Le Choix du silence - La Vie Monastique
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Le Choix du silence - La Vie Monastique
LE CHOIX DU SILENCE
LA VIE MONASTIQUE
Regards sur la vie monastique
LA VIE MONASTIQUE
Regards sur la vie monastique
Cloîtrés ou prédicateurs, contemplatifs ou ordres mendiants - héritiers de saint Benoît, de saint Bruno, de saint Dominique, de sainte Claire ou de saint Bernard - classification quelquefois utile pour celui qui s'interroge, cherchant les origines et les raisons d'une vie différente. Vie différente qui consiste à allier harmonieusement la présence et le détachement du monde; l'un et l'autre étant nécessaire, indispensable pour que se réalise l'oeuvre de Dieu. Mais on ne se fait pas moine sur un coup de coeur ou par refus du monde, on reçoit ce don du ciel; le Père Abbé, la cellule, le quotidien se chargent d'en éprouver les attraits.Il y a des lieux qui invitent inexorablement au silence ou plutôt a l'absence de bruits inutiles, tentation d'une vie qui semble être idéale a celui qui découvre, le temps d'une visite, d'une prière. Ici tout est mémoire, les pierres, les arbres, le chemin des moines qui mène a l'Abbaye depuis la vallée, la salle du chapitre, la pierre rougie des incendies passés, même le ciel prend a témoin le visiteur qui voudrait oublier les temps anciens, par facilité ou par ignorance.
Mémoires de pierres, de quoi vous souvenez vous ? D'avoir reçu tant de grâces, tant de passion, pierres je vous envie; granit ou ardoise, mémoire minérale de la passion séculaire, lieu conservant pour qui sait entendre un silence sonore animé de la prière des contemplatifs qui vous ont précédés, marquant de leur persévérance et de leurs, prières la voûte qui résonne. Prières d'aujourd'hui imprégnant pour les siècles à venir cette même voûte, le Christ en bois dans le choeur attire les fidèles qui s'attardent prolongeant le moment, contemplant l'invisible .Comment rendre par la photographie le mystère d'une vie dont le projet consiste a rechercher assidûment la rencontre avec le Dieu invisible ?Peut être que l'image un peu comme la musique peut suggérer l'inexprimable.D'autres photographies accompagnent ces regards ce sont certains moments forts de mes itinéraires, de mes rencontres photographiques et spirituelles auprès d'autres communautés, d'autres lieux, ces instants qui restent gravés au delà du simple souvenir, au delà de l'image, odeur d'encens et frisson de l'âme; choisir de regarder, partager la vie.
Photographier c'est surtout retenir son souffle; quand tout notre corps sent une beauté fuyante, la saisir devient alors une joie. Cette joie je voudrais vous la faire partager. S'approcher, regarder, rentrer dans le secret de ce temps de partage, le temps de notre rencontre, le temps du silence. Comment parler de ce silence sans le rompre, sans effraction, sans bris de clôture? Pour l'apprécier , il faut fuir bruits ronronnement et fracas, apprendre a écouter et s'apercevoir parfois que ce silence fait un vacarme insoutenable, laissons passer l'orage le calme devient possible et nous invite a le suivre, l'esprit libéré, la beauté nous attire la concentration nous guette, la contemplation arrive.
La contemplation est l'acte d'une âme qui s'oublie immobile devant quelque chose de plus beau qu'elle, tout devient simple pour celui qui s'arrète, s'accordant un répit, découvrant la beauté, cherchant son origine, voulant en savoir plus. Il y a des lieux qui incitent au bonheur du questionnement sur soi - même; la prière en est un. La réponse est ici, acceptons la, alors notre âme se rapproche de la nature et de son Créateur.
Photographier c'est surtout retenir son souffle; quand tout notre corps sent une beauté fuyante, la saisir devient alors une joie. Cette joie je voudrais vous la faire partager. S'approcher, regarder, rentrer dans le secret de ce temps de partage, le temps de notre rencontre, le temps du silence. Comment parler de ce silence sans le rompre, sans effraction, sans bris de clôture? Pour l'apprécier , il faut fuir bruits ronronnement et fracas, apprendre a écouter et s'apercevoir parfois que ce silence fait un vacarme insoutenable, laissons passer l'orage le calme devient possible et nous invite a le suivre, l'esprit libéré, la beauté nous attire la concentration nous guette, la contemplation arrive.
La contemplation est l'acte d'une âme qui s'oublie immobile devant quelque chose de plus beau qu'elle, tout devient simple pour celui qui s'arrète, s'accordant un répit, découvrant la beauté, cherchant son origine, voulant en savoir plus. Il y a des lieux qui incitent au bonheur du questionnement sur soi - même; la prière en est un. La réponse est ici, acceptons la, alors notre âme se rapproche de la nature et de son Créateur.
A suivre...
Dernière édition par Marie du 65 le Dim 4 Sep 2016 - 9:43, édité 1 fois
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
LES BENEDICTINS
SAINT BENOIT
On désigne par Bénédictins l'ensemble des communautés monastiques qui se rattachent a la règle de saint Benoît.Ils partagent leur temps entre la prière commune au choeur, la prière personnelle, la lecture de la parole de Dieu et le travail.Il s'agit de moines vivant en communauté sous l'autorite d'un père Abbé.Saint Benoît définit au VIe siècle des règles de vie monastique pour les moines du Mont Cassin,s'inspirant pour cela des règles de vie des premiers moines Égyptiens du IVe siècle.Cette règle fera rapidement la conquête de l'Europe en attendant de faire celle du monde.Les Bénédictins ont forme au cours des siècles plusieurs grandes familles. Cette diversité manifeste la vivacitéde la règle et la richesse de son enseignement.
La Règle de Saint-Benoît contient une richesse de doctrine spirituelle propre à conduire tout chrétien sur le chemin de l'Évangile. Les oblats et les oblates sont des laïcs ou des prêtres qui souhaitent vivre dans le monde selon l'esprit de saint- Benoît. Par leur ?oblation?, c'est-à-dire l'offrande d'eux-mêmes au Seigneur, ils s'attachent à une famille monastique et s'engagent à incarner dans leur vie l'esprit de la Règle.Le moine bénédictin est un ?cénobite?, c'est-à-dire qu'il vit en commun. Le monastère rassemble des personnes qui partagent le même idéal et les habiletés de chacun y sont mises au service de tous pour construire une communauté selon l'Évangile. La vie communautaire tisse entre les membres de la communauté un esprit familial.
Elle rend possible la découverte de soi-même, l'accueil de l'autre et l'amour de Dieu. Car amour de Dieu et amour du prochain sont indissociables, et l'Esprit Saint est à l'œuvre dans le cœur du moine pour le conduire vers une plus grande charité. Le candidat à la vie monastique entre habituellement en contact avec le maître des novices à l'occasion d'un séjour à l'hôtellerie du monastère. Il fait ensuite l'expérience concrète de la vie monastique en passant quelques semaines au noviciat. Puis, avec le maître des novices, un discernement est fait.
Une fois admis, le candidat commence, sous la conduite du maître des novices, la période du postulat d'une durée d'un an. Il participe largement à la vie de la communauté et, par le biais de conférences et de lectures dirigées, il approfondit sa foi et entre en contact avec la tradition bénédictine. C'est durant cette période, soit environ un mois après son entrée, que le postulant reçoit l'habit monastique. Après cette première année commence l'année de noviciat canonique, temps fort de probation qui prépare à la profession. Le novice y approfondit son projet de vie et continue d'être initié à la vie monastique.
Cette année de noviciat révolue, celui qui veut s'engager en fait officiellement la demande à l'abbé et à la communauté des frères. S'il est admis, il prononce alors les voeux monastiques pour trois ans. Après l'émission de ses v?ux temporaires, le nouveau profès demeure encore deux années dans le groupe du noviciat, sous la direction spirituelle du maître des novices.
Ces voeux sont ensuite émis pour toujours. Au cours de l'Eucharistie, le frère prononce devant tous des voeux qui expriment le don qu'il fait de sa personne au Christ Jésus : voeux de stabilité, de conversion de vie et d'obéissance. Il signe la charte de cette profession et la dépose sur l'autel.
La Règle de Saint-Benoît contient une richesse de doctrine spirituelle propre à conduire tout chrétien sur le chemin de l'Évangile. Les oblats et les oblates sont des laïcs ou des prêtres qui souhaitent vivre dans le monde selon l'esprit de saint- Benoît. Par leur ?oblation?, c'est-à-dire l'offrande d'eux-mêmes au Seigneur, ils s'attachent à une famille monastique et s'engagent à incarner dans leur vie l'esprit de la Règle.Le moine bénédictin est un ?cénobite?, c'est-à-dire qu'il vit en commun. Le monastère rassemble des personnes qui partagent le même idéal et les habiletés de chacun y sont mises au service de tous pour construire une communauté selon l'Évangile. La vie communautaire tisse entre les membres de la communauté un esprit familial.
Elle rend possible la découverte de soi-même, l'accueil de l'autre et l'amour de Dieu. Car amour de Dieu et amour du prochain sont indissociables, et l'Esprit Saint est à l'œuvre dans le cœur du moine pour le conduire vers une plus grande charité. Le candidat à la vie monastique entre habituellement en contact avec le maître des novices à l'occasion d'un séjour à l'hôtellerie du monastère. Il fait ensuite l'expérience concrète de la vie monastique en passant quelques semaines au noviciat. Puis, avec le maître des novices, un discernement est fait.
Une fois admis, le candidat commence, sous la conduite du maître des novices, la période du postulat d'une durée d'un an. Il participe largement à la vie de la communauté et, par le biais de conférences et de lectures dirigées, il approfondit sa foi et entre en contact avec la tradition bénédictine. C'est durant cette période, soit environ un mois après son entrée, que le postulant reçoit l'habit monastique. Après cette première année commence l'année de noviciat canonique, temps fort de probation qui prépare à la profession. Le novice y approfondit son projet de vie et continue d'être initié à la vie monastique.
Cette année de noviciat révolue, celui qui veut s'engager en fait officiellement la demande à l'abbé et à la communauté des frères. S'il est admis, il prononce alors les voeux monastiques pour trois ans. Après l'émission de ses v?ux temporaires, le nouveau profès demeure encore deux années dans le groupe du noviciat, sous la direction spirituelle du maître des novices.
Ces voeux sont ensuite émis pour toujours. Au cours de l'Eucharistie, le frère prononce devant tous des voeux qui expriment le don qu'il fait de sa personne au Christ Jésus : voeux de stabilité, de conversion de vie et d'obéissance. Il signe la charte de cette profession et la dépose sur l'autel.
Les Bénédictins lies a l'Abbaye de Solesmes sont appelés congrégation de France: il s'agit des Monastères de :
Ligugé,Saint Wandrille,Hautecombe,Wisques,Paris,Kergonan,Randol,Solesmes et Fontgombault.
Les Bénédictins lies a Subiaco forment la province française de la congrégation de la stricte observance :
La Pierre-qui-Vire, en Calcat,Belloc,Tournay,Landevennec et Saint Benoît sur Loire;
Une troisième famille est affiliée aux moines italiens du Mont Olivet ;deux monastères:le Bec Helloin et Maylis.On les appelle les Olivetains.
On compte aujourd'hui 12000 Bénédictins répartis dans 800 Monastères dont environ 750 en France repartis dans 18 Monastères
Ligugé,Saint Wandrille,Hautecombe,Wisques,Paris,Kergonan,Randol,Solesmes et Fontgombault.
Les Bénédictins lies a Subiaco forment la province française de la congrégation de la stricte observance :
La Pierre-qui-Vire, en Calcat,Belloc,Tournay,Landevennec et Saint Benoît sur Loire;
Une troisième famille est affiliée aux moines italiens du Mont Olivet ;deux monastères:le Bec Helloin et Maylis.On les appelle les Olivetains.
On compte aujourd'hui 12000 Bénédictins répartis dans 800 Monastères dont environ 750 en France repartis dans 18 Monastères
TROIS MINUTES À L'ABBAYE
Bénédictins, 1er jour : Benoît de Nursie
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, le fondateur : saint Benoît. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Bénédictins, 1er jour : Benoît de Nursie
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, le fondateur : saint Benoît. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Saint Benoît a vécu au début du Ve siècle dans la région de Rome en Italie. Alors qu'il est étudiant, il fuit l'agitation et les honneurs de la vie romaine. Il se retire en un lieu solitaire où il est initié à la vie monastique par Romain, un moine d'un monastère voisin. Après une longue période de vie solitaire, l'afflux de disciples le conduit à fonder plusieurs monastères (Subiaco, le Mont Cassin, Terracine…) pour lesquels il rédige une règle. Il conçoit la vie monastique comme un chemin communautaire de retour à Dieu. La journée du moine bénédictin (vient de Benedictus: Benoît en latin) est marquée par la prière en commun, la méditation de la Parole de Dieu, la vie fraternelle et le travail. L'immense rayonnement de sa règle l'a fait connaître comme le père du monachisme occidental. Aujourd'hui encore, seize siècles plus tard, des milliers d'hommes et de femmes vivent de son enseignement à travers le monde. Avant d'être un fondateur, saint Benoît est avant tout un homme de prière. Les nombreux miracles qu'il réalise au cours de sa vie sont le fruit de son union à Dieu en tout temps.
Saint Benoît a vécu au début du Ve siècle dans la région de Rome en Italie. Alors qu'il est étudiant, il fuit l'agitation et les honneurs de la vie romaine. Il se retire en un lieu solitaire où il est initié à la vie monastique par Romain, un moine d'un monastère voisin. Après une longue période de vie solitaire, l'afflux de disciples le conduit à fonder plusieurs monastères (Subiaco, le Mont Cassin, Terracine…) pour lesquels il rédige une règle. Il conçoit la vie monastique comme un chemin communautaire de retour à Dieu. La journée du moine bénédictin (vient de Benedictus: Benoît en latin) est marquée par la prière en commun, la méditation de la Parole de Dieu, la vie fraternelle et le travail. L'immense rayonnement de sa règle l'a fait connaître comme le père du monachisme occidental. Aujourd'hui encore, seize siècles plus tard, des milliers d'hommes et de femmes vivent de son enseignement à travers le monde. Avant d'être un fondateur, saint Benoît est avant tout un homme de prière. Les nombreux miracles qu'il réalise au cours de sa vie sont le fruit de son union à Dieu en tout temps.
Une pensée
De la règle, nous pouvons retenir en particulier deux aspects pour aujourd'hui : l'amour préférentiel pour le Christ et la discretio. "Ne rien préférer à l'amour du Christ"(RB 4) : par cette petite phrase saint Benoît nous livre l'essentiel de la vie chrétienne, le critère de nos choix et de nos actions. L'amour du Christ doit passer avant tout le reste. La discretio est un terme latin sans réel équivalent en français qu'on pourrait traduire par modération et attention aux personnes. "L'abbé doit tempérer toutes choses de façon que les faibles ne se dérobent pas et que les forts désirent faire davantage" (RB64). L'abbé est là pour interpréter la règle afin de tirer chaque moine vers le mieux. Tous n'ont pas les mêmes capacités, les mêmes dons, mais tous sont appelés au meilleur.
De la règle, nous pouvons retenir en particulier deux aspects pour aujourd'hui : l'amour préférentiel pour le Christ et la discretio. "Ne rien préférer à l'amour du Christ"(RB 4) : par cette petite phrase saint Benoît nous livre l'essentiel de la vie chrétienne, le critère de nos choix et de nos actions. L'amour du Christ doit passer avant tout le reste. La discretio est un terme latin sans réel équivalent en français qu'on pourrait traduire par modération et attention aux personnes. "L'abbé doit tempérer toutes choses de façon que les faibles ne se dérobent pas et que les forts désirent faire davantage" (RB64). L'abbé est là pour interpréter la règle afin de tirer chaque moine vers le mieux. Tous n'ont pas les mêmes capacités, les mêmes dons, mais tous sont appelés au meilleur.
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Dieu, au-delà de tout créé (Bénédictins d'En-Calcat)
Dieu, au-delà de tout créé (Bénédictins d'En-Calcat)
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Que par l'intercession de saint Benoît, sans rien préférer à l'amour du Christ, nous cherchions toujours ce qu'il y a de mieux pour tous sans craindre de s'adapter à chacun
Que par l'intercession de saint Benoît, sans rien préférer à l'amour du Christ, nous cherchions toujours ce qu'il y a de mieux pour tous sans craindre de s'adapter à chacun
La règle de vie et le travail des Bénédictins
A suivre...
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Merci pour ce beau sujet qui nous montre un visage de l'Eglise des profondeurs et qui est celui de toutes les époques et non d'une mode passagère calquée sur la société du temps.
pax et bonum- Avec les anges
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bonjour pax et bonum,
Je vous remercie de votre appréciation!!
Amicalement
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bénédictins, 2e jour : Françoise Romaine
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, une femme laïque : sainte Françoise Romaine. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, une femme laïque : sainte Françoise Romaine. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Françoise naît à Rome en 1384. Malgré son désir de vie cloîtrée, par obéissance à son père, elle épouse un noble romain, Lorenzo Ponziani, avec qui elle aura trois enfants. Avec sa belle-sœur, Vanozza, elle mène une vie de prière et de charité, visitant les pauvres et les malades. Le 15 août 1425, avec d'autres nobles dames romaines, elle fait oblation dans l'église Sainte-Marie-la-Neuve, un monastère olivétain. Françoise essaye de concilier l'idéal monastique d'une vie de prière intense et de retrait du monde avec l'engagement dans le monde au service des autres et plus particulièrement des pauvres. En 1433, elle fonde pour ses compagnes la Maison des oblates, Tor de Specchi, qu'elle rejoindra en 1436 à la mort de son mari, au terme d'une vie conjugale harmonieuse malgré la mort de ses enfants. Elle y vit dans une grande pauvreté et une profonde humilité ; elle meurt le 9 mars 1440. Elle est la patronne des oblats bénédictins qui vivent dans le monde la spiritualité de saint Benoît en lien avec un monastère.
Françoise naît à Rome en 1384. Malgré son désir de vie cloîtrée, par obéissance à son père, elle épouse un noble romain, Lorenzo Ponziani, avec qui elle aura trois enfants. Avec sa belle-sœur, Vanozza, elle mène une vie de prière et de charité, visitant les pauvres et les malades. Le 15 août 1425, avec d'autres nobles dames romaines, elle fait oblation dans l'église Sainte-Marie-la-Neuve, un monastère olivétain. Françoise essaye de concilier l'idéal monastique d'une vie de prière intense et de retrait du monde avec l'engagement dans le monde au service des autres et plus particulièrement des pauvres. En 1433, elle fonde pour ses compagnes la Maison des oblates, Tor de Specchi, qu'elle rejoindra en 1436 à la mort de son mari, au terme d'une vie conjugale harmonieuse malgré la mort de ses enfants. Elle y vit dans une grande pauvreté et une profonde humilité ; elle meurt le 9 mars 1440. Elle est la patronne des oblats bénédictins qui vivent dans le monde la spiritualité de saint Benoît en lien avec un monastère.
Une pensée
Ce qui marque dans la vie de Françoise, c'est l'unité de sa vie à travers des vocations variées. Le service de Dieu et du prochain est le pilier de son quotidien. Elle témoigne aussi que la règle de saint Benoît n'est pas réservée à quelques moines ou moniales, mais qu'elle peut aider chacun sur son chemin vers Dieu.
Ce qui marque dans la vie de Françoise, c'est l'unité de sa vie à travers des vocations variées. Le service de Dieu et du prochain est le pilier de son quotidien. Elle témoigne aussi que la règle de saint Benoît n'est pas réservée à quelques moines ou moniales, mais qu'elle peut aider chacun sur son chemin vers Dieu.
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Jésus s'est consumé d'amour (Bénédictines de Montmartre)
Prier
Que sainte Françoise nous aide à garder notre cœur en présence de Dieu au milieu des activités du monde, comme elle-même l'a si bien mis en œuvre.
Prier
Que sainte Françoise nous aide à garder notre cœur en présence de Dieu au milieu des activités du monde, comme elle-même l'a si bien mis en œuvre.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bénédictins, 3e jour - Bernard Tolomei
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Découvrez aussi son monastère et le travail qu'il fait avec ses frères.
