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L'Usure condamnée par l'Eglise Catholique

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L'Usure condamnée par l'Eglise Catholique Empty L'Usure condamnée par l'Eglise Catholique

Message par Lotfi Lun 2 Mar 2015 - 21:08

La doctrine de l’Eglise sur l’argent


Introduction

En cette année du centenaire de Rerum novarum et du soixantième anniversaire de Quadragesimo anno, les prises de position des papes Léon XIII et Pie XI sur les formes modernes de l’usure et sur la domination de l’économie et de la politique par les maîtres de l’argent méritent d’être mises en relief.

Rappelons les textes :
« Une usure vorace est encore venue s’ajouter au mal (de la destruction des anciennes corporations). Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l’Eglise, elle n’a cessé d’être pratiquée, sous une autre forme, par des hommes avides de gain, d’une insatiable cupidité ».[1]
« Ce pouvoir (économique discrétionnaire) est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer ».[2]

Dans la suite du texte, Pie XI souligne deux conséquences du pouvoir discrétionnaire des maîtres de l’argent sur l’économie :
- la « déchéance du pouvoir politique (…) tombé au rang d’esclave et devenu le docile instrument (…) de toutes les ambitions de l’intérêt ».
- l’ « internationalisme ou impérialisme international de l’argent, funeste et exécrable, pour lequel là où est la fortune, là est la patrie ».
Cette double caractéristique des temps modernes : le développement de l’usure sous de nouvelles formes, la domination de l’économie et de la politique par les puissances d’argent a été reconnue aussi bien par des hommes de finance et des hommes politiques (trop peu nombreux hélas !) que par des doctrinaires de ces deux disciplines. Nous en citerons quelques-uns :

René de la Tour du Pin (1889) : « Le siècle actuel porte la marque de l’usure et mérite d’en conserver le nom ».[3]
Charles Maurras (1925) : « L’Etat moderne a vendu ou loué son être aux banquiers ».[4]
V. C. Vickers (1939) : « La démocratie est en danger parce que le gouvernement démocratique lui-même est asservi aux intérêts des groupes qui dominent la finance et qui ont le pouvoir d’infliger à la nation une crise financière s’ils prévoient que va être mise en place une législation défavorable à leurs intérêts particuliers ».[5]
Maurice Allais (1978) : « Alors que pendant des siècles l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’Etat de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de notre époque ».[6]

Les considérations qui précèdent apportent une réponse partielle à l’une des questions-clefs de la politique : qui détient en définitive les pouvoirs de décision ?
On sait - ou l’on devrait savoir - que nos pouvoirs politiques ne sont en général que des paravents derrière lesquels se tiennent des tireurs de ficelles, eux-mêmes manipulés par d’autres personnages occupant des échelons supérieurs. « Il y a dans tout pouvoir démocratique (…) - explique l’historien François Furet - une oligarchie cachée, à la fois contraire à ses principes et indispensable à son fonctionnement ».[7]
Une oligarchie… nous dirions plutôt plusieurs oligarchies cachées. Parmi celles-ci, la plus importante ne serait-elle pas celle des dynasties financières dont les chefs, selon l’expression très heureuse de Jacques Attali, peuvent constituer un « pouvoir sur le pouvoir » ?[8]

1 – Division de la doctrine de l’Eglise sur l’argent

On peut la décomposer en trois parties :
- Principes généraux.
- Doctrine sur l’usage personnel de l’argent.
- Doctrine sur la place et la réglementation de l’argent dans la vie sociale et politique, sur les attributions de l’Etat à son égard.

2 – Principes généraux

Une mesure stable de la valeur des choses
L’argent, moyen d’échange de biens matériels et de services entre les hommes, mesure permettant d’estimer la valeur des choses, doit être stable, c’est-à-dire que son pouvoir d’achat doit être constant ou ne fluctuer que très lentement.

