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Le pape Benoît XVI et son oeuvre

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Isabelle-Marie
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Message par territoire en héritage Sam 14 Jan 2023 - 21:56

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Message par territoire en héritage Dim 15 Jan 2023 - 8:42

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Les 4 fois où les anges ont aidé Benoît XVI

https://aleteia.org/2023/01/14/the-4-times-angels-helped-benedict-xvi/
...

Le pape Benoît XVI a eu au moins quatre expériences avec son ange gardien, dont il a lui-même parlé.
...

La première fois a eu lieu lorsque Joseph Ratzinger était malade de la diphtérie dans son enfance. Ils ont dit qu'il ne survivrait pas, mais il a finalement récupéré et il a attribué sa guérison à son ange gardien.

La deuxième fois, il est tombé dans un réservoir d'eau près de chez lui et a réussi à s'en sortir grâce à l'aide de son ange gardien.

Plus tard, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hitler a forcé tous les jeunes Allemands à rejoindre les Jeunesses hitlériennes et le jeune Joseph a été envoyé dans une unité anti-aérienne. Mais dès qu'il le put, il s'enfuit.
Il était atteint de septicémie et à ce moment-là, il a rencontré des soldats. Sa situation était grave car déserter l'armée était trahir la patrie. Mais à cause de son mauvais état de santé, ils l'ont laissé partir et il a pu rentrer chez lui. Dans ses mémoires, Ratzinger dit qu'il semblait qu'un ange le protégeait.

En 2009, déjà pape, il se rendait à Castel Gandolfo en vacances avec l'intention d'écrire son œuvre Jésus de Nazareth .
Après son arrivée, il est tombé et son bras a dû être placé dans un plâtre. Benoît XVI a dit que son ange a permis cette chute, suivant les ordres supérieurs, afin que le pape puisse se consacrer au repos.

Ce que le pape a enseigné sur les anges

Le journaliste Vittorio Messori a interviewé le cardinal Ratzinger lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et l'a interrogé sur le monde invisible.
Ratzinger a répondu par une analogie : lorsque vous voyez les yeux d'une personne, vous pouvez entrevoir ce qui se passe à l'intérieur, par exemple si cette personne est triste ou heureuse. Vous ne voyez pas la tristesse, mais en regardant dans les yeux d'une personne, vous pouvez entrevoir quelque chose d'invisible.

Messori a demandé à Ratzinger s'il avait vu son ange gardien, et il a répondu que non, que la façon dont cette relation se développe dépend du tempérament de la personne, et que dans tous les cas, les gens ne doivent pas seulement communiquer avec leur ange, mais communiquer avec Dieu.

Concernant les anges, Ratzinger a dit dans une homélie du mémorial des trois archanges (29 septembre 2007) que nous savons par l'Ecriture Sainte et la Tradition qu'ils sont des créatures (pas des dieux) mais leur nature est d'être en présence de Dieu et fondamentalement orienté vers Dieu . C'est pourquoi la plupart des noms d'anges se terminent par la racine « el », qui signifie Dieu.

Il y a un autre aspect important des anges : ce sont des messagers de Dieu. En effet, Benoît XVI dit que les anges peuvent être proches de nous précisément en raison de leur proximité avec Dieu. Ils viennent remuer en nous ce que nous avons oublié ou ce qui est caché en nous : talents, vertus, dons, bonnes qualités, valeurs…

Les anges viennent nous émouvoir pour que tout ce que Dieu nous a donné se révèle. Ils viennent nous aider à faire une rencontre avec nous-mêmes.

Benoît XVI a dit aux jeunes de sentir la présence des anges et de se laisser guider par eux. Il a encouragé les couples mariés à recourir fréquemment à l'aide de leurs anges gardiens pour grandir dans leur témoignage constant d'amour authentique.

Rejoignons les anges pour entrer en communication avec Dieu.


https://fr.aleteia.org/2018/06/05/quatre-grandes-occasions-pour-demander-de-laide-a-son-ange-gardien/

https://fr.aleteia.org/2022/11/01/comment-aider-les-ames-de-ses-proches-defunts/


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Message par Isabelle-Marie Mer 18 Jan 2023 - 21:10

A propos de l’œuvre théologique du cardinal Ratzinger, sous le signe selon le cardinal Schönborn qui l'a bien connu, de l'ouverture  Dove  

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Message par territoire en héritage Jeu 19 Jan 2023 - 21:50

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La modernité veut une culture indépendante de la vérité
Un inédit de Benoît XVI

https://radiomaria.it/la-modernita-vuole-una-cultura-indipendente-dalla-verita-un-inedito-di-benedetto-xvi/
'Qu'est-ce que le christianisme. Presque un testament spirituel'

extraits traduction
...

L'État occidental moderne se considère comme une grande puissance tolérante qui rompt avec les traditions insensées et prérationnelles de toutes les religions. C'est la revendication d'avoir toujours raison ».
Du volume posthume qui recueille les réflexions après le renoncement de Benoît XVI

...

La pensée de Socrate, pieuse et critique à la fois, a eu à sa manière pour effet de révéler l'illusion des dieux. Aujourd'hui, nous sommes confrontés au mouvement inverse de l'esprit humain.


La pensée moderne ne veut plus reconnaître la vérité de l'être, mais veut acquérir du pouvoir sur l'être. Il veut remodeler le monde selon ses propres besoins et désirs. Avec cette orientation non vers la vérité mais vers le pouvoir, on touche sans doute au vrai problème du temps présent sur lequel il faudra éventuellement revenir.

...


L'État moderne du monde occidental, en effet, d'une part se considère comme une grande puissance de tolérance qui rompt avec les traditions insensées et pré-rationnelles de toutes les religions.
De plus, avec sa manipulation radicale de l'homme et la distorsion des sexes par l'idéologie du genre, il est particulièrement opposé au christianisme.


Cette prétention dictatoriale à toujours avoir raison de la part d'une apparente rationalité exige l'abandon de l'anthropologie chrétienne et du mode de vie conséquent, jugé pré-rationnel.


L'intolérance de cette apparente modernité envers la foi chrétienne ne s'est pas encore transformée en persécution ouverte et pourtant elle se présente de manière toujours plus autoritaire, visant à obtenir, avec une législation correspondante, l'extinction de ce qui est essentiellement chrétien.
...


Revenons à la question de la tolérance. Ce qui a été dit signifie que le christianisme se comprend essentiellement comme vérité et fonde sur cela sa prétention à l'universalité.

Mais la critique actuelle du christianisme intervient précisément ici, qui considère la prétention à la vérité comme intolérante en soi. Vérité et tolérance semblent contradictoires.

L'intolérance du christianisme serait intimement liée à sa prétention à la vérité.
A la base de cette conception se trouve le soupçon que la vérité elle-même serait dangereuse. C'est pourquoi la tendance sous-jacente de la modernité s'oriente de plus en plus clairement vers une forme de culture indépendante de la vérité.


Dans la culture postmoderne - qui fait de l'homme le créateur de lui-même et remet en cause le fait originel de la création - il y a une volonté de recréer le monde contre sa vérité. Nous avons déjà vu plus haut combien précisément cette attitude conduit nécessairement à l'intolérance.

Mais en ce qui concerne la relation entre vérité et tolérance, la tolérance est ancrée dans la nature même de la vérité. En se référant à la révolte des Maccabées, nous avons vu comment une société qui s'oppose à la vérité est totalitaire et donc profondément intolérante.

...



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Message par territoire en héritage Mer 25 Jan 2023 - 20:01

.

Autres citations de ce livre posthume 'Qu'est-ce que le christianisme' :

https://www.gloria.tv/post/7w3bKUYNTtBmDvNoKkvHvq7uX

...

Livre posthume de Benoît XVI : Les évêques rejettent le catholicisme, la formation des séminaristes s'est effondrée

Le livre posthume de Benoît XVIChe cos'e il Cristianesimo(Qu'est-ce que le christianisme ?), publié le 18 janvier, rassemble seize textes écrits après sa démission, pour la plupart autour de 2018, le dernier datant de 2022. Voici quelques citations explosives

• "Nous constatons un vaste effondrement de la forme actuelle de préparation au ministère sacerdotal dans les séminaires."

• "Dans divers séminaires se sont formés des "clubs" homosexuels qui agissaient plus ou moins ouvertement."

• Plusieurs évêques américains "ont uni leurs forces afin de cacher la situation réelle" concernant les abus homosexuels.

Des évêques individuels "ont rejeté la tradition catholique dans son ensemble, visant dans leurs diocèses à développer une sorte de nouvelle catholicité moderne."

• "La Cène [protestante] et la messe sont deux formes de culte fondamentalement différentes, qui s'excluent mutuellement. Que ceux qui prêchent aujourd'hui l'intercommunion s'en souviennent."

• "La pensée moderne [...] est plus à l'aise avec l'approche de Luther qu'avec l'approche catholique. Car une explication de l'Écriture qui considère l'Ancien Testament comme un chemin vers Jésus-Christ est presque inaccessible à la pensée moderne."

• Les "grandes puissances de la tolérance n'accordent pas au christianisme la tolérance qu'elles propagent" et avec leur "manipulation radicale de l'homme" et leur "déformation des sexes par l'idéologie du genre", elles s'opposent au christianisme.

• "L'intolérance de cette apparente modernité à l'égard de la foi chrétienne ne s'est [prétendument] pas encore transformée en persécution ouverte, et pourtant elle se manifeste de manière de plus en plus autoritaire dans le but de parvenir, par une législation appropriée, à l'éradication de ce qui est essentiellement chrétien."



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Message par Enfant du Père Dim 29 Jan 2023 - 22:20

Décès de Benoît XVI : L’échec de l’herméneutique de la continuité

Beaucoup a été dit sur Benoît XVI au cours de ces dernières semaines. Les grands tirages, peu complaisants, ont rappelé qu’il était affublé du titre de « panzercardinal » lorsqu’il était le garant du dogme auprès du pape. Les médias plus conservateurs ont salué l’artisan de la pacification liturgique, celui qui a eu le mérite de publier le Motu Proprio Summorum Pontificum. On oublie peut-être qu’avec sa mort, c’est également une véritable page de l’histoire de l’Église qui se tourne puisqu’avec lui disparaît le dernier grand acteur de Vatican II. Même les six derniers pères conciliaires survivants (quasi-centenaires) sur les deux mille cinq cent ne jouèrent pas le grand rôle qu’il occupa en tant qu’expert. Assistant aux débats, il était le consultant théologique de l’archevêque de Cologne Joseph Frings et il prêta, en de nombreuses occasions, sa plume à ce prélat de premier plan. Avec Joseph Ratzinger meurt aussi le dernier cardinal nommé sous Paul VI, un personnage clef qui a participé aux grandes décisions pontificales au cours du dernier demi-siècle, l’une des éminentes figures de l’Église contemporaine, qui eut pour rôle d’appliquer les décisions des Pères, puis de les interpréter.

Une incontestable évolution


Or une certaine gêne, bien visible dans l’évolution de son habillement, émerge dans ce long parcours qui conduisit Benoît XVI de l’enthousiasme de la réception de l’aggiornamento dans les années 1960 à la maîtrise des excès post-conciliaires dans les années 1990 et 2000..../...

Lire sur le site de Renaissance Catholique :

https://renaissancecatholique.fr/blog/deces-de-benoit-xvi-lechec-de-lhermeneutique-de-la-continuite/

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Message par Cinci Lun 30 Jan 2023 - 15:03

Enfant,

Je serais globalement d'accord avec les commentaires que l'on trouve dans l'article présent sur le blog. 

En fin de compte, Joseph Ratzinger aura, tout à la fois, voulu cautionner la fameuse révolution conciliaire tout en s'efforçant intellectuellement à la rendre plus acceptable ou comme plus tolérable pour des gens de sensibilité encore catholique. Il était désireux de sauver les formes. Mais était-ce suffisant, pourrait-on se demander ? 

Tant qu'à faire une analogie avec la révolution de 1789 et ayant mis bas l'armature idéologique de l'ancien système monarchique de droit divin : l'action de Joseph Ratzinger se comparerait-elle peut-être avec celle des contre-révolutionnaires post-1815 ayant bien souhaité rétablir la monarchie à quelque part, pour y maintenir un roi sur le trône en France. Oui, sauf que nous savons aussi que la Restauration ne sera jamais parvenu à remettre en place les vraies fondements idéologiques de l'ancien système monarchique. Et c'est bien pourquoi il ne put y avoir de retour durable au système monarchique d'ancien régime. La république s'y sera-t-elle installée pour être ce nouveau régime durable. La forme sans l'esprit ne peut pas subsister bien longtemps.

