Patrick Buisson : la fin d'un monde
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Isabelle-Marie
Calex
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Patrick Buisson : la fin d'un monde
Le Salon Beige
L’idéologie du bon sauvage dans l’Eglise ou le mythe de l’âge d’or de l’Eglise primitive
Dans son nouvel ouvrage, La Fin d’un monde, Patrick Buisson dresse un bilan implacable des 15 piteuses, les années 1960 à 1975, période qui a vu la fin du monde paysan, la crise de l’Eglise et de la foi, la dissolution de l’autorité, la destruction de la culture populaire et d’un art de vivre.
L’auteur liste longuement les bouleversements qui ont marqués l’Eglise de l’intérieur, avec la tenue du Concile Vatican II, la réforme liturgique, le bouleversement du cycle sanctoral et la suppression de nombreuses fêtes du calendrier (dont celle de sainte Philomène), la forte baisse des vocations sacerdotales et la génération des prêtres défroqués, l’abandon de la soutane et du latin, la fin des dévotions privées comme le chapelet, la trahison des clercs et sa gauchisation, la guerre incessante faite au sacré, le néo-cléricalisme d’un milieu néobourgeois puisant ses sermons dans Télérama ou La Vie (qui s’appelait encore catholique...) et supprimant des traditions millénaires (les rogations, les processions diverses, les feux de la St Jean…) au profit d’innovations douteuses, l’iconoclasme (reliques, statues, oriflammes, ex-voto, bancs de communion, candélabres, confessionnaux…), les absolutions collectives et la guerre aux baptêmes des nouveaux-nés, la disparition de l’enseignement sur les fins dernières et sur le péché, l’ouverture du diaconat permanent aux hommes mariés, le primat accordé à la conversion sur l’action de la grâce par les sacrements, l’insistance à faire de la foi une pratique individuelle plus que collective avec la suppression d’un certain nombre d’oeuvres paroissiales et notamment les confréries…
Patrick Buisson dénonce le discours, que nous avons tous entendus, de ces néo-théologiens, qui considéraient que le départ de nombreux chrétiens étaient une chance, “un moyen de purifier le catholicisme“, permettant de recentrer l’Eglise autour du ‘kérygme’, avec des chrétiens possédant une “foi adulte“, regroupés en “communautés vivantes“, nouvelles “pierres vivantes” d’une Eglise qui allait enfin se réconcilier le monde…
La suite ici : https://www.lesalonbeige.fr/lideologie-du-bon-sauvage-dans-leglise-ou-le-mythe-de-lage-dor-de-leglise-primitive/
L’idéologie du bon sauvage dans l’Eglise ou le mythe de l’âge d’or de l’Eglise primitive
Dans son nouvel ouvrage, La Fin d’un monde, Patrick Buisson dresse un bilan implacable des 15 piteuses, les années 1960 à 1975, période qui a vu la fin du monde paysan, la crise de l’Eglise et de la foi, la dissolution de l’autorité, la destruction de la culture populaire et d’un art de vivre.
L’auteur liste longuement les bouleversements qui ont marqués l’Eglise de l’intérieur, avec la tenue du Concile Vatican II, la réforme liturgique, le bouleversement du cycle sanctoral et la suppression de nombreuses fêtes du calendrier (dont celle de sainte Philomène), la forte baisse des vocations sacerdotales et la génération des prêtres défroqués, l’abandon de la soutane et du latin, la fin des dévotions privées comme le chapelet, la trahison des clercs et sa gauchisation, la guerre incessante faite au sacré, le néo-cléricalisme d’un milieu néobourgeois puisant ses sermons dans Télérama ou La Vie (qui s’appelait encore catholique...) et supprimant des traditions millénaires (les rogations, les processions diverses, les feux de la St Jean…) au profit d’innovations douteuses, l’iconoclasme (reliques, statues, oriflammes, ex-voto, bancs de communion, candélabres, confessionnaux…), les absolutions collectives et la guerre aux baptêmes des nouveaux-nés, la disparition de l’enseignement sur les fins dernières et sur le péché, l’ouverture du diaconat permanent aux hommes mariés, le primat accordé à la conversion sur l’action de la grâce par les sacrements, l’insistance à faire de la foi une pratique individuelle plus que collective avec la suppression d’un certain nombre d’oeuvres paroissiales et notamment les confréries…
Patrick Buisson dénonce le discours, que nous avons tous entendus, de ces néo-théologiens, qui considéraient que le départ de nombreux chrétiens étaient une chance, “un moyen de purifier le catholicisme“, permettant de recentrer l’Eglise autour du ‘kérygme’, avec des chrétiens possédant une “foi adulte“, regroupés en “communautés vivantes“, nouvelles “pierres vivantes” d’une Eglise qui allait enfin se réconcilier le monde…
Dans cette vision d’une Eglise primitive comme norme refondatrice de l’Eglise en crise, le bon chrétien du Ier siècle remplissait très exactement la même fonction que le bon sauvage chez les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle. C’était la référence qui permettait de dégager un contre-modèle. Le bon sauvage corrompu par la société était à l’image de ce que l’institution ecclésiastique avait fait du chrétien par dégradation, altération, décomposition. Revenir à la source originelle nécessitait qu’on l’en dégageât des tares et des erreurs des siècles précédents qui en obstruaient l’accès.
La suite ici : https://www.lesalonbeige.fr/lideologie-du-bon-sauvage-dans-leglise-ou-le-mythe-de-lage-dor-de-leglise-primitive/
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
L'entretien est aussi très percutant, et éclairant
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Calex aime ce message
Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Le Salon Beige 27 juin 2021
Eglise universelle: Le krach de la foi. Le sacré massacré
Dans son magistral ouvrage: La fin d’un monde, Patrick Buisson consacre deux copieux chapitres à la façon dont l’Eglise catholique, s’étant ralliée au monde globalement depuis le concile Vatican II, s’est ainsi coupée du catholicisme populaire qui en assurait la vitalité et lui fournissait ses vocations sacerdotales et religieuses. Notre auteur donne les raisons et les méthodes de cette évolution, nous livrant un travail désormais incontournable sur l’évolution du catholicisme contemporain.
https://www.lesalonbeige.fr/terres-de-missions-les-raisons-du-krach-de-la-foi-selon-patrick-buisson/
J'ai fini la lecture du livre. C'est effectivement un exposé magistral, très concret et sans fioriture. A lire absolument !
Eglise universelle: Le krach de la foi. Le sacré massacré
Dans son magistral ouvrage: La fin d’un monde, Patrick Buisson consacre deux copieux chapitres à la façon dont l’Eglise catholique, s’étant ralliée au monde globalement depuis le concile Vatican II, s’est ainsi coupée du catholicisme populaire qui en assurait la vitalité et lui fournissait ses vocations sacerdotales et religieuses. Notre auteur donne les raisons et les méthodes de cette évolution, nous livrant un travail désormais incontournable sur l’évolution du catholicisme contemporain.
https://www.lesalonbeige.fr/terres-de-missions-les-raisons-du-krach-de-la-foi-selon-patrick-buisson/
J'ai fini la lecture du livre. C'est effectivement un exposé magistral, très concret et sans fioriture. A lire absolument !
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
@Calex Merci pour ce résumé.Propose-t-il des esquisses de solutions?
jacques58fan- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
jacques58fan a écrit:@Calex Merci pour ce résumé.Propose-t-il des esquisses de solutions?
Avec plaisir, Jacques
Son exposé s'arrête en 1975. On peut donc imaginer qu'un second livre paraîtra dans quelque temps.
Les solutions sont de revenir à ce qui a été abandonné. Patrick Buisson explique comment après Vatican II, les nouveaux prêtres modernistes issus des villes ont détourné le Concile dans le but d'intellectualiser et protestantiser le catholicisme. Ils ont ainsi éradiqué le culte des Saints : suppression des processions, des rituels festifs, enlèvements des statues, etc. La Vierge-Marie subissant peu ou prou le même sort.
A la fin des années 60, l'on trouvait des centaines de statues de Saints et de la Vierge-Marie dans les brocantes car ces prêtres avaient fait le "ménage" dans leur église, au grand dam des paroissiens.
Cela a pris de telles proportions, que même L’État, par le biais des Monuments historiques, a dû par endroit réfréner la volonté de pogroms statuaires.
Ces prêtres modernistes ont également supprimé les cierges, mais ont été obligés à contrecœur de faire rapidement machine arrière car le manque à gagner financier était trop important.
La destruction du sacré, des rites, des expressions de la foi populaire, et de la présence de l’Église au milieu du peuple et dans la société, ont vidé les églises à la vitesse grand V.
Dernière édition par Calex le Sam 3 Juil 2021 - 18:53, édité 2 fois
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
doublon créé par erreur.
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Calex a écrit:jacques58fan a écrit:@Calex Merci pour ce résumé.Propose-t-il des esquisses de solutions?
Avec plaisir, Jacques
Son exposé s'arrête en 1975. On peut donc imaginer qu'un second livre paraîtra dans quelque temps.
Les solutions sont de revenir à ce qui a été abandonné. Patrick Buisson explique comment après Vatican II, les nouveaux prêtres modernistes issus des villes ont détourné le Concile dans le but d'intellectualiser et protestantiser le catholicisme. Ils ont ainsi éradiqué le culte des Saints : suppression des processions, des rituels festifs, enlèvements des statues, etc. La Vierge-Marie subissant peu ou prou le même sort.
A la fin des années 60, l'on trouvait des centaines de statues de Saints et de la Vierge-Marie dans les brocantes car ces prêtres avaient fait le "ménage" dans leur église, au grand dam des paroissiens.
Cela a pris de telles proportions, que même L’État, par le biais des Monuments historiques, a dû par endroit réfréner la volonté de pogroms statuaires.
Ces prêtres modernistes ont également supprimé les cierges, mais ont été obligés à contrecœur de faire rapidement machine arrière car le manque à gagner financier était trop important.
La destruction du sacré, des rites, des expressions de la foi populaire, et de la présence de l’Église au milieu du peuple et dans la société, ont vidé les églises à la vitesse grand V.
@Calex Bonjour .Veuillez me pardonner cette digression,mais,comme solution, est-ce que l'on peut dire que Poutine, dès 1999, est "retourné en arrière",sur le plan religieux,par rapport à l'athéisme supposé des soviétiques(On sait que beaucoup se faisaient baptiser discrètement:POutine lui-même).Autrement dit:le prendre comme modèle,ou s'en inspirer?
jacques58fan- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
jacques58fan a écrit:
@Calex Bonjour .Veuillez me pardonner cette digression,mais,comme solution, est-ce que l'on peut dire que Poutine, dès 1999, est "retourné en arrière",sur le plan religieux,par rapport à l'athéisme supposé des soviétiques(On sait que beaucoup se faisaient baptiser discrètement:POutine lui-même).Autrement dit:le prendre comme modèle,ou s'en inspirer?
Bonjour Jacques,
Nous sommes beaucoup en France et ailleurs à penser que Poutine est un modèle de dirigeant chrétien, et ce, malgré les campagnes diffamatoires menées par les médias subventionnés par nos impôts. Ce n'est pas un hasard si les tenants d'une gouvernance mondiale totalitaire cherchent sans relâche à l'abattre. Poutine est le dernier rempart à l'établissement d'une gouvernance mondiale dictatoriale, préalable à la venue de l'Antéchrist. Si la 3ème Rome tombe, le Vatican chutera à son tour peu de temps après car il est la cible des mêmes suppôts du Malin.
Quoi qu'il en soit, à la fin, nous le savons, c'est le Christ qui gagne.
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Décadanse, Libération piège à c… ?, nouveau livre de Patrick Buisson
Dans son précédent livre, La fin d’un monde, Patrick Buisson désirait convaincre que « c’était mieux avant ».
Dans ce nouvel ouvrage, intitulé Décadanse, il persiste en démontrant cette fois que le sacré est éclipsé et les mœurs traditionnelles totalement bouleversées. Avec l’apparition de l’hédonisme comme religion, il dénonce le culte de soi et du corps qui impose une nouvelle échelle des valeurs et de nouveaux comportements.
Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.
La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.
Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la « décadanse », Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.
Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s’impose : l’hédonisme, soit le culte de l’ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.
La crise de la reproduction de la vie s’accompagne d’une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.
Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n’avaient été qu’un marché de dupes marquant à la fois l’abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?
La révolte individualiste au nom de l’hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons protectrices n’existent plus, où la prise en charge de la société par l’État va de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles.
Après La Fin d’un monde, Patrick Buisson poursuit son œuvre de déconstruction de la modernité et montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d’une illusoire libération des mœurs.
Dans son précédent livre, La fin d’un monde, Patrick Buisson désirait convaincre que « c’était mieux avant ».
Dans ce nouvel ouvrage, intitulé Décadanse, il persiste en démontrant cette fois que le sacré est éclipsé et les mœurs traditionnelles totalement bouleversées. Avec l’apparition de l’hédonisme comme religion, il dénonce le culte de soi et du corps qui impose une nouvelle échelle des valeurs et de nouveaux comportements.
Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.
La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.
Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la « décadanse », Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.
Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s’impose : l’hédonisme, soit le culte de l’ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.
La crise de la reproduction de la vie s’accompagne d’une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.
Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n’avaient été qu’un marché de dupes marquant à la fois l’abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?
La révolte individualiste au nom de l’hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons protectrices n’existent plus, où la prise en charge de la société par l’État va de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles.
Après La Fin d’un monde, Patrick Buisson poursuit son œuvre de déconstruction de la modernité et montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d’une illusoire libération des mœurs.
Calex- Combat l'antechrist
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.
La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.
Il faut dire que l'ère de la décadanse trouve ses débuts bien avant la fin des années 1960. Faut pas oublier les années 20 («les années folles») et l'invasion de la publicité est un phénomène qui prédate aussi les années 1960. Le cinéma américain fut accusé aussi dès ses débuts d'y véhiculer des idées subversives ou un certain sensualisme (le monde du théâtre n'a jamais eu très bonne réputation pour les censeurs, de toutes manières).
Les chemises brune promettaient une rénovation morale de l'Allemagne dans les années 33-34 mais justement parce qu'ils trouvaient que le paysage citadin chez eux avait dû s'être drôlement dégradé «moralement» depuis le traité de Versailles («... trop d'influence subversive étrangère, trop d'immoralité, trop de mauvais roman, trop de propagande pour l'art nègre, le jazz, l'homosexualité, le cubisme en peinture, etc.»)
La différence tient peut-être au fait qu'à la fin des années 1960 les contre-feux habituels de la décadence ou de l'immoralisme ne parvenaient plus à effrayer grand monde, si je pense au vieux conservatisme traditionnel ou bien au discours de l'Église. Fini la vieille structure familiale patriarcale et fini l'emprise réelle du clergé sur les mentalités ! Place à la contre-culture !
Cinci- Avec Saint Joseph
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
https://tvl.fr/grand-angle-exclusif-patrick-buisson-le-feminisme-l-idiot-utile-du-capitalisme
Visionné hier matin. Vrai que les propos de Patrick Buisson vous donnerait envie de courir acheter son livre. On a là un angle pour l'analyse qui ne risque pas d'être repris en boucle dans toutes les bonnes pharmacies.
Visionné hier matin. Vrai que les propos de Patrick Buisson vous donnerait envie de courir acheter son livre. On a là un angle pour l'analyse qui ne risque pas d'être repris en boucle dans toutes les bonnes pharmacies.
Cinci- Avec Saint Joseph
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Cinci a écrit:Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.
La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.
Il faut dire que l'ère de la décadanse trouve ses débuts bien avant la fin des années 1960. Faut pas oublier les années 20 («les années folles») et l'invasion de la publicité est un phénomène qui prédate aussi les années 1960. Le cinéma américain fut accusé aussi dès ses débuts d'y véhiculer des idées subversives ou un certain sensualisme (le monde du théâtre n'a jamais eu très bonne réputation pour les censeurs, de toutes manières).
