La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
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La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
jeudi 4 février 2016
La poutine, un plat pour les Québécois de sauce
C’est un plat inventé par un chef en état d’ébriété, pour être servi à des clients dans le même état. Un mets riche en fibres, en calcium et en brun, qui fait miam-miam au début, squick-squick au milieu et beuuuuahhh à la fin. C’est ce qui arrive quand le croustillant de la patate frite rencontre le liquide-mais-pas-tant de la sauce et le solide-mais-on-peut-s’arranger du fromage.
Qu’est-ce? En une calorie comme en mille: la poutine. Et cette semaine, c’est la Semaine de la poutine.
Oups? Est-ce que j’ai dit que c’était la Semaine de la poutine? Pardonnez-moi. C’est plutôt la «Poutine Week». (En anglais, comme si c’était organisé par des Français.)
On pourrait faire la danse du bacon en voyant qu’on tapisse la ville d’affiches dans la langue de Shakespeare pour célébrer un plat qui se goûte avec la langue de Tremblay, mais à quoi bon gaspiller du bacon qu’on pourrait ajouter à notre poutine? Ce plat n’est déjà plus à nous.
Ça n’a pas toujours été ainsi.
Mets aussi québécois que de réélire les libéraux même après la commission Charbonneau, ce phénomène saucio-parmentier a gagné sa place au panthéon de la québécitude, entre le comb-over de René Lévesque et une discussion sur les nids-de-poule à Montréal.
Pendant des années, la poutine n’a reçu du monde hors Québec que des moues de dégoûts. «Des frites détrempées par de la sauce? Hérésie!», nous disaient les Français qui n’avaient pourtant rien contre l’idée de manger du pancréas de veau ou des escargots.
Nos compatriotes canadiens y restaient indifférents, quand ils n’y voyaient pas une autre preuve de la déchéance de la partie francophone du pays. «D’abord le FLQ, et maintenant ça?»
Il n’y avait vraiment que nous, Québécois, pour comprendre le génie de cette sainte-trinité du gras saturé. Il fallait habiter au Québec, vivre le Québec, pour apprécier la poutine. Oubliez le Québécois de souche: peu importe notre pays d’origine, quand on comprenait la poutine, on devenait un Québécois de sauce.
Mais depuis une dizaine d’années, tout a changé. De curiosité locale permettant aux snobs de la papille de regarder les Québécois de haut, la poutine est devenue le plat emblématique… du Canada.
Le Canadien moderne ne se contente plus d’aller au Tim Hortons pour écouter le veston de Don Cherry à la télé en buvant trop poliment une Molson Canadian: il le fait maintenant en mangeant de la poutine.
C’est tout un revirement, qui nous rappelle une vérité aussi canadienne que les Rocheuses: le pays de Bryan Adams n’embrasse le Québec que quand ça fait son affaire.
Quand ça ne plaît pas au Canada, le Québec est une société distincte (pas assez pour l’écrire dans la Constitution) dont on prend ses distances, comme un petit frère qui serait allé étudier en théâtre et ne fait pas la fierté de la famille. Mais quand le petit frère décroche un rôle dans un film qui va aux Oscars, alors là… il a toujours été de la belle famille canadienne!
S’il lui ramène des médailles olympiques, s’il lui écrit un hymne national, s’il lui invente un plat délicieusement graisseux, le Québec est le petit chouchou du Canada. Le Canada l’étreint alors juste assez longtemps pour prendre son génie et coller dessus une grosse feuille d’érable. «This is Canadian now.»
La poutine a été pendant des années aussi Québécoise qu’une chanson de Gilles Vigneault ou une incapacité chronique à décider d’être un pays. C’était impossible de l’ignorer. Pendant longtemps, si on voulait manger la pire poutine possible, il fallait se rendre dans un McDonald’s du Québec. Ce n’est qu’en 2013 que l’item a été ajouté au menu des McDo de Fort McMurray et de Thunder Bay.
