Hilaire de Poitiers
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Hilaire de Poitiers
Hilaire de Poitiers, évêque de Poitiers, né vers 315 et mort en 367, est un écrivain latin chrétien. Théologien du IVe siècle, il fut un grand défenseur de l'orthodoxie nicéenne face à l'arianisme et au sabellianisme. Il a été désigné par le titre d’« Athanase de l’Occident » en raison de son action énergique et pastorale dans la lutte pour l'orthodoxie chrétienne. Il a été élevé au rang de docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851.
Saint, il est fêté le 13 janvier dans toute l’Église.
Issu de l'aristocratie gallo-romaine de la cité de Lemonum, il reçoit une bonne éducation, il est formé à la rhétorique latine. Les éléments autobiographiques qui parsèment ses œuvres laissent à penser qu'il est né païen, qu'il se convertit au contact de la Bible[1], et qu'il n'est baptisé que dans les années 345[2]. Il est père de famille[3], lorsqu'il est élu évêque de la ville vers 350. Soucieux de l'instruction de son peuple, il rédige un Commentaire sur l’évangile de Matthieu, qui est la première œuvre exégétique latine qui nous soit parvenue. Ce texte, remarquable travail d’exégèse littérale, montre toutefois qu'Hilaire ne connait pas la tradition orientale : sa perception de l'engendrement du Verbe montre même qu'il ignore les formulations du Concile de Nicée. Il admettra d'ailleurs dans ses œuvres ultérieures qu'il n'a découvert celui-ci qu'en 354, soit près de trente ans après sa réunion.
En 355, alors que l’arianisme s’étend en Gaule, il s’oppose à cette théologie. Dans l'Empire romain du milieu du IVe siècle, c'est aussi s'opposer à l'empereur. Lors du concile de Béziers de 356, dominé par les ariens unis autour de Saturnin, l'évêque d'Arles, il est déclaré hors de la communion et exilé en Phrygie[4]. C’est là qu’il découvre la pensée des théologiens orientaux et qu'il écrit ses grands traités de doctrine trinitaire : de Trinitate, de Synodis.
L'empereur Constance II décide de réunir simultanément un concile occidental à Rimini et un concile oriental à Séleucie afin de réconcilier l’Église divisée entre ariens, semi-ariens, et nicéens. L'empereur souhaite avant tout l'unité religieuse afin de parvenir à l'unité politique.
Hilaire cherche à exposer la doctrine catholique à l'empereur dans ses deux Livres à l'empereur Constance. Il expose ses thèses au concile oriental de Séleucie en 359, où il obtient l'union des nicéens, dit aussi homoousiens (car affirmant l'identité de substance entre le Père et le Fils), et des semi-ariens, dit aussi homéousiens (car affirmant la similitude de substance entre le Père et le Fils), contre l'arianisme. Mais les ariens vont convaincre l'empereur de la véracité de leur thèse et celui-ci promulgue une loi qui définit que la foi des sujets de l'Empire doit être arienne. C'est un exemple frappant de césaropapisme.
Hilaire, pour des raisons que l'on ignore (selon les sources, c'est soit par grâce du nouvel empereur Julien, soit un exil nouveau, car il est gênant en orient, soit même un retour sans autorisation), retrouve sa ville de Poitiers en 360-361. On ne sait pas s'il a pu participer au concile de Paris de janvier 361, mais celui-ci a clairement reçu son influence. En effet, ce concile régional condamne clairement l'arianisme et destitue les évêques ariens de Gaule.
Hilaire, reprenant son ministère épiscopal, continue à écrire pour l'édification de son peuple, en particulier son traité des mystères, catéchèse mystagogique et allégorique, ainsi que ses commentaires sur les psaumes, œuvre d'exégèse. Il poursuit sa lutte anti arienne, s'opposant en particulier à Auxence de Milan, avec l'aide d'Eusèbe de Verceil
Saint, il est fêté le 13 janvier dans toute l’Église.
Issu de l'aristocratie gallo-romaine de la cité de Lemonum, il reçoit une bonne éducation, il est formé à la rhétorique latine. Les éléments autobiographiques qui parsèment ses œuvres laissent à penser qu'il est né païen, qu'il se convertit au contact de la Bible[1], et qu'il n'est baptisé que dans les années 345[2]. Il est père de famille[3], lorsqu'il est élu évêque de la ville vers 350. Soucieux de l'instruction de son peuple, il rédige un Commentaire sur l’évangile de Matthieu, qui est la première œuvre exégétique latine qui nous soit parvenue. Ce texte, remarquable travail d’exégèse littérale, montre toutefois qu'Hilaire ne connait pas la tradition orientale : sa perception de l'engendrement du Verbe montre même qu'il ignore les formulations du Concile de Nicée. Il admettra d'ailleurs dans ses œuvres ultérieures qu'il n'a découvert celui-ci qu'en 354, soit près de trente ans après sa réunion.
