L'enfer existe-t-il vraiment ?
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L'enfer existe-t-il vraiment ?
... En partage, pour ceux qui douteraient encore.
F123456- Aime le chapelet
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Re: L'enfer existe-t-il vraiment ?
Merci Françoise pour cette vidéo, dans nos temps confus ...
Invité- Invité
Re: L'enfer existe-t-il vraiment ?
Merci Françoise c'est clair net et précis aucune question à se poser!!
Amicalement
Amicalement
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: L'enfer existe-t-il vraiment ?
Bonjour à tous
Pour répondre à votre question : L'enfer existe t'il vraiment ?
Je vous invite à visiter mon site : http://enfer-catholique.blogspot.fr/
Je travaille sur ce site actuellement pour l'améliorer.
Francis
Pour répondre à votre question : L'enfer existe t'il vraiment ?
Je vous invite à visiter mon site : http://enfer-catholique.blogspot.fr/
Je travaille sur ce site actuellement pour l'améliorer.
Francis
Re: L'enfer existe-t-il vraiment ?
Le manuscrit de l'enfer
IMPRIMATUR
E Vicariatu Urbi, die 9-1V-1952
Aloysius Traglia
Archiep. us Caesarien. Vicesgerens
Ex parte Ordinis nihil obstat quominus imprimatur.
Romae, 2 nov. 1952
FR. BENIGNUS A S. ILARIO
M. Min. Gen. O. F. M. Cap.
Dans les papiers d'une jeune fille morte au couvent, on a retrouvé ce
manuscrit. Examiné et ayant reçu l'imprimatur, il est conforme à la saine
Théologie, à l'Évangile.
J'avais une amie. Nous étions en contact à ***, où nous travaillions l'une à côté
de l'autre dans une maison de commerce.
Plus tard, Annette se maria et je ne la vis plus.
En automne 1937 je passais mes vacances au bord du lac de Garde. Ma mère
m'écrivit vers la fin de la deuxième semaine de septembre: "Pense un peu,
Annette N. est morte! Elle s'est tuée dans un accident d'automobile. On l'a
enterrée hier au Waldfriedhof" (cimetière du bois).
Cette nouvelle me fit très peur. Je savais qu'Annette n'avait jamais été très
chrétienne. Était-elle prête à paraître devant Dieu, qui la rappelait à
l'improviste?
Le matin suivant, j'assistai à la Messe pour elle dans la chapelle des soeurs chez
qui je demeurais, priant avec ferveur pour la paix de son âme, et je communiai
aussi à son intention.
Mais toute la journée j'éprouvai un certain malaise, qui augmenta encore dans
la soirée.
Je dormis d'un sommeil agité. A la fin je fus réveillée comme si on frappait
violemment à la porte. J'allumai. L'horloge sur la table de nuit marquait
minuit dix. Je ne vis personne. On n'entendait aucun bruit dans la maison.
Seules les vagues du lac de Garde se brisaient monotones contre les murs de la
rive du jardin. On n'entendait pas un souffle.
Je réfléchis un moment pour savoir si je devais me lever. "Ce ne sont que des
sornettes, me dis-je résolument, ton imagination est troublée par cette mort".
Je me retournai de l'autre côté du lit, récitai quelques Pater pour les âmes du
Purgatoire et me rendormis... Alors je fis un rêve.
Dans ce rêve, je m'étais levée vers six heures du matin pour descendre à la
chapelle. En ouvrant la porte de ma chambre, je butai sur un paquet de
feuilles éparses. Je les ramassai aussitôt, reconnus l'écriture d'Annette et
poussai un cri.
Toute tremblante, je tenais les feuilles à la main. Je me sentais incapable de
dire un Pater. J'étais prise à la gorge et j'étouffais. Je m'enfuis au grand air,
arrangeai mes cheveux comme je pus, jetai la lettre dans mon sac et quittai la
maison. Je pris un sentier qui, partant de la grand-route (la fameuse
"Gardesana"), monte parmi les oliviers, les jardins des villas et les broussailles
de lauriers.
Le matin se levait, lumineux. D'habitude, tous les cent pas, je m'extasiais
devant la vue magnifique qu'on a sur le lac et sur l'île de Garde, belle comme
dans une fable. Le bleu profond de l'eau me ranimait. Je contemplais
émerveillée la couleur grise du mont Baldo, qui de l'autre côté s'élève
lentement de 64 mètres à plus de 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Cette fois, au contraire, je n'accordais plus un regard à tout cela. Au bout d'un
quart d'heure, je me laissai tomber machinalement sur un banc appuyé entre
deux cyprès, là même où la veille j'avais lu avec tant de plaisir la "Jungfer
Therese" de Federer.
Je pris la lettre.
Je rapporte ici cet écrit de l'autre monde, mot pour mot, tel que je l'ai lu.