Par lui-même, l’argent n’est pas producteur
L’argent n’est que la cause instrumentale d’un gain éventuel dû à l’activité de celui qui le fait fructifier. « Celui qui a de l’argent n’a pas encore un gain en acte mais seulement en puissance ».[9]
C’est une « fausse conception (de penser) que l’argent doit rapporter quel que soit son placement, qu’il est de soi lucratif ; c’est ce qu’on appelle sa rentabilité, sa vertu propre de productivité. A quoi il faut opposer le principe aristotélicien toujours vrai : l’argent ne fait pas de petits, de soi il est improductif ».[10]

3 – L’usage personnel de l’argent

Il est contenu dans la doctrine plus générale sur l’usage des richesses qui, dans la Somme théologique de saint Thomas, figure dans le traité sur la vertu cardinale de justice (IIa IIae, questions 57 à 122).
Nous nous limiterons ici à la question de l’usure.[11]
L’usure est une faute commise à l’occasion d’un simple prêt ou prêt de consommation.

Le simple prêt
« Le simple prêt, ou prêt de consommation, est un contrat par lequel l’une des parties livre à l’autre une certaine quantité de choses qui se consomment par l’usage, à la charge pour celle-ci de lui en rendre l’équivalent en espèce et qualité, après un certain temps dont on convient ordinairement. Par l’effet de ce prêt, l’emprunteur devient le propriétaire de la chose prêtée ».[12]
Dans la pratique, la chose consommable prêtée est presque toujours de l’argent.

Le prêt à intérêt
« Le prêt à intérêt n’est autre chose que le simple prêt duquel on tire des intérêts. Si on perçoit l’intérêt à l’occasion du prêt, mais en vertu d’un titre légitime et extrinsèque au prêt, cet intérêt n est point illicite. Mais si on na pas d’autre titre que le simple prêt, si on exige l’intérêt précisément en vertu du prêt, sans aucun titre extrinsèque au prêt, c’est-à-dire, sans un titre qui soit distinct et séparable du prêt, cet intérêt devient illicite, injuste, usuraire ».[13]

Définition et condamnation de l’usure
« On définit l’usure proprement dite : tout intérêt, tout profit en sus du capital (…) exigé de l’emprunteur, précisément en vertu ou à raison du simple prêt, du « mutuum ». Les Pères, les conciles, les Souverains pontifes et les théologiens, s’appuyant sur les livres saints, s’accordent à nous donner la même notion de l’usure, en la condamnant expressément comme contraire au droit naturel et divin ».

Citons, comme expression de la doctrine de l’Église sur l’usure, deux textes l’un du pape Léon X, l’autre du pape saint Pie X :
« Voici le véritable sens du mot “usure” : quand on recherche un gain et un profit, sans travail, sans dépense ou sans risque, à partir d’un bien qui par lui-même ne produit pas de fruit ».[14]
« En quoi consiste l’usure ? L’usure consiste à exiger, sans titre légitime, un intérêt illicite pour une somme prêtée, en abusant du besoin et de l’ignorance d’autrui ».[15]

Les titres pouvant justifier l’intérêt tiré d’un prêt
Quels sont ces titres ? Il ne semble pas qu’il y ait accord entre moralistes à ce sujet. Voici les principaux titres invoqués :
a) Le préjudice causé (« damnum emergens »). Exemple : un prêteur accorde un prêt indexé sans intérêt ; la somme correspondant à l’indexation est considérée comme revenu par le fisc et taxée à ce titre ; le préjudice ainsi causé peut donner lieu à indemnité.
b) Le gain perdu (« lucrum cessans ») du fait du prêt.
c) Le risque de perte de la somme prêtée.
d) La « peine conventionnelle » : indemnité en cas de non-remboursement dans les délais prévus.
e) Les frais de gestion du prêt.
f) Le taux de prêt considéré comme non usuraire par la loi civile.