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Découvrez aussi son monastère et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Le fondateur des bénédictins olivétains, Giovanni Tolomei, est né à Sienne en 1272 dans famille de banquiers et de marchands. Vers l'âge de quarante ans, il se retire dans la campagne toscane avec trois amis pour mener une vie de prière. Choisissant la Règle de Saint Benoît comme guide de leur vie commune, ils reçoivent l'habit monastique, mais de couleur blanche. Giovanni prend alors le nom de Bernard, en référence au grand Saint Bernard de Clairvaux. Ainsi naît le monastère de Sainte Marie du Mont-Olivet. Contrairement à l'habitude des bénédictins, l'abbé est élu pour seulement un an. Malgré son refus d'être abbé au début, Bernard sera finalement réélu chaque année jusqu'à sa mort. Les disciples sont nombreux et les évêques veulent ces moines exemplaires dans leur diocèse. Vingt ans après la fondation, il existe déjà dix autres monastères. Chaque monastère est dirigé par un prieur qui est nommé par l'abbé lors du chapitre général qui a lieu tous les ans. En 1348, la peste ravage l'Europe, saint Bernard, au lieu de rester à l'abri à la campagne, choisi d'aller à Sienne pour soutenir ses frères durement éprouvés, il contracte la maladie et meurt dans l'été. Il a été canonisé par Benoît XVI comme « martyr de la charité ».
Le fondateur des bénédictins olivétains, Giovanni Tolomei, est né à Sienne en 1272 dans famille de banquiers et de marchands. Vers l'âge de quarante ans, il se retire dans la campagne toscane avec trois amis pour mener une vie de prière. Choisissant la Règle de Saint Benoît comme guide de leur vie commune, ils reçoivent l'habit monastique, mais de couleur blanche. Giovanni prend alors le nom de Bernard, en référence au grand Saint Bernard de Clairvaux. Ainsi naît le monastère de Sainte Marie du Mont-Olivet. Contrairement à l'habitude des bénédictins, l'abbé est élu pour seulement un an. Malgré son refus d'être abbé au début, Bernard sera finalement réélu chaque année jusqu'à sa mort. Les disciples sont nombreux et les évêques veulent ces moines exemplaires dans leur diocèse. Vingt ans après la fondation, il existe déjà dix autres monastères. Chaque monastère est dirigé par un prieur qui est nommé par l'abbé lors du chapitre général qui a lieu tous les ans. En 1348, la peste ravage l'Europe, saint Bernard, au lieu de rester à l'abri à la campagne, choisi d'aller à Sienne pour soutenir ses frères durement éprouvés, il contracte la maladie et meurt dans l'été. Il a été canonisé par Benoît XVI comme « martyr de la charité ».
Une pensée
Pour saint Bernard Tolomei l'attachement à la communauté procure deux grands biens : l'humilité et le détachement des biens matériels. Il écrivait :le très saint amour de la communauté procure tous les biens, et modèle tout à sa ressemblance, et à travers lui, l'homme est fait Dieu par faveur, comme il est écrit : « Si tu aimes la terre, tu es terre. Si tu aimes le ciel, tu es ciel. Si tu aimes Dieu, que dirai-je ? Je dirai que tu es Dieu. »Nous ne sommes pas tous appelés à vivre en communauté, mais chacun peut faire l'expérience de libération que procure un détachement des biens matériels.
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Pour saint Bernard Tolomei l'attachement à la communauté procure deux grands biens : l'humilité et le détachement des biens matériels. Il écrivait :le très saint amour de la communauté procure tous les biens, et modèle tout à sa ressemblance, et à travers lui, l'homme est fait Dieu par faveur, comme il est écrit : « Si tu aimes la terre, tu es terre. Si tu aimes le ciel, tu es ciel. Si tu aimes Dieu, que dirai-je ? Je dirai que tu es Dieu. »Nous ne sommes pas tous appelés à vivre en communauté, mais chacun peut faire l'expérience de libération que procure un détachement des biens matériels.
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Soyez assidus à la prière. (Moines et Moniales du Bec-Hellouin)
Prier
Qu'à l'intercession de saint Bernard, nous sachions rester libres pour nous aimer et aimer Dieu toujours davantage.
Qu'à l'intercession de saint Bernard, nous sachions rester libres pour nous aimer et aimer Dieu toujours davantage.
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bénédictins, 4e jour : Hildegarde de Bingen
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui : Sainte Hildegarde de Bingen. Et profitez-en pour découvrir le monastère que frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui : Sainte Hildegarde de Bingen. Et profitez-en pour découvrir le monastère que frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Hildegarde est une grande figure du Moyen Âge. Née en 1098 en Rhénanie, elle est confiée très jeune pour son éducation au monastère de bénédictines de Saint-Disibod. Elle y fait profession quelques années plus tard et en devient l'abbesse à 38 ans. Favorisée de visions, elle est l'auteur de nombreux écrits mystiques dont le plus connu est le Scivias : Connais les voies (de Dieu). Hildegarde est aussi connue pour avoir composé des hymnes et de la musique ainsi que pour ses livres de médecine dans lesquels elle montre une fine connaissance des plantes et de leurs vertus. Dans toute son œuvre, elle développe une vision très unifiée de l'homme et du monde, tous deux créations de la bonté de Dieu. En ces temps de réforme de l'Église, elle n'hésite pas à sortir de son abbaye pour reprendre rois et papes et soutenir les efforts de conversion en recommandant à chacun une plus grande fidélité à sa vocation. En 2012, le pape Benoit XVI l'a proclamée Docteur de l'Église.
Une pensée
"Les herbes et les plantes abondent sur la terre et chacune émet un parfum délicieux, tandis que chaque pierre précieuse disperse son éclat à toutes les autres. La création entière aspire à l’affection et à l’amour, elle se tient au service de l’humanité et donne le meilleur d’elle sans rien attendre en retour". Par ces quelques mots extraits du Scivias, Hildegarde nous invite aujourd'hui, avec le pape François, à retrouver un regard émerveillé sur la création.
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Hildegarde est une grande figure du Moyen Âge. Née en 1098 en Rhénanie, elle est confiée très jeune pour son éducation au monastère de bénédictines de Saint-Disibod. Elle y fait profession quelques années plus tard et en devient l'abbesse à 38 ans. Favorisée de visions, elle est l'auteur de nombreux écrits mystiques dont le plus connu est le Scivias : Connais les voies (de Dieu). Hildegarde est aussi connue pour avoir composé des hymnes et de la musique ainsi que pour ses livres de médecine dans lesquels elle montre une fine connaissance des plantes et de leurs vertus. Dans toute son œuvre, elle développe une vision très unifiée de l'homme et du monde, tous deux créations de la bonté de Dieu. En ces temps de réforme de l'Église, elle n'hésite pas à sortir de son abbaye pour reprendre rois et papes et soutenir les efforts de conversion en recommandant à chacun une plus grande fidélité à sa vocation. En 2012, le pape Benoit XVI l'a proclamée Docteur de l'Église.
Une pensée
"Les herbes et les plantes abondent sur la terre et chacune émet un parfum délicieux, tandis que chaque pierre précieuse disperse son éclat à toutes les autres. La création entière aspire à l’affection et à l’amour, elle se tient au service de l’humanité et donne le meilleur d’elle sans rien attendre en retour". Par ces quelques mots extraits du Scivias, Hildegarde nous invite aujourd'hui, avec le pape François, à retrouver un regard émerveillé sur la création.
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Magnificat ! (Moniales de La joie Notre-Dame)
Prier
Nous faisons partie de la création et nous ne pouvons être vraiment nous-mêmes qu'en lien d'amitié avec la nature donnée par Dieu. Puissions-nous à l'école d'Hildegarde convertir toujours plus notre regard sur notre "maison commune".
Prier
Nous faisons partie de la création et nous ne pouvons être vraiment nous-mêmes qu'en lien d'amitié avec la nature donnée par Dieu. Puissions-nous à l'école d'Hildegarde convertir toujours plus notre regard sur notre "maison commune".
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bénédictins, 5e jour : Lambert Beauduin
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui le fondateur du Mouvement liturgique du XXe siècle : Dom Lambert Beauduin. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui le fondateur du Mouvement liturgique du XXe siècle : Dom Lambert Beauduin. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Avant d’embrasser la vie bénédictine, Dom Lambert Beauduin (1873-1960) était prêtre "au travail" du diocèse de Liège (Belgique). Il entre en 1906 au monastère du Mont-César à Louvain (Belgique) son expérience pastorale de terrain lui a fait prendre conscience de l’importance d’une liturgie qui rejoigne concrètement et simplement les fidèles. Il initie un congrès de liturgie à Maline en 1909. Quatre chantiers seront ouverts : la traduction du missel romain en français pour que les fidèles puissent comprendre la messe, rationaliser la piété populaire et encourager la communion fréquente (devenue rare), développer le véritable chant grégorien (différent des cantiques en latin) et les chants polyphoniques, et encourager la formation liturgique des fidèles. Considéré comme "révolutionnaire", il est mis à l'écart par son abbé, qui l’envoie au monastère bénédictin de St-Anselme à Rome. Il va le restaurer et le redynamiser. Il attire des étudiants de toutes nationalités qui vont ensuite essaimer dans le monde entier avec ses intuitions. Il se passionne aussi pour les liturgies orientales. Il sera le premier prieur du monastère de Chevetogne (Belgique) qui rassemble des moines orthodoxes et catholiques. C’est là qu’il meurt après un séjour à En-Calcat dans le Tarne. Il est, avec Dom Guéranger (restaurateur en France de l’ordre bénédictin au XIXe), le fondateur du Mouvement liturgique, dont toutes les intuitions ont été couronnées par la réforme liturgique du concile Vatican II.
Avant d’embrasser la vie bénédictine, Dom Lambert Beauduin (1873-1960) était prêtre "au travail" du diocèse de Liège (Belgique). Il entre en 1906 au monastère du Mont-César à Louvain (Belgique) son expérience pastorale de terrain lui a fait prendre conscience de l’importance d’une liturgie qui rejoigne concrètement et simplement les fidèles. Il initie un congrès de liturgie à Maline en 1909. Quatre chantiers seront ouverts : la traduction du missel romain en français pour que les fidèles puissent comprendre la messe, rationaliser la piété populaire et encourager la communion fréquente (devenue rare), développer le véritable chant grégorien (différent des cantiques en latin) et les chants polyphoniques, et encourager la formation liturgique des fidèles. Considéré comme "révolutionnaire", il est mis à l'écart par son abbé, qui l’envoie au monastère bénédictin de St-Anselme à Rome. Il va le restaurer et le redynamiser. Il attire des étudiants de toutes nationalités qui vont ensuite essaimer dans le monde entier avec ses intuitions. Il se passionne aussi pour les liturgies orientales. Il sera le premier prieur du monastère de Chevetogne (Belgique) qui rassemble des moines orthodoxes et catholiques. C’est là qu’il meurt après un séjour à En-Calcat dans le Tarne. Il est, avec Dom Guéranger (restaurateur en France de l’ordre bénédictin au XIXe), le fondateur du Mouvement liturgique, dont toutes les intuitions ont été couronnées par la réforme liturgique du concile Vatican II.
Une pensée
Comme il aimait à le dire, il fut "social" avec Léon XIII, "liturgiste" avec Pie X et engagé dans l’"Union des Églises" avec Pie XI. Ou, pour reprendre l’épitaphe de sa tombe, au cimetière de l’abbaye, il fut un Vir Dei et Ecclesiae (en latin Homme de Dieu et de l’Église).
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Comme il aimait à le dire, il fut "social" avec Léon XIII, "liturgiste" avec Pie X et engagé dans l’"Union des Églises" avec Pie XI. Ou, pour reprendre l’épitaphe de sa tombe, au cimetière de l’abbaye, il fut un Vir Dei et Ecclesiae (en latin Homme de Dieu et de l’Église).
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Hymne des Laudes (Moniales de l'abbaye de Dzogbegan au Togo.)
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Qu'à son école, nous découvrions la force de la liturgie que donne l’Église, sans résistance, sans rejet, mais dans une absolue confiance.
Qu'à son école, nous découvrions la force de la liturgie que donne l’Église, sans résistance, sans rejet, mais dans une absolue confiance.
Découvrez l'abbaye de Chevetogne
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
TROIS MINUTES À L'ABBAYE
Bénédictins, 6e jour : Scholastique
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, la sœur de saint Benoît, sainte Scholastique. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Bénédictins, 6e jour : Scholastique
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez des grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, la sœur de saint Benoît, sainte Scholastique. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Nous savons peu de choses sur la sœur de saint Benoît à part qu'elle était moniale dans un monastère proche de celui de son frère. Saint Grégoire le Grand, par qui nous connaissons la vie de saint Benoît, nous rapporte un épisode important sur leur relation. Ils avaient l'habitude de se rencontrer un fois par an dans une maison proche du monastère de Benoît. Un soir, alors que Benoît veut mettre fin à leur entretien pour regagner son monastère comme le prévoit la règle, Scholastique le supplie de rester encore à parler de Dieu. Benoît refuse sèchement. Sa sœur, en larmes, supplie Dieu et voilà qu'un violent orage éclate dans le ciel serein. Aux reproches de Benoît qui ne peut plus sortir, elle répond : "Je t'ai supplié et tu ne m'as pas écouté, j'ai supplié mon Dieu et lui a entendu ma prière". Ils passent alors la nuit en de saints colloques. Grégoire conclut : "Dieu est amour, c'est donc par un juste jugement que celle-là fut plus puissante qui aima davantage." Scholastique meurt quelques jours plus tard, sûrement le pressentait-elle.
Une pensée
À l'école de sainte Scholastique, apprenons que parfois l'amour dépasse la règle. Les règles de vie, les lois, sont importantes pour donner des repères objectifs, pour organiser une vie communautaire harmonieuse ; mais parfois, pour être juste, elles doivent être dépassées. On doit alors, pour être pleinement fidèle à la règle, aller au-delà de la lettre pour ne pas en trahir l'esprit, pour aimer davantage.
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Nous savons peu de choses sur la sœur de saint Benoît à part qu'elle était moniale dans un monastère proche de celui de son frère. Saint Grégoire le Grand, par qui nous connaissons la vie de saint Benoît, nous rapporte un épisode important sur leur relation. Ils avaient l'habitude de se rencontrer un fois par an dans une maison proche du monastère de Benoît. Un soir, alors que Benoît veut mettre fin à leur entretien pour regagner son monastère comme le prévoit la règle, Scholastique le supplie de rester encore à parler de Dieu. Benoît refuse sèchement. Sa sœur, en larmes, supplie Dieu et voilà qu'un violent orage éclate dans le ciel serein. Aux reproches de Benoît qui ne peut plus sortir, elle répond : "Je t'ai supplié et tu ne m'as pas écouté, j'ai supplié mon Dieu et lui a entendu ma prière". Ils passent alors la nuit en de saints colloques. Grégoire conclut : "Dieu est amour, c'est donc par un juste jugement que celle-là fut plus puissante qui aima davantage." Scholastique meurt quelques jours plus tard, sûrement le pressentait-elle.
Une pensée
À l'école de sainte Scholastique, apprenons que parfois l'amour dépasse la règle. Les règles de vie, les lois, sont importantes pour donner des repères objectifs, pour organiser une vie communautaire harmonieuse ; mais parfois, pour être juste, elles doivent être dépassées. On doit alors, pour être pleinement fidèle à la règle, aller au-delà de la lettre pour ne pas en trahir l'esprit, pour aimer davantage.
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Salve Regina monastique (Moines de l'abbaye de Saint-Wandrille)
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Que sainte Scholastique nous aide dans l'art de discerner ce qui est juste.
Que sainte Scholastique nous aide dans l'art de discerner ce qui est juste.
Chant grégorien
Le Grégorien est le « chant propre de l’Église romaine ». On l’attribue au pape saint Grégoire le Grand. Au milieu du Moyen-Age, sa diffusion sera servie par la première notation manuscrite de la musique : les neumes. Il évolua ensuite, influencé par la polyphonie et le chant populaire. Au cours du XXe siècle, l’abbaye de Solesme travailla à la restauration du véritable chant grégorien.
Le Grégorien est le « chant propre de l’Église romaine ». On l’attribue au pape saint Grégoire le Grand. Au milieu du Moyen-Age, sa diffusion sera servie par la première notation manuscrite de la musique : les neumes. Il évolua ensuite, influencé par la polyphonie et le chant populaire. Au cours du XXe siècle, l’abbaye de Solesme travailla à la restauration du véritable chant grégorien.
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Fruit du silence des moines dans la ville : les chants liturgiques des Fraternités monastiques de Jérusalem
l'équipe de Pèlerin est partie à la rencontre des frères et des soeurs des Fraternités monastiques de Jérusalem à Vezelay. Le chant, qui tient une place fondamentale dans leur liturgie, est décliné à quatre voix. Ce qui procure une profondeur et une richesse musicale exceptionnelle. Dans ce diaporama, nous vous proposons une écoute liturgique de leur chant. Bonne écoute.
(Crédit photos : Frédéric Sautereau)
https://vimeo.com/59255799
l'équipe de Pèlerin est partie à la rencontre des frères et des soeurs des Fraternités monastiques de Jérusalem à Vezelay. Le chant, qui tient une place fondamentale dans leur liturgie, est décliné à quatre voix. Ce qui procure une profondeur et une richesse musicale exceptionnelle. Dans ce diaporama, nous vous proposons une écoute liturgique de leur chant. Bonne écoute.
(Crédit photos : Frédéric Sautereau)
Chants liturgiques des Fraternités monastiques de
https://vimeo.com/59255799
azais- MEDIATEUR
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Merci azaïs que c'est beau!!
Un moment de Joie et de Paix
Un moment de Joie et de Paix
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Le Livre de Vie de Jérusalem, écrit par le Père Pierre-Marie Delfieux pour guider la route des frères et des sœurs de Jérusalem, est davantage qu'une règle monastique : il est un tracé spirituel qui s'adresse à tous ceux qui, sensibles à la dimension urbaine et universelle de toute vocation chrétienne, cherchent à vivre «au cœur des villes, au cœur de Dieu».
En ramenant à la source des premières communauté chrétiennes de Jérusalem, ces pages rappellent à tous comment et pourquoi aimer, prier travailler, accueillir et faire silence. Comment et pourquoi être chastes, pauvres, obéissants, humbles et joyeux, au cœur du monde et en Église, au rythme citadin. Un programme de vie que rappelle à lui seul le nom de Jérusalem, cité donnée par Dieu aux hommes et bâtie par les hommes pour Dieu.
Pour naviguer de façon aléatoire à travers les 15 chapitres du Livre de Vie, cliquez sur un des numéros du cube dans le lien
http://jerusalem.cef.fr/fraternites/le-livre-de-vie
sur le ch 4 Silence (extrait Paragraphe 32)
Devant tes frères et sœurs, avec eux et pour eux, vis le silence.
Silence des lèvres : en évitant de trop parler, tu éviteras la superficialité, la médisance, la légèreté et, par là même, le péché. Qui surveille sa langue garde sa vie et qui parle trop se perd. Car abondance de paroles ne va jamais sans fautes. Prie Dieu d'établir une garde à ta bouche et de veiller sur la porte de tes lèvres. En face des murmures, des racontars, des railleries, sans cesse oppose ta prière à leur malice.
Garde ta route sans laisser ta langue s'égarer, et place à ta bouche un bâillon tant que devant toi parle l'impie.
Silence du cœur, en face des jugements et des jalousies, des affections déréglées, des nostalgies ou des souvenirs qui encombrent ou envahissent. Par ton silence, humilie ton cœur devant le Seigneur et lui t'élèvera.
«Je garderai ma route, sans laisser ma langue s'égarer, je garderai à la bouche un bâillon, tant que devant moi sera l'impie.» (Ps 38 [39])
«Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera.» (Jc 4,10)
En ramenant à la source des premières communauté chrétiennes de Jérusalem, ces pages rappellent à tous comment et pourquoi aimer, prier travailler, accueillir et faire silence. Comment et pourquoi être chastes, pauvres, obéissants, humbles et joyeux, au cœur du monde et en Église, au rythme citadin. Un programme de vie que rappelle à lui seul le nom de Jérusalem, cité donnée par Dieu aux hommes et bâtie par les hommes pour Dieu.
Pour naviguer de façon aléatoire à travers les 15 chapitres du Livre de Vie, cliquez sur un des numéros du cube dans le lien
http://jerusalem.cef.fr/fraternites/le-livre-de-vie
sur le ch 4 Silence (extrait Paragraphe 32)
Devant tes frères et sœurs, avec eux et pour eux, vis le silence.
Silence des lèvres : en évitant de trop parler, tu éviteras la superficialité, la médisance, la légèreté et, par là même, le péché. Qui surveille sa langue garde sa vie et qui parle trop se perd. Car abondance de paroles ne va jamais sans fautes. Prie Dieu d'établir une garde à ta bouche et de veiller sur la porte de tes lèvres. En face des murmures, des racontars, des railleries, sans cesse oppose ta prière à leur malice.
Garde ta route sans laisser ta langue s'égarer, et place à ta bouche un bâillon tant que devant toi parle l'impie.
Silence du cœur, en face des jugements et des jalousies, des affections déréglées, des nostalgies ou des souvenirs qui encombrent ou envahissent. Par ton silence, humilie ton cœur devant le Seigneur et lui t'élèvera.