Clara, ne prie pas pour moi! Je suis damnée. Si je te le fais savoir et t'en parle
assez longuement, ne crois pas que ce soit par amitié. Ici nous n'aimons
personne. Je le fais contre mon gré, en tant que "partie de cette puissance qui
veut toujours le Mal et fait le Bien".
En vérité, je voudrais te voir toi aussi aboutir à cet état, où j'ai désormais jeté
l'ancre pour toujours.
Ne te fâche pas de cette intention. Ici nous pensons tous de la même manière.
Notre volonté est pétrifiée dans le mal - ce que vous appelez précisément "le
mal". Même lorsque nous faisons quelque chose de "bien", comme moi en ce
moment en t'ouvrant les yeux sur l'enfer, ce n'est pas avec une bonne
intention.
Te souviens-tu encore qu'il y a quatre ans nous nous sommes connues à ***?
Tu avais alors 23 ans et cela faisait déjà six mois que tu étais là-bas lorsque j'y
arrivai. Tu m'as tirée de quelques embarras; comme à une débutante tu me
donnas de "bons" conseils. Mais que veut dire "bons"?
J'admirais alors ton "amour du prochain". Ridicule! Ton aide était vanité
pure, ce que d'ailleurs je soupçonnais déjà. Ici nous ne reconnaissons rien de
bon. Chez personne.
La période de ma jeunesse, tu la connais. Je complète ici certaines lacunes. Je
n'ai pas été "désirée", et n'aurais même pas dû exister: je fus "un accident".
Mes deux soeurs avaient 14 et 15 ans lorsque je vis le jour.
Si seulement je n'avais jamais existé! Si je pouvais maintenant m'anéantir,
échapper à ces tourments! Aucune volupté ne pourrait égaler celle
d'abandonner mon existence, comme une robe cendrée qui se perd dans le
néant.
Mais il faut que j'existe. Je dois exister comme je me suis faite moi-même: avec
une existence gâchée.
Lorsque papa et maman, encore jeunes, ont émigré de la campagne à la ville,
l'un et l'autre avaient perdu le contact avec l'Église. C'était mieux comme cela.
Ils fréquentèrent des gens étrangers à l'Église. Ils s'étaient connus à une soirée
dansante et six mois après "durent" se marier.
Lors de la cérémonie nuptiale ils reçurent tellement d'eau bénite que Maman
s'est mise à assister à la Messe deux fois par an. Mais elle ne m'a jamais appris
à prier vraiment. Elle se noyait dans les soucis de la vie quotidienne, quoique
nous ne fussions pas dans la gêne.
Les mots prier, messe, eau bénite, église, je les écris avec une répugnance
intérieure sans égale. J'ai horreur de tout cela, comme j'ai horreur de ceux qui
fréquentent l'Église et en général de tous les hommes et de tous les êtres. Tout
nous tourmente. Chaque connaissance reçue à l'article de la mort, chaque
souvenir de choses vécues ou connues est pour nous un feu dévorant.
Et tous nos souvenirs manifestent la grâce que nous avons méprisée. Quel
tourment! Nous ne mangeons pas, ne dormons pas, ne marchons pas avec les
pieds. Spirituellement enchaînés, nous regardons hébétés "avec des
hurlements et des grincements de dents" la vie que nous avons gâchée:
haïssants et torturés!
Tu entends ? Nous, ici, nous buvons la haine comme de l'eau. Même entre
nous.
Surtout, surtout, nous haïssons Dieu. Je dois t'éclairer là-dessus.
Les bienheureux au ciel ne peuvent que l'aimer, parce qu'ils le voient sans
voile, dans son éblouissante beauté. Cela les béatifie à un point qu'il est
impossible de décrire. Nous, nous le savons et cette connaissance nous rend
fous.
Les hommes sur la terre, qui connaissent Dieu à la lumière de la nature et de
la Révélation, peuvent l'aimer, mais ils n'y sont pas contraints. Le croyant
(j'écris cela en grinçant des dents) qui médite et contemple le Christ en croix,
les bras étendus, finira par l'aimer.
Mais celui à qui Dieu se présente seulement dans l'ouragan, comme le juste
vengeur qui fut un jour rejeté par lui (et c'est notre cas), celui-là ne peut que le
haïr. Avec toute la violence de sa volonté mauvaise. Éternellement. En vertu de
sa libre décision d'être séparé de Dieu: décision dans laquelle, en mourant,
nous avons rendu l'âme et que même maintenant nous ne renions pas; et
n'aurons jamais l'intention de renier.
Comprends-tu maintenant pourquoi l'enfer dure éternellement? Parce que
notre obstination ne nous quittera jamais.
