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Le Pape à Sainte Marthe

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Message par Isabelle-Marie Sam 28 Mar 2020 - 8:12

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Message par Isabelle-Marie Dim 29 Mar 2020 - 16:50

Sainte-Marthe: le pape François évoque « l’infaillibilité » du peuple de Dieu (traduction complète)

« Le flair pour savoir où est l’Esprit »

Le pape François souligne « l’infaillibilité » de la foi du peuple de Dieu « infallibilitas in credendo » – en expliquant le « drame de la fracture » entre les « élites religieuses » et le peuple de Dieu que rapportent les lectures de la messe de ce samedi 28 mars 2020.

« Le peuple fidèle de Dieu ne peut pas échouer: ils ont cette infallibilitas in credendo. Et pensons à l’élite qui se détache du peuple de Dieu, à ce cléricalisme », fait observer le pape François.

Le pape parle du « flair » du peuple de Dieu: « le peuple de Dieu a une grande grâce: du flair. Le flair pour savoir où est l’Esprit. Il est pécheur, comme nous: c’est un pécheur. Mais il a ce flair pour connaître les chemins du salut. »

En effet, « le peuple de Dieu suit Jésus …, il ne sait pas expliquer pourquoi, mais il le suit … et il ne s’en lasse pas ».

Il conclut par la recommandation de Paul à Timothée: « Le conseil que Paul donne à son disciple, l’évêque, jeune évêque, Timothée, nous fera peut-être du bien à tous: « Souviens-toi de ta mère et de ta grand-mère ». Souviens-toi de ta maman et de ta grand-mère. Si Paul le lui conseillait, c’est parce qu’il connaissait bien le danger auquel conduisait ce sentiment d’élite dans notre leadership. »

Le pape a déploré le mépris des élites: « Ce groupe des docteurs de la Loi, l’élite, ressent du mépris pour Jésus. Mais aussi du mépris pour le peuple, « ces gens », qui sont ignorants, qui ne savent rien. Le saint peuple fidèle de Dieu croit en Jésus, le suit et ce petit groupe d’élite, les docteurs de la Loi, se détache du peuple et n’accueille pas Jésus. »

Il a fustigé « le mépris des gens « qui ne sont pas aussi cultivés que nous qui avons étudié, qui savons … ». »

Le pape a posé le diagnostic: ces leaders ont « perdu la mémoire de leur appartenance au peuple de Dieu ».

Les apôtres eux-mêmes ont dû reprendre conscience de leur appartenance au peuple a fait observer le pape en évoquant la Multiplication des pains: « Les apôtres aussi prenaient leurs distances, n’avaient de considération pour le peuple, ne le méprisaient pas, mais n’avaient pas de considération pour lui: « Qu’ils aillent manger ». La réponse de Jésus: « Donnez-leur à manger ». Il les replace dans le peuple. »

Homélie du pape François

Et chacun est rentré chez lui « (Jean 7,53): après la discussion et tout cela, chacun est retourné à ses convictions. Il y a une fracture dans le peuple: les gens qui suivent Jésus l’écoutent – ils ne remarquent pas le long temps qui passe à l’écouter, car la Parole de Jésus entre dans leur cœur – et le groupe des docteurs de la Loi qui a priori refusent Jésus parce que, selon eux, il ne se comporte pas selon la Loi. Ce sont deux groupes de personnes. Le peuple qui aime Jésus, le suit, et le groupe des intellectuels de la Loi, les chefs d’Israël, les chefs du peuple.

On le voit clairement « quand les gardes sont revenus chez les chefs des prêtres ceux-ci dirent: « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ici? », les gardes ont répondu: « Jamais un homme n’a parlé comme cela. » Mais les pharisiens leur répondirent: « Vous vous êtes laissé tromper vous aussi? Est-ce que l’un des chefs des pharisiens a cru en lui? Mais ces gens qui ne connaissent pas la Loi sont maudits » (Jn 7,45-49).

Ce groupe des docteurs de la Loi, l’élite, ressent du mépris pour Jésus. Mais aussi du mépris pour le peuple, « ces gens », qui sont ignorants, qui ne savent rien. Le saint peuple fidèle de Dieu croit en Jésus, le suit et ce petit groupe d’élite, les docteurs de la Loi, se détache du peuple et n’accueille pas Jésus. Mais comment est-ce possible, s’ils étaient illustres, intelligents, avaient étudié? Mais ils avaient un gros défaut: ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance à un peuple.

Le peuple de Dieu suit Jésus …, il ne sait pas expliquer pourquoi, mais il le suit et il arrive au cœur, et il ne s’en lasse pas. Pensons au jour de la multiplication des pains: ils ont passé toute la journée avec Jésus, au point que les apôtres ont dit à Jésus: « Renvoie-les, afin qu’ils s’en aillent acheter de la nourriture » (cf. Mc 6, 36). Les apôtres aussi prenaient leurs distances, n’avaient de considération pour le peuple, ne le méprisaient pas, mais n’avaient pas de considération pour lui: « Qu’ils aillent manger ». La réponse de Jésus: « Donnez-leur à manger » (CFR. Mc 6,37). Il les replace dans le peuple.

Cette fracture entre l’élite des chefs religieux et le peuple est un drame qui vient de loin. Pensons également dans l’Ancien Testament à l’attitude des fils d’Eli dans le Temple: ils utilisaient le peuple de Dieu; et si l’un d’eux un peu athée en venait à accomplir la Loi, ils disaient: « Ils sont superstitieux ». Le mépris du peuple. Le mépris des gens « qui ne sont pas aussi cultivés que nous qui avons étudié, qui savons … ». En revanche, le peuple de Dieu a une grande grâce: du flair. Le flair pour savoir où est l’Esprit. Il est pécheur, comme nous: c’est un pécheur. Mais il a ce flair pour connaître les chemins du salut.

Le problème avec les élites, avec des clercs de l’élite comme ceux-ci, c’est qu’ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance au peuple de Dieu; ils se sont sophistiqués, ils sont passés à une autre classe sociale, ils se sentent des leaders. C’est du cléricalisme cela, qu’il y avait déjà là. « Mais comment se fait-il – je l’ai entendu ces jours-ci – comment se fait-il que ces religieuses, ces prêtres en bonne santé se rendent chez les pauvres pour leurs donner à manger et peuvent-ils contracter le coronavirus? Mais dites à la mère supérieure de ne pas laisser les religieuses sortir, dites à l’évêque de ne pas laisser sortir les prêtres! Ils sont là pour les sacrements! Mais pour nourrir, que le gouvernement pourvoie! » C’est de cela qu’il s’agit ces jours-ci: le même sujet. « Ce sont des gens de seconde classe: nous, nous sommes la classe dirigeante, nous ne devons pas nous salir les mains avec les pauvres ».

Si souvent, je pense: ce sont de bonnes personnes – des prêtres, des religieuses – qui n’ont pas le courage d’aller au service des pauvres. Il manque quelque chose. Ce qui manquait à ces gens, aux docteurs de la Loi. Ils ont perdu la mémoire, ils ont perdu ce que Jésus ressentait dans son cœur: qu’il faisait partie de son peuple. Ils ont perdu la mémoire de ce que Dieu a dit à David: « Je t’ai pris du troupeau. » Ils ont perdu la mémoire de leur appartenance au troupeau.

Et ceux-là, chacun, est rentré chez lui (cf. Jean 7,53). Une fracture. Nicodème, qui voyait quelque chose – c’était un homme inquiet, peut-être pas si courageux, trop diplomate, mais inquiet – est allé trouver Jésus ensuite, mais il était fidèle à ce qu’il pouvait; il cherche à faire une méditation et il s’appuie sur la Loi: « Notre Loi juge-t-elle un homme avant de l’avoir écouté et de savoir ce qu’il fait? » (Jn 7,51). Ils lui répondirent; mais ils ne lui répondirent pas à la question sur la Loi: « Es-tu toi aussi de Galilée? Etudie! Tu es un ignorant. Et tu verras qu’un prophète ne vient pas de Galilée » (Jn 7,52). Et ils ont donc mis fin à l’histoire.

Pensons aussi aujourd’hui à tant d’hommes et de femmes qualifiés au service de Dieu qui sont bons et vont au service du peuple; beaucoup de prêtres qui ne se détachent pas du peuple. Avant-hier, j’ai reçu une photographie d’un prêtre, curé de montagne, de nombreux petits villages, dans un endroit où il neige, et dans la neige, il a emmené l’ostensoir dans les petits villages pour donner la bénédiction. Peu lui importait la neige, il ne se souciait pas de la brûlure que le froid lui faisait ressentir à ses mains au contact du métal de l’ostensoir: il se souciait seulement d’apporter Jésus au peuple.

Pensons, chacun de nous, de quel côté nous sommes, si nous sommes au milieu, un peu indécis, si nous sommes avec le sentiment du peuple de Dieu, du peuple fidèle de Dieu qui ne peut pas échouer: ils ont cette infallibilitas in credendo. Et pensons à l’élite qui se détache du peuple de Dieu, à ce cléricalisme. Et peut-être que le conseil que Paul donne à son disciple, l’évêque, jeune évêque, Timothée, nous fera du bien à tous: « Souviens-toi de ta mère et de ta grand-mère » (Cf. 2 Tim. 1,5). Souviens-toi de ta maman et de ta grand-mère. Si Paul le lui conseillait, c’est parce qu’il connaissait bien le danger auquel conduisait ce sentiment d’élite dans notre leadership.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin


Dernière édition par Isabelle-Marie le Dim 29 Mar 2020 - 17:04, édité 1 fois
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Message par Isabelle-Marie Dim 29 Mar 2020 - 16:51

Sainte-Marthe « Que ce soit le dimanche des larmes » (traduction complète)

« Pleurer avec ton peuple qui souffre en ce moment »

Le pape François invite à demander, ce dimanche 29 mars 2020, le don de « pleurer » avec ceux qui souffrent et pleurent en ce moment du fait de la pandémie: « que ce soit le dimanche des larmes ».

En ce 5e dimanche de carême en effet, l’Evangile rapporte la résurrection de Lazare et comment Jésus, profondément ému, pleure la mort de son ami.

Le pape a exprimé cette prière: « Seigneur, que je puisse pleurer avec toi, pleurer avec ton peuple qui souffre en ce moment. »

« Beaucoup pleurent aujourd’hui », a insisté le pape, qui a offert sa messe justement pour ceux qui pleurent du fait de la pandémie: « Et nous, depuis cet autel, ce sacrifice de Jésus, de Jésus qui n’a pas eu honte de pleurer, demandons la grâce de pleurer. »

Le pape François invite souvent à demander de « don des larmes », si abondant pour le fondateur des jésuites, saint Ignace de Loyola (1492-1556), à la fin de sa vie, comme en témoigne son journal.

En 2013, le pape avait même fait observer que « parfois dans notre vie, les larmes peuvent devenir comme des lunettes qui nous permettent de voir Jésus ».

Homélie du pape François

Jésus avait des amis. Il aimait tout le monde, mais il avait des amis avec lesquels il avait un rapport spécial, comme on le fait avec des amis, de plus d’amour, de plus de confiance … Et maintes et maintes fois il est arrêté dans la maison de ces frères: Lazare, Marthe, Marie … Et Jésus a ressenti de la douleur pour la maladie et la mort de son ami. Il arrive au tombeau et il est profondément bouleversé et, très troublé, il demande: « Où l’avez-vous placé? » Et Jésus éclata en larmes. Jésus, Dieu, mais homme, pleura. Une autre fois dans l’Évangile, il est dit que Jésus a pleuré: quand il a pleuré sur Jérusalem. Et avec quelle tendresse Jésus pleure! Il pleure du cœur, pleure avec amour, pleure avec ceux qui pleurent. Les larmes de Jésus. Peut-être a-t-il pleuré à d’autres moments de la vie – nous ne le savons pas -; certainement au Jardin des Oliviers. Mais Jésus pleure par amour, toujours.

Il fut profondément bouleversé et très troublé, il pleura. Combien de fois avons-nous entendu dans l’Évangile cette émotion de Jésus, avec cette phrase qui se répète: « En voyant, il en eut de la compassion ». Jésus ne peut pas voir les gens et ne pas ressentir de compassion. Ses yeux vont avec le cœur; Jésus voit avec les yeux, mais il voit avec le cœur et il est capable de pleurer.

Aujourd’hui, face à un monde qui souffre tant, à tant de personnes qui souffrent des conséquences de cette pandémie, je me demande: suis-je capable de pleurer, comme Jésus l’aurait sûrement fait et comme Jésus le fait maintenant? Mon cœur ressemble-t-il à celui de Jésus? Et si il est trop dur, (même si) je suis capable de parler, faire du bien, d’aider, mais que le cœur n’y est pas, et que je ne suis pas capable de pleurer, demander cette grâce au Seigneur: ‘Seigneur, que je pleure avec toi, que je pleure avec ton peuple qui souffre en ce moment’.

Beaucoup pleurent aujourd’hui. Et nous, depuis cet autel, ce sacrifice de Jésus, de Jésus qui n’a pas eu honte de pleurer, demandons la grâce de pleurer. Que ce soit pour nous tous, aujourd’hui, comme le dimanche des larmes.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin


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Message par Isabelle-Marie Lun 30 Mar 2020 - 22:49

Sainte-Marthe: le pape offre sa messe pour qui n’arrive pas à « réagir »

Au début de la messe, en la chapelle du Saint-Esprit de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, le pape a indiqué l’intention pour laquelle il offrait la célébration, en disant, en italien: « Nous prions aujourd’hui pour tant de personnes qui ne peuvent pas réagir: elles sont effrayées par cette pandémie. Que le Seigneur les aide à se lever, à réagir pour le bien de toute la société, de toute la communauté. »

Chaque matin, au début de la messe, le pape indique une intention spéciale: les malades, leurs familles, les soignants, les bénévoles, les autorités, les personnes qui continuent d’assurer les services essentiels de la société.

Homélie du Pape François (traduction Vatican news)

«Dans le psaume responsorial, nous avons prié: "Le Seigneur est mon berger: je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer... il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom... Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure."

C'est l'expérience que ces deux femmes ont vécue, dont nous avons lu l'histoire dans les deux lectures. Une femme innocente, faussement accusée, calomniée, et une femme pécheresse. Toutes deux condamnées à mort. L'innocente et la pécheresse. Certains Pères de l'Eglise ont vu en ces femmes une figure de l'Eglise: sainte, mais avec des enfants pécheurs. Ils ont dit dans une belle expression latine : "L'Église est la casta meretrix", la sainte aux enfants pécheurs.

Les deux femmes étaient désespérées, humainement désespérées. Mais Susanne fait confiance à Dieu. Il y a aussi deux groupes de personnes, d'hommes, tous deux au service de l'Église: les juges et les professeurs de droit. Ils n'étaient pas des ecclésiastiques, mais ils étaient au service de l'Église, au tribunal et dans l’enseignement de la Loi.

 Différents. Les premiers, ceux qui ont accusé Susanne, étaient corrompus : le juge corrompu, figure emblématique de l'histoire. Toujours dans l'Evangile, Jésus reprend, dans la parabole de la veuve qui insiste, le juge corrompu qui ne croyait pas en Dieu et ne se souciait pas des autres. Les corrompus. Les docteurs de la Loi n'étaient pas corrompus, mais hypocrites.

Concernant ces femmes, l'une est tombée entre les mains des hypocrites et l'autre entre les mains des corrompus: il n'y avait pas d'issue. "Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure." Les deux femmes étaient dans une vallée sombre, elles y sont allées: une vallée sombre, vers la mort. La première fait explicitement confiance à Dieu et le Seigneur intervient. La deuxième, la pauvre, sait qu'elle est coupable, humiliée devant tout le monde - car des gens étaient présents dans les deux situations - l'Evangile ne le dit pas, mais elle a sûrement prié en elle-même, elle a demandé de l'aide.

Que fait le Seigneur avec ces gens ? Il sauve la femme innocente, il lui rend justice. Il pardonne à la femme pécheresse. Les juges corrompus, il les condamne; les hypocrites, il les aide à se convertir, et dit devant le peuple: "Oui, vraiment ? Le premier d'entre vous qui n'a pas de péchés, qu’il jette la première pierre", et un par un ils sont partis. Il a une certaine ironie, l'apôtre Jean, ici : "Ceux qui ont entendu cela sont partis un par un, en commençant par les anciens. Laissez-leur un peu de temps pour se repentir; les corrompus ne pardonnent pas, simplement parce que le corrompu est incapable de demander pardon. Il est fatigué... non, il n'est pas fatigué: il n'est pas capable. La corruption lui a également enlevé cette capacité, que nous devons tous, d’avoir honte, de demander pardon. Non, le corrompu est sûr de lui, il continue, il détruit, il exploite les gens, comme cette femme, tout, tout... il continue. Il s'est mis à la place de Dieu.

