Fils dignes de leur mère - St Jean Bosco
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Fils dignes de leur mère - St Jean Bosco
Le onzième chapitre du livre « Telle mère, tels fils », issu de la vie de saint Jean Bosco, dont les pages sont consacrées à Mamma Margherita, s’intitule « fils dignes de leur mère ».
« Telle mère, tels fils ». Chapitre XI. Fils dignes de leur mère. Page 83 à 86
« Heureusement, tous les protégés de son fils ne ressemblaient pas à ces terribles gamins. Un événement tragique vint le démontrer quelques années plus tard. À la fin de juillet 1854, le choléra s’abattit sur Turin. Les cas se multiplièrent avec une rapidité déconcertante ; au bout de la première semaine on en comptait jusqu’à 50 et 60 par jour, et la proportion des victimes atteignait parfois jusqu’à 60 %. En trois mois on dénombra 2.500 cas, dont 1.400 suivis de mort. L’insalubrité de certains quartiers et la saleté repoussante de trop de mansardes collaborèrent activement à cette mortalité excessive. Le secteur du Valdocco, où se trouvait l’Œuvre, fut plus fortement touché que d’autres : on y compta en octobre jusqu’à 400 morts.
L’Oratoire de Don Bosco vivait dans une ceinture de pestiférés, où la mort faisait des coupes d’autant plus sombres que, dès les premières atteintes du mal, ces infortunés se voyaient abandonnés par leurs proches, saisis de terreur. Pour terrasser le fléau, en le circonscrivant, le Conseil Municipal ouvrit deux lazarets sur les deux points les plus contaminés de la ville. Mais alors un problème se posa : où trouver les dévouements qui repéreraient les cas isolés et transporteraient rapidement les malheureux en ces abris ?
Don Bosco, qui pendant les premiers jours s’était multiplié au chevet des malades et des agonisants, leur apportant les soins de son ministère et de sa charité, comprit vite, devant l’étendue du mal, qu’une équipe de jeunes dévouements était seule capable de rendre ce service héroïque à la ville éprouvée. Alors, sans hésiter il fit appel à ses grands. Quatorze d’entre eux donnèrent immédiatement leur nom, et trente autres les imitèrent quelques jours plus tard. Avec ces quarante dévouements on fit de l’excellente besogne, et de la besogne méthodiquement organisée. Une partie de ces jeunes gens prêtait ses services dans les lazarets, une autre dans les familles ; un petit groupe était chargé d’explorer les maisons ouvrières pour y découvrir les malheureux abandonnés par leurs proches, et un piquet était de garde à l’Oratoire prêt à répondre au moindre appel. On ne se faisait pas faute, de jour ou de nuit, de venir solliciter son intervention. Pendant plus de deux mois, ces quarante jeunes gens furent absolument sur les dents. Pas un d’entre eux pourtant ne fut atteint du mal : la protection de la Très Sainte Vierge était visiblement sur eux, car, si au début de leur nouveau métier ils s’étaient vraiment souciés de prophylaxie, se lavant et se désinfectant après chaque expédition, à la fin, ils n’y prenaient plus garde, et s’abandonnaient à la Providence.
Beaucoup de ces malheureux secourus dans leurs mansardes par ces jeunes volontaires se trouvaient dans un état de dénuement complet. Aussi la bonne Maman Marguerite se vit-elle contrainte de vider les armoires de la maison : draps, couvertures, chemises, toute la réserve de lingerie y passa. Chacun des petits obligés de Don Bosco, pour aider ces misères lamentables, ne voulait conserver que ce qu’il avait sur le dos et une literie élémentaire. Un jour, un enfant vint implorer un drap pour un malade couché sur un misérable grabat. Maman Marguerite avait fouillé coins et recoins sans rien trouver, lorsqu’elle avisa une nappe, échappée on ne sait comment à la distribution générale.
« Tiens, mon garçon, prends ! »
Et l’enfant, joyeux, partit comme une flèche pour envelopper douillettement dans une belle lingerie son pauvre protégé.
Elle pensait à tout, cette bonne vieille maman ; elle pensait surtout aux âmes de ses protégés, cette de son fils en tête. Mais oui, elle ne la perdait jamais de vue. Même quand la renommée de ses vertus eut entouré le front de ce fils comme une auréole, il demeura pour elle son petit Jean, l’enfant qu’elle avait mission de maintenir sur la route montante du devoir. Que de fois, le soir, quand il revenait très tard, d’un sermon donné en ville, ou d’une retraite prêchée dans un village, ou d’une visite à des malades, elle le questionnait doucement !
« Jean, as-tu récité tes prières, ce soir ? N’oublie pas de les dire, hein ! »
Jean qui, en route, n’avait pas manqué d’occuper son loisir à les murmurer, de lui répondre, pour lui faire le plus grand des plaisirs :
« Je vais les dire de suite, maman. »
Et l’abbé Bosco, redevenu le petit enfant des Becchi, s’agenouillait aux pieds de sa couchette, et, élevant son âme vers Dieu, récitait une seconde fois ses prières du soir. »
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