Fabienne Guerrero
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violaine
Fabienne Guerrero
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Une maman africaine vit une expérience de mort imminente
Une maman africaine vit une expérience de mort imminente
Une maman africaine vit une expérience de mort imminente. Elle voit toute sa vie défiler sur un écran et supplie l’ange qui l’accompagne de la renvoyer sur terre pour obtenir le pardon de Dieu.
A télécharger sur ce lien :
https://magazinelavoixdedieu.files.wordpress.com/2016/02/maman-domitilc3a9-emi-nde.pdf
Maman Domitilé rapporte :
L’ange qui m’accompagnait me dit : « Regarde ce beau pays, tous ceux que tu vois ici sont des chrétiens saints, sans péché, qui meurent tous les jours chez vous, c’est dans ce pays qu’ils viennent se reposer, mais un pécheur ne peut pas entrer.
A un endroit avant ce lieu, je vis un ange qui s’approcha de moi et me dit : « C’est ici que l’on enregistre tout acte posé par chaque personne dès sa naissance jusqu’à sa mort »
Dans cet endroit, il y a avait aussi deux voies : l’une conduit dans le feu, et l’autre au paradis.
C’est à partir des actes posés sur la terre qu’on est soit condamné pour le feu éternel, soit justifié pour la gloire éternelle (ceci est conforme à l’évangile).
Moi qui ne savais pas lire, lorsque je suis entrée dans ce lieu, j’ai commencé à lire et j’ai vu mon dossier devant moi qui portait le nom Maman Domitilé. Je suivais l’histoire de ma vie de la même manière qu’on suit un film sur un écran de télévision. Celui qui ment, qui vole, qui commet l’adultère… se verra en train de poser son acte. J’avais tellement honte de mes forfaits que je regardais en haut, en bas, à gauche et à droite. Mais les images étaient toujours devant moi indétournables.
L’ange me dit : « Sur la terre, vous ne pouvez rien cacher à Dieu ». Tout est vu et enregistré ici.
Je demandais : « Que dois-je faire pour obtenir le pardon de mes péchés ?
Il me répondit : « Le pardon des péchés ne s’obtient que sur la terre ». Ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pardon après la mort. Je le suppliai de m’envoyer sur terre pour que je demande sincèrement pardon de mes péchés à Dieu au nom de Jésus Christ.
Sur mon insistance, l’ange me montra la terre qui était dans l’obscurité totale. Et je voyais dans cette obscurité des bêtes qui se promenaient dans la boue, mangeaient des déchets, faisaient du bruit, et se bagarraient. L’ange me fit comprendre que ces bêtes, ce sont les hommes non chrétiens véritables. Un homme, même s’il mange bien, s’habille bien, occupe un rang social important sur la terre mais qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur et ne vit pas selon Sa Parole, est comme un cochon, et ne représente rien devant Dieu. Il n’a aucune valeur. Et il ira en enfer, s’il ne se convertit pas. Il vit pour rien, pour être jeté ensuite dans le feu de la géhenne.
L’ange me montra au loin mon corps physique mort que je ne reconnus pas et que je pris pour une peau de bœuf. Et il me dit : « Sur terre, vous mangez bien, vous vous habillez bien, vous vous croyez être de valeur, mais tu as vu ce que devient ton corps quelques jours seulement après ta mort ? il est bon de soigner vos âmes qui dureront pour l’éternité plutôt que de vous occuper sans cesse de votre corps qui n’est que poussière et boue ».
Il me dit : « Maintenant que nous t’avons tout montré, lorsque tu seras sur terre, prends soin de transmettre aux autres ce que tu as vu et entendu. Ne le garde pas pour toi seule ».
Après ces conseils, il donna l’ordre aux autres de me renvoyer sur terre. Ce qu’ils firent. Et je repris vie.
Une maman africaine vit une expérience de mort imminente. Elle voit toute sa vie défiler sur un écran et supplie l’ange qui l’accompagne de la renvoyer sur terre pour obtenir le pardon de Dieu.
A télécharger sur ce lien :
https://magazinelavoixdedieu.files.wordpress.com/2016/02/maman-domitilc3a9-emi-nde.pdf
Maman Domitilé rapporte :
L’ange qui m’accompagnait me dit : « Regarde ce beau pays, tous ceux que tu vois ici sont des chrétiens saints, sans péché, qui meurent tous les jours chez vous, c’est dans ce pays qu’ils viennent se reposer, mais un pécheur ne peut pas entrer.
A un endroit avant ce lieu, je vis un ange qui s’approcha de moi et me dit : « C’est ici que l’on enregistre tout acte posé par chaque personne dès sa naissance jusqu’à sa mort »
Dans cet endroit, il y a avait aussi deux voies : l’une conduit dans le feu, et l’autre au paradis.
C’est à partir des actes posés sur la terre qu’on est soit condamné pour le feu éternel, soit justifié pour la gloire éternelle (ceci est conforme à l’évangile).
Moi qui ne savais pas lire, lorsque je suis entrée dans ce lieu, j’ai commencé à lire et j’ai vu mon dossier devant moi qui portait le nom Maman Domitilé. Je suivais l’histoire de ma vie de la même manière qu’on suit un film sur un écran de télévision. Celui qui ment, qui vole, qui commet l’adultère… se verra en train de poser son acte. J’avais tellement honte de mes forfaits que je regardais en haut, en bas, à gauche et à droite. Mais les images étaient toujours devant moi indétournables.
L’ange me dit : « Sur la terre, vous ne pouvez rien cacher à Dieu ». Tout est vu et enregistré ici.
Je demandais : « Que dois-je faire pour obtenir le pardon de mes péchés ?
Il me répondit : « Le pardon des péchés ne s’obtient que sur la terre ». Ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pardon après la mort. Je le suppliai de m’envoyer sur terre pour que je demande sincèrement pardon de mes péchés à Dieu au nom de Jésus Christ.
Sur mon insistance, l’ange me montra la terre qui était dans l’obscurité totale. Et je voyais dans cette obscurité des bêtes qui se promenaient dans la boue, mangeaient des déchets, faisaient du bruit, et se bagarraient. L’ange me fit comprendre que ces bêtes, ce sont les hommes non chrétiens véritables. Un homme, même s’il mange bien, s’habille bien, occupe un rang social important sur la terre mais qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur et ne vit pas selon Sa Parole, est comme un cochon, et ne représente rien devant Dieu. Il n’a aucune valeur. Et il ira en enfer, s’il ne se convertit pas. Il vit pour rien, pour être jeté ensuite dans le feu de la géhenne.
L’ange me montra au loin mon corps physique mort que je ne reconnus pas et que je pris pour une peau de bœuf. Et il me dit : « Sur terre, vous mangez bien, vous vous habillez bien, vous vous croyez être de valeur, mais tu as vu ce que devient ton corps quelques jours seulement après ta mort ? il est bon de soigner vos âmes qui dureront pour l’éternité plutôt que de vous occuper sans cesse de votre corps qui n’est que poussière et boue ».
Il me dit : « Maintenant que nous t’avons tout montré, lorsque tu seras sur terre, prends soin de transmettre aux autres ce que tu as vu et entendu. Ne le garde pas pour toi seule ».
Après ces conseils, il donna l’ordre aux autres de me renvoyer sur terre. Ce qu’ils firent. Et je repris vie.
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Re: Fabienne Guerrero
merci Fabienne, pour ce témoignage poignant,
qu'il serve à nous tous pour le bien de nos âmes
Violaine
qu'il serve à nous tous pour le bien de nos âmes
Violaine
violaine- Avec les anges
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Re: Fabienne Guerrero
Bonsoir Fabienne,
Je vous vois sur le portail et hier soir j'ai lu ce témoignage très émouvant, j'ai omis de vous remercier je le fais donc ce soir!!!
Que Dieu vous bénisse!!
Je vous vois sur le portail et hier soir j'ai lu ce témoignage très émouvant, j'ai omis de vous remercier je le fais donc ce soir!!!
Que Dieu vous bénisse!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Fabienne Guerrero
merci à Violaine et à Marie du 65.
Je trouve que certaines expériences de mort imminente nous aident à cheminer vers le ciel et à nous préparer à la rencontre avec Dieu.
Je trouve que certaines expériences de mort imminente nous aident à cheminer vers le ciel et à nous préparer à la rencontre avec Dieu.
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Fabienne Guerrero
On ouvre ici un fil spécial Fabienne Guerrero: Une jolie petite maison avec un jolie jardinet pour y planter les fleurs du ciel. Afin de ne pas surmultiplier les fils à chaque fois. Elle est pas belle la vie ?
Philippe Marie- Avec Saint Joseph
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Localisation : Maisons Laffitte
Inscription : 13/07/2010
Re: Fabienne Guerrero
Le purgatoire n'existe pas ?l'enfer ou le paradis!: l’une conduit dans le feu, et l’autre au paradis.
Moi qui ne savais pas lire, lorsque je suis entrée dans ce lieu, j’ai commencé à lire et j’ai vu mon dossier devant moi qui portait le nom Maman Domitilé.
Un dossier?! Et pourquoi pas un ordi!!!!
L’ange me dit : « Sur la terre, vous ne pouvez rien cacher à Dieu ». Tout est vu et enregistré ici.
Enregistré ici?! C'est bien ce que je pensais,ça ressemble à un tribunal humain!
Je demandais : « Que dois-je faire pour obtenir le pardon de mes péchés ?
Il me répondit : « Le pardon des péchés ne s’obtient que sur la terre ». Ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pardon après la mort. mais qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur et ne vit pas selon Sa Parole, est comme un cochon, et ne représente rien devant Dieu. Il n’a aucune valeur. Et il ira en enfer, s’il ne se convertit pas. Il vit pour rien, pour être jeté ensuite dans le feu de la géhenne.
C'est cela la miséricorde de Dieu?!
Et ceux et celles qui n'ont pas été éduqués dans la foi catholique sont des cochons,ne valent rien?!!!!!
Et vous vous dites chrétiens?!
Je n'aurais jamais cru que dans un forum qui se dit défendre la doctrine on puisse lire, ou pire ,croire à de telles horreurs!!!!!!!!!!!!!!
Vous dénigrez sans cesse celui que Jésus a choisi comme pasteur et remerciez et flattez une pêrsonne comme Fabienne,qui a passé son temps à harceler les gens et a été virée même de chez les soeurs clarisse d'ou elle logeait,Marseille!!!
La connaissant de là bas,et lisant ces horreurs,je peux vous dire que là! vous me choquez tous!!!!
Bien contente d'avoir quitté,je prie afin que Jésus vous vienne en aide
Marie Rose- En adoration
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Re: Fabienne Guerrero
On a fait un, fil spécialement pour elle pour le mettre " à la maison".
Pour le pape, vu les passions qu'il déclenche en ce moment j'ai demandé le silence.
Et bien que ceux qui ne veulent rien entendre ni comprendre prennent leur responsabilité quant à l'unité dans le Forum.
Marie Rose, ne prend pas toutes les révélations comme vraie.
Pour le pape, vu les passions qu'il déclenche en ce moment j'ai demandé le silence.
Et bien que ceux qui ne veulent rien entendre ni comprendre prennent leur responsabilité quant à l'unité dans le Forum.
Marie Rose, ne prend pas toutes les révélations comme vraie.
Philippe Marie- Avec Saint Joseph
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Age : 76
Localisation : Maisons Laffitte
Inscription : 13/07/2010
Re: Fabienne Guerrero
Marie Rose a écrit:Le purgatoire n'existe pas ?l'enfer ou le paradis!: l’une conduit dans le feu, et l’autre au paradis.Moi qui ne savais pas lire, lorsque je suis entrée dans ce lieu, j’ai commencé à lire et j’ai vu mon dossier devant moi qui portait le nom Maman Domitilé.
Un dossier?! Et pourquoi pas un ordi!!!!L’ange me dit : « Sur la terre, vous ne pouvez rien cacher à Dieu ». Tout est vu et enregistré ici.
Bonjour,
Pour votre gouverne, je n'ai jamais été virée comme vous le dites des Clarisses à Marseille.
J'ai demandé à être intégrée dans un nouveau monastère et les supérieures de là où j'ai été ont encore la lettre de ma propre demande de quitter les Clarisses de Marseille.
Enregistré ici?! C'est bien ce que je pensais,ça ressemble à un tribunal humain!
Je demandais : « Que dois-je faire pour obtenir le pardon de mes péchés ?
Il me répondit : « Le pardon des péchés ne s’obtient que sur la terre ». Ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pardon après la mort. mais qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur et ne vit pas selon Sa Parole, est comme un cochon, et ne représente rien devant Dieu. Il n’a aucune valeur. Et il ira en enfer, s’il ne se convertit pas. Il vit pour rien, pour être jeté ensuite dans le feu de la géhenne.
C'est cela la miséricorde de Dieu?!
Et ceux et celles qui n'ont pas été éduqués dans la foi catholique sont des cochons,ne valent rien?!!!!!
Et vous vous dites chrétiens?!
Je n'aurais jamais cru que dans un forum qui se dit défendre la doctrine on puisse lire, ou pire ,croire à de telles horreurs!!!!!!!!!!!!!!
Vous dénigrez sans cesse celui que Jésus a choisi comme pasteur et remerciez et flattez une pêrsonne comme Fabienne,qui a passé son temps à harceler les gens et a été virée même de chez les soeurs clarisse d'ou elle logeait,Marseille!!!
La connaissant de là bas,et lisant ces horreurs,je peux vous dire que là! vous me choquez tous!!!!
Bien contente d'avoir quitté,je prie afin que Jésus vous vienne en aide
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Re: Fabienne Guerrero
Bonjour,
Pour votre gouverne, je n'ai jamais été virée comme vous le dites des Clarisses à Marseille.
J'ai demandé à être intégrée dans un nouveau monastère et les supérieures de là où j'ai été ont encore la lettre de ma propre demande de quitter les Clarisses de Marseille.
Je peux aussi vous faire parvenir une copie de la lettre.
Que Dieu vous bénisse
Pour votre gouverne, je n'ai jamais été virée comme vous le dites des Clarisses à Marseille.
J'ai demandé à être intégrée dans un nouveau monastère et les supérieures de là où j'ai été ont encore la lettre de ma propre demande de quitter les Clarisses de Marseille.
Je peux aussi vous faire parvenir une copie de la lettre.
Que Dieu vous bénisse
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Inscription : 27/02/2007
Re: Fabienne Guerrero
Mais sur le jugement particulier, Marthe Robin ne disait pas ça.
Pour elle, à sa mort une personne a encore quelques heures pour décider. le Christ se présente alors à elle pour lui demander "veux-tu de mon amour ?".
Et Marthe Robin d'ajouter :
"et en général, les gens acceptent".
Pour elle, à sa mort une personne a encore quelques heures pour décider. le Christ se présente alors à elle pour lui demander "veux-tu de mon amour ?".
Et Marthe Robin d'ajouter :
"et en général, les gens acceptent".
Philippe Marie- Avec Saint Joseph
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Inscription : 13/07/2010
Re: Fabienne Guerrero
Bonjour à tous.
Tout attendre de la miséricorde de Dieu, n'est-ce pas une erreur ?
Les chemins de la perdition sont comme hypnotiques, on finit par perdre sa conscience et son libre arbitre ... prendre quelqu'un par les épaules et lui donner quelques bonnes secousses peut, peut-être, donner de bons résultats (?).
Je place le purgatoire sur le chemin qui mène au ciel.Marie Rose a écrit:Le purgatoire n'existe pas ?l'enfer ou le paradis!: l’une conduit dans le feu, et l’autre au paradis.
Lorsque le ciel s'exprime, il utilise les moyens nécessaires pour notre compréhension. Ainsi, si aujourd'hui on voit un dossier, il y a quelques siècles, on aurait plutôt parlé de parchemins, etc ... Quoiqu'il en soit, c'est celui qui reçoit le message qui le colore selon ses propres besoins pour en faciliter sa compréhension.Marie Rose a écrit:Un dossier?! Et pourquoi pas un ordi!!!!Moi qui ne savais pas lire, lorsque je suis entrée dans ce lieu, j’ai commencé à lire et j’ai vu mon dossier devant moi qui portait le nom Maman Domitilé.
Même remarque. Le tribunal en question, c'est nous même qui le construisons. Et nous amenons nous même notre jugement car au ciel, tout est effectivement "enregistré" et nous ne pouvons QUE voir ce que nous avons été sur terre.Marie Rose a écrit:Enregistré ici?! C'est bien ce que je pensais,ça ressemble à un tribunal humain!L’ange me dit : « Sur la terre, vous ne pouvez rien cacher à Dieu ». Tout est vu et enregistré ici.
Les paroles de Jésus sont parfois très dures, elles aussi. N'est-ce pas pour nous secouer afin que nous nous réveillons ?Marie Rose a écrit:... Je demandais : « Que dois-je faire pour obtenir le pardon de mes péchés ?
Il me répondit : « Le pardon des péchés ne s’obtient que sur la terre ». Ce qui veut dire qu’il n’y a plus de pardon après la mort. mais qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur et ne vit pas selon Sa Parole, est comme un cochon, et ne représente rien devant Dieu. Il n’a aucune valeur. Et il ira en enfer, s’il ne se convertit pas. Il vit pour rien, pour être jeté ensuite dans le feu de la géhenne.
C'est cela la miséricorde de Dieu?!
Et ceux et celles qui n'ont pas été éduqués dans la foi catholique sont des cochons,ne valent rien?!!!!!
Et vous vous dites chrétiens?!
Je n'aurais jamais cru que dans un forum qui se dit défendre la doctrine on puisse lire, ou pire ,croire à de telles horreurs!!!!!!!!!!!!!!
Vous dénigrez sans cesse celui que Jésus a choisi comme pasteur et remerciez et flattez une pêrsonne comme Fabienne,qui a passé son temps à harceler les gens et a été virée même de chez les soeurs clarisse d'ou elle logeait,Marseille!!!
La connaissant de là bas,et lisant ces horreurs,je peux vous dire que là! vous me choquez tous!!!!
Bien contente d'avoir quitté,je prie afin que Jésus vous vienne en aide
Tout attendre de la miséricorde de Dieu, n'est-ce pas une erreur ?
Les chemins de la perdition sont comme hypnotiques, on finit par perdre sa conscience et son libre arbitre ... prendre quelqu'un par les épaules et lui donner quelques bonnes secousses peut, peut-être, donner de bons résultats (?).
é123- Hosanna au plus haut des cieux!
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Re: Fabienne Guerrero
Amoris Laetitia : l’analyse de Mgr Aillet
A l’occasion de la publication de « Amoris Laetitia », le 8 avril 2016, Mgr Marc Aillet présente cette exhortation apostolique du pape François sur l’amour dans la famille. Extraits choisis :
Le pape François, qui veut davantage promouvoir la bonne nouvelle du mariage et de la famille que de se cantonner à une « pastorale des échecs », adopte un ton résolument positif : il s’agit moins de dénoncer le mal que de promouvoir le bien. Dans une salutaire réaction d’autocritique, il souligne que la manière, parfois négative, dont on a pu présenter par le passé les convictions chrétiennes ou traiter les personnes, a pu provoquer ce dont nous nous plaignons aujourd’hui (cf. n. 36).
Pour autant, il n’élude aucune question épineuse, y compris celles qui sont débattues dans le contexte sociétal d’aujourd’hui, et il n’hésite pas à porter une parole qui est à « contre-courant ». En ce sens il juge sévèrement « les interventions coercitives de l’État en faveur de la contraception, de la stérilisation ou même de l’avortement » (n. 42). En invitant à redécouvrir le message de l’encyclique Humanae vitae de Paul VI, il en souligne l’actualité et le caractère prophétique en matière de régulation des naissances (n. 82) ; il ira jusqu’à encourager « le recours aux méthodes fondés sur les rythmes naturels de fécondité » (n. 222). Il ne badine pas sur le droit inaliénable à la vie : il dénonce une mentalité antinataliste et des politiques mondiales de santé reproductive qui conduisent à un inquiétant déclin démographique (n. 42). Il exprime surtout un grand oui à la vie : « La valeur d’une vie humaine est si grande, et le droit à la vie de l’enfant innocent qui grandit dans le sein maternel est si inaliénable qu’on ne peut d’aucune manière envisager comme un droit sur son propre corps la possibilité de prendre des décisions concernant cette vie qui est une fin en elle-même et qui ne peut jamais être l’objet de domination de la part d’un autre être humain » (n. 83). Il insiste pour dire que la vie est toujours un don de Dieu, même quand elle n’est pas désirée par ses parents : « Tout enfant est dans le cœur de Dieu, depuis toujours, et au moment où il est conçu, se réalise l’éternel rêve du Créateur. Pensons à ce que vaut cet embryon dès l’instant où il est conçu ! » (n. 168). D’où la préconisation de moyens concrets, comme l’adoption, pour accueillir dignement ce don de Dieu.
Qu’en est-il de l’admission des fidèles divorcés remariés à la communion sacramentelle ?
S’il ne parle pas explicitement de l’admission des fidèles divorcés remariés à la communion sacramentelle, c’est précisément parce que son intention déborde largement ce sujet. Dans l’avion le ramenant de Grèce, il répondait à un journaliste :
« Lorsque j’ai convoqué le premier Synode, la grande préoccupation de la majorité des média était : les divorcés remariés pourront-ils recevoir la communion ? Et puisque moi, je ne suis pas un saint, cela m’a un peu agacé, et aussi un peu attristé. Parce que je pense : mais ce média qui dit ça, ça, ça, il ne se rend pas compte que ce n’est pas cela le problème important ? Il ne se rend pas compte que la famille dans le monde entier, est en crise ? Et la famille est la base de la société ! Il ne se rend pas compte que les jeunes ne veulent plus se marier ? Il ne se rend pas compte que la baisse de natalité en Europe fait pleurer ? Il ne se rend pas compte que le manque de travail et que les possibilités de travail font que le papa et la maman prennent un travail chacun et les enfants grandissent seuls et n’apprennent pas à grandir en dialogue avec le papa et la maman ? Voilà les grands problèmes ! ».
De même, il ne dénonce pas non plus la discipline en vigueur. Et pour cause, puisqu’elle a été constamment rappelée par ses prédécesseurs : Saint Jean Paul II, dans Familiaris Consortio n. 84 et Benoît XVI, dans Sacramentum caritatis n. 29. Chacun rappelle que la pratique ou la discipline de l’Église – discipline vient de disciple – est « fondée dans l’Écriture sainte ». Il serait bien difficile de dénoncer une telle discipline, quand on sait qu’elle repose sur le lien intrinsèque entre l’Eucharistie et le Mariage. L’état d’infidélité matrimoniale, quelle qu’en soit l’imputabilité subjective ou les circonstances atténuantes, est en effet incompatible avec la communion sacramentelle qui consiste précisément, pour les époux, à s’unir à l’alliance indissoluble et fidèle du Christ et de l’Église dans laquelle ils sont entrés librement et sans contrainte – jusqu’à preuve du contraire par une éventuelle déclaration de nullité – au jour de leur mariage sacramentel indissoluble.
D’ailleurs, si ce lien n’est jamais évoqué pour les divorcés remariés, il l’est en revanche pour les fidèles divorcés qui demeurent fidèles à leur mariage : « En même temps, les personnes divorcées mais non remariées, qui sont souvent des témoins de la fidélité conjugale, doivent être encouragées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutienne dans leur état » (n. 242). Un indice discret mais réel que dans l’esprit du pape François cette doctrine demeure.