Et le Seigneur répond aux femmes. Il libère Susanne de ces corrompus, il la fait aller de l’avant, et à l'autre il dit: "Je ne te condamne pas non plus. Va, et désormais ne pèche plus". Il la laisse partir. Et cela, devant le peuple. Dans le premier cas, le peuple loue le Seigneur; dans le deuxième cas, le peuple apprend. Il apprend comment est la miséricorde de Dieu.

Chacun de nous a sa propre histoire. Chacun de nous a ses propres péchés. Et si vous ne vous en souvenez pas, réfléchissez un peu: vous les trouverez. Remercie Dieu si tu les trouves, car si tu ne les trouves pas, tu es un corrompu. Chacun de nous a ses propres péchés. Tournons-nous vers le Seigneur qui fait justice mais qui est si miséricordieux. Ne soyons pas honteux d'être dans l'Église: soyons honteux d'être pécheurs. L'Église est la mère de tous. Remercions Dieu de ne pas être corrompus, d’être pécheurs. Et que chacun de nous, en regardant comment Jésus agit dans ces cas-là, aie confiance en la miséricorde de Dieu. Et qu’il prie, avec confiance dans la miséricorde de Dieu, qu’il prie (pour) le pardon. "Car Dieu me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom... Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure."»

Le Pape François a conclu cette messe par un temps d’adoration et la  bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à faire la communion spirituelle. Voici la prière récitée par le Pape :

«Mon Jésus, je t’adore dans le Saint-Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, Ô mon Jésus, pour que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et pour la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.»

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale Ave Regina Caelorum a été chantée.

https://www.vaticannews.va/fr/pape-francois/messe-sainte-marthe.html

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Message par Isabelle-Marie Mar 31 Mar 2020 - 22:56

Sainte-Marthe : regarder le crucifix à la lumière de la rédemption

Seulement contempler, prier et remercier

« Quand nous regardons le crucifix », a fait observer le pape François dans son homélie de ce mardi 31 mars 2020, « nous nous arrêtons avant d’arriver au coeur de cette vérité ». Or, « la vérité qui vient de Dieu, c’est qu’il est venu dans le monde pour prendre sur lui nos péchés jusqu’à se faire péché. Tout entier péché. Nos péchés sont là ».

Le pape a expliqué le lien entre le passage du Livre des Nombres, de la première Lecture, dans lequel Dieu invite Moïse à dresser un serpent en métal au sommet d’un mât, pour que les Israélites mordus par les serpents le regardent et soient sauvés, et l’Évangile de Jean où Jésus annonce que le Fils de l’Homme sera élevé sur la croix.

« Jésus élevé : sur la croix. Moïse fait un serpent et l’élève. Jésus sera élevé, comme le serpent, pour donner le salut. Mais le coeur de la prophétie, c’est précisément que Jésus s’est fait péché pour nous. Il n’a pas péché : il s’est fait péché. »

Le pape a invité à s’ « habituer à regarder le crucifix dans cette lumière, qui est la plus vraie, c’est la lumière de la rédemption ». « Ce n’est pas facile à comprendre, a-t-il admis, recommandant la seule attitude possible : « Seulement contempler, prier et remercier ».

Comme tous les matins en cette période de confinement, la messe célébrée dans la chapelle du Saint-Esprit de la Maison Sainte-Marthe, a été retransmise en streaming direct par les médias du Vatican

Homélie du pape François

Le serpent n’est certainement pas un animal sympathique : on l’associe toujours au mal. Même dans la Révélation, le serpent est précisément l’animal utilisé par le diable pour pousser au péché.

Dans l’Apocalypse, le diable est appelé « serpent des origines », celui qui, depuis le début, mord, envenime, détruit et tue. C’est pour cela qu’il ne peut pas réussir. S’il veut réussir comme quelqu’un qui propose de belles choses, c’est par l’imagination : nous les croyons et c’est ainsi que nous péchons. C’est ce qui s’est produit pour le peuple d’Israël : il ne supportait pas le voyage. Il était fatigué. Et le peuple a dit à Dieu et à Moïse – C’est toujours la même musique, non ? – « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable, la manne ». (Cf. Nm 21,4-5). Et l’imagination – nous l’avons lu ces jours-ci – retourne toujours en Égypte : « Mais là-bas nous étions bien, nous mangions bien… ». Et il semble aussi que le Seigneur ne supportait pas le peuple à ce moment-là. Il s’est mis en colère : la colère de Dieu se manifeste, parfois… Alors le Seigneur envoya parmi le peuple des serpents brûlants qui mordaient les gens et les faisaient mourir.

« Beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël » (Nb 21,5). À cette époque, le serpent est toujours l’image du mal : le peuple voit dans le serpent le péché, il voit dans le serpent celui qui a fait le mal. Et il va voir Moïse et lui dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » (Nb 21,7). Il se repent. C’est l’histoire dans le désert. Moïse pria pour le peuple et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront. » (Nb 21,Cool.

Cela me fait réfléchir : mais n’est-ce pas de l’idolâtrie ? Il y a là le serpent, une idole, qui me donne la santé… On ne comprend pas. Logiquement, on ne comprend pas, parce que c’est une prophétie, c’est l’annonce de ce qui va arriver. Parce que nous avons aussi entendu, comme une prophétie de quelque chose qui est proche, dans l’Évangile : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même » (Jn 8,28). Jésus élevé : sur la croix. Moïse fait un serpent et l’élève. Jésus sera élevé, comme le serpent, pour donner le salut. Mais le coeur de la prophétie, c’est précisément que Jésus s’est fait péché pour nous. Il n’a pas péché : il s’est fait péché.

Comme le dit saint Pierre dans sa Lettre : « Lui-même a porté nos péchés » (cf. 1 P 2,24). Et quand nous regardons le crucifix, nous pensons au Seigneur qui souffre : tout cela est vrai. Mais nous nous arrêtons avant d’arriver au coeur de cette vérité : en ce moment, tu sembles être le plus grand pécheur, tu t’es fait péché. Il a pris sur lui tous nos péchés, il s’est annihilé jusqu’à maintenant. La croix, c’est vrai, est un supplice, il y a la vengeance des docteurs de la Loi, de ceux qui ne voulaient pas Jésus : tout cela est vrai. Mais la vérité qui vient de Dieu, c’est qu’il est venu dans le monde pour prendre sur lui nos péchés jusqu’à se faire péché. Tout entier péché. Nos péchés sont là.

Nous devons nous habituer à regarder le crucifix dans cette lumière, qui est la plus vraie, c’est la lumière de la rédemption. En Jésus fait péché, nous voyons la défaite totale du Christ. Il ne fait pas semblant de mourir, il ne fait pas semblant de souffrir, seul, abandonné… « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (cf. Mt 27,46 ; Mc 15,34). Un serpent : je suis élevé comme un serpent, comme celui qui est tout entier péché.

Ce n’est pas facile à comprendre et, si nous réfléchissons, nous ne parviendrons jamais à une conclusion. Seulement contempler, prier et remercier.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Jeu 2 Avr 2020 - 13:26

Sainte-Marthe: « C’est dangereux, si on ne le fait pas… » (traduction complète)

« Demeurer », être « disciple », se laisser « guider par l’Esprit Saint »

Le pape François indique « ce qui est dangereux, si on ne le fait pas… » dans son homélie pour la messe matinale en la chapelle du Saint-Esprit au Vatican.

« Demeurer », l’identité du disciple

Le pape a commenté l’Evangile du jour, (Jean 8, 31 et suiv.) en soulignant ce passage: « En parlant de l’identité, Jésus s’adressait aux Juifs qui avaient cru, il leur conseille: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ». »

Le pape insiste sur « cette parole si chère au Seigneur qu’il la répétera plusieurs fois, ensuite, à la Cène: demeurer. « Demeurez en moi. » Demeurer dans le Seigneur. Il ne dit pas: « Etudiez bien, apprenez bien les argumentations »: cela il le tient pour acquis. Mais il va à la chose la plus importante, celle qui est la plus dangereuse pour la vie, si on ne le fait pas: demeurer. »

Car, souligne le pape, « demeurer » c’est la condition pour être « disciple »: « L’identité chrétienne n’est pas une carte qui dit: « Je suis chrétien », une carte d’identité: non! C’est le fait d’être disciple. Toi, si tu demeures dans le Seigneur, dans la Parole du Seigneur, dans la vie du Seigneur, tu seras un disciple. Si vous ne demeures pas, tu seras quelqu’un qui sympathise avec la doctrine, qui suit Jésus comme un homme qui fait beaucoup de bienfaisance, est très bon, qui a les bonnes valeurs, mais le le fait d’être disciple c’est précisément la véritable identité du chrétien. »

Se laisser conduire par l’Esprit Saint

Dans cette chapelle dédiée à l’Esprit Saint, le pape a justement souligné que c’est là l’oeuvre de l’Esprit en rappelant – ce sont les paroles du « Veni Sante Spiritus » – qu’il est appelé l’hôte des âmes » – « dulcis hospes animae »: « Le disciple se laisse conduire par l’Esprit, c’est pour cela que le disciple est toujours un homme de la tradition et de la nouveauté, c’est un homme libre. Libre. Jamais soumis à des idéologies, à des doctrines dans la vie chrétienne, des doctrines qui peuvent être discutées … Il demeure dans le Seigneur, c’est l’Esprit qui l’inspire. Quand nous chantons à l’Esprit, nous lui disons qu’il est un « hôte de l’âme », qu’il habite en nous. Mais cela, seulement si nous demeurons dans le Seigneur. »

Le pape François médite souvent sur le fait d’être « disciple » et même d’être « disciple-missionnaire ». C’est aussi le titre du fameux document d’Aparecida de 2007 dont il a été un des principaux inspirateurs: « Disciples et missionnaires de Jésus-Christ pour que nos peuples aient la vie en Lui ». Ce sera l’un des thèmes du discours inaugural de Benoît XVI le 13 mai 2007.

Homélie du pape François

Ces jours-ci, l’Église nous fait écouter le huitième chapitre de Jean: il y a cette discussion si forte entre Jésus et les docteurs de la Loi. Et surtout, on cherche à montrer l’identité de chacun: Jean cherche à nous faire approcher de cette lutte pour l’identité de chacun, celle de Jésus, comme l’identité des docteurs. Jésus les coince en leur montrant leurs contradictions. Et eux, à la fin, ne trouvent pas d’autre issue que l’insulte: c’est une des pages les plus tristes, c’est un blasphème. Ils insultent la Vierge Marie.

Mais en parlant de l’identité, Jésus s’adressait aux Juifs qui avaient cru, il leur conseille: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. » Elle revient, cette parole si chère au Seigneur qu’il la répétera plusieurs fois, ensuite, à la Cène: demeurer. « Demeurez en moi. » Demeurer dans le Seigneur. Il ne dit pas: « Etudiez bien, apprenez bien les argumentations »: cela il le tient pour acquis. Mais il va à la chose la plus importante, celle qui est la plus dangereuse pour la vie, si on ne le fait pas: demeurer. « Demeurez dans ma parole. » Et ceux qui demeurent dans la parole de Jésus tiennent leur identité chrétienne. Et quelle est-elle? « Vous êtes vraiment mes disciples. » L’identité chrétienne n’est pas une carte qui dit: « Je suis chrétien », une carte d’identité: non! C’est le fait d’être disciple. Toi, si tu demeures dans le Seigneur, dans la Parole du Seigneur, dans la vie du Seigneur, tu seras un disciple. Si vous ne demeures pas, tu seras quelqu’un qui sympathise avec la doctrine, qui suit Jésus comme un homme qui fait beaucoup de bienfaisance, est très bon, qui a les bonnes valeurs, mais le le fait d’être disciple c’est précisément la véritable identité du chrétien.

Et ce sera le fait d’être disciples qui nous donnera la liberté: le disciple est un homme libre parce qu’il demeure dans le Seigneur. Et « demeure dans le Seigneur », qu’est-ce que cela signifie? Se laisser conduire par le l’Esprit Saint. Le disciple se laisse conduire par l’Esprit, c’est pour cela que le disciple est toujours un homme de la tradition et de la nouveauté, c’est un homme libre. Libre. Jamais soumis à des idéologies, à des doctrines dans la vie chrétienne, des doctrines qui peuvent être discutées … Il demeure dans le Seigneur, c’est l’Esprit qui l’inspire. Quand nous chantons à l’Esprit, nous lui disons qu’il est un « hôte de l’âme », qu’il habite en nous. Mais cela, seulement si nous demeurons dans le Seigneur.

Je demande au Seigneur de nous faire connaître cette sagesse de demeurer en Lui et de nous faire connaître cette familiarité avec l’Esprit: l’Esprit Saint nous donnera la liberté. Voilà l’onction. Quiconque demeure dans le Seigneur est disciple, et le disciple est un oint, un oint par l’Esprit, qui a reçu l’onction de l’Esprit et la fait progresser. Voilà la voie que Jésus nous fait voir pour la liberté et aussi pour la vie. Et le fait d’être disciple c’est l’onction que reçoivent ceux qui demeurent dans le Seigneur.

Il Signore ci faccia capire questo che non è facile: perché i dottori non l’avevano capito, non si capisce soltanto con la testa; si capisce con la testa e con il cuore, questa saggezza dell’unzione dello Spirito Santo che ci fa discepoli.

Que le Seigneur nous fasse comprendre cela, qui n’est pas facile: parce que les docteurs ne l’ont pas compris, cela ne se comprend pas seulement par la tête; on le comprend par tête et par le cœur cette sagesse de l’onction de l’Esprit Saint qui fait de nous des disciples.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Message par Isabelle-Marie Jeu 2 Avr 2020 - 13:27

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Message par Isabelle-Marie Ven 3 Avr 2020 - 23:05

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Sainte-Marthe : Marie est simplement Mère (traduction complète)

Méditer sur la force et les larmes de Marie

La Vierge Marie « n’a jamais rien demandé pour elle-même », a fait observer le pape François, lors de la messe de ce vendredi 3 avril 2020, où l’Église « fait mémoire des douleurs de Marie ». Marie « accepte seulement d’être Mère », « le titre qu’elle a reçu de Jésus », poursuit le pape. « Disciple et Mère », parce qu’elle « suivait Jésus. Jusqu’au Calvaire ».

Le pape François a médité dans son homélie sur Marie, « Vierge des Douleurs », une « vénération du peuple de Dieu » qui « date de plusieurs siècles ». En évoquant les « sept douleurs » de Marie, a-t-il expliqué, la piété chrétienne « parcourt ce chemin de la Vierge Marie qui accompagne Jésus ».

Contempler Marie qui souffre au pied de la croix, c’est l’invitation du pape François pour ce jour : « penser à la douleur et aux douleurs de la Vierge Marie. Elle est notre Mère. Et comment elle les a portées, comment elle les a bien portées, avec force, avec les larmes : ce n’était des larmes feintes, c’était vraiment le cœur détruit par la douleur ».

D’ailleurs, a confié le pape, « cela me fait du bien, en fin de soirée, quand je prie l’Angélus, de prier ces sept douleurs en souvenir de la Mère de l’Église, la Mère de l’Église qui nous a tous enfantés avec tant de douleur ».

Homélie du pape François

Ce Vendredi de la Passion, l’Église fait mémoire des douleurs de Marie, la Vierge des Douleurs. Cette vénération du peuple de Dieu date de plusieurs siècles. Il existe des hymnes en l’honneur de la Vierge des Douleurs : elle se tenait au pied de la croix et on la contemple là, souffrant. La piété chrétienne a recueilli les douleurs de la Vierge et parle des « sept douleurs ».

La première, 40 jours à peine après la naissance de Jésus : la prophétie de Siméon qui parle d’une épée qui lui transpercera le coeur (cf. Lc 2,35). La seconde douleur, on pense à la fuite en Égypte pour sauver la vie de son Fils (cf. Mt 2,13-23). La troisième douleur, ces trois jours d’angoisse quand le jeune garçon est resté au temple (cf. Lc 2,41-50). La quatrième douleur, quand la Vierge Marie rencontre Jésus sur le chemin du Calvaire (cf. Jn 19,25). La cinquième douleur de la Vierge Marie est la mort de Jésus, voir son fils mourir là, crucifié, nu. La sixième douleur est la descente de Jésus de la croix, mort, et elle le prend dans ses bras comme elle l’avait pris dans ses bras plus de 30 ans auparavant à Bethléem. La septième douleur est la sépulture de Jésus.

Et c’est ainsi que la piété chrétienne parcourt ce chemin de la Vierge Marie qui accompagne Jésus. Cela me fait du bien, en fin de soirée, quand je prie l’Angélus, de prier ces sept douleurs en souvenir de la Mère de l’Église, la Mère de l’Église qui nous a tous enfantés avec tant de douleur.

