LeQuébec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
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LeQuébec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
27/10/2010 16:00
Le Québec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
De nombreux édifices religieux de la Belle Province ont déjà été vendus pour être démolis ou transformés en appartements, malgré les efforts de l’Église et d’un fonds de l’État
Façade de l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal (Photo : Tango7174/Wikicommons/ CC )
«C’est comme si vous arrachiez les cordes d’un Stradivarius ! » Devant la presse rassemblée par les membres du comité de sauvegarde de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal, les invectives fusent. « Ça m’arracherait le cœur de voir disparaître cet orgue », tempête un habitant. À ses côtés Robert Cadotte, le porte-parole du comité, s’indigne : « Cette église appartient aux pauvres, ils l’ont payée avec leur dîme ! L’archevêché n’a pas le droit de la démolir. »
Pourtant, cet édifice somptueux, longtemps surnommé « la cathédrale de l’Est », est condamné à terme. Car personne ne peut, ni ne veut payer pour sa survie. Érigée au début du XXe siècle dans le quartier déshérité d’Hochelaga, Très-Saint-Nom-de-Jésus a longtemps symbolisé la toute-puissance de l’Église québécoise. De dimensions colossales, lambrissée d’or importé d’Europe, elle abrite plusieurs joyaux de l’art canadien, mais surtout un orgue enchâssé dans sa structure, conçu pour l’Église et dressé avec elle.
Le diocèse ne veut plus payer
À l’époque de sa construction, ce fantastique instrument de 90 jeux et 6500 tuyaux, œuvre de la maison Casavant, était l’un des plus puissants au monde. Mais son entretien coûte cher. « Pour prendre soin de l’orgue, l’église doit être chauffée à 17°C, relève Mgr Jean Fortier, vicaire général du diocèse de Montréal. Nous payons 100 000 dollars par an uniquement pour chauffer et sécuriser le bâtiment. C’est un gouffre financier ! »
L'orgue de l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal (Photo Tango7174/Wikicommons/ CC )
Le diocèse ne veut plus payer. À l’été 2009, l’église a été fermée, et la cinquantaine de paroissiens s’est repliée dans les sous-sols d’une ancienne église reconvertie en centre communautaire. « Nous ne pouvions pas faire autrement, affirme Mgr Fortier. Il aurait fallu payer d’énormes réparations dans les prochaines années, et nous n’avons qu’un million et demi de dollars dans notre fonds d’entraide. Pour toutes les églises ! »
À Montréal, 40 bâtiments ont été vendus
Le diocèse est prêt à donner pour rien les murs et l’orgue, mais personne, dans la province, ne semble prêt à payer la démolition de l’édifice (1 million de dollars canadiens) et le déménagement de l’instrument (750 000 $CA). « L’argent, c’est le nerf de la guerre. »
Et de l’argent, l’Église en manque. Au Québec, les communautés religieuses érigées en fabriques sont propriétaires de leur patrimoine. Seuls les bâtiments classés peuvent espérer des subventions du gouvernement, et la liste en a été dressée selon des critères contestés. « Il ne se passe pas une semaine sans que l’on parle de fermeture ou de vente d’église », soupire Luc Noppen, spécialiste de patrimoine urbain à l’université du Québec à Montréal (UQAM).
Dans le diocèse de Montréal, plus de 40 bâtiments ont été vendus, 25 autres sont sur le marché. La moitié des 220 paroisses sont en déficit.
Églises transformées en centre sociaux
Certains prêtres cherchent des solutions de financement à l’image du père Martineau, qui ouvre le sous-sol de l’église Saint-Charles-Borromée à une ligue de catch. La buvette lui rapporte 50 000 $CA par an et paie les frais de chauffage. « L’essentiel pour moi, c’est que le bâtiment vive », affirme le prêtre.
Vue d'artiste de l'église anglicane Saint-John-the-Divine transformée en appartements (Photo : D.R.)
Toutefois, certaines ventes de bâtiments religieux ont traumatisé les fidèles. Le promoteur « Espace Divin » a ainsi transformé l’église anglicane Saint-John-the-Divine en appartements. La nef a été dynamitée pour accueillir des parkings.
À Chicoutimi, l'église est devenue un skate park
Pour éviter de telles extrémités et préserver le patrimoine, l’Église s’efforce de céder ses bâtiments à d’autres congrégations religieuses, et le gouvernement soutient, via un Fonds de la culture, les projets de conversion considérés comme financièrement viables. De nombreux centres sociaux ou communautaires ont vu le jour.
À Chicoutimi, le lieu de culte a été reconverti en skate park. L’église Saint-Esprit de Québec abrite désormais une école de cirque, et le clocher de l’ancienne église presbytérienne de Salaberry-de-Valleyfield est devenu un mur d’escalade. Mais cela ne suffit pas.
« Cela sera déjà bien si nous arrivons à conserver 40% de nos églises, tranche Luc Noppen. Il faut se concentrer sur les bâtiments qui ont une réelle valeur. » Comme l’orgue somptueux de l’église d’Hochelaga ? Le chercheur a suggéré l’idée d’en faire une « maison de l’orgue », un lieu dédié à l’instrument, qui accueillerait un festival.