En 355, alors que l’arianisme s’étend en Gaule, il s’oppose à cette théologie. Dans l'Empire romain du milieu du IVe siècle, c'est aussi s'opposer à l'empereur. Lors du concile de Béziers de 356, dominé par les ariens unis autour de Saturnin, l'évêque d'Arles, il est déclaré hors de la communion et exilé en Phrygie[4]. C’est là qu’il découvre la pensée des théologiens orientaux et qu'il écrit ses grands traités de doctrine trinitaire : de Trinitate, de Synodis.
L'empereur Constance II décide de réunir simultanément un concile occidental à Rimini et un concile oriental à Séleucie afin de réconcilier l’Église divisée entre ariens, semi-ariens, et nicéens. L'empereur souhaite avant tout l'unité religieuse afin de parvenir à l'unité politique.
Hilaire cherche à exposer la doctrine catholique à l'empereur dans ses deux Livres à l'empereur Constance. Il expose ses thèses au concile oriental de Séleucie en 359, où il obtient l'union des nicéens, dit aussi homoousiens (car affirmant l'identité de substance entre le Père et le Fils), et des semi-ariens, dit aussi homéousiens (car affirmant la similitude de substance entre le Père et le Fils), contre l'arianisme. Mais les ariens vont convaincre l'empereur de la véracité de leur thèse et celui-ci promulgue une loi qui définit que la foi des sujets de l'Empire doit être arienne. C'est un exemple frappant de césaropapisme.
Hilaire, pour des raisons que l'on ignore (selon les sources, c'est soit par grâce du nouvel empereur Julien, soit un exil nouveau, car il est gênant en orient, soit même un retour sans autorisation), retrouve sa ville de Poitiers en 360-361. On ne sait pas s'il a pu participer au concile de Paris de janvier 361, mais celui-ci a clairement reçu son influence. En effet, ce concile régional condamne clairement l'arianisme et destitue les évêques ariens de Gaule.
Hilaire, reprenant son ministère épiscopal, continue à écrire pour l'édification de son peuple, en particulier son traité des mystères, catéchèse mystagogique et allégorique, ainsi que ses commentaires sur les psaumes, œuvre d'exégèse. Il poursuit sa lutte anti arienne, s'opposant en particulier à Auxence de Milan, avec l'aide d'Eusèbe de Verceil
Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux
Martin est né[ en l’an 316 dans la province romaine de Pannonie dans la cité de Sabaria, l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie. C'est l’époque du développement de la Chrétienté et l’enfant a été vraisemblablement en contact avec des chrétiens [réf. nécessaire].
Son père, dont la famille est originaire de Pavie en Italie du nord, était tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée, et ce n’est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome.
Quoi qu’il en soit, vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir au christianisme et il se sent attiré par le service du Christ.
Vie d'ermite
Détail de la façade de la basilique San Martino de Martina Franca dans la même représentation de style baroque.En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement, et est moins tourné vers la mortification et plus intellectuel ; l’homme lui a plu cependant et il a donc décidé de se joindre à lui.
Son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Il devient donc simplement exorciste. Au cours du même voyage, il rencontra le Diable.
Dans la région des Alpes, il fût un jour attaqué par des brigands. L'un des voleurs lui demanda s'il avait peur. Martin lui répondit qu'il n'avait jamais eut autant de courage et qu'il plaignait les brigands. Il se mit à leur expliquer l'évangile. Les voleurs le délivrèrent et l'un d'eux demanda à Martin de prier pour lui.
La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’Église romaine ; à cette époque les ariens sont très influents auprès d’un pouvoir politique qui se cherche une foi nouvelle dans un empire décadent qui sent sa fin proche[réf. nécessaire]. Alors que Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi ; cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié.
En Illyrie c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire en compagnie d'un prêtre dans l’île déserte de Gallinara non loin du port d'Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages.
Martin s’empoisonne avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure
En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.
Alors âgé de 44 ans, il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé où il est rejoint par des disciples. Il crée ici la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de saint Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme un saint homme.
Évêque de Tours En 371 à Tours, l’évêque en place Lidoire vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l'épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine[réf. nécessaire] (Un cas identique de contrainte face à un non-consentement se reproduira en 435 pour Eucher de Lyon).