La Vierge n’a jamais rien demandé pour elle-même, jamais. Pour les autres, oui : pensons à Cana, quand elle va parler à Jésus. Jamais elle n’a dit : « Je suis sa mère, regardez-moi : je serai la reine mère ». Jamais elle n’a dit cela. Elle n’a rien demandé d’important pour elle-même, dans le collège apostolique. Elle accepte seulement d’être Mère. Elle a accompagné Jésus en tant que disciple, parce que l’Évangile montre qu’elle suivait Jésus : avec ses amies, les pieuses femmes, elle suivait Jésus, elle écoutait Jésus. Une fois, quelqu’un l’a reconnue : « Ah, voici sa mère », « Ta mère est là » (cf Mc 3,31)… Elle suivait Jésus. Jusqu’au Calvaire. Et là, debout… Les gens disaient sûrement : « Mais, pauvre femme, quelle souffrance ! » et les méchants disaient certainement : « Mais c’est aussi sa faute, parce que si elle l’avait bien élevé, il n’aurait pas fini comme cela ». Elle était là, avec son Fils, avec l’humiliation de son Fils.

Honorer la Vierge Marie et dire : « C’est ma mère », parce qu’elle est Mère. Et c’est le titre qu’elle a reçu de Jésus, précisément là, au moment de la Croix (cf. Jn 19,26-27). Tes enfants, tu es Mère. Il ne l’a pas nommée Premier ministre et ne lui a pas donné de titres de « fonctions ». Seulement « Mère ». Et ensuite, les Actes des apôtres la montrent en prière avec les apôtres, comme une mère (cf. Ac 1,14). La Vierge Marie n’a voulu prendre à Jésus aucun titre ; elle a reçu le don d’être Sa Mère et le devoir de nous accompagner comme Mère, d’être notre Mère. Elle n’a pas demandé pour elle-même d’être une quasi-rédemptrice ou une co-rédemptrice, non. Il n’y a qu’un seul Rédempteur et ce titre ne peut pas être doublé. Seulement disciple et Mère. Et ainsi, nous devons la penser, nous devons la chercher, nous devons la prier comme notre Mère. Elle est la Mère. Dans l’Église Mère. Dans la maternité de la Vierge Marie, nous voyons la maternité de l’Église qui reçoit tout le monde, les bons et les méchants, tous.

Aujourd’hui, cela nous fera du bien de nous arrêter un peu et de penser à la douleur et aux douleurs de la Vierge Marie. Elle est notre Mère. Et comment elle les a portées, comment elle les a bien portées, avec force, avec les larmes : ce n’était des larmes feintes, c’était vraiment le coeur détruit par la douleur. Cela nous fera du bien de nous arrêter un peu et de dire à la Vierge Marie : « Merci d’avoir accepté d’être Mère quand l’ange te l’a dit et merci d’avoir accepté d’être Mère quand Jésus te l’a dit ».

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
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Message par Isabelle-Marie Dim 5 Avr 2020 - 0:27

Sainte-Marthe : les étapes de la tentation (Traduction complète)

« Quand nous sommes vaincus par la tentation, nous finissons tranquilles »

Une tentation ne vient pas « d’un coup », elle commence « petite », imperceptiblement, puis elle « grandit » et suggère une « justification » pour finalement faire tomber, a souligné le pape François dans son homélie, à la messe de ce 4 avril 2020.

En direct streaming depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, il a fait observer que « quand nous sommes vaincus par la tentation, nous finissons tranquilles », invitant de ce fait à prendre l’habitude de détecter ce processus à l’intérieur de soi.

Homélie du pape François 

Cela faisait quelque temps que les docteurs de la loi et les grands prêtres étaient inquiets des choses étranges qui arrivaient dans le pays. Il y avait eu d’abord ce Jean (Baptiste, ndlt), qu’ils laissèrent finalement parce que c’était un prophète, il baptisait les personnes qui venaient et il n’y avait pas d’autres conséquences. Puis était venu ce Jésus, signalé par Jean. Il commença à faire des signes, des miracles, mais surtout à parler au peuple et le peuple comprenait, et le peuple le suivait, et il n’observait pas toujours la loi et cela inquiétait beaucoup. “C’est un révolutionnaire, un révolutionnaire pacifique… Il attire le peuple, le peuple le suit…” (cf. Jn 11,47-48). Et ces idées les conduisent à discuter entre eux : “Mais regarde, je n’aime pas ça… et celui-ci…”, et ainsi il y avait ces thèmes de conversation entre eux, de pure préoccupation.

Puis certains sont allés le voir pour le mettre à l’épreuve et le Seigneur avait toujours une réponse qui ne leur était jamais venue à l’esprit, à eux docteurs de la loi. Pensons à cette femme mariée sept fois, veuve sept fois : “A la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ?” (cf. Lc 20,33). Il répondit clairement et ils s’en allèrent un peu honteux à cause de sa sagesse ; ils s’en sont allés humiliés encore d’autres fois, comme quand ils voulaient lapider cette femme adultère et Jésus leur dit à la fin : “Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre” (cf. Jn 8,7) et l’Evangile dit qu’ils sont partis, à commencer par les plus âgés, humiliés à ce moment. Cela alimentait cette conversation entre eux : “Nous devons faire quelque chose, cela ne va pas…”. Puis ils ont envoyé les gardes le prendre et ces derniers sont revenus en disant : “Nous n’avons pas pu le prendre car jamais un homme n’a parlé de la sorte” … “vous aussi, vous vous êtes laissé égarer” (cf. Jn 7,45-49): en colère parce que même les gardes ne pouvaient pas l’amener.

Et puis, après la résurrection de Lazare – nous avons déjà entendu cela aujourd’hui – de nombreux juifs allaient voir les sœurs de Lazare, mais certains sont allés vérifier ce qui se passait pour faire un rapport, et ils ont raconté aux pharisiens tout ce que Jésus avait fait (cf. Jn 11,45). D’autres ont cru en Lui. Et les commères de toujours, qui vivent en répandant (les commérages) … sont allés leur dire. A ce moment-là, ce groupe qui était formé de docteurs de la loi ont fait une réunion formelle : “C’est très dangereux nous devons prendre une décision. Que faisons-nous ? Cet homme accomplit de nombreux signes – ils reconnaissent les miracles – Si nous le laissons continuer ainsi, ils croiront tous en lui, c’est dangereux, le peuple le suivra, il se détachera de nous” – le peuple n’était pas attaché à eux – “Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation.” (cf. Jn 11,48). En cela il y avait une part de vérité mais pas toute, c’était une justification, parce qu’ils avaient trouvé un équilibre avec l’occupant, ils haïssaient l’occupant romain, mais politiquement ils avaient trouvé un équilibre. Ils parlaient ainsi entre eux. L’un d’eux, Caïphe – c’était le plus radical -, un grand prêtre (dit): “Vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas !” (Jn 11,50). C’était le grand prêtre et il propose : “Éliminons-le”. Et Jean dit : “Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation… À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer.” (cf. Jn 11,51-53).

Cela a été un processus, un processus qui a commencé avec de petites inquiétudes au temps de Jean Baptiste et qui a fini dans cette assemblée des docteurs de la loi et des prêtres. Un processus qui grandissait, un processus qui était de plus en plus sûr de la décision qu’ils devaient prendre, mais personne ne l’avait dit aussi clairement : “il doit être éliminé”. Cette façon de procéder des docteurs de la loi est justement une figure de la façon dont agit en nous la tentation, car derrière il y avait évidemment le diable qui voulait détruire Jésus. La tentation agit généralement comme cela en nous : cela commence avec peu de choses, un désir, une idée, elle grandit, elle contamine les autres et à la fin se justifie. Ce sont les trois étapes de la tentation du diable en nous, qui sont les trois étapes de la tentation du diable dans la personne du docteur de la loi. Elle commença avec peu de choses, mais elle a grandi, grandi, puis a contaminé les autres, elle s’est faite corps et elle se justifie à la fin : “Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple” (cf. Jn 11,50), la justification totale. Et tout le monde est rentré tranquillement chez lui. Ils avaient dit : “C’est la décision que nous devons prendre”.

Et nous tous, quand nous sommes vaincus par la tentation, nous finissons tranquilles, parce que nous avons trouvé une justification pour ce péché, pour cette attitude peccamineuse, pour cette vie qui n’est pas selon la loi de Dieu. Nous devrions avoir l’habitude de voir ce processus de la tentation en nous. Ce processus qui nous change le cœur de bien en mal, qui nous conduit sur la pente glissante. Une chose qui grandit, grandit, grandit lentement puis contamine les autres et à la fin se justifie. Les tentations viennent difficilement d’un coup en nous, le diable est malin. Et il sait prendre ce chemin, il a pris le même pour arriver à la condamnation de Jésus. Quand nous nous trouvons dans un péché, quand nous chutons, oui, nous devons aller demander pardon au Seigneur, c’est le premier (pas) que nous devons faire, puis ensuite  (nous devons dire): “Comment en-suis venu à tomber là ? Comment a commencé ce processus dans mon âme ? Comment a-t-il grandi ? Qui ai-je contaminé ? Et comment à la fin me suis-je justifié pour tomber ?”. La vie de Jésus est toujours un exemple pour nous et ce qui est arrivé à Jésus nous arrivera aussi à nous : les tentations, les justifications, les bonnes personnes qui sont autour de nous et que peut-être nous n’écoutons pas et les mauvaises dont nous cherchons à nous rapprocher au moment de la tentation, pour faire grandir la tentation. Mais n’oublions jamais : toujours, derrière un péché, derrière une chute, il y a une tentation qui a commencé petite, qui a grandi, qui a contaminé et à la fin je trouve une justification pour tomber. Que l’Esprit-Saint nous éclaire dans cette connaissance intérieure.

Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Message par Isabelle-Marie Mar 7 Avr 2020 - 16:36

Sainte-Marthe :  «Nous serons jugés sur notre relation avec les pauvres» (traduction complète)

« Toujours avec nous »

« Quand Jésus dit : “Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous”, il veut dire : “Moi, je serai toujours avec vous dans les pauvres. Je serai présent là” ». « Nous serons jugés sur notre relation avec les pauvres. Mais si, aujourd’hui, j’ignore les pauvres, si je les laisse de côté, si je crois qu’ils n’existent pas, le Seigneur m’ignorera le jour du jugement ».

Dans son homélie à la messe de ce lundi saint 6 avril 2020, le pape François a commenté le passage de l’évangile selon saint Jean, dans lequel Jésus se rend chez son ami Lazare et où Judas s’indigne en voyant Marie de Béthanie répandre un parfum « de très grande valeur » sur les pieds de Jésus au lieu de le vendre au profit des pauvres. C’est sur la réponse de Jésus, « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous », que le pape s’est étendu.

« Ce que dit Jésus est vrai », a souligné le pape : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ». Mais est-ce que je les vois ? Est-ce que je me rends compte de cette réalité ? Surtout de la réalité cachée, ceux qui éprouvent de la honte à dire qu’ils n’arrivent pas au bout du mois ? ».

Le pape a dénoncé encore une fois « l’injustice structurelle de l’économie mondiale » mais aussi la « culture de l’indifférence qui est négationniste » qui fait que « nous ne les voyons pas », ou « l’habitude de voir les pauvres comme le décor d’une ville », comme si c’était « quelque chose de normal ».

Après la communion, comme chaque jour depuis le début du confinement, le Saint-Sacrement a été exposé sur l’autel de la chapelle du Saint-Esprit pour un moment d’adoration silencieuse.

Le pape François a quitté la chapelle de la Maison Sainte-Marthe après le chant marial de l’Ave Regina Caelorum (Salut, Reine des Cieux) :

Salut, Reine des cieux ! Salut, Reine des anges !
Salut, Tige féconde ! Salut, Porte du ciel !
Par toi, la lumière s’est levée sur le monde.
Réjouis-toi, Vierge glorieuse,
belle entre toutes les femmes !
Salut, splendeur radieuse :
implore le Christ pour nous.

Voici notre traduction de l’homélie prononcée par le pape François en italien et transcrite par Radio Vatican.

Homélie du pape François

Ce passage se termine par une observation : « Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus » (Jn 12,10-11). L’autre jour, nous avons vu les étapes de la tentation : la séduction initiale, l’illusion, puis ça grandit – seconde étape – et troisièmement, ça grandit et ça contamine et on se justifie. Mais il y a un autre pas : avancer, ne pas s’arrêter. Pour ceux-là, ce n’était pas suffisant de mettre Jésus à mort, mais maintenant aussi Lazare, parce qu’il était témoin de la vie.

Mais je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur une parole de Jésus. Six jours avant Pâques – nous sommes exactement à la porte de la Passion – Marie a ce geste de contemplation : Marthe servait – comme dans l’autre passage – et Marie ouvre la porte à la contemplation. Et Judas pense à l’argent et il pense aux pauvres, mais « non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait » (Jn 12,6). Cette histoire de l’administrateur infidèle est toujours actuelle, il y en a toujours, même à un niveau élevé : pensons à certaines organisations de bienfaisance ou humanitaires qui ont beaucoup d’employés, beaucoup, qui ont une structure très riche en personnes et à la fin, quarante pour cent arrive aux pauvres, parce que les soixante servent à payer le salaire de toutes ces personnes. C’est une manière de prendre l’argent des pauvres. Mais la réponse est Jésus.

Et je voudrais m’arrêter ici : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Jn 12,Cool. C’est une vérité : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ». Il y a des pauvres. Il y en a beaucoup : il y a le pauvre que nous voyons, mais c’est la partie la plus petite ; la grande quantité des pauvres sont ceux que nous ne voyons pas : les pauvres cachés. Et nous ne les voyons pas parce que nous entrons dans cette culture de l’indifférence qui est négationniste et nous nions : « Non, non, ils ne sont pas si nombreux, on ne les voit pas ; oui, ce cas-là… », diminuant toujours la réalité des pauvres. Mais il y en a beaucoup, beaucoup. Ou bien si nous n’entrons pas dans cette culture de l’indifférence, il y a une habitude de voir les pauvres comme le décor d’une ville : oui, il y en a, comme les statues ; oui, il y en a, on en voit ; oui, cette petite vieille qui fait l’aumône, cet autre… Mais comme [si c’était] quelque chose de normal. Cela fait partie du décor de la ville d’avoir des pauvres.

Mais la grande majorité, ce sont les pauvres, victimes des politiques économiques, des politiques financières. Certaines statistiques récentes résument cela ainsi : il y a beaucoup d’argent dans les mains d’un petit nombre et beaucoup de pauvreté chez un grand nombre. Et c’est cela, la pauvreté de tant de personnes victimes de l’injustice structurelle de l’économie mondiale. Et [il y a] beaucoup de pauvres qui éprouvent de la honte à faire voir qu’ils n’arrivent pas au bout du mois ; beaucoup de pauvres de la classe moyenne, qui vont en cachette à la Caritas et qui demandent en cachette, et qui éprouvent de la honte. Les pauvres sont beaucoup plus nombreux que les riches ; beaucoup, beaucoup… Et ce que dit Jésus est vrai : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ». Mais est-ce que je les vois ? Est-ce que je me rends compte de cette réalité ? Surtout de la réalité cachée, ceux qui éprouvent de la honte à dire qu’ils n’arrivent pas au bout du mois.

Je me souviens qu’à Buenos Aires, on m’avait dit que le bâtiment d’une usine abandonnée, vide depuis des années, était habité par une quinzaine de familles qui étaient arrivées dans les derniers mois. J’y suis allé. C’était des familles avec des enfants et elles avaient pris chacune une partie de l’usine abandonnée pour y vivre. En regardant, j’ai vu que chaque famille avait des meubles en bon état, des meubles de la classe moyenne, ils avaient la télévision, mais ils étaient venus là parce qu’ils ne pouvaient pas payer leur loyer. Les nouveaux pauvres qui doivent quitter leur maison parce qu’ils ne peuvent pas la payer, vont là-bas. C’est cette injustice de l’organisation économique ou financière qui les conduit à cela. Et il y en a beaucoup, beaucoup, à tel point que nous les rencontrerons lors du jugement.

