L'Eglise catholique traverse une crise d'une ampleur...

Rien ne justifie l'avortement, surtout pas le viol, ni l'âge de la femme. Il était temps que l'Eglise le clame haut et fort, n'en déplaise à ceux qui pensent que son image est plus importante que son message.

Castel a écrit:Je me permets de me répeter à la suite des dernières déclarations du Pape qui lui valent une nouvelle bordée d'injures:

Rien ne justifie l'avortement, surtout pas le viol, ni l'âge de la femme. Il était temps que l'Eglise le clame haut et fort, n'en déplaise à ceux qui pensent que son image est plus importante que son message.

Interview sur talkorangefigaro
du Cardinal André Vingt-Trois
par Guillaume Tabard

Jeudi 19 Mars 2009

Guillaume Tabard : – Monseigneur Vingt-Trois, bonsoir
Cardinal André Vingt-trois :– Bonsoir
G.T. – Cardinal Archevêque de Paris, vous êtes également Président de la Conférence des Evêques de France. Merci d’avoir choisi Talk-Orange-Figaro pour exprimer votre première réaction depuis le déclanchement de la problématique déclanchée par les propos que le Pape a tenus dans l’avion lors de son voyage en Afrique à propos des préservatifs. C’est alors que, dans une longue réponse à une question posée à propos du sida, le Pape a répondu par cette phrase que l’on écoute maintenant : « On ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. »
Est-ce que vous partagez ce jugement de Benoît XVI ?
C.A.V. – C’est un jugement lapidaire parce que cela ne rend pas compte de la complexité de tout ce que le Pape a voulu dire. Ce qui est clair, c’est que le Pape a voulu se situer devant une alternative, c’est-à-dire est-ce que la meilleure façon de lutter contre le sida est d’avoir recours à un moyen technique ou est-ce d’avoir recours à la liberté humaine ? Il se situait dans la perspective qui est la plus honorable pour l’humanité, c’est-à-dire de faire appel à la liberté humaine et non pas d’abord aux moyens techniques.
Quand il dit que cela aggrave le problème, c’est dans la mesure où, (de la sorte), on nourrit chez les gens et en particulier chez les jeunes l’illusion que le vagabondage sexuel ou les relations sexuelles avec plusieurs partenaires dans n’importe quelle condition, sont sans risque puisqu’il y a le préservatif. Or on sait très bien que ce n’est pas le cas.
G.T. – Dans toute cette confusion et cette polémique créées, on en vient à ne plus savoir quelle est la position exacte de l’Eglise. Est-ce que le préservatif est à condamner en toute hypothèse ou est-ce un moindre mal lorsque la condition de l’homme est en danger ?
C.A.V. – La position de l’Eglise n’est pas principalement centrée sur le préservatif. Elle est centrée sur le sens des relations des hommes et des femmes et des relations sexuelles.
Elle estime et elle essaye d’annoncer qu’elle a une confiance suffisante dans la capacité humaine pour penser que l’homme peut vivre sa sexualité en faisant usage de sa raison et donc le moyen le plus humain de vivre la sexualité, c’est de la voir dans une réflexion et une détermination qui incluent la fidélité à une relation unique.
Alors qu’il y ait des gens qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas ou ne veulent pas vivre cet exercice de la sexualité, il est évident qu’on ne va pas leur dire en plus « donner la mort à vos partenaires » mais la question n’est pas si l’on est pour ou contre le préservatif, la question est : qu’est-ce qui est le plus humain la dedans, qu’est-ce qui est le plus sûr ? Qu’est-ce qui est une garantie que l’on va vraiment progresser ?
Je lisais récemment que dans les campagnes qui ont eu lieu dans les différents pays de l’Afrique à l’initiative des différents gouvernements, un certain nombre de pays ont axé toute leur lutte de campagne contre le sida sur la diffusion du préservatif, résultat « néant ». Et un pays, l’Ouganda a fait sa campagne basée sur le changement de comportement et il a obtenu effectivement une réduction de la pandémie du sida.
G.T. – Alors cette polémique qui concernait l’Afrique et qui n’a soulevé aucune polémique en Afrique mais en France notamment, c’est un tollé et un certain nombre de personnalités politiques sont intervenues pour condamner ces propos du Pape. L’un d’entre eux, Alain Juppé qui n’est pourtant pas suspect d’anticléricalisme militant a notamment tenu ces propos que l’on écoute :
