Dernier dimanche d'octobre - Christ-Roi plus que jamais... Pour toujours.
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Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX :: Spiritualité, théologie :: LE SACRÉ-COEUR DE JÉSUS, LE COEUR IMMACULÉ DE MARIE
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Dernier dimanche d'octobre - Christ-Roi plus que jamais... Pour toujours.
Bien le bonjour Chrétiens de tous pays.
Merci pour vos bons souhaits pour mon 73e anniversaire de naissance ce samedi 29 octobre 2022. En contrepartie à la célébration de ce non-sens d’Halloween, je propose cette méditation et ces prières qui s'en suivent...
Tous décès célèbrent la vie... Ce cycle se veut une parabole éternelle envers le Fils bien-aimé, que le Père céleste a su ressusciter pour l'heure apocalyptique ; voici que son trône l'interpelle. Certains devins font de 2033 une année spéculée. D'autres optent pour la thèse de la simple reconnaissance de ce qui a toujours été.
Il n'en tiendrait qu'à nous de L’entériner et de Lui céder la place qui Lui revient. Comment négocier avec l'invisible et l'intemporel ? Qui pourrait nous conscientiser humblement vers l'équité, le devoir et l'amabilité du savoir-faire, dire et penser. Sans plus de commentaire je m'agenouille volontiers dans la cohue des prétendants royalistes, ne sachant plus vers quels saints me dévouer.
Chance ! j'ai 73 ans, je serai donc fixé une fois mes cendres dispersées?
Désolé pour le peu de clarté des textes précités; ce sont des captures d'écran des pages de mon missel de messe, lorsque j'étais au pensionnat St-Paul de Varennes, Qc, Canada en 1961. La technologie numérique actuelle n'est pas encore à ce point développée, et d’ailleurs, je n'ai pas la dextérité mentale suffisamment évoluée, pour la suivre adéquatement ! Ma foi prévaut et si peu soit-elle, elle me suffit amplement pour le moment.
Bien à vous sieurs et dames de ce paisible forum non moins actif.
Jack Geai (Jay)
Merci pour vos bons souhaits pour mon 73e anniversaire de naissance ce samedi 29 octobre 2022. En contrepartie à la célébration de ce non-sens d’Halloween, je propose cette méditation et ces prières qui s'en suivent...
Tous décès célèbrent la vie... Ce cycle se veut une parabole éternelle envers le Fils bien-aimé, que le Père céleste a su ressusciter pour l'heure apocalyptique ; voici que son trône l'interpelle. Certains devins font de 2033 une année spéculée. D'autres optent pour la thèse de la simple reconnaissance de ce qui a toujours été.
Il n'en tiendrait qu'à nous de L’entériner et de Lui céder la place qui Lui revient. Comment négocier avec l'invisible et l'intemporel ? Qui pourrait nous conscientiser humblement vers l'équité, le devoir et l'amabilité du savoir-faire, dire et penser. Sans plus de commentaire je m'agenouille volontiers dans la cohue des prétendants royalistes, ne sachant plus vers quels saints me dévouer.
Chance ! j'ai 73 ans, je serai donc fixé une fois mes cendres dispersées?
Désolé pour le peu de clarté des textes précités; ce sont des captures d'écran des pages de mon missel de messe, lorsque j'étais au pensionnat St-Paul de Varennes, Qc, Canada en 1961. La technologie numérique actuelle n'est pas encore à ce point développée, et d’ailleurs, je n'ai pas la dextérité mentale suffisamment évoluée, pour la suivre adéquatement ! Ma foi prévaut et si peu soit-elle, elle me suffit amplement pour le moment.
Bien à vous sieurs et dames de ce paisible forum non moins actif.
Jack Geai (Jay)
jackgeai- Avec les chérubins
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Isabelle-Marie aime ce message
Re: Dernier dimanche d'octobre - Christ-Roi plus que jamais... Pour toujours.
On a coutume de dire que ces deux pouvoirs sont distincts mais non séparés. Cela signifie que les deux pouvoirs ont pour référence le même Évangile, mais chacun dans sa sphère. A contrario, la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État a officialisé cette séparation, qui existait depuis la révolution française. Est-ce un progrès ?