La première question que nous posera Jésus est celle-ci : « Comment vas-tu avec les pauvres ? Leur as-tu donné à manger ? Quand il était en prison, lui as-tu rendu visite ? À l’hôpital, es-tu allé le voir ? As-tu porté assistance à la veuve, à l’orphelin ? Parce que là, c’était moi ». Et nous serons jugés sur cela. Nous ne serons pas jugés sur le luxe ou les voyages que nous faisons ou sur l’importance sociale que nous aurons. Nous serons jugés sur notre relation avec les pauvres. Mais si, aujourd’hui, j’ignore les pauvres, si je les laisse de côté, si je crois qu’ils n’existent pas, le Seigneur m’ignorera le jour du jugement. Quand Jésus dit : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous », il veut dire : « Moi, je serai toujours avec vous dans les pauvres. Je serai présent là ». Et cela, ce n’est pas faire le communiste, c’est le coeur de l’Évangile : nous serons jugés sur cela.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat



Dernière édition par Isabelle-Marie le Mar 7 Avr 2020 - 16:39, édité 1 fois
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Message par Isabelle-Marie Mar 7 Avr 2020 - 16:37

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Message par Isabelle-Marie Mer 8 Avr 2020 - 0:53

Sainte-Marthe : « Personne ne vient au monde par hasard » (traduction complète)

« Demandons la grâce de persévérer dans le service »

« Personne parmi nous n’est tombé dans le monde de manière aléatoire, par hasard. Chacun de nous a un destin » : c’est ce qu’a affirmé le pape François dans son homélie de ce mardi saint, 7 avril 2020, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican. Ce « destin libre », a-t-il expliqué, c’est celui « de l’élection de Dieu », « dès avant la naissance ».

Le pape a commenté la première lecture, tirée du Livre d’Isaïe : « une prophétie sur le Messie, sur le Rédempteur, mais aussi une prophétie sur le peuple d’Israël » et « sur chacun d’entre nous », a-t-il fait observer. De même que Jésus est le « serviteur » élu « dès le sein maternel », ainsi « je nais avec pour destin d’être enfant de Dieu, d’être serviteur de Dieu, avec la tâche de servir, de construire et d’édifier ».

« Le Serviteur du Seigneur, Jésus, a servi jusqu’à la mort », a rappelé le pape François. Servir, c’est donc « se donner aux autres », et, a-t-il souligné « quand l’un de nous s’éloigne de cette vocation à servir, il s’éloigne de l’amour de Dieu ». Mais ce qui importe, « c’est l’attitude du pécheur qui est capable de demander pardon », comme Pierre après le reniement, à l’inverse de Judas.

Le pape a enfin invité à demander « la grâce de persévérer dans le service. Parfois avec des dérapages, des chutes, mais au moins avec la grâce de pleurer comme Pierre a pleuré ».

Après la communion, comme lors de chaque messe en semaine depuis le début du confinement, un temps d’adoration a accompagné la communion spirituelle, qui s’est conclue par la bénédiction eucharistique.

A la fin de la messe, l’assemblée, – trois prêtres, les Filles de la charité, chargées de la chapelle, quelques proches du pape, l’organiste – ont entonné l’antienne mariale « Ave Regina Caelorum »:

Salut, Reine des cieux ! Salut, Reine des anges !
Salut, Tige féconde ! Salut, Porte du ciel !
Par toi, la lumière s’est levée sur le monde.

Réjouis-toi, Vierge glorieuse,
belle entre toutes les femmes !
Salut, splendeur radieuse :
implore le Christ pour nous.

Homélie du pape François

La prophétie d’Isaïe que nous avons entendue est une prophétie sur le Messie, sur le Rédempteur, mais aussi une prophétie sur le peuple d’Israël, sur le peuple de Dieu : nous pouvons dire qu’elle peut être une prophétie sur chacun de nous. En substance, la prophétie souligne que le Seigneur a élu son serviteur dès le sein maternel : elle le dit deux fois (cf. Is 49,1). Dès le début, son serviteur a été élu, dès sa naissance ou avant sa naissance. Le peuple de Dieu a été élu avant sa naissance, et chacun de nous également. Personne parmi nous n’est tombé dans le monde de manière aléatoire, par hasard. Chacun de nous a un destin, a un destin libre, le destin de l’élection de Dieu. Je nais avec pour destin d’être enfant de Dieu, d’être serviteur de Dieu, avec la tâche de servir, de construire et d’édifier. Et cela dès le sein maternel.

Le Serviteur du Seigneur, Jésus, a servi jusqu’à la mort : cela semblait un échec, mais c’était sa manière de servir. Et ceci souligne la manière de servir que nous devons adopter dans notre vie. Servir, c’est se donner, se donner aux autres. Servir, c’est ne pas exiger pour chacun de nous un bénéfice qui ne soit pas le service. Servir, c’est la gloire ; et la gloire du Christ est de servir jusqu’à s’anéantir lui-même jusqu’à la mort, la mort sur la Croix (cf. Ph 2,Cool. Jésus est le serviteur d’Israël. Le peuple de Dieu est serviteur, et quand le peuple de Dieu s’éloigne de cette attitude qui consiste à servir, c’est un peuple apostat : il s’éloigne de la vocation que Dieu lui a donnée. Et quand l’un de nous s’éloigne de cette vocation à servir, il s’éloigne de l’amour de Dieu. Et il édifie sa vie sur d’autres amours, bien souvent idolâtres.

Le Seigneur nous a élus dès le sein maternel. Dans la vie, il y a des chutes : nous sommes tous pécheurs et nous pouvons tomber et nous sommes tous tombés. Sauf la Vierge Marie et Jésus : tous les autres, nous sommes tombés, nous sommes pécheurs. Mais ce qui importe, c’est notre attitude devant le Dieu qui m’a élu, qui m’a oint comme son serviteur ; c’est l’attitude du pécheur qui est capable de demander pardon, comme Pierre, qui jure que « non, jamais je ne te renierai, Seigneur, jamais, jamais, jamais ! », puis, quand le coq chante, il pleure. Il se repent (cf. Mt 26,75). C’est le chemin du serviteur : quand il glisse, quand il tombe, demander pardon.

En revanche, quand le serviteur n’est pas capable de comprendre qu’il est tombé, quand la passion le prend au point de le conduire à l’idolâtrie, d’ouvrir son coeur à Satan, il entre dans la nuit : c’est ce qui est arrivé à Judas (cf. Mt 27, 3-10).

Aujourd’hui, pensons à Jésus, le serviteur, fidèle dans le service. Sa vocation est de servir, jusqu’à la mort et la mort sur la Croix (cf. Ph 2,5-11). Pensons à chacun de nous, qui faisons partie du peuple de Dieu : nous sommes des serviteurs, notre vocation est de servir, et non de profiter de notre place dans l’Église. Servir. Toujours en service.

Demandons la grâce de persévérer dans le service. Parfois avec des dérapages, des chutes, mais au moins avec la grâce de pleurer comme Pierre a pleuré.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Mer 8 Avr 2020 - 22:44

Sainte-Marthe : « Pensons au petit Judas intérieur » (traduction complète)

Le « mercredi de la trahison »

Le pape François a invité à réfléchir sur la trahison de Judas et sur son amour de l’argent qui « l’avait conduit en dehors des règles : à voler, et de voler à trahir, il n’y a qu’un pas, tout petit ». « Chacun de nous doit choisir », a exhorté le pape qui a invité à un examen de conscience sur le « petit Judas intérieur ».

Le pape a commenté l’Évangile du jour, dans lequel l’évangéliste Matthieu évoque d’une part la scène où Judas négocie avec les grands prêtres le prix pour leur livrer Jésus et, d’autre part, l’annonce par Jésus, le soir de la dernière Cène, qu’un de ses disciples le trahira, et le dialogue qui s’ensuit d’abord avec ses disciples, puis avec Judas.

« Aujourd’hui encore on vend des personnes », a souligné le pape. « Tous les jours. Il y a des Judas qui vendent leurs frères et sœurs : en les exploitant par le travail, en ne les rétribuant pas correctement, en ne reconnaissant pas leurs devoirs… ». Il a mis en garde : « Nous avons tous la capacité à trahir », ou à « nous laisser attirer par l’amour de l’argent ou des biens ou du bien-être futur ».

Et le pape de conclure : « Pensons à tous les Judas institutionnalisés dans ce monde, qui exploitent les gens. Et pensons aussi au ‘petit Judas’ qui est en chacun de nous à l’heure de choisir : entre loyauté et intérêt. »

Dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr, le pape a résumé cette invitation à un examen de conscience: « Pensons au petit Judas que chacun de nous a à l’intérieur de lui-même. Chacun de nous a la capacité de choisir entre la loyauté et l’intérêt. Chacun de nous a la capacité de trahir, de vendre, de choisir pour son propre intérêt. Judas, où es-tu? »

Après la communion, comme lors de chaque messe en semaine depuis le début du confinement, un temps d’adoration du Saint-Sacrement exposé sur l’autel dans l’ostensoir, a accompagné la communion spirituelle, et la messe s’est conclue par la bénédiction eucharistique.

Pour inviter à la communion spirituelle, le pape François a lu la prière du cardinal espagnol Rafael Merry del Val (1865-1930).

A la fin de la messe, l’assemblée, – trois prêtres, les Filles de la charité, chargées de la chapelle, quelques proches du pape, l’organiste – ont entonné l’antienne mariale «Ave Regina Caelorum» dont voici la traduction de l’AELF:

Salut, Reine des cieux ! Salut, Reine des anges !
Salut, Tige féconde ! Salut, Porte du ciel !
Par toi, la lumière s’est levée sur le monde.

Réjouis-toi, Vierge glorieuse,
belle entre toutes les femmes !
Salut, splendeur radieuse :
implore le Christ pour nous.


Homélie du pape François

Le Mercredi Saint est aussi appelé « mercredi de la trahison », le jour où l’Église souligne la trahison de Judas. Judas vend son Maître.

Quand nous pensons au fait de vendre les gens, il nous vient à l’esprit le commerce fait avec les esclaves d’Afrique pour les emmener en Amérique – quelque chose d’ancien – puis le commerce, par exemple, des jeunes filles yazidies vendues à Daesh : mais c’est loin, c’est quelque chose… Aujourd’hui encore on vend des personnes. Tous les jours. Il y a des Judas qui vendent leurs frères et soeurs : en les exploitant par le travail, en ne les rétribuant pas correctement, en ne reconnaissant pas leurs devoirs…

On vend même bien souvent ce qui nous est le plus cher. Je pense que, pour être plus à l’aise, un homme est capable d’éloigner ses parents et de ne plus les voir ; de les mettre en sécurité dans une maison de retraite et de ne pas aller les voir… il les vend. Il existe un dicton très courant qui, en parlant de ce genre de personnes, dit que « untel est capable de vendre sa propre mère » : et il la vend. Maintenant ils sont tranquilles, on les a éloignés : « Prenez soin d’eux, vous… ».

Aujourd’hui, le commerce humain est comme dans les premiers temps : il existe. Et pourquoi ? Parce que, Jésus l’a dit : Untel a donné à l’argent la suprématie. Jésus a dit : « On ne peut servir Dieu et l’argent » (cf. Lc 16,13), deux seigneurs. C’est l’unique chose que Jésus met à la même hauteur et chacun de nous doit choisir : ou tu sers Dieu et tu seras libre dans l’adoration et dans le service ; ou tu sers l’argent et tu seras esclave de l’argent. C’est cela, l’option ; et nombreux sont ceux qui veulent servir Dieu et l’argent. Et cela n’est pas possible. À la fin, on fait semblant de servir Dieu pour servir l’argent. Ce sont les exploiteurs cachés qui sont socialement impeccables, mais sous la table, il font du commerce, y compris avec les gens : peu importe. L’exploitation humaine consiste à vendre son prochain.

Judas est parti, mais il a laissé des disciples, qui ne sont pas ses disciples, mais ceux du diable. Ce qu’a été la vie de Judas, nous ne le savons pas. Un jeune homme normal, peut-être, avec aussi ses inquiétudes, parce que le Seigneur l’a appelé à être disciple. Jamais il n’a réussi à l’être : il n’avait pas le langage du disciple ni le coeur du disciple, comme nous l’avons lu dans la première Lecture. Il était faible en tant que disciple, mais Jésus l’aimait… Et puis l’Évangile nous fait comprendre qu’il aimait l’argent : chez Lazare, quand Marie verse ce parfum très cher sur les pieds de Jésus, c’est lui qui fait une réflexion et Jean souligne : « Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur » (cf. Jn 12,6). L’amour de l’argent l’avait conduit en dehors des règles : à voler, et de voler à trahir, il n’y a qu’un pas, tout petit. Celui qui aime trop l’argent trahit pour en avoir davantage, toujours : c’est une règle, c’est un fait établi. Le jeune Judas, peut-être bon, avec de bonnes intentions, finit en traître au point d’aller vendre au marché : « Il se rendit chez les grands prêtres et leur dit : “Que voulez-vous me donner si je vous le livre, directement ?” » (cf. Mt 26,14). À mon avis, cet homme avait perdu la tête.

Il y a quelque chose qui attire mon attention : c’est que Jésus ne lui dit jamais « Traître » ; il dit qu’il sera trahi, mais il ne lui dit pas : « Traître ». Il ne le dit jamais : « Va-t’en, traître ! ». Jamais ! Au contraire, il lui dit : « Mon ami » et il l’embrasse. Le mystère de Judas : quel est le mystère de Judas ? Je ne sais pas… Don Primo Mazzolari l’a expliqué mieux que moi… Oui, cela me console de contempler ce chapiteau de Vézelay : comment Judas a-t-il fini ? Je ne sais pas. La menace de Jésus est forte, ici ; une menace forte : « Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (cf. Mt 26,24). Mais cela veut-il dire que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : « Mon ami ».

Mais cela nous fait penser à autre chose, plus réel, plus d’aujourd’hui : le diable est entré en Judas, c’est le diable qui l’a conduit jusque là. Et comment l’histoire se termine-t-elle ? Le diable est un mauvais payeur : ce n’est pas un payeur fiable. Il te promet tout, il te montre tout et à la fin, il te laisse te pendre, seul dans ton désespoir.

Le cœur de Judas, inquiet, tourmenté par la cupidité et tourmenté par l’amour de Jésus – un amour qui n’a pas réussi à se faire amour – tourmenté dans ce brouillard ; il retourne chez les grands prêtres en demandant pardon, en demandant le salut. « Que nous importe ? Cela te regarde… » (cf. Mt 27,4) : le diable parle comme cela et nous laisse dans le désespoir.

Pensons à tous les Judas institutionnalisés dans ce monde, qui exploitent les gens. Et pensons aussi au « petit Judas » qui est en chacun de nous à l’heure de choisir : entre loyauté et intérêt. Nous avons tous la capacité à trahir, à vendre, à choisir dans notre propre intérêt. Nous avons tous la possibilité de nous laisser attirer par l’amour de l’argent ou des biens ou du bien-être futur. « Judas, où es-tu ? ». Mais la question, je la pose à chacun de nous : « Toi, Judas, ‘le petit Judas’ qui est en moi : où es-tu ? ».

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par territoire en héritage Jeu 9 Avr 2020 - 0:26

Isabelle-Marie a écrit:
...

Oui, cela me console de contempler ce chapiteau de Vézelay : comment Judas a-t-il fini ? Je ne sais pas. La menace de Jésus est forte, ici ; une menace forte : « Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (cf. Mt 26,24). Mais cela veut-il dire que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : « Mon ami ».
...

Celui qui accepte la foi chrétienne et donc la Bible ne peut pas dire que Judas n'est peut-être pas en enfer puisque la Bible montre qu'il y est :

Jean 17;12

12 Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.


Actes 1;24-25

24 Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi
25 pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. »

Matthieu 26;24-25

24 Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
25 Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »


On peut aussi, entre autres écrits, se référer aux écrits donnés à Maria Valtorta :

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-006.htm

...
"Qui est-ce ? Dis-le-moi. Qui est-ce ?"          

339> "C'est inutile."      

"Si, c'est utile... Ah !... Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot !"  

"Non. C'est
Satan. Dieu a pris chair en Moi : Jésus. Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot.  Un jour... très lointain... ici, dans ton jardin, j'ai consolé des pleurs et j'ai excusé un esprit tombé dans la boue. J'ai dit que la possession c'est la contagion de Satan qui inocule ses sucs dans l'être et le dénature. J'ai dit que c'est le mariage d'un esprit avec Satan et avec l'animalité. Mais la possession est encore peu de chose par rapport à l'incarnation. Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par Moi.
...
.
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Message par Isabelle-Marie Jeu 9 Avr 2020 - 1:14

territoire en héritage a écrit:
Isabelle-Marie a écrit:
...

Oui, cela me console de contempler ce chapiteau de Vézelay : comment Judas a-t-il fini ? Je ne sais pas. La menace de Jésus est forte, ici ; une menace forte : « Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (cf. Mt 26,24). Mais cela veut-il dire que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : « Mon ami ».
...

Celui qui accepte la foi chrétienne et donc la Bible ne peut pas dire que Judas n'est peut-être pas en enfer puisque la Bible montre qu'il y est :

Jean 17;12

12 Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.


Actes 1;24-25

24 Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi
25 pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. »

Matthieu 26;24-25

24 Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
25 Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »


On peut aussi, entre autres écrits, se référer aux écrits donnés à Maria Valtorta :

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-006.htm

...
"Qui est-ce ? Dis-le-moi. Qui est-ce ?"          