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Message par Enfant du Père Jeu 2 Fév 2023 - 10:27

@Cinci

Oui, cet article de "Renaissance Catholique" est plutôt bien ficelé et je vais d'ailleurs ouvrir un fil pour le mettre plus en valeur et ainsi nous pourrons échanger sur la vie étonnante de Benoît XVI, clerc participant au concile Vatican II puis plusieurs années plus tard, cardinal préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi aux côtés de Jean-Paul II et enfin pape pendant huit années.
Le concile aura été tour à tour sa joie, son inquiétude et sa souffrance. Il aura tenté "l'herméneutique de la continuité". Elle n'aura vécu en germe que sous son pontificat.
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Message par vinz 109 Dim 5 Fév 2023 - 20:03

Le pape François a réagi sur l'oeuvre de Benoît XVI dans la conférence de presse dans l'avion le ramenant à Rome suite à son voyage au Soudan du Sud.

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Message par Cinci Dim 5 Fév 2023 - 21:27

Merci vinz 109. 

Je crois certainement François quand il dit que Benoit XVI était d'accord pour que lui-même prenne les décisions qu'il a prise. Car cela est tout à fait conforme à la personnalité de feu Benoit XVI. Et c'est pourquoi je dis qu'il endossait mille fois son successeur. Comprendre : non pas que Benoit XVI aurait fait nécessairement la même chose que l'autre ni voulu emprunter très exactement le même chemin, mais qu'il était d'accord pour que l'autre étant le pape (suite à son propre désistement) il puisse juger lui-même des choses selon ce qui lui paraîtrait bon à faire ou ordonner et qu'il le fasse.

 Bref, Benoit XVI appuie François, et parce que Benoit XVI se situe pour vrai dans le même camp que François. Qu'il n'y a donc pas lieu de supposer que Benoit XVI aurait été secrètement encore pape et comme à la tête d'une autre Église en opposition réelle d'avec celle de François.  Cela, c'est une chimère.

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Message par Enfant du Père Dim 5 Fév 2023 - 21:45

@Cinci

Le cardinal Ratzinger, moderniste modéré, ayant considéré au bout de quelques années, certains excès du concile, a voulu freiner celui-ci avec des textes comme "veritatis splendor " auquel il a collaboré sous JPII puis devenu pape, il a voulu consolider une certaine morale avec les principes non négociables et il a voulu toiletter la liturgie et insuffler un élan mystique. Il suffit de réécouter ses homélies.
Il démissionne en 2013 sans que nous sachions réellement pourquoi.

Son successeur est un moderniste délibéré et il détruit énormément en tous sens : liturgie, morale, doctrine, paraissant plus onusien que catholique.
On ne peut comparer ces deux hommes tant il y a d'opposition entre eux.
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Message par territoire en héritage Lun 6 Fév 2023 - 14:29

Cinci a écrit:
...

 Bref, Benoit XVI appuie François, et parce que Benoit XVI se situe pour vrai dans le même camp que François.

...


Un contre-exemple sur "l'accord" entre Benoît XVI et François ...

Déclaration de retour du Soudan du Sud :

https://lanuovabq.it/it/dai-gay-a-ratzinger-ancora-sorprese-dal-papa-in-volo

...

François a également admis qu'il avait consulté Ratzinger sur certaines décisions à prendre et a déclaré que le pape émérite était d'accord avec lui. Dans le livre de Gänswein Rien que la vérité , en revanche, plus d'une occasion est rapportée dans laquelle Benoît XVI aurait exprimé des objections à son successeur

...

A l'occasion de la polémique suite aux propos de François sur le vol retour de Slovaquie, lorsqu'il citait le PACS français comme un bon exemple de loi sur les unions civiles, "une personne qui se croit un grand théologien", a dit le Pape , se rendit au monastère Mater Ecclesia et fit « une dénonciation contre » lui. Bergoglio a expliqué: "Benedetto n'a pas eu peur, il a appelé quatre théologiens cardinaux de premier niveau et a dit: expliquez-moi cela et ils l'ont expliqué. Et ainsi l'histoire s'est terminée. C'est une anecdote de voir comment Benedetto s'est déplacé quand il y avait une plainte ."

Il faut cependant rappeler que le document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur les projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles datant du 3 juin 2003 et dans lequel il était dit qu'en cas « d'un projet de loi favorable à la reconnaissance légale des homosexuels, le parlementaire catholique a le devoir moral d'exprimer clairement et publiquement son désaccord et de voter contre" portait la signature du cardinal Joseph Ratzinger.


.
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Message par Isabelle-Marie Mar 7 Fév 2023 - 9:17

Le cardinal Schönborn (vidéo ci-dessus, post du 18 janv. : entretien avec Philippine de St Pierre) distingue entre le Ratzinger polémique affronté aux  grandes dérives de l'Église, le Ratzinger soucieux de la sainteté du culte de Dieu dans la Liturgie et de l'Unité dans la foi (il a fait tout ce qu'il a pu pour ramener les fidèles dissidents de Mgr Lefèvre) le Ratzinger des grands discours sur la politique et Dieu, développant le thème de la conscience en politique et non sans audace rendant hommage à Thomas More "l'homme qui suivit sa conscience au prix de sa vie" au commencement même de son discours devant le Parlement de Londres qui l'avait fait condamner au temps d'Henri VIII ; et citant en exemple l'abolition de l'esclavage comme un effet de cette conscience lorsqu'elle s'applique aux décisions politiques, qui fait grandir l'humanité et avancer le monde. Il y a aussi le Ratzinger discutant des grandes questions du temps et dans ce domaine il fut également un prophète, souvent cité d'ailleurs sur le site de "Pierre et les loups", dont voici quelques reprises :

   - L'Apocalypse parle de l'antagoniste de Dieu, la Bête. Cet animal n'a pas de nom, mais un numéro. Dans leur horreur [les camps de concentration] ont effacé les visages et l'histoire, transformant l'homme en numéro, le réduisant à un rouage dans une énorme machine. L'homme n'est plus qu'une fonction ... De nos jours, nous ne devrions pas oublier qu'ils préfiguraient le destin d'un monde qui court le risque d'adopter la même structure que celle des camps de concentration, si la loi universelle des machines était acceptée. Les machines qui ont été construites imposent la même loi. Selon cette logique, l'homme doit être interprété par un ordinateur, ce qui n'est possible que s'il est converti en nombres. La bête est un nombre et transforme en nombres. Dieu, quant à Lui, a un nom et nous appelle par notre nom. Il est une personne et recherche les personnes.

Palerme, le 15 mars 2000

- Pensons aux grandes puissances de l'histoire d'aujourd'hui, pensons aux [intérêts financiers] anonymes qui réduisent l'homme en esclavage, qui ne sont plus chose de l'homme, mais constituent un pouvoir anonyme que les hommes servent, par lequel les hommes sont tourmentés et même massacrés. Il s'agit d'un pouvoir destructeur, qui menace le monde.

Synode Aula, Cité du Vatican, 11 octobre 2010

  -... nous [n'entendons] pas Dieu — cela nous dérangerait — et ainsi, nous ne sentons pas non plus naturellement la force du mal et nous restons sur le chemin de notre confort... La somnolence... des apôtres [est aussi la nôtre], nous qui ne voyons pas, qui ne voulons pas voir toute la force du mal, et qui ne voulons pas entrer dans Sa Passion.

Audience générale, 20 avril 2011

  - L'homme ne saurait mettre dans la science et la technologie une confiance totale et sans condition, ce qui reviendrait à croire que le progrès expliquerait tout et répondrait à tous les besoins existentiels et spirituels. La science ne peut se substituer à la révélation, et répondre de manière exhaustive aux questions fondamentales que l'homme se pose, du sens de la vie et de la mort aux valeurs dernières ou à la nature du progrès".

Discours à l'Académie pontificale des sciences, Vatican, 6 novembre 2006

  - Si Dieu et les valeurs morales, la différence entre le bien et le mal, restent dans les ténèbres, alors toutes les autres « lumières », qui mettent à notre portée des prouesses techniques aussi incroyables, ne sont pas seulement des progrès mais aussi des dangers qui nous mettent en danger, nous et le monde.

Homélie de la Veillée pascale, 7 avril 2012

  - ...si la sexualité est séparée de la fécondité, alors, à l’inverse, la fécondité peut naturellement aussi être pensée sans sexualité. Il semble donc juste de ne plus confier la procréation de l’homme à la passion occasionnelle du corps, mais de planifier et de produire l’homme rationnellement. Ce processus, par lequel les hommes ne sont plus générés et conçus mais faits, est pendant ce temps en plein essor. Mais cela signifie alors que l’homme n’est plus un don reçu, mais un produit planifié par notre action. D’autre part, ce qui peut être fabriqué peut aussi être détruit. En ce sens, la tendance croissante au suicide comme fin programmée de la vie fait partie intégrante de la tendance décrite.

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2021/09/16/le-mariage-homosexuel-et-le-bouleversement-anthropologique-qui-en-decoule/

  - «Enlève le droit et alors qu’est ce qui distingue l’État d’une grosse bande de brigands ? » a dit un jour saint Augustin.

Servir le droit et combattre la domination de l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien. Dans un moment historique où l’homme a acquis un pouvoir jusqu’ici inimaginable, cette tâche devient particulièrement urgente. L’homme est en mesure de détruire le monde. Il peut se manipuler lui-même. Il peut pour ainsi dire, créer des êtres humains et exclure d’autres êtres humains du fait d’être des hommes. Comment reconnaissons-nous ce qui est juste ? Comment pouvons-nous distinguer entre le bien et le mal,  entre le vrai droit et le droit seulement apparent ? La demande de Salomon reste la question décisive devant laquelle l’homme politique et la politique se trouvent aussi aujourd’hui


Discours au-monde politique devant le-bundestag, 22 septembre 2011

- Notre monde est en même temps troublé par le sentiment que le consensus moral s'effondre, consensus sans lequel les structures juridiques et politiques ne peuvent pas fonctionner… Ce n'est que s'il existe un tel consensus sur l'essentiel que les constitutions et le droit peuvent fonctionner. Ce consensus fondamental issu de l'héritage chrétien est en péril… En réalité, cela rend la raison aveugle à l'essentiel. Résister à cette éclipse de la raison et conserver sa capacité à voir l'essentiel, à voir Dieu et l'homme, à voir ce qui est bon et ce qui est vrai, c'est l'intérêt commun qui doit unir toutes les personnes de bonne volonté. L'avenir même du monde est en jeu.

Discours à la Curie romaine, 20 décembre 2010

Sa mort, exprime le cardinal Schönborn à la fin de son entretien avec Philippine de St pierre, n'est pas vraiment une perte, "d'ailleurs, je lui ai déjà donné du travail" Smile  Il fera ce qu'a dit la petite Thérèse, passer son ciel à faire du bien sur la terre ; avec Jean-Paul II, du haut de sa fenêtre il nous bénit. Évêque

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Message par Cinci Mar 7 Fév 2023 - 15:28

Bonjour,

Il me faudrait sans doute plus de temps que je puis disposé (aujourd'hui en tout cas) pour reprendre tous les points qui mériteraient de l'être. Il faudra y revenir. 

Mais bien sûr que Benoit XVI était un moderniste ... modéré ? Modéré soit ... mais moderniste quand même !

Mr. Green

Comme je l'ai déjà laissé entendre, «moderniste» ne rime pas nécessairement avec monstrueux, amateur de frasques brutales, d'impiétés grossières, ni même la volonté consciente et explicite de faire rupture avec l'Église, de se penser ou représenter soi-même en dehors. Ce que je ne dis pas : que Benoit XVI aurait dû être une personnalité repoussante ou encore tel quelqu'un qu'animerait un désir brûlant de rompre formellement avec l'Église d'avant. Non !

En fait, son modernisme se laissait voir, déjà, rien que dans son discours du 22 décembre 2005 devant la Curie Romaine. Ici c'est quand on chercherait un petit illustré rapide. Il y faisait, à cette occasion, un petit retour commenté sur le concile Vatican II. Faudrait voir le contenu.

Cinci
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Message par Enfant du Père Mar 7 Fév 2023 - 15:30

La prophétie du Père Ratzinger.


