédence qui rappelle un peu nos maies de Toscane. Les amphores et les coupes sont encore en désordre sur la table.

L'épouse de Pierre a fait des miracles pour faire plaisir à son mari et elle a travaillé toute la journée. Maintenant, fatiguée mais contente, elle reste dans son coin et écoute ce que dit son homme et ce que disent les autres. Elle le regarde, son Simon qui, pour elle, doit être un grand homme; même s'il est un peu exigeant. Quand elle l'entend parler avec des paroles nouvelles lui qui auparavant ne parlait que de barques, de filets, de poisson et d'argent, elle cligne des yeux comme si elle était éblouie par une lumière trop vive. Pierre, soit par joie d'avoir Jésus à sa table, soit par joie du copieux repas qui a été servi, est vraiment en veine ce soir et en lui se révèle le futur Pierre qui prêchera aux foules.

Je ne sais quelle observation d'un compagnon a donné naissance à la réponse bien frappée de Pierre : "Il leur arrivera comme aux bâtisseurs de la tour de Babel. Leur orgueil provoquera l'écroulement de leurs théories et ils en seront écrasés."

André objecte à son frère : "Mais Dieu est Miséricorde. Il empêchera l'écroulement pour leur donner le temps de se repentir."

"Ne le pense pas. Pour couronner leur orgueil, ils emploieront la calomnie et la persécution. Oh ! moi, déjà je le pressens. Persécutions contre nous, pour nous disperser comme des témoins odieux. Et comme ils attaqueront traîtreusement la Vérité, Dieu exercera sa vengeance et ils périront."

"Aurons-nous la force de résister ?" demande Thomas.

"Voilà... moi je ne l'aurais pas, mais je me fie à Lui" et Pierre montre le Maître qui écoute et se tait debout la tête un peu inclinée comme pour cacher son visage expressif.

"Je pense que Dieu ne nous donnera pas d’épreuves supérieures à nos forces" dit Mathieu.

"Ou pour le moins Il augmentera les forces en proportion des épreuves" conclut Jacques d'Alphée.

"Il le fait déjà. J'étais riche et puissant. Si Dieu n'avait pas voulu me garder pour ses desseins, j'aurais péri désespéré quand je fus persécuté et lépreux. Je me serais acharné contre moi-même... Au lieu de cela, sur mon complet écroulement descendit une richesse nouvelle que je n'avais jamais possédée auparavant : la richesse d'une certitude : "Dieu existe". Avant... Dieu... Oui, j'étais croyant, j'étais un fidèle israélite. Mais c'était une foi de formalismes. Et il me semblait que sa récompense était toujours inférieure à mes vertus. Je me permettais de discuter avec Dieu car je me sentais encore quelque chose sur la terre. Simon Pierre a raison. Moi aussi je construisais une tour de Babel avec les autolouanges et les satisfactions de mon moi. Quand tout s'écroula sur moi et que je fus un ver écrasé sous le poids de tout cet inutile humain, alors je n'ai plus discuté avec Dieu mais avec moi-même, avec mon fou moi-même, et je finis de le démolir.


Et plus je le faisais, en faisant un chemin à ce que je pense qu'est le Dieu immanent au-dessus de notre être de terrestres, voilà que je rejoignais une force, une richesse nouvelle. La certitude que je n'étais pas seul et que Dieu veillait sur l'homme vaincu par l'homme et par le mal."

"Selon toi, que penses-tu que soit Dieu, celui que tu as dit : "le Dieu immanent au-dessus de notre être de terrestres" ? Que veux- tu dire ? Je ne comprends pas et cela me semble une hérésie. Dieu est celui que nous connaissons à travers la Loi et les Prophètes, Il n'y en a pas d'autre" dit, un peu sévère, Judas l'Iscariote.

"Si Jean était là, il le dirait mieux que moi[1][3], mais moi je le dis comme je sais. Dieu est celui que nous connaissons à travers la Loi et les Prophètes, c'est vrai. Mais en quoi Le connaissons-nous ? Comment ?"

Jude d'Alphée bondit ; "Peu et mal. Les Prophètes, qui nous l'ont décrit, eux Le connaissaient encore. Mais nous, nous en avons une idée confuse qui filtre au travers d'un encombrement d'un tas d'explications qu'ont accumulées les sectes..."

"Des sectes ? Mais comment parles-tu ? Nous n'avons pas de sectes. Nous sommes les fils de la Loi. Tous" dit l'Iscariote indigné, agressif.

"Les fils des lois, mais pas de la Loi. Il y a une légère différence entre le singulier et le pluriel. Mais dans la réalité, voilà ce qu'il en est : nous sommes les fils de ce que nous avons créé et non plus de ce que Dieu nous a donné" réplique Thaddée.

"Les lois sont nées de la Loi" dit l'Iscariote.

"Les maladies aussi naissent de notre corps, et tu ne voudrais pas me dire que ce sont de bonnes choses" réplique Thaddée.

"Mais permettez-moi de savoir ce qu'est le Dieu immanent de Simon le Zélote." L'Iscariote, qui ne peut répliquer à l'observation de Jude d'Alphée, essaie de ramener la question au point de départ.

Simon le Zélote dit ; "À nos sens, il faut toujours un terme pour saisir une idée. Chacun de nous, je parle de nous qui croyons, croit par la force de la foi au Très-Haut Seigneur et Créateur, Dieu éternel qui est au Ciel. Mais tout être a besoin de physique, cette foi nue, vierge, incorporelle, apte et suffisante aux anges qui voient et aiment Dieu spirituellement, partageant avec Lui la nature spirituelle et ayant la capacité de voir Dieu. Nous nous avons besoin de nous créer une "image" de Dieu.


Cette image est faite des qualités essentielles que nous donnons à Dieu pour donner un nom à sa perfection absolue, infinie. Plus l'âme se concentre, et plus elle arrive à rejoindre l'exactitude dans la connaissance de Dieu. Voici ce que j'entends par "le Dieu immanent". Je ne suis pas un philosophe. Peut-être le terme s'applique-t-il mal. Mais en somme pour moi le Dieu immanent c'est le sentiment de Dieu, la perception de Dieu en notre esprit, et Le sentir et Le percevoir non plus comme une idée abstraite mais comme une présence réelle qui nous donne une force et une paix nouvelle."

"C'est bien. Comment en as-tu le sentiment ? Quelle différence y a-t il entre sentir par la foi et sentir par l'immanence ?" demande l'Iscariote un peu ironique.

"Dieu est sécurité, garçon" dit Pierre.

"Quand tu en as le sentiment comme dit Simon, en employant ce terme que littéralement je ne comprends pas mais dont je comprends l'esprit - et crois bien que notre mal est de comprendre la lettre, mais pas l'esprit des paroles de Dieu - cela veut dire que tu réussis à saisir non seulement le concept de la majesté terrible mais de la très douce paternité de Dieu. Cela veut dire que tu as le sentiment que quand le monde entier te jugerait et te condamnerait injustement, Un seul, Lui, l'Éternel qui est pour toi un Père, ne te juge pas mais t'absout et te console. Cela veut dire que tu as le sentiment que quand tout le monde te haïrait tu sentirais sur toi un amour plus grand que le monde entier. Cela veut dire qu'isolé dans une prison ou un désert tu sentirais toujours que Quelqu'un te parle et te dit : "Sois saint pour être comme ton Père". Cela veut dire que par un amour vrai envers le Dieu Père, que finalement on arrive à percevoir tel, on accepte, on travaille, on prend ou on laisse sans mesure humaine, en ne pensant qu'à rendre amour pour amour, qu'à copier Dieu le plus possible dans ses propres actions."

"Tu es orgueilleux ! Copier Dieu ! Cela ne t'est pas accordé" juge l'Iscariote.

"Ce n'est pas de l'orgueil. L'amour mène à l'obéissance. Copier Dieu me semble encore une forme d'obéissance puisque Dieu dit nous avoir fait à son image et à sa ressemblance" réplique Pierre.

"Il nous a faits. Nous, nous ne devons pas monter plus haut."

"Mais tu es un malheureux, si tu penses ainsi, cher garçon ! Tu oublies que nous sommes déchus et que Dieu veut nous ramener à ce que nous étions."


Jésus prend la parole : "Davantage encore, Pierre, Judas et vous tous. La perfection d'Adam était encore susceptible de grandir grâce à l'amour qui l'aurait amené à une image toujours plus exacte de son Créateur. Adam, sans la tache du péché, aurait été un très pur miroir de Dieu. C'est pour cela que je dis : "Soyez parfaits comme est parfait le Père qui est aux Cieux". Comme le Père, donc comme Dieu. Pierre a très bien parlé, ainsi que Simon. Je vous prie de vous rappeler leurs paroles et de les appliquer à vos âmes."

Il s'en faut de peu que l'épouse de Pierre s'évanouisse de joie d'entendre louer ainsi son mari. Elle pleure derrière son voile, tranquille et bienheureuse. Pierre semble avoir une attaque d'apoplexie tant il devient rouge. Il reste muet un moment, et puis il dit : "Eh bien, alors, donne-moi la récompense. La parabole de ce matin... "

Les autres aussi s'unissent à Pierre en disant : "Oui, tu l'as dit. Les paraboles sont bien utiles pour faire comprendre la comparaison, mais nous, nous comprenons qu'elles ont un sens qui dépasse la comparaison. Pourquoi leur parles-tu à eux en paraboles ?"

"Parce qu'à eux il n'est pas accordé de comprendre plus que ce que j'explique. À vous il est donné beaucoup plus parce que vous, mes apôtres, devez connaître le mystère, et il vous est par conséquent donné de comprendre les mystères du Royaume des Cieux. C'est pour cela que je vous dis: "Demandez si vous ne comprenez pas l'esprit de la parabole". Vous donnez tout et tout vous est donné pour qu'à votre tour vous puissiez tout donner. Vous donnez tout à Dieu: affections, temps, intérêts, liberté, vie. Et Dieu vous donne tout en compensation et pour vous rendre capables de tout donner au nom de Dieu à qui vient après vous. Ainsi à celui qui a donné il sera donné et abondamment. Mais à celui qui n'a donné qu'en partie ou qui n'a pas donné du tout, on enlèvera même ce qu'il a.

Je leur parle en paraboles pour qu'en voyant, ils découvrent seulement ce qu'éclaire leur volonté d'adhésion à Dieu, pour qu'en écoutant, toujours par leur volonté d'adhésion, ils entendent et comprennent. Vous, vous voyez ! Beaucoup de gens entendent ma parole, peu adhèrent à Dieu. Leurs esprits sont privés de la bonne volonté. En eux s'accomplit la prophétie d'Isaïe: "Vous écouterez avec vos oreilles et vous n'entendrez pas. Vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez pas ". Parce que ce peuple a un cœur insensible, les oreilles dures et les yeux fermés pour ne pas voir et ne pas entendre, pour ne pas entendre avec leurs cœurs et ne pas se convertir pour que je les guérisse.


Mais bienheureux êtes-vous à cause de vos yeux qui voient et de vos oreilles qui entendent, à cause de votre bonne volonté ! En vérité je vous dis que beaucoup de Prophètes et beaucoup de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont point entendu.. Ils se sont consumés dans le désir de comprendre le mystère des paroles mais, une fois éteinte la lumière de la prophétie, voilà que les paroles sont restées comme des charbons éteints, même pour le saint qui les avait eues.

Seul Dieu se révèle Lui-même. Quand sa lumière se retire, ayant atteint son but d'éclairer le mystère, l'incapacité de comprendre enserre, comme les bandelettes d'une momie, la vérité royale de la parole reçue. C'est pour cela que je t'ai dit ce matin : "Un jour viendra où tu retrouveras tout ce que je t'ai donné". Maintenant tu ne peux retenir. Mais plus tard la lumière viendra sur toi, non pas pour un instant, mais pour un indissoluble mariage de l'Esprit Éternel avec le tien, qui rendra infaillible ton enseignement en ce qui concerne le Royaume de Dieu. Et comme ce sera pour toi, ce sera pour tes successeurs s'ils vivent de Dieu comme d'un unique pain.

Maintenant, écoutez l'esprit de la parabole. Nous avons quatre sortes de champs : ceux qui sont fertiles, ceux qui sont encombrés d'épines, ceux où abondent les pierres, ceux qui sont pleins de sentiers. Nous avons aussi quatre sortes d'esprits.

Nous avons les esprits honnêtes, les esprits de bonne volonté, préparés par leur travail et par le bon travail d'un apôtre, d'un "véritable" apôtre, car il y en a qui en ont le nom, mais pas l'esprit. Ils sont plus meurtriers sur les esprits en voie de formation que les oiseaux, les épines et les cailloux eux-mêmes. Avec leurs intransigeances, leurs hâtes, leurs reproches, avec leurs menaces, ils déroutent de telle façon qu'ils éloignent pour toujours de Dieu. Il y en a d'autres à l'opposé qui, par un arrosement continuel de bienveillance déplacée, font pourrir la semence dans une terre trop molle. Par leur manque de virilité ils dévirilisent les âmes dont ils s'occupent. Mais n'envisageons que les vrais apôtres, ceux qui sont de purs miroirs de Dieu. Ils sont paternels, miséricordieux, patients et en même temps forts comme leur Seigneur. Voilà que les esprits préparés par eux et par leur propre volonté sont comparables aux champs fertiles sans cailloux et sans ronces, nets de chiendent et d'ivraie. En eux prospère la parole de Dieu et toute parole : une semence fait une touffe et des épis, en donnant ici le cent pour cent, ailleurs le soixante, ailleurs encore le trente pour cent.


Y en a-t-il parmi ceux qui me suivent ? Certainement et ils seront saints. Parmi eux, il y en a de toutes les castes, de tous les pays. Il y a même des gentils et qui pourtant donneront le cent pour cent par leur bonne volonté, uniquement par elle, ou bien par elle et celle d'un apôtre ou d'un disciple qui me les prépare.

Les champs épineux sont ceux où l'incurie a laissé pénétrer les enchevêtrements épineux des intérêts personnels qui étouffent la bonne semence. Il faut se surveiller toujours, toujours, toujours. Il ne faut jamais dire : "Oh ! désormais je suis formé, ensemencé, je puis être tranquille que je donnerai des semences de vie éternelle". Il faut se surveiller : la lutte entre le Bien et le Mal est continuelle. Avez-vous jamais observé une tribu de fourmis qui s'installent dans une maison ? Les voilà sur le foyer. La femme n'y laisse plus de nourriture et la met sur la table; et elles flairent l'air et donnent l'assaut à la table. La femme les met dans la crédence, et elles passent par la serrure. La femme suspend ses provisions au plafond, et elles font un long chemin le long des murs et des soliveaux, elles descendent le long des cordes et dévorent. La femme les brûle, les empoisonne et puis reste tranquille, croyant les avoir détruites. Oh ! si elle ne veille pas, quelle surprise ! Voilà que sortent celles qui viennent de naître et tout est à recommencer. C'est ainsi tant qu'on vit. Il faut se surveiller pour extirper les mauvaises plantes dès qu'elles sortent, dans le cas contraire elles font un plafond de ronces et étouffent la graine. Les soucis mondains, la duperie des richesses créent l'enchevêtrement, noient les plantes semées par Dieu et les empêchent de former l'épi.

Voici maintenant les champs pleins de cailloux. Combien il y en a en Israël ! Ce sont ceux qui appartiennent aux "fils des lois" comme l'a dit très justement mon frère Jude. Il ne s'y trouve pas la Pierre unique du Témoignage, il n'y a pas la Pierre de la Loi. Il y a la pierraille des petites, pauvres lois humaines créées par les hommes. Tant et tant qui, par leur poids, ont fait une carapace même à la Pierre de la Loi. C'est une ruine qui empêche tout enracinement de la semence. La racine n'est plus nourrie. Il n'y a plus de terre, plus de sucs nourriciers. L'eau fait pourrir parce qu'elle stagne sur les pavés des sillons. Le soleil échauffe les sillons et brûle les petites plantes. Ce sont les esprits de ceux qui ont remplacé par des doctrines humaines compliquées la simple doctrine de Dieu. Ils reçoivent, et même avec joie, ma parole.


Sur le coup, elle les ébranle et les séduit. Mais ensuite... Il faudrait de l'héroïsme pour piocher jusqu'à débarrasser le champ, l'âme et l'esprit de toute la pierraille des rhéteurs. Alors la semence s'enracinerait et formerait une forte touffe. Autrement... elle ne donne rien. Il suffit de la crainte de représailles humaines. Il suffit d'une réflexion : "Mais, après cela ? Que me feront-ils, les puissants ?" et la pauvre semence languit sans nourriture. Il suffit que toute la pierraille s'agite avec le son vain des cent et cent préceptes qui se sont substitués au Précepte et voilà que l'homme périt avec la semence qu’il a reçue... Israël est rempli de ces hommes. Ceci explique comment le chemin vers Dieu va en sens inverse de celui de la puissance humaine.

Enfin, pour finir, les champs pleins de sentiers, poussiéreux, dénudés. Ce sont ceux des mondains, des égoïstes. Leur confort est leur loi, la jouissance est leur but. Ne pas se fatiguer, sommeiller, rire, manger... L'esprit du monde est roi chez eux. La poussière de la mondanité couvre le terrain qui devient stérile. Les oiseaux, qui symbolisent la dissipation, se précipitent sur les mille sentiers qu'on a ouverts pour rendre la vie plus facile. L'esprit du monde, c'est-à-dire du Malin, dévore et détruit toute semence qui tombe sur ce terrain ouvert à toutes les sensualités et à toutes les légèretés.

Avez-vous compris ? Avez-vous autre chose à demander ? Non ? Alors nous pouvons aller nous reposer pour partir demain pour Capharnaüm. Je dois aller encore dans un endroit avant de commencer le voyage vers Jérusalem pour la Pâque."

"Passerons-nous encore par Arimathie ?" demande l'Iscariote.

"Ce n'est pas sûr. Cela dépend des..." On a frappé violemment à la porte.

"Mais qui peut-il être à cette heure ?" dit Pierre en se levant pour aller ouvrir.

C'est Jean qui se présente, bouleversé, couvert de poussière avec des marques visibles de pleurs sur le visage.

"Toi ici ?" s'écrient-ils tous. "Mais qu'est-il arrivé ?"

Jésus qui s'est levé dit seulement : "La Mère, où est-elle ?"

Jean s'avance, va s'agenouiller aux pieds de son Maître, tendant les bras comme pour avoir du secours et dit : "La Mère se porte bien, mais elle est en larmes comme moi, comme tant de gens et elle te prie de ne pas venir en suivant le Jourdain de notre côté.. Elle m'a fait revenir pour cela parce que... parce que Jean, ton cousin a été fait prisonnier..." Et Jean pleure alors qu'un grand émoi saisit ceux qui sont présents.

Jésus devient très pâle mais ne se trouble pas. Il dit seulement: "Lève-toi et raconte."

"J'allais vers le sud avec la Mère et les femmes. Isaac et aussi Timon étaient avec nous. Trois femmes et trois hommes. J'ai obéi à ton ordre de conduire Marie auprès de Jean... ah ! Tu le savais que c'était le dernier adieu !... Que ce devait être le dernier adieu. Les orages des jours derniers nous ont fait arrêter quelques heures, mais cela a suffi pour que Jean ne pût plus voir Marie ... Nous sommes arrivés à la sixième heure et lui avait été pris au chant du coq ... "

"Mais où ? Mais comment ? Par qui ? Dans sa grotte ?" tout le monde questionne, tous veulent savoir.

"Il a été trahi. On s'est servi de ton Nom pour le trahir !"

"Quelle horreur ! Mais qui était-ce ?" crient-ils tous.

Et Jean, en frissonnant dit tout bas cette horreur que l'air lui-même ne devrait pas entendre : "Par l'un de ses disciples ... "

L'émoi est à son comble. Les uns maudissent, d'autres pleurent, d'autres abasourdis restent immobiles comme des statues.

Jean s'attache au cou de Jésus et crie : "J'ai peur pour Toi ! pour Toi ! pour Toi ! Les saints ont leurs traîtres qui se vendent pour de l'or, pour de l'or et par peur des grands, par l'appât d'une récompense, par... par soumission à Satan. Pour mille et mille choses ! Oh ! Jésus, Jésus, Jésus ! Quelle douleur ! Mon premier maître ! Mon Jean qui m'a donné à Toi !"

"Du calme ! Il ne m'arrivera rien pour le moment."

"Mais après ? Mais après ? Je me regarde... je regarde ceux-ci ... j'ai peur de tous, même de moi. Il y aura parmi nous ton traître..."

"Mais tu es fou ? Et tu crois que nous ne le mettrions pas en pièces ?" crie Pierre.

Et l'Iscariote: "Oh ! vraiment fou ! Moi, je ne trahirai jamais. Mais, si je me sentais affaibli au point de le faire, je me tuerais. Cela vaut mieux que d'être le meurtrier de Dieu."

Jésus se dégage de l'étreinte de Jean et secoue rudement l'Iscariote en lui disant : "Ne blasphème pas ! Rien ne pourra t'affaiblir si tu ne le veux pas. Et si cela arrivait, il faudrait pleurer et ne pas commettre un crime qui s'ajoute au déicide. Devient faible celui qui rompt le lien vivant avec Dieu." Puis il se tourne vers Jean qui pleure, la tête appuyée sur la table et il dit : "Parle avec ordre. Moi aussi je souffre. C'était mon sang et mon Précurseur."

"Je n'ai vu que ses disciples, une partie d'entre eux, consternés et furieux contre le traître. Les autres ont accompagné Jean à la prison pour être à côté de lui à sa mort."


"Mais il n'est pas encore mort... l'autre fois il a pu s'enfuir" dit le Zélote qui aime beaucoup Jean, pour essayer de le réconforter.

"Il n'est pas encore mort, mais il mourra" répond Jean.

"Oui, il mourra. Il le sait comme Moi, je le sais. Rien, ni personne ne le sauvera cette fois. Quand ? Je ne sais pas. Je sais qu'il ne sortira pas vivant des mains d'Hérode."
"Oui, d'Hérode. Écoute. Il est allé vers cette gorge par laquelle nous sommes passés, nous aussi en revenant en Galilée, entre les monts Ebal et Garizim, parce que le traître lui avait dit : "Le Messie est mourant après avoir été assailli par des ennemis. Il veut te voir pour te confier un secret". Et il est parti avec le traître et quelques autres. À l'ombre du vallon étaient les soldats d'Hérode qui l'ont pris. Les autres se sont enfuis, apportant la nouvelle aux disciples restés près d'Hennon. Ils venaient d'arriver quand je les ai rejoints avec la Mère. Et ce qui est horrible, c'est que c'était un de nos régions... et que ce sont les pharisiens de Capharnaüm qui sont à la tête du complot , Ils étaient allés le trouver en disant que tu avais été leur hôte et que, de là, tu étais parti pour la Judée... Il ne serait pas sorti de son refuge pour un autre que Toi ’’

Un silence de mort succède au récit de Jean. Jésus semble à bout: ses yeux d'un bleu très sombre sont comme embués. Il est là, la tête inclinée, la main encore posée sur l'épaule de Jean et sa main est agitée par un léger tremblement. Personne n'ose parler. Jésus rompt le silence : "Nous irons en Judée par une autre route. Mais demain je dois aller à Capharnaüm, le plus tôt possible. Reposez- vous. Je monte dans les oliviers. J'ai besoin d'être seul." Et il sort sans rien ajouter.

"Il va certainement pleurer" murmure Jacques d'Alphée.

"Suivons-le, frère" dit Jude Thaddée.

"Non, laissez-le pleurer. Seulement, sortons doucement et soyons à l'écoute. Je crains des pièges de tous côtés" répond le Zélote.

"Oui, allons. Nous pêcheurs sur la rive et si quelqu'un vient du large, nous le verrons. Vous parmi les oliviers. Il est sûrement à sa place habituelle, près du noyer. À l'aube nous préparerons les barques pour partir au plus vite. Ces serpents ! Hé ! je l'ai dit, moi ! Dis, garçon ? Mais... la Mère est elle bien en sûreté ?"

"Oh ! oui ! Même les bergers disciples de Jean sont allés avec elle. André... nous ne le verrons plus, notre Jean !"

"Tais-toi ! Tais-toi ! Il me semble que c'est comme le chant du coucou... L'un précède l'autre et... et..."

Pour l'Arche Sainte ! Taisez-vous ! Si vous parlez encore de malheur au Maître, je commence par vous faire apprécier le goût de ma rame sur vos reins !" crie Pierre furieux. "Vous" dit-il ensuite à ceux qui restent parmi les oliviers "prenez des bâtons, de grosses branches. Il y en a là, dans le bûcher et disséminez-vous avec vos armes. Le premier qui s'approche de Jésus pour Lui nuire, qu'on le tue."

"Les disciples ! Les disciples ! Il faut être prudent avec les nouveaux !" s'exclame Philippe.

Le nouveau disciple se sent blessé et dit : "Doutes-tu de moi ? C'est Lui qui m'a choisi et voulu."

"Pas de toi, mais de ceux qui sont scribes et pharisiens et de ceux qui les adorent. C'est de là que viendra la ruine, croyez-le."

Ils sortent et s'éparpillent les uns dans les barques, les autres dans les oliviers des collines, et tout prend fin.





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Jésus et ses disciples

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 9 Avr 2013 - 7:59

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_60

Parabole du bon grain et de l’ivraie

Vision du vendredi 8 juin 1945

Une aube claire fait briller comme des perles les eaux du lac et enveloppe les collines d'une brume légère comme un voile de mousseline, à travers laquelle apparaissent embellis les oliviers et les noyers, les maisons et les mamelons des pays qui environnent le lac. Les barques glissent tranquilles et silencieuses en direction de Capharnaüm. Mais à un certain moment Pierre tourne la barre du gouvernail si rudement que la barque penche d'un côté.

"Que fais-tu ?" demande André.

"Il y a la barque d'un hibou ! Elle sort maintenant de Capharnaüm. J'ai de bons yeux, et depuis hier soir, un flair de policier. Je ne veux pas qu'ils nous voient. Je reviens au fleuve. Nous irons à pied."

L'autre barque aussi a suivi la manœuvre, mais Jacques qui tient la barre, demande à Pierre: "Pourquoi as-tu fait cela ?"

"Je te le dirai. Suis-moi."

Jésus, qui est assis à la poupe, se réveille quand il est presque à la hauteur du Jourdain. "Mais que fais-tu, Simon ?" lui demande-t-il.

"On descend ici. Il y a un chacal en vue. On ne peut aller à Capharnaüm aujourd'hui. Je vais y aller d'abord pour me rendre compte, moi. Simon et Nathanaël viennent avec moi. Trois dignes personnes contre trois indignes... si pourtant les indignes ne sont pas davantage."

"Ne vois pas des pièges partout maintenant ! N'est-ce pas la barque de Simon le pharisien ?"

"C'est bien elle."

"Il n'était pas à la capture de Jean."

"Je ne sais rien."

"Il est toujours respectueux à mon égard."

"Je ne sais rien."

"Tu me fais paraître lâche."

"Je ne sais rien. "

Bien que Jésus n'ait pas envie de rire, il doit sourire pour le saint entêtement de Pierre. "Mais, nous devrons pourtant aller à Capharnaüm. Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera plus tard..."

"Je t'ai dit que j'y vais d'abord moi et je me rends compte et... le cas échéant... je ferai encore cette... ce sera une grosse épine à avaler ... mais je le ferai par amour pour Toi... J'irai... j'irai chez le centurion lui demander protection..."

"Mais non, il ne faut pas !"

La barque s'arrête sur une petite plage déserte en face de Bethsaïda. Tous descendent.

"Venez, vous deux. Viens toi aussi, Philippe. Vous, les jeunes, restez ici, Nous aurons vite fait."

Le nouveau disciple Élie supplie : " Viens chez moi Maître. Je serais si heureux de te donner l'hospitalité..."

"Je viens. Simon, tu me rejoindras chez Élie. Adieu, Simon. Va. Mais sois bon, prudent et miséricordieux. Viens, que je te baise et te bénisse."

Pierre ne promet pas d'être bon, ni patient, ni miséricordieux. Il se tait et échange un baiser avec son Maître. Même le Zélote, Barthélemy et Philippe échangent le baiser d'adieu et les deux troupes se séparent en allant dans deux directions opposées.

Quand ils entrent à Corozaïn, l'aurore a fait place au plein jour. Il n'y a pas de tiges qui ne brillent de gemmes de rosée. Les oiseaux chantent de tous côtés. Il y a un air pur, frais qui semble même avoir le goût de lait, d'un lait végétal plutôt qu'animal. L'odeur des grains qui se forment dans les épis, des amandiers chargés de fruits... une odeur que j'ai sentie pendant les fraîches matinées dans les champs fertiles de la plaine du Pô.

Ils arrivent très vite à la maison d'Élie. Mais déjà beaucoup de gens à Corozaïn savent que le Maître est arrivé et au moment où Jésus va mettre le pied sur le seuil, une mère accourt en criant : "Jésus, fils de David, pitié pour mon enfant !" Elle a dans les bras une fillette d'une dizaine d'années, au teint cireux et très amaigrie. Plus que cireux le teint est jaunâtre.


"Qu'a ta fille ?"

"Les fièvres. Elle les a prises aux pâturages le long du Jourdain car nous sommes les bergers d'un homme riche. J'ai été appelée par le père près de la petite malade. Lui maintenant est retourné à la montagne. Mais Toi, tu sais qu'avec ce mal on ne peut aller en des lieux élevés. Comment puis-je rester ici ! Le maître m'a laissée jusqu'à présent. Mais moi, je suis à la laine et à la mise-bas. Le temps du travail arrive pour nous, les bergers. Nous serons renvoyés ou séparés si je reste. Je verrai mourir ma fille si je vais à l'Hermon."

"As-tu la foi que je puisse ?"

"J'ai parlé à Daniel, berger d'Élisée. Il m'a dit : "Notre Enfant guérit tout mal. Va trouver le Messie". Depuis par-delà le lac de Méron, je suis venue à ta recherche avec elle dans les bras. J'aurais toujours marché jusqu'à ce que je te trouve..."

"Ne marche plus que pour retourner chez toi, à ton travail tranquille. Ta fille est guérie, car je le veux. Va-t-en en paix."

La femme regarde sa fille et regarde Jésus. Peut-être elle espère voir à l'instant la fillette grasse et avec de belles couleurs. Voilà que la fillette écarquille ses yeux fatigués, qu'auparavant elle tenait fermés, en regardant Jésus et elle sourit.

"Ne crains rien, femme. Je ne te trompe pas. La fièvre est disparue pour toujours. De jour en jour elle reprendra une bonne mine. Laisse-la aller. Elle ne chancellera plus et ne sentira pas la fatigue."

La mère pose par terre la fillette qui se tient bien droite et sourit, toujours plus joyeuse. A la fin, elle gazouille de sa voix argentine: "Bénis le Seigneur, maman ! Je suis bien guérie ! Je le sens" et, dans sa simplicité de pastourelle et de fillette, elle s'élance au cou de Jésus et le baise. La mère, réservée comme l'âge l'enseigne, se prosterne et baise le vêtement du Seigneur en le bénissant.

"Allez. Souvenez-vous du bienfait que vous avez eu de Dieu et soyez bonnes. La paix soit avec vous."

Mais la foule s'attroupe dans le petit jardin de la maison d'Elie et réclame la parole du Maître. Et, bien que Jésus n'ait guère envie de parler, affligé comme il l'est par la capture du Baptiste et par la façon dont elle est survenue, il se rend et, à l'ombre des arbres, il commence à parler.


"En cette belle période où les grains forment l'épi, je veux vous proposer une parabole empruntée au grain[1][9]. Écoutez.