Reliquaire de la fin du quatorzième siècle ; réputé abriter la tête de saint Martin, argent et cuivre, originellement exposé dans l’église de Soudeilles, aujourd’hui conservé au LouvreLes autres évêques ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers.
Désormais, même s’il est évêque, il ne modifie en rien son train de vie[29]. Il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier[30] avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire ; leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s’isolent des moines ermites.
Le monastère est construit en bois ; Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les « apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints » : c’est une vie faite d’un courage viril et militaire[réf. nécessaire] que Martin impose à sa communauté.
Tout ce monde voyage à travers les campagnes à pied, à dos d’âne et par la Loire ; car Martin est toujours escorté de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sécurité car il ne manque pas de voyager très loin de Tours. Ailleurs l’autorité de l’évêque est limitée à l’enceinte de la cité, avec Martin elle sort des murs et pénètre profondément à l’intérieur des terres. Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule ; là où il n’a pas pu aller, il a envoyé ses moines.
À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacré
Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : ainsi il dit d’une brebis tondue qu’elle accomplit le précepte de l’évangile basé sur le partage[réf. nécessaire].
Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine.
Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangélisation et la colonisation spirituelle des campagnes ; c’est pour l’essentiel la première base de propagation du christianisme en Gaule.
Martin de Tours est présent à Trèves lorsque les évêques d’Espagne Hydace et Ithace demandent à l'empereur Maxime la condamnation de Priscillien. Celui-ci est condamné pour motifs civils,au chef de magie. Rejoint par Ambroise de Milan (délégué par le jeune empereur Valentinien II), Martin demande la grâce pour Priscillien. Bien qu’Ambroise, menacé de mort par l’empereur, ne le soutienne pas, Martin obtient que les disciples de Prisicillien ne soient pas poursuivis. Le pape Sirice s’élevera contre les procédés de Maxime.
Par la suite, Martin de Tours refusa toujours de participer aux assemblées épiscopales, ce qui, avec ses efforts pour sauver de la mort Priscillien, le fit suspecter d’hérésie. L’empereur Théodose Ier déclara nulles les décisions de Maxime dans cette affaire ; Ithace sera déposé quelques années plus tard, et Hydace démissionnera de lui-même de sa charge.
Marmoutier comptait 80 frères vivant en communauté, issus pour la plupart de l’aristocratie ce qui permettait à Martin de jouir d’une grande influence et de se faire recevoir par les empereurs eux-mêmes. Il existe désormais une complicité entre les empereurs et les évêques, entre le pouvoir de la nouvelle foi et le pouvoir politique. Mais cela n'empêche pas Martin, à la table de l'empereur, de servir en premier le prêtre qui l'accompagne et d'expliquer que le sacerdoce est plus éminent que la pourpre impériale.
Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l'évêque ; ce sont les martins-pêcheursnécessaire].
représentation de la mort du saint, par Simone MartiniAu soir de sa vie, sa présence est requise pour réconcilier des clercs à Candes sur Loire, à l'ouest de Tours ; l'urgence de l'unité de l'Église fait que malgré sa vieillesse, il décide de s'y rendre. Son intervention est couronnée de succès, mais le lendemain, épuisé par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mouraient les saints hommes ; disputé entre Poitevins et Tourangeaux, son corps est subtilisé par ces derniers et rapidement reconduit par le fleuve jusqu'à Tours où il est enterré le 11 novembre.
Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression « été de la Saint-Martin». Son successeur est Brice, un de ses disciples.
Postérité Bien que les miracles de Martin de Tours fussent déjà connus de son vivant par delà les frontières de son diocèse, qu'il ait prêché l'évangile dans les campagnes et que Sulpice Sévère en fasse l'égal des apôtres, il ne semble pas qu'il ait organisé son action.