Contre mon gré, j'ajoute que Dieu est miséricordieux même envers nous. Je
dis bien "contre mon gré". Car, même si j'écris volontairement cette lettre, il
ne m'est pas pour autant permis de mentir, comme je le voudrais tant. Je mets
sur le papier beaucoup de choses contre ma volonté. Même la fureur des
injures que je voudrais vomir, je dois l'étouffer.
Dieu fut miséricordieux en ne nous laissant pas aller sur la terre jusqu'au bout
de notre volonté mauvaise, comme nous étions prêts à le faire. Cela aurait
augmenté nos fautes et nos peines. II nous fit mourir avant l'heure, comme
moi, ou fit intervenir d'autres circonstances adoucissantes.
Maintenant, il se montre miséricordieux en ne nous obligeant pas à nous
rapprocher de Lui plus que nous ne le sommes dans ce lieu infernal et lointain;
cela diminue nos tourments. Chaque pas qui me rapprocherait de Dieu me
causerait une souffrance plus grande que s'il me rapprochait d'un brasier.
Tu as eu peur un jour, lorsque pendant une promenade je te racontai les
paroles de mon père un peu avant ma première Communion: "Ma petite
Annette, tâche de te faire offrir une belle robe, le reste est du bluff et de
l'imposture." Devant ta peur, j'ai failli avoir honte. Maintenant j'en ris.
La seule chose intelligente dans cette imposture, c'était de ne pas admettre les
enfants à la communion avant l'âge de douze ans. A ce moment-là, j'avais eu le
temps de prendre goût au poison des divertissements du monde, je mettais
sans trop de scrupules les choses religieuses dans un placard et n'attachais pas
grande importance à la première Communion.
Que beaucoup d'enfants aujourd'hui fassent leur première communion à sept
ans nous met en fureur. Nous faisons tout pour faire croire aux gens que les
enfants n'ont pas une connaissance suffisante. Notre but est qu'ils commettent
d'abord quelques péchés mortels. Alors la pastille blanche ne fait plus en eux
les grands dégâts qu'elle accomplit lorsque leurs coeurs vivent encore dans la
foi, l'espérance et la charité (Pouah! ces trucs!) reçues au baptême. Te
souviens-tu que j'avais déjà soutenu sur terre la même idée?
J'ai fait mention de mon père. Il se disputait souvent avec maman. Je n'y fis
allusion que rarement devant toi; j'en avais honte. Chose ridicule que la honte
du mal! Pour nous ici tout se vaut.
Mes parents ne dormaient même plus ensemble; je couchais avec Maman,
Papa dans la chambre à côté, où il pouvait rentrer librement à toute heure. Il
buvait beaucoup, gaspillait le patrimoine. Mes soeurs travaillaient comme
employées et disaient avoir besoin de l'argent qu'elles gagnaient. Maman
commença à travailler pour gagner sa vie aussi.
Pendant sa dernière année, Papa battait souvent Maman quand elle ne voulait
rien lui donner. Il fut au contraire toujours affectueux avec moi. Un jour (je te
l'ai raconté, tu as été choquée par mon caprice... de quoi n'as-tu pas été
choquée à mon sujet?), il dut rapporter au marchand deux fois de suite des
chaussures dont la forme et les talons n'étaient pas assez modernes à mon
goût.
La nuit où mon père fut frappé d'apoplexie, il se produisit quelque chose que
je n'ai jamais réussi à te conter par crainte de ta réaction. Maintenant tu dois
savoir.
C'est important, parce que pour la première fois je fus assaillie par l'esprit qui
me tourmente actuellement.
J'étais dans la chambre de ma mitre, qui dormait d'un profond sommeil. Tout
à coup je m'entendis appeler par mon nom. Une voix inconnue me dit:
"Qu'arrivera-t-il si ton père meurt?"
Je ne l'aimais plus depuis qu'il brutalisait ma mère; d'ailleurs, je n'aimais déjà
plus personne, j'étais seulement attachée à certaines gens qui me témoignaient
de la bienveillance. L'amour gratuit, qui n'attend pas de récompense sur la
terre, n'existe que chez les âmes en état de grâce. Et je n'y étais pas.
Je répondis à cette question imprévue, sans chercher d'où cela venait: "II ne
va pas mourir!" Après un bref silence, de nouveau la même question se fit
clairement entendre. "Mais il ne va pas mourir!" sortit encore de ma bouche,
brusquement.
Pour la troisième fois il me fut demandé: "Qu'arrivera-t-il si ton père meurt?"
Je revis Papa rentrant souvent à la maison plutôt ivre, faisant du tapage,
maltraitant Maman, et nous mettant dans une position humiliante devant les
autres. Du coup je m'écriai en colère: "C'est bien fait pour lui!"
Alors tout se tut.