Les Canadiens auraient pu décider d’apprécier et d’adopter un mets québécois, mais non. On prétendra nous rendre hommage en s’attribuant ainsi notre recette. Comme si Milli Vanili rendait hommage aux vrais chanteurs en faisant du lipsynch sur leurs voix.
La vérité, c’est que la plus grosse culture aura toujours raison sur la plus petite. La petite est acceptée par la plus grosse… si ça plaît à cette dernière. Et ça vaut pour bien plus que l’anecdotique, mais délicieuse, poutine.
Parce que le reste du temps, ce n’est pas si glorieux d’avoir un petit Québec dans sa grosse confédération. Quand il fait des choix sociaux différents, le Québec fait honte au Canada. Quand la belle province a ses réserves sur un oléoduc, par exemple, oh là là, le Québec n’est pas Canadien.
La poutine, classique canadien? Tout comme l’idée de mettre une peltée de sauce brune avec une poignée de fromage sur des frites en se disant que ça va être bon, c’est pas mal n’importe quoi.
«Cher Canada,
Tu pourras commencer à prétendre que la poutine est un mets canadien quand tu seras capable de dire son nom sans avoir l’air de parler punjabi. En attendant, il te reste le bacon canadien. Peu importe ce que c’est censé être.
Bien à toi,
Le Québec»
* * *
Cette petite lettre au Canada est tirée d’un texte co-écrit pour le projet Vas-tu finir ton assiette. On y goûte les bouchées de poutine. Menoum?
Merci à Dominique Charron (@DoCharron) d’avoir alimenté ma réflexion sur «l’appropriation culturelle» de la poutine par le Canada. Tu étais une véritable poutine pour la pensée.
L'actualité par Mathieu Charlebois
La poutine, un plat pour les Québécois de sauce
C’est un plat inventé par un chef en état d’ébriété, pour être servi à des clients dans le même état. Un mets riche en fibres, en calcium et en brun, qui fait miam-miam au début, squick-squick au milieu et beuuuuahhh à la fin. C’est ce qui arrive quand le croustillant de la patate frite rencontre le liquide-mais-pas-tant de la sauce et le solide-mais-on-peut-s’arranger du fromage.
Qu’est-ce? En une calorie comme en mille: la poutine. Et cette semaine, c’est la Semaine de la poutine.
Oups? Est-ce que j’ai dit que c’était la Semaine de la poutine? Pardonnez-moi. C’est plutôt la «Poutine Week». (En anglais, comme si c’était organisé par des Français.)
On pourrait faire la danse du bacon en voyant qu’on tapisse la ville d’affiches dans la langue de Shakespeare pour célébrer un plat qui se goûte avec la langue de Tremblay, mais à quoi bon gaspiller du bacon qu’on pourrait ajouter à notre poutine? Ce plat n’est déjà plus à nous.
Ça n’a pas toujours été ainsi.
Mets aussi québécois que de réélire les libéraux même après la commission Charbonneau, ce phénomène saucio-parmentier a gagné sa place au panthéon de la québécitude, entre le comb-over de René Lévesque et une discussion sur les nids-de-poule à Montréal.
Pendant des années, la poutine n’a reçu du monde hors Québec que des moues de dégoûts. «Des frites détrempées par de la sauce? Hérésie!», nous disaient les Français qui n’avaient pourtant rien contre l’idée de manger du pancréas de veau ou des escargots.
Nos compatriotes canadiens y restaient indifférents, quand ils n’y voyaient pas une autre preuve de la déchéance de la partie francophone du pays. «D’abord le FLQ, et maintenant ça?»
Il n’y avait vraiment que nous, Québécois, pour comprendre le génie de cette sainte-trinité du gras saturé. Il fallait habiter au Québec, vivre le Québec, pour apprécier la poutine. Oubliez le Québécois de souche: peu importe notre pays d’origine, quand on comprenait la poutine, on devenait un Québécois de sauce.