Voyons ce qu’en disait le cardinal Ottaviani lors du Concile Vatican II :
« La doctrine traditionnelle de l’Eglise est que l’Etat ne peut être neutre en matière religieuse, puisque l’indifférence de l’Etat en matière de religion est contraire à sa nature même. L’Etat est en effet une société naturelle dont la fin est le bien commun des citoyens. En conséquence, il appartient à la nature de l’Etat le soin du bien commun tout entier (en tant que temporel sur cette terre). Or le bien commun couvre un champ beaucoup plus vaste que l’ordre public. Il est constitué par d’autres biens très importants, comme sont la vérité et la vertu, ainsi que la juste place des citoyens et de la société devant Dieu, auteur de la société. Et donc il appartient à la fin naturelle de l’Etat de procurer la vraie religion, de la conserver, de la défendre. D’où il suit que les limites à la liberté religieuse ne sont pas seulement les nécessités d’ordre public, mais aussi et surtout les nécessités de la vraie religion ». Et il ajoute : « je dis donc qu’il faut inscrire (dans les textes du Concile) l’affirmation solennelle que l’Eglise catholique a un droit vrai, natif et objectif à sa liberté, parce qu’elle est divine dans son origine et sa mission. (…) Le Christ et l’Eglise peuvent imposer une obligation morale, et dans les questions religieuses, qui obligent en conscience ».
Autrement dit, l’État a pour vocation d’élever spirituellement les hommes, et ceci ne peut se faire sans la religion. C’est là que se trouve la justification de ce pouvoir à deux têtes. Le régime républicain est donc une régression, ce que confirment aujourd’hui la perte du sens moral et la dégradation des mœurs.
Enfant du Père- Combat avec Sainte Marie
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jackgeai aime ce message
Re: Dernier dimanche d'octobre - Christ-Roi plus que jamais... Pour toujours.
L’Église n’a jamais réclamé une « laïcité ».
Historiquement parlant, si l’on s’en tient aux différentes réactions et écrits du Magistère, la laïcité, au sens où on l’entend aujourd’hui, est une idée radicalement condamnée par l’Église. Deux événements historiques fondamentaux illustrent la naissance de la laïcité en France : la Révolution française de 1789 [21], et la Loi de Séparation de l’Église et de l’État de 1905, aboutissement de toute une politique anticléricale menée sous la IIIe République. L’un comme l’autre de ces événements ont été violemment condamnés par l’Église catholique . En fait, tout au long du XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle, l’Église multiplie les bulles et encycliques condamnant les erreurs de la modernité politique, au premier desquelles, la laïcité [22]. Nous nous proposons d’en dresser une brève généalogie.
Miraris vos, Grégoire XVI, en 1832, inaugure ce défilé de documents magistériels tous plus intransigeants les uns que les autres ; à chaque fois, l’idée de laïcité y est condamnée. En 1864, Quanta Cura de Pie IX condamne le principe de laïcité en plusieurs, dont nous en sélectionnons deux :
Le Quanta Cura fut accompagné de son célèbre Syllabus, catalogue des erreurs, et parmi celles-ci, on trouve les propositions suivantes, déclarées anathèmes :
En France pourtant, l’idée d’une séparation de l’Église et de l’État grandit, et elle s’attaque d’abord à la question de l’enseignement. Le Ministère de l’Éducation de 1879 à 1883, J. Ferry, met en place un nouveau dispositif scolaire, complétée ensuite. Avec la Loi Camille Sée de 1880, les lycées et collèges de filles sont créés ; l’enseignement religieux est exclu des heures de classe ; Ferry déclare que les femmes doivent cesser d’appartenir à l’Eglise pour « appartenir à la Science ». En 1884, on supprime les « terres maudites » dans les cimetières, on abroge les prières publiques dans les églises lors de la rentrée des Chambres ; en 1885 on supprime les facultés de théologie catholique d’État ; la loi Goblet de 1886 laïcise le personnel enseignant.
Le pape Léon XIII, réputé pourtant pour être un pape plus conciliateur, lui qui fut l’auteur du Rerum Novarum (1891), laquelle fondait la Doctrine Sociale de l’Église, ainsi que de l’encyclique Au milieu des sollicitudes (1892), qui appelait les catholiques français à se rallier à la République, écrivait encore dans Immortale Dei, en 1885 :
En 1906, à la suite de, l’Église condamna sans appel la loi de 1905 qui venait d’être promulguée en France, à travers une encyclique dont le titre dit assez de sa violence. Saint Pie X fulmina ainsi Vehementer Nos, qui commence comme ceci :
Tout le document développe cette condamnation, examinant la loi en détail et y récuse absolument toutes les clauses. Pour saint Pie X, il est inconcevable que le pouvoir public soit exclusivement dévoué à la conduite politique de la société, dans la mesure où son intérêt est aussi celle du Bien commun, qui recouvre également la question spirituelle, et donc du Salut [23] :
Enfin, il conclut sur le même ton :
Nous réprouvons et nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l’Église et de l’État comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu, qu’elle renie officiellement, en posant en principe que la République ne reconnaît aucun culte. Nous la réprouvons et condamnons comme gravement offensante pour la dignité de ce Siège apostolique, pour notre personne, pour l’épiscopat, pour le clergé et pour tous les catholiques français. […] [24] »
La même année, l’encyclique Gravissimo Officii du 10 août 1906 réitère la condamnation : le pape ordonne aux catholiques de ne pas se conformer à la loi, et décrit cette loi comme une persécution. Deux ans après, saint Pie X renouvelle encore cette accusation dans Pascendi Dominici.
