Rome tend la main... les lefebvristes la retirent !!!

Autre son :

Retranscription de l'interview de Mgr Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale "Ecclesia Dei"

La commission Ecclesia Dei ne considère pas cette déclaration comme une porte fermée au dialogue. Mais il semble que le communiqué n’entre pas dans le détail des questions concrètes qui sont l’objet d’examen et de dialogue entre la Commission et la Fraternité Saint-Pie X. Le dialogue sur ces questions concrètes doit donc se poursuivre.

Comment interprétez-vous ce communiqué ?
Il ne dit rien de nouveau au regard de positions déjà bien connues de la fraternité, au sujet de la situation de l’Église aujourd’hui.
Je peux éventuellement ajouter que lorsqu’on se réfère au manque de reconnaissance canonique, que la fraternité ne considère pas comme primordiale en ce moment, et bien, je peux dire que la reconnaissance canonique du Saint-Siège est une condition essentielle pour qu’une œuvre catholique soit en pleine communion ecclésiale, selon le Droit (canon). Cette reconnaissance n’existe pas encore, mais nous travaillons à cette fin.

Benoît XVI tenait beaucoup à ce travail afin de parvenir à l’unité avec la fraternité Saint-Pie X. Le Pape François est-il dans la même optique ?
Oui, absolument. Le Pape François a l’unité de l’Église à cœur, ainsi que toute ce qui peut y contribuer. Il est disponible, et cela, je le crois, a été perçu par Mgr Fellay. Mais nous ne pouvons nier qu’il reste des problèmes à résoudre, à affronter.

Donc, de la part du Saint-Siège et de votre commission Ecclesia Dei, il y a ouverture et fermeté…
La fermeté porte sur ce qui est essentiel pour être catholique. De ce point de vue, il n’y a aucun changement. Mais je ne crois pas qu’il s’agisse ici de fermeté. On parle juste d’affronter les problèmes et de les résoudre, de les résoudre ensemble. L’ouverture est dans ce sens. Nous avons identifié les questions à traiter, nous sommes en train d’y travailler, il faudra du temps, ainsi qu’une disponibilité réciproque.
(HD-MA-SB-OB avec I-media)

Le Supérieur de la Fraternité a tout à fait raison. Dans l'état de l'Église qu'il appelle, à mon avis d'une façon juste, comme « grande et douloureuse confusion », ce n'est pas le meilleur moment pour obtenir un statut canonique. Les évêques mettraient trop de bâtons pour un œuvre qui peut mieux avancer sans le ralliement.

Un contre-argument serait que c'est justement à cause de la fuite des tradis vers la FSSPX que l'Eglise souffre, car le modernisme est resté sans contre-poids. Mais, si on regarde à la piètre efficacité des tradis ralliés, si on regarde ce qui se passe avec les peu nombreux évêques et cardinaux qui ont une vision un peu plus traditionnelle que la majorité, alors on doit donner raison au point de vue "attentiste".

Oui, en principe c'est un devoir d'entrer dans les rangs de l'Eglise, en principe il serait bien pas seulement pour l'Église, mais aussi pour la FSSPX dont les tendances schismatiques sont devenues criantes. Mais le bon moment ce n'est pas maintenant. Les signes du bon moment seront: un évêque Aillet, Castet ou Cattenoz recevant le chapeau rouge, un cardinal Burke remis en office, un Pape remettant en honneur la valeur du mariage.

Oui, Non, mais que veulent ils les fidèles de Mgr Lefebvre ? Paul VI, Jean-Paul II , Benoît XVI et maintenant François ont tendu la main, accepté certains compromis, levé l'excommunication, c'est toujours non.
@ Fortunatus : Où avez vous vu que le pape renie les valeurs matrimoniales ?Que je sache JAMAIS le pape n'a dit le contraire. Ordinations sacerdotales et mariage ne sont ouverts à tous. L'Eglise ce n'est pas la société laïque. L'Eglise respecte et suit l'enseignement du Christ. "A bon entendeur salut".

Oïkouméné a écrit:Oui, Non, mais que veulent ils les fidèles de Mgr Lefebvre ?

Les fidèles de Mgr Lefebvre veulent suivre leur apostolat pour le salut des âmes, surtout le côté formation et en premier chef la formation des prêtres. Malheureusement, les évêques et les prêtres des diocèses les mettent des bâtons au lieu de les aider. Par exemple, les églises et les autres lieux de culte d'obédience diocésanne leur sont interdites, tendis qu'elles sont ouvertes pour les protestants, les orthodoxes et pour autres dénominations chrétiennes ou non-chrétiennes.

Paul VI, Jean-Paul II , Benoît XVI et maintenant François ont tendu la main, accepté certains compromis, levé l'excommunication, c'est toujours non.