Le pape Benoît XVI et son oeuvre Teologo-400x250


En 1969, le futur pape, dans une série de cinq conférences à la radio bavaroise (Bayerische Rundfunk) tenait des propos saisissants qui avec le recul apparaissent comme d’authentiques prophéties:  le jeune professeur Ratzinger imaginait l’Eglise qui émergerait de la crise actuelle: une Eglise qui perdrait beaucoup sur le plan matériel et dans son rôle social, mais ressortirait purifiée; une Eglise plus spirituelle, réduite à un petit troupeau et (paradoxalement) plus forte, qui remettrait la foi, et non les structures, au centre de l’expérience.

La version qui suit, dans ma traduction, est issue du site korazym.org. Les soulignements typographiques sont de moi:

Nous devons être prudents dans nos prédictions. Ce que disait saint Augustin est toujours vrai : l’homme est un abîme ; personne ne peut prévoir ce qui émergera de ces profondeurs. Et celui qui croit que l’Église n’est pas seulement déterminée par l’abîme qu’est l’homme, mais qu’elle atteint l’abîme le plus grand, le plus infini, qui est Dieu, sera le premier à hésiter dans ses prédictions, car ce désir naïf de savoir avec certitude ne pourrait être que l’annonce de son inaptitude historique. (…)
L’avenir de l’Église peut résider et résidera dans ceux dont les racines sont profondes et qui vivent dans la pure plénitude de leur foi. Il ne résidera pas chez ceux qui ne font que s’adapter au moment présent, ni chez ceux qui se contentent de critiquer les autres en se prenant pour des juges infaillibles, ni chez ceux qui choisissent la facilité, qui éludent la passion de la foi en la déclarant fausse et obsolète, tyrannique et légaliste, tout ce qui exige quelque chose des hommes, les blesse et les oblige à se sacrifier.
Pour le dire plus positivement : l’avenir de l’Église, une fois de plus comme toujours, sera façonné par les saints, c’est-à-dire par des hommes dont l’esprit est plus profond que les slogans du jour, qui voient plus que ce que les autres voient, parce que leur vie embrasse une réalité plus large.
La générosité, qui rend les hommes libres, ne s’obtient que par la patience de petits actes quotidiens d’abnégation. Grâce à cette passion quotidienne, qui révèle à l’homme combien il est asservi par son ego, grâce à cette passion quotidienne et à elle seule, les yeux de l’homme s’ouvrent lentement.
L’homme ne voit que dans la mesure de ce qu’il a vécu et subi. Si aujourd’hui nous ne sommes plus très capables de prendre conscience de Dieu, c’est parce qu’il nous est très facile de nous échapper, de fuir les profondeurs de notre être à travers le sentiment narcotique de tel ou tel plaisir. De cette façon, nos profondeurs intérieures nous restent fermées. S’il est vrai qu’un homme ne peut voir qu’avec son cœur, alors combien nous sommes aveugles !

De quelle manière cela influe-t-il le problème que nous examinons ? Cela signifie que tout le discours de ceux qui prophétisent une Église sans Dieu et sans foi n’est que du bavardage inutile.

Nous n’avons pas besoin d’une Église qui célèbre le culte de l’action dans les prières politiques. Elle est entièrement superflue. Et donc elle va se détruire.
Ce qui restera sera l’Église de Jésus-Christ, l’Église qui croit au Dieu qui s’est fait homme et qui nous promet la vie après la mort. Le prêtre qui n’est qu’un travailleur social peut être remplacé par le psychothérapeute et d’autres spécialistes, mais le prêtre qui n’est pas un spécialiste, qui ne reste pas dans les tribunes à regarder le match, à donner des conseils officiels, mais qui se met au nom de Dieu à la disposition de l’homme, qui l’accompagne dans ses peines, dans ses joies, dans ses espoirs et dans ses craintes, un tel prêtre sera certainement nécessaire à l’avenir.
Faisons un pas de plus.
De la crise d’aujourd’hui émergera une Église qui aura beaucoup perdu. Elle deviendra petite et devra recommencer plus ou moins depuis le début. Elle ne pourra plus habiter nombre des bâtiments qu’elle avait construits dans la prospérité. Le nombre de ses fidèles diminuant, elle perdra également la plupart de ses privilèges sociaux. Contrairement à une période antérieure, elle sera davantage perçue comme une société volontaire, dans laquelle on n’entre que par libre décision. En tant que petite société, elle exigera beaucoup plus de l’initiative de ses membres individuels.
Elle découvrira sans doute de nouvelles formes de ministère et ordonnera au sacerdoce des chrétiens qui exercent une profession. Dans de nombreuses petites congrégations ou groupes sociaux autosuffisants, le service pastoral sera normalement assuré de cette manière.

Parallèlement, le ministère sacerdotal à plein temps sera indispensable, comme auparavant. Mais malgré tous ces changements que l’on peut supposer, l’Église retrouvera, avec toute son énergie, ce qui lui est essentiel, ce qui a toujours été son centre : la foi dans le Dieu trinitaire, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, dans l’assistance de l’Esprit, qui durera jusqu’à la fin. Elle repartira de petits groupes, de mouvements et d’une minorité qui remettra la foi et la prière au centre de l’expérience et qui revivra les sacrements comme un service divin et non comme un problème de structure liturgique.
Ce sera une Église plus spirituelle, qui ne s’arrogera pas un mandat politique en flirtant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite. Elle le fera avec difficulté. Le processus de cristallisation et de clarification la rendra pauvre, il en fera une Église des petites gens, le processus sera long et ardu, car il faudra éliminer l’étroitesse d’esprit sectaire et l’obstination pompeuse. On peut prédire que tout cela prendra du temps.

Le processus sera long et ardu, comme l’a été le chemin du faux progressisme à la veille de la Révolution française – où un évêque pouvait être considéré comme intelligent s’il se moquait du dogme et insinuait même que l’existence de Dieu n’était pas du tout certaine – jusqu’au renouveau du XIXe siècle.
Mais après l’épreuve de ces divisions, une grande force émergera d’une Église intériorisée et simplifiée.
Les hommes qui vivront dans un monde totalement programmé connaîtront une solitude indescriptible. S’ils auront complètement perdu le sens de Dieu, ils ressentiront toute l’horreur de leur pauvreté. Et ils découvriront alors la petite communauté des croyants comme quelque chose de totalement nouveau : ils la découvriront comme une espérance pour eux-mêmes, la réponse qu’ils avaient toujours cherchée en secret.


Il me semble certain que des temps très difficiles sont à venir pour l’Église. Sa véritable crise ne fait que commencer. Elle doit faire face à de grands bouleversements.
Mais je suis aussi très certain de ce qui restera à la fin : non pas l’Église du culte politique, qui est déjà morte, mais l’Église de la foi.
Il est certain qu’elle ne sera plus la force sociale dominante dans la mesure où elle l’était encore récemment. Mais l’Église connaîtra une nouvelle floraison et apparaîtra comme la maison de l’homme, où il peut trouver la vie et l’espérance au-delà de la mort ».

L’Église catholique survivra malgré les hommes et les femmes, pas nécessairement grâce à eux, et nous avons encore notre rôle à jouer. Nous devons prier et cultiver la générosité, l’abnégation, la fidélité, la dévotion sacramentelle et une vie centrée sur le Christ.
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/01/31/la-prophetie-de-ratzinger-revision/
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Message par Enfant du Père Mar 7 Fév 2023 - 16:06

Cinci a écrit:Bonjour,

Mais bien sûr que Benoit XVI était un moderniste ... modéré ? Modéré soit ... mais moderniste quand même !

En fait, son modernisme se laissait voir, déjà, rien que dans son discours du 22 décembre 2005 devant la Curie Romaine. Ici c'est quand on chercherait un petit illustré rapide. Il y faisait, à cette occasion, un petit retour commenté sur le concile Vatican II. Faudrait voir le contenu.
Voilà donc de la lecture pour ce soir ! Si cela m'inspire, j'en ferai un commentaire.


DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
À
LA CURIE ROMAINE À L'OCCASION
DE LA PRÉSENTATION DES VŒUX DE NOËL
Jeudi 22 décembre 2005

https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2005/december/documents/hf_ben_xvi_spe_20051222_roman-curia.html
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Message par Cinci Jeu 9 Fév 2023 - 0:46

Benoit XVI 

[...]

Tout d'abord, il fallait définir de façon nouvelle la relation entre foi et sciences modernes; cela concernait d'ailleurs, non seulement les sciences naturelles, mais également les sciences historiques, car, selon une certaine école, la méthode historique-critique réclamait le dernier mot sur l'interprétation de la Bible, et, prétendant l'exclusivité totale de sa propre compréhension des Ecritures Saintes, s'opposait sur des points importants à l'interprétation que la foi de l'Eglise avait élaborée. En second lieu, il fallait définir de façon nouvelle le rapport entre Eglise et Etat moderne, qui accordait une place aux citoyens de diverses religions et idéologies, se comportant envers ces religions de façon impartiale et assumant simplement la responsabilité d'une coexistence ordonnée et tolérante entre les citoyens et de leur liberté d'exercer leur religion. Cela était lié, en troisième lieu, de façon plus générale au problème de la tolérance religieuse - une question qui exigeait une nouvelle définition du rapport entre foi chrétienne et religions du monde.









 En particulier, face aux récents crimes du régime national socialiste, et plus généralement, dans le cadre d'un regard rétrospectif sur une longue histoire difficile, il fallait évaluer et définir de façon nouvelle le rapport entre l'Eglise et la foi d'Israël.






Il s'agit là de thèmes de grande portée - ce furent les thèmes de la seconde partie du Concile - sur lesquels il n'est pas possible de s'arrêter plus amplement dans ce contexte.

 Il est clair que dans tous ces secteurs, dont l'ensemble forme une unique question, pouvait ressortir une certaine forme de discontinuité et que, dans un certain sens, s'était effectivement manifestée une discontinuité dans laquelle, pourtant, une fois établies les diverses distinctions entre les situations historiques concrètes et leurs exigences, il apparaissait que la continuité des principes n'était pas abandonnée - un fait qui peut échapper facilement au premier abord. C'est précisément dans cet ensemble de continuité et de discontinuité à divers niveaux que consiste la nature de la véritable réforme.

 Dans ce processus de nouveauté dans la continuité, nous devions apprendre à comprendre plus concrètement qu'auparavant que les décisions de l'Eglise en ce qui concerne les faits contingents - par exemple, certaines formes concrètes de libéralisme ou d'interprétation libérale de la Bible - devaient nécessairement être elles-mêmes contingentes, précisément parce qu'elles se référaient à une réalité déterminée et en soi changeante.


Ici, Benoit XVI reprend pour lui-même la dynamique justificatrice du modernisme ... parce que les temps changent, parce que la société change, parce que la culture est différente (la culture d'un moment représente la réalité contingente, etc.) alors il faut que l'Église repense sa foi, l'exprime d'une nouvelle manière. Et ce qui faisait sens hier ne le fait plus aujourd'hui.

 
Il fallait apprendre à reconnaître que, dans de telles décisions, seuls les principes expriment l'aspect durable, demeurant en arrière-plan et en motivant la décision de l'intérieur. En revanche les formes concrètes ne sont pas aussi permanentes, elles dépendent de la situation historique et peuvent donc être soumises à des changements. Ainsi, les décisions de fond peuvent demeurer valables, tandis que les formes de leur application dans des contextes nouveaux peuvent varier. Ainsi, par exemple,  si  la liberté de religion est considérée comme une expression de l'incapacité de l'homme à trouver la vérité, et par conséquent, devient une exaltation du relativisme alors, de nécessité sociale et historique, celle-ci est élevée de façon impropre au niveau métaphysique et elle est ainsi privée de son véritable sens, avec pour conséquence de ne pas pouvoir être acceptée par celui qui croit que l'homme est capable de connaître la vérité de Dieu, et, sur la base de la dignité intérieure de la vérité, est lié à cette connaissance. Il est, en revanche, totalement différent de considérer la liberté de religion comme  une  nécessité  découlant  de  la coexistence humaine, et même comme une conséquence intrinsèque de la vérité qui ne peut être imposée de l'extérieur, mais qui doit être adoptée par l'homme uniquement à travers le processus de la conviction. Le Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la liberté religieuse un principe essentiel de l'Etat moderne, a repris à nouveau le patrimoine plus profond de l'Eglise. Celle-ci peut être consciente de se trouver ainsi en pleine syntonie avec l'enseignement de Jésus lui-même (cf. Mt 22, 21), comme également avec l'Eglise des martyrs, avec les martyrs de tous les temps.


