ORDINATIONS COMMUNAUTÉ SAINT MARTIN LA JOIE D'ÊTRE PRÊTRES
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ORDINATIONS COMMUNAUTÉ SAINT MARTIN LA JOIE D'ÊTRE PRÊTRES
Ordinations. En ce mois de juin, plusieurs dizaines de prêtres catholiques auront été ordonnés en France. Parmi eux, le 25 juin, cinq jeunes appartenant à la Communauté Saint-Martin, où seront aussi ordonnés trois diacres. Visite d’un séminaire qui ne connaît pas la crise.
En plein coeur de la petite ville d’Évron, en Mayenne, adossée à une magnifique abbatiale du XIIIe siècle, l’ancienne abbaye Notre-Dame-d’Évron impressionne par sa vastitude : passé le large porche, on débouche sur un immense jardin, borné de très imposants et élégants bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Ça n’est pas un luxe car, depuis 2014, les lieux abritent l’un des séminaires les plus florissants de France, celui de la Communauté Saint-Martin (CSM), qui regroupe pas moins de 100 séminaristes — ils étaient moitié moins nombreux en 2010.
En ce vendredi de la fin mai où nous leur rendons visite, on y entend retentir des salves d’applaudissements : les séminaristes remercient leurs professeurs en ce dernier jour de cours de l’année, avant de s’égayer dans les couloirs de la maison de formation. Rien ici de cette atmosphère compassée, tristounette, un peu chattemite qu’on s’attend malgré soi à trouver dans un séminaire : l’accueil est franc, viril, souriant. Le maître mot, qui revient dans toutes les bouches et surtout sur les visages : la joie.
L’un des trois séminaristes qui seront ordonnés diacres le 25 juin, l’Allemand Phil Schulze Dieckhoff, 28 ans, le confirme : « La joie, c’est primordial ici. Cette joie vient du Christ et de la paix d’être ce qu’on est, la joie d’être chrétien, d’être prêtre, d’être au service, d’être dans la vérité aussi. » « Ceux qui pensent à la prêtrise se disent en voyant nos séminaristes : “C’est possible d’être heureux en donnant sa vie à Dieu” », note l’abbé Louis-Hervé Guiny, responsable de la formation. Étudiant de cinquième année, Antoine Barlier, 25 ans, rappelle un mot d’ordre du fondateur de la Communauté : « Prendre Dieu au sérieux sans se prendre au sérieux. »
Ce fondateur, c’est l’abbé Jean-François Guérin, qui, à Paris, dans les années 1970, avait un grand rayonnement auprès des jeunes. Certains d’entre eux se sentant une vocation de prêtre diocésain et ne sachant trop où aller en cette période de turbulences dans les séminaires français, l’abbé Guérin se tourne vers le cardinal Siri, archevêque de Gênes. C’est donc en Italie que naît la Communauté Saint-Martin. Dès l’origine, ses prêtres et ses séminaristes, qui portent la soutane, mettent l’accent sur la vie communautaire, sur la solidité de la formation et sur le soin apporté à la liturgie, célébrée dans la forme latine du nouveau rite. Ces partis pris traditionnels lui vaudront quelques suspicions dans une Église de France alors très soucieuse de tourner le dos à tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à du traditionalisme, suspicions qui se dissiperont peu à peu. En 1993, la CSM crée sa propre maison de formation, accueillie dans le diocèse de Blois.
Directeur adjoint de l’École supérieure de théologie, l’abbé Jean-Rémi Lanavère nous en donne les grandes lignes : « On ne vise pas l’originalité, mais à faire en sorte qu’un séminariste se retrouve à l’aise avec les grandes orientations du magistère. Pour beaucoup, il y a une incertitude sur ce qui relève de ce qu’il faut croire et ce qui relève de l’opinion. Ce qui rend la formation ici attirante, c’est qu’il n’y a pas de risque que les jeunes se disent : “Là, le prof dit quelque chose, mais qu’est-ce que dit l’Église ? ” Pour les séminaristes, c’est extrêmement reposant et ça libère une énergie considérable pour des choses qui sont plus importantes. Certes, il faut aussi qu’on les prépare à entendre quotidiennement le contraire ; mais, pour ça, la méthode de saint Thomas, qu’on a choisie résolument comme pivot de notre enseignement, est géniale, parce qu’il n’étudie jamais une question sans commencer par les objections ! »
Autre spécificité du séminaire : le mode de vie communautaire, qui est la marque de la CSM. « On a un style de vie assez religieux, note l’abbé Guiny, qui construit une forme d’identité sacerdotale d’hommes consacrés à Dieu. » « La vie commune est devenue encore plus déterminante au cours du séminaire, souligne Antoine Barlier ; et puis j’avais besoin d’être à l’écart pour me former, de quitter Paris, de quitter mes attaches, pour mieux répondre à ma vocation. » Symbole de ces nécessaires arrachements : les trois premières années, les séminaristes sont sevrés de portable… Car les jeunes qui rentrent à la CSM ont les mêmes vulnérabilités que tous ceux de leur génération : l’addiction aux nouvelles technologies, la peur d’un engagement au long cours, une certaine instabilité émotionnelle… Outre la formation intellectuelle et spirituelle, il y a donc aussi toute une éducation humaine à donner. L’abbé Guiny se montre très attentif aux fragilités sexuelles : « Notre génération est plus décomplexée qu’il y a trente ou quarante ans, où on avait mis le couvercle sur ces questions. On essaie de les aborder très librement, sous tous les angles. La vie en communauté permet de repérer plus vite celui qui a des fragilités affectives… »