En Gaule
Représentation d'éléments de la vie du saint L'importance historique de Martin de Tours tient surtout au fait qu'il a créé les premiers monastères en Gaule et qu'il a formé des clercs par la voie monastique. D'abord admiré par ses amis qui l'ont pris pour modèle (Sulpice-Sévère, Paulin de Nole), son culte a été instauré par ses successeurs au trône épiscopal de Tours, qui surent faire de leur basilique un sanctuaire. La place prise par le culte de Martin dans la liturgie et la littérature pieuse est surtout due à l'action de Perpetuus († vers 490), avec un Indiculus des miracles qu'il a fait versifier par Paulin de Périgueux, et de Grégoire de Tours († 594), qui de même dressa une liste des miracles qu'il fit mettre en vers par Venance Fortunat[34]. Ainsi, dès le Ve siècle, Tours était le premier lieu de pèlerinage des Gaules ; le choix de Martin de Tours comme seigneur tutélaire des Mérovingiens est fait sous Clovis. Tours reste par la suite un foyer spirituel important. À l'époque carolingienne, Alcuin, conseiller de Charlemagne, fut nommé abbé de Saint-Martin de Tours et de Cormery. Ces abbayes furent des foyers importants de la renaissance carolingienne aux alentours de l’an 800. La cathédrale de Mayence, au cœur de la Germanie franque, est également dédiée à saint Martin.
La cape de saint Martin de Tours, qui fut envoyée comme relique à la Chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle pour Charlemagne, est elle-même à l'origine du mot « chapelle », c'est-à-dire l'endroit où l'on gardait la « c(h)ape » du saint qui était emportée lors des batailles et portée en bannière.
Elle est aussi à l'origine du mot « Capet », nom de la dynastie des Rois de France : Francs Capétiens. Ainsi, du royaume d'Austrasie jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, saint Martin reste le symbole de l'unité franque (resp. française).
Aujourd’hui plus de 236 communes portent son nom en France et plus de 4 000 églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.
Une communauté de prêtres et de diacres séculiers, la communauté Saint-Martin, fondée en 1976 et présente principalement en France, s'est placée sous son patronage.
Son père, dont la famille est originaire de Pavie en Italie du nord, était tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée, et ce n’est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome.
Quoi qu’il en soit, vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir au christianisme et il se sent attiré par le service du Christ.
Vie d'ermite
Détail de la façade de la basilique San Martino de Martina Franca dans la même représentation de style baroque.En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement, et est moins tourné vers la mortification et plus intellectuel ; l’homme lui a plu cependant et il a donc décidé de se joindre à lui.
Son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Il devient donc simplement exorciste. Au cours du même voyage, il rencontra le Diable.
Dans la région des Alpes, il fût un jour attaqué par des brigands. L'un des voleurs lui demanda s'il avait peur. Martin lui répondit qu'il n'avait jamais eut autant de courage et qu'il plaignait les brigands. Il se mit à leur expliquer l'évangile. Les voleurs le délivrèrent et l'un d'eux demanda à Martin de prier pour lui.
La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’Église romaine ; à cette époque les ariens sont très influents auprès d’un pouvoir politique qui se cherche une foi nouvelle dans un empire décadent qui sent sa fin proche[réf. nécessaire]. Alors que Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi ; cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié.
En Illyrie c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire en compagnie d'un prêtre dans l’île déserte de Gallinara non loin du port d'Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages.
Martin s’empoisonne avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure
En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.
Alors âgé de 44 ans, il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé où il est rejoint par des disciples. Il crée ici la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de saint Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme un saint homme.
Évêque de Tours En 371 à Tours, l’évêque en place Lidoire vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l'épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine[réf. nécessaire] (Un cas identique de contrainte face à un non-consentement se reproduira en 435 pour Eucher de Lyon).
Reliquaire de la fin du quatorzième siècle ; réputé abriter la tête de saint Martin, argent et cuivre, originellement exposé dans l’église de Soudeilles, aujourd’hui conservé au LouvreLes autres évêques ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers.
Désormais, même s’il est évêque, il ne modifie en rien son train de vie[29]. Il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier[30] avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire ; leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s’isolent des moines ermites.
Le monastère est construit en bois ; Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les « apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints » : c’est une vie faite d’un courage viril et militaire[réf. nécessaire] que Martin impose à sa communauté.
Tout ce monde voyage à travers les campagnes à pied, à dos d’âne et par la Loire ; car Martin est toujours escorté de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sécurité car il ne manque pas de voyager très loin de Tours. Ailleurs l’autorité de l’évêque est limitée à l’enceinte de la cité, avec Martin elle sort des murs et pénètre profondément à l’intérieur des terres. Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule ; là où il n’a pas pu aller, il a envoyé ses moines.
À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacré
Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : ainsi il dit d’une brebis tondue qu’elle accomplit le précepte de l’évangile basé sur le partage[réf. nécessaire].
Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine.
Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangélisation et la colonisation spirituelle des campagnes ; c’est pour l’essentiel la première base de propagation du christianisme en Gaule.