Dans son livre Le nom de Dieu est miséricorde, il loue même l’attitude d’un homme divorcé remarié « qui allait à la messe tous les dimanches, qui se confessait et disait au prêtre : “Je sais que vous ne pouvez pas me donner l’absolution, mais j’ai péché en ceci et en cela, donnez- moi une bénédiction” » : « C’est cela, un homme religieusement formé » (p. 40). Puis, reprenant les indications de ses prédécesseurs, il insiste sur la via caritatis : « En toute circonstance, face à ceux qui ont des difficultés à vivre pleinement la loi divine, doit résonner l’invitation à parcourir la via caritatis. La charité fraternelle est la première loi des chrétiens (cf. Jn 15,12 ; Ga 5,14) » (n. 306). En revenant du Mexique, le pape François a évoqué l’attitude d’un couple de divorcés remariés qui l’avait impressionné : « Et ces deux personnes étaient heureuses ! Elles ont utilisé une très belle expression : “Nous ne faisons pas la communion eucharistique, mais nous faisons la communion lors des visites à l’hôpital, en effectuant ce service-là, ou bien ce- lui-ci…”. Leur intégration est restée là. S’il y a quelque chose de plus, le Seigneur le leur dira, mais… c’est un chemin, c’est un parcours
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Re: Fabienne Guerrero
IMPORTANT : Amoris Laetitia : Mgr Athanasius Schneider, Évêque
source : https://magazinelavoixdedieu.wordpress.com/2016/04/26/important-amoris-laetitia-mgr-athanasius-schneider-eveque/
APPEL À UNE INTERPRÉTATION AUTHENTIQUE DE L’EXHORTATION APOSTOLIQUE « AMORIS LAETITIA » !
Clarifier pour éviter la confusion générale
Très long commentaire de Mgr Athanasius Schneider à « Amoris laetitia », en version non corrigée (25/4/2016, mise à jour ultérieure).
Ce texte était très attendu, étant donné la personnalité de son auteur, que ses prises de position répétées imposent de plus en plus comme l’un des leaders de la « saine tradition »: il pointe les contradictions d’Amoris Laetitia avec la doctrine de l’Eglise, tout en invitant respectueusement le Pape à apporter de manière officielle les éclaircissements indispensables pour maintenir l’unité de l’Eglise.
Le texte en italien est publié aujourd’hui sur Corrispondenza Romana.
Amoris Laetitia : clarifier pour éviter la confusion générale
Nous publions un document de réflexion de Mgr Athanasius Schneider, Evêque auxiliaire de d’Archidiocèse d’Astana au Kazachstan, au sujet de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François « Amoris Laetitia ».
http://www.corrispondenzaromana.it
Appel à une interprétation authentique de l´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia »
Le paradoxe des interprétations contradictoires de « Amoris laetitia »
L´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia« (= l´AL) récemment publiée, qui contient une grande richesse spirituelle et pastorale pour la vie dans le mariage et dans la famille chrétienne à notre époque, a causé malheureusement déjà en peu de temps des interprétations nettement contradictoires en milieu même de l´épiscopat.
Il y a des évêques et des prêtres qui avaient publiquement et ouvertement déclaré, que A.L donnerait une ouverture très claire pour la Communion aux divorcés-remariés sans leur demander de vivre en continence. En cet aspect de la pratique sacramentelle, qui selon eux serait maintenant significativement changée, consisterait le caractère vraiment révolutionnaire de l´AL. Interprétant l´AL en référence aux couples irréguliers un Président d´une Conférence épiscopal a déclarée dans un texte publié dans le web site de la même Conférence épiscopal: « Il s´agit d´une mesure de miséricorde, une ouverture de cœur, raison et esprit dont il n´est pas nécessaire aucune loi, n´attendre pas aucune directive ni attendre pas des indications. On peut et doit le mettre en pratique immédiatement».
Cet avis est davantage confirmé par des déclarations récentes du Père Antonio Spadaro S.J., le quel avait écrit après le Synode des Évêques de 2015, que le synode avait posé les « fondements » pour l´accès des divorcés-remariés à la Communion, en « ouvrant une porte », laquelle était encore fermé dans le synode antérieur de 2014. Maintenant, dit P. Spadaro dans son commentaire à l´AL, sa prédiction s´était confirmée. On dit que P. Spadaro faisait partie du groupe rédactionnel de l´AL.
La voie à des interprétations abusives semble être indiquée par le cardinal Christoph Schönborn lui-même, qui pendant la présentation officielle de l´AL à Rome avait dit au sujet des unions irrégulières : « La grande joie que me procure ce document réside dans le fait qu’il dépasse de manière cohérente, la division artificieuse, extérieure et nette entre les «réguliers» et les «irréguliers «. Une telle affirmation suggère l´idée qu´il n´y a pas une claire différence entre un mariage valide et sacramentel et une union irrégulière, entre le péché véniel et mortel.
D´autre coté il y a des évêques qui affirment que l´AL devait être lue à la lumière du Magistère pérenne de l´Église et que l´AL n´autorise pas la Communion aux divorcés-remariés, pas même en cas exceptionnel.
En principe cette affirmation est correcte et désirable. En fait chaque texte du Magistère devait être en règle générale dans son contenu cohérant avec le Magistère précèdent, sans aucune rupture.
Toutefois il n´est pas un secret que en divers endroits, les personnes divorcés-remariés, sans qu´ils vivent en continence, sont admis à la Sainte Communion. Certaines affirmations de l´AL peuvent être réalistement usées pour légitimer un abus déjà pratiqué pendant un certain temps en divers lieux et endroits de la vie de l´Église.
Certaines affirmations de l´AL sont objectivement vulnérables à des interprétations erronées
Notre Saint Père le pape Francois nous a invités tous à donner sa propre contribution à la réflexion et au dialogue, concernant les questions délicates autour du mariage et de la famille. « La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté” (AL, 2 ; AL, 4).
Analysant avec une honnêteté intellectuelle certaines affirmations de l´AL, vues dans son propre contexte, on découvre une difficulté pour une interprétation selon la doctrine traditionnelle de l´Église. Ce fait s´explique par l´absence de l´affirmation concrète et explicite de la doctrine et pratique constante de l´Église, fondée sur la Parole de Dieu, et qui été réitérée par le pape Jean Paul II et qui dit: « L’Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d’y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Eglise, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Eglise concernant l’indissolubilité du mariage. La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui … sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que … ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (Familiaris consortio, 84).
Le pape François n´avait pas établi « une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas » (AL n. 300). Cependant il déclare dans la note 336: « En ce qui concerne la discipline sacramentelle, étant donné que le discernement peut reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave«. Se référant évidemment aux divorcés remariés le pape affirme dans l´AL, n. 305 : « à cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église ». Dans la note 351 le pape éclaircit son affirmation disant que « dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements«.
Dans le même chapitre VIII de l´AL, n. 298, le Pape parle des « divorcés engagés dans une nouvelle union … avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église reconnaît des situations où « l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants -, remplir l’obligation de la séparation «. Le pape cite dans la note 329 le document Gaudium et spes du Concile Vatican II dans un mode malheureusement incorrecte, parce que le concile se réfère en ce lieu seulement au mariage chrétien valide. L´application de cette affirmation aux divorcés peut provoquer l´impression qu´on assimile pas en théorie, mas en pratique, le mariage valide à une union des divorcés.
L´admission des divorcés-remariées à la Sainte Communion et ses conséquences
L´AL est dépourvue malheureusement des citations verbales des principes de la doctrine morale de l´Eglise dans la forme qu´ils ont été formulés dans n. 84 de l´Exhortation Apostolique Familiaris consortio et dans l´encyclique Veritatis splendor du pape Jean Paul II, notamment sur les suivants thèmes d´importance capitale: «le choix fondamental» (Veritatis splendor, nn. 67-68), «péché mortel et péché véniel « (ibid., n. 69-70), « proportionnalisme, conséquentialisme« (ibid., n. 75), «le martyre et les normes morales universelles et immuables« (ibid., nn. 91ss.). Toutefois une citation verbale de Familiaris consortio n. 84 et des certaines affirmations plus marquantes de Veritatis splendor rendraient l´AL inattaquable à des interprétations hétérodoxes. Des allusions générales aux principes moraux et à la doctrine de l´Eglise sont certainement insuffisantes dans une matière controverse qui est d´une importance délicate et capitale.
Des représentants du clergé et même de l´épiscopat affirment déjà que selon l´esprit du chapitre VIII de l´AL il n’est pas exclu que dans un cas exceptionnel les divorcés-remariés peuvent être admis à la Sainte Communion sans être demandés vivre en continence parfaite.
Admettant une telle interprétation de la lettre et de l´esprit de l´AL, on devrait accepter avec honnêteté intellectuelle et selon le principe de non-contradiction les suivantes conclusions logiques:
-Le sixième commandement Divin qui interdit tout acte sexuel hors d´un mariage valide, ne serait plus universellement valide admettant donc des exceptions. En notre cas : les divorcés pourraient pratiquer l´acte conjugal et en sont même encouragés afin que conserver la « fidélité » mutuelle, cf. AL, 298. Il pourrait y avoir donc une « fidélité« dans un style de vie qui est directement contraire à la volonté expresse de Dieu. Toutefois, encourager et légitimer des actes qui sont en soi et toujours contraire à la volonté de Dieu, contredirait la Révélation Divine.
-La parole Divine de Christ : « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6) ne serait pas plus valide toujours et pour tous conjoints sans exception.
-Il serait possible dans un cas particulier de recevoir le sacrement de la Pénitence e la Sainte Communion avec l´intention de continuer violer directement les commandements divins : «Tu ne commettras point d’adultère« (Ex 20, 14) et «Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6; Gen 2, 24).
-L´observance de ces commandements et de la Parole de Dieu serait en ce cas seulement en théorie et pas en pratique, induisant par conséquence des divorcés-remariées « en se trompant soi-même« (Jacques 1, 22). On pourrait donc sans autre avoir la foi en le caractère Divin du sixième commandement et de l´indissolubilité du mariage sans les œuvres correspondantes.
-La Parole Divine de Christ : « Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Mc 10, 12) n´aurait pas plus sa validité universelle, mais admettrait des exceptions.
-La violation permanente, consciente et livre du sixième commandement de Dieu et de la sacralité et de l´indissolubilité du propre mariage valide (en cas de divorcés remariés) ne serait pas plus toujours un péché grave, c´est à dire une opposition directe à la volonté de Dieu.
-Il peut y avoir de cas de violation grave, permanente, consciente et livre d´un des autres commandements de Dieu (par exemple dans le cas d´un style de vie de corruption financière), où on pourrait accorder à la personne déterminée à cause de circonstances atténuantes l`accès aux sacrements sans lui demander une sincère résolution d´éviter désormais les actes de péché et le scandale.
-Le pérenne et infaillible enseignement de l´Église ne serait plus universellement valide, notamment l´enseignement lequel était confirmé par le pape Jean Paul II dans Familiaris consortio, n. 84 et par pape Benoit XVI dans Sacramentum caritatis, n. 29, selon lequel la condition pour les divorcés de recevoir les sacrements serait la continence parfaite.
-L´observance du sixième commandement de Dieu et de l´indissolubilité du mariage serait un idéal qui ne serait pas réalisable pour tous, mais en quelque sorte pour une élite.
-Les Paroles intransigeantes de Christ qui commandent les hommes d´observer les commandements de Dieu toujours et en toutes circonstances même acceptant pour ce bout des souffrances considérables, c´est à dire acceptant la Croix, ne seraient plus valides en sa vérité : «Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne « (Mt 5, 30).
En admettant des couples en « union irrégulière« à la Sainte Communion, leur permettant de pratiquer les actes qui sont réservés aux conjoints du mariage valide, équivaudrait à l´usurpation d´un pouvoir, qui toutefois ne compète pas à aucune autorité humaine, parce qu´il s´agirait ici d´une prétention de corriger la Parole de Dieu même.
Danger d´une collaboration de l´Église dans la propagation du « fléau du divorce »
Professant la doctrine de toujours de Notre Seigneur Jésus Christ, l´Église nous enseigne : «Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d’adultère » (Mc 10,11-12). À leur égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l’Église« (Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, 349)
Vivre dans une union maritale non valide en contredisant constamment le commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage, ne signifie pas vivre dans la vérité. Déclarer que la pratique délibérée, livre et habituelle des actes sexuels dans une union maritale non valide pourrait dans un cas concrète n´être plus un péché grave, n´est pas la vérité, mais un mensonge grave, et par conséquence n´apportera jamais une joie authentique dans l´amour. Permettre par conséquence à telles personnes recevoir la sainte Communion, signifiait simulation, hypocrisie et mensonge. En fait le Parole de Dieu dans la Sainte Écriture reste valide : « Qui dit: « Je le connais », alors qu’il ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. « (1 Jean 2, 4).
Le Magistère de l´Église nous enseigne sur la validité universelle des dix commandements de Dieu: «Puisqu’ils expriment les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers son prochain, les dix commandements révèlent, en leur contenu primordial, des obligations graves. Ils sont foncièrement immuables et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser« (Catéchisme de l´Église Catholique, 2072). Ceux qui ont affirmé, que les commandements de Dieu et notamment le commandement « tu ne commettras pas d´adultère« peuvent avoir des exceptions, et en certains cas la non-imputabilité de la faute du divorce, étaient les Pharisiens et puis les Gnostique chrétiens en deuxième et troisième siècles.
Les suivantes affirmations du Magistère restent toujours valides parce qu´elles font partie du Magistère infaillible dans la forme du Magistère universel et ordinaire: «Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception. … Il y a des comportements qui ne peuvent jamais, et dans aucune situation, être la réponse juste. …
L’Eglise a toujours enseigné que l’on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l’Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l’a vu, Jésus lui-même redit qu’on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage » (Mt 19, 17-18) » (S. Jean Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 52).
Le Magistère de l´Église nous enseigne davantage clairement : «La conscience bonne et pure est éclairée par la foi véritable. Car la charité procède en même temps » d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans détours » (1 Tm 1, 5 ; cf. 3, 9 ; 2 Tm 1, 3 ; 1 P 3, 21 ; Ac 24, 16)« (Catéchisme de l´Église Catholique, 1794).
Dans le cas où une personne commit des actes moraux objectivement graves en pleine conscience, en santé mentale, avec libre délibération, et avec l´intention de répéter cet acte en future, il est impossible d’appliquer le principe de la non-imputabilité de la faute à cause des circonstances atténuantes. L´application du principe de la non-imputabilité aux tels couples des divorcés-remariés représenterait une hypocrisie et un sophisme gnostique. Si l´Église admettait telles personnes même dans un seul cas à la Sainte Communion, elle contredirait à ce qu´elle professe dans la doctrine, donnant elle-même un contre-témoignage publique contre l´indissolubilité du mariage et contribuant ainsi à la croissance du « fléau du divorce » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, 47).
Afin d´éviter une telle contradiction intolérable et scandaleuse, l´Église interprétant infailliblement la vérité Divine de la loi morale et de l´indissolubilité du mariage, a observé immuablement pendant deux mille ans la pratique d´admettre à la Sainte Communion seulement tels divorcés, qui vivent en continence parfaite et « remoto scandalo« sans aucune exception ou privilège exceptionnel.
La première tâche pastorale qui le Seigneur a confiée à son Église, est l´enseignement, la doctrine (cf. Mt 28, 20). L´observance des commandements de Dieu est intrinsèquement connexe avec la doctrine. Pour cette raison l´Église a toujours rejetée la contradiction entre la doctrine et la vie, qualifiant une telle contradiction comme gnostique ou comme la théorie luthérienne hérétique du « simul iustus et peccator«. Entre la foi et la vie des enfants de l´Église il ne devait pas avoir une contradiction.
Quand il s´agit de l´observance du commandement expresse de Dieu et de l´indissolubilité du mariage, on ne peut pas parler d’interprétations théologiques opposées. Si Dieu a dit : «Tu ne commettras pas l´adultère«, aucune autorité humaine pourrait dire : «en quelque cas exceptionnel ou pour un fin bon tu peux commettre l´adultère ».
Les suivantes affirmations du pape François sont très importantes, où le Souverain Pontife parle au sujet de l´intégration des divorcés remariés à la vie de l´Église: « Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église. … Il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement. … On évite le risque qu’un discernement donné conduise à penser que l’Église entretient une double morale“ (AL, 300). Ces affirmations louables de l´AL restent toutefois sans spécifications concrètes concernant la question de l´obligation des divorcés remariés de se séparer ou au moins de vivre en continence parfaite.
Quand il s´agit de la vie ou de la mort du corps, aucun médecin ne laisserait pas les choses en ambiguïté. Le médecin ne peut pas dire au patient : « Vous devez décider l´application de la médicine en Votre conscience en respectant les lois de la médicine«. Un tel comportement d´un médecin serait considéré sans doute irresponsable. Toutefois la vie de l´âme immortelle est plus importante, puisque de la santé de l´âme dépend son destin pour toute éternité.
La vérité libératrice de la pénitence et du mystère de la Croix
Affirmer que les divorcés remariés ne sont pas pécheurs publics dans l´Église, signifie simuler des faux faits. En outre, être pécheurs est la condition véritable de tous les membres de l´Église militante sur la terre. Si les divorcés-remariés disent que leurs actes volontaires et délibérées contre le sixième commandement de Dieu ne seraient pas de tous des péchés ou des péchés graves, ils se trompent eux-mêmes et la vérité n´est pas en eux, comme le dit saint Jean : « Si nous disons: « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. Si nous disons: « Nous n’avons pas péché », nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous« (1 Jean 1, 8-10).
L´acceptation de la part des divorcés-remariés de la vérité qu´ils sont des pécheurs et même des pécheurs publics, n`enlève rien à leur espérance chrétienne. Seulement l´acceptation de la réalité et de la vérité les rends capables de prendre le chemin d´une pénitence fructueuse selon les paroles de Jésus Christ.
Il serait très salutaire de restaurer l´esprit des premiers chrétiens et du temps des Pères de l´Église, où il y a eu une solidarité vivante avec les pécheurs publics de la part des fidèles, toutefois une solidarité selon la vérité. Une telle solidarité n´avait eu rien du discriminatoire ; au contraire il y avait eu une participation de toute l´Église dans le chemin pénitentiel des pécheurs publics au moyen des prières d´intercession, des larmes, des actes d´expiation et de charité en leur faveur.
L´Exhortation Apostolique Familiaris consortio enseigne: « Même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état (divorcés remariés) pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s’ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité« (n. 84).
Dans les premiers siècles les pécheurs publics sont été intégrés dans la communauté priante des fidèles et devaient implorer en genoux et aux bras levés l´intercession des leurs frères. Tertullien nous donne ce témoignage émouvant: « Le corps ne peut se réjouir, quand souffre l´un de ses membres. Il est nécessaire que tout entier il s´afflige et travaille à sa guérison. Lorsque tu tends des mains vers les genoux de tes frères, c´est le Christ que tu touches, c´est le Christ que tu implores. Pareillement, quand ils versent des larmes sur toi, c´est le Christ qui compatit” (De paenitentia, 10, 5-6). De même façon parle saint Ambroise de Milan: “L´Église entière prit sur elle le fardeau du pécheur public, en souffrant avec lui au moyen des larmes, des prières et de douleurs ” (De paenitentia 1, 81).
Certes, les formes de la discipline pénitentielle de l´Église sont changées. Toutefois l´esprit de cette discipline doit rester dans l´Église de tout temps. De nos jours des prêtres et des évêques s´appuyant sur certaines affirmations de l´AL commencent à faire comprendre aux divorcés-remariés que leur condition ne signifiait pas l´état objectif du pécheur public. Ils les tranquilisent en déclarant que leurs actes sexuels ne constituent pas un péché grave. Une telle attitude ne correspond pas à la vérité. Ils privent les divorcés-remariés de la possibilité d´une conversion radicale à l´obéissance de la volonté de Dieu, laissant ces âmes dans l´illusion. Une telle attitude pastorale est très facile, est de bon marché et ne coûte rien. Il ne coûte des larmes, des prières et des œuvres d´intercession et d´expiation fraternelle en faveur des divorcés-remariés.
Quand on admet les divorcés-remariés même en cas exceptionnel à la Sainte Communion sans leur demander de cesser de pratiquer les actes contraires au sixième commandement de Dieu, et en outre déclarant présomptueusement leurs actes de n´être pas péché grave, on choisit le chemin facile, on écarte le scandale de la croix. Une telle pastorale des divorcés-remariés est une pastorale éphémère et trompeuse. A tous qui propagent un tel chemin facile de bon marché concernant les divorcés-remariés, Jésus dirige encore aujourd´hui ces paroles : « Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes! Alors Jésus dit à ses disciples: « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive» (Mt 16, 24-25).
En ce qui concerne la pastorale des divorcés-remariés il faut raviver en nos jours aussi l´esprit de la suite du Christ dans la vérité de la croix et de la pénitence, qui seul apporte une joie qui reste, évitant des joies éphémères qui sont en fin de compte trompeuses. Les paroles suivantes du pape saint Grégoire le Grand se révèlent vraiment actuelles et lumineuses : « Nous ne devons pas nous habituer trop à ce notre exile terrestre, les commodités de cette vie ne doivent pas nous faire oublier notre vraie patrie afin que notre esprit ne devienne pas enfin somnolent au milieu de ces commodités. Pour cette raison, Dieu unit à ses dons ses visites ou punitions, afin que tout ce qui nous enchante dans ce monde, devienne pour nous amer et s´allume dans l´âme ce feu qui nous pousse toujours à nouveau au désir des choses célestes et nous fait progresser. Ce feu nous fait de la peine plaisamment, nous crucifie doucement et nous attriste joyeusement” (In Hez., 2, 4, 3).
L´esprit de la discipline pénitentielle authentique de l´Église des premiers siècles est resté toujours dans l´Église dans tout le temps jusqu´à nos jours. Nous avons l´exemple touchant de la Bienheureuse Laura del Carmen Vicuna, née en 1891 en Chile. Sœur Azocar, qui avait soigné Laura, a raconté: «Je me souviens que la première fois que j’ai expliqué le sacrement du mariage, Laura s’est évanouie, sans doute parce qu’elle comprit à mes paroles que sa maman était en état de péché mortel aussi longtemps qu’elle resterait chez ce monsieur. En ce temps-là à Junin, une seule famille vivait conformément à la volonté de Dieu.» Dès lors, Laura multiplie prières et pénitences pour sa maman. Elle fait sa première communion le 2 juin 1901 avec une grande ferveur ; elle écrit les résolutions suivantes : “1. Je veux, mon Jésus, t’aimer et te servir durant toute ma vie ; pour cela je t’offre toute mon âme, tout mon cœur et tout mon être. – 2. Je préfère mourir plutôt que de t’offenser par le péché ; je veux donc m‘éloigner de tout ce qui pourrait me séparer de toi. – 3. Je promets de faire tout mon possible, même de grands sacrifices, afin que tu sois toujours plus connu et aimé, et afin de réparer les offenses que, tous les jours, t’infligent les hommes qui ne t’aiment pas, spécialement celles que tu reçois de ceux qui me sont proches. – Oh, mon Dieu, accorde-moi une vie d’amour, de mortification et de sacrifice ! » Mais sa grande joie est assombrie en voyant que sa mère, présente à la cérémonie, ne communie pas. En 1902, Laura offre sa vie pour sa mère qui cohabite avec un homme dans une union irrégulière en Argentine. Laura multiplie prières et privations pour obtenir la vraie conversion de sa mère. Quelques heures avant de mourir, elle appelle sa maman près d’elle. Celle-ci, comprenant que c’était le moment suprême, s’exclame : «Maman, je vais mourir. C’est moi qui l’ai demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Il y a presque deux ans que je lui ai offert ma vie pour la grâce de ton retour. Maman, je n’aurai pas la joie de voir ton repentir avant que je ne meure?» Bouleversée, sa maman promet : «Demain matin, j’irai à l’église et je me confesserai». Laura cherche des yeux le prêtre présent et lui dit : «Père, ma mère en cet instant promet d’abandonner cet homme ; soyez témoin de sa promesse!» Puis elle ajoute: «Maintenant je meurs contente !» C’est avec ces mots qu’elle expire, le 22 janvier 1904 à Junin des Andes (Argentine), à 13 ans, dans les bras de sa mère, qui retrouve alors la foi et met fin à l´union irrégulière dans quelle elle vivait.