Les titres b) et f) soulèvent des difficultés. Sur le titre b) en particulier, voici une remarque de saint Thomas d’Aquin : « Mais on n’a pas le droit de stipuler dans le contrat une indemnité fondée sur cette considération : que l’on ne gagne plus rien avec l’argent prêté ; car on n’a pas le droit de vendre ce que l’on ne possède pas encore et dont l’acquisition pourrait être compromise de bien des manières ».[16]
Il semble bien qu’admettre ce titre (perte de profit éventuel, pendant la durée du prêt, du fait de la privation de la somme prêtée) reviendrait à affirmer la productivité de l’argent en lui-même.

L’usure et les confesseurs
Voici un résumé partiel de l’« instruction sur l’usure » de la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi de 1873, figurant dans le livre du R.P. Denis Fahey The Mystical Body of Christ and the Reorganisation of Society édité en 1943.
I - Aucun profit, quel qu’il soit, ne peut être prélevé d’un prêt (mutuum) au seul titre du prêt.
II - S’il y a un autre titre qui n’est pas inhérent à la nature même de chaque prêt, un profit peut être prélevé.
III - Quand le seul titre visible sur lequel se fonde le prélèvement de profit ou d’intérêt sur un prêt est l’autorisation donnée par la loi du pays, ce titre peut être considéré comme suffisant en pratique ; et les confesseurs ne doivent pas inquiéter les pénitents là-dessus tant que cette question demeure « sub judice » (non tranchée) et que le Saint-Siège ne l’a pas définie de façon explicite.
IV - Une telle tolérance ne doit pas être invoquée pour couvrir la moindre usure exercée à l’égard des pauvres ; ni des taux excessifs d’intérêt au-delà des limites de la justice naturelle.

Justification de la doctrine traditionnelle telle qu’elle est exposée par saint Thomas
« Nous n’hésitons pas à affirmer que cette doctrine (la doctrine exposée dans la Somme Théologique, IIa IIae, qu. 78 sous le titre “Du péché de l’usure dans les prêts“) ainsi comprise est inattaquable », écrit le père Spicq[17] ; puis il développe les arguments suivants :

- L’argent n’est que la cause instrumentale d’un gain éventuel de celui qui le fait fructifier ; il n’est pas par lui-même productif ; c’est le travail qui est le titre lucratif essentiel. Dans le contrat de prêt, pas de travail pour le prêteur, puisqu’il a cédé la propriété de la somme d’argent à l’emprunteur. Réclamer un intérêt de l’argent prêté, au titre du prêt lui-même, c’est réclamer une part du fruit d’une chose qu’on ne possède pas, c’est donc un vol.

- Saint Thomas se refuse à voir dans la perte du temps la source d’un droit à intérêt, car le temps n’appartient par au prêteur et ne peut se vendre (alors que les théories les plus modernes de l’intérêt définissent l’intérêt comme le prix du temps).

- « La monnaie est une valeur conventionnelle destinée à faciliter les échanges, c’est là sa fin. (…) Or l’usure va contre la nature de 1 argent, c’est un acte opposé à sa fin naturelle (…). Se proposer dans l’échange un accroissement des choses, c’est s’écarter de la nature de l’échange (…) ; c’est le fait de l’avare dont les désirs sont infinis. ».[18]
Le temps ne change en rien l’égalité requise dans le contrat ; il faut autre chose pour qu’il soit productif ; il faut que, pendant la durée du contrat, se présente un titre quelconque, juste fondement à une exigence nouvelle ou à une survalue.

4 - L’argent dans la vie sociale et politique

- Une doctrine méconnue
Elle est rarement abordée dans les textes récents du Magistère.
Elle n’est guère enseignée dans les traites de doctrine sociale. Le texte important de Pie XI sur l’impérialisme international de l’argent et la déchéance du pouvoir politique, devenu esclave des puissances d’argent, est rarement cité.