339> "C'est inutile."      

"Si, c'est utile... Ah !... Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot !"  

"Non. C'est
Satan. Dieu a pris chair en Moi : Jésus. Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot.  Un jour... très lointain... ici, dans ton jardin, j'ai consolé des pleurs et j'ai excusé un esprit tombé dans la boue. J'ai dit que la possession c'est la contagion de Satan qui inocule ses sucs dans l'être et le dénature. J'ai dit que c'est le mariage d'un esprit avec Satan et avec l'animalité. Mais la possession est encore peu de chose par rapport à l'incarnation. Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par Moi.
...
.

A mon avis si on relit toute l'homélie, le Pape veut dire qu'il y a du Judas en chacun de nous, donc personne n'est garanti d'être sauvé... Conscience
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Message par territoire en héritage Jeu 9 Avr 2020 - 10:06

Isabelle-Marie a écrit:... personne n'est garanti d'être sauvé... Conscience

C'est vrai, il faut tout faire pour être sauvé.

Pour demain Vendredi Saint il peut être très bon de commencer la neuvaine à la Miséricorde divine :

https://misericordedivine.fr/neuvaine-a-la-misericorde/

...

Neuvaine à la Miséricorde Divine que Jésus a demandé d’écrire et de réciter à sainte Faustine avant la Fête de la Miséricorde.



Télécharger la neuvaine à la Miséricorde



On la commence le Vendredi Saint.
« Je désire que, durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma Miséricorde, afin qu’elles puisent force et soulagement, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l’heure de la mort. Chaque jour tu amèneras jusqu’à mon Cœur un nouveau groupe d’âmes et tu les plongeras dans l’immensité de ma Miséricorde. Et moi je les conduirai toutes dans la maison de mon Père. Tu feras cela dans cette vie et dans l’autre. Je ne refuserai rien à toute âme que tu amèneras à la source de ma Miséricorde. Et chaque jour tu imploreras mon Père, au nom de ma douloureuse Passion de t’accorder des grâces pour ces âmes-là. J’ai répondu : Jésus, je ne sais comment faire cette neuvaine, ni quelles âmes conduire tout d’abord à Votre Cœur Très Miséricordieux. Jésus me répondit qu’Il me dirait chaque jour quelles âmes je devais conduire à Son Cœur ».

Premier jour



« Aujourd’hui, amène-Moi l’humanité entière, particulièrement les pécheurs. Immerge-les dans l’immensité de ma Miséricorde. Tu Me consoleras ainsi de cette amère tristesse dans laquelle Me plonge la perte des âmes ».
Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d’avoir pitié de nous et de nous pardonner, ne regardez pas nos péchés, mais la confiance que nous avons en Votre infinie bonté. Recevez-nous dans la demeure de Votre Cœur Très Miséricordieux et ne permettez pas que nous en sortions pour l’éternité. Nous Vous en supplions par l’amour qui vous unit au Père et au Saint-Esprit.
O Toute-puissante Miséricorde de Dieu,
Secours du pécheur,
Océan d’amour infini et de pitié,
Vous venez en aide à ceux qui Vous prient avec humilité.

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur toute l’humanité, et particulièrement sur les pauvres pécheurs, enfermés dans le Cœur Très Miséricordieux de Jésus. Par Sa douloureuse Passion, faites-nous Miséricorde afin que soit glorifié votre Toute-puissante Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.

Deuxième jour



« Aujourd’hui amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et plonges-les dans mon insondable Miséricorde. Elles m’ont donné la force de supporter mon amère passion. Par elles comme par des canaux, ma Miséricorde s’écoule sur l’humanité ».
Très Miséricordieux Jésus, de qui provient tout ce qui est bon, multipliez vos grâces en nous, afin que nous accomplissions dignement les actes de Miséricorde, et que notre prochain en glorifie le Père de Miséricorde qui est aux Cieux.
Jaillie de la mer de Miséricorde,
La fontaine de l’Amour divin habite les cœurs purs,
Scintillante comme l’étoile,
Limpide comme l’aurore.

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur ce groupe d’élus au cœur de votre vigne : les âmes sacerdotales et religieuses. Accordez-leur les bienfaits de votre bénédiction. Par amour pour le Cœur de votre fils qui est leur demeure, concédez-leur le pouvoir de votre lumière, afin qu’elles puissent guider les autres sur le chemin du salut, et qu’elles puis-sent toutes ensemble rendre hommage à votre insondable Miséricorde pour l’éternité. Amen.

Troisième jour



« Aujourd’hui, amène-moi toutes les âmes pieuses et fidèles et plonge-les dans l’océan de Ma Miséricorde. Ces âmes me consolèrent sur le chemin du Calvaire. Elles furent cette goutte de consolation dans un océan d’amertume ».
Très Miséricordieux Jésus qui accordez surabondamment le trésor de votre Miséricorde à tous, recevez-nous tous dans la demeure de votre Cœur Très Compatissant. Et ne nous en laissez pas sortir pour l’éternité, je Vous en supplie par cet inconcevable amour dont brûle votre Cœur pour le Père Céleste.
Impénétrables merveilles de la Miséricorde,
Insondables au pécheur comme au juste,
Lorsque sur nous, vous jetez un regard de pitié,
Vous nous attirez tous vers Votre Amour !

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes fidèles, héritage de votre Fils. Par sa douloureuse Passion, accordez leurs votre bénédiction et entourez-les de votre incessante protection afin qu’elles ne perdent l’amour ni le trésor de la sainte foi, mais qu’elles glorifient votre infinie Miséricorde avec le chœur des Anges et des Saints pour l’éternité. Amen.

Quatrième jour



« Aujourd’hui, amène-moi les païens et ceux qui ne Me connaissent pas encore. Je pensais aussi à eux durant Ma douloureuse Passion, et leur zèle futur consolait Mon Cœur. Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde ».
Très compatissant Jésus qui êtes la lumière du monde, recevez dans la demeure de votre Cœur Très Compatissant les âmes des païens et de ceux qui ne Vous connaissent pas encore. Que les rayons de votre Grâce les illuminent, afin qu’elles aussi glorifient avec nous les merveilles de votre Miséricorde. Et ne les laissez pas sortir de la demeure de votre Cœur Très Compatissant.
Faites que la lumière de votre amour, mon Dieu,
Illumine enfin toutes les âmes restées dans les ténèbres,
Et que n’hésitant plus à Vous reconnaître,
Elles chantent avec nous la gloire de votre Miséricorde !

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes des païens et de tous ceux qui ne Vous connaissent pas encore, mais qui sont enfermés dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Attirez-les vers la lumière de l’Evangile. Elles ne savent pas combien est grand le bonheur de Vous aimer. Faites donc qu’elles aussi, puissent glorifier la munificence de votre Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.

Cinquième jour



« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes des hérétiques et des apostats. Plonge-les dans l’immensité de Ma Miséricorde. Dans mon amère Passion, elles Me déchiraient le Corps et le Cœur, c’est-à-dire mon Église. Lorsqu’elles reviendront à l’unité de l’Église alors se cicatriseront mes Plaies. Et de cette façon elles Me soulageront dans ma Passion ».
Très Miséricordieux Jésus qui êtes la bonté même, Vous ne refusez pas la lumière à ceux qui Vous la demandent. Recevez dans la demeure de Votre Cœur Très compatissant les âmes des hérétiques et des apostats. Par Votre lumière ramenez-les à l’unité de l’Église. Ne les laissez sortir de la demeure de votre Cœur Très Compatissant, mais faites qu’elles aussi glorifient la munificence de Votre Miséricorde.
Même pour ceux qui mirent en pièces le manteau de l’unité,
Coule en votre Cœur une source de pitié.
Par la Toute-puissance de votre Miséricorde, ô Dieu,
Vous pouvez aussi retirer ces âmes de l’erreur.

Père Éternel, jetez un regard miséricordieux sur les âmes des hérétiques et des apostats qui, persistant obstinément dans leurs erreurs, gaspillèrent Vos bontés et abusèrent de Vos grâces. Ne regardez pas leurs fautes, mais l’amour de Votre fils et Son amère Passion qu’Il souffrit égale-ment pour elles, puisqu’elles aussi sont enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Faites qu’elles aussi glorifient Votre immense Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.

Sixième jour



« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants et plonge-les dans ma Miséricorde. Ce sont elles qui ressemblent le plus à mon Cœur. Elles m’ont réconforté dans mon amère agonie. Je les voyais veiller sur mes autels comme des Anges terrestres. Sur elles Je verse des torrents de grâces. Ma grâce ne peut être reçu que par les âmes pleines d’humilité. Ce sont ces âmes-là en qui Je mets ma confiance ».
Très Miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même : « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de Cœur », recevez dans la demeure de votre Cœur Très Compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants. Ces âmes-là plongent dans le ravissement le Ciel entier, et sont particulièrement aimées du Père des Cieux. Elles forment un bouquet de fleurs devant le trône divin dont Dieu seul respire le parfum. Ces âmes-là demeurent pour toujours dans le Cœur très compatissant de Jésus, chantant sans cesse l’hymne de l’amour et de la Miséricorde pour l’éternité.
L’âme véritablement humble et douce,
Respire déjà le Paradis sur terre,
D’un parfum d’humilité son cœur
Grise le Créateur Lui-même.

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes douces et humbles, ainsi que sur celles des petits enfants demeurant dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes-là qui ressemblent le plus à votre Fils. Le parfum de ces âmes montent de la terre et s’élève jusqu’à votre trône. Père de Miséricorde et de toute bonté, je Vous implore par l’amour et la prédilection que Vous avez pour ces âmes, de bien vouloir bénir le monde entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de votre Miséricorde pour l’éternité. Amen.

Septième jour



« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui vénèrent et glorifient particulière-ment ma Miséricorde et plonge-les en elles. Ces âmes-là ont le plus partagé les souffrances de ma Passion. Ce sont elles qui ont pénétré le plus profondément en mon âme. Elles sont le vivant reflet de mon Cœur Compatissant. Ces âmes brilleront d’un éclat particulier dans la vie future. Aucune n’ira en enfer. Je défendrai chacune d’elles en particulier à l’heure de la mort ».
Très Miséricordieux Jésus dont le Cœur n’est qu’amour, recevez dans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes qui vénèrent et glorifient plus particulièrement l’immensité de votre Miséricorde. Dotées de la puissance même de Dieu, elles avancent confiantes en votre Miséricorde au milieu de tous les tourments et contrariétés. Ces âmes sont unies à Jésus et portent le poids de l’humanité entière sur leurs épaules. Elles ne seront pas jugées sévèrement, mais votre Miséricorde les protègera au moment de l’agonie.
L’âme qui célèbre la bonté du Seigneur
Est, de Lui, tout particulièrement chérie.
Près de la source de vie, elle a trouvé demeure,
Et puise mille grâces en la Miséricorde de Dieu.

Père Eternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes qui célèbrent et vénèrent votre plus grand attribut : votre infinie Miséricorde. Enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus, elles sont un vivant Evangile. Leurs mains sont pleines d’actes de miséricorde. Comblées de joie elles chantent l’hymne de la Miséricorde du Très-Haut. Je Vous en supplie, manifestez-leur Votre Miséricorde selon l’espoir et la confiance qu’elles ont mis en Vous. Que s’accomplisse en elles la pro-messe de Jésus qui a dit : « Je défendrai leur vie durant, comme Ma propre Gloire, les âmes qui vénéreront Mon infinie Miséricorde. Je les dé-fendrai tout particulièrement à l’heure de la mort ».

Huitième jour



« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui sont au Purgatoire et plonge-les dans l’abîme de ma Miséricorde. Que les flots de mon Sang rafraîchissent leurs brûlures. Toutes ces âmes Me sont très chères, mais elles Me rendent Justice. Il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement. Puise dans le trésor de mon Eglise toutes les indulgences, et offre-les en leur nom. Oh ! Si tu connaissais leur souffrance, tu offrirais sans cesse en leur nom l’aumône de tes prières, et tu paierais leurs dettes à ma Justice ».
Très Miséricordieux Jésus qui avez dit vouloir Vous-même la Miséricorde, voici que j’amène à la demeure de votre Cœur Très Compatissant, les âmes du Purgatoire, qui Vous sont très chères, mais qui pourtant doivent rendre des comptes à votre Justice. Que les flots de Sang et d’Eau jaillis de votre Cœur éteignent les flammes du feu purificateur afin que, là aussi soit glorifiée la puissance de votre Miséricorde.
De la terrible ardeur du feu purificateur,
Une plainte s’élève vers votre Miséricorde,
Demandant consolation, soulagement, fraîcheur,
Des seuls ruisseaux d’Eau à votre Sang mêlés.

Père Éternel, daignez jeter un regard de Miséricorde sur les âmes souffrant au Purgatoire, enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Je Vous implore par la douloureuse Passion de Jésus, votre Fils, et par toute l’amertume dont son âme Très Sainte fut inondée, de manifester votre Miséricorde aux âmes qui sont soumises à votre Justice sans dé-faut. Que Votre regard ne tienne compte que des mérites des plaies de Jésus, votre Très Cher Fils, car nous croyons que votre bonté et Votre pitié est infinie.

Neuvième jour



« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes indifférentes et froides, et plonge-les dans l’abîme de ma Miséricorde. Ce sont ces âmes-là qui blessent le plus douloureusement mon Cœur. Ce sont elles, qui au Jardin des Oliviers, m’inspirèrent la plus grande aversion. C’est à cause d’elles que j’ai dit : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de Moi » ! Pour elles, l’ultime planche de salut est de recourir à ma Miséricorde ».
Très Compatissant Jésus qui n’êtes que pitié, j’amène à la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes indifférentes et froides. Que ces âmes, dont la froideur cadavérique Vous emplit de répulsion, retrouvent la flamme de la vie au feu de votre pur amour. Très Compatissant Jésus, usez de la Toute-puissance de votre Miséricorde : entraînez-les dans le brasier même de votre amour et communiquez-leur le feu de l’amour divin, car Vous pouvez tout.
Feu et glace ensemble il ne faut mêler,
Car le feu s’éteindra ou la glace fondra.
Mais par votre infinie Miséricorde,
Mon Dieu, vous pouvez suppléer de plus grandes déficiences.

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes indifférentes, qui sont cependant enfermées dans le Cœur Très Compatissant de Jésus. Père de Miséricorde, je Vous supplie par la Passion amère de votre Fils et par son agonie de trois heures sur la croix, permettez que ces âmes-là célèbrent aussi l’abîme de votre Miséricorde.





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Message par Isabelle-Marie Mar 14 Avr 2020 - 1:27

Sainte-Marthe: le bien des peuples ou le tombeau, le choix (traduction complète)

Le tombeau de la guerre, des armes, de la corruption

Pour préparer « l’après-pandémie », il faut choisir le « bien des peuples » pour ne pas revenir au tombeau de la guerre, des armes, de la corruption, fait observer le pape François dans son homélie de la messe de ce lundi de Pâques, 13 avril 2020.

Revêtu des ornements liturgiques blancs du Temps de Pâques, le pape a présidé la messe de 7h en la chapelle du Saint-Esprit de sa résidence su Vatican, la Maison Sainte-Marthe. Une messe quotidienne diffusée en streaming depuis le début du confinement.

Le pape a offert la messe pour ceux qui sont chargés de réfléchir dès maintenant à la fin du confinement.

Le témoignage des femmes

Il a relu l’Evangile qui rapporte comment les saintes femmes ont rencontré Jésus vivant après sa résurrection et comment elles sont allées l’annoncer aux apôtres: « Les femmes vont de l’avant pour apporter l’annonce: Dieu commence par les femmes, toujours. Elles ouvrent des voies. Elles ne doutent pas: elles savent; elles l’ont vu, elles l’ont touché. elles ont également vu le tombeau vide. »

Puis le pape a souligné l’option fondamentale que l’Evangile du jour invite à prendre: il montre une alternative, « une option de chaque jour, une option humaine qui existe depuis ce jour-là: l’option entre la joie, l’espérance de la résurrection de Jésus et la nostalgie du tombeau ».