L´exemple admirable de vie de la Bienheureuse jeune fille Laura est une démonstration à quel point un vraie catholique prend au sérieux le sixième commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage. Notre Seigneur Jésus Christ nous commande d´éviter même l´apparence d´une approbation d´une union irrégulière ou d´une union adultère. Ce commande divin l´Église a toujours fidèlement conservé et transmis dans sa doctrine et sa pratique sans ambigüité. Avec l´offrande de sa jeune vie la Bienheureuse Laura n´avait certainement représenté une des diverses interprétations doctrinales ou pastorales possibles. On ne donne pas sa vie pour une interprétation doctrinale ou pastorale possible, mais pour une vérité Divine immuable et universellement valide. Cette vérité a été démontrée en moyen de l´offrande de la vie d´un grand nombre de Saints, à commencer par saint Jean Baptiste jusqu´aux simples fidèles de nos jours dont le nom Dieu seul connaît.
La nécessité d´une « veritatis laetitia »
L`AL contient certainement et heureusement des affirmations théologiques et directrices spirituelles et pastorales de grande valeur. Toutefois, affirmer que l´AL devait être interprétée selon la doctrine et pratique traditionnelle de l´Église, reste réalistement insuffisant. Quand on découvre dans un document ecclésiastique, qui en notre cas est dépourvu de caractère définitif et infaillible, des éléments vulnérables à telles interprétations et applications, qui pourraient avoir des conséquences spirituelles dangereuses, tous membres de l´Église, et en premier lieu les évêques comme collaborateurs fraternels du Souverain Pontife dans la collégialité effective, ont le devoir de le signaler respectueusement ce fait et le demander une interprétation authentique.
Quand il s´agit de la foi Divine, des commandements Divins et de la sacralité et indissolubilité du mariage, tous les membres de l´Église, à commencer par les simples fidèles jusqu´au plus haut représentant du Magistère doivent faire l´effort commun afin que conserver intact le trésor de la foi et son application pratique. En fait c´était le Concile Vatican II qui a enseigné : « La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs » (S. Augustin, De Praed. Sanct. 14, 27), elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel. Grâce en effet à ce sens de la foi qui est éveillé et soutenu par l’Esprit de vérité, et sous la conduite du magistère sacré, pourvu qu’il lui obéisse fidèlement, le Peuple de Dieu reçoit non plus une parole humaine, mais véritablement la Parole de Dieu (cf. 1 Th 2, 13), il s’attache indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois pour toutes (cf. Jude 3), il y pénètre plus profondément par un jugement droit et la met plus parfaitement en œuvre dans sa vie« (Lumen gentium, 12). Le Magistère, pour sa part, «n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis« (Concile Vatican II, Dei Verbum, 10).
Il était précisément le Concile Vatican II qui a encouragé tous les fidèles et surtout les évêques de manifester sans crainte leurs préoccupations et observations en vue du bien de toute l´Église. Le servilisme et l´être politiquement correct apporte un mal pernicieux à la vie de l´Église. Le fameux évêque et théologien du Concilie de Trente, Melchior Cano O.P., a dit cette mémorable phrase : “Pierre n´a besoin de nos mensonges ou adulations. Ceux qui les yeux fermés et de manière indiscriminée défendent chaque décision du Suprême Pontife, sont ceux qui le plus sapent l´autorité du Saint Siège. Ils détruisent ses fondements en lieu de les consolider”.
Notre Seigneur nous a enseigné sans ambiguïté expliquant en quoi consistent le vrai amour et la vraie joie de l´amour : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime « (Jean 14, 21). En donnant aux hommes le sixième commandement et l´observance de l´indissolubilité du mariage Dieu les a donnés pour tous sans exception et pas seulement pour une élite. Déjà dans l´Ancien Testament Dieu a déclaré : « Ce commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement point au-dessus de tes forces et hors de ta portée « (Deutéronome 30, 11) et « Si tu le veux, tu garderas les commandements pour rester fidèle à son bon plaisir« (Ecclésiastique 15, 15). Et Jésus a dit à tous : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère « (Mt 19, 17-18). L´enseignement des Apôtres nous a transmis la même doctrine : « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pesants« (1 Jean 5, 4).
Il n´a pas une vie vraie, surnaturelle et éternelle sans l´observation des commandements de Dieu : « Je te prescris d’observer ses commandements. J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie !« (Deutéronome 30, 16.19). Il n´a pas donc une vraie vie et une vraie joie d´amour authentique sans la vérité. « L’amour consiste à vivre selon ses commandements « (2 Jean 6). La joie d´amour consiste dans la joie de la vérité. La vie authentiquement chrétienne consiste dans la vie et dans la joie de la vérité : «Apprendre que mes enfants vivent dans la vérité, rien ne m’est un plus grand sujet de joie « (3 Jean 4).
Saint Augustin nous explique l´intime connexion entre la joie et la vérité « Je leur demande à tous s’ils ne préfèrent pas la joie de la vérité à celle du mensonge. Et ils n’hésitent pas plus ici que pour la réponse à la question du bonheur. Car la vie heureuse c’est la joie de la vérité, nous voulons tous la joie de la vérité« (Confessions, X, 23).
Le danger d´une confusion générale en regard de l´indissolubilité du mariage
Depuis déjà un certain temps on constate dans la vie de l´Église dans quelques endroits et lieux le fait de l´abus tacite de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion sans leur demander de vivre en continence parfaite. Les affirmations peu claires dans le chapitre VIII de l´AL ont donnés un nouveau dynamisme aux propagateurs déclarés de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion en cas singulier.
On constate maintenant le phénomène que l´abus commence à se répandre davantage dans la pratique en se sentant en quelque sorte légitimé. En outre on constate la confusion en respect de l´interprétation spécialement des affirmations concernées du chapitre VIII de l´AL. La confusion est arrivée à son comble en ce que tout le monde, tant les partisans de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion que leurs opposants déclarent : «La doctrine de l´Église en cette matière n´a pas été changée«.
Tenant dûment compte de différences historiques et doctrinales, notre situation montre quelques semblances et analogies avec la situation de la confusion générale de la crise arienne dans le 4-ième siècle. À l´époque la foi apostolique et traditionnelle dans la vraie divinité du Fils de Dieu a été garantie en moyen de l´expression « consubstantiel« (« homoousios«), dogmatiquement proclamée par le Magistère universel du Concile de Nicée I. La profonde crise de la foi avec la confusion presque universelle a été provoquée principalement par le refus ou l´esquive d´user et professer la parole « consubstantiel« (« homoousios«). Au lieu de cela on a commencé au milieu du clergé et principalement de l´épiscopat de proposer des expressions alternatives qui en fin de compte étaient ambiguës et imprécises comme p.ex. « semblable dans la substance« (« homoiousios« ) ou simplement « semblable« (« homoios »). La formule « homoousios« du Magistère universelle de ce temps exprimait la pleine et vraie divinité du VERBE d´une façon tellement précise de ne laisser plus aucune espace à une interprétation équivoque.
Dans les années 357 – 360 presque l´entier épiscopat était devenue arien o semi-arien à cause des faits suivants : en 357 le pape Libère a signé une des formules ambiguës de Sirmium, dans les quelles était écarte l´expression « homoousios«, en outre le pape a excommunié scandaleusement saint Athanase. Saint Hilaire de Poitiers était l`unique évêque qu´avait fait des graves répréhensions au pape Libère à cause de tels actes ambiguës. En 359 les synodes parallèles de l´épiscopat occidental en Rimini et celui de l´épiscopat oriental en Seuleukia avaient accepté des formules pleinement ariennes, qui étaient encore pire que la formule ambiguë signé par le pape Libère. Décrivant cette situation confuse de cette époque saint Jérôme avait formulé: «Tout le monde fut surpris de se voir devenu arien« («Imgemuit totus orbis, et arianum se esse miratus est« : Adv. Lucif., 19).
On peut dire que á notre époque si a déjà commencé à établir une confusion en regard de la discipline sacramentelle pour les divorcés-remariés. Existe donc un fondement réel que la confusion peut atteindre une ampleur vraiment vaste, si on évite de proposer et proclamer la suivante formule du Magistère universelle et infaillible : « La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (S. Jean Paul II, Familiaris consortio, 84). Cette formule est malheureusement et incompréhensiblement absente dans l´AL. L`AL contient cependant inexplicablement la suivante affirmation: « Dans ces situations (des divorcés-remariés), connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis« (AL, 298, n. 329). Une telle affirmation laisse l´impression d´une contradiction avec l´enseignement pérenne du Magistère universel, tel comme il a été formulé dans le lieu cité de la Familiaris consortio 84.
Il est urgent que le Siège Apostolique confirme et proclame de nouveau peut-être sous la forme d´une interprétation authentique de l´AL la formule citée de Familiaris consortio 84. Cette formule peut être considérée dans une certaine mesure l´ »homoousios » de nos jours. L´absence d´une telle confirmation officielle et explicite de la formule de Familiaris consortio 84 de la part du Siège Apostolique pourrait contribuer à une majeure confusion dans la discipline sacramentelle avec ses répercussions graduelles et inévitables dans le domaine doctrinale. De cette manière serait crée une situation à laquelle on pourra appliquer en futur la suivante constatation: « Tout le monde fut surpris de se voir accepté en pratique le divorce« («Ingemuit totus orbis, et divortium in praxi se accepisse miratus est«).
Une confusion dans la discipline sacramentelle en regard des divorcés-remariés avec ses répercussions inévitablement doctrinales contredirait la nature de l´Église Catholique, telle comme elle étaient décrite par saint Irénée dans le deuxième siècle: «L’Église, ayant reçu cette prédication et cette foi, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin, comme n’habitant qu’une seule maison, elle y croit d’une manière identique, comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un même cœur, et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime, comme ne possédant qu’une seule bouche » (Adversus haereses, I, 10 , 2).
Le Siège de Pierre, c´est à dire le Souverain Pontife est le garant de l´unité de la foi et de la discipline sacramentelle apostolique. Tenant compte de la confusion dans la pratique sacramentelle en regard des divorcés-remariés et de l´interprétation de l´AL au milieu des prêtres et des évêques, on peut considérer légitime un appel au notre cher pape François, le Vicaire du Christ et « le doux Christ en terre« (sainte Catherine de Sienne), afin qu´il ordonne la publication d´une interprétation authentique de l´AL, laquelle devrait contenir nécessairement la proclamation explicite du principe disciplinaire du Magistère universel et infaillible en regard de l´admission des divorcés-remariés aux sacrements, tel comme il a été formulé dans Familiaris consortio 84.
Dans la grande confusion arienne du 4-ième siècle saint Basile le Grand avait fait un appel urgent au pape de Rome d´exercer par sa parole une direction claire afin qu´il y aurait enfin unité dans la pensée de la foi et de la charité (cf. Ep. 70).
Une interprétation authentique de l´AL de la part du Siège Apostolique apportera pour toute l´Église une clarté dans la joie («claritatis laetitia«). Une telle clarté garantira un amour dans la joie («amoris laetitia«), un amour et une joie qui ne seraient pas « selon la pensée des hommes, mais selon la pensée de Dieu » (Mt 16, 24). Et c’est cela qui compte pour la joie, la vie et le salut éternel des divorcés-remariés et de tous les hommes.
+ Athanasius Schneider, Évêque auxiliaire
de l´archidiocèse de Sainte Marie en Astana, Kazakhstan
source : https://magazinelavoixdedieu.wordpress.com/2016/04/26/important-amoris-laetitia-mgr-athanasius-schneider-eveque/
APPEL À UNE INTERPRÉTATION AUTHENTIQUE DE L’EXHORTATION APOSTOLIQUE « AMORIS LAETITIA » !
Clarifier pour éviter la confusion générale
Très long commentaire de Mgr Athanasius Schneider à « Amoris laetitia », en version non corrigée (25/4/2016, mise à jour ultérieure).
Ce texte était très attendu, étant donné la personnalité de son auteur, que ses prises de position répétées imposent de plus en plus comme l’un des leaders de la « saine tradition »: il pointe les contradictions d’Amoris Laetitia avec la doctrine de l’Eglise, tout en invitant respectueusement le Pape à apporter de manière officielle les éclaircissements indispensables pour maintenir l’unité de l’Eglise.
Le texte en italien est publié aujourd’hui sur Corrispondenza Romana.
Amoris Laetitia : clarifier pour éviter la confusion générale
Nous publions un document de réflexion de Mgr Athanasius Schneider, Evêque auxiliaire de d’Archidiocèse d’Astana au Kazachstan, au sujet de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François « Amoris Laetitia ».
http://www.corrispondenzaromana.it
Appel à une interprétation authentique de l´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia »
Le paradoxe des interprétations contradictoires de « Amoris laetitia »
L´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia« (= l´AL) récemment publiée, qui contient une grande richesse spirituelle et pastorale pour la vie dans le mariage et dans la famille chrétienne à notre époque, a causé malheureusement déjà en peu de temps des interprétations nettement contradictoires en milieu même de l´épiscopat.
Il y a des évêques et des prêtres qui avaient publiquement et ouvertement déclaré, que A.L donnerait une ouverture très claire pour la Communion aux divorcés-remariés sans leur demander de vivre en continence. En cet aspect de la pratique sacramentelle, qui selon eux serait maintenant significativement changée, consisterait le caractère vraiment révolutionnaire de l´AL. Interprétant l´AL en référence aux couples irréguliers un Président d´une Conférence épiscopal a déclarée dans un texte publié dans le web site de la même Conférence épiscopal: « Il s´agit d´une mesure de miséricorde, une ouverture de cœur, raison et esprit dont il n´est pas nécessaire aucune loi, n´attendre pas aucune directive ni attendre pas des indications. On peut et doit le mettre en pratique immédiatement».
Cet avis est davantage confirmé par des déclarations récentes du Père Antonio Spadaro S.J., le quel avait écrit après le Synode des Évêques de 2015, que le synode avait posé les « fondements » pour l´accès des divorcés-remariés à la Communion, en « ouvrant une porte », laquelle était encore fermé dans le synode antérieur de 2014. Maintenant, dit P. Spadaro dans son commentaire à l´AL, sa prédiction s´était confirmée. On dit que P. Spadaro faisait partie du groupe rédactionnel de l´AL.
La voie à des interprétations abusives semble être indiquée par le cardinal Christoph Schönborn lui-même, qui pendant la présentation officielle de l´AL à Rome avait dit au sujet des unions irrégulières : « La grande joie que me procure ce document réside dans le fait qu’il dépasse de manière cohérente, la division artificieuse, extérieure et nette entre les «réguliers» et les «irréguliers «. Une telle affirmation suggère l´idée qu´il n´y a pas une claire différence entre un mariage valide et sacramentel et une union irrégulière, entre le péché véniel et mortel.
D´autre coté il y a des évêques qui affirment que l´AL devait être lue à la lumière du Magistère pérenne de l´Église et que l´AL n´autorise pas la Communion aux divorcés-remariés, pas même en cas exceptionnel.
En principe cette affirmation est correcte et désirable. En fait chaque texte du Magistère devait être en règle générale dans son contenu cohérant avec le Magistère précèdent, sans aucune rupture.
Toutefois il n´est pas un secret que en divers endroits, les personnes divorcés-remariés, sans qu´ils vivent en continence, sont admis à la Sainte Communion. Certaines affirmations de l´AL peuvent être réalistement usées pour légitimer un abus déjà pratiqué pendant un certain temps en divers lieux et endroits de la vie de l´Église.
Certaines affirmations de l´AL sont objectivement vulnérables à des interprétations erronées
Notre Saint Père le pape Francois nous a invités tous à donner sa propre contribution à la réflexion et au dialogue, concernant les questions délicates autour du mariage et de la famille. « La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté” (AL, 2 ; AL, 4).
Analysant avec une honnêteté intellectuelle certaines affirmations de l´AL, vues dans son propre contexte, on découvre une difficulté pour une interprétation selon la doctrine traditionnelle de l´Église. Ce fait s´explique par l´absence de l´affirmation concrète et explicite de la doctrine et pratique constante de l´Église, fondée sur la Parole de Dieu, et qui été réitérée par le pape Jean Paul II et qui dit: « L’Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d’y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Eglise, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Eglise concernant l’indissolubilité du mariage. La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui … sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que … ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (Familiaris consortio, 84).
Le pape François n´avait pas établi « une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas » (AL n. 300). Cependant il déclare dans la note 336: « En ce qui concerne la discipline sacramentelle, étant donné que le discernement peut reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave«. Se référant évidemment aux divorcés remariés le pape affirme dans l´AL, n. 305 : « à cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église ». Dans la note 351 le pape éclaircit son affirmation disant que « dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements«.
Dans le même chapitre VIII de l´AL, n. 298, le Pape parle des « divorcés engagés dans une nouvelle union … avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église reconnaît des situations où « l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants -, remplir l’obligation de la séparation «. Le pape cite dans la note 329 le document Gaudium et spes du Concile Vatican II dans un mode malheureusement incorrecte, parce que le concile se réfère en ce lieu seulement au mariage chrétien valide. L´application de cette affirmation aux divorcés peut provoquer l´impression qu´on assimile pas en théorie, mas en pratique, le mariage valide à une union des divorcés.
L´admission des divorcés-remariées à la Sainte Communion et ses conséquences
L´AL est dépourvue malheureusement des citations verbales des principes de la doctrine morale de l´Eglise dans la forme qu´ils ont été formulés dans n. 84 de l´Exhortation Apostolique Familiaris consortio et dans l´encyclique Veritatis splendor du pape Jean Paul II, notamment sur les suivants thèmes d´importance capitale: «le choix fondamental» (Veritatis splendor, nn. 67-68), «péché mortel et péché véniel « (ibid., n. 69-70), « proportionnalisme, conséquentialisme« (ibid., n. 75), «le martyre et les normes morales universelles et immuables« (ibid., nn. 91ss.). Toutefois une citation verbale de Familiaris consortio n. 84 et des certaines affirmations plus marquantes de Veritatis splendor rendraient l´AL inattaquable à des interprétations hétérodoxes. Des allusions générales aux principes moraux et à la doctrine de l´Eglise sont certainement insuffisantes dans une matière controverse qui est d´une importance délicate et capitale.
Des représentants du clergé et même de l´épiscopat affirment déjà que selon l´esprit du chapitre VIII de l´AL il n’est pas exclu que dans un cas exceptionnel les divorcés-remariés peuvent être admis à la Sainte Communion sans être demandés vivre en continence parfaite.
Admettant une telle interprétation de la lettre et de l´esprit de l´AL, on devrait accepter avec honnêteté intellectuelle et selon le principe de non-contradiction les suivantes conclusions logiques:
-Le sixième commandement Divin qui interdit tout acte sexuel hors d´un mariage valide, ne serait plus universellement valide admettant donc des exceptions. En notre cas : les divorcés pourraient pratiquer l´acte conjugal et en sont même encouragés afin que conserver la « fidélité » mutuelle, cf. AL, 298. Il pourrait y avoir donc une « fidélité« dans un style de vie qui est directement contraire à la volonté expresse de Dieu. Toutefois, encourager et légitimer des actes qui sont en soi et toujours contraire à la volonté de Dieu, contredirait la Révélation Divine.
-La parole Divine de Christ : « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6) ne serait pas plus valide toujours et pour tous conjoints sans exception.
-Il serait possible dans un cas particulier de recevoir le sacrement de la Pénitence e la Sainte Communion avec l´intention de continuer violer directement les commandements divins : «Tu ne commettras point d’adultère« (Ex 20, 14) et «Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6; Gen 2, 24).
-L´observance de ces commandements et de la Parole de Dieu serait en ce cas seulement en théorie et pas en pratique, induisant par conséquence des divorcés-remariées « en se trompant soi-même« (Jacques 1, 22). On pourrait donc sans autre avoir la foi en le caractère Divin du sixième commandement et de l´indissolubilité du mariage sans les œuvres correspondantes.
-La Parole Divine de Christ : « Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Mc 10, 12) n´aurait pas plus sa validité universelle, mais admettrait des exceptions.
-La violation permanente, consciente et livre du sixième commandement de Dieu et de la sacralité et de l´indissolubilité du propre mariage valide (en cas de divorcés remariés) ne serait pas plus toujours un péché grave, c´est à dire une opposition directe à la volonté de Dieu.
-Il peut y avoir de cas de violation grave, permanente, consciente et livre d´un des autres commandements de Dieu (par exemple dans le cas d´un style de vie de corruption financière), où on pourrait accorder à la personne déterminée à cause de circonstances atténuantes l`accès aux sacrements sans lui demander une sincère résolution d´éviter désormais les actes de péché et le scandale.
-Le pérenne et infaillible enseignement de l´Église ne serait plus universellement valide, notamment l´enseignement lequel était confirmé par le pape Jean Paul II dans Familiaris consortio, n. 84 et par pape Benoit XVI dans Sacramentum caritatis, n. 29, selon lequel la condition pour les divorcés de recevoir les sacrements serait la continence parfaite.
-L´observance du sixième commandement de Dieu et de l´indissolubilité du mariage serait un idéal qui ne serait pas réalisable pour tous, mais en quelque sorte pour une élite.
-Les Paroles intransigeantes de Christ qui commandent les hommes d´observer les commandements de Dieu toujours et en toutes circonstances même acceptant pour ce bout des souffrances considérables, c´est à dire acceptant la Croix, ne seraient plus valides en sa vérité : «Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne « (Mt 5, 30).
En admettant des couples en « union irrégulière« à la Sainte Communion, leur permettant de pratiquer les actes qui sont réservés aux conjoints du mariage valide, équivaudrait à l´usurpation d´un pouvoir, qui toutefois ne compète pas à aucune autorité humaine, parce qu´il s´agirait ici d´une prétention de corriger la Parole de Dieu même.
Danger d´une collaboration de l´Église dans la propagation du « fléau du divorce »
Professant la doctrine de toujours de Notre Seigneur Jésus Christ, l´Église nous enseigne : «Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d’adultère » (Mc 10,11-12). À leur égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l’Église« (Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, 349)
Vivre dans une union maritale non valide en contredisant constamment le commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage, ne signifie pas vivre dans la vérité. Déclarer que la pratique délibérée, livre et habituelle des actes sexuels dans une union maritale non valide pourrait dans un cas concrète n´être plus un péché grave, n´est pas la vérité, mais un mensonge grave, et par conséquence n´apportera jamais une joie authentique dans l´amour. Permettre par conséquence à telles personnes recevoir la sainte Communion, signifiait simulation, hypocrisie et mensonge. En fait le Parole de Dieu dans la Sainte Écriture reste valide : « Qui dit: « Je le connais », alors qu’il ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. « (1 Jean 2, 4).