Le Québec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
De nombreux édifices religieux de la Belle Province ont déjà été vendus pour être démolis ou transformés en appartements, malgré les efforts de l’Église et d’un fonds de l’État
«C’est comme si vous arrachiez les cordes d’un Stradivarius ! » Devant la presse rassemblée par les membres du comité de sauvegarde de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, à Montréal, les invectives fusent. « Ça m’arracherait le cœur de voir disparaître cet orgue », tempête un habitant. À ses côtés Robert Cadotte, le porte-parole du comité, s’indigne : « Cette église appartient aux pauvres, ils l’ont payée avec leur dîme ! L’archevêché n’a pas le droit de la démolir. »
Pourtant, cet édifice somptueux, longtemps surnommé « la cathédrale de l’Est », est condamné à terme. Car personne ne peut, ni ne veut payer pour sa survie. Érigée au début du XXe siècle dans le quartier déshérité d’Hochelaga, Très-Saint-Nom-de-Jésus a longtemps symbolisé la toute-puissance de l’Église québécoise. De dimensions colossales, lambrissée d’or importé d’Europe, elle abrite plusieurs joyaux de l’art canadien, mais surtout un orgue enchâssé dans sa structure, conçu pour l’Église et dressé avec elle.
Le diocèse ne veut plus payer
À l’époque de sa construction, ce fantastique instrument de 90 jeux et 6500 tuyaux, œuvre de la maison Casavant, était l’un des plus puissants au monde. Mais son entretien coûte cher. « Pour prendre soin de l’orgue, l’église doit être chauffée à 17°C, relève Mgr Jean Fortier, vicaire général du diocèse de Montréal. Nous payons 100 000 dollars par an uniquement pour chauffer et sécuriser le bâtiment. C’est un gouffre financier ! »
Le diocèse ne veut plus payer. À l’été 2009, l’église a été fermée, et la cinquantaine de paroissiens s’est repliée dans les sous-sols d’une ancienne église reconvertie en centre communautaire. « Nous ne pouvions pas faire autrement, affirme Mgr Fortier. Il aurait fallu payer d’énormes réparations dans les prochaines années, et nous n’avons qu’un million et demi de dollars dans notre fonds d’entraide. Pour toutes les églises ! »
À Montréal, 40 bâtiments ont été vendus
Le diocèse est prêt à donner pour rien les murs et l’orgue, mais personne, dans la province, ne semble prêt à payer la démolition de l’édifice (1 million de dollars canadiens) et le déménagement de l’instrument (750 000 $CA). « L’argent, c’est le nerf de la guerre. »
Et de l’argent, l’Église en manque. Au Québec, les communautés religieuses érigées en fabriques sont propriétaires de leur patrimoine. Seuls les bâtiments classés peuvent espérer des subventions du gouvernement, et la liste en a été dressée selon des critères contestés. « Il ne se passe pas une semaine sans que l’on parle de fermeture ou de vente d’église », soupire Luc Noppen, spécialiste de patrimoine urbain à l’université du Québec à Montréal (UQAM).
Dans le diocèse de Montréal, plus de 40 bâtiments ont été vendus, 25 autres sont sur le marché. La moitié des 220 paroisses sont en déficit.
Églises transformées en centre sociaux
Certains prêtres cherchent des solutions de financement à l’image du père Martineau, qui ouvre le sous-sol de l’église Saint-Charles-Borromée à une ligue de catch. La buvette lui rapporte 50 000 $CA par an et paie les frais de chauffage. « L’essentiel pour moi, c’est que le bâtiment vive », affirme le prêtre.
Toutefois, certaines ventes de bâtiments religieux ont traumatisé les fidèles. Le promoteur « Espace Divin » a ainsi transformé l’église anglicane Saint-John-the-Divine en appartements. La nef a été dynamitée pour accueillir des parkings.
À Chicoutimi, l'église est devenue un skate park
Pour éviter de telles extrémités et préserver le patrimoine, l’Église s’efforce de céder ses bâtiments à d’autres congrégations religieuses, et le gouvernement soutient, via un Fonds de la culture, les projets de conversion considérés comme financièrement viables. De nombreux centres sociaux ou communautaires ont vu le jour.
À Chicoutimi, le lieu de culte a été reconverti en skate park. L’église Saint-Esprit de Québec abrite désormais une école de cirque, et le clocher de l’ancienne église presbytérienne de Salaberry-de-Valleyfield est devenu un mur d’escalade. Mais cela ne suffit pas.
« Cela sera déjà bien si nous arrivons à conserver 40% de nos églises, tranche Luc Noppen. Il faut se concentrer sur les bâtiments qui ont une réelle valeur. » Comme l’orgue somptueux de l’église d’Hochelaga ? Le chercheur a suggéré l’idée d’en faire une « maison de l’orgue », un lieu dédié à l’instrument, qui accueillerait un festival.
Géraldine WOESSNER, à Montréal (Canada) Gilles. Ville de Québec - Canada |
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Localisation : Québec -Canada
Inscription : 25/03/2008
Re: LeQuébec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
En France, la situation n'est guère plus brillante, hélas!
Le patrimoine religieux perd de plus en plus du terrain car cela engagerait des frais considérables et de toute façon, tout le monde s'en fiche...
Le patrimoine religieux perd de plus en plus du terrain car cela engagerait des frais considérables et de toute façon, tout le monde s'en fiche...
Brenda Lee- Combat avec l'Archange Michel
- Messages : 1182
Age : 62
Localisation : Sud de la France
Inscription : 01/09/2009
Re: LeQuébec n’a plus les moyens d’entretenir toutes ses églises
oui chez nous on brade nos églises, on les ferme et on construit des mosquées.
violaine
violaine
violaine- Avec les anges
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Localisation : bretagne
Inscription : 10/12/2009
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