DES PRIX NOBELS ACCUSENT BUSH
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DES PRIX NOBELS ACCUSENT BUSH
Voici l'interview d'un scientifique américain parue dans Liberation
Kurt Gottfried, à la tête des scientifiques qui accusent Bush de manipulation :
«La Maison Blanche a fait détruire certaines données»
Washington de notre correspondant Pascal RICHE
Sous l'égide de l'Union of Concerned Scientists (USC), une soixantaine de scientifiques américains de haut niveau, dont vingt Prix Nobel, ont publié la semaine dernière une déclaration accusant l'administration Bush de déformer délibérément les analyses scientifiques, au détriment de la santé des Américains. Président de l'USC, Kurt Gottfried, professeur émérite de physique à l'université Cornell (New York), répond à nos questions.
Pouvez-vous donner trois exemples des pratiques que vous dénoncez ?
D'abord, la question du changement de climat. De multiples incidents ont eu lieu, dont le plus grave a été la manière dont a été traitée, au printemps, l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA). Le rapport de l'EPA comportait un chapitre pour évaluer l'impact potentiel de l'effet de serre sur l'homme. La Maison Blanche a invité l'Agence à changer le texte de ce chapitre, détruire certaines données scientifiques, laisser tomber la référence à un rapport de l'Académie des sciences américaine (que le Président avait pourtant lui-même commandé ! et le remplacer par celui d'un groupe issu des milieux pétroliers. L'EPA a préféré abandonner l'ensemble du chapitre.
Deuxième exemple : les risques d'empoisonnement liés au plomb dans la peinture. Un comité consultatif, lié au département de la Santé, a donné une estimation du niveau de plomb tolérable dans le sang d'un enfant. Depuis trente ans, les limites sont de plus en plus strictes, et on s'attendait à ce que ce mouvement continue. Mais l'administration a décidé de retirer de ce comité certaines personnes très qualifiées ­ neurologues et autres experts médicaux ­ pour les remplacer par des gens poussés par l'industrie. Notamment un toxicologue qui a témoigné, lors de procès, en faveur de Sherwin-Williams, un des plus grands producteurs de peinture...
Troisième exemple : un biologiste, qui travaillait pour le département de l'Agriculture, a découvert que des fermes d'élevage de porcs rejetaient dans leur environnement des bactéries résistantes aux antibiotiques. On lui a interdit de publier ses découvertes. Il a finalement démissionné. Il nous a montré un document interne qui dresse une liste de sujets sensibles, sur lesquels il n'est pas possible de parler sans l'aval d'un supérieur.
Le problème essentiel n'est-il pas le poids des groupes industriels dans cette administration ?
Le poids des groupes industriels, mais aussi des groupes religieux. Ceux-ci ont une influence sur tout ce qui a trait à la reproduction. L'administration promeut ainsi l'abstinence comme seule éducation sexuelle, en affirmant que c'est non seulement moralement supérieur, mais également que c'est plus efficace. Ce que les études scientifiques montrent pourtant, c'est que la méthode la plus efficace, pour éviter les grossesses chez les adolescentes, c'est une combinaison abstinence/protection. Sur le site du National Institute of Health (NIH), les informations sur le sujet se sont volatilisées.
Comment expliquez-vous que cette administration se comporte si différemment des autres ?
Les gens de cette administration ont un présupposé, qui est que tout le monde agit avec des arrière-pensées politiques. Ils semblent avoir la conviction qu'il n'existe pas d'avis scientifique «objectif». Ce que nous pensons, nous, c'est que les apports scientifiques, au moment de l'élaboration de la prise de décision, doivent être objectifs. Si par la suite d'autres considérations l'emportent, pourquoi pas : les hommes politiques sont payés pour faire ces choix. Mais, dans ce cas, un gouvernement ne doit pas tordre les études pour faire croire qu'il a basé sa décision sur la science...
Certains scientifiques vous accusent d'avoir des arrière-pensées politiques, et d'être intervenus sciemment en pleine campagne électorale...
Cela fait longtemps que nous constatons l'inquiétude croissante de la communauté scientifique. Au printemps, nous avons décidé d'engager une analyse sérieuse de ce qui se passait. Nous n'avons pas choisi la date de ce rapport, nous avons simplement fait aussi vite que possible. Le fait est qu'aucune administration n'avait eu auparavant de telles pratiques, et dans des champs aussi divers. Si personne ne tire le signal d'alarme, ces pratiques risquent d'être perpétuées par d'autres administrations, démocrates ou républicaines.