 
L'Eglise antique, de façon naturelle, a prié pour les empereurs et pour les responsables politiques, en considérant cela comme son devoir (cf. 1 Tm 2, 2); mais, tandis qu'elle priait pour les empereurs, elle a en revanche refusé de les adorer, et, à travers cela, a rejeté clairement la religion d'Etat. Les martyrs de l'Eglise primitive sont morts pour leur foi dans le Dieu qui s'était révélé en Jésus Christ, et précisément ainsi, sont morts également pour la liberté de concience et pour la liberté de professer sa foi, - une profession qui ne peut être imposée par aucun Etat, mais qui ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu, dans la liberté de la conscience. Une Eglise missionnaire, qui sait qu'elle doit annoncer son message à tous les peuples, doit nécessairement s'engager au service  de  la  liberté  de la foi. Elle veut transmettre le don de la vérité qui existe pour tous, et assure dans le même temps aux peuples et à leurs gouvernements qu'elle ne veut pas détruire leur identité et leurs cultures, mais qu'elle leur apporte au contraire une réponse que, au fond d'eux, ils attendent, - une réponse avec laquelle la multiplicité des cultures ne se perd pas, mais avec laquelle croît au contraire l'unité entre les hommes, et ainsi, la paix entre les peuples également.

Benoit XVI ose affirmer que l'Église antique aurait clairement rejeté la religion d'État d'une part; de l'autre, il accrédite, en plus, l'idée fausse que religion d'État devrait forcément rimer avec tyrannie; nous assimilant toute l'affaire avec le «viol des consciences»,  à l'instar de ce à quoi nos anciens martyrs auraient dû faire face avec Néron. Il vient mettre Léon XIII et tous les autres papes d'avant en porte à faux avec l'Église antique. C'est grave ! Grave, grave, grave ... Cela, mais c'est bien le modernisme. Les exigences de correction vont découler d'une fausse pensée toute semblable. Ce sont les protestants soit dit en passant (non pas les catholiques) qui n'auront eu cesse de se plaindre de la tyrannie de Rome, de la tyrannie du papisme, du despotisme des États catholiques. 


Non


Les anciens martyrs chrétiens du Ier siècle sont mort de n'avoir pas voulu apostasier leur foi, face à des imperators revendiquant une stature divine, une horreur assimilable à de l'idolâtrie pure pour les chrétiens. Cela n'a jamais voulu signifier le rejet  du principe même de la religion d'État.


  Des anciens Hébreux sont morts, eux aussi, en martyrs. dans des circonstances analogues, mis en face de quelque despote oriental réclamant qu'on lui voue un culte comme à une des divinités du panthéon. Pour autant les Hébreux ne rejetaient en rien la religion nationale du royaume d'Israël ou de Juda. Ici le vrai culte : «Écoute Ô Israël, Notre Seigneur est le seul Seigneur ...»; «Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma Face»; «Yavhé est un Dieu jaloux», etc.» Une seul religion officielle dans l'ancien Israël et non pas une diversité de religions. Un seul culte public reconnu légitime par les autorités publiques. 



Le Concile Vatican II, avec la nouvelle définition de la relation entre la foi de l'Eglise et certains éléments essentiels de la pensée moderne, a revisité ou également corrigé certaines décisions historiques, mais dans cette apparente discontinuité, il a en revanche maintenu et approfondi sa nature intime et sa véritable identité.

Ces «éléments essentiels de la pensée moderne» qu'évoque Benoit XVI ne sont autres que ce qui se nomme en raccourci et je vous le donne en mille ... l'américanisme ... condamné à moults reprises déjà par les papes. Il ne s'agit pas d'une «apparente discontinuité» malgré ce que raconte Benoit XVI. Non, on a affaire à une vraie divergence majeure de position ou d'enseignement. Benoit XVI ambitionne de corriger Pie IX. 

Personnellement, je ne croirai en rien que les martyrs du Ier siècle seraient mort - comme Benoit XVI le laisserait entendre - «pour la défense du droit des adeptes de la déesse Isis à pouvoir célébrer publiquement son culte, à l'égalité du culte rendu à Jésus-Christ, etc.» Certainement pas ! 


___

Ce sont dans l'ensemble ici des extraits du discours du 22 décembre 2005 devant la Curie Romaine. Je repique ces passages de la section dans laquelle Benoit XVI faisait justement un retour commenté sur Vatican II.

Cinci
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Message par territoire en héritage Jeu 9 Fév 2023 - 11:51

.


Homélies inédites de Benoît XVI

https://www.ilsussidiario.net/news/ratzinger-il-primo-dono-di-dio-e-la-vita-le-omelie-inedite-del-papa-emerito/2486175/
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/02/09/les-homelies-privees-de-benoit-xvi/

extraits
...
« Apprenez une foi joyeuse, apprenez que vivre vraiment avec le Père, vivre selon la parole de Dieu, c’est la vraie félicité et l’abondance de la vie ». Propos de Benoît XVI le 10 mars 2013, dans l’une de ses premières homélies dominicales « privées » prononcées à Castel Gandolfo, dans la chapelle du Palais apostolique, pendant la période qu’il a passée éloigné de Rome après sa démission.

Don Georg souligne dans ses mémoires que ces sermons étaient généralement de courte durée et qu’ils étaient centrés, « avec des mots très sentis, sur les aspects les plus essentiels de la foi ». Le 17 mars 2013, le pape émérite explique ce qu’est la conversion : pas simplement « un acte autonome du sujet » mais « une rencontre », qui ensuite « implique naturellement mon activité : je suis conquis pour conquérir ».
Le 21 avril 2013, il s’attarde sur la mission universelle de l’Église : « Dieu trouve les hommes dans toutes les parties du monde et de l’histoire. C’est ainsi que transparaît la réalité de l’Église : sur le globe, elle apparaît toujours pauvre et simple mais, si nous voyons le monde dans sa totalité, nous voyons une famille qui dépasse toutes les frontières ».
 
Toujours à Castel Gandolfo, le 28 avril 2013, il souligne que le « don fondamental » fait par Dieu à l’homme est la création : « Le premier don de Dieu est la vie, et nous devons prendre acte de cette réalité »

...

Les jours de fête où l’on commémorait des saints importants, il lui arrivait de proposer, au début de la célébration eucharistique, « un bref rappel de leurs figures , car « les meilleurs interprètes de l’Évangile ne sont pas les exégètes, soulignait-il, mais ceux qui sont devenus saints, avec le témoignage de leur vie ».



Les réflexions de Benoît XVI dans la chapelle de Mater Ecclesiae ont commencé à s’étendre « de la sphère catéchétique à la dimension plus large de l’actualité, offrant également des jugements précis sur les événements de notre présent ». Dans sa toute première homélie au monastère (12 mai 2013), le pape émérite dénonce « la persécution la plus subtile du christianisme, c’est-à-dire sa marginalisation intellectuelle, avec la création d’une culture anti-chrétienne ».

Un concept qu’il reprendra – plus d’un an plus tard – dans son homélie du 10 août 2014, en affirmant qu’il existe deux menaces contre l’Église :  » les vents des idéologies, qui veulent détruire notre cosmos, et les vagues des pouvoirs politiques et militaires, qui sont la persécution et la destruction de la foi « .
 
Les jugements clairs et sans équivoque sur l’effacement de l’humain par la culture dominante ne manquent pas.
Ainsi, il stigmatise en toutes lettres les lois sur l’avortement, le suicide assisté et le mariage homosexuel.

Dans son homélie du 22 septembre 2013, il déclare que ces lois « disent toutes les trois que je m’approprie la vie, je peux la détruire, elle est ma propriété » et qu’en me les appropriant, je manifeste ma souveraineté, mon autonomie.
Mais, poursuit-il, « si nous regardons plus profondément, nous devons dire que cette triade implique aussi un non au futur: avortement, nous ne voulons pas avoir d’enfants ; suicide ; mariage homosexuel, nécessairement sans enfants ».
 
Face à ce scénario inquiétant, quelle est l’attitude à adopter face à la crise ?

Montrer « la puissance de la croix du Christ, pour défendre la vie contre les forces de destruction » (9 février 2014).
Sinon, le christianisme sera réduit à « une conformité au monde, sans le courage de la passion pour la vérité
».
Un christianisme qui semble moderne, en phase avec son temps, mais qui en réalité est insipide et dépourvu de toute force de vérité ».


Commentant le 17 novembre 2013 le « discours eschatologique » du passage de l’Évangile de Luc 21, dans lequel Jésus annonce la destruction et la persécution, le pape émérite observe que dans les paroles du Sauveur « il y a une surprise ».
En effet, « l’élément fondamental de la philosophie moderne de l’histoire, qui a le ‘progrès’ comme concept central, n’apparaît pas ».

Ratzinger précise : « Selon cette vision, l’histoire est ascendante : il y a des aberrations, de petites rechutes, mais tout compte fait, à la fin, on arrive à la société fraternelle et juste, à un monde meilleur, à une sorte de paradis terrestre ».

Est-ce cela que le Christ annonce ? Non. Car « Jésus parle plutôt de catastrophes naturelles, de violence croissante, de guerres et d’anarchie, de persécutions et d’un refroidissement de la foi, indiquant fondamentalement que l’histoire humaine reste la même jusqu’à la fin ».
Quelques mois plus tard, le 25 mai 2014, s’interrogeant sur les raisons de la  » victoire  » inattendue du christianisme dans la confrontation avec les religions de l’Antiquité, Benoît XVI indique une voie à suivre.
 
Le principal facteur d’affirmation de la foi chrétienne dans l’histoire est le témoignage. Ce qui s’est passé, c’est que « dans un monde où la corruption, la violence, l’immoralité et l’absence d’un engagement commun envers le bien étaient normaux, les chrétiens ont vécu dans la droiture, l’intégrité, la bonté, la souffrance mais sans faire le mal ».
Et quel était le résultat du témoignage, même jusqu’au martyre ? Une telle existence « était un signe si radical et si évident qu’il était convaincant, car une telle vie ne peut pas être expliquée par la pure force humaine, mais montre vraiment que c’est Dieu qui donne cette vie ». Et il concluait : « Le témoignage chrétien est décisif pour la victoire du christianisme, même dans le futur ».
 
Ce « futur » prédit il y a presque neuf ans, c’est aujourd’hui.



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Message par Cinci Ven 10 Fév 2023 - 18:17

On retrouve encore ici le principe du modernisme chez Benoit XVI, et toujours dans son discours du 22 décembre 2005.

Le pas accompli par le Concile vers l'époque moderne, qui de façon assez imprécise a été présenté comme une "ouverture au monde", appartient en définitive au problème éternel du rapport entre foi et raison, qui se représente sous des formes toujours nouvelles.

La situation que le Concile devait affronter est sans aucun doute comparable aux événements des époques précédentes. Saint Pierre, dans sa première Lettre, avait exhorté les chrétiens à être toujours  prêts  à  rendre  raison (
apologia) à quiconque leur demanderait le logos, la raison de leur foi (cf. 3, 15). Cela signifiait que la foi biblique devait entrer en discussion et en relation avec la culture grecque et apprendre à reconnaître à travers l'interprétation la ligne de démarcation, mais également le contact  et l'affinité qui existait entre elles dans l'unique raison donnée par Dieu. Lorsqu'au XIII siècle, par l'intermédiaire des philosophes juifs et arabes, la pensée aristotélicienne entra en contact avec le christianisme médiéval formé par la tradition platonicienne, et que la foi et la raison risquèrent d'entrer dans une opposition inconciliable, ce fut surtout saint Thomas d'Aquin qui joua le rôle de médiateur dans la nouvelle rencontre entre foi et philosophie aristotélicienne, plaçant ainsi la foi dans une relation positive avec la forme de raison dominante à son époque.

Le douloureux débat entre la raison moderne et la foi chrétienne qui, dans un premier temps, avait connu un début difficile avec le procès fait à Galilée, connut assurément de nombreuses phases, mais avec le Concile Vatican II, arriva le moment où une nouvelle réflexion était nécessaire. Dans les textes conciliaires, son contenu n'est certainement tracé que dans les grandes lignes, mais cela a déterminé la direction essentielle, de sorte que le dialogue entre raison et foi, aujourd'hui particulièrement important, a trouvé son orientation sur la base du Concile Vatican II. A présent, ce dialogue doit être développé avec une grande ouverture d'esprit, mais également avec la clarté dans le discernement des esprits qu'à juste titre, le monde attend de  nous  précisément en ce moment.

