Le Pape à Sainte Marthe
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Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe: « L’Esprit rajeunit! Ce qui fait vieillir, c’est le péché! »
Parler tous les jours avec l’Esprit Saint
« L’Esprit rajeunit! ce qui fait vieillir, c’est le péché! », a fait observer le pape françois dans son homélie de la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, ce mardi 28 mai 2019.
Le pape invite à demander spécialement la grâce suivante aujourd’hui: « Demandons au Seigneur de ne pas perdre cette nouvelle jeunesse, de ne pas être des chrétiens à la retraite qui ont perdu la joie et qui ne se laissent pas entraîner… Le chrétien ne part jamais à la retraite. Le chrétien vit, il vit parce qu’il est jeune, quand c’est un vrai chrétien ».
Même si la vie « n’est pas un festival », et qu’il y a beaucoup de difficultés, il est possible de « les surmonter » et de « continuer à avancer » mais, souligne le pape, il faut pour cela un « dialogue quotidien avec l’Esprit Saint », « qui nous accompagne ».
Le pape renchérit dans un tweet publié ensuite sur son compte @Pontifex_fr: « Dans la vie, nous avons nos croix, des moments compliqués. Mais en des temps difficiles, nous sentons que l’Esprit Saint nous aide à avancer et à surmonter nos difficultés. #SainteMarthe« .
En commentant l’évangile du jour, le pape fait observer que dans son « discours d’adieu » à ses disciples, avant de « monter au ciel », Jésus fait une « véritable catéchèse sur l’Esprit Saint », pour expliquer qui Il est.
« Les disciples sont tristes en entendant que leur maître les quittera bientôt », explique le pape et Jésus les reprend parce que, « la tristesse n’est pas une attitude chrétienne ». Mais « comment faire pour ne pas être triste ? » demande le pape, qui répond: « Contre la tristesse, dans la prière (…) demandons au Seigneur qu’il garde en nous la jeunesse toujours nouvelle de l’esprit » car c’est « l’Esprit Saint qui fait en sorte qu’il y ait en nous cette jeunesse qui nous renouvelle sans cesse ».
Le pape cite le saint qui disait : « un saint triste est un triste saint » et il commente: « un chrétien triste est un triste chrétien : cela ne va pas ».
Il ajoute: c’est l’Esprit Saint « qui nous rend capables de porter nos croix ». Il prend l’exemple de Paul et Silas qui, « enchaînés, chantaient des hymnes à Dieu »: « L’Esprit Saint renouvelle tout. C’est l’Esprit-Saint qui nous accompagne dans la vie, qui nous soutient »: c’est le « Paraclet ».
Un nom que le pape commente : « Quel nom étrange ! » Il raconte que lorsqu’il était jeune prêtre, lors d’une messe pour les enfants, un dimanche de Pentecôte, il leur avait demandé s’ils savaient qui était l’Esprit Saint. Et un enfant lui avait répondu : « le paralytique » (en espagnol, « paraclito » et « paralitico », ndr). « Et nous aussi, a fait observer le pape, bien souvent, nous pensons que l’Esprit Saint est un paralytique, qu’il ne fait rien! »
Il revient au sens du mot paraclet: il signifie « celui qui est à côté de moi pour me soutenir », « pour que je ne tombe pas, pour que j’avance, pour que je conserve cette jeunesse de l’Esprit »: « Le chrétien est toujours jeune : toujours. Et quand le cœur du chrétien commence à vieillir, sa vocation de chrétien commence aussi à diminuer. Ou tu es jeune de cœur, d’âme, ou tu n’es pas pleinement chrétien ».
Cela n’élude pas la souffrance, fait observer le pape: « Paul et Silas avaient reçu des coups de bâton et ils souffraient, mais ils étaient pleins de joie, il chantaient. »
Et d’ajouter: « C’est cela la jeunesse. Une jeunesse qui te fait toujours regarder l’espérance : là, en avant ! Mais pour avoir cette jeunesse, il faut un dialogue quotidien avec l’Esprit Saint, qui est toujours à côté de nous. C’est le grand don que nous a laissé Jésus : ce soutien qui te fait avancer ».
Et lorsque le chrétien pèche, a ajouté le pape, « l’Esprit nous aide à nous repentir et nous fait regarder en avant : parle avec l’Esprit, il t’apportera son soutien et te redonnera la jeunesse ». Mais « le péché fait vieillir l’âme, il fait tout vieillir »!
Le pape invité à chasser la tristesse: « Jamais, cette tristesse païenne »: dans les moments difficiles, « on sent que l’Esprit nous aide à avancer (…) et à surmonter les difficultés. Y compris le martyre ».
Hier, lundi 27 mai, le pape a publié ce tweet sur les martyrs d’aujourd’hui: « Aujourd’hui aussi de nombreux chrétiens sont tués et persécutés par amour du Christ. Ils donnent leur vie en silence parce leur martyre ne fait pas de bruit: aujourd’hui il y a plus de martyrs chrétiens qu’aux premiers siècles. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
https://fr.zenit.org/articles/sainte-marthe-lesprit-rajeunit-cest-le-peche-qui-fait-vieillir/?
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
« Donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement », demande le pape
Messe à Sainte-Marthe
« Servez et donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement », demande le pape François. Et cela, souligne-t-il, est spécialement « pour nous, pasteurs de l’Église », « pour ne pas vendre la grâce ». La grâce du Christ est gratuite et « vous devez la donner gratuitement ».
C’est ce que le pape a dit au cours de l’homélie prononcée à la messe de ce mardi matin 11 juin 2019, à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, indique Vatican News en italien.
Le pape met en garde contre « le danger » de « glisser » dans les relations du « paiement » avec Dieu : « Seigneur, si tu me fais ça, je te donnerai cela ». « Non ! La chose n’est pas juste là ! », s’exclame le pape. Au contraire, «ce rapport de gratuité avec Dieu est ce qui nous aidera à l’avoir ensuite avec les autres, souligne le pape, que ce soit dans le témoignage chrétien, dans le service chrétien ou dans la vie pastorale de ceux qui sont pasteurs du peuple de Dieu …. Prêcher, servir, mais ne pas ‘se servir de’. »
Le pape rappelle que la vie d’un chrétien est une mission : « un chrétien ne peut pas rester immobile », la vie chrétienne consiste « à faire route, toujours». « La vie chrétienne, c’est partir », dit-il. Le pape cite les paroles du Christ de l’Évangile selon saint Matthieu (10, 7-13) sur la mission des apôtres et de chaque chrétien : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. » Il s’agit donc d’une « vie de service », explique le pape.
« La vie chrétienne », poursuit-il, est être « au service ». Il est « très triste », dit le pape, de voir des chrétiens qui, « au début de leur conversion » « sont ouverts au service, servent le peuple de Dieu, puis finissent par se servir du peuple de Dieu. Cela fait beaucoup de mal, beaucoup de mal au peuple de Dieu, répète le pape : La vocation est de ‘servir’, non de ‘se servir de’».
La vie chrétienne est « une vie de gratuité », insiste le pape François. Le salut « ne peut pas être acheté », « il nous est donné gratuitement », souligne-t-il en ajoutant que Dieu « nous sauve gratuitement ». Et précisément cette gratuité de Dieu « est l’une des plus belles choses ».
«Le Seigneur est plein de dons à nous donner, affirme le pape. Il demande seulement une chose : que notre cœur s’ouvre. Quand nous disons ‘Notre Père’ et prions, ouvrons nos cœurs, afin que cette gratuité vienne. »
« Il n’y a pas de relation à Dieu en dehors de la gratuité, poursuit le pape. Parfois, quand nous avons besoin de quelque chose de spirituel ou d’une grâce, nous disons : ‘ Eh bien, maintenant je vais jeûner, je vais faire pénitence, je vais faire une neuvaine…’. C’est bien, mais faites attention : ce n’est pas pour ‘payer’ la grâce, pour ‘acheter’ la grâce ; mais pour élargir ton cœur pour que la grâce vienne. La grâce est gratuite. »
https://fr.zenit.org/articles/donnez-gratuitement-ce-que-vous-avez-recu-gratuitement-demande-le-pape/
Messe à Sainte-Marthe
« Servez et donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement », demande le pape François. Et cela, souligne-t-il, est spécialement « pour nous, pasteurs de l’Église », « pour ne pas vendre la grâce ». La grâce du Christ est gratuite et « vous devez la donner gratuitement ».
C’est ce que le pape a dit au cours de l’homélie prononcée à la messe de ce mardi matin 11 juin 2019, à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, indique Vatican News en italien.
Le pape met en garde contre « le danger » de « glisser » dans les relations du « paiement » avec Dieu : « Seigneur, si tu me fais ça, je te donnerai cela ». « Non ! La chose n’est pas juste là ! », s’exclame le pape. Au contraire, «ce rapport de gratuité avec Dieu est ce qui nous aidera à l’avoir ensuite avec les autres, souligne le pape, que ce soit dans le témoignage chrétien, dans le service chrétien ou dans la vie pastorale de ceux qui sont pasteurs du peuple de Dieu …. Prêcher, servir, mais ne pas ‘se servir de’. »
Le pape rappelle que la vie d’un chrétien est une mission : « un chrétien ne peut pas rester immobile », la vie chrétienne consiste « à faire route, toujours». « La vie chrétienne, c’est partir », dit-il. Le pape cite les paroles du Christ de l’Évangile selon saint Matthieu (10, 7-13) sur la mission des apôtres et de chaque chrétien : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. » Il s’agit donc d’une « vie de service », explique le pape.
« La vie chrétienne », poursuit-il, est être « au service ». Il est « très triste », dit le pape, de voir des chrétiens qui, « au début de leur conversion » « sont ouverts au service, servent le peuple de Dieu, puis finissent par se servir du peuple de Dieu. Cela fait beaucoup de mal, beaucoup de mal au peuple de Dieu, répète le pape : La vocation est de ‘servir’, non de ‘se servir de’».
La vie chrétienne est « une vie de gratuité », insiste le pape François. Le salut « ne peut pas être acheté », « il nous est donné gratuitement », souligne-t-il en ajoutant que Dieu « nous sauve gratuitement ». Et précisément cette gratuité de Dieu « est l’une des plus belles choses ».
«Le Seigneur est plein de dons à nous donner, affirme le pape. Il demande seulement une chose : que notre cœur s’ouvre. Quand nous disons ‘Notre Père’ et prions, ouvrons nos cœurs, afin que cette gratuité vienne. »
« Il n’y a pas de relation à Dieu en dehors de la gratuité, poursuit le pape. Parfois, quand nous avons besoin de quelque chose de spirituel ou d’une grâce, nous disons : ‘ Eh bien, maintenant je vais jeûner, je vais faire pénitence, je vais faire une neuvaine…’. C’est bien, mais faites attention : ce n’est pas pour ‘payer’ la grâce, pour ‘acheter’ la grâce ; mais pour élargir ton cœur pour que la grâce vienne. La grâce est gratuite. »
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Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe: “Notre Dieu est un Dieu de compassion”
L’antidote à l’indifférence
« »Le Seigneur fut saisi d’une grande compassion » (Luc 7,13). Notre Dieu est un Dieu de compassion. La compassion est la faiblesse de Dieu, mais aussi sa force. #SainteMarthe »: tel est le tweet publié par le pape François, ce mardi 17 septembre 2019, sur son compte @Pontifex_fr. Le pape y cite un extrait de son homélie du matin.
“Notre Dieu est un Dieu de compassion”, a en effet expliqué le pape François qui a commenté l’évangile du retour à la vie du fils de la veuve de Naïm et de la compassion de Jésus pour elle, dans l’évangile de Luc, lu à la messe de ce mardi 17 septembre 2019, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, selon Vatican News. Et, pour le pape, dans le cœur humain, la compassion est en quelque sorte l’antidote à l’indifférence et elle conduit à la « vraie justice », loin de la fermeture sur soi. « Qu’il ait aussi compassion de chacun de nous: nous en avons besoin”, a conclu le pape.
Le pape souligne que la compassion permet de “voir la réalité”: “La compassion te fait voir les réalités telles qu’elles sont. La compassion c’est comme la loupe du cœur, elle nous fait vraiment comprendre les dimensions. Dans les Evangiles, Jésus est si souvent saisi de compassion. La compassion c’est aussi le langage de Dieu. Dans la Bible, elle n’apparaît pas d’abord avec Jésus: c’est Dieu qui a dit à Moïse : “J’ai vu la douleur de mon peuple” (Exode 3, 7). C’est la compassion de Dieu qui envoie Moïse sauver le peuple. Notre Dieu est un Dieu de compassion. Et on pourrait dire que la compassion est la faiblesse de Dieu, mais aussi sa force. C’est ce qu’il nous donne de meilleur: parce que c’est la compassion qui l’a poussé à nous envoyer son Fils. C’est un langage de Dieu, la compassion.”
Le pape fait aussi observer que la compassion, ce n’est pas le sentiment de “peine” que l’on éprouve par exemple lorsque l’on voit mourir un petit chien sur la route: “le pauvre” et l’on éprouve un peu de peine. La compassion va plus loin: c’est “s’impliquer dans le problème des autres, engager sa vie”, à la suite du Christ.
Le pape François rappelle aussi la compassion de Jésus lors de la “multiplication des pains”: il dit à ses disciples de donner à manger à la foule, alors qu’eux pensent à la congédier. “Ils étaient prudents, les disciples”, fait observer le pape: “Je crois qu’à ce moment-là, dans son coeur, Jésus a été un peu en colère, vu sa réponse: “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (…). Le Seigneur, dit l’Evangile, a éprouvé de la compassion parce qu’il voyait ces personnes comme des brebis sans berger.” Tandis que ses disciples cherchent une solution “mais sans s’engager”.
Et le pape de commenter: “Si la compassion est le langage de Dieu, le langage humain est si souvent un langage de l’indifférence. Aider jusqu’à un certain point, mais ne plus y penser ensuite. L’indifférence. Un de nos photographes de L’Osservatore Romano, a pris une photo qui est maintenant à l’Aumônerie pontificale et s’intitule: “Indifférence”. J’en ai déjà parlé à d’autres occasions. Une nuit d’hiver, devant un restaurant de luxe, une dame qui vit dans la rue tend la main à une autre dame qui sort d’un restaurant, bien couverte, et qui regarde ailleurs. Voilà l’indifférence. Allez voir cette photo: voilà l’indifférence. Notre indifférence. Si souvent, nous détournons le regard… Et c’est ainsi que nous fermons la porte à la compassion. Nous pouvons faire un examen de conscience: est-ce qu’habituellement je détourne le regard? Ou est-ce que je laisse l’Esprit Saint me conduire sur le chemin de la compassion? Qui est une vertu de Dieu.”
Le pape confie qu’il a été spécialement touché par la parole de Jésus adressée à la mère du jeune homme: “Ne pleure pas!” Il y voit une “caresse de compassion”.
Alors Jésus le ramène à la vie et “il le rend à sa mère”, souligne le pape avant de commenter: “Il l’a “restitué”: c’est un acte de justice. C’est un terme de justice. La compassion nous conduit sur la voie de la vraie justice. Il faut toujours “restituer” à ceux qui ont un certain droit, et cela nous sauve toujours de l’égoïsme, de l’indifférence, de la fermeture sur soi. Poursuivons l’eucharistie d’aujourd’hui avec cette parole: “Le Seigneur fut saisi d’une grande compassion”. Qu’il ait aussi compassion de chacun de nous: nous en avons besoin.”
https://fr.zenit.org/articles/sainte-marthe-notre-dieu-est-un-dieu-de-compassion/?
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : « Qu’est-ce qui te conduit à faire cela ? »
La lutte entre le bien et le mal
« Que se passe-t-il en nous ? Qu’est-ce qui t’inspire cela ?… Qu’est-ce qui te conduit à faire cela ? » : des questions que tout chrétien doit se poser, a affirmé le pape François à la messe qu’il célébrait à la Maison Sainte-Marthe, ce 25 octobre 2019.
Dans son homélie rapportée par Vatican News, le pape a médité sur la « lutte intérieure » entre « le désir de faire le bien » et le fait de n’être pas capable « de le mettre en pratique » : une véritable « guerre de tous les jours », une « loi pour tous ».
« C’est une lutte entre le bien et le mal, a-t-il expliqué ; mais pas un bien abstrait ni un mal abstrait : entre le bien que l’Esprit-Saint nous inspire de faire et le mal que le mauvais esprit nous inspire de faire… C’est la lutte de tous. Si quelqu’un parmi nous disait : “Mais je ne sens pas cela, je suis un bienheureux, je vis tranquille, en paix …”, je dirais : “Tu n’es pas un bienheureux : tu es un anesthésié, qui ne comprend pas ce qu’il se passe”. »
Dans cette lutte quotidienne, « jusqu’à la fin », il y a des moments « extraordinaires de lutte » mais aussi « des moments ordinaires, de tous les jours ».
« Si souvent nous les chrétiens, a fait observer le pape, sommes affairés dans de nombreuses choses, y compris bonnes… nous regardons seulement ce qui nous intéresse ; le reste, nous ne le regardons pas… Parfois, avec l’âme pipelette que nous avons tous, nous savons ce qui arrive dans le quartier, ce qui arrive chez les voisins, mais pas ce qui arrive en nous ».
La lutte, a-t-il précisé, « est toujours entre la grâce et le péché, entre le Seigneur qui veut nous sauver et nous sortir de cette tentation et le mauvais esprit qui nous abat ». Le pape a souhaité au chrétien de se demander si ses décisions viennent « du Seigneur » ou sont dictées par son « égoïsme », par « le diable », afin de n’être pas « une personne de la rue qui va et qui vient sans s’apercevoir de ce qu’il se passe ».
« Il est important de connaître ce qui se passe en nous, a-t-il insisté. Il est important de vivre un peu à l’intérieur, et de ne pas laisser notre âme devenir une route où tout le monde passe. »
Il s’agit donc de se poser les bonnes questions : « Mais que se passe-t-il en nous ? Que t’inspire cela ? Quelle est ta tendance spirituelle, dans cela ? Qu’est-ce qui te conduit à faire cela ? » Le pape a recommandé un examen de conscience de « deux-trois minutes avant de finir la journée » : « Qu’est-il arrivé d’important en moi aujourd’hui ? Oh, oui, j’ai eu un peu de haine là, et j’ai mal parlé ici ; j’ai fait cette oeuvre de charité… Qui t’a aidé à faire ces choses, aussi bien les mauvaises que les bonnes ? »
octobre 25, 2019 12:22Pape François
La lutte entre le bien et le mal
« Que se passe-t-il en nous ? Qu’est-ce qui t’inspire cela ?… Qu’est-ce qui te conduit à faire cela ? » : des questions que tout chrétien doit se poser, a affirmé le pape François à la messe qu’il célébrait à la Maison Sainte-Marthe, ce 25 octobre 2019.
Dans son homélie rapportée par Vatican News, le pape a médité sur la « lutte intérieure » entre « le désir de faire le bien » et le fait de n’être pas capable « de le mettre en pratique » : une véritable « guerre de tous les jours », une « loi pour tous ».
« C’est une lutte entre le bien et le mal, a-t-il expliqué ; mais pas un bien abstrait ni un mal abstrait : entre le bien que l’Esprit-Saint nous inspire de faire et le mal que le mauvais esprit nous inspire de faire… C’est la lutte de tous. Si quelqu’un parmi nous disait : “Mais je ne sens pas cela, je suis un bienheureux, je vis tranquille, en paix …”, je dirais : “Tu n’es pas un bienheureux : tu es un anesthésié, qui ne comprend pas ce qu’il se passe”. »
Dans cette lutte quotidienne, « jusqu’à la fin », il y a des moments « extraordinaires de lutte » mais aussi « des moments ordinaires, de tous les jours ».
« Si souvent nous les chrétiens, a fait observer le pape, sommes affairés dans de nombreuses choses, y compris bonnes… nous regardons seulement ce qui nous intéresse ; le reste, nous ne le regardons pas… Parfois, avec l’âme pipelette que nous avons tous, nous savons ce qui arrive dans le quartier, ce qui arrive chez les voisins, mais pas ce qui arrive en nous ».
La lutte, a-t-il précisé, « est toujours entre la grâce et le péché, entre le Seigneur qui veut nous sauver et nous sortir de cette tentation et le mauvais esprit qui nous abat ». Le pape a souhaité au chrétien de se demander si ses décisions viennent « du Seigneur » ou sont dictées par son « égoïsme », par « le diable », afin de n’être pas « une personne de la rue qui va et qui vient sans s’apercevoir de ce qu’il se passe ».
« Il est important de connaître ce qui se passe en nous, a-t-il insisté. Il est important de vivre un peu à l’intérieur, et de ne pas laisser notre âme devenir une route où tout le monde passe. »
Il s’agit donc de se poser les bonnes questions : « Mais que se passe-t-il en nous ? Que t’inspire cela ? Quelle est ta tendance spirituelle, dans cela ? Qu’est-ce qui te conduit à faire cela ? » Le pape a recommandé un examen de conscience de « deux-trois minutes avant de finir la journée » : « Qu’est-il arrivé d’important en moi aujourd’hui ? Oh, oui, j’ai eu un peu de haine là, et j’ai mal parlé ici ; j’ai fait cette oeuvre de charité… Qui t’a aidé à faire ces choses, aussi bien les mauvaises que les bonnes ? »
octobre 25, 2019 12:22Pape François
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
J'aime beaucoup la catéchèse du Pape François, grâce au forum ici j'ai pris l'habitude de lire ses tweets chaque jour, et c'est grâce à ce qu'il dit que je vois que c'est un bon Pape.
Christiane-Thérèse- Contre la Franc Maconnerie
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Christiane-Thérèse a écrit:J'aime beaucoup la catéchèse du Pape François, grâce au forum ici j'ai pris l'habitude de lire ses tweets chaque jour, et c'est grâce à ce qu'il dit que je vois que c'est un bon Pape.
Amen. Merci. Que Dieu vous bénisse.
Joannes Maria- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
https://fr.zenit.org/articles/sainte-marthe-nous-ne-pouvons-pas-faire-notre-nid-ici/?utm_medium=email&utm_campaign=29102019%20-%20Une%20Dclaration%20qui%20aime%20la%20vie%201572374684%20ZNP&utm_content=29102019%20-%20Une%20Dclaration%20qui%20aime%20la%20vie%201572374684%20ZNP+CID_e108662361fd4aa4f7306bec63243f0e&utm_source=Editions&utm_term=Sainte-Marthe%20%20%20nous%20ne%20pouvons%20pas%20faire%20notre%20nid%20ici
octobre 29, 2019 13:08Anne KurianPape François
L’espérance, c’est « jeter l’ancre sur l’autre rive », et « savoir que nous ne pouvons pas faire notre nid ici », a souligné le pape François en célébrant la messe matinale de ce 29 octobre 2019, à la Maison Sainte-Marthe.
« L’espérance, c’est vivre tendu vers la révélation du Seigneur, vers la rencontre avec le Seigneur », a-t-il expliqué dans son homélie rapportée par Vatican News : « L’espérance c’est vivre en tension, toujours… la vie du chrétien est “en tension vers”… en tension non pas nerveusement ni à cause des problèmes, non : en tension par l’Esprit Saint qui nous jette vers l’autre rive et nous garde dans l’espérance. »
« Si un chrétien perd cette perspective, a averti le pape, sa vie devient statique, et les choses qui ne bougent pas se corrompent… Quand l’eau est immobile, qu’elle ne coule pas, ne bouge pas, elle se corrompt. Un chrétien qui n’est pas capable d’être tendu, d’être en tension vers l’autre rive, manque de quelque chose : il finira corrompu. Pour lui, la vie chrétienne sera une doctrine philosophique, il la vivra comme cela, il dira qu’il a la foi mais sans espérance il ne l’a pas. »
Il est « difficile de comprendre l’espérance », a fait observer le pape François : la foi fait référence au Credo qui donne « des choses concrètes » ; la charité consiste à « faire du bien au prochain, aux autres ». Mais l’espérance « est la plus humble des vertus », celle que « seuls les pauvres peuvent avoir ».
