Fait divers horrible à Nantes : qu'en penser !
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Fait divers horrible à Nantes : qu'en penser !
Paru dans "Libération"
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Éditions régionales BordeauxLilleLyonMarseilleOrléansRennesStrasbourgToulouse Société 27/04/2011 à 00h00 (mise à jour à 06h57)
Xavier de Ligonnès, une jeunesse plus fêtarde que bigote
RécitPour «Libération», un ami d’enfance du Nantais suspecté d’avoir tué sa famille fait le portrait d’un ado «populaire», blessé par l’absence de son père.
7 réactions
Par MATHIEU PALAIN, PATRICIA TOURANCHEAU
Des anonymes déposent des fleurs devant la maison des cinq victimes, le 26 avril 2011 à Nantes. (REUTERS)
Le profil «inhabituel» de Xavier Dupont de Ligonnès qui, à 50 ans, disparaît en laissant «cinq cadavres sous sa terrasse», intrigue la police judiciaire qui le traque et mise - selon un enquêteur - sur ses finances en baisse : «S’il n’a pas d’argent liquide, il ne tiendra pas. Mais cet homme qui n’a jamais de thunes s’est toujours débrouillé pour en trouver. Il a vécu avec l’argent de sa femme puis les 50 000 euros qu’une maîtresse lui a prêtés.» Cette chef d’entreprise du Val-d’Oise, amie de jeunesse avec qui il avait renoué en 2009, vient d’engager une procédure en recouvrement contre l’homme qui l’a menacée dans une lettre reçue le 9 avril : «On a eu du bon temps ensemble, mais maintenant tu vas connaître le malheur.»
«Abasourdi». Issu de la vieille noblesse et natif de Versailles, Xavier Dupont de Ligonnès a traversé toutes ses années lycée avec son ami Bruno. De 1975 à 1978, les deux gamins font les 400 coups à «Saint-Ex», le lycée catholique de Versailles. Aujourd’hui à la tête d’un cabinet de conseil à Boulogne-Billancourt, Bruno est forcément «abasourdi par cette histoire».Trente ans le séparent des bancs du lycée, mais Bruno accepte pour Libération de se souvenir du Xavier de Ligonnès adolescent. Par flashs, lui reviennent l’immense poster des rues de Paris qui cachait la tapisserie de la chambre de Xavier, ou cette phrase que répétait le proviseur, M. Rouart, à propos du petit Ligonnès : «S’il attachait autant d’importance à ses études qu’à sa tenue, ce serait parfait.» Sociable, joyeux, sympa, Xavier a le profil du parfait camarade, toujours prêt pour une fête après les cours. «Bien entendu, on parle d’un milieu versaillais traditionnel, où la notion "d’éclate" était différente d’aujourd’hui. Les sorties étaient plus tenues, les règles plus strictes», tempère Bruno.
Il n’empêche, Xavier peut se vanter de recueillir un certain succès. Séducteur bien dans ses baskets, il compte parmi les «populaires du lycée», ceux qui ont le bonheur de faire tomber les Versaillaises en fleur. Bref, pas vraiment l’image du jeune catho coincé qui rythme ses journées par la prière et le bénédicité. Bruno s’est d’ailleurs étonné de lire dans la presse que Xavier de Ligonnès avait grandi dans le cocon de la religion, et qu’il avait reçu «une éducation catholique intégriste». «Je ne vois absolument pas en quoi», rétorque-t-il. «Oui, les Ligonnès étaient catholiques pratiquants, mais comme l’immense majorité des Versaillais de l’époque.»
Au lycée, Xavier ne manque donc pas à l’appel au cours d’enseignement religieux, mais sans plus. «De notre bande, c’était bien le seul qui refusait d’être scout. Beaucoup d’entre nous rêvaient d’une carrière militaire couronnée d’un parcours sans faute, des louveteaux jusqu’à Saint-Cyr, pas Xavier. Il n’abordait pas le sujet, c’était simplement pas son truc, pas son univers.» Insouciant comme un gamin, Xavier n’a qu’une obsession : s’éclater. Et pour ça, rien de mieux que sa Speedfire. Un bijou de décapotable bleue, qu’il se plaît à exposer aux yeux du tout-Versailles.