S’il est faux de dire que l’Église a tenté ou prétendu être une théocratie, il est tout aussi faux de dire qu’elle a accepté ou même diffusé l’idée de laïcité, laquelle est une idée politique moderne dont on peine à trouver l’équivalent dans l’histoire. L’Église romaine n’a pu que condamner une idéologie politique qui s’imposait avec brutalité en France contre les catholiques et leur culte. Émile Combes [25], président du Conseil et ancien séminariste, était par exemple un anticlérical virulent : il a interdit le catéchisme à l’école publique, a interdit en juillet 1904 l’enseignement aux congrégations, poussant à l’exil 30 000 religieux et religieuses, qui quittèrent la France. 10 000 écoles catholiques furent fermées. Début 1905, Combes doit démissionner suite à l’affaire « des fiches » (surveillance avec l’aide de loges maçonniques de la vie privée des officiers et de leur pratique religieuse), même si ce système datait de Waldeck-Rousseau. Devant tant de brutalité, le pape Pie X fut dans l’obligation de rompre les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Avec la Loi de 1905, la République « ne reconnait, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » (art.2). C’est la fin du régime des « cultes reconnus » : les Églises ne sont plus de droit public mais de droit privé, comme corps constitués (art.20), et existent à un niveau national. Il est interdit « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics » (art .28).
Lorsque la loi de 1905 fut appliquée en France, la plupart des catholiques ressentirent cette loi comme une persécution. La querelle éclata sur une mesure transitoire : l’inventaire des biens des églises, afin de préparer la dévolution de ces biens aux associations cultuelles définies dans l’article 4 de la loi. Cet inventaire fut considéré par certains comme un viol d’objets sacrés et des affrontements eurent lieu, notamment là où la résistance à la Constitution civile du clergé et la Révolution avait été la plus vive. Le gouvernement dut affronter une opposition virulente notamment dans les régions de la Bretagne et du Massif Central, et des échauffourées se produisent entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ils se barricadèrent dans les églises pour empêcher les agents du fisc de procéder à l’inventaire [26].
Plus tard dans le XXe siècle, la bulle Quas Primas (1925) de Pie XI instaura la fête du Christ-Roi. Cette bulle peut être citée en conclusion de cette présentation des documents magistériels hostiles à l’idée de laïcité : elle en est comme le couronnement. Quas Primas affirme que le Christ ne règne véritablement sur une société que dans la mesure où Il impressionne les lois civiles de l’essence de la Loi divine. Pie XI exige ainsi des politiques la célébration publique du Christ et la sauvegarde de son règne dans la société civile :
Historiquement parlant, si l’on s’en tient aux différentes réactions et écrits du Magistère, la laïcité, au sens où on l’entend aujourd’hui, est une idée radicalement condamnée par l’Église. Deux événements historiques fondamentaux illustrent la naissance de la laïcité en France : la Révolution française de 1789 [21], et la Loi de Séparation de l’Église et de l’État de 1905, aboutissement de toute une politique anticléricale menée sous la IIIe République. L’un comme l’autre de ces événements ont été violemment condamnés par l’Église catholique . En fait, tout au long du XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle, l’Église multiplie les bulles et encycliques condamnant les erreurs de la modernité politique, au premier desquelles, la laïcité [22]. Nous nous proposons d’en dresser une brève généalogie.