« Si nous voulons être des hommes et des femmes d’espérance, nous devons être pauvres, pauvres, attachés à rien, a-t-il insisté. Pauvres. Et tournés vers l’autre rive. L’espérance est humble, c’est une vertu qui se travaille – disons-le ainsi – tous les jours : tous les jours il faut la reprendre, tous les jours il faut prendre la corde et voir que l’ancre est fixée et la tenir en main… l’Esprit Saint travaille en nous par de petites choses. »
« L’espérance est artisanale, petite, a poursuivi le pape… L’espérance a besoin de patience… la patience de savoir que nous semons mais que c’est Dieu qui fait grandir ». Comme le levain dans la pâte, comme la graine dans la terre, « l’espérance est une vertu qui ne se voit pas : elle travaille de l’intérieur… il n’est pas facile de vivre dans l’espérance, mais ce devrait être l’air que respire un chrétien, air d’espérance. Sinon, il ne pourra pas marcher, il ne pourra pas avancer parce qu’il ne saura pas où aller. »
« L’espérance – c’est sûr – nous donne une sécurité : l’espérance ne déçoit pas. Jamais. Si tu espères, tu ne seras pas déçu », a-t-il assuré en conclusion.
octobre 29, 2019 13:08Pape François
Sainte-Marthe : « nous ne pouvons pas faire notre nid ici »
L’espérance, c’est être tendu vers l’autre rive
octobre 29, 2019 13:08Anne KurianPape François
L’espérance, c’est « jeter l’ancre sur l’autre rive », et « savoir que nous ne pouvons pas faire notre nid ici », a souligné le pape François en célébrant la messe matinale de ce 29 octobre 2019, à la Maison Sainte-Marthe.
« L’espérance, c’est vivre tendu vers la révélation du Seigneur, vers la rencontre avec le Seigneur », a-t-il expliqué dans son homélie rapportée par Vatican News : « L’espérance c’est vivre en tension, toujours… la vie du chrétien est “en tension vers”… en tension non pas nerveusement ni à cause des problèmes, non : en tension par l’Esprit Saint qui nous jette vers l’autre rive et nous garde dans l’espérance. »
« Si un chrétien perd cette perspective, a averti le pape, sa vie devient statique, et les choses qui ne bougent pas se corrompent… Quand l’eau est immobile, qu’elle ne coule pas, ne bouge pas, elle se corrompt. Un chrétien qui n’est pas capable d’être tendu, d’être en tension vers l’autre rive, manque de quelque chose : il finira corrompu. Pour lui, la vie chrétienne sera une doctrine philosophique, il la vivra comme cela, il dira qu’il a la foi mais sans espérance il ne l’a pas. »
Il est « difficile de comprendre l’espérance », a fait observer le pape François : la foi fait référence au Credo qui donne « des choses concrètes » ; la charité consiste à « faire du bien au prochain, aux autres ». Mais l’espérance « est la plus humble des vertus », celle que « seuls les pauvres peuvent avoir ».
« Si nous voulons être des hommes et des femmes d’espérance, nous devons être pauvres, pauvres, attachés à rien, a-t-il insisté. Pauvres. Et tournés vers l’autre rive. L’espérance est humble, c’est une vertu qui se travaille – disons-le ainsi – tous les jours : tous les jours il faut la reprendre, tous les jours il faut prendre la corde et voir que l’ancre est fixée et la tenir en main… l’Esprit Saint travaille en nous par de petites choses. »
« L’espérance est artisanale, petite, a poursuivi le pape… L’espérance a besoin de patience… la patience de savoir que nous semons mais que c’est Dieu qui fait grandir ». Comme le levain dans la pâte, comme la graine dans la terre, « l’espérance est une vertu qui ne se voit pas : elle travaille de l’intérieur… il n’est pas facile de vivre dans l’espérance, mais ce devrait être l’air que respire un chrétien, air d’espérance. Sinon, il ne pourra pas marcher, il ne pourra pas avancer parce qu’il ne saura pas où aller. »
« L’espérance – c’est sûr – nous donne une sécurité : l’espérance ne déçoit pas. Jamais. Si tu espères, tu ne seras pas déçu », a-t-il assuré en conclusion.
octobre 29, 2019 13:08Pape François
Joannes Maria- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Une disposition pour prier en union avec l’évêque de Rome
Les messes matinales du pape François à Sainte-Marthe sont retransmises chaque jour à partir du 8 mars 2020, a annoncé le Saint-Siège,
Les messes matinales du pape François à Sainte-Marthe sont retransmises chaque jour à partir du 8 mars 2020, a annoncé le Saint-Siège,
Dernière édition par Isabelle-Marie le Ven 13 Mar 2020 - 12:34, édité 1 fois
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Messe À Ste Marthe, 9 Mars 2020,
Sainte-Marthe : le pape prie en direct « pour les malades de cette épidémie »
Homélie sur la grâce de la « honte » (Traduction intégrale)
« En ces jours, j’offrirai la messe pour les malades de cette épidémie de coronavirus, pour les médecins, les infirmières, les volontaires qui aident tant, les proches, pour les personnes âgées qui sont en maisons de retraite, pour les détenus qui sont enfermés », a déclaré le pape François en célébrant exceptionnellement sa messe matinale en direct, ce 9 mars 2020.
Alors que l’Italie a mis plusieurs régions en quarantaine face à la propagation du Covid-19, le pape a souhaité que cette semaine, la messe qu’il célèbre chaque matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe soit retransmise en streaming, afin d’être proche de ceux qui sont touchés par ce virus.
« Prions ensemble cette semaine, a-t-il invité au début de la célébration, cette prière forte au Seigneur : ‘Sauve-moi, O Seigneur, et donne-moi Miséricorde. Mon pied est sur le droit sentier. Je bénirai le Seigneur dans l’assemblée’. »
Dans son homélie dont voici notre traduction, le pape a médité sur la « honte » des péchés, qui « touche le cœur de Dieu » : « Une vraie confession des péchés doit rester dans le cœur. » « Le chemin pour aller à la rencontre de la miséricorde de Dieu, c’est avoir honte des mauvaises choses que nous avons faites », a-t-il assuré.
Homélie du pape François
La première lecture du prophète Daniel est une confession des péchés. Le peuple reconnaît qu’il a péché… “Ah ! toi Seigneur, le Dieu grand et redoutable, qui garde alliance et fidélité à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous avons été rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances. Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères, à tout le peuple du pays.”
Il y a une confession des péchés, la reconnaissance que nous avons péché. Quand nous nous préparons à recevoir le sacrement de la réconciliation, nous devons faire ce qui s’appelle un “examen de conscience” et voir ce que j’ai fait devant Dieu : j’ai péché. Reconnaître le péché. Mais reconnaître son péché ne peut pas consister seulement à faire une liste intellectuelle des péchés, à dire “j’ai péché”, puis je le dis au prêtre et le prêtre me pardonne. Ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas juste de faire cela. Ce serait comme faire une liste des choses que je dois faire ou que je dois avoir ou que j’ai mal faites, mais qui reste dans la tête. Une vraie confession des péchés doit rester dans le cœur. Aller se confesser ce n’est pas seulement donner au prêtre sa liste, “j’ai fait ça, ça et ça …”, et puis je m’en vais, je suis pardonné. Non, ce n’est pas cela. Il faut un pas, un pas en plus, qui est la confession de nos misères, mais du fond du cœur ; c’est-à-dire qu’il faut que la liste des mauvaises choses, descende dans mon cœur. C’est ce que fait Daniel, le prophète. “À toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage”.
Quand j’ai reconnu que j’ai péché, que je n’ai pas bien prié et que je le sens dans mon cœur, un sentiment de honte m’envahit : “J’ai honte d’avoir fait cela. Je te demande pardon avec honte”. Et la honte pour nos péchés est une grâce, nous devons la demander : “Seigneur, que j’aie honte”. Une personne qui a perdu la honte perd l’autorité morale, perd le respect des autres. Un effronté. La même chose arrive avec Dieu : à nous la honte. A toi la justice, à nous la honte. La honte sur le visage, comme aujourd’hui. “Seigneur, à nous la honte au visage, à nos rois, à nos princes, à nos pères, parce que nous avons péché contre toi.”. Au Seigneur notre Dieu, (Daniel) avait parlé de justice, à présent il parle de miséricorde.
Quand nous avons non seulement le souvenir, la mémoire des péchés que nous avons faits, mais aussi le sentiment de la honte, cela touche le cœur de Dieu et il répond avec miséricorde. Le chemin pour aller à la rencontre de la miséricorde de Dieu, c’est avoir honte des mauvaises choses que nous avons faites. Ainsi, quand j’irai me confesser je donnerai non seulement la liste de mes péchés, mais aussi mes sentiments de confusion, de honte d’avoir fait cela à un Dieu si bon, si miséricordieux, si juste.
Demandons aujourd’hui la grâce de la honte : avoir honte de nos péchés. Que le Seigneur nous accorde à tous cette grâce.
Traduction de Zenit, Anne Kurian[/color]
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe: séduction ou acharnement, les deux tactiques du diable (traduction complète)
Le pape cite le cas d’Asia Bibi
Les deux tactiques du diable, ce sont la séduction ou bien l’acharnement. Séduction: le « chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage ». Acharnement: par exemple, contre Asia Bibi, pendant neuf ans.
Le pape François a célébré sa messe matinale à 7 heures comme chaque matin, ce mercredi 11 mars 2020, en la chapelle du Saint-Esprit de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, et pour le troisième jour consécutif, en direct, grâce aux media du Vatican, par vidéo. Le texte prononcé par le pape a été transcrit en italien par Vatican News.
Le pape a notamment commenté l’annonce de sa Passion et de sa crucifixion par Jésus dans l’Evangile, et de sa résurrection, puis la demande de la mère des fils de Zébédée qui voudrait voir ses deux fils honorés à la droite et à la gauche de Jésus lors de la venue du « Royaume ».
Face à l’acharnement du diable la réponse peut être, fait observer en substance le pape, un refuge dans la mentalité du monde: la recherche des premières places: « La vanité, l’esprit mondain est justement le chemin qu’offre le diable pour s’éloigner de la Croix du Christ. »
Il a suggéré de demander la grâce de savoir discerner le chemin de Dieu: « Que le Seigneur nous donne la grâce de distinguer le chemin du Seigneur, qui est la Croix, du chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage. »
Au début de la messe, le pape a annoncé qu’il la célébrait pour les malades du coronavirus et pour les détenus.
Homélie du pape François
La première Lecture, un passage du prophète Jérémie, est vraiment une prophétie sur la Passion du Seigneur. Que disent les ennemis ? « Allons, attaquons-le par notre langue, ne faisons pas attention à toutes ses paroles ». Mettons-lui des obstacles. Il ne disent pas : « Battons-le, débarrassons-nous de lui » : non. Rendre sa vie difficile, le tourmenter. C’est la souffrance du prophète mais il y a là une prophétie sur Jésus.
Jésus lui-même nous en parle dans l’Évangile : « Voici que nous montons à Jérusalem, le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ». Ce n’est pas seulement une sentence de mort : il y a davantage. Il y a l’humiliation, il y a l’acharnement. Et quand il y a l’acharnement dans la persécution d’un chrétien, d’une personne, il y a le démon.
Le démon a deux styles : la séduction, avec les promesses du monde, comme il a voulu le faire avec Jésus au désert, le séduire et par la séduction lui faire changer le plan de la rédemption, et si cela ne marche pas, l’acharnement. Le démon n’a pas de moyens termes. Son orgueil est si grand qu’il cherche à détruire, et détruire en se réjouissant de la destruction par l’acharnement.
Pensons aux persécutions de tant de saints, de tant de chrétiens que, non seulement on tue, mais aussi qu’on fait souffrir en cherchant tous les moyens de les humilier, jusqu’au bout. Il ne faut pas confondre une simple persécution sociale, politique ou religieuse avec l’acharnement du diable. Le diable s’acharne, pour détruire. Pensons à l’Apocalypse : il veut dévorer ce fils de la femme, qui est sur le point de naître.
Les deux voleurs qui étaient crucifiés avec Jésus ont été condamnés, crucifiés et on les a laissés mourir en paix. Personne ne les insultait : cela n’intéressait pas. Les insultes étaient réservées à Jésus, contre Jésus. Jésus dit à ses apôtres qu’il sera condamné à mort, mais qu’on se moquera de lui, qu’on le flagellera et qu’il sera crucifié… Il est bafoué.
Et un chemin pour sortir de l’acharnement du diable, de cette destruction, c’est l’esprit mondain: ce que la maman demande pour ses fils, les fils de Zébédée.
Jésus parle lui, d’humiliation, qui est son destin, et là on lui demande apparence et pouvoir. La vanité, l’esprit mondain est justement le chemin qu’offre le diable pour s’éloigner de la Croix du Christ. La réalisation personnelle, le carriérisme, le succès mondain : ce sont des chemins qui ne sont pas chrétiens, ce sont des chemins pour couvrir la Croix de Jésus.
Que le Seigneur nous donne la grâce de savoir discerner quand il y a l’esprit qui veut nous détruire par l’acharnement, et quand le même esprit veut nous consoler avec les apparences du monde, avec la vanité. Mais n’oublions pas : lorsqu’il y a l’acharnement, il y la haine, la vengeance du diable vaincu. C’est ainsi jusqu’à aujourd’hui, dans l’Église. Pensons à tous les chrétiens qui sont cruellement persécutés. Ces jours-ci, les journaux parlaient d’Asia Bibi : neuf ans en prison, de souffrance. C’est l’acharnement du diable.
Que le Seigneur nous donne la grâce de distinguer le chemin du Seigneur, qui est la Croix, du chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage.
Copyright – Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Le pape cite le cas d’Asia Bibi
Les deux tactiques du diable, ce sont la séduction ou bien l’acharnement. Séduction: le « chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage ». Acharnement: par exemple, contre Asia Bibi, pendant neuf ans.
Le pape François a célébré sa messe matinale à 7 heures comme chaque matin, ce mercredi 11 mars 2020, en la chapelle du Saint-Esprit de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, et pour le troisième jour consécutif, en direct, grâce aux media du Vatican, par vidéo. Le texte prononcé par le pape a été transcrit en italien par Vatican News.
Le pape a notamment commenté l’annonce de sa Passion et de sa crucifixion par Jésus dans l’Evangile, et de sa résurrection, puis la demande de la mère des fils de Zébédée qui voudrait voir ses deux fils honorés à la droite et à la gauche de Jésus lors de la venue du « Royaume ».
Face à l’acharnement du diable la réponse peut être, fait observer en substance le pape, un refuge dans la mentalité du monde: la recherche des premières places: « La vanité, l’esprit mondain est justement le chemin qu’offre le diable pour s’éloigner de la Croix du Christ. »
Il a suggéré de demander la grâce de savoir discerner le chemin de Dieu: « Que le Seigneur nous donne la grâce de distinguer le chemin du Seigneur, qui est la Croix, du chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage. »
Au début de la messe, le pape a annoncé qu’il la célébrait pour les malades du coronavirus et pour les détenus.
Homélie du pape François
La première Lecture, un passage du prophète Jérémie, est vraiment une prophétie sur la Passion du Seigneur. Que disent les ennemis ? « Allons, attaquons-le par notre langue, ne faisons pas attention à toutes ses paroles ». Mettons-lui des obstacles. Il ne disent pas : « Battons-le, débarrassons-nous de lui » : non. Rendre sa vie difficile, le tourmenter. C’est la souffrance du prophète mais il y a là une prophétie sur Jésus.
Jésus lui-même nous en parle dans l’Évangile : « Voici que nous montons à Jérusalem, le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ». Ce n’est pas seulement une sentence de mort : il y a davantage. Il y a l’humiliation, il y a l’acharnement. Et quand il y a l’acharnement dans la persécution d’un chrétien, d’une personne, il y a le démon.
Le démon a deux styles : la séduction, avec les promesses du monde, comme il a voulu le faire avec Jésus au désert, le séduire et par la séduction lui faire changer le plan de la rédemption, et si cela ne marche pas, l’acharnement. Le démon n’a pas de moyens termes. Son orgueil est si grand qu’il cherche à détruire, et détruire en se réjouissant de la destruction par l’acharnement.
Pensons aux persécutions de tant de saints, de tant de chrétiens que, non seulement on tue, mais aussi qu’on fait souffrir en cherchant tous les moyens de les humilier, jusqu’au bout. Il ne faut pas confondre une simple persécution sociale, politique ou religieuse avec l’acharnement du diable. Le diable s’acharne, pour détruire. Pensons à l’Apocalypse : il veut dévorer ce fils de la femme, qui est sur le point de naître.
Les deux voleurs qui étaient crucifiés avec Jésus ont été condamnés, crucifiés et on les a laissés mourir en paix. Personne ne les insultait : cela n’intéressait pas. Les insultes étaient réservées à Jésus, contre Jésus. Jésus dit à ses apôtres qu’il sera condamné à mort, mais qu’on se moquera de lui, qu’on le flagellera et qu’il sera crucifié… Il est bafoué.
Et un chemin pour sortir de l’acharnement du diable, de cette destruction, c’est l’esprit mondain: ce que la maman demande pour ses fils, les fils de Zébédée.
Jésus parle lui, d’humiliation, qui est son destin, et là on lui demande apparence et pouvoir. La vanité, l’esprit mondain est justement le chemin qu’offre le diable pour s’éloigner de la Croix du Christ. La réalisation personnelle, le carriérisme, le succès mondain : ce sont des chemins qui ne sont pas chrétiens, ce sont des chemins pour couvrir la Croix de Jésus.
Que le Seigneur nous donne la grâce de savoir discerner quand il y a l’esprit qui veut nous détruire par l’acharnement, et quand le même esprit veut nous consoler avec les apparences du monde, avec la vanité. Mais n’oublions pas : lorsqu’il y a l’acharnement, il y la haine, la vengeance du diable vaincu. C’est ainsi jusqu’à aujourd’hui, dans l’Église. Pensons à tous les chrétiens qui sont cruellement persécutés. Ces jours-ci, les journaux parlaient d’Asia Bibi : neuf ans en prison, de souffrance. C’est l’acharnement du diable.
Que le Seigneur nous donne la grâce de distinguer le chemin du Seigneur, qui est la Croix, du chemin du monde qui est vanité, apparence, maquillage.
Copyright – Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : quand les nouvelles « ne touchent pas le cœur » (Traduction complète)
Méditation sur le riche et Lazare
« Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de ne pas tomber dans l’indifférence, la grâce que toutes les nouvelles des souffrances humaines descendent dans notre cœur et nous poussent à faire quelque chose pour les autres », a souhaité le pape François dans l’homélie de la messe matinale qu’il célébrait ce 12 mars 2020 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
Méditant sur la parabole du riche et de Lazare, le pape s’est notamment arrêté sur « l’abîme de l’indifférence » de ceux qui « vivent ce détachement entre ce qu’ils pensent, ce qu’ils savent et ce qu’ils sentent » devant la souffrance des autres. « Nous savons que cela existe, mais ça ne va pas jusqu’à notre cœur … Nous vivons dans l’indifférence : l’indifférence c’est ce drame d’être bien informé mais de ne pas sentir la réalité des autres. »
Homélie du pape François
Ce récit de Jésus est très clair ; il a même l’air d’une histoire pour enfants : il est très simple. Avec cela Jésus veut montrer non pas seulement une histoire, mais que toute l’humanité peut vivre ainsi, que nous aussi pouvons tous vivre ainsi. Deux hommes, l’un satisfait, qui savait bien s’habiller, qui peut-être cherchait les plus grands stylistes de l’époque pour se vêtir ; il portait des vêtements de pourpre et de lin très fins. Et puis, il vivait confortablement, donnant tous les jours des festins somptueux. Il était heureux comme cela. Il n’avait pas de préoccupations, il prenait quelque précaution, peut-être quelque cachet contre le cholestérol pour les banquets, mais sa vie se passait bien. Il était tranquille.
A sa porte demeurait un pauvre : il s’appelait Lazare. Il savait qu’il y avait un pauvre, là : il savait. Mais cela lui semblait normal : “Je vis bien et celui-là … mais c’est la vie, qu’il se débrouille”. Au mieux peut-être – l’Évangile ne le dit pas – il lui envoyait parfois quelque chose, quelque bricole. Et ainsi leurs vies passèrent. Tous deux passèrent par la Loi qui nous concerne tous : mourir. Le riche mourut et Lazare mourut. L’Évangile dit que Lazare a été emporté au Ciel, au côté d’Abraham … Du riche on dit seulement : “on l’enterra”. Point. Et c’est terminé.
Deux choses nous frappent : le fait que le riche sache qu’il y avait ce pauvre et qu’il connaisse son nom, Lazare. Mais ce n’était pas important, cela lui semblait normal. Le riche faisait peut-être aussi des affaires qui au final lésaient les pauvres. Il le savait clairement, il était informé de cette réalité. Et le deuxième chose qui me touche beaucoup est le terme “grand abîme” qu’Abraham dit au riche. “Entre nous il y a un grand abîme, nous ne pouvons pas communiquer ; nous ne pouvons pas passer d’un côté à l’autre”. C’est le même abîme qu’il y avait dans la vie entre le riche et Lazare : l’abîme n’a pas commencé ici, il a commencé là-bas.
J’ai réfléchi à ce qu’était le drame de cet homme : le drame d’être très, très informé, mais avec le cœur fermé. Les informations de cet homme riche n’allaient pas jusqu’à son cœur, il ne savait pas s’émouvoir, il ne pouvait pas s’émouvoir devant le drame des autres. Ni même appeler un des garçons qui le servaient à table et dire “mais apporte-lui cela, à cet autre…” … Le drame de l’information qui ne descend pas dans le cœur. Cela nous arrive à nous aussi. Nous savons tous, puisque nous l’avons entendu au journal télévisé ou bien que nous l’avons vu dans les journaux, combien d’enfants souffrent aujourd’hui de la faim dans le monde ; combien d’enfants n’ont pas les médicaments nécessaires ; combien d’enfants ne peuvent pas aller à l’école. Des continents vivent ce drame : nous le savons. Eh, les pauvres … et nous continuons. Cette information ne descend pas dans le cœur, et nombre d’entre nous, nombre de groupes d’hommes et de femmes vivent ce détachement entre ce qu’ils pensent, ce qu’ils savent et ce qu’ils sentent : le cœur est détaché de l’esprit. Ils sont indifférents. Comme le riche était indifférent à la souffrance de Lazare. Il y a l’abîme de l’indifférence.
Quand je suis allé pour la première fois à Lampedusa, m’est venue cette parole : la globalisation de l’indifférence. Peut-être nous aujourd’hui, ici, à Rome, sommes-nous préoccupés parce que “les magasins sont fermés, je dois aller acheter ceci, et on dirait que je ne peux pas faire les courses tous les jours … “: je suis préoccupé par mes choses. Et nous oublions les enfants affamés, nous oublions les pauvres gens qui sont aux frontières de nos pays, cherchant la liberté, ces migrants forcés qui fuient la faim et la guerre et ne trouvent qu’un mur, un mur fait de fer, un mur de fils barbelés, un mur qui ne les laisse pas passer. Nous savons que cela existe, mais ça ne va pas jusqu’à notre cœur … Nous vivons dans l’indifférence : l’indifférence c’est ce drame d’être bien informé mais de ne pas sentir la réalité des autres. C’est l’abîme : l’abîme de l’indifférence.