«A ma connaissance, cette voiture était bien sa seule passion», confie Bruno. La passion Speedfire lui vient de son père qui, un matin, lui met les clés du bolide entre les mains. Puis plus rien. Xavier ne parlera jamais de «papa» à ses amis. Sans vraiment savoir s’il s’agit d’un décès ou d’un départ, Bruno choisit de taire ses questions. Manifestement, le sujet, «douloureux», reste tabou dans la famille. Sa mère en revanche, Bruno la croisait souvent, seule dans son appartement du centre-ville, rue du Maréchal-Foch. Soudés comme de vrais amis, Bruno et Xavier passent le bac, puis s’éloignent. «En 1979, je suis entré à l’école des cadres, à Neuilly, et lui est parti suivre une cure d’un an dans un sanatorium près de l’île de Bréhat, dans les Côtes-d’Armor.» Les deux compères se perdent de vue.
Chimères. Des années plus tard, Xavier rencontre Agnès, une fille de Versailles qui allait au lycée Notre-Dame de Granchamp. Elle a déjà un fils, Arthur. Ils habitent d’abord à Lorgues (Var) en 1992, puis emménagent à Pornic (Loire-Atlantique) avant de s’installer à Nantes. Xavier de Ligonnès ne cesse de monter des entreprises chimériques «dans le tourisme ou l’hôtellerie», telle la Selref en 2003, et la «Route des commerciaux», un projet de guide pour VRP. Il y engloutit l’héritage de son épouse.
Il donne le change en partant sur les routes, soi-disant travailler du dimanche au vendredi. Il ne déclare alors que 4 000 euros de revenus annuels aux impôts. Son père qui avait fait faillite, avait choisi de fuir Versailles pour se réfugier en Afrique afin d’échapper au fisc, laissant tomber sa femme et ses enfants. Xavier Dupont de Ligonnès aurait-il décidé d’effacer ses dettes, ses mensonges et sa famille avec la carabine 22 long rifle héritée de son paternel ?
***
J'ai longtemps hésité à parler de ce très triste "fait divers", mais cela me "choque" tellement que j'aimerais savoir si quelqu'un a une explication
"rationnelle" à donner.
Prions en tout cas, très très fort pour cette famille, pour les vivants comme pour les morts ! C'est horrible un drame comme cela !
En pleine neuvaine de la Miséricorde Divine, confions nos intentions de prière
à Sainte Faustine !
Union de prières.
Françoise.
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Éditions régionales BordeauxLilleLyonMarseilleOrléansRennesStrasbourgToulouse Société 27/04/2011 à 00h00 (mise à jour à 06h57)
Xavier de Ligonnès, une jeunesse plus fêtarde que bigote
RécitPour «Libération», un ami d’enfance du Nantais suspecté d’avoir tué sa famille fait le portrait d’un ado «populaire», blessé par l’absence de son père.
7 réactions
Par MATHIEU PALAIN, PATRICIA TOURANCHEAU
Des anonymes déposent des fleurs devant la maison des cinq victimes, le 26 avril 2011 à Nantes. (REUTERS)
Le profil «inhabituel» de Xavier Dupont de Ligonnès qui, à 50 ans, disparaît en laissant «cinq cadavres sous sa terrasse», intrigue la police judiciaire qui le traque et mise - selon un enquêteur - sur ses finances en baisse : «S’il n’a pas d’argent liquide, il ne tiendra pas. Mais cet homme qui n’a jamais de thunes s’est toujours débrouillé pour en trouver. Il a vécu avec l’argent de sa femme puis les 50 000 euros qu’une maîtresse lui a prêtés.» Cette chef d’entreprise du Val-d’Oise, amie de jeunesse avec qui il avait renoué en 2009, vient d’engager une procédure en recouvrement contre l’homme qui l’a menacée dans une lettre reçue le 9 avril : «On a eu du bon temps ensemble, mais maintenant tu vas connaître le malheur.»
