Europe : Ces églises que l’on ferme

Europe : Ces églises que l’on ferme

6-05-2016  
Classé sous Actualités, Eglise dans le monde



Mgr Peter Brignall, évêque de Wrexham, au nord du Pays de Galles, a annoncé le 31 mars 2016 la « fermeture prochaine » de 22 des 62 églises de son diocèse. Dans une lettre pastorale dont les principaux extraits ont été repris par La Croix le 27 avril, l’évêque gallois a considéré que la mesure serait vue comme « choquante » par certains, « pas assez radicale pour d’autres ». Il a néanmoins estimé que ce « nouveau défi » représentait une « immense opportunité de renouveau » (sic). Le prélat a prévu une « restructuration globale » du diocèse, avec la suppression de certaines paroisses et l’établissement de nouvelles, ainsi que des changements dans les horaires des messes.

D’après La Croix, la cause de ce remaniement est « un cruel manque de prêtres » dans le diocèse qui couvre tout le nord du Pays de Galles. Les projections ont en effet annoncé que seulement 22 prêtres en dessous de l’âge de la retraite seront en exercice en 2020.

En Belgique, le 22 mars 2016 La Libre Belgique a révélé que l’évêché de Malines-Bruxelles envisage de fermer des lieux du culte dans la région « mais après une consultation des paroisses ». Le 25 avril, le site d’informations catholiques allemand Katholisches – Magazin für Kirche und Kultur a confirmé cette information, annonçant la fermeture ou la vente « bientôt » de 36 des 110 églises. Parmi celles-ci figurerait, selon le blog catholique belge de réinformation Belgicatho le 25 avril, l’église Sainte-Catherine. Située à l’emplacement d’un bassin de l’ancien port de Bruxelles, l’édifice avait fermé ses portes à la fin de l’année 2011. Un projet de transformation du bâtiment en marché couvert fut alors à l’étude (voir DICI n°245 du 25/11/11). Cependant, le 20 septembre 2014, à la suite d’une décision de l’archevêque de Malines-Bruxelles de l’époque, Mgr André-Joseph Léonard, l’église était rouverte au culte, sous la responsabilité de la Fraternité des Saints-Apôtres. Depuis, Mgr Léonard a été remplacé par Mgr Jozef De Kesel et, précise Katholisches, la « politique de fermeture et de vente » a repris. L’archevêché a toutefois démenti la rumeur de la fermeture de cette paroisse qui, écrit La Libre Belgique le 29 avril, « fait le plein lors de ses messes dominicales » et a suscité, depuis sa réouverture, trois nouvelles vocations.

Officiellement, aucune décision définitive n’a été prise quant aux lieux de culte qui seront fermés. Mais, pour Giuseppe Nardi sur Katholisches, les signaux envoyés sont inquiétants. L’éditorialiste évoque ainsi « le curé d’une petite paroisse qui doit être supprimée », qui a demandé que son église ne soit pas fermée mais laissée à la communauté polonaise, sans église propre. « La proposition a cependant été refusée ». Un grand nombre d’églises à Bruxelles seront donc « offertes à la vente sur le marché immobilier ». Pour le site d’informations catholiques allemand, il s’agit d’un « bien triste ‘point d’orgue’ dans le déclin d’une Eglise post-conciliaire, si prête à s’auto-encenser et à se prétendre ‘sans alternative’ ».

(Sources : apic/katholisches/benoit-et-moi/lacroix/lalibre/belgicatho – DICI n°335 du 06/05/16)

Lire également :
Belgique : L’archidiocèse de Bruxelles envisage de fermer plusieurs dizaines d´églises
Canada : Fermetures d’églises
Etats-Unis : Vers une suppression de 100 paroisses à Chicago ?

Elysé a écrit:
D’après La Croix, la cause de ce remaniement est « un cruel manque de prêtres »

Peut-être. Mais derrière le manque de prêtres, il y a le manque de fidèles. Les prêtres ne tombent pas du ciel, mais ils sortent d'un bassin social: celui des fidèles. Les prêtres surgissent surtout des familles nombreuses qui, décidées d'appliquer l'Evangile dans leur vie, disent "non" au divorce et à la contraception. Lorsqu'il y a un manque de fidèles, et surtout des fidèles emportés par Notre Seigneur, c'est normal que la conséquence soit le manque de prêtres.
Le manque de fidèles a, pour lui aussi, une cause. Et on arrive à la vraie causa prima de la fermeture des lieux de culte. C'est la tiédeur de l'Eglise. Car l'Eglise est devenu tiède. Les prêtres n'enseignent plus le catholicisme, mais une blafarde religion de l'amour mondain. Pourquoi aller les Dimanches à la Messe, si les prêtres ont renoncé a dire que c'est une obligation ? Pourquoi être catholique, si on peut obtenir le salut comme orthodoxe, protestant, juif ou athée ? Pourquoi chercher le Paradis, quand ni l'Enfer, ni le Purgatoire n'existent pas ? Devenus, d'abord, des "états d'âme" à default d'être des lieux, l'Enfer et le Purgatoire sont devenus ensuite des "états d'esprit". Marquant l'esprit moyenâgeux d'une Eglise de l'Ancien Concile qui n'avait pas découvert l'amour et dont la tactique pastorale était d'effrayer les gens. Et, si par un miracle un jeune homme de nos jours qui fréquente la nouvelle Messe et se nourrit de théologie moderniste envisage de devenir prêtre, pourquoi ferait-il ce grand sacrifice, si prêtre et fidèle c'est la même chose ? Si pas le curé, mais un conseil paroissial gouverne une paroisse, si le curé n'est plus le liturgiste-en-chef, mais une commission liturgique s'occupe de la Messe, si pas le curé, mais les laïques font les lectures et distribuent le Saint Sacrement, si pas le curé, mais une mamie qui a reçu une lettre missionaire s'empare pour faire la caté ?

Les fruits de la "nouvelle Pentecôte de l'Eglise", les fruits de la révolution soixantuitarde qui a tout inversé, en commencent pas les autels, sont mûrs. Heureusement, un vrai vent nouveau de redecouverte de la Tradition semble souffler. Il y a, en France et ailleurs, de plus en plus de lieux de culte délabrés qui sont recupérés par le mouvement tradi et tranformés dans des lieux ou le Sait Esprit brille et fait des merveilles. Chaque Dimanche, à la Messe, je decouvre des visages nouveaux. Des visages des jeunes embrasés par incendium amoris. Des jeunes hommes et des jeunes femmes qui sont des nouvelles pierres vivantes d'une l'Eglise qui s'écroule d'un côté, pour mieux croître dans l'autre.

@ fortunatus

entièrement d'accord avec vous, merci de ce message tellement véridique


Violaine

Cela vient tout simplement de la crise des vocations. J'ai ouvert à ceux qui voudront bien apporter leurs points de vues, en tant que laïcs, sur les causes de cette crise. La parole aux paroissiens!

Claude:eveque: