Le bureau de Benoît XVI ferme-t-il à clé ?
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Le bureau de Benoît XVI ferme-t-il à clé ?
Le bureau de Benoît XVI ferme-t-il à clé ?
posté par Frédéric Mounier le Jeudi 24 mai 2012
A la lecture des 320 pages du livre du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, « Sua Santita, le carte segrete di Benedetto XVI » (« Sa Sainteté, les papiers secrets de Benoit XVI »), on est en droit d’en douter.
Qu’on en juge. Le livre reproduit de très nombreux documents, souvent très récents, touchant de très près le pape : http://issuu.com/chiarelettere/docs/sua_santit__per_sito/4. Leur authenticité n’a jamais été démentie.
On y voit le tampon « Visto dal santo Padre » (« Vu par le Saint-Père »), et la griffe manuscrite de Benoît XVI ; des télégrammes diplomatiques chiffrés, et touchant des affaires très sensibles, notamment au Japon et en Equateur, adressés par les nonces à la Secrétairerie d’Etat ; une lettre personnelle au pape du P. Adolfo Nicolas, préposé général des jésuites ; une note manuscrite (datée du 29 octobre 2011) du secrétaire personnel de Benoît XVI, Mgr Georg Gaenswein, synthétisant sa rencontre avec le P. Moreno, ancien assistant du P. Maciel, le fondateur pervers des Légionnaires du Christ, d’où il ressort que Jean-Paul II et le cardinal Sodano, son Secrétaire d’Etat, avaient été informés très tôt des déviations sexuelles de Maciel ; une lettre personnelle au pape du cardinal Zen, ancien évêque de Hong-Kong, s’inquiétant de la faiblesse de la position du Saint-Siège vis-à-vis de Pékin ; une note personnelle du pape au cardinal Giovanni Battista Re, alors préfet de la congrégation pour les évêques, détaillant sa position sur le cas difficile de Mgr William Morris, évêque de Toowoomba (Australie), qui sera « démissionné » le 2 mai 2011, etc, etc…
Certes, on peut, et on doit, se scandaliser de voir tant et tant de documents personnels étalés au grand jour. Et on comprend la très vive réaction du Vatican, qui évoque des « actes criminels ». Pourtant, à ce jour, ni l’auteur, ni l’éditeur, ni aucune des sources (anonymes, dont aucune, affirme Nuzzi, n’ont été rémunérées) n’ont reçu les mises en demeures judiciaires promises.
« En trahissant ces nombreux secrets, les sources ont voulu dire quelque chose » analyse le théologien italien Vito Mancuso. Mais quoi ? « L’ingouvernabilité du Vatican est aujourd’hui telle que ces acteurs se sont résolus à franchir le pas. » affirme-t-il.
A qui profite le crime ? Ce livre constitue clairement une attaque formelle contre le Secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone. Ces documents ne sont pas des rumeurs. Ils manifestent l’imbrication plus qu’étroite entre la politique italienne et le Vatican, et les efforts, parfois désespérés ou contradictoires du système curial pour concrétiser les priorités du pape (transparence financière, purification des comportements, unité de l’Eglise).
Certains observateurs italiens évoquent une « stratégie de la tension » attisée par certains responsables, visant à favoriser une reprise en main vigoureuse du système de gouvernement de l’Eglise. Passablement alambiquée, cette thèse voisine avec un autre scénario : une « vieille garde », composée des acteurs de premier plan des derniers gouvernement de Jean-Paul II, appellerait de ses vœux le départ du cardinal Bertone.
Selon l’hypothèse la plus probable, ces documents auraient été « prélevés » en aval des bureaux de la Curie, au premier stade de l’archivage.
Cette transparence explosive, qui ne peut rester sans conséquences, ne vaut assurément pas mieux que le mur de silence qui entourait jusque là le travail de la Curie. On y entend les échos d’une communauté humaine, trop humaine, et peut-être trop italienne…
Lacroix
posté par Frédéric Mounier le Jeudi 24 mai 2012
A la lecture des 320 pages du livre du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, « Sua Santita, le carte segrete di Benedetto XVI » (« Sa Sainteté, les papiers secrets de Benoit XVI »), on est en droit d’en douter.
Qu’on en juge. Le livre reproduit de très nombreux documents, souvent très récents, touchant de très près le pape : http://issuu.com/chiarelettere/docs/sua_santit__per_sito/4. Leur authenticité n’a jamais été démentie.
On y voit le tampon « Visto dal santo Padre » (« Vu par le Saint-Père »), et la griffe manuscrite de Benoît XVI ; des télégrammes diplomatiques chiffrés, et touchant des affaires très sensibles, notamment au Japon et en Equateur, adressés par les nonces à la Secrétairerie d’Etat ; une lettre personnelle au pape du P. Adolfo Nicolas, préposé général des jésuites ; une note manuscrite (datée du 29 octobre 2011) du secrétaire personnel de Benoît XVI, Mgr Georg Gaenswein, synthétisant sa rencontre avec le P. Moreno, ancien assistant du P. Maciel, le fondateur pervers des Légionnaires du Christ, d’où il ressort que Jean-Paul II et le cardinal Sodano, son Secrétaire d’Etat, avaient été informés très tôt des déviations sexuelles de Maciel ; une lettre personnelle au pape du cardinal Zen, ancien évêque de Hong-Kong, s’inquiétant de la faiblesse de la position du Saint-Siège vis-à-vis de Pékin ; une note personnelle du pape au cardinal Giovanni Battista Re, alors préfet de la congrégation pour les évêques, détaillant sa position sur le cas difficile de Mgr William Morris, évêque de Toowoomba (Australie), qui sera « démissionné » le 2 mai 2011, etc, etc…
Certes, on peut, et on doit, se scandaliser de voir tant et tant de documents personnels étalés au grand jour. Et on comprend la très vive réaction du Vatican, qui évoque des « actes criminels ». Pourtant, à ce jour, ni l’auteur, ni l’éditeur, ni aucune des sources (anonymes, dont aucune, affirme Nuzzi, n’ont été rémunérées) n’ont reçu les mises en demeures judiciaires promises.
« En trahissant ces nombreux secrets, les sources ont voulu dire quelque chose » analyse le théologien italien Vito Mancuso. Mais quoi ? « L’ingouvernabilité du Vatican est aujourd’hui telle que ces acteurs se sont résolus à franchir le pas. » affirme-t-il.
A qui profite le crime ? Ce livre constitue clairement une attaque formelle contre le Secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone. Ces documents ne sont pas des rumeurs. Ils manifestent l’imbrication plus qu’étroite entre la politique italienne et le Vatican, et les efforts, parfois désespérés ou contradictoires du système curial pour concrétiser les priorités du pape (transparence financière, purification des comportements, unité de l’Eglise).
Certains observateurs italiens évoquent une « stratégie de la tension » attisée par certains responsables, visant à favoriser une reprise en main vigoureuse du système de gouvernement de l’Eglise. Passablement alambiquée, cette thèse voisine avec un autre scénario : une « vieille garde », composée des acteurs de premier plan des derniers gouvernement de Jean-Paul II, appellerait de ses vœux le départ du cardinal Bertone.
Selon l’hypothèse la plus probable, ces documents auraient été « prélevés » en aval des bureaux de la Curie, au premier stade de l’archivage.
Cette transparence explosive, qui ne peut rester sans conséquences, ne vaut assurément pas mieux que le mur de silence qui entourait jusque là le travail de la Curie. On y entend les échos d’une communauté humaine, trop humaine, et peut-être trop italienne…
Lacroix
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