Puis autre chose nous frappe. Ici nous connaissons le nom du pauvre : nous le connaissons. Lazare. Le riche aussi le connaissait, puisque qu’en enfer il demande à Abraham d’envoyer Lazare : il l’a reconnu. “Envoie-le moi”. Mais nous ne connaissons pas le nom du riche. L’Evangile ne nous dit pas comment s’appelait ce monsieur. Il n’avait pas de nom. Il avait perdu son nom : il lui restait seulement les adjectifs de sa vie. Riche, puissant… tant d’adjectifs. C’est ce que fait l’égoïsme en nous : il nous fait perdre notre identité réelle, notre nom, et il nous amène à estimer seulement les adjectifs. La mondanité nous aide à cela. Nous sommes tombés dans la culture des adjectifs où ta valeur est ce que tu as, ce que tu peux… Mais pas “comment t’appelles-tu ?”: tu as perdu ton nom. L’indifférence conduit à cela. Perdre son nom. Nous sommes seulement les riches, nous sommes cela, nous sommes ceci. Nous sommes les adjectifs.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de ne pas tomber dans l’indifférence, la grâce que toutes les nouvelles des souffrances humaines descendent dans notre cœur et nous poussent à faire quelque chose pour les autres.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
Méditation sur le riche et Lazare
« Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de ne pas tomber dans l’indifférence, la grâce que toutes les nouvelles des souffrances humaines descendent dans notre cœur et nous poussent à faire quelque chose pour les autres », a souhaité le pape François dans l’homélie de la messe matinale qu’il célébrait ce 12 mars 2020 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
Méditant sur la parabole du riche et de Lazare, le pape s’est notamment arrêté sur « l’abîme de l’indifférence » de ceux qui « vivent ce détachement entre ce qu’ils pensent, ce qu’ils savent et ce qu’ils sentent » devant la souffrance des autres. « Nous savons que cela existe, mais ça ne va pas jusqu’à notre cœur … Nous vivons dans l’indifférence : l’indifférence c’est ce drame d’être bien informé mais de ne pas sentir la réalité des autres. »
Homélie du pape François
Ce récit de Jésus est très clair ; il a même l’air d’une histoire pour enfants : il est très simple. Avec cela Jésus veut montrer non pas seulement une histoire, mais que toute l’humanité peut vivre ainsi, que nous aussi pouvons tous vivre ainsi. Deux hommes, l’un satisfait, qui savait bien s’habiller, qui peut-être cherchait les plus grands stylistes de l’époque pour se vêtir ; il portait des vêtements de pourpre et de lin très fins. Et puis, il vivait confortablement, donnant tous les jours des festins somptueux. Il était heureux comme cela. Il n’avait pas de préoccupations, il prenait quelque précaution, peut-être quelque cachet contre le cholestérol pour les banquets, mais sa vie se passait bien. Il était tranquille.
A sa porte demeurait un pauvre : il s’appelait Lazare. Il savait qu’il y avait un pauvre, là : il savait. Mais cela lui semblait normal : “Je vis bien et celui-là … mais c’est la vie, qu’il se débrouille”. Au mieux peut-être – l’Évangile ne le dit pas – il lui envoyait parfois quelque chose, quelque bricole. Et ainsi leurs vies passèrent. Tous deux passèrent par la Loi qui nous concerne tous : mourir. Le riche mourut et Lazare mourut. L’Évangile dit que Lazare a été emporté au Ciel, au côté d’Abraham … Du riche on dit seulement : “on l’enterra”. Point. Et c’est terminé.
Deux choses nous frappent : le fait que le riche sache qu’il y avait ce pauvre et qu’il connaisse son nom, Lazare. Mais ce n’était pas important, cela lui semblait normal. Le riche faisait peut-être aussi des affaires qui au final lésaient les pauvres. Il le savait clairement, il était informé de cette réalité. Et le deuxième chose qui me touche beaucoup est le terme “grand abîme” qu’Abraham dit au riche. “Entre nous il y a un grand abîme, nous ne pouvons pas communiquer ; nous ne pouvons pas passer d’un côté à l’autre”. C’est le même abîme qu’il y avait dans la vie entre le riche et Lazare : l’abîme n’a pas commencé ici, il a commencé là-bas.
J’ai réfléchi à ce qu’était le drame de cet homme : le drame d’être très, très informé, mais avec le cœur fermé. Les informations de cet homme riche n’allaient pas jusqu’à son cœur, il ne savait pas s’émouvoir, il ne pouvait pas s’émouvoir devant le drame des autres. Ni même appeler un des garçons qui le servaient à table et dire “mais apporte-lui cela, à cet autre…” … Le drame de l’information qui ne descend pas dans le cœur. Cela nous arrive à nous aussi. Nous savons tous, puisque nous l’avons entendu au journal télévisé ou bien que nous l’avons vu dans les journaux, combien d’enfants souffrent aujourd’hui de la faim dans le monde ; combien d’enfants n’ont pas les médicaments nécessaires ; combien d’enfants ne peuvent pas aller à l’école. Des continents vivent ce drame : nous le savons. Eh, les pauvres … et nous continuons. Cette information ne descend pas dans le cœur, et nombre d’entre nous, nombre de groupes d’hommes et de femmes vivent ce détachement entre ce qu’ils pensent, ce qu’ils savent et ce qu’ils sentent : le cœur est détaché de l’esprit. Ils sont indifférents. Comme le riche était indifférent à la souffrance de Lazare. Il y a l’abîme de l’indifférence.
Quand je suis allé pour la première fois à Lampedusa, m’est venue cette parole : la globalisation de l’indifférence. Peut-être nous aujourd’hui, ici, à Rome, sommes-nous préoccupés parce que “les magasins sont fermés, je dois aller acheter ceci, et on dirait que je ne peux pas faire les courses tous les jours … “: je suis préoccupé par mes choses. Et nous oublions les enfants affamés, nous oublions les pauvres gens qui sont aux frontières de nos pays, cherchant la liberté, ces migrants forcés qui fuient la faim et la guerre et ne trouvent qu’un mur, un mur fait de fer, un mur de fils barbelés, un mur qui ne les laisse pas passer. Nous savons que cela existe, mais ça ne va pas jusqu’à notre cœur … Nous vivons dans l’indifférence : l’indifférence c’est ce drame d’être bien informé mais de ne pas sentir la réalité des autres. C’est l’abîme : l’abîme de l’indifférence.
Puis autre chose nous frappe. Ici nous connaissons le nom du pauvre : nous le connaissons. Lazare. Le riche aussi le connaissait, puisque qu’en enfer il demande à Abraham d’envoyer Lazare : il l’a reconnu. “Envoie-le moi”. Mais nous ne connaissons pas le nom du riche. L’Evangile ne nous dit pas comment s’appelait ce monsieur. Il n’avait pas de nom. Il avait perdu son nom : il lui restait seulement les adjectifs de sa vie. Riche, puissant… tant d’adjectifs. C’est ce que fait l’égoïsme en nous : il nous fait perdre notre identité réelle, notre nom, et il nous amène à estimer seulement les adjectifs. La mondanité nous aide à cela. Nous sommes tombés dans la culture des adjectifs où ta valeur est ce que tu as, ce que tu peux… Mais pas “comment t’appelles-tu ?”: tu as perdu ton nom. L’indifférence conduit à cela. Perdre son nom. Nous sommes seulement les riches, nous sommes cela, nous sommes ceci. Nous sommes les adjectifs.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de ne pas tomber dans l’indifférence, la grâce que toutes les nouvelles des souffrances humaines descendent dans notre cœur et nous poussent à faire quelque chose pour les autres.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : homélie sur le « grand péché » (Texte intégral)
« Dieu s’est fait don pour nous »
Le « grand péché » ? « C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous » et que « nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession », a souligné le pape François à la messe qu’il célébrait ce 13 mars 2020, en la chapelle de la Maison-Sainte-Marthe.
Durant la célébration retransmise en streaming – en union avec les malades du Coronavirus Covid-19 – le pape a mis en garde contre « une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout ».
Homélie du pape François
Les deux lectures sont une prophétie de la Passion du Seigneur. Joseph vendu comme esclave pour 20 sicles d’argent, livré aux païens. Et la parabole de Jésus, qui parle clairement et symboliquement de la mise à mort du Fils. L’histoire d’un « homme qui possédait une parcelle de terre, y a planté une vigne – le soin avec lequel il l’a fait -, l’a entourée d’une haie, a creusé un trou pour le pressoir et a construit une tour – il l’avait bien faite – puis il l’a louée à des agriculteurs et il est parti loin ».
C’est le peuple de Dieu. Le Seigneur a choisi ces gens, ces gens sont élus. Ce sont les gens de l’élection. Il y a aussi une promesse : « Continuez. Vous êtes mon peuple », une promesse faite à Abraham. Et il y a aussi une alliance conclue avec le peuple du Sinaï. Le peuple doit toujours garder en mémoire l’élection, qu’il est un peuple élu, la promesse d’envisager l’avenir avec espérance et l’alliance pour vivre la fidélité au quotidien.
Mais dans cette parabole, il se trouve que lorsque le moment est venu de récolter les fruits, ces gens oublient qu’ils ne sont pas les maîtres : « Les paysans prirent les serviteurs, l’un ils battirent, un autre ils tuèrent, un autre ils lapidèrent. Puis il envoya d’autres serviteurs, plus nombreux, mais qui le traitèrent de la même manière ». Il est certain que Jésus montre ici – il parle aux docteurs de la loi – comment les docteurs de la loi ont traité les prophètes. « Finalement, il leur a envoyé son propre fils », pensant qu’ils auraient du respect pour son fils. « Mais les paysans, voyant le fils, se dirent l’un à l’autre : ‘Voici l’héritier. Allons, tuons-le et nous aurons son héritage ! »
Ils ont volé l’héritage, qui était à un autre. Une histoire d’infidélité, d’infidélité à l’élection, d’infidélité à la promesse, d’infidélité à l’alliance, qui est un cadeau. L’élection, la promesse et l’alliance sont un don de Dieu. Déloyauté envers le don de Dieu. Vous n’avez pas compris pas qu’il s’agissait d’un don et vous l’avez pris comme votre bien. Ces personnes se sont appropriées ce don et l’ont emporté pour le transformer en « ma » propriété. Et le don qui est richesse, est ouverture, est bénédiction, a été enfermé dans une doctrine de lois. Ce don a été « idéologisé ». Le don a donc perdu sa nature de don, il a fini par se transformer en idéologie. Il s’agit surtout d’une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout. Ils se sont approprié le don.
Voilà le grand péché. C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous, qu’il s’est donné lui-même comme un don et, en oubliant cela, cela nous fait devenir des maîtres. Et la promesse n’est pas déjà une promesse, l’élection n’est pas déjà une élection : « L’alliance doit être interprétée selon mon opinion, idéologisée ».
Ici, dans cette attitude, je vois peut-être le début, dans l’Évangile, du cléricalisme, qui est une perversion, qui nie toujours la libre élection de Dieu, la libre alliance de Dieu, la libre promesse de Dieu. Il oublie la gratuité de la révélation, il oublie que Dieu s’est manifesté comme un don, qu’il s’est fait un don pour nous et que nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession.
Le cléricalisme n’est pas seulement une chose d’aujourd’hui, la rigidité n’est pas une chose d’aujourd’hui, elle était déjà là au temps de Jésus. Puis Jésus expliquera les paraboles – c’est le chapitre 21 -, il passera au chapitre 23 avec la condamnation, où nous voyons la colère de Dieu contre ceux qui prennent le don comme leur propriété et qui réduisent sa richesse aux caprices idéologiques de leur esprit.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de le recevoir comme un don et de le transmettre comme un don et non comme une propriété, non d’une manière sectaire, d’une manière rigide, d’une manière « cléricale ».
Vatican News & Zenit, Anita Bourdin
« Dieu s’est fait don pour nous »
Le « grand péché » ? « C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous » et que « nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession », a souligné le pape François à la messe qu’il célébrait ce 13 mars 2020, en la chapelle de la Maison-Sainte-Marthe.
Durant la célébration retransmise en streaming – en union avec les malades du Coronavirus Covid-19 – le pape a mis en garde contre « une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout ».
Homélie du pape François
Les deux lectures sont une prophétie de la Passion du Seigneur. Joseph vendu comme esclave pour 20 sicles d’argent, livré aux païens. Et la parabole de Jésus, qui parle clairement et symboliquement de la mise à mort du Fils. L’histoire d’un « homme qui possédait une parcelle de terre, y a planté une vigne – le soin avec lequel il l’a fait -, l’a entourée d’une haie, a creusé un trou pour le pressoir et a construit une tour – il l’avait bien faite – puis il l’a louée à des agriculteurs et il est parti loin ».
C’est le peuple de Dieu. Le Seigneur a choisi ces gens, ces gens sont élus. Ce sont les gens de l’élection. Il y a aussi une promesse : « Continuez. Vous êtes mon peuple », une promesse faite à Abraham. Et il y a aussi une alliance conclue avec le peuple du Sinaï. Le peuple doit toujours garder en mémoire l’élection, qu’il est un peuple élu, la promesse d’envisager l’avenir avec espérance et l’alliance pour vivre la fidélité au quotidien.
Mais dans cette parabole, il se trouve que lorsque le moment est venu de récolter les fruits, ces gens oublient qu’ils ne sont pas les maîtres : « Les paysans prirent les serviteurs, l’un ils battirent, un autre ils tuèrent, un autre ils lapidèrent. Puis il envoya d’autres serviteurs, plus nombreux, mais qui le traitèrent de la même manière ». Il est certain que Jésus montre ici – il parle aux docteurs de la loi – comment les docteurs de la loi ont traité les prophètes. « Finalement, il leur a envoyé son propre fils », pensant qu’ils auraient du respect pour son fils. « Mais les paysans, voyant le fils, se dirent l’un à l’autre : ‘Voici l’héritier. Allons, tuons-le et nous aurons son héritage ! »
Ils ont volé l’héritage, qui était à un autre. Une histoire d’infidélité, d’infidélité à l’élection, d’infidélité à la promesse, d’infidélité à l’alliance, qui est un cadeau. L’élection, la promesse et l’alliance sont un don de Dieu. Déloyauté envers le don de Dieu. Vous n’avez pas compris pas qu’il s’agissait d’un don et vous l’avez pris comme votre bien. Ces personnes se sont appropriées ce don et l’ont emporté pour le transformer en « ma » propriété. Et le don qui est richesse, est ouverture, est bénédiction, a été enfermé dans une doctrine de lois. Ce don a été « idéologisé ». Le don a donc perdu sa nature de don, il a fini par se transformer en idéologie. Il s’agit surtout d’une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout. Ils se sont approprié le don.
Voilà le grand péché. C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous, qu’il s’est donné lui-même comme un don et, en oubliant cela, cela nous fait devenir des maîtres. Et la promesse n’est pas déjà une promesse, l’élection n’est pas déjà une élection : « L’alliance doit être interprétée selon mon opinion, idéologisée ».
Ici, dans cette attitude, je vois peut-être le début, dans l’Évangile, du cléricalisme, qui est une perversion, qui nie toujours la libre élection de Dieu, la libre alliance de Dieu, la libre promesse de Dieu. Il oublie la gratuité de la révélation, il oublie que Dieu s’est manifesté comme un don, qu’il s’est fait un don pour nous et que nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession.
Le cléricalisme n’est pas seulement une chose d’aujourd’hui, la rigidité n’est pas une chose d’aujourd’hui, elle était déjà là au temps de Jésus. Puis Jésus expliquera les paraboles – c’est le chapitre 21 -, il passera au chapitre 23 avec la condamnation, où nous voyons la colère de Dieu contre ceux qui prennent le don comme leur propriété et qui réduisent sa richesse aux caprices idéologiques de leur esprit.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de le recevoir comme un don et de le transmettre comme un don et non comme une propriété, non d’une manière sectaire, d’une manière rigide, d’une manière « cléricale ».
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : homélie sur le « grand péché » (Texte intégral)
« Dieu s’est fait don pour nous »
Le « grand péché » ? « C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous » et que « nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession », a souligné le pape François à la messe qu’il célébrait ce 13 mars 2020, en la chapelle de la Maison-Sainte-Marthe.
Durant la célébration retransmise en streaming – en union avec les malades du Coronavirus Covid-19 – le pape a mis en garde contre « une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout ».
Homélie du pape François
Les deux lectures sont une prophétie de la Passion du Seigneur. Joseph vendu comme esclave pour 20 sicles d’argent, livré aux païens. Et la parabole de Jésus, qui parle clairement et symboliquement de la mise à mort du Fils. L’histoire d’un « homme qui possédait une parcelle de terre, y a planté une vigne – le soin avec lequel il l’a fait -, l’a entourée d’une haie, a creusé un trou pour le pressoir et a construit une tour – il l’avait bien faite – puis il l’a louée à des agriculteurs et il est parti loin ».
C’est le peuple de Dieu. Le Seigneur a choisi ces gens, ces gens sont élus. Ce sont les gens de l’élection. Il y a aussi une promesse : « Continuez. Vous êtes mon peuple », une promesse faite à Abraham. Et il y a aussi une alliance conclue avec le peuple du Sinaï. Le peuple doit toujours garder en mémoire l’élection, qu’il est un peuple élu, la promesse d’envisager l’avenir avec espérance et l’alliance pour vivre la fidélité au quotidien.
Mais dans cette parabole, il se trouve que lorsque le moment est venu de récolter les fruits, ces gens oublient qu’ils ne sont pas les maîtres : « Les paysans prirent les serviteurs, l’un ils battirent, un autre ils tuèrent, un autre ils lapidèrent. Puis il envoya d’autres serviteurs, plus nombreux, mais qui le traitèrent de la même manière ». Il est certain que Jésus montre ici – il parle aux docteurs de la loi – comment les docteurs de la loi ont traité les prophètes. « Finalement, il leur a envoyé son propre fils », pensant qu’ils auraient du respect pour son fils. « Mais les paysans, voyant le fils, se dirent l’un à l’autre : ‘Voici l’héritier. Allons, tuons-le et nous aurons son héritage ! »
Ils ont volé l’héritage, qui était à un autre. Une histoire d’infidélité, d’infidélité à l’élection, d’infidélité à la promesse, d’infidélité à l’alliance, qui est un cadeau. L’élection, la promesse et l’alliance sont un don de Dieu. Déloyauté envers le don de Dieu. Vous n’avez pas compris pas qu’il s’agissait d’un don et vous l’avez pris comme votre bien. Ces personnes se sont appropriées ce don et l’ont emporté pour le transformer en « ma » propriété. Et le don qui est richesse, est ouverture, est bénédiction, a été enfermé dans une doctrine de lois. Ce don a été « idéologisé ». Le don a donc perdu sa nature de don, il a fini par se transformer en idéologie. Il s’agit surtout d’une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout. Ils se sont approprié le don.
Voilà le grand péché. C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous, qu’il s’est donné lui-même comme un don et, en oubliant cela, cela nous fait devenir des maîtres. Et la promesse n’est pas déjà une promesse, l’élection n’est pas déjà une élection : « L’alliance doit être interprétée selon mon opinion, idéologisée ».
Ici, dans cette attitude, je vois peut-être le début, dans l’Évangile, du cléricalisme, qui est une perversion, qui nie toujours la libre élection de Dieu, la libre alliance de Dieu, la libre promesse de Dieu. Il oublie la gratuité de la révélation, il oublie que Dieu s’est manifesté comme un don, qu’il s’est fait un don pour nous et que nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession.
Le cléricalisme n’est pas seulement une chose d’aujourd’hui, la rigidité n’est pas une chose d’aujourd’hui, elle était déjà là au temps de Jésus. Puis Jésus expliquera les paraboles – c’est le chapitre 21 -, il passera au chapitre 23 avec la condamnation, où nous voyons la colère de Dieu contre ceux qui prennent le don comme leur propriété et qui réduisent sa richesse aux caprices idéologiques de leur esprit.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de le recevoir comme un don et de le transmettre comme un don et non comme une propriété, non d’une manière sectaire, d’une manière rigide, d’une manière « cléricale ».
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« Dieu s’est fait don pour nous »
Le « grand péché » ? « C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous » et que « nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession », a souligné le pape François à la messe qu’il célébrait ce 13 mars 2020, en la chapelle de la Maison-Sainte-Marthe.
Durant la célébration retransmise en streaming – en union avec les malades du Coronavirus Covid-19 – le pape a mis en garde contre « une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout ».
Homélie du pape François
Les deux lectures sont une prophétie de la Passion du Seigneur. Joseph vendu comme esclave pour 20 sicles d’argent, livré aux païens. Et la parabole de Jésus, qui parle clairement et symboliquement de la mise à mort du Fils. L’histoire d’un « homme qui possédait une parcelle de terre, y a planté une vigne – le soin avec lequel il l’a fait -, l’a entourée d’une haie, a creusé un trou pour le pressoir et a construit une tour – il l’avait bien faite – puis il l’a louée à des agriculteurs et il est parti loin ».
C’est le peuple de Dieu. Le Seigneur a choisi ces gens, ces gens sont élus. Ce sont les gens de l’élection. Il y a aussi une promesse : « Continuez. Vous êtes mon peuple », une promesse faite à Abraham. Et il y a aussi une alliance conclue avec le peuple du Sinaï. Le peuple doit toujours garder en mémoire l’élection, qu’il est un peuple élu, la promesse d’envisager l’avenir avec espérance et l’alliance pour vivre la fidélité au quotidien.
Mais dans cette parabole, il se trouve que lorsque le moment est venu de récolter les fruits, ces gens oublient qu’ils ne sont pas les maîtres : « Les paysans prirent les serviteurs, l’un ils battirent, un autre ils tuèrent, un autre ils lapidèrent. Puis il envoya d’autres serviteurs, plus nombreux, mais qui le traitèrent de la même manière ». Il est certain que Jésus montre ici – il parle aux docteurs de la loi – comment les docteurs de la loi ont traité les prophètes. « Finalement, il leur a envoyé son propre fils », pensant qu’ils auraient du respect pour son fils. « Mais les paysans, voyant le fils, se dirent l’un à l’autre : ‘Voici l’héritier. Allons, tuons-le et nous aurons son héritage ! »
Ils ont volé l’héritage, qui était à un autre. Une histoire d’infidélité, d’infidélité à l’élection, d’infidélité à la promesse, d’infidélité à l’alliance, qui est un cadeau. L’élection, la promesse et l’alliance sont un don de Dieu. Déloyauté envers le don de Dieu. Vous n’avez pas compris pas qu’il s’agissait d’un don et vous l’avez pris comme votre bien. Ces personnes se sont appropriées ce don et l’ont emporté pour le transformer en « ma » propriété. Et le don qui est richesse, est ouverture, est bénédiction, a été enfermé dans une doctrine de lois. Ce don a été « idéologisé ». Le don a donc perdu sa nature de don, il a fini par se transformer en idéologie. Il s’agit surtout d’une idéologie moralisatrice pleine de préceptes, même ridicule parce qu’elle fait de la casuistique pour tout. Ils se sont approprié le don.