Le matin suivant, quand maman voulut faire le ménage, elle trouva la porte
fermée à clef. Vers midi on l'enfonça. Mon père, à moitié nu, gisait sur le lit,
mort. En allant chercher de la bière à la cave, il avait dû avoir un malaise. Il
était malade depuis longtemps.
(Ainsi Dieu aurait suspendu à la prière de sa fille, envers qui cet homme, d'une
certaine manière, avait tout de même été bon, une dernière chance de se
convertir?)
Mme K. et toi m'avez poussée à entrer dans l'Association des Jeunes. Les jeux
m'amusaient. Comme tu le sais, j'ai tout de suite eu un rô1e d'animatrice, cela
me convenait. Les promenades aussi me plaisaient. Je me laissai même
entraîner quelquefois à me confesser et à communier. A vrai dire, je ne
trouvais rien à confesser. Mes pensées et mes paroles n'avaient pas
d'importance à mes yeux. Quant aux péchés plus graves, je n'étais pas encore
assez corrompue pour les commettre.
Un jour, tu me lanças cet avertissement: "Annette, si tu ne pries plus, tu vas à
ta perte!" Effectivement je ne priais guère, et seulement avec répugnance.
Aujourd'hui je sais que malheureusement tu avais raison. Tous ceux qui
brûlent en enfer n'ont pas prié, ou pas assez. La prière est le premier pas vers
Dieu, le pas décisif. Spécialement la prière à la Mère du Christ, dont nous,
nous ne prononçons jamais le nom. La dévotion envers Elle arrache au démon
d'innombrables âmes, que le péché lui aurait livrées infailliblement.
Je continue ce récit en écumant de colère, et sous la contrainte. Prier est la
chose la plus facile que l'homme puisse faire sur la terre. Et c'est justement à
cette chose très facile que Dieu a 1ié le salut de chacun. A celui qui prie avec
persévérance, Il donne petit à petit tant de lumière, le fortifie d'une telle
manière, qu'à la fin même le pécheur le plus embourbé peut se relever
définitivement. Même s'il est enfoncé dans la vase jusqu'au cou.
Dans les dernières années de ma vie je n'ai plus prié comme j'aurais dû, et
ainsi je me suis privée des grâces sans lesquelles personne ne peut être sauvé.
Ici nous ne recevons plus aucune grâce. Et même si Dieu nous en offrait, nous
les refuserions avec cynisme. Toutes les fluctuations de l'existence terrestre ont
pris fin dans cette autre vie. Chez vous sur terre, l'homme peut passer de l'état
de péché à l'état de grâce, puis retomber dans le péché. Souvent par faiblesse,
parfois par malice.
Avec la mort toutes ces montées et descentes prennent fin, parce qu'elles ont
leur racine dans l'imperfection de la liberté humaine. Désormais nous avons
atteint le terme.
Au fur et à mesure que les années passent, les changements deviennent plus
rares. Il est vrai que jusqu'à la mort on peut toujours se tourner vers Dieu ou
lui tourner le dos. Cependant, comme entraîné par le courant, l'homme, à
l'heure du trépas, avec le peu de volonté qui lui reste, se comporte selon le pli
adopté pendant sa vie. L'attitude bonne ou mauvaise devient une seconde
nature qui l'entraîne avec elle.
C'est ce qui arriva aussi pour moi. Depuis des années je vivais loin de Dieu. A
cause de cela, au moment du dernier appel de la Grâce, je me décidai contre
Lui.
Ce ne sont pas des péchés fréquents qui me furent fatals, mais d'avoir
repoussé la grâce de la conversion. Tu m'as plusieurs fois exhortée à écouter
des sermons et à lire des livres de piété. "Je n'ai pas le temps" était ma
réponse habituelle. Il n'en fallait pas plus pour alimenter mon doute profond!
Je dois d'ailleurs constater ceci: les choses en étant à ce point peu avant ma
sortie de l'Association des Jeunes, il m'aurait été extrêmement difficile de
changer de voie. Je me sentais incertaine et malheureuse, mais un mur se
dressait devant ma conversion.
Tu ne sembles pas t'en être doutée. Tu voyais cela d'une manière si simple le
jour où tu m'as dit: "Mais fais donc une bonne confession, Annette, et tout
s'arrangera!" Je sentais que c'était vrai, qu'une bonne confession m'aurait
libérée; mais le monde, le démon et la chair me tenaient déjà trop solidement
dans leurs griffes.
Je n'ai jamais cru à l'influence du démon. Aujourd'hui je témoigne de sa
puissante influence sur les personnes qui se trouvent dans la condition où je
me trouvais. Seules beaucoup de prières, celles des autres et les miennes, avec
des sacrifices et des souffrances, auraient pu m'arracher à lui. Et seulement
petit à petit.