Les chemises brune promettaient une rénovation morale de l'Allemagne dans les années 33-34 mais justement parce qu'ils trouvaient que le paysage citadin chez eux avait dû s'être drôlement dégradé «moralement» depuis le traité de Versailles («... trop d'influence subversive étrangère, trop d'immoralité, trop de mauvais roman, trop de propagande pour l'art nègre, le jazz, l'homosexualité, le cubisme en peinture, etc.»)
La différence tient peut-être au fait qu'à la fin des années 1960 les contre-feux habituels de la décadence ou de l'immoralisme ne parvenaient plus à effrayer grand monde, si je pense au vieux conservatisme traditionnel ou bien au discours de l'Église. Fini la vieille structure familiale patriarcale et fini l'emprise réelle du clergé sur les mentalités ! Place à la contre-culture !
Oui, avant mai 68 il y a eu les années folles (1920-1930) et le front populaire par exemple (années 30), qui sont bien antérieurs. Il y a toujours de l'inertie, l'anthropologie profonde d'une société ne peut pas être refondée totalement en l'espace de 10 ans, c'est un processus qui prend bien plus de temps. Mai 68 a été le coup de grâce et a marqué un tournant.
C'est pour ça qu'il est pertinent de marquer le tournant anthropologique à la révolution française, car c'est l'évènement le plus significatif qui permet de comprendre le changement d'anthropologie qu'il y a eu par la suite. Tous les fondements théoriques sont bien explicités et la bascule matérielle se fait à ce moment là. Le 19ème siècle qui a suivi a été florissant pour l'Eglise car l'anthropologie était encore très chrétienne, mais le ver était dans le fruit et s'est développé.
Au 20ème siècle, les sociétés se sont divisées entre les libertariens et les partisans de l'ordre, du respect de la nation, de Dieu. La bataille a été perdue car globalement, les gens ont préférés renier tout cela, préférant une jouissance immédiate, la recherche du divertissement, l'oubli de Dieu. Les gens ont pensés qu'en délaissant tout cela, il n'y aurait pas de conséquences. Ma grand-mère est encore dans cette optique : elle pense que le divorce est une bonne chose, que l'avortement aussi, que l'accès au travail des femmes est forcément une libération, que l'Eglise n'a toujours été qu'une empêcheuse de tourner en rond et que la permission de toutes ces choses est un soulagement. Mais elle vit dans sa campagne et dans sa bulle et ne voit pas les effets très néfastes qu'on peut voir aujourd'hui (laxisme extraordinaire, violence qui ne fait qu'augmenter, baisse du niveau scolaire, baisse de la natalité car politique antifamiliale et donc remplacement par d'autres populations, immoralités sexuelles, isolement, etc.).
Il faut un miracle pour nous faire revenir à Dieu, et il aura lieu. Car à l'heure actuelle il semble impossible de faire revenir le monde à la raison.
Il y a certaines personnes qui se rendent compte de notre effondrement et de la nécessité d'un grand virage. Mais nous sommes très minoritaires. Il y a trop d'inertie, trop de forces contre nous (médiatique, etc.). A mon sens, un retour pacifique par une prise de conscience généralisée n'est plus possible. Seuls la souffrance (que nous aurons mérités nous-mêmes par nos négligences, c'est un lien de cause à effet inéluctable) et un miracle de Dieu pourront nous faire sortir de notre situation. Ca s'appelle une purification.
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
@Olivier_E
C'est une belle analyse en même temps qu'une rédaction agréable à lire.
La révolution est permanente depuis 1789 et l'Eglise en a également fait les frais avec le dernier concile.
La purification nécessaire sera ecclésiale puis sociale. Nous en vivons les prémices.
C'est une belle analyse en même temps qu'une rédaction agréable à lire.
La révolution est permanente depuis 1789 et l'Eglise en a également fait les frais avec le dernier concile.
La purification nécessaire sera ecclésiale puis sociale. Nous en vivons les prémices.
Enfant du Père- Combat avec Sainte Marie
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Oui.Olivier E. a écrit:Le 19ème siècle qui a suivi a été florissant pour l'Eglise car l'anthropologie était encore très chrétienne, mais le ver était dans le fruit et s'est développé.