Ainsi, aujourd'hui, nous pouvons tourner notre regard avec gratitude vers le Concile  Vatican II:  si nous le lisons et que nous l'accueillons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir toujours plus une grande force pour le renouveau toujours nécessaire de l'Eglise.
Benoit XVI conçoit l'expression de la foi catholique comme un principe évolutif, et de ce que celle-ci devrait entrer en dialogue avec la forme de raison dominante d'une époque. Il sera beaucoup question de nouveauté partout dans le discours que voici. Et ce n'est pas là un genre de langage qu'on pourrait retrouver dans les vingt autres conciles antérieurs. 

Cinci
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Message par territoire en héritage Dim 12 Fév 2023 - 17:16

.

« Cène » et « Eucharistie » : Le sens de la communion de Benoît XVI

https://www.diakonos.be/settimo-cielo/la-messe-catholique-comme-personne-ne-lavait-jamais-expliquee-un-inedit-du-pape-benoit/
ou
https://www.lesalonbeige.fr/cene-et-eucharistie-le-sens-de-la-communion-de-benoit-xvi/
extraits
...

Des quinze textes rédigés par Benoît XVI après sa renonciation à la papauté et dont il a souhaité la publication après sa mort, dans le volume édité chez Mondadori « Che cos’è il cristianesimo. Quasi un testamento spirituale », quatre sont inédits et l’un d’entre eux se distingue de tous les autres.

...

Au cours des derniers siècles, la célébration de la Cène n’a pas vraiment occupé une place centrale dans la vie ecclésiale des Églises protestantes. Dans bon nombre de communautés, la Sainte Cène n’était célébrée qu’une fois par an, le Vendredi saint. […]

Il est évident que, face à une pratique de ce genre, la question de l’intercommunion n’a aucune pertinence. Seul un conformisme sensible à la forme actuelle de vie en commun catholique est susceptible de rendre cette question humainement urgente.

Dans l’Église antique, étonnamment, la célébration quotidienne de la Sainte Messe fut très tôt considérée comme étant évidente. Pour ce que j’en sais, il n’y eut aucune discussion autour de cette pratique, qui s’est imposée pacifiquement.
Ce n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre la raison pour laquelle [dans le « Notre Père »] le mystérieux adjectif « epiousion » ait été presque naturellement traduit par « quotidianus ».

Pour le chrétien, le « supersubstantiel » est le quotidiennement nécessaire. La célébration eucharistique quotidienne s’est révélée nécessaire surtout pour les presbytres et les évêques en tant que « prêtres » de la Nouvelle Alliance. En cela, l’état de vie célibataire a joué un rôle important.

Le contact direct, « corporel » avec les mystères de Dieu déjà à l’époque de l’Ancien Testament jouait un rôle significatif dans l’exclusion de la pratique conjugale les jours où le prêtre préposé exerçait sa charge.

Toutefois, étant donné que le prêtre chrétien traitait avec les saints mystères non plus seulement de manière temporaire, mais qu’il était responsable pour toujours du corps du Seigneur, du pain « quotidien », s’offrir complètement à lui devint une nécessité.

En ce qui concerne les laïcs, la pratique de la réception de la Communion fut toutefois soumise à des évolutions notables.

Certes, le précepte dominical exigeait que tous les catholiques participent à la célébration des mystères le jour du Seigneur, mais la conception catholique de l’Eucharistie n’incluait pas nécessairement la réception hebdomadaire de la Communion.

Je me souviens qu’à l’époque qui a suivi les années Vingt, il y avait, pour les différents états de vie dans l’Église, des jours de Communion qui, comme tels, coïncidaient presque toujours avec les jours de la Confession et qui de ce fait occupaient une place importante même dans la vie de famille. Il était de précepte de se confesser au moins une fois l’an et de communier au Temps pascal. […]

Quand le fermier, le chef de famille, s’était confessé, il régnait à la ferme une atmosphère particulière : chacun évitait de faire quoi que ce soit qui aurait pu le contrarier et mettre de la sorte en péril sa condition de pureté en vue des saints mystères.

En ce temps-là, la Sainte Communion n’était pas distribuée durant la Sainte Messe mais à part, avant ou après la célébration eucharistique. […]

Mais il a toujours également existé des courants orientés vers une Communion plus fréquente, davantage liée à la liturgie, qui ont gagné en puissance avec le début du mouvement liturgique. […]

Le Concile Vatican II en a reconnu le bien-fondé et a par conséquent cherché à mettre en évidence l’unité interne entre célébration communautaire de l’Eucharistie et réception personnelle de la Communion. […]

En ce qui concerne la situation actuelle de la vie eucharistique dans l’Église catholique, quelques éléments peuvent suffire.

Un processus lourd de conséquence est la disparition quasi complète du sacrement de la Pénitence qui, à la suite de la controverse sur la sacramentalité ou pas de l’absolution collective, a en pratique disparu dans de larges parties de l’Église, ne réussissant à trouver refuge que dans les sanctuaires. […]

Avec la disparition du sacrement de Pénitence, une conception fonctionnelle de l’Eucharistie s’est répandue. […] Celui qui assiste à une Eucharistie considérée purement et simplement comme repas reçoit tout naturellement le don de l’Eucharistie dans la foulée.

Dans une telle situation de protestantisation très avancée de la compréhension de l’Eucharistie, l’intercommunion apparaît naturelle.

Mais d’un autre côté, la compréhension catholique de l’Eucharistie n’a pas totalement disparu et les Journées mondiales de la jeunesse ont entraîné une redécouverte de l’adoration eucharistique et donc également de la présence du Seigneur dans le sacrement.

[…] célébrer l’Eucharistie dans l’Église antique a depuis le début été associée à la communauté des croyants et de ce fait à de rigoureuses conditions d’accès, comme on peut le constater dans les sources les plus anciennes : la « Didachè », Justin Martyr, etc.

Cela n’a rien à voir avec un slogan du type « Église ouverte » ou « Église fermée ». Plutôt, le profond devenir de l’Église vers une chose unique, un corps unique avec le Seigneur, est une condition pour qu’elle puisse porter sa vie et sa lumière avec force dans le monde.

Dans les communautés ecclésiales issues de la Réforme, les célébrations du sacrement s’appellent « Cène ». Dans l’Église catholique, la célébration du sacrement du corps et du sang du Christ s’appelle « l’Eucharistie ».

Il ne s’agit pas d’une simple différence anodine, purement linguistique. La distinction des appellations manifeste au contraire une profonde différence liée à la compréhension du sacrement lui-même. […]

Il n’est pas nécessaire de discuter ici ce qui depuis lors est une donnée acquise, c’est-à-dire que d’une perspective purement historique, même la Cène de Jésus a été très différente d’une célébration de la Cène luthérienne.

Il est juste en revanche d’observer que déjà l’Église primitive n’avait pas phénoménologiquement répété la Cène mais avait, à la place de la Cène du soir, célébré consciemment le matin la rencontre avec le Seigneur qui dans les tout premiers temps ne s’appelait déjà plus Cène mais Eucharistie.

Ce n’est que dans la rencontre avec le Ressuscité au matin du premier jour que l’institution de l’Eucharistie est complète, parce que ce n’est qu’avec le Christ que l’on peut célébrer les mystères sacrés.

[…] Le plus ancien récit de la célébration de l’Eucharistie dont nous disposons – celui qui nous est parvenu vers l’an 155 par Justin Martyr – montre déjà que s’était formée une nouvelle unité comprenant deux parties fondamentales : la rencontre avec la Parole de Dieu dans une liturgie de la Parole et ensuite « l’Eucharistie » en tant que « logiké latreia ».

« Eucharistie » est la traduction du mot hébreu « berakah », remerciement, et désigne le noyau central de la foi et de la prière juive à l’époque de Jésus. […]

Quand on appelle Eucharistie la célébration de l’institution de Jésus qui s’est déroulée dans le cadre de la Dernière Cène, on exprime validement par ce terme tant l’obéissance à l’institution de Jésus que la nouvelle forme du sacrement qui s’est développée dans la rencontre avec le Ressuscité.

Il ne s’agit pas d’une reproduction de la Dernière Cène de Jésus, mais du nouvel avènement de la rencontre avec le Ressuscité : nouveauté et fidélité s’embrassent.

La différence entre les dénominations « Cène » et « Eucharistie » n’est donc pas superficielle ni anodine, elle désigne au contraire une différence fondamentale dans le mandat de Jésus.

...


.
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Message par Enfant du Père Dim 12 Fév 2023 - 18:16

Cinci a écrit:

Ici, Benoît XVI reprend pour lui-même la dynamique justificatrice du modernisme ... parce que les temps changent, parce que la société change, parce que la culture est différente (la culture d'un moment représente la réalité contingente, etc.) alors il faut que l'Église repense sa foi, l'exprime d'une nouvelle manière. Et ce qui faisait sens hier ne le fait plus aujourd'hui.
 
 
Merci @Cinci pour ce décorticage !
C'est incroyable !
Dans ce texte, il explique clairement les manigances du concile et il ose les justifier.
Voilà ce qu'on nous cache depuis 60 ans; c'est en somme la démission de l’Église dans sa mission sociale et apostolique.
Et il faudrait rester silencieux ? Que nenni !
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Message par Cinci Lun 13 Fév 2023 - 16:05

Bonjour,

Dans son livre écrit en 1985, La foi chrétienne hier et aujourd'hui, Joseph Ratzinger écrivait ceci et qu'il écrivait, vous allez voir, après avoir commencé par nous partager le problème que lui causait à lui aussi la formule «... une, sainte, catholique ...»


Joseph Ratzinger a écrit:«Essayons cependant d'expliquer ce qui nous trouble aujourd'hui sur ce point. Si nous voulons être franc, nous devons bien reconnaître comment nous sommes tentés de dire que l'Église n'est ni sainte ni catholique. Le deuxième concile du Vatican lui-même en est venu à ne plus parler simplement de l'Église sainte mais de l'Église pécheresse. Si l'on a critiqué le concile à ce sujet, cela était tout au plus pour lui reprocher sa trop grande timidité dans son affirmation tellement est fort aujourd'hui dans notre conscience à tous le sentiment de la condition pécheresse de l'Église. Il est fort possible que joue également ici une influence de la théologie luthérienne du péché et donc un présupposé dogmatique. Mais ce qui rend cette dogmatique convaincante c'est sa correspondance avec notre propre expérience. Les siècles de l'Église catholique sont tellement remplis de défaillances humaines que nous pouvons comprendre l'effroyable vision de Dante voyant la prostituée babylonienne assise dans le char de l'Église, et que nous trouvons concevable les paroles terribles de l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne qui disait que tout homme à la vue de la dépravation de l'Église devait se sentir glacé d'horreur.»  



Plus loin 


«... de même que la sainteté la catholicité nous paraît problématique. La tunique sans couture du Seigneur est déchirée entre des partis adverses. L'unique Église est divisée en une foule d'Églises dont chacune a plus ou moins la prétention d'être seule dépositaire de la vérité, et ainsi l'Église est devenue de nos jours pour beaucoup l'obstacle majeur de la foi.»


Remarquez : nous avons là comme l'expression certaine de deux hérésies bien caractérisées. 1) contre la sainteté de l'Église 2) contre l'unité de l'Église 


Contre la sainteté ...

Joseph Ratzinger trouvait normal que nous puissions parler de la condition pécheresse de l'Église. Mais l'enseignement de l'Église a toujours été au contraire que l'Église est sainte, c'est à dire pure et immaculée. L'épouse du Christ est toute sainte, totalement blanche et non pas noircie et crottée. Les papes d'avant le concile Vatican II le rappelaient encore. L'Église est sainte bien qu'elle puisse contenir des pécheurs au sein de la partie militante sur terre. Ce sont les pécheurs qui sont de condition pécheresse, non pas l'Église elle-même. Jamais !

Parler de la condition pécheresse de l'Église catholique : cela est une HÉRÉSIE. Et, de fait, il s'agit bel et bien d'un point de vue protestant. Ce sont des protestants comme Calvin (entre autres) qui péroraient sur le fait d'une possible corruption intégrale de la structure ecclésiale sur terre, de la disparition de l'Église sainte sur terre et n'ayant laissé tout au plus que quelques vrais chrétiens ça et là, des individus de foi sincère (qu'on dirait «sauvés !») bien que tous vermoulus par le péché quand même, tous pourris, pourris, pourris. 

Contre l'unité de l'Église ...

Et, ensuite, Joseph Ratzinger affirme que l'Église est divisée entre différentes Églises se disputant entre elles. Il disait bien que la tunique unique du Seigneur était déchirée. «EST» : du verbe être. Mais cela est également une HÉRÉSIE. Car il est faux de prétendre que l'unique Église de Jésus-Christ serait en pièce détachée, dont les morceaux seraient aux mains d'adversaires se disputant entre eux. Aucun sens ! C'est une affirmation totalement contraire à la foi catholique. 