Le Royaume des Cieux est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Mais, pendant que 1'homme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivé et a semé des graines d'ivraie sur les sillons et puis s'en est allé. Personne, au début, ne s'aperçut de rien. L'hiver arriva avec les pluies et le givre. Arriva la fin du mois de Tébeth et le grain germa, le vert tendre des petites feuilles qui pointaient à peine. Elles paraissaient toutes égales dans leur enfance innocente. Vint le mois de Scebat et puis d'Adar. Les plantes se formèrent et les épis formèrent leurs grains. On vit alors que le vert n'était pas que du grain mais qu'il y avait aussi de l'ivraie bien enroulée avec ses vrilles fines et tenaces sur les tiges du blé.

Les serviteurs du maître allèrent à la maison et lui dirent : "Seigneur, quelles graines as-tu semées ? Ce n'était pas des graines de choix qui n'étaient pas mélangées à d'autres semences ?"

"Mais si, certainement. J'en ai choisi les grains, tous de même qualité. Et j'aurais bien vu s'il y avait eu d'autres semences".

"Et pourquoi alors tant d'ivraie a-t-il poussé parmi ton grain ?" Le maître réfléchit et puis il dit : "C'est un ennemi qui m'a fait cela pour me faire du tort". Les serviteurs demandèrent alors : "Veux-tu que nous allions parmi les sillons et que patiemment nous dégagions les épis de l'ivraie en arrachant ce dernier ? Commande, et nous le ferons".

Mais le maître répondit : "Non. Vous pourriez, en le faisant, arracher aussi le grain et presque certainement abîmer les épis encore tendres. Laissez-les ensemble jusqu'à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs : 'Fauchez tout ensemble; puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sécheresse a rendu friables les vrilles de l'ivraie, et que les épis serrés sont plus robustes et plus durs, séparez l'ivraie du grain." et faites-en des bottes à part. Vous les brûlerez ensuite et cela fera une fumure pour le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il servira à faire du pain excellent, pour la honte de l'ennemi qui n'aura gagné que d'être méprisable à Dieu à cause de sa méchanceté".

Maintenant, réfléchissez entre vous que de fois et de quelle abondance sont les semailles de l'Ennemi dans vos cœurs. Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance pour faire en sorte que peu d'ivraie se mélange au grain choisi. Le sort de l'ivraie, c'est de brûler. Voulez-vous brûler ou devenir citadins du Royaume ?

Vous dites que vous voulez être citadins du Royaume. Eh bien, sachez l'être. Le bon Dieu vous donne la Parole. L'ennemi veille pour la rendre nuisible, car la farine de grain mélangée à la farine d'ivraie donne un pain amer et nocif pour les intestins Sachez, par votre bonne volonté, s'il y a de l'ivraie dans votre âme, la mettre à part pour la jeter, pour n'être pas indignes de Dieu. Allez, fils, la paix soit avec vous."

Les gens se dispersent lentement. Dans le jardin il ne reste que les huit apôtres et en plus Elie, son frère, sa mère et le vieil Isaac qui se nourrit l'âme à regarder son Sauveur.

"Venez autour de Moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de la parabole qui a encore deux aspects en plus de celui que j'ai dit à la foule.

Dans son sens universel, la parabole a cette explication : le champ c'est le monde. La bonne semence ce sont les fils du Royaume de Dieu semés par Dieu dans le monde en attendant d'arriver à leur fin et d'être coupés par la Faucheuse et amenés au Maître du monde pour qu'Il les mette dans ses greniers. L'ivraie ce sont les fils du Malin répandus, à leur tour, sur le champ de Dieu dans l'intention de faire de la peine au Maître du monde et de nuire aussi aux épis de Dieu. L'Ennemi de Dieu les a, par un sortilège, semés exprès, car vraiment le diable dénature l'homme jusqu'à en faire une créature qui soit sienne et il la sème pour corrompre les autres qu'il n'a pas pu asservir autrement. La moisson, ou mieux la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, c'est la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargés. Il leur a été ordonné de rassembler les créatures après la fauchaison et de séparer le grain de l'ivraie et de même que dans la parabole on brûle cette dernière, ainsi seront brûlés dans le feu éternelles damnés, au Jugement Dernier.

Le Fils de l'homme les enverra pour enlever de son Royaume tous les artisans de scandale et d'iniquité. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mêlés de nombreux fils de l'Ennemi. Ceux-ci atteindront, comme il est dit aussi par les Prophètes, la perfection du scandale et de l'abomination dans toute leur activité terrestre et donneront de terribles ennuis aux fils de l'esprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura déjà expulsé ceux qui sont corrompus, car la corruption n'entre pas au Ciel.


Donc, les anges du Seigneur en passant la faux dans les rangs de la dernière récolte, faucheront et sépareront le grain de l'ivraie et jetteront cette dernière dans la fournaise ardente où il n'y a que pleurs et grincements de dents, et emmèneront au contraire les justes, le grain de choix, dans la Jérusalem éternelle où ils brilleront comme des soleils dans le Royaume de Celui qui est mon Père et le vôtre.

Voilà le sens général. Mais pour vous, il y en a encore un autre qui répond à des questions que plusieurs fois et spécialement depuis hier soir vous vous posez. Vous vous demandez : "Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres ?" et en votre cœur vous frémissez d'horreur et de peur. Il peut y en avoir. Il y en a certainement.

Le Semeur répand le bon grain. Dans ce cas, plus que répandre on pourrait dire : "choisit", car le Maître, que ce soit Moi ou que ce soit le Baptiste, avait choisi ses disciples. Comment alors se sont- ils dévoyés ? Non, ce n'est pas cela qu'il faut dire. Je me suis mal exprimé en parlant de "semence" pour les disciples. Vous pourriez mal comprendre. Je vais dire alors "champ". Autant de disciples autant de champs, choisis par le Maître pour former l'aire du Royaume de Dieu, les biens de Dieu. Sur eux le Maître se fatigue pour les cultiver afin qu'ils donnent le cent pour cent. Tous les soins. Tous. Avec patience. Avec amour. Avec sagesse. Avec fatigue. Avec constance. Il voit aussi leurs mauvaises tendances, leur aridité et leur avidité. Il voit leurs entêtements et leurs faiblesses. Mais il espère, il espère toujours, et fortifie son espérance par la prière et la pénitence, car il veut les amener à la perfection.

Mais les champs sont ouverts. Ce ne sont pas des jardins bien clos, entourés de murailles épaisses, dont le maître est le seul propriétaire et où il puisse seul entrer. Ils sont ouverts, placés au centre du monde, parmi le monde. Tous peuvent s'en approcher, tous peuvent y pénétrer. Tous et tout. Oh ! il n'y a pas seulement l'ivraie comme mauvaise semence ! L'ivraie: pourrait être le symbole de la légèreté amère de l’esprit du monde. Mais voilà qu'y naissent, jetées par l'ennemi. toutes les autres semences. Voici les orties. Voici le chiendent. Voici la cuscute. Voici les liserons. Voici enfin la ciguë et les poisons. Pourquoi ? Pourquoi ? Que sont-ils ? Les orties : les esprits piquants, indomptables qui blessent par surabondance de venin et qui donnent tant de désagrément. Le chiendent : les parasites qui épuisent le maître et qui ne savent qu'importuner et sucer, profitant de son travail et faisant du tort aux personnes de bonne volonté qui tireraient réellement un plus grand fruit si le maître n'était pas troublé et dérangé par les soins qu'exige le chiendent. Les liserons inertes qui ne s'élèvent de terre qu'en profitant des autres.

La cuscute : tourment sur le chemin déjà pénible du maître et pour les disciples fidèles qui le suivent. Ils s'accrochent, s'enfoncent, déchirent, griffent, apportent méfiance et souffrance. Les poisons : les criminels parmi les disciples, ceux qui en arrivent à trahir et à éteindre la vie comme la ciguë et les autres plantes toxiques. Avez-vous jamais vu comme elle est belle, avec ses petites fleurs qui deviennent des petites boules blanches, rouges, bleu-violet ? Qui dirait que cette corolle étoilée, blanche ou à peine rosée avec son petit cœur d'or, qui dirait que ces coraux multicolores si semblables aux autres baies qui font les délices des oiseaux et des enfants peuvent, arrivés à maturité, donner la mort ? Personne. Et les innocents se jettent dessus. Ils les croient bons comme eux-mêmes... ils les cueillent et en meurent. Ils les croient tous bons comme eux ! Oh ! quelle vérité qui élève le maître et condamne celui qui le trahit ! Comment ? La bonté ne désarme pas ? Elle ne rend pas le malveillant inoffensif ? Non. Elle ne le rend pas tel, car 1'homme tombé et devenu la proie de l'Ennemi est insensible à tout ce qui est supérieur. Tout ce qui est supérieur change pour lui d'aspect. La bonté devient une faiblesse qu'il est permis de piétiner et qui exacerbe sa malveillance comme, chez un fauve, la volonté d'égorger est exacerbée par l'odeur du sang. Et même le maître est toujours un innocent... et il laisse le traître l'empoisonner car il ne peut penser qu'un homme puisse être le meurtrier de celui qui est innocent. Chez les disciples, les champs du Maître, viennent les ennemis. Ils sont si nombreux. Le premier c'est Satan. Les autres, ses serviteurs, à savoir les hommes, les passions, le monde et la chair. Voilà, voilà que le disciple ils l'atteignent plus facilement parce qu'il ne reste pas tout près du Maître, mais il se tient en équilibre entre le Maître et le monde. Il ne sait pas, il ne veut pas se séparer de ce qui est monde, chair, passion et démon, pour être tout entier à celui qui l'amène à Dieu. Sur lui ils répandent leurs semences le monde, la chair, les passions, le démon. L'or, la puissance, la femme, l'orgueil, la peur d'être mal jugé par le monde, l'esprit d'utilitarisme. "Les grands sont les plus forts. Voici que je les sers pour les avoir comme amis', .Et on devient criminel et on se damne pour ces misérables choses !...


Pourquoi le Maître qui voit l'imperfection du disciple, même s'il ne veut pas se rendre à la pensée : "Celui-ci me donnera la mort", ne l'exclut-il pas immédiatement de sa suite ? C'est ce que vous vous demandez. Parce qu'il est inutile de le faire. S'il le faisait, cela ne l'empêcherait pas de l'avoir comme ennemi, doublement ennemi et plus acharné, par la rage ou la douleur d'être découvert ou d'être chassé. La douleur, oui, Car parfois le disciple mauvais ne se rend pas compte qu'il est tel. Le travail du démon est tellement subtil qu'il ne le remarque pas. Il devient un démon sans soupçonner qu'il subit cette transformation. La rage. Oui. La rage d'être connu pour ce qu'il est quand il n'est pas inconscient du travail de Satan et de ses adeptes : les hommes qui tentent celui qui est faible par ses faiblesses, pour enlever du monde le saint qui les offense à cause de leur méchanceté qu'ils comparent à sa bonté. Et alors le saint prie et s'abandonne à Dieu. "Que soit fait ce que Tu permets qu'on fasse" dit-il. Il ajoute seulement cette réserve : "pourvu que cela serve à ton but". Le saint sait que l'heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson. Par qui ? Par Dieu Lui-même qui ne laisse pas faire au-delà de ce qui est utile au triomphe de sa volonté d'amour."

"Mais si tu admets que c'est toujours Satan et ses adeptes... il me semble que la responsabilité du disciple en est diminuée" dit Mathieu.

"Ne le pense pas. Si le Mal existe, le Bien aussi existe et il y a dans l'homme le discernement, et avec lui la liberté."

"Tu dis que Dieu ne laisse pas faire au-delà de ce qui est utile au triomphe de sa volonté d'amour. Donc cette erreur est utile s'Il la permet et elle sert au triomphe de la volonté divine" ajoute l'Iscariote.

"Et tu conclus, comme Mathieu, que cela justifie le crime du disciple. Dieu avait créé le lion sans férocité et le serpent sans venin. Maintenant, l'un est féroce, l'autre est venimeux. Mais Dieu les a séparés de l'homme pour cette raison. Médite sur cela et fais-en l'application. Rentrons. Le soleil est déjà fort, trop fort comme pour un commencement d'orage, et vous êtes fatigués par une nuit sans sommeil."

Élie dit : "La maison a en haut une pièce grande et fraîche. Vous pourrez y reposer."


Ils montent par l'escalier extérieur. Mais seuls les disciples s'étendent sur les nattes pour se reposer. Jésus sort sur la terrasse ombragée dans un coin par un rouvre très haut et il s'absorbe dans ses pensées.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Ivraie10

L' Ivraie

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 10 Avr 2013 - 7:59

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_61

Jésus, en route vers Magdala, parle à des bergers

Vision du samedi 9 juin 1945

Pierre arrive seulement le matin suivant. Il est plus calme qu'au départ car il n'a trouvé qu'un bon accueil à Capharnaüm et la cité débarrassée d'Éli et de Joachim

"Ce doit être eux les auteurs du complot. J'ai en effet demandé à des amis quand est-ce qu'ils sont partis et j'ai compris qu'ils n'étaient plus revenus après avoir été chez le Baptiste comme pénitents. Et je crois qu'ils ne reviendront pas de sitôt, maintenant que j'ai dit qu'ils étaient présents à l'arrestation... Il y a grand émoi pour cette arrestation du Baptiste... Et je m'appliquerai à le faire savoir même aux moustiques... C'est l'arme la meilleure pour nous. J'ai rencontré aussi le pharisien Simon et... Mais s'il est comme il m'a paru, il me semble bien disposé. Il m'a dit : "Conseille au Maître de ne pas suivre le Jourdain par la vallée occidentale. L'autre côté est plus sûr" m'a-t-il dit en appuyant sur les mots. Et il m'a dit pour finir : "Je ne t'ai pas vu. Je ne t'ai pas parlé. Rappelle-le-toi, et agis en conséquence pour mon bien, le tien et celui de tous. Dis au Maître que je suis son ami", et il regardait en l'air comme s'il parlait au vent. Toujours, même quand ils agissent bien, ils sont faux et. ..et je dirai : étranges, pour ne pas encourir tes reproches. Cependant... hé ! cependant je suis allé faire une petite visite au centurion. Comme cela... en lui disant : "Il va bien ton serviteur ?" et lui me l'ayant confirmé, j'ai dit : "Heureusement ! Fais attention à le conserver en bonne santé, car on cherche à faire tomber le Maître dans un piège. Le Baptiste est déjà pris..." et le romain a saisi au vol. Il est fourbe l'homme ! Il a répondu: "Là où sera une enseigne romaine, ce sera une sauvegarde pour Lui et il y aura quelqu'un pour rappeler aux israélites que sous les enseignes romaines il n'est pas permis de comploter sans s’exposer à la mort ou à la galère". Ce sont des païens... mais je l'aurais embrassé. J'aime bien les gens qui comprennent et qui agissent ! Nous pouvons y aller, alors."

"Allons-y. Mais il n 'y avait pas besoin de tout cela" dit Jésus.

"Il le fallait, il le fallait !"

Jésus prend congé de la famille qui Lui a donné l'hospitalité et aussi du nouveau disciple auquel il a donné des instructions. Ils sont de nouveau seuls: le Maître avec les apôtres, et ils s'en vont à travers la fraîche campagne, par une route qu'a prise Jésus, à l'étonnement de Pierre qui voulait en prendre une autre. "Cela nous éloigne du lac... "


"Nous arriverons toujours à temps pour ce que je dois faire." Les apôtres ne parlent plus et se dirigent vers un petit village, quelques maisons dispersées dans la campagne. Il y a un grand bruit de sonnailles de troupeaux qui s'en vont vers les pâturages des montagnes. Quand Jésus s'arrête pour laisser passer un troupeau nombreux, les bergers se le montrent en se réunissant en groupe. Ils se consultent, mais ils n'osent faire plus. Jésus rompt les hésitations et les incertitudes en traversant le troupeau qui s'est arrêté pour brouter l'herbe épaisse. Il va tout droit caresser un pastoureau qui se trouve au milieu de la masse laineuse et bêlante des brebis. Il lui demande : "Elles sont à toi ?" Jésus sait bien qu'elles ne sont pas à l'enfant, mais il veut le faire parler.

"Non, Seigneur. Je suis avec eux, et les troupeaux appartiennent à plusieurs maîtres. Nous sommes réunis à cause des bandits."

"Comment t'appelles-tu ?"

"Zacharie, fils d'Isaac, mais mon père est mort et je suis entré en service parce que nous sommes pauvres et la maman a trois autres enfants plus petits que moi."

"Il y a longtemps qu'il est mort ?"

"Trois ans, Seigneur... et je n'ai plus ri parce que la maman pleure toujours et je n'ai plus personne qui me caresse... Je suis l'aîné et la mort du père a fait de moi un homme, alors que je n'étais qu'un enfant... Je ne dois pas pleurer mais gagner... Mais c'est si difficile !" En effet les larmes coulent encore maintenant sur le petit visage trop sérieux pour son âge. Les bergers se sont approchés ainsi que les apôtres. Un groupe d'hommes dans un mouvement de brebis.

"Tu n'es pas sans père, Zacharie. Tu as au Ciel un Père saint qui t'aime toujours si tu es bon et ton père n'a pas cessé de t'aimer parce qu'il est dans le sein d'Abraham. Tu dois le croire et à cause de cette foi être toujours meilleur." Jésus parle doucement et caresse l'enfant.

Un berger ose demander : "Tu es le Messie, n'est-ce pas ?"

"Oui, je le suis. Comment me connais-tu ?"

"Je sais que tu es à travers la Palestine et je sais que tu dis des paroles saintes. C'est à cela que je te reconnais."

"Vous allez loin ?"


"Sur les hautes montagnes . Les chaleurs arrivent... Tu nous diras ta parole ? Là-haut où nous sommes, il n'y a que les vents qui nous parlent et parfois le loup parle et fait du carnage, comme pour le père de Zacharie. Nous avons désiré te voir pendant tout l'hiver, mais jamais nous ne t'avons trouvé."

"Venez à l'ombre de ce bosquet, je vous parlerai." Jésus s'y rend le premier, tenant par la main le pastoureau et caressant de l'autre main les agnelles qui lèvent le museau en bêlant. Les bergers rassemblent le troupeau sous le taillis et pendant que les brebis se couchent pour ruminer, ou bien broutent et se frottent aux troncs, Jésus parle.

"Vous avez dit : "Là-haut où nous sommes, il n'y a que le vent qui parle et parfois le loup qui fait du carnage". Ce qui arrive là-haut arrive dans les cœurs par le travail de Dieu, de l'homme et de Satan. Vous pouvez donc avoir là-haut ce que vous avez en tout lieu.

Avez-vous une connaissance suffisante de la Loi pour savoir ses dix commandements ? Et toi aussi, enfant ? Et alors vous en savez assez. Si vous pratiquez avec fidélité ce que Dieu a indiqué par ses commandements vous serez saints. Ne vous lamentez pas d'être éloignés du monde. Vous êtes ainsi préservés d'une grande corruption. Et Dieu n'est pas loin de vous, mais plus proche dans cette solitude où sa voix parle par les vents qu'il a créés, par les plantes et par les eaux plus qu'au milieu des hommes. Ce troupeau vous enseigne une grande, une très grande vertu. Il est doux et obéissant. Il se contente de peu et il est reconnaissant pour ce qu'il a. Il sait aimer et reconnaître celui qui le soigne et l'aime. Faites de même en disant : "Dieu est notre Berger et nous sommes ses brebis. Son œil est sur nous. Il nous protège et nous procure, non ce qui est source de vice mais ce qui est nécessaire à la vie". Et tenez loin du cœur le loup. Les loups ce sont les hommes méchants qui vous incitent en vous séduisant à de mauvaises actions sur l'ordre de Satan et c'est Satan lui-même qui vous incite au péché pour vous déchiqueter.

Veillez. Vous, bergers, vous connaissez les habitudes du loup. Il est astucieux autant que les brebis sont simples et innocentes. Il s'approche doucement après avoir observé d'en haut les habitudes du troupeau, il s'approche en se glissant parmi les buissons et, pour ne pas attirer l'attention, il se tient immobile comme une pierre. Ne semble-t-il pas une grosse masse arrondie parmi les herbes ? Mais ensuite, quand il est sûr que personne ne veille, il saute et saisit l'agneau entre ses crocs.


Ainsi fait Satan, il vous surveille pour connaître vos points faibles, il rôde autour de vous, il paraît inoffensif et absent, toujours ailleurs alors qu'il vous tient à l’œil et puis saute à l'improviste pour vous entraîner dans le péché, et il y réussit quelquefois. Mais, près de vous, il y a un médecin et un ami compatissant. Dieu et votre ange. Si vous êtes blessés, si vous êtes tombés malades, ne vous éloignez pas d'eux comme fait le chien devenu enragé. Mais, au contraire, criez leur en pleurant : "À l'aide !" Dieu pardonne à qui se repent et votre ange est tout disposé à supplier Dieu pour vous et avec vous.

Aimez-vous bien et aimez cet enfant. Chacun de vous doit se sentir un peu père de l'orphelin. Que la présence d'un enfant parmi vous modère tous vos actes par le frein saint du respect envers l'enfant. Que votre présence près de lui supplée ce que la mort lui a enlevé. Il faut aimer le prochain. Cet enfant est le prochain que Dieu vous confie d'une manière spéciale. Rendez-le par votre éducation bon et croyant, honnête et sans vices. Lui est bien plus que l'une de ces brebis. Maintenant, si vous avez soin de celles-ci parce qu'elles appartiennent au maître qui vous punirait si vous les laissiez périr, bien plus vous devez avoir soin de cette âme que Dieu vous confie en son Nom et au nom de son père mort. Sa condition d'orphelin est bien triste. Ne la rendez pas plus difficile. Ne profitez pas de sa jeunesse pour le tourmenter. Pensez que Dieu voit les actions et les larmes de chacun des hommes et qu'Il tient compte de tout pour récompenser et pour punir.

Et toi, enfant, rappelle-toi que tu n'es jamais seul. Dieu te voit et aussi l'esprit de ton père. Quand quelque chose te trouble et te porte au mal, dis : "Non. Je ne veux pas être éternellement orphelin". Tu le serais si tu damnais ton cœur par le péché.

Soyez bons. Je vous bénis pour que tout le bien soit en vous. Si nous avions suivi la même route, je vous aurais parlé encore longuement. Mais le soleil monte à l'horizon et vous devez partir et Moi aussi. Vous pour mettre les brebis à l'abri de l'ardeur du soleil, Moi pour enlever des cœurs à une autre ardeur plus redoutable. Priez pour qu'ils voient en Moi le Berger. Adieu, Zacharie. Sois bon. Paix à vous."

Jésus baise le pastoureau et le bénit et pendant que le troupeau s'éloigne lentement, il le suit du regard, puis reprend sa route.

"Tu as dit que nous allons enlever des cœurs à une autre ardeur... Où allons-nous ?" demande l'Iscariote.


"Pour l'instant, jusqu'à cet endroit plus ombragé et où il y a un ruisseau. Nous mangerons là, et puis, après, vous saurez où nous allons."



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La ville de Magdala sur la carte

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Message par Maud Lun 15 Avr 2013 - 8:50

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_62

Jésus à Magdala.
Seconde rencontre avec Marie de Magdala


Vision du samedi 12 août 1944

Le collège apostolique au complet est autour de Jésus. Assis sur l'herbe, à l'ombre d'un bouquet d'arbres, près d'un ruisseau, tous mangent pain et fromage et boivent de l'eau du ruisseau qui est fraîche et limpide. Les sandales poussiéreuses disent qu'on a déjà fait beaucoup de chemin et que peut-être les disciples ne demanderaient qu'à se reposer dans l'herbe haute et fraîche.

Mais l'Infatigable Marcheur n'est pas de cet avis. À peine juge-t-il passée l'heure la plus chaude qu'il se lève se dirige vers la route. Il regarde... puis il se retourne et dit : "Allons." Simplement.

Arrivés à une bifurcation ou plutôt à un carrefour parce que quatre routes poussiéreuses aboutissent à ce point, Jésus prend résolument celle qui va en direction nord-est.

"Nous revenons à Capharnaüm ?" demande Pierre.

Jésus répond: "Non." Uniquement: non.

"Alors à Tibériade" insiste Pierre qui veut savoir.

"Non plus."

"Mais cette route va à la mer de Galilée... et là se trouvent Tibériade et Capharnaüm..."

"Il y a aussi Magdala" dit Jésus d'un air à moitié sérieux pour calmer la curiosité de Pierre.

"Magdala ? Oh !..." Pierre est un peu scandalisé. Ce qui me fait penser que cette ville a mauvaise réputation.

"À Magdala, oui. À Magdala. Penses-tu être trop honnête pour y entrer ? Pierre, Pierre !... Pour mon amour, tu devras entrer non pas dans une ville de plaisir, mais dans de vrais lupanars.. Le Christ n'est pas venu pour sauver ceux qui sont sauvés, mais pour sauver ceux qui sont perdus... et toi... tu seras "Pierre" et non pas Simon; ou Céphas, pour cela. Tu as peur de te souiller ? Non ! Même pas lui, vois-tu (et il indique le très jeune Jean) même lui n'en recevra pas de dommage. Lui non, parce qu'il ne veut pas. Comme toi, tu ne veux pas, comme ne le veut pas ton frère et le frère de Jean... comme aucun d'entre vous, pour l'instant, ne le veut. Tant qu'on ne veut pas, il n'arrive pas de mal. Mais il faut ne pas vouloir avec force et constance. Force et constance s'acquièrent auprès du Père en priant avec sincérité d'intention. Vous ne saurez pas tous, par la suite, prier ainsi... Que dis-tu, Judas ? Ne te fie pas trop à toi-même. Moi, qui suis le Christ, je prie constamment pour avoir la force contre Satan. Es-tu plus que Moi? L'orgueil est la fissure par où Satan pénètre. Judas, sois vigilant et humble. Mathieu, toi qui connais bien l'endroit, dis-moi: vaut-il mieux prendre cette route, ou y en a-t-il une autre ?"


"Cela dépend, Maître. Si tu veux entrer dans la Magdala des pêcheurs et des pauvres, c'est la route. Par ici on entre dans le faubourg populaire. Mais - je ne le crois pas, mais je te le dis pour donner une réponse complète - mais si tu veux aller dans le quartier des riches; alors il faut laisser à quelques centaines de mètres cette route et en prendre une autre car les maisons riches sont à peu près à cette hauteur, et il faut revenir en arrière..."

"Nous allons revenir en arrière car c'est à la Magdala des riches que je veux aller. Qu'as-tu dit, Judas ?"

"Rien, Maître. C'est la seconde fois que tu me le demandes en peu de temps. Mais moi, je n'ai jamais parlé."

"Avec tes lèvres, non. Mais tu as parlé, à voix basse, avec ton cœur. Tu as parlé à voix basse avec ton hôte : le cœur. Il n'est pas nécessaire d'avoir une autre personne comme interlocuteur pour parler. Beaucoup de paroles, nous les disons de nous à nous... Mais il ne faut pas jaser ou calomnier même avec notre propre moi."

Le groupe chemine, à présent en silence. La route principale devient une rue pavée avec des pierres d'un palme carré. Les maisons sont toujours plus riches et plus belles parmi les potagers et les jardins luxuriants et fleuris. J'ai l'impression que la Magdala élégante était pour les Palestiniens une sorte de lieu de plaisir comme certaines villes de nos lacs de Lombardie : Stresa, Gardone, Pallanza, Bellagio, etc. etc. Aux riches palestiniens sont mêlés des romains, certainement venus d'autres lieux comme Tibériade ou Césarée, où autour du Gouverneur, il y avait certainement des fonctionnaires et des négociants pour exporter à Rome les plus beaux produits de la colonie palestinienne

Jésus y pénètre, sûr de Lui, comme s'il savait où aller. Il côtoie le lac jusqu'à la limite duquel les maisons s'avancent avec leurs jardins.

Des cris déchirants sortent d'une riche demeure. Ce sont des voix de femmes et d'enfants et une voix de femme, très aiguë, qui crie : "Fils ! Fils !"

Jésus se retourne et regarde ses apôtres. Judas s'avance. "Non pas toi" commande Jésus. "Toi, Mathieu. Va et informe-toi."


"C'est une rixe, Maître. Il y a un homme mourant. Un juif. Le meurtrier s'est échappé: c'était un romain. La femme, la mère et les petits enfants sont accourus... Mais il meurt."

"Allons."

"Maître... Maître... Le fait s'est produit dans la maison d'une femme... qui n'est pas l'épouse."

"Allons-y."

Ils entrent par la porte ouverte dans un large et long vestibule qui donne ensuite sur un beau jardin. La maison semble divisée par cette espèce de péristyle très riche en plantes vertes dans des vases, en statues et en objets de marqueterie. Quelque chose d'intermédiaire entre la salle et la serre. Dans une pièce, dont la porte est ouverte sur le vestibule, se trouvent des femmes en pleurs. Jésus entre sans hésiter. Il ne donne pourtant pas son salut habituel.

Parmi les hommes présents, il y a un marchand qui doit connaître Jésus car, à peine il le voit, il dit : "Le Rabbi de Nazareth !" et il le salue respectueusement.

"Joseph, qu'y a-t-il ?"

"Maître, un coup de poignard au cœur... Il meurt."

"Pourquoi ?"

Une femme aux cheveux gris et défaits se lève - elle était à genoux près du mourant dont elle tenait une main déjà inerte - et avec des yeux de folle elle crie : "À cause d'elle, à cause d'elle !... Elle me l'a rendu satanique... Plus de mère, plus d'épouse, plus d'enfants, il n'y avait plus rien pour lui ! L'enfer doit te posséder, satan !"

Jésus lève les yeux en suivant la main tremblante qui accuse et il voit dans un coin, contre le mur rouge foncé, Marie de Magdala, plus provocante que jamais, je dirais vêtue... de rien jusqu'à mi-corps, car elle est à moitié nue au-dessus de la taille, enveloppée d'une sorte de filet à mailles hexagonales avec des petites boules qui me paraissent des perles. Mais elle est dans la pénombre et je ne vois pas bien.

Jésus baisse de nouveau les yeux. Marie, excitée par son indifférence, se redresse alors qu'auparavant elle était comme accablée, et elle se donne une contenance.

"Femme" dit Jésus à la mère. "Pas d'imprécations. Réponds. Pourquoi ton fils était-il dans cette maison ?"

"Je te l'ai dit. Parce qu'elle l'avait rendu fou. Elle."


"Silence. Lui aussi était donc en état de péché puisque adultère et père indigne de ces innocents. Il mérite donc son châtiment. En cette vie et dans l'autre, il n 'y a pas de miséricorde pour qui ne se repent pas. Mais j'ai pitié de ta douleur, femme, et de ces innocents. Ta maison est loin ?"

"Une centaine de mètres."

"Soulevez l'homme et portez-le là."

"Ce n'est pas possible, Maître" dit le marchand Joseph. "Il est sur le point de mourir."

"Fais ce que je dis."

Ils passent une planche sous le corps du moribond et le cortège sort lentement. Il traverse la rue et pénètre dans un jardin ombragé. Les femmes continuent de pleurer bruyamment. Lorsqu'ils sont à l'intérieur du jardin, Jésus se tourne vers la mère : "Peux-tu pardonner ? Si tu pardonnes, Dieu pardonne. Il faut se faire un cœur bon pour obtenir grâce. Celui-ci a péché et péchera encore. Pour lui mieux vaudrait mourir car en vivant il retombera dans le péché et il devra en plus répondre de son ingratitude envers Dieu qui le sauve. Mais toi et ces innocents (il indique l'épouse et les enfants) tomberiez dans le désespoir. Je suis venu pour sauver et non pour perdre. Homme, je te le dis : lève-toi et sois guéri."

L'homme reprend vie et ouvre les yeux. Il voit sa mère, ses enfants, sa femme. Il baisse la tête, honteux.

"Fils, fils !" dit la mère. "Tu étais mort s'il ne t'avait pas sauvé. Reviens à toi. Ne délire pas pour une..."