Le 19ème siècle qui a suivi a révélé que l'Église catholique, même dans la France post-révolution de 1789 - conservait une aptitude à recouvrer des forces («l'Infâme pouvait encore regagner de l'emprise sur les esprits», pour parler ici comme un disciple de Voltaire le ferait). Parce qu'il restait encore deux socles sur lesquels l'Église pouvait trouver un appui probablement.
Pour le premier, je penserais au système scolaire qui permettait encore la transmission de la foi (sous les restaurations monarchiques, ensuite sous l'empire de Napoléon III ...) Pour le second appui, je penserais au fait que la vaste majorité de la population continuait d'être fixée dans les mêmes lieux de résidence et dans les régions, à la campagne. Pour la majorité du monde, le 19ème siècle ne rimait pas encore avec le fait du déracinement, d'une agitation fébrile stimulée par une avalanche d'informations les plus hétéroclites leur vantant par surcroît les charmes de ne plus être soi, de changer pour changer, à trouver cool les religions exotiques les plus bizarres, etc. La normalité la plus normale et la plus évidente restait encore la morale chrétienne et appuyée sur cette anthropologie héritée des aïeux.
Cinci- Avec Saint Joseph
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
@Cinci
On entend parfois dire que de même que l'Eglise a été très persécutée et est sortie mal en point de la révolution française, de même elle peut renaitre de la crise actuelle, et on n'a pas tord de dire ça.
Mais ce ne sera pas avec les ressorts dont vous parlez qui ne sont plus là.
D'où l'insistance sur le miracle. Il ne nous reste que ça. Enfin de mon point de vue.
On entend parfois dire que de même que l'Eglise a été très persécutée et est sortie mal en point de la révolution française, de même elle peut renaitre de la crise actuelle, et on n'a pas tord de dire ça.
Mais ce ne sera pas avec les ressorts dont vous parlez qui ne sont plus là.
D'où l'insistance sur le miracle. Il ne nous reste que ça. Enfin de mon point de vue.
Olivier_E- Contre la puce électronique
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Re: Patrick Buisson : la fin d'un monde
Cinci a écrit:Olivier E. a écrit:Le 19ème siècle qui a suivi a été florissant pour l'Eglise car l'anthropologie était encore très chrétienne, mais le ver était dans le fruit et s'est développé.
Pour le premier, je penserais au système scolaire qui permettait encore la transmission de la foi (sous les restaurations monarchiques, ensuite sous l'empire de Napoléon III ...) Pour le second appui, je penserais au fait que la vaste majorité de la population continuait d'être fixée dans les mêmes lieux de résidence et dans les régions, à la campagne. Pour la majorité du monde, le 19ème siècle ne rimait pas encore avec le fait du déracinement, d'une agitation fébrile stimulée par une avalanche d'informations les plus hétéroclites leur vantant par surcroît les charmes de ne plus être soi, de changer pour changer, à trouver cool les religions exotiques les plus bizarres, etc. La normalité la plus normale et la plus évidente restait encore la morale chrétienne et appuyée sur cette anthropologie héritée des aïeux.
J'ai longtemps pensé que la technologie était neutre en soit, que ça ne dépendait que de la façon dont on s'en servait.
Mais de plus en plus plus, je me demande si l'évolution technique n'a pas eu un réel impact, y compris dans le mauvais sens. Circuler à 100 km/h dans des boites en acier, c'est très pratique. Mais ça a contribuer à l'éloignement des familles (on peut les rejoindre sans souci grâce à la voiture, mais mine de rien on a tendance à moins le faire). Les vies dans les villes ne sont pas à échelle humaine et contribue plutôt à l'individualisme. Etc.
C'est un sujet tellement délicat et complexe que je ne me sens pas du tout de conclure dans un sens ou dans un autre pour le moment. Il est bien moins harassant de travailler les champs avec un tracteur qu'avec une pioche et je pense que la mécanisation et la technologie (entre autre) ont contribués à dégager plus de temps libre pour nos sociétés.
Je ne serais pas partisan de revenir en arrière. Je pense qu'avec de la volonté et une sage direction, il serait possible de vivre sainement avec nos technologies actuelles. Mais ça demanderait justement une volonté forte, individuelle et globale.
Très vaste sujet.
Olivier_E- Contre la puce électronique
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