Voilà le grand péché. C’est le péché d’oublier que Dieu s’est fait don pour nous, qu’il s’est donné lui-même comme un don et, en oubliant cela, cela nous fait devenir des maîtres. Et la promesse n’est pas déjà une promesse, l’élection n’est pas déjà une élection : « L’alliance doit être interprétée selon mon opinion, idéologisée ».
Ici, dans cette attitude, je vois peut-être le début, dans l’Évangile, du cléricalisme, qui est une perversion, qui nie toujours la libre élection de Dieu, la libre alliance de Dieu, la libre promesse de Dieu. Il oublie la gratuité de la révélation, il oublie que Dieu s’est manifesté comme un don, qu’il s’est fait un don pour nous et que nous devons le donner, le montrer aux autres comme un don et non comme notre possession.
Le cléricalisme n’est pas seulement une chose d’aujourd’hui, la rigidité n’est pas une chose d’aujourd’hui, elle était déjà là au temps de Jésus. Puis Jésus expliquera les paraboles – c’est le chapitre 21 -, il passera au chapitre 23 avec la condamnation, où nous voyons la colère de Dieu contre ceux qui prennent le don comme leur propriété et qui réduisent sa richesse aux caprices idéologiques de leur esprit.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de le recevoir comme un don et de le transmettre comme un don et non comme une propriété, non d’une manière sectaire, d’une manière rigide, d’une manière « cléricale ».
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe: le « problème » du fils aîné de la parabole (traduction complète)
« Comprendre quel est le problème »
« Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre quel est le problème »: comme chaque jour le pape François a conclu son homélie, ce samedi 14 mars 2020, en suggérant la « grâce à demander » à Dieu, après avoir commenté et actualisé la parabole du père et des deux fils. Ce qui est en jeu c’est la « paternité » et donc aussi la « fraternité » dans le monde.
Le pape a précisé quel pouvait être « le problème », en fait celui du frère aîné de la parabole, qui ne sait pas qui est son père ni qui est son frère: « Le problème c’est de vivre à la maison mais de ne pas se sentir chez soi, car il n’y a pas de relation de paternité, de fraternité, il n’y a qu’une relation de collègues de travail. »
Dans la parabole évangélique, le pape a en effet épinglé l’attitude du frère aîné – qui représente les docteurs de la Loi qui critiquent Jésus – : il s’indigne parce qu’il est demeuré auprès de son père, sans pécher, tandis que le plus jeune, qui a péché, est cependant accueilli affectueusement à son retour.
Le pape a évoqué la situation du fils cadet dans un tweet: « Avant que nous allions le chercher, nous savons que le Seigneur nous cherche, qu’il vient à notre rencontre et nous appelle. Nous avançons avec joie, car nous savons que Lui, Il nous appelle! #Carême »
Homélie du pape François
Nous avons si souvent entendu ce passage de l’Évangile. Jésus dit cette parabole dans un contexte spécial: « Les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’écouter ». Les pharisiens et les scribes murmuraient en disant: « Il accueille les pécheurs et il mange avec eux ». Et Jésus leur a répondu par cette parabole. Que disent-ils? Les gens, les pécheurs s’approchent en silence, ils ne savent pas quoi dire, mais leur présence en dit long, ils voulaient l’écouter. Que disent les docteurs de la Loi? Ils critiquent. « Ils murmuraient », dit l’Evangile, et ils essayaient d’annuler l’autorité que Jésus avait auprès des gens. Voilà la grande accusation: « Il mange avec les pécheurs, c’est un impur ».
Et puis la parabole est un peu l’explication de ce drame, de ce problème. Que ressentent-ils? Les gens ressentent le besoin de salut. Les gens ne savent pas bien distinguer intellectuellement: « J’ai besoin de trouver mon Seigneur, pour qu’il me comble ». [Les gens] ont besoin d’un guide, d’un pasteur. Et les gens s’approchent de Jésus parce qu’il voit en lui un pasteur, ils ont besoin qu’on les aide à marcher dans la vie. Ils ressentent ce besoin. Les autres, les docteurs, ressentent de la suffisance: « Nous sommes allés à l’université, j’ai fait un doctorat, non, deux doctorats. Je sais bien, bien, bien, ce que dit la Loi; et même, je connais toutes, toutes, toutes les explications, tous les cas, toutes les attitudes casuistiques « . Et ils se sentent suffisants et ils méprisent les gens, ils méprisent les pécheurs: le mépris des pécheurs. Dans la parabole, c’est pareil, que disent-ils? Le fils dit au Père: « Donnez-moi de l’argent et je m’en vais. » Le père donne, mais ne dit rien parce qu’il est père, peut-être se sera-t-il souvenu de quelque bêtise qu’il avait faite étant jeune, mais il ne dit rien.
Un père sait souffrir en silence. Un père regarde le temps. Il laisse passer les mauvais moments. Souvent, l’attitude d’un père c’est de « faire l’idiot » face aux manquements de ses enfants. L’autre fils fait des reproches à son père: « Tu as été injuste », dit un reproche. Que ressentent-ils des personnages de la parabole? Le garçon sent qu’il veut « manger le monde », aller plus loin, sortir de la maison, et peut-être la vit-il comme une prison et il a la suffisance de dire à son père: « Donne-moi ce qui me revient ». Il ressent du courage, de la force. Que ressent le père? Le père ressent de la douleur, de la tendresse et beaucoup d’amour. Puis quand le fils dit cette autre parole: « Je me lèverai – quand il rentre en lui-même – je me lèverai et j’ira chez mon père », il trouve son père qui l’attend, qui le voit de loin. Un père qui sait attendre le temps de ses enfants.
Que ressent le fils aîné? L’Evangile dit: « Il s’indigna », il ressent du mépris. Et si souvent, s’indigner c’est le seul moyen pour ces gens-là de se sentir digne.
Voilà ce que l’on dit dans ce passage de l’Évangile, ce que l’on entend. Mais quel est le problème? Le problème – commençons par le fils aîné – le problème c’est que lui il était à la maison, mais il ne s’est jamais rendu compte de ce que cela signifiait de vivre à la maison: il accomplissait ses devoirs, il faisait son travail, mais il ne comprenait pas ce que c’était qu’une relation d’amour avec son père. « Le fils s’indigna et ne voulut pas entrer. » « Mais n’est-ce pas ma maison? » … pensa-t-il. Comme les docteurs de la Loi. « Les choses ne sont pas en ordre, ce pécheur est venu ici et ils ont fait une fête pour lui, et moi? ». Le père dit une parole claire: « Mon fils, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi ». Et le fils ne s’était pas rendu compte de cela, il vivait chez lui comme si c’était une auberge, sans ressentir cette paternité … Il y a tant d’aubergistes dans la maison de l’Eglise qui se croient les patrons.
C’est intéressant que le père ne dise pas un mot à son fils qui revient du péché, il se contente de lui donner un baiser, de l’embrasser et de faire une fête pour lui; il doit l’expliquer à l’autre, pour entrer dans son cœur: il avait un cœur blindé du fait de ses conceptions de la paternité, de la filiation, de la façon de vivre.
Je me souviens d’un vieux prêtre sage, un grand confesseur, qui a été missionnaire, un homme qui aimait tellement l’Église, et il avait parlé d’un jeune prêtre très sûr de lui, très croyant … qui était une valeur, qui avait des droits dans l’Église. Il disait: « Mais je prie pour ceci: que le Seigneur mette une peau de banane qui le fasse glisser, cela lui fera du bien. » Comme s’il disait ce qui ressemble à blasphème: « Cela lui fera du bien de pécher parce qu’il aura besoin de demander pardon et trouvera le Père ».
Cette parabole du Seigneur nous dit beaucoup de choses qui sont la réponse à ceux qui le critiquaient parce qu’il allait avec des pécheurs.
Mais aujourd’hui aussi beaucoup émettent des critiques, des gens de l’Église, contre ceux qui s’approchent des personnes dans le besoin, des personnes humbles, des personnes qui travaillent, même qui travaillent pour nous.
Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre quel est le problème. Le problème c’est de vivre à la maison mais de ne pas se sentir chez soi, car il n’y a pas de relation de paternité, de fraternité, il n’y a qu’une relation de collègues de travail.
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin
« Comprendre quel est le problème »
« Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre quel est le problème »: comme chaque jour le pape François a conclu son homélie, ce samedi 14 mars 2020, en suggérant la « grâce à demander » à Dieu, après avoir commenté et actualisé la parabole du père et des deux fils. Ce qui est en jeu c’est la « paternité » et donc aussi la « fraternité » dans le monde.
Le pape a précisé quel pouvait être « le problème », en fait celui du frère aîné de la parabole, qui ne sait pas qui est son père ni qui est son frère: « Le problème c’est de vivre à la maison mais de ne pas se sentir chez soi, car il n’y a pas de relation de paternité, de fraternité, il n’y a qu’une relation de collègues de travail. »
Dans la parabole évangélique, le pape a en effet épinglé l’attitude du frère aîné – qui représente les docteurs de la Loi qui critiquent Jésus – : il s’indigne parce qu’il est demeuré auprès de son père, sans pécher, tandis que le plus jeune, qui a péché, est cependant accueilli affectueusement à son retour.
Le pape a évoqué la situation du fils cadet dans un tweet: « Avant que nous allions le chercher, nous savons que le Seigneur nous cherche, qu’il vient à notre rencontre et nous appelle. Nous avançons avec joie, car nous savons que Lui, Il nous appelle! #Carême »
Homélie du pape François
Nous avons si souvent entendu ce passage de l’Évangile. Jésus dit cette parabole dans un contexte spécial: « Les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’écouter ». Les pharisiens et les scribes murmuraient en disant: « Il accueille les pécheurs et il mange avec eux ». Et Jésus leur a répondu par cette parabole. Que disent-ils? Les gens, les pécheurs s’approchent en silence, ils ne savent pas quoi dire, mais leur présence en dit long, ils voulaient l’écouter. Que disent les docteurs de la Loi? Ils critiquent. « Ils murmuraient », dit l’Evangile, et ils essayaient d’annuler l’autorité que Jésus avait auprès des gens. Voilà la grande accusation: « Il mange avec les pécheurs, c’est un impur ».
Et puis la parabole est un peu l’explication de ce drame, de ce problème. Que ressentent-ils? Les gens ressentent le besoin de salut. Les gens ne savent pas bien distinguer intellectuellement: « J’ai besoin de trouver mon Seigneur, pour qu’il me comble ». [Les gens] ont besoin d’un guide, d’un pasteur. Et les gens s’approchent de Jésus parce qu’il voit en lui un pasteur, ils ont besoin qu’on les aide à marcher dans la vie. Ils ressentent ce besoin. Les autres, les docteurs, ressentent de la suffisance: « Nous sommes allés à l’université, j’ai fait un doctorat, non, deux doctorats. Je sais bien, bien, bien, ce que dit la Loi; et même, je connais toutes, toutes, toutes les explications, tous les cas, toutes les attitudes casuistiques « . Et ils se sentent suffisants et ils méprisent les gens, ils méprisent les pécheurs: le mépris des pécheurs. Dans la parabole, c’est pareil, que disent-ils? Le fils dit au Père: « Donnez-moi de l’argent et je m’en vais. » Le père donne, mais ne dit rien parce qu’il est père, peut-être se sera-t-il souvenu de quelque bêtise qu’il avait faite étant jeune, mais il ne dit rien.
Un père sait souffrir en silence. Un père regarde le temps. Il laisse passer les mauvais moments. Souvent, l’attitude d’un père c’est de « faire l’idiot » face aux manquements de ses enfants. L’autre fils fait des reproches à son père: « Tu as été injuste », dit un reproche. Que ressentent-ils des personnages de la parabole? Le garçon sent qu’il veut « manger le monde », aller plus loin, sortir de la maison, et peut-être la vit-il comme une prison et il a la suffisance de dire à son père: « Donne-moi ce qui me revient ». Il ressent du courage, de la force. Que ressent le père? Le père ressent de la douleur, de la tendresse et beaucoup d’amour. Puis quand le fils dit cette autre parole: « Je me lèverai – quand il rentre en lui-même – je me lèverai et j’ira chez mon père », il trouve son père qui l’attend, qui le voit de loin. Un père qui sait attendre le temps de ses enfants.
Que ressent le fils aîné? L’Evangile dit: « Il s’indigna », il ressent du mépris. Et si souvent, s’indigner c’est le seul moyen pour ces gens-là de se sentir digne.
Voilà ce que l’on dit dans ce passage de l’Évangile, ce que l’on entend. Mais quel est le problème? Le problème – commençons par le fils aîné – le problème c’est que lui il était à la maison, mais il ne s’est jamais rendu compte de ce que cela signifiait de vivre à la maison: il accomplissait ses devoirs, il faisait son travail, mais il ne comprenait pas ce que c’était qu’une relation d’amour avec son père. « Le fils s’indigna et ne voulut pas entrer. » « Mais n’est-ce pas ma maison? » … pensa-t-il. Comme les docteurs de la Loi. « Les choses ne sont pas en ordre, ce pécheur est venu ici et ils ont fait une fête pour lui, et moi? ». Le père dit une parole claire: « Mon fils, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi ». Et le fils ne s’était pas rendu compte de cela, il vivait chez lui comme si c’était une auberge, sans ressentir cette paternité … Il y a tant d’aubergistes dans la maison de l’Eglise qui se croient les patrons.
C’est intéressant que le père ne dise pas un mot à son fils qui revient du péché, il se contente de lui donner un baiser, de l’embrasser et de faire une fête pour lui; il doit l’expliquer à l’autre, pour entrer dans son cœur: il avait un cœur blindé du fait de ses conceptions de la paternité, de la filiation, de la façon de vivre.
Je me souviens d’un vieux prêtre sage, un grand confesseur, qui a été missionnaire, un homme qui aimait tellement l’Église, et il avait parlé d’un jeune prêtre très sûr de lui, très croyant … qui était une valeur, qui avait des droits dans l’Église. Il disait: « Mais je prie pour ceci: que le Seigneur mette une peau de banane qui le fasse glisser, cela lui fera du bien. » Comme s’il disait ce qui ressemble à blasphème: « Cela lui fera du bien de pécher parce qu’il aura besoin de demander pardon et trouvera le Père ».
Cette parabole du Seigneur nous dit beaucoup de choses qui sont la réponse à ceux qui le critiquaient parce qu’il allait avec des pécheurs.
Mais aujourd’hui aussi beaucoup émettent des critiques, des gens de l’Église, contre ceux qui s’approchent des personnes dans le besoin, des personnes humbles, des personnes qui travaillent, même qui travaillent pour nous.
Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre quel est le problème. Le problème c’est de vivre à la maison mais de ne pas se sentir chez soi, car il n’y a pas de relation de paternité, de fraternité, il n’y a qu’une relation de collègues de travail.
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe: le dialogue avec Dieu suppose la « transparence », la « vérité » (traduction complète)
Le témoignage, fruit d’un dialogue en vérité
Le dialogue avec Dieu suppose la « transparence », la « vérité », explique le pape François qui a commenté l’Evangile de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine au puits de Jacob, selon le récit de saint Jean.
Lors de sa messe matinale, à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce dimanche 15 mars 2020, le pape a aussi suggéré la « grâce à demander »: « Que le Seigneur nous donne la grâce de toujours prier avec la vérité, de s’adresser au Seigneur avec ma vérité, pas avec la vérité des autres, pas avec des vérités distillées dans des argumentations: « C’est vrai, j’ai eu 5 maris, voilà ma vérité ». »
Dans un tweet, le pape François résume son homélie: « L’#ÉvangileduJour (Jn 4,5-42) nous raconte la rencontre de Jésus avec une femme, avec une pécheresse qui a eu le courage de lui dire la vérité. Que le Seigneur nous donne la grâce de nous tourner vers Lui avec notre vérité. #HomélieSainteMarthe« .
Le pape a concélébré avec deux prêtres, à distance, et non autour de l’autel, dont le p. Gonzalo Aemilius, prêtre de Montevideo (Uruguay), son nouveau secrétaire.
Voici notre traduction rapide, de travail, des paroles du pape François, prononcées en italien, en direct, en streaming sur Vatican YouTube.
Homélie du pape François
L’Evangile (cf. Jn 4,5-42) nous fait connaître un dialogue, un dialogue historique – ce n’est pas une parabole, il a eu lieu – d’une rencontre de Jésus avec une femme, avec une pécheresse.
C’est la première fois dans l’Évangile que Jésus déclare son identité. Et il la déclare à une pécheresse qui a eu le courage de lui dire la vérité: « Ceux que j’ai eus n’étaient pas mes maris » (cf. vv. 16-18). Et puis avec le même argument, elle est allée annoncer Jésus: « Venez, c’est peut-être le Messie parce qu’il m’a dit tout ce que j’ai fait » (cf. v. 29). Elle n’y va pas avec des arguments théologiques – comme elle le voulait peut-être dans le dialogue avec Jésus: « Sur cette montagne, sur l’autre montagne … » (cf. v. 20) – elle va avec sa vérité.
Et sa vérité c’est ce qui la sanctifie, la justifie, c’est ce que le Seigneur utilise, sa vérité, pour annoncer l’Évangile: on ne peut pas être disciples de Jésus sans sa propre vérité, ce que nous sommes. On ne peut être disciple de Jésus uniquement grâce à des argumentations: « Sur cette montagne, sur cette autre … ».
Cette femme a eu le courage de dialoguer avec Jésus – parce que ces deux peuples ne dialoguaient pas (cf. v. 9) -; il a eu le courage de s’intéresser à la proposition de Jésus, de cette eau, parce qu’il savait qu’il avait soif. Il a eu le courage d’avouer ses faiblesses, ses péchés; et même, le courage d’utiliser son histoire comme une garantie qu’il était un prophète. « Il m’a dit tout ce que j’avais fait » (v. 29).
Le Seigneur veut toujours un dialogue avec transparence, sans cacher les choses, sans doubles intentions: « Je suis comme cela ». Et ainsi je parle avec le Seigneur, comme je suis, avec ma vérité. Et ainsi, de ma vérité, par la puissance de l’Esprit Saint, je trouve la vérité: que le Seigneur est le Sauveur, Celui qui est venu pour me sauver et pour nous sauver.
Ce dialogue si transparent entre Jésus et la femme se termine par cette confession de la réalité messianique de Jésus, et par la conversion de ces gens [de Samarie], avec ce « champ » que le Seigneur a vu « blanchir », qui venait à lui parce que c’était le moment de la récolte (voir v. 35).
Que le Seigneur nous donne la grâce de toujours prier avec la vérité, de s’adresser au Seigneur avec ma vérité, pas avec la vérité des autres, pas avec des vérités distillées dans des argumentations: « C’est vrai, j’ai eu 5 maris, voilà ma vérité » (cf. vv. 17-18).
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Le témoignage, fruit d’un dialogue en vérité
Le dialogue avec Dieu suppose la « transparence », la « vérité », explique le pape François qui a commenté l’Evangile de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine au puits de Jacob, selon le récit de saint Jean.
Lors de sa messe matinale, à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce dimanche 15 mars 2020, le pape a aussi suggéré la « grâce à demander »: « Que le Seigneur nous donne la grâce de toujours prier avec la vérité, de s’adresser au Seigneur avec ma vérité, pas avec la vérité des autres, pas avec des vérités distillées dans des argumentations: « C’est vrai, j’ai eu 5 maris, voilà ma vérité ». »
Dans un tweet, le pape François résume son homélie: « L’#ÉvangileduJour (Jn 4,5-42) nous raconte la rencontre de Jésus avec une femme, avec une pécheresse qui a eu le courage de lui dire la vérité. Que le Seigneur nous donne la grâce de nous tourner vers Lui avec notre vérité. #HomélieSainteMarthe« .
Le pape a concélébré avec deux prêtres, à distance, et non autour de l’autel, dont le p. Gonzalo Aemilius, prêtre de Montevideo (Uruguay), son nouveau secrétaire.
Voici notre traduction rapide, de travail, des paroles du pape François, prononcées en italien, en direct, en streaming sur Vatican YouTube.
Homélie du pape François
L’Evangile (cf. Jn 4,5-42) nous fait connaître un dialogue, un dialogue historique – ce n’est pas une parabole, il a eu lieu – d’une rencontre de Jésus avec une femme, avec une pécheresse.
C’est la première fois dans l’Évangile que Jésus déclare son identité. Et il la déclare à une pécheresse qui a eu le courage de lui dire la vérité: « Ceux que j’ai eus n’étaient pas mes maris » (cf. vv. 16-18). Et puis avec le même argument, elle est allée annoncer Jésus: « Venez, c’est peut-être le Messie parce qu’il m’a dit tout ce que j’ai fait » (cf. v. 29). Elle n’y va pas avec des arguments théologiques – comme elle le voulait peut-être dans le dialogue avec Jésus: « Sur cette montagne, sur l’autre montagne … » (cf. v. 20) – elle va avec sa vérité.
Et sa vérité c’est ce qui la sanctifie, la justifie, c’est ce que le Seigneur utilise, sa vérité, pour annoncer l’Évangile: on ne peut pas être disciples de Jésus sans sa propre vérité, ce que nous sommes. On ne peut être disciple de Jésus uniquement grâce à des argumentations: « Sur cette montagne, sur cette autre … ».
Cette femme a eu le courage de dialoguer avec Jésus – parce que ces deux peuples ne dialoguaient pas (cf. v. 9) -; il a eu le courage de s’intéresser à la proposition de Jésus, de cette eau, parce qu’il savait qu’il avait soif. Il a eu le courage d’avouer ses faiblesses, ses péchés; et même, le courage d’utiliser son histoire comme une garantie qu’il était un prophète. « Il m’a dit tout ce que j’avais fait » (v. 29).
Le Seigneur veut toujours un dialogue avec transparence, sans cacher les choses, sans doubles intentions: « Je suis comme cela ». Et ainsi je parle avec le Seigneur, comme je suis, avec ma vérité. Et ainsi, de ma vérité, par la puissance de l’Esprit Saint, je trouve la vérité: que le Seigneur est le Sauveur, Celui qui est venu pour me sauver et pour nous sauver.
Ce dialogue si transparent entre Jésus et la femme se termine par cette confession de la réalité messianique de Jésus, et par la conversion de ces gens [de Samarie], avec ce « champ » que le Seigneur a vu « blanchir », qui venait à lui parce que c’était le moment de la récolte (voir v. 35).
Que le Seigneur nous donne la grâce de toujours prier avec la vérité, de s’adresser au Seigneur avec ma vérité, pas avec la vérité des autres, pas avec des vérités distillées dans des argumentations: « C’est vrai, j’ai eu 5 maris, voilà ma vérité » (cf. vv. 17-18).
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Messe du 16 mars :
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : demander pardon signifie pardonner (Traduction complète)
Le pape invite à la « cohérence de l’amour »
Demander pardon signifie pardonner : l’un ne va pas sans l’autre, a affirmé le pape François lors de la messe matinale qu’il célébrait – et retransmise en streaming – ce 17 mars 2020 au Vatican.
Dans son homélie, le pape a appelé à la « cohérence de l’amour » : « Pardonner. Pardonner de tout cœur. » Car il s’agit de ne pas aller à Dieu « avec de l’amour pour (lui) d’un côté et de la haine pour (son) frère de l’autre ».
Voici notre traduction de son homélie.