C'est ce présupposé hérétique, remarquez bien, selon lequel l'Église catholique ne serait plus l'unique Église du Christ (... et donc plus la seule détentrice de la Vérité) qui permet de bien comprendre réellement cette affaire de faux oecuménisme issu de Vatican II ... faux oecuménisme qui cherche à accréditer l'idée que les «Églises» protestantes et même la communauté ecclésiale de Justin Welby à Canterbury seraient des Églises soeurs de l'Église de Rome; toutes des «Églises» instruments de salut pour leurs membres, et aussi vrai que leurs ministres seraient tels des confrères du cardinal Marx ou du cardinal Schönborn dans le ministère et le service de la Parole. 


C'est pour ne pas démentir de semblables hérésies, les accréditant au contraire et à la fois par la parole et le geste, mais qu'on peut dire, là aussi, que Joseph Ratzinger était bien un moderniste. Le modernisme introduit du doute et du relativisme là où cela n'a pas lieu d'être, si l'on s'en réfère à la foi catholique. Le faux oecuménisme évoque le devoir, pour ces différentes parties en pièces de l'Église, d'entretenir un dialogue permanent afin de pouvoir en arriver à recréer l'unité ultimement. Tout à fait hérétique. Il n'y a pas d'autres mots. Puisque l'Église est une en vérité et n'a jamais cessé de l'être !

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Message par Isabelle-Marie Lun 13 Fév 2023 - 20:30

Cinci a écrit:Parler de la condition pécheresse de l'Église catholique : cela est une HÉRÉSIE

Et oui, ne vous en déplaise, il n'y a pas d'église de "parfaits", une autre tentation qui a mené au catharisme ;
et d'ailleurs l'actualité nous le rappelle cruellement, l'Église en elle-même n'est rien, que des pécheurs, des blessés de la vie, des esclaves qui ont trouvé refuge, et pourtant elle est la lumière du monde. Benoit XVI la comparait à la lune, qui n'est pas la lumière mais reflète la lumière, dans sa conférence : "Pourquoi je suis encore dans l’Église ? Encens


"L’astronaute ou la sonde lunaire ne découvrent sur la lune qu’un désert, des pierres, du sable et des montagnes, mais aucune source de lumière : la lune n’est en définitive que cela, elle n’est qu’un désert de sable et de pierres. Et pourtant, elle est, non pas en soi, mais parce qu’elle reçoit et réfléchit la lumière, source de lumière et elle le reste à l’époque des voyages dans l’espace. […] Alors je pose la question : n’avons-nous pas là une image véritable de l’Église ? Celui qui emprunte la navette spatiale pour faire des prélèvements sur l’Église et l’étudier, ne découvrira que le désert, le sable et les pierres, ne découvrira que l’humanité de l’homme et de son histoire avec ses déserts, sa poussière et ses montagnes. C’est ce qui lui est propre. Mais ce n’est pas ce qui la caractérise. L’essentiel est qu’elle est lumière bien qu’elle ne soit elle-même que sable et pierres, lumière provenant du Seigneur, provenant de l’Autre : ce qui ne lui est pas propre est en réalité véritablement ce qui lui est propre, sa caractéristique particulière, oui, elle trouve son essence dans le fait qu’elle n’a aucune valeur en elle-même, dans le fait que ce qui compte chez elle est précisément ce qu’elle n’est pas, et qu’elle n’existe que pour être dépossédée -qu’elle est source de lumière, alors qu’elle n’est pas lumière et que, de ce fait même, elle est néanmoins lumière."
Conférence de Munich, 4 juin 1970.
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Message par territoire en héritage Jeu 16 Fév 2023 - 23:12

.

L'amour

Le texte qui suit est tiré du second livre d’entretiens du cardinal Ratzinger avec le journaliste Peter Seewald, en 2000,  " Voici quel est notre Dieu "

https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/02/16/lamour/

...

Il est important de savoir que l’amour authentique est une chose sérieuse.
Aimer l’autre, c’est vouloir son véritable bien et on a donc le courage de s’opposer à lui s’il ne voit pas le bien et s’il se précipite aveuglément dans le malheur

...

Aimer, c’est vouloir l’autre. C’est vouloir qu’il aille bien, qu’il soit heureux, qu’il se trouve lui-même. C’est être bon à son égard.

Je ne peux être bon envers lui que si je me laisse guider par ce qui est réellement bon et que je m’efforce de l’aider à devenir bon.

Un vrai acte d’amour ne peut surgir que de ce qui est bon et qui y conduit. C’est pourquoi l’amour comporte toujours une part de renoncement à soi, de don de soi pour l’autre, et une part d’aide effective en vue de son bien.

L’aider à ne pas se renfermer en lui et ne pas tout intérioriser, mais à trouver le chemin hors de lui, le chemin de l’épanouissement, comme le grain de blé qui pousse.



L’amour ne s’apprend pas comme on apprend à jouer du piano ou à manipuler un ordinateur. Il faut l’apprendre sans cesse dans les détails de nos vies. Naturellement, on l’apprend aussi auprès de figures exemplaires.

D’abord auprès des parents qui sont un exemple et un guide en qui l’on peut voir une réalisation authentique de l’être humain. Plus tard on apprend à aimer dans les rencontres que la vie nous propose.

On l’apprend aussi par une amitié, par un devoir qui me lie à l’autre, par une mission. Il s’agit en premier lieu de ne pas se chercher soi-même mais de chercher comment donner et donc comment recevoir correctement.
 
[…] je ne veux pas porter un jugement sur moi-même. J’ai en tour cas essayé d’apprendre, à travers l’image du Christ et des saints, comment aimer ou, plus modestement, comment être bon.
C’est à partir de là que je tente d’apprécier mes faits et gestes. Dieu jugera, des hommes jugeront jusqu’à quel point je l’ai vraiment appris.


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Message par Calex Ven 5 Mai 2023 - 18:39

[ Cardinal Sarah ] Les loups tournent autour du trône de Saint Pierre

Le cardinal dénonce les « meutes médiatiques déchaînées » et les « moqueries venant du monde catholique » qui ont ciblé Benoît XVI, victime selon lui d’injustices.


Le pape Benoît XVI et son oeuvre Cardinal_Robert_Sarah_cropped-1726x2048





Dans le livre « Il nous a tant donné » publié le 12 avril 2023 par Fayard, le cardinal Robert Sarah, préfet émérite de la congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, rend hommage à Benoît XVI en rappelant l’héritage du pape allemand dans le domaine liturgique et en dénonçant des manœuvres au sein de la Curie romaine. Le livre, qui rassemble des méditations du cardinal sur celui qu’il décrit comme son « maître spirituel » ainsi que dix textes du 265e pontife, est dédié au pape François en tant que « bon père » encourageant à une « attitude bienveillante ».

Le cardinal Sarah décrit Benoît XVI comme un homme avec « un regard de père et un sourire d’enfant », « heureux d’une joie céleste » au « regard lumineux ». Il souligne également l’exercice paternel de son autorité, vécu dans la discrétion en raison de son extrême pudeur.

Le cardinal dénonce les « meutes médiatiques déchaînées » et les « moqueries venant du monde catholique » qui ont ciblé Benoît XVI, victime selon lui d’injustices.

Il déclare que le pape allemand « n’a pas multiplié les nominations cardinalices pour peser sur un futur conclave » et n’a pas « écarté ses adversaires », témoignant ainsi de sa volonté mystique d’entrer dans l’exercice paternel du pouvoir.

Le cardinal Sarah souligne la place décisive accordée par Benoît XVI à la liturgie et rappelle qu’il a été « trainé dans la boue » pour avoir tenté un rapprochement avec les milieux intégristes. Il appelle à méditer sur son exemple à l’heure où certains membres de la Curie intriguent pour « empêcher les évêques » d’adopter une attitude conciliante vis-à-vis des communautés traditionalistes, les comparant à des « loups » qui « rôdent » autour du pape.

Dans sa préface, le cardinal Sarah affirme qu’il n’utilisera pas ce livre pour régler des comptes, mais cette remarque pourrait viser Mgr Georg Gänswein et son ouvrage « Rien d’autre que la vérité, ma vie aux côtés de Benoît XVI ». Le livre de Gänswein critique le comportement du cardinal guinéen lors de la publication de l’ouvrage « Des profondeurs de nos cœurs » en 2020, qui défendait le célibat des prêtres.

https://tribunechretienne.com/cardinal-sarah-les-loups-tournent-autour-du-trone-de-saint-pierre/

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Message par Cinci Sam 6 Mai 2023 - 14:27

Isabelle-Marie a écrit:Et oui, ne vous en déplaise, il n'y a pas d'église de "parfaits", une autre tentation qui a mené au catharisme ;
et d'ailleurs l'actualité nous le rappelle cruellement, l'Église en elle-même n'est rien, que des pécheurs, des blessés de la vie, des esclaves qui ont trouvé refuge, et pourtant elle est la lumière du monde
Oh là, là ... Votre message de février dernier m'avait échappé. Qu'est-ce que je peux lire ici. 




Mais ...


Il ne s'agit pas de «déplaisir personnel et tout subjectif». Vous vous trompez, je pense. Je répète qu'il est bien une hérésie contre la foi catholique d'aller prétendre que l'Église serait pécheresse, que sa condition serait telle ou sa nature si vous voulez. Si l'Église catholique est ce qu'elle est mais c'est parce qu'elle est SAINTE, non pas pécheresse. C'est dit dans le credo : je crois à l'Église une, SAINTE, catholique et apostolique. 


Les protestants croiraient ce que vous dites soit que l'Église catholique romaine (pour eux comme n'importe quel rassemblement ou regroupement religieux du reste) serait défectueuse par nature, pécheresse, viciée, incurablement affectée d'un mauvais biais, impropre par elle-même à vous faire «gagner Dieu», à pouvoir vous transmettre de façon sûre les vérités de la foi, à vous mettre pour vrai en contact avec Dieu, etc. 


Voyez-vous mais c'est qu'évoquer une prétendue nature ou condition pécheresse de l'Église : c'est ni plus ni moins que nier le caractère divin de l'Église, le fait qu'elle soit divine à l'origine et qu'elle continue toujours de l'être. Ce n'est pas pour rien si les protestants révoquent le caractère unique de l'Église catholique. Il en tient justement pour eux à ce qu'ils croient sur le sujet. 


Les pécheurs, ce sont les baptisés, non pas l'Église. Redire cette simple distinction - et qui aura toujours fait partie du bagage doctrinal de l'Église catholique - n'a rien à voir avec votre épouvantail que vous agitez plus haut, parlant de «catharisme» ou d'une «Église de parfaits». Rien à voir !  L'Église militante sur terre se compose de pécheurs, de gens souvent médiocres, faibles, imparfaits, grossiers, de gens qui pèchent encore et encore; qui rechutent et tentent ensuite de se relever, etc. On parle de pécheurs pardonnés (... ou en voie de l'être). On ne cesse de le dire et de le répéter. 

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Message par Enfant du Père Sam 6 Mai 2023 - 14:51

Évidemment que le pape Benoît XVI était un catholique libéral :

Ce serait absurde de vouloir revenir en arrière, retourner à un système de chrétienté politique. Mais il est vrai que nous nous sentons une responsabilité dans ce monde et désirons lui apporter notre contribution de catholiques. Nous ne souhaitons pas imposer le catholicisme à l’Occident, mais nous voulons que les valeurs fondamentales du christianisme et les valeurs libérales dominantes dans le monde d’aujourd’hui puissent se rencontrer et se féconder mutuellement.

Oups ! Embarassed Sad

https://www.dominicainsavrille.fr/dans-un-monde-qui-secroule/#more-9142
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Message par Cinci Dim 7 Mai 2023 - 16:18

Bonjour,

Il est certain que la «vue des choses» de Benoit XVI contredit le discours magistériel des précédents papes, comme ceux mentionnés sur la page des Dominicains d'Avrillé. Le jeune abbé Joseph Ratzinger se sera tout le temps rangé du bord du progressisme, du modernisme même. Une orientation de fond qu'il n'aura jamais renié et jusqu'à son dernier souffle, devenu pape-émérite entretemps. 

Que son progressisme ait pu s'habiller d'une certain couleur conservatrice ne change rien à l'affaire. Pour être un évêque libéral (moderniste, la même chose), point n'est besoin de porter les cheveux long, détester le port de la soutane, se montrer allergique aux Messes en latin, à l'encens, l'eau bénite et quoi encore ? 