«Je garderai ma route, sans laisser ma langue s'égarer, je garderai à la bouche un bâillon, tant que devant moi sera l'impie.» (Ps 38 [39])
«Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera.» (Jc 4,10)
azais- MEDIATEUR
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Bénédictins, 7e jour : Anselme de Cantorbéry
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez les grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, saint Anselme. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Avec le frère Grégoire, de l'Ordre du Mont-Olivet (Olivétain) de l'abbaye de Maylis (Landes), découvrez les grandes figures de la famille bénédictine. Aujourd'hui, saint Anselme. Et profitez-en pour découvrir le monastère de frère Grégoire et le travail qu'il fait avec ses frères.
Sa vie
Anselme est originaire d'Aoste, en Italie. Vers 1056, il rejoint la France pour une vie peu exemplaire. Après bien des hésitations, il entre à l'abbaye bénédictine du Bec, attiré par le rayonnement de Lanfranc et la richesse de la bibliothèque de l'abbaye. Il s'y révèle d'une grande ampleur intellectuelle, alliant contemplation et recherche théologique. Pour lui, le but de l'étude théologique est d'aider à la contemplation en pénétrant toujours plus dans le mystère de Dieu. Il devint rapidement prieur puis abbé, tirant ses disciples vers le haut par son exemple et sa douce persuasion. Appelé à Cantorbéry par Lanfranc qui en était devenu l'archevêque, il lui succède en 1093. Anselme s'engage alors dans la réforme de l'Église et lutte pour la liberté de celle-ci face aux ingérences du pouvoir temporel ; ceci lui vaudra plusieurs exils. Il meurt en 1109. Il est docteur de l'Église et la tradition lui a attribué le titre de "docteur magnifique".
Une pensée
Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer ta profondeur, car je ne peux pas, même de loin, comparer avec elle mon intellect mais je désire comprendre, au moins jusqu'à un certain point, ta vérité, que mon cœur croit et aime. Je ne cherche pas, en effet, à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. Par cette prière qui reconnaît la faiblesse de l'intelligence humaine face au mystère de Dieu, saint Anselme nous invite à approfondir notre foi pour mieux aimer le Seigneur.
Anselme est originaire d'Aoste, en Italie. Vers 1056, il rejoint la France pour une vie peu exemplaire. Après bien des hésitations, il entre à l'abbaye bénédictine du Bec, attiré par le rayonnement de Lanfranc et la richesse de la bibliothèque de l'abbaye. Il s'y révèle d'une grande ampleur intellectuelle, alliant contemplation et recherche théologique. Pour lui, le but de l'étude théologique est d'aider à la contemplation en pénétrant toujours plus dans le mystère de Dieu. Il devint rapidement prieur puis abbé, tirant ses disciples vers le haut par son exemple et sa douce persuasion. Appelé à Cantorbéry par Lanfranc qui en était devenu l'archevêque, il lui succède en 1093. Anselme s'engage alors dans la réforme de l'Église et lutte pour la liberté de celle-ci face aux ingérences du pouvoir temporel ; ceci lui vaudra plusieurs exils. Il meurt en 1109. Il est docteur de l'Église et la tradition lui a attribué le titre de "docteur magnifique".
Une pensée
Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer ta profondeur, car je ne peux pas, même de loin, comparer avec elle mon intellect mais je désire comprendre, au moins jusqu'à un certain point, ta vérité, que mon cœur croit et aime. Je ne cherche pas, en effet, à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. Par cette prière qui reconnaît la faiblesse de l'intelligence humaine face au mystère de Dieu, saint Anselme nous invite à approfondir notre foi pour mieux aimer le Seigneur.
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Oh, que c'est chose belle ! (Moines et moniales de l'abbaye du Bec-Hellouin)
Prier
Que saint Anselme nous guide sur un chemin d'équilibre entre la prière et l'étude, la connaissance de Dieu.
Les frères olivétains, ordre du frère Grégoire, sont présents en Terre-Sainte, à Emmaüs...
Que saint Anselme nous guide sur un chemin d'équilibre entre la prière et l'étude, la connaissance de Dieu.
Les frères olivétains, ordre du frère Grégoire, sont présents en Terre-Sainte, à Emmaüs...
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Le Choix du Silence
LES CHARTREUX
L'ordre des Chartreux fut fondé en 1084 par Saint Bruno. Celui-ci après avoir été maître des écoles de théologie de Reims et avoir refusé la charge d'évèque de cette ville se retire avec six de ses compagnons dans le désert de Chartreuse près de Grenoble.Il fonde dans cette région le premiermonastère;quelques cabanes en bois pour la vie solitaire et un oratoire pour l'office canonial. Les Chartreux comme les Cisterciens sont issus du même retour aux sources. Leur vie est caractérisée par la solitude et le silence et s'inscrit en droite ligne de l'esprit des ermites solitaires d'Egypte et des Peres du Désert.Comme eux les Chartreux se regroupent dans des communautés de prière,vivant en cellule séparées ou ils reconstituent leur désert - lieu privilégie pour se tourner vers Dieu.Chaque moine doit consacrer au travail manuel au moins deux heures par jour. Ils se rassemblent a l'eglise pour l'office de nuit,les vêpres et l'Eucharistie.Une fois par semaine ils ont une promenade commune. C'est Dom Guigues cinquième prieur de la Grande Chartreuse qui rédigea lesRègles appelées Coutumes.On compte aujourd'hui dans le monde 400 Chartreux repartis dans 18 monastère dont 90 en France repartis dans 4 monastères.
VIE SOLITAIRE ET VIE COMMUNAUTAIRE
L'originalité de la Chartreuse vient, en second lieu, de la part de vie commune qui est indissolublement liée à l'aspect solitaire. Ce fut le trait de génie de Saint Bruno, inspiré par l'Esprit Saint, d'avoir dès l'origine su allier une juste proportion de vie solitaire et de vie commune, de manière à faire de la Chartreuse une communion de solitaires pour Dieu. Solitude et vie fraternelle s'équilibrent mutuellement La vie communautaire se concrétise quotidiennement par la liturgie chantée à l'église, et toutes les semaines par des réunions de la communauté : le dimanche, lors du repas de midi pris en silence au réfectoire et l'après-midi pendant la récréation hebdomadaire. En outre, le premier jour libre de la semaine une longue promenade de quatre heures environ (le spaciement) durant laquelle nous pouvons parler nous permet de mieux nous connaître. Ces récréations et spaciements ont pour but d'entretenir l'affection mutuelle et de favoriser l'union des cœurs, tout en assurant une bonne détente physique.
L'originalité de la Chartreuse vient, en second lieu, de la part de vie commune qui est indissolublement liée à l'aspect solitaire. Ce fut le trait de génie de Saint Bruno, inspiré par l'Esprit Saint, d'avoir dès l'origine su allier une juste proportion de vie solitaire et de vie commune, de manière à faire de la Chartreuse une communion de solitaires pour Dieu. Solitude et vie fraternelle s'équilibrent mutuellement La vie communautaire se concrétise quotidiennement par la liturgie chantée à l'église, et toutes les semaines par des réunions de la communauté : le dimanche, lors du repas de midi pris en silence au réfectoire et l'après-midi pendant la récréation hebdomadaire. En outre, le premier jour libre de la semaine une longue promenade de quatre heures environ (le spaciement) durant laquelle nous pouvons parler nous permet de mieux nous connaître. Ces récréations et spaciements ont pour but d'entretenir l'affection mutuelle et de favoriser l'union des cœurs, tout en assurant une bonne détente physique.
Connaître les Chartreux
La famille cartusienne, c'est-à-dire des chartreux, aujourd'hui
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Actuellement, l'ordre se compose de 19 maisons de Chartreux (avec env. 370 moines) et 5 maisons de Chartreuses (avec env. 75 moniales), sur trois continents, toutes dédiées exclusivement à la vie contemplative. Les maisons de moines sont situées en Europe, aux États-Unis et en Amérique Latine ; celles des moniales en France, en Italie et en Espagne. L'ordre cartusien s'emploie désormais à être présent hors du monde occidental.
Le "gouvernement" de la famille cartusienne
L'autorité suprême de l'ordre cartusien appartient au "chapitre général", qui se réunit tous les deux ans à la maison mère, la Grande Chartreuse. Pendant ce chapitre, le "définitoire", huit moines élus par les "prieurs" (ou supérieurs) des maisons, forme une sorte d'organe exécutif et l'"assemblée plénière", l'organe législatif. Entre deux chapitres, l'ordre est gouverné par le prieur de la Grande Chartreuse qu'on nomme le "révérend père", assisté d'un conseil. Un dernier élément très important du gouvernement cartusien est l'institution des "visiteurs" : tous les deux ans, chaque maison est visitée par deux pères, habituellement prieurs d'autres chartreuses.
Grandes figures
Saint Anthelme (mort en 1178)
Il naît au château de Chignin en Savoie. Alors que l'évêque de Belley l'a pris comme secrétaire, il rend souvent visite à son frère, moine à la Grande Chartreuse. Il finit par l'y rejoindre et, en 1139, il en devient prieur. Et c'est sous sa direction que l'ordre se constituera en véritable ordre canonique.
La famille cartusienne, c'est-à-dire des chartreux, aujourd'hui
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Actuellement, l'ordre se compose de 19 maisons de Chartreux (avec env. 370 moines) et 5 maisons de Chartreuses (avec env. 75 moniales), sur trois continents, toutes dédiées exclusivement à la vie contemplative. Les maisons de moines sont situées en Europe, aux États-Unis et en Amérique Latine ; celles des moniales en France, en Italie et en Espagne. L'ordre cartusien s'emploie désormais à être présent hors du monde occidental.
Le "gouvernement" de la famille cartusienne
L'autorité suprême de l'ordre cartusien appartient au "chapitre général", qui se réunit tous les deux ans à la maison mère, la Grande Chartreuse. Pendant ce chapitre, le "définitoire", huit moines élus par les "prieurs" (ou supérieurs) des maisons, forme une sorte d'organe exécutif et l'"assemblée plénière", l'organe législatif. Entre deux chapitres, l'ordre est gouverné par le prieur de la Grande Chartreuse qu'on nomme le "révérend père", assisté d'un conseil. Un dernier élément très important du gouvernement cartusien est l'institution des "visiteurs" : tous les deux ans, chaque maison est visitée par deux pères, habituellement prieurs d'autres chartreuses.
Grandes figures
Saint Anthelme (mort en 1178)
Il naît au château de Chignin en Savoie. Alors que l'évêque de Belley l'a pris comme secrétaire, il rend souvent visite à son frère, moine à la Grande Chartreuse. Il finit par l'y rejoindre et, en 1139, il en devient prieur. Et c'est sous sa direction que l'ordre se constituera en véritable ordre canonique.
Lorsqu'un conflit oppose les Chartreux à l'évêque de Grenoble, Anthelme condamne leur insurrection contre l'autorité. Plus tard, il jouera à nouveau un rôle efficace dans le conflit qui oppose Alexandre III et l'anti-pape Victor III.
Par la suite, le comte de Maurienne ayant fait tuer un prêtre du diocèse de Belley, Anthelme l'ayant excommunié et le pape ayant absous le criminel, Anthelme regagne la Grande Chartreuse et y reprend sa vie monacale, jusqu'à sa mort en 1178. Désormais patron de la ville de Belley, il fut canonisé depuis 1630.
Bienheureux Guigues de Saint Romain (mort en 1136)
Entré en 1106 à la Grande Chartreuse, Guigues en sera le 5e prieur. Il se lie aux plus célèbres personnages religieux de son temps, Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, et saint Bernard ; et écrit une suite de 476 méditations. Mais avant toutes choses, c'est à lui que les Chartreux doivent leur règle écrite, Bruno n'en ayant pas rédigé. Peu avant sa mort, il fit encore preuve d'une grande capacité de bâtisseur, alors qu'une avalanche venait de détruire entièrement l'ermitage originel en 1132.
Bienheureux Davy (mort en 1537)
Ce moine de la chartreuse de Londres, refusant de reconnaître Henri VIII comme seul chef spirituel de l'Eglise d'Angleterre, fut condamné, avec huit autres moines, chartreux comme lui, à l'exécution la plus longue : être traîné sur une claie à travers la ville de la prison à la potence, puis pendu et descendu de la potence à moitié étranglé, mais respirant encore, pour être à nouveau traîné sur une claie de la potence au billot, et enfin avoir la tête coupée et être équarri comme un boeuf à l'abattoir.
Citations
"Stat crux dum volvitur orbis" (Le monde passe, la croix demeure)
"Réjouissez-vous d'avoir échappé aux flots agités de ce monde, d'avoir gagné le repos tranquille et la sécurité d'un port caché ; beaucoup désirent l'atteindre et n'y parviennent point." (Bruno à ses fils chartreux en 1100)
"Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout : il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau." (Ses frères de Calabre, en Italie)
Par la suite, le comte de Maurienne ayant fait tuer un prêtre du diocèse de Belley, Anthelme l'ayant excommunié et le pape ayant absous le criminel, Anthelme regagne la Grande Chartreuse et y reprend sa vie monacale, jusqu'à sa mort en 1178. Désormais patron de la ville de Belley, il fut canonisé depuis 1630.
Bienheureux Guigues de Saint Romain (mort en 1136)
Entré en 1106 à la Grande Chartreuse, Guigues en sera le 5e prieur. Il se lie aux plus célèbres personnages religieux de son temps, Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, et saint Bernard ; et écrit une suite de 476 méditations. Mais avant toutes choses, c'est à lui que les Chartreux doivent leur règle écrite, Bruno n'en ayant pas rédigé. Peu avant sa mort, il fit encore preuve d'une grande capacité de bâtisseur, alors qu'une avalanche venait de détruire entièrement l'ermitage originel en 1132.
Bienheureux Davy (mort en 1537)
Ce moine de la chartreuse de Londres, refusant de reconnaître Henri VIII comme seul chef spirituel de l'Eglise d'Angleterre, fut condamné, avec huit autres moines, chartreux comme lui, à l'exécution la plus longue : être traîné sur une claie à travers la ville de la prison à la potence, puis pendu et descendu de la potence à moitié étranglé, mais respirant encore, pour être à nouveau traîné sur une claie de la potence au billot, et enfin avoir la tête coupée et être équarri comme un boeuf à l'abattoir.
Citations
"Stat crux dum volvitur orbis" (Le monde passe, la croix demeure)
"Réjouissez-vous d'avoir échappé aux flots agités de ce monde, d'avoir gagné le repos tranquille et la sécurité d'un port caché ; beaucoup désirent l'atteindre et n'y parviennent point." (Bruno à ses fils chartreux en 1100)
"Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout : il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau." (Ses frères de Calabre, en Italie)
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Les Chartreux
La vie des moines
La caractéristique de la vie à la chartreuse est la solitude, soigneusement protégée parce qu'elle aide à trouver Dieu et à vivre avec Dieu seul. Mais les Chartreux ont toujours considéré que l'organisation sociale et communautaire propre à la vie cénobitique devait fournir le cadre nécessaire à la bonne observance de la règle et à la persévérance. Les Chartreux portent le vêtement monastique blanc, mais leur scapulaire, qu'ils appellent cuculle, comporte deux bandes qui relient ses pans à hauteur de la ceinture. Ils adoptèrent plus tard le port du chapelet.
Dans ses grandes lignes, spécialement pour la distribution des Psaumes, l'office des Chartreux est celui des Bénédictins. S'il fait oraison dans sa cellule et y récite une partie de l'office, le chartreux se rend à l'église, au milieu de la nuit, pour matines et laudes, dans la matinée, pour la messe et, l'après-midi, pour les vêpres. Les Chartreux prennent leur repas en commun le dimanche et font chaque semaine une promenade en communauté. Ils se réunissent au chapitre, où sont traitées les affaires de la maison.
À l'origine, les maisons étaient complètement autonomes. Vers 1140, le septième prieur de la Grande-Chartreuse, saint Anthelme, réunit plusieurs prieurs qui suivaient les Coutumes de Guigues et, en 1155, eut lieu le premier chapitre général de l'ordre. Depuis, les pouvoirs du chapitre général et, entre ses sessions, ceux du prieur de la Grande-Chartreuse, devenu prieur général de l'ordre, se sont développés de telle façon qu'il n'est pas d'ordre monastique plus centralisé.
La caractéristique de la vie à la chartreuse est la solitude, soigneusement protégée parce qu'elle aide à trouver Dieu et à vivre avec Dieu seul. Mais les Chartreux ont toujours considéré que l'organisation sociale et communautaire propre à la vie cénobitique devait fournir le cadre nécessaire à la bonne observance de la règle et à la persévérance. Les Chartreux portent le vêtement monastique blanc, mais leur scapulaire, qu'ils appellent cuculle, comporte deux bandes qui relient ses pans à hauteur de la ceinture. Ils adoptèrent plus tard le port du chapelet.
Dans ses grandes lignes, spécialement pour la distribution des Psaumes, l'office des Chartreux est celui des Bénédictins. S'il fait oraison dans sa cellule et y récite une partie de l'office, le chartreux se rend à l'église, au milieu de la nuit, pour matines et laudes, dans la matinée, pour la messe et, l'après-midi, pour les vêpres. Les Chartreux prennent leur repas en commun le dimanche et font chaque semaine une promenade en communauté. Ils se réunissent au chapitre, où sont traitées les affaires de la maison.
À l'origine, les maisons étaient complètement autonomes. Vers 1140, le septième prieur de la Grande-Chartreuse, saint Anthelme, réunit plusieurs prieurs qui suivaient les Coutumes de Guigues et, en 1155, eut lieu le premier chapitre général de l'ordre. Depuis, les pouvoirs du chapitre général et, entre ses sessions, ceux du prieur de la Grande-Chartreuse, devenu prieur général de l'ordre, se sont développés de telle façon qu'il n'est pas d'ordre monastique plus centralisé.
Saint Bruno: une vie cachée en Dieu
Saint Bruno a établi son premier monastère près de Grenoble dans la Grande Chartreuse, et il est le fondateur de l'ordre des chartreux. On connaît ce saint pour sa grande discrétion.
Un saint très discret
Saint Bruno a poussé la discrétion jusqu'à nous cacher la date exacte de sa naissance, le nom de sa famille, l'âge auquel il est passé de Cologne à Reims, de Reims à Sèche-Fontaine. Ce que nous savons de lui provient souvent des éloges funèbres qu'il a reçus. Il s'est contenté de nous laisser deux lettres et une profession de foi. Même pas une règle de vie pour les chartreux. C'est ainsi qu'il a voulu donner à Dieu toute la place.
Un appel intérieur exigeant
Selon toute vraisemblance, Bruno est né à Cologne sur le Rhin, peu avant 1030, sous le règne de l'empereur Conrad II le Salique, au sein d'une famille qui n'est pas de condition modeste. Dans une ville en pleine fermentation culturelle et religieuse, il étudie, à la collégiale Saint-Cunibert, la grammaire, la rhétorique et la dialectique. Vers l'âge de quatorze ans, il part étudier à Reims, métropole royale où se trouve une école cathédrale de grand renom. Le 3 octobre 1049, il s'y tient même un Concile autour du pape Léon IX, pour lutter contre le trafic des charges ecclésiastiques et la dépravation du clergé.
Des dons intellectuels évidents
Bruno fait de solides études en philosophie et théologie. Membre du chapitre cathédral, il devient, en 1056, "écolâtre", c'est-à-dire directeur des études, poste qu'il conservera pendant une vingtaine d'années. Ses dons intellectuels et sa qualité spirituelle exercent une influence profonde. Un de ses étudiants, Eudes de Châtillon, deviendra même pape. Pourtant, l'Eglise de Reims connaît quelques turbulences. L'évêque élu en 1068, Manassè de Gournay, est suspecté d'avoir trafiqué son élection et de faire main basse sur certains biens ecclésiastiques.
L'appel du désert
Bruno, qui a été nommé chancelier du diocèse, mène la résistance à l'évêque cupide. Après avoir réussi à tromper le pape Grégoire VII sur ses véritables intentions, Manassès est finalement chassé de son siège. Qui mieux que l'intègre Bruno pourrait lui succéder ? Mais celui-ci refuse. Car Bruno est travaillé par un appel intérieur qu'il ne peut faire taire. Il veut poursuivre dans la solitude sa recherche spirituelle, loin des bruits du monde. Au début des années 1080, il se décide pour une vie de solitude et de pauvreté. Deux amis, Pierre et Lambert, adhèrent à son projet. Ils s'installent dans les environs de Troyes, en un lieu appelé Sèche-Fontaine, non loin de l'abbaye de Molesmes, dirigée par Robert que Bruno admire beaucoup.