Homélie du pape François
Jésus vient faire une catéchèse sur l’unité des frères et il la termine avec une belle parole : “Je vous assure que si deux d’entre vous, deux ou trois, se mettent d’accord et demandent une grâce, elle leur sera accordée”. L’unité, l’amitié, la paix entre les frères, attire la bienveillance de Dieu. Et Pierre pose la question : “Oui, mais aux personnes qui nous offensent, que devons-nous faire ? Si mon frère commet des fautes contre moi, s’il m’offense, combien de fois dois-je lui pardonner ? Sept fois ?”. Et Jésus répond avec cette parole qui veut dire, dans leur idiome, “toujours”: “70 fois sept fois”. L’on doit toujours pardonner. Et il n’est pas facile de pardonner. Parce que notre cœur égoïste est toujours attaché à la haine, aux vengeances, aux rancœurs. Nous avons tous vu des familles détruites par les haines familiales qui se reportent d’une génération à l’autre. Des frères qui, devant le cercueil d’un de leurs parents, ne se saluent pas parce qu’ils gardent de vieilles rancœurs. L’attachement à la haine semble plus fort qu’à l’amour et c’est justement le trésor – disons-le ainsi – du diable. Il se tapit toujours dans nos rancœurs, dans nos haines et il les fait grandir, il les fait grandir, il les garde là pour détruire. Tout détruire. Et il détruit si souvent, pour des petites choses. Et il détruit aussi ce Dieu qui n’est pas venu pour condamner, mais pour pardonner. Ce Dieu qui est capable de faire la fête pour un pécheur qui se rapproche et qui oublie tout.
Quand Dieu nous pardonne, il oublie tout le mal que nous avons fait. Quelqu’un disait : “C’est la maladie de Dieu”. Il n’a pas de mémoire, il est capable de perdre la mémoire, dans ces cas. Dieu perd la mémoire des mauvaises histoires de nombreux pécheurs, de nos péchés. Il nous pardonne et il passe à la suite. Il nous demande seulement : “Fais de même : apprends à pardonner”, ne pas faire progresser cette croix inféconde de la haine, de la rancœur, du “tu me le paieras”. Ce mot n’est ni chrétien ni humain. La générosité de Jésus nous enseigne que pour entrer au ciel nous devons pardonner. Il nous dit plutôt : “Toi, vas-tu à la messe ?” – “Oui” – “Mais si quand tu vas à la Messe tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, réconcilie-toi d’abord ; ne viens pas à moi avec de l’amour pour moi d’un côté et de la haine pour ton frère de l’autre”. Cohérence de l’amour. Pardonner. Pardonner de tout cœur.
Il y a des personnes qui vivent en condamnant des gens, en parlant mal des gens, en salissant constamment leurs compagnons de travail, en salissant leurs voisins, leurs parents, parce qu’ils ne pardonnent pas quelque chose qu’ils leur ont fait, ou qu’ils ne pardonnent pas quelque chose qui ne leur a pas plu. Il semble que ce soit la richesse propre au diable : semer l’amour du non-pardon, vivre attaché au non-pardon. Et le pardon est la condition pour entrer au ciel.
La parabole que Jésus nous raconte est très claire : pardonner. Que le Seigneur nous enseigne cette sagesse du pardon qui n’est pas facile. Et faisons une chose : quand nous irons nous confesser, recevoir le sacrement de la réconciliation, demandons-nous d’abord : “Est-ce que je pardonne ?”. Si je sens que je ne pardonne pas, ne pas faire semblant de demander pardon, parce que cela ne sera pas pardonné. Demander pardon signifie pardonner. Ils vont tous deux ensemble. Ils ne peuvent pas se séparer. Et ceux qui demandent pardon pour eux-mêmes comme cet homme, dont le maître pardonne tout, mais ne donnent pas leur pardon aux autres, finiront comme cet homme. “C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur”.
Que le Seigneur nous aide à comprendre cela et à baisser la tête, à ne pas être orgueilleux, à être magnanimes dans le pardon. Au moins à pardonner “par intérêt”. Comment cela ? Oui : pardonner, parce que si je ne pardonne pas, il ne me sera pas pardonné. Au moins cela. Mais toujours le pardon.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
Le pape invite à la « cohérence de l’amour »
Demander pardon signifie pardonner : l’un ne va pas sans l’autre, a affirmé le pape François lors de la messe matinale qu’il célébrait – et retransmise en streaming – ce 17 mars 2020 au Vatican.
Dans son homélie, le pape a appelé à la « cohérence de l’amour » : « Pardonner. Pardonner de tout cœur. » Car il s’agit de ne pas aller à Dieu « avec de l’amour pour (lui) d’un côté et de la haine pour (son) frère de l’autre ».
Voici notre traduction de son homélie.
Homélie du pape François
Jésus vient faire une catéchèse sur l’unité des frères et il la termine avec une belle parole : “Je vous assure que si deux d’entre vous, deux ou trois, se mettent d’accord et demandent une grâce, elle leur sera accordée”. L’unité, l’amitié, la paix entre les frères, attire la bienveillance de Dieu. Et Pierre pose la question : “Oui, mais aux personnes qui nous offensent, que devons-nous faire ? Si mon frère commet des fautes contre moi, s’il m’offense, combien de fois dois-je lui pardonner ? Sept fois ?”. Et Jésus répond avec cette parole qui veut dire, dans leur idiome, “toujours”: “70 fois sept fois”. L’on doit toujours pardonner. Et il n’est pas facile de pardonner. Parce que notre cœur égoïste est toujours attaché à la haine, aux vengeances, aux rancœurs. Nous avons tous vu des familles détruites par les haines familiales qui se reportent d’une génération à l’autre. Des frères qui, devant le cercueil d’un de leurs parents, ne se saluent pas parce qu’ils gardent de vieilles rancœurs. L’attachement à la haine semble plus fort qu’à l’amour et c’est justement le trésor – disons-le ainsi – du diable. Il se tapit toujours dans nos rancœurs, dans nos haines et il les fait grandir, il les fait grandir, il les garde là pour détruire. Tout détruire. Et il détruit si souvent, pour des petites choses. Et il détruit aussi ce Dieu qui n’est pas venu pour condamner, mais pour pardonner. Ce Dieu qui est capable de faire la fête pour un pécheur qui se rapproche et qui oublie tout.
Quand Dieu nous pardonne, il oublie tout le mal que nous avons fait. Quelqu’un disait : “C’est la maladie de Dieu”. Il n’a pas de mémoire, il est capable de perdre la mémoire, dans ces cas. Dieu perd la mémoire des mauvaises histoires de nombreux pécheurs, de nos péchés. Il nous pardonne et il passe à la suite. Il nous demande seulement : “Fais de même : apprends à pardonner”, ne pas faire progresser cette croix inféconde de la haine, de la rancœur, du “tu me le paieras”. Ce mot n’est ni chrétien ni humain. La générosité de Jésus nous enseigne que pour entrer au ciel nous devons pardonner. Il nous dit plutôt : “Toi, vas-tu à la messe ?” – “Oui” – “Mais si quand tu vas à la Messe tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, réconcilie-toi d’abord ; ne viens pas à moi avec de l’amour pour moi d’un côté et de la haine pour ton frère de l’autre”. Cohérence de l’amour. Pardonner. Pardonner de tout cœur.
Il y a des personnes qui vivent en condamnant des gens, en parlant mal des gens, en salissant constamment leurs compagnons de travail, en salissant leurs voisins, leurs parents, parce qu’ils ne pardonnent pas quelque chose qu’ils leur ont fait, ou qu’ils ne pardonnent pas quelque chose qui ne leur a pas plu. Il semble que ce soit la richesse propre au diable : semer l’amour du non-pardon, vivre attaché au non-pardon. Et le pardon est la condition pour entrer au ciel.
La parabole que Jésus nous raconte est très claire : pardonner. Que le Seigneur nous enseigne cette sagesse du pardon qui n’est pas facile. Et faisons une chose : quand nous irons nous confesser, recevoir le sacrement de la réconciliation, demandons-nous d’abord : “Est-ce que je pardonne ?”. Si je sens que je ne pardonne pas, ne pas faire semblant de demander pardon, parce que cela ne sera pas pardonné. Demander pardon signifie pardonner. Ils vont tous deux ensemble. Ils ne peuvent pas se séparer. Et ceux qui demandent pardon pour eux-mêmes comme cet homme, dont le maître pardonne tout, mais ne donnent pas leur pardon aux autres, finiront comme cet homme. “C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur”.
Que le Seigneur nous aide à comprendre cela et à baisser la tête, à ne pas être orgueilleux, à être magnanimes dans le pardon. Au moins à pardonner “par intérêt”. Comment cela ? Oui : pardonner, parce que si je ne pardonne pas, il ne me sera pas pardonné. Au moins cela. Mais toujours le pardon.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Du 18 mars :
«Le thème des deux lectures d'aujourd'hui est la Loi. La loi que Dieu donne à son peuple. La Loi que le Seigneur a voulu nous donner et que Jésus a voulu porter à la plus haute perfection. Mais il y a une chose qui attire l'attention : la façon dont Dieu donne la Loi. Moïse dit : "Car quelle grande nation a des dieux si proches d'elle comme l'Éternel notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l'invoquons ? Le Seigneur donne la Loi à son peuple avec une attitude de proximité. Ce ne sont pas les prescriptions d'un souverain, qui peut être loin, ou d'un dictateur... Non : c'est la proximité ; et nous savons par révélation que c'est une proximité paternelle, une proximité paternelle, qui accompagne son peuple en lui faisant le don de la Loi. Le Dieu qui est proche. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?".
Notre Dieu est le Dieu de la proximité, il est un Dieu proche, qui marche avec son peuple. Cette image dans le désert, dans l'Exode, la nuée, la colonne de feu pour protéger le peuple : il marche avec son peuple. Ce n'est pas un Dieu qui laisse les prescriptions écrites, "et continue". Il fait les prescriptions, il les a écrites de ses propres mains sur la pierre, il les donne à Moïse, mais il ne laisse pas les prescriptions et s'en va : il marche, il est proche. "Quelle nation a un Dieu si proche ?" C'est la proximité. Notre Dieu est un Dieu de proximité.
Et la première réponse de l'homme, dans les premières pages de la Bible, sont deux attitudes de non proximité. Notre réponse est toujours de nous éloigner, nous nous éloignons de Dieu. Il devient proche et nous nous éloignons. Ces deux premières pages, la première attitude d'Adam avec sa femme, est de se cacher : ils se cachent de la proximité de Dieu, ils ont honte, parce qu'ils ont péché, et le péché nous conduit à nous cacher, à ne pas vouloir la proximité. Et bien souvent, pour faire une théologie, je pensais seulement "au juge", et pour cette raison je me cache : j'ai peur.
La deuxième attitude, humaine, face à la proposition de cette proximité de Dieu est de tuer. Tuer le frère. "Je ne suis pas le gardien de mon frère." Deux attitudes qui effacent toute proximité. L'homme refuse la proximité de Dieu, il veut être maître des relations et la proximité apporte toujours une certaine faiblesse. Le "Dieu proche" devient faible, et plus il s'approche, plus il semble faible. Quand il vient vers nous, pour habiter avec nous, il devient homme, l'un de nous : il devient faible et apporte la faiblesse jusqu'à la mort et la mort la plus cruelle, la mort des assassins, la mort des plus grands pécheurs. La proximité rend Dieu humble. Il s'humilie pour être avec nous, pour marcher avec nous, pour nous aider.
Le "Dieu proche" nous parle d'humilité. Ce n'est pas un "grand Dieu" là... Non. Il est proche. Il est à la maison. Et nous le voyons en Jésus, Dieu fait homme, proche de la mort, avec ses disciples : il les accompagne, les enseigne, les corrige avec amour... Pensons, par exemple, à la proximité de Jésus avec les disciples angoissés d'Emmaüs : ils étaient angoissés, ils étaient vaincus et il s'approche d'eux lentement, pour leur faire comprendre le message de la vie, de la résurrection.
Notre Dieu est proche et nous demande d'être proches les uns des autres, de ne pas nous éloigner les uns des autres. Et en ce moment de crise à cause de la pandémie que nous connaissons, cette proximité nous demande de la manifester davantage, de la montrer davantage. Nous ne pouvons peut-être pas nous approcher physiquement par peur de la contagion, mais oui, nous pouvons éveiller en nous une attitude de proximité entre nous : avec la prière, avec l'aide, de nombreuses façons de se rapprocher. Et pourquoi devrions-nous être proches les uns des autres ? Parce que notre Dieu est proche, il a voulu nous accompagner dans la vie. Il est le Dieu de la proximité. C'est pourquoi nous ne sommes pas des personnes isolées : nous sommes proches, car l'héritage que nous avons reçu du Seigneur est la proximité, c'est-à-dire le geste de proximité.
Demandons au Seigneur la grâce d'être proches les uns des autres ; ne nous cachons pas les uns des autres ; ne nous lavons pas les mains des problèmes des autres, comme l'a fait Caïn : non. Voisins. Proximité. Proximité. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?»
«Le thème des deux lectures d'aujourd'hui est la Loi. La loi que Dieu donne à son peuple. La Loi que le Seigneur a voulu nous donner et que Jésus a voulu porter à la plus haute perfection. Mais il y a une chose qui attire l'attention : la façon dont Dieu donne la Loi. Moïse dit : "Car quelle grande nation a des dieux si proches d'elle comme l'Éternel notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l'invoquons ? Le Seigneur donne la Loi à son peuple avec une attitude de proximité. Ce ne sont pas les prescriptions d'un souverain, qui peut être loin, ou d'un dictateur... Non : c'est la proximité ; et nous savons par révélation que c'est une proximité paternelle, une proximité paternelle, qui accompagne son peuple en lui faisant le don de la Loi. Le Dieu qui est proche. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?".
Notre Dieu est le Dieu de la proximité, il est un Dieu proche, qui marche avec son peuple. Cette image dans le désert, dans l'Exode, la nuée, la colonne de feu pour protéger le peuple : il marche avec son peuple. Ce n'est pas un Dieu qui laisse les prescriptions écrites, "et continue". Il fait les prescriptions, il les a écrites de ses propres mains sur la pierre, il les donne à Moïse, mais il ne laisse pas les prescriptions et s'en va : il marche, il est proche. "Quelle nation a un Dieu si proche ?" C'est la proximité. Notre Dieu est un Dieu de proximité.
Et la première réponse de l'homme, dans les premières pages de la Bible, sont deux attitudes de non proximité. Notre réponse est toujours de nous éloigner, nous nous éloignons de Dieu. Il devient proche et nous nous éloignons. Ces deux premières pages, la première attitude d'Adam avec sa femme, est de se cacher : ils se cachent de la proximité de Dieu, ils ont honte, parce qu'ils ont péché, et le péché nous conduit à nous cacher, à ne pas vouloir la proximité. Et bien souvent, pour faire une théologie, je pensais seulement "au juge", et pour cette raison je me cache : j'ai peur.
La deuxième attitude, humaine, face à la proposition de cette proximité de Dieu est de tuer. Tuer le frère. "Je ne suis pas le gardien de mon frère." Deux attitudes qui effacent toute proximité. L'homme refuse la proximité de Dieu, il veut être maître des relations et la proximité apporte toujours une certaine faiblesse. Le "Dieu proche" devient faible, et plus il s'approche, plus il semble faible. Quand il vient vers nous, pour habiter avec nous, il devient homme, l'un de nous : il devient faible et apporte la faiblesse jusqu'à la mort et la mort la plus cruelle, la mort des assassins, la mort des plus grands pécheurs. La proximité rend Dieu humble. Il s'humilie pour être avec nous, pour marcher avec nous, pour nous aider.
Le "Dieu proche" nous parle d'humilité. Ce n'est pas un "grand Dieu" là... Non. Il est proche. Il est à la maison. Et nous le voyons en Jésus, Dieu fait homme, proche de la mort, avec ses disciples : il les accompagne, les enseigne, les corrige avec amour... Pensons, par exemple, à la proximité de Jésus avec les disciples angoissés d'Emmaüs : ils étaient angoissés, ils étaient vaincus et il s'approche d'eux lentement, pour leur faire comprendre le message de la vie, de la résurrection.
Notre Dieu est proche et nous demande d'être proches les uns des autres, de ne pas nous éloigner les uns des autres. Et en ce moment de crise à cause de la pandémie que nous connaissons, cette proximité nous demande de la manifester davantage, de la montrer davantage. Nous ne pouvons peut-être pas nous approcher physiquement par peur de la contagion, mais oui, nous pouvons éveiller en nous une attitude de proximité entre nous : avec la prière, avec l'aide, de nombreuses façons de se rapprocher. Et pourquoi devrions-nous être proches les uns des autres ? Parce que notre Dieu est proche, il a voulu nous accompagner dans la vie. Il est le Dieu de la proximité. C'est pourquoi nous ne sommes pas des personnes isolées : nous sommes proches, car l'héritage que nous avons reçu du Seigneur est la proximité, c'est-à-dire le geste de proximité.
Demandons au Seigneur la grâce d'être proches les uns des autres ; ne nous cachons pas les uns des autres ; ne nous lavons pas les mains des problèmes des autres, comme l'a fait Caïn : non. Voisins. Proximité. Proximité. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?»
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
En la Solennité de Saint-Joseph :
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : Joseph, capable d’entrer dans le mystère de Dieu (traduction complète)
La grâce à demander à Dieu
Saint Joseph était capable « de dialoguer avec le mystère de Dieu », « d’entrer dans le mystère qu’il ne pouvait pas contrôler », a affirmé le pape François lors de la messe à Sainte-Marthe retransmise en streaming, ce jeudi 19 mars 2020, solennité de saint Joseph.
Dans son homélie, le pape a interrogé l’Église : « Quand l’Église perd la possibilité d’entrer dans le mystère, elle perd aa capacité à adorer. La prière d’adoration ne peut se donner que quand on entre dans le mystère de Dieu ».
Il a invité à demander à Dieu « la grâce que l’Église puisse vivre dans le concret de la vie quotidienne et aussi dans le « concret » du mystère ».
Homélie du pape François
L’Évangile (Mt 1,16. 18-21.24) nous dit que Joseph était « juste », c’est-à-dire un homme de foi, qui vivait sa foi. Un homme qui peut être nommé dans la liste de tous ces gens de foi que nous avons rappelés aujourd’hui dans l’office des lectures (cf. Lettre aux Hébreux, 11) ; ces gens qui ont vécu leur foi comme le fondement de ce que l’on espère, comme la garantie de ce qui ne se voit pas et la preuve de ce qui ne se voit pas.
Joseph est un homme de foi : c’est pour cette raison qu’il était « juste ». Non seulement parce qu’il croyait, mais aussi parce qu’il vivait cette foi. Un homme « juste ».
Il a été élu pour éduquer un homme qui était vrai homme mais qui était aussi Dieu : il fallait un homme-Dieu pour éduquer un homme ainsi, mais il n’y en avait pas. Le Seigneur a choisi un « juste », un homme de foi. Un homme capable d’être un homme et aussi capable de parler avec Dieu, d’entrer dans le mystère de Dieu. Et c’est ce qu’a été la vie de Joseph. Vivre sa profession, sa vie d’homme et entrer dans le mystère. Un homme capable de parler avec le mystère, de dialoguer avec le mystère de Dieu. Ce n’était pas un rêveur. Il entrait dans le mystère. Avec le même naturel avec lequel il exerçait son métier, avec cette précision de son métier ; il était capable d’ajuster un angle sur le bois au millimètre près, il savait comment faire ; il était capable de diminuer, de réduire d’un millimètre le bois, la superficie d’un morceau de bois. Juste, il était précis. Mais il était aussi capable d’entrer dans le mystère qu’il ne pouvait pas contrôler.
C’est cela la sainteté de Joseph : mener sa vie, son métier avec justesse, avec professionnalisme ; et en même temps, entrer dans le mystère. Quand l’Évangile nous parle des songes de Joseph, il nous fait comprendre cela : il entre dans le mystère.
Je pense à l’Église, aujourd’hui, en cette solennité de saint Joseph. Nos fidèles, nos évêques, nos prêtres, nos consacrés et consacrées, les papes : sont-ils capables d’entrer dans le mystère ? Ou bien ont-ils besoin de se comporter selon les prescriptions qui les protègent de ce qu’ils ne peuvent pas contrôler ? Quand l’Église perd la possibilité d’entrer dans le mystère, elle perd la capacité d’adorer. La prière d’adoration ne peut se donner que quand on entre dans le mystère de Dieu.
Demandons au Seigneur la grâce que l’Église puisse vivre dans le concret de la vie quotidienne et aussi dans le « concret » – entre guillemets – du mystère. Si elle ne peut le faire, ce sera une Église à moitié, ce sera une association pieuse, guidée par des prescriptions mais sans le sens de l’adoration. Entrer dans le mystère, c’est faire aujourd’hui ce que nous ferons dans à l’avenir, quand nous arriverons en présence de Dieu : adorer.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
La grâce à demander à Dieu
Saint Joseph était capable « de dialoguer avec le mystère de Dieu », « d’entrer dans le mystère qu’il ne pouvait pas contrôler », a affirmé le pape François lors de la messe à Sainte-Marthe retransmise en streaming, ce jeudi 19 mars 2020, solennité de saint Joseph.
Dans son homélie, le pape a interrogé l’Église : « Quand l’Église perd la possibilité d’entrer dans le mystère, elle perd aa capacité à adorer. La prière d’adoration ne peut se donner que quand on entre dans le mystère de Dieu ».
Il a invité à demander à Dieu « la grâce que l’Église puisse vivre dans le concret de la vie quotidienne et aussi dans le « concret » du mystère ».
Homélie du pape François
L’Évangile (Mt 1,16. 18-21.24) nous dit que Joseph était « juste », c’est-à-dire un homme de foi, qui vivait sa foi. Un homme qui peut être nommé dans la liste de tous ces gens de foi que nous avons rappelés aujourd’hui dans l’office des lectures (cf. Lettre aux Hébreux, 11) ; ces gens qui ont vécu leur foi comme le fondement de ce que l’on espère, comme la garantie de ce qui ne se voit pas et la preuve de ce qui ne se voit pas.
Joseph est un homme de foi : c’est pour cette raison qu’il était « juste ». Non seulement parce qu’il croyait, mais aussi parce qu’il vivait cette foi. Un homme « juste ».
Il a été élu pour éduquer un homme qui était vrai homme mais qui était aussi Dieu : il fallait un homme-Dieu pour éduquer un homme ainsi, mais il n’y en avait pas. Le Seigneur a choisi un « juste », un homme de foi. Un homme capable d’être un homme et aussi capable de parler avec Dieu, d’entrer dans le mystère de Dieu. Et c’est ce qu’a été la vie de Joseph. Vivre sa profession, sa vie d’homme et entrer dans le mystère. Un homme capable de parler avec le mystère, de dialoguer avec le mystère de Dieu. Ce n’était pas un rêveur. Il entrait dans le mystère. Avec le même naturel avec lequel il exerçait son métier, avec cette précision de son métier ; il était capable d’ajuster un angle sur le bois au millimètre près, il savait comment faire ; il était capable de diminuer, de réduire d’un millimètre le bois, la superficie d’un morceau de bois. Juste, il était précis. Mais il était aussi capable d’entrer dans le mystère qu’il ne pouvait pas contrôler.
C’est cela la sainteté de Joseph : mener sa vie, son métier avec justesse, avec professionnalisme ; et en même temps, entrer dans le mystère. Quand l’Évangile nous parle des songes de Joseph, il nous fait comprendre cela : il entre dans le mystère.