Être catholique libéral : suffit simplement de donner raison aux évêques catholiques «américanistes» du XIXe siècle contre Léon XIII; au père Yves Congar contre Pie XII; à Hans Urs von Balthasar contre les vieilles lunes du thomisme ou du néo-thomisme, etc. Il suffit juste de congédier Pie X, d'accueillir au contraire et à bras ouvert Marc Sangnier, le fondateur du Sillon. 



Un catholique progressiste (Paul VI, par exemple) mais ça donne ceci :

(j'emprunterai ci-dessous cette illustration programmatique résumée au collectif Saint Robert Bellarmin, un regroupement de tertiaires dominicains et franciscains)



Paul VI

Paul VI démolit le Saint Office, gardien de l'orthodoxie; supprima l'excommunication latae sentenciae de saint Pie X contre les ecclésiastiques qui contestaient le décret Lamentabili et l'encyclique Pascendi; abrogea le serment anti-moderniste; resta passif face au schisme hollandais; autorisa une édition du catéchisme des hérétiques hollandais; visita l'Assemblée du Conseil oecuménique des églises; détruisit le trésor liturgique; luthéranisa la Messe; rendit des hommages publics à Luther; saborda la vie religieuse et cléricale; nomma constamment des évêques libéraux ou progressistes sur les sièges vacants dans tout le monde catholique, démolit les encycliques qui avaient condamné le communisme, le modernisme, la franc-maçonnerie; jeta toute la Tradition aux orties; voulu qu'on quitta la soutane pour l'habit civil; élimina tous les ordres mineurs, de la tonsure au sous-diaconat; permit les concélébrations avec des pasteurs anglicans, la communion dans la main en mini-jupe; abolit le latin dans la liturgie; fit tourner les autels vers le peuple, les remplaça par des tables pour la cène protestante; laissa démolir les dogmes; laissa brouiller les sacrements, changea les rituels (pourquoi ?), les rendant douteux ou invalides; laissa affaiblir les commandements; vida les séminaires et les noviciats religieux; vendit la Tiare, symbole du pouvoir pontifical; rendit obligatoire la démission des évêques à 75 ans; supprima de nombreuses fêtes d'obligation, l'abstinence de viande le vendredi; émit un décret pour le mariage mixte, sans plus exiger le baptême catholique des enfants; bénit les pentecôtistes, dansant et hurlant à Saint-Pierre ...


Le Cardinal Joseph Slipyi, Primat d'Ukraine, après avoir dénoncé les dix millions de cadavres en Ukraine et les crimes du communisme, devant un Synode épouvanté, fut enfermé dans la Tour (prison du Vatican) par Paul VI; le cardinal Joseph Mindszenty, Primat de Hongrie, après avoir été chassé de l'ambassade américaine et être venu à Rome, fut enfermé dans cette même Tour, pour ne pas avoir voulu tendre la main aux communistes. Vatican II ne dénonça pas le communisme par volonté explicite de Paul VI; par une décision inqualifiable, Paul VI déposa le cardinal Mindszenty de sa charge de Primat de Hongrie. Ce même cardinal, lors d'une visite à Vienne, dit :

«Croyez-moi ... Paul VI a livré d'entiers pays chrétiens aux mains du communisme ...»

Paul VI reçut avec honneur au Vatican, le Maréchal Tito, Président communiste de la Yougoslavie; en janvier 1967, le Président de l'URSS, Podgorny et des ministres soviétiques; le 9 juin 1977, Janos Kadar, persécuteur du cardinal Mindszenty. Il eut une espèce d'acharnement à détruire les États catholiques (Italie, Espagne ...) 

Le 29 janvier 1965, Paul VI offrait aux Turcs l'étendard de la bataille navale de Lépante qui, le 7 octobre 1571, sauva l'Occident chrétien de l'occupation musulmane, véritable insulte à Notre-Dame-du-Rosaire, injure directe à Celle, à qui la chrétienté tout entière était redevable de cette victoire éclatante.

J'ajoute :

C'est Paul VI qui assure l'élévation de Joseph Ratzinger à l'épiscopat. Pas mauvais de s'en rappeler. Notre Joseph est bien dans la ligne de Paul ... Paul VI (pro-révolution de 1789), non pas Pie VI (contra-révolution de 1789). Le prêtre libéral c'est non pas le réfractaire mais le jureur sur la constitution civile du clergé. L'abbé Grégoire ... 


Le cardinal Suenens disait (... bien que favorablement pour sa part) de Vatican II que c'était 1789 dans l'Église. Il disait que trop vrai, ce cardinal. 

Cinci
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Message par territoire en héritage Lun 14 Aoû 2023 - 21:42

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Le dernier acte du pontificat de Benoît XVI précédent de quelques minutes l’annonce de sa renonciation : la décision de canoniser les 813 martyrs d’Otrante, massacrés par les Turcs en 1453


Le pape Benoît XVI et son oeuvre Martyr10
https://fr.aleteia.org/2023/08/07/massacres-par-les-turcs-canonises-par-benoit-xvi-les-glorieux-martyrs-dotrante/

...

En 1453, les Ottomans prennent Constantinople et depuis, face à une chrétienté plus occupée de ses querelles que du péril commun, ils avancent en Méditerranée, puis en Adriatique et dans les Balkans.

En cette année 1480, le sultan Mehmet II s’est fixé un objectif : la conquête de l’Italie et la prise de Rome.

À vues humaines, c’est tout à fait envisageable mais très peu, en Europe, s’en préoccupent. Début juillet, le pacha de Valona, Gehdit Ahmed, donne le coup d’envoi de cette campagne et fait voile, à la tête d’une flotte de plus de 150 navires vers Otrante, ville la plus orientale d’Italie. Le 28 juillet, il jette l’ancre sous les remparts et commence à bombarder la cité. 


Tous les hommes de plus de 15 ans

La disproportion des forces en présence est si criante que, la nuit suivante, la garnison locale, formée de mercenaires, profite de l’obscurité pour fuir, abandonnant les habitants.
Cette désertion doit entraîner la capitulation immédiate d’Otrante mais la population ne s’y résout pas, électrisée par un vieux tailleur, Antonio Pezzulo Primaldo, forte personnalité qui sait relever le courage de ses concitoyens et leur démontre la lâcheté, d’ailleurs vaine car les Turcs ne les épargneraient pas, de se rendre.

Mieux vaut résister à tout prix, ce qui laissera au roi de Naples, leur souverain, le temps de les secourir. Il n’est pas sûr que les Otrantais croient à l’arrivée de renforts mais ils ont le sens de l’honneur et savent, de toute façon, qu’ils n’auront le choix, si la ville tombe, qu’entre la mort ou la conversion à l’islam. Dans l’impossibilité de défendre la ville, ils décident de se replier sur la citadelle. 



Tous les hommes de plus de quinze ans sont massacrés, les femmes et les enfants voués à l’esclavage.

D’ordinaire, la population d’Otrante s’élève à 6.000 âmes, mais le débarquement a semé la panique dans les environs et beaucoup de gens ont voulu se mettre à l’abri en ville. Combien sont-ils ? Entre 12 et 20.0000. C’est trop et quand les Turcs, le 29 juillet, s’emparent d’Otrante, ils y trouvent de nombreux malheureux qui n’ont pu gagner la forteresse.

Tous les hommes de plus de quinze ans sont massacrés, les femmes et les enfants voués à l’esclavage. Ce spectacle n’incite évidemment pas les réfugiés de la citadelle à se rendre et ils vont résister autant que faire se pourra, malgré les bombes, le manque de nourriture et d’eau, la chaleur, l’angoisse qui monte.

Enragé de cet entêtement, Gedit Ahmed Pacha promet de le leur faire payer très cher et incite son traducteur, un prêtre calabrais apostat converti à l’islam nommé Jean, à promettre à ses compatriotes sa clémence en cas de reddition et d’abandon du christianisme. Ce discours soulève le dégoût des gens d’Otrante. Le siège continue. 


« Nous préférons mourir mille fois »

Enfin, le 11 août, l’artillerie turque, qui concentre ses tirs sur les points faibles des remparts, réussit à y ouvrir des brèches suffisantes pour permettre aux janissaires d’entrer. La citadelle investie, c’est la panique totale que le vieil évêque, Mgr Stefano Agricoli, escorté de ses prêtres, parvient à canaliser en entraînant ses ouailles vers la cathédrale. Quitte à mourir, mieux vaut que ce soit au pied de la croix. La plupart des fuyards n’auront pas le temps de l’atteindre.

À travers les rues, les Turcs se livrent à un effroyable massacre, épargnant 5.000 enfants et jeunes femmes destinés aux marchés aux esclaves. L’on parlera d’au moins 12.000 tués au cours de l’assaut. Ils seront 813, chiffre officiellement retenu par l’Église lors de l’enquête sur la réalité du martyre, à atteindre la cathédrale, où les Turcs entrent sur leurs pas.

Ils s’emparent de l’évêque, du commandant de la milice bourgeoise, Francesco Largo, qui, abandonné par les troupes royales, a assumé seul la défense d’Otrante, et les mettent à mort avec des raffinements de cruauté.

Largo est scié vivant en deux, Mgr Agricoli lentement dépecé vif à coups de cimeterres. Ce spectacle atroce n’a rien de gratuit. Il s’agit de frapper d’épouvante leurs compagnons qui, privés de leurs chefs militaire et spirituel, pourraient se montrer plus accommodants.

Jean, le prêtre apostat, se lance dans un discours mielleux, interrompu net par le vieil Antonio Primaldo qui, se tournant vers ses compagnons, déclare : 


Mes frères, nous venons de combattre pour notre patrie, nos maîtres, notre vie d’ici-bas. Le temps est venu pour nous de nous préoccuper du salut de nos âmes. Notre Seigneur est mort pour nous sur la croix, il convient qu’à notre tour, nous mourions pour Lui. Restons donc fermes et constants dans notre foi ; confessons que Jésus-Christ est notre Seigneur et Dieu et que nous préférons mourir mille fois, de n’importe quelle mort, plutôt que Le renier et nous faire turcs. Car, par cette mort terrestre, nous obtiendrons la vie éternelle et la couronne du martyre.


La tête tranchée, il se relève

À ces mots, tous s’écrient qu’ils préfèrent endurer mille morts, même les pires, plutôt qu’abjurer le catholicisme. Le 14 août, les 813 confesseurs de la foi, enfermés dans la cathédrale, profanée et transformée en écurie, sont extraits de leur prison et conduits, attachés les uns aux autres en une longue file, jusqu’au Col de la Minerve.

Le long du chemin, le pacha a rassemblé leurs épouses et enfants, afin qu’ils incitent, par leurs supplications et leurs larmes, leurs frères, pères, maris à abjurer, sauvant leur vie et rachetant la liberté des leurs, car l’Islam interdit de réduire en esclavage la famille d’un musulman.

Toujours soutenus par Primaldo, les hommes restent sourds à ces plaintes et marchent vers le lieu du supplice sans trembler. Pour faire taire le tailleur, ordre est donné de le décapiter le premier.



Antonio, la tête tranchée, se relève comme si de rien n’était et reste debout, dominant la scène sanglante qui l’entoure.

Se produit alors l’impensable, dont témoigneront la main sur l’Évangile quatre survivants de la tuerie : Antonio, la tête tranchée, se relève comme si de rien n’était et reste debout, dominant la scène sanglante qui l’entoure. Tous les efforts déployés pour faire tomber ce cadavre resteront vains.

Le martyr ne se couchera dans la mort qu’après que son dernier compagnon de supplice ait rendu l’âme. Ce dernier compagnon ne sera pas un habitant d’Otrante mais l’un des soldats turcs transformés en bourreau qui, touché par la grâce, bouleversé par le courage des martyrs, tombera à genoux et confessera qu’il n’est d’autre vrai Dieu que Celui des chrétiens. Pour cet effroyable blasphème, cet homme, que les chroniques nomment Bersabei, sera aussitôt empalé.


L’échec des Turcs et la gloire des martyrs

Le massacre terminé, les vainqueurs se retirent, convaincus de bientôt prendre Naples et Rome. Ils se trompent. Si le roi de Naples a dû, faute de moyens, renoncer à secourir Otrante, la résistance désespérée de la ville, et les deux semaines gagnées par ses défenseurs, ont permis de réunir assez de troupes pour interdire aux Turcs d’aller plus loin.

Gedit Ahmed Pacha ne conquerra pas l’Italie. En octobre 1481, il devra, menacé par la contre-attaque napolitaine, abandonner Otrante et se retirer.