Mais depuis une dizaine d’années, tout a changé. De curiosité locale permettant aux snobs de la papille de regarder les Québécois de haut, la poutine est devenue le plat emblématique… du Canada.
Le Canadien moderne ne se contente plus d’aller au Tim Hortons pour écouter le veston de Don Cherry à la télé en buvant trop poliment une Molson Canadian: il le fait maintenant en mangeant de la poutine.
C’est tout un revirement, qui nous rappelle une vérité aussi canadienne que les Rocheuses: le pays de Bryan Adams n’embrasse le Québec que quand ça fait son affaire.
Quand ça ne plaît pas au Canada, le Québec est une société distincte (pas assez pour l’écrire dans la Constitution) dont on prend ses distances, comme un petit frère qui serait allé étudier en théâtre et ne fait pas la fierté de la famille. Mais quand le petit frère décroche un rôle dans un film qui va aux Oscars, alors là… il a toujours été de la belle famille canadienne!
S’il lui ramène des médailles olympiques, s’il lui écrit un hymne national, s’il lui invente un plat délicieusement graisseux, le Québec est le petit chouchou du Canada. Le Canada l’étreint alors juste assez longtemps pour prendre son génie et coller dessus une grosse feuille d’érable. «This is Canadian now.»
La poutine a été pendant des années aussi Québécoise qu’une chanson de Gilles Vigneault ou une incapacité chronique à décider d’être un pays. C’était impossible de l’ignorer. Pendant longtemps, si on voulait manger la pire poutine possible, il fallait se rendre dans un McDonald’s du Québec. Ce n’est qu’en 2013 que l’item a été ajouté au menu des McDo de Fort McMurray et de Thunder Bay.
Les Canadiens auraient pu décider d’apprécier et d’adopter un mets québécois, mais non. On prétendra nous rendre hommage en s’attribuant ainsi notre recette. Comme si Milli Vanili rendait hommage aux vrais chanteurs en faisant du lipsynch sur leurs voix.
La vérité, c’est que la plus grosse culture aura toujours raison sur la plus petite. La petite est acceptée par la plus grosse… si ça plaît à cette dernière. Et ça vaut pour bien plus que l’anecdotique, mais délicieuse, poutine.
Parce que le reste du temps, ce n’est pas si glorieux d’avoir un petit Québec dans sa grosse confédération. Quand il fait des choix sociaux différents, le Québec fait honte au Canada. Quand la belle province a ses réserves sur un oléoduc, par exemple, oh là là, le Québec n’est pas Canadien.
La poutine, classique canadien? Tout comme l’idée de mettre une peltée de sauce brune avec une poignée de fromage sur des frites en se disant que ça va être bon, c’est pas mal n’importe quoi.
«Cher Canada,
Tu pourras commencer à prétendre que la poutine est un mets canadien quand tu seras capable de dire son nom sans avoir l’air de parler punjabi. En attendant, il te reste le bacon canadien. Peu importe ce que c’est censé être.
Bien à toi,
Le Québec»
* * *
Cette petite lettre au Canada est tirée d’un texte co-écrit pour le projet Vas-tu finir ton assiette. On y goûte les bouchées de poutine. Menoum?
Merci à Dominique Charron (@DoCharron) d’avoir alimenté ma réflexion sur «l’appropriation culturelle» de la poutine par le Canada. Tu étais une véritable poutine pour la pensée.
L'actualité par Mathieu Charlebois
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
@Gilles beurk!!!je n'irai pas manger chez toi!!
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Marie du 65 a écrit:@Gilles beurk!!!je n'irai pas manger chez toi!!
Poutine (plat) — Wikipédia
Et aussi :
Page d'accueil Frite Alors!
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Ok je préfère les frites ou un bon plat de ma Vendée natale
Pour la Poutinemania on repassera!!
Bien Amicalement
Pour la Poutinemania on repassera!!