Je pense à l’Église, aujourd’hui, en cette solennité de saint Joseph. Nos fidèles, nos évêques, nos prêtres, nos consacrés et consacrées, les papes : sont-ils capables d’entrer dans le mystère ? Ou bien ont-ils besoin de se comporter selon les prescriptions qui les protègent de ce qu’ils ne peuvent pas contrôler ? Quand l’Église perd la possibilité d’entrer dans le mystère, elle perd la capacité d’adorer. La prière d’adoration ne peut se donner que quand on entre dans le mystère de Dieu.
Demandons au Seigneur la grâce que l’Église puisse vivre dans le concret de la vie quotidienne et aussi dans le « concret » – entre guillemets – du mystère. Si elle ne peut le faire, ce sera une Église à moitié, ce sera une association pieuse, guidée par des prescriptions mais sans le sens de l’adoration. Entrer dans le mystère, c’est faire aujourd’hui ce que nous ferons dans à l’avenir, quand nous arriverons en présence de Dieu : adorer.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : parler à Dieu ou parler à son miroir (Traduction complète)
Montrer à Dieu ses péchés sans se justifier
« Humilité » : c’est le maître-mot pour prier Dieu, sinon l’on risque de parler « à son miroir », a prévenu le pape François lors de la messe qu’il célébrait ce 21 mars 2020 à Sainte-Marthe.
En direct streaming, le pape a médité sur la prière, qui est « une des façons de trouver le Seigneur ». Mais il ne faut pas chercher à « se justifier » : il faut au contraire « que je lui montre mes péchés, avec ma nudité. Prier ainsi, nus, le cœur nu, sans se couvrir… Prier, toi et moi, face à face, l’âme nue. »
Homélie du pape François
Nous avons entendu hier cette Parole du Seigneur : “Reviens, reviens à la maison” (cf. Os 14,2); dans le même livre du prophète Osée nous trouvons aussi la réponse : « Venez, retournons au Seigneur » (Os 6,1). C’est la réponse quand ce “revient à la maison” touche le cœur : «Venez, retournons vers le Seigneur ! il a blessé, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il nous soignera.. […] Efforçons-nous de connaître le Seigneur : son lever est aussi sûr que l’aurore » (Os 6,1.3). La confiance dans le Seigneur est sûre : « Il nous viendra comme la pluie, l’ondée qui arrose la terre » (v. 3). Et avec cette espérance, le peuple entame un chemin pour revenir au Seigneur. Une des manières, une des façons de trouver le Seigneur est la prière. Prions le Seigneur, revenons à Lui.
Dans l’Évangile (cf. Lc 18,9-14) Jésus nous enseigne comment prier. Il y a deux hommes, l’un présomptueux qui va prier mais pour dire qu’il est bien, comme s’il disait à Dieu : “Regarde comme je suis bien : si tu as besoin de quelque chose, dis-moi, je résous ton problème”. Il s’adresse à Dieu comme cela. Présomption. Peut-être faisait-il tout ce que demandait la loi, comme il le dit : « Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne » (v. 12) … “je suis bien”. Cela nous fait penser aussi à deux autres hommes. Cela nous rappelle le fils aîné de la parabole du fils prodigue, quand il dit au père: “Moi qui suis bien je n’ai pas de fête, et celui-ci, qui est un misérable, tu lui fais la fête…”. Présomptueux (cf. Lc 15,29-30). L’autre, dont nous avons entendu l’histoire ces jours-ci, est cet homme riche, mais sans-nom, riche, mais incapable de se faire un nom, il n’avait cure de la misère des autres (cf. Lc 16,19-21). Ce sont ceux qui trouvent leur sécurité en eux-mêmes ou dans l’argent ou dans le pouvoir…
Puis il y a l’autre, le publicain. Il ne va pas devant l’autel, non, il reste à distance. « Lui se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”» (Lc 18,13). Cela aussi nous conduit au souvenir du fils prodigue : il se rend compte de ses péchés, de ce qu’il a fait de mauvais ; lui aussi se frappait la poitrine : “Je retournerai à mon père [et je lui dirai]: père, j’ai péché”. L’humiliation (cf. Lc 15,17-19). Cela nous rappelle le mendiant Lazare, à la porte du riche, qui vivait sa misère devant la présomption de cet homme (cf. Lc 16,20-21). Il y a toujours cette association de deux personnes dans l’Évangile.
Dans ce cas, le Seigneur nous enseigne comment prier, comment nous approcher, comment nous devons nous approcher du Seigneur : avec humilité. Il y a une belle image dans l’hymne liturgique de la fête de saint Jean-Baptiste. Il dit que le peuple se rend au Jourdain pour recevoir le baptême, “nus d’âme et de pied”: prier avec une âme nue, sans maquillage, sans se déguiser de vertus. Nous l’avons lu au début de la messe, il pardonne tous les péchés mais il a besoin que je lui montre mes péchés, avec ma nudité. Prier ainsi, nus, le cœur nu, sans se couvrir, sans s’appuyer même sur la façon dont j’ai appris à prier… Prier, toi et moi, face à face, l’âme nue. C’est ce que le Seigneur nous enseigne. En revanche, quand nous allons au Seigneur un peu trop sûrs de nous-mêmes, nous tombons dans la présomption de ce [pharisien] ou du fils aîné, ou de ce riche auquel il ne manquait rien. Nous avons notre sécurité ailleurs. “Je vais voir le Seigneur…, il faut y aller, pour être éduqué… et je lui parle en tête à tête, de façon pratique…”. Ce n’est pas le chemin. Le chemin, c’est s’abaisser. L’abaissement. Le chemin c’est la réalité. Et le seul homme dans cette parabole qui avait compris la réalité, était le publicain : “Tu es Dieu et je suis pécheur”. La réalité c’est cela. Mais je ne dis pas que je suis pécheur seulement avec la bouche : avec le cœur. Se sentir pécheur.
N’oublions pas ce que le Seigneur nous enseigne : se justifier soi-même c’est de la vanité, c’est de l’orgueil, c’est s’exalter soi-même. C’est déguiser ce que je suis. Et les misères restent à l’intérieur. Le pharisien se justifie lui-même. [Il faut] confesser ses péchés directement, sans les justifier, sans dire: “Mais, non, j’ai fait cela mais ce n’était pas ma faute…”. L’âme nue. L’âme nue.
Que le Seigneur nous enseigne à comprendre cela, cette attitude pour commencer la prière. Quand nous commençons la prière avec nos justifications, avec nos sécurités, ce n’est pas une prière : c’est comme parler avec son miroir. En revanche, quand nous commençons la prière avec la vraie réalité – “je suis pécheur, je suis pécheresse” – c’est un bon pas en avant pour se laisser conduire par le Seigneur. Que Jésus nous enseigne cela.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
Montrer à Dieu ses péchés sans se justifier
« Humilité » : c’est le maître-mot pour prier Dieu, sinon l’on risque de parler « à son miroir », a prévenu le pape François lors de la messe qu’il célébrait ce 21 mars 2020 à Sainte-Marthe.
En direct streaming, le pape a médité sur la prière, qui est « une des façons de trouver le Seigneur ». Mais il ne faut pas chercher à « se justifier » : il faut au contraire « que je lui montre mes péchés, avec ma nudité. Prier ainsi, nus, le cœur nu, sans se couvrir… Prier, toi et moi, face à face, l’âme nue. »
Homélie du pape François
Nous avons entendu hier cette Parole du Seigneur : “Reviens, reviens à la maison” (cf. Os 14,2); dans le même livre du prophète Osée nous trouvons aussi la réponse : « Venez, retournons au Seigneur » (Os 6,1). C’est la réponse quand ce “revient à la maison” touche le cœur : «Venez, retournons vers le Seigneur ! il a blessé, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il nous soignera.. […] Efforçons-nous de connaître le Seigneur : son lever est aussi sûr que l’aurore » (Os 6,1.3). La confiance dans le Seigneur est sûre : « Il nous viendra comme la pluie, l’ondée qui arrose la terre » (v. 3). Et avec cette espérance, le peuple entame un chemin pour revenir au Seigneur. Une des manières, une des façons de trouver le Seigneur est la prière. Prions le Seigneur, revenons à Lui.
Dans l’Évangile (cf. Lc 18,9-14) Jésus nous enseigne comment prier. Il y a deux hommes, l’un présomptueux qui va prier mais pour dire qu’il est bien, comme s’il disait à Dieu : “Regarde comme je suis bien : si tu as besoin de quelque chose, dis-moi, je résous ton problème”. Il s’adresse à Dieu comme cela. Présomption. Peut-être faisait-il tout ce que demandait la loi, comme il le dit : « Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne » (v. 12) … “je suis bien”. Cela nous fait penser aussi à deux autres hommes. Cela nous rappelle le fils aîné de la parabole du fils prodigue, quand il dit au père: “Moi qui suis bien je n’ai pas de fête, et celui-ci, qui est un misérable, tu lui fais la fête…”. Présomptueux (cf. Lc 15,29-30). L’autre, dont nous avons entendu l’histoire ces jours-ci, est cet homme riche, mais sans-nom, riche, mais incapable de se faire un nom, il n’avait cure de la misère des autres (cf. Lc 16,19-21). Ce sont ceux qui trouvent leur sécurité en eux-mêmes ou dans l’argent ou dans le pouvoir…
Puis il y a l’autre, le publicain. Il ne va pas devant l’autel, non, il reste à distance. « Lui se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”» (Lc 18,13). Cela aussi nous conduit au souvenir du fils prodigue : il se rend compte de ses péchés, de ce qu’il a fait de mauvais ; lui aussi se frappait la poitrine : “Je retournerai à mon père [et je lui dirai]: père, j’ai péché”. L’humiliation (cf. Lc 15,17-19). Cela nous rappelle le mendiant Lazare, à la porte du riche, qui vivait sa misère devant la présomption de cet homme (cf. Lc 16,20-21). Il y a toujours cette association de deux personnes dans l’Évangile.
Dans ce cas, le Seigneur nous enseigne comment prier, comment nous approcher, comment nous devons nous approcher du Seigneur : avec humilité. Il y a une belle image dans l’hymne liturgique de la fête de saint Jean-Baptiste. Il dit que le peuple se rend au Jourdain pour recevoir le baptême, “nus d’âme et de pied”: prier avec une âme nue, sans maquillage, sans se déguiser de vertus. Nous l’avons lu au début de la messe, il pardonne tous les péchés mais il a besoin que je lui montre mes péchés, avec ma nudité. Prier ainsi, nus, le cœur nu, sans se couvrir, sans s’appuyer même sur la façon dont j’ai appris à prier… Prier, toi et moi, face à face, l’âme nue. C’est ce que le Seigneur nous enseigne. En revanche, quand nous allons au Seigneur un peu trop sûrs de nous-mêmes, nous tombons dans la présomption de ce [pharisien] ou du fils aîné, ou de ce riche auquel il ne manquait rien. Nous avons notre sécurité ailleurs. “Je vais voir le Seigneur…, il faut y aller, pour être éduqué… et je lui parle en tête à tête, de façon pratique…”. Ce n’est pas le chemin. Le chemin, c’est s’abaisser. L’abaissement. Le chemin c’est la réalité. Et le seul homme dans cette parabole qui avait compris la réalité, était le publicain : “Tu es Dieu et je suis pécheur”. La réalité c’est cela. Mais je ne dis pas que je suis pécheur seulement avec la bouche : avec le cœur. Se sentir pécheur.
N’oublions pas ce que le Seigneur nous enseigne : se justifier soi-même c’est de la vanité, c’est de l’orgueil, c’est s’exalter soi-même. C’est déguiser ce que je suis. Et les misères restent à l’intérieur. Le pharisien se justifie lui-même. [Il faut] confesser ses péchés directement, sans les justifier, sans dire: “Mais, non, j’ai fait cela mais ce n’était pas ma faute…”. L’âme nue. L’âme nue.
Que le Seigneur nous enseigne à comprendre cela, cette attitude pour commencer la prière. Quand nous commençons la prière avec nos justifications, avec nos sécurités, ce n’est pas une prière : c’est comme parler avec son miroir. En revanche, quand nous commençons la prière avec la vraie réalité – “je suis pécheur, je suis pécheresse” – c’est un bon pas en avant pour se laisser conduire par le Seigneur. Que Jésus nous enseigne cela.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Quatrième Dimanche de Carême :
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : craindre de laisser passer Jésus sans le reconnaître
Jésus fait sortir « les vrais sentiments du cœur »
Comme saint Augustin, il faut craindre de laisser passer Jésus sans le reconnaître, a prévenu en substance le pape François en célébrant la messe dominicale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, ce 22 mars 2020.
« Aujourd’hui, a-t-il encouragé dans son homélie, je vous conseille à tous de prendre l’Evangile, au chapitre 9 de de l’Evangile de Jean, et de le lire, chez vous, tranquillement. » En présence de Jésus, « les vrais sentiments du cœur, les vraies attitudes » sortent, a-t-il assuré.
Homélie du pape François
Ce passage de l’Evangile de Jean (cf. 9,1-41) parle de soi-même. C’est une annonce de Jésus-Christ et aussi une catéchèse. Je voudrais seulement souligner une chose. Saint Augustin a une phrase qui me touche toujours : “J’ai peur du Christ quand il passe”. “Timeo Dominum transeuntem”. “J’ai peur que ne passe le Christ” – “Mais pourquoi as-tu peur du Seigneur ?” – “J’ai peur de ne pas m’apercevoir que c’est le Christ et de le laisser passer”. Une chose est claire : en présence de Jésus, les vrais sentiments du cœur, les vraies attitudes surgissent ; ils sortent. C’est une grâce, et c’est pourquoi Augustin craignait de le laisser passer sans s’apercevoir qu’il était en train de passer.
Ici c’est clair : il passe, il guérit un aveugle et puis le scandale éclate. Il en ressort le meilleur des personnes, comme le pire des personnes. L’aveugle… la sagesse de l’aveugle, la façon dont il répond, est surprenante. Il avait l’habitude de se déplacer avec ses mains, il flairait le danger, il flairait les dangers qui pouvaient le faire tomber. Et il se déplace comme un aveugle. Il a une argumentation claire, précise, il utilise aussi l’ironie, il se paie ce luxe.
Les docteurs de la loi connaissaient toutes les lois, toutes, toutes. Mais ils étaient fixés là-dessus. Ils ne comprenaient pas quand Dieu passait. Ils étaient rigides, attachés à leurs habitudes. Jésus le dit aussi, dans l’Evangile : attachés à leurs habitudes. Et si pour conserver ces habitudes ils devaient faire une injustice, ce n’était pas un problème… cette rigidité les conduisait à commettre des injustices. Ce sentiment de fermeture vient au jour devant le Christ.
Seulement cela. Aujourd’hui je vous conseille à tous de prendre l’Evangile, au chapitre 9 de de l’Evangile de Jean, et de le lire, chez vous, tranquillement. Une, deux fois, pour bien comprendre ce qui arrive quand Jésus passe : que les sentiments sortent. Comprenez bien ce que nous dit Augustin : j’ai peur du Seigneur quand il passe, que je ne m’en aperçoive pas et que je ne le reconnaisse pas. Et que je ne me convertisse pas. N’oubliez pas : lisez aujourd’hui une, deux, trois fois, autant que vous voulez, le chapitre 9 de Jean.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
Jésus fait sortir « les vrais sentiments du cœur »
Comme saint Augustin, il faut craindre de laisser passer Jésus sans le reconnaître, a prévenu en substance le pape François en célébrant la messe dominicale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, ce 22 mars 2020.
« Aujourd’hui, a-t-il encouragé dans son homélie, je vous conseille à tous de prendre l’Evangile, au chapitre 9 de de l’Evangile de Jean, et de le lire, chez vous, tranquillement. » En présence de Jésus, « les vrais sentiments du cœur, les vraies attitudes » sortent, a-t-il assuré.
Homélie du pape François
Ce passage de l’Evangile de Jean (cf. 9,1-41) parle de soi-même. C’est une annonce de Jésus-Christ et aussi une catéchèse. Je voudrais seulement souligner une chose. Saint Augustin a une phrase qui me touche toujours : “J’ai peur du Christ quand il passe”. “Timeo Dominum transeuntem”. “J’ai peur que ne passe le Christ” – “Mais pourquoi as-tu peur du Seigneur ?” – “J’ai peur de ne pas m’apercevoir que c’est le Christ et de le laisser passer”. Une chose est claire : en présence de Jésus, les vrais sentiments du cœur, les vraies attitudes surgissent ; ils sortent. C’est une grâce, et c’est pourquoi Augustin craignait de le laisser passer sans s’apercevoir qu’il était en train de passer.
Ici c’est clair : il passe, il guérit un aveugle et puis le scandale éclate. Il en ressort le meilleur des personnes, comme le pire des personnes. L’aveugle… la sagesse de l’aveugle, la façon dont il répond, est surprenante. Il avait l’habitude de se déplacer avec ses mains, il flairait le danger, il flairait les dangers qui pouvaient le faire tomber. Et il se déplace comme un aveugle. Il a une argumentation claire, précise, il utilise aussi l’ironie, il se paie ce luxe.
Les docteurs de la loi connaissaient toutes les lois, toutes, toutes. Mais ils étaient fixés là-dessus. Ils ne comprenaient pas quand Dieu passait. Ils étaient rigides, attachés à leurs habitudes. Jésus le dit aussi, dans l’Evangile : attachés à leurs habitudes. Et si pour conserver ces habitudes ils devaient faire une injustice, ce n’était pas un problème… cette rigidité les conduisait à commettre des injustices. Ce sentiment de fermeture vient au jour devant le Christ.
Seulement cela. Aujourd’hui je vous conseille à tous de prendre l’Evangile, au chapitre 9 de de l’Evangile de Jean, et de le lire, chez vous, tranquillement. Une, deux fois, pour bien comprendre ce qui arrive quand Jésus passe : que les sentiments sortent. Comprenez bien ce que nous dit Augustin : j’ai peur du Seigneur quand il passe, que je ne m’en aperçoive pas et que je ne le reconnaisse pas. Et que je ne me convertisse pas. N’oubliez pas : lisez aujourd’hui une, deux, trois fois, autant que vous voulez, le chapitre 9 de Jean.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : foi, persévérance et… courage (traduction complète)
Les trois conditions d’une vraie prière
Foi, persévérance et courage sont les trois conditions nécessaires d’une « vraie prière », a affirmé le pape François. « Bien souvent, a-t-il regretté, la prière est seulement orale, avec la bouche, mais elle ne vient pas de la foi du coeur ; ou c’est une foi faible ». Et il a invité à la vigilance : «Soyons attentifs dans la prière : ne tombons pas dans l’habitude sans prendre conscience que le Seigneur est là, que je suis en train de parler avec le Seigneur et qu’il est capable de résoudre le problème ».
Dans son homélie à la messe de ce lundi 23 mars 2020, le pape François a commenté le passage de l’Évangile de saint Jean (4,43-54) dans lequel un fonctionnaire royal, dont le fils est malade, va trouver Jésus pour lui demander de venir guérir son enfant. La messe, célébrée comme d’habitude à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a été retransmise en direct par les médias du Vatican.
La foi et la persévérance « vont ensemble », a poursuivi le pape, « parce que si tu as la foi, tu es sûr que le Seigneur te donnera ce que tu demandes. Et si le Seigneur te fait attendre, frappe, frappe, frappe ; à la fin, le Seigneur te donnera la grâce ». Quand le Seigneur nous fait attendre, a-t-il expliqué, c’est « pour notre bien », pour que nous prenions la prière « au sérieux ». Enfin, a dit le pape, il faut « beaucoup » de courage « pour prier et pour rester devant le Seigneur ».
Homélie du pape François
Ce père demande la santé pour son fils (cf. Jn 4,43-54). Le Seigneur rabroue un peu tout le monde et cet homme aussi : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne comprenez pas ! » (v.48). Le fonctionnaire, au lieu de se taire et de rester en silence, continue et lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure » (V.49). Et Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant » (v.50). Ce sont les trois choses nécessaires pour faire une vraie prière. La première est la foi : « Si vous n’avez pas la foi… ». Et bien souvent, la prière est seulement orale, avec la bouche, mais elle ne vient pas de la foi du coeur ; ou c’est une foi faible… Pensons à un autre papa, celui qui avait un fils possédé, quand Jésus lui répondit : « Tout est possible à celui qui croit » ; comme le papa a dit clairement : « Je crois, mais augmente en moi la foi » (cf. Mc 9,23-24). La foi dans la prière. Prier avec foi, que nous prions en dehors [d’un lieu de culte], ou que nous venions ici, le Seigneur est là : ai-je la foi ou est-ce une habitude ? Soyons attentifs dans la prière : ne tombons pas dans l’habitude sans prendre conscience que le Seigneur est là, que je suis en train de parler avec le Seigneur et qu’il est capable de résoudre le problème. La première condition pour une vraie prière, c’est la foi.
La seconde condition que Jésus lui-même nous enseigne est la persévérance. Certains demandent mais la grâce ne vient pas : ils n’ont pas cette persévérance parce qu’au fond, ils n’en ont pas besoin ou ils n’ont pas la foi. Et Jésus lui-même nous enseigne la parabole de cet homme qui va trouver son voisin pour lui demander du pain à minuit : la persévérance pour frapper à la porte (cf. Lc 11,5-. Ou la veuve, avec le juge inique : et elle insiste, insiste, insiste : c’est de la persévérance (cf. Lc 18,1-. Foi et persévérance vont ensemble, parce que si tu as la foi, tu es sûr que le Seigneur te donnera ce que tu demandes. Et si le Seigneur te fait attendre, frappe, frappe, frappe ; à la fin, le Seigneur te donnera la grâce. Mais cela, le Seigneur ne le fait pas pour se faire désirer ou parce qu’il dit : « il vaut mieux qu’il attende », non. Il le fait pour notre bien, pour que nous prenions cela au sérieux. Prendre la prière au sérieux, pas comme des perroquets : bla bla bla et c’est tout… Jésus lui-même nous le reproche : « Ne soyez pas comme les païens qui croient dans l’efficacité de la prière et dans les paroles, beaucoup de paroles » (cf. Mt 6,7-. Non. C’est la persévérance, ici. C’est la foi.
Et la troisième chose que veut Dieu dans la prière, c’est le courage. On peut se demander : faut-il du courage pour prier et pour rester devant le Seigneur ? Il en faut. Le courage d’être là à demander en avançant, ou plutôt, presque… – presque, je ne veux pas dire une hérésie – mais presque en menaçant le Seigneur. Le courage de Moïse devant Dieu, quand Dieu voulait détruire le peuple et faire de lui le chef d’un autre peuple. Il dit : « Non. Moi, avec le peuple » (cf. Ex 32,7-14). Du courage. Le courage d’Abraham, quand il négocie le salut de Sodome : « Et s’il y en avait 30, et s’il y en avait 25, et s’il y en avait 20… » : là, c’est du courage (cf Gn 18,22-33). Cette vertu du courage, il en faut beaucoup. Pas seulement pour les actions apostoliques, mais aussi pour la prière.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Les trois conditions d’une vraie prière
Foi, persévérance et courage sont les trois conditions nécessaires d’une « vraie prière », a affirmé le pape François. « Bien souvent, a-t-il regretté, la prière est seulement orale, avec la bouche, mais elle ne vient pas de la foi du coeur ; ou c’est une foi faible ». Et il a invité à la vigilance : «Soyons attentifs dans la prière : ne tombons pas dans l’habitude sans prendre conscience que le Seigneur est là, que je suis en train de parler avec le Seigneur et qu’il est capable de résoudre le problème ».