S'il y a peu de possédés visibles, les possédés invisibles sont légion. Le démon
ne peut pas ôter la liberté à ceux qui se mettent sons son influence, mais en
châtiment de leur apostasie quasi systématique, Dieu permet que le "Malin"
pénètre en eux.
Je hais aussi le démon. Pourtant il me plaît, parce qu'il cherche à vous faire
tomber: lui et ses satellites, les esprits tombés avec lui aux origines. Ils se
comptent par millions. Ils errent par toute la terre, aussi denses qu'un essaim
de moucherons, et vous ne vous en rendez même pas compte.
Ce n'est pas à nous les réprouvés de vous tenter; c'est le rôle des esprits
déchus. En fait cela augmente encore plus leur tourment, chaque fois qu'ils
entraînent en enfer une âme humaine. Qu'est-ce que la haine ne fait pas faire!
Bien que j'aie marché dans des sentiers éloignés de Dieu, Il me poursuivait. Je
préparais la voie à la grâce par des actes de charité naturelle, que je faisais
assez souvent par l'inclination de mon tempérament. Parfois Dieu m'attirait
dans une église. Alors je sentais comme une nostalgie. Lorsque je soignais
Maman malgré la fatigue du bureau pendant la journée, et d'une certaine
manière me sacrifiais vraiment, ces appels de Dieu agissaient puissamment.
Une fois, à l'église de l'hôpital où tu m'avais amenée pendant la pause de midi,
il m'arriva quelque chose qui me mit à un millimètre de la conversion: je
pleurai!
Mais les plaisirs et les soucis du monde passèrent comme un torrent sur la
grâce, et le bon grain fut étouffé par les ronces et les épines. En déclarant que
la religion est une question de sentiment, comme on disait au bureau, je jetai
au panier avec les autres cet appel suprême de la grâce.
Une fois tu me grondas, parce qu'au lieu de faire une vraie génuflexion
j'esquissai une révérence désinvolte, pliant à peine les genoux. Tu y vis une
négligence paresseuse. Tu n'eus même pas l'air de soupçonner que je ne
croyais déjà plus à la présence réelle. Maintenant j'y crois, mais d'une foi
purement naturelle, comme on croit à l'orage quand on en voit les effets.
Entre-temps, je m'étais fabriqué une religion à ma sauce. Je croyais à la
réincarnation, comme tout le monde au bureau, l'âme en renaissant dans un
autre individu après la mort, indéfiniment. La question de l'au-delà recevait
une réponse inoffensive et cessait d'être angoissante.
Pourquoi ne m'as-tu jamais rappelé la parabole du mauvais riche et du pauvre
mendiant Lazare, où le narrateur, le Christ, envoie immédiatement après la
mort, l'un en enfer, l'autre au paradis?... D'ailleurs qu'aurais-tu obtenu? Rien
de plus qu'avec tes autres discours de bigote!
Petit à petit je me fabriquai une idole, suffisamment élevée pour s'appeler
Dieu; suffisamment lointaine pour que je n'aie pas à entretenir de relations
avec Lui; assez vague pour que, au besoin, sans cesser de me dire catholique,
elle devienne semblable au Dieu du panthéisme, ou à un Dieu inaccessible et
coupé du monde.
Ce Dieu n'avait ni paradis à offrir ni enfer à infliger. Je le laissais en paix et II
me laissait en paix: tel était mon culte envers lui. "Nous croyons volontiers ce
qui nous plaît". Au cours des ans, je restai assez sûre de ma religion. De cette
façon, c'était vivable.
Une seule chose aurait pu me briser la nuque: une longue et profonde
souffrance. Et cette souffrance ne vint pas. Comprends-tu maintenant ce que
signifie: "Dieu châtie ceux qu'Il aime?"
Un dimanche de juillet, l'association des jeunes organisa une promenade à ***.
La promenade m'aurait bien plu, mais tous ces discours insipides, vos
manières de bigotes! Une autre " icône ", bien différente de la Vierge de ***,
se dressait depuis peu sur l'autel de mon coeur: le séduisant Max N. du
magasin d'à côté.
Peu de temps auparavant nous avions plaisanté ensemble. Ce dimanche-là,
justement, il m'avait invitée à une promenade. Sa maîtresse en titre était
malade à l'hôpital. Il avait compris que j'avais jeté les yeux sur lui. Quant à
l'épouser, je n'y pensais pas encore. Il était de condition aisée, mais se
comportait trop galamment avec toutes les filles. Jusqu'alors, je voulais un
homme pour moi toute seule. Non seulement épouse, mais seule épouse. J'ai
toujours eu, en effet, un certain code naturel de conduite.
(C'est vrai! Annette, avec toute son indifférence religieuse, avait quelque chose
de noble dans sa conduite. La pensée que même des personnes "bien élevées"
puissent aller en enfer m'épouvantait, alors qu'elle sont assez "mal élevées"
pour échapper à Dieu).