Jésus interrompt la vieille : "Femme, tais-toi. Montre la même miséricorde dont tu as profité. Ta maison est sanctifiée par le miracle qui est toujours une preuve de la présence de Dieu. C'est pour cela que je n'ai pu l'accomplir dans la maison du péché. Toi, au moins, garde ta maison telle, même si lui ne le sait pas. Soignez-le, maintenant. Il est juste qu'il souffre quelque peu. Sois bonne, femme. Et toi. Et vous, les petits. Adieu." Jésus a posé la main sur la tête des deux femmes et des petits.

Puis il sort en passant devant Marie de Magdala qui a suivi le cortège jusqu'au bout de la rue et est restée adossée contre un arbre. Jésus ralentit comme pour attendre les disciples, mais je crois qu'il le fait pour donner à Marie la possibilité de faire un geste. Mais elle ne le fait pas.

Les disciples rejoignent. Jésus et Pierre ne peut se retenir de dire à Marie, entre les dents, une épithète appropriée. Et elle pour se donner une contenance éclate de rire ce qui est pour elle un bien pauvre triomphe. Mais Jésus a entendu la parole de Pierre. Il se retourne et lui dit sévèrement: "Pierre, Moi, je n'insulte pas. N'insulte pas. Prie pour les pécheurs. Rien d'autre."

Marie cesse de rire, baisse la tête et s'enfuit comme une gazelle vers sa maison.



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Marie de Magdala

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 17 Avr 2013 - 7:46

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_63

À Magdala dans la maison de la mère de Benjamin

Le miracle est survenu depuis peu car les apôtres en parlent, et des citadins le commentent aussi, montrant du doigt le Maître qui s'en va, droit et sérieux, vers la périphérie de la ville, vers le quartier des pauvres.

Il s'arrête près d'une maisonnette d'où sort en sautant un garçon suivi de sa mère. "Femme, me laisses-tu entrer dans ton jardin et y rester un peu jusqu'à ce que le soleil soit moins ardent ?"

"Entre, Seigneur, même dans la cuisine si tu veux. Je t'apporterai de l'eau et de quoi te restaurer."

"Ne te fatigue pas. Il me suffit de rester dans ce jardin tranquille."

Mais la femme veut Lui offrir de l'eau mélangée à je ne sais quoi et ensuite Elle tournique dans le jardin, comme si elle voulait parler mais elle n'ose pas. Elle s'occupe de ses légumes, mais c'est une feinte. En réalité elle s'occupe du Maître et l'enfant l'ennuie quand il pousse des cris pour la capture d'un papillon ou d'un autre insecte, car cela l'empêche d'entendre ce que dit Jésus. Elle s'impatiente et donne une claque au garçon... qui crie plus fort.

Jésus était en train de répondre au Zélote qui Lui avait demandé : "Crois-tu que Marie en soit émue ?" Il avait répondu: "Plus qu'il ne semble..." Il se retourne et appelle à Lui l'enfant qui accourt pour finir de pleurer sur ses genoux.

La femme crie : "Benjamin ! Viens ici, ne dérange pas."

Mais Jésus dit: "Laisse-le, laisse-le. Il sera gentil et te laissera tranquille." Puis à l'enfant : "Ne pleure pas. La maman ne t'a pas fait mal. Elle t'a seulement fait obéir, elle voulait seulement te faire obéir. Pourquoi criais-tu alors qu'elle voulait le silence ? Peut-être elle se sent mal et tes cris l'ennuient."

Le garçon, vivement, avec cette franchise spontanée des enfants qui fait le désespoir des grandes personnes, dit : "Non, elle ne se sent pas mal, mais elle voulait entendre ce que tu disais... Elle me l'a dit. Mais moi, qui voulais venir auprès de Toi, je faisais du vacarme exprès pour que tu me regardes."

Tout le monde rit, et la femme rougit violemment. "Ne rougis pas, femme, viens ici. Tu voulais m'entendre parler ? Pourquoi ?"

"Parce que tu es le Messie. Ce ne peut-être que Toi le Messie, avec le miracle que tu as fait... J'avais plaisir à t'entendre. Je ne sors jamais de Magdala car j'ai... un mari difficile et cinq petits. Le plus petit a quatre, mois... et tu ne viens jamais ici."

"Je suis venu, et dans ta maison. Tu le vois."

"C'est pour cela que je voulais t'entendre."

"Où est ton mari ?"

"En mer, Seigneur. S'il ne pêche pas, on ne mange pas. Je n'ai que ce petit jardin. Peut-il suffire pour sept personnes ? Et pourtant Zachée le voudrait bien..."

"Sois patiente, femme. Tout le monde a sa croix."

"Oh ! non ! Les effrontées n'ont que le plaisir. Tu as vu leur travail ! Elles s'amusent et font souffrir. Elles ne se fatiguent pas à élever des enfants et à travailler. Elles n'attrapent pas des ampoules avec la pioche ou elles ne s'écorchent pas les mains à faire les lessives. Elles sont belles, fraîches. Pour elles ne vaut pas la condamnation d'Ève. Elles sont plutôt notre condamnation, car... les hommes... Tu me comprends."

"Je te comprends. Mais sache qu'elles ont elles aussi leur redoutable croix. La plus redoutable. Celle qui ne se voit pas. Celle de la conscience qui les condamne, du monde qui les méprise, de leur sang qui les rejette, de Dieu qui les maudit. Elles ne sont pas heureuses, crois-le. Elles ne se fatiguent pas à enfanter et à travailler, elles ne se blessent pas les mains pour travailler. Mais elles se sentent brisées tout autant, avec la honte en plus. Mais leur cœur n'est qu'une plaie. N'envie pas leur bonne mine, leur fraîcheur, leur apparente sérénité. C'est un voile posé sur une ruine pleine de remords et qui ne leur donne pas la paix. N'envie pas leur sommeil, toi, mère honnête qui songes à tes innocents. ..Pour elles c'est le cauchemar sur leur oreiller. Et demain, quand elles arriveront à l'agonie ou à la vieillesse, le remords et la terreur."

"C'est vrai... Pardonne-moi... Tu me permets de rester ici ?"

"Reste. Nous raconterons une belle parabole à Benjamin et ceux qui ne sont pas des enfants l'appliqueront à eux-mêmes et à Marie de Magdala. Écoutez.
Vous doutez que Marie revienne au Bien. Aucun signe, en elle, n'indique qu'elle fera ce pas. Effrontée et impudente, consciente de sa situation et de son pouvoir, elle a osé défier les gens et venir jusqu'au seuil de la maison où l'on pleure à cause d'elle. Au reproche de Pierre elle répond par un éclat de rire. Devant mon regard qui l'invite, elle se raidit orgueilleusement. Vous auriez peut-être voulu que pour l'amour de Lazare, par amour envers Moi-même, je lui parle directement, longuement, en la subjuguant par ma puissance en faisant voir ma force de Messie Sauveur. Non. Il ne faut pas. Je l'ai dit à propos d'une autre pécheresse, il y a plusieurs mois. Les âmes doivent se faire par elles-mêmes. Je passe, je jette la semence. Secrètement la semence travaille. L'âme doit être respectée dans son travail. Si la première semence ne s'enracine pas, on en sème une autre, une autre encore... ne renonçant que quand on a des preuves certaines de l'inutilité de l'ensemencement. Et on prie. La prière, c'est comme la rosée sur les mottes, elle les garde fraîches et fécondes, et la semence peut germer. Ne fais-tu pas ainsi, femme, avec tes légumes ? Maintenant écoutez la parabole du travail de Dieu dans les cœurs pour fonder son Royaume, car chaque cœur est un petit royaume de Dieu sur la terre. Ensuite, après la mort, tous ces petits royaumes s'agglomèrent en un seul, dans le Royaume des Cieux, Royaume sans bornes, saint, éternel.

Le Royaume de Dieu dans les cœurs est créé par le Divin Semeur. Il vient à son domaine - l'homme appartient à Dieu car tout homme Lui appartient dès son origine - et Il y répand sa semence. Puis Il s'en va vers d'autres domaines, vers d'autres cœurs. Les jours succèdent aux nuits et les nuits aux jours. Les jours amènent le soleil et la pluie : dans ce cas, le rayonnement de l'amour divin et l'effusion de la divine sagesse qui parle à l'esprit. Les nuits amènent les étoiles et le silence reposant : dans notre cas, les rappels lumineux de Dieu et le silence pour l'esprit afin de permettre à l'âme le recueillement et la méditation.

La semence, dans cette succession d'imperceptibles influences providentielles et puissantes, se gonfle, s'ouvre, met des racines, les enfonce, pousse à l'extérieur les premières petites feuilles, elle croît. Tout cela sans l'aide de l'homme. La terre produit spontanément l'herbe issue de la semence, puis l'herbe se fortifie et porte l'épi qui se lève, puis l'épi se dresse, se gonfle, se durcit, devient blond, dur, parfait dans la formation du grain. Quand il est mûr, le semeur revient et y met la faux parce qu'est venu pour cette semence le moment du parfait achèvement. Il ne pourrait se développer davantage et c'est le moment de le cueillir.

Dans les cœurs, ma parole fait le même travail. Je parle des cœurs qui accueillent la semence. Mais le travail est lent. Il faut éviter de tout abîmer par des interventions intempestives. Comme c'est dur pour la petite semence de s'ouvrir et d'enfoncer ses racines dans la terre ! Pour le cœur dur et sauvage, ce travail est difficile aussi. Il doit s'ouvrir, se laisser fouiller, accueillir des nouveautés, peiner pour les nourrir, apparaître différent parce que recouvert de choses humbles et utiles et non plus de l'attrayante, pompeuse, inutile et exubérante floraison qui le revêtait précédemment. Il doit se contenter de travailler humblement, sans attirer l'admiration pour réaliser utilement l'Idée divine. Il doit activer toutes ses capacités pour croître et former l'épi. Il doit se consumer d'amour pour devenir grain. Et quand, après avoir triomphé des respects humains tellement, tellement, tellement pénibles, après avoir fatigué, souffert pour s'adapter à son nouveau vêtement, voilà qu'il doit s'en dépouiller pour subir une taille cruelle. Tout donner pour tout avoir. Rester dépouillé, pour être revêtu au Ciel de la robe des saints. La vie du pécheur qui devient saint est le plus long, le plus héroïque, le plus glorieux combat. Je vous le dis.
Comprenez par ce que je vous ai dit qu'il est juste que j'agisse avec Marie comme je le fais. Est-ce que peut-être j'ai agi autrement avec toi, Mathieu ?"
"Non, mon Seigneur."

"Et, dis-moi la vérité : est-ce ma patience qui t'a davantage persuadé ou les reproches acerbes des pharisiens ?"

"C'est ta patience, au point que me voilà ici. Les pharisiens, avec leurs mépris et leurs anathèmes, me rendaient méprisant et par mépris j'agissais encore plus mal que je ne l'avais fait jusqu'alors. Voici ce qui arrive. On se raidit davantage quand, étant dans le péché, on s'entend traiter de pécheur. Mais, quand au lieu d'une insulte, c'est une caresse qui arrive, on reste stupéfait, puis on pleure... et, quand on pleure, l'armature du péché se déboulonne et tombe. On reste nu devant la Bonté et on la supplie de tout cœur de nous revêtir d'Elle-même."

"Tu as bien parlé. Benjamin, est-ce que l'histoire te plaît ? Oui ? Bravo. Et la maman, où est-elle ?"

Jacques d'Alphée répond : "Elle est sortie à la fin de la parabole, partie au pas de course par cette rue."

"Elle est peut-être allée à la mer pour voir si son époux arrive" dit Thomas.
"Non. Elle est allée chez sa veille mère pour prendre mes frères. Maman les conduit là-bas pour pouvoir travailler" dit l'enfant qui s'appuie
confidentiellement sur les genoux de Jésus.

"Et toi, tu restes ici, homme ? Tu dois être un bel aspic, si tu restes seul !" observe Barthélemy.

"Je suis le plus grand et je l'aide..."

"A gagner le Paradis, pauvre femme ! Quel âge as-tu ?" demande Pierre.

"Dans trois ans, je suis fils de la loi" dit fièrement le gamin.

"Sais-tu lire ?" demande Thaddée.

"Oui... mais je vais doucement parce que... parce que le maître me met à la porte presque tous les jours..."

"Je l'avais dit !" dit Barthélemy.

"Mais j'agis ainsi parce que le maître est vieux et laid et il dit toujours les mêmes choses qui font dormir ! S'il était comme Lui (et il montre Jésus) je serai attentif. Est-ce que tu frappes, Toi, celui qui dort ou qui joue ?"

"Je ne frappe personne, mais je dis à mes élèves : "Soyez attentifs, pour votre bien et par amour pour Moi" répond Jésus.

"Oui, comme ça ! Par amour, oui. Non par peur."

"Si tu deviens bon, le maître t'aimera."

"Tu n'aimes que celui qui est bon ? Il y a un moment, tu as dit que tu as été patient avec celui qui n'était pas bon..." La logique enfantine est serrée.
"Je suis bon avec tous. Mais j'aime beaucoup, beaucoup celui qui devient bon et avec lui je suis tellement, tellement bon."

L'enfant réfléchit, puis il lève la tête et demande à Mathieu : "Toi, comment as-tu fait pour devenir bon?"

"Je l'ai aimé."

L'enfant réfléchit encore, puis il regarde les douze et dit à Jésus : "Sont-ils tous bons, eux ?"

"Certainement qu'ils le sont."

"En es-tu sûr ? Parfois, je suis sage, mais c'est quand je veux faire... de plus grosses sottises."

Tout le monde rit bruyamment. Il rit aussi le petit homme en veine de franchise. Même Jésus rit aussi et le serre sur son cœur et lui donne un baiser.
L'enfant qui désormais est bien avec tout le monde veut jouer et dit : "Maintenant je vais te dire qui est bon" et il commence son choix. Il les observe tous et il va directement vers Jean et André qui sont voisins et dit : "Toi et toi, venez ici." Puis il choisit les deux Jacques et les unit aux deux premiers, Puis il prend Thaddée. Il reste très pensif devant le Zélote et Barthélemy et dit : "Vous êtes vieux, mais vous êtes bons" et il les unit aux autres. Il considère Pierre qui subit l'examen en faisant des œillades comiques, et il le trouve bon. Mathieu aussi passe, et de même Philippe. A Thomas il dit : "Tu ris trop. Moi je suis sérieux. Ne sais-tu pas que mon maître dit que celui qui rit toujours, manque ensuite l'épreuve ?" Mais en somme, Thomas aussi passe avec une mauvaise note, mais il est reçu à l'examen. Puis l'enfant retourne vers Jésus.

"Hé! dis donc, gamin, il y a encore moi. Je ne suis pas un arbre. Je suis jeune et beau. Pourquoi ne m'examines-tu pas ?"

"Parce que tu ne me plais pas. Maman dit que quand une chose ne plaît pas, on n'y touche pas. On la laisse sur la table, que la prennent les autres, à qui elle peut plaire. Et elle dit que si quelqu'un offre une chose qui ne plaît pas, on ne dit pas : "Cela ne me plaît pas", mais on dit : "Merci, je n'ai pas faim". Moi, je n'ai pas faim de toi."

"Mais comment ? Regarde. Si tu me dis que je suis bon, je te donne cette pièce de monnaie."

"Qu'est-ce que je vais en faire ? Qu'est-ce qu'on achète avec un mensonge ? Maman dit que les deniers qu'on gagne par une tromperie deviennent de la paille. Une fois je me suis fait donner par la grand-mère, au prix d'un mensonge, un didrachme pour m'acheter des fouaces au miel et, pendant la nuit, elle est devenue de la paille. Je l'avais mise dans ce trou sous la porte pour la prendre au matin et j'y ai trouvé une javelle de paille."

"Mais, pourquoi ne me vois-tu pas bon ? Qu'est-ce que j'ai ? Le pied fendu ? Suis-je laid ?"

"Non, mais tu me fais peur."

"Mais pourquoi ?" demande l'Iscariote en s'approchant de lui.

"Je ne sais pas. Laisse-moi tranquille. Ne me touche pas ou je te griffe."

"Quel hérisson ! Il est fou." Judas rit jaune.

"Je ne suis pas fou. C'est toi qui es méchant" et il se réfugie sur le sein de Jésus qui le caresse sans parler.

Les apôtres échangent des plaisanteries sur l'incident qui est peu reluisant pour l'Iscariote. Entre temps, voilà que la femme revient avec une douzaine de personnes, et puis encore, en voilà d'autres et encore d'autres. Elles sont une cinquantaine environ. Rien que des pauvres gens.

"Tu vas leur parler ? Au moins un petit peu. Celle-ci c'est la mère de mon mari et voilà mes enfants. Cet homme là est mon mari. Une parole, Seigneur" dit la femme d'un ton suppliant.

"Pour te remercier de ton hospitalité. Oui. Je vais la dire." La femme entre dans la maison où la réclame le bébé. Et elle s'assied sur le seuil pour donner le sein à l'enfant.

"Écoutez. Ici sur mes genoux j'ai un garçon qui a parlé très sagement. Il a dit: "Tout ce qu'on obtient par tromperie devient de la paille". Sa maman lui a enseigné cette vérité.

Ce n'est pas une fable. C'est une vérité éternelle. Ce qu'on fait sans honnêteté ne réussit jamais. En effet le mensonge dans les paroles, dans les actes, dans la religion, c'est toujours le signe d'une alliance avec Satan, le maître du mensonge. Ne croyez pas que les œuvres qui permettent d'obtenir le Royaume des Cieux sont bruyantes et tapageuses. Ce sont des actions ordinaires, communes, mais faites dans un but surnaturel d'amour. L'amour c'est la semence de la plante qui, naissant en vous, s'élève jusqu'au Ciel et c'est à son ombre que naissent toutes les autres vertus. Je le comparerai à une minuscule graine de sénevé. Comme elle est petite ! Une des plus petites parmi celles que l'homme sème. Et pourtant regardez quand la plante s'est développée combien elle devient forte avec sa frondaison épaisse et combien de fruits elle donne. Ce n'est pas le cent pour cent, mais le cent pour un. La plus petite, mais la plus active. Que de profit elle vous donne.

C'est la même chose pour l'amour. Si vous enfermez dans votre sein une semence d'amour, pour votre Dieu très Saint et pour votre prochain et si vos actions sont inspirées par l'amour, vous ne manquerez à aucun précepte du Décalogue. Vous ne mentirez pas à Dieu par une religion fausse faite de pratiques mais non de spiritualité. Vous ne mentirez pas au prochain en vous conduisant comme des enfants ingrats, des époux adultères ou même seulement trop exigeants, comme des commerçants malhonnêtes, des menteurs dans les relations, des violents envers qui vous est hostile. Regardez, à cette heure de chaleur, combien d'oiseaux se réfugient dans les feuillages de ce jardin. D'ici peu cette plante de sénevé, encore petite maintenant, sera un vrai perchoir. Tous les oiseaux viendront à l'abri et à l'ombre de ces plantes si touffues et si hospitalières. Les petits des oiseaux apprendront à voler en sécurité dans ces rameaux qui servent d'échelles pour monter et de filet pour éviter la chute. Il en est ainsi de l'amour, base du Royaume de Dieu.

Aimez et l'on vous aimera. Aimez et vous serez compatissants. Aimez et vous ne serez pas cruels en exigeant plus qu'il n'est permis de ceux qui vous sont soumis. Amour et sincérité pour obtenir la paix et la gloire des Cieux. Autrement, comme l'a dit Benjamin, tous vos actes accomplis en mentant à l'amour et à la vérité se changeront en paille pour votre lit infernal. Je ne vous dis pas autre chose. Je vous dis seulement: ayez présent à vos esprits le grand précepte de l'amour et soyez fidèles à Dieu Vérité et à la vérité en toute parole, action et sentiment, car la vérité est fille de Dieu. Un continuel travail de perfectionnement de votre part, comme la semence qui croît jusqu'à ce qu'elle atteigne sa perfection. Un travail silencieux, humble, patient. Soyez certains que Dieu voit vos combats et vous récompense davantage pour un égoïsme vaincu, pour une vilaine parole que vous retenez, pour une exigence qui ne s'impose pas que si, armés pour la lutte, vous mettiez à mort l'ennemi. Le Royaume des Cieux, dont vous serez les possesseurs si vous vivez en justes, se construit avec les petites réalités de chaque jour. Avec la bonté, la modération, la patience, en se contentant de ce que l'on a, avec la compassion réciproque, avec l'amour, l'amour, l'amour.

Soyez bons. Vivez en paix les uns avec les autres. Ne jasez pas. Ne jugez pas. Dieu sera alors avec vous. Je vous donne ma paix comme bénédiction et comme remerciement de la foi que vous avez en Moi."

Puis Jésus se tourne vers la femme en disant : "Que Dieu te bénisse en particulier parce que tu es une sainte épouse et une sainte mère. Persévère dans la vertu. Adieu, Benjamin. Sois toujours plus aimant de la vérité et obéis à ta mère. La bénédiction pour toi et pour tes frères et pour toi, mère."
Un homme s'avance, il est confus et balbutie : "Mais, mais... je suis ému de ce que tu dis de mon épouse... Je ne savais pas..."

"Tu n'as pas des yeux et l'intelligence, peut-être ?"

"Si."

"Pourquoi ne t'en sers-tu pas ? Tu veux que je les ouvre ?"

"Tu l'as déjà fait, Seigneur. Mais, je l'aime bien, sais-tu? C'est que... on s'habitue... et... et..."

"Et on se croit permis d'exiger trop parce que l'autre est meilleur que nous... Ne le fais plus. Tu es toujours en danger avec ton métier. Ne crains pas les bourrasques si Dieu est avec toi. Mais si c'est l'Injustice, crains fortement. Tu as compris ?"

"Plus que tu ne dis. Mais je chercherai à t'obéir... Je ne savais pas..." et il regarde sa femme comme s'il la voyait pour la première fois.


Jésus bénit et sort sur la petite route. Il reprend son chemin vers la campagne.



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Magdala sur la carte

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Message par Maud Jeu 18 Avr 2013 - 7:26

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_64

La tempête apaisée

Vision du dimanche 30 janvier 1944

Combien a été grande ma douceur d'aujourd'hui. Je travaillais à cette broderie que vous savez et j'écoutais de la musique en compagnie de personnes familières. J'étais donc distraite des choses habituelles. Voilà qu'à l'improviste la vision m'en abstrait en me donnant un autre visage que, heureusement, Paola fut seule à comprendre. Je suis restée avec cette joie tout l'après-midi jusqu'au moment du collapsus habituel. Il est arrivé plus tôt qu'à l'ordinaire parce que, quand j'ai ces visions, mes forces physiques et surtout cardiaques éprouvent une forte dispersion qui ne me fait pas souffrir car elle est compensée par Une telle joie spirituelle. Maintenant que tout le monde dort, je vous fais part de ma joie.

J'ai "vu" l'Évangile d'aujourd'hui. Notez que ce matin, en le lisant, je m'étais dit: "Voici un épisode évangélique que je ne verrai jamais car il se prête peu à une vision." Au contraire, au moment où j'y pensais le moins, il est justement venu me combler de joie. Voici ce que j'ai vu.

*****

Une barque à voile pas excessivement grande mais pas petite. C'est une barque de pêche sur laquelle peuvent aisément se mouvoir cinq ou six personnes. Elle fend les eaux d'un lac d'une couleur bleu intense.

Jésus dort à la poupe. Il est vêtu de blanc comme à l'ordinaire. Il a la tête posée sur le bras gauche, et sous son bras et sa tête il a mis son manteau gris-bleu replié plusieurs fois. Il est assis, pas allongé, sur le fond de la barque et appuie sa tête sur la tablette qui se trouve à l'extrémité de la poupe. Je ne sais pas le nom que lui donnent les marins. Il dort tranquillement. Il est fatigué. Il est tranquille.

Pierre est au gouvernail, André s'occupe des voiles, Jean et deux autres dont je ne sais qui ils sont, remettent en ordre amarres et filets au fond de la barque, comme s'ils avaient l'intention de se préparer à pêcher, peut-être pendant la nuit. Je dirais que le jour décline car le soleil descend déjà à l'occident. Les disciples ont tous remonté leurs tuniques pour être plus libres dans leurs mouvements et pour aller d'un endroit à l'autre de la barque en passant par-dessus les rames, les sièges, les paniers et les filets sans être gênés par leurs vêtements. Ils ont tous enlevé leurs manteaux.


Je vois le ciel s'obscurcir et le soleil qui se cache derrière des nuages d'orage débouchés à l'improviste de derrière la pointe d'une colline. Le vent les pousse rapidement vers le lac. Le vent pour l'instant est en haut et le lac est encore tranquille. Seulement il prend une teinte plus sombre et se plisse en surface. Ce ne sont pas encore des vagues mais déjà l'eau commence à remuer.

Pierre et André observent le ciel et le lac et se disposent à manœuvrer pour accoster. Mais le vent s'abat sur le lac, et en quelques minutes, tout bouillonne et écume. Les flots qui s'entrechoquent et heurtent le bateau, l'élèvent, l'abaissent, le retournent en tous sens, empêchent la manœuvre du gouvernail comme le vent gêne celle de la voile qu'il faut carguer.

Jésus dort. Ni les pas, ni les voix excitées des disciples, ni non plus le sifflement du vent et le choc des vagues contre les flancs du bateau et la proue ne l'éveillent. Ses cheveux flottent au vent et il reçoit quelques embruns. Mais Lui dort. Jean va de la proue à la poupe et le couvre de son manteau qu'il a tiré de dessous une tablette. Il le couvre avec un délicat amour.

La tempête devient de plus en plus brutale. Le lac est noir comme si on y avait versé de l'encre, strié par l'écume des vagues. La barque engloutit de l'eau et se trouve poussée au large par le vent. Les disciples suent à la manœuvre et pour écoper l'eau que les vagues projettent. Mais cela ne sert à rien. Eux maintenant pataugent dans l'eau qui leur arrive à mi-jambe et la barque ne cesse de s'alourdir.

Pierre perd son calme et sa patience. Il donne le gouvernail à son frère, et en titubant va vers Jésus qu'il secoue vigoureusement. Jésus s'éveille et lève la tête.

"Sauve-nous, Maître, nous périssons !" Lui crie Pierre (il lui faut crier pour se faire entendre).

Jésus regarde son disciple fixement, il regarde les autres et puis il regarde le lac : "As-tu foi que je puisse vous sauver ?"

"Vite, Maître" crie Pierre, alors qu'une vraie montagne d'eau, partant du milieu du lac se dirige rapidement sur la pauvre barque. On dirait une trombe tant elle est élevée et effrayante.

Les disciples qui la voient venir s'agenouillent et s'agrippent où et comme ils peuvent, persuadés que c'est la fin.

Jésus se lève, debout sur la tablette de la proue. Sa figure blanche se détache sur la tempête livide. Il étend les bras vers la lame et dit au vent : "Arrête et tais-toi" et à l'eau : "Calme-toi. Je le veux."


Alors l'énorme vague se dissout en écume qui retombe sans dégâts. Un dernier rugissement qui s'éteint en un murmure, comme était le sifflement du vent qui se change en un soupir. Et sur le lac pacifié revient la sérénité du ciel et l'espérance et la foi dans le cœur des disciples.


La majesté de Jésus je ne puis la décrire. Il faut la voir pour la comprendre. Et je la goûte en mon intime, car elle m'est toujours présente et je revois comme était tranquille le sommeil de Jésus et comme était puissant son empire sur les vents et les flots


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Jésus apaise la Tempête.

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 23 Avr 2013 - 7:31

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_10

Les possédés géraséniens

Vision du lundi 11 juin 1945

Jésus, après avoir traversé le lac du nord-ouest au sud-est, recommande à Pierre de débarquer près d'Ippo. Pierre obéit sans discuter. Il descend avec la barque jusqu'à l'embouchure d'un petit fleuve que les pluies de printemps et un récent orage ont rempli et rendu bruyant, et qui débouche dans le lac par une gorge resserrée et rocheuse comme toute la côte en ce point. Les garçons gardent les barques - il y en a un par barque - et reçoivent l'ordre d'attendre jusqu'au soir pour le retour à Capharnaüm.

"Et soyez muets comme les poissons si l'on vous interroge" conseille Pierre. "Si quelqu'un vous demande où est le Maître, répondez avec assurance : "Je ne sais pas". La même chose si on veut savoir où il s'est dirigé. C'est la vérité. Vous ne le savez pas."

On se sépare et Jésus entreprend l'escalade d'un sentier abrupt qui grimpe presque à pic sur le rocher. Les apôtres le suivent par le sentier difficile jusqu'au sommet du rocher qui s'adoucit en un plateau planté de chênes sous lesquels paissent de nombreux porcs.

"Puants animaux ! s'exclame Barthélemy. Ils nous empêchent de passer..."

"Non. Ils ne nous empêchent pas de passer. Il y a de la place pour tous" répond calmement Jésus.

Du reste les gardiens, en voyant des israélites, cherchent à rassembler les porcs sous les chênes pour laisser libre le sentier. Et les apôtres passent, en faisant mille grimaces, au milieu des ordures laissées par les animaux qui bien gras cherchent à grossir encore en fouillant le sol avec leur groin.

Jésus est passé sans faire tant d'histoires en disant aux gardiens du troupeau : "Que Dieu vous récompense pour votre gentillesse."

Les gardiens, pauvres gens à peine moins sales que leurs porcs mais en revanche infiniment plus maigres, le regardent étonnés et puis bavardent entre eux. L'un d'eux dit : "Mais ce n'est pas un israélite ?" A quoi les autres répondent : "Mais tu ne vois pas qu'il a des franges à son vêtement ?"

Le groupe apostolique se réunit, maintenant qu'il peut avancer en groupe sur un petit chemin suffisamment large.


Le panorama est très beau. Surélevé de quelques dizaines de mètres au-dessus du lac, il permet pourtant de dominer tout le miroir d'eau avec les villes éparses sur les rives. Tibériade est une splendeur avec ses belles constructions en face de l'endroit où se trouvent les apôtres. Ici, au-dessous, au pied du rocher de basalte, la grève étroite paraît un coussin de verdure alors que sur la rive opposée, de Tibériade à l'embouchure du Jourdain, il y a une plaine plutôt large et que les eaux du fleuve rendent marécageuse. Le fleuve semble s'y attarder avant de reprendre sa course après avoir ralenti dans le lac tranquille. Cette plaine est remplie de toutes sortes de plantes et de buissons particuliers aux marécages. On y voit toute une population d'oiseaux aquatiques aux couleurs bariolées comme s'ils étaient couverts de joyaux. Cet endroit on le regarde comme un jardin. Les oiseaux s'élèvent des touffes d'herbe et des roseaux, volent sur le lac, y plongent pour attraper un poisson, se relèvent encore plus merveilleux à cause de l'eau qui a ravivé les couleurs de leur plumage et reviennent vers la plaine fleurie sur laquelle le vent s'amuse à déplacer les couleurs. Ici, au contraire, ce sont des bois de chênes très grands sous lesquels l'herbe est douce et d'un vert émeraude. Au-delà de cette bande boisée, la montagne remonte après un vallon, en formant un mamelon abrupt et rocailleux sur lequel s'incrustent les maisons construites sur des terrasses rocheuses. Je crois que la montagne ne fait qu'un avec les constructions, offrant ses cavernes pour l'habitat, mélange de cité troglodyte et de ville ordinaire.

Elle est caractéristique avec cette montée en terrasses grâce à laquelle le toit des maisons inférieures est au niveau de l'entrée du rez-de-chaussée des maisons du plateau qui est au-dessus. Sur les côtés où la montagne est plus abrupte, abrupte au point d'interdire toute construction, il y a des cavernes, des excavations profondes et des sentiers rapides qui descendent vers la vallée. A la saison des pluies, ces sentiers doivent devenir autant de bizarres petits torrents. Des blocs de toutes sortes, entraînés dans la vallée par les eaux forment un piédestal chaotique à cette petite montagne si abrupte et si sauvage, bossue et impertinente comme un hobereau qui veut à tout prix qu'on le respecte.

"N'est-ce pas Gamala ?" demande le Zélote.

"Oui, c'est Gamala. Tu la connais ?" dit Jésus.