L’option pour le bien des peuples

Le pape a actualisé la page d’Evangile: « Aujourd’hui encore, face à la prochaine – espérons que ce sera bientôt – prochaine fin de cette pandémie, il y a la même option: soit on va miser sur la vie, sur la résurrection des peuples, soit sur le dieu de l’argent: retourner au tombeau de la faim, de l’esclavage, des guerres, des fabriques d’armes, des enfants sans éducation … là, c’est le tombeau. »

Le pape exprimé cette prière: « Que le Seigneur nous aide toujours, dans notre vie personnelle comme dans notre vie sociale, à choisir l’annonce: l’annonce qui est horizon, est ouverte, toujours; qu’Il nous conduise à choisir le bien du peuple. Et à ne  jamais tomber dans le tombeau du dieu de l’argent. »

Dans un tweet, le pape a insisté: « Notre pari sera en faveur de la vie et de la résurrection des peuples, ou il sera pour le dieu argent, ce qui équivalait à retourner au tombeau de la faim, de l’esclavage, des guerres, des fabricants d’armes, des enfants sans éducation #HomélieSainteMarthe«

Homélie du pape François

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente une option, une option de chaque jour, une option humaine qui existe depuis ce jour-là: l’option entre la joie, l’espérance de la résurrection de Jésus et la nostalgie du tombeau.

Les femmes vont de l’avant pour apporter l’annonce: Dieu commence par les femmes, toujours. Elles ouvrent des voies. Elles ne doutent pas: elles savent; elles l’ont vu, elles l’ont touché. elles ont également vu le tombeau vide. Il est vrai que les disciples n’y ont pas cru et ont dit: « Mais ces femmes sont peut-être un peu trop imaginatives » … Je ne sais pas, ils avaient des doutes. Mais elles étaient sûres et finalement elles ont apporté cette voie jusqu’à aujourd’hui: Jésus est ressuscité, il est vivant parmi nous.

Et puis il y a l’autre [option]: il vaut mieux ne pas vivre avec le tombeau vide. Il nous amènera tant de problèmes, ce tombeau vide. C’est la décision de cacher le fait. C’est comme toujours: quand nous ne servons pas Dieu, le Seigneur, nous servons l’autre dieu, l’argent. Rappelons-nous ce que Jésus a dit: il y a deux maîtres, le Seigneur Dieu et le seigneur argent. On ne peut pas servir les deux.

Et pour sortir de cette évidence, de cette réalité, les prêtres, les docteurs de la loi ont choisi l’autre chemin, celle que leur offrait le dieu argent et ils ont payé: ils ont payé le silence. Le silence des témoins. L’un des gardes avait confessé, à peine Jésus était mort: « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu! » Ces pauvres gens ne comprennent pas, ils ont peur parce qu’il en va de la vie … et ils sont allés chez les prêtres, chez les docteurs de la Loi. Et ceux-ci ont payé: ils ont payé pour le silence, et cela, chers frères et sœurs, ce n’est pas un pot-de-vin: c’est de la pure corruption, de la corruption à l’état pur.

Si tu ne confesses pas Jésus-Christ le Seigneur, réfléchis où se trouve le sceau de ton tombeau, où il y a de la corruption. C’est vrai que beaucoup de gens ne confessent pas Jésus parce qu’ils ne le connaissent pas, parce que nous nous ne l’avons pas annoncé avec cohérence, et cela c’est de notre faute. Mais quand nous prenons ce chemin devant les preuves, c’est le chemin du diable, c’est le chemin de la corruption. On paie et tais-toi.

Aujourd’hui encore, face à la prochaine – espérons que ce sera bientôt – prochaine fin de cette pandémie, il y a la même option: soit on va miser sur la vie, sur la résurrection des peuples, soit sur le dieu de l’argent: retourner au tombeau de la faim, de l’esclavage, des guerres, des fabriques d’armes, des enfants sans éducation … là, c’est le tombeau.

Que le Seigneur nous aide toujours, dans notre vie personnelle comme dans notre vie sociale, à choisir l’annonce: l’annonce qui est horizon, est ouverte, toujours; qu’Il nous conduise à choisir le bien du peuple. Et à ne  jamais tomber dans le tombeau du dieu de l’argent.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Message par Isabelle-Marie Sam 18 Avr 2020 - 23:28

Sainte-Marthe : attention à une foi « virtuelle » (Traduction complète)

La familiarité avec le Seigneur se vit en communauté et avec les sacrements

En ce temps de pandémie et de confinement, le pape François a mis en garde contre le danger d’une foi « virtualisée », sans la pratique des sacrements et sans la communauté, en célébrant la messe matinale, ce 17 avril 2020.

En directe streaming depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le pape a médité dans son homélie sur « la familiarité » du chrétien avec le Seigneur : mais il s’agit d’une familiarité « toujours communautaire », a-t-il ajouté. « Oui, elle est intime, elle est personnelle mais en communauté. Une familiarité sans communauté, une familiarité sans le Pain, une familiarité sans l’Eglise, sans le peuple, sans les sacrements, est dangereuse. Elle peut devenir une familiarité – disons-le – gnostique, une familiarité seulement pour moi, détachée du peuple de Dieu. »

Le confinement oblige à des aménagements, mais il faudra « sortir du tunnel », pas « y rester », a-t-il prévenu.

Homélie du pape François

Les disciples étaient des pêcheurs : Jésus les avait appelés pendant leur travail. André et Pierre travaillaient avec leurs filets. Ils laissèrent leurs filets et suivirent Jésus (cf. Mt 4,18-20). Jean et Jacques, pareil : ils laissèrent leur père et les jeunes qui travaillaient avec eux et ils suivirent Jésus (cf. Mt 4,21-22). L’appel s’est fait dans leur métier de pêcheurs. Et ce passage de l’Évangile d’aujourd’hui, ce miracle de la pêche miraculeuse nous fait penser à une autre pêche miraculeuse, celle que raconte Luc (cf. Lc 5,1-11) où il est arrivé la même chose. Ils ont pris du poisson, alors qu’ils pensaient ne rien avoir. Après sa prédication, Jésus a dit : “Avance au large” – “Mais nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre !” – “Allez”. “Sur ta parole – dit Pierre – je vais jeter les filets.” Il pêchèrent une telle quantité – dit l’Évangile – qu’il furent saisis d’“un grand effroi” (cf. Lc 5,9), par ce miracle. Aujourd’hui, dans cette autre pêche, on ne parle pas d’effroi. On voit un certain naturel, on voit qu’il y a eu du progrès, un cheminement dans la connaissance du Seigneur, dans l’intimité avec le Seigneur ; je dirais que c’est le mot juste : dans la familiarité avec le Seigneur. Quand Jean vit cela, il dit à Pierre : “C’est le Seigneur !”, et Pierre s’habilla et se jeta à l’eau pour aller vers le Seigneur (cf. Jn 21,7). La première fois, il s’était agenouillé devant Lui : “Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.” (cf. Lc 5,Cool. Cette fois-ci il ne dit rien, c’est plus naturel. Personne ne demandait : “Qui es-tu ?”. Ils savaient que c’était le Seigneur, la rencontre avec le Seigneur était naturelle. La familiarité des apôtres avec le Seigneur avait grandi.

Nous aussi chrétiens, dans notre chemin de vie, nous sommes en marche, nous progressons dans la familiarité avec le Seigneur. Le Seigneur, pourrais-je dire, est un peu “sans façons”, mais “sans façons” parce qu’il marche avec nous, nous savons que c’est Lui. Ici personne ne lui a demandé “qui es-tu ?”: ils savaient que c’était le Seigneur. Le chrétien a une familiarité quotidienne avec le Seigneur. Ils ont sûrement pris leur petit-déjeuner ensemble, avec du poisson et du pain, ils ont certainement parlé de beaucoup de choses avec naturel.

Cette familiarité  des chrétiens avec le Seigneur est toujours communautaire. Oui, elle est intime, elle est personnelle mais en communauté. Une familiarité sans communauté, une familiarité sans le Pain, une familiarité sans l’Eglise, sans le peuple, sans les sacrements, est dangereuse. Elle peut devenir une familiarité – disons-le – gnostique, une familiarité seulement pour moi, détachée du peuple de Dieu. La familiarité des apôtres avec le Seigneur était toujours communautaire, signe de la communauté. Elle allait toujours avec le sacrement, avec le Pain.

Je dis cela parce que quelqu’un m’a fait réfléchir sur le danger de ce que nous sommes en train de vivre en ce moment, de cette pandémie qui nous a conduits à tous communiquer même religieusement à travers les médias, à travers les moyens de communication ;même cette Messe, nous sommes tous en communication, mais pas ensemble, spirituellement ensemble… Il y a un grand peuple : nous sommes ensemble, mais pas ensemble. Le sacrement aussi : aujourd’hui vous avez l’Eucharistie, mais les personnes qui sont connectées avec nous n’ont que la communion spirituelle. Et ce n’est pas l’Eglise : c’est l’Eglise d’une situation difficile, que le Seigneur permet, mais l’idéal de l’Eglise est toujours avec le peuple et avec les sacrements. Toujours.

Avant Pâques, quand est sortie la nouvelle que j’allais célébrer Pâques dans la basilique Saint-Pierre vide, un évêque m’a écrit – un bon évêque : bon – et il m’a réprimandé. “Mais comment cela, Saint-Pierre est si grande, pourquoi ne pas mettre au moins 30 personnes, pour que l’on voie du monde ? Il n’y aura pas de danger …”. Je pensai : “Mais qu’a-t-il en tête pour me dire ça ?”. A ce moment-là je n’ai pas compris. Mais comme c’est un bon évêque, très proche du peuple, il voulait me dire quelque chose. Quand je le verrai, je lui demanderai. Puis j’ai compris. Il me disait : “Attention à ne pas virtualiser l’Eglise, à ne pas virtualiser les sacrements, à ne pas virtualiser le peuple de Dieu. L’Eglise, les sacrements, le peuple de Dieu sont concrets. C’est vrai qu’en ce moment nous devons faire cette familiarité avec le Seigneur de cette façon, mais pour sortir du tunnel, pas pour y rester. Et c’est la familiarité des apôtres : pas gnostique, pas viralisée, pas égoïste pour chacun d’eux, mais une familiarité concrète, dans le peuple. La familiarité avec le Seigneur dans la vie quotidienne, la familiarité avec le Seigneur dans les sacrements, au milieu du peuple de Dieu. Ils ont fait un chemin de maturité dans la familiarité avec le Seigneur  apprenons à le faire nous aussi. Dès le premier moment, ils ont compris que cette familiarité était différente de celle qu’ils imaginaient, et ils sont arrivés à cela. Ils savaient que c’était le Seigneur, ils partageaient tout : la communauté, les sacrements, le Seigneur, la paix, la fête.

Que le Seigneur nous enseigne cette intimité avec Lui, cette familiarité avec Lui mais dans l’Eglise, avec le sacrements, avec le saint peuple fidèle de Dieu.

Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Message par Isabelle-Marie Sam 18 Avr 2020 - 23:30

Sainte-Marthe : le courage chrétien (Traduction complète)

La liberté de parler, de tout dire

Le « courage » chrétien, l’assurance des disciples du Christ, était au cœur de l’homélie du pape François à la messe matinale qu’il célébrait ce 18 avril 2020 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.

En direct streaming, le pape a médité sur l’assurance des apôtres : « On ne peut pas être chrétiens sans que vienne cette assurance : si elle ne vient pas, tu n’es pas un bon chrétien. Si tu n’as pas de courage, si pour expliquer ta position tu tombes dans les idéologies ou dans les explications casuistiques, il te manque cette assurance, il te manque ce style chrétien, la liberté de parler, de tout dire. »

Homélie du pape François

Les chefs, les anciens, les scribes, en voyant ces hommes et l’assurance avec laquelle ils parlent, et en sachant qu’ils étaient sans culture – peut-être ne savaient-ils pas écrire – ils restaient surpris. Ils ne comprenaient pas : “Mais il y a une chose que nous ne pouvons pas comprendre, comment ces personnes sont si courageuses qu’elles ont cette assurance” (cf. Ac 4,13). Cette parole est une parole très importante qui devient le style propre aux prédicateurs chrétiens, dans le Livre des Actes des Apôtres : assurance. Courage. Cela veut dire tout cela. Dire clairement. Cela vient de la racine grecque qui signifie tout dire, et nous aussi nous utilisons souvent ce mot grec, pour exprimer cela : parresia, franchise, courage. Et ils voyaient cette franchise, cette assurance, ce courage, cette parresia en eux et ils ne comprenaient pas.

Assurance. Le courage et l’assurance avec lesquels les premiers apôtres prêchaient… Le Livre des Actes par exemple en est rempli : il dit que Paul et Barnabé cherchaient à expliquer aux juifs avec assurance le mystère de Jésus et qu’ils prêchaient l’Evangile avec assurance (cf. Ac 13,46).

Mais il y a un verset qui me plaît beaucoup dans la Lettre aux Hébreux, quand l’auteur de la Lettre aux Hébreux s’aperçoit qu’il y a quelque chose qui diminue dans la communauté, quelque chose qui se perd, qu’il y a une certaine tiédeur, que ces chrétiens sont en train de devenir tièdes. Et il dit ceci – je ne me souviens pas de la citation exacte, … – il dit ceci : “Souvenez-vous des premiers jours, vous avez soutenu une grande lutte difficile : à présent ne perdez pas votre assurance” (cf. He 10,32-35). “Reprends-toi”, retrouver l’assurance, le courage chrétien d’avancer. On ne peut pas être chrétiens sans que vienne cette assurance : si elle ne vient pas, tu n’es pas un bon chrétien. Si tu n’as pas de courage, si pour expliquer ta position tu tombes dans les idéologies ou dans les explications casuistiques, il te manque cette assurance, il te manque ce style chrétien, la liberté de parler, de tout dire. Le courage.

Et puis, nous voyons que les chefs, les anciens et les scribes sont victimes, ils sont victimes de cette assurance, parce qu’elle leur donne une leçon : ils ne savent que faire. En se rendant compte “que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris ; d’autre part, ils reconnaissaient en eux ceux qui étaient avec Jésus. Mais comme ils voyaient, debout avec eux, l’homme qui avait été guéri, ils ne trouvaient rien à redire” (Ac 4,13-14). Au lieu d’accepter la vérité comme on la voyait, ils avaient le cœur si fermé qu’ils ont cherché le chemin de la diplomatie, le chemin du compromis : “Effrayons-les un peu, disons-leur qu’ils seront punis, et puis voyons s’ils se taisent” (cf. Ac 4,16-17). Vraiment, ils ont été mis en échec par l’assurance : ils ne savaient pas comment en sortir. Mais il ne leur venait pas à l’esprit de dire : “Mais cela ne serait-il pas vrai ?”. Leur cœur était déjà fermé, il était dur : leur coeur était corrompu. C’est l’un des drames : la force de l’Esprit Saint qui se manifeste dans cette assurance de la prédication, dans cette folie de la prédication, ne peut pas entrer dans les cœurs corrompus. C’est pourquoi faisons attention : pécheurs oui, corrompus jamais. N’arrivez pas à cette corruption qui s’exprime de tant de façons…

Mais ils étaient mis en échec et ils ne savaient que dire. Et à la fin, ils ont trouvé un compromis : “Menaçons-les un peu, effrayons-les un peu’”, et ils les invitent, ils les rappellent et ils leur ordonnent de ne plus parler ni d’enseigner au nom de Jésus. “Faisons la paix : allez en paix, mais ne parlez pas au nom de Jésus, n’enseignez pas” (cf. Ac 4,18). Nous connaissons Pierre : ce n’était pas un courageux né. C’était un lâche, il a renié Jésus. Mais que s’est-il passé à présent ? Ils répondent : “Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu.” (Ac 4,19-20). Mais ce courage, d’où vient-il, chez ce lâche qui a renié le Seigneur ? Que s’est-il passé dans le cœur de cet homme ? Le don de l’Esprit Saint : l’assurance, la courage, la parresìa est un don, une grâce qu donne l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Ils sont allés prêcher près avoir reçu l’Esprit : un peu courageux, quelque chose de nouveau pour eux. C’est la cohérence, c’est le signal du chrétien, du vrai chrétien : il est courageux, il dit toute la vérité parce qu’il est cohérent.

Et dans son envoi le Seigneur appelle à cette cohérence spirituelle. Après cette synthèse de Marc dans l’Evangile : « Ressuscité au matin…» (16,9) – une synthèse de la résurrection –, « il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité » (v. 14). Mais par la force de l’Esprit Saint – c’est le salut de Jésus : « recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22) – et il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15). Allez avec courage, allez avec assurance, n’ayez pas peur. Non – reprenant le verset de la Lettre aux Hébreux – “Ne perdez pas votre assurance ; ne jetez pas ce don de l’Esprit Saint” (cf. He 10,35). La mission naît ici, de ce don qui nous rend courageux, assurés dans l’annonce de la parole.

Que le Seigneur nous aide toujours à être comme cela : courageux. Cela ne veut pas dire imprudents  non, non. Courageux. Le courage chrétien est prudent, mais il est courage.

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Message par Isabelle-Marie Mer 22 Avr 2020 - 22:56

Sainte-Marthe : « Suis-je enfant de Dieu » ou « chauve-souris » ?