Bien Amicalement
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
C'est quoi cette viande roulée mystérieuse servie avec des haricots ?Marie du 65 a écrit:Ok je préfère les frites ou un bon plat de ma Vendée natale
Pour la Poutinemania on repassera!!
Bien Amicalement
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Bonjour @Gilles
A cette heure ci tu dois être dans les bras de Morphée!
Ce que tu vois avec les haricots, chez moi on dit mogettes, c'est du Jambon photo:
miam!!miam!Bon appétit
Biz de la Vendée
A cette heure ci tu dois être dans les bras de Morphée!
Ce que tu vois avec les haricots, chez moi on dit mogettes, c'est du Jambon photo:
miam!!miam!Bon appétit
Biz de la Vendée
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Merci pour la deuxième photo Marie-José ! La première, on aurait dit une crêpe à la viande !
Voici... Je te laisse le choix. Préfères-tu ce mets :
Jambon braisé à la bière et à l'érable
ou celui-ci :
Poutine au porc effiloché
Voici... Je te laisse le choix. Préfères-tu ce mets :
Jambon braisé à la bière et à l'érable
ou celui-ci :
Poutine au porc effiloché
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Et pourquoi pas une petite collation en soirée chère Marie-Josée ?
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Gilles, cher cousin québécois,
Chez nous, sur la jolie Côte d'Azur (de Menton à Cannes et à Monaco) la poutine se mange aussi mais ce n'est pas la même chose que dans la Belle Province. La poutine ce sont les petits poissons blancs, transparents, des alevins qui ne sont pêchés que quelques semaines dans l'année. Il me semble que c'est cette saison, Février Mars. Ils se déplacent en bancs et sont très prisés des pêcheurs et des...gourmands. On les déguste en omelette. Les amateurs les commandent au marchand de poissons et ce n'est pas sûr que tout le monde soit servi...
PS On peut me tutoyer
Chez nous, sur la jolie Côte d'Azur (de Menton à Cannes et à Monaco) la poutine se mange aussi mais ce n'est pas la même chose que dans la Belle Province. La poutine ce sont les petits poissons blancs, transparents, des alevins qui ne sont pêchés que quelques semaines dans l'année. Il me semble que c'est cette saison, Février Mars. Ils se déplacent en bancs et sont très prisés des pêcheurs et des...gourmands. On les déguste en omelette. Les amateurs les commandent au marchand de poissons et ce n'est pas sûr que tout le monde soit servi...
PS On peut me tutoyer
Oïkouméné- Avec Saint Thomas d'Aquin
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Inscription : 11/10/2015
Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Bonsoir chère @Oïkouméné !Oïkouméné a écrit:Gilles, cher cousin québécois,
Chez nous, sur la jolie Côte d'Azur (de Menton à Cannes et à Monaco) la poutine se mange aussi mais ce n'est pas la même chose que dans la Belle Province. La poutine ce sont les petits poissons blancs, transparents, des alevins qui ne sont pêchés que quelques semaines dans l'année. Il me semble que c'est cette saison, Février Mars. Ils se déplacent en bancs et sont très prisés des pêcheurs et des...gourmands. On les déguste en omelette. Les amateurs les commandent au marchand de poissons et ce n'est pas sûr que tout le monde soit servi...
PS On peut me tutoyer
Les poissons que tu mentionnes ressemblent-ils à ceux-ci pêchés au Québec en février ?
Poulamon atlantique — Wikipédia
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Merci pour la réponse. Non ils ne ressemblent pas aux poissons pêchés chez vous. Ce sont des alevins (des bébés poissons si tu préfères), ils ne mesurent que quelques centimètres (et encore) !
Oïkouméné- Avec Saint Thomas d'Aquin
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Re: La poutine, un plat pour les Québécois de sauce ! Vous connaissez ?
Merci pour ta réponse chère @Oïkouméné !
Alors, si une petite fringale te prend ce soir, je t'offre une de nos délicieuses poutines québécoises...
Alors, si une petite fringale te prend ce soir, je t'offre une de nos délicieuses poutines québécoises...
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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