"J'y ai été comme fugitif, une nuit il y a bien longtemps. Après la lèpre est venue et je ne suis plus sorti des tombeaux."

"On t'a poursuivi jusqu'ici ?" demande Pierre.

"Je venais de la Syrie où j'étais allé chercher refuge, mais ils me découvrirent et seule la fuite en ces terres empêcha ma capture. Après, je suis descendu lentement et toujours menacé jusqu'au désert de Tecua et de là, désormais lépreux, à la Vallée des Morts. La lèpre me sauvait de mes ennemis..."



"Ils sont païens, n'est-ce pas ces gens-là ?" demande l'Iscariote.

"Presque tous. Quelques hébreux pour le trafic et puis un mélange de croyants et de gens tout à fait incroyants. Pourtant ils n'ont pas été mauvais avec moi qui étais fugitif."

"Un pays de bandits ! Quelles gorges !" s'exclament plusieurs.

"Oui. Mais croyez-le, il y a davantage de bandits de l'autre côté" dit Jean encore impressionné par la capture du Baptiste

"De l'autre côté il y a des bandits même parmi ceux qu'on appelle justes" ajoute son frère.

Jésus prend la parole : "Et pourtant nous les approchons sans dégoût. Alors qu'ici vous avez fait des grimaces pour passer près des animaux."

"Ils sont impurs..."

"Le pécheur l'est beaucoup plus. Ces bêtes sont faites ainsi et ce n'est pas leur faute si elles sont ainsi faites. L'homme, au contraire, est responsable d'être impur par suite du péché."

"Mais alors pourquoi ont-ils été classés par nous comme impurs ?" demande Philippe.

"Une fois j'y ai fait allusion. À cette classification, il y a une raison surnaturelle et une raison naturelle. La première c'est d'enseigner au peuple élu la manière de vivre en ayant présent à son esprit son élection et la dignité de l'homme, même dans une action commune comme celle de manger. Le sauvage se nourrit de tout. Il lui suffit de s'emplir le ventre. Le païen, même s'il n'est pas sauvage, mange également de tout, sans penser que la suralimentation fomente les vices et les tendances qui avilissent l'homme. Les païens cherchent même à arriver à cette frénésie du plaisir qui pour eux est presque une religion. Les plus cultivés parmi vous sont au courant des fêtes obscènes en l'honneur de leurs dieux, qui dégénèrent en une orgie de luxure. Le fils du peuple de Dieu doit savoir se maîtriser et par l'obéissance et la prudence se perfectionner lui-même en pensant à son origine et à sa fin: Dieu et le Ciel. La raison naturelle d'autre part enjoint de ne pas exciter le sang par des nourritures qui amènent à des élans passionnels indignes de l'homme. L'amour même charnel ne lui est pas interdit, mais il doit toujours le tempérer par la fraîcheur de l'âme qui tend au Ciel. Ce doit donc être l'amour et non la sensualité qui unit l'homme à sa compagne dans laquelle il y oit sa semblable et non une femelle. Mais les pauvres bêtes ne sont coupables ni d'être des porcs, ni des effets que la chair de porc peut à la longue produire dans le sang.


Moins encore les hommes qui sont préposés a leur garde. S'ils sont honnêtes, quelle différence y aura-t-il dans l'autre vie entre eux et le scribe penché sur ses livres et qui malheureusement n'y apprend pas la bonté ? En vérité je vous dis que nous verrons des gardiens de porcs parmi les justes et des scribes parmi les injustes. Mais, qu'est-ce que c'est que ce fracas ?"

Tout le monde s'écarte du flanc de la montagne parce que des pierres et de la terre roulent et bondissent sur la pente, et on regarde étonné.

"Voici, voici ! Là-bas ! Deux hommes... complètement nus...qui viennent vers nous en gesticulant. Des fous..."

"Ou des possédés" répond Jésus à l'Iscariote qui le premier a vu les deux possédés venir vers Jésus.

Ils doivent être sortis de quelque caverne dans la montagne. Ils crient. Le plus rapide à la course se précipite vers Jésus. Il semble un étrange gros oiseau plumé tant il est rapide, ramant avec ses bras comme si c'était des ailes. Il s'abat aux pieds de Jésus en criant : "Te voilà ici, Maître du monde ? Qu'ai-je à faire avec Toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Est-elle déjà venue l'heure de notre châtiment ? Pourquoi es-tu venu nous tourmenter avant le temps ?" L'autre possédé, soit que sa langue soit liée, soit que le démon le paralyse, ne fait que se jeter à plat ventre par terre et pleurer et puis, s'étant assis, il reste comme inerte, jouant avec des cailloux et avec ses pieds nus. Le démon continue de parler par la bouche du premier qui se tord par terre dans un paroxysme de terreur. On dirait qu'il veut réagir et ne peut qu'adorer, attiré et repoussé en même temps par la puissance de Jésus. Il crie : "Je t'en conjure, au nom de Dieu, cesse de me tourmenter. Laisse-moi partir !"

"Oui, mais hors de celui-ci. Esprit immonde, sors de ces hommes et dis ton nom."

"Légion c'est mon nom, car nous sommes nombreux. Nous les possédons depuis des années et par eux nous brisons cordes et chaînes et il n'est pas de force d'homme qui puisse résister. À cause de nous ils sont une terreur et nous nous servons d'eux pour que les gens te blasphèment. Nous nous vengeons sur eux de ton anathème. Nous abaissons l'homme au-dessous de la bête fauve pour qu'on se moque de Toi. Il n'est pas de loup, de chacal ou d'hyène, pas de vautour ni de vampire semblables à ceux que nous tenons. Mais ne nous chasse pas. L'enfer est trop horrible !..."

"Sortez ! Au nom de Jésus, sortez !" Jésus a une voix de tonnerre, et ses yeux dardent des éclairs.


"Laisse-nous au moins entrer dans ce troupeau de porcs que tu as rencontré."

"Allez."


Avec un cri bestial, les démons quittent les deux malheureux et, à travers un tourbillon de vent qui fait ondoyer les chênes comme des herbes, ils s'abattent sur les porcs très nombreux. Les animaux se mettent à courir comme des possédés à travers les chênes avec des cris vraiment démoniaques. Ils se heurtent, se blessent, se mordent, et enfin se précipitent dans le lac lorsque, arrivés à la cime de la haute falaise, ils n'ont plus pour refuge que l'eau qu'elle domine. Pendant que les gardiens, bouleversés et désolés, hurlent d'épouvante, les bêtes, par centaines, avec des bruits sourds se précipitent dans les eaux tranquilles où ils produisent des tourbillons d'écume. Ils coulent, reviennent en surface, se retournent montrant leurs panses rondes ou leurs museaux pointus avec des yeux terrifiés et finalement se noient.

Les bergers courent en criant vers la ville. Les apôtres, arrivés sur le lieu du désastre, reviennent en disant : "Il n'y en a pas eu un seul de sauvé ! Tu leur as rendu un bien mauvais service !"

Jésus calmement répond : "Mieux vaut que périssent deux milliers de porcs qu'un seul homme. Donnez un vêtement à ces gens-là. Ils ne peuvent pas rester ainsi."

Le Zélote ouvre un sac et donne un de ses vêtements. Thomas donne le second. Les deux hommes sont encore un peu étourdis, comme s'ils sortaient d'un lourd sommeil plein de cauchemars.

"Donnez-leur de la nourriture. Qu'ils recommencent à vivre en hommes."

Pendant que les deux mangent le pain et les olives qu'on leur a donnés et boivent à la gourde de Pierre, Jésus les observe.

À la fin ils parlent : "Qui es-tu ?" dit l'un.

"Jésus de Nazareth."

"Nous ne te connaissons pas" dit l'autre.

"Votre âme m'a connu. Levez-vous maintenant et rentrez chez vous."

"Nous avons beaucoup souffert, je crois, mais je ne me rappelle pas bien. Qui est celui-là ?" demande celui que le démon faisait parler et il montre son compagnon.

"Je ne sais pas. Il était avec toi."

"Qui es-tu ? Et pourquoi es-tu ici ?" demande-t-il à son compagnon.


Celui qui était comme muet et qui est encore le plus inerte, dit : "Je suis Démétrius. C'est Sidon, ici ?"

"Sidon est au bord de la mer, homme. Ici, tu es au-delà du lac de Galilée."

"Et pourquoi suis-je ici ?"

Personne ne peut donner de réponse. Voilà que les gens arrivent suivis des gardiens. Ils semblent apeurés et curieux. Quand ensuite ils voient les deux possédés habillés, leur stupeur augmente.

"Celui-ci c'est Marc de Giosia !... Et celui-là le fils du marchand païen !…"

"Cet autre, c'est Celui qui les a guéris et qui a fait périr nos porcs, car les démons qui étaient entrés en eux les ont affolés" disent les gardiens.

"Seigneur, tu es puissant, nous le reconnaissons. Mais tu nous as déjà fait trop de mal ! Un dommage de plusieurs talents. Va-t-en, nous t'en prions, que ta puissance ne fasse pas écrouler la montagne pour la plonger dans le lac. Va-t-en..."

"Je m'en vais. Je ne m'impose à personne" et Jésus revient sur par le chemin déjà fait, sans discuter. Vient, derrière les apôtres, le possédé qui parlait. Derrière, à distance, plusieurs habitants de la ville, pour voir s'il part réellement.

Ils suivent à nouveau le sentier rapide et reviennent à l'embouchure du petit torrent, près des barques. Les habitants restent sur la berge à regarder. Le possédé délivré descend derrière Jésus.

Dans les barques, les garçons sont épouvantés. Ils ont vu la pluie de porcs qui tombaient dans le lac et regardent encore les corps qui surnagent toujours plus nombreux, toujours plus gonflés avec leurs panses arrondies à l'air et leurs courtes pattes raidies fixées comme des pieux sur une masse de lard.

"Mais qu'est-ce qui est arrivé ?" demandent-ils.

"Nous allons vous le dire. Maintenant détachez les amarres et partons... Où, Seigneur ?" dit Pierre.

"Dans le golfe de Tarichée."

L'homme qui les a suivis , maintenant qu'il les voit monter dans les barques, dit en suppliant: "Prends-moi avec Toi, Seigneur."

"Non, rentre chez toi. Les tiens ont le droit de t'avoir. Parle-leur des grandes choses que t'a faites le Seigneur et comment Il a eu pitié de toi. Cette région a besoin de croire. Allume les flammes de la foi par reconnaissance pour ton Seigneur. Va. Adieu."

"Réconforte-moi au moins par ta bénédiction, que le démon ne me reprenne pas."

"Ne crains pas. Si tu ne le veux pas, il ne reviendra pas. Mais je te bénis. Va en paix."


Les barques s'éloignent de la rive en direction est-ouest. Alors seulement, pendant qu'elles fendent les flots où flottent les cadavres des porcs, les habitants de la cité qui n'a pas voulu Le Seigneur quittent la berge et s'en vont.

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Tiberi10

Tibériade - Gerghesa

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 24 Avr 2013 - 7:25

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_11

De Tarichée vers le Thabor.
Début du second voyage pascal


Jésus congédie les barques en disant : "Je ne reviendrai pas" et suivi des siens, à travers la région qui de la rive opposée semblait fertile, il se dirige vers une montagne qui apparaît en direction sud sud-ouest.

Les apôtres sont peu enthousiastes du voyage à travers cette région belle mais sauvage. Le chemin est couvert de joncs qui s'accrochent aux pieds; de roseaux qui font pleuvoir sur la tête une pluie de rosée retenue par les feuilles; de broussins qui frappent le visage avec la masse dure de leurs fruits séchés; de saules pleureurs fragiles dont les branches retombent de tous côtés en vous chatouillant; de plaques traîtresses d'herbes qui paraissent poussées sur un terrain solide et qui au contraire cachent des flaques d'eau où le pied s'enfonce, ce ne sont en effet que des enchevêtrements de queues-de-renard et de vesces qui ont poussé sur des flaques d'eau et qui sont si serrées qu'elles cachent l'élément qui leur a donné naissance. Les apôtres cheminent en silence, ne se parlant que du regard.

Jésus, de son côté, paraît merveilleusement heureux au milieu de cette verdure aux mille couleurs, de toutes ces fleurs qui rampent, qui se tiennent droites, qui s'agrippent pour montrer, qui tendent de jolis festons parsemés de légers liserons d'un rose mauve très léger, qui font un gentil tapis d'azur par les milliers de corolles des myosotis des marais qui ouvrent la coupe parfaite de la corolle blanche, rosée ou bleue au milieu des larges feuilles plates des nénuphars. Jésus admire les panaches des roseaux de marais, soyeux et emperlés de rosée, et il se penche ravi pour observer la délicatesse des queues-de-renard qui couvrent l'eau d'un voile émeraude. Jésus s'arrête extasié devant les nids que les oiseaux construisent en un joyeux aller et venir agrémenté de trilles, voletant, s'empressant joyeusement, le bec plein de brins de foin, d'ouate prise aux roseaux, de flocons de laine arrachés aux haies qui les avaient arrachés aux troupeaux en migration... Il semble le plus heureux du monde. Le monde où est-il avec ses méchancetés, sa fausseté, ses douleurs, ses embûches ? Le monde est au-delà de cette oasis de verdure verte et fleurie, où tout parfume, resplendit, rit, chante. Ici c'est la terre créée par le Père et que l'homme n'a pas profanée, et ici on peut oublier l'homme.

Il veut faire partager son bonheur aux autres, mais il ne trouve pas un accueil favorable. Les cœurs sont fatigués et exacerbés par tant de malveillance. Ils la reportent sur les choses et même sur le Maître en un mutisme qui ressemble à l'immobilité de l'air avant un orage. Seuls le cousin Jacques, le Zélote et Jean s'intéressent à ce qui intéresse Jésus. Mais les autres sont seulement. ..absents, pour ne pas dire hostiles. Peut-être, pour ne pas jaser, ils gardent le silence entre eux, mais intérieurement ils doivent parler, trop parler même.

C'est justement une plus vive exclamation admirative devant le joyau vivant d'un pigeon qui vient en volant apporter à sa compagne un petit poisson d'argent, qui les fait parler.

Jésus dit : "Mais peut-il y avoir rien de plus gentil ?"

Pierre répond : "De plus gentil, peut-être pas... mais, je t'assure que la barque c'est plus pratique. Ici, il y a de l'eau aussi, mais par contre ce n'est pas confortable..."

"Moi, je préférerais le chemin des caravanes à ce... jardin, s'il te plaît de l'appeler ainsi, et je suis tout à fait d'accord avec Simon" dit l'Iscariote.
"Le chemin des caravanes, c'est vous qui ne l'avez pas voulu" répond Jésus.
"Hé ! bien sûr... Mais moi, je n'aurais pas cédé aux géraséniens. J'aurais quitté cet endroit mais j'aurais continué ma route au-delà du fleuve en continuant par Gadara, Pella et toujours en descendant" grommelle Barthélemy.

Son grand ami Philippe termine : "Les routes appartiennent à tout le monde, enfin, et nous pouvions y passer, nous aussi."

"Amis, amis ! Je suis tellement affligé, j'ai une telle nausée... N'augmentez pas ma peine avec vos mesquineries ! Laissez-moi chercher un peu de réconfort dans les choses qui ne connaissent pas la haine..."

Le reproche, par sa douce tristesse, touche les apôtres.

"Tu as raison, Maître. Nous sommes indignes de Toi. Pardonne notre sottise. Tu es capable de voir ce qui est beau parce que tu es saint et que tu regardes avec les yeux du cœur. Nous, pauvre chair, nous n'écoutons que cette chair... Mais ne t'en soucie pas. Crois bien que même si nous étions dans un paradis, sans Toi, ce serait triste. Mais avec Toi... oh ! c'est toujours beau pour le cœur. Ce sont les membres qui s'y refusent" murmurent-ils nombreux.

"Nous allons sortir d'ici et nous allons trouver un terrain plus pratique, même s'il est moins frais" promet Jésus.

"Où allons-nous précisément ?" demande Pierre.

"Donner la Pâque aux gens qui souffrent. Je voulais le faire depuis un certain temps. Je n'ai pas pu. Je l'aurais fait au retour en Galilée. Maintenant qu'on nous oblige à suivre des routes que nous n'aurions pas choisies, je vais bénir les pauvres amis de Jonas."

"Mais nous allons perdre du temps ! La Pâque est proche ! Il y a toujours des retards pour des raisons diverses." Un autre chœur de lamentations s'élève vers le ciel. Je ne sais comment Jésus peut avoir tant de patience.

Il dit, sans faire de reproches à personne : "Je vous en prie, ne m'apportez pas d'obstacles ! Comprenez mon besoin d'aimer et d'être aimé. Je n'ai que ce réconfort sur la terre : aimer et faire la volonté de Dieu."

"Et nous y allons d'ici ? N'était-ce pas plus beau d'y aller par Nazareth ?"

"Si je vous l'avais proposé, vous vous seriez rebellés. Personne ne me croira dans ces parages... et je le fais pour vous... qui avez peur."

"Peur ? Ah ! non ! Nous sommes prêts à combattre pour Toi."

"Priez le Seigneur de ne pas vous mettre à l'épreuve. Je vous sais bagarreurs, rancuniers, avec la manie de vous en prendre à ceux qui m'attaquent, de mortifier le prochain. Tout cela, je le sais. Mais que vous soyez courageux, je ne le sais pas. Pour Moi, je m'en serais allé et même seul par la route ordinaire et rien ne me serait arrivé, car ce n'est pas 1'heure. Mais j'ai pitié de vous, mais j'obéis à ma Mère et, oui, même cela, mais je ne veux pas blesser le pharisien Simon. Je ne les blesserai pas. Mais eux me blesseront."

"Et d'ici où passe-t-on ? Je ne connais pas cette région" dit Thomas.

"Nous rejoignons le Thabor, nous le longeons en partie et en passant près d'Endor, nous allons à Naïm. De là, dans la plaine d'Esdrelon. Ne craignez pas !... Doras, fils de Doras et Giocana sont déjà à Jérusalem."

"Oh ! ce sera beau ! On dit que du sommet, à un certain point, on voit la Grande Mer, celle de Rome. Cela me plaît tant ! Tu nous amènes la voir ?" Jean prie Jésus avec son beau visage d'enfant tourné vers Lui.

"Pourquoi as-tu tant de plaisir à la voir ?" lui demande Jésus en le caressant.
"Je ne sais pas... parce qu'elle est grande et qu'on n'en voit pas la fin... Elle me fait penser à Dieu... Quand nous avons été sur le Liban, j'ai vu la mer pour la première fois parce que je n'avais jamais été ailleurs que le long du Jourdain ou sur notre petite mer... et j'ai pleuré d'émotion. Tant d'azur ! Tant d'eau ! Et qui ne déborde jamais !... Quelle chose merveilleuse ! Et les astres qui sur la mer dessinent des routes lumineuses... Oh ! ne riez pas de moi ! Je regardais le chemin d'or du soleil jusqu'à en être ébloui, le chemin argenté de la lune jusqu'à n'avoir plus dans les yeux que son éclatante blancheur, et je les voyais se perdre dans le lointain. Ces chemins me parlaient. Ils me disaient : "Dieu est dans ce lointain infini et ce sont les chemins de feu et de pureté qu'une âme doit suivre pour aller à Dieu. Viens. Plonge-toi dans l'infini, en ramant sur ces deux chemins, et tu trouveras l'Infini"."
"Tu es poète, Jean" dit Thaddée admiratif.

"Je ne sais pas si c'est de la poésie. Je sais que cela m'enflamme le cœur."
"Mais la mer tu l'as vue aussi à Césarée et à Ptolémaïs, et de bien près. Nous étions sur la rive ! Je ne vois pas la nécessité de faire tant de chemin pourvoir une autre étendue deller. Au fond... nous sommes nés sur l'eau..." observe Jacques de Zébédée.

"Et nous y sommes aussi maintenant, malheureusement !" s'exclame Pierre, qui distrait un moment pour écouter Jean, n'a pas vu une flaque traîtresse et s'y est enfoncé copieusement... On rit, et Pierre le premier.

Mais Jean répond : "C'est vrai, mais d'en haut c'est plus beau. On voit plus large et plus loin. On pense plus haut et plus vaste... On désire... on songe..." et vraiment Jean rêve déjà... Il regarde devant lui, sourit à son rêve... On dirait une rose carnée, humide d'une très fine rosée, tant sa peau lisse et claire de jeune blond prend un velouté carné couvert d'une légère sueur qui le fait encore plus semblable à un pétale de rose.

"Que désires-tu ? A quoi rêves-tu ?" demande doucement Jésus à son préféré. On dirait un père qui interroge doucement son cher petit qui parle dans un doux sommeil. C'est vraiment à l'âme de Jean que Jésus parle, tant sa question se fait douce pour ne pas déchirer le rêve amoureux.

"Je désire aller sur cette mer infinie... vers d'autres terres qui sont au-delà... Je désire y aller pour parler de Toi... Je rêve, je rêve d'un voyage à Rome, en Grèce, vers des lieux ténébreux pour y apporter la Lumière... pour que ceux qui vivent dans les ténèbres prennent contact avec Toi et vivent en communion avec Toi, Lumière du monde... Je rêve à un monde meilleur... de le rendre meilleur en te faisant connaître, c'est-à-dire par la connaissance de l'Amour qui crée la bonté, qui rend pur, qui rend héroïque, un monde où l'on s'aime en ton Nom par-dessus la haine, par-dessus le péché, la chair, le vice de l'esprit, par-dessus l'or, par-dessus toute chose élève ton Nom, la Foi en Toi, ta Doctrine... je rêve d'être avec ces frères, mes frères et d'aller à travers la mer de Dieu, sur des chemins de lumière pour te porter Toi... comme autrefois ta Mère t'a porté parmi nous quand tu venais des Cieux... Je rêve... je rêve d'être le petit enfant qui, ne connaissant autre chose que l'amour, est tranquille, même devant les tourments... et chante pour réconforter les adultes qui réfléchissent trop et qui va de l'avant... à la rencontre de la mort avec un sourire... à la rencontre de la gloire avec l'humilité de celui qui ne sait pas ce qu'il fait, mais qui sait seulement qu'il va vers Toi, Amour..."

Les apôtres ont retenu leur respiration durant l'extatique confession de Jean... Arrêtés là où ils étaient, ils regardent le plus jeune qui parle avec ses yeux voilés par les paupières comme par un voile jeté sur l'ardeur qui s'élève de son cœur. Ils regardent Jésus qui se transfigure dans la joie de se retrouver si complètement dans son disciple...

Quand Jean se tait, tout en restant un peu incliné – cela rappelle la grâce de l'humble Marie à l'Annonciation de Nazareth - Jésus le baise au front en disant : "Nous irons voir la mer pour te faire rêver encore à l'avenir de mon Royaume dans le monde."

"Seigneur... après tu as dit que nous allons à Endor. Alors, contente-moi, moi aussi... pour me faire passer l'amertume du jugement de cet enfant..." dit l'Iscariote.

"Oh ! tu y penses encore ?" demande Jésus.

"Toujours. Je me sens diminué à tes yeux et à ceux de mes compagnons. Je réfléchis à ce que vous pouvez penser..."

"Comme tu te fatigues le cerveau pour rien ! Pour Moi, je ne pensais même plus à cette bagatelle et pour les autres, c'était sûrement la même chose. C'est toi qui en ramènes le souvenir... Tu es un enfant habitué seulement aux caresses et la parole d'un enfant t'est apparue comme la condamnation d'un juge. Mais ce n'est pas cette parole que tu dois craindre, mais plutôt ta conduite et le jugement de Dieu. Mais pour te persuader que tu m'es cher comme avant, comme toujours, je te dis que je vais te faire ce plaisir. Que veux-tu voir à Endor ? C'est un pauvre endroit parmi les rochers..."

"Je te le dirai. Conduis y moi".

"C'est bien. Mais attention à ne pas en souffrir après..."

"Si celui-ci ne peut souffrir de voir la mer, je ne peux subir de dommage de voir Endor."

"Voir? ...Non, mais c'est le désir de ce que tu cherches à voir en voyant, qui peut te faire du mal. Mais nous irons..."

Ils reprennent la route en direction du Thabor dont la masse apparaît toujours plus proche alors que le sol se dépouille de son aspect marécageux, devient solide et a une végétation plus clairsemée faisant place à des plantes plus élevées ou à des buissons d'aubépines et de ronces qui rient avec leurs frondaisons nouvelles et leurs fleurs précoces.


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Jasus_10

Jésus et Pierre

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 25 Avr 2013 - 10:26

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_12

À Endor. Dans la grotte de la sorcière : Conversion de Félix qui reçoit le nom de Jean

Le Thabor est maintenant derrière les voyageurs, déjà dépassé. À travers une plaine enclose entre cette montagne et une autre qui est en face, le groupe chemine en parlant de l'ascension que tout le monde a faite. Pourtant il semble qu'au début les plus âgés voulaient se l'épargner. Mais maintenant tous sont contents d'être allés jusqu'au sommet. Le cheminement est aisé car on est sur une route de grande communication, assez pratique. L'heure est fraîche, car j'ai l'impression qu'ils ont passé la nuit sur les pentes du Thabor.

"C'est Endor" dit Jésus en montrant du doigt un pauvre pays agrippé aux premiers contreforts de cet autre groupe montagneux.

"Tu veux vraiment y aller ?"

"Si tu veux me faire plaisir..."

"Allons-y, alors."

"Mais cela fera beaucoup de chemin ?" demande Barthélemy qui à cause de son âge ne doit pas être très partisan des excursions panoramiques.

"Oh ! non ! Mais, si vous voulez rester..." dit Jésus.

"Oui, oui ! Vous n'avez qu'à rester. Il me suffit d'y aller avec le Maître" se hâte de dire Judas de Kériot.

"Voilà, je voudrais savoir ce qu'il y a de beau à voir avant de décider... Au sommet du Thabor, nous avons vu la mer et après le discours du garçon, je dois reconnaître que je l'ai bien vue pour la première fois et je l'ai vue comme Toi tu vois : avec le cœur. Ici... je voudrais savoir s'il y a quelque chose à apprendre et alors je viens, même si je dois me fatiguer..." dit Pierre.

"Tu les entends? Tu n'as pas encore dit tes intentions. Par gentillesse pour tes compagnons, dis-les maintenant." dit Jésus.

"N'est-ce pas à Endor que Saül voulut aller pour consulter la pythonisse ?"

"Oui. Eh bien?"

"Eh bien, Maître, j'aimerais y aller et t'entendre parler de Saül."

"Oh! alors j'y viens moi aussi !" s'exclame Pierre enthousiaste.

"Alors, allons-y." Ils font rapidement le dernier tronçon de la route principale et la laissent pour un chemin secondaire qui porte directement à Endor.

C'est une pauvre localité, comme l'a dit Jésus. Les maisons sont accrochées aux pentes, qui plus loin après le pays, deviennent plus abruptes. Les habitants sont pauvres. Tout au plus ils doivent pratiquer l'élevage des moutons sur les pâturages de la montagne et au milieu des bois de chênes séculaires. Quelques petits champs d'orge ou de céréales du même genre dans les coins favorables, et des pommiers et des figuiers. Quelques vignes autour des maisons pour décorer un peu les murs, sombres, comme si ce pays était plutôt humide.

"Maintenant nous allons demander où était la sorcière" dit Jésus. Et il arrête une femme qui revient de la fontaine avec ses amphores.

La femme le regarde curieusement, puis répond impoliment : "Je ne sais pas. J'ai bien d'autres choses qui m'occupent plus importantes que ces balivernes !" et elle le laisse en plan.

Jésus s'adresse à un petit vieux qui taille un morceau de bois. "La magicienne ? ...Saül ? ...Et qui s'en occupe plus ? Pourtant, attends... Il y a quelqu'un qui a étudié et peut-être il saura... Viens."


Et le petit vieux monte, en boitant par un sentier pierreux, jusqu'à une maison très misérable et négligée. "C'est ici. Je vais entrer et l'appeler."

Pierre, montrant des poulets qui grattent le sol dans une cour malpropre, dit : "Cet homme n'est pas israélite."

Mais il n'ajoute rien d'autre parce que le petit vieux revient, suivi d'un homme borgne, sale et désordonné comme tout ce qu'il y a dans sa maison. Le vieux dit : "Vois-tu cet homme dit que c'est là, après cette maison en ruines. Un sentier, puis un ruisseau, puis un bois et des cavernes, la plus haute, celle qui montre encore des murs écroulés par côté, c'est celle que tu cherches. N'est-ce pas ce que tu as dit ?"

"Non. Tu as tout embrouillé. J'irai, moi, avec ces étrangers." L'homme a une voix rude et gutturale ce qui accroît l'impression défavorable. On marche. Pierre, Philippe et Thomas font signes sur signes à Jésus pour qu'il n'y aille pas. Mais Jésus ne les écoute pas. Il avance avec Judas, derrière l'homme, et les autres le suivent... de mauvaise grâce.

"Tu es israélite ?" demande l'homme.

"Qui."

"Moi aussi ou presque, bien qu'il ne semble pas. Mais j'ai été très longtemps dans d'autres pays et j'ai pris des habitudes qui ne plaisent pas à ces imbéciles. Je vaux mieux que les autres, mais ils disent que je suis un démon parce que je lis beaucoup, j'élève des poulets que je vends aux romains et je sais soigner avec les plantes. Quand j'étais jeune, à cause d'une femme, je me suis querellé avec un romain - j'étais alors à Cintium - et je l'ai poignardé. Lui mourut, moi je perdis un oeil et ce que je possédais et je fus condamné aux travaux forcés pour longtemps... pour toujours. Mais je savais soigner et je guéris la fille d'un gardien. Cela me valut son amitié et un peu de liberté... J'en profitai pour m'enfuir. J'ai mal agi car cet homme a certainement payé ma fuite de sa vie. Mais la liberté semble belle quand on est prisonnier..."

"Et elle n'est pas belle, après ?"

"Non, il vaut mieux la prison, où l'on est seul, que le contact avec les hommes qui ne respectent pas votre solitude et sont autour de vous pour vous haïr..."

"Tu as étudié les philosophes ?"

"J'étais maître à Cintium... J'étais prosélyte..."

"Et maintenant ?"

"Maintenant, je ne suis rien. Je vis dans la réalité et dans la haine de même qu'on m'a haï et qu'on me hait."


"Qui te hait ?"

"Tout le monde. Et Dieu en premier. J'avais une femme... et Dieu a permis qu'elle me trahisse et me ruine. J'étais libre et respecté, et Dieu a permis que je devienne un forçat. L'abandon de Dieu, l'injustice des hommes ont rayé de mon existence Celui-ci et ceux- là. Ici, il n'y a plus rien..." et il se bat le front et la poitrine. "C'est-à-dire : ici dans la tête, il y a la pensée, le savoir. Là, il n 'y a rien" et il crache avec mépris.

"Tu te trompes: il y a encore deux choses."

"Lesquelles ?"

"Le souvenir et la haine. Enlève-les. Sois vraiment vide... et Moi, je te donnerai une chose nouvelle à y mettre."

"Quelle chose ?"

"L'amour."

"Ah ! ah ! ah ! Tu me fais rire ! Il y a trente-cinq ans que je ne riais plus, homme. Depuis que j'ai eu la preuve que ma femme me trahissait avec un marchand de vin romain. L'amour ! L'amour à moi ! C'est comme si je jetais des pierres précieuses à mes poulets ! Ils mourraient d'indigestion s'ils ne réussissaient pas à les évacuer. C'est la même chose pour moi. Il me pèserait sur le cœur ton amour si je ne pouvais le digérer..."

"Non, homme ! Ne parle pas ainsi !" Jésus lui met la main sur l'épaule, réellement et visiblement affligé.

L'homme le regarde de son œil unique, et ce qu'il voit dans ce visage doux et très beau le rend muet et change son expression. Du sarcasme il passe à un profond sérieux et de là à une vraie tristesse. Il baisse la tête et puis demande, d'une voix transformée: "Qui es- tu ?"