«Abasourdi». Issu de la vieille noblesse et natif de Versailles, Xavier Dupont de Ligonnès a traversé toutes ses années lycée avec son ami Bruno. De 1975 à 1978, les deux gamins font les 400 coups à «Saint-Ex», le lycée catholique de Versailles. Aujourd’hui à la tête d’un cabinet de conseil à Boulogne-Billancourt, Bruno est forcément «abasourdi par cette histoire».Trente ans le séparent des bancs du lycée, mais Bruno accepte pour Libération de se souvenir du Xavier de Ligonnès adolescent. Par flashs, lui reviennent l’immense poster des rues de Paris qui cachait la tapisserie de la chambre de Xavier, ou cette phrase que répétait le proviseur, M. Rouart, à propos du petit Ligonnès : «S’il attachait autant d’importance à ses études qu’à sa tenue, ce serait parfait.» Sociable, joyeux, sympa, Xavier a le profil du parfait camarade, toujours prêt pour une fête après les cours. «Bien entendu, on parle d’un milieu versaillais traditionnel, où la notion "d’éclate" était différente d’aujourd’hui. Les sorties étaient plus tenues, les règles plus strictes», tempère Bruno.
Il n’empêche, Xavier peut se vanter de recueillir un certain succès. Séducteur bien dans ses baskets, il compte parmi les «populaires du lycée», ceux qui ont le bonheur de faire tomber les Versaillaises en fleur. Bref, pas vraiment l’image du jeune catho coincé qui rythme ses journées par la prière et le bénédicité. Bruno s’est d’ailleurs étonné de lire dans la presse que Xavier de Ligonnès avait grandi dans le cocon de la religion, et qu’il avait reçu «une éducation catholique intégriste». «Je ne vois absolument pas en quoi», rétorque-t-il. «Oui, les Ligonnès étaient catholiques pratiquants, mais comme l’immense majorité des Versaillais de l’époque.»
Au lycée, Xavier ne manque donc pas à l’appel au cours d’enseignement religieux, mais sans plus. «De notre bande, c’était bien le seul qui refusait d’être scout. Beaucoup d’entre nous rêvaient d’une carrière militaire couronnée d’un parcours sans faute, des louveteaux jusqu’à Saint-Cyr, pas Xavier. Il n’abordait pas le sujet, c’était simplement pas son truc, pas son univers.» Insouciant comme un gamin, Xavier n’a qu’une obsession : s’éclater. Et pour ça, rien de mieux que sa Speedfire. Un bijou de décapotable bleue, qu’il se plaît à exposer aux yeux du tout-Versailles.
«A ma connaissance, cette voiture était bien sa seule passion», confie Bruno. La passion Speedfire lui vient de son père qui, un matin, lui met les clés du bolide entre les mains. Puis plus rien. Xavier ne parlera jamais de «papa» à ses amis. Sans vraiment savoir s’il s’agit d’un décès ou d’un départ, Bruno choisit de taire ses questions. Manifestement, le sujet, «douloureux», reste tabou dans la famille. Sa mère en revanche, Bruno la croisait souvent, seule dans son appartement du centre-ville, rue du Maréchal-Foch. Soudés comme de vrais amis, Bruno et Xavier passent le bac, puis s’éloignent. «En 1979, je suis entré à l’école des cadres, à Neuilly, et lui est parti suivre une cure d’un an dans un sanatorium près de l’île de Bréhat, dans les Côtes-d’Armor.» Les deux compères se perdent de vue.
Chimères. Des années plus tard, Xavier rencontre Agnès, une fille de Versailles qui allait au lycée Notre-Dame de Granchamp. Elle a déjà un fils, Arthur. Ils habitent d’abord à Lorgues (Var) en 1992, puis emménagent à Pornic (Loire-Atlantique) avant de s’installer à Nantes. Xavier de Ligonnès ne cesse de monter des entreprises chimériques «dans le tourisme ou l’hôtellerie», telle la Selref en 2003, et la «Route des commerciaux», un projet de guide pour VRP. Il y engloutit l’héritage de son épouse.
Il donne le change en partant sur les routes, soi-disant travailler du dimanche au vendredi. Il ne déclare alors que 4 000 euros de revenus annuels aux impôts. Son père qui avait fait faillite, avait choisi de fuir Versailles pour se réfugier en Afrique afin d’échapper au fisc, laissant tomber sa femme et ses enfants. Xavier Dupont de Ligonnès aurait-il décidé d’effacer ses dettes, ses mensonges et sa famille avec la carabine 22 long rifle héritée de son paternel ?
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J'ai longtemps hésité à parler de ce très triste "fait divers", mais cela me "choque" tellement que j'aimerais savoir si quelqu'un a une explication
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En pleine neuvaine de la Miséricorde Divine, confions nos intentions de prière
à Sainte Faustine !
Union de prières.
Françoise.
FrancoiseF- Avec Saint Joseph
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