Avez-vous déjà vécu un repos dans l'Esprit Saint?

panetier a écrit:

Le repos dans l’Esprit :

qu’en penser?



Ayant parlé avec bon nombre

de personnalités qualifiées du

Renouveau sur ce que l’on

appelle couramment « le

repos dans l’Esprit », j’ai pu constater

qu’aucune d’entre elles n’était contre a

priori. Le débat porte plutôt sur la vérification

de l’authenticité de ce phénomène

(un peu déconcertant, il faut le reconnaître!),

ainsi que sur sa prolifération dans

certains types de rassemblements.

Quelles que soient les nuances d’analyse,

la prudence reste de mise sur le sujet.

Dans ce genre d’expérience en effet, il

faut savoir distinguer soigneusement le

don de la grâce et le phénomène qui peut

éventuellement l’accompagner. Sur son

site internet (www.final-age.net), le

Père Verlinde reconnaît qu’il « n’est pas

facile de discerner entre le véritable repos

dans l’Esprit, les phénomènes d’ordre

psychique, voire même les contrefaçons

diaboliques qu’il ne faut pas exclure a

priori » (réponse de juillet 2004). On pourrait

peut-être distinguer entre un repos

dans l’Esprit personnel dans une prière,

non provoqué, inattendu, et un repos

dans l’Esprit collectif dans une assemblée

où le risque est plus grand de mêler expérience

spirituelle et expérience psychique.

Dans le cas où cette expérience s’avérerait

authentique, je la comparerais volontiers

à une sorte « d’opération de chirurgie

spirituelle », une sorte de « saisie » par

l’Esprit, pendant laquelle le Seigneur met

la personne (non sans son consentement

: ceci est important) dans une docilité,

un abandon tels que cela affecte également

son corps qui se détend au point

qu’il peut en tomber à terre (sans se faire

mal, selon les témoignages). Ce temps

de quiétude est aussi celui d’une mystérieuse

« visitation » de la grâce en vue de

la croissance spirituelle de la personne.

Normalement, celle-ci a conscience de

ce qui se passe, elle se sent libre, dans la

paix, mais ne peut vraiment pas bouger;

rien ne sert alors de la brusquer.

En matière de discernement surnaturel, le

Seigneur ne nous a laissé qu’un seul critère

évangélique : celui des « fruits ».

C’est en effet « aux fruits » que l’on reconnaît

l’authenticité – ou non – des grâces

du Seigneur (cf. Mt 7, 16), quelles qu’en

soient les expressions extérieures. Le fruit

principal reste celui de la charité qui, selon

Gal 5, 22, se décline de multiples façons.

C’est pourquoi il est essentiel de ne pas

focaliser sur le phénomène, mais plutôt

de discerner chez la personne des effets

durables qui témoignent que quelque

chose a changé dans sa vie. Précisons

que ces fruits peuvent être connus d’elle,

ou, au contraire, plus cachés à ses

propres yeux.

De manière générale, il est important de

comprendre que tout phénomène, même

supposé mystique, reflète la complexité

humaine et spirituelle particulière de la

personne qui le vit. Il y a à ce sujet un principe

de discernement très éclairant :

« Tout ce qui est reçu, l’est selon le mode

de celui qui le reçoit. » Dit de façon plus

simple : un même liquide prend la forme

des divers récipients qui le contiennent.

L’apparence extérieure varie selon la

forme de ceux-ci, mais le liquide reste le

même. C’est pourquoi, il est inutile de

vouloir apprécier la qualité du liquide uniquement

en se fiant à cette apparence;

mieux vaut chercher à l’analyser lui même.

Pour cela nous retrouvons le critère

évangélique mentionné ci-dessus.

D’un point de vue pastoral, il me paraît

capital d’inviter les gens à ne pas rechercher

le phénomène pour lui-même. Ceci

demeure cependant une tentation pour

beaucoup, d’où le débat en cours. En

réalité, toute grâce est offerte pour que

l’on se rapproche du Seigneur et qu’on lui

soit davantage donné, pas pour que l’on

se complaise indéfiniment dans l’expérience

sensible qui l’accompagne parfois.

On peut accueillir la grâce sans se laisser

aller aux manifestations extérieures.