Dans son homélie à la messe de ce lundi 23 mars 2020, le pape François a commenté le passage de l’Évangile de saint Jean (4,43-54) dans lequel un fonctionnaire royal, dont le fils est malade, va trouver Jésus pour lui demander de venir guérir son enfant. La messe, célébrée comme d’habitude à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a été retransmise en direct par les médias du Vatican.
La foi et la persévérance « vont ensemble », a poursuivi le pape, « parce que si tu as la foi, tu es sûr que le Seigneur te donnera ce que tu demandes. Et si le Seigneur te fait attendre, frappe, frappe, frappe ; à la fin, le Seigneur te donnera la grâce ». Quand le Seigneur nous fait attendre, a-t-il expliqué, c’est « pour notre bien », pour que nous prenions la prière « au sérieux ». Enfin, a dit le pape, il faut « beaucoup » de courage « pour prier et pour rester devant le Seigneur ».
Homélie du pape François
Ce père demande la santé pour son fils (cf. Jn 4,43-54). Le Seigneur rabroue un peu tout le monde et cet homme aussi : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne comprenez pas ! » (v.48). Le fonctionnaire, au lieu de se taire et de rester en silence, continue et lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure » (V.49). Et Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant » (v.50). Ce sont les trois choses nécessaires pour faire une vraie prière. La première est la foi : « Si vous n’avez pas la foi… ». Et bien souvent, la prière est seulement orale, avec la bouche, mais elle ne vient pas de la foi du coeur ; ou c’est une foi faible… Pensons à un autre papa, celui qui avait un fils possédé, quand Jésus lui répondit : « Tout est possible à celui qui croit » ; comme le papa a dit clairement : « Je crois, mais augmente en moi la foi » (cf. Mc 9,23-24). La foi dans la prière. Prier avec foi, que nous prions en dehors [d’un lieu de culte], ou que nous venions ici, le Seigneur est là : ai-je la foi ou est-ce une habitude ? Soyons attentifs dans la prière : ne tombons pas dans l’habitude sans prendre conscience que le Seigneur est là, que je suis en train de parler avec le Seigneur et qu’il est capable de résoudre le problème. La première condition pour une vraie prière, c’est la foi.
La seconde condition que Jésus lui-même nous enseigne est la persévérance. Certains demandent mais la grâce ne vient pas : ils n’ont pas cette persévérance parce qu’au fond, ils n’en ont pas besoin ou ils n’ont pas la foi. Et Jésus lui-même nous enseigne la parabole de cet homme qui va trouver son voisin pour lui demander du pain à minuit : la persévérance pour frapper à la porte (cf. Lc 11,5-. Ou la veuve, avec le juge inique : et elle insiste, insiste, insiste : c’est de la persévérance (cf. Lc 18,1-. Foi et persévérance vont ensemble, parce que si tu as la foi, tu es sûr que le Seigneur te donnera ce que tu demandes. Et si le Seigneur te fait attendre, frappe, frappe, frappe ; à la fin, le Seigneur te donnera la grâce. Mais cela, le Seigneur ne le fait pas pour se faire désirer ou parce qu’il dit : « il vaut mieux qu’il attende », non. Il le fait pour notre bien, pour que nous prenions cela au sérieux. Prendre la prière au sérieux, pas comme des perroquets : bla bla bla et c’est tout… Jésus lui-même nous le reproche : « Ne soyez pas comme les païens qui croient dans l’efficacité de la prière et dans les paroles, beaucoup de paroles » (cf. Mt 6,7-. Non. C’est la persévérance, ici. C’est la foi.
Et la troisième chose que veut Dieu dans la prière, c’est le courage. On peut se demander : faut-il du courage pour prier et pour rester devant le Seigneur ? Il en faut. Le courage d’être là à demander en avançant, ou plutôt, presque… – presque, je ne veux pas dire une hérésie – mais presque en menaçant le Seigneur. Le courage de Moïse devant Dieu, quand Dieu voulait détruire le peuple et faire de lui le chef d’un autre peuple. Il dit : « Non. Moi, avec le peuple » (cf. Ex 32,7-14). Du courage. Le courage d’Abraham, quand il négocie le salut de Sodome : « Et s’il y en avait 30, et s’il y en avait 25, et s’il y en avait 20… » : là, c’est du courage (cf Gn 18,22-33). Cette vertu du courage, il en faut beaucoup. Pas seulement pour les actions apostoliques, mais aussi pour la prière.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : « L’acédie, un brouillard qui empêche de vivre » (traduction complète)
Le remède : l’eau du baptême
Beaucoup de chrétiens vivent dans un « état d’acédie, incapables de faire quelque chose, mais se plaignant de tout », a déploré le pape François. Et, a-t-il ajouté, « l’acédie est un venin, c’est un brouillard qui enveloppe l’âme et l’empêche de vivre. Et c’est aussi une drogue ». C’est même, a-t-il souligné, « un péché assez habituel parmi nous : la tristesse, l’acédie, je ne dis pas la mélancolie, mais c’est proche » et le diable l’utilise « pour annihiler notre vie spirituelle et même notre vie personnelle ».
Le pape François a commenté, dans son homélie, l’Évangile de saint Jean (5, 1-16) dans lequel Jésus guérit un malade, gisant depuis 38 ans près de la piscine de Bethesda. Il a diagnostiqué la maladie de cet homme : « Était-il malade ? Oui, peut-être, il avait une sorte de paralysie, mais il semble qu’il pouvait marcher un peu. Mais il était malade dans son coeur, il était malade dans son âme, il était malade de pessimisme, il était malade de tristesse, il était malade d’acédie ».
La messe, célébrée désormais à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, était retransmise en direct par les médias du Vatican.
Cet homme, a encore analysé le pape, « n’était pas là parce qu’il avait fait quelque chose de grave, non. Le péché de survivre et de se plaindre de la vie des autres : le péché de la tristesse qui est la semence du diable, de cette incapacité à prendre une décision sur sa vie, mais oui, regarder la vie des autres pour se plaindre ». Le remède, c’est de penser à l’eau, « qui est pour nous sauver », « cette eau qui est le symbole de notre force, de notre vie, l’eau dont Jésus s’est servi pour nous régénérer, le baptême ».
Homélie du pape François
La liturgie de ce jour nous fait réfléchir sur l’eau, l’eau comme symbole de salut, parce que c’est un moyen de salut, mais l’eau est aussi un moyen de destruction : pensons au Déluge… Mais dans ces lectures, l’eau est pour le salut. Dans la première lecture, cette eau qui conduit à la vie, qui assainit les eaux de la mer, une eau nouvelle qui assainit. Et dans l’Évangile, la piscine, cette piscine où allaient les malades, pleine d’eau, pour guérir, parce qu’on disait que parfois les eaux bouillonnaient, comme un fleuve, parce qu’un ange descendait du ciel pour les agiter, et le premier, ou les premiers, qui se jetaient dans l’eau étaient guéris. Et beaucoup – comme le dit Jésus – « étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents », là, attendant la guérison, que l’eau soit agitée. Cela fait réfléchir, non ? C’est un peu trop… parce que celui qui veut être guéri s’arrange pour avoir quelqu’un qui l’aide, il se lève, il est un peu rapide, et aussi un peu malin… mais celui-ci, là depuis 38 ans, au point qu’on ne sait pas s’il est malade ou s’il est mort… Le voyant couché là, et connaissant la réalité, le fait qu’il était là depuis très longtemps, Jésus lui dit : « Veux-tu guérir ? ». Et la réponse est intéressante : il ne dit pas oui, il se plaint. De la maladie ? Non. Le malade répond : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau est agitée. En effet, pendant que j’y vais – que je prends la décision d’y aller – un autre descend avant moi ». Un homme qui arrive toujours en retard. Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ». À l’instant, l’homme fut guéri.
L’attitude de cet homme nous fait réfléchir. Était-il malade ? Oui, peut-être, il avait une sorte de paralysie, mais il semble qu’il pouvait marcher un peu. Mais il était malade dans son coeur, il était malade dans son âme, il était malade de pessimisme, il était malade de tristesse, il était malade d’acédie. Voilà la maladie de cette homme : « Oui, je veux vivre, mais… », il était là. Mais la réponse est-elle : « Oui, je veux être guéri ! » ? Non, il se plaint. « Ce sont les autres qui arrivent les premiers, toujours les autres ». La réponse à la demande de Jésus pour le guérir, c’est une plainte contre les autres. Et ainsi, 38 années de plainte contre les autres. Et sans rien faire pour guérir.
C’était un samedi : nous avons entendu ce qu’on fait les docteurs de la loi. Mais la clé, c’est la rencontre avec Jésus, après. Il le trouva dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire ». Cet homme était dans le péché, mais il n’était pas là parce qu’il avait fait quelque chose de grave, non. Le péché de survivre et de se plaindre de la vie des autres : le péché de la tristesse qui est la semence du diable, de cette incapacité à prendre une décision sur sa vie, mais oui, regarder la vie des autres pour se plaindre. Pas pour les critiquer, pour se plaindre. « Ils y vont avant, je suis la victime de cette vie » : les plaintes, elles respirent la plainte, ces personnes.
Si nous comparons avec l’aveugle-né que nous avons entendu dimanche dernier, l’autre dimanche : avec quelle joie, avec quelle détermination il avait pris la guérison, et aussi avec quelle détermination il est allé discuter avec les docteurs de la Loi ! Il y est simplement allé et il a informé : « Oui, c’est cela ». Point. Sans compromis avec la vie… Cela me fait penser à beaucoup d’entre nous, à beaucoup de chrétiens qui vivent dans cet état d’acédie, incapables de faire quelque chose, mais se plaignant de tout. Et l’acédie est un venin, c’est un brouillard qui enveloppe l’âme et ne l’empêche de vivre. Et c’est aussi une drogue parce que si tu la goûtes souvent, cela te plaît. Et tu finis comme un « dépendant triste », un « dépendant de l’acédie »… C’est comme l’air. Et c’est un péché assez habituel parmi nous : la tristesse, l’acédie, je ne dis pas la mélancolie, mais c’est proche.
Cela nous fera du bien de relire ce chapitre 5 de Jean pour voir comment est cette maladie dans laquelle nous pouvons tomber. L’eau est pour nous sauver. « Mais je ne peux pas me sauver ! – Pourquoi ? – Parce que c’est la faute des autres ». Et je reste là pendant 38 ans… Jésus m’a guéri : on ne voit pas la réaction des autres qui sont guéris, qui prennent leur brancard et qui dansent, chantent, rendent grâce, le disent à tout le monde ? Non, il avance. Les autres lui disent qu’il ne faut pas faire cela, et il dit : « Mais celui qui m’a guéri m’a dit que c’était possible », et il va de l’avant. Et puis, au lieu d’aller trouver Jésus, le remercier et tout, il informe : « C’était comme cela ». Une vie grise, mais grise de ce mauvais esprit qu’est l’acédie, la tristesse, la mélancolie.
Pensons à l’eau, à cette eau qui est le symbole de notre force, de notre vie, l’eau dont Jésus s’est servi pour nous régénérer, le baptême. Et pensons aussi à nous-mêmes, si l’un de nous risque de glisser dans cette acédie, dans ce péché neutre : le péché du neutre, c’est cela, ni blanc ni noir, on ne sait pas ce que c’est. Et c’est un péché que le diable peut utiliser pour annihiler notre vie spirituelle et même notre vie personnelle.
Que le Seigneur nous aide à comprendre combien ce péché est mauvais et dangereux.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Le remède : l’eau du baptême
Beaucoup de chrétiens vivent dans un « état d’acédie, incapables de faire quelque chose, mais se plaignant de tout », a déploré le pape François. Et, a-t-il ajouté, « l’acédie est un venin, c’est un brouillard qui enveloppe l’âme et l’empêche de vivre. Et c’est aussi une drogue ». C’est même, a-t-il souligné, « un péché assez habituel parmi nous : la tristesse, l’acédie, je ne dis pas la mélancolie, mais c’est proche » et le diable l’utilise « pour annihiler notre vie spirituelle et même notre vie personnelle ».
Le pape François a commenté, dans son homélie, l’Évangile de saint Jean (5, 1-16) dans lequel Jésus guérit un malade, gisant depuis 38 ans près de la piscine de Bethesda. Il a diagnostiqué la maladie de cet homme : « Était-il malade ? Oui, peut-être, il avait une sorte de paralysie, mais il semble qu’il pouvait marcher un peu. Mais il était malade dans son coeur, il était malade dans son âme, il était malade de pessimisme, il était malade de tristesse, il était malade d’acédie ».
La messe, célébrée désormais à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, était retransmise en direct par les médias du Vatican.
Cet homme, a encore analysé le pape, « n’était pas là parce qu’il avait fait quelque chose de grave, non. Le péché de survivre et de se plaindre de la vie des autres : le péché de la tristesse qui est la semence du diable, de cette incapacité à prendre une décision sur sa vie, mais oui, regarder la vie des autres pour se plaindre ». Le remède, c’est de penser à l’eau, « qui est pour nous sauver », « cette eau qui est le symbole de notre force, de notre vie, l’eau dont Jésus s’est servi pour nous régénérer, le baptême ».
Homélie du pape François
La liturgie de ce jour nous fait réfléchir sur l’eau, l’eau comme symbole de salut, parce que c’est un moyen de salut, mais l’eau est aussi un moyen de destruction : pensons au Déluge… Mais dans ces lectures, l’eau est pour le salut. Dans la première lecture, cette eau qui conduit à la vie, qui assainit les eaux de la mer, une eau nouvelle qui assainit. Et dans l’Évangile, la piscine, cette piscine où allaient les malades, pleine d’eau, pour guérir, parce qu’on disait que parfois les eaux bouillonnaient, comme un fleuve, parce qu’un ange descendait du ciel pour les agiter, et le premier, ou les premiers, qui se jetaient dans l’eau étaient guéris. Et beaucoup – comme le dit Jésus – « étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents », là, attendant la guérison, que l’eau soit agitée. Cela fait réfléchir, non ? C’est un peu trop… parce que celui qui veut être guéri s’arrange pour avoir quelqu’un qui l’aide, il se lève, il est un peu rapide, et aussi un peu malin… mais celui-ci, là depuis 38 ans, au point qu’on ne sait pas s’il est malade ou s’il est mort… Le voyant couché là, et connaissant la réalité, le fait qu’il était là depuis très longtemps, Jésus lui dit : « Veux-tu guérir ? ». Et la réponse est intéressante : il ne dit pas oui, il se plaint. De la maladie ? Non. Le malade répond : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau est agitée. En effet, pendant que j’y vais – que je prends la décision d’y aller – un autre descend avant moi ». Un homme qui arrive toujours en retard. Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ». À l’instant, l’homme fut guéri.
L’attitude de cet homme nous fait réfléchir. Était-il malade ? Oui, peut-être, il avait une sorte de paralysie, mais il semble qu’il pouvait marcher un peu. Mais il était malade dans son coeur, il était malade dans son âme, il était malade de pessimisme, il était malade de tristesse, il était malade d’acédie. Voilà la maladie de cette homme : « Oui, je veux vivre, mais… », il était là. Mais la réponse est-elle : « Oui, je veux être guéri ! » ? Non, il se plaint. « Ce sont les autres qui arrivent les premiers, toujours les autres ». La réponse à la demande de Jésus pour le guérir, c’est une plainte contre les autres. Et ainsi, 38 années de plainte contre les autres. Et sans rien faire pour guérir.
C’était un samedi : nous avons entendu ce qu’on fait les docteurs de la loi. Mais la clé, c’est la rencontre avec Jésus, après. Il le trouva dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire ». Cet homme était dans le péché, mais il n’était pas là parce qu’il avait fait quelque chose de grave, non. Le péché de survivre et de se plaindre de la vie des autres : le péché de la tristesse qui est la semence du diable, de cette incapacité à prendre une décision sur sa vie, mais oui, regarder la vie des autres pour se plaindre. Pas pour les critiquer, pour se plaindre. « Ils y vont avant, je suis la victime de cette vie » : les plaintes, elles respirent la plainte, ces personnes.
Si nous comparons avec l’aveugle-né que nous avons entendu dimanche dernier, l’autre dimanche : avec quelle joie, avec quelle détermination il avait pris la guérison, et aussi avec quelle détermination il est allé discuter avec les docteurs de la Loi ! Il y est simplement allé et il a informé : « Oui, c’est cela ». Point. Sans compromis avec la vie… Cela me fait penser à beaucoup d’entre nous, à beaucoup de chrétiens qui vivent dans cet état d’acédie, incapables de faire quelque chose, mais se plaignant de tout. Et l’acédie est un venin, c’est un brouillard qui enveloppe l’âme et ne l’empêche de vivre. Et c’est aussi une drogue parce que si tu la goûtes souvent, cela te plaît. Et tu finis comme un « dépendant triste », un « dépendant de l’acédie »… C’est comme l’air. Et c’est un péché assez habituel parmi nous : la tristesse, l’acédie, je ne dis pas la mélancolie, mais c’est proche.
Cela nous fera du bien de relire ce chapitre 5 de Jean pour voir comment est cette maladie dans laquelle nous pouvons tomber. L’eau est pour nous sauver. « Mais je ne peux pas me sauver ! – Pourquoi ? – Parce que c’est la faute des autres ». Et je reste là pendant 38 ans… Jésus m’a guéri : on ne voit pas la réaction des autres qui sont guéris, qui prennent leur brancard et qui dansent, chantent, rendent grâce, le disent à tout le monde ? Non, il avance. Les autres lui disent qu’il ne faut pas faire cela, et il dit : « Mais celui qui m’a guéri m’a dit que c’était possible », et il va de l’avant. Et puis, au lieu d’aller trouver Jésus, le remercier et tout, il informe : « C’était comme cela ». Une vie grise, mais grise de ce mauvais esprit qu’est l’acédie, la tristesse, la mélancolie.
Pensons à l’eau, à cette eau qui est le symbole de notre force, de notre vie, l’eau dont Jésus s’est servi pour nous régénérer, le baptême. Et pensons aussi à nous-mêmes, si l’un de nous risque de glisser dans cette acédie, dans ce péché neutre : le péché du neutre, c’est cela, ni blanc ni noir, on ne sait pas ce que c’est. Et c’est un péché que le diable peut utiliser pour annihiler notre vie spirituelle et même notre vie personnelle.
Que le Seigneur nous aide à comprendre combien ce péché est mauvais et dangereux.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
En la fête de l'Annonciation :
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : « Quelles sont mes idoles ? » La question du jour
Mise en garde contre la « nostalgie idolâtre » (Traduction complète)
« Une véritable apostasie ! » : C’est ainsi que le pape François a désigné la révolte du peuple hébreu se fabriquant et adorant le veau d’or. « Du Dieu vivant à l’idolâtrie. Il n’a pas eu la patience d’attendre le retour de Moïse : ils voulaient des nouveautés, ils voulaient quelque chose, du spectacle liturgique ». Le pape a souligné que cette « nostalgie idolâtre » qui consiste à « retourner aux idoles » sans « savoir attendre le Dieu vivant » est « une maladie, chez nous aussi » : après « l’enthousiasme » viennent « les lamentations », a-t-il déploré.
Dans son homélie de ce jeudi matin 26 mars 2020, dans la chapelle Sainte-Marthe, le pape François a commenté la première lecture, tirée du livre de l’Exode (32,7-14), lorsque Moïse apaise la colère du Seigneur contre le peuple qui s’est fabriqué un veau d’or. La messe, célébrée à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a été retransmise en direct par les médias du Vatican, comme depuis le début du confinement contre la pandémie du Coronavirus Covid-19.
« L’idolâtrie te fait tout perdre », a mis en garde le pape : « ce mécanisme nous arrive à nous aussi », a-t-il dit, lorsque « nous sommes attachés à des choses qui nous éloignent de Dieu, parce que nous faisons un autre dieu et nous le faisons avec les cadeaux que le Seigneur nous a donnés. Avec l’intelligence, avec la volonté, avec l’amour, avec le coeur… ». Et le pape d’inviter à se poser aujourd’hui cette question : « Quelles sont mes idoles ? Où est-ce que je les cache ? »
Homélie du pape François
Dans la première lecture, il y a la scène de la révolte du peuple. Moïse est parti sur le Mont pour recevoir la Loi : C’est à lui que Dieu l’a donnée, en pierre, écrite de son doigt. Mais le peuple s’ennuyait et le peuple s’est rué autour d’Aaron en disant : « Mais ce Moïse, cela fait longtemps que nous ne savons pas où il est, où il est allé et nous, nous sommes sans guide. Fais-nous un dieu qui nous aide à avancer». Et Aaron, qui sera ensuite un prêtre de Dieu, mais là, il a été le prêtre de la stupidité, des idoles, et il dit : « Mais oui, donnez-moi tout l’or et l’argent que vous avez » et ils donnèrent tout et firent ce veau d’or.
Dans le psaume, nous avons entendu la plainte de Dieu : « À l’Horeb ils fabriquent un veau, ils adorent un objet en métal : ils échangeaient ce qui était leur gloire pour l’image d’un taureau, d’un ruminant ».
». Et c’est ici, à ce moment-ci, que la lecture commence : « Le Seigneur dit à Moïse : « Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : “Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.” » Une véritable apostasie ! Du Dieu vivant à l’idolâtrie. Il n’a pas eu la patience d’attendre le retour de Moïse : ils voulaient des nouveautés, ils voulaient quelque chose, du spectacle liturgique, quelque chose…
Sur ce point, je voudrais indiquer quelque chose. Avant tout, cette nostalgie idolâtre parmi le peuple : dans ce cas précis, il pensait aux idoles de l’Égypte mais la nostalgie de retourner aux idoles, de retourner au pire, ne pas savoir attendre le Dieu vivant. Cette nostalgie est une maladie, chez nous aussi. On commence à marcher avec l’enthousiasme d’être libres, mais ensuite commencent les lamentations : « Mais oui, c’est un moment dur, le désert, j’ai soif, je veux de l’eau, je veux de la viande… mais en Égypte, ils mangeaient des oignons, de bonnes choses et ici il n’y en a pas… ». L’idolâtrie est toujours sélective : elle te fait penser aux bonnes choses qu’elle te donne, mais elle ne te montre pas les mauvaises. Dans ce cas-ci, ils se souvenaient de quand ils étaient à table, avec ces plats si bons qu’ils aimaient tant, mais ils oubliaient que c’était la table de l’esclavage. L’idolâtrie est sélective.
Et puis une autre chose : l’idolâtrie te fait tout perdre. Pour faire le veau, Aaron leur a demandé : « Donnez-moi l’or et l’argent » : mais c’était l’or et l’argent que le Seigneur leur avait donnés, quand il leur avait dit : « Demandez aux Égyptiens de vous prêter de l’or » et ensuite ils sont partis avec. C’est un cadeau du Seigneur et ils font l’idole avec le cadeau du Seigneur. C’est terrible. Mais ce mécanisme nous arrive à nous aussi : quand nous avons des comportements qui nous conduisent à l’idolâtrie, que nous sommes attachés à des choses qui nous éloignent de Dieu, parce que nous faisons un autre dieu et nous le faisons avec les cadeaux que le Seigneur nous a donnés. Avec l’intelligence, avec la volonté, avec l’amour, avec le cœur… ce sont les dons du Seigneur que nous utilisons pour faire de l’idolâtrie.