Le Magistère de l´Église nous enseigne sur la validité universelle des dix commandements de Dieu: «Puisqu’ils expriment les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers son prochain, les dix commandements révèlent, en leur contenu primordial, des obligations graves. Ils sont foncièrement immuables et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser« (Catéchisme de l´Église Catholique, 2072). Ceux qui ont affirmé, que les commandements de Dieu et notamment le commandement « tu ne commettras pas d´adultère« peuvent avoir des exceptions, et en certains cas la non-imputabilité de la faute du divorce, étaient les Pharisiens et puis les Gnostique chrétiens en deuxième et troisième siècles.
Les suivantes affirmations du Magistère restent toujours valides parce qu´elles font partie du Magistère infaillible dans la forme du Magistère universel et ordinaire: «Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception. … Il y a des comportements qui ne peuvent jamais, et dans aucune situation, être la réponse juste. …
L’Eglise a toujours enseigné que l’on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l’Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l’a vu, Jésus lui-même redit qu’on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage » (Mt 19, 17-18) » (S. Jean Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 52).
Le Magistère de l´Église nous enseigne davantage clairement : «La conscience bonne et pure est éclairée par la foi véritable. Car la charité procède en même temps » d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans détours » (1 Tm 1, 5 ; cf. 3, 9 ; 2 Tm 1, 3 ; 1 P 3, 21 ; Ac 24, 16)« (Catéchisme de l´Église Catholique, 1794).
Dans le cas où une personne commit des actes moraux objectivement graves en pleine conscience, en santé mentale, avec libre délibération, et avec l´intention de répéter cet acte en future, il est impossible d’appliquer le principe de la non-imputabilité de la faute à cause des circonstances atténuantes. L´application du principe de la non-imputabilité aux tels couples des divorcés-remariés représenterait une hypocrisie et un sophisme gnostique. Si l´Église admettait telles personnes même dans un seul cas à la Sainte Communion, elle contredirait à ce qu´elle professe dans la doctrine, donnant elle-même un contre-témoignage publique contre l´indissolubilité du mariage et contribuant ainsi à la croissance du « fléau du divorce » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, 47).
Afin d´éviter une telle contradiction intolérable et scandaleuse, l´Église interprétant infailliblement la vérité Divine de la loi morale et de l´indissolubilité du mariage, a observé immuablement pendant deux mille ans la pratique d´admettre à la Sainte Communion seulement tels divorcés, qui vivent en continence parfaite et « remoto scandalo« sans aucune exception ou privilège exceptionnel.
La première tâche pastorale qui le Seigneur a confiée à son Église, est l´enseignement, la doctrine (cf. Mt 28, 20). L´observance des commandements de Dieu est intrinsèquement connexe avec la doctrine. Pour cette raison l´Église a toujours rejetée la contradiction entre la doctrine et la vie, qualifiant une telle contradiction comme gnostique ou comme la théorie luthérienne hérétique du « simul iustus et peccator«. Entre la foi et la vie des enfants de l´Église il ne devait pas avoir une contradiction.
Quand il s´agit de l´observance du commandement expresse de Dieu et de l´indissolubilité du mariage, on ne peut pas parler d’interprétations théologiques opposées. Si Dieu a dit : «Tu ne commettras pas l´adultère«, aucune autorité humaine pourrait dire : «en quelque cas exceptionnel ou pour un fin bon tu peux commettre l´adultère ».
Les suivantes affirmations du pape François sont très importantes, où le Souverain Pontife parle au sujet de l´intégration des divorcés remariés à la vie de l´Église: « Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église. … Il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement. … On évite le risque qu’un discernement donné conduise à penser que l’Église entretient une double morale“ (AL, 300). Ces affirmations louables de l´AL restent toutefois sans spécifications concrètes concernant la question de l´obligation des divorcés remariés de se séparer ou au moins de vivre en continence parfaite.
Quand il s´agit de la vie ou de la mort du corps, aucun médecin ne laisserait pas les choses en ambiguïté. Le médecin ne peut pas dire au patient : « Vous devez décider l´application de la médicine en Votre conscience en respectant les lois de la médicine«. Un tel comportement d´un médecin serait considéré sans doute irresponsable. Toutefois la vie de l´âme immortelle est plus importante, puisque de la santé de l´âme dépend son destin pour toute éternité.
La vérité libératrice de la pénitence et du mystère de la Croix
Affirmer que les divorcés remariés ne sont pas pécheurs publics dans l´Église, signifie simuler des faux faits. En outre, être pécheurs est la condition véritable de tous les membres de l´Église militante sur la terre. Si les divorcés-remariés disent que leurs actes volontaires et délibérées contre le sixième commandement de Dieu ne seraient pas de tous des péchés ou des péchés graves, ils se trompent eux-mêmes et la vérité n´est pas en eux, comme le dit saint Jean : « Si nous disons: « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. Si nous disons: « Nous n’avons pas péché », nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous« (1 Jean 1, 8-10).
L´acceptation de la part des divorcés-remariés de la vérité qu´ils sont des pécheurs et même des pécheurs publics, n`enlève rien à leur espérance chrétienne. Seulement l´acceptation de la réalité et de la vérité les rends capables de prendre le chemin d´une pénitence fructueuse selon les paroles de Jésus Christ.
Il serait très salutaire de restaurer l´esprit des premiers chrétiens et du temps des Pères de l´Église, où il y a eu une solidarité vivante avec les pécheurs publics de la part des fidèles, toutefois une solidarité selon la vérité. Une telle solidarité n´avait eu rien du discriminatoire ; au contraire il y avait eu une participation de toute l´Église dans le chemin pénitentiel des pécheurs publics au moyen des prières d´intercession, des larmes, des actes d´expiation et de charité en leur faveur.
L´Exhortation Apostolique Familiaris consortio enseigne: « Même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état (divorcés remariés) pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s’ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité« (n. 84).
Dans les premiers siècles les pécheurs publics sont été intégrés dans la communauté priante des fidèles et devaient implorer en genoux et aux bras levés l´intercession des leurs frères. Tertullien nous donne ce témoignage émouvant: « Le corps ne peut se réjouir, quand souffre l´un de ses membres. Il est nécessaire que tout entier il s´afflige et travaille à sa guérison. Lorsque tu tends des mains vers les genoux de tes frères, c´est le Christ que tu touches, c´est le Christ que tu implores. Pareillement, quand ils versent des larmes sur toi, c´est le Christ qui compatit” (De paenitentia, 10, 5-6). De même façon parle saint Ambroise de Milan: “L´Église entière prit sur elle le fardeau du pécheur public, en souffrant avec lui au moyen des larmes, des prières et de douleurs ” (De paenitentia 1, 81).
Certes, les formes de la discipline pénitentielle de l´Église sont changées. Toutefois l´esprit de cette discipline doit rester dans l´Église de tout temps. De nos jours des prêtres et des évêques s´appuyant sur certaines affirmations de l´AL commencent à faire comprendre aux divorcés-remariés que leur condition ne signifiait pas l´état objectif du pécheur public. Ils les tranquilisent en déclarant que leurs actes sexuels ne constituent pas un péché grave. Une telle attitude ne correspond pas à la vérité. Ils privent les divorcés-remariés de la possibilité d´une conversion radicale à l´obéissance de la volonté de Dieu, laissant ces âmes dans l´illusion. Une telle attitude pastorale est très facile, est de bon marché et ne coûte rien. Il ne coûte des larmes, des prières et des œuvres d´intercession et d´expiation fraternelle en faveur des divorcés-remariés.
Quand on admet les divorcés-remariés même en cas exceptionnel à la Sainte Communion sans leur demander de cesser de pratiquer les actes contraires au sixième commandement de Dieu, et en outre déclarant présomptueusement leurs actes de n´être pas péché grave, on choisit le chemin facile, on écarte le scandale de la croix. Une telle pastorale des divorcés-remariés est une pastorale éphémère et trompeuse. A tous qui propagent un tel chemin facile de bon marché concernant les divorcés-remariés, Jésus dirige encore aujourd´hui ces paroles : « Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes! Alors Jésus dit à ses disciples: « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive» (Mt 16, 24-25).
En ce qui concerne la pastorale des divorcés-remariés il faut raviver en nos jours aussi l´esprit de la suite du Christ dans la vérité de la croix et de la pénitence, qui seul apporte une joie qui reste, évitant des joies éphémères qui sont en fin de compte trompeuses. Les paroles suivantes du pape saint Grégoire le Grand se révèlent vraiment actuelles et lumineuses : « Nous ne devons pas nous habituer trop à ce notre exile terrestre, les commodités de cette vie ne doivent pas nous faire oublier notre vraie patrie afin que notre esprit ne devienne pas enfin somnolent au milieu de ces commodités. Pour cette raison, Dieu unit à ses dons ses visites ou punitions, afin que tout ce qui nous enchante dans ce monde, devienne pour nous amer et s´allume dans l´âme ce feu qui nous pousse toujours à nouveau au désir des choses célestes et nous fait progresser. Ce feu nous fait de la peine plaisamment, nous crucifie doucement et nous attriste joyeusement” (In Hez., 2, 4, 3).
L´esprit de la discipline pénitentielle authentique de l´Église des premiers siècles est resté toujours dans l´Église dans tout le temps jusqu´à nos jours. Nous avons l´exemple touchant de la Bienheureuse Laura del Carmen Vicuna, née en 1891 en Chile. Sœur Azocar, qui avait soigné Laura, a raconté: «Je me souviens que la première fois que j’ai expliqué le sacrement du mariage, Laura s’est évanouie, sans doute parce qu’elle comprit à mes paroles que sa maman était en état de péché mortel aussi longtemps qu’elle resterait chez ce monsieur. En ce temps-là à Junin, une seule famille vivait conformément à la volonté de Dieu.» Dès lors, Laura multiplie prières et pénitences pour sa maman. Elle fait sa première communion le 2 juin 1901 avec une grande ferveur ; elle écrit les résolutions suivantes : “1. Je veux, mon Jésus, t’aimer et te servir durant toute ma vie ; pour cela je t’offre toute mon âme, tout mon cœur et tout mon être. – 2. Je préfère mourir plutôt que de t’offenser par le péché ; je veux donc m‘éloigner de tout ce qui pourrait me séparer de toi. – 3. Je promets de faire tout mon possible, même de grands sacrifices, afin que tu sois toujours plus connu et aimé, et afin de réparer les offenses que, tous les jours, t’infligent les hommes qui ne t’aiment pas, spécialement celles que tu reçois de ceux qui me sont proches. – Oh, mon Dieu, accorde-moi une vie d’amour, de mortification et de sacrifice ! » Mais sa grande joie est assombrie en voyant que sa mère, présente à la cérémonie, ne communie pas. En 1902, Laura offre sa vie pour sa mère qui cohabite avec un homme dans une union irrégulière en Argentine. Laura multiplie prières et privations pour obtenir la vraie conversion de sa mère. Quelques heures avant de mourir, elle appelle sa maman près d’elle. Celle-ci, comprenant que c’était le moment suprême, s’exclame : «Maman, je vais mourir. C’est moi qui l’ai demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Il y a presque deux ans que je lui ai offert ma vie pour la grâce de ton retour. Maman, je n’aurai pas la joie de voir ton repentir avant que je ne meure?» Bouleversée, sa maman promet : «Demain matin, j’irai à l’église et je me confesserai». Laura cherche des yeux le prêtre présent et lui dit : «Père, ma mère en cet instant promet d’abandonner cet homme ; soyez témoin de sa promesse!» Puis elle ajoute: «Maintenant je meurs contente !» C’est avec ces mots qu’elle expire, le 22 janvier 1904 à Junin des Andes (Argentine), à 13 ans, dans les bras de sa mère, qui retrouve alors la foi et met fin à l´union irrégulière dans quelle elle vivait.
L´exemple admirable de vie de la Bienheureuse jeune fille Laura est une démonstration à quel point un vraie catholique prend au sérieux le sixième commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage. Notre Seigneur Jésus Christ nous commande d´éviter même l´apparence d´une approbation d´une union irrégulière ou d´une union adultère. Ce commande divin l´Église a toujours fidèlement conservé et transmis dans sa doctrine et sa pratique sans ambigüité. Avec l´offrande de sa jeune vie la Bienheureuse Laura n´avait certainement représenté une des diverses interprétations doctrinales ou pastorales possibles. On ne donne pas sa vie pour une interprétation doctrinale ou pastorale possible, mais pour une vérité Divine immuable et universellement valide. Cette vérité a été démontrée en moyen de l´offrande de la vie d´un grand nombre de Saints, à commencer par saint Jean Baptiste jusqu´aux simples fidèles de nos jours dont le nom Dieu seul connaît.
La nécessité d´une « veritatis laetitia »
L`AL contient certainement et heureusement des affirmations théologiques et directrices spirituelles et pastorales de grande valeur. Toutefois, affirmer que l´AL devait être interprétée selon la doctrine et pratique traditionnelle de l´Église, reste réalistement insuffisant. Quand on découvre dans un document ecclésiastique, qui en notre cas est dépourvu de caractère définitif et infaillible, des éléments vulnérables à telles interprétations et applications, qui pourraient avoir des conséquences spirituelles dangereuses, tous membres de l´Église, et en premier lieu les évêques comme collaborateurs fraternels du Souverain Pontife dans la collégialité effective, ont le devoir de le signaler respectueusement ce fait et le demander une interprétation authentique.
Quand il s´agit de la foi Divine, des commandements Divins et de la sacralité et indissolubilité du mariage, tous les membres de l´Église, à commencer par les simples fidèles jusqu´au plus haut représentant du Magistère doivent faire l´effort commun afin que conserver intact le trésor de la foi et son application pratique. En fait c´était le Concile Vatican II qui a enseigné : « La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs » (S. Augustin, De Praed. Sanct. 14, 27), elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel. Grâce en effet à ce sens de la foi qui est éveillé et soutenu par l’Esprit de vérité, et sous la conduite du magistère sacré, pourvu qu’il lui obéisse fidèlement, le Peuple de Dieu reçoit non plus une parole humaine, mais véritablement la Parole de Dieu (cf. 1 Th 2, 13), il s’attache indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois pour toutes (cf. Jude 3), il y pénètre plus profondément par un jugement droit et la met plus parfaitement en œuvre dans sa vie« (Lumen gentium, 12). Le Magistère, pour sa part, «n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis« (Concile Vatican II, Dei Verbum, 10).
Il était précisément le Concile Vatican II qui a encouragé tous les fidèles et surtout les évêques de manifester sans crainte leurs préoccupations et observations en vue du bien de toute l´Église. Le servilisme et l´être politiquement correct apporte un mal pernicieux à la vie de l´Église. Le fameux évêque et théologien du Concilie de Trente, Melchior Cano O.P., a dit cette mémorable phrase : “Pierre n´a besoin de nos mensonges ou adulations. Ceux qui les yeux fermés et de manière indiscriminée défendent chaque décision du Suprême Pontife, sont ceux qui le plus sapent l´autorité du Saint Siège. Ils détruisent ses fondements en lieu de les consolider”.
Notre Seigneur nous a enseigné sans ambiguïté expliquant en quoi consistent le vrai amour et la vraie joie de l´amour : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime « (Jean 14, 21). En donnant aux hommes le sixième commandement et l´observance de l´indissolubilité du mariage Dieu les a donnés pour tous sans exception et pas seulement pour une élite. Déjà dans l´Ancien Testament Dieu a déclaré : « Ce commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement point au-dessus de tes forces et hors de ta portée « (Deutéronome 30, 11) et « Si tu le veux, tu garderas les commandements pour rester fidèle à son bon plaisir« (Ecclésiastique 15, 15). Et Jésus a dit à tous : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère « (Mt 19, 17-18). L´enseignement des Apôtres nous a transmis la même doctrine : « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pesants« (1 Jean 5, 4).
Il n´a pas une vie vraie, surnaturelle et éternelle sans l´observation des commandements de Dieu : « Je te prescris d’observer ses commandements. J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie !« (Deutéronome 30, 16.19). Il n´a pas donc une vraie vie et une vraie joie d´amour authentique sans la vérité. « L’amour consiste à vivre selon ses commandements « (2 Jean 6). La joie d´amour consiste dans la joie de la vérité. La vie authentiquement chrétienne consiste dans la vie et dans la joie de la vérité : «Apprendre que mes enfants vivent dans la vérité, rien ne m’est un plus grand sujet de joie « (3 Jean 4).
Saint Augustin nous explique l´intime connexion entre la joie et la vérité « Je leur demande à tous s’ils ne préfèrent pas la joie de la vérité à celle du mensonge. Et ils n’hésitent pas plus ici que pour la réponse à la question du bonheur. Car la vie heureuse c’est la joie de la vérité, nous voulons tous la joie de la vérité« (Confessions, X, 23).
Le danger d´une confusion générale en regard de l´indissolubilité du mariage
Depuis déjà un certain temps on constate dans la vie de l´Église dans quelques endroits et lieux le fait de l´abus tacite de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion sans leur demander de vivre en continence parfaite. Les affirmations peu claires dans le chapitre VIII de l´AL ont donnés un nouveau dynamisme aux propagateurs déclarés de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion en cas singulier.
On constate maintenant le phénomène que l´abus commence à se répandre davantage dans la pratique en se sentant en quelque sorte légitimé. En outre on constate la confusion en respect de l´interprétation spécialement des affirmations concernées du chapitre VIII de l´AL. La confusion est arrivée à son comble en ce que tout le monde, tant les partisans de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion que leurs opposants déclarent : «La doctrine de l´Église en cette matière n´a pas été changée«.
Tenant dûment compte de différences historiques et doctrinales, notre situation montre quelques semblances et analogies avec la situation de la confusion générale de la crise arienne dans le 4-ième siècle. À l´époque la foi apostolique et traditionnelle dans la vraie divinité du Fils de Dieu a été garantie en moyen de l´expression « consubstantiel« (« homoousios«), dogmatiquement proclamée par le Magistère universel du Concile de Nicée I. La profonde crise de la foi avec la confusion presque universelle a été provoquée principalement par le refus ou l´esquive d´user et professer la parole « consubstantiel« (« homoousios«). Au lieu de cela on a commencé au milieu du clergé et principalement de l´épiscopat de proposer des expressions alternatives qui en fin de compte étaient ambiguës et imprécises comme p.ex. « semblable dans la substance« (« homoiousios« ) ou simplement « semblable« (« homoios »). La formule « homoousios« du Magistère universelle de ce temps exprimait la pleine et vraie divinité du VERBE d´une façon tellement précise de ne laisser plus aucune espace à une interprétation équivoque.
Dans les années 357 – 360 presque l´entier épiscopat était devenue arien o semi-arien à cause des faits suivants : en 357 le pape Libère a signé une des formules ambiguës de Sirmium, dans les quelles était écarte l´expression « homoousios«, en outre le pape a excommunié scandaleusement saint Athanase. Saint Hilaire de Poitiers était l`unique évêque qu´avait fait des graves répréhensions au pape Libère à cause de tels actes ambiguës. En 359 les synodes parallèles de l´épiscopat occidental en Rimini et celui de l´épiscopat oriental en Seuleukia avaient accepté des formules pleinement ariennes, qui étaient encore pire que la formule ambiguë signé par le pape Libère. Décrivant cette situation confuse de cette époque saint Jérôme avait formulé: «Tout le monde fut surpris de se voir devenu arien« («Imgemuit totus orbis, et arianum se esse miratus est« : Adv. Lucif., 19).
On peut dire que á notre époque si a déjà commencé à établir une confusion en regard de la discipline sacramentelle pour les divorcés-remariés. Existe donc un fondement réel que la confusion peut atteindre une ampleur vraiment vaste, si on évite de proposer et proclamer la suivante formule du Magistère universelle et infaillible : « La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (S. Jean Paul II, Familiaris consortio, 84). Cette formule est malheureusement et incompréhensiblement absente dans l´AL. L`AL contient cependant inexplicablement la suivante affirmation: « Dans ces situations (des divorcés-remariés), connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis« (AL, 298, n. 329). Une telle affirmation laisse l´impression d´une contradiction avec l´enseignement pérenne du Magistère universel, tel comme il a été formulé dans le lieu cité de la Familiaris consortio 84.
Il est urgent que le Siège Apostolique confirme et proclame de nouveau peut-être sous la forme d´une interprétation authentique de l´AL la formule citée de Familiaris consortio 84. Cette formule peut être considérée dans une certaine mesure l´ »homoousios » de nos jours. L´absence d´une telle confirmation officielle et explicite de la formule de Familiaris consortio 84 de la part du Siège Apostolique pourrait contribuer à une majeure confusion dans la discipline sacramentelle avec ses répercussions graduelles et inévitables dans le domaine doctrinale. De cette manière serait crée une situation à laquelle on pourra appliquer en futur la suivante constatation: « Tout le monde fut surpris de se voir accepté en pratique le divorce« («Ingemuit totus orbis, et divortium in praxi se accepisse miratus est«).
Une confusion dans la discipline sacramentelle en regard des divorcés-remariés avec ses répercussions inévitablement doctrinales contredirait la nature de l´Église Catholique, telle comme elle étaient décrite par saint Irénée dans le deuxième siècle: «L’Église, ayant reçu cette prédication et cette foi, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin, comme n’habitant qu’une seule maison, elle y croit d’une manière identique, comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un même cœur, et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime, comme ne possédant qu’une seule bouche » (Adversus haereses, I, 10 , 2).
Le Siège de Pierre, c´est à dire le Souverain Pontife est le garant de l´unité de la foi et de la discipline sacramentelle apostolique. Tenant compte de la confusion dans la pratique sacramentelle en regard des divorcés-remariés et de l´interprétation de l´AL au milieu des prêtres et des évêques, on peut considérer légitime un appel au notre cher pape François, le Vicaire du Christ et « le doux Christ en terre« (sainte Catherine de Sienne), afin qu´il ordonne la publication d´une interprétation authentique de l´AL, laquelle devrait contenir nécessairement la proclamation explicite du principe disciplinaire du Magistère universel et infaillible en regard de l´admission des divorcés-remariés aux sacrements, tel comme il a été formulé dans Familiaris consortio 84.
Dans la grande confusion arienne du 4-ième siècle saint Basile le Grand avait fait un appel urgent au pape de Rome d´exercer par sa parole une direction claire afin qu´il y aurait enfin unité dans la pensée de la foi et de la charité (cf. Ep. 70).
Une interprétation authentique de l´AL de la part du Siège Apostolique apportera pour toute l´Église une clarté dans la joie («claritatis laetitia«). Une telle clarté garantira un amour dans la joie («amoris laetitia«), un amour et une joie qui ne seraient pas « selon la pensée des hommes, mais selon la pensée de Dieu » (Mt 16, 24). Et c’est cela qui compte pour la joie, la vie et le salut éternel des divorcés-remariés et de tous les hommes.