L’essentiel est dans la grâce, pas dans les

manifestations.

Malheureusement, dans le Renouveau,

certains rassemblements ont tendance à

favoriser un engouement communautaire

pour le merveilleux, à focaliser les participants

sur le spectaculaire-sensible, les

maintenant ainsi à la périphérie d’eux mêmes

et donc de la vraie vie dans

l’Esprit. On le constate, les gens qui désirent

à tout prix « tomber »… finiront toujours

par y arriver! L’attente de « l’extraordinaire

» de leur part est telle qu’ils courent

le risque de se le fabriquer inconsciemment.

Ceci n’est évidemment d’aucun

profit spirituel et ne peut aboutir qu’à

d’amères déceptions.

Tout en gardant l’inspiration charismatique,

l’heure n’est-elle pas plutôt à

celle d’une plus grande attention à la

mission de l’Église et aux étapes de

croissance que le Renouveau est appelé

à parcourir ? l

Par le P. François-Régis

Wilhélem (théologien du

comité des évêques français

pour le Renouveau).

Il existe un courant. Devant Dieu, nous l’appelons « le courant de l’Esprit« . En tout temps, Dieu s’assure que ce courant n’est pas interrompu, qu’il progresse sans cesse. Le courant de l’Esprit progresse dans les églises aujourd’hui.

Il y a quelque temps, je lisais une compilation des messages de Wesley. Je remercie Dieu de ce que je peux voir que le courant de l’Esprit a avancé aujourd’hui. Si nous regardons en arrière et examinons Wesley, d’un côté, nous devons admettre que son œuvre était extraordinaire et que peut-être notre vie ne peut pas égaler la sienne. D’un autre côté, le courant de l’Esprit avance progressivement aujourd’hui.

Voici un principe de base: si nous faisons ce que Dieu veut que nous fassions dans notre génération, nous obtiendrons le courant de l’Esprit. Si, cependant, nous nous accrochons toujours à notre passé et demandons à Dieu d’agir selon ce que nous estimons important et désirable, nous n’obtiendrons pas le courant de l’Esprit. Il était suffisant d’être un Martin Luther au seizième siècle, mais cela serait insuffisant d’être un Martin Luther en 1950. Il était suffisant d’être une Madame Guyon au Moyen-Âge mais cela serait insuffisant d’être une Madame Guyon en 1950. Il était suffisant d’être un Wesley au dix-huitième siècle, mais cela serait inadéquat d’être un Wesley en 1950. Il était suffisant d’être un Darby en 1928, mais il serait insuffisant d’être un Darby en 1950. Dieu avance toujours, et chaque instrument remplit sa fonction pour l’église. Le courant de l’Esprit dans l’église va toujours vers l’avant.

A ce sujet beaucoup de personnes ont une faiblesse de base; et c’est, qu’elles ne reconnaissent pas le courant de l’Esprit dans l’église. Dans l’église il y a eu de nombreux géants spirituels qui ont apporté de nombreuses choses spirituelles. Aujourd’hui nous sommes héritiers de leurs richesses. Des saints tels que Martin Luther, Madame Guyon, John Nelson Darby, Evan Roberts, et Mme Penn-Lewis nous ont tous laissés avec des richesses spirituelles. Nous ne pourrons jamais assez remercier et louer le Seigneur pour cela. Cependant aujourd’hui même si nous réussissions à être un Martin Luther, une Madame Guyon, un Darby, un Roberts, ou une Mme Penn-Lewis, nous serions toujours un échec car nous n’aurions pas vu le point central – le courant de l’Esprit.

Chaque âge connaît un courant. Nous devons admettre que le fil conducteur de la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, est un fil qui va de l’avant. Dieu a été révélé graduellement et même progressivement époque après époque.