Voir toujours plus haut
Mais le style de vie n'est pas assez austère aux yeux de l'exigeant chercheur de Dieu. Avec, cette fois, six compagnons, quatre clercs et deux laïcs, Bruno se dirige vers le Sud. En juin 1084, il arrive à Grenoble, diocèse qu' anime un jeune évêque de 32 ans qui a goûté de la vie monastique à La Chaise-Dieu, Hugues. Celui-ci avait eu un songe où "Dieu construisait une demeure pour sa gloire et sept étoiles montraient le chemin". L'évêque conduit donc le petit groupe à 1 190 mètres d'altitude, en plein massif de la Chartreuse, à vingt-quatre kilomètres au nord-est de Grenoble.
Une vie austère
Nos ermites s'installent au fond d'une vallée étroite, entourée de montagnes impressionnantes. L'hiver est long, la terre aride, la solitude garantie. Pas étonnant que l'on parle du "désert de Chartreuse". Les moines vont construire de petites cabanes individuelles en bois et une chapelle en pierre pour cette nouvelle forme de vie érémitique. Seuls les offices de matines et vêpres et les messes des dimanches et fêtes les réunissent à l'église, le reste du temps étant consacré à la prière personnelle, à la lecture et à la copie de manuscrits.
Saint Bruno a établi son premier monastère près de Grenoble dans la Grande Chartreuse, et il est le fondateur de l'ordre des chartreux. On connaît ce saint pour sa grande discrétion.
Un saint très discret
Saint Bruno a poussé la discrétion jusqu'à nous cacher la date exacte de sa naissance, le nom de sa famille, l'âge auquel il est passé de Cologne à Reims, de Reims à Sèche-Fontaine. Ce que nous savons de lui provient souvent des éloges funèbres qu'il a reçus. Il s'est contenté de nous laisser deux lettres et une profession de foi. Même pas une règle de vie pour les chartreux. C'est ainsi qu'il a voulu donner à Dieu toute la place.
Un appel intérieur exigeant
Selon toute vraisemblance, Bruno est né à Cologne sur le Rhin, peu avant 1030, sous le règne de l'empereur Conrad II le Salique, au sein d'une famille qui n'est pas de condition modeste. Dans une ville en pleine fermentation culturelle et religieuse, il étudie, à la collégiale Saint-Cunibert, la grammaire, la rhétorique et la dialectique. Vers l'âge de quatorze ans, il part étudier à Reims, métropole royale où se trouve une école cathédrale de grand renom. Le 3 octobre 1049, il s'y tient même un Concile autour du pape Léon IX, pour lutter contre le trafic des charges ecclésiastiques et la dépravation du clergé.
Des dons intellectuels évidents
Bruno fait de solides études en philosophie et théologie. Membre du chapitre cathédral, il devient, en 1056, "écolâtre", c'est-à-dire directeur des études, poste qu'il conservera pendant une vingtaine d'années. Ses dons intellectuels et sa qualité spirituelle exercent une influence profonde. Un de ses étudiants, Eudes de Châtillon, deviendra même pape. Pourtant, l'Eglise de Reims connaît quelques turbulences. L'évêque élu en 1068, Manassè de Gournay, est suspecté d'avoir trafiqué son élection et de faire main basse sur certains biens ecclésiastiques.
L'appel du désert
Bruno, qui a été nommé chancelier du diocèse, mène la résistance à l'évêque cupide. Après avoir réussi à tromper le pape Grégoire VII sur ses véritables intentions, Manassès est finalement chassé de son siège. Qui mieux que l'intègre Bruno pourrait lui succéder ? Mais celui-ci refuse. Car Bruno est travaillé par un appel intérieur qu'il ne peut faire taire. Il veut poursuivre dans la solitude sa recherche spirituelle, loin des bruits du monde. Au début des années 1080, il se décide pour une vie de solitude et de pauvreté. Deux amis, Pierre et Lambert, adhèrent à son projet. Ils s'installent dans les environs de Troyes, en un lieu appelé Sèche-Fontaine, non loin de l'abbaye de Molesmes, dirigée par Robert que Bruno admire beaucoup.
Voir toujours plus haut
Mais le style de vie n'est pas assez austère aux yeux de l'exigeant chercheur de Dieu. Avec, cette fois, six compagnons, quatre clercs et deux laïcs, Bruno se dirige vers le Sud. En juin 1084, il arrive à Grenoble, diocèse qu' anime un jeune évêque de 32 ans qui a goûté de la vie monastique à La Chaise-Dieu, Hugues. Celui-ci avait eu un songe où "Dieu construisait une demeure pour sa gloire et sept étoiles montraient le chemin". L'évêque conduit donc le petit groupe à 1 190 mètres d'altitude, en plein massif de la Chartreuse, à vingt-quatre kilomètres au nord-est de Grenoble.
Une vie austère
Nos ermites s'installent au fond d'une vallée étroite, entourée de montagnes impressionnantes. L'hiver est long, la terre aride, la solitude garantie. Pas étonnant que l'on parle du "désert de Chartreuse". Les moines vont construire de petites cabanes individuelles en bois et une chapelle en pierre pour cette nouvelle forme de vie érémitique. Seuls les offices de matines et vêpres et les messes des dimanches et fêtes les réunissent à l'église, le reste du temps étant consacré à la prière personnelle, à la lecture et à la copie de manuscrits.
A suivre...
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Age : 70
Localisation : Vendée (Marie du 85)
Inscription : 12/01/2016
Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Devant tes frères et sœurs, avec eux et pour eux, vis le silence.
Silence des lèvres : en évitant de trop parler, tu éviteras la superficialité, la médisance, la légèreté et, par là même, le péché. Qui surveille sa langue garde sa vie et qui parle trop se perd. Car abondance de paroles ne va jamais sans fautes. Prie Dieu d'établir une garde à ta bouche et de veiller sur la porte de tes lèvres. En face des murmures, des racontars, des railleries, sans cesse oppose ta prière à leur malice.
j'aime trop
Silence des lèvres : en évitant de trop parler, tu éviteras la superficialité, la médisance, la légèreté et, par là même, le péché. Qui surveille sa langue garde sa vie et qui parle trop se perd. Car abondance de paroles ne va jamais sans fautes. Prie Dieu d'établir une garde à ta bouche et de veiller sur la porte de tes lèvres. En face des murmures, des racontars, des railleries, sans cesse oppose ta prière à leur malice.
j'aime trop
azais- MEDIATEUR
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Merci azaïs ce texte est extra!!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Localisation : Vendée (Marie du 85)
Inscription : 12/01/2016
Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
La voie cartusienne
Le but : la contemplation
«Découvrir l'Immensité de l'Amour »
Le but exclusif de la voie cartusienne est la CONTEMPLATION: par la puissance de l'Esprit, vivre aussi continuellement que possible dans la lumière de l'amour de Dieu pour nous, manifesté dans le Christ.
Ceci suppose en nous la pureté du cœur, ou la charité : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »
La tradition monastique appelle aussi ce but la prière pure et continuelle.
Les fruits de la contemplation sont: la liberté, la paix, la joie. O Bonitas ! Ô Bonté, tel était le cri d'allégresse qui jaillissait du cœur de Bruno. Mais l'unification du cœur et l'entrée dans le repos contemplatif supposent un long cheminement, que nos Statuts décrivent ainsi :
« Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat: ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Ecriture, introduit par la grâce du Saint Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui. »
Toute la vie monastique consiste donc dans cette marche vers le lieu du cœur et toutes les valeurs de notre vie sont orientées vers ce but. Elles aident le moine à unifier sa vie dans la charité et l'introduisent dans les profondeurs de son cœur.
Le but : la contemplation
«Découvrir l'Immensité de l'Amour »
Le but exclusif de la voie cartusienne est la CONTEMPLATION: par la puissance de l'Esprit, vivre aussi continuellement que possible dans la lumière de l'amour de Dieu pour nous, manifesté dans le Christ.
Ceci suppose en nous la pureté du cœur, ou la charité : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »
La tradition monastique appelle aussi ce but la prière pure et continuelle.
Les fruits de la contemplation sont: la liberté, la paix, la joie. O Bonitas ! Ô Bonté, tel était le cri d'allégresse qui jaillissait du cœur de Bruno. Mais l'unification du cœur et l'entrée dans le repos contemplatif supposent un long cheminement, que nos Statuts décrivent ainsi :
« Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat: ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Ecriture, introduit par la grâce du Saint Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui. »
Toute la vie monastique consiste donc dans cette marche vers le lieu du cœur et toutes les valeurs de notre vie sont orientées vers ce but. Elles aident le moine à unifier sa vie dans la charité et l'introduisent dans les profondeurs de son cœur.
Toute la vie monastique consiste donc dans cette marche vers le lieu du cœur et toutes les valeurs de notre vie sont orientées vers ce but. Elles aident le moine à unifier sa vie dans la charité et l'introduisent dans les profondeurs de son cœur.
À vrai dire, ce n'est pas ce but qui nous distingue des autres moines contemplatifs (Cisterciens, Bénédictins…), mais le chemin emprunté, dont les caractéristiques essentielles sont :
la solitude
un certain dosage de vie solitaire et de vie communautaire
la liturgie cartusienne
La solitude
Nous partageons certaines valeurs monastiques avec les autres moines contemplatifs, par exemple : l'ascèse (veilles et jeunes), le silence, le travail, la pauvreté, la chasteté, l'obéissance, l'écoute de la Parole, la prière, l'humilité. D'autres nous sont propres.
La première caractéristique essentielle de notre vie, c'est la vocation de solitude, à laquelle nous sommes spécialement appelés. Le moine Chartreux cherche Dieu dans la solitude.
« Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Epoux, la terre au ciel, l'humain au divin. »
Statuts 4.1
La solitude est vécue sur trois niveaux :
la séparation du monde
la garde de la cellule
la solitude intérieure, ou la solitude du cœur
La séparation du monde est réalisée par la clôture. Nous ne sortons du monastère que pour le spaciement (promenade hebdomadaire). Nous ne recevons pas de visites et n'exerçons aucun apostolat à l'extérieur. Nous n'avons ni radio ni télévision dans le monastère. C'est le Prieur qui reçoit les nouvelles et transmet aux moines ce qu'ils ne doivent pas ignorer. Ainsi se trouvent réunies les conditions nécessaires pour que se développe le silence intérieur qui permet à l'âme de rester attentive à la présence de Dieu.
La Cellule est un ermitage aménagé pour assurer au Chartreux une solitude aussi complète que possible, tout en lui assurant les nécessités de la vie. Chaque cellule consiste en un pavillon à étage entouré d'un jardinet, où le moine demeure seul la plus grande partie de la journée, pendant toute sa vie.
Coupe d'un ermitage Cellule
C'est à cause de la solitude que chacune de nos maisons est appelée désert ou ermitage.
La clôture et la garde de la cellule n'assurent encore qu'une solitude extérieure. Ce n'est là qu'un premier pas qui cherche à favoriser la solitude intérieure, ou pureté du cœur : tenir son esprit éloigné de tout ce qui n'est pas Dieu ou ne conduit pas à Dieu. C'est à ce niveau que le Chartreux rencontre les caprices de son imagination et les fluctuations de sa sensibilité. Aussi longtemps que le moine discute avec son "moi", ses sensibilités, ses pensées inutiles, ses désirs irréels, il n'est pas encore centré sur Dieu. C'est ici qu'il fait l'expérience de sa fragilité et de la puissance de l'Esprit et qu'il apprend peu à peu « …l'habitude de l'écoute tranquille du cœur qui permette à Dieu d'y pénétrer par tous les chemins et tous les accès. » (Statuts 4.2)
Accueil ?
Les célébrations liturgiques en Chartreuse ne comportent pas de finalité pastorale. Cela explique pourquoi les personnes extérieures à l'Ordre ne sont pas admises à participer aux offices ou à la Messe célébrés à l'église de nos monastères. En raison de notre vocation de solitude l'accueil est limité aux familles des moines (2 jours par an) et aux aspirants à notre vie, que nous appelons retraitants.
Vie solitaire et vie communautaire
Une communion de solitaires
« La grâce du Saint Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Église, une et répandue en tous lieux. »
Statuts 21.1
L'originalité de la Chartreuse vient, en second lieu, de la part de vie commune qui est indissolublement liée à l'aspect solitaire. Ce fut le trait de génie de Saint Bruno, inspiré par l'Esprit Saint, d'avoir dès l'origine su allier une juste proportion de vie solitaire et de vie commune, de manière à faire de la Chartreuse une communion de solitaires pour Dieu. Solitude et vie fraternelle s'équilibrent mutuellement.
La vie communautaire se concrétise quotidiennement par la liturgie chantée à l'église, et toutes les semaines par des réunions de la communauté : le dimanche, lors du repas de midi pris en silence au réfectoire et l'après-midi pendant la récréation hebdomadaire. En outre, le premier jour libre de la semaine une longue promenade de quatre heures environ (le spaciement) durant laquelle nous pouvons parler nous permet de mieux nous connaître. Ces récréations et spaciements ont pour but d'entretenir l'affection mutuelle et de favoriser l'union des cœurs, tout en assurant une bonne détente physique.
Pères et Frères
Une communauté cartusienne est constituée de moines du cloître, prêtres ou destinés à le devenir (Pères) et des moines convers ou donnés (Frères). Les moines du cloître vivent une solitude plus stricte. Ils ne sortent pas de leur cellule en dehors des occasions prévues par la Règle, (ordinairement trois fois par jour pour la liturgie; un peu plus souvent le dimanche). Ils s'y occupent par la prière, la lecture, et le travail (sciage de bois pour se chauffer l'hiver, jardinage, dactylographie, artisanat…). Les Frères assurent par leur travail hors de cellule les divers services de la communauté (cuisine, menuiserie, buanderie, exploitation forestière…). Il s'agit d'un idéal unique, vécu de deux façons différentes. Les Frères aussi travaillent le plus possible en silence et en solitude. Ils ont leur part de vie de cellule, mais plus réduite que celle des Pères. C'est pourquoi ils habitent des cellules plus petites. Les deux formules se complètent pour constituer l'unique Chartreuse et correspondent aux aptitudes diversifiées de ceux qui désirent entrer dans la vie cartusienne.
Dans la forme de vie des Frères, il y a encore deux options possibles, celle des religieux appelés Convers (moines qui font exactement les mêmes vœux que les Pères) et celle de Donnés.
Les Donnés sont des moines qui ne prononcent pas de vœux mais, pour l'amour du Christ, se donnent à l'Ordre par un engagement réciproque. Ils ont des coutumes propres qui diffèrent de celles des convers : leur assistance aux Offices, notamment à l'Office de la nuit, est moins stricte, ils sont astreints à moins de prières vocales, etc. Ils vivent sans avoir rien en propre, mais conservent la propriété et la disposition de leurs biens. Au bout de sept ans, ils peuvent s'engager définitivement ou entrer dans un régime de renouvellement triennal de leur donation. Leur offrande à Dieu n'est pas moins vraie que celle des autres moines, alors même qu'ils s'acquittent des tâches plus difficilement compatibles avec les observances des convers.
Les moniales connaissent les mêmes types de vocations sous les noms de moniales de chœur, moniales converses et moniales données.
La liturgie cartusienne
Caractéristiques de la liturgie cartusienne
Dès leur arrivée en Chartreuse, Saint Bruno et ses compagnons constituèrent une liturgie particulière adaptée à leur vocation érémitique et à la dimension réduite de leur communauté. Au cours des siècles, nos pères ont veillé à conserver cette liturgie propre, accordée à notre vie solitaire et contemplative.
En comparaison avec la liturgie romaine, le rite cartusien se caractérise par une grande simplicité et une sobriété au niveau des formes extérieures, qui favorisent l'union de l'âme avec Dieu, par delà les expressions visibles et sensibles.
Quelques éléments de notre liturgie :
de nombreux temps de silence
l'interdiction de tout instrument de musique
le chant grégorien, porteur d'intériorité
La célébration quotidienne de la liturgie
La célébration du sacrifice eucharistique est le centre et le sommet de la vie communautaire :
chaque jour les moines se rassemblent pour célébrer la Pâque du Seigneur. Cette eucharistie ne peut être concélébrée que les jours où la vie cartusienne revêt un caractère communautaire : dimanches et grandes fêtes. Les autres jours il n'y a qu'un seul célébrant à l'autel, et la prière eucharistique est dite à voix basse. La communauté participe à cette liturgie eucharistique par le chant grégorien, la prière intérieure et la communion.
À un autre moment de la journée, chaque moine prêtre célèbre les saints mystères dans une chapelle solitaire, faisant sienne la portée universelle propre au sacrifice eucharistique.
Une autre temps fort de la journée liturgique est celui de l'office célébré à l'église au milieu de la nuit (Matines et Laudes) : durant deux ou trois heures, suivant les jours, alternent chant de psaumes et lectures de l'Ecriture Sainte ou des pères de l'Église, temps de silence et prières d'intercession. Tous les Chartreux aiment particulièrement ce long office de nuit où chacun, uni a tous ses frères, mais néanmoins d'une manière personnelle, peut vivre une intense et profonde communion avec Dieu.
Le chant noté (antiennes, répons, hymnes, propre de la messe, Kyriale) est toujours en latin, selon les mélodies grégoriennes propres aux chartreux. Certaines maisons de l'Ordre chantent la psalmodie en vernaculaire, d'autres en latin. Les lectures sont en principe en vernaculaire. En cellule on peut dire l'office en latin ou en vernaculaire.
Vers la fin de la journée les moines se retrouvent de nouveau à l'église pour célébrer l'office des Vêpres. Les autres parties de l'office sont célébrées par chaque moine dans sa cellule, excepté les dimanches et certains jours de fête où elles sont chantées à l'église. En plus de l'office divin, les Chartreux récitent chaque jour en cellule l'office de la Vierge Marie et une fois par semaine un office spécial à l'intention des défunts : ils intercèdent alors auprès de Dieu pour qu'il accueille dans son Royaume éternel tous ceux qui ont quitté cette vie.
Grâce à la liturgie, la Chartreuse ne reste pas un groupement de solitaires isolés entre eux, elle devient une véritable communauté monastique, manifestant ainsi le mystère de l'Église et y trouvant sa place par le culte public qu'elle rend à Dieu.
Au cœur de l'Église et du monde
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant. »
Statuts 34.2
La louange
Le Chartreux n'a pas choisi la solitude pour elle-même, mais parce qu'il voyait en elle un excellent moyen, pour lui, de parvenir à une plus grande union avec Dieu et avec tous les hommes. C'est en entrant dans la profondeur de son cœur que le Chartreux solitaire devient, dans le Christ, présent à tout homme. Il se fait solitaire parce qu'il se veut solidaire. Les contemplatifs sont au cœur de l'Église. Ils accomplissent une fonction essentielle de la communauté ecclésiale: la glorification de Dieu. Le Chartreux se retire au désert avant tout pour adorer Dieu, le louer, le contempler, se laisser séduire par lui, se donner à lui, au nom de tous les hommes. C'est au nom de tous qu'il est mandaté par l'Église pour être un permanent de la prière.
L'intercession
Depuis toujours l'Église reconnaît que les moines voués à la seule contemplation remplissent un rôle d'intercession. Représentants de toute la création, chaque jour, à tous les offices liturgiques et lors de la célébration de l'Eucharistie, ils prient pour tous les vivants et tous les défunts.
Témoignage
« Tournés, de par notre profession, uniquement vers Celui qui est, nous témoignons face au monde trop absorbé par les réalités de la terre qu'en dehors de Lui il n'est point de Dieu. Notre vie montre que les biens du ciel sont déjà présents ici-bas; elle est un signe avant-coureur de la résurrection et comme une anticipation de l'univers renouvelé. »
Statuts 34.3
Pour le solitaire, porter un tel témoignage ne se réalise ni par la parole, ni par un contact personnel. Par sa seule présence, le moine témoigne que Dieu existe et qu'il peut combler le cœur de l'homme.
La pénitence
La démarche ascétique associe le Chartreux à l'œuvre du Christ, pour le salut du monde :
« Par la pénitence nous prenons part à l'œuvre rédemptrice du Christ. Il a sauvé le genre humain, captif et accablé sous le péché, surtout par sa prière vers le Père, et par son immolation; en nous efforçant de nous associer à cet aspect le plus profond de la rédemption, et malgré notre abstention d'activité visible, nous exerçons l'apostolat de manière éminente. »
À vrai dire, ce n'est pas ce but qui nous distingue des autres moines contemplatifs (Cisterciens, Bénédictins…), mais le chemin emprunté, dont les caractéristiques essentielles sont :
la solitude
un certain dosage de vie solitaire et de vie communautaire
la liturgie cartusienne
La solitude
Nous partageons certaines valeurs monastiques avec les autres moines contemplatifs, par exemple : l'ascèse (veilles et jeunes), le silence, le travail, la pauvreté, la chasteté, l'obéissance, l'écoute de la Parole, la prière, l'humilité. D'autres nous sont propres.
La première caractéristique essentielle de notre vie, c'est la vocation de solitude, à laquelle nous sommes spécialement appelés. Le moine Chartreux cherche Dieu dans la solitude.
« Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Epoux, la terre au ciel, l'humain au divin. »
Statuts 4.1
La solitude est vécue sur trois niveaux :
la séparation du monde
la garde de la cellule
la solitude intérieure, ou la solitude du cœur
La séparation du monde est réalisée par la clôture. Nous ne sortons du monastère que pour le spaciement (promenade hebdomadaire). Nous ne recevons pas de visites et n'exerçons aucun apostolat à l'extérieur. Nous n'avons ni radio ni télévision dans le monastère. C'est le Prieur qui reçoit les nouvelles et transmet aux moines ce qu'ils ne doivent pas ignorer. Ainsi se trouvent réunies les conditions nécessaires pour que se développe le silence intérieur qui permet à l'âme de rester attentive à la présence de Dieu.
La Cellule est un ermitage aménagé pour assurer au Chartreux une solitude aussi complète que possible, tout en lui assurant les nécessités de la vie. Chaque cellule consiste en un pavillon à étage entouré d'un jardinet, où le moine demeure seul la plus grande partie de la journée, pendant toute sa vie.
Coupe d'un ermitage Cellule
C'est à cause de la solitude que chacune de nos maisons est appelée désert ou ermitage.
La clôture et la garde de la cellule n'assurent encore qu'une solitude extérieure. Ce n'est là qu'un premier pas qui cherche à favoriser la solitude intérieure, ou pureté du cœur : tenir son esprit éloigné de tout ce qui n'est pas Dieu ou ne conduit pas à Dieu. C'est à ce niveau que le Chartreux rencontre les caprices de son imagination et les fluctuations de sa sensibilité. Aussi longtemps que le moine discute avec son "moi", ses sensibilités, ses pensées inutiles, ses désirs irréels, il n'est pas encore centré sur Dieu. C'est ici qu'il fait l'expérience de sa fragilité et de la puissance de l'Esprit et qu'il apprend peu à peu « …l'habitude de l'écoute tranquille du cœur qui permette à Dieu d'y pénétrer par tous les chemins et tous les accès. » (Statuts 4.2)
Accueil ?
Les célébrations liturgiques en Chartreuse ne comportent pas de finalité pastorale. Cela explique pourquoi les personnes extérieures à l'Ordre ne sont pas admises à participer aux offices ou à la Messe célébrés à l'église de nos monastères. En raison de notre vocation de solitude l'accueil est limité aux familles des moines (2 jours par an) et aux aspirants à notre vie, que nous appelons retraitants.
Vie solitaire et vie communautaire
Une communion de solitaires
« La grâce du Saint Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Église, une et répandue en tous lieux. »
Statuts 21.1
L'originalité de la Chartreuse vient, en second lieu, de la part de vie commune qui est indissolublement liée à l'aspect solitaire. Ce fut le trait de génie de Saint Bruno, inspiré par l'Esprit Saint, d'avoir dès l'origine su allier une juste proportion de vie solitaire et de vie commune, de manière à faire de la Chartreuse une communion de solitaires pour Dieu. Solitude et vie fraternelle s'équilibrent mutuellement.
La vie communautaire se concrétise quotidiennement par la liturgie chantée à l'église, et toutes les semaines par des réunions de la communauté : le dimanche, lors du repas de midi pris en silence au réfectoire et l'après-midi pendant la récréation hebdomadaire. En outre, le premier jour libre de la semaine une longue promenade de quatre heures environ (le spaciement) durant laquelle nous pouvons parler nous permet de mieux nous connaître. Ces récréations et spaciements ont pour but d'entretenir l'affection mutuelle et de favoriser l'union des cœurs, tout en assurant une bonne détente physique.
Pères et Frères
Une communauté cartusienne est constituée de moines du cloître, prêtres ou destinés à le devenir (Pères) et des moines convers ou donnés (Frères). Les moines du cloître vivent une solitude plus stricte. Ils ne sortent pas de leur cellule en dehors des occasions prévues par la Règle, (ordinairement trois fois par jour pour la liturgie; un peu plus souvent le dimanche). Ils s'y occupent par la prière, la lecture, et le travail (sciage de bois pour se chauffer l'hiver, jardinage, dactylographie, artisanat…). Les Frères assurent par leur travail hors de cellule les divers services de la communauté (cuisine, menuiserie, buanderie, exploitation forestière…). Il s'agit d'un idéal unique, vécu de deux façons différentes. Les Frères aussi travaillent le plus possible en silence et en solitude. Ils ont leur part de vie de cellule, mais plus réduite que celle des Pères. C'est pourquoi ils habitent des cellules plus petites. Les deux formules se complètent pour constituer l'unique Chartreuse et correspondent aux aptitudes diversifiées de ceux qui désirent entrer dans la vie cartusienne.
Dans la forme de vie des Frères, il y a encore deux options possibles, celle des religieux appelés Convers (moines qui font exactement les mêmes vœux que les Pères) et celle de Donnés.
Les Donnés sont des moines qui ne prononcent pas de vœux mais, pour l'amour du Christ, se donnent à l'Ordre par un engagement réciproque. Ils ont des coutumes propres qui diffèrent de celles des convers : leur assistance aux Offices, notamment à l'Office de la nuit, est moins stricte, ils sont astreints à moins de prières vocales, etc. Ils vivent sans avoir rien en propre, mais conservent la propriété et la disposition de leurs biens. Au bout de sept ans, ils peuvent s'engager définitivement ou entrer dans un régime de renouvellement triennal de leur donation. Leur offrande à Dieu n'est pas moins vraie que celle des autres moines, alors même qu'ils s'acquittent des tâches plus difficilement compatibles avec les observances des convers.
Les moniales connaissent les mêmes types de vocations sous les noms de moniales de chœur, moniales converses et moniales données.
La liturgie cartusienne
Caractéristiques de la liturgie cartusienne
Dès leur arrivée en Chartreuse, Saint Bruno et ses compagnons constituèrent une liturgie particulière adaptée à leur vocation érémitique et à la dimension réduite de leur communauté. Au cours des siècles, nos pères ont veillé à conserver cette liturgie propre, accordée à notre vie solitaire et contemplative.
En comparaison avec la liturgie romaine, le rite cartusien se caractérise par une grande simplicité et une sobriété au niveau des formes extérieures, qui favorisent l'union de l'âme avec Dieu, par delà les expressions visibles et sensibles.
Quelques éléments de notre liturgie :
de nombreux temps de silence
l'interdiction de tout instrument de musique
le chant grégorien, porteur d'intériorité
La célébration quotidienne de la liturgie
La célébration du sacrifice eucharistique est le centre et le sommet de la vie communautaire :
chaque jour les moines se rassemblent pour célébrer la Pâque du Seigneur. Cette eucharistie ne peut être concélébrée que les jours où la vie cartusienne revêt un caractère communautaire : dimanches et grandes fêtes. Les autres jours il n'y a qu'un seul célébrant à l'autel, et la prière eucharistique est dite à voix basse. La communauté participe à cette liturgie eucharistique par le chant grégorien, la prière intérieure et la communion.
À un autre moment de la journée, chaque moine prêtre célèbre les saints mystères dans une chapelle solitaire, faisant sienne la portée universelle propre au sacrifice eucharistique.
Une autre temps fort de la journée liturgique est celui de l'office célébré à l'église au milieu de la nuit (Matines et Laudes) : durant deux ou trois heures, suivant les jours, alternent chant de psaumes et lectures de l'Ecriture Sainte ou des pères de l'Église, temps de silence et prières d'intercession. Tous les Chartreux aiment particulièrement ce long office de nuit où chacun, uni a tous ses frères, mais néanmoins d'une manière personnelle, peut vivre une intense et profonde communion avec Dieu.
Le chant noté (antiennes, répons, hymnes, propre de la messe, Kyriale) est toujours en latin, selon les mélodies grégoriennes propres aux chartreux. Certaines maisons de l'Ordre chantent la psalmodie en vernaculaire, d'autres en latin. Les lectures sont en principe en vernaculaire. En cellule on peut dire l'office en latin ou en vernaculaire.
Vers la fin de la journée les moines se retrouvent de nouveau à l'église pour célébrer l'office des Vêpres. Les autres parties de l'office sont célébrées par chaque moine dans sa cellule, excepté les dimanches et certains jours de fête où elles sont chantées à l'église. En plus de l'office divin, les Chartreux récitent chaque jour en cellule l'office de la Vierge Marie et une fois par semaine un office spécial à l'intention des défunts : ils intercèdent alors auprès de Dieu pour qu'il accueille dans son Royaume éternel tous ceux qui ont quitté cette vie.
Grâce à la liturgie, la Chartreuse ne reste pas un groupement de solitaires isolés entre eux, elle devient une véritable communauté monastique, manifestant ainsi le mystère de l'Église et y trouvant sa place par le culte public qu'elle rend à Dieu.
Au cœur de l'Église et du monde
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant. »
Statuts 34.2
La louange
Le Chartreux n'a pas choisi la solitude pour elle-même, mais parce qu'il voyait en elle un excellent moyen, pour lui, de parvenir à une plus grande union avec Dieu et avec tous les hommes. C'est en entrant dans la profondeur de son cœur que le Chartreux solitaire devient, dans le Christ, présent à tout homme. Il se fait solitaire parce qu'il se veut solidaire. Les contemplatifs sont au cœur de l'Église. Ils accomplissent une fonction essentielle de la communauté ecclésiale: la glorification de Dieu. Le Chartreux se retire au désert avant tout pour adorer Dieu, le louer, le contempler, se laisser séduire par lui, se donner à lui, au nom de tous les hommes. C'est au nom de tous qu'il est mandaté par l'Église pour être un permanent de la prière.
L'intercession
Depuis toujours l'Église reconnaît que les moines voués à la seule contemplation remplissent un rôle d'intercession. Représentants de toute la création, chaque jour, à tous les offices liturgiques et lors de la célébration de l'Eucharistie, ils prient pour tous les vivants et tous les défunts.
Témoignage
« Tournés, de par notre profession, uniquement vers Celui qui est, nous témoignons face au monde trop absorbé par les réalités de la terre qu'en dehors de Lui il n'est point de Dieu. Notre vie montre que les biens du ciel sont déjà présents ici-bas; elle est un signe avant-coureur de la résurrection et comme une anticipation de l'univers renouvelé. »
Statuts 34.3
Pour le solitaire, porter un tel témoignage ne se réalise ni par la parole, ni par un contact personnel. Par sa seule présence, le moine témoigne que Dieu existe et qu'il peut combler le cœur de l'homme.
La pénitence
La démarche ascétique associe le Chartreux à l'œuvre du Christ, pour le salut du monde :
« Par la pénitence nous prenons part à l'œuvre rédemptrice du Christ. Il a sauvé le genre humain, captif et accablé sous le péché, surtout par sa prière vers le Père, et par son immolation; en nous efforçant de nous associer à cet aspect le plus profond de la rédemption, et malgré notre abstention d'activité visible, nous exerçons l'apostolat de manière éminente. »
Saint Anthelme
FÊTE LE 26 JUIN
Le 26 juin, on fête Saint Anthelme qui fut moine chartreux et évêque de Belley.
Savoyard, il est né en 1105 au château de Chignin d’une famille noble. Tout jeune, il devint prévôt de l’église de Genève. Puis il entra à la Chartreuse de Portes, dont il devint prieur.
En 1169, il fut élu septième prieur de la Grande Chartreuse et, par conséquent, supérieur général de l’Ordre des Chartreux.
Il fut obligé par le pape d’accepter le diocèse de Belley dont les évêques étaient obligatoirement des moines ou des religieux de 1142 à 1578.
FÊTE LE 26 JUIN
Le 26 juin, on fête Saint Anthelme qui fut moine chartreux et évêque de Belley.
Savoyard, il est né en 1105 au château de Chignin d’une famille noble. Tout jeune, il devint prévôt de l’église de Genève. Puis il entra à la Chartreuse de Portes, dont il devint prieur.
En 1169, il fut élu septième prieur de la Grande Chartreuse et, par conséquent, supérieur général de l’Ordre des Chartreux.
Il fut obligé par le pape d’accepter le diocèse de Belley dont les évêques étaient obligatoirement des moines ou des religieux de 1142 à 1578.
Plus tard, il fut également nommé légat auprès du roi d’Angleterre, afin d’essayer de réconcilier le roi avec saint Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. Anthelme ne put jamais exercer cette dernière fonction, en raison de l’opposition de l’empereur Frédéric, lequel le créa cependant prince du Saint Empire en 1175.
Il est un des principaux représentants du jeune ordre cartusien. Il mourut entouré des prières des siens le 26 juin 1178. (D’après le site du Carmel)
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Le cadre de vie des chartreux
Le genre de vie des chartreux, c'est à dire une vie solitaire tempérée par une part de vie commune, se reflète dans ce que l'on peut en voir de l'extérieur, à savoir les bâtiments. On trouvera donc dans toute chartreuse trois grandes parties :
Grand Cloître
Le grand Cloître regroupe toutes les cellules où les Pères - ou les moniales de chœur - mènent leur vie solitaire. On trouve parfois un deuxième cloître pour les frères convers - ou sœurs converses - (par exemple : San José [moines], Trinità [moniales]).
Lieux communautaires
Ce sont principalement l'église, le chapitre et le réfectoire.
Dans cette partie du monastère se trouvent aussi certains lieux de travail : cuisine, buanderie, etc.
Ateliers
Les ateliers plus bruyants (menuiserie, forge, ferme, etc.) se trouvent un peu éloignés du reste du monastère pour ne pas en troubler le silence.
Grand Cloître
Le grand Cloître regroupe toutes les cellules où les Pères - ou les moniales de chœur - mènent leur vie solitaire. On trouve parfois un deuxième cloître pour les frères convers - ou sœurs converses - (par exemple : San José [moines], Trinità [moniales]).
Lieux communautaires
Ce sont principalement l'église, le chapitre et le réfectoire.
Dans cette partie du monastère se trouvent aussi certains lieux de travail : cuisine, buanderie, etc.
Ateliers
Les ateliers plus bruyants (menuiserie, forge, ferme, etc.) se trouvent un peu éloignés du reste du monastère pour ne pas en troubler le silence.
Chartreuse de Vedana
Il y a des "grandes maisons" (comme la Grande Chartreuse, avec plus de 30 cellules, dont la construction actuelle date du 17e siècle) et des "petites maisons" (comme la Chartreuse de Portes, dans le département de l'Ain, qui a gardé l’aspect d’une chartreuse primitive, avec ses 12 cellules groupées autour du cimetière, ou la Chartreuse de la Valsainte en Suisse, petite maison jusqu'au XIXe siècle où son aspect a été un peu modifié par l'agrandissement du cloître dans le but de recevoir les religieux expulsés de France).
Il y a des "grandes maisons" (comme la Grande Chartreuse, avec plus de 30 cellules, dont la construction actuelle date du 17e siècle) et des "petites maisons" (comme la Chartreuse de Portes, dans le département de l'Ain, qui a gardé l’aspect d’une chartreuse primitive, avec ses 12 cellules groupées autour du cimetière, ou la Chartreuse de la Valsainte en Suisse, petite maison jusqu'au XIXe siècle où son aspect a été un peu modifié par l'agrandissement du cloître dans le but de recevoir les religieux expulsés de France).
Pour celui qui est appelé…
La vocation
L'appel de Dieu
Comme toute vie religieuse, la vie cartusienne est la réponse à un appel de Dieu. On ne décide pas soi-même d'une telle vocation, on la reçoit. Ce n'est pas un simple choix personnel, c'est une histoire d'amour, donc une histoire à deux. C'est par amour que Jésus invite certains hommes à le suivre dans la solitude de la montagne, pour qu'ils demeurent avec lui et contemplent la splendeur de son visage.
« Depuis toujours le Christ, Verbe du Père, a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. »
Statuts I.1
« Ceux qui connaissent l'amour conjugal peuvent nous plaindre en pensant que nous ne savons pas ce qu'est l'amour. Qu'ils se rassurent, l'amour de Dieu perçu dans la foi, même dans une foi obscure, est plus sûr, plus proche, plus doux, plus fort, plus apaisant et plus enivrant aussi que tout autre amour. Dans la foi nous avons une certitude qu'aucune expérience ne peut donner. C'est là le sens de la parole de l'Écriture : “Je t'épouserai dans la foi”. » (Yves Raguin, Célibat pour notre temps).
La réponse de l'homme
Cet appel de Dieu s'adresse à une liberté humaine; Dieu propose, Il n'impose pas. Aujourd'hui s'ajoute la difficulté qu'il peut y avoir à entendre cet appel. Peu connue et souvent peu estimée la vie contemplative est si éloignée et parfois si contraire à toutes les habitudes du monde moderne que peu sont préparés à en ressentir l'attirance. Pourtant aujourd'hui comme hier des candidats continuent de frapper à nos portes.
Qu'attendons nous d'eux ?
Un désir profond de consacrer leur vie à la prière et à la quête de Dieu dans l'amour « J'ai soif du Dieu fort et vivant, quand irai-je voir la face de Dieu ? » (Ps 42.2) Cet idéal contemplatif doit s'accompagner d'un attrait pour la solitude, puisque c'est le cadre où s'écoule la plus grande partie de la vie du moine. Cependant les chartreux n'étant pas des ermites au sens propre, la part de vie commune n'est pas négligeable. Il faut donc que le candidat soit apte non seulement à la solitude, mais aussi à la vie commune. Parmi les autres qualités indispensables, l'équilibre et le jugement viennent au premier rang.On peut encore énumérer : une maturité affective capable de se préparer à un engagement pour la vie, un esprit de foi et d'ouverture qui soit prêt à se laisser conduire par l'obéissance, une santé suffisante.
L'appel à la vie cartusienne se manifestera souvent par un désir qui peut apparaître soudainement, à la suite d'une expérience spirituelle importante, ou au contraire mûrir longuement au cours des années. En pratique, il n'est guère aisé de juger à distance de la justesse de ses propres attraits et de ses aptitudes. C'est pourquoi, une ou deux retraites, plus ou moins prolongées, dans une Chartreuse, seront nécessaires pour discerner l'appel de Dieu. Plusieurs étapes devront donc être respectées.
Les étapes de la formation
Avant l'entrée au monastère
Celui qui envisage de rejoindre un monastère chartreux doit avant tout mûrir sérieusement son désir dans la prière. Une telle décision ne se prend pas sur un coup de tête. Il doit ensuite prendre contact avec un monastère, en exposant autant que possible ce qui l'attire vers une vie cartusienne. En retour on lui demandera sans doute quelques informations complémentaires sur ses études, sa famille, etc.
Si cela semble opportun, on lui proposera une retraite au monastère afin qu'il puisse faire l'expérience de cette vie. En aucun autre cas les chartreux n'acceptent de retraitants. Si la conclusion de la retraite est positive, il se peut qu'on demande encore au retraitant un certain délai, un temps de probation préalable (appelé pré-postulat) ou au contraire qu'on lui permette d'entrer quand il se sentira prêt.
Pour plus de détails, voyez la page concernant les retraites.
Postulat et noviciat
À son entrée au monastère, le candidat commence le postulat qui dure de trois mois à un an. Au terme du postulat, si sa vocation se confirme, il prendra l'habit cartusien et commencera le noviciat qui dure deux ans. Viennent ensuite les vœux temporaires pour trois ans, qui sont ensuite renouvelés pour deux ans. Au terme de ces deux dernières années a lieu la profession solennelle, par laquelle le moine s'engage pour toujours devant Dieu et devant l'Église.
Les chartreux ne reçoivent pas de personnes âgées de plus de 45 ans.
La vocation
L'appel de Dieu
Comme toute vie religieuse, la vie cartusienne est la réponse à un appel de Dieu. On ne décide pas soi-même d'une telle vocation, on la reçoit. Ce n'est pas un simple choix personnel, c'est une histoire d'amour, donc une histoire à deux. C'est par amour que Jésus invite certains hommes à le suivre dans la solitude de la montagne, pour qu'ils demeurent avec lui et contemplent la splendeur de son visage.
« Depuis toujours le Christ, Verbe du Père, a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. »
Statuts I.1
« Ceux qui connaissent l'amour conjugal peuvent nous plaindre en pensant que nous ne savons pas ce qu'est l'amour. Qu'ils se rassurent, l'amour de Dieu perçu dans la foi, même dans une foi obscure, est plus sûr, plus proche, plus doux, plus fort, plus apaisant et plus enivrant aussi que tout autre amour. Dans la foi nous avons une certitude qu'aucune expérience ne peut donner. C'est là le sens de la parole de l'Écriture : “Je t'épouserai dans la foi”. » (Yves Raguin, Célibat pour notre temps).
La réponse de l'homme
Cet appel de Dieu s'adresse à une liberté humaine; Dieu propose, Il n'impose pas. Aujourd'hui s'ajoute la difficulté qu'il peut y avoir à entendre cet appel. Peu connue et souvent peu estimée la vie contemplative est si éloignée et parfois si contraire à toutes les habitudes du monde moderne que peu sont préparés à en ressentir l'attirance. Pourtant aujourd'hui comme hier des candidats continuent de frapper à nos portes.
Qu'attendons nous d'eux ?
Un désir profond de consacrer leur vie à la prière et à la quête de Dieu dans l'amour « J'ai soif du Dieu fort et vivant, quand irai-je voir la face de Dieu ? » (Ps 42.2) Cet idéal contemplatif doit s'accompagner d'un attrait pour la solitude, puisque c'est le cadre où s'écoule la plus grande partie de la vie du moine. Cependant les chartreux n'étant pas des ermites au sens propre, la part de vie commune n'est pas négligeable. Il faut donc que le candidat soit apte non seulement à la solitude, mais aussi à la vie commune. Parmi les autres qualités indispensables, l'équilibre et le jugement viennent au premier rang.On peut encore énumérer : une maturité affective capable de se préparer à un engagement pour la vie, un esprit de foi et d'ouverture qui soit prêt à se laisser conduire par l'obéissance, une santé suffisante.
L'appel à la vie cartusienne se manifestera souvent par un désir qui peut apparaître soudainement, à la suite d'une expérience spirituelle importante, ou au contraire mûrir longuement au cours des années. En pratique, il n'est guère aisé de juger à distance de la justesse de ses propres attraits et de ses aptitudes. C'est pourquoi, une ou deux retraites, plus ou moins prolongées, dans une Chartreuse, seront nécessaires pour discerner l'appel de Dieu. Plusieurs étapes devront donc être respectées.
Les étapes de la formation
Avant l'entrée au monastère
Celui qui envisage de rejoindre un monastère chartreux doit avant tout mûrir sérieusement son désir dans la prière. Une telle décision ne se prend pas sur un coup de tête. Il doit ensuite prendre contact avec un monastère, en exposant autant que possible ce qui l'attire vers une vie cartusienne. En retour on lui demandera sans doute quelques informations complémentaires sur ses études, sa famille, etc.
Si cela semble opportun, on lui proposera une retraite au monastère afin qu'il puisse faire l'expérience de cette vie. En aucun autre cas les chartreux n'acceptent de retraitants. Si la conclusion de la retraite est positive, il se peut qu'on demande encore au retraitant un certain délai, un temps de probation préalable (appelé pré-postulat) ou au contraire qu'on lui permette d'entrer quand il se sentira prêt.
Pour plus de détails, voyez la page concernant les retraites.
Postulat et noviciat
À son entrée au monastère, le candidat commence le postulat qui dure de trois mois à un an. Au terme du postulat, si sa vocation se confirme, il prendra l'habit cartusien et commencera le noviciat qui dure deux ans. Viennent ensuite les vœux temporaires pour trois ans, qui sont ensuite renouvelés pour deux ans. Au terme de ces deux dernières années a lieu la profession solennelle, par laquelle le moine s'engage pour toujours devant Dieu et devant l'Église.
Les chartreux ne reçoivent pas de personnes âgées de plus de 45 ans.
Triptyque
1° tableau : l'idéal
C'est en juin 1084 que Maître Bruno avec six compagnons se faisait conduire par Hugues, évêque de Grenoble, au désert de Chartreuse, afin d'y établir un ermitage : un lieu retiré où son âme pouvait s'élever librement vers Dieu, cherché, désiré et goûté avant toutes choses.
Les vicissitudes de l'Histoire n'ont pas épargné ce lieu d'élection; cependant, malgré quelques interruptions, les ermites Chartreux vivent toujours dans le même désert où ils continuent leur vie de prière et de travail.
Petit groupe, à l'intérieur duquel chacun vit en grande partie solitairement, ces moines sont unis sous un prieur et se rassemblent trois fois par jour pour la Sainte Eucharistie et le chant de la Liturgie des Heures. Ils poursuivent inlassablement, soit dans la cellule, soit dans les ateliers de travail ou les champs, leur quête de Dieu qui les a conduits et réunis en ce lieu.
Attirés par les libres espaces intérieurs, ils ont choisi cette solitude, où ils s'imposent volontairement des restrictions importantes, dans le but unique de se tenir mieux ouverts à l'Absolu de Dieu et à la charité du Christ. Stabilisés dans cet endroit, assez à l'écart du monde, ils mènent, soumis en tout, une vie pauvre et simple, dans le célibat, comme le Christ leur Maître, pour une plus grande disponibilité aux dons du salut et à la communion fraternelle.
Constamment ils écoutent, dans la prière et la méditation, l'appel à plus être, à mieux faire. La Parole de Dieu remplit leur silence. Par le dépouillement et le travail ils sont solidaires de tous ceux qui peinent, où que ce soit. Avec au fond du cœur cette attirance vers des horizons toujours plus reculés où, seule, se dessine encore l'image de Dieu dans le Christ, crucifié mais vivant, espérance de leur gloire.
Ainsi sont-ils, en plein cœur de l'humanité, mais cependant cachés au monde, la mémoire indéracinable de ses origines divines, le constant rappel d'une destinée spirituelle pour tous les hommes, la sauvegarde d'une liberté personnelle de plus en plus menacée et étouffée, le brûlant désir de l'Eternel, la garantie d'un progrès intérieur infini, mais circonscrit dans un espace réduit : astreints à la solitude de l'ermitage et de la cellule, pour mieux s'épanouir dans le Cœur de Dieu.
1° tableau : l'idéal
C'est en juin 1084 que Maître Bruno avec six compagnons se faisait conduire par Hugues, évêque de Grenoble, au désert de Chartreuse, afin d'y établir un ermitage : un lieu retiré où son âme pouvait s'élever librement vers Dieu, cherché, désiré et goûté avant toutes choses.
Les vicissitudes de l'Histoire n'ont pas épargné ce lieu d'élection; cependant, malgré quelques interruptions, les ermites Chartreux vivent toujours dans le même désert où ils continuent leur vie de prière et de travail.
Petit groupe, à l'intérieur duquel chacun vit en grande partie solitairement, ces moines sont unis sous un prieur et se rassemblent trois fois par jour pour la Sainte Eucharistie et le chant de la Liturgie des Heures. Ils poursuivent inlassablement, soit dans la cellule, soit dans les ateliers de travail ou les champs, leur quête de Dieu qui les a conduits et réunis en ce lieu.
Attirés par les libres espaces intérieurs, ils ont choisi cette solitude, où ils s'imposent volontairement des restrictions importantes, dans le but unique de se tenir mieux ouverts à l'Absolu de Dieu et à la charité du Christ. Stabilisés dans cet endroit, assez à l'écart du monde, ils mènent, soumis en tout, une vie pauvre et simple, dans le célibat, comme le Christ leur Maître, pour une plus grande disponibilité aux dons du salut et à la communion fraternelle.
Constamment ils écoutent, dans la prière et la méditation, l'appel à plus être, à mieux faire. La Parole de Dieu remplit leur silence. Par le dépouillement et le travail ils sont solidaires de tous ceux qui peinent, où que ce soit. Avec au fond du cœur cette attirance vers des horizons toujours plus reculés où, seule, se dessine encore l'image de Dieu dans le Christ, crucifié mais vivant, espérance de leur gloire.
Ainsi sont-ils, en plein cœur de l'humanité, mais cependant cachés au monde, la mémoire indéracinable de ses origines divines, le constant rappel d'une destinée spirituelle pour tous les hommes, la sauvegarde d'une liberté personnelle de plus en plus menacée et étouffée, le brûlant désir de l'Eternel, la garantie d'un progrès intérieur infini, mais circonscrit dans un espace réduit : astreints à la solitude de l'ermitage et de la cellule, pour mieux s'épanouir dans le Cœur de Dieu.
2° tableau : Le combat de Jacob
« Dieu résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles » 1Pe 5,5
Le désert est un feu purificateur.
Dans la solitude tout ce que nous sommes en vérité vient à la surface. Toutes les bassesses que nous avons laissées s'introduire en nous deviennent manifestes, tout le mal qui nous habite se dévoile. Nous découvrons notre propre misère, notre faiblesse profonde, notre impuissance absolue.
Ici, il n'est pas possible de dissimuler les artifices que nous employons pour cacher ces aspects de nous-même qui nous déplaisent et qui surtout sont si éloignés du désir de Celui qui voit tout et pénètre tout. Il devient évident que nous nous justifions trop facilement en considérant nos défauts comme des traits de caractère.
Ici, nous devenons vulnérables; il n'y a pas d'échappatoire. Il n'y a pas de distraction qui amortisse, d'excuse qui dispense. Il est impossible d'éviter le face à face avec la réalité de ce que nous sommes, de détourner les yeux de cette misère sans remède qui nous laisse totalement nus.
Ici, les fausses constructions se lézardent, toutes ces murailles que nous avons élevées pour nous protéger. Car qui pourra dire combien nous cherchons souvent à nous tromper nous-mêmes, autant et plus que les autres ! Mais la prétention de connaître les réalités divines se dissout devant Celui qui demeure le Tout Autre.
C'est un chemin abrupt, dans l'obscurité, à tâtons, guidé par la seule foi, mais c'est un chemin de vérité. Toutes nos sécurités personnelles resteront accrochées aux épines du sentier et nous laisseront avec cette seule certitude : De nous même, nous ne pouvons rien.
C'est là que Dieu nous attend, car on ne peut remplir qu'un vase vide et s'Il veut nous combler de Lui-même Il doit d'abord nous dépouiller de ce qui nous encombre. Pour réaliser une œuvre infiniment délicate, l'Artiste divin a besoin d'un matériau sans résistance. Alors sa main saura susciter de notre misère des merveilles qui resteront cachées à nos yeux. Toute notre joie sera de nous laisser transformer par Celui qui a pour nom : Amour.
3° tableau : L'œuvre de la grâce
« Dieu résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles » 1Pe 5,5
Le désert est un feu purificateur.
Dans la solitude tout ce que nous sommes en vérité vient à la surface. Toutes les bassesses que nous avons laissées s'introduire en nous deviennent manifestes, tout le mal qui nous habite se dévoile. Nous découvrons notre propre misère, notre faiblesse profonde, notre impuissance absolue.
Ici, il n'est pas possible de dissimuler les artifices que nous employons pour cacher ces aspects de nous-même qui nous déplaisent et qui surtout sont si éloignés du désir de Celui qui voit tout et pénètre tout. Il devient évident que nous nous justifions trop facilement en considérant nos défauts comme des traits de caractère.
Ici, nous devenons vulnérables; il n'y a pas d'échappatoire. Il n'y a pas de distraction qui amortisse, d'excuse qui dispense. Il est impossible d'éviter le face à face avec la réalité de ce que nous sommes, de détourner les yeux de cette misère sans remède qui nous laisse totalement nus.
Ici, les fausses constructions se lézardent, toutes ces murailles que nous avons élevées pour nous protéger. Car qui pourra dire combien nous cherchons souvent à nous tromper nous-mêmes, autant et plus que les autres ! Mais la prétention de connaître les réalités divines se dissout devant Celui qui demeure le Tout Autre.
C'est un chemin abrupt, dans l'obscurité, à tâtons, guidé par la seule foi, mais c'est un chemin de vérité. Toutes nos sécurités personnelles resteront accrochées aux épines du sentier et nous laisseront avec cette seule certitude : De nous même, nous ne pouvons rien.
C'est là que Dieu nous attend, car on ne peut remplir qu'un vase vide et s'Il veut nous combler de Lui-même Il doit d'abord nous dépouiller de ce qui nous encombre. Pour réaliser une œuvre infiniment délicate, l'Artiste divin a besoin d'un matériau sans résistance. Alors sa main saura susciter de notre misère des merveilles qui resteront cachées à nos yeux. Toute notre joie sera de nous laisser transformer par Celui qui a pour nom : Amour.
3° tableau : L'œuvre de la grâce
Chant entre l'âme et l'Époux
L'Époux
Reviens colombe,
Car voici que le cerf blessé
Paraît sur le sommet boisé,
La brise de ton vol lui fait prendre le frais.
L'Épouse
L'Aimé, c'est pour moi les montagnes,
Les vallons boisés, solitaires,
Toutes les îles étrangères
Et les fleuves retentissants,
C'est le doux murmure des brises caressantes.
Il est pour moi la nuit tranquille,
Semblable au lever de l'aurore,
La mélodie silencieuse,
Et la solitude sonore,
Le souper qui recrée, en enflammant l'amour.
Donnez la chasse à ces renards,
Car voici notre vigne en fleur,
De nos roses, en attendant,
Faisons une pomme de pin;
Que sur la montagne personne ne paraisse.
Arrière, aquilon de mort !
Viens, autan, l'éveil des amours,
Souffle au travers de mon jardin,
Et ses parfums auront leur cours;
L'Aimé parmi les fleurs va prendre son festin.
O vous, les nymphes de Judée !
Quand, dans les rosiers en fleur,
L'ambre déverse ses senteurs,
Ne dépassez pas les faubourgs;
De toucher notre seuil n'ayez pas la pensée.
Tiens-toi bien caché, doux Ami,
Présente ta face aux montagnes
Et ne dis mot, je t'en supplie;
Regarde plutôt le cortège
De celle qui voyage aux îles étrangères.
L'Époux
Écoutez-moi, légers oiseaux,
Lions et cerfs, daims bondissant,
Montagnes, vallons et rivages,
Ondes, brises, feux très ardents,
Et vous, frayeurs des nuits dépourvues de sommeil :
Par les lyres harmonieuses
Et le chant si doux des sirènes,
Trêve, à présent, à vos courroux,
Ne touchez pas à notre mur,
Afin que l'épouse dorme plus sûrement.
Voici que l'épouse est entrée
Au beau jardin si désiré,
Et qu'elle repose à son gré,
Le cou maintenant incliné,
Avec quelle douceur, sur les bras de l'Aimé.
Ce fut sous l'ombre du pommier
Que tu devins ma fiancée;
Alors je te donnai ma main,
Et tu fus ainsi réparée
Au lieu même où ta mère avait été violée.
L'Épouse
Notre lit tout fleuri s'enlace
A la caverne des lions,Il est de pourpre tout tendu,
De paix il est édifié,
Mille boucliers d'or viennent le couronner.
Sur tes traces les jeunes filles
Vont légères par le chemin;
Sous la touche de l'étincelle,
Le vin confit engendre en elles
Des respirs embaumés, d'un arôme divin.
Dans le cellier intérieur
De mon Aimé j'ai bu; alors,
Sortie en cette plaine immense,
J'étais en complète ignorance,
Je perdis le troupeau dont je suivais les pas.
C'est là qu'il me donna son sein,
M'enseignant savoureusement,
Moi, je me livrai sans réserve,
En donnant tout, absolument;
D'être son épouse je lui fis serment.
Mon âme s'emploie tout entière,
Avec mon fonds, à son service;
Je ne garde plus de troupeau,
Je n'ai plus aucun autre office,
Car l'amour désormais est mon seul exercice.
Si dans l'aire je ne suis vue
Dorénavant, ni rencontrée,
Dites que je me suis perdue,
Mon amour m'ayant emportée;
J'ai voulu me perdre : par là je fus gagnée.
Saint Jean de la Croix, Le Cantique spirituel.
L'Époux
Reviens colombe,
Car voici que le cerf blessé
Paraît sur le sommet boisé,
La brise de ton vol lui fait prendre le frais.
L'Épouse
L'Aimé, c'est pour moi les montagnes,
Les vallons boisés, solitaires,
Toutes les îles étrangères
Et les fleuves retentissants,
C'est le doux murmure des brises caressantes.
Il est pour moi la nuit tranquille,
Semblable au lever de l'aurore,
La mélodie silencieuse,
Et la solitude sonore,
Le souper qui recrée, en enflammant l'amour.
Donnez la chasse à ces renards,
Car voici notre vigne en fleur,
De nos roses, en attendant,
Faisons une pomme de pin;
Que sur la montagne personne ne paraisse.
Arrière, aquilon de mort !
Viens, autan, l'éveil des amours,
Souffle au travers de mon jardin,
Et ses parfums auront leur cours;
L'Aimé parmi les fleurs va prendre son festin.
O vous, les nymphes de Judée !
Quand, dans les rosiers en fleur,
L'ambre déverse ses senteurs,
Ne dépassez pas les faubourgs;
De toucher notre seuil n'ayez pas la pensée.
Tiens-toi bien caché, doux Ami,
Présente ta face aux montagnes
Et ne dis mot, je t'en supplie;
Regarde plutôt le cortège
De celle qui voyage aux îles étrangères.
L'Époux
Écoutez-moi, légers oiseaux,
Lions et cerfs, daims bondissant,
Montagnes, vallons et rivages,
Ondes, brises, feux très ardents,
Et vous, frayeurs des nuits dépourvues de sommeil :
Par les lyres harmonieuses
Et le chant si doux des sirènes,
Trêve, à présent, à vos courroux,
Ne touchez pas à notre mur,
Afin que l'épouse dorme plus sûrement.
Voici que l'épouse est entrée
Au beau jardin si désiré,
Et qu'elle repose à son gré,
Le cou maintenant incliné,
Avec quelle douceur, sur les bras de l'Aimé.
Ce fut sous l'ombre du pommier
Que tu devins ma fiancée;
Alors je te donnai ma main,
Et tu fus ainsi réparée
Au lieu même où ta mère avait été violée.
L'Épouse
Notre lit tout fleuri s'enlace
A la caverne des lions,Il est de pourpre tout tendu,
De paix il est édifié,
Mille boucliers d'or viennent le couronner.
Sur tes traces les jeunes filles
Vont légères par le chemin;
Sous la touche de l'étincelle,
Le vin confit engendre en elles
Des respirs embaumés, d'un arôme divin.
Dans le cellier intérieur
De mon Aimé j'ai bu; alors,
Sortie en cette plaine immense,
J'étais en complète ignorance,
Je perdis le troupeau dont je suivais les pas.
C'est là qu'il me donna son sein,
M'enseignant savoureusement,
Moi, je me livrai sans réserve,
En donnant tout, absolument;
D'être son épouse je lui fis serment.
Mon âme s'emploie tout entière,
Avec mon fonds, à son service;
Je ne garde plus de troupeau,
Je n'ai plus aucun autre office,
Car l'amour désormais est mon seul exercice.
Si dans l'aire je ne suis vue
Dorénavant, ni rencontrée,
Dites que je me suis perdue,
Mon amour m'ayant emportée;
J'ai voulu me perdre : par là je fus gagnée.
Saint Jean de la Croix, Le Cantique spirituel.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
LES CISTERCIENS
Les Cisterciens se rattachent directement a la règle de Saint Benoît. Comme les Bénédictins, ils définissent leur attachement a Dieu par une vie de prière, de contemplation et de travail. Les différences remontent a la création de l'ordre en 1098 par Robert de Molesme, fondateur de Citeaux, puis saint Bernard, fondateur de Clairvaux. Ces fondations s'inscrivent en effet dans un très vaste mouvement de retour aux sources et de recherche de pureté spirituelle qui s'exprime a cette époque. Ces moines vivent dans des Abbayes sous l'autorite du Père Abbé, signe visible de la présence de Dieu.
Il existe deux grandes familles de Cisterciens. Les Cisterciens de la commune observance; deux Abbayes en France:Lerins et Senanque. Les Cisterciens de la stricte observance, appelles "Trappistes", car issus de la reforme de la Trappe en 1660 par l'Abbé de Rancé. Ceux-ci remettent en vigueur la prière,le silence et la solitude,se rapprochant alors des règles fondamentales du monachisme cistercien de saint Bernard. Ce sont les Abbayes de Citeaux, Port du Salut, la Trappe, Bellefontaine, Melleray, Aiguebelle, Sept-Fons, Timadeuc, Oelenberg, Bricquebec, Notre-Dame des Neiges, Monts des Cats, Tamié, Acey, Notre Dame des Dombes, et Sainte Marie du Desert. On compte aujourd'hui dans le monde 3000 Cisterciens repartis dans 88 monastères dont 600 en France repartis dans 16 communautés.