+ Athanasius Schneider, Évêque auxiliaire
de l´archidiocèse de Sainte Marie en Astana, Kazakhstan
Fabienne Guerrero- Avec Saint Joseph
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Inscription : 27/02/2007
Re: Fabienne Guerrero
Source : https://magazinelavoixdedieu.wordpress.com/2016/04/26/mgr-athanasius-sexprime-sur-les-synodes-sur-la-famille-et-la-crise-de-leglise/
23 avril, 2016
Mgr Athanasius Schneider s’exprime sur les synodes sur la famille et la crise de l’Eglise. Traduction exclusive depuis le hongrois
Dans un long entretien accordé au mois de mars par Mgr Athanasius Schneider à l’association hongroise John Henry Newman, l’évêque auxiliaire d’Astana a redit que les fidèles catholiques peuvent être appelés à aider à préserver la vraie doctrine et la vraie morale de l’Église. Cette interview qui date d’avant la publication d’“Amoris laetitia” n’évoque évidemment pas l’Exhortation post-synodale mais elle aborde par avance de nombreux thèmes très actuels. Elle contient en outre de nombreuses réponses très franches et très directes sur de nombreux thèmes, comme la crise de l’Église, le Chemin néocatéchuménal, la crise des migrants, la vidéo du pape François sur le « dialogue interreligieux »…
Je vous propose ici ma traduction « officieuse » du texte depuis la traduction anglaise parue sur le site newman.hu, où l’on trouvera par ailleurs en anglais toutes les notes dont l’intervieuweur, Dániel Fülep, a enrichi le textes. La pertinence des questions et la teneur des réponses font de cet entretien un document à conserver. – J.S.
— A la suite du synode extraordinaire sur la famille de nombreuses personnes ont été effrayées, ou au contraire remplies de faux espoirs. Ceux qui espéraient voir un changement de la doctrine morale de l’Eglise ont probablement été déçus par le contenu du rapport final. Ne pensez-vous pas qu’il se soit agi d’un ballon d’essai en vue d’assouplir la doctrine fondamentale de l’Eglise en ouvrant la porte à de graves abus, et à de nouvelles tentatives de ce type à l’avenir ? Qu’en pense votre Excellence au vu du rapport final du synode ordinaire ?
— Eh bien, grâce à Dieu, le rapport final du synode a fait des déclarations claires sur le comportement homosexuel, qui est inacceptable à la lumière de la morale chrétienne, et il contient également des mots clairs et justes contre l’idéologie du genre. Grâce en soit rendu à Dieu. Mais ainsi que je le déclarais dans mon analyse du rapport final, la section qui concerne les couples remariés demeure ambiguë. De telle sorte que ceux qui font la promotion de la communion pour les divorcés remariés ont soudain déclaré que ce rapport constituerait une porte ouverte, même si c’était seulement de manière indirecte, à l’accès des remariés au sacrement. Les évêques, cependant, doivent éviter de telles déclarations ambiguës dans les documents officiels. Bien évidemment, le rapport final n’est pas un texte du magistère, grâce à Dieu : ce n’est qu’un rapport. C’est pourquoi nous devons attendre et espérer qu’il y ait un autre texte officiel du magistère qui énoncera clairement la doctrine catholique.
— Dans une interview, votre Excellence a dit à propos du synode extraordinaire : « Hélas, le rapport final du synode contient également un paragraphe sur le vote à propos de la question de la communion aux divorcés remariés. Même s’il n’a pas obtenu des deux tiers des votes requis, il est inquiétant et étonnant qu’une majorité absolue des évêques présents ait pu voter en faveur de la sainte communion pour les divorcés et remariés, ce qui donne une mauvaise image de la qualité spirituelle de l’épiscopat catholique aujourd’hui. » Que pense votre Excellence de cette mauvaise qualité spirituelle de l’épiscopat catholique ? Quelles en sont les raisons profondes ?
— Nous avons observé pendant de longues années que de nombreuses conférences épiscopales officielles s’occupent de manière prédominante des affaires temporelles et terrestres plutôt que des affaires surnaturelles et éternelles, alors que ce sont ces dernières qui doivent être considérées comme les plus importantes dans la vie de l’Eglise. Sauver les âmes et les conduire au ciel : c’est pour cela que le Christ est venu nous sauver et pour cela qu’Il a fondé l’Eglise. Par conséquent l’Eglise doit conduire les hommes au ciel et leur transmettre les vérités divines, les grâces surnaturelles et la vie de Dieu. Voilà la tâche principale de l’Eglise. S’occuper des affaires temporelles est l’affaire du gouvernement. Je vois ici un transfert indu de la tâche de gouverner et de l’autorité civile aux évêques, les successeurs des apôtres. Évidemment, sur le fondement de sa doctrine sociale, l’Eglise peut conseiller le gouvernement de manière à ce que la vie sociale soit plus conforme à la loi naturelle. Mais ce n’est pas la tâche principale de l’Eglise. C’est une tâche secondaire. La crise actuelle de l’Eglise est largement due à ceci : la substitution de la tâche principale par des tâches secondaires.
— Les synodes ordinaires ont abouti à un rapport final contenant des propositions pastorales qui ont été soumises au discernement du pape. Votre Excellence écrit à ce propos : « Au cours du synode sont apparus ces nouveaux disciples de Moïse et ces nouveaux Pharisiens qui dans les numéros 84 à 86 du rapport final ont ouvert une petite porte à l’accès des divorcés remariés à la communion… Au cours des deux dernières assemblées du synode, en 2014 et 2015, les nouveaux disciples de Moïse et les nouveaux Pharisiens ont masqué leur rejet pratique de l’indissolubilité du mariage et la suspension du sixième commandement derrière une approche au cas par cas… » On rencontre également ici la méthode du langage typiquement ambigu du modernisme. Nous trouvons des termes imprécis ou équivoques, par exemple « chemin de discernement », « accompagnement », « for interne », « orientation de l’évêque », « dialogue avec le prêtre », « une plus grande intégration dans la vie de l’Eglise ». Il semble que dans le rapport final (et surtout les paragraphes 85 et 86) la conscience prévaut sur la loi divine. N’était-ce pas là l’erreur de Luther ? Elle est liée aux principes protestants du jugement subjectif en matière de foi et de discipline et à la théorie erronée de l’optio fundamentalis, n’est-ce pas ?
— Alors que ces paragraphes affirment que le jugement individuel de la conscience de ces couples doit être posé conformément à la doctrine de l’église, il demeure un manque de clarté. Ceux qui font la promotion de la communion aux divorcés remariés, tels le cardinal Kasper et son groupe, affirment ouvertement que, bien que la doctrine de l’Eglise demeure, il existe certainement la possibilité que les divorcés remariés puissent recevoir la communion. Ainsi ils ont accepté la possibilité d’une contradiction entre la doctrine et la pratique. C’est également la position typique du protestantisme. On garde la théorie ou la doctrine, les œuvres n’étant pas tellement importantes ou nécessaires. C’est le principe dangereux de la rédemption par la foi seule. Et le même paragraphe n’affirme pas que la cohabitation en dehors d’un mariage valide est peccamineuse. Il s’agit d’une omission objectivement grave. Le rapport final dit indirectement que pour les divorcés remariés, la culpabilité de la cohabitation pourrait être réduite, voire ne pas être imputée du tout, en raison de circonstances ou des passions auxquelles ils sont soumis. Cependant, l’application du principe en question à la cohabitation en dehors du mariage est totalement incorrecte. Ceux qui cohabitent ont l’intention de commettre le péché de manière continue, de telle sorte qu’il ne s’agit pas d’un acte immoral instantané. Ils doivent avoir l’intention d’éviter les actes sexuels en dehors du mariage. Et ainsi l’imputabilité des péchés de cohabitation pourrait également être appliquée également aux jeunes qui cohabitent sans être mariés. En admettant une telle théorie, ces évêques annulent le sixième commandement de Dieu. Et si ce principe est accepté, aucun des péchés contre le sixième commandement ne sera plus considéré comme un péché. Il s’agit d’une certaine façon de l’abolition du sixième commandement.
— Votre excellence a déclaré à propos du rapport final du synode ordinaire qu’il « semble inaugurer une cacophonie doctrinale et disciplinaire au sein de l’Église catholique, qui contredit l’essence même de l’appartenance à la religion catholique ». Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?
— La cacophonie est le contraire de la symphonie. La symphonie signifie que toutes les voix s’accordent pour produire l’harmonie, et pour la proclamer. Dans la cacophonie, l’une des voix semble fausse. Elle est contraire à la vérité de la mélodie. Ainsi, lorsque ce rapport final échoue à affirmer clairement l’immoralité de la cohabitation des personnes divorcées, lorsqu’il échoue à déclarer clairement les conditions établies par Dieu en vue de la réception digne de la sainte communion, d’autres utiliseront ce manque en vue de proclamer un mensonge, de telle sorte que leur voix ira contre la vérité, de même qu’une voix fausse en musique contredit la vérité de la symphonie.
— Lors d’une conférence théologique à Rome en décembre 2010 vous avez affirmé le besoin d’un « nouveau syllabus » où l’autorité enseignante du pape corpus corrigerait les interprétations erronées des documents du concile Vatican II. Qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
— Je pense que, en ces temps de confusion, il est absolument nécessaire de disposer d’un tel syllabus. Syllabus signifie liste, une énumération des dangers, des affirmations confuses, des mauvaises interprétations etc. ; une énumération des erreurs les plus répandues et les plus communes dans tous les domaines tels le dogme, la morale et la liturgie. D’un autre côté, il faut aussi clarifier et aborder positivement ces mêmes points. Cela viendra sûrement car l’Eglise a toujours publié des clarifications extrêmement claires, spécialement après les temps de confusion.
— On a donné au programme pontifical de Jean XXIII dans une allocution du 25 janvier 1959 le nom d’aggiornamento, et ce fut l’un des mots-clefs du concile Vatican II. Quelle est l’interprétation correcte de cette phrase ?
— Pour le pape Jean XXIII, l’aggiornamento n’était pas le changement de la vérité, mais son explication d’une manière plus profonde et plus pédagogique de manière à ce qu’on puisse mieux la comprendre et l’accepter. Le pape insistait sur le faite que l’aggiornamento signifie garder la foi dans son intégralité. C’est après le concile que ce mot a été utilisé d’une manière radicalement détournée en vue de modifier la foi. Telle n’était pas l’intention de Jean XXIII.
— Un autre terme mal compris est celui de participatio actuosa. Même des clercs affirment que cela signifie que chacun, de préférence, se voie attribuer une tâche au cours de la liturgie. C’est comme si ce terme renvoyait au tohu-bohu ou à l’activisme. L’idée d’une activité interne n’est même pas évoquée.
— La première personne à utiliser l’expression « participation active » était le pape Pie X, dans son célèbre motu proprio Tra le Sollecitudini sur la musique sacrée. Le pape parle de participation active et explique qu’elle signifie que les fidèles doivent être conscients des mots et des rites sacrés au cours de la sainte messe, en participant de manière consciente plutôt que de manière distraite. Leur cœur et leur bouche doivent être en accord l’un avec l’autre. On trouve pratiquement la même signification dans le document Sacrosanctum Concilium où l’on ne trouve aucune réinterprétation majeure de ces paroles. Sacrosanctum Concilium enseigne qu’en pratique, la participation active signifie écouter, répondre, chanter, se tenir à genoux et également demeurer silencieux. C’était la première fois que le magistère parlait du silence comme d’une forme de participation active. Il nous appartient donc de détruire quelques mythes au sujet de la participatio actuosa.
— Aujourd’hui nous devons nous rendre compte de l’existence d’une profonde ligne de fracture au sein de l’Église. L’image générale est très complexe, mais de manière simpliste nous pouvons dire qu’il existe une douloureuse confrontation entre le modernisme et la tradition. Comment votre Excellence explique-t-elle cette dichotomie dans la vie de l’Église ?
— Nous vivons et nous faisons l’expérience de cette dichotomie depuis cinquante ans, depuis le concile. D’un côté il y a des signes positifs au sein de l’Eglise. De l’autre, de réelles erreurs sont répandues par certains évêques et certains prêtres. Une telle situation est contraire à la nature de l’Eglise. Jésus-Christ a ordonné aux apôtres et à ses successeurs de garder le trésor de la foi, c’est-à-dire la foi catholique, intact, et ainsi les apôtres sont allés jusqu’à mourir pour cette foi. Ceux qui disposent de l’autorité dans l’Eglise doivent agir contre une telle situation et la rectifier.
— Si nous analysons la vie de l’Église nous nous rendons compte que nous vivons des temps extraordinaires. L’apostasie est généralisée, peut-être est-elle partout, et les hérésies s’en donnent à cœur joie : modernisme, conciliaire, archaïsme etc. Hélas, nous voyons des signes d’hérésie même parmi les évêques. Les historiens disent que cette crise nous rappelle les temps de l’arianisme. Si cette comparaison est exacte, quelle est donc la similitude entre le temps de l’arianisme et notre époque ?
— La crise arienne au quatrième siècle a en effet été à l’origine d’une confusion générale dans l’Eglise tout entière. Ainsi l’hérésie ou les demi-vérités et les ambiguïtés à propos de la divinité du Christ étaient-elles largement répandues à cette époque-là. Il ne restait que très peu d’évêques pour s’opposer ouvertement à l’hérésie et à l’ambiguïté des « semi-ariens ». À cette époque-là seuls les clercs politiquement corrects était promus aux charges ecclésiastique plus hautes, tel l’épiscopat, parce que le gouvernement de l’époque soutenait et promouvait l’hérésie. D’une certaine manière il en va de même à notre époque. A notre époque ce n’est pas seulement une doctrine spécifique de la foi qui est niée, mais il existe une confusion générale qui touche presque tous les aspects de la doctrine, de la morale et de la liturgie catholique. De nos jours en outre, la plupart des évêques sont assez silencieux, voire timorés en ce qui concerne la défense de la foi catholique. Et donc ma réponse est oui, il y a des similitudes.
— D’aucuns suggèrent qu’il serait important qu’un nouveau dogme définisse le terme de « tradition » et expose clairement les liens de la tradition avec la papauté, les conciles, le magistère etc. Ce nouveau dogme pourrait défendre la tradition contre le conciliarisme par exemple, ou contre l’interprétation incorrecte de la primauté pontificale. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
— Nous disposons d’un document du concile Vatican II sur la révélation divine, Dei Verbum, qui contient de très belles déclarations. Il dit que le magistère – que le pape – n’est pas au-dessus de la parole de Dieu ou de la tradition mais, qu’en tant que serviteur de la parole écrite et celle qui est transmise oralement (la tradition) de Dieu, il se trouve en dessous. On doit également insister sur le fait que le pape, la papauté n’est pas propriétaire de la tradition ou de la liturgie et qu’il doit les préserver, comme un bon jardinier. Le pape doit préserver et défendre la tradition comme un serviteur fidèle. Il me semble qu’il serait bon d’approfondir la réflexion sur la relation entre le magistère et la tradition.
— Aujourd’hui, les fidèles catholiques font l’expérience de la faiblesse et des dysfonctionnements du magistère : sans exagération j’ose dire que dans les médias officiels catholiques on peut entendre lire et voire des erreurs grossières, des ambiguïtés, et même des hérésies de la bouche de prêtres de haut rang, hélas, et même d’évêques et des plus hauts dignitaires de l’Église, quasiment chaque jour. Une partie significative des déclarations officielles — même depuis les plus hautes sphères — sème la confusion, et contradictoire, trompant de nombreux fidèles. Que doivent faire les fidèles catholiques en ces temps difficiles ? Comment pouvons-nous rester fermes dans la foi dans cette situation ? Quel est notre devoir ?
— Au cours de l’histoire de l’Église il y a toujours eu des temps de crise profonde de la foi et de la morale. La crise la plus profonde, la plus dangereuse a été sans aucun doute la crise arienne au quatrième siècle. C’était une attaque mortelle contre le mystère de la très Sainte Trinité. En ces temps-là, ce furent quasiment les simples fidèles qui ont sauvé la foi catholique. Dans son analyse de cette crise, le bienheureux John Henry Newman a dit que c’était l’ecclesia docta (l’église enseignée, c’est-à-dire les fidèles qui reçoivent l’instruction du clergé) plutôt que l’ecclesia docens (ceux qui détiennent le magistère ecclésiastique) qui a sauvé l’intégrité de la foi catholique au quatrième siècle. Au temps de crises profondes la divine Providence aime à utiliser les plus simples et les plus humbles pour démontrer l’indestructibilité de son Église. Cette affirmation de saint Paul peut également être appliquée à la situation interne de l’Église : « Mais Dieu a choisi les moins sages selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi les faibles selon le monde, pour confondre les puissants » (1 Cor 1, 27). Lorsque les simples fidèles constatent que les représentants du clergé, et même du haut clergé, laissent à l’écart la foi catholique et proclament l’erreur, ils doivent prier pour leur conversion, ils doivent réparer les fautes du clergé à travers le témoignage courageux de la foi. Parfois, les fidèles doivent également conseiller et corriger le clergé, mais toujours avec respect, c’est-à-dire en suivant le principe du sentire cum ecclesia, ainsi que l’ont fait par exemple sainte Catherine de Sienne ou sainte Brigitte de Suède. Dans l’Église nous constituons tous un seul corps, le corps mystique du Christ. Lorsque la tête (le clergé) est défaillant, les autres membres doivent essayer de renforcer le corps tout entier. En définitive, l’Église est guidée par la tête invisible qui est le Christ, et elle est animée par son âme invisible qui est le Saint-Esprit. C’est pourquoi l’Église est indestructible.
— La pape François a rendu public son intention de prière pour le dialogue interreligieux en janvier dans un message vidéo. Le Saint-Père affirme qu’il prie pour que « le dialogue sincère entre les hommes et les femmes des différentes religions puisse donner des fruits de paix et de justice ». Dans cette vidéo nous voyons le pape argentin en compagnie de croyants d’autres religions, juifs, musulmans et bouddhistes, chacun professant sa foi et déclarant ensemble qu’ils croient en l’amour. Le pape appelle au dialogue interreligieux en notant : « La plupart des habitants de la planète se disent croyants », et donc « cela devrait conduire au dialogue entre les religions ». « Ce n’est qu’à travers le dialogue », souligne-t-il, « que nous allons pouvoir éliminer l’intolérance et la discrimination ». Notant que de dialogue interreligieux est une « condition nécessaire pour la paix mondiale », le pape affirme : « Nous ne devons jamais cesser de prier pour cela ni de collaborer avec ceux qui pensent différemment ». Il exprime également son espoir de voir son appel à la prière atteindre tous les hommes. « Dans ce large spectre de religions » conclut le pape François, « il n’y a qu’une certitude que nous avons pour toutes : nous sommes tous enfants de Dieu » ; et il dit qu’il a confiance en nos prières. Dans la dernière image nous voyons le petit Jésus au milieu de Bouddha, de la Menorah et d’un chapelet musulman. Si nous pensons que Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu, et que l’Église catholique, l’acceptation de la foi et le baptême sont nécessaires au salut, et que nous savons que la filiation divine et la fin est le fruit de la justification, regarder cette vidéo nous plonge dans l’embarras…
— Évidemment. Hélas, cette déclaration du pape est hautement déconcertante et ambiguë. Il y a de la confusion parce qu’il met sur un même niveau le plan naturel, où tous les hommes sont des créatures de Dieu, et le plan surnaturel où seuls ceux qui croient au Christ et reçoivent le baptême sont des enfants de Dieu. Seuls sont enfants de Dieu ceux qui croient au Christ, qui ne sont pas nés de la chair ou du sang, qui désignent le plan naturel, mais qui sont nés de Dieu par la foi au Christ et par le baptême. C’est ce que déclare Dieu lui-même dans l’Evangile de Jean. La déclaration du Pape que vous évoquez contredit d’une certaine façon la parole de Dieu elle-même. Et comme l’écrivait saint Paul, ce n’est que par le Christ et à travers le Saint-Esprit qui est répandu dans nos cœurs que nous pouvons dire « Abba, Père ». Fondé sur la parole de Dieu, cela est absolument clair. Évidemment, le Christ a répandu son Sang pour la rédemption de tous, de chaque être humain. Telle est la rédemption objective. Et donc chaque être humain peut devenir un enfant de Dieu lorsqu’il accepte subjectivement le Christ à travers la foi et le baptême. Ainsi donc il nous faut absolument clarifier ces différences.
— Alors que la tradition est persécutée, il existe de nouveaux mouvements modernes qui reçoivent un fort soutien. L’un d’entre eux est la communauté de Kiko. Quelle est votre opinion à propos du Chemin néocatéchuménal ?
— Il s’agit d’un phénomène très complexe et malheureux. Pour parler ouvertement : c’est un cheval de Troie dans l’Église. Je les connais très bien car j’ai été délégué épiscopal pour le Kazakhstan à Karaganda pendant plusieurs années. Et j’ai assisté à leurs messes et à leurs réunions et j’ai lu ce qu’a pu écrire Kiko, leur fondateur, de telle sorte que je les connais bien. En parlant ouvertement et sans diplomatie, je dois déclarer : le Néocatéchuménat est une communauté judéo-protestante au sein de l’Église, avec une sorte de décoration catholique, rien de plus. Son aspect le plus dangereux concerne l’Eucharistie, parce que l’Eucharistie est le cœur de l’Eglise. Lorsque le cœur va mal, le corps entier va mal. Pour le Néocatéchuménat, l’Eucharistie est d’abord un banquet fraternel. C’est une attitude protestante, typiquement luthérienne. Ils rejettent l’idée et l’enseignement de l’Eucharistie en tant que vrai sacrifice. Ils pensent même que l’enseignement traditionnel de l’Église, et la croyance que l’Eucharistie est un sacrifice, ne sont pas chrétiens mais païens. Cela est totalement absurde, c’est typiquement luthérien, protestant. Au cours de leur liturgie de l’Eucharistie, ils traitent le très Saint-Sacrement d’une manière si banale que cela en devient parfois horrible. Ils restent assis en recevant la sainte communion, et après ils en perdent des fragments parce qu’ils n’en prennent pas soin, et après la communion ils dansent au lieu de prier et d’adorer Jésus en silence. Cela est véritablement profane, païen, naturaliste.
— Le problème n’est peut-être pas seulement d’ordre pratique…
— Le deuxième danger est constitué par leur idéologie. L’idée principale du Néocatéchuménat, selon leur fondateur Kiko Argüello est celle-ci : l’Église n’a eu une vie idéale seulement jusqu’à l’époque de Constantin au quatrième siècle, seul cela a été effectivement la véritable Église. Avec Constantin l’Eglise a commencé a se dégénérer : une dégénération doctrinale, liturgique et morale. Et l’Église a atteint le fond absolu de cette dégénération de la doctrine et de la liturgie avec les décrets du Concile de Trente. Mais, contrairement à ce qu’il croit, c’est l’opposé qui est vrai : ce fut là l’un des point culminants de l’histoire de l’Église en raison de la clarté de la doctrine et de la discipline. Selon Kiko, l’âge des ténèbres de l’Église a duré depuis le quatrième siècle jusqu’au concile Vatican II. C’est avec le concile Vatican II seulement que la lumière est entrée dans l’Église. Cela est une hérésie parce que cela voudrait dire que le Saint-Esprit aurait abandonné l’église. Et c’est véritablement sectaire, c’est tout à fait dans la ligne de Martin Luther qui déclarait que jusqu’à sa personne l’Église était restée dans les ténèbres et que c’est seulement à travers lui qu’il y eut la lumière dans l’Église. La position de Kiko est fondamentalement la même à ceci près que Kiko postule que l’âge des ténèbres de l’Église court depuis Constantin jusqu’à Vatican II. Ainsi ils font une mauvaise interprétation du concile Vatican II. Ils se disent les apôtres de Vatican II, et ce faisant ils justifient toutes leurs pratiques et leurs enseignements hérétiques par Vatican II. Il s’agit d’abus graves.
— Comment cette communauté a-t-elle pu être officiellement reconnue par l’église ?