Un frère à Hong-Kong m’a demandé un jour la signification du livre d’Hébreux. Je lui ai demandé, « Quelle est la différence entre le livre d’Actes et le livre d’Hébreux? » Le livre d’Actes est un livre progressif. Quand on arrive au chapitre huit, on ne peut pas retourner au chapitre deux. Le Seigneur était déjà allé en Samarie. Si nous retournons à Jérusalem, comment pourrions-nous jamais atteindre les extrémités de la Terre? Là où le Seigneur est, là est le chemin. Le Saint Esprit désirait aller à Rome, et le Saint Esprit désirait aller aux extrémités de la Terre. Aller à Samarie était le premier pas; c’était aussi une préparation pour aller aux extrémités de la Terre. Produire des apôtres parmi les Gentils était une chose juste et progressive à faire. Après la sortie de Jérusalem, il serait mauvais d’avoir le désir de rester à Jérusalem. Les apôtres des Gentils ont continué d’avancer jusqu’à ce qu’ils soient arrivés à Rome.

Le livre d’Hébreux nous montre des gens avec l’une des deux identités – soit Juif soit chrétien, mais le livre d’Actes nous montre des gens avec une double identité – ils sont à la fois Juifs et chrétiens. Dans Actes, il est fait mention du temple. A ce moment, d’un côté, les chrétiens allaient toujours au temple et, de l’autre, ils priaient dans les réunions, « Seigneur, je me consacre à toi ». Quand ils se rendaient compte qu’ils avaient péché, d’un côté, ils allaient chercher de l’aide d’un sacrificateur, de l’autre, ils priaient. A cette époque, les chrétiens divisaient leur temps entre être Juifs et être chrétiens. Ils y avaient deux sacrifices, deux pardons, et deux offrandes pour les péchés. Il y avait la croix et il y avait un animal – l’agneau. Le livre d’Hébreux s’adresse aux chrétiens qui sont retournés au judaïsme: « Allez-vous être chrétien ou allez-vous être juif? » Dans Actes, on pouvait être à la fois chrétien et Juif, mais dans Hébreux, on ne pouvait plus être les deux. On doit choisir d’être l’un des deux. Il ne peut y avoir qu’un seul agneau rédempteur, un sacrificateur et un temple. C’est pourquoi, Hébreux 10 dit de ne pas abandonner le rassemblement de nous-mêmes (v.25). Si nous arrêtons de nous rassembler en Christ, il n’y aura plus d’offrande pour le péché. Ainsi, il n’existe qu’une seule façon de voir Hébreux; et c’est en cela que c’est progressif. Nous devons avancer. Le courant de l’Esprit va toujours de l’avant.

Puisque le courant de l’Esprit avance toujours, ce qui se faisait à Jérusalem ne pouvait pas répondre aux besoins de Rome. Ce qui était accompli à Césarée ne serait pas adapté aujourd’hui. L’avancement dont nous parlons ici se réfère à l’expression complète de l’Esprit. Dieu a permis à Titus de détruire Jérusalem parce qu’Il ne pouvait admettre l’existence que d’une seule Jérusalem. Après que l’église a été établie sur la terre, Dieu a détruit l’autre Jérusalem. La destruction de Jérusalem a amené la fin des sacrifices. Les Juifs gardent peut-être encore la Pâques aujourd’hui, mais il n’y a plus d’agneau. C’est la progression. Dieu a détruit le premier. Dans Actes, on pouvait avoir deux identités. Mais quand on arrive dans Hébreux, on ne peut en avoir qu’une. C’est une affaire très sérieuse – il n’existe plus d’offrande animale pour le péché.

A l’époque des Actes, Paul avait toujours un vœu (18:18). Ne jugez pas quelqu’un d’une certaine période selon la révélation absolue de Dieu. Aujourd’hui, nous devons suivre le courant de l’Esprit. Où que l’Esprit aille, nous devons suivre. Cela n’était pas mauvais pour Paul de se raser les cheveux et d’aller dans le temple pour se purifier (21:26), parce que le courant de l’Esprit n’en était qu’à ce stade. Cependant, le livre d’Hébreux dit que.. Moise est terminé. Dieu avance – dans l’enseignement et dans l’avancement de l’Esprit.

Pendant les 2000 ans de l’histoire de l’église, l’Esprit de Dieu n’a cessé de progresser tout ce temps. Même après Actes 28, l’Esprit de Dieu va toujours en avançant; Il ne s’est jamais arrêté. Actes n’a pas de fin. Nous sommes insensés si nous pensons que le Saint Esprit a quitté l’église. En fait, dans chaque période Dieu a toujours suscité des gens. A chaque période l’église a avancé. De génération en génération cela va toujours de l’avant et continue toujours de progresser, même jusqu’à aujourd’hui.