"Jésus de Nazareth. Le Messie."

"Toi !!!"

"Moi. Tu n'as pas entendu parler de Moi, toi qui lis ?"

"Je savais... Mais pas que tu étais vivant et pas... oh ! surtout, cela, je ne le savais pas ! Je ne savais pas que tu étais bon avec tout le monde... ainsi... même avec les assassins... Pardonne ce que je t'ai dit... de Dieu et de l'amour... Maintenant je comprends pourquoi tu veux me donner l'amour... Parce que sans l'amour le monde est un enfer et Toi, Messie, tu veux en faire un paradis."

"Un paradis dans tout cœur. Donne-moi le souvenir et la haine qui te rendent malade et laisse-moi mettre dans ton cœur l'amour !"


"Oh ! si je t'avais connu auparavant !... alors... Mais quand j'ai tué, certainement tu n'étais pas né... Mais après... après... lorsque, libre comme l'est le serpent dans les forêts, j'ai vécu pour empoisonner par ma haine."

"Mais tu as aussi fait du bien. N'as-tu pas dit que tu soignais avec les herbes ?"

"Oui. Pour être toléré. Mais que de fois j'ai lutté avec la volonté d'empoisonner au moyen des philtres !... Tu vois ? Je me suis réfugié ici parce que... c'est un pays où l'on ignore le monde, et que le monde ignore. Un pays maudit. Ailleurs on me haïssait et je haïssais et j'avais peur d'être reconnu... Mais je suis mauvais."

"Tu as regretté d'avoir causé du mal au gardien de la prison. Tu vois que tu as encore de la bonté ? Tu n'es pas méchant... Tu as seulement une grande blessure ouverte et personne ne te la soigne... Ta bonté s'en va par elle, comme le sang par les blessures. Mais, s'il y avait quelqu'un qui te soigne et qui ferme ta blessure, pauvre frère, ta bonté ne s'enfuirait plus au fur et à mesure qu'elle se forme. Elle grandirait en toi..."

L'homme, la tête penchée, pleure, sans que rien ne trahisse ses larmes. Seul Jésus, qui marche à côté de lui, le voit. Oui, il le voit. Mais il ne dit plus rien.

Ils arrivent à un refuge fait de murailles écroulées et de cavernes dans la montagne. L'homme cherche à raffermir sa voix et il dit : "Voilà, c'est ici. Entre donc."

"Merci, ami. Sois bon." L'homme ne dit rien et reste où il est, pendant que Jésus, avec les siens, passe par-dessus des pierres qui étaient certainement des matériaux de murailles solides. Ils dérangent des lézards verts et d'autres bêtes sauvages. Ils entrent dans une vaste grotte enfumée sur les parois de laquelle il y a encore, gravés dans la pierre, les signes du zodiaque et semblables histoires. Dans un coin enfumé il y a une niche et par-dessous un trou qui semble une bouche d'égout pour l'écoulement de liquide. Les chauves-souris décorent le plafond de leurs grappes repoussantes. Un hibou, dérangé par la lumière d'une branche que Jacques a allumée pour voir s'ils marchent sur des scorpions ou des aspics, se lamente en battant ses ailes ouatées et en fermant ses yeux que blesse la lumière. Il est justement perché dans la niche, et une puanteur de rats morts, de belettes, d'oiseaux en putréfaction sous ses pieds se mêle à l'odeur des excréments et du sol humide.

"Une jolie place, en vérité ! dit Pierre. Garçon, c'était mieux ton Thabor et ta mer !" Puis, se tournant vers Jésus : "Maître, contente vite Judas, parce que, ici... ce n'est sûrement pas la salle royale d'Antipas !"

"Tout de suite. Que veux-tu savoir de précis ?" demande-t-il à Judas de Kériot.

"Voilà... je voudrais savoir si et pourquoi Saül a péché en venant ici... Je voudrais savoir s'il est possible qu'une femme puisse évoquer les morts. Je voudrais savoir si... Oh ! en somme, parle, Toi. Je te poserai des questions."

"Cela demande du temps ! Allons au moins dehors, au soleil, sur les roches... Nous éviterons l'humidité et la puanteur" dit Pierre suppliant.

Jésus y consent. Ils s'assoient comme ils peuvent sur les ruines des murailles.
"Le péché de Saül n'a été que l'un de ses péchés. Il a été précédé et suivi de beaucoup d'autres. Tous graves. Double ingratitude envers Samuel qui lui avait donné l'onction royale et qui s'éclipsa ensuite pour ne pas partager avec le roi l'admiration du peuple. Ingratitude envers David qui le débarrasse de Goliath, qui l'épargne dans la caverne d'Engaddi
et à Hakila
Coupable de multiples désobéissances et de scandales dans le peuple. Coupable d'avoir affligé Samuel son bienfaiteur, en manquant à la charité. Coupable de jalousie et d'attentats contre David, son autre bienfaiteur et enfin du crime commis ici."

"Contre qui ? Il n'y a tué personne."

"Il a tué son âme. Il a fini de la tuer, ici, à l'intérieur .Pourquoi baisses-tu la tête ?"

"Je réfléchis, Maître."

"Tu réfléchis, je le vois. À quoi penses-tu ? Pourquoi as-tu voulu venir ? Ce n'est pas par pure curiosité intellectuelle. Reconnais-le."

"On entend toujours parler de magie, de nécromancie, d'évocation d'esprits... Je voulais voir si je découvrais quelque chose... Il me plairait de savoir comment cela arrive... Je pense que nous, destinés à étonner pour attirer, nous devrions être un peu nécromanciens. Tu es Toi, et tu agis par ta puissance. Mais nous devons chercher une puissance, une aide pour opérer des œuvres étranges qui s'imposent..."

"Oh ! mais tu es fou ? Mais que dis-tu ?" s'écrient plusieurs.

"Taisez-vous. Laissez-le parler. Sa folie est autre chose que de la folie."


"Oui, en somme, il me semblait qu'en venant ici, un peu de la magie de cette époque pourrait entrer en moi et me rendre plus grand. Dans ton intérêt, crois-le bien."

"Je sais que tu es sincère dans le désir que tu as actuellement. Mais je te réponds avec des paroles éternelles, car ce sont des paroles du Livre, et le Livre existera tant qu'il y aura des hommes. Cru ou méprisé, combattu au nom de la vérité, ou tourné en ridicule, il existera, il existera toujours.

Il est dit : "Et Ève ayant vu que le fruit de l'arbre était bon à manger et beau à voir, le cueillit, en mangea et en donna à son mari... Et alors leurs yeux s'ouvrirent et ils s'aperçurent qu'ils étaient nus et ils se firent des ceintures... Et Dieu dit : 'Comment vous êtes-vous aperçus que vous étiez nus? Ce n'est que pour avoir mangé le fruit défendu'. Et Il les chassa du paradis de délices". Et, dans le livre de Saül, il est dit : "Samuel dit, en apparaissant : 'Pourquoi m'as-tu troublé en me faisant évoquer ? Pourquoi m'interroger après que le Seigneur s'est retiré de toi ? Le Seigneur te traitera comme je te l'ai dit... parce que tu n'as pas obéi à la voix du Seigneur ".

Fils, ne tends pas la main vers le fruit défendu. Rien que de l'approcher, c'est une imprudence. Ne sois pas curieux de connaître ce qui est au-delà de la terre, de peur d'être victime du poison satanique. Fuis l'occultisme et ce qui ne s'explique pas. Une seule chose doit être accueillie avec une sainte foi: Dieu. Mais ce qui n'est pas Dieu et ne s'explique pas par les forces de la raison et ne peut être créé par les forces humaines, fuis-le, fuis-le, que ne s'ouvrent pas pour toi les sources de la malice et que tu ne comprennes pas que tu es "nu". Nu : repoussant dans une humanité mêlée au satanisme.

Pourquoi veux-tu étonner avec des prodiges obscurs ? Étonne par ta sainteté et qu'elle soit lumineuse comme une chose qui vient de Dieu. Ne désire pas déchirer les voiles qui séparent les vivants des trépassés. Ne trouble pas les défunts. Écoute-les, s'ils sont sages, tant qu'ils sont sur la terre. Vénère-les en leur obéissant même après leur mort. Mais ne trouble pas leur seconde vie. Celui qui n'obéit pas à la voix du Seigneur perd le Seigneur. Et le Seigneur a défendu l'occultisme, la nécromancie, le satanisme sous toutes ses formes. Que veux-tu savoir de plus que ce que la Parole te dit déjà ? Que veux-tu opérer de plus que ce que ta bonté et ma puissance te permettent d'opérer ? Ne désire pas le péché, mais la sainteté, fils. Ne te blesse pas de ce que je te dis. Il me plaît que tu te découvres dans ton humanité. Ce qui te plaît à toi plaît à beaucoup, à trop de gens. Une seule chose : le but que tu fixes à ce que tu désires : "être puissant pour attirer à Moi", enlève à cette humanité un grand poids et lui donne des ailes. Mais ce sont des ailes d'oiseau de nuit. Non, mon Judas. Mets des ailes lumineuses, des ailes d'ange à ton esprit. Ce n'est qu'avec leur vent que tu attireras les cœurs, que tu les transporteras, dans ton sillage, vers Dieu. Pouvons-nous partir ?"


"Oui. Maître ! Je me suis trompé..."

"Non. Tu as été un chercheur... Le monde en sera rempli. Viens, viens. Sortons de ce lieu de puanteur. Allons vers le soleil ! Dans quelques jours ce sera Pâque et ensuite nous irons chez ta mère, c'est elle que j'évoque pour toi : ta maison honnête, ta mère sainte. Oh ! quelle paix!"

Comme toujours le souvenir de sa mère, les louanges du Maître pour sa mère rassérènent Judas. Ils sortent des ruines et descendent par le sentier déjà parcouru. L'homme borgne est encore là.

"Ici encore ?" demande Jésus en affectant de ne pas remarquer son visage que les larmes ont rougi.

"Ici. Si tu me le permets; je te suis. J'ai une chose à te dire..."

"Viens donc avec Moi. Que veux-tu me dire ?"

"Jésus... Je crois que pour avoir la force de parler, de faire la magie sainte de me changer moi-même; d'évoquer mon âme morte, comme la magicienne évoqua Samuel pour Saül, je dois dire ton Nom, doux comme ton regard, saint comme ta voix. Tu m' as donné une vie nouvelle et elle est informe, incapable comme celle d'un nouveau-né dont la naissance a été difficile. Elle se débat encore dans les étreintes d'une mauvaise peau. Aide-moi à sortir de ma mort."

"Oui, ami."

"Moi... moi j'ai compris d'avoir encore un peu d'humanité dans mon cœur. Je ne suis pas complètement un fauve, et je puis encore aimer et être aimé, pardonner et être pardonné. Ton amour, ton amour qui est pardon me l'apprend. N'est-ce pas qu'il en est ainsi ?"

"Oui, ami."

"Alors... emmène-moi avec Toi. Je m'appelais Félix ! Ironie ! Mais Toi, donne-moi un nouveau nom. Que le passé soit réellement mort. Je te suivrai comme un chien vagabond qui finit par trouver un maître. Je serai ton esclave, si tu veux. Mais ne me laisse pas seul..."

"Oui, ami."

"Quel nom me donnes-tu ?"


"Un nom qui m'est cher : Jean. Car tu es la grâce que fait le Seigneur."

"Tu me prends avec Toi ?"

"Pour l'instant, oui. Après tu me suivras parmi les disciples. Mais ta maison ?"

"Je n'ai plus de maison. Je vais laisser aux pauvres ce que j'ai. Donne-moi seulement ton amour et du pain."

"Viens." Et Jésus se retourne et appelle les apôtres, "Amis, et spécialement toi, Judas, je vous remercie. Par toi, par vous, une âme vient à Dieu. Voici le nouveau disciple. Il vient avec nous jusqu'au moment où nous pourrons le confier aux frères disciples. Soyez heureux d'avoir trouvé un cœur et bénissez Dieu avec Moi."

Les douze ne semblent vraiment pas très heureux. Mais ils font bon visage par obéissance et par politesse.

"Si tu permets, je pars en avant. Tu me trouveras sur le seuil de la maison."

"Vas-y." L'homme part en courant. Il semble que ce soit un autre homme. "Et maintenant que nous sommes seuls, je vous ordonne, cela je vous l'ordonne, d'être bons avec lui et de ne pas parler de son passé à qui que ce soit. Qui parlerait ou qui manquerait de charité pour le frère racheté, se verrait à l'instant repoussé par Moi. Vous avez compris ? Voyez combien le Seigneur est bon ! Venus ici dans un but humain, Il nous accorde d'en repartir après avoir obtenu une faveur surnaturelle. Oh ! Je jubile pour la joie qui naît au Ciel pour le nouveau converti."

Ils arrivent devant la maison. Sur le seuil, avec un vêtement foncé et propre, un manteau assorti, une paire de sandales neuves et un grand sac sur les épaules, voilà l'homme. Il ferme la porte et puis, chose étrange chez un homme que l'on pourrait croire insensible, il prend une poulette blanche, peut-être sa préférée, qui se couche apprivoisée dans ses mains. Il lui donne un baiser et il pleure, et puis la dépose par terre.

"Allons... et pardonne-moi. Mais eux, mes poulets, m'ont aimé... Je parlais avec eux et... ils me comprenaient..."

"Je te comprends, Moi aussi... et je t'aime. Tant. Je te donnerai tout l'amour que pendant trente-cinq années le monde t'a refusé..."

"Oh ! je le sais ! je le sens ! C'est pour cela que je viens. Mais aie de la compassion pour un homme qui... qui aime un animal qui... qui... lui a été plus fidèle que l'homme..."


"Oui... oui. Ne pense plus au passé. Tu auras tant à faire ! Et avec ton expérience, tu feras tant de bien. Simon, viens ici, et toi Matthieu. Tu vois ? Celui-ci a été plus que prisonnier, et il a été lépreux. L'autre était un pécheur. Et ils me sont chers, car ils savent comprendre les pauvres cœurs... N'est-ce pas ?"

"Grâce à ta bonté, Seigneur. Mais, ami, crois bien que tout le passé disparaît à son service. Il ne reste que la paix" dit le Zélote.

"Oui, la paix et une nouvelle jeunesse vient remplacer la vétusté du vice et de la haine. Moi, j'étais publicain, mais maintenant je suis apôtre. Nous avons devant nous le monde et nous sommes instruits sur son compte. Nous ne sommes pas des enfants étourdis qui passent près du fruit nuisible et de l'arbre séducteur sans voir la réalité. Nous, nous savons. Nous pouvons éviter le mal et apprendre aux autres à l'éviter. Nous savons redresser celui qui plie. Car nous savons comme cela soulage d'être relevés. Et nous connaissons celui qui relève : "Lui" dit Matthieu.

"C'est vrai ! C'est vrai ! Vous m'aiderez. Merci. C'est comme si je passais d'un endroit sombre et fétide à l'espace libre d'un pré en fleurs... J'ai éprouvé quelque chose de semblable quand je suis sorti libre, finalement libre, après vingt années de bagne et de travail épuisant dans les mines de l'Anatolie, lorsque je me suis trouvé - m'étant enfui un soir de tempête - sur la cime d'une montagne abrupte, mais libre, mais pleine de soleil à l'aurore et couverte de bosquets odorants... La liberté ! Mais maintenant c'est quelque chose de plus ! Tout en moi se dilate ! Je n'avais plus de chaînes depuis quinze années. Mais la haine, mais la peur, mais la solitude étaient pour moi des chaînes... Maintenant elles sont tombées !... Nous voilà à la maison du vieil homme qui vous a conduit à moi. Homme ! Homme !"

Le vieillard accourt et reste comme une statue à la vue du borgne propre, en vêtement de voyage, le visage souriant.

"Tiens, voici la clef de ma maison. Je pars, pour toujours. Je te suis reconnaissant car tu es mon bienfaiteur. Tu m'as rendu une famille. Fais de mon bien tout ce que tu veux... et soigne mes poulets. Ne les maltraite pas. À chaque sabbat un romain vient acheter les oeufs... Cela te fera du profit... Traite-les bien, mes poules... et que Dieu t'en récompense."

Le vieillard est stupéfait... Il prend la clef et reste bouche bée. Jésus dit : "Oui, fais comme il te dit, et Moi aussi je t'en serai reconnaissant. Au nom de Jésus, je te bénis."


"Le Nazaréen ! C'est Toi ! Miséricorde ! J'ai parlé avec le Seigneur ! Femmes ! Femmes ! Hommes ! Le Messie est parmi nous !"

Il crie comme un putois, et les gens arrivent de tous côtés. "Bénis-nous ! Bénis-nous !" crient-ils. D'autres disent: "Reste!"

D'autres : "Où vas-tu ? Dis-nous au moins où tu vas."

"À Naïm. Je ne puis rester."

"Nous te suivons ! Veux-tu ?"

"Venez. Et à ceux qui restent paix et bénédiction."

Ils s'en vont vers la grand-route et la prennent. L'homme, qui chemine près de Jésus et qui fatigue sous le poids de son sac, attire la curiosité de Pierre. "Mais qu'est-ce que tu as là-dedans de si lourd ?" demande-t-il.

"Les vêtements... et des livres... Mes amis, après les poulets, et avec eux. Je n'ai pu m'en séparer. Et c'est lourd."

"Hé ! la science, cela pèse ! Bien sûr ! Et à qui cela plaît ?"

"Ils m'ont empêché de devenir fou."

"Hé ! Tu dois bien les aimer ! Mais quels livres est-ce ?"

"Philosophie, histoire, poésie grecque, romaine..."

"C'est beau, beau. Certainement beau. Mais... penses-tu pouvoir les traîner ?"

"Peut-être j'arriverai même à m'en séparer. Mais tout en même temps cela n'est pas possible. N'est-ce pas, Messie ?"

"Appelle-moi Maître. Oui, ce n'est pas possible. Mais je te ferai avoir un endroit où tu pourras abriter tes amis, les livres. Ils pourront t'être utiles pour discuter sur Dieu avec les païens."

"Oh ! comme tu as une pensée nette de toute réserve !"

Jésus sourit et Pierre s'écrie : "Je crois bien ! Lui, il est la Sagesse !"

"Il est la Bonté, crois-le. Toi, tu es cultivé ?"

"Moi ? Oh ! très cultivé ! Je sais distinguer une alose d'une carpe. Ma culture ne va pas plus loin. Je suis pêcheur, ami !" Pierre rit, humble et franc.

"Tu es honnête. C'est une science qu'on apprend par soi-même. Et c'est très difficile de l'avoir. Tu me plais."

"Toi aussi, tu me plais parce que tu es franc, même quand tu t'accuses. Je pardonne tout. J'aide tout le monde. Mais je suis l'ennemi impitoyable de ceux qui sont faux. Ils me dégoûtent."

"Tu as raison. L'homme faux est un criminel."

"Un criminel, tu l'as dit. Dis, n'as-tu pas confiance pour me donner un peu ton sac ? Tu peux être sûr que je ne m'en vais pas avec les livres... Il me semble que tu es fatigué..."

"Vingt ans dans les mines vous brisent... Mais pourquoi veux-tu te fatiguer, toi ?"


"Parce que le Maître nous a appris à nous aimer comme des frères. Donne-moi cela et prends mes nippes. Elles ne sont pas lourdes... Il n'y a pas d'histoires ni de poésies. Mon histoire, ma poésie et l'autre chose que tu m'as dit, c'est Lui, mon Jésus, notre Jésus."



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Saul_e13

L' Esprit de Samuel qui apparait à Saûl ( d'après l' Oeuve de Maria Valtorta )

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 26 Avr 2013 - 7:10

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_13

Résurrection du fils de la veuve de Naïm

Vision du jeudi 14 juin 1945

Naïm devait avoir une certaine importance au temps de Jésus. La ville n'est pas grande, mais bien construite, enfermée dans l'enceinte de ses murs, elle s'étend sur une colline basse et riante, un contrefort du petit Hermon, dominant de haut une plaine très fertile qui oblique vers le nord-ouest.

On y arrive, en venant d'Endor, après avoir traversé un cours d'eau qui est certainement un affluent du Jourdain. Pourtant, de cet endroit, on ne voit plus le Jourdain, et pas davantage sa vallée, parce que des collines le cachent en faisant vers l'est un arc en forme de point d'interrogation.

Jésus s'y rend par une grand-route qui unit la région du lac à l'Hermon et à ses pays. Derrière Lui marchent de nombreux habitants d'Endor qui n'arrêtent pas de parler entre eux.

La distance qui sépare le groupe apostolique des murs est maintenant très courte : deux cent mètres, au maximum. La grand-route entre directement dans la ville par une porte qui est ouverte en grand, car c'est plein jour. On peut voir ce qui arrive immédiatement après les murs. C'est ainsi que Jésus, qui parlait avec ses apôtres et le nouveau converti, voit venir, dans un grand bruit de pleureuses et un semblable apparat oriental, un cortège funèbre.

"Nous allons voir, Maître ?" disent plusieurs. Et déjà parmi les habitants d'Endor, plusieurs se sont précipités pour voir.

"Allons-y" dit Jésus par condescendance.

"Oh ! ce doit être un enfant car tu vois combien de fleurs et de rubans il y a sur la litière ?" dit Judas de Kériot à Jean.

"Ou bien c'est une vierge" répond Jean.

"Non, c'est sûrement un jeune garçon à cause des couleurs qu'ils ont mises et puis, il n'y a pas de myrtes..." dit Barthélemy.


Le cortège funèbre sort des murs. Ce qu'il y a sur la litière que les porteurs tiennent bien haut sur leurs épaules, il n'est pas possible de le voir. On devine le corps étendu dans ses bandelettes et couvert d'un drap, seulement par la forme qu'il dessine et on se rend compte que c'est un corps qui a déjà atteint son développement complet car il est aussi long que la litière.

À côté une femme voilée, que soutiennent des parents ou des amies, chemine en pleurant. Ce sont les seules vraies larmes dans cette comédie larmoyante. Quand un porteur rencontre une pierre, un trou, une bosse de la route, cela donne une secousse à la litière et la mère gémit : "Oh ! non ! Allez doucement ! Il a tant souffert, mon petit !" et elle lève une main tremblante pour caresser le bord de la litière. Elle ne saurait faire plus et, dans cette impuissance, elle baise les voiles qui flottent et les rubans que le vent soulève parfois et qui viennent effleurer la forme immobile.

"C'est la mère" dit Pierre ému et dans son œil fin et bon brille une larme. Mais il n'est pas le seul à avoir les larmes aux yeux devant ce déchirement : Le Zélote, André, Jean et jusqu'au toujours jovial Thomas ont dans les yeux la lueur d'une larme. Tous, tous sont profondément émus. Judas Iscariote murmure : "Si c'était moi ! Oh ! ma pauvre mère..."

Jésus a dans les yeux une douceur intolérable, tant elle est profonde. Il se dirige vers la litière.

La mère sanglote plus fort car le cortège tourne en direction du tombeau déjà ouvert. Voyant que Jésus va toucher la litière, elle l'écarte violemment. Qui sait ce qu'elle peut craindre dans son délire ? Elle crie ; "Il est à moi !" et elle regarde Jésus avec des yeux hagards.

"Je le sais, mère. Il est à toi".

"C'est mon fils unique ! Pourquoi la mort pour lui, pour lui qui était bon et qui m'était si cher, ma joie de veuve ? Pourquoi ?" La foule des pleureuses fait retentir plus haut ses cris funèbres et rétribués pour faire écho à la mère qui continue : "Pourquoi lui et pas moi ? Ce n'est pas juste que celle qui a engendré voit périr son fruit. Le fruit doit vivre, car autrement, car autrement à quoi servent ces entrailles qui se déchirent pour mettre au monde un homme ?" et elle se frappe le ventre, féroce et désespérée.

"Ne fais pas ainsi ! Ne pleure pas, mère" Jésus lui prend les mains dans une étreinte puissante et les retient de sa main gauche pendant qu'avec la droite il touche la litière en disant aux porteurs : "Arrêtez-vous et posez-la à terre."


Les porteurs obéissent et descendent le brancard qui reste soutenu par ses quatre pieds.

Jésus saisit le drap qui couvre le mort et le rejette en arrière, découvrant la dépouille. La mère crie sa douleur en appelant le nom de son fils, je crois : "Daniel !"

Jésus, qui tient toujours les mains de la mère dans la sienne, se redresse, imposant par l'éclat de son regard, avec son visage des miracles les plus puissants et, abaissant sa main droite, il ordonne avec toute la puissance de sa voix: "Jeune homme ! Je te le dis : lève- toi!"

Le mort, comme il est, avec ses bandelettes, se lève pour s'asseoir sur la litière et, appelle: "Maman !" il l'appelle avec la voix balbutiante et effrayée d'un enfant terrorisé.

"Il est à toi, femme. Je te le rends au nom de Dieu. Aide-le à se débarrasser du suaire. Et soyez heureux."

Et Jésus va se retirer. Mais, oui ! La foule le bloque à la litière sur laquelle la mère s'est penchée et où elle s'embrouille au milieu des bandelettes pour faire vite, vite, vite, pendant que les lamentations de l'enfant ne cessent d'implorer : "Maman ! Maman !"

Le suaire est enlevé, les bandelettes sont enlevées, la mère et le fils peuvent s'embrasser et ils le font sans tenir compte du baume et qu'ensuite la mère essuie du cher visage, des chères mains, avec les bandelettes elles-mêmes. Puis, n'ayant rien pour l'habiller, la mère quitte son manteau et l'en revêt, et tout permet de le caresser...

Jésus la regarde... il regarde ce groupe affectueux serré contre les bords de la litière qui maintenant n'est plus funèbre et il pleure. Judas Iscariote voit ces larmes et demande : "Pourquoi pleures-tu, Seigneur ?"

Jésus tourne vers lui son visage et dit : "Je pense à ma Mère..." Cette brève conversation ramène l’attention de la femme vers son Bienfaiteur. Elle prend son fils par la main et le soutient. En effet il est comme quelqu'un dont le corps supporte un reste de torpeur. Elle s'agenouille en disant: "Toi aussi, mon fils, bénis ce Saint qui t'a rendu à la vie et à ta mère" et elle se penche pour baiser le vêtement de Jésus pendant que la foule chante l'hosanna à Dieu et à son Messie, désormais connu pour ce qu'il est. En effet les apôtres et les habitants d'Endor se sont chargés de dire qui a accompli le miracle.

Toute la foule maintenant s'écrie : "Que soit béni le Dieu d'Israël ! Que soit béni le Messie, son Envoyé ! Que soit béni Jésus, fils de David ! Un grand Prophète s'est élevé parmi nous ! Dieu a vraiment visité son peuple ! Alléluia ! Alléluia !"


Finalement Jésus peut se dégager de l'étreinte et entrer dans la ville. La foule le suit et le poursuit, exigeante dans son amour.

Un homme accourt et le salue profondément. "Je te prie de rester sous mon toit."

"Je ne peux. La Pâque m'interdit toute halte sauf celles qui sont fixées d'avance."

"Dans quelques heures, ce sera le crépuscule et c'est vendredi…"

"Justement je dois, avant le crépuscule, avoir achevé mon étape.

Je te remercie tout de même, mais ne me retiens pas."

"Mais, je suis le chef de la synagogue."

"Et avec cela, tu veux dire que tu en as le droit. Homme: il suffisait que je m'attarde une heure et cette mère n'aurait pas recouvré son fils. Je vais où d'autres malheureux m'attendent. Ne retarde pas leur joie par égoïsme. Je viendrai certainement une autre fois et je resterai avec toi à Naïm plusieurs jours. Pour l'instant, laisse-moi aller."

L'homme n'insiste plus. Il dit seulement: "C'est dit. Je t'attends."


"Oui. La paix soit avec toi et avec les habitants de Naïm. À vous aussi d'Endor, paix et bénédiction. Retournez à vos maisons. Dieu vous a parlé par le miracle. Faites qu'il arrive en vous, à force d'amour, autant de résurrections au Bien qu'il y a de cœurs."

Un dernier chœur d'hosannas, puis la foule laisse aller Jésus qui traverse en diagonale la ville et sort dans la campagne, vers Esdrelon.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Rasurr10

Résurrection de Daniel le fils de la veuve de Naïm

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 27 Avr 2013 - 7:08

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_14

Arrivée à Esdrelon et séjour près de Michée

Le crépuscule commence pendant que le ciel rougit lorsque Jésus arrive en vue des champs de Giocana.

"Hâtons le pas, amis, avant que le soleil se couche. Toi, Pierre, va avec ton frère prévenir nos amis, ceux de Doras."

"J'y vais oui, pour voir aussi si le fils est bien parti." Pierre dit ce mot "fils" sur un ton qui vaut un long discours. Et il s'en va…

Entre temps, Jésus avance plus doucement, regardant tout autour pour voir s'il découvre quelque paysan de Giocana. Mais il n'y a que les champs fertiles, avec les épis déjà bien formés.

Finalement, à travers les plants de vigne, se dégage un visage en sueur, puis c'est un cri: "Oh ! Seigneur béni !" et le paysan court hors de la vigne pour venir se prosterner devant Jésus.

"La paix soit à toi, Isaïe !"

"Oh ! Tu te rappelles aussi mon nom ?"

"Je l'ai écrit dans mon cœur. Lève-toi. Tes compagnons, où sont- ils ?"
"Là, dans la pommeraie, mais je vais les avertir. Tu es notre hôte, n'est ce-pas ? Le maître n'est pas là, et nous pouvons te faire fête. Et puis... un peu là peur, un peu la joie, il est meilleur. Pense qu'il nous a donné l'agneau cette année et la faculté d'aller au Temple ! Il ne nous a donné que six jours... mais nous courrons pour faire la route... Nous aussi a Jérusalem... Penses-y ! Et grâce à Toi." L'homme est au septième ciel par la joie d'avoir été traité en homme et en israélite.

"Moi, je n'ai rien fait, que je sache" dit Jésus en souriant.

"Oh ! non ! Tu as agi. Doras, et puis les champs de Doras et ceux-ci, au contraire, si beaux cette année... Giocana a su de ta venue et ce n'est pas un sot. Il a peur et... et il a peur."

"De quoi ?"

"Peur qu'il lui arrive la même chose qu'à Doras, pour la vie et pour les biens. Tu as vu les champs de Doras ?"

"Je viens de Naïm..."

"Alors tu ne les as pas vus. C'est une ruine totale. (L'homme dit cela à voix basse et pourtant en articulant bien, comme quelqu'un qui confie en secret, une chose redoutable.) Ruine totale ! Pas de foin, pas de blé, pas de fruits. Les vignes desséchées, les pommiers desséchés... Mort... tout est mort... comme à Sodome et Gomorrhe... Viens, viens que je te les montre."
"C'est inutile. Je vais chez ces paysans..."

"Mais ils n'y sont plus ! Tu ne le sais pas ? Il les a dispersés ou renvoyés tous, Doras, fils de Doras. Et ceux qu'il a dispersés dans d'autres propriétés sont obligés de ne pas parler de Toi sous peine d'être fustigés... Ne pas parler de Toi ! Ce sera difficile ! Giocana lui- même nous l'a dit."
"Qu'est-ce qu'il a dit ?"

"Il a dit : "Je ne suis pas aussi bête que Doras, et je ne vous dis pas : 'Je ne veux pas que vous parliez du Nazaréen'. Ce serait inutile parce que vous le feriez tout de même et je ne veux pas vous perdre en vous faisant périr sous le fouet comme des bêtes récalcitrantes. Je vous dis au contraire : 'Soyez bons' comme certainement le Nazaréen vous l'enseigne et dites-Lui que je vous traite bien. Je ne veux pas qu'il me maudisse moi aussi". Il voit bien ce que sont ces champs depuis que tu les as bénis et ce que sont ceux-là depuis que tu les as maudits. Oh ! voilà ceux qui m'ont labouré le champ..." et l'homme court à la rencontre de Pierre et d'André.