« Et donc il y a un vrai problème, bon je ne connais pas Benoît XVI ; j’entends dire que c’est un homme de grande culture, que c’est un théologien tout à fait respectable mais j’ai l’impression qu’il vit dans une situation d’autisme total ? »
Est-ce que vous ne craigniez pas que cette réaction d’Alain Juppé résume l’opinion dominante aujourd’hui en France concernant Benoît XVI.
C.A.V. – Concernant Benoît XVI, c’est une autre chose mais concernant la question précise de l’exercice de la sexualité, elle reflète parfaitement le tabou dans lequel nous vivons, c’est-à-dire que depuis des années, les campagnes qui ont été menées par rapport à l’exercice de la sexualité ont été des campagnes prophylactiques, c’est-à-dire qui reposent sur la protection à l’égard des maladies sexuellement transmissibles et sur des protections mécaniques qui n’ont pas accepté d’affronter la question de la liberté et du choix du partenaire et donc on se trouve devant une situation où on ne doit pas, où il est interdit de dire que l’exercice de la sexualité à plusieurs partenaires est dangereux et donc quand on touche au tabou, on déclanche des réactions violentes, mais c’est parce qu’on a touché à un tabou.
G.T. – Alors souvent au nom de la laïcité, on interdit à l’Eglise d’intervenir dans le débat politique. Est-ce que vous êtes choqué de voir que des politiques aujourd’hui n’hésitent pas à commenter les propos du pape ?
C.A.V. – Non. Ç’a fait partie de la gesticulation politique, ce n’est pas très grave. Je veux dire que l’on n’est pas dans une situation de confrontation entre Etat et Etat, mais dans une situation qui touche l’avenir de l’homme en ce qui concerne la santé publique et qu’à cet égard, un certain nombre de politiques ont un comportement irréaliste et je ne sais pas s’ils sont frappés d’autisme mais ils sont victimes d’un tabou.
G.T. – Dans les affaires récentes qui n’ont aucun lien entre elles mais qui toutes ont déclanché la polémique sur l’Eglise en général et sur Benoît XVI en particulier : l’affaire de la levée de l’excommunication des évêques intégristes, et donc cette affaire sur Mgr Williamson, le débat sur la mère et le médecin de la jeune fille de 9 ans au Brésil puis enfin ces propos en Afrique. Beaucoup aujourd’hui interprètent cela comme un fil conducteur du pontificat de Benoît XVI et dénoncent soit un retour en arrière soit, comme Alain Juppé, un autisme du Pape. Est-ce qu’il y a aujourd’hui dans l’Eglise un problème lié à l’approche de Benoît XVI ?
C.A.V. – Il y a surtout un problème dans l’opinion, c’est-à-dire dans l’opinion qui est construite par le rapprochement que les circonstances rendent possibles entre des événements qui n’ont aucun rapport les uns avec les autres parce qu’entre la levée d’excommunication des évêques intégristes et l’excommunication supposée dont on ne sait pas très bien si elle a été prononcé ou non au Brésil…
G.T. – … Elle a été levée par la Conférence des Evêques Brésiliens…
C.A.V. – En tout cas il n’y a aucun rapport d’origine ni de décision. Et entre l’affaire du Brésil et l’interview du Pape Benoît XVI dans son avion, il n’y a aucun rapport de cause à effet. Donc le rapprochement dans le temps est, je pense, pour un certain nombre, l’occasion de se payer le Pape*. On ne peut pas dire la chose autrement.
G.T. – Et alors pourquoi ont-ils voulu se payer le pape ?
C.A.V. – Je pense que peut-être ils ont des raisons qu’il faudrait leur demander. Je ne les connaît pas. Je pense que peut-être aussi son voyage en France et le succès qu’il a rencontré les fait réfléchir et que cette réflexion n’a pas été très bénéfique pour eux.
Peut-être qu’ils ont du mal à accepter que les choses, populaires et joyeuses, se soient ainsi passées aussi spontanément et qu’ils ne s’attendaient pas à cela.
G.T. – Mais la nouveauté est que, au sein même de l’Eglise catholique, et même parfois au sein même des responsables d’évêques ou des responsables ecclésiastiques, on instruise un peu un procès en antimodernisme de Benoît XVI.