— C’est une autre tragédie. Ils ont établi un lobby puissant au sein du Vatican il y a au moins 30 ans. Cela s’accompagne d’une autre tromperie : lors de nombreux événements ils présentent de nombreux fruits de conversion et de nombreuses vocations aux évêques. De nombreux évêques sont aveuglés par les fruits, ils ne voient pas les erreurs, et il ne les examinent pas. Ils ont de grandes familles, ils ont de nombreux enfants, et leur vie de famille atteint un haut niveau moral. Cela constitue, évidemment, un bon résultat. Cependant, on y constate également une attitude exagérée qui presse les familles à avoir un maximum d’enfants. Cela n’est pas sain. Et donc, ils disent qu’ils acceptent Humanae vitae, et cela est bien, évidemment. Mais à la fin c’est une illusion, car il y a aujourd’hui dans le monde bien des groupes protestants qui atteignent un haut niveau moral, qui ont eux aussi de nombreux enfants, et qui protestent eux aussi contre l’idéologie du genre, l’homosexualité, et qui acceptent Humanae vitae. Mais pour moi il ne s’agit pas là d’un critère décisif de vérité ! Il y a également de nombreuses communautés protestantes qui convertissent de nombreux pêcheurs, des gens qui ont vécu avec des addictions comme l’alcoolisme ou la drogue. Donc le fruit de la conversion n’est pas un critère décisif pour moi et je n’inviterais pas ce beau groupe protestant qui convertit les pécheurs et qui a de nombreux enfants dans mon diocèse afin de s’engager dans l’apostolat. Telle est l’illusion de nombreux évêques, aveuglés par les soi-disant fruits.
— Quelle est la pierre d’angle de la doctrine ?
— C’est la doctrine de l’eucharistie. Voilà le cœur. C’est une erreur de regarder d’abord les fruits et d’ignorer ou de ne pas prendre soin de la doctrine, de la liturgie. Je suis sûr que viendra un temps où l’Église examinera cette organisation en profondeur et de manière objective sans la pression des lobbies du Chemin néocatéchuménal, et leurs erreurs de doctrine et de liturgie seront véritablement mises au jour.
— Il y a 50 ans la déclaration Nostra aetate du concile Vatican II a été promulguée. Son quatrième article présente la relation entre l’Église catholique et le peuple juif dans un nouveau cadre théologique. Ce document est l’un des textes conciliaires les plus problématiques les plus controversés, entre autres choses en raison de ses déclarations à propos des Juifs. A l’occasion du cinquantenaire de ce document un nouveau texte a été publié par le cardinal Kurt Koch pour le compte du Saint-Siège, où nous pouvons lire que « l’Église catholique ne met en œuvre ni ne soutient aucune mission spécifique et institutionnelle dirigé vers les Juifs ». Le commandement de Jésus par rapport à la mission n’est-il plus valide ?
— Cela est impossible car cela serait absolument contraire à la parole du Christ. Jésus-Christ a dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis de la maison d’Israël qui se sont perdues. » Et sa mission continue, Il ne l’a pas abolie. Il a dit : « Allez enseigner toutes les nations et faites-en mes disciples », plutôt qu’« aller enseigner toutes les nations à l’exception des Juifs ». C’est ce qu’implique la déclaration que vous évoquez. Cela est absurde. Cela est contre la volonté de Dieu et contre l’histoire tout entière de la vie de l’Église au cours de 2000 ans. L’Église a toujours prêché à tous, indépendamment de leur nation ou de leur religion. Le Christ est le seul Rédempteur. Aujourd’hui les Juifs rejettent l’alliance de Dieu. Il n’y a qu’une alliance de Dieu : l’ancienne Alliance était seulement une préparation et a atteint son objectif dans l’Alliance nouvelle et éternelle. C’est aussi ce qu’enseigne le concile Vatican II : « L’économie de l’Ancien Testament avait pour raison d’être majeure de préparer l’avènement du Christ Sauveur de tous… Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé » (Dei Verbum 15 et 16).
Les Juifs ont rejeté cette alliance divine, puisque Jésus leur a dit : « Celui qui me hait, hait aussi mon Père. » (Jn 15, 23). Ces paroles de Jésus valent encore pour les Juifs d’aujourd’hui : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mc, 13, 31). Et Jésus a dit : si vous ne m’acceptez pas, vous ne pouvez pas aller au père. Lorsque les Juifs d’aujourd’hui rejettent le Christ, ils rejettent le Père et aussi son alliance. Car en définitive il n’y a qu’une alliance, et non deux alliances : l’ancienne est passée à la nouvelle. Car il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a pas deux dieux, un dieu de l’Ancien Testament et un dieu du Nouveau Testament. Cela constitue une hérésie gnostique. C’est la doctrine des pharisiens et du Talmud. Aujourd’hui les Juifs sont des disciples talmudiques des Pharisiens, qui ont rejeté l’alliance de Dieu dans son alliance nouvelle et éternelle. Cependant, les Juifs justes de l’Ancien testament – les prophètes, Abraham et Moïse – ont accepté le Christ. C’est Jésus qui l’a dit, et donc nous devons le souligner, nous aussi.
— Alors que Nostra aetate, fortement lié à Jean-Paul II, appelle les Juifs « des frères aînés », le pape Benoît XVI a employé la forme « pères dans la foi ». Mais les Juifs de l’Ancien Testament et le judaïsme talmudique sont deux choses très différentes, n’est-ce pas ?
— Oui, évidemment. Malheureusement, les expressions de ces deux papes sont aussi dans une certaine mesure ambiguës. Elles ne sont pas claires. De telle sorte que lorsque les ces mots doivent indiquer que les Juifs sont nos frères aînés, nous devons souligner que seuls les Juifs de l’Ancien Testament – les prophètes, Abraham et tous les saints de l’Ancien Testament – sont nos frères aînés. Cela est juste car ils avaient déjà accepté le Christ, non de manière explicite mais au niveau des préfigurations et des symboles, et Abraham a même dit explicitement, comme le Christ lui-même l’a dit : « Abraham, votre père, a désiré avec ardeur de voir mon jour : il l’a vu, et il en a été rempli de joie » (Jn, 8, 56). Mais comment pouvons-nous dire cela des Juifs du Talmud d’aujourd’hui qui rejettent le Christ et qui n’ont pas foi au Christ et en la Sainte Trinité ? Comment peuvent-ils être nos frères aînés s’ils n’ont pas foi au Christ ? Que sont-ils supposés m’enseigner ? J’ai foi au Christ et en la Sainte Trinité. Mais ils rejettent la Sainte Trinité, et donc ils n’ont pas la foi. Et donc ils ne peuvent jamais être mes frères aînés dans la foi.
— L’islam est la religion la plus communément pratiquée au Kazakhstan. Traditionnellement, les Kazakhs ethniques sont des musulmans sunnites. Quelle est votre expérience du dialogue avec eux ? L’islam, dit-on, est similaire au christianisme ou au judaïsme parce qu’il croit en un seul Dieu, et ainsi le monothéisme est supposé constituer la base du dialogue. Mais est-ce réellement cela ? Est-il possible d’engager un dialogue théologique profond avec eux ? Allah est-il la même chose que la Sainte Trinité ? Peut-il y avoir une base de dialogue théologique si l’islam hait la foi en l’Incarnation ?
— Il y a aussi de la confusion lorsque l’on dit que les Juifs, les musulmans et les chrétiens suivent des religions monothéistes. Cela porte vraiment à confusion. Pourquoi ? C’est que nous, chrétiens, nous croyons toujours non seulement en un seul Dieu, mais au Dieu trine, en Dieu, la très Sainte Trinité. Nous ne croyons pas seulement en un seul Dieu comme toute personne humaine peut le faire à la lumière de la raison naturelle. Les Juifs et les musulmans croient en un seul Dieu qui est une seule personne. C’est une hérésie, ce n’est pas vrai. Dieu n’est pas une personne, Dieu est trois personnes. Et qui plus est, ils n’ont pas la foi parce qu’ils croient seulement que Dieu est un, mais cela ne requiert pas la foi, seulement la raison naturelle. Il y a le dogme de la foi qui déclare qu’à la lumière naturelle de la raison naturelle chaque personne peut reconnaître que Dieu est un. Nous avons une foi surnaturelle, et c’est une différence substantielle.
Objectivement, Dieu, que nous connaissons par la raison, est évidemment la Sainte Trinité. Mais les Juifs et les musulmans n’acceptent pas la Sainte Trinité. Ainsi nous ne pouvons pas prier ensemble parce que leur culte manifeste leurs conviction qu’il y a un seul Dieu, une seule personne. Mais nous, chrétiens, nous adorons toujours Dieu en trois personnes. Toujours. Et donc nous ne pouvons pas rendre le même culte. Ce ne serait pas véridique. Ce serait une contradiction et un mensonge.
— Cela signifie-t-il que les deux journées mondiales de prière pour la paix a Assise ont représenté une contradiction scandaleuse ?
— Hélas, les journées mondiales de prière qui se sont tenues à Assise contenaient et manifestaient une confusion en ce qui concerne la différence substantielle entre la prière des chrétiens, qui est toujours dirigée vers la très Sainte Trinité, et la prière de personnes qui reconnaissent Dieu comme créateur, comme une seule personne à la lumière de la raison naturelle, et qui l’adorent selon la raison naturelle. L’aspect le plus dommageable des rencontres de prière interreligieuses à Assise a été, cependant, le fait qu’y participaient également les représentants de religions polythéistes, qui ont adressé leur culte à des idoles, et qui ont donc pratiqué une véritable idolâtrie, qui est le plus grand péché selon l’Ecriture Sainte.
— Comment voyez-vous la crise des migrants en Europe ? Quelle est l’attitude catholique correcte à son égard ?
— C’est un problème plus ou moins politique. Ce n’est pas la première tâche des évêques que de faire des déclarations politiques. Mais en tant que personne privée, et non en tant qu’évêque, je dirais que la soi-disant « migration » a été planifiée et programmée de manière artificielle, on peut même parler d’une forme d’invasion. Certaines puissances politiques globales l’ont préparée il y a de longues années déjà, en créant la confusion et les guerres au Proche-Orient, en « aidant » ses terroristes ou sans s’y opposer de manière officielle ; ainsi – d’une certaine façon – elles ont contribué à cette crise. Déplacer une telle masse de gens, qui sont pour la plupart musulmans et qui appartiennent à une culture très différente vers le cœur de l’Europe, est problématique. Ainsi un conflit programmé se trouve-t-il en Europe et la vie civile et politique est déstabilisée. Cela doit être évident aux yeux de tous.
— J’aimerais vous interroger sur l’orthodoxie russe et la Russie. Vous connaissez bien l’Église orthodoxe russe, leur vie et leur mentalité. L’année prochaine marquera le centième anniversaire de Fatima. Sans aucun doute la Russie n’a pas été consacrée clairement au Cœur immaculé de Marie et on sait qu’elle ne s’est pas convertie à Dieu.
— Eh bien, nous connaissons le texte publié par Jean-Paul II. C’était donc d’une certaine manière une consécration de la Russie, qui n’était certainement pas explicite. Dans le texte il parlait des pays et des nations qui ont besoin de cette consécration et que Marie voulait voir consacrés à elle. C’était évidemment une allusion à Fatima. Je dirais donc que c’était une consécration indirecte de la Russie. Mais je crois que ce cela doit également être fait d’une manière explicite, qui mentionne spécifiquement la Russie. Et j’espère donc que cela puisse être fait à l’avenir.
— La tradition catholique et la sainte liturgie catholique selon l’usus antiquior pourraient promouvoir un véritable œcuménisme à l’égard de l’orthodoxie. Mais hélas ils sont effarés à la vue de l’usus latin moderne. Ils disent également que nous sommes comme les protestants. Cela est tragique si nous pensons à la tradition apostolique commune qui se trouve à la racine des liturgies latines et grecques. Cela promet qu’il un dialogue efficace avec les églises orientales en dehors de la tradition catholique ?
— Cela est vrai, évidemment. J’ai de fréquents contacts avec le clergé orthodoxe et c’est ce qu’il me dit. Cette manière de célébrer face au peuple, en utilisant les femmes comme lectrices, constituent des exemples qui ressemblent davantage au culte protestant. Le prêtre et les fidèles forment un cercle fermé, la célébration est comme une réunion et une conférence, de même que des aspects informels au cours de la messe sont contraires à la tradition catholique et apostolique que nous partageons avec l’Eglise orthodoxe. C’est donc vrai et je suis convaincu que lorsque nous reviendrons à la liturgie traditionnelle, ou du moins que nous célébrerons le nouvel ordo de la messe d’une manière traditionnelle nous nous rapprocherons également de nos frères orthodoxes, au moins au niveau liturgique. En 2001, Jean-Paul II a écrit une lettre à la Congrégation pour le culte divin, dans laquelle il a inséré une phrase très intéressante. Il a parlé de la liturgie romaine traditionnelle, qui est hautement vénérable et qui a des similitudes avec les liturgies orientales vénérables.
— Le pape François et le patriarche orthodoxe russe Cyrille de Moscou et de toutes les Russies se sont rencontrés à La Havane, à Cuba le 12 février 2016 pour signer une déclaration conjointe historique. Ce document contient 30 points, dont seuls trois font référence à des questions théologiques ; le reste concerne la paix mondiale, les questions sociales, la protection de la vie, le mariage, la protection de l’environnement et la liberté religieuse. Quelle est la signification de cette rencontre ?
— Le seul fait qu’un pontife romain et un patriarche russe se soient rencontrés pour la première fois de l’histoire revêt une signification spéciale. Au niveau humain et psychologique une telle rencontre a écarté la défiance et l’aliénation mutuelles, vieilles de nombreux siècles. Et donc en ce sens c’était une rencontre importante. Les questions théologiques, toutefois, ont été presque totalement écartées. Les circonstances de la rencontre avaient également une dimension clairement politique. Nous espérons que la divine Providence utilisera cette rencontre pour l’unité future dans l’intégrité de la foi catholique.
— Le pape François a ouvert le Jubilé extraordinaire de la miséricorde, qui est une période de prière depuis la fête de l’Immaculée Conception (8 décembre) 2015 jusqu’à la fête du Christ Roi (20 novembre), 2016. Elle nous donne l’occasion d’entendre de nombreux enseignements et méditations sur la miséricorde. Comment interprétez-vous la miséricorde de Dieu ?
— La miséricorde de Dieu et son amour pour nous. Et la miséricorde de Dieu nous a été révélée lorsqu’Il est venu à nous et qu’Il est devenu l’un de nous. C’est l’ineffable miséricorde de Dieu qui fait qu’Il a décidé de devenir un homme et qu’Il nous a sauvé sur la croix. La miséricorde de Dieu repose sur le fait qu’Il est toujours prêt à nous pardonner lorsque nous nous reportons sincèrement de notre péché. Jésus lui-même dit à Pierre lorsqu’il lui demanda : « Lorsque mon frère pèche contre moi, lui pardonnerai-je sept fois ? » : « Non pas sept fois mais 77 fois », c’est-à-dire chaque fois que votre frère vous demande sincèrement votre pardon. A chaque fois que nous demandons à Dieu de pardonner nos péchés, pour énorme et horrible qu’ils soient, Il nous pardonnera à condition que nous nous en repentions sincèrement, c’est-à-dire que nous soyons prêts à les éviter à l’avenir. Mais hélas, le groupe du cardinal Kasper et les clercs qui soutiennent sa théorie, font une mauvaise interprétation du concept de la miséricorde et en abusent, en introduisant la possibilité que Dieu pardonne même lorsque nous n’avons pas la ferme intention de nous repentir et d’éviter le péché à l’avenir. En définitive, il s’agit d’une destruction totale du vrai concept de la miséricorde divine. Cette théorie dit : vous pouvez continuer de pécher, Dieu est miséricordieux. C’est un mensonge, et d’une certaine façon c’est également un crime spirituel car vous poussez les pêcheurs à continuer de pêcher, et d’être par voie de conséquence perdus et condamnés pour toute l’éternité.
— Quel lien y a-t-il entre la miséricorde de Dieu et la Sainte Eucharistie ? Le Saint-Sacrement est-il le signe principal de la miséricorde de Dieu tel qu’Il s’est donné, vere, realiter et substantialiter ?
— Oui, évidemment. Il en est ainsi parce que la sainte Eucharistie est le sacrement de la Croix du Christ, le sacrement de son sacrifice, rendu présent à chaque messe. L’acte de notre rédemption devient présent, et c’est le plus grand acte de la miséricorde de Dieu. Ainsi l’Eucharistie est une démonstration et une proclamation de la miséricorde vivante de Dieu pour nous. Mais l’Eucharistie ne contient pas seulement le sacrifice du Christ mais également la personne du Christ lui-même. Son corps et son âme sont réellement présents et c’est la réalité la plus sacrée et la plus sainte que nous ayons ici sur terre. Nous ne pouvons nous approcher du Très Saint qu’à la manière du pécheur publique qui disait : « Seigneur, je ne suis pas digne, mais guérissez-moi, purifiez-moi ! » Ainsi l’Eucharistie est également la démonstration de la miséricorde de Dieu, qui demande que nous soyons au préalable purifiés et lavés de nos péchés. Le principal sacrement de la miséricorde est proprement le sacrement de la pénitence, cependant. L’Eucharistie est la démonstration de la miséricorde de Dieu, et elle demande nécessairement le sacrement spécifique de la miséricorde qu’est le sacrement de la pénitence, afin que l’âme soit purifiée. La porte vers la miséricorde est le sacrement de la pénitence : c’est la porte ouverte du cœur de Jésus, où, pendant l’absolution sacramentelle se déverse depuis le cœur de Jésus son Sang qui purifie le pêcheur. La sainte messe contient en elle-même la source de tous les autres sacrements, et cette source est le sacrifice de la Croix.
— Le Motu proprio Summorum Pontificum aura dix ans l’année prochaine. Votre Excellence a suivi la manière dont cette loi pontificale est observée au niveau mondial. Comment voyez-vous la situation ?
— A l’évidence, en conséquence du Motu proprio, la liturgie traditionnelle a commencé à s’étendre lentement mais de manière très forte. Un tel mouvement ne peut plus être arrêté. Il est déjà tellement fort, spécialement parmi les jeunes générations : les jeunes, les séminaristes, les familles jeunes… Ils veulent expérimenter la beauté de la foi catholique à travers cette liturgie, et c’est pour moi un vrai signe du travail du Saint Esprit, parce que cela se répand si naturellement et lentement, sans l’aide des structures officielles de l’Eglise, sans l’aide de la nomenklatura. Souvent, ce mouvement doit même subir l’opposition des représentants officiels de l’église. Mais malgré l’obstruction de la part de la bureaucratie ecclésiastique, il croît et s’étend, et c’est pour moi le travail du Saint-Esprit. Et le Saint-Esprit est plus fort que quelques évêques et cardinaux ou structures ecclésiastiques bien établies.
— De nombreux traditionalistes qui ne voient que la beauté de la liturgie ne se préoccupent pas de la doctrine. Le formalisme, le ritualisme et le perfectionnisme sont très dangereux car ces erreurs opèrent une séparation entre la vérité doctrinale, la vie et la liturgie. Comment pouvons-nous éviter ces maux ?
— Il y a un principe catholique de base qui affirme : Lex orandi est lex credendi. Cela signifie que la loi de la foi, la vérité des catholiques doivent être exprimées dans la loi de la prière, le culte public de l’église. Les textes et les rites de la liturgie doivent refléter l’intégralité et la beauté de la foi catholique et des vérités divines. Lorsque nous aimons la beauté de la liturgie, sa forme traditionnelle, nous devons être touchés dans notre âme et dans notre esprit afin d’aimer de plus en plus la vérité catholique, et de la vivre dans notre vie chrétienne quotidienne. Un vrai catholique doit d’abord aimer l’intégrité de la foi, et de cet amour vient l’intégrité de la liturgie et de cet amour vient l’intégrité de la morale. Ainsi pourrions-nous étendre l’axiome traditionnel en disant : Lex credendi – lex orandi – lex vivendi. La garde et la défense de l’intégrité de la foi catholique doivent toujours s’exercer cependant, selon le principe du sentire cum ecclesia, c’est-à-dire avec respect et amour.
— Au temps de Jean-Paul II, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a publié une instruction intitulée Redemptionis Sacramentum, sur certaines choses qui doivent être observées ou évitées en ce qui concerne la très sainte Eucharistie. Ce document prescrit que : « Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles. »
Nous croyons en la doctrine de la présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie. Donner le Saint-Sacrement dans la main fait courir le risque d’en faire tomber des petits fragments et donc de profaner le Saint des Saints. Votre livre nous a appris que l’ancienne pratique était absolument différente de la forme protestante actuelle. Lorsqu’on leur demande de donner la sainte communion dans la main, Non possumus est il la seule réponse adéquate pour les prêtres, les diacres ou les ministres extraordinaires ?
— Oui je suis totalement d’accord avec cela. Je n’ai rien à ajouter, c’est tellement évident. Avant toute chose, nous devons défendre Notre Seigneur. C’est un fait qu’à l’occasion de quasi toutes les distributions de la sainte communion dans la main il y a un réel danger de pertes de fragments. Donc nous ne pouvons pas donner la sainte communion dans la main. C’est trop dangereux. Nous devons décider de protéger et de défendre Notre Seigneur. La loi de l’Eglise est subordonnée aux biens de l’Eglise. Et dans ce cas précis la lettre de la loi – permettre de donner la communion dans la main – est cause d’un grand dommage spirituel au Très Saint dans l’Eglise, à savoir Notre Seigneur dans l’Eucharistie. Donc, donner la communion dans la main est dangereux et fait du tort à l’Eglise. Et donc nous ne pouvons pas suivre cette loi. En pratique c’est évidemment difficile car dans certains endroits les gens ont déjà l’habitude de prendre la sainte communion dans la main. Cependant, nous devons leur expliquer cela au préalable, avec beaucoup de conviction et d’amour, et habituellement la majorité l’acceptera. Donc nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour y arriver.
— Et que faire lorsque les supérieurs ne veulent pas permettre aux séminaristes, aux acolytes ou ministres extraordinaires d’agir ainsi ?
— Je préférerais ne pas donner la communion dans la main. Et si le supérieur me contraignait à le faire, je dirais : « Je ne peux pas. » Je dois dire au supérieur que moi aussi, j’ai une conscience.
— Ces derniers jours votre Excellence a eu l’occasion de rencontrer la crème des catholiques traditionnels hongrois et des prêtres traditionnels hongrois lors de vos conférences et à la messe. Nous avons rendu visite au parlement et nous avons prié devant la sainte couronne hongroise, et devant la sainte main droite du roi saint Etienne. Quelle est votre impression du Regnum Marianum (« Royaume de Marie », nom traditionnel de la Hongrie, NDT) ?
— C’est un si beau pays ! Je vois de si beaux villages et de si belles églises partout ! Mon voyage m’a montré que c’est un pays catholique. Et j’espère que les Hongrois seront fidèles au Regnum Marianum afin que votre pays puisse véritablement être sous le règne de Notre-Dame. Et le règne du Christ se réalise toujours à travers Marie. Donc lorsque vous êtes un Regnum Marianum, vous devez également être un Regnum Eucharisticum. Je souhaite que l’amour et la révérence à l’égard de Notre Seigneur eucharistique ainsi que sa défense puissent croître en Hongrie.