Mais Pierre le salue rapidement et continue son chemin et il se met à crier : "Oh ! Maître ! Il n 'y a plus personne ! Ce ne sont que des visages nouveaux. Et tout est dévasté ! En vérité, il pourrait se dispenser de garder ici des paysans. C'est pire que sur la Mer Salée !..."

"Je le sais. Isaïe me l'a dit."

"Mais, viens voir! Quel spectacle!..."

Jésus le contente et dit d'abord à Isaïe: "Alors je serai avec vous. Avertis tes compagnons et ne vous dérangez pas. La nourriture, je l'ai. Il nous suffit d'avoir une grange à foin pour dormir, et votre amour. Je viendrai sans tarder."
La vue des champs de Doras est vraiment désolante. Champs et prés arides et nus, les vignobles desséchés, le feuillage et les fruits détruits sur les arbres par des millions d'insectes de toutes espèces. Même près de la maison le jardin fruitier présente l'aspect désolant d'un bosquet qui meurt. Les paysans errent ça et là, arrachant des mauvaises herbes, chassant les chenilles, les limaces, les lombrics et autres bestioles du même genre, ils secouent les branches en tenant dessous des chaudrons pleins d'eau pour y noyer les petits papillons, les pucerons et autres parasites qui couvrent ce qui reste de feuilles, et épuisent l'arbre au point de le faire mourir. Ils cherchent un signe de vie dans les sarments des vignes, mais ils se brisent desséchés dès qu'on les touche et parfois se cassent au pied comme si on avait scié les racines. Le contraste avec les champs de Giocana, avec ses vignes, avec ses vergers est très vif, et la désolation des champs maudits semble encore plus violente si on la compare à la fertilité des autres.

"Il a la main lourde, le Dieu du Sinaï" murmure Simon le Zélote.
Jésus fait un geste comme pour dire : "Et comment !" mais il ne dit rien. Il demande seulement: "Comment est-ce arrivé ?"

Un paysan murmure entre ses dents : "Taupes, sauterelles, vers... mais va-t-en ! Le surveillant est dévoué à Doras... Ne nous fais pas du mal..."

Jésus pousse un soupir et s'en va. Un autre paysan, tout en étant courbé à rechausser un pommier dans l'espoir de le sauver, dit : "Nous te rejoindrons demain... quand le surveillant sera à Jezraël pour la prière. ..nous viendrons chez Michée.
"
Jésus fait un geste de bénédiction et s'en va.

Quand il revient au carrefour, il y trouve tous les paysans de Giocana, tout en fête, heureux, ils entourent leur Messie et l'emmènent dans leurs pauvres maisons.

"Tu as vu là-bas ?"

"J'ai vu. Demain les paysans de Doras viendront."

"Bien, pendant que les hyènes sont à la prière... C'est ce que nous faisons chaque sabbat... et nous parlons de Toi, avec ce que nous avons appris par Jonas, par Isaac qui vient souvent nous trouver, et par ton discours de Tisri

. Nous parlons comme nous savons. Car nous ne pouvons nous passer de parler de Toi. Et nous en parlons, d'autant plus que nous souffrons davantage et qu'on nous interdit de le faire. Ces pauvres gens... boivent la vie à chaque sabbat... Mais, dans cette plaine, combien il y en a qui ont besoin de savoir, d'être au moins informés sur ton compte, et qui ne peuvent venir jusqu ici..."
"Je penserai aussi à eux. Vous, soyez bénis pour ce que vous faites."


Le soleil se couche au moment où Jésus entre dans une cuisine enfumée. Le repos du sabbat commence.

***

Esdrelon

Ville et plaine d'alluvions triangulaire, au nord-est de la chaîne du Carmel

Habitants ou natifs

Jonas le berger de la Nativité, mort persécuté par Doras - Doras le pharisien cruel et son fils - Giocana son parent - Ismaël son intendant - Michée le paysan disciple et ses compagnons journaliers : Joël, Jacques, Jacob, Saül, ... - Margziam le jeune disciple orphelin et son grand-père - Rachel et Marc, le journalier ressuscité

Descriptif

Ville : "des tours, qui servent à je ne sais quoi, se trouvent aux quatre coins de Jezraël. Elles doivent être déjà vieilles au moment où je les vois. Elles semblent quatre géants renfrognés que l'on a mis pour servir de geôliers à la petite ville située sur une hauteur qui domine la plaine, qui est en train de disparaître dans l'ombre précoce d'une soirée nuageuse."

Région : Ici, les plus riches en Israël ont des terres excellentes et les exploitent avec une usure cruelle, exigeant des travailleurs le cent pour un. Je le sais depuis des années. Ici, tu pourras peu séjourner, car ici la secte pharisaïque est maîtresse et je ne crois pas qu'elle te sera jamais amie.

Faits marquants

Plaine riche où les pharisiens possédaient de grosses propriétés. Jésus y visite souvent des journaliers exploités et maltraités. C'est à leur intention que Jésus dit la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche (Luc 16,19-31)

Son nom

Esdrelon est le nom grec d'Yizréel "Dieu sème".



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Jasus_12

Jésus et Pierre

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 28 Avr 2013 - 7:40

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_15

Le sabbat à Esdrelon. Le petit Jabé

Vision du samedi 16 juin 1945

"Remets à Michée assez d'argent pour que demain il puisse rembourser ce qu'il a emprunté aujourd'hui aux paysans de cette région" dit Jésus à Judas Iscariote qui habituellement s'occupe... des ressources de la communauté. Puis Jésus appelle André et Jean et les envoie en deux points d'où on peut voir la route ou les routes qui viennent de Jezraël. Il appelle ensuite Pierre et Simon et les envoie à la rencontre des paysans de Doras, avec l'ordre de les arrêter à la limite des deux propriétés. Enfin il dit à Jacques et à Jude : "Prenez les vivres et venez."

Les paysans de Giocana, hommes, femmes et enfants les suivent, et les hommes portent deux petites amphores, petites, c'est une façon de parler, qui doivent être pleines de vin. Plutôt que des amphores, ce sont des jarres qui contiennent environ dix litres chacune. (Je vous prie toujours de ne pas prendre mes mesures pour des articles de foi). Ils vont là où un vignoble aux ceps serrés, déjà tout couvert de feuilles nouvelles, marque la fin des possessions de Giocana. Au-delà il y a un large fossé rempli d'eau, qui sait au prix de quelles fatigues.

"Tu vois ? Giocana s'est querellé avec Doras pour ce fossé. Giocana disait : "C'est la faute de ton père si tout est en ruines. S'il ne voulait pas l'adorer, il devait au moins le craindre et ne pas le provoquer". Et Doras criait, semblable à un démon : "Tu as sauvé tes terres grâce à ce fossé. Les bêtes ne l'ont pas franchi...". Et Giocana disait : "Et alors pourquoi une telle ruine, alors qu'auparavant tes champs étaient les plus beaux d'Esdrelon ? C'est le châtiment de Dieu, crois-le. Vous avez dépassé la mesure. Cette eau ? ...Il y en a toujours eu là, et ce n'est pas elle qui m'a sauvé". Et Doras criait : "Cela prouve que Jésus est un démon". "C'est un juste" criait Giocana. Et ils se sont disputés tant qu'ils ont eu du souffle. Depuis, à grands frais, Giocana a fait dériver dans le fossé les eaux d'un torrent et creuser pour trouver des sources. Il a disposé tout un ensemble de fossés entre lui et son parent et les a approfondis et il nous a dit ce que nous t'avons raconté hier... Au fond, lui est heureux de ce qui est arrivé. Il jalousait tant Doras... Maintenant il espère pouvoir acheter le tout car Doras finira par vendre tout à un prix dérisoire."

Jésus écoute avec bienveillance toutes ces confidences en attendant les pauvres paysans de Doras qui ne tardent pas à venir et qui se prosternent jusqu'à terre dès qu'ils voient Jésus à l'abri d'un arbre.

"Paix à vous, amis. Venez. Aujourd'hui la synagogue est ici et je suis votre chef de synagogue. Mais auparavant, je veux être votre père de famille. Assoyez-vous en cercle pour que je vous donne la nourriture. Aujourd'hui vous avez l'Epoux et nous faisons le banquet des noces."

Jésus découvre une corbeille et en tire des pains aux yeux stupéfaits des paysans de Doras et, d'une autre corbeille, il sort les vivres qu'il a pu trouver : fromages, légumes qu'il a fait cuire et un petit chevreau ou agneau cuit en entier. Il fait la distribution aux pauvres malheureux, puis il verse le vin et fait circuler la coupe grossière pour que tous y boivent.

"Mais pourquoi ? Mais pourquoi ? Et eux ?" disent les paysans de Doras en montrant ceux de Giocana.


"Eux sont déjà servis."

"Mais quelle dépense ! Comment as-tu pu ?"

"Il y a encore de bonnes gens en Israël" dit Jésus en souriant. "Mais aujourd'hui c'est le sabbat..."

"Remerciez cet homme" dit Jésus en leur indiquant l'homme d'Endor. "C'est lui qui vous a procuré l'agneau. Le reste a été facile à trouver."

Ces pauvres gens dévorent - c'est le mot - cette nourriture depuis si longtemps inconnue. L'un d'eux, plutôt âgé, serre à son côté un enfant d'une dizaine d'années environ; il mange et pleure.

"Pourquoi, père, agis-tu ainsi ? ..." lui demande Jésus.

"Parce que ta bonté est trop grande..."

L'homme d'Endor dit, avec son accent guttural: "C'est vrai... cela fait pleurer, mais ce sont des pleurs sans amertume..."

"C'est sans amertume; c'est vrai. Et puis... je voudrais une chose. Ces larmes sont aussi un désir."

"Que veux-tu, père ?"

"Cet enfant, tu le vois. C'est mon petit-fils. Il est avec moi depuis l'éboulement de cet hiver. Doras ne sait même pas qu'il m'a rejoint car je le fais vivre comme une bête sauvage dans le bois et je ne le vois qu'au sabbat. S'il le découvre, ou bien il le chasse, ou bien il le met au travail... et il sera pire qu'une bête de somme mon tendre petit enfant... A Pâque, je l'enverrai avec Michée à Jérusalem pour qu'il devienne fils de la Loi... et puis ?.. C'est le fils de ma fille..."

"Me le donnerais-tu à Moi, au contraire ? Ne pleure pas. J'ai tant d'amis qui sont honnêtes, saints et qui n'ont pas d'enfants. Ils l'élèveront saintement, selon ma Voie..."

"Oh ! Seigneur ! Depuis que j'ai entendu parler de Toi, je l'ai désiré et je priais le saint Jonas, lui qui sait ce que c'est que d'appartenir à ce maître, de sauver mon petit-fils de cette mort..."

"Enfant, viendrais-tu avec Moi ?"

"Oui, mon Seigneur, et je ne te causerai pas de peine."

"C'est dit."

"Mais... à qui veux-tu le donner ?" demande Pierre en tirant Jésus par la manche. "A Lazare, celui-ci aussi ?"

"Non, Simon. Mais il y en a tant qui n'ont pas d'enfants..."

"Il y a moi aussi..." Le visage de Pierre paraît maigrir pour le désir.

"Simon, je te l'ai dit. Tu dois être le "père" de tous les enfants que je te laisserai en héritage, mais tu ne dois pas avoir la chaîne d'un fils qui t'appartienne. N'en sois pas blessé. Tu es trop nécessaire au Maître pour que le Maître puisse te séparer de Lui par une affection. Je suis exigeant, Simon. Je suis exigeant plus que l'époux le plus jaloux. Je t'aime d'un amour de prédilection et je te veux entier pour Moi et de Moi."

"C'est bon, Seigneur... C'est bon... Qu'il soit fait comme tu veux." Le pauvre Pierre est héroïque dans cette adhésion à la volonté de Jésus.

"Ce sera l'enfant de mon Église naissante. D'accord ? Il sera à tous et à personne. Ce sera "notre" petit enfant. Il nous suivra quand les parcours le permettront ou nous rejoindra. Ses tuteurs seront les bergers, eux qui aiment dans tous les enfants "leur" enfant Jésus. Viens ici, petit. Comment t'appelles-tu ?"

"Jabé de Jean et je suis de Juda" dit, sans hésiter, le garçon.

"Oui, nous sommes juifs, nous" confirme le vieil homme. "Je travaillais sur les terres de Doras en Judée et ma fille a épousé un homme de cette région. Je travaillais dans les bois près d'Arimathie et cet hiver..."

"J'ai vu la catastrophe..."

"L'enfant s'est sauvé parce que cette nuit là il était au loin chez un parent... Vraiment, il a bien porté son nom [1][1], Seigneur ! Je l'ai dit tout de suite à ma fille : "Pourquoi ce nom ? Ne te rappelles-tu pas l'ancienne écriture ? " Mais le mari voulut lui donner ce nom et il s'appela Jabé."

"L'enfant invoquera le Seigneur et le Seigneur le bénira et élargira ses frontières et la main du Seigneur est dans sa main et il ne sera plus accablé par le malheur". Le Seigneur lui accordera cela pour te consoler toi, père, et les esprits des morts et pour réconforter l'orphelin. Et maintenant que vous avez séparé les besoins du corps de ceux de l'âme par un acte d'amour envers l'enfant, écoutez la parabole que j'ai pensée pour vous.

Il y avait une fois un homme très riche. Les plus beaux vêtements étaient pour lui. Et il se pavanait dans ses habits de pourpre et de byssos sur les places publiques et dans sa maison. Ses concitoyens le respectaient comme le plus puissant du pays et des amis flattaient son orgueil pour en tirer profit. Les appartements étaient ouverts tous les jours pour de magnifiques festins où la foule des invités, tous riches et donc pas besogneux, se pressaient et flattaient le mauvais riche. Ses banquets étaient renommés pour l'abondance des mets et des vins exquis.

Mais, dans la même cité, il y avait un mendiant, un grand mendiant. Grand dans sa misère comme l'autre était grand dans sa richesse. Mais sous la croûte de la misère humaine du mendiant Lazare était caché un trésor encore plus grand que la misère de Lazare et que la richesse du mauvais riche. Et c'était la sainteté vraie de Lazare. Il n'avait jamais transgressé la Loi, même par besoin et surtout il avait obéi au commandement de l'amour de t Dieu et du prochain. Lui, comme font toujours les pauvres, se tenait à la porte des riches pour demander l'obole et ne pas mourir de faim. Et il allait chaque soir à la porte du mauvais riche dans l'espoir d'avoir au moins des restes des pompeux banquets servis dans les salles richissimes.

Il s'allongeait sur le chemin près de la porte et attendait patiemment. Mais si le riche s'apercevait de sa présence, il le faisait chasser, parce que ce corps couvert de plaies, mal nourri, en lambeaux étaient un spectacle trop affligeant pour ses invités. Le riche parlait ainsi. En réalité, c'était parce que la vue de la misère et de la bonté de Lazare était pour lui un reproche continuel. Plus compatissants que lui étaient ses chiens bien nourris, qui portaient des colliers précieux. Ils s'approchaient du pauvre Lazare et léchaient ses plaies, glapissant de joie à cause de ses caresses et qui venaient lui apporter des restes des riches tables. Ainsi, grâce à ces animaux, Lazare survivait malgré l'absence de nourriture car pour ce qui était de l'homme, il serait mort puisqu'il ne lui permettait même pas de pénétrer dans les salles après le repas pour ramasser les débris tombés des tables.

Un jour Lazare mourut. Personne ne s'en aperçut sur la terre, personne ne le pleura. Au contraire, Ce jour-là et par la suite, le riche se réjouit de ne plus voir sur son seuil cette misère qu'il appelait "opprobre", Mais au Ciel, les anges s'en aperçurent. A son dernier soupir, dans sa tanière froide et nue étaient présentes les cohortes célestes qui dans un éblouissement de lumières recueillirent son âme et la portèrent avec des chants d'hosanna dans le sein d'Abraham.

Il se passa quelque temps et le riche mourut. Oh ! quelles funérailles fastueuses ! Toute la ville, déjà informée de son agonie et qui se pressait sur la place où s'élevait sa demeure pour se faire remarquer comme amie du personnage, par curiosité, par intérêt de la part des héritiers, s'unit au deuil, les cris s'élevèrent jusqu'au ciel et avec les cris de deuil les louanges mensongères pour le "grand", le "bienfaiteur", le "juste" qui était mort.

La parole de l'homme peut-elle changer le jugement de Dieu ? L'apologie humaine peut-elle changer ce qui est écrit dans le livre de la Vie ? Non, elle ne le peut. Ce qui est jugé est jugé, et ce qui est écrit est écrit. Et malgré ses funérailles solennelles, le mauvais riche eut l'esprit enseveli dans l'enfer.

Alors, dans cette horrible prison, buvant et mangeant le feu et les ténèbres, trouvant haine et torture de tous côtés et à tout instant de cette éternité, il éleva son regard vers le Ciel. Vers le Ciel qu'il avait vu dans une lueur fulgurante, pendant un atome de minute et dont la beauté indicible qui lui restait présente était un tourment parmi les tourments atroces. Et il vit là-haut Abraham. Lointain,' mais lumineux, bienheureux... et dans son sein, lumineux et bienheureux lui aussi, était Lazare, le pauvre Lazare, auparavant méprisé, repoussant, miséreux, et maintenant ?... Et maintenant beau de la lumière de Dieu et de sa sainteté, riche de l’amour de Dieu, admiré non par les hommes, mais par les anges de Dieu.

Le mauvais riche cria en pleurant : "Père Abraham, aie pitié de moi ! Envoie Lazare car je ne puis espérer que tu le fasses toi-même, envoie Lazare tremper dans l'eau l'extrémité de son doigt et la poser sur ma langue pour la rafraîchir car je souffre affreusement dans cette flamme qui me pénètre sans arrêt et me brûle !"

Abraham répondit : "Souviens-toi, fils, que tu as eu tous les biens pendant ta vie, alors que Lazare eut tous les maux. Lui a su de son mal faire un bien, alors que de tes biens, tu n'as su faire que le mal. Il est donc juste que lui soit consolé et que toi tu souffres. De plus il n'est plus possible de le faire. Les saints sont répandus sur la surface de la terre pour que les hommes en tirent avantage. Mais quand, malgré ce voisinage, l'homme reste tel qu'il est - dans ton cas: un démon - il est inutile ensuite de recourir aux saints. Maintenant nous sommes séparés. Les herbes dans le champ sont mélangées, mais après la fauchaison, on sépare les mauvaises des bonnes. Il en est ainsi de vous et de nous. Nous avons été ensemble sur la terre, et vous nous avez chassés, tourmentés de mille manières, vous nous avez oubliés, n'observant pas la loi d'amour. Maintenant nous sommes séparés. Entre vous et nous il y a un tel abîme que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent pas, ni vous qui êtes là-bas ne pouvez franchir l'abîme effroyable pour venir vers nous".

Le riche, pleurant plus fort cria: " Au moins, ô père saint, envoie, je t'en prie, Lazare à la maison de mon père. J'ai cinq frères. Je n'ai jamais compris l'amour, même entre parents, mais maintenant je comprends quelle chose terrible c'est de ne pas être aimé. Et puisque ici, où je suis, c'est la haine, maintenant j'ai compris, pendant cet atome de temps que mon âme a vu Dieu, ce que c'est que l'Amour. Je ne veux pas que mes frères souffrent les mêmes peines que moi. Je suis épouvanté pour eux à la pensée qu'ils mènent la même vie que moi. Oh ! envoie Lazare leur faire connaître le lieu où je suis et pour quel motif j'y suis et leur dire que l'enfer existe et que c'est quelque chose d'atroce et que celui qui n'aime pas Dieu et son prochain va en enfer. Envoie-le! Qu'ils pourvoient à temps et ne soient pas contraints de venir ici, dans ce lieu d'éternels tourments".

Mais Abraham répondit : "Tes frères ont Moïse et les Prophètes. Qu'ils les écoutent".

Et en gémissant en son âme torturée le mauvais riche répondit: "Oh! père Abraham! Un mort leur fera davantage impression... Écoute-moi! Aie pitié !"

Mais Abraham dit: "S'ils n'ont pas écouté Moïse et les Prophètes, ils ne croiront pas davantage quelqu'un qui ressuscitera pour une heure d'entre les morts pour leur dire des paroles de Vérité. Et d'ailleurs, il n'est pas juste qu'un bienheureux quitte mon sein pour aller recevoir des offenses des fils de l'Ennemi. Pour lui, le temps des injures est passé. Maintenant il est dans la paix et y reste sur l'ordre de Dieu qui voit l'inutilité d'une tentative de conversion près de ceux qui ne croient même pas à la parole de Dieu et ne la mettent pas en pratique".

Cette parabole a un sens si clair qu'il ne faut pas l'expliquer. Ici, vraiment a vécu, en conquérant la sainteté le nouveau Lazare, mon Jonas, dont la gloire près de Dieu est évidente dans la protection qu'il donne à celui qui espère en lui. Vers vous, oui, Jonas peut venir comme protecteur et ami, et y viendra si vous êtes toujours bons. Je voudrais, et je vous dis ce que je lui ai dit au printemps dernier, je voudrais pouvoir vous venir en aide à tous, même matériellement, mais je ne puis, et j'en souffre. Je ne peux que vous montrer le Ciel. Je ne peux que vous enseigner la grande sagesse de la résignation en vous promettant le futur Royaume. N'ayez jamais de haine, pour aucune raison. La Haine est puissante dans le monde, mais la Haine a toujours une limite. L'Amour n'a pas de limite pour sa puissance ni dans le temps. Aimez donc, pour que l'Amour vous défende et vous réconforte sur la terre et vous récompense au Ciel. Il vaut mieux être Lazare que le mauvais riche, croyez-le. Arrivez à le croire et vous serez bienheureux.

Ne voyez pas dans le châtiment qu'ont subi ces champs une parole de haine, même si les faits pouvaient justifier cette haine. N'interprétez pas malle miracle. Je suis l'Amour et je n'aurais pas frappé. Mais puisque l'Amour ne pouvait faire plier le riche cruel, je l'ai abandonné à la Justice et elle a exercé la vengeance du martyre de Jonas et de ses frères. Quant à vous, tirez l'enseigne- ment de ce miracle: la Justice est toujours en éveil, même si elle paraît absente et Dieu, étant le Maître de toute la création, peut se servir, pour l'exercer, des êtres les plus petits comme les chenilles et les fourmis pour mordre le cœur de celui qui fut cruel et avide et le faire mourir en vomissant le poison qui l'étrangle.

Je vous bénis maintenant. Mais je prierai pour vous à chaque nouvelle aurore. Et toi, père, n'aie plus de souci pour l’agneau que tu me confies. Je te le ramènerai de temps en temps pour que tu puisses te réjouir en le voyant croître en sagesse et en bonté sur le chemin de Dieu. Il sera ton agneau de cette pauvre Pâque, le plus agréable des agneaux présentés à l'autel de Jéhovah. Jabé, salue ton vieux père et puis viens vers ton Sauveur, vers ton bon Berger. La paix soit avec vous !"

"Oh ! Maître ! Bon Maître ! Te quitter !..."

"Oui, c'est pénible. Mais il ne serait pas bien que le surveillant vous trouve ici. Je suis venu à cet endroit exprès pour vous éviter des punitions. Obéissez pour l'amour de l'Amour qui vous donne ce conseil."


Les malheureux se lèvent, les larmes aux yeux, et ils vont vers leur calvaire. Jésus les bénit encore, et puis, la main de l'enfant dans la sienne, avec l'homme d'Endor de l'autre côté, il retourne par le chemin déjà fait à la maison de Michée, rejoint par André et Jean qui, après leur service de garde, retrouvent leurs frères.


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Lazare10

Lazare et le mauvais riche .

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 1 Mai 2013 - 7:55

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_16

d’Esdrelon à Engannim, en passant par Maggedo

"Seigneur, cette montagne c'est le Carmel ?" demande le cousin Jacques.

"Oui, frère. C'est la chaîne du Carmel et la cime la plus haute lui a donné son nom."

"Il doit être beau, de cet endroit aussi, le monde. Tu n'y es jamais allé ?"

"Une fois. J'étais seul. C'était au commencement de ma prédication. Au pied de cette montagne, j'ai guéri mon premier lépreux . Mais nous irons ensemble pour évoquer Élie..."

"Merci, Jésus. Tu m'as compris comme toujours."

"Et comme toujours je te perfectionne, Jacques."

"Pourquoi ?"

"Le pourquoi est écrit au Ciel."

"Tu ne me le dirais pas, Frère, toi qui lis ce qui est écrit au Ciel ?" Jésus et Jacques avancent côte à côte et seul le petit Jabé, que Jésus tient toujours par la main, peut entendre les confidences des cousins qui se sourient en se regardant dans les yeux.

Jésus, passant le bras sur les épaules de Jacques pour l'attirer encore plus près, lui demande : "Tu veux vraiment le savoir ? Eh bien je vais te le dire, par énigme et, quand tu en trouveras la clef, tu seras sage. Écoute : "Les faux prophètes étant réunis sur le mont Carmel, Élie s'approcha et dit au peuple : 'Jusqu'à quand hésiterez- vous entre les deux parties ? Si le Seigneur est Dieu, suivez-le; si c'est Baal qui est Dieu, suivez-le, lui'. Le peuple ne répondit pas. Alors Élie poursuivit : 'Des prophètes du Seigneur, je suis resté, moi seul' et l'unique force de celui qui était seul, ce fut son cri : 'Exauce- moi, Seigneur. Exauce-moi afin que ce peuple reconnaisse que tu es le Seigneur Dieu et que de nouveau Tu convertisses leurs cœurs’. Alors le feu du Seigneur tomba et dévora l'holocauste]". Frère, devine." Jacques réfléchit, la tête inclinée, et Jésus le regarde en souriant.

Ils font ainsi quelques mètres, puis Jacques dit : "Cela se rapporte à Élie ou à mon avenir ?"

"À ton avenir, naturellement...» Jacques réfléchit encore, et puis murmure : "Serais-je destiné, à inviter Israël à suivre avec vérité un seul chemin ? Serais-je appelé à être le seul resté en Israël ? Si oui, tu veux dire que les autres seront persécutés et dispersés et que. ..et que. ..je te prierai pour la conversion de ce peuple... comme si j'étais un prêtre... comme si j'étais... une victime... Mais, si c'est ainsi, enflamme-moi dès maintenant, Jésus..."

"Tu l'es déjà. Mais tu seras enlevé par le Feu, comme Élie. C'est pour cela que nous irons, Moi et toi, seuls, parler sur le Carmel."

"Quand ? Après la Pâque ?"

"Après une Pâque, oui, et alors je te dirai tant de choses..."

Un beau cours d'eau qui s'en va rapidement vers la mer, gonflé par les pluies de printemps et par la fonte des neiges, arrête leur marche.


Pierre accourt et dit : "Le pont est plus en amont, là où passe la route qui va de Ptolémaïs à Enganmim (ou Engannim)..."

Jésus revient docilement en arrière et franchit le cours d'eau sur un solide pont de pierre. Tout de suite après se présentent d'autres petites montagnes et des collines, mais de peu d'importance.

"Serons-nous dans la soirée à Engannim ?" demande Philippe.

"Certainement. Mais... maintenant nous avons le petit. Es-tu fatigué, Jabé ?" demande affectueusement Jésus. "Sois sincère comme un ange."

"Un peu, Seigneur, mais je m'efforcerai de marcher."

"Cet enfant est affaibli" dit l'homme d'Endor avec sa voix gutturale.

"Bien sûr ! s'exclame Pierre. Avec la vie qu'il mène depuis quelques mois ! Viens que je te prenne dans mes bras."

"Oh! non, seigneur. Ne te fatigue pas. Je puis encore marcher."

"Viens, viens. Tu n'es sûrement pas lourd. Tu ressembles à un oiseau mal nourri" et Pierre le hisse à cheval sur ses épaules carrées, en lui tenant les jambes. Ils marchent rapidement car le soleil donne maintenant à plein et invite à activer la marche vers les collines ombragées.

Ils s'arrêtent dans un pays que j'entends appeler Mageddo, pour prendre de la nourriture et se reposer près d'une fontaine très fraîche et très bruyante à cause de la quantité d'eau qui s'en déverse dans un bassin de pierre sombre. Mais personne du pays ne s'intéresse aux voyageurs, anonymes au milieu des autres pèlerins plus ou moins riches qui vont à pied ou à âne ou à mulet vers Jérusalem pour la Pâque. Il y a déjà un air de fête et beaucoup d'enfants se trouvent avec les voyageurs, très gais à la pensée de la cérémonie de la majorité.

Deux petits garçons de situation aisée viennent jouer près de la fontaine pendant que Jabé s'y trouve avec Pierre qui l'amène de partout avec lui en l'attirant par mille petites choses. Ils demandent au garçon : "Tu y vas toi aussi pour être fils de la Loi ?"

Jabé répond timidement : "Oui" mais se cache presque derrière Pierre.

"C'est ton père ? Tu es pauvre, n'est-ce pas ?"

"Je suis pauvre, oui."

Les deux garçons, peut-être fils de pharisiens, le considèrent avec ironie et curiosité et lui disent : "Cela se voit."

En fait cela se voit... Son petit vêtement est bien misérable !

Peut-être l'enfant a grandi et bien que l'ourlet de l'habit, d'une couleur marron que les intempéries ont délavée, ait été défait, le vêtement arrive à peine au milieu de ses petites jambes brunes, laissant à découvert les petits pieds mal chaussés de deux sandales déformées tenues par des ficelles qui doivent torturer ses pieds.

Les garçons, rendus impitoyables par l'égoïsme propre à de nombreux enfants et par la cruauté d'enfants qui ne sont pas foncièrement bons, disent : "Oh ! alors tu n'auras pas un habit neuf pour ta fête ! Nous, au contraire !... N'est-ce pas, Joachim ? Moi tout rouge avec un manteau pareil. Lui, de son côté, couleur de ciel et nous aurons des sandales avec des boucles d'argent et une ceinture précieuse et un thalet (Taleth) [1][5] retenu, par une lame d'or et..."

"... et un cœur de pierre, je le dis, moi !" s'exclame Pierre qui a fini de se rafraîchir les pieds et qui remplit d'eau toutes les gourdes. "Vous êtes méchants ! La cérémonie et l'habit ne valent rien, si le cœur n'est pas bon. Je préfère mon enfant. Débarrassez la place, orgueilleux ! Allez chez les riches et respectez ceux qui sont pauvres et honnêtes. Viens, Jabé ! Cette eau est bonne pour les pieds fatigués. Viens que je te les lave. Après tu marcheras mieux. Oh ! ces ficelles comme elles t'ont fait du mal ! Il ne faut plus que tu marches. Je te porterai dans mes bras jusqu'à ce que nous soyons à Engannim. Là je trouverai un marchand de sandales et je t'achèterai une paire de sandales neuves." Et Pierre lave et essuie les petits pieds qui depuis longtemps n'ont pas eu pareilles caresses.

L'enfant le regarde, hésite, mais ensuite se penche sur l'homme qui relace ses sandales. Il l'entoure de ses petits bras amaigris et dit: "Comme tu es bon !" et il baise ses cheveux grisonnants.

Pierre s'émeut. Il s'assoit par terre, sur le sol humide, tel qu'il l'est. Il prend l'enfant sur ses genoux et lui dit : "Alors appelle-moi "père".

Ils forment un petit groupe charmant. Jésus s'avance avec les autres, mais auparavant les deux petits orgueilleux de tout à l'heure qui étaient restés en curieux, demandent: "Mais, ce n'est pas ton père ?"

"Il est père et mère pour moi» dit Jabé avec assurance.

"Oui, chéri ! Tu as bien dit: père et mère. Et, mes chers petits messieurs, je vous certifie qu'il n'ira pas mal vêtu à la cérémonie. Il aura lui aussi un vêtement de roi rouge comme le feu et avec une ceinture verte comme l'herbe et un thalet blanc comme la neige."

Bien que l'ensemble ne soit pas harmonieux, il stupéfie les deux vaniteux et les met en fuite.