Miraris vos, Grégoire XVI, en 1832, inaugure ce défilé de documents magistériels tous plus intransigeants les uns que les autres ; à chaque fois, l’idée de laïcité y est condamnée. En 1864, Quanta Cura de Pie IX condamne le principe de laïcité en plusieurs, dont nous en sélectionnons deux :
4 -Ces opinions trompeuses et perverses sont d’autant plus détestables qu’elles visent principalement à entraver et renverser cette puissance de salut que l’Église catholique, en vertu de la mission et du mandat reçu de son divin Auteur, doit exercer librement jusqu’à la consommation des siècles, non moins à l’égard des individus que des nations, des peuples et de leurs chefs. Elles cherchent à faire disparaître cette mutuelle alliance et cette concorde entre le Sacerdoce et l’Empire, qui s’est toujours avérée propice et salutaire à la Religion et à la société. […]
6 -Là où la religion a été mise à l’écart de la société civile, la doctrine et l’autorité de la révélation divine répudiées, la pure notion même de la justice et du droit humain s’obscurcit et se perd, et la force matérielle prend la place de la véritable justice et du droit légitime.
Le Quanta Cura fut accompagné de son célèbre Syllabus, catalogue des erreurs, et parmi celles-ci, on trouve les propositions suivantes, déclarées anathèmes :
LIV. Les rois et les princes, non seulement sont exempts de la juridiction de l’Église, mais même ils sont supérieurs à l’Église quand il s’agit de trancher les questions de juridiction.
LV. L’Église doit être séparée de l’État, et l’État séparé de l’Église.
En France pourtant, l’idée d’une séparation de l’Église et de l’État grandit, et elle s’attaque d’abord à la question de l’enseignement. Le Ministère de l’Éducation de 1879 à 1883, J. Ferry, met en place un nouveau dispositif scolaire, complétée ensuite. Avec la Loi Camille Sée de 1880, les lycées et collèges de filles sont créés ; l’enseignement religieux est exclu des heures de classe ; Ferry déclare que les femmes doivent cesser d’appartenir à l’Eglise pour « appartenir à la Science ». En 1884, on supprime les « terres maudites » dans les cimetières, on abroge les prières publiques dans les églises lors de la rentrée des Chambres ; en 1885 on supprime les facultés de théologie catholique d’État ; la loi Goblet de 1886 laïcise le personnel enseignant.
Le pape Léon XIII, réputé pourtant pour être un pape plus conciliateur, lui qui fut l’auteur du Rerum Novarum (1891), laquelle fondait la Doctrine Sociale de l’Église, ainsi que de l’encyclique Au milieu des sollicitudes (1892), qui appelait les catholiques français à se rallier à la République, écrivait encore dans Immortale Dei, en 1885 :
6. La société politique étant fondée sur ces principes, il est évident qu’elle doit sans faillir accomplir par un culte public les nombreux et importants devoirs qui l’unissent à Dieu. [...] les sociétés politiques ne peuvent sans crime se conduire comme si Dieu n’existait en aucune manière, ou se passer de la religion comme étrangère et inutile, ou en admettre une indifféremment selon leur bon plaisir. En honorant la Divinité, elles doivent suivre strictement les règles et le mode suivant lesquels Dieu lui-même a déclaré vouloir être honoré. Les chefs d’État doivent tenir pour saint le nom de Dieu et mettre au nombre de leurs principaux devoirs celui de favoriser la religion, de la protéger de leur bienveillance, de la couvrir de l’autorité efficace des lois, et ne rien statuer ou décider qui soit contraire à son intégrité.
La société civile [...] doit, en favorisant la prospérité publique, pourvoir au bien de citoyens de façon non seulement à ne mettre aucun obstacle, mais à assurer toutes les facilités possibles à la poursuite et à l’acquisition de ce bien suprême et immuable auquel ils aspirent eux-mêmes. La première est de faire respecter la sainte et inviolable observance de la religion, dont les devoirs unissent l’homme à Dieu.
14. Il est donc nécessaire qu’il y ait entre les deux puissances [l’Église et l’État] un système de rapports bien ordonné, non sans analogie avec celui qui, dans l’homme, constitue l’union de l’âme et du corps.
En 1906, à la suite de, l’Église condamna sans appel la loi de 1905 qui venait d’être promulguée en France, à travers une encyclique dont le titre dit assez de sa violence. Saint Pie X fulmina ainsi Vehementer Nos, qui commence comme ceci :
En vérité, au lendemain de la promulgation de la loi qui, en brisant violemment les liens séculaires par lesquels votre nation était unie au siège apostolique, crée à l’Église catholique, en France, une situation indigne d’elle et lamentable à jamais. Événement des plus graves sans doute que celui-là ; événement que tous les bons esprits doivent déplorer, car il est aussi funeste à la société civile qu’à la religion. […]
Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l’État ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le créateur de l’homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l’existence comme il nous soutient. Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l’honorer.