DES MONASTERES MASCULINS ET FEMININS
L'Ordre a cette particularité de compter en son sein des maisons masculines et des maisons féminines. Les moniales ne forment pas un second Ordre, comme en d'autres traditions, dominicaines, par exemple, ou franciscaines. L'Ordre est un. Tellement un que, jusqu'en 1970, le Chapitre Général, composé uniquement d'abbés, gouvernait aussi bien les moniales que les moines. Alors que le rôle de la femme s'affirmait très justement à égalité avec celui de l'homme, il fallait que les moniales aient leur mot à dire dans les décisions qui les concernaient. A trois reprises, en 1958, 1964 et 1968, l'Abbé Général dom Gabriel Sortais prit l'initiative de réunir les abbesses pour qu'elles puissent au moins exprimer leurs souhaits, mais il revenait encore au Chapitre Général des abbés de les entériner en leur donnant force de loi. L'Ordre demanda que les abbesses soient autorisées à participer aux Chapitres des abbés et à délibérer avec eux, mais le Saint-Siège, en date du 15 juillet 1970, préféra qu'elles aient leurs propres réunions pour établir leur législation. Cette réponse créa d'abord un certain trouble dans l'Ordre : ne nous poussait-elle pas à la séparation ? En réalité l'expérience aboutit quelques années plus tard, dans les Constitutions approuvées en 1990, à des solutions qui respectent à la fois l'unité de l'Ordre et la spécificité de chaque partie.
Se réunir toujours en deux assemblées distinctes, certes, pouvait comporter le risque de voir se creuser un fossé entre les uns et les autres, ou, à l'inverse, celui que l'une des branches suive sans cesse l'autre, sans pouvoir se faire entendre ni prendre sa part de responsabilité. Mais la réunion de tous en un même chapitre aurait pu entraîner, par la simple inégalité du nombre des voix, une influence prépondérante des hommes. D'autre part les besoins des uns et des autres sont-ils toujours les mêmes ? Faut-il forcément adopter des solutions communes et égalisatrices ? La solution retenue depuis 1987 consiste en ceci : canoniquement il y a deux Chapitres Généraux, chacun étant autorité suprême dans l'Ordre pour sa partie, mais ils peuvent débattre ensemble: on parle alors de "Réunion générale mixte". De plus, pour ce qui touche les grandes orientations monastiques, les observances principales et la structure de l'Ordre, les décisions sont inter-dépendantes, c'est-à-dire que celles d'une partie doivent avoir l'aval de l'autre pour devenir loi. La discussion en commun permet d'entendre les avis des uns et des autres et de se forger des convictions communes. Mais la séparation des votes permet à chaque partie de se rendre compte de ce qu'elle souhaite pour elle. Dans les questions de moindre importance, seule une consultation réciproque est requise, chacune des parties ayant l'autorité suffisante pour adopter ce qu'elle désire à son niveau. De plus abbesses et abbés élisent le même Abbé Général qui présidera et le Chapitre des abbés et celui des abbesses. Là encore les voix ne se mélangent pas : l'élu doit avoir recueillit la majorité de chaque côté.
L'Ordre a cette particularité de compter en son sein des maisons masculines et des maisons féminines. Les moniales ne forment pas un second Ordre, comme en d'autres traditions, dominicaines, par exemple, ou franciscaines. L'Ordre est un. Tellement un que, jusqu'en 1970, le Chapitre Général, composé uniquement d'abbés, gouvernait aussi bien les moniales que les moines. Alors que le rôle de la femme s'affirmait très justement à égalité avec celui de l'homme, il fallait que les moniales aient leur mot à dire dans les décisions qui les concernaient. A trois reprises, en 1958, 1964 et 1968, l'Abbé Général dom Gabriel Sortais prit l'initiative de réunir les abbesses pour qu'elles puissent au moins exprimer leurs souhaits, mais il revenait encore au Chapitre Général des abbés de les entériner en leur donnant force de loi. L'Ordre demanda que les abbesses soient autorisées à participer aux Chapitres des abbés et à délibérer avec eux, mais le Saint-Siège, en date du 15 juillet 1970, préféra qu'elles aient leurs propres réunions pour établir leur législation. Cette réponse créa d'abord un certain trouble dans l'Ordre : ne nous poussait-elle pas à la séparation ? En réalité l'expérience aboutit quelques années plus tard, dans les Constitutions approuvées en 1990, à des solutions qui respectent à la fois l'unité de l'Ordre et la spécificité de chaque partie.
Se réunir toujours en deux assemblées distinctes, certes, pouvait comporter le risque de voir se creuser un fossé entre les uns et les autres, ou, à l'inverse, celui que l'une des branches suive sans cesse l'autre, sans pouvoir se faire entendre ni prendre sa part de responsabilité. Mais la réunion de tous en un même chapitre aurait pu entraîner, par la simple inégalité du nombre des voix, une influence prépondérante des hommes. D'autre part les besoins des uns et des autres sont-ils toujours les mêmes ? Faut-il forcément adopter des solutions communes et égalisatrices ? La solution retenue depuis 1987 consiste en ceci : canoniquement il y a deux Chapitres Généraux, chacun étant autorité suprême dans l'Ordre pour sa partie, mais ils peuvent débattre ensemble: on parle alors de "Réunion générale mixte". De plus, pour ce qui touche les grandes orientations monastiques, les observances principales et la structure de l'Ordre, les décisions sont inter-dépendantes, c'est-à-dire que celles d'une partie doivent avoir l'aval de l'autre pour devenir loi. La discussion en commun permet d'entendre les avis des uns et des autres et de se forger des convictions communes. Mais la séparation des votes permet à chaque partie de se rendre compte de ce qu'elle souhaite pour elle. Dans les questions de moindre importance, seule une consultation réciproque est requise, chacune des parties ayant l'autorité suffisante pour adopter ce qu'elle désire à son niveau. De plus abbesses et abbés élisent le même Abbé Général qui présidera et le Chapitre des abbés et celui des abbesses. Là encore les voix ne se mélangent pas : l'élu doit avoir recueillit la majorité de chaque côté.
Nous trouvons donc une quasi-égalité de tous face au pouvoir, mais sans confusion ni séparation complète. N'est-ce pas une formule originale pour concilier les rôles des hommes et des femmes dans la direction des affaires, qui peut inspirer d'autres structures ecclésiales, voire sociales et politiques ?...
Abbés et abbesses ont aussi leurs propres Commissions centrales de préparation des Chapitres Généraux, qui travaillent toujours ensemble. Elles font office de conseil élargi de l'Abbé Général quand elles sont réunies. Entre temps l'Abbé Général est assisté d'un conseil permanent de quatre membres. Il est question d'y inclure des moniales avec plein droit de vote.
Les abbayes ont entre elles d'autres rapports que ceux qui s'établissent à travers les Chapitres Généraux. Chacune est en dépendance directe de celle qui l'a fondée (par essaimage) et qui est devenue dès lors sa maison-mère. Nous ne sommes pas regroupés en province et encore moins en Congrégations, mais en maisons-mères et maisons-filles, qui peuvent à leur tour devenir mères. C'est le système de la filiation. L'abbé de cette maison est le supérieur direct, immédiat, de l'abbé de la maison-fille: d'où son nom de Père Immédiat. Son autorité - assez limitée - s'exerce surtout à travers la Visite Régulière qu'il accomplit au moins tous les deux ans, au cours de laquelle il écoute chaque moine tour à tour et s'entretient avec la communauté des mesures éventuelles à promouvoir pour une meilleure régularité.
Abbés et abbesses ont aussi leurs propres Commissions centrales de préparation des Chapitres Généraux, qui travaillent toujours ensemble. Elles font office de conseil élargi de l'Abbé Général quand elles sont réunies. Entre temps l'Abbé Général est assisté d'un conseil permanent de quatre membres. Il est question d'y inclure des moniales avec plein droit de vote.
Les abbayes ont entre elles d'autres rapports que ceux qui s'établissent à travers les Chapitres Généraux. Chacune est en dépendance directe de celle qui l'a fondée (par essaimage) et qui est devenue dès lors sa maison-mère. Nous ne sommes pas regroupés en province et encore moins en Congrégations, mais en maisons-mères et maisons-filles, qui peuvent à leur tour devenir mères. C'est le système de la filiation. L'abbé de cette maison est le supérieur direct, immédiat, de l'abbé de la maison-fille: d'où son nom de Père Immédiat. Son autorité - assez limitée - s'exerce surtout à travers la Visite Régulière qu'il accomplit au moins tous les deux ans, au cours de laquelle il écoute chaque moine tour à tour et s'entretient avec la communauté des mesures éventuelles à promouvoir pour une meilleure régularité.
Les monastères de moniales ont la même structure que ceux des moines. Cependant les abbayes ne se rattachent pas directement à leur maison fondatrice, mais à une abbaye plus ou moins proche de moines, qui est ainsi leur maison-mère. Ceci de façon à ce qu'elles soient sous la juridiction d'un Père Immédiat qui soit prêtre. Le Père Immédiat assure de droit la Visite Régulière, mais il doit, une fois tous les six ans, déléguer quelqu'un d'autre pour la faire et l'Ordre vient de décider récemment que ce pourrait être une abbesse: à ce niveau aussi nous évoluons vers une intégration plus grande des structures masculines et féminines de l'Ordre.
Au-delà de ces liens d'ordre juridique, il existe, bien sûr, toutes sortes de rapports entre membres d'abbayes d'une même région, dans le but de s'entraider. Des réunions informelles s'organisent entre ceux et celles qui ont des responsabilités semblables, comme aussi entre les jeunes en formation. Il serait utopique cependant de penser qu'on en arrivera un jour à des communautés mixtes.
Au-delà de ces liens d'ordre juridique, il existe, bien sûr, toutes sortes de rapports entre membres d'abbayes d'une même région, dans le but de s'entraider. Des réunions informelles s'organisent entre ceux et celles qui ont des responsabilités semblables, comme aussi entre les jeunes en formation. Il serait utopique cependant de penser qu'on en arrivera un jour à des communautés mixtes.
A suivre...
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Oui,bien sur,tout cela est très beau.
Le silence,c'est les moines...le silence c'est les autres...pas moi!
Et on continue à jacasser sans arrêt avec la voisine,avec son amie qui n'en peut plus,avec sa fille qui préfère ne rien dire,avec le portable dans la rue,au restaurant,à la supérette dans les rayons, à la caisse.La jacasserie non stop.
La théologie orthodoxe avec Paul Evdokimov a parlé du "monachisme intériorisé" pour les laïcs.Bien vu et on en aurait tellement besoin pour nos chrétiens hyper communicatifs d'aujourd'hui.
Comment trouver Dieu,si ce n'est dans le silence et la vocation des chrétiens et ceux qui croient l'être est aussi de trouver Dieu en étant dans le monde.
Isolez-vous,laissez le portable,partez dans la campagne,seul.Grimpez sur une colline où il y a une vue superbe!
Et pour les citadins,il y a toujours un beau parc près d'une source,près d'un grand arbre majestueux,où l'on peut enfin entrer en nous mêmes et scruter les profondeurs où Dieu nous parle!
Le silence,c'est les moines...le silence c'est les autres...pas moi!
Et on continue à jacasser sans arrêt avec la voisine,avec son amie qui n'en peut plus,avec sa fille qui préfère ne rien dire,avec le portable dans la rue,au restaurant,à la supérette dans les rayons, à la caisse.La jacasserie non stop.
La théologie orthodoxe avec Paul Evdokimov a parlé du "monachisme intériorisé" pour les laïcs.Bien vu et on en aurait tellement besoin pour nos chrétiens hyper communicatifs d'aujourd'hui.
Comment trouver Dieu,si ce n'est dans le silence et la vocation des chrétiens et ceux qui croient l'être est aussi de trouver Dieu en étant dans le monde.
Isolez-vous,laissez le portable,partez dans la campagne,seul.Grimpez sur une colline où il y a une vue superbe!
Et pour les citadins,il y a toujours un beau parc près d'une source,près d'un grand arbre majestueux,où l'on peut enfin entrer en nous mêmes et scruter les profondeurs où Dieu nous parle!
pax et bonum- Avec les anges
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Dans le cellier intérieur
De mon Aimé j'ai bu; alors,
Sortie en cette plaine immense,
J'étais en complète ignorance,
Je perdis le troupeau dont je suivais les pas.
C'est là qu'il me donna son sein,
M'enseignant savoureusement,
Moi, je me livrai sans réserve,
En donnant tout, absolument;
D'être son épouse je lui fis serment.
Mon âme s'emploie tout entière,
Avec mon fonds, à son service;
Je ne garde plus de troupeau,
Je n'ai plus aucun autre office,
Car l'amour désormais est mon seul exercice.
Si dans l'aire je ne suis vue
Dorénavant, ni rencontrée,
Dites que je me suis perdue,
Mon amour m'ayant emportée;
J'ai voulu me perdre : par là je fus gagnée.
Saint Jean de la Croix, Le Cantique spirituel.
De mon Aimé j'ai bu; alors,
Sortie en cette plaine immense,
J'étais en complète ignorance,
Je perdis le troupeau dont je suivais les pas.
C'est là qu'il me donna son sein,
M'enseignant savoureusement,
Moi, je me livrai sans réserve,
En donnant tout, absolument;
D'être son épouse je lui fis serment.
Mon âme s'emploie tout entière,
Avec mon fonds, à son service;
Je ne garde plus de troupeau,
Je n'ai plus aucun autre office,
Car l'amour désormais est mon seul exercice.
Si dans l'aire je ne suis vue
Dorénavant, ni rencontrée,
Dites que je me suis perdue,
Mon amour m'ayant emportée;
J'ai voulu me perdre : par là je fus gagnée.
Saint Jean de la Croix, Le Cantique spirituel.
azais- MEDIATEUR
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Inscription : 10/02/2016
Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
azais a écrit:Dans le cellier intérieur
De mon Aimé j'ai bu; alors,
Sortie en cette plaine immense,
J'étais en complète ignorance,
Je perdis le troupeau dont je suivais les pas.
C'est là qu'il me donna son sein,
M'enseignant savoureusement,
Moi, je me livrai sans réserve,
En donnant tout, absolument;
D'être son épouse je lui fis serment.
Mon âme s'emploie tout entière,
Avec mon fonds, à son service;
Je ne garde plus de troupeau,
Je n'ai plus aucun autre office,
Car l'amour désormais est mon seul exercice.
Si dans l'aire je ne suis vue
Dorénavant, ni rencontrée,
Dites que je me suis perdue,
Mon amour m'ayant emportée;
J'ai voulu me perdre : par là je fus gagnée.
Saint Jean de la Croix, Le Cantique spirituel.
Merci azaïs
Que c'est beau!!!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
pax et bonum a écrit:Oui,bien sur,tout cela est très beau.
Le silence,c'est les moines...le silence c'est les autres...pas moi!
Et on continue à jacasser sans arrêt avec la voisine,avec son amie qui n'en peut plus,avec sa fille qui préfère ne rien dire,avec le portable dans la rue,au restaurant,à la supérette dans les rayons, à la caisse.La jacasserie non stop.
La théologie orthodoxe avec Paul Evdokimov a parlé du "monachisme intériorisé" pour les laïcs.Bien vu et on en aurait tellement besoin pour nos chrétiens hyper communicatifs d'aujourd'hui.
Comment trouver Dieu,si ce n'est dans le silence et la vocation des chrétiens et ceux qui croient l'être est aussi de trouver Dieu en étant dans le monde.
Isolez-vous,laissez le portable,partez dans la campagne,seul.Grimpez sur une colline où il y a une vue superbe!
Et pour les citadins,il y a toujours un beau parc près d'une source,près d'un grand arbre majestueux,où l'on peut enfin entrer en nous mêmes et scruter les profondeurs où Dieu nous parle!
Et bien pax un peu morose!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
TROIS MINUTES À L'ABBAYE
Cisterciens, 1er jour : Bernard de Clairvaux
En cette fête de la Nativité de Marie, nous nous tournons vers l Marie, avec son chantre, Bernard de Clairvaux, abbé Cistercien au XIIe siècle, docteur de l'Eglise et grand prédicateur
Sa vie
Bernard naquit en 1090 à Fontaines-les-Dijon et est le troisième enfant de Tesclin le Saur, seigneur de Fontaines, et d’Aleth de Montbard. A l’âge de 21 ans, il décide d’entrer dans la vie monastique au nouveau monastère de Cîteaux autour de Pâques 1112. Il y entraînera son oncle, ses frères, des cousins et des amis.
En 1115, l’abbé de Cîteaux Etienne Harding l’envoie fonder Clairvaux dont il sera l’abbé de 1115 à 1153, date de sa mort. Durant ses trente-huit années d’abbatiat, il sera très sollicité par des évêques et des papes, parmi lesquels un de ses anciens moines de Clairvaux : Eugène III. Il interviendra également dans des affaires temporelles. Il fondera durant cette période, soixante-huit monastères de la Suède au Portugal, de l’Angleterre à la Sicile.
S’il n’a pas fondé Cîteaux, saint Bernard est à l’origine de son expansion. L’ordre cistercien atteindra de son vivant trois cent quarante-trois monastères dont soixante-cinq dans la filiation de Clairvaux. Homme de génie, Bernard, spirituel familier de l’Ecriture, nous a laissé une importante correspondance ainsi qu’une œuvre littéraire puisée dans son expérience spirituelle et sa connaissance du cœur de l’homme, œuvre qui, après avoir franchi les siècles, est toujours d’actualité. Ce chantre de Marie est mort en 1153. Il est docteur de l’Eglise.
Méditation
"Dieu n’attend rien d’autre, ne demande rien d’autre, sinon qu’on s’adresse à Lui avec attention et désir. [...] Demandez donc, très chers, demandez sans interruption, demandez sans hésitation, et, sur tout ce que vous entreprenez, invoquez la présence et le secours de cet Esprit toujours infiniment tendre et doux."
Seigneur, tu as voulu que saint Bernard, rempli d'amour pour ton Église, soit dans ta maison la lampe qui brûle et qui éclaire ; accorde-nous, par son intercession, la même ferveur de l'Esprit, afin de vivre comme des fils de la lumière.
Ecouter
Cisterciens, 1er jour : Bernard de Clairvaux
En cette fête de la Nativité de Marie, nous nous tournons vers l Marie, avec son chantre, Bernard de Clairvaux, abbé Cistercien au XIIe siècle, docteur de l'Eglise et grand prédicateur
Sa vie
Bernard naquit en 1090 à Fontaines-les-Dijon et est le troisième enfant de Tesclin le Saur, seigneur de Fontaines, et d’Aleth de Montbard. A l’âge de 21 ans, il décide d’entrer dans la vie monastique au nouveau monastère de Cîteaux autour de Pâques 1112. Il y entraînera son oncle, ses frères, des cousins et des amis.
En 1115, l’abbé de Cîteaux Etienne Harding l’envoie fonder Clairvaux dont il sera l’abbé de 1115 à 1153, date de sa mort. Durant ses trente-huit années d’abbatiat, il sera très sollicité par des évêques et des papes, parmi lesquels un de ses anciens moines de Clairvaux : Eugène III. Il interviendra également dans des affaires temporelles. Il fondera durant cette période, soixante-huit monastères de la Suède au Portugal, de l’Angleterre à la Sicile.
S’il n’a pas fondé Cîteaux, saint Bernard est à l’origine de son expansion. L’ordre cistercien atteindra de son vivant trois cent quarante-trois monastères dont soixante-cinq dans la filiation de Clairvaux. Homme de génie, Bernard, spirituel familier de l’Ecriture, nous a laissé une importante correspondance ainsi qu’une œuvre littéraire puisée dans son expérience spirituelle et sa connaissance du cœur de l’homme, œuvre qui, après avoir franchi les siècles, est toujours d’actualité. Ce chantre de Marie est mort en 1153. Il est docteur de l’Eglise.
Méditation
"Dieu n’attend rien d’autre, ne demande rien d’autre, sinon qu’on s’adresse à Lui avec attention et désir. [...] Demandez donc, très chers, demandez sans interruption, demandez sans hésitation, et, sur tout ce que vous entreprenez, invoquez la présence et le secours de cet Esprit toujours infiniment tendre et doux."
Seigneur, tu as voulu que saint Bernard, rempli d'amour pour ton Église, soit dans ta maison la lampe qui brûle et qui éclaire ; accorde-nous, par son intercession, la même ferveur de l'Esprit, afin de vivre comme des fils de la lumière.
Ecouter
Prier Marie avec saint Bernard
Ô notre souveraine
notre médiatrice,
notre avocate,
réconcilie-nous avec ton Fils,
présente-nous à ton Fils
Par la grâce que tu as trouvée,
par la prérogative que tu as méritée,
par la miséricorde que tu as enfantée,
Ô Vierge bénie,
fais que Jésus Christ ton Fils,
le Dieu béni dans tous les siècles,
qui par toi, daigna participer à notre faiblesse
et à notre misère,
à ton intercession nous permette d’avoir part à sa gloire et à sa béatitude.
Ô notre souveraine
notre médiatrice,
notre avocate,
réconcilie-nous avec ton Fils,
présente-nous à ton Fils
Par la grâce que tu as trouvée,
par la prérogative que tu as méritée,
par la miséricorde que tu as enfantée,
Ô Vierge bénie,
fais que Jésus Christ ton Fils,
le Dieu béni dans tous les siècles,
qui par toi, daigna participer à notre faiblesse
et à notre misère,
à ton intercession nous permette d’avoir part à sa gloire et à sa béatitude.
Découvrir la vie de saint Bernard
La foi prise au mot, un émission de KTO, présentée par Régis Burnet. Avec le Père Olivier Quenardel, actuel abbé de Cîteaux, et Simon Icard, historien.
La foi prise au mot, un émission de KTO, présentée par Régis Burnet. Avec le Père Olivier Quenardel, actuel abbé de Cîteaux, et Simon Icard, historien.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Cisterciens, 2e jour : Maria-Gabriella Sagheddu
Soeur Maria Sagheddu (1914-1939), moniale cistercienne de Grottaferrata (Italie) s'est offerte à Dieu dans la vie religieuse en priant avec ferveur pour l'unité des chrétiens.
Sa vie
Maria Sagheddu naquit en 1914 à Dorgali, en Sardaigne, dans une famille de bergers. Les témoins de son enfance et de son adolescence nous la présentent avec un caractère obstiné, critique, contestataire, rebelle. Peu à peu, elle s’adoucit, ses accès de colère disparurent, elle devint méditative, austère, patiente et réservée.
À vingt et un ans, elle décida de se consacrer à Dieu et, suivant les conseils de son père spirituel, elle entra au monastère de Grottaferrata, une communauté sans grands moyens financiers. Durant son noviciat, elle vécut dans la crainte d’être renvoyée, mais après la profession elle connut un abandon paisible et confiant. À partir de ce moment, elle vécut avec le désir de s’offrir totalement : "Maintenant, c’est à Toi d’agir", disait-elle à Dieu simplement.
Sa courte vie monastique (trois ans et demi) se consomma comme une eucharistie. Son abbesse, mère Maria-Pia Gullini, très sensible au mouvement œcuménique, désirait fortement le voir encore s’amplifier et elle avait su communiquer à la communauté ce qui avait été l’âme de sa vie.
En face de la déchirure du corps du Christ, Maria-Gabriella perçut la nécessité de s’offrir elle-même. La tuberculose s’empara du corps de la de son offrande. Après quinze mois, au soir du 23 avril 1939, elle termina sa longue agonie, dans l’abandon total à la volonté de Dieu. Son offrande, bien avant qu’elle ne fût consommée, avait été connue chez nos frères anglicans, et depuis, elle a trouvé un large écho dans le cœur de croyants appartenant à d’autres confessions.
Son corps, retrouvé intact lors de la reconnaissance de 1957, repose actuellement dans une chapelle contiguë au monastère de Vitorchiano, où la communauté de Grottaferrata s’est transférée. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 25 janvier 1983 dans la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs.
Méditation
La vie spirituelle de Maria Sagheddu nous enseigne trois choses : la première et la plus évidente, c'est la reconnaissance de la miséricorde que Dieu lui témoignait en lui demandant de lui appartenir totalement. La seconde, c'est son désir de répondre avec toute son énergie à la grâce : que s’achève en elle ce que le Seigneur a commencé, enfin que s’accomplisse en elle la volonté de Dieu. C'est ainsi, nous rappelle-t-elle, que nous pouvons parvenir à la paix véritable.
Ecouter
Soeur Maria Sagheddu (1914-1939), moniale cistercienne de Grottaferrata (Italie) s'est offerte à Dieu dans la vie religieuse en priant avec ferveur pour l'unité des chrétiens.
Sa vie
Maria Sagheddu naquit en 1914 à Dorgali, en Sardaigne, dans une famille de bergers. Les témoins de son enfance et de son adolescence nous la présentent avec un caractère obstiné, critique, contestataire, rebelle. Peu à peu, elle s’adoucit, ses accès de colère disparurent, elle devint méditative, austère, patiente et réservée.
À vingt et un ans, elle décida de se consacrer à Dieu et, suivant les conseils de son père spirituel, elle entra au monastère de Grottaferrata, une communauté sans grands moyens financiers. Durant son noviciat, elle vécut dans la crainte d’être renvoyée, mais après la profession elle connut un abandon paisible et confiant. À partir de ce moment, elle vécut avec le désir de s’offrir totalement : "Maintenant, c’est à Toi d’agir", disait-elle à Dieu simplement.
Sa courte vie monastique (trois ans et demi) se consomma comme une eucharistie. Son abbesse, mère Maria-Pia Gullini, très sensible au mouvement œcuménique, désirait fortement le voir encore s’amplifier et elle avait su communiquer à la communauté ce qui avait été l’âme de sa vie.
En face de la déchirure du corps du Christ, Maria-Gabriella perçut la nécessité de s’offrir elle-même. La tuberculose s’empara du corps de la de son offrande. Après quinze mois, au soir du 23 avril 1939, elle termina sa longue agonie, dans l’abandon total à la volonté de Dieu. Son offrande, bien avant qu’elle ne fût consommée, avait été connue chez nos frères anglicans, et depuis, elle a trouvé un large écho dans le cœur de croyants appartenant à d’autres confessions.
Son corps, retrouvé intact lors de la reconnaissance de 1957, repose actuellement dans une chapelle contiguë au monastère de Vitorchiano, où la communauté de Grottaferrata s’est transférée. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 25 janvier 1983 dans la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs.
Méditation
La vie spirituelle de Maria Sagheddu nous enseigne trois choses : la première et la plus évidente, c'est la reconnaissance de la miséricorde que Dieu lui témoignait en lui demandant de lui appartenir totalement. La seconde, c'est son désir de répondre avec toute son énergie à la grâce : que s’achève en elle ce que le Seigneur a commencé, enfin que s’accomplisse en elle la volonté de Dieu. C'est ainsi, nous rappelle-t-elle, que nous pouvons parvenir à la paix véritable.
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Psaume 18 “Ouvre mes yeux à tes merveilles” (Vêpres
Prier
Dans la simplicité de mon cœur,
je T'offre tout avec joie, ô Seigneur.
Tu as daigné m'appeler à Toi,
et je viens à Tes pieds.
En ce jour de Ta fête royale,
Tu veux faire de moi,
créature misérable, la reine.
Je Te remercie avec toute l'effusion de l'âme,
et en prononçant les saints vœux
je m'abandonne entièrement à Toi.
Ô Jésus
fais que je puisse demeurer toujours fidèle à mes promesses
et que je ne reprenne jamais
ce que je Te donne en ce jour
Viens et règne dans mon âme,
tel un Roi d'amour.
Dans la simplicité de mon cœur,
je T'offre tout avec joie, ô Seigneur.
Tu as daigné m'appeler à Toi,
et je viens à Tes pieds.
En ce jour de Ta fête royale,
Tu veux faire de moi,
créature misérable, la reine.
Je Te remercie avec toute l'effusion de l'âme,
et en prononçant les saints vœux
je m'abandonne entièrement à Toi.
Ô Jésus
fais que je puisse demeurer toujours fidèle à mes promesses
et que je ne reprenne jamais
ce que je Te donne en ce jour
Viens et règne dans mon âme,
tel un Roi d'amour.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
TROIS MINUTES À L'ABBAYE
Cisterciens, 3e jour : Frère Christophe de Tibhirine
Je t'aime... Ce sont les mots que Frère Christophe (1950-1996) adresse à Dieu et aux hommes. Ce moine cistercien de Tibhirine (Algérie)a été assassiné avec ses frères en 1996. Par Marie-Dominique Minassian, théologienne à l'université de Fribourg.
Cisterciens, 3e jour : Frère Christophe de Tibhirine
Sa vie
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept frères de la communauté cistercienne de Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine (Algérie), ont été enlevés par un groupe armé puis tués. Christophe Lebreton était le plus jeune d’entre eux.
Issu d’une famille plutôt bourgeoise, il nourrit le désir de devenir prêtre très tôt. Il fait le petit séminaire mais c’est en faculté de droit à Tours qu’il s’inscrit en 1968. Alors qu’il est surveillant au petit séminaire de Tours, deux figures spirituelles vont le marquer : l’Abbé Pierre et Charles de Foucauld.
A la fin de ses études, il veut devenir Petit frère de Jésus. Avant cela, il vivra deux années de coopération comme enseignant dans un quartier pauvre d’Alger. C’est à ce moment là qu’il découvre la petite communauté de Tibhirine.
Il est conquis : « Trappiste si Dieu veut, écrit-il à ses parents ». Il fera sa formation monastique à Notre-Dame de Tamié avant de rejoindre Tibhirine pour y formuler ses premiers vœux le 31 décembre 1976. Mais la vie s’y révèle trop dure. Il se résoud à repartir à Tamié où il fera ses vœux définitifs le 1er novembre 1980.
Dix ans plus tard, il se porte volontaire pour aider la communauté de Tibhirine à fonder au Maroc. Il reste à Tibhirine, y est ordonné prêtre et devient responsable du jardin et de leurs associés musulmans.
C’est au creux du quotidien qu’il va approfondir et consigner dans son journal spirituel sa relation intense au Christ dans un langage poétique que l’on retrouve dans tous ses écrits. Une âme belle et profonde qui invite au cœur à cœur.
Méditation
Seigneur Jésus, toi dont le Je t’aime prononcé à la croix a bouleversé frère Christophe, aide-nous à croire à cet amour si grand déposé au creux de nos vies au jour de notre baptême. Viens réveiller notre désir de te suivre. Ordonne-nous à ton Je t’aime. Fais de nous les serviteurs de tonJe t’aime pour que le monde sache qu’il est aimé d’Amour. Puisqu’un oui te suffit, viens réaliser en nous et pour tous ce que tu as promis : la vie en plénitude, ce bonheur d’Evangile offert à tous ceux qui croient en ton Nom.
Ecouter
Cisterciens, 3e jour : Frère Christophe de Tibhirine
Je t'aime... Ce sont les mots que Frère Christophe (1950-1996) adresse à Dieu et aux hommes. Ce moine cistercien de Tibhirine (Algérie)a été assassiné avec ses frères en 1996. Par Marie-Dominique Minassian, théologienne à l'université de Fribourg.
Cisterciens, 3e jour : Frère Christophe de Tibhirine
Sa vie
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept frères de la communauté cistercienne de Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine (Algérie), ont été enlevés par un groupe armé puis tués. Christophe Lebreton était le plus jeune d’entre eux.
Issu d’une famille plutôt bourgeoise, il nourrit le désir de devenir prêtre très tôt. Il fait le petit séminaire mais c’est en faculté de droit à Tours qu’il s’inscrit en 1968. Alors qu’il est surveillant au petit séminaire de Tours, deux figures spirituelles vont le marquer : l’Abbé Pierre et Charles de Foucauld.
A la fin de ses études, il veut devenir Petit frère de Jésus. Avant cela, il vivra deux années de coopération comme enseignant dans un quartier pauvre d’Alger. C’est à ce moment là qu’il découvre la petite communauté de Tibhirine.
Il est conquis : « Trappiste si Dieu veut, écrit-il à ses parents ». Il fera sa formation monastique à Notre-Dame de Tamié avant de rejoindre Tibhirine pour y formuler ses premiers vœux le 31 décembre 1976. Mais la vie s’y révèle trop dure. Il se résoud à repartir à Tamié où il fera ses vœux définitifs le 1er novembre 1980.
Dix ans plus tard, il se porte volontaire pour aider la communauté de Tibhirine à fonder au Maroc. Il reste à Tibhirine, y est ordonné prêtre et devient responsable du jardin et de leurs associés musulmans.
C’est au creux du quotidien qu’il va approfondir et consigner dans son journal spirituel sa relation intense au Christ dans un langage poétique que l’on retrouve dans tous ses écrits. Une âme belle et profonde qui invite au cœur à cœur.
Méditation
Seigneur Jésus, toi dont le Je t’aime prononcé à la croix a bouleversé frère Christophe, aide-nous à croire à cet amour si grand déposé au creux de nos vies au jour de notre baptême. Viens réveiller notre désir de te suivre. Ordonne-nous à ton Je t’aime. Fais de nous les serviteurs de tonJe t’aime pour que le monde sache qu’il est aimé d’Amour. Puisqu’un oui te suffit, viens réaliser en nous et pour tous ce que tu as promis : la vie en plénitude, ce bonheur d’Evangile offert à tous ceux qui croient en ton Nom.
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Le Seigneur est entré, extrait de Les Voix Cisterciennes (SM)
Prier
Passant par toi
Je te préviens : je suis
passant par toi
Je te devance et
je te souffle le Chemin
et je t'oblige en Vérité
Je te baptiste en croix de moi
VA
prends mon je t'aime
sois moi.
Prier
Passant par toi
Je te préviens : je suis
passant par toi
Je te devance et
je te souffle le Chemin
et je t'oblige en Vérité
Je te baptiste en croix de moi
VA
prends mon je t'aime
sois moi.
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
TROIS MINUTES À L'ABBAYE
Cisterciens, 4e jour : Mónika de Hongrie
Sous la dictature communiste en Hongrie, Mónika Tímár (1937-1962) a vécu sa foi dans le secret et l'illégalité avant d'être arrêtée, avec ses soeurs, par les autorités. Par la communauté cistercienne de Kismaros.
Sa vie
En Hongrie, la dictature communiste (1945-1989) cherchait à briser la société et l’Eglise. Dans un climat de peur et d’insécurité, le parti athée faisait constamment preuve de sa force en utilisant l’intimidation, en dissolvant les ordres religieux, et en intentant des procès contre des croyants, des prêtres, des religieux ou des évêques.
C’est dans ce contexte historique que le 8 septembre 1955 à Budapest, dans une chambre louée – sans aucune possibilité de vivre une vie monastique "normale" - Tímár Ágnes, une soeur cisctercienne, et trois jeunes filles, dont Mónika, commencèrent dans l’illégalité une vie consacrée, sous la direction de l’Evangile et de la règle de saint Benoît.
Le journal de Mónika (1957-1962) offre le témoignage d’un chemin spirituel extraordinaire. Dans la première partie de son noviciat, elle vit dans la joie rayonnante d’un amour comblé, alors qu’elle fait l’expérience de la préssence du Christ, de sa richesse infinie.
Elle aime sa vocation, ses études, la nature – mais par-dessus tout elle aime le Seigneur. Après sa profession perpétuelle, elle devient rapidement la maîtresse des novices.
Le 6 février 1961, sont arrêtées la supérieure et trois soeurs de la communauté qui vivaient dans l’illégalité. Mónika est alors choisie par les autres soeurs pour remplacer leur supérieure. L’appartement est confisqué, les soeurs sont renvoyées de leur travail. Pour Mónika, c’est clair que le Seigneur désire qu’elle reste aux côtés de celles qui lui ont été confiées. Et en elle le désir devient de plus en plus profond – et elle assiège littéralement le Christ de prières en ce sens – qu'au prix de sa propre vie, elle puisse soulager ses soeurs en prison, et obtenir leur libération rapide.
"J’aimerais qu’on me frappe, qu’on me mette en morceaux, qu’on m’incarcère et que je ne puisse plus jamais voir ces rosiers grimpants, que je ne puisse plus jamais me chauffer au soleil, que le vent ne souffle plus, que je ne voie plus ceux que j’aime (...) Dans Jésus seul est ma paix… Moi, mon amour, juste pour toi, pour vous ! Je donnerais ma vie pour n’importe laquelle d’entre elles !" (Journal de Mónika, 11 juin 1962).
Le 13 décembre 1962, le Seigneur la rappela à Lui (elle avait seulement 25 ans). Quelques mois après sa mort, le 21 mars 1963, les soeurs bénéficièrent d’une amnistie générale et furent libérées. Le 21 mars, soit le jour de l’anniversaire de Mónika et de la Saint Benoît. Grâce à la vie donnée de Mónika, la vie des soeurs cisterciennes se poursuit depuis, non loin de Budapest, à Kismaros.
Méditation
Soeur Mónika a expérimenté la joie rayonnante d’un amour comblé. Donne-nous, nous aussi, de partager l’expérience de la présence du Christ, de sa richesse infinie. Nous pouvons prier avec les mots de Mónika : "Toi tu sais combien je suis heureuse, toi seulement, car moi je ne le sais pas. Tout simplement mes yeux qui ne sont pas habitués au soleil ne supportent pas cette lumière rayonnante de ta présence avec moi, toi qui m’as à nouveau saisi la main et qui es ici, chez moi.” (27 oct. 1957)
Cisterciens, 4e jour : Mónika de Hongrie
Sous la dictature communiste en Hongrie, Mónika Tímár (1937-1962) a vécu sa foi dans le secret et l'illégalité avant d'être arrêtée, avec ses soeurs, par les autorités. Par la communauté cistercienne de Kismaros.
Sa vie
En Hongrie, la dictature communiste (1945-1989) cherchait à briser la société et l’Eglise. Dans un climat de peur et d’insécurité, le parti athée faisait constamment preuve de sa force en utilisant l’intimidation, en dissolvant les ordres religieux, et en intentant des procès contre des croyants, des prêtres, des religieux ou des évêques.
C’est dans ce contexte historique que le 8 septembre 1955 à Budapest, dans une chambre louée – sans aucune possibilité de vivre une vie monastique "normale" - Tímár Ágnes, une soeur cisctercienne, et trois jeunes filles, dont Mónika, commencèrent dans l’illégalité une vie consacrée, sous la direction de l’Evangile et de la règle de saint Benoît.
Le journal de Mónika (1957-1962) offre le témoignage d’un chemin spirituel extraordinaire. Dans la première partie de son noviciat, elle vit dans la joie rayonnante d’un amour comblé, alors qu’elle fait l’expérience de la préssence du Christ, de sa richesse infinie.
Elle aime sa vocation, ses études, la nature – mais par-dessus tout elle aime le Seigneur. Après sa profession perpétuelle, elle devient rapidement la maîtresse des novices.
Le 6 février 1961, sont arrêtées la supérieure et trois soeurs de la communauté qui vivaient dans l’illégalité. Mónika est alors choisie par les autres soeurs pour remplacer leur supérieure. L’appartement est confisqué, les soeurs sont renvoyées de leur travail. Pour Mónika, c’est clair que le Seigneur désire qu’elle reste aux côtés de celles qui lui ont été confiées. Et en elle le désir devient de plus en plus profond – et elle assiège littéralement le Christ de prières en ce sens – qu'au prix de sa propre vie, elle puisse soulager ses soeurs en prison, et obtenir leur libération rapide.
"J’aimerais qu’on me frappe, qu’on me mette en morceaux, qu’on m’incarcère et que je ne puisse plus jamais voir ces rosiers grimpants, que je ne puisse plus jamais me chauffer au soleil, que le vent ne souffle plus, que je ne voie plus ceux que j’aime (...) Dans Jésus seul est ma paix… Moi, mon amour, juste pour toi, pour vous ! Je donnerais ma vie pour n’importe laquelle d’entre elles !" (Journal de Mónika, 11 juin 1962).
Le 13 décembre 1962, le Seigneur la rappela à Lui (elle avait seulement 25 ans). Quelques mois après sa mort, le 21 mars 1963, les soeurs bénéficièrent d’une amnistie générale et furent libérées. Le 21 mars, soit le jour de l’anniversaire de Mónika et de la Saint Benoît. Grâce à la vie donnée de Mónika, la vie des soeurs cisterciennes se poursuit depuis, non loin de Budapest, à Kismaros.
Méditation
Soeur Mónika a expérimenté la joie rayonnante d’un amour comblé. Donne-nous, nous aussi, de partager l’expérience de la présence du Christ, de sa richesse infinie. Nous pouvons prier avec les mots de Mónika : "Toi tu sais combien je suis heureuse, toi seulement, car moi je ne le sais pas. Tout simplement mes yeux qui ne sont pas habitués au soleil ne supportent pas cette lumière rayonnante de ta présence avec moi, toi qui m’as à nouveau saisi la main et qui es ici, chez moi.” (27 oct. 1957)
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"Beata nabis gaudia", extrait de Les Voix Cisterciennes (SM)
Prier
"Oh, oh, oh !
A genoux, mon âme pleure en moi
pour que le Seigneur la transforme.
Maintenant pour une fois j’aurai raison…
Oh, transforme, convertis,
je serai la plus heureuse au monde."
(5 octobre 1961)
Prier
"Oh, oh, oh !
A genoux, mon âme pleure en moi
pour que le Seigneur la transforme.
Maintenant pour une fois j’aurai raison…
Oh, transforme, convertis,
je serai la plus heureuse au monde."
(5 octobre 1961)
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
Vous ne voulez vraiment pas parler du silence chez les laïcs?
Ce n'est pas morose de dire qu'ils en ont terriblement besoin!
Ce n'est pas morose de dire qu'ils en ont terriblement besoin!
pax et bonum- Avec les anges
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Re: Le Choix du silence - La Vie Monastique
pax et bonum a écrit:Vous ne voulez vraiment pas parler du silence chez les laïcs?
Ce n'est pas morose de dire qu'ils en ont terriblement besoin!
Chez les Laïcs il va y avoir fort à faire!
Non, je vous taquinais bien sûr!!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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