"Que fais-tu Simon, dans cette humidité?» demande Jésus avec un sourire.

"Humidité? Ah ! oui, je m'en aperçois maintenant. Ce que je fais ? Je me refais agneau avec l'innocence sur le cœur. Ah ! Maître ! Maître ! Bien, allons. Mais laisse-moi faire avec ce petit. Plus tard, je le cèderai, mais tant qu'il n'est pas un véritable israélite, il est à moi."

"Mais oui ! Et tu en seras toujours le tuteur, comme un vieux père. D'accord? Partons pour être ce soir à Engannim sans trop faire courir l’enfant."

"Je vais le porter. Il pèse moins que mon filet. Il ne peut marcher avec ces deux sandales usées. Viens." Et ainsi chargé du petit garçon, Pierre reprend gaiement la route désormais toujours plus ombragée, au milieu des bosquets aux fruits variés. Ils gravissent des collines en pente douce d'où la vue s'étend sur la fertile plaine d'Esdrelon.

Les voilà dans les environs d'Engannim. Ce devait être une belle petite ville bien alimentée en eau qui lui arrivait des collines par un aqueduc aérien, sans doute construit par les Romains. Un détachement de soldats qui arrive les oblige à se réfugier sur le bord du chemin. Les sabots des chevaux retentissent sur la route qui ici, dans les environs de la ville, montre un pavage rudimentaire qui émerge de la poussière qui s'est accumulée avec des détritus sur la route qui n'a jamais vu un balai.

"Salut, Maître ! Toi, ici ?" crie Publius Quintilianus en descendant de cheval et en s'approchant de Jésus, souriant franchement et tenant son cheval par la bride. Ses soldats se mettent au pas pour tenir compte de l'arrêt de leur chef. "Je vais à Jérusalem pour la Pâque."

"Moi aussi. On renforce la garnison pour les fêtes, aussi parce que Ponce Pilate vient à la cité pendant leur durée et il y a ici Claudia. Nous l’escortons. Les chemins sont si peu sûrs ! Les aigles mettent en fuite les chacals" dit en riant le soldat et il regarde Jésus. Il continue plus doucement: "Double garnison cette année pour protéger ce dégoûtant d'Antipas. Il y a beaucoup de mécontentement à cause de l'arrestation du Prophète. Mécontentement en Israël et... par conséquent mécontentement parmi nous. Mais... nous avons déjà pensé à faire arriver un... bienveillant petit air de... flûtes aux oreilles du Grand Prêtre et de ses compères" et il termine à voix basse : "Va-s-y en toute sûreté. Ils ont tous rentré leurs griffes. Ah ! Ah ! Ils ont peur de nous. Il suffit qu'on tousse pour s'éclaircir la voix qu'ils prennent cela pour un rugissement. Parleras-tu à Jérusalem ? Viens près du Prétoire. Claudia parle de Toi comme d'un grand philosophe, et c'est bon pour Toi parce que... c'est Claudia le proconsul." Il regarde autour et voit Pierre chargé, rouge, en sueur. "Cet enfant ?"


"Un orphelin que j'ai pris avec Moi."

"Mais ton homme est trop las ! Petit, as-tu peur de faire quelques mètres à cheval ? Je te mettrai sous ma chlamyde, et on ira doucement. Je te remettrai à... à cet homme quand nous arriverons aux portes."

L'enfant ne fait pas de résistance. Il est doux comme un agneau et Publius le fait monter avec lui en selle. Et pendant qu'il donne à ses soldats l'ordre d'avancer lentement, il aperçoit aussi l'homme d'Endor. Il le fixe et dit: "Toi, ici ?"

"Oui, moi. J'ai cessé de vendre des œufs aux Romains. Mais les poulets sont encore là-bas. Maintenant, je suis avec le Maître..."

"C'est bon pour toi ! Tu auras plus de réconfort. Adieu ! Salut, Maître. Je t'attends à ce b6uquet d'arbres" et il éperonne son cheval.

"Tu le connais ? Et il te connaît ?" demandent plusieurs à Jean d'Endor.

"Oui, comme fournisseur de poulets. Au début, il ne me connaissait pas. Mais une fois je fus appelé au poste de commandement à Naïm pour fixer mes redevances, et lui était là. Depuis, quand j'allais acheter des livres ou des outils à Césarée, il me saluait toujours. Il m'appelle Cyclope ou Diogène. Il n'est pas méchant et bien que je déteste les Romains, je ne l'ai pas offensé parce qu'il pouvait me rendre service."

"Tu as vu Maître ? Mon discours au centurion de Capharnaüm a fait de l'effet. Maintenant je suis plus tranquille pour faire la route" dit Pierre.

Ils rejoignent le bouquet d'arbres, à l'ombre duquel la patrouille est descendue de cheval.

"Voici, je te rends l'enfant. As-tu des ordres à me donner, Maître ?"

"Non, Publius. Que Dieu se manifeste à toi."

"Salut" et il remonte à cheval et éperonne, suivi des siens au milieu d'un grand bruit de sabots ferrés et de cuirasses.

Ils entrent dans la ville, et Pierre, accompagné de son petit ami, va lui acheter des sandalettes.


"Cet homme meurt du désir d'avoir un fils, dit le Zélote et il ajoute : Il a raison."

"Je vous en donnerai des milliers. Maintenant allons chercher un abri pour continuer la route demain, au point du jour."

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Engann10

Engannim sur la carte.

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 2 Mai 2013 - 7:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_17

d’Engannim à Sichem en deux journées

Vision du lundi 18 juin 1945

Par les routes toujours plus fréquentées par les pèlerins, Jésus continue vers Jérusalem. Pendant la nuit, une averse a un peu détrempé les routes, mais en revanche a abattu la poussière et éclairci l'air. Les champs semblent un jardin bien entretenu.

Ils marchent tous avec empressement car la pause les a reposés. L'enfant, avec ses sandalettes neuves, ne fatigue pas à marcher. Au contraire, toujours plus confiant, il babille avec l'un ou l'autre, confiant à Jean que son père s'appelait Jean et sa mère Marie, et qu'à cause de cela il aimait bien Jean. "Mais aussi" ajoute-t-il "j'aime bien tout le monde et au Temple je prierai tant, tant pour vous et pour le Seigneur Jésus."

C'est émouvant de voir comme ces hommes, pour la plupart sans enfants, sont paternels et pleins de prévenances pour le plus petit des disciples de Jésus. Même l'homme d'Endor prend une expression plus douce quand il oblige le petit à boire un œuf ou quand il grimpe dans les bois qui verdissent les pentes des collines et des montagnes toujours plus hautes, fendues par des vallons au fond desquels passe la grand-route, pour cueillir des mûres ou du fenouil sauvage et les porte à l'enfant pour calmer sa soif sans le gorger d'eau, et comme il le distrait de la longueur du chemin en lui faisant remarquer les détails du paysage et les panoramas qui se présentent.

L'ancien pédagogue de Cintium, ruiné par la méchanceté humaine ressuscite pour cet enfant: misère, comme lui-même est misère, et un bon sourire efface les rides du malheur et de l'amertume. Jabé est déjà moins misérable avec ses sandales neuves et son petit visage moins triste. Les mains de je ne sais quel apôtre ont eu soin d'effacer toutes les traces de la vie sauvage qu'il avait menée pendant de si longs mois lui peignant ses cheveux, jusqu'alors incultes et pleins de poussière, maintenant soyeux et propres.


Même l'homme d'Endor, qui reste encore un peu perplexe quand il s'entend appeler Jean, mais qui ensuite secoue la tête avec un sourire de compassion pour son peu de mémoire, change de jour en jour. Jour après jour son visage perd sa dureté d'expression et il acquiert un sérieux qui ne fait pas peur. Naturellement ces deux misères, qu'a ressuscitées la bonté de Jésus, gravitent par leur amour autour du Maître. Chers sont les compagnons, mais Jésus... Quand il les regarde ou s'adresse à eux en particulier, l’expression de leurs visages respire tout à fait le bonheur.

On franchit le vallon, puis une colline verte et très belle du sommet de laquelle on peut encore apercevoir la plaine d'Esdrelon. Cette vue fait dire à l'enfant : "Que peut bien faire le vieux père ?" et il termine avec un soupir bien triste. Une larme brille dans ses yeux châtains : "Oh ! lui est bien moins heureux que moi... lui qui est si bon !" et la plainte de l'enfant jette sur tous un voile de tristesse. Voici qu'on descend à travers une riche vallée toute en champs et en oliveraies, et un vent léger fait pleuvoir la neige des petites fleurs de la vigne et des oliviers les plus précoces. On a perdu de vue pour toujours la plaine d'Esdrelon.

Une pause pour le repas et de nouveau la marche vers Jérusalem. Mais il a beaucoup plu ou bien le lieu est envahi par des eaux souterraines car les prairies semblent un marécage tant l'eau brille parmi les herbes touffues, elle monte au point de lécher la route, un peu surélevée mais qui n'en est pas moins très boueuse. Les adultes relèvent leurs vêtements pour qu'ils ne se recouvrent pas d'une couche de boue. Jude Thaddée prend l'enfant sur ses épaules pour le délasser et lui faire traverser plus rapidement la zone inondée et peut-être malsaine. Le jour est à son déclin quand, après avoir côtoyé de nouvelles collines et franchi une autre petite vallée rocheuse et bien sèche, ils entrent dans un pays construit sur un terre-plein rocheux. Se frayant un passage à travers la foule des pèlerins, ils cherchent à se loger dans une sorte d'auberge très rustique : une grande tente avec une épaisse couche de paille, et rien de plus.

Des petites lampes allumées çà et là éclairent le souper des familles de pèlerins, familles pauvres comme la famille apostolique, car les riches, pour la plupart, se sont dressés des tentes en dehors du pays, évitant dédaigneusement les contacts avec le peuple de l'endroit et les pèlerins pauvres.

La nuit descend avec le silence... Le premier qui s'endort, c'est l'enfant. Il repose, fatigué, sur le sein de Pierre qui l'installe ensuite sur la paille et le couvre soigneusement.


Jésus réunit les adultes pour la prière, puis chacun s'étend sur la litière pour se reposer du long chemin.

Le jour suivant : la troupe apostolique partie dès le matin est sur le point d'entrer à Sichem après avoir traversé la Samarie. La ville a un bel aspect, entourée de murailles, couronnée d'édifices beaux et majestueux autour desquels se serrent avec ordre de belles maisons. J'ai l'impression que la ville, comme Tibériade, a été depuis peu reconstruite par les Romains avec un plan venu de Rome. Tout autour, au-delà des murs, un environnement de terres très fertiles et bien cultivées. La route qui conduit de Samarie à Sichem se déroule en descendant par paliers successifs avec un système de murets qui soutiennent le terrain, qui me rappelle les défilés de Fiesole. Il y a une vue magnifique sur de vertes montagnes au sud et sur une très belle plaine qui s'étend vers l'ouest.

La route tend à descendre mais remonte de temps en temps pour franchir d'autres collines du haut desquelles on domine le pays de Samarie avec ses belles cultures d'oliviers, de blé, de vignes sur lesquelles veillent du haut des collines des bois de chênes et d'arbres de haute futaie qui font une protection contre les vents qui, venant des défilés, tendent à former des tourbillons qui endommageraient les cultures. Cette région me rappelle beaucoup les points de notre Apennin ici, vers l'Amiata, quand l’œil contemple en même temps les cultures plates de céréales de la Maremme et les collines joyeuses, et les montagnes sévères qui s'élèvent plus hautes, à l'intérieur. Je ne sais pas comme est aujourd'hui la Samarie. Alors elle était très belle.

Voici maintenant qu'entre deux hautes montagnes, parmi les plus hautes de la région on voit dans le sens de la longueur, une vallée très fertile, bien arrosée et au milieu Sichem. C'est là que Jésus et les siens sont rejoints par la caravane brillante de la cour du Consul qui se transfère pour les fêtes à Jérusalem. Esclaves à pied et esclaves sur des chars pour surveiller le transport des objets. ..Mon Dieu, quel fourniment ils pouvaient transporter avec eux de ce temps-là !!! Et avec les esclaves de vrais chars transportant un peu de tout et jusqu'à des litières complètes et des carrosses de voyage. Ce sont des grands chars à quatre roues, bien suspendus, couverts, dans lesquels les dames sont à l'abri. Et puis, d'autres chars et des esclaves...

Une capote se découvre, soulevée par la main ornée de joyaux d'une femme, et on voit le profil sévère de Plautina qui salue sans parler, mais avec un sourire, et de même fait Valeria qui a sur ses genoux sa petite toute gazouillante et souriante. L'autre char de voyage, encore plus somptueux, passe sans qu'aucune capote ne s’ouvre. Mais, quand elle est déjà passée, se penche à l'arrière entre les rideaux lacés la figure rose de Lidia qui salue en s'inclinant. La caravane s'éloigne...

"Ils voyagent bien eux !" dit Pierre fatigué et tout en sueur. "Mais si Dieu nous aide, après demain soir nous serons à Jérusalem."

"Non, Simon. Il me faut dévier en allant vers le Jourdain."

"Mais, pourquoi, Seigneur ?"

"À cause de cet enfant. Il est très triste et le serait trop en revoyant la montagne qui s'est éboulée."

"Mais nous n'allons pas la voir ! Ou plutôt nous allons voir l'autre côté... et... et je pense à le tenir distrait. Moi et Jean... Il se distrait tout de suite ce pauvre tourtereau sans nid. Aller vers le Jourdain ! Allons donc ! C'est mieux par ici. Chemin direct, plus court, plus sûr. Non, non. Celui-là, celui-là. Tu vois ? Même les romaines le suivent. Le long de la mer et du fleuve se dégagent des émanations de fièvres, à ces premières pluies d'été. Par ici, c'est sain. Et puis... Quand est-ce qu'on arrive si on allonge encore le parcours ? Pense combien ta Mère sera inquiète après le brutal enlèvement du Baptiste !..." Pierre l'emporte et Jésus consent.

"Nous allons nous reposer de bonne heure et comme il faut, et demain nous partirons à l'aube pour être après demain soir à Gethsémani. Nous irons le lendemain du vendredi chez la Mère à Béthanie, où nous déposerons les livres de Jean qui s'est bien fatigué et nous trouverons Isaac à qui nous donnerons ce pauvre frère..."

"Et l'enfant? Tu le donnes tout de suite ?"

Jésus sourit: "Non, nous le donnerons à la Mère pour qu'elle le prépare pour "sa" fête. Et puis nous le garderons avec nous pour la Pâque. Mais ensuite, nous devrons aussi le laisser... Ne t'y attache pas trop ! Ou plutôt: aime-le comme s'il était ton enfant, mais avec un esprit surnaturel. Tu vois: il est faible et se fatigue facilement. Moi aussi, j'aurais aimé l'instruire et le faire grandir en Sagesse, nourri par Moi. Mais je suis l'Inlassable, et Jabé est trop jeune et trop faible pour supporter nos fatigues. Nous irons à travers la Judée, puis nous reviendrons à Jérusalem pour la Pentecôte et puis nous irons... nous irons, annonçant la Bonne Nouvelle... Nous le retrouverons pendant l'été dans notre patrie. Nous voici aux portes de Sichem. Pars en avant avec ton frère et Judas de Simon pour chercher un logement. J'irai sur la place du marché et je t'y attendrai."

Ils se séparent pendant que Pierre court à la recherche d'un abri et pendant que les autres cheminent difficilement par les rues encombrées de gens qui crient et gesticulent, d'ânes, de chars, qui se dirigent tous vers Jérusalem pour la Pâque imminente. Les voix, les appels, les imprécations se mêlent aux braiments des ânes. Cela fait une puissante rumeur qui se répercute sous les passages qui séparent les maisons, une rumeur qui rappelle le bruit que font certains coquillages quand on les applique à l'oreille. L'écho se répercute là où déjà les ombres se rassemblent et les gens, comme de l'eau sous pression se précipitent à travers les rues, cherchant un toit, une place, une pelouse pour y passer la nuit...

Jésus, qui tient l'enfant par la main, adossé à un arbre, attend Pierre sur la place qui, pour la circonstance, est pleine de marchands.

"Personne ne nous remarque ni ne nous reconnaît !" dit l'Iscariote.


"Comment reconnaître un grain de sable sur une plage ? Tu ne vois pas quelle foule il y a ?" répond Thomas.

Pierre revient : "En dehors de la ville, il y a un hangar avec du foin. Je n'ai trouvé rien d'autre."



"Nous ne chercherons pas autre chose. C'est presque trop beau pour le Fils de l'homme."


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Sichem sur la carte .

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Message par Maud Ven 3 Mai 2013 - 7:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_18

de Sichem à Bérot

Vision du mardi 19 juin 1945

Comme un fleuve se gonfle en recevant de nouveaux affluents, ainsi la route de Sichem à Jérusalem fourmille toujours plus de voyageurs, au fur et à mesure que par des chemins secondaires les pays y déversent leurs fidèles qui se dirigent vers la Cité sainte. Cette affluence aide Pierre à tenir distrait l'enfant qui côtoie les collines natales sous la terre desquelles ont été ensevelis ses parents, sans s'en apercevoir.

Après une longue marche interrompue, depuis qu'on a laissé sur la gauche Silo qui se dresse sur sa montagne, pour prendre un peu de repos et de nourriture dans une verte vallée où résonnent des eaux pures et cristallines. Puis les voyageurs se remettent en route et franchissent une colline calcaire plutôt dénudée sur laquelle le soleil darde ses rayons sans pitié. On commence la descente par une série de très beaux vignobles qui ornent de leurs festons les pentes des montagnes calcaires, ensoleillées à leurs cimes.

Pierre a un fin sourire et fait un signe à Jésus qui sourit à son tour. L'enfant ne remarque rien, attentif comme il l'est à écouter Jean d'Endor qui lui parle d'autres pays qu'il a visité qui produisent des raisins très doux qui pourtant ne servent pas tant pour le vin que pour faire des friandises meilleures que les fouaces au miel.

Voici une nouvelle montée beaucoup plus escarpée. La troupe des apôtres, abandonnant la route principale poussiéreuse et encombrée, a préféré prendre ce raccourci par les bois. Arrivés à la cime, voilà que brille dans le lointain, distinctement déjà, une mer de lumière qui surplombe une agglomération toute blanche, peut-être des maisons blanchies à la chaux.

"Jabé, appelle Jésus, viens ici. Tu vois ce point brillant comme l'or ? C'est la Maison du Seigneur. C'est là que tu jureras d'obéir à la Loi. Mais la connais-tu bien ?"

"Maman m'en parlait et mon père m'enseignait les commandements. Je sais lire et... et je crois savoir ce qu'ils m'ont dit avant de mourir..." L'enfant, accouru avec un sourire à l'appel de Jésus, pleure maintenant, baissant la tête et tenant sa main tremblante dans la main de Jésus.

"Ne pleure pas. Écoute. Sais-tu où nous sommes ? À Béthel, où le saint Jacob fit son songe angélique. Le connais-tu ? T'en souviens- tu ?"

"Oui, Seigneur. Il vit une échelle qui allait de la terre au Ciel par où les anges montaient et descendaient. Maman me disait qu'à l'heure de la mort, si on avait été toujours bon, on voyait la même chose et qu'on allait par cette échelle à la maison de Dieu. Maman me disait tant de choses... Mais maintenant elle ne me les dit plus... je les ai toutes ici et c'est tout ce que je possède d'elle..." Les larmes descendent sur le petit visage, si triste.

"Mais, ne pleure pas ainsi ! Écoute, Jabé. J'ai Moi aussi une Mère qui s'appelle Marie, et qui est sainte et bonne et qui sait dire tant de choses. Elle est plus sage qu'un maître et meilleure et plus belle qu'un ange. Maintenant nous allons la trouver, et elle t'aimera tant. Elle te dira tant de choses. Et puis avec elle il y a la mère de Jean, elle aussi si bonne et qui s'appelle Marie. Et puis la mère de mon frère Jude, elle aussi douce comme un rayon de miel et qui, elle aussi, a le nom de Marie. Elles t'aimeront tant car tu es un brave enfant, et par amour pour Moi qui t'aime tant.


Et puis, tu grandiras avec elles et, devenu grand, tu seras un saint de Dieu. Tu prêcheras comme un docteur le Jésus qui t'a rendu une mère ici, et qui ouvrira les portes du Ciel à ta mère morte, à ton père, et qui les ouvrira aussi à toi, quand ce sera ton heure. Tu n'auras même pas besoin de monter la longue échelle des Cieux à l'heure de la mort. Tu l'auras déjà montée durant ta vie en étant un bon disciple, et tu te trouveras là, Sur le seuil Ouvert du Paradis et Moi, j'y serai et je te dirai : "Viens, mon ami et fils de Marie" et nous serons ensemble." Le sourire lumineux de Jésus qui marche, un peu penché pour être plus près du petit visage de l'enfant qui marche à côté de Lui, sa petite main dans la sienne, et le récit merveilleux sèchent les larmes et font épanouir un sourire.

L'enfant, qui n'est pas sot, mais qui est seulement accablé par tant de souffrances et de privations qu'il a subies, intéressé par l'histoire, demande : "Mais tu dis que tu ouvriras les portes des Cieux. Ne sont-elles pas fermées à cause du grand Péché ? Maman me disait que personne n'y pouvait entrer tant que ne serait pas venu le pardon et que les justes l'attendaient dans les Limbes."

"Il en est ainsi. Mais, ensuite, j'irai vers le Père, après avoir annoncé la parole de Dieu et. ..et vous avoir obtenu le pardon, et je dirai : "Père, maintenant j'ai accompli entièrement ta volonté. Maintenant je veux la récompense de mon sacrifice. Que viennent les justes qui attendent ton Royaume". Et le Père me dira : "Qu'il en soit comme tu veux". Et alors, je descendrai appeler tous les justes et les Limbes ouvriront leurs portes au son de ma voix, et sortiront dans l'allégresse les saints Patriarches, les lumineux Prophètes, les femmes bénies d'Israël et puis sais-tu combien d'enfants ? Comme une prairie en fleurs, des enfants de tous âges ! Et, en chantant, ils me suivront en montant au beau Paradis."

"Y aura-t-il ma maman ?"

"Certainement."

"Tu ne m'as pas dit qu'elle sera avec Toi à la porte du Ciel quand moi aussi je serai mort..."

"Elle, et avec elle ton père, n'auront pas besoin d'être à cette porte, comme des anges lumineux ils ne cesseront pas de faire des vols du Ciel à la terre, de Jésus à leur petit Jabé, et quand tu seras sur le point de mourir ils feront comme font ces deux oiseaux, là dans cette haie. Les vois-tu ?" Jésus prend l'enfant dans ses bras pour qu'il voie mieux. "Tu vois comme ils restent sur leurs petits œufs ? Ils attendent qu'ils éclosent et après ils étendront leurs ailes sur leur couvée pour la protéger de tout mal et puis, quand leurs petits auront grandi et seront en état de voler, ils les soutiendront de leurs ailes puissantes et les amèneront là-haut, là-haut, là-haut... vers le soleil. Tes parents feront ainsi avec toi."


"Ce sera vraiment ainsi ?"

"Exactement ainsi."

"Mais tu leur diras de se rappeler qu'ils viennent ?"

"Il n'y en aura pas besoin, car ils t'aiment, mais je leur dirai."

"Oh ! comme je t'aime !" L'enfant, encore dans les bras de Jésus se serre à son cou et le baise dans un épanchement si joyeux qu'il en est émouvant. Jésus lui rend son baiser et dépose l'enfant par terre.

"Oh ! bien ! Maintenant nous poursuivons vers la Cité sainte. Nous devons y arriver demain soir. Pourquoi tant de hâte ? Saurais-tu me le dire ? Ne serait-ce pas aussi bien d'arriver après demain ?"

"Non. Ce ne serait pas la même chose car demain c'est la Parascève et, après le coucher du soleil, on ne peut parcourir que six stades On ne peut faire plus parce que le repos du sabbat est commencé."

"On paresse donc pendant le sabbat?"

"Non, on prie le Seigneur Très-Haut."

"Comment s'appelle-t-Il ?"

"Adonaï. Mais les saints peuvent dire son Nom."

"Et aussi les enfants sages. Dis-le, si tu le sais."

"Jaavé" (ce petit le prononce ainsi : un G très doux qui devient presque un J, et avec un a très long)

"Et pourquoi prie-t-on le Seigneur Très-Haut le jour du sabbat ?"

"Parce qu'Il l'a dit à Moïse en lui donnant les tables de la Loi."

"Ah ! oui ? Et qu'a-t-Il dit ?"

"Il a dit de sanctifier le sabbat : Tu travailleras pendant six jours, mais le septième tu te reposeras et tu feras reposer, parce que Moi aussi j'ai agi ainsi après la création".

"Comment ? Le Seigneur s'est reposé ? Il s'était fatigué à créer ? Et, c'est bien Lui qui a créé ? Comment le sais-tu ? Moi, je sais que Dieu n'est jamais fatigué."

"Il n'était pas fatigué car Dieu ne marche pas et ne remue pas les bras. Mais Il l'a fait pour enseigner à Adam et à nous, et pour qu'il y ait un jour où nous pensions à Lui. Et c'est Lui qui a tout créé, certainement. Le Livre du Seigneur le dit."


" Mais le Livre a-t-il été écrit par Lui ?"

"Non. Mais c'est la Vérité et il faut le croire pour ne pas aller chez Lucifer."

"Tu me dis que Dieu ne marche pas et ne remue pas les bras. Comment alors a-t-Il créé ? Comment est-Il ? Est-ce une statue ?"

"Ce n'est pas une idole : c'est Dieu. Et Dieu est... Dieu est... laisse-moi réfléchir et me souvenir comme disait maman, et mieux qu'elle cet homme qui va en ton nom trouver les pauvres d'Esdrelon... Maman disait, pour me faire comprendre Dieu: "Dieu est comme mon amour pour toi. Il n'a pas de corps et pourtant il existe". Et ce petit homme, avec un sourire si doux disait: "Dieu est un Esprit Éternel, Un et Trin. Et la Seconde Personne a pris chair par amour pour nous les pauvres et son nom." Oh ! mon Seigneur ! Maintenant que j'y réfléchis... c'est Toi !" Et l'enfant, ébahi, se jette à terre en adorant.

Tout le monde accourt, croyant qu'il est tombé, mais Jésus, un doigt sur les lèvres, fait signe qu'on se taise, puis il dit : "Lève-toi, Jabé. Les enfants ne doivent pas avoir peur de Moi !"

L'enfant redresse la tête en le révérant. Il regarde Jésus. Son expression est changée, presque craintive. Mais Jésus sourit et lui tend la main en disant : "Tu es un sage, petit israélite. Continuons l'examen entre nous. Maintenant que tu m'as reconnu, tu sais si on parle de Moi dans le Livre ?"

"Oh ! oui, Seigneur ! Depuis le commencement jusqu'à maintenant. Tout parle de Toi. Tu es le Sauveur promis. Maintenant je comprends pourquoi tu ouvriras les portes des Limbes. Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Et tu m'aimes tant ?"

"Oui, Jabé."

"Non, plus Jabé. Donne-moi un nom qui veuille dire que tu m'as aimé, que tu m'as sauvé..."

"Le nom, je le choisirai avec la Mère. D'accord ?"

"Mais qu'il veuille dire exactement ceci. Et je le prendrai le jour où je deviendrai fils de la Loi."

"Tu le prendras à partir de ce jour."
On a dépassé Béthel et on fait halte dans une petite vallée fraîche et bien pourvue d'eau pour prendre de la nourriture. Jabé est resté à moitié étourdi par la révélation et il mange en silence recevant avec vénération chaque bouchée que lui présente Jésus. Mais, peu à peu, il s'enhardit et après une belle récréation avec Jean, pendant que les autres reposent sur l'herbe verte, il revient vers Jésus avec Jean tout souriant et ils font un petit cercle à trois.

"Tu ne m'as pas encore dit qui parle de Moi dans le Livre."

"Les Prophètes, Seigneur. Et auparavant encore le Livre en parle après qu'Adam a été chassé et puis à Jacob, à Abraham et à Moïse... Oh !... Mon père me disait qu'il était allé chez Jean - pas lui, l'autre Jean, celui du Jourdain - et que lui, le grand Prophète t'appelait l'Agneau... Voilà, maintenant je comprends l'agneau de Moïse... La Pâque, c'est Toi !"

Jean le taquine: "Mais quel est le Prophète qui a le mieux prophétisé de Lui ?"

"Isaïe et Daniel, mais... Daniel me plaît davantage, maintenant que je t'aime comme mon père. Puis-je le dire ? Dire que je t'aime comme j'ai aimé mon père ? Oui ? Eh bien, maintenant je préfère Daniel."

"Pourquoi ? Celui qui a tant parlé du Christ, c'est Isaïe."

"Oui, mais il parle des souffrances du Christ. Au contraire, Daniel parle du bel ange et de ta venue. C'est vrai… lui aussi dit que le Christ sera immolé. Mais je pense que l'Agneau sera immolé d'un seul coup. Non comme disent Isaïe et David. Je pleurais toujours quand je les entendais lire et maman ne m'en parlait plus." Il est presque en larmes maintenant, pendant qu'il caresse la main de Jésus.

"N'y pense pas pour l'instant. Écoute. Les commandements, tu les sais ?"

"Oui, Seigneur, je crois les savoir. Dans le bois, je me les répétais pour ne pas les oublier et pour entendre la parole de maman et de mon père. Mais maintenant, je ne pleure plus (réellement il y a une grande lueur dans ses pupilles) parce que maintenant je te possède, Toi."

Jean sourit et embrasse son Jésus en disant : "Mes propres paroles ! Tous ceux qui ont un cœur d'enfant ont le même langage."

"Oui, parce que leurs paroles viennent d'une unique sagesse. Maintenant il faudrait partir de façon à arriver à Bérot de bonne heure. La foule augmente et le temps menace. Les abris seront pris d'assaut, et je ne veux pas que vous tombiez malades."


Jean appelle ses compagnons et on reprend la marche jusqu'à Bérot à travers une plaine, pas très cultivée mais pas absolument aride comme l'était la colline franchie depuis Silo.


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Barot_10

Bérot sur la carte.

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 4 Mai 2013 - 7:51

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_19

De Bérot à Jérusalem

Vision du mercredi 20 juin 1945

Le temps est à la pluie et Pierre me paraît un Énée retourné, car au lieu d'emmener son père, il a sur ses épaules le petit Jabé tout recouvert du manteau de Pierre. Sa petite tête émerge au-dessus de la tête grisonnante de Pierre qui a les bras du petit autour de son cou et qui rit en pataugeant dans les mares.

"On pouvait nous épargner celle-là" bougonne l'Iscariote énervé par l'eau qui tombe du ciel et qui du sol gicle sur les vêtements.

"Hé ! Il y a tant de choses qu'on pourrait s'épargner !" répond Jean d'Endor en fixant de son œil unique, qui je crois voit comme deux, le beau Judas.

"Que veux-tu dire ?"

"Je veux dire qu'il est inutile de prétendre que les éléments aient des égards pour nous quand nous n'en avons pas pour nos semblables, et en des matières bien plus graves que ne le sont deux gouttes d'eau ou une éclaboussure."

"C'est vrai, mais j'aime entrer dans la ville en tenue et propre. J'ai beaucoup d'amis, moi, et haut placés."

"Attention, alors, à ne pas tomber."

"Tu me taquines ?"

"Non ! Mais je suis un vieux maître et... un vieil écolier. Depuis que je vis, j'apprends. D'abord, j'ai appris à végéter, puis j'ai observé la vie, puis j'ai Connu l'amertume de la vie, j'ai exercé une justice inutile: celle de celui qui est "seul " contre Dieu et contre la société. Dieu m'a châtié par le remords, la société par les chaînes, par conséquent au fond c'est moi qui suis tombé sous les coups de la justice. Enfin, maintenant j'ai appris, je suis en train d'apprendre, à "vivre". Maintenant, étant maître et écolier, tu comprends qu'il m'est... naturel de répéter les leçons."