Un Dieu qui « nous aime à la folie »

« Est-ce que je marche dans la lumière ou dans les ténèbres ? Suis-je enfant de Dieu ou ai-je fini par devenir une pauvre chauve-souris ? ». C’est la « question quotidienne » que le pape François a invité à se poser ce mercredi 22 avril 2020, lors de la messe matinale à Sainte-Marthe. Il y a des personnes « habituées aux ténèbres », a-t-il expliqué, que la lumière « aveugle » : « Ce sont des chauves-souris humaines : elle ne savent se déplacer que la nuit. Et nous aussi, quand nous sommes dans le péché, nous sommes dans cet état : nous ne tolérons pas la lumière ».

Dans son homélie, le pape François a commenté l’Évangile de Jean qui relate, pour le troisième jour consécutif, le dialogue de Jésus avec Nicodème, « un véritable traité de théologie », a-t-il dit, « tout est là ». Le premier point, a dit le pape, c’est la « révélation de l’amour de Dieu » qui nous aime « à la folie » : et le pape a répété pas moins de trois fois le premier verset du passage de ce jour : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Le crucifix, a-t-il ajouté, est « vraiment le grand livre de l’amour de Dieu. Ce n’est pas un objet à mettre ici ou là ».

« Regarder le crucifix en silence, a poursuivi le pape, regarder les plaies, regarder le cœur de Jésus, regarder l’ensemble : le Christ crucifié, le Fils de Dieu, anéanti, humilié… par amour », c’est ce que font certains chrétiens : « là, ils trouvent tout, parce qu’ils ont compris, l’Esprit Saint leur a fait comprendre qu’il y a là toute la science, tout l’amour de Dieu, toute la sagesse chrétienne ». Alors, a-t-il conclu, « laissons l’amour de Dieu entrer en nous » et « la lumière de l’Esprit » « nous aider à voir les choses dans la vraie lumière et non dans les ténèbres ».

La messe de ce jour, célébrée à 7 heures du matin, a été transmise en direct streaming depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, comme depuis le début du confinement. La transcription en italien est disponible sur les médias du Vatican.

Homélie du pape François (Traduction intégrale)

Ce passage de l’Évangile de Jean, chapitre 3 (cf. Jn 3,16-21), le dialogue entre Jésus et Nicodème, est un véritable traité de théologie : tout est là. Le kérygme, la catéchèse, la réflexion théologique, la parénèse… tout y est, dans ce chapitre. Et chaque fois que nous le lisons, nous rencontrons davantage de richesse, d’explications, de choses qui nous font comprendre la révélation de Dieu. Ce serait beau de le lire plusieurs fois, pour s’approcher du mystère de la Rédemption. Aujourd’hui, je prendrai seulement deux points sur l’ensemble, deux points qui sont dans le passage de ce jour.

Le premier est la révélation de l’amour de Dieu. Dieu nous aime et il nous aime, comme le dit un saint, à la folie : l’amour de Dieu semble une folie. Il nous aime : « il a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Il a donné son Fils, il a envoyé son Fils et l’a envoyé mourir sur la croix. Chaque fois que nous regardons le crucifix, nous trouvons cet amour. Le crucifix est vraiment le grand livre de l’amour de Dieu. Ce n’est pas un objet à mettre ici ou là, plus beau, pas très beau, plus ancien, plus moderne… non. C’est l’expression de l’amour de Dieu. Dieu nous a aimés ainsi : il a envoyé son Fils, qui s’est anéanti jusqu’à la mort sur la croix par amour. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils » (cf. v.16).

Un grand nombre de personnes, de chrétiens passent leur temps à regarder le crucifix… et là, ils trouvent tout, parce qu’ils ont compris, l’Esprit Saint leur a fait comprendre qu’il y a là toute la science, tout l’amour de Dieu, toute la sagesse chrétienne. Paul en parle, il explique que tous les raisonnements humains qu’il fait servent jusqu’à un certain point, mais le vrai raisonnement, la façon la plus belle de penser, mais aussi qui explique tout est la croix du Christ, c’est le « Christ crucifié qui est un scandale » (cf. 1 Cor 1,23) et une folie, mais c’est la voie. Et c’est cela l’amour de Dieu. Dieu « a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Et pourquoi ? « Afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (v.3,16). L’amour du Père qui veut ses enfants avec lui.

Regarder le crucifix en silence, regarder les plaies, regarder le cœur de Jésus, regarder l’ensemble : le Christ crucifié, le Fils de Dieu, anéanti, humilié… par amour. C’est le premier point que nous montre aujourd’hui ce traité de théologie qu’est le dialogue de Jésus avec Nicodème.

Le second point est un point qui nous aidera aussi : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jn 3,19). Jésus reprend aussi cela sur la lumière. Il y a des personnes – nous aussi, parfois – qui ne peuvent pas vivre dans la lumière parce qu’elles sont habituées aux ténèbres. La lumière les aveugle, elles sont incapables de voir. Ce sont des chauves-souris humaines : elle ne savent se déplacer que la nuit. Et nous aussi, quand nous sommes dans le péché, nous sommes dans cet état : nous ne tolérons pas la lumière. Il est plus commode pour nous de vivre dans les ténèbres ; la lumière nous gifle, elle nous montre ce que nous ne voulons pas voir. Mais le pire, c’est que les yeux, les yeux de l’âme, à force de vivre dans les ténèbres, s’habituent à tel point qu’ils finissent par ignorer ce qu’est la lumière. Perdre le sens de la lumière, parce que je m’habitue davantage aux ténèbres. Et tant de scandales humains, tant de corruption, nous signalent cela. Les corrompus ne savent pas ce qu’est la lumière, ils ne connaissent pas. Nous aussi, quand nous sommes en état de péché, en état d’éloignement du Seigneur, nous devenons aveugles et nous nous sentons mieux dans les ténèbres et nous avançons ainsi, sans voir, comme les aveugles, en nous déplaçant comme nous pouvons.

Laissons l’amour de Dieu, que Jésus a envoyé pour nous sauver, entrer en nous et « la lumière qu’apporte Jésus » (cf. v.19), la lumière de l’Esprit entrer en nous et nous aider à voir les choses dans la lumière de Dieu, dans la vraie lumière et non dans les ténèbres que nous donne le seigneur des ténèbres.

Deux points aujourd’hui : l’amour de Dieu dans le Christ, dans le crucifié, dans le quotidien. Et la question quotidienne que nous pouvons nous poser : « Est-ce que je marche dans la lumière ou dans les ténèbres ? Suis-je enfant de Dieu ou ai-je fini par devenir une pauvre chauve-souris ? ».

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Message par Isabelle-Marie Lun 27 Avr 2020 - 9:02

Sainte-Marthe : Quel est le secret de Pierre ?

Contempler Jésus qui prie pour nous (Traduction intégrale)

« Quel est le secret de Pierre ? » : lors de la messe de ce jeudi matin 23 avril 2020,  dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le pape François s’est interrogé sur le changement radical survenu dans la personne de Pierre, tel qu’il apparaît au chapitre 5 des Actes des apôtres. « Quel chemin a fait ce Pierre pour en arriver à ce point, à ce courage, à cette assurance, à s’exposer », se refusant à tout « compromis » ? Est-ce vraiment ce même Pierre « qui a renié Jésus », « qui avait tellement peur, ce Pierre qui était même un lâche » ?

Le pape François a centré son homélie sur la Première lecture, tirée des Actes des apôtres, dans laquelle Pierre et les apôtres comparaissent devant le sanhédrin. Ils sont accusés d’enseigner dans le Temple de Jérusalem au nom de Jésus, alors que cela leur a été interdit. Le pape a brossé de la personne de Pierre un portrait contrasté : « enthousiaste », « qui aimait avec force », « peureux » mais « ouvert à Dieu », « instable », parce que « très généreux ». En substance, un homme qui « passait de la tentation à la grâce ».

Le secret de Pierre, a expliqué son Successeur, révélant peut-être son propre secret, c’est « la prière de Jésus », qui « prie pour Pierre, pour que sa foi ne défaille pas » et qu’il puisse « affermir ses frères dans la foi ». Jésus, a-t-il assuré, prie aussi « pour nous », « devant le Père ». Le pape François a fait observer que « nous ne sommes pas habitués à contempler Jésus qui montre ses plaies à son Père », qui intercède et « prie pour nous ». Et il a invité à avoir « davantage confiance » dans cette prière « pour chacun de nous ».

La messe en la mémoire liturgique de saint Georges martyr, saint patron du pape Jorge Bergoglio, était retransmise en direct streaming par les médias du Vatican, comme c’est le cas chaque jour depuis le début du confinement.

Homélie du pape François

La Première lecture continue l’histoire qui avait commencé avec la guérison de l’infirme près de la ‘Belle Porte’ du Temple. Les apôtres ont été emmenés devant le Conseil suprême, puis on les a envoyés en prison, et un ange les a libérés. Et ce matin-là, justement ce matin-là, ils devaient sortir de prison pour être jugés, mais ils avaient été libérés par l’ange et ils prêchaient dans le Temple (cf. Ac 5,17-25). « En ces jours-là, le commandant du Temple et son escorte, ayant amené les apôtres, les présentèrent au Conseil suprême » (v.27) ; ils sont allés les chercher dans le Temple et les ont amenés au Conseil suprême. Et là, le grand prêtre leur fit des reproches : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là » (v.28) – c’est-à-dire au nom de Jésus – et vous, « voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » (v.28).

Parce que les apôtres, surtout Pierre et Jean, reprochaient aux dirigeants, aux prêtres, d’avoir tué Jésus. Alors Pierre répondit avec les apôtres, par cette histoire : « Il faut obéir à Dieu : nous, nous obéissons à Dieu et vous, vous êtes coupables de cela » (cf. Ac 5, 29-31). Et il accuse, mais avec courage, avec assurance, au point qu’on se demande : « Mais est-ce lui, ce Pierre qui a renié Jésus ? Ce Pierre qui avait tellement peur, ce Pierre qui était même un lâche ? Que lui est-il arrivé ? » Et il termine en disant : « Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (cf. v.32). Quel chemin a fait ce Pierre pour en arriver à ce point, à ce courage, à cette assurance, à s’exposer. Parce qu’il pouvait user de compromis en disant aux prêtres : « Mais rassurez-vous, nous allons partir, nous parlerons un peu, sur un ton un peu moins fort, nous ne vous accuserons jamais en public, mais vous, laissez-nous en paix… » et en arriver à des compromis.

Dans l’histoire, l’Église a dû faire cela très souvent pour sauver le peuple de Dieu. Et bien des fois, elle l’a aussi fait pour se sauver elle-même – non pas la Sainte Église, mais les dirigeants. Les compromis peuvent être bons et ils peuvent être mauvais. Mais ils pouvaient sortir grâce au compromis. Non ! Pierre a dit : « Pas de compromis ! Vous êtes les coupables » (cf. v.30) et avec ce courage.

Et comment Pierre en est-il arrivé là ? Parce que c’était un homme enthousiaste, un homme qui aimait avec force, et aussi un homme peureux, un homme qui était ouvert à Dieu au point que Dieu lui révèle que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, mais peu après – aussitôt – il se laisse tomber dans la tentation de dire à Jésus : »Non, Seigneur, pas par ce chemin, non : prenons l’autre » : la rédemption sans la Croix. Et Jésus lui dit : « Satan » (cf. Mc 8, 31-33). Un Pierre qui passait de la tentation à la grâce, un Pierre qui est capable de s’agenouiller devant Jésus et de dire : « Éloigne-toi de moi car je suis un homme pécheur » (cf. Lc 5,Cool, et ensuite un Pierre qui cherche à s’en sortir, sans se faire voir et, pour ne pas finir en prison, il renie Jésus (cf. Lc 22, 54-62). C’est un Pierre instable, parce qu’il était très généreux, mais aussi très faible. Quel est le secret, quelle est la force qu’a eue Pierre pour en arriver là ? Il y a un verset qui nous aidera à comprendre cela. Avant la Passion, Jésus dit aux apôtres : « voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé » (Lc 22,31). C’est le moment de la tentation : « Vous serez ainsi, comme le blé ». Et il dit à Pierre : « Et je prierai pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (cf. v.32). C’est cela, le secret de Pierre : la prière de Jésus. Jésus prie pour Pierre, pour que sa foi ne défaille pas et qu’il puisse, comme le dit Jésus, affermir ses frères dans la foi. Jésus prie pour Pierre.

Et ce que Jésus a fait avec Pierre, il le fait avec nous tous. Jésus prie pour nous ; il prie devant le Père. Nous sommes habitués à prier Jésus pour qu’il nous donne telle grâce, telle autre, qu’il nous aide, mais nous ne sommes pas habitués à contempler Jésus qui montre ses plaies à son Père, Jésus, l’intercesseur, Jésus qui prie pour nous. Et Pierre a été capable de faire tout ce chemin, de la lâcheté au courage, avec le don de l’Esprit Saint, grâce à la prière de Jésus.

Réfléchissons-y un peu. Adressons-nous à Jésus, remercions-le de prier pour nous. Jésus prie pour chacun de nous. Jésus est l’intercesseur. Jésus a voulu emporter ses plaies avec lui pour les montrer à son Père. C’est le prix de notre salut. Nous devons avoir davantage confiance ; plus que dans nos prières, dans la prière de Jésus. « Seigneur, prie pour moi ! – Mais je suis Dieu, je peux te donner…  – Oui, mais prie pour moi, parce que tu es l’intercesseur ». Et c’est cela le secret de Pierre : « Pierre, je prierai pour toi, pour que ta foi ne défaille pas » (cf. Lc 22,32).

Que le Seigneur nous apprenne à lui demander la grâce de prier pour chacun de nous.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat



Sainte-Marthe : Comment Jésus forme le cœur des pasteurs

« Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Traduction intégrale)

« Une des choses que Jésus aimait le plus, c’était d’être avec la foule », relève le pape François dans son homélie de ce jour, au cours de la messe matinale dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Mais, poursuit-il, « une des choses que les apôtres aimaient le moins, c’était la foule, parce qu’ils aimaient être proches du Seigneur ». Et le Seigneur « essayait de former le coeur des pasteurs » à « cette attitude pastorale qu’est la proximité à l’égard du peuple de Dieu », pour le servir.

Le pape François a commenté l’Évangile de ce vendredi 24 avril 2020, dans lequel saint Jean raconte l’épisode de la multiplication des pains. Jésus nourrit une grande foule avec cinq pains et deux poissons, alors que les apôtres voudraient renvoyer les gens et rester seuls avec le Seigneur. L’évangéliste montre l’attitude de Jésus à l’égard des apôtres, a expliqué le pape : « Il les mettait continuellement à l’épreuve pour les former ». Et en leur disant : « Donnez-leur vous-mêmes à manger », le Seigneur « les met à l’épreuve ».

« C’est vrai que le peuple de Dieu fatigue le pasteur, a reconnu le pape François, « parce que les gens vont toujours trouver le bon pasteur pour une raison ou pour une autre ». Mais aujourd’hui encore, c’est cela que Jésus dit à tous les pasteurs : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! ». « Ils sont angoissés ? Donnez-leur vous-mêmes la consolation ? Ils sont perdus ? Donnez-leur vous-même une issue. Ils se sont trompés ? Donnez-leur vous-mêmes une aide pour résoudre leurs problèmes… ».

La messe célébrée par le pape François à 7 heures du matin était retransmise en direct streaming par les médias du Vatican, comme c’est le cas tous les jours depuis le début du confinement.

Homélie du pape François

La phrase de ce passage de l’Évangile nous fait réfléchir : « Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire » (Jn 6,6). C’est ce que Jésus avait en tête lorsqu’il dit à Philippe : « Où pourrions- nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »(Jn 6,5). Mais il le disait pour le mettre à l’épreuve. Lui, il savait.

On voit ici l’attitude de Jésus avec ses apôtres. Il les mettait continuellement à l’épreuve pour les former et, quand ils étaient en dehors de la fonction qu’ils devaient assurer, il les arrêtait et les formait. L’Évangile est plein de ces gestes de Jésus pour faire grandir ses disciples et faire d’eux des pasteurs du peuple de Dieu, dans ce cas-ci, des évêques : pasteurs du peuple de Dieu. Et une des choses que Jésus aimait le plus, c’était d’être avec la foule parce que c’est aussi un symbole de l’universalité de la Rédemption. Et une des choses que les apôtres aimaient le moins, c’était la foule, parce qu’ils aimaient être proches du Seigneur, entendre le Seigneur, entendre tout ce que le Seigneur disait. Ce jour-là, il sont allés là-bas prendre une journée de repos… – c’est ce que disent les autres versions dans les Évangiles, parce qu’ils en parlent tous les quatre… peut-être y a-t-il eu deux multiplications des pains – ils rentraient de mission et le Seigneur a dit : « Allons nous reposer un peu » (cf. Mc 6,31) et ils sont partis là-bas. Les gens s’aperçurent qu’ils partaient en mer, ils ont suivi la rive et les ont attendus de l’autre côté… Et les disciples n’étaient pas contents parce que la foule avait gâché leur « lundi de Pâques » : ils ne pouvaient pas faire cette fête avec le Seigneur. En dépit de cela, Jésus a commencé à enseigner, ils écoutaient, puis ils parlaient entre eux… et les heures passaient, les heures, les heures, Jésus parlait et les gens étaient heureux. Et eux, ils disaient : « … On a gâché notre fête, on a gâché notre repos ».