Paul VI ne leur a pas tendu la main, pour la simple raison qu'alors la FSSPX était canoniquement reconnue.
Jean-Paul II ne leur a pas tendu la main, il a excommunié leurs évêques.
Benoît XVI a fais quelques pas vers la réconciliation, mais les choses se sont engourdit parce qu'il a demandé que le Concile soit reconnu dans son intégralité comme infaillible. Jamais d'autres chrétiens, lorsqu'ils ont été reçu dans l'Eglise, n'ont pas reçu cette condition: pour les anglicans, pas exemple, signer le Credo suffit et hop, les voilà catholiques!
Dans le cas de François, je n'ai pas vu le geste de tendre la main. Tendre la main à la FSSPX, c'est surtout lui offrir une structure canonique dans laquelle la Société puisse s'épanouir et mieux travailler pour transmettre la foi catholique. Une prélature personnelle, par exemple. Je n'ai pas entendu d'une offre pareille. Ce que j'ai entendu de la part du pape François se sont seulement des critiques hautaines et des moqueries à l'adresse du mouvement traditionnel dans son ensemble. Tendre la main, c'est aussi inviter FSSPX aux travaux du Synode pour la famille, comme on a fait pour les orthodoxes et les protestants. Tendre la main, c'est aussi les laisser célébrer dans les églises, comme on fait pour les orthodoxes. Tendre la main, c'est aussi faire l'anniversaire de Mgr Lefebvre et de ses ordinations, tout comme on fait pour Luther. Tendre la mains, c'est aussi visiter St Nicholas du Chardonnet, tout comme on visite les mosquées de Paris.  À mon avis, les évêques des diocèses ne font pas cela, mais continuent à travailler sur le principe "deux poids, deux mesures". Ils mettent des bâtons même aux traditionnalistes qui ont une situation canonique bien régulière, comme c'est le cas récemment à Rennes.



@ Fortunatus : Où avez vous vu que le pape renie les valeurs matrimoniales ?  [/quote]
Dans "Amoris laetitia". Tout au long de ce document pantagruelique on parle de "situations de fragilité et d'imperfection". Ce n'est pas ce que disait Jésus. Vivre en concoubinage ce n'est pas vivre en situation de fragilité et d'imperfection, c'est vivre en péché. C'est ça, la doctrine catholique. Et nous attendons des Papes qu'elle soit renforcé et non affaiblie dans ce temps de confusion.

Si la FSSPX se rallie maintenant, la confusion sera la même, car la société sera engloutie par les évêques comme une souris qui se fait engloutie par un chat. Dans ses lieux de culte on ne préchera plus le catholicisme, mais on entendra les mêmes homélies imbéciles qu'on peut entendre dans les paroisses de nos villes et villages, dont les gens en ont assez, la preuve étant qu'ils se sont tirés pour la plupart. Si la FSSPX se rallie maintenant, tout son effort de plus de 30 ans sera compromis et ne servira à rien. Ses écoles hors contrats seront englouties dans le marécage de l'enseignement catholique qui n'a plus rien de catholique. Dans ses séminaires on enséignera la même réligion édulcorée et castrée qu'on enseigne dans les séminaires diocésains. Ses troupes scouts se ralieront aux districts scouts de France, où on fait l'apologie de la diversité et du laïcisme. Ses éditures publierons les mêmes titres de piètre qualité de "spritualité pour tous" et de mystique glamoureuse qu'on peut voir aux éditures de la CEF, au lieu de publier des livres qui nourissent l'esprit. Tout le tissu que la Société a construit sera déchiré. Au bout, le mouvement traditionnaliste perdra son souffle, car c'est seulement pour contrer la Société que les évêques permettent une Messe en latin, contre cœur, par ci et par là, mais surtout dans les endroits où la Société est présente.

Allons !!! La situation n'est pas aussi radicalement désespérée que vous la décrivez. Le curé de ma paroisse et nul autre ici ne font des homélies imbéciles à la gloire du concubinage et de l'homo-sexualité.

Ne tombons pas dans cette sorte de radicalisation "catholiciste"  des lefévristes.

Claude.

A l’issue de la réunion des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X, outre le communiqué qu’il a lu le 29 juin 2016, lors des ordinations sacerdotales à Ecône, Mgr Bernard Fellay avait adressé aux prêtres, la veille, une déclaration que DICI publie en exclusivité.

[...]Nous ne sommes ni des conciliaires : ils nient que la Croix du Christ soit l’axe du monde, ni des factieux : ils rejettent la nature sociale de l’Église. Nous sommes une société de prêtres de Jésus-Christ, de l’Église catholique.[...]