Si l’un d’entre vous peut me dire : « – Mais moi, chez moi, je n’ai pas d’idole. J’ai un crucifix, une statue de la Vierge, qui ne sont pas des idoles… – Non, non : dans ton coeur ». Et la question que nous devrions poser aujourd’hui est la suivante : quelle est l’idole que tu as dans ton coeur, dans mon coeur ? Cette sortie en cachette où je me sens bien, qui m’éloigne du Dieu vivant. Et nous avons aussi un comportement, avec l’idolatrie, très malin : nous savons cacher les idoles, comme le fit Rachel lorsqu’elle s’enfuit de chez son père et qu’elle les cacha dans la selle du chameau parmi les vêtements. Nous aussi, parmi les vêtements de notre coeur, nous avons caché beaucoup d’idoles.
La question que je voudrais poser aujourd’hui est celle-ci : quelle est mon idole ? Mon idole de la mondanité… et l’idolâtrie touche même la piété, parce que les autres voulaient le veau d’or non pas pour faire un cirque, non. Pour faire l’adoration : « Ils se prosternèrent devant lui ». L’idolâtrie te porte à une religiosité erronée ou plutôt : bien souvent la mondanité, qui est une idolâtrie, te pousse à faire de la célébration d’un sacrement une fête mondaine. Un exemple : je ne sais pas, je pense, nous pensons, je ne sais pas, imaginons la célébration d’un mariage. Tu ne sais pas si c’est un sacrement où les nouveaux époux donnent vraiment tout et s’aiment devant Dieu et promettent d’être fidèles devant Dieu et reçoivent la grâce de Dieu, ou si c’est un défilé de mode, comment les uns et les autres sont habillés, et cet autre… la mondanité. C’est une idolâtrie. C’est un exemple. Parce que l’idolâtrie ne s’arrête pas : elle ne cesse jamais.
Aujourd’hui, la question que je voudrais poser à nous tous, à tous : quelles sont mes idoles ? Chacun a les siennes. Quelles sont mes idoles ? Où est-ce que je les cache ? Et que le Seigneur ne nous trouve pas, à la fin de notre vie, et ne dise pas à chacun de nous : « Tu t’es perverti. Tu t’es éloigné du chemin que j’avais indiqué. Tu t’es prosterné devant une idole ».
Demandons au Seigneur la grâce de connaître nos idoles. Et si nous ne pouvons pas les chasser, au moins les laisser dans un coin…
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Mise en garde contre la « nostalgie idolâtre » (Traduction complète)
« Une véritable apostasie ! » : C’est ainsi que le pape François a désigné la révolte du peuple hébreu se fabriquant et adorant le veau d’or. « Du Dieu vivant à l’idolâtrie. Il n’a pas eu la patience d’attendre le retour de Moïse : ils voulaient des nouveautés, ils voulaient quelque chose, du spectacle liturgique ». Le pape a souligné que cette « nostalgie idolâtre » qui consiste à « retourner aux idoles » sans « savoir attendre le Dieu vivant » est « une maladie, chez nous aussi » : après « l’enthousiasme » viennent « les lamentations », a-t-il déploré.
Dans son homélie de ce jeudi matin 26 mars 2020, dans la chapelle Sainte-Marthe, le pape François a commenté la première lecture, tirée du livre de l’Exode (32,7-14), lorsque Moïse apaise la colère du Seigneur contre le peuple qui s’est fabriqué un veau d’or. La messe, célébrée à 7h dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, a été retransmise en direct par les médias du Vatican, comme depuis le début du confinement contre la pandémie du Coronavirus Covid-19.
« L’idolâtrie te fait tout perdre », a mis en garde le pape : « ce mécanisme nous arrive à nous aussi », a-t-il dit, lorsque « nous sommes attachés à des choses qui nous éloignent de Dieu, parce que nous faisons un autre dieu et nous le faisons avec les cadeaux que le Seigneur nous a donnés. Avec l’intelligence, avec la volonté, avec l’amour, avec le coeur… ». Et le pape d’inviter à se poser aujourd’hui cette question : « Quelles sont mes idoles ? Où est-ce que je les cache ? »
Homélie du pape François
Dans la première lecture, il y a la scène de la révolte du peuple. Moïse est parti sur le Mont pour recevoir la Loi : C’est à lui que Dieu l’a donnée, en pierre, écrite de son doigt. Mais le peuple s’ennuyait et le peuple s’est rué autour d’Aaron en disant : « Mais ce Moïse, cela fait longtemps que nous ne savons pas où il est, où il est allé et nous, nous sommes sans guide. Fais-nous un dieu qui nous aide à avancer». Et Aaron, qui sera ensuite un prêtre de Dieu, mais là, il a été le prêtre de la stupidité, des idoles, et il dit : « Mais oui, donnez-moi tout l’or et l’argent que vous avez » et ils donnèrent tout et firent ce veau d’or.
Dans le psaume, nous avons entendu la plainte de Dieu : « À l’Horeb ils fabriquent un veau, ils adorent un objet en métal : ils échangeaient ce qui était leur gloire pour l’image d’un taureau, d’un ruminant ».
». Et c’est ici, à ce moment-ci, que la lecture commence : « Le Seigneur dit à Moïse : « Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : “Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.” » Une véritable apostasie ! Du Dieu vivant à l’idolâtrie. Il n’a pas eu la patience d’attendre le retour de Moïse : ils voulaient des nouveautés, ils voulaient quelque chose, du spectacle liturgique, quelque chose…
Sur ce point, je voudrais indiquer quelque chose. Avant tout, cette nostalgie idolâtre parmi le peuple : dans ce cas précis, il pensait aux idoles de l’Égypte mais la nostalgie de retourner aux idoles, de retourner au pire, ne pas savoir attendre le Dieu vivant. Cette nostalgie est une maladie, chez nous aussi. On commence à marcher avec l’enthousiasme d’être libres, mais ensuite commencent les lamentations : « Mais oui, c’est un moment dur, le désert, j’ai soif, je veux de l’eau, je veux de la viande… mais en Égypte, ils mangeaient des oignons, de bonnes choses et ici il n’y en a pas… ». L’idolâtrie est toujours sélective : elle te fait penser aux bonnes choses qu’elle te donne, mais elle ne te montre pas les mauvaises. Dans ce cas-ci, ils se souvenaient de quand ils étaient à table, avec ces plats si bons qu’ils aimaient tant, mais ils oubliaient que c’était la table de l’esclavage. L’idolâtrie est sélective.
Et puis une autre chose : l’idolâtrie te fait tout perdre. Pour faire le veau, Aaron leur a demandé : « Donnez-moi l’or et l’argent » : mais c’était l’or et l’argent que le Seigneur leur avait donnés, quand il leur avait dit : « Demandez aux Égyptiens de vous prêter de l’or » et ensuite ils sont partis avec. C’est un cadeau du Seigneur et ils font l’idole avec le cadeau du Seigneur. C’est terrible. Mais ce mécanisme nous arrive à nous aussi : quand nous avons des comportements qui nous conduisent à l’idolâtrie, que nous sommes attachés à des choses qui nous éloignent de Dieu, parce que nous faisons un autre dieu et nous le faisons avec les cadeaux que le Seigneur nous a donnés. Avec l’intelligence, avec la volonté, avec l’amour, avec le cœur… ce sont les dons du Seigneur que nous utilisons pour faire de l’idolâtrie.
Si l’un d’entre vous peut me dire : « – Mais moi, chez moi, je n’ai pas d’idole. J’ai un crucifix, une statue de la Vierge, qui ne sont pas des idoles… – Non, non : dans ton coeur ». Et la question que nous devrions poser aujourd’hui est la suivante : quelle est l’idole que tu as dans ton coeur, dans mon coeur ? Cette sortie en cachette où je me sens bien, qui m’éloigne du Dieu vivant. Et nous avons aussi un comportement, avec l’idolatrie, très malin : nous savons cacher les idoles, comme le fit Rachel lorsqu’elle s’enfuit de chez son père et qu’elle les cacha dans la selle du chameau parmi les vêtements. Nous aussi, parmi les vêtements de notre coeur, nous avons caché beaucoup d’idoles.
La question que je voudrais poser aujourd’hui est celle-ci : quelle est mon idole ? Mon idole de la mondanité… et l’idolâtrie touche même la piété, parce que les autres voulaient le veau d’or non pas pour faire un cirque, non. Pour faire l’adoration : « Ils se prosternèrent devant lui ». L’idolâtrie te porte à une religiosité erronée ou plutôt : bien souvent la mondanité, qui est une idolâtrie, te pousse à faire de la célébration d’un sacrement une fête mondaine. Un exemple : je ne sais pas, je pense, nous pensons, je ne sais pas, imaginons la célébration d’un mariage. Tu ne sais pas si c’est un sacrement où les nouveaux époux donnent vraiment tout et s’aiment devant Dieu et promettent d’être fidèles devant Dieu et reçoivent la grâce de Dieu, ou si c’est un défilé de mode, comment les uns et les autres sont habillés, et cet autre… la mondanité. C’est une idolâtrie. C’est un exemple. Parce que l’idolâtrie ne s’arrête pas : elle ne cesse jamais.
Aujourd’hui, la question que je voudrais poser à nous tous, à tous : quelles sont mes idoles ? Chacun a les siennes. Quelles sont mes idoles ? Où est-ce que je les cache ? Et que le Seigneur ne nous trouve pas, à la fin de notre vie, et ne dise pas à chacun de nous : « Tu t’es perverti. Tu t’es éloigné du chemin que j’avais indiqué. Tu t’es prosterné devant une idole ».
Demandons au Seigneur la grâce de connaître nos idoles. Et si nous ne pouvons pas les chasser, au moins les laisser dans un coin…
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Le Pape à Sainte Marthe
Sainte-Marthe : « L’acharnement, c’est l’oeuvre du démon » (traduction complète)
La seule réponse c’est le silence
L’acharnement, dont parlent les textes de ce jour, « est très subtil », fait observer le pape François lors de la messe de ce 27 mars 2020 qu’il célébrait à Sainte-Marthe, au Vatican: « Pensons à la façon dont le démon s’est acharné non seulement contre Jésus, mais aussi dans les persécutions des chrétiens ; la façon dont il a cherché les moyens les plus sophistiqués pour les pousser à l’apostasie, à s’éloigner de Dieu. Et cela, comme nous le disons dans notre langage quotidien, c’est diabolique : oui, une intelligence diabolique ».
Dans son homélie diffusée en direct par streaming, le pape François a commenté les lectures du jour tirées du livre de la Sagesse et de l’Évangile de Jean. La première dénonce les impies qui s’égarent dans leurs raisonnements et s’acharnent contre le juste, cherchant à le piéger et à le tuer. L’Évangile fait écho à cette première lecture, avec le récit de Jésus qui enseigne dans le temple à Jérusalem, où il est pris à partie, alors que les juifs cherchaient déjà à le tuer.
Le pape a conclu la célébration de la messe par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant à faire une communion spirituelle, avant que soit entonnée l’hymne mariale Ave Regina Caelorum.
« Que faire au moment de l’acharnement ? », interroge le pape, dont la réponse est claire : « Ce qu’a fait Jésus : se taire ». « Uniquement le silence, jamais la justification », a-t-il poursuivi. « Jésus a parlé, il a expliqué. Quand il a compris qu’il n’y avait pas de paroles, le silence. Et Jésus a vécu sa Passion en silence. C’est le silence du juste face à l’acharnement ». Le pape a conclu en invitant à « avoir le courage de se taire et de laisser parler les autres » lors des petits acharnements quotidiens « que sont les ragots ». « En silence, devant Dieu ».
Le pape a indiqué, au début de la célébration qu’il offrait la messe pour les personnes qui se dévouent aux autres.
Homélie du pape à la messe
La première Lecture est presque une chronique (anticipée) de ce qui arrivera à Jésus. C’est une chronique en avance, c’est une prophétie. On dirait une description historique de ce qui est arrivé après. Que disent les impies ? « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;
car il mène une vie en dehors du commun. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires ». Pensons à ce qu’ils disaient à Jésus sur la Croix : « Si tu es le Fils de Dieu, descends ; qu’il vienne lui-même te sauver ». Et ensuite, le plan d’action : mettons-le à l’épreuve par « des outrages et des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui ». C’est une prophétie, vraiment, de ce qui s’est passé. Et les juifs cherchaient à le tuer, dit l’Évangile. Ils cherchaient aussi à l’arrêter, nous dit l’Évangile, « mais personne ne réussit à mettre la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue ».
Cette prophétie est trop détaillée ; le plan d’action de ces gens malveillants est fait dans les détails, sans rien omettre, mettons-le à l’épreuve par des violences et des tourments pour vérifier sa patience… tendons-lui des pièges, attirons-le dans un guet-apens, (pour voir) s’il tombe… Ce n’est pas simplement de la haine, non, il y a un plan d’action malveillant – certainement – d’un parti contre l’autre ; cela, c’est autre chose. Cela s’appelle de l’acharnement : quand le démon est derrière, toujours dans tous les acharnements, il cherche à détruire et il n’épargne aucun moyen. Pensons au début du livre de Job, qui est prophétique sur ce point : Dieu est satisfait de la manière de vivre de Job et le diable lui dit : « Oui, parce qu’il a tout, il n’a pas d’épreuves ! Mets-le à l’épreuve ! » Et le diable commence par lui enlever ses biens, puis sa santé et Job ne s’est jamais, jamais éloigné de Dieu. Mais le diable, ce qu’il fait : l’acharnement. Toujours. Derrière tout acharnement il y a le démon, pour détruire l’oeuvre de Dieu. Derrière une discussion ou une inimitié, il se peut que ce soit le démon, mais de loin, avec les tentations normales. Mais quand il y a de l’acharnement, ne doutons pas : il y a la présence du démon. Et l’acharnement est très subtil. Pensons à la façon dont le démon s’est acharné non seulement contre Jésus, mais aussi dans les persécutions des chrétiens ; la façon dont il a cherché les moyens les plus sofistiqués pour les pousser à l’apostasie, à s’éloigner de Dieu. Et cela, comme nous le disons dans notre langage quotidien, c’est diabolique : oui, une intelligence diabolique.
Des évêques d’un des pays qui a subi la dictature d’un régime athée m’ont raconté que pendant la persécution, on en arrivait à des détails comme celui-ci : le lundi de Pâques, les maîtresses devaient demander aux enfants : « Qu’avez-vous mangé hier ? » et les enfants disaient ce qu’il y avait au déjeuner. Et certains disaient : « Des oeufs » ; et ceux qui disaient : « Des oeufs » étaient ensuite traqués pour voir s’ils étaient chrétiens parce que, dans ce pays, on mangeait des oeufs le Dimanche de Pâques. Jusque là pour voir, en espionnant, où il y a un chrétien à tuer. C’est de l’acharnement dans la persécution, et cela, c’est le démon.
Alors que faire au moment de l’acharnement ? On peut faire seulement deux choses : ce n’est pas possible de discuter avec ces gens parce qu’ils ont leurs idées, des idées fixes, des idées que le diable a semées dans leur coeur. Nous avons entendu quel est leur plan d’action. Que faire ? Ce qu’a fait Jésus : se taire. C’est frappant, quand nous lisons dans l’Évangile que, devant toutes ces accusations, toutes ces choses, Jésus se taisait. Face à l’esprit d’acharnement, uniquement le silence, jamais la justification. Jamais. Jésus a parlé, il a expliqué. Quand il a compris qu’il n’y avait pas de paroles, le silence. Et Jésus a vécu sa Passion en silence. C’est le silence du juste face à l’acharnement. Et c’est valable aussi pour – appelons-les ainsi – les petits acharnement quotidiens, quand l’un d’entre nous entend qu’il y a des ragots par là, contre lui, et qu’on parle et qu’ensuite rien ne sort… se taire. Le silence. Et subir et tolérer l’acharnement des ragots. Les ragots sont aussi un acharnement, un acharnement social : dans la société, dans le quartier, sur le lieu de travail, mais toujours contre lui. Ce n’est pas un acharnement très fort, mais c’est un acharnement, pour détruire l’autre parce qu’on voit que l’autre dérange, agace.
Demandons au Seigneur la grâce de lutter contre le mauvais esprit, de discuter quand nous devons discuter ; mais face à l’esprit d’acharnement, avoir le courage de se taire et de laisser parler les autres. Même chose devant ce petit acharnement quotidien que sont les ragots : les laisser parler. En silence, devant Dieu.
Prière de S. Alphonse de Liguori pour la communion spirituelle
()
Mon Jésus, je crois que tu es réellement présent dans le Très-Saint Sacrement. Je t’aime plus que tout et je te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas te recevoir sacramentellement maintenant, viens au moins spirituellement dans mon coeur. Puisque tu es déjà venu, je t’embrasse et m’unis entièrement à toi. Ne permets pas que je sois jamais séparé de toi.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
La seule réponse c’est le silence
L’acharnement, dont parlent les textes de ce jour, « est très subtil », fait observer le pape François lors de la messe de ce 27 mars 2020 qu’il célébrait à Sainte-Marthe, au Vatican: « Pensons à la façon dont le démon s’est acharné non seulement contre Jésus, mais aussi dans les persécutions des chrétiens ; la façon dont il a cherché les moyens les plus sophistiqués pour les pousser à l’apostasie, à s’éloigner de Dieu. Et cela, comme nous le disons dans notre langage quotidien, c’est diabolique : oui, une intelligence diabolique ».
Dans son homélie diffusée en direct par streaming, le pape François a commenté les lectures du jour tirées du livre de la Sagesse et de l’Évangile de Jean. La première dénonce les impies qui s’égarent dans leurs raisonnements et s’acharnent contre le juste, cherchant à le piéger et à le tuer. L’Évangile fait écho à cette première lecture, avec le récit de Jésus qui enseigne dans le temple à Jérusalem, où il est pris à partie, alors que les juifs cherchaient déjà à le tuer.
Le pape a conclu la célébration de la messe par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant à faire une communion spirituelle, avant que soit entonnée l’hymne mariale Ave Regina Caelorum.
« Que faire au moment de l’acharnement ? », interroge le pape, dont la réponse est claire : « Ce qu’a fait Jésus : se taire ». « Uniquement le silence, jamais la justification », a-t-il poursuivi. « Jésus a parlé, il a expliqué. Quand il a compris qu’il n’y avait pas de paroles, le silence. Et Jésus a vécu sa Passion en silence. C’est le silence du juste face à l’acharnement ». Le pape a conclu en invitant à « avoir le courage de se taire et de laisser parler les autres » lors des petits acharnements quotidiens « que sont les ragots ». « En silence, devant Dieu ».
Le pape a indiqué, au début de la célébration qu’il offrait la messe pour les personnes qui se dévouent aux autres.
Homélie du pape à la messe
La première Lecture est presque une chronique (anticipée) de ce qui arrivera à Jésus. C’est une chronique en avance, c’est une prophétie. On dirait une description historique de ce qui est arrivé après. Que disent les impies ? « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;
car il mène une vie en dehors du commun. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires ». Pensons à ce qu’ils disaient à Jésus sur la Croix : « Si tu es le Fils de Dieu, descends ; qu’il vienne lui-même te sauver ». Et ensuite, le plan d’action : mettons-le à l’épreuve par « des outrages et des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui ». C’est une prophétie, vraiment, de ce qui s’est passé. Et les juifs cherchaient à le tuer, dit l’Évangile. Ils cherchaient aussi à l’arrêter, nous dit l’Évangile, « mais personne ne réussit à mettre la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue ».
Cette prophétie est trop détaillée ; le plan d’action de ces gens malveillants est fait dans les détails, sans rien omettre, mettons-le à l’épreuve par des violences et des tourments pour vérifier sa patience… tendons-lui des pièges, attirons-le dans un guet-apens, (pour voir) s’il tombe… Ce n’est pas simplement de la haine, non, il y a un plan d’action malveillant – certainement – d’un parti contre l’autre ; cela, c’est autre chose. Cela s’appelle de l’acharnement : quand le démon est derrière, toujours dans tous les acharnements, il cherche à détruire et il n’épargne aucun moyen. Pensons au début du livre de Job, qui est prophétique sur ce point : Dieu est satisfait de la manière de vivre de Job et le diable lui dit : « Oui, parce qu’il a tout, il n’a pas d’épreuves ! Mets-le à l’épreuve ! » Et le diable commence par lui enlever ses biens, puis sa santé et Job ne s’est jamais, jamais éloigné de Dieu. Mais le diable, ce qu’il fait : l’acharnement. Toujours. Derrière tout acharnement il y a le démon, pour détruire l’oeuvre de Dieu. Derrière une discussion ou une inimitié, il se peut que ce soit le démon, mais de loin, avec les tentations normales. Mais quand il y a de l’acharnement, ne doutons pas : il y a la présence du démon. Et l’acharnement est très subtil. Pensons à la façon dont le démon s’est acharné non seulement contre Jésus, mais aussi dans les persécutions des chrétiens ; la façon dont il a cherché les moyens les plus sofistiqués pour les pousser à l’apostasie, à s’éloigner de Dieu. Et cela, comme nous le disons dans notre langage quotidien, c’est diabolique : oui, une intelligence diabolique.
Des évêques d’un des pays qui a subi la dictature d’un régime athée m’ont raconté que pendant la persécution, on en arrivait à des détails comme celui-ci : le lundi de Pâques, les maîtresses devaient demander aux enfants : « Qu’avez-vous mangé hier ? » et les enfants disaient ce qu’il y avait au déjeuner. Et certains disaient : « Des oeufs » ; et ceux qui disaient : « Des oeufs » étaient ensuite traqués pour voir s’ils étaient chrétiens parce que, dans ce pays, on mangeait des oeufs le Dimanche de Pâques. Jusque là pour voir, en espionnant, où il y a un chrétien à tuer. C’est de l’acharnement dans la persécution, et cela, c’est le démon.
Alors que faire au moment de l’acharnement ? On peut faire seulement deux choses : ce n’est pas possible de discuter avec ces gens parce qu’ils ont leurs idées, des idées fixes, des idées que le diable a semées dans leur coeur. Nous avons entendu quel est leur plan d’action. Que faire ? Ce qu’a fait Jésus : se taire. C’est frappant, quand nous lisons dans l’Évangile que, devant toutes ces accusations, toutes ces choses, Jésus se taisait. Face à l’esprit d’acharnement, uniquement le silence, jamais la justification. Jamais. Jésus a parlé, il a expliqué. Quand il a compris qu’il n’y avait pas de paroles, le silence. Et Jésus a vécu sa Passion en silence. C’est le silence du juste face à l’acharnement. Et c’est valable aussi pour – appelons-les ainsi – les petits acharnement quotidiens, quand l’un d’entre nous entend qu’il y a des ragots par là, contre lui, et qu’on parle et qu’ensuite rien ne sort… se taire. Le silence. Et subir et tolérer l’acharnement des ragots. Les ragots sont aussi un acharnement, un acharnement social : dans la société, dans le quartier, sur le lieu de travail, mais toujours contre lui. Ce n’est pas un acharnement très fort, mais c’est un acharnement, pour détruire l’autre parce qu’on voit que l’autre dérange, agace.
Demandons au Seigneur la grâce de lutter contre le mauvais esprit, de discuter quand nous devons discuter ; mais face à l’esprit d’acharnement, avoir le courage de se taire et de laisser parler les autres. Même chose devant ce petit acharnement quotidien que sont les ragots : les laisser parler. En silence, devant Dieu.
Prière de S. Alphonse de Liguori pour la communion spirituelle
()
Mon Jésus, je crois que tu es réellement présent dans le Très-Saint Sacrement. Je t’aime plus que tout et je te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas te recevoir sacramentellement maintenant, viens au moins spirituellement dans mon coeur. Puisque tu es déjà venu, je t’embrasse et m’unis entièrement à toi. Ne permets pas que je sois jamais séparé de toi.
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