Lors de cette promenade Max se prodigua en gentillesses. Eh oui! Nous ne
tenions pas des discours de curé, comme vous autres. Le jour suivant au
bureau, tu me reprochas de n'être pas venue avec vous à ***. Je te racontai
notre promenade. Ta première question fut: "As-tu été à la messe? - Tu es
bête! Comment aurais-je pu, le départ étant à six heures?"
Tu te souviens encore comment j'ajoutai, excédée: "Le bon Dieu n'est pas
aussi mesquin que vos curés!" Aujourd'hui je dois le confesser: Dieu, bien
qu'il soit infiniment "bon" pèse les choses avec plus de précision que tous les
prêtres.
Après cette première sortie avec Max, je vins encore une fois à l'association,
pour Noël. Quelque chose me poussait à revenir. Mais intérieurement, j'étais
déjà loin. Cinéma, danses, sorties, alternaient sans trêve. Max et moi, nous
nous disputions quelquefois, mais j'ai toujours su le rattraper et le rattacher à
moi.
Ma rivale fut très désagréable: sortie de l'hôpital, elle se comporta comme une
furie. En fait ce fut une chance pour moi: ma noble sérénité fit grande
impression sur Max, qui finit par me donner la préférence. J'avais su la lui
rendre odieuse en restant calme: extérieurement objective, intérieurement
pleine de poison. De tels sentiments et un tel comportement préparent
excellemment pour l'enfer. Ils sont diaboliques au sens strict du mot.
Pourquoi je te raconte cela? Pour expliquer comment je me détachai
définitivement de Dieu. Non pas, d'ailleurs, que Max et moi ayons souvent
poussé l'intimité jusqu'à ses limites extrêmes. Je comprenais que je me serais
rabaissée à ses yeux en me dormant à lui avant l'heure: c'est pourquoi je sus
me retenir. Mais de soi, chaque fois que je le croyais utile, j'étais toujours
prête à tout. Il fallait que je conquière Max. Pour cela rien ne serait trop cher.
De plus, petit à petit nous étions arrivés à nous aimer vraiment, ayant tous les
deux plusieurs qualités précieuses entretenant une estime réciproque. J'étais
habile, capable, de compagnie agréable. Ainsi je tenais Max solidement en
main et je réussis, au moins pendant les derniers mois avant le mariage, à le
garder pour moi seule.
En cela consista mon apostasie: élever une créature au rang d'idole. Cela ne
peut se réaliser nulle part aussi parfaitement que dans l'amour d'une personne
du sexe opposé, lorsque cet amour reste embourbé dans le temporel. C'est ce
qui fait son charme, son stimulant et son poison. "L'adoration" que je vouais à
moi-même dans la personne de Max devint pour moi religion vécue.
A cette époque, au bureau, je me déchaînais et déversais mon venin centre
ceux qui fréquentent les églises et les prêtres, les indulgences, la récitation du
rosaire et autres bêtises. Tu as cherché plus ou moins habilement à défendre
ces choses. Sans soupçonner apparemment qu'au fond il ne s'agissait pas de
cela. Je cherchais plutôt un alibi contre ma conscience: j'avais encore besoin
d'un tel alibi pour justifier mon apostasie.
Au fond j'étais en pleine révolte contre Dieu. Tu ne le compris pas; tu me
croyais encore catholique. D'ailleurs je revendiquais ce titre, je payais le
denier du culte. Une certaine "contre-assurance", pensais-je, ne peut pas
nuire.
Parfois, peut-être, tes réponses ont fait mouche. Mais elles n'avaient pas de
prise, parce qu'il ne fallait pas qu'elles en aient. A cause de ces relations
faussées, la souffrance de notre rupture fut légère lorsque nous nous
séparâmes au moment de mon mariage.
Avant la cérémonie, je me confessai et communiai encore une fois. C'était
obligatoire. Mon mari et moi pensions sur ce point de la même façon:
pourquoi ne pas accomplir cette formalité comme les autres?
Vous appelez sacrilège une telle communion. Eh bien, après cette communion
"indigne", ma conscience fut laissée plus tranquille. D'ailleurs ce fut la
dernière.
Notre vie conjugale se passait en général en parfaite harmonie. Nous étions du
même avis sur tout. Même sur le refus du fardeau des enfants. Mon mari
aurait bien voulu en avoir un, pas plus: je sus l'en dissuader.
Vêtements, meubles de luxe, thés, sorties, voyages en auto et distractions de ce
genre comptaient plus que tout. Ce fut une année de plaisirs terrestres, entre
mon mariage et ma mort subite.
Tous les dimanches nous sortions en voiture, ou visitions mes beaux-parents
(maintenant j'avais honte de ma mère). Ils vivaient à la surface, comme nous.
