Le Troll de la semaine : Apple et le sexting

Un brevet déposé par Apple et qui vient d'être validé par l'USPTO pourrait permettre à la firme de Cupertino de mettre au point un logiciel qui bloquerait les SMS contenant des termes jugés inappropriés. Après les applications sexy, le vocabulaire sexuellement explicite est-il la nouvelle bête noire de Steve Jobs ?


Depuis qu'au mois de février 2010 Apple a pris la décision d'interdire les applications sexy telles iBoobs ou Wooble sur l'App Store, la pudibonderie de la firme californienne ne faisait aucun doute.

Bien qu'avec l'autorisation du jailbreak de l'iPhone par les Etats-Unis au mois de juillet dernier, la firme à la pomme ait revu quelque peu ces critères de sélection, validant le lecteur open source VLC ou l'application peer-to-peer IS Drive, aucun geste de clémence n'a été fait envers des applications au contenu sexuellement explicite.

Or, voilà qu'Apple pourrait encore aller plus loin. Souhaitant sans doute voir ses produits plus massivement adoptés par les familles américaines, l'entreprise qui a donné naissance à l'iPad a obtenu la validation d'un nouveau brevet auprès de l'USPTO (United States Patent and Trademark Office).

Ce dernier concerne un système de contrôle des communications textuelles passées via un terminal mobile : l'appellation est volontairement large afin qu'Apple puisse ensuite adapter le concept à l'ensemble de ses produits.

En clair, il s'agit d'un système de contrôle parental pour SMS et mails envoyés via un iPhone. Les utilisateurs pourront ainsi bloquer les messages contenant des termes jugés indésirables, comme du vocabulaire érotique, ou même des mots dont l'orthographe ne serait pas considérée comme convenable.

En effet, bien que la firme de Cupertino surfe effrontément sur la peur du « sexting » (de « sex » et « texting ») - l'envoi de textes ou d'images à caractère pornographique - qui s'est développée récemment aux Etats-Unis, l'entreprise cherche une caution pédagogique.

Ainsi, le logiciel qui pourrait voir le jour devrait permettre aux jeunes utilisateurs d'améliorer leur maîtrise de l'expression écrite mais pourrait aussi favoriser l'apprentissage d'une langue étrangère. En effet, les parents auront la possibilité de définir un quota de mots en espagnol par exemple, que l'enfant devra utiliser dans ses communications numériques chaque jour.

A l'heure où l'Université de l'Etat de New-York, SUNY, vient d'annoncer la suppression de ses enseignements en lettres classiques, langues et littératures françaises, russes et italiennes et en arts du spectacle pour des raisons budgétaires, Apple imagine sans doute qu'il y a un créneau à investir en lieu et place d'un système éducatif déclinant.

A terme, les petits Américains pourront toujours se pencher sur les résultats financiers d'Apple pour apprendre à faire des multiplications complexes.

MORALITÉ : Debarassez vous de vos PC sataniques