C.A.V. – Oui, il faut avoir la mémoire courte parce qu’on a aussi instruit un procès en antimodernisme de Pie XII, parce qu’on a aussi instruit un procès en antimodernisme de Paul VI, parce qu’on a aussi instruit un procès en antimodernisme de Jean-Paul II et maintenant de Benoît XVI. Et on dit : « Ah, du temps de Jean-Paul II, (tout était) magnifique, l’ouverture et cetera. »
Alors cela veut dire qu’on est devant des réactions qui ont peut-être leurs raisons, je n’en disconviens pas, mais qui ne sont pas des réactions raisonnables mais passionnelles. En tout cas qui cherchent à faire monter la polémique dans le débat. Je rappelle qui dit polémique suppose un interlocuteur et que, en l’occurrence, je parlerais de lynchage*.
G.T. – Mais n’y-a-t-il pas une fracture entre l’autorité de l’Eglise et ceux qui vont se poser en interprète de l’opinion publique ?
C.A.V. – Ce qui est certainement nouveau dans les trente dernières années, c’est que, de fait, il y a une expression des chrétiens qui est beaucoup plus forte ou beaucoup plus libre qu’elle ne l’était peut-être avant, non pas qu’elle était interdite, mais les chrétiens n’avaient pas les moyens de l’exercer..
G.T. – Et c’est une bonne chose ou cela induit à l’erreur ?
C.A.V. – Moi je ne pense pas que ce n’est pas une mauvaise chose mais je pense qu’à travers ces réactions d’un certain nombre de chrétiens, il faut distinguer deux types de réactions : il y a des groupes qui veulent dévorer l’institution et donc chaque fois qu’on leur en donne l’occasion, ils sautent dessus ; c’est de bonne guerre, c’est leur jeu. Puis il y a des chrétiens de bonne foi qui sont attachés à l’Eglise qui ne comprennent pas tout ce que dit le journal qui n’exprime pas toujours la totalité de la réalité, je leur en fait le crédit que c’est tout de même vrai ce qu’ils disent, encore qu’il est quelque fois difficile de voir quels sont les faits derrière ce qui est dit mais ils ne comprennent pas que c’est le journal qui ne dit pas ce qui s’est passé.
G.T. – Est-ce l’Eglise qui souffre plutôt d’une campagne de désinformation ou c’est elle qui a du mal à communiquer ?
C.A.V. – Probablement les deux car si on a mal transmis, c’est qu’il y a une part de responsabilité dans la manière de transmettre mais il faut dire aussi qu’on a pas toujours les gens décidés à nous aider à transmettre.
G.T. – Pour terminer, vous vous rendez je crois mercredi à New York pour rencontrer des responsables de la communauté juive. Est-ce que l’affaire Williamson a laissé des traces entre catholiques et juifs ?
C.A.V. – Pour l’instant, de ce que je vois, c’est-à-dire de ce que je vois en France et de ce que je sais de ce qui se passe à Rome, j’ai plutôt l’impression que les liens se sont d’une certaine façon clarifiés et renforcés, c’est-à-dire qu’ils ont connu une phase d’épreuves parce qu’un certain nombre de choses étaient difficiles à comprendre et peut-être pas suffisamment énoncées, que les déclarations du Secrétaire d’Etat, puis du Pape, puis les rencontres avec les responsables juifs ont clarifiés. Les relations avec les responsables juifs en France sont tout à fait cordiales.
G.T. – Monseigneur Vingt-Trois, merci.

* Texte souligné par l’éditeur.

panetier a écrit:Ne donnons aucun crédit à Frédéric Lenoir qui se comporte comme un loup dans la bergerie.
Cet intellectuel est un des plus dangereux de notre place catholique Française.

C'est le directeur " du monde des religions " : un vrai ramassis de new age , une soupe immangeable !

L'EGLISE N'EST PAS EN CRISE.

C'est la société qui est en crise d'identité, en manque de sens et de valeurs.
La société est en panne parce que les Eglises sont vides.

La crise des vocations résulte de notre société matérialiste et égoïste.

Notre nation est devenue paÏenne et elle va souffrir.
Nous allons souffrir.
Dieu ne nous punit pas.
C'est nous qui avons choisi de vivre sans lui et lorsque nous toucherons le fond et que nous l'appellerons " au secours " ; il répondra " mais je suis là, comme je vous l'ai promis ; je suis avec vous jusqu'à la fin du monde. "

Nous sommes dans une crise d'adolescence vis à vis de Notre Père.
Viens en nous, esprit de Sagesse !