Intérieurement, bien s0r, je ne me sentis jamais heureuse, même si
extérieurement je riais. Il y avait toujours en moi quelque chose
d'indéfinissable qui me rongeait.
J'aurais voulu que tout soit fini après la mort (le plus tard possible bien
entendu).
Mais il est vrai, comme je l'avais entendu dans un sermon étant petite, que
Dieu récompense chaque bonne oeuvre que l'on accomplit. Lorsqu'il ne pourra
pas la récompenser clans l'autre vie, il le fait sur la terre: j'héritai à
l'improviste de la tante Lotte. Par ailleurs, mon mari réussit dans son travail,
et fut très bien payé. Je pus arranger ma nouvelle maison d'une manière
charmante.
La religion n'envoyait plus que de loin une lumière pâle, faible et incertaine.
Les cafés, les hôtels où nous allions pendant les voyages, ne portaient
certainement pas à Dieu. Tous ceux qui fréquentent ces endroits vivaient
comme nous, de l'extérieur vers l'intérieur, non de l'intérieur vers l'extérieur.
Si en vacances nous visitions des cathédrales, nous cherchions à jouir de leur
beauté artistique. Le souffle religieux qu'elles nous inspiraient encore,
spécialement les cathédrales romanes et gothiques, je savais le neutraliser en
critiquant des détails secondaires: un frère convers maladroit ou sale, le
"scandale" des moines qui voulaient passer pour pieux tout en vendant des
liqueurs, l'éternel carillon pendant les offices, pour faire des sous...
De cette façon je sus toujours chasser la Grâce quand elle frappait. Je donnais
libre cours à ma mauvaise humeur, en particulier devant les représentations
médiévales de l'enfer, où le démon rôtit les âmes dans des braises rouges et
incandescentes, tandis que ses compagnons aux longues queues lui amènent de
nouvelles victimes.
Clara! L'enfer, on peut se tromper en le dessinant, mais on n'exagère jamais!
Le feu de l'enfer, je l'ai toujours pris comme cible d'une manière privilégiée.
Tu sais comment une fois, au cours d'une dispute à ce sujet, je tins une
allumette sous ton nez et dis sarcastiquement: "I1 a cette odeur?" Tu éteignis
la flamme en vitesse.
Ici personne ne l'éteint.
Moi, je te dis: le feu dont parle la Bible ne signifie pas le "tourment de la
conscience". Le feu, c'est du feu! Il faut prendre à la lettre ce que Lui-même a
dit: "Loin de moi, maudits, dans le feu éternel!" A la lettre!
"Comment l'esprit peut-il être atteint par un feu matériel?" demanderas-tu.
Comment ton âme peut-elle souffrir lorsque tu te brûles les doigts? L'âme ne
brûle pas, et pourtant quelle douleur! D'une manière analogue, ici nous
sommes spirituellement liés au feu, selon notre nature et nos facultés. Notre
âme est privée de ses ailes; nous ne pouvons penser ni ce que nous vouons, ni
comme nous le voulons.
Ne lis pas ces lignes bêtement: cet état qui ne vous dit rien, à vous autres, brûle
sans me consumer. Mais notre plus grand tourment consiste à savoir avec
certitude que nous ne verrons jamais Dieu.
Comment cela peut-il nous tourmenter tellement, alors que sur terre cela nous
laissait indifférents? Tant que le couteau reste sur la table, il nous laisse
indifférent: on voit bien qu'il est affilé, mais on ne le sent pas. Plonge ce
couteau dans la chair et tu te mettras à hurler.
Maintenant nous sentons la perte de Dieu; avant nous la pensions seulement.
Toutes les âmes ne souffrent pas également. Plus on a péché avec une
méchanceté systématique, plus lourdement pèse la perte de Dieu, et plus on est
opprimé par la créature dont on a abusé. Les catholiques souffrent plus que
les autres, parce qu'ils ont reçu et foulé aux pieds plus de grâces et de
lumières.
Celui qui a su davantage souffre davantage que celui qui savait moins. Celui
qui pécha par malice souffre d'une manière plus aiguë que celui qui tomba par
faiblesse.
Matis personne ne souffre plus que ce qu'il a mérité. Ah! si seulement ce
n'était pas vrai, j'aurais un motif de haïr!
Tu me dis un jour que personne ne va en enfer sans le savoir: cela aurait été
révélé à une sainte. D'abord je m'en moquai, puis je m'abritai derrière:
"J'aurai le temps de me reprendre", pensais-je secrètement.