Kurt Gottfried, à la tête des scientifiques qui accusent Bush de manipulation :
«La Maison Blanche a fait détruire certaines données»
Washington de notre correspondant Pascal RICHE
Sous l'égide de l'Union of Concerned Scientists (USC), une soixantaine de scientifiques américains de haut niveau, dont vingt Prix Nobel, ont publié la semaine dernière une déclaration accusant l'administration Bush de déformer délibérément les analyses scientifiques, au détriment de la santé des Américains. Président de l'USC, Kurt Gottfried, professeur émérite de physique à l'université Cornell (New York), répond à nos questions.
Pouvez-vous donner trois exemples des pratiques que vous dénoncez ?
D'abord, la question du changement de climat. De multiples incidents ont eu lieu, dont le plus grave a été la manière dont a été traitée, au printemps, l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA). Le rapport de l'EPA comportait un chapitre pour évaluer l'impact potentiel de l'effet de serre sur l'homme. La Maison Blanche a invité l'Agence à changer le texte de ce chapitre, détruire certaines données scientifiques, laisser tomber la référence à un rapport de l'Académie des sciences américaine (que le Président avait pourtant lui-même commandé ! et le remplacer par celui d'un groupe issu des milieux pétroliers. L'EPA a préféré abandonner l'ensemble du chapitre.
Deuxième exemple : les risques d'empoisonnement liés au plomb dans la peinture. Un comité consultatif, lié au département de la Santé, a donné une estimation du niveau de plomb tolérable dans le sang d'un enfant. Depuis trente ans, les limites sont de plus en plus strictes, et on s'attendait à ce que ce mouvement continue. Mais l'administration a décidé de retirer de ce comité certaines personnes très qualifiées ­ neurologues et autres experts médicaux ­ pour les remplacer par des gens poussés par l'industrie. Notamment un toxicologue qui a témoigné, lors de procès, en faveur de Sherwin-Williams, un des plus grands producteurs de peinture...
Troisième exemple : un biologiste, qui travaillait pour le département de l'Agriculture, a découvert que des fermes d'élevage de porcs rejetaient dans leur environnement des bactéries résistantes aux antibiotiques. On lui a interdit de publier ses découvertes. Il a finalement démissionné. Il nous a montré un document interne qui dresse une liste de sujets sensibles, sur lesquels il n'est pas possible de parler sans l'aval d'un supérieur.
Le problème essentiel n'est-il pas le poids des groupes industriels dans cette administration ?
Le poids des groupes industriels, mais aussi des groupes religieux. Ceux-ci ont une influence sur tout ce qui a trait à la reproduction. L'administration promeut ainsi l'abstinence comme seule éducation sexuelle, en affirmant que c'est non seulement moralement supérieur, mais également que c'est plus efficace. Ce que les études scientifiques montrent pourtant, c'est que la méthode la plus efficace, pour éviter les grossesses chez les adolescentes, c'est une combinaison abstinence/protection. Sur le site du National Institute of Health (NIH), les informations sur le sujet se sont volatilisées.
Comment expliquez-vous que cette administration se comporte si différemment des autres ?
Les gens de cette administration ont un présupposé, qui est que tout le monde agit avec des arrière-pensées politiques. Ils semblent avoir la conviction qu'il n'existe pas d'avis scientifique «objectif». Ce que nous pensons, nous, c'est que les apports scientifiques, au moment de l'élaboration de la prise de décision, doivent être objectifs. Si par la suite d'autres considérations l'emportent, pourquoi pas : les hommes politiques sont payés pour faire ces choix. Mais, dans ce cas, un gouvernement ne doit pas tordre les études pour faire croire qu'il a basé sa décision sur la science...
Certains scientifiques vous accusent d'avoir des arrière-pensées politiques, et d'être intervenus sciemment en pleine campagne électorale...
Cela fait longtemps que nous constatons l'inquiétude croissante de la communauté scientifique. Au printemps, nous avons décidé d'engager une analyse sérieuse de ce qui se passait. Nous n'avons pas choisi la date de ce rapport, nous avons simplement fait aussi vite que possible. Le fait est qu'aucune administration n'avait eu auparavant de telles pratiques, et dans des champs aussi divers. Si personne ne tire le signal d'alarme, ces pratiques risquent d'être perpétuées par d'autres administrations, démocrates ou républicaines.
p13843- Combat l'antechrist
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