Décomplexé : le mot, lancé par l’abbé Guiny, est repris par l’abbé Paul Préaux, modérateur général de la CSM depuis 2010. « Il y a une identité sacerdotale très forte à la CSM, sans complexe. En méditant la vie de saint Martin, on s’aperçoit que c’est un homme, combatif et responsable. Ici, on souhaite aussi former des hommes, prêts à assumer leurs responsabilités, à vivre un combat spirituel. La seconde chose qui frappe chez Martin, c’est la recherche incessante de Dieu. Un prêtre, c’est d’abord quelqu’un d’enraciné dans la prière, brûlé intérieurement par l’amour de Dieu, capable de propager cette flamme divine autour de lui. L’esprit missionnaire, c’est le rayonnement d’un coeur irradié. »
La spécificité de la CSM, c’est aussi une certaine manière d’être prêtre en paroisse, par groupes de quatre. « Avant d’entrer au séminaire, dit Xandro Pachta-Reyhofen, un Autrichien de 30 ans qui s’apprête à être ordonné diacre, le seul intérêt que je voyais à la vie communautaire, c’était un remède à la solitude… Depuis, j’ai compris qu’il y a une vraie valeur spirituelle à cette vie, qui est le lieu où la première charité immédiate s’exerce. » « C’est une vie commune au service de la mission, en collaboration avec les évêques, précise l’abbé Préaux : des frères qui vivent ensemble une charité, une vie de famille qui doit déteindre sur la famille de familles qu’est la paroisse. »
Le premier diocèse à faire appel à eux fut celui de Toulon, en 1984. Aujourd’hui, 95 prêtres de Saint-Martin sont répartis dans 21 paroisses de 18 diocèses de France, plus deux en Italie et à Cuba. Une vingtaine de diocèses étrangers et 35 autres en France sont aujourd’hui demandeurs. Une extension rapide due, certes, au manque de prêtres, mais aussi aux liens de confiance que ceux de Saint-Martin ont su tisser avec les évêques, le clergé local et les fidèles, parfois un peu réticents à leur aspect traditionnel, mais vite conquis par leur souplesse, leur énergie et, toujours, leur joie. Elle fait que, chez les séminaristes que nous avons rencontrés, l’impatience du ministère l’emporte de loin sur les craintes légitimes qu’il peut susciter : « Ce dont je rêve, dit Xandro, c’est donner les sacrements, et surtout le baptême. J’ai une grande attirance pour ça, introduire les gens à la vie de Dieu. Ce qui est plus fort aujourd’hui, c’est la joie. » Et Phil de confirmer : « Quand je pense à ce qu’est un monde sans la foi, il y a de quoi avoir peur ; et en même temps, je suis émerveillé de voir combien les âmes, et parfois les plus éloignées, ont soif de la Bonne Nouvelle. Ma mission comme prêtre, ce sera d’apporter aux gens le Christ que, d’une certaine façon, ils connaissent et attendent déjà. De ce fait-là, j’y vais avec une grande paix. »
Zamie- Enfant de Dieu
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Re: ORDINATIONS COMMUNAUTÉ SAINT MARTIN LA JOIE D'ÊTRE PRÊTRES
PÈLERINAGE DU SÉMINAIRE À ROME
À la suite des examens du mois de janvier et à l’occasion de l’année de la miséricorde, le séminaire s’est rendu en pèlerinage à Rome pour vivre le jubilé au cœur de l’Église. Ce voyage fut pour les séminaristes et leurs formateurs l’occasion de nourrir leur prière des merveilles de la Ville éternelle, tout en n’oubliant pas de cultiver une saine détente ! Ainsi ce pèlerinage a-t-il, comme d’habitude, autant attisé notre foi que vivifié notre charité fraternelle.
Après la session d’examens de janvier, tout le séminaire est parti en pèlerinage à Rome, en plein cœur de l’Eglise, avec don Paul, don Louis-Hervé et les formateurs. Don François-Régis Moreau nous a ainsi fait découvrir la Ville éternelle à travers ses monuments, comme par la rencontre de personnalités marquantes. Le voyage de communauté a pour objectif de faire découvrir de nouveaux horizons aux séminaristes, tout en cultivant la charité fraternelle.
En cette année de la Miséricorde, nous avons pu suivre les pas des pèlerins en passant les portes saintes des basiliques de Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Pierre, ce qui nous a permi de recevoir la grâce de l’indulgence plénière. Pendant toute la durée du séjour, nous avons été accueillis au cœur de la cité par les sœurs de Saint Joseph de Cluny, dont l’hôtellerie est située entre les deux basiliques du Latran et Sainte-Marie-Majeure, à deux pas du Colisée.
Le deux février, le séminaire a assisté à la messe de la Présentation de Jésus au Temple présidée par le Saint-Père à la basilique Saint-Pierre. Ce sont les séminaristes en quatrième et cinquième année qui ont eu, entres autres, l’honneur de la servir ! Le lendemain, nous avons tous assisté à l’audience générale du mercredi. A l’issue de celle-ci, le Pape a accepté de prendre une photo en notre compagnie. Il s’est particulièrement recommandé à notre prière : « Priez pour moi ! N’oubliez pas : j’en ai besoin ! ».
Zamie- Enfant de Dieu
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