Martin de Tours est présent à Trèves lorsque les évêques d’Espagne Hydace et Ithace demandent à l'empereur Maxime la condamnation de Priscillien. Celui-ci est condamné pour motifs civils,au chef de magie. Rejoint par Ambroise de Milan (délégué par le jeune empereur Valentinien II), Martin demande la grâce pour Priscillien. Bien qu’Ambroise, menacé de mort par l’empereur, ne le soutienne pas, Martin obtient que les disciples de Prisicillien ne soient pas poursuivis. Le pape Sirice s’élevera contre les procédés de Maxime.
Par la suite, Martin de Tours refusa toujours de participer aux assemblées épiscopales, ce qui, avec ses efforts pour sauver de la mort Priscillien, le fit suspecter d’hérésie. L’empereur Théodose Ier déclara nulles les décisions de Maxime dans cette affaire ; Ithace sera déposé quelques années plus tard, et Hydace démissionnera de lui-même de sa charge.
Marmoutier comptait 80 frères vivant en communauté, issus pour la plupart de l’aristocratie ce qui permettait à Martin de jouir d’une grande influence et de se faire recevoir par les empereurs eux-mêmes. Il existe désormais une complicité entre les empereurs et les évêques, entre le pouvoir de la nouvelle foi et le pouvoir politique. Mais cela n'empêche pas Martin, à la table de l'empereur, de servir en premier le prêtre qui l'accompagne et d'expliquer que le sacerdoce est plus éminent que la pourpre impériale.
Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l'évêque ; ce sont les martins-pêcheursnécessaire].
représentation de la mort du saint, par Simone MartiniAu soir de sa vie, sa présence est requise pour réconcilier des clercs à Candes sur Loire, à l'ouest de Tours ; l'urgence de l'unité de l'Église fait que malgré sa vieillesse, il décide de s'y rendre. Son intervention est couronnée de succès, mais le lendemain, épuisé par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mouraient les saints hommes ; disputé entre Poitevins et Tourangeaux, son corps est subtilisé par ces derniers et rapidement reconduit par le fleuve jusqu'à Tours où il est enterré le 11 novembre.
Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression « été de la Saint-Martin». Son successeur est Brice, un de ses disciples.
Postérité Bien que les miracles de Martin de Tours fussent déjà connus de son vivant par delà les frontières de son diocèse, qu'il ait prêché l'évangile dans les campagnes et que Sulpice Sévère en fasse l'égal des apôtres, il ne semble pas qu'il ait organisé son action.
En Gaule
Représentation d'éléments de la vie du saint L'importance historique de Martin de Tours tient surtout au fait qu'il a créé les premiers monastères en Gaule et qu'il a formé des clercs par la voie monastique. D'abord admiré par ses amis qui l'ont pris pour modèle (Sulpice-Sévère, Paulin de Nole), son culte a été instauré par ses successeurs au trône épiscopal de Tours, qui surent faire de leur basilique un sanctuaire. La place prise par le culte de Martin dans la liturgie et la littérature pieuse est surtout due à l'action de Perpetuus († vers 490), avec un Indiculus des miracles qu'il a fait versifier par Paulin de Périgueux, et de Grégoire de Tours († 594), qui de même dressa une liste des miracles qu'il fit mettre en vers par Venance Fortunat[34]. Ainsi, dès le Ve siècle, Tours était le premier lieu de pèlerinage des Gaules ; le choix de Martin de Tours comme seigneur tutélaire des Mérovingiens est fait sous Clovis. Tours reste par la suite un foyer spirituel important. À l'époque carolingienne, Alcuin, conseiller de Charlemagne, fut nommé abbé de Saint-Martin de Tours et de Cormery. Ces abbayes furent des foyers importants de la renaissance carolingienne aux alentours de l’an 800. La cathédrale de Mayence, au cœur de la Germanie franque, est également dédiée à saint Martin.
La cape de saint Martin de Tours, qui fut envoyée comme relique à la Chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle pour Charlemagne, est elle-même à l'origine du mot « chapelle », c'est-à-dire l'endroit où l'on gardait la « c(h)ape » du saint qui était emportée lors des batailles et portée en bannière.
Elle est aussi à l'origine du mot « Capet », nom de la dynastie des Rois de France : Francs Capétiens. Ainsi, du royaume d'Austrasie jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, saint Martin reste le symbole de l'unité franque (resp. française).
Aujourd’hui plus de 236 communes portent son nom en France et plus de 4 000 églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.
Une communauté de prêtres et de diacres séculiers, la communauté Saint-Martin, fondée en 1976 et présente principalement en France, s'est placée sous son patronage.
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