Tout le document développe cette condamnation, examinant la loi en détail et y récuse absolument toutes les clauses. Pour saint Pie X, il est inconcevable que le pouvoir public soit exclusivement dévoué à la conduite politique de la société, dans la mesure où son intérêt est aussi celle du Bien commun, qui recouvre également la question spirituelle, et donc du Salut [23] :
En outre, cette thèse est la négation très claire de l’ordre surnaturel ; elle limite, en effet, l’action de l’État à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n’est que la raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s’occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l’homme quand cette vie si courte aura pris fin.
Les sociétés humaines ne peuvent pas, sans devenir criminelles, se conduire comme si Dieu n’existait pas ou refuser de se préoccuper de la religion comme si elle leur était chose étrangère ou qui ne pût leur servir de rien. Aussi, les pontifes romains n’ont-ils pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de condamner la doctrine de la séparation de l’Église et de l’État.
Enfin, il conclut sur le même ton :
Nous réprouvons et nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l’Église et de l’État comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu, qu’elle renie officiellement, en posant en principe que la République ne reconnaît aucun culte. Nous la réprouvons et condamnons comme gravement offensante pour la dignité de ce Siège apostolique, pour notre personne, pour l’épiscopat, pour le clergé et pour tous les catholiques français. […] [24] »
La même année, l’encyclique Gravissimo Officii du 10 août 1906 réitère la condamnation : le pape ordonne aux catholiques de ne pas se conformer à la loi, et décrit cette loi comme une persécution. Deux ans après, saint Pie X renouvelle encore cette accusation dans Pascendi Dominici.
S’il est faux de dire que l’Église a tenté ou prétendu être une théocratie, il est tout aussi faux de dire qu’elle a accepté ou même diffusé l’idée de laïcité, laquelle est une idée politique moderne dont on peine à trouver l’équivalent dans l’histoire. L’Église romaine n’a pu que condamner une idéologie politique qui s’imposait avec brutalité en France contre les catholiques et leur culte. Émile Combes [25], président du Conseil et ancien séminariste, était par exemple un anticlérical virulent : il a interdit le catéchisme à l’école publique, a interdit en juillet 1904 l’enseignement aux congrégations, poussant à l’exil 30 000 religieux et religieuses, qui quittèrent la France. 10 000 écoles catholiques furent fermées. Début 1905, Combes doit démissionner suite à l’affaire « des fiches » (surveillance avec l’aide de loges maçonniques de la vie privée des officiers et de leur pratique religieuse), même si ce système datait de Waldeck-Rousseau. Devant tant de brutalité, le pape Pie X fut dans l’obligation de rompre les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Avec la Loi de 1905, la République « ne reconnait, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » (art.2). C’est la fin du régime des « cultes reconnus » : les Églises ne sont plus de droit public mais de droit privé, comme corps constitués (art.20), et existent à un niveau national. Il est interdit « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics » (art .28).
Lorsque la loi de 1905 fut appliquée en France, la plupart des catholiques ressentirent cette loi comme une persécution. La querelle éclata sur une mesure transitoire : l’inventaire des biens des églises, afin de préparer la dévolution de ces biens aux associations cultuelles définies dans l’article 4 de la loi. Cet inventaire fut considéré par certains comme un viol d’objets sacrés et des affrontements eurent lieu, notamment là où la résistance à la Constitution civile du clergé et la Révolution avait été la plus vive. Le gouvernement dut affronter une opposition virulente notamment dans les régions de la Bretagne et du Massif Central, et des échauffourées se produisent entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ils se barricadèrent dans les églises pour empêcher les agents du fisc de procéder à l’inventaire [26].
Plus tard dans le XXe siècle, la bulle Quas Primas (1925) de Pie XI instaura la fête du Christ-Roi. Cette bulle peut être citée en conclusion de cette présentation des documents magistériels hostiles à l’idée de laïcité : elle en est comme le couronnement. Quas Primas affirme que le Christ ne règne véritablement sur une société que dans la mesure où Il impressionne les lois civiles de l’essence de la Loi divine. Pie XI exige ainsi des politiques la célébration publique du Christ et la sauvegarde de son règne dans la société civile :
https://www.lerougeetlenoir.org/contemplation/les-contemplatives/l-eglise-et-le-pouvoir-temporel-une-mise-au-point
Les États, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le jugement final, où le Christ accusera ceux qui L’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui L’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et tirera de pareils outrages la plus terrible vengeance.
21. Car Sa royauté exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la façon de rendre la justice et que dans la formation de la jeunesse à une doctrine saine et à une bonne discipline des mœurs [27].
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