"Mais moi, je suis l'apôtre..."

"Et moi, je suis un malheureux, je le sais et je ne devrais pas me permettre de te faire la leçon. Mais, vois-tu, on ne sait jamais ce qu'on peut devenir. Je croyais mourir à Chypre, pédagogue honnête et respecté, et je suis devenu un homicide et un forçat. Mais quand je levais le couteau pour me venger, et quand je traînais mes chaînes en haïssant l'univers, si on m'avait dit que je deviendrais un disciple du Saint, j'aurais douté de la raison de celui qui me l'aurait dit. Et pourtant... tu le vois! Qui sait donc si même à toi, apôtre, je ne peux donner quelque bonne leçon ? A cause de mon expérience, non à cause de ma sainteté. Je n'y pense même pas."

"Il a raison ce romain de t'appeler Diogène."

"Bien sûr. Mais Diogène cherchait l'homme et ne le trouva pas. Moi, plus heureux que lui, j'ai trouvé un serpent où je croyais qu'il y avait une femme et un coucou dans l'homme que je regardais comme un ami, mais après avoir erré pendant tant d'années rendu fou par cette connaissance, j'ai trouvé l'Homme, le Saint."

"Moi, je ne connais d'autre sagesse que celle d'Israël."

"S'il en est ainsi, tu as déjà de quoi te sauver. Maintenant, cependant tu as aussi la science, ou plutôt la sagesse de Dieu."

"C'est la même chose."

"Oh ! non ! C'est comme un jour brumeux, par rapport à un jour ensoleillé."

"En somme, tu veux me donner des leçons? Moi, je n'en veux pas."

"Laisse-moi parler ! D'abord je parlais aux enfants : ils étaient distraits. Ensuite aux ombres: elles me maudissaient. Après cela, aux poulets: ils étaient meilleurs que les deux premiers, bien meilleurs. Maintenant je parle avec moi-même, ne pouvant encore parler avec Dieu. Pourquoi veux-tu m'en empêcher? Je n'ai que la moitié de la vue, ma vie est brisée par les mines, j'ai le cœur malade depuis tant d'années. Permets au moins que ma pensée ne devienne pas stérile."

"Jésus est Dieu."

"Je le sais, je le crois. Plus que toi, car je suis revenu à la vie grâce à Lui, toi non. Mais bien que Lui soit le Bien, c'est toujours Lui: Dieu, et le pauvre malheureux que je suis n'ose pas le traiter familièrement comme tu le fais. Mon âme Lui parle... mais les lèvres n'osent pas. L'âme, et je pense que Lui la sent au milieu de ses pleurs de reconnaissance et d'amour repentant."

"C'est vrai, Jean. Je sens ton âme - Jésus entre dans la conversation. Judas rougit de honte, l'homme d'Endor, de joie - Je sens ton âme, c'est vrai. Et je sens aussi le travail de ton esprit. Tu as bien dit. Quand tu te seras formé en Moi, cela te servira d'avoir été un maître et un écolier attentif. Parle, parle, même avec toi-même..."

"Une fois, Maître, et il n'y a pas longtemps, tu m'as dit que c'était mal de parler avec son propre moi" observe Judas avec impertinence.

"C'est vrai, je l'ai dit. Mais c'est parce que tu médisais avec ton propre moi. Cet homme ne médit pas : il médite et dans un but excellent. Il n'agit pas mal."


"En somme, j'ai tort !" Judas est agressif.

"Non. Il pleut dans ton cœur. Mais le temps ne peut pas toujours être serein. Les paysans désirent la pluie et c'est charité de prier pour qu'elle vienne. La pluie aussi c'est charité. Mais regarde, voici un bel arc-en-ciel qui d'Atarot se courbe sur Rama. Nous avons déjà dépassé Atarot. Le triste vallon est franchi, Ici tout est cultivé et riant sous le soleil qui disloque les nuages, Quand nous serons à Rama, nous serons à trente-six stades de Jérusalem. Nous la reverrons après cette colline qui marque le lieu de l'horrible débauche à laquelle se sont livrés les Gabaonites. C'est une chose redoutable que la morsure de la chair, Judas..."

Judas ne répond pas et s'éloigne en pataugeant avec colère dans les flaques d'eau.

"Mais qu'est-ce qu'il a, aujourd'hui ?" demande Barthélemy.

"Tais-toi, que Simon de Jonas n'entende pas. Évitons les discussions et... et n'empoisonnons pas Simon. Il est si heureux avec son enfant !"

"Oui, Maître. Mais ce n'est pas bien. Je le lui dirai."

"Il est jeune, Nathanaël. Toi aussi tu l'as été..."

"Oui... mais... il ne doit pas te manquer de respect !" Sans le vouloir, il élève la voix.

Pierre accourt : "Qu'est-ce qu'il y a ? Qui manque de respect ? Le nouveau disciple ?" et il regarde Jean d'Endor qui s'est discrètement effacé quand il a compris que Jésus corrigeait l'apôtre, et qui est en train de parler avec Jacques d'Alphée et Simon le Zélote.

"Pas du tout. Il est respectueux comme une fillette."

"Ah ! bien ! Autrement... hein ! son œil était en danger. Alors... alors c'est Judas !..."

"Écoute, Simon, ne pourrais-tu pas t'occuper de ton petit ? Tu me l'as pris, et puis tu veux te mêler d'une conversation amicale entre Nathanaël et Moi. Ne te semble-t-il pas que tu veuilles faire trop de choses ?" Jésus sourit si tranquillement que Pierre reste indécis sur son jugement. Il regarde Barthélemy... mais il a levé son visage aquilin pour regarder le ciel... Pierre sent s'évanouir son soupçon.

L'apparition de la Cité finit de le distraire de tout. Elle est désormais voisine, visible dans toute sa beauté de collines, d'oliveraies, de maisons, du Temple en particulier. Cette vue devait être toujours une source d'émotion et d'orgueil pour les israélites. Le soleil très chaud de l'avril de Judée a vite essuyé les pierres de la route consulaire. Maintenant les flaques d'eau il faudrait vraiment les chercher.


Les apôtres se mettent en tenue sur le bord de la route, ils laissent retomber leurs vêtements qu'ils avaient relevés. Ils lavent leurs pieds boueux dans un clair ruisseau, mettent en ordre leurs chevelures, se drapent dans leurs manteaux. Et ainsi fait Jésus. Je vois que tout le monde fait la même chose.

L'entrée à Jérusalem devait être quelque chose d'important. Se présenter devant ses murs en ce temps de fête, c'était comme se présenter devant un souverain. La Cité sainte était la "vraie" reine des israélites. Je le comprends bien cette année où je puis remarquer, sur cette route consulaire, le comportement des foules. Ici les cortèges des diverses familles se mettent en ordre, les femmes toutes ensemble, les hommes dans un autre groupe, les enfants dans l'un ou l'autre groupe, mais tous sérieux et en même temps sereins. Certains replient leur manteau usagé et en tirent un autre neuf du sac de voyage, ou bien changent de sandales. Puis la marche devient solennelle, hiératique déjà. Dans chaque groupe il y a le soliste qui donne le ton. Et on entonne les hymnes, les anciennes, les glorieuses hymnes de David. Les gens se regardent avec des yeux meilleurs comme si la vue de la Maison de Dieu les avait adoucis; On regarde la Maison Sainte, énorme cube de marbre surmonté de coupoles d'or, vraie perle au milieu de l'enceinte imposante du Temple.

Ici, la troupe apostolique se forme ainsi: devant Jésus et Pierre avec l'enfant au milieu; derrière Simon, l'Iscariote et Jean; puis André qui a obligé Jean d'Endor à se mettre entre lui et Jacques de Zébédée; au quatrième rang, les deux cousins du Seigneur avec Matthieu; enfin Thomas avec Philippe et Barthélemy. Ici, c'est Jésus qui entonne de sa puissante et très belle voix de baryton léger qui fait ressortir les vibrations du ténor, et auquel répond Judas Iscariote, un vrai ténor, et Jean à la voix limpide et encore jeune, et les deux voix de baryton des cousins de Jésus et la voix de basse de Thomas, baryton tellement profond qu'il n'est plus guère baryton. Les autres, doués de voix moins belles, accompagnent en sourdine le chœur des virtuoses du groupe. (Les psaumes sont les psaumes connus, appelés graduels). Le petit Jabé, voix d'ange au milieu des voix robustes des hommes, chante très bien, parce qu'il le connaît peut-être mieux que les autres, le psaume CXXI : "Je me suis réjoui parce qu'on m'a dit : "Nous irons vers la maison du Seigneur". Vraiment il est tout lumineux de joie le petit visage si triste il y a seulement quelques jours.

Voici les murailles désormais toutes proches. Voici la Porte des Poissons. Voici les rues encombrées par la foule.

Tout de suite au Temple pour une première prière. Et puis la paix, dans la paix de Gethsémani, le souper, le repos.


Le voyage vers Jérusalem est terminé


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L' entrée à Jérusalem

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Message par Maud Lun 6 Mai 2013 - 6:47

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 13 Maria_20

Le sabbat à Gethsémani

Vision du jeudi 21 juin 1945

La matinée du sabbat a été occupée en majeure partie à reposer les corps fatigués et à remettre en état les vêtements empoussiérés et froissés par le voyage. Dans les grandes citernes de Gethsémani, que l'eau de pluie a remplies, et dans le Cédron qui chante sur les pierres de son lit, écumeux et rempli par les eaux des jours précédents, il y a tant d'eau que c'est une véritable invitation. L'un après l'autre les pèlerins, défiant la fraîcheur, s'y plongent, et puis, revêtus à nouveau de pied en cap, avec les cheveux encore plaqués par les embruns du torrent, ils puisent de l'eau dans les citernes pour la reverser dans des bassins où l'on a mis les vêtements, couleur par couleur.

"Oh ! bien !" dit Pierre content. "Là, ils vont tremper et Marie se fatiguera moins à les laver" (je suppose que c'est la femme de Gethsémani).

"Toi seul, petit, tu ne peux te changer. Mais demain..." En effet l'enfant a un petit vêtement propre qu'il a tiré de son petit sac, un sac qui pourrait suffire à une poupée tant il est petit. Mais le petit vêtement est encore plus délavé et plus déchiré que l'autre et Pierre le regarde avec appréhension en murmurant : "Comment vais-je faire pour le conduire à la ville ? Plié en deux, mon manteau ferait à peu près l'affaire, car, avec un manteau... il serait couvert tout entier."

Jésus, qui entend ce soliloque paternel, lui dit : "Il vaut mieux le faire reposer maintenant. Ce soir nous irons à Béthanie..."

"Mais je veux lui acheter un vêtement. Je le lui ai promis..."

"Certainement tu le feras, mais il vaut mieux prendre conseil de la Mère. Tu sais. ..les femmes. ..elles sont plus capables que nous pour les achats... et elle sera heureuse de s'occuper d'un enfant.., Vous irez ensemble !"

La pensée d'aller avec Marie faire les achats transporte l'apôtre au septième ciel. Je ne sais pas si Jésus dit toute sa pensée ou s'il n'en garde pas pour Lui une partie, à savoir qu'il aurait pu dire que sa Mère a un goût plus fin pour éviter un bariolage de couleurs de mauvais goût. En fait il atteint le but en évitant de mortifier son Pierre.

Ils se répandent dans l'oliveraie, si belle en ce jour serein d'avril. La pluie des jours précédents semble avoir argenté les oliviers et semé des fleurs, tant les frondaisons resplendissent au soleil et tant sont nombreuses les fleurettes aux pieds des oliviers. Les oiseaux chantent et volent de tous côtés. La ville s'étend là-bas, à l'ouest de Gethsémani.

On ne voit pas le fourmillement de la foule à l'intérieur, mais on voit les caravanes qui se dirigent vers la Porte des Poissons et d'autres Portes à l'est, dont je ne sais pas le nom, et puis la ville les engloutit comme un ventre famélique.

Jésus se promène en observant Jabé qui joue joyeusement avec Jean et les plus jeunes. Même, l'Iscariote, une fois passé son dépit d'hier, est joyeux et joue. Les plus âgés les regardent et sourient.

"Que dira ta Mère, de cet enfant ?" demande Barthélemy.

"Moi, je dis qu'elle dira : "Il est bien chétif" dit Thomas.

"Oh ! non ! Elle dira : "Pauvre enfant !" répond Pierre.

"Elle te dira, au contraire : "Je suis contente que tu l'aimes" objecte Philippe.

"La Mère n'en aurait jamais douté. Mais je crois qu'elle ne parlera pas. Elle le prendra sur son cœur" dit le Zélote.

"Et Toi, Maître, que penses-tu qu'elle dira ?"


"Elle fera ce que vous dites. Mais beaucoup de choses, toutes même, elle les pensera et les dira en son cœur et, dans un baiser, elle lui dira seulement : "Que tu sois béni !" et elle le soignera comme si c'était un oiseau tombé du nid. Un jour, écoutez, elle me racontait un fait de quand elle était toute petite. Elle n'avait pas encore trois ans car elle n'était pas encore au Temple, et son cœur se brisait d'amour en donnant, comme des fleurs et des olives écrasées et pressurées sous le pressoir, toute son huile et tous ses parfums. Dans son délire d'amour, elle disait à sa mère qu'elle voulait être vierge pour plaire davantage au Sauveur, mais qu'elle aurait voulu être une pécheresse pour pouvoir être sauvée. Et elle pleurait presque, parce que sa mère ne la comprenait pas et ne savait lui dire comment on peut faire Pour être en même temps la "pure" et la "pécheresse". Son père lui donna la paix, en lui apportant un petit moineau qu'il avait sauvé alors qu'il était en danger sur le bord de la fontaine. Il lui dit la parabole du petit oiseau en expliquant que Dieu l'avait sauvée d'avance et que, pour ce motif, elle devait Le bénir deux fois. Et la petite Vierge de Dieu, la très grande Vierge Marie, exerça sa première maternité spirituelle envers cet oisillon qu'elle libéra quand il fut capable de voler. Mais il ne quitta jamais le jardin de Nazareth, consolant par ses vols et ses pépiements la triste maison et les tristes cœurs d'Anne et de Joachim après le départ de Marie au Temple. Il mourut peu de temps avant qu'Anne rendit le dernier soupir... Il avait terminé sa mission... Ma Mère s'était vouée à la virginité par amour. Mais, étant une créature parfaite, elle avait la maternité dans le sang et dans l'esprit. Car la femme est faite pour être mère, et c'est une aberration quand elle est sourde à ce sentiment qui est un amour de seconde puissance..."

Les autres aussi se sont approchés tout doucement. "Que veux-tu dire, Maître, en parlant d'amour de seconde puissance ?" demande Jude Thaddée.

"Mon frère, il y a plusieurs amours et de puissances différentes. Il y a l'amour de première puissance : celui que l'on donne à Dieu. Puis l'amour de seconde puissance : l'amour maternel ou paternel, parce que si le premier est entièrement spirituel, celui-ci est pour deux parts spirituel et pour une seule charnel. Il s'y mêle, oui, le sentiment d'affection humaine, mais l'amour supérieur prédomine. En effet un père et une mère qui sont sainement et saintement tels ne se contentent pas de donner aliments et caresses à la chair de leur enfant, mais aussi nourriture et amour à l'âme et à l'esprit de leur enfant. Et c'est si vrai ce que je dis, que celui qui se voue à l'enfance ne serait-ce que pour l'instruire, finit par l'aimer comme si c'était sa propre chair."

"Moi, en effet, j'aimais beaucoup mes élèves" dit Jean d'Endor.

"J'ai compris que tu devais être un bon maître, en voyant comment tu te comportes avec Jabé."

L'homme d'Endor s'incline et baise la main de Jésus sans parler. "Continue, je t'en prie, ta classification des amours" demande le Zélote.

"Il y a l'amour pour la compagne. C'est un amour de troisième puissance parce qu'il est fait par moitié - je parle des amours qui sont sains et saints - d'esprit et par moitié de chair. L'homme, pour son épouse, est un maître et un père en plus d'être époux. Et la femme, pour son époux, est un ange et une mère, en plus d'être épouse. Ce sont les trois amours les plus élevés."


"Et l'amour du prochain ? Ne te trompes-tu pas ? Ou l'as-tu oublié ?" demande l'Iscariote.

Les autres le regardent étonnés et... indisposés par son observation.

Mais Jésus répond tranquillement : "Non, Judas. Mais regarde de près : Dieu, on l'aime, parce qu'Il est Dieu et aucune explication n'est nécessaire pour encourager cet amour. Il est Celui qui est, c'est-à-dire le Tout; et l'homme c'est le Rien qui devient une partie du Tout par l'âme que lui infuse l'Éternel. Sans elle, l'homme serait un des animaux brutes qui vivent sur la terre ou dans les eaux ou dans l'air. Il doit aimer Dieu par devoir et pour mériter de survivre dans le Tout, c'est-à-dire pour mériter de devenir une partie du Peuple saint de Dieu au Ciel, citoyen de la Jérusalem qui ne connaîtra éternellement ni profanation ni destruction.

L'amour de l'homme, et spécialement de la femme, pour ses enfants, a valeur de commandement. Dans les paroles de Dieu à Adam et à Ève, après les avoir bénis, voyant qu'il avait fait une "chose bonne" dans un lointain sixième jour, le premier sixième jour de la création, Il leur dit: "Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre... ". Je vois l'objection que tu n'exprimes pas et je te réponds tout de suite ainsi : dans la création, avant la faute, tout était réglé et basé sur l'amour. Cette multiplication des enfants aurait été amour saint, pur, puissant, parfait. Et Dieu l'avait donnée à l'homme comme premier commandement: "Croissez, multipliez-vous". Aimez, par conséquent, après Moi, vos enfants. L'amour, tel qu'il existe maintenant : celui qui actuellement engendre des enfants, alors n'existait pas. La malice n'existait pas, et n'existait pas avec elle l'exécrable faim des sens. L'homme aimait la femme et la femme aimait l'homme, naturellement, non pas naturellement selon la nature telle que nous l'entendons, ou plutôt telle que vous, hommes, l'entendez, mais selon la nature de fils de Dieu : surnaturellement. Doux premiers jours d'amour entre les deux qui étaient frères, parce que nés d'un Père unique et qui pourtant étaient époux et qui, dans leur amour, se regardaient avec les yeux innocents de deux jumeaux au berceau. Et l'homme éprouvait l'amour d'un père pour sa compagne "os de ses os et chair de sa chair", comme l'est un fils pour un père. Et la femme connaissait la joie d'être fille, c'est-à-dire protégée par un amour très haut car elle sentait qu'elle possédait en elle quelque chose de cet homme magnifique qui l'aimait avec innocence et avec une angélique ardeur dans les belles prairies de l'Eden !


Ensuite, dans l'ordre des commandements que Dieu a donné avec un sourire à ses petits enfants bien aimés, se présente celui qu'Adam lui-même doué par la Grâce d'une intelligence qui n'avait au-dessus d'elle que celle de Dieu, exprime, en parlant de sa compagne et en elle de toutes les femmes, le décret de la pensée de Dieu qui se réfléchissait avec netteté dans le pur miroir de l'esprit d'Adam où naissait une fleur de pensée et de parole: "L'homme quittera son père et sa mère et s'unira à sa femme; les deux seront une seule chair'

Si les trois piliers des trois amours dont je viens de parler n'avaient pas existé, l'amour du prochain aurait-il pu exister ? Non, il n'aurait pas pu exister. L'amour de Dieu nous donne Dieu pour ami et enseigne l'amour. Celui qui n'aime pas Dieu qui est bon, ne peut certainement pas aimer le prochain qui le plus souvent a des défauts. S'il n'y avait pas eu l'amour conjugal et la paternité dans le monde, il n'aurait pas pu y avoir de prochain car le prochain est fait de l'ensemble des fils nés des hommes. En es-tu persuadé ?"

"Oui, Maître. Je n'avais pas réfléchi."

"En fait, il est difficile de remonter aux sources. L'homme est désormais enfoncé depuis des siècles et des millénaires dans la boue, et ces sources sont si haut sur les cimes ! Puis la première est une source qui vient d'une hauteur abyssale : Dieu... Mais je vous prends par la main et je vous conduis aux sources. Je sais où elles sont..."

"Et les autres amours ?" demandent en même temps Simon le Zélote et l'homme d'Endor.

"Le premier de la seconde série est celui du prochain. En réalité, c'est le quatrième en puissance. Puis vient l'amour de la science et puis l'amour du travail"

"Et c'est tout ?"

"C'est tout."

"Mais il y a beaucoup d'autres amours !" s'exclame Judas Iscariote.

"Non, il y a d'autres faims, mais ce ne sont pas des amours. Ce sont des "absences d'amour". Elles nient Dieu, elles nient l'homme. Pour cette raison elles ne peuvent être des amours car ce sont des négations, et la Négation c'est la Haine."

"Si je refuse de consentir au mal, est-ce encore de la Haine ?" demande encore Judas Iscariote.

"Pauvres de nous ! Mais tu es plus ergoteur qu'un scribe ! Dis-moi ce que tu as ? Est-ce l'air vif de la Judée qui t'excite les nerfs, comme une crampe ?" s'exclame Pierre.

"Non. J'aime m'instruire et avoir beaucoup d'idées et qui soient claires. Ici, il est facile de parler justement avec les scribes. Je ne veux pas rester à court d'arguments."

"Et crois-tu pouvoir au bon moment sortir l'effilochure de la couleur réclamée du sac où tu conserves tous ces chiffons ?" demande Pierre.

"Chiffons, les paroles du Maître ? Tu blasphèmes !"

"Ne fais pas le scandalisé. Dans sa bouche à Lui, ce ne sont pas des chiffons. Mais, une fois que nous avons déformé ses paroles, c'est ce qu'elles deviennent... Essaie de mettre du byssos précieux dans les mains d'un enfant... Après peu de temps, c'est une loque sale et déchirée. C'est ce qui nous arrive à nous... Maintenant, si tu prétends pêcher au bon moment la loque qu'il te faut qui n'est qu'une loque et qui est sale... hum ! je ne sais pas ce que tu en feras."

"N'y pense pas. Ce sont mes affaires."

"Oh ! sois bien tranquille que je n'y pense pas ! J'en ai assez des miennes. Et puis !... Je me contente que tu ne fasses pas subir de dommage au Maître car, dans ce cas, je penserais aussi à tes affaires..."

"Quand j'agirai mal, tu le feras : Mais cela n'arrivera pas car je sais y faire... Je ne suis pas un ignorant, moi..."

"Je le suis, moi, je le sais. Mais c'est parce que je le sais que je ne fais pas de réserves, pour les sortir ensuite au bon moment. Je me recommande à Dieu, et Dieu m'aidera pour l'amour de son Messie dont je suis le serviteur le plus insignifiant et le plus fidèle."

"Fidèles, nous le sommes tous !" réplique Judas avec arrogance.

"Oh ! méchant !" dit Jabé avec sévérité, rompant le silence qu'il gardait attentivement. "Pourquoi offenses-tu mon père ? Il est âgé, il est bon. Tu ne dois pas. Tu es un homme méchant, et tu me fais peur."

"Et de deux !" dit à voix basse Jacques de Zébédée en donnant un coup de coude à André.

Il a parlé doucement, mais l'Iscariote a entendu. "Tu vois, Maître, si les paroles de cet imbécile d'enfant de Magdala ont laissé un souvenir ? " dit Judas, rouge de dépit.

"Mais ne vaudrait-il pas mieux continuer la leçon du Maître, au lieu de sembler être des petits boucs coléreux ?" demande le pacifique Thomas.

"Mais oui; Maître" s'exclame Mathieu. "Parle-nous encore de ta Mère. Elle est si lumineuse son enfance ! Son reflet nous rend l'âme vierge et moi, pauvre pécheur, j'en ai tant besoin !"

"Que dois-je dire ? Il y a tant d'épisodes, tous plus doux l'un que l'autre..."

"C'est elle qui te les a racontés ?"

"Quelques-uns. Mais Joseph beaucoup plus. C'est lui qui m'a fait les plus beaux récits quand j'étais un petit enfant. Et aussi Alphée de Sara qui, étant de quelques années plus âgé que ma Mère, fut son ami pendant les quelques années qu'elle fut: à Nazareth."

"Oh ! raconte ..." demande instamment Jean. Ils sont tous en cercle, assis à l'ombre des oliviers avec au milieu Jabé qui regarde fixement Jésus, comme s'il entendait un conte paradisiaque.

"Je vais vous dire la leçon de chasteté que donna ma Mère, peu de jours avant son entrée au Temple, à son petit ami et à beaucoup d'autres.

Ce jour-là s'était mariée une jeune fille de Nazareth parente de Sara. Joachim et Anne avaient été invités aussi aux noces. Avec eux la petite Marie qui, avec d'autres enfants, était chargée de jeter des pétales effeuillés sur le chemin de l'épouse. On dit qu'elle était très belle, quand elle était petite et tout le monde se la disputait, après la joyeuse entrée de l'épouse. Il était très difficile de voir Marie parce qu'elle vivait beaucoup à la maison, affectionnant une petite grotte plus qu'un autre lieu et qu'elle appelle toujours la grotte "de ses fiançailles". Aussi, quand on la voyait blonde, rose, gracieuse, on l'accablait de caresses. On l'appelait : "La Fleur de Nazareth" ou bien : "La Perle de la Galilée" ou encore : "La Paix de Dieu" en souvenir d'un énorme arc-en-ciel qui était survenu à l'improviste pour son premier vagissement. Elle était et elle est en effet tout cela et plus encore. C'est la Fleur du Ciel et de la création, c'est la Perle du Paradis et la Paix de Dieu... Oui, la Paix. Je suis le Pacifique car je suis le Fils du Père et le fils de Marie : la paix infinie et la Paix suave.

Ce jour-là, tous voulaient lui donner des baisers et la prendre sur leurs genoux. Et elle, écartant les baisers et les contacts, disait avec une gravité gentille : "Je vous en prie, ne me froissez pas". On croyait qu'elle parlait de son habit de lin ceint à la taille d'une bande bleue et aussi de ses petits poignets et de son cou... ou de la petite guirlande de fleurs bleues dont Anne l'avait couronnée pour tenir en place les boucles de ses cheveux. On l'assurait qu'on ne froisserait ni son vêtement ni sa guirlande. Mais elle, avec assurance, petite femme de trois ans debout au milieu d'un cercle de grandes personnes, dit avec sérieux : "Je ne pense pas à ce qui se répare. Je parle de mon âme. Elle appartient à Dieu et je veux que Dieu seul y touche". On lui objectait : "Mais c'est à toi que nous donnons des baisers, pas à ton âme". Et elle : "Mon corps est le temple de mon âme et le prêtre en est l'Esprit. On n'admet pas le peuple dans l'enceinte des prêtres. Je vous en prie. N'entrez pas dans l'enceinte de Dieu".

Alphée qui avait alors plus de huit ans et qui l'aimait beaucoup fut frappé par cette réponse. Le lendemain, en la trouvant près de sa petite grotte occupée à cueillir des fleurs, il lui demanda: "Marie, quand tu seras femme, me voudrais-tu pour époux ?" En lui il y avait encore l'effervescence de la fête nuptiale à laquelle il avait assisté. Et elle ! "Je t'aime bien, mais je ne te vois pas comme homme. Je te dis un secret. Je vois seulement l'âme des vivants. Elle, je l'aime beaucoup, de tout mon cœur, mais je ne vois personne d'autre que Dieu comme 'Vrai Vivant' à qui je pourrai me donner moi-même". Voilà un épisode."

"Vrai Vivant" !!! Mais tu sais que c'est une parole profonde !" s'exclame Barthélemy.

Et Jésus, humblement, et avec un sourire: "Elle était la Mère de la Sagesse."

"Elle était ? Mais elle n'avait pas trois ans ?"

"Elle l'était. Je vivais déjà en elle. J'étais Dieu en elle, dès sa conception dans son Unité et sa très parfaite Trinité."

"Mais, excuse-moi, si moi, coupable, j'ose parler, mais Joachim et Anne savaient-ils qu'elle était la Vierge élue ?" demande Judas Iscariote.

"Ils ne le savaient pas."

"Et alors comment Joachim pouvait-il dire que Dieu l'avait sauvée d'avance ? Cela ne fait-il pas allusion à son privilège par rapport à la faute?"

"C'est une allusion. Mais Joachim parlait par la bouche de Dieu comme tous les prophètes. Lui aussi ne comprit pas la sublime vérité surnaturelle que l'Esprit-Saint mettait sur ses lèvres, car c'était un juste, Joachim, au point de mériter cette paternité et c'était un humble. En effet il n'y a pas de justice là où il y a l'orgueil. Lui était juste et humble. Il consola sa Fille par son amour de père. Il l'instruisit par sa science de prêtre, car il était tel comme tuteur de l'Arche de Dieu. Il la consacra comme Pontife par le titre le plus doux: "La Sans Tache".

Un jour viendra où un autre Pontife aux cheveux blancs dira au monde : "Elle est la Conception sans Tache" et il donnera au monde des croyants cette vérité, comme un article de foi incontestable, pour que dans le monde d'alors, en train de s'enfoncer toujours plus dans une grisaille nébuleuse d'hérésies et de vices, resplendisse tout à fait à découvert la Toute Belle de Dieu, couronnée d'étoiles, vêtue des rayons de la lune moins purs qu'Elle, et appuyée sur les astres, la Reine du Créé et de l'Incréé parce que Dieu-Roi a pour Reine, dans son Royaume, Marie"

"Alors Joachim était prophète?"

"C'était un juste. Son âme répétait comme un écho ce que Dieu disait à son âme aimée de Dieu."

"Quand allons-nous voir cette Maman, Seigneur ?" demande Jabé avec des yeux de convoitise.

"Ce soir. Que lui diras-tu, en la voyant ?"

"Je te salue, Mère du Sauveur". Cela va bien ainsi?"

"Très bien" confirme Jésus en le caressant.

"Mais ne devons-nous pas aller au Temple aujourd'hui?" demande Philippe.

"Nous irons avant de partir pour Béthanie. Et tu resteras tranquille ici, n'est-ce pas?"

"Oui, Seigneur."

L'épouse de Jonas, le régisseur de l'oliveraie, qui s'est approchée tout doucement, dit: "Pourquoi ne l'y conduis-tu pas? L'enfant le désire..."

Jésus la fixe avec insistance sans parler.

La femme comprend et le dit : "J'ai compris! Mais je dois avoir encore un petit manteau de Marc. Je vais le chercher" et elle part en courant.

Jabé tire Jean par la manche: "Seront-ils sévères les maîtres?"

"Oh! non. N'aie pas peur et puis ce n'est pas pour aujourd'hui.

Dans quelques jours, avec la Mère, tu seras plus sage qu'un docteur" dit Jean pour le réconforter.

Les autres entendent et sourient de l'appréhension de Jabé. "Mais qui le présentera en qualité de père?" demande Mathieu.

"Moi. C'est naturel ! A moins... que le Maître ne veuille le présenter" dit Pierre.

"Non, Simon. Je ne le ferai pas. Je te laisse cet honneur."

"Merci, Maître. Mais... tu y seras Toi aussi ?"

"Certainement. Nous y serons tous. C'est "notre" enfant..."

Marie de Jonas revient avec un manteau violet foncé encore en bon état. Mais quelle couleur! Elle-même le dit : "Marc ne voulait pas le porter parce que la couleur ne lui plaisait pas."


Je crois bien ! C'est atroce ! Et le pauvre Jabé, avec son teint olivâtre, semble un noyé avec cette couleur violente. Mais lui ne se voit pas... aussi il est heureux avec ce manteau où il peut se draper comme un homme...

"Le repas est prêt, Maître. La servante a déjà enlevé l'agneau de la broche."

"Allons-y alors."


Et descendant de l'endroit Où ils se trouvent, ils entrent dans la vaste cuisine pour le repas.



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Jésus et Sa Mère Marie.

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