Seuls ceux qui marchent selon le cœur de Dieu sont bénis d’une descendance. Michal n’a eu aucun enfant (2 Sam. 6:23), pourtant Bath-sheba, la mère de Salomon, a eu des fils (12:24). Un descendant est la continuation de la ligne du Saint Esprit – c’est ce que j’appelle le courant de l’Esprit. Nous avons hérité toute la grâce de nos pères et de nos ancêtres; nous avons reçu notre héritage spirituel d’eux. Est-ce que la voie de Dieu est une voie qui avance parmi nous aujourd’hui, ou est-Il en train d’avancer par quelqu’un d’autre. C’est ce que j’appelle l’autorité du Saint Esprit. Une fois que nous échouons, le Saint Esprit va S’exprimer à travers quelqu’un d’autre? L’autorité du Saint Esprit est comme le tronc d’un arbre; il pousse sans qu’on puisse l’en empêcher. Là où le sceau de l’Esprit est, là est la voie de Dieu.

Que se passe-t-il si cette ligne est interrompue? Nous devrions étudier l’histoire de l’église pour y observer l’empreinte de Dieu. De telles empreintes peuvent être détectées dans l’histoire et l’église. Lorsque nous considérons Martin Luther, nous pouvons voir de nombreuses faiblesses chez lui, mais de son temps l’œuvre de Luther était l’apogée de l’œuvre du Saint Esprit. Personne parmi nous n’a une vie assez longue pour manipuler cette ligne.

Au fil du temps, l’église a été comme un coureur de relais qui porte le bâton. L’œuvre du Saint Esprit en nous a pour but de faire de nous des coureurs de relais par lesquels Il puisse se déplacer. C’est notre plus grande gloire. S’Il ne peut s’assurer un chemin à travers nous, Il choisira un autre coureur pour porter le relais. S’Il ne peut s’exprimer à travers nous, nous allons souffrir la plus grande perte. Le sceau de l’Esprit est peut-être à un certain point aujourd’hui, mais nous ne pouvons pas dire où il sera dans dix ans. Chaque jour le Saint Esprit quitte et met de côté des hommes, groupe par groupe. De nombreuses personnes semblent avoir perdu leur utilité. C’est pourquoi nous devons être sur le chemin du Saint Esprit. Si l’Esprit ne peut rien accomplir à travers nous, Il doit repartir par quelqu’un d’autre. Quelle affaire solennelle!

Nous devrions toujours marcher sur le bon chemin. Pendant les 20 dernières années, Frère T. Austin-Sparks s’est affairé au service du Corps. Quelques-uns avaient soulevé ce sujet cent trente ans plus tôt, mais personne ne marchait sur ce chemin. Le recouvrement d’une certaine vérité est assez différent du fait de réellement marcher sur le chemin de cette vérité. Mais cette réalité spirituelle ne s’est pas manifestée avant l’époque de T. Austin-Sparks. Il est maintenant temps pour nous de prendre le chemin et de fonctionner pleinement dans le service du Corps. Tout devrait être consacré pour l’avancement de l’évangile. Nous allons à l’école pour l’avancement de l’évangile et nous travaillons pour l’avancement de l’évangile. Le recouvrement du Seigneur dans l’Eglise se reflète aussi dans d’autres domaines. Lorsque le Seigneur se meut dans l’église, Il crée un mouvement correspondant dans le monde. Nous devons atteindre le stade où l’ensemble du Corps est coordonné ensemble dans le service et où tout est pour l’évangile. Lorsque toute l’église sera en train de servir, la venue du Seigneur sera imminente. A cette période, l’enseignement sera non seulement libéré mais le Saint Esprit aussi sera libéré. L’église avance parce que le Saint Esprit avance d’abord. Dès que le saint Esprit bougera, tous diront « Amen » à ce mouvement. Le Saint Esprit a avancé en avance sur nous et nous Le suivons dans ce courant. Nos paroles et nos sens spirituels devraient tous être en relation constante avec le courant de l’Esprit.