Or cette parole est vraie. A l'heure de ma mort, je ne connus pas l'enfer tel
qu'il est: aucun mortel ne le connaît. Mais j'en ai eu pleine conscience: "Si tu
meurs, tu vas dans l'autre monde droit comme une flèche contre Dieu. Tu en
supporteras les conséquences". Mais je ne fis pas demi-tour, entraînée comme
je l'ai dit par la force de l'habitude. Poussée par la conformité à leur passé, les
hommes en vieillissant s'enfoncent toujours plus dans la même direction.
Voici maintenant le récit de ma mort.
I1 y a une semaine (selon votre temps, car pour la souffrance je pourrais dire
que je brûle depuis dix ans), nous fîmes une sortie le dimanche - ma dernière
sortie. Le jour était radieux, jamais je ne m'étais sentie aussi bien. Je fus
envahie par un sinistre sentiment de bonheur qui dura toute la journée.
Au retour, mon mari fut aveuglé à l'improviste par une voiture arrivant à
toute vitesse. Il perdit le contrôle. "Jesses" (Jésus en allemand), ce cri sortit de
ma bouche avec un frisson. Non pas une prière, mais un cri. Une douleur
déchirante m'envahit (une bagatelle comparé à ma douleur actuelle). Puis je
perdis conscience.
Comme c'est étrange! Ce matin-là était née en moi, d'une manière
inexplicable, cette pensée: "Tu pourrais aller encore une fois à la messe." Elle
résonnait comme une imploration. Clair et résolu, mon "non" trancha net le
fil de ces pensées: "II faut en finir une fois pour toutes avec ces choses. Je
prends sur moi toutes les conséquences."
Maintenant je les subis. Ce qui arriva sur terre après ma mort, tu le sais. Le
destin de mon mari, celui de ma mère, ce qui arriva à mon cadavre et le
déroulement de mes obsèques me sont connus dans tous leurs détails au moyen
des connaissances naturelles que nous avons ici.
Ce qui se passe sur la terre, nous ne le voyons que d'une manière nébuleuse:
mais ce qui nous touche de près de quelque manière, nous le connaissons. Ainsi
je vois même le lieu où tu séjournes.
Je sortis du noir brusquement à l'instant du trépas. Je me vis inondée par une
lumière éblouissante, à l'endroit même où gisait mon cadavre. Cela se passe
comme au théâtre lorsqu'on éteint la salle: le rideau s'ouvre sur une scène
imprévisible, affreusement lumineuse - la scène de ma vie. Comme dans un
miroir, je vis mon âme, je vis les grâces foulées aux pieds, depuis ma jeunesse
jusqu'au dernier "non" à Dieu. Je me sentis comme un assassin auquel on
présenterait sa victime, exsangue: "Me repentir? Jamais! - Avoir honte?
Jamais!"
Cependant je ne pouvais pas résister au regard de ce Dieu que j'avais rejeté. Il
ne me restait qu'une seule chose à faire: fuir. Comme Caïn s'enfuit d'Abel,
ainsi mon âme fut chassée au loin à la vue de cette horreur.
Ce fut le jugement particulier. Le Juge invisible dit: "Loin de moi!". Alors
mon âme, comme une ombre jaune de soufre, se précipita dans le lieu de
l'éternel tourment.
Ainsi se terminait la lettre envoyée par Annette depuis l'enfer.
Lentement je récitai trois Ave Maria. Tout devint clair: tu dois t'accrocher
fermement à Elle, à la bienheureuse Mère du Seigneur; tu dois honorer
filialement Marie, si tu ne veux pas subir le sort d'une âme qui ne verra jamais
Dieu.
Toute tremblante encore à cause de cette terrible nuit, je me levai, m'habillai
rapidement et descendis en courant les escaliers pour aller à la chapelle de la
maison. Mon coeur battait très fort. Les quelques pensionnaires agenouillées
près de moi me regardèrent; elles pouvaient penser que j'étais excitée d'avoir
couru dans les escaliers.
Une vielle dame hongroise, simple, éprouvée par la souffrance, frêle comme un
enfant, myope, mais expérimentée dans les choses spirituelles et fervente, me
dit en souriant l'après-midi, dans le jardin:
"Mademoiselle, Jésus ne veut pas être servi à toute allure!"
Puis elle comprit que quelque chose m'avait agitée et m'agitait encore. Pour
me calmer, elle ajouta ces paroles de Thérèse d'Avila:
Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'agite,
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience
Arrive à tout
A qui possède Dieu
Rien ne manque:
Dieu seul suffit.
Tandis qu'elle me soufflait ces vers, doucement et non sur un ton professoral,
il me sembla qu'elle lisait dans mon âme.
"Dieu seul suffit!" Oui, Lui seul devait me suffire, ici-bas et dans l'éternité. Je
veux le posséder un jour là-haut, quels que soient les sacrifices que cela puisse
me coûter ici-bas.
JE NE VEUX PAS ALLER EN ENFER.
Philippe Marie- Avec Saint Joseph
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