Il sera alors possible de recueillir les restes des martyrs, déposés dans l’église bâtie à l’endroit de leur supplice, Santa Maria dei Martiri, dans l’église Santa Catarina de Formiello à Naples, et dans la cathédrale d’Otrante, où leurs reliques, exposées aux regards, emplissent sept gigantesques armoires.

Lorsque s’ouvrira, très vite, la procédure de béatification, fait inusité et hommage à son héroïsme, ce ne sera pas, comme le veut l’usage, le nom de l’ecclésiastique le plus important du groupe de martyrs, Mgr Agricoli, qui figurera en tête de liste mais celui du vieux tailleur ; de sorte que l’on parle d’Antonio Primaldo et de ses compagnons.

Il l’a bien mérité. Leur canonisation, en dépit d’un nombre impressionnant de miracles attribués à leur intercession, attendra 2012, lorsque la guérison d’une religieuse atteinte d’un cancer en phase terminale convaincra Benoît XVI d’oublier toute prudence diplomatique afin d’offrir les martyrs d’Otrante en exemple aux chrétiens victimes de persécutions islamiques.

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Message par territoire en héritage Ven 29 Déc 2023 - 20:58

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Saint Joseph l'homme juste 
homélie de Benoît XVI (22 décembre 2016)

https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/12/28/une-homelie-privee-de-benoit-xvi-saint-joseph-lhomme-juste-ma-traduction/

 tiré de www.osservatoreromano.va
extrait
...

[...]

Chers amis,


à côté de Marie, Mère du Seigneur, et de saint Jean-Baptiste, la liturgie nous présente aujourd’hui une troisième figure, dans laquelle l’Avent est presque une personne, une figure qui incorpore l’Avent : saint Joseph.

En méditant le texte de l’Évangile, nous pouvons voir, me semble-t-il, trois éléments constitutifs de cette vision.

Le premier, décisif, est que saint Joseph est appelé  » un homme juste « . C’est pour l’Ancien Testament la plus haute caractérisation de celui qui vit vraiment selon la parole de Dieu, qui vit l’alliance avec Dieu.

Pour bien comprendre cela, nous devons réfléchir à la différence entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.

L’acte fondamental du chrétien est la rencontre avec Jésus, en Jésus avec la parole de Dieu, qui est Personne. En rencontrant Jésus, nous rencontrons la vérité, l’amour de Dieu, et ainsi la relation d’amitié devient amour, notre communion avec Dieu grandit, nous sommes vraiment croyants et nous devenons saints.

L’acte fondamental dans l’Ancien Testament est différent, parce que le Christ était encore à venir et qu’il s’agissait donc, au mieux, d’aller au-devant du Christ, mais ce n’était pas encore une véritable rencontre en tant que telle. La parole de Dieu dans l’Ancien Testament prend essentiellement la forme d’une loi – la « Torah ». Dieu guide, c’est le sens [du mot « torah »: de yaroh, « guider », « enseigner »]) , Dieu nous montre le chemin.
C’est un chemin d’éducation qui forme l’homme selon Dieu et lui permet de rencontrer le Christ. En ce sens, cette justice, cette vie selon la loi est un cheminement vers le Christ, une extension vers Lui ; mais l’acte fondamental est l’observance de la Torah, de la loi, et donc le fait d’être « un juste ».
Saint Joseph est un juste, exemplaire encore de l’Ancien Testament.


Mais il y a ici un danger et en même temps une promesse, une porte ouverte.
Le danger apparaît dans les discussions de Jésus avec les pharisiens et surtout dans les lettres de saint Paul. Le danger est que si la parole de Dieu est fondamentalement une loi, elle doit être considérée comme une somme de prescriptions et d’interdictions, un ensemble de règles, et l’attitude doit donc être d’observer les règles et donc d’être correct.
Mais si la religion est ainsi, si c’est tout ce qu’elle est, la relation personnelle avec Dieu ne naît pas, et l’homme reste en lui-même, cherche à se perfectionner, à être parfait. Mais cela donne lieu à l’amertume, comme nous le voyons chez le deuxième fils de la parabole du fils prodigue, qui, après avoir tout observé, finit par être amer et même un peu envieux de son frère qui, comme il le pense, a eu la vie en abondance.

Tel est le danger : la simple observation de la loi devient impersonnelle, un simple acte, l’homme devient dur et même amer. À la fin, il ne peut plus aimer ce Dieu qui ne se présente qu’avec des règles et parfois même avec des menaces. Tel est le danger.


La promesse, au contraire, est la suivante : nous pouvons aussi voir ces prescriptions, non pas seulement comme un code, un ensemble de règles, mais comme une expression de la volonté de Dieu, dans laquelle Dieu me parle, je lui parle. En entrant dans cette loi, j’entre en dialogue avec Dieu, j’apprends le visage de Dieu, je commence à voir Dieu, et ainsi je suis sur le chemin de la parole de Dieu en personne, du Christ.

Et un vrai juste comme saint Joseph est ainsi : pour lui, la loi n’est pas simplement l’observation de règles, mais elle se présente comme une parole d’amour, une invitation au dialogue, et la vie selon la parole consiste à entrer dans ce dialogue et à trouver derrière les règles et dans les règles l’amour de Dieu, à comprendre que toutes ces règles ne sont pas valables pour elles-mêmes, mais qu’elles sont des règles d’amour, qu’elles servent à ce que l’amour grandisse en moi.


C’est ainsi que l’on comprend qu’en fin de compte, toute loi n’est que l’amour de Dieu et du prochain. Ayant trouvé cela, on a observé toute la loi. Si quelqu’un vit dans ce dialogue avec Dieu, un dialogue d’amour dans lequel il cherche le visage de Dieu, dans lequel il cherche l’amour et fait comprendre que tout est dicté par l’amour, il est en chemin vers le Christ, il est un vrai juste. Saint Joseph est un vrai juste, donc en lui l’Ancien Testament devient Nouveau, parce que dans les mots il cherche Dieu, la personne, il cherche son amour, et toute observance est une vie dans l’amour.


Nous le voyons dans l’exemple que nous donne cet Évangile. Saint Joseph, fiancé à Marie, apprend qu’elle attend un enfant. Nous pouvons imaginer sa déception : il connaissait cette jeune fille et la profondeur de sa relation avec Dieu, sa beauté intérieure, l’extraordinaire pureté de son cœur ; il voyait briller en elle l’amour de Dieu et l’amour de sa parole, de sa vérité, et voilà qu’il se trouve gravement déçu.
Que faire ? Voici que la loi offre deux possibilités, dans lesquelles apparaissent les deux voies, celle dangereuse, fatale, et celle de la promesse. Il peut intenter une action en justice et ainsi exposer Marie à la honte, la détruire en tant que personne.

Il peut le faire en privé avec une lettre de séparation. Et saint Joseph, un homme vraiment juste, même s’il a beaucoup souffert, prend la décision d’emprunter ce chemin, qui est un chemin d’amour dans la justice, de justice dans l’amour, et saint Matthieu nous dit qu’il a lutté avec lui-même, en lui-même avec la parole.
Dans cette lutte, dans ce cheminement pour comprendre la vraie volonté de Dieu, il a trouvé l’unité entre l’amour et la règle, entre la justice et l’amour, et ainsi, sur son chemin vers Jésus, il est ouvert à l’apparition de l’ange, ouvert au fait que Dieu lui donne la connaissance qu’il s’agit d’une œuvre de l’Esprit Saint.


Saint Hilaire de Poitiers, au IVe siècle, traitant de la crainte de Dieu, disait à la fin : « Toute notre crainte est placée dans l’amour », elle n’est qu’un aspect, une nuance de l’amour. Nous pouvons donc dire ici pour nous : toute la loi est placée dans l’amour, elle est une expression de l’amour et doit être accomplie en entrant dans la logique de l’amour.

Et ici, nous devons garder à l’esprit que, même pour nous chrétiens, il existe la même tentation, le même danger que dans l’Ancien Testament : même un chrétien peut en arriver à une attitude dans laquelle la religion chrétienne est perçue comme un ensemble de règles, d’interdictions et de normes positives, de prescriptions.

On peut arriver à l’idée qu’il s’agit seulement d’exécuter des prescriptions impersonnelles et donc de se perfectionner, mais on vide ainsi l’arrière-plan personnel de la parole de Dieu et on arrive à une certaine amertume et dureté de cœur.
Dans l’histoire de l’Église, nous voyons cela dans le jansénisme. Nous aussi, nous connaissons tous ce danger, nous savons personnellement que nous devons toujours à nouveau surmonter ce danger et retrouver la Personne et, dans l’amour de la Personne, le chemin de la vie et la joie de la foi. Être juste, c’est trouver ce chemin, et nous sommes donc nous aussi toujours en route de l’Ancien Testament vers le Nouveau Testament, à la recherche de la Personne, du visage de Dieu dans le Christ.

C’est précisément ce qu’est l’Avent : sortir de la norme pure pour aller à la rencontre de l’amour, sortir de l’Ancien Testament qui devient Nouveau.

Tel est donc l’élément premier et fondamental de la figure de saint Joseph telle qu’elle apparaît dans l’Évangile d’aujourd’hui. Maintenant, deux mots très brefs sur les deuxième et troisième éléments.


Le deuxième : il voit l’ange dans son rêve et entend son message. Cela suppose une sensibilité intérieure pour Dieu, une capacité à percevoir la voix de Dieu, un don de discernement, une capacité à distinguer entre les rêves qui sont des rêves et une véritable rencontre avec Dieu.

Ce n’est que parce que saint Joseph était déjà en route vers la personne du Verbe, vers le Seigneur, vers le Sauveur, qu’il a pu discerner ; Dieu a pu lui parler et il a compris : ce n’est pas un rêve, c’est la vérité, c’est l’apparition de son ange. C’est ainsi qu’il pouvait discerner et décider.


Cette sensibilité à Dieu, cette capacité à percevoir que Dieu me parle, cette capacité de discernement est aussi importante pour nous. Bien sûr, Dieu ne nous parle pas normalement comme il a parlé à Joseph par l’intermédiaire de l’ange, mais il a aussi ses manières de nous parler.

Ce sont des gestes de tendresse de Dieu, que nous devons percevoir pour trouver la joie et la consolation, ce sont des paroles d’invitation, d’amour, voire de demande dans les rencontres avec les personnes qui souffrent, qui ont besoin de ma parole ou de mon geste concret, d’un acte. Ici, il faut être sensible, connaître la voix de Dieu, comprendre que c’est maintenant que Dieu me parle et y répondre.


Nous arrivons ainsi au troisième point : la réponse de saint Joseph à la parole de l’ange est la foi et ensuite l’obéissance. La foi : il a compris que c’était vraiment la voix de Dieu, que ce n’était pas un rêve. La foi devient un fondement sur lequel agir, sur lequel vivre, c’est reconnaître que c’est la voix de Dieu, l’impératif de l’amour, qui me guide sur le chemin de la vie, et ensuite faire la volonté de Dieu.

Saint Joseph n’était pas un rêveur, bien que le rêve ait été la porte par laquelle Dieu est entré dans sa vie. C’était un homme pratique et sobre, un homme de décision, capable d’organisation. Il n’a pas été facile – je pense – de trouver à Bethléem, faute de place dans les maisons, l’étable comme lieu discret et protégé et, malgré la pauvreté, digne de la naissance du Sauveur.

Organiser la fuite vers l’Égypte, trouver un endroit où dormir chaque jour, vivre longtemps : cela exigeait un homme pratique, avec un sens de l’action, une capacité à répondre aux défis, à trouver des moyens de survivre.
Et puis, à son retour, la décision de retourner à Nazareth, d’y établir la patrie du Fils de Dieu, cela aussi montre qu’il était un homme pratique, qui, en tant que charpentier, vivait et rendait possible la vie de tous les jours.


Saint Joseph nous invite donc d’une part à ce voyage intérieur dans la Parole de Dieu, à être toujours plus proches de la personne du Seigneur, mais en même temps il nous invite à une vie sobre, au travail, au service quotidien pour faire notre devoir dans la grande mosaïque de l’histoire.


Rendons grâce à Dieu pour la belle figure de saint Joseph. Prions : « Seigneur, aide-nous à nous ouvrir à Toi, à trouver toujours plus Ton visage, à T’aimer, à trouver l’amour dans la norme, à nous enraciner, à nous réaliser dans l’amour. Ouvre-nous au don de discernement, à la capacité d’écoute et à la sobriété de vivre selon Ta volonté et dans notre vocation ».


Amen !

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