Mais le Seigneur cherchait la proximité avec les gens et il essayait de former le coeur des pasteurs à la proximité avec le peuple de Dieu pour le servir. Et eux, cela se comprend, ils se sentaient élus, ils se sentaient un peu un cercle privilégié, une classe privilégiée, « une aristocratie », disons-le ainsi, proches du Seigneur et très souvent le Seigneur faisait des gestes pour les corriger. Par exemple, pensons avec les enfants. Eux, ils protégeaient le Seigneur : « Non, non, non, ne laissez pas approcher les enfants qui importunent, qui dérangent… Non, les enfants avec les parents ! ». Et Jésus ? « Laissez venir les petits enfants » (cf. Mc 10, 13-16). Et eux, ils ne comprenaient pas. Ils ont compris après. Je pense aussi à la route vers Jéricho, l’autre qui criait : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Lc 18,38). Et eux : « Mais tais-toi, tais-toi, le Seigneur passe, ne le dérange pas ! ». Et Jésus dit : « Mais qui est-ce ? Faites-le venir ! » (cf. Lc 18, 35-43). Une autre fois, le Seigneur. Et ainsi, il leur enseignait la proximité avec le peuple de Dieu.

C’est vrai que le peuple de Dieu fatigue le pasteur, il fatigue : quand il y a un bon pasteur, les choses se multiplient parce que les gens vont toujours trouver le bon pasteur pour une raison ou pour une autre. Une fois, un grand curé d’un quartier simple, humble, de mon diocèse, avait un presbytère qui était comme une maison normale, comme les autres, et les gens frappaient à sa porte ou frappaient à la fenêtre, à n’importe quelle heure… et une fois, il m’a dit : « Mais j’aurais envie de murer ma porte et ma fenêtre pour qu’on me laisse me reposer ». Mais il se rendait compte qu’il était pasteur et qu’il devait être avec les gens !

Et Jésus forme, il enseigne à ses disciples, aux apôtres, cette attitude pastorale qu’est la proximité à l’égard du peuple de Dieu. Et le peuple de Dieu fatigue, parce qu’il nous demande toujours des choses concrètes ; il te demande toujours quelque chose de concret, peut-être pas juste, mais il te demande des choses concrètes. Et le pasteur doit s’occuper de ces choses. La version des autres évangélistes de cet épisode montre que les heures ont passé et que les gens devaient partir parce que la nuit tombait… et ils disent cela : « Mais renvoie ces gens pour qu’ils aillent s’acheter à manger », précisément au moment où il fait sombre, quand la nuit tombe… (cf. Lc 9, 12-13). Mais qu’avaient-ils en tête ?

Au moins de faire un peu de fête entre eux, cet égoïsme qui n’est pas mauvais, mais qui est compréhensible, d’être avec le pasteur, d’être avec Jésus qui est le grand pasteur, et Jésus répond, pour les mettre à l’épreuve : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (cf. v.13). Et c’est cela que Jésus dit aujourd’hui à tous les pasteurs : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! ». « Ils sont angoissés ? Donnez-leur vous-mêmes la consolation ? Ils sont perdus ? Donnez-leur vous-même une issue. Ils se sont trompés ? Donnez-leur vous-mêmes une aide pour résoudre leurs problèmes… Donnez-leur vous-mêmes, donnez-leur vous-mêmes… » Et le pauvre apôtre sent qu’il doit donner, donner, donner… Mais de qui reçoit-il ? Jésus nous l’enseigne : de Celui-là même de qui Jésus recevait.

Après cet événement, il renvoie les apôtres et va prier, de son Père, de la prière. Cette double proximité du pasteur, c’est celle que Jésus cherche à faire comprendre à ses apôtres pour qu’ils deviennent de grands pasteurs. Mais bien souvent, la foule se trompe et ici, elle s’est trompée, non ? « À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : “C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde.” Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira » (Jn 6, 14-15). Peut-être, peut-être mais… – l’Évangile ne le dit pas – que l’un des apôtres aurait dit : « Mais Seigneur, profitons-en pour prendre le pouvoir ! ». Une autre tentation. Et Jésus lui montre que ce n’est pas le bon chemin.

Le pouvoir du pasteur, c’est le service, il n’a pas d’autre pouvoir et quand il se trompe en prenant une autre pouvoir, sa vocation est gâchée et il devient, je ne sais pas, gestionnaire d’entreprises pastorales, mais pas pasteur. La structure ne fait pas la pastorale : c’est le cœur du pasteur qui fait la pastorale. Et le cœur du pasteur est ce que Jésus nous enseigne maintenant. Demandons aujourd’hui au Seigneur, pour les pasteurs de l’Église, de leur parler toujours, parce qu’il les aime tant : de nous parler toujours, de nous dire comment sont les choses, de nous expliquer et surtout de nous apprendre à ne pas avoir peur du peuple de Dieu, à ne pas avoir peur d’être proches.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat


Sainte-Marthe : « Si tu as la foi, tu dois nécessairement sortir de toi »

Si je vis comme chrétien, cela attire (Traduction complète)

« Si tu as la foi, tu dois nécessairement sortir de toi, tu dois sortir de toi, et montrer ta foi socialement », a insisté le pape François lors de la messe qu’il célébrait ce 25 avril 2020, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

« La foi, soit elle est missionnaire, soit elle n’est pas foi », a-t-il affirmé dans son homélie retransmise en direct streaming : « La foi te conduit nécessairement dehors, elle t’amène à la donner, parce que la foi est transmise essentiellement. Elle n’est pas tranquillité. »

Pour le pape, « si je dis que je suis chrétien et que je vis comme un païen, cela ne va pas ! Cela ne convainc personne. Si je dis que je suis chrétien et que je vis comme chrétien, cela attire ». La vie chrétienne, c’est « le service comme façon de vivre ».

Voici notre traduction de son homélie.

Homélie du pape François

Aujourd’hui l’Eglise célèbre saint Marc, un des quatre évangélistes, très proche de l’apôtre Pierre. L’Évangile de Marc a été le premier à être écrit. Il est simple, un style simple, très proche. Si vous avez un peu de temps aujourd’hui, prenez cet Évangile et lisez-le. Il n’est pas long, mais il est plaisant de lire la simplicité avec laquelle Marc raconte la vie du Seigneur.

Et dans l’Évangile – qui est la fin de l’Évangile de Marc, ce que nous avons lu – il y a l’envoi du Seigneur. Le Seigneur s’est révélé comme sauveur, comme le Fils unique de Dieu ; il s’est révélé à tout Israël et au peuple, spécialement aux apôtres, aux disciples, avec plus de détails. C’est l’au-revoir du Seigneur : le Seigneur s’en va, il “fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu”. Mais avant de partir, quand il apparaît aux Onze, il leur dit : “Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création”. C’est le caractère missionnaire de la foi. La foi, soit elle est missionnaire, soit elle n’est pas foi. La foi n’est pas seulement pour moi, pour que je grandisse avec la foi : c’est une hérésie gnostique. La foi te conduit toujours à sortir de toi. Sortir. La transmission de la foi ; la foi doit être transmise, elle doit être offerte, surtout par le témoignage : “Allez, que les gens voient comment vous vivez”.

Quelqu’un me disait, un prêtre européen, d’une ville européenne : “Il y a tant d’incrédulité, tant d’agnosticisme dans nos villes, parce que les chrétiens n’ont pas la foi. S’ils l’avaient, ils la donneraient certainement aux gens”. Il manque l’esprit missionnaire. Car à la racine il manque la conviction : “Oui, je suis chrétien, je suis catholique, mais…”. Comme si c’était une attitude sociale. Sur ta carte d’identité tu t’appelles comme cela, et “je suis chrétien”. C’est une donnée de la carte d’identité. Ce n’est pas la foi. C’est quelque chose de culturel. La foi te conduit nécessairement dehors, elle t’amène à la donner, parce que la foi est essentiellement transmise. Elle n’est pas tranquillité. “Ah, vous voulez dire, père, que nous devons tous êtres missionnaires et aller dans les pays lointains ?”. Non, c’est une partie de l’esprit missionnaire. Cela veut dire que si tu as la foi, tu dois nécessairement sortir de toi, tu dois sortir de toi, et montrer ta foi socialement. La foi sociale est pour tous : “Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création”. Et cela ne veut pas dire faire du prosélytisme, comme si j’étais une équipe de foot qui fait du prosélytisme ou une association caritative. Non, la foi n’est “en aucune façon prosélytisme”. C’est montrer la révélation, pour que l’Esprit Saint puisse agir chez les personnes, et comme témoin par le service. Le service est une façon de vivre: si je dis que je suis chrétien et que je vis comme un païen, cela ne va pas ! Cela ne convainc personne. Si je dis que je suis chrétien et que je vis comme chrétien, cela attire. C’est le témoignage.

Une fois, en Pologne, un étudiant universitaire m’a demandé : “Mais à l’université j’ai beaucoup de compagnons athées. Que devrais-je dire pour les convaincre ?” – “Rien, mon cher, rien ! La dernière chose que tu dois faire est de dire quelque chose. Commence à vivre et eux, en voyant ton témoignage, te demanderont : ‘Mais pourquoi est-ce que tu vis comme cela ?’”. La foi doit être transmise, mais pas pour convaincre, pour offrir un trésor. “Il est là, vous voyez ?”. C’est aussi l’humilité dont parlait saint Pierre dans la Première Lecture : “Bien-aimés, vous tous, les uns envers les autres, prenez l’humilité comme tenue de service. En effet, Dieu s’oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce”. Si souvent dans l’Eglise, dans l’histoire, des mouvements sont nés, des groupes d’hommes ou de femmes qui voulaient convaincre de la foi, convertir … De vrais “prosélytes”. Et comment ont-ils fini ? Dans la corruption.

… Mais où est la sécurité ? Comment puis-je être sûr qu’en sortant de moi-même je serai fécond dans la transmission de la foi ? “Proclamez l’Évangile à toute la création”, vous ferez des merveilles. Et le Seigneur sera avec nous jusqu’à la fin du monde. Il nous accompagne. Dans la transmission de la foi, il y a toujours le Seigneur avec nous. Dans la transmission de l’idéologie il y aura des maîtres, mais quand j’ai une attitude de foi qui est transmise, c’est le Seigneur qui m’accompagne. Je ne suis jamais seul dans la transmission de la foi. Le Seigneur est avec moi pour transmettre la foi. Il l’a promis: “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde”.

Prions le Seigneur, afin qu’il nous aide à vivre notre foi ainsi : la foi aux portes ouvertes, une foi transparente, pas “prosélyte”, mais qui montre : “Je suis comme cela”. Et par une saine curiosité, tu aides les personnes à recevoir ce message qui les sauvera.

Traduction de Zenit, Anne Kurian
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Message par Isabelle-Marie Lun 27 Avr 2020 - 22:56

Sainte-Marthe : « au rythme de la personne la plus lente »

« Pourquoi es-tu chrétien ? » (Traduction intégrale de l’homélie)

« Le vrai pèlerin doit aller au rythme de la personne la plus lente », comme Dieu qui « n’accélère pas », qui patiente, qui « attend que nous fassions le premier pas », a souligné le pape François lors de la messe matinale qu’il célébrait à Sainte-Marthe, ce 26 avril 2020.

Dans son homélie retransmise en direct streaming, le pape a expliqué que le chrétien était celui qui « a rencontré Jésus Christ » : « Pourquoi es-tu chrétien ? Pourquoi es-tu chrétienne ? Souvent on ne sait pas expliquer. Certains par tradition mais d’autres ne savent pas le dire : parce qu’ils ont rencontré Jésus, mais ils n’ont pas réalisé que c’était une rencontre avec Jésus. »

« Nous rencontrons Jésus dans l’obscurité de nos doutes », a-t-il aussi assuré.

Voici notre traduction de sa méditation.

Homélie du pape François

Nous avons si souvent entendu que le christianisme n’est pas seulement une doctrine, qu’il n’est pas une façon de se comporter, qu’il n’est pas une culture. Oui, il est tout cela, mais il est d’abord une rencontre, c’est le plus important. Une personne est chrétienne parce qu’elle a rencontré Jésus Christ, qu’elle s’est laissée “rencontrer par Lui”.

Ce passage de l’Évangile de Luc nous raconte une rencontre, un façon de bien comprendre comment agit le Seigneur, et comment nous agissons. Nous sommes nés avec une graine d’inquiétude. Dieu l’a voulu ainsi : inquiétude de trouver la plénitude, inquiétude de trouver Dieu, si souvent aussi sans savoir que nous avons cette inquiétude. Notre cœur est inquiet, notre cœur a soif : soif de la rencontre avec Dieu. Il le recherche souvent par des chemins erronés : il se perd, puis il revient, il le cherche … D’un autre côté, Dieu a soif de la rencontre, à tel point qu’il a envoyé Jésus pour nous rencontrer, pour venir à la rencontre de cette inquiétude.

Comment Jésus agit-il ? Dans ce passage de l’Évangile (cf. Lc 24,13-35) nous voyons bien qu’Il respecte, Il respecte notre situation, Il ne se situe pas ailleurs. Seulement parfois, avec les entêtés, pensons à Paul, non ? Quand il le fait tomber de cheval. Mais d’ordinaire il va lentement, respectueux de nos temps. Il est le Seigneur de la patience. Quelle patience le Seigneur a-t-il avec chacun de nous ! Le Seigneur marche à nos côtés.

Comme nous l’avons vu ici avec ces deux disciples, il écoute nos inquiétudes – il les connaît ! – et à un certain moment il nous dit quelque chose. Le Seigneur aime entendre comment nous lui parlons, pour bien nous comprendre et pour la réponse juste à cette inquiétude. Le Seigneur ne presse pas le pas, il suit toujours notre rythme, bien souvent lent, mais sa patience est comme cela.

Il existe une vieille règle des pèlerins qui dit que le vrai pèlerin doit aller au rythme de la personne la plus lente. Et Jésus est capable de cela, il le fait, il n’accélère pas, il attend que nous fassions le premier pas. Et lorsque c’est le moment, il nous pose une question. Dans ce cas il est clair : “De quoi parliez-vous ?” (cf. v.17), il se fait ignorant pour nous faire parler. Il aime que nous parlions. Il aime entendre ça, il aime que nous lui parlions ainsi. Pour nous écouter et nous répondre, il nous fait parler, comme s’il était ignorant, mais avec beaucoup de respect. Et puis il répond, il explique, tout ce qui est nécessaire. Ici il nous dit que : «”Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ?”. Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.» (v. 26). Il explique, il clarifie.

Je confesse que je suis curieux de savoir comment Jésus a expliqué, pour pouvoir faire la même chose. Cela a été une très belle catéchèse. Et puis Jésus qui nous a accompagnés, qui s’est approché de nous, fait semblant d’aller au-delà pour voir la mesure de notre inquiétude : “Non, viens, viens, reste avec nous” (v. 29). Ainsi se fait la rencontre. Mais la rencontre ne se fait pas seulement au moment de rompre le pain, ici elle est tout le chemin. Nous rencontrons Jésus dans l’obscurité de nos doutes. Y compris dans le doute ténébreux de nos péchés, Il est là pour nous aider, dans nos inquiétudes… Il est toujours avec nous.

Le Seigneur nous accompagne parce qu’il veut nous rencontrer. C’est pourquoi nous disons que le cœur du christianisme est une rencontre : c’est la rencontre avec Jésus. Pourquoi es-tu chrétien ? Pourquoi es-tu chrétienne ? Souvent on ne sait pas expliquer. Certains par tradition mais d’autres ne savent pas le dire : parce qu’ils ont rencontré Jésus, mais ils n’ont pas réalisé que c’était une rencontre avec Jésus. Jésus nous recherche toujours. Toujours. Et nous avons notre inquiétude. Au moment où notre inquiétude rencontre Jésus, c’est là que commence la vie de la grâce, la vie de la plénitude, la vie du chemin chrétien.

Que le Seigneur donne à tous cette grâce de rencontrer Jésus tous les jours, de savoir, de reconnaître qu’Il marche avec nous dans tous nos moments. Il est notre compagnon de pèlerinage.

Traduction de Zenit, Anne Kurian
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