Propos recueillis par Dániel Fülep
Entretien réalisé et publiée par le
JOHN HENRY NEWMAN CENTER OF HIGHER EDUCATION, Hongrie
23 avril, 2016
Mgr Athanasius Schneider s’exprime sur les synodes sur la famille et la crise de l’Eglise. Traduction exclusive depuis le hongrois
Dans un long entretien accordé au mois de mars par Mgr Athanasius Schneider à l’association hongroise John Henry Newman, l’évêque auxiliaire d’Astana a redit que les fidèles catholiques peuvent être appelés à aider à préserver la vraie doctrine et la vraie morale de l’Église. Cette interview qui date d’avant la publication d’“Amoris laetitia” n’évoque évidemment pas l’Exhortation post-synodale mais elle aborde par avance de nombreux thèmes très actuels. Elle contient en outre de nombreuses réponses très franches et très directes sur de nombreux thèmes, comme la crise de l’Église, le Chemin néocatéchuménal, la crise des migrants, la vidéo du pape François sur le « dialogue interreligieux »…
Je vous propose ici ma traduction « officieuse » du texte depuis la traduction anglaise parue sur le site newman.hu, où l’on trouvera par ailleurs en anglais toutes les notes dont l’intervieuweur, Dániel Fülep, a enrichi le textes. La pertinence des questions et la teneur des réponses font de cet entretien un document à conserver. – J.S.
— A la suite du synode extraordinaire sur la famille de nombreuses personnes ont été effrayées, ou au contraire remplies de faux espoirs. Ceux qui espéraient voir un changement de la doctrine morale de l’Eglise ont probablement été déçus par le contenu du rapport final. Ne pensez-vous pas qu’il se soit agi d’un ballon d’essai en vue d’assouplir la doctrine fondamentale de l’Eglise en ouvrant la porte à de graves abus, et à de nouvelles tentatives de ce type à l’avenir ? Qu’en pense votre Excellence au vu du rapport final du synode ordinaire ?
— Eh bien, grâce à Dieu, le rapport final du synode a fait des déclarations claires sur le comportement homosexuel, qui est inacceptable à la lumière de la morale chrétienne, et il contient également des mots clairs et justes contre l’idéologie du genre. Grâce en soit rendu à Dieu. Mais ainsi que je le déclarais dans mon analyse du rapport final, la section qui concerne les couples remariés demeure ambiguë. De telle sorte que ceux qui font la promotion de la communion pour les divorcés remariés ont soudain déclaré que ce rapport constituerait une porte ouverte, même si c’était seulement de manière indirecte, à l’accès des remariés au sacrement. Les évêques, cependant, doivent éviter de telles déclarations ambiguës dans les documents officiels. Bien évidemment, le rapport final n’est pas un texte du magistère, grâce à Dieu : ce n’est qu’un rapport. C’est pourquoi nous devons attendre et espérer qu’il y ait un autre texte officiel du magistère qui énoncera clairement la doctrine catholique.
— Dans une interview, votre Excellence a dit à propos du synode extraordinaire : « Hélas, le rapport final du synode contient également un paragraphe sur le vote à propos de la question de la communion aux divorcés remariés. Même s’il n’a pas obtenu des deux tiers des votes requis, il est inquiétant et étonnant qu’une majorité absolue des évêques présents ait pu voter en faveur de la sainte communion pour les divorcés et remariés, ce qui donne une mauvaise image de la qualité spirituelle de l’épiscopat catholique aujourd’hui. » Que pense votre Excellence de cette mauvaise qualité spirituelle de l’épiscopat catholique ? Quelles en sont les raisons profondes ?
— Nous avons observé pendant de longues années que de nombreuses conférences épiscopales officielles s’occupent de manière prédominante des affaires temporelles et terrestres plutôt que des affaires surnaturelles et éternelles, alors que ce sont ces dernières qui doivent être considérées comme les plus importantes dans la vie de l’Eglise. Sauver les âmes et les conduire au ciel : c’est pour cela que le Christ est venu nous sauver et pour cela qu’Il a fondé l’Eglise. Par conséquent l’Eglise doit conduire les hommes au ciel et leur transmettre les vérités divines, les grâces surnaturelles et la vie de Dieu. Voilà la tâche principale de l’Eglise. S’occuper des affaires temporelles est l’affaire du gouvernement. Je vois ici un transfert indu de la tâche de gouverner et de l’autorité civile aux évêques, les successeurs des apôtres. Évidemment, sur le fondement de sa doctrine sociale, l’Eglise peut conseiller le gouvernement de manière à ce que la vie sociale soit plus conforme à la loi naturelle. Mais ce n’est pas la tâche principale de l’Eglise. C’est une tâche secondaire. La crise actuelle de l’Eglise est largement due à ceci : la substitution de la tâche principale par des tâches secondaires.
— Les synodes ordinaires ont abouti à un rapport final contenant des propositions pastorales qui ont été soumises au discernement du pape. Votre Excellence écrit à ce propos : « Au cours du synode sont apparus ces nouveaux disciples de Moïse et ces nouveaux Pharisiens qui dans les numéros 84 à 86 du rapport final ont ouvert une petite porte à l’accès des divorcés remariés à la communion… Au cours des deux dernières assemblées du synode, en 2014 et 2015, les nouveaux disciples de Moïse et les nouveaux Pharisiens ont masqué leur rejet pratique de l’indissolubilité du mariage et la suspension du sixième commandement derrière une approche au cas par cas… » On rencontre également ici la méthode du langage typiquement ambigu du modernisme. Nous trouvons des termes imprécis ou équivoques, par exemple « chemin de discernement », « accompagnement », « for interne », « orientation de l’évêque », « dialogue avec le prêtre », « une plus grande intégration dans la vie de l’Eglise ». Il semble que dans le rapport final (et surtout les paragraphes 85 et 86) la conscience prévaut sur la loi divine. N’était-ce pas là l’erreur de Luther ? Elle est liée aux principes protestants du jugement subjectif en matière de foi et de discipline et à la théorie erronée de l’optio fundamentalis, n’est-ce pas ?
— Alors que ces paragraphes affirment que le jugement individuel de la conscience de ces couples doit être posé conformément à la doctrine de l’église, il demeure un manque de clarté. Ceux qui font la promotion de la communion aux divorcés remariés, tels le cardinal Kasper et son groupe, affirment ouvertement que, bien que la doctrine de l’Eglise demeure, il existe certainement la possibilité que les divorcés remariés puissent recevoir la communion. Ainsi ils ont accepté la possibilité d’une contradiction entre la doctrine et la pratique. C’est également la position typique du protestantisme. On garde la théorie ou la doctrine, les œuvres n’étant pas tellement importantes ou nécessaires. C’est le principe dangereux de la rédemption par la foi seule. Et le même paragraphe n’affirme pas que la cohabitation en dehors d’un mariage valide est peccamineuse. Il s’agit d’une omission objectivement grave. Le rapport final dit indirectement que pour les divorcés remariés, la culpabilité de la cohabitation pourrait être réduite, voire ne pas être imputée du tout, en raison de circonstances ou des passions auxquelles ils sont soumis. Cependant, l’application du principe en question à la cohabitation en dehors du mariage est totalement incorrecte. Ceux qui cohabitent ont l’intention de commettre le péché de manière continue, de telle sorte qu’il ne s’agit pas d’un acte immoral instantané. Ils doivent avoir l’intention d’éviter les actes sexuels en dehors du mariage. Et ainsi l’imputabilité des péchés de cohabitation pourrait également être appliquée également aux jeunes qui cohabitent sans être mariés. En admettant une telle théorie, ces évêques annulent le sixième commandement de Dieu. Et si ce principe est accepté, aucun des péchés contre le sixième commandement ne sera plus considéré comme un péché. Il s’agit d’une certaine façon de l’abolition du sixième commandement.
— Votre excellence a déclaré à propos du rapport final du synode ordinaire qu’il « semble inaugurer une cacophonie doctrinale et disciplinaire au sein de l’Église catholique, qui contredit l’essence même de l’appartenance à la religion catholique ». Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?
— La cacophonie est le contraire de la symphonie. La symphonie signifie que toutes les voix s’accordent pour produire l’harmonie, et pour la proclamer. Dans la cacophonie, l’une des voix semble fausse. Elle est contraire à la vérité de la mélodie. Ainsi, lorsque ce rapport final échoue à affirmer clairement l’immoralité de la cohabitation des personnes divorcées, lorsqu’il échoue à déclarer clairement les conditions établies par Dieu en vue de la réception digne de la sainte communion, d’autres utiliseront ce manque en vue de proclamer un mensonge, de telle sorte que leur voix ira contre la vérité, de même qu’une voix fausse en musique contredit la vérité de la symphonie.
— Lors d’une conférence théologique à Rome en décembre 2010 vous avez affirmé le besoin d’un « nouveau syllabus » où l’autorité enseignante du pape corpus corrigerait les interprétations erronées des documents du concile Vatican II. Qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
— Je pense que, en ces temps de confusion, il est absolument nécessaire de disposer d’un tel syllabus. Syllabus signifie liste, une énumération des dangers, des affirmations confuses, des mauvaises interprétations etc. ; une énumération des erreurs les plus répandues et les plus communes dans tous les domaines tels le dogme, la morale et la liturgie. D’un autre côté, il faut aussi clarifier et aborder positivement ces mêmes points. Cela viendra sûrement car l’Eglise a toujours publié des clarifications extrêmement claires, spécialement après les temps de confusion.
— On a donné au programme pontifical de Jean XXIII dans une allocution du 25 janvier 1959 le nom d’aggiornamento, et ce fut l’un des mots-clefs du concile Vatican II. Quelle est l’interprétation correcte de cette phrase ?
— Pour le pape Jean XXIII, l’aggiornamento n’était pas le changement de la vérité, mais son explication d’une manière plus profonde et plus pédagogique de manière à ce qu’on puisse mieux la comprendre et l’accepter. Le pape insistait sur le faite que l’aggiornamento signifie garder la foi dans son intégralité. C’est après le concile que ce mot a été utilisé d’une manière radicalement détournée en vue de modifier la foi. Telle n’était pas l’intention de Jean XXIII.
— Un autre terme mal compris est celui de participatio actuosa. Même des clercs affirment que cela signifie que chacun, de préférence, se voie attribuer une tâche au cours de la liturgie. C’est comme si ce terme renvoyait au tohu-bohu ou à l’activisme. L’idée d’une activité interne n’est même pas évoquée.
— La première personne à utiliser l’expression « participation active » était le pape Pie X, dans son célèbre motu proprio Tra le Sollecitudini sur la musique sacrée. Le pape parle de participation active et explique qu’elle signifie que les fidèles doivent être conscients des mots et des rites sacrés au cours de la sainte messe, en participant de manière consciente plutôt que de manière distraite. Leur cœur et leur bouche doivent être en accord l’un avec l’autre. On trouve pratiquement la même signification dans le document Sacrosanctum Concilium où l’on ne trouve aucune réinterprétation majeure de ces paroles. Sacrosanctum Concilium enseigne qu’en pratique, la participation active signifie écouter, répondre, chanter, se tenir à genoux et également demeurer silencieux. C’était la première fois que le magistère parlait du silence comme d’une forme de participation active. Il nous appartient donc de détruire quelques mythes au sujet de la participatio actuosa.
— Aujourd’hui nous devons nous rendre compte de l’existence d’une profonde ligne de fracture au sein de l’Église. L’image générale est très complexe, mais de manière simpliste nous pouvons dire qu’il existe une douloureuse confrontation entre le modernisme et la tradition. Comment votre Excellence explique-t-elle cette dichotomie dans la vie de l’Église ?
— Nous vivons et nous faisons l’expérience de cette dichotomie depuis cinquante ans, depuis le concile. D’un côté il y a des signes positifs au sein de l’Eglise. De l’autre, de réelles erreurs sont répandues par certains évêques et certains prêtres. Une telle situation est contraire à la nature de l’Eglise. Jésus-Christ a ordonné aux apôtres et à ses successeurs de garder le trésor de la foi, c’est-à-dire la foi catholique, intact, et ainsi les apôtres sont allés jusqu’à mourir pour cette foi. Ceux qui disposent de l’autorité dans l’Eglise doivent agir contre une telle situation et la rectifier.
— Si nous analysons la vie de l’Église nous nous rendons compte que nous vivons des temps extraordinaires. L’apostasie est généralisée, peut-être est-elle partout, et les hérésies s’en donnent à cœur joie : modernisme, conciliaire, archaïsme etc. Hélas, nous voyons des signes d’hérésie même parmi les évêques. Les historiens disent que cette crise nous rappelle les temps de l’arianisme. Si cette comparaison est exacte, quelle est donc la similitude entre le temps de l’arianisme et notre époque ?
— La crise arienne au quatrième siècle a en effet été à l’origine d’une confusion générale dans l’Eglise tout entière. Ainsi l’hérésie ou les demi-vérités et les ambiguïtés à propos de la divinité du Christ étaient-elles largement répandues à cette époque-là. Il ne restait que très peu d’évêques pour s’opposer ouvertement à l’hérésie et à l’ambiguïté des « semi-ariens ». À cette époque-là seuls les clercs politiquement corrects était promus aux charges ecclésiastique plus hautes, tel l’épiscopat, parce que le gouvernement de l’époque soutenait et promouvait l’hérésie. D’une certaine manière il en va de même à notre époque. A notre époque ce n’est pas seulement une doctrine spécifique de la foi qui est niée, mais il existe une confusion générale qui touche presque tous les aspects de la doctrine, de la morale et de la liturgie catholique. De nos jours en outre, la plupart des évêques sont assez silencieux, voire timorés en ce qui concerne la défense de la foi catholique. Et donc ma réponse est oui, il y a des similitudes.
— D’aucuns suggèrent qu’il serait important qu’un nouveau dogme définisse le terme de « tradition » et expose clairement les liens de la tradition avec la papauté, les conciles, le magistère etc. Ce nouveau dogme pourrait défendre la tradition contre le conciliarisme par exemple, ou contre l’interprétation incorrecte de la primauté pontificale. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
— Nous disposons d’un document du concile Vatican II sur la révélation divine, Dei Verbum, qui contient de très belles déclarations. Il dit que le magistère – que le pape – n’est pas au-dessus de la parole de Dieu ou de la tradition mais, qu’en tant que serviteur de la parole écrite et celle qui est transmise oralement (la tradition) de Dieu, il se trouve en dessous. On doit également insister sur le fait que le pape, la papauté n’est pas propriétaire de la tradition ou de la liturgie et qu’il doit les préserver, comme un bon jardinier. Le pape doit préserver et défendre la tradition comme un serviteur fidèle. Il me semble qu’il serait bon d’approfondir la réflexion sur la relation entre le magistère et la tradition.
— Aujourd’hui, les fidèles catholiques font l’expérience de la faiblesse et des dysfonctionnements du magistère : sans exagération j’ose dire que dans les médias officiels catholiques on peut entendre lire et voire des erreurs grossières, des ambiguïtés, et même des hérésies de la bouche de prêtres de haut rang, hélas, et même d’évêques et des plus hauts dignitaires de l’Église, quasiment chaque jour. Une partie significative des déclarations officielles — même depuis les plus hautes sphères — sème la confusion, et contradictoire, trompant de nombreux fidèles. Que doivent faire les fidèles catholiques en ces temps difficiles ? Comment pouvons-nous rester fermes dans la foi dans cette situation ? Quel est notre devoir ?
— Au cours de l’histoire de l’Église il y a toujours eu des temps de crise profonde de la foi et de la morale. La crise la plus profonde, la plus dangereuse a été sans aucun doute la crise arienne au quatrième siècle. C’était une attaque mortelle contre le mystère de la très Sainte Trinité. En ces temps-là, ce furent quasiment les simples fidèles qui ont sauvé la foi catholique. Dans son analyse de cette crise, le bienheureux John Henry Newman a dit que c’était l’ecclesia docta (l’église enseignée, c’est-à-dire les fidèles qui reçoivent l’instruction du clergé) plutôt que l’ecclesia docens (ceux qui détiennent le magistère ecclésiastique) qui a sauvé l’intégrité de la foi catholique au quatrième siècle. Au temps de crises profondes la divine Providence aime à utiliser les plus simples et les plus humbles pour démontrer l’indestructibilité de son Église. Cette affirmation de saint Paul peut également être appliquée à la situation interne de l’Église : « Mais Dieu a choisi les moins sages selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi les faibles selon le monde, pour confondre les puissants » (1 Cor 1, 27). Lorsque les simples fidèles constatent que les représentants du clergé, et même du haut clergé, laissent à l’écart la foi catholique et proclament l’erreur, ils doivent prier pour leur conversion, ils doivent réparer les fautes du clergé à travers le témoignage courageux de la foi. Parfois, les fidèles doivent également conseiller et corriger le clergé, mais toujours avec respect, c’est-à-dire en suivant le principe du sentire cum ecclesia, ainsi que l’ont fait par exemple sainte Catherine de Sienne ou sainte Brigitte de Suède. Dans l’Église nous constituons tous un seul corps, le corps mystique du Christ. Lorsque la tête (le clergé) est défaillant, les autres membres doivent essayer de renforcer le corps tout entier. En définitive, l’Église est guidée par la tête invisible qui est le Christ, et elle est animée par son âme invisible qui est le Saint-Esprit. C’est pourquoi l’Église est indestructible.
— La pape François a rendu public son intention de prière pour le dialogue interreligieux en janvier dans un message vidéo. Le Saint-Père affirme qu’il prie pour que « le dialogue sincère entre les hommes et les femmes des différentes religions puisse donner des fruits de paix et de justice ». Dans cette vidéo nous voyons le pape argentin en compagnie de croyants d’autres religions, juifs, musulmans et bouddhistes, chacun professant sa foi et déclarant ensemble qu’ils croient en l’amour. Le pape appelle au dialogue interreligieux en notant : « La plupart des habitants de la planète se disent croyants », et donc « cela devrait conduire au dialogue entre les religions ». « Ce n’est qu’à travers le dialogue », souligne-t-il, « que nous allons pouvoir éliminer l’intolérance et la discrimination ». Notant que de dialogue interreligieux est une « condition nécessaire pour la paix mondiale », le pape affirme : « Nous ne devons jamais cesser de prier pour cela ni de collaborer avec ceux qui pensent différemment ». Il exprime également son espoir de voir son appel à la prière atteindre tous les hommes. « Dans ce large spectre de religions » conclut le pape François, « il n’y a qu’une certitude que nous avons pour toutes : nous sommes tous enfants de Dieu » ; et il dit qu’il a confiance en nos prières. Dans la dernière image nous voyons le petit Jésus au milieu de Bouddha, de la Menorah et d’un chapelet musulman. Si nous pensons que Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu, et que l’Église catholique, l’acceptation de la foi et le baptême sont nécessaires au salut, et que nous savons que la filiation divine et la fin est le fruit de la justification, regarder cette vidéo nous plonge dans l’embarras…
— Évidemment. Hélas, cette déclaration du pape est hautement déconcertante et ambiguë. Il y a de la confusion parce qu’il met sur un même niveau le plan naturel, où tous les hommes sont des créatures de Dieu, et le plan surnaturel où seuls ceux qui croient au Christ et reçoivent le baptême sont des enfants de Dieu. Seuls sont enfants de Dieu ceux qui croient au Christ, qui ne sont pas nés de la chair ou du sang, qui désignent le plan naturel, mais qui sont nés de Dieu par la foi au Christ et par le baptême. C’est ce que déclare Dieu lui-même dans l’Evangile de Jean. La déclaration du Pape que vous évoquez contredit d’une certaine façon la parole de Dieu elle-même. Et comme l’écrivait saint Paul, ce n’est que par le Christ et à travers le Saint-Esprit qui est répandu dans nos cœurs que nous pouvons dire « Abba, Père ». Fondé sur la parole de Dieu, cela est absolument clair. Évidemment, le Christ a répandu son Sang pour la rédemption de tous, de chaque être humain. Telle est la rédemption objective. Et donc chaque être humain peut devenir un enfant de Dieu lorsqu’il accepte subjectivement le Christ à travers la foi et le baptême. Ainsi donc il nous faut absolument clarifier ces différences.
— Alors que la tradition est persécutée, il existe de nouveaux mouvements modernes qui reçoivent un fort soutien. L’un d’entre eux est la communauté de Kiko. Quelle est votre opinion à propos du Chemin néocatéchuménal ?
— Il s’agit d’un phénomène très complexe et malheureux. Pour parler ouvertement : c’est un cheval de Troie dans l’Église. Je les connais très bien car j’ai été délégué épiscopal pour le Kazakhstan à Karaganda pendant plusieurs années. Et j’ai assisté à leurs messes et à leurs réunions et j’ai lu ce qu’a pu écrire Kiko, leur fondateur, de telle sorte que je les connais bien. En parlant ouvertement et sans diplomatie, je dois déclarer : le Néocatéchuménat est une communauté judéo-protestante au sein de l’Église, avec une sorte de décoration catholique, rien de plus. Son aspect le plus dangereux concerne l’Eucharistie, parce que l’Eucharistie est le cœur de l’Eglise. Lorsque le cœur va mal, le corps entier va mal. Pour le Néocatéchuménat, l’Eucharistie est d’abord un banquet fraternel. C’est une attitude protestante, typiquement luthérienne. Ils rejettent l’idée et l’enseignement de l’Eucharistie en tant que vrai sacrifice. Ils pensent même que l’enseignement traditionnel de l’Église, et la croyance que l’Eucharistie est un sacrifice, ne sont pas chrétiens mais païens. Cela est totalement absurde, c’est typiquement luthérien, protestant. Au cours de leur liturgie de l’Eucharistie, ils traitent le très Saint-Sacrement d’une manière si banale que cela en devient parfois horrible. Ils restent assis en recevant la sainte communion, et après ils en perdent des fragments parce qu’ils n’en prennent pas soin, et après la communion ils dansent au lieu de prier et d’adorer Jésus en silence. Cela est véritablement profane, païen, naturaliste.
— Le problème n’est peut-être pas seulement d’ordre pratique…
— Le deuxième danger est constitué par leur idéologie. L’idée principale du Néocatéchuménat, selon leur fondateur Kiko Argüello est celle-ci : l’Église n’a eu une vie idéale seulement jusqu’à l’époque de Constantin au quatrième siècle, seul cela a été effectivement la véritable Église. Avec Constantin l’Eglise a commencé a se dégénérer : une dégénération doctrinale, liturgique et morale. Et l’Église a atteint le fond absolu de cette dégénération de la doctrine et de la liturgie avec les décrets du Concile de Trente. Mais, contrairement à ce qu’il croit, c’est l’opposé qui est vrai : ce fut là l’un des point culminants de l’histoire de l’Église en raison de la clarté de la doctrine et de la discipline. Selon Kiko, l’âge des ténèbres de l’Église a duré depuis le quatrième siècle jusqu’au concile Vatican II. C’est avec le concile Vatican II seulement que la lumière est entrée dans l’Église. Cela est une hérésie parce que cela voudrait dire que le Saint-Esprit aurait abandonné l’église. Et c’est véritablement sectaire, c’est tout à fait dans la ligne de Martin Luther qui déclarait que jusqu’à sa personne l’Église était restée dans les ténèbres et que c’est seulement à travers lui qu’il y eut la lumière dans l’Église. La position de Kiko est fondamentalement la même à ceci près que Kiko postule que l’âge des ténèbres de l’Église court depuis Constantin jusqu’à Vatican II. Ainsi ils font une mauvaise interprétation du concile Vatican II. Ils se disent les apôtres de Vatican II, et ce faisant ils justifient toutes leurs pratiques et leurs enseignements hérétiques par Vatican II. Il s’agit d’abus graves.
— Comment cette communauté a-t-elle pu être officiellement reconnue par l’église ?