Déclaration du Supérieur général à tous les membres de la Fraternité Saint-Pie X
à l'issue de la réunion des supérieurs majeurs, à Anzère (Valais), le 28 juin 2016

A l’issue de la réunion des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X, outre le communiqué qu’il a lu le 29 juin 2016, lors des ordinations sacerdotales à Ecône, Mgr Bernard Fellay avait adressé aux prêtres, la veille, une déclaration que DICI publie en exclusivité.
 

Pour la gloire de Dieu, pour l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ, et de sa très sainte Mère pour notre salut. Dans l’état présent de grave nécessité de l’Eglise, qui lui donne le droit de distribuer les secours spirituels aux âmes qui recourent à elle, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ne recherche pas avant tout une reconnaissance canonique à laquelle elle a droit parce qu’elle est catholique. La solution n’est pas simplement juridique. Elle relève d’une position doctrinale qu’il est impératif de manifester. Lorsque saint Pie X condamne le modernisme, il ramène toute l’argumentation de l’encyclique Pascendi a un principe initial : l’indépendance. Or voici que désormais le monde emploie tous ses efforts pour changer l’axe autour duquel il doit tourner. Et il est évident pour les catholiques, comme pour ceux qui ne le sont pas, que la Croix n’est plus cet axe. Paul VI l’a très bien dit, c’est l’homme (Cf. Discours de clôture du concile Vatican II, 7 décembre 1965). Aujourd’hui le monde tourne autour de cet axe, selon lui, définitivement établi : la dignité de l’homme, sa conscience et sa liberté. L’homme moderne existe pour lui-même. L’homme est le roi de l’univers. Il a détrôné le Christ. Il exalte sa conscience autonome et indépendante jusqu’à dissoudre même les fondements de la famille et du mariage. La Fraternité Saint-Pie X s’oppose depuis toujours à cette entreprise de déconstruction de l’univers – tant de la société politique que de l’Eglise. Pour remédier à ce désordre universel, le Bon Dieu a suscité un homme, un chrétien, un prêtre, un évêque. Qu’a-t-il fait ? Il a fondé une société – société hiérarchique – dont le principe et la fin sont précisément l’antidote au désordre universel : le sacrement de l’Ordre. Le but de la Fraternité Saint-Pie X continue d’être non seulement le remède actuel à la crise, mais aussi par là-même le salut de tous ceux qui y coopèrent. Elle veut absolument garder la rectitude doctrinale, théologale et sociale fondée sur la Croix de Jésus-Christ, sur sa Royauté, sur son sacrifice, son sacerdoce, principe de tout ordre et de toute grâce. Mgr Marcel Lefebvre a combattu toute sa vie pour faire triompher ces vérités fondamentales. Il nous incombe à l’heure présente de redoubler d’efforts, en intensifiant le même combat sur les mêmes principes. Nous ne sommes ni des conciliaires : ils nient que la Croix du Christ soit l’axe du monde, ni des factieux : ils rejettent la nature sociale de l’Eglise. Nous sommes une société de prêtres de Jésus-Christ, de l’Eglise catholique. Est-ce vraiment le moment de la restauration générale de l’Eglise ? La Divine Providence n’abandonne pas son Eglise dont le chef est le Pape, vicaire de Jésus-Christ. C’est pourquoi un signe incontestable de cette restauration sera dans la volonté signifiée du Souverain Pontife de donner les moyens de rétablir l’ordre du sacerdoce, de la foi et de la Tradition, – signe qui sera, de surcroît, le garant de la nécessaire unité de la famille de la Tradition. Christus regnat, Christus imperat, Deo gratias, Amen. + Bernard Fellay Anzère, le 28 juin 2016, en la vigile des saints Apôtres Pierre et Paul

 
Source : FSSPX/MG – DICI du 16/07/16

      

Dossier sur la Fraternité lefebvriste - A l’extrême droite de Dieu

Par la volonté du pape Benoît XVI, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X vient d’être réintégrée au sein de l’Eglise catholique. Fondée en 1970 par Monseigneur Lefebvre (1905-1991), cette « fraternité » représente le courant intégriste catholique le plus réactionnaire. De « droite national-catholique », il est proche des idéologies fascistes et a de nombreux contacts avec l’extrême droite contemporaine. Dossier inédit de RésistanceS.be dans la galaxie intégriste catholique.

Texte en entier : Dossier sur la Fraternité lefebvriste - A l'extrême droite de Dieu

Je ne vois pas ce qu'il y a de mauvais dans la lettre de Mgr Fellay, Gilles ! S'attacher à propager et à respecter les valeurs ancestrales de l'Eglise fait-elle de la FSSPX une mauvaise entité ? Je ne le crois pas. Je trouve que, de plus en plus, le discours de l'Eglise de Rome est mou. N'oublions pas que Dieu a dit qu'il vomira les tièdes...