la banque du vatican visée par une enquête

Deux dirigeants de la banque du Vatican, l’Institut des oeuvres religieuses (IOR) font l’objet d’une enquête de la police financière dans le cadre d’une violation présumée des lois réprimant le blanchiment d’argent, ont annoncé mardi les autorités italiennes.

Le Vatican s’est dit "perplexe" et "surpris" par cette enquête, accompagnée de la saisie de 23 millions d’euros sur un compte de l’établissement. Le président de la banque et son directeur général sont soupçonnés d’infractions aux lois contre le blanchiment d’argent. On ne leur reproche pas de blanchiment d’argent illégal en tant que tel, mais une série d’omissions présumés concernant les transactions. (...)

L’Institut des oeuvres religieuses avait été au centre au début des années 80 dans le scandale de la faillite de la Banco Ambrosiano. Le dirigeant de la banque Roberto Calvi, surnommé le "banquier de Dieu" en raison de ses liens avec le Vatican, a été retrouvé mort pendu à un pont de Londres en 1982. L’affaire n’a jamais été élucidée.

Le chapitre s’intitule : Le Vatican et la Politique du Nouvel Ordre Mondial.

Roberto Calvi était le président de la plus grande banque privée d’Italie, Banco Ambrosiano. Cette banque était très proche de l’Institut des oeuvres religieuses (IOR), une banque du Vatican. Calvi était également membre d’un groupe maçonnique ultra secret de droite, connu sous le nom de P2. Il est bien connu que de nombreuses personnalités de la hiérarchie de l’Eglise Catholique sont soupçonnés d’être membres de P2. On pense que le prédecesseur du pape Jean-Paul II, le pape Jean-Paul I, était en train d’élaborer des plans pour rétrograder à des positions moins importantes ces membres de la hiérarchie Catholique qui faisaient partie de P2.

Malheureusement il est mort dans des circonstances très mystérieuses au moment même où il s’apprêtait à conduire à bien son plan.

On peut supposer que Calvi était tout à fait conscient de l’implication de l’Eglise catholique avec ces hommes puissants au sein de P2. Son association avec le Vatican était si proche qu’on lui a donné le surnom de "banquier de Dieu". Cet homme s’est apparemment impliqué en profondeur dans les opérations du Vatican. Selon une lettre que Calvi a écrit à un destinataire inconnu, il a "financé des navires de guerre et équipements militaires en Amérique Latine destinés à lutter contre les activités subversives des forces communistes bien organisées". Calvi a également affirmé avoir fourni 175 millions de dollars à la construction de "centres de pouvoir financier et politique dans cinq pays d’Amérique Latine". Il affirme aussi dans la même lettre l’avoir fait "au nom des représentants de Saint-Pierre."

A peu près au moment où il a écrit cette lettre, demandant le remboursement de ses services, la Banco Ambrosiano s’est effondrée avec d’énormes dettes lorsqu’il fut révélé que la banque était utilisée pour blanchir l’argent de la Mafia. Beaucoup croyaient que cette piste menait aussi à la Banque du Vatican. On dit que Calvi portait un épais porte-document qu’il gardait toujours avec lui. On disait qu’elle contenait des papiers qui pourraient faire sauter le Vatican.

En 1983, peu après avoir écrit la lettre citée plus haut, Roberto Calvi a été retrouvé pendu à des échafaudages sous le pont de Blackfriars, à Londres. Ses poches étaient bourrées de briques. Il n’a jamais été prouvé de façon satisfaisante qu’il s’agissait d’un suicide ou d’un meurtre. Mais une enquête légale récente des évènements entourant la mort de Calvi pointe vers une assassinat.

Après la mort de Calvi, le porte-document, bien moins bombée qu’avant, fut ouvert. Il était vide.