— C’est une autre tragédie. Ils ont établi un lobby puissant au sein du Vatican il y a au moins 30 ans. Cela s’accompagne d’une autre tromperie : lors de nombreux événements ils présentent de nombreux fruits de conversion et de nombreuses vocations aux évêques. De nombreux évêques sont aveuglés par les fruits, ils ne voient pas les erreurs, et il ne les examinent pas. Ils ont de grandes familles, ils ont de nombreux enfants, et leur vie de famille atteint un haut niveau moral. Cela constitue, évidemment, un bon résultat. Cependant, on y constate également une attitude exagérée qui presse les familles à avoir un maximum d’enfants. Cela n’est pas sain. Et donc, ils disent qu’ils acceptent Humanae vitae, et cela est bien, évidemment. Mais à la fin c’est une illusion, car il y a aujourd’hui dans le monde bien des groupes protestants qui atteignent un haut niveau moral, qui ont eux aussi de nombreux enfants, et qui protestent eux aussi contre l’idéologie du genre, l’homosexualité, et qui acceptent Humanae vitae. Mais pour moi il ne s’agit pas là d’un critère décisif de vérité ! Il y a également de nombreuses communautés protestantes qui convertissent de nombreux pêcheurs, des gens qui ont vécu avec des addictions comme l’alcoolisme ou la drogue. Donc le fruit de la conversion n’est pas un critère décisif pour moi et je n’inviterais pas ce beau groupe protestant qui convertit les pécheurs et qui a de nombreux enfants dans mon diocèse afin de s’engager dans l’apostolat. Telle est l’illusion de nombreux évêques, aveuglés par les soi-disant fruits.
— Quelle est la pierre d’angle de la doctrine ?
— C’est la doctrine de l’eucharistie. Voilà le cœur. C’est une erreur de regarder d’abord les fruits et d’ignorer ou de ne pas prendre soin de la doctrine, de la liturgie. Je suis sûr que viendra un temps où l’Église examinera cette organisation en profondeur et de manière objective sans la pression des lobbies du Chemin néocatéchuménal, et leurs erreurs de doctrine et de liturgie seront véritablement mises au jour.
— Il y a 50 ans la déclaration Nostra aetate du concile Vatican II a été promulguée. Son quatrième article présente la relation entre l’Église catholique et le peuple juif dans un nouveau cadre théologique. Ce document est l’un des textes conciliaires les plus problématiques les plus controversés, entre autres choses en raison de ses déclarations à propos des Juifs. A l’occasion du cinquantenaire de ce document un nouveau texte a été publié par le cardinal Kurt Koch pour le compte du Saint-Siège, où nous pouvons lire que « l’Église catholique ne met en œuvre ni ne soutient aucune mission spécifique et institutionnelle dirigé vers les Juifs ». Le commandement de Jésus par rapport à la mission n’est-il plus valide ?
— Cela est impossible car cela serait absolument contraire à la parole du Christ. Jésus-Christ a dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis de la maison d’Israël qui se sont perdues. » Et sa mission continue, Il ne l’a pas abolie. Il a dit : « Allez enseigner toutes les nations et faites-en mes disciples », plutôt qu’« aller enseigner toutes les nations à l’exception des Juifs ». C’est ce qu’implique la déclaration que vous évoquez. Cela est absurde. Cela est contre la volonté de Dieu et contre l’histoire tout entière de la vie de l’Église au cours de 2000 ans. L’Église a toujours prêché à tous, indépendamment de leur nation ou de leur religion. Le Christ est le seul Rédempteur. Aujourd’hui les Juifs rejettent l’alliance de Dieu. Il n’y a qu’une alliance de Dieu : l’ancienne Alliance était seulement une préparation et a atteint son objectif dans l’Alliance nouvelle et éternelle. C’est aussi ce qu’enseigne le concile Vatican II : « L’économie de l’Ancien Testament avait pour raison d’être majeure de préparer l’avènement du Christ Sauveur de tous… Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé » (Dei Verbum 15 et 16).
Les Juifs ont rejeté cette alliance divine, puisque Jésus leur a dit : « Celui qui me hait, hait aussi mon Père. » (Jn 15, 23). Ces paroles de Jésus valent encore pour les Juifs d’aujourd’hui : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mc, 13, 31). Et Jésus a dit : si vous ne m’acceptez pas, vous ne pouvez pas aller au père. Lorsque les Juifs d’aujourd’hui rejettent le Christ, ils rejettent le Père et aussi son alliance. Car en définitive il n’y a qu’une alliance, et non deux alliances : l’ancienne est passée à la nouvelle. Car il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a pas deux dieux, un dieu de l’Ancien Testament et un dieu du Nouveau Testament. Cela constitue une hérésie gnostique. C’est la doctrine des pharisiens et du Talmud. Aujourd’hui les Juifs sont des disciples talmudiques des Pharisiens, qui ont rejeté l’alliance de Dieu dans son alliance nouvelle et éternelle. Cependant, les Juifs justes de l’Ancien testament – les prophètes, Abraham et Moïse – ont accepté le Christ. C’est Jésus qui l’a dit, et donc nous devons le souligner, nous aussi.
— Alors que Nostra aetate, fortement lié à Jean-Paul II, appelle les Juifs « des frères aînés », le pape Benoît XVI a employé la forme « pères dans la foi ». Mais les Juifs de l’Ancien Testament et le judaïsme talmudique sont deux choses très différentes, n’est-ce pas ?
— Oui, évidemment. Malheureusement, les expressions de ces deux papes sont aussi dans une certaine mesure ambiguës. Elles ne sont pas claires. De telle sorte que lorsque les ces mots doivent indiquer que les Juifs sont nos frères aînés, nous devons souligner que seuls les Juifs de l’Ancien Testament – les prophètes, Abraham et tous les saints de l’Ancien Testament – sont nos frères aînés. Cela est juste car ils avaient déjà accepté le Christ, non de manière explicite mais au niveau des préfigurations et des symboles, et Abraham a même dit explicitement, comme le Christ lui-même l’a dit : « Abraham, votre père, a désiré avec ardeur de voir mon jour : il l’a vu, et il en a été rempli de joie » (Jn, 8, 56). Mais comment pouvons-nous dire cela des Juifs du Talmud d’aujourd’hui qui rejettent le Christ et qui n’ont pas foi au Christ et en la Sainte Trinité ? Comment peuvent-ils être nos frères aînés s’ils n’ont pas foi au Christ ? Que sont-ils supposés m’enseigner ? J’ai foi au Christ et en la Sainte Trinité. Mais ils rejettent la Sainte Trinité, et donc ils n’ont pas la foi. Et donc ils ne peuvent jamais être mes frères aînés dans la foi.
— L’islam est la religion la plus communément pratiquée au Kazakhstan. Traditionnellement, les Kazakhs ethniques sont des musulmans sunnites. Quelle est votre expérience du dialogue avec eux ? L’islam, dit-on, est similaire au christianisme ou au judaïsme parce qu’il croit en un seul Dieu, et ainsi le monothéisme est supposé constituer la base du dialogue. Mais est-ce réellement cela ? Est-il possible d’engager un dialogue théologique profond avec eux ? Allah est-il la même chose que la Sainte Trinité ? Peut-il y avoir une base de dialogue théologique si l’islam hait la foi en l’Incarnation ?
— Il y a aussi de la confusion lorsque l’on dit que les Juifs, les musulmans et les chrétiens suivent des religions monothéistes. Cela porte vraiment à confusion. Pourquoi ? C’est que nous, chrétiens, nous croyons toujours non seulement en un seul Dieu, mais au Dieu trine, en Dieu, la très Sainte Trinité. Nous ne croyons pas seulement en un seul Dieu comme toute personne humaine peut le faire à la lumière de la raison naturelle. Les Juifs et les musulmans croient en un seul Dieu qui est une seule personne. C’est une hérésie, ce n’est pas vrai. Dieu n’est pas une personne, Dieu est trois personnes. Et qui plus est, ils n’ont pas la foi parce qu’ils croient seulement que Dieu est un, mais cela ne requiert pas la foi, seulement la raison naturelle. Il y a le dogme de la foi qui déclare qu’à la lumière naturelle de la raison naturelle chaque personne peut reconnaître que Dieu est un. Nous avons une foi surnaturelle, et c’est une différence substantielle.
Objectivement, Dieu, que nous connaissons par la raison, est évidemment la Sainte Trinité. Mais les Juifs et les musulmans n’acceptent pas la Sainte Trinité. Ainsi nous ne pouvons pas prier ensemble parce que leur culte manifeste leurs conviction qu’il y a un seul Dieu, une seule personne. Mais nous, chrétiens, nous adorons toujours Dieu en trois personnes. Toujours. Et donc nous ne pouvons pas rendre le même culte. Ce ne serait pas véridique. Ce serait une contradiction et un mensonge.
— Cela signifie-t-il que les deux journées mondiales de prière pour la paix a Assise ont représenté une contradiction scandaleuse ?
— Hélas, les journées mondiales de prière qui se sont tenues à Assise contenaient et manifestaient une confusion en ce qui concerne la différence substantielle entre la prière des chrétiens, qui est toujours dirigée vers la très Sainte Trinité, et la prière de personnes qui reconnaissent Dieu comme créateur, comme une seule personne à la lumière de la raison naturelle, et qui l’adorent selon la raison naturelle. L’aspect le plus dommageable des rencontres de prière interreligieuses à Assise a été, cependant, le fait qu’y participaient également les représentants de religions polythéistes, qui ont adressé leur culte à des idoles, et qui ont donc pratiqué une véritable idolâtrie, qui est le plus grand péché selon l’Ecriture Sainte.
— Comment voyez-vous la crise des migrants en Europe ? Quelle est l’attitude catholique correcte à son égard ?
— C’est un problème plus ou moins politique. Ce n’est pas la première tâche des évêques que de faire des déclarations politiques. Mais en tant que personne privée, et non en tant qu’évêque, je dirais que la soi-disant « migration » a été planifiée et programmée de manière artificielle, on peut même parler d’une forme d’invasion. Certaines puissances politiques globales l’ont préparée il y a de longues années déjà, en créant la confusion et les guerres au Proche-Orient, en « aidant » ses terroristes ou sans s’y opposer de manière officielle ; ainsi – d’une certaine façon – elles ont contribué à cette crise. Déplacer une telle masse de gens, qui sont pour la plupart musulmans et qui appartiennent à une culture très différente vers le cœur de l’Europe, est problématique. Ainsi un conflit programmé se trouve-t-il en Europe et la vie civile et politique est déstabilisée. Cela doit être évident aux yeux de tous.
— J’aimerais vous interroger sur l’orthodoxie russe et la Russie. Vous connaissez bien l’Église orthodoxe russe, leur vie et leur mentalité. L’année prochaine marquera le centième anniversaire de Fatima. Sans aucun doute la Russie n’a pas été consacrée clairement au Cœur immaculé de Marie et on sait qu’elle ne s’est pas convertie à Dieu.
— Eh bien, nous connaissons le texte publié par Jean-Paul II. C’était donc d’une certaine manière une consécration de la Russie, qui n’était certainement pas explicite. Dans le texte il parlait des pays et des nations qui ont besoin de cette consécration et que Marie voulait voir consacrés à elle. C’était évidemment une allusion à Fatima. Je dirais donc que c’était une consécration indirecte de la Russie. Mais je crois que ce cela doit également être fait d’une manière explicite, qui mentionne spécifiquement la Russie. Et j’espère donc que cela puisse être fait à l’avenir.
— La tradition catholique et la sainte liturgie catholique selon l’usus antiquior pourraient promouvoir un véritable œcuménisme à l’égard de l’orthodoxie. Mais hélas ils sont effarés à la vue de l’usus latin moderne. Ils disent également que nous sommes comme les protestants. Cela est tragique si nous pensons à la tradition apostolique commune qui se trouve à la racine des liturgies latines et grecques. Cela promet qu’il un dialogue efficace avec les églises orientales en dehors de la tradition catholique ?
— Cela est vrai, évidemment. J’ai de fréquents contacts avec le clergé orthodoxe et c’est ce qu’il me dit. Cette manière de célébrer face au peuple, en utilisant les femmes comme lectrices, constituent des exemples qui ressemblent davantage au culte protestant. Le prêtre et les fidèles forment un cercle fermé, la célébration est comme une réunion et une conférence, de même que des aspects informels au cours de la messe sont contraires à la tradition catholique et apostolique que nous partageons avec l’Eglise orthodoxe. C’est donc vrai et je suis convaincu que lorsque nous reviendrons à la liturgie traditionnelle, ou du moins que nous célébrerons le nouvel ordo de la messe d’une manière traditionnelle nous nous rapprocherons également de nos frères orthodoxes, au moins au niveau liturgique. En 2001, Jean-Paul II a écrit une lettre à la Congrégation pour le culte divin, dans laquelle il a inséré une phrase très intéressante. Il a parlé de la liturgie romaine traditionnelle, qui est hautement vénérable et qui a des similitudes avec les liturgies orientales vénérables.
— Le pape François et le patriarche orthodoxe russe Cyrille de Moscou et de toutes les Russies se sont rencontrés à La Havane, à Cuba le 12 février 2016 pour signer une déclaration conjointe historique. Ce document contient 30 points, dont seuls trois font référence à des questions théologiques ; le reste concerne la paix mondiale, les questions sociales, la protection de la vie, le mariage, la protection de l’environnement et la liberté religieuse. Quelle est la signification de cette rencontre ?
— Le seul fait qu’un pontife romain et un patriarche russe se soient rencontrés pour la première fois de l’histoire revêt une signification spéciale. Au niveau humain et psychologique une telle rencontre a écarté la défiance et l’aliénation mutuelles, vieilles de nombreux siècles. Et donc en ce sens c’était une rencontre importante. Les questions théologiques, toutefois, ont été presque totalement écartées. Les circonstances de la rencontre avaient également une dimension clairement politique. Nous espérons que la divine Providence utilisera cette rencontre pour l’unité future dans l’intégrité de la foi catholique.
— Le pape François a ouvert le Jubilé extraordinaire de la miséricorde, qui est une période de prière depuis la fête de l’Immaculée Conception (8 décembre) 2015 jusqu’à la fête du Christ Roi (20 novembre), 2016. Elle nous donne l’occasion d’entendre de nombreux enseignements et méditations sur la miséricorde. Comment interprétez-vous la miséricorde de Dieu ?
— La miséricorde de Dieu et son amour pour nous. Et la miséricorde de Dieu nous a été révélée lorsqu’Il est venu à nous et qu’Il est devenu l’un de nous. C’est l’ineffable miséricorde de Dieu qui fait qu’Il a décidé de devenir un homme et qu’Il nous a sauvé sur la croix. La miséricorde de Dieu repose sur le fait qu’Il est toujours prêt à nous pardonner lorsque nous nous reportons sincèrement de notre péché. Jésus lui-même dit à Pierre lorsqu’il lui demanda : « Lorsque mon frère pèche contre moi, lui pardonnerai-je sept fois ? » : « Non pas sept fois mais 77 fois », c’est-à-dire chaque fois que votre frère vous demande sincèrement votre pardon. A chaque fois que nous demandons à Dieu de pardonner nos péchés, pour énorme et horrible qu’ils soient, Il nous pardonnera à condition que nous nous en repentions sincèrement, c’est-à-dire que nous soyons prêts à les éviter à l’avenir. Mais hélas, le groupe du cardinal Kasper et les clercs qui soutiennent sa théorie, font une mauvaise interprétation du concept de la miséricorde et en abusent, en introduisant la possibilité que Dieu pardonne même lorsque nous n’avons pas la ferme intention de nous repentir et d’éviter le péché à l’avenir. En définitive, il s’agit d’une destruction totale du vrai concept de la miséricorde divine. Cette théorie dit : vous pouvez continuer de pécher, Dieu est miséricordieux. C’est un mensonge, et d’une certaine façon c’est également un crime spirituel car vous poussez les pêcheurs à continuer de pêcher, et d’être par voie de conséquence perdus et condamnés pour toute l’éternité.
— Quel lien y a-t-il entre la miséricorde de Dieu et la Sainte Eucharistie ? Le Saint-Sacrement est-il le signe principal de la miséricorde de Dieu tel qu’Il s’est donné, vere, realiter et substantialiter ?
— Oui, évidemment. Il en est ainsi parce que la sainte Eucharistie est le sacrement de la Croix du Christ, le sacrement de son sacrifice, rendu présent à chaque messe. L’acte de notre rédemption devient présent, et c’est le plus grand acte de la miséricorde de Dieu. Ainsi l’Eucharistie est une démonstration et une proclamation de la miséricorde vivante de Dieu pour nous. Mais l’Eucharistie ne contient pas seulement le sacrifice du Christ mais également la personne du Christ lui-même. Son corps et son âme sont réellement présents et c’est la réalité la plus sacrée et la plus sainte que nous ayons ici sur terre. Nous ne pouvons nous approcher du Très Saint qu’à la manière du pécheur publique qui disait : « Seigneur, je ne suis pas digne, mais guérissez-moi, purifiez-moi ! » Ainsi l’Eucharistie est également la démonstration de la miséricorde de Dieu, qui demande que nous soyons au préalable purifiés et lavés de nos péchés. Le principal sacrement de la miséricorde est proprement le sacrement de la pénitence, cependant. L’Eucharistie est la démonstration de la miséricorde de Dieu, et elle demande nécessairement le sacrement spécifique de la miséricorde qu’est le sacrement de la pénitence, afin que l’âme soit purifiée. La porte vers la miséricorde est le sacrement de la pénitence : c’est la porte ouverte du cœur de Jésus, où, pendant l’absolution sacramentelle se déverse depuis le cœur de Jésus son Sang qui purifie le pêcheur. La sainte messe contient en elle-même la source de tous les autres sacrements, et cette source est le sacrifice de la Croix.
— Le Motu proprio Summorum Pontificum aura dix ans l’année prochaine. Votre Excellence a suivi la manière dont cette loi pontificale est observée au niveau mondial. Comment voyez-vous la situation ?
— A l’évidence, en conséquence du Motu proprio, la liturgie traditionnelle a commencé à s’étendre lentement mais de manière très forte. Un tel mouvement ne peut plus être arrêté. Il est déjà tellement fort, spécialement parmi les jeunes générations : les jeunes, les séminaristes, les familles jeunes… Ils veulent expérimenter la beauté de la foi catholique à travers cette liturgie, et c’est pour moi un vrai signe du travail du Saint Esprit, parce que cela se répand si naturellement et lentement, sans l’aide des structures officielles de l’Eglise, sans l’aide de la nomenklatura. Souvent, ce mouvement doit même subir l’opposition des représentants officiels de l’église. Mais malgré l’obstruction de la part de la bureaucratie ecclésiastique, il croît et s’étend, et c’est pour moi le travail du Saint-Esprit. Et le Saint-Esprit est plus fort que quelques évêques et cardinaux ou structures ecclésiastiques bien établies.
— De nombreux traditionalistes qui ne voient que la beauté de la liturgie ne se préoccupent pas de la doctrine. Le formalisme, le ritualisme et le perfectionnisme sont très dangereux car ces erreurs opèrent une séparation entre la vérité doctrinale, la vie et la liturgie. Comment pouvons-nous éviter ces maux ?
— Il y a un principe catholique de base qui affirme : Lex orandi est lex credendi. Cela signifie que la loi de la foi, la vérité des catholiques doivent être exprimées dans la loi de la prière, le culte public de l’église. Les textes et les rites de la liturgie doivent refléter l’intégralité et la beauté de la foi catholique et des vérités divines. Lorsque nous aimons la beauté de la liturgie, sa forme traditionnelle, nous devons être touchés dans notre âme et dans notre esprit afin d’aimer de plus en plus la vérité catholique, et de la vivre dans notre vie chrétienne quotidienne. Un vrai catholique doit d’abord aimer l’intégrité de la foi, et de cet amour vient l’intégrité de la liturgie et de cet amour vient l’intégrité de la morale. Ainsi pourrions-nous étendre l’axiome traditionnel en disant : Lex credendi – lex orandi – lex vivendi. La garde et la défense de l’intégrité de la foi catholique doivent toujours s’exercer cependant, selon le principe du sentire cum ecclesia, c’est-à-dire avec respect et amour.
— Au temps de Jean-Paul II, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a publié une instruction intitulée Redemptionis Sacramentum, sur certaines choses qui doivent être observées ou évitées en ce qui concerne la très sainte Eucharistie. Ce document prescrit que : « Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles. »
Nous croyons en la doctrine de la présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie. Donner le Saint-Sacrement dans la main fait courir le risque d’en faire tomber des petits fragments et donc de profaner le Saint des Saints. Votre livre nous a appris que l’ancienne pratique était absolument différente de la forme protestante actuelle. Lorsqu’on leur demande de donner la sainte communion dans la main, Non possumus est il la seule réponse adéquate pour les prêtres, les diacres ou les ministres extraordinaires ?
— Oui je suis totalement d’accord avec cela. Je n’ai rien à ajouter, c’est tellement évident. Avant toute chose, nous devons défendre Notre Seigneur. C’est un fait qu’à l’occasion de quasi toutes les distributions de la sainte communion dans la main il y a un réel danger de pertes de fragments. Donc nous ne pouvons pas donner la sainte communion dans la main. C’est trop dangereux. Nous devons décider de protéger et de défendre Notre Seigneur. La loi de l’Eglise est subordonnée aux biens de l’Eglise. Et dans ce cas précis la lettre de la loi – permettre de donner la communion dans la main – est cause d’un grand dommage spirituel au Très Saint dans l’Eglise, à savoir Notre Seigneur dans l’Eucharistie. Donc, donner la communion dans la main est dangereux et fait du tort à l’Eglise. Et donc nous ne pouvons pas suivre cette loi. En pratique c’est évidemment difficile car dans certains endroits les gens ont déjà l’habitude de prendre la sainte communion dans la main. Cependant, nous devons leur expliquer cela au préalable, avec beaucoup de conviction et d’amour, et habituellement la majorité l’acceptera. Donc nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour y arriver.
— Et que faire lorsque les supérieurs ne veulent pas permettre aux séminaristes, aux acolytes ou ministres extraordinaires d’agir ainsi ?
— Je préférerais ne pas donner la communion dans la main. Et si le supérieur me contraignait à le faire, je dirais : « Je ne peux pas. » Je dois dire au supérieur que moi aussi, j’ai une conscience.
— Ces derniers jours votre Excellence a eu l’occasion de rencontrer la crème des catholiques traditionnels hongrois et des prêtres traditionnels hongrois lors de vos conférences et à la messe. Nous avons rendu visite au parlement et nous avons prié devant la sainte couronne hongroise, et devant la sainte main droite du roi saint Etienne. Quelle est votre impression du Regnum Marianum (« Royaume de Marie », nom traditionnel de la Hongrie, NDT) ?
— C’est un si beau pays ! Je vois de si beaux villages et de si belles églises partout ! Mon voyage m’a montré que c’est un pays catholique. Et j’espère que les Hongrois seront fidèles au Regnum Marianum afin que votre pays puisse véritablement être sous le règne de Notre-Dame. Et le règne du Christ se réalise toujours à travers Marie. Donc lorsque vous êtes un Regnum Marianum, vous devez également être un Regnum Eucharisticum. Je souhaite que l’amour et la révérence à l’égard de Notre Seigneur eucharistique ainsi que sa défense puissent croître en Hongrie.
Propos recueillis par Dániel Fülep
Entretien réalisé et publiée par le
JOHN HENRY NEWMAN CENTER OF HIGHER EDUCATION, Hongrie
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Re: Fabienne Guerrero
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