- Points essentiels de la doctrine
En économie et en politique, l’argent doit être serviteur et non maître.
« L’art de la gestion et des manipulations monétaires n’est qu’un art auxiliaire qui doit être au service de la famille et de l’Etat (…). »[19]

Tout régime ploutocratique (remettant l’ordre politique et économique à la discrétion des puissances d’argent) constitue un renversement de l’ordre des choses.
« Il y a une perversion anti-chrétienne aussi bien qu anti-naturelle dans le renversement de l’ordre que l’on constate aujourd’hui où la personne humaine est subordonnée à la production et où la production et la distribution sont subordonnées à la finance ».[20]

Le triple rôle de l’État
- Garder la maîtrise du système monétaire, fonction qui lui incombe ;
- Assurer la stabilité de la monnaie (la monnaie étant la « mesure des choses vendables », la stabilité est pour elle une qualité essentielle) ;
- Réprimer l’usure.

- Extraits de l’encyclique Quadragesimo anno
« Ce qui, à notre époque, frappe tout d’abord le regard, ce n’est pas seulement la concentration des richesses, mais encore l’accumulation d’une énorme puissance, d’un pouvoir économique discrétionnaire, aux mains d’un petit nombre d’hommes qui, d’ordinaire, ne sont pas les propriétaires, mais les simples dépositaires et gérants du capital qu’ils administrent à leur gré ».

- La domination de l’économie par les maîtres absolus de l’argent :
« Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer (…) ».

- C’est une conséquence du libéralisme économique
« Cette concentration du pouvoir et des ressources, qui est comme le trait distinctif de l’économie contemporaine, est le fruit naturel d’une concurrence dont la liberté ne connaît pas de limites ; ceux-là seuls restent debout, qui sont les plus forts, ce qui souvent revient à dire, qui luttent avec le plus de violence, qui sont le moins gênés par les scrupules de conscience (…) ».
- Les résultats : dictature économique, déchéance du pouvoir politique, impérialisme international de l’argent
« L’appât du gain a fait place à une ambition effrénée de dominer. Toute la vie économique est devenue horriblement dure, implacable, cruelle. A tout cela viennent s’ajouter les graves dommages qui résultent d’une fâcheuse confusion entre les fonctions et devoirs d’ordre politique et ceux d’ordre économique ; telle, pour n’en citer qu’un d’une extrême importance, la déchéance du pouvoir : lui qui devrait gouverner de haut, comme souverain et suprême arbitre, en toute impartialité et dans le seul intérêt du bien commun et de la justice, il est tombé au rang d’esclave et devenu le docile instrument de toutes les passions et de toutes les ambitions de l’intérêt. Dans l’ordre des relations internationales, de la même source sortent deux courants divers : c’est, d’une part, le nationalisme ou même l’impérialisme économique, de l’autre, non moins funeste et détestable, l’internationalisme ou impérialisme international de l’argent, pour lequel là où est l’avantage, là est la patrie ».

5 – Conclusion

Le libéralisme économique (système séparant l’économie de la morale) conduit à la généralisation de l’usure, à la souveraineté de l’argent, à l’impérialisme international de l’argent. C’est là que réside l’un des deux grands désordres économiques actuels (l’autre étant constitué par l’économie socialiste).
Il faut bien voir l’enchaînement des causes : c’est l’usure qui permet aux puissances d’argent de devenir souveraines à l’échelle nationale puis internationale. Le retour à l’ordre ne pourra s’opérer que par une restauration de l’Etat dans son rôle de défenseur du bien commun… Ce qui suppose un Etat indépendant des puissances d’argent, ayant repris la maîtrise du système monétaire de la nation et assez fort pour réprimer l’usure.
En attendant ce retour à l’ordre, en y travaillant dans toute la mesure de leurs moyens, les catholiques devraient appliquer plus strictement, dans leur conduite personnelle, la doctrine de l’Eglise sur l’argent… en particulier en développant l’usage de prêts indexés sans intérêt au profit de personnes et d’initiatives qui méritent d’être soutenues.
« Il demeure cependant que le prêt sous sa première forme, ou le prêt-assistance, qui n’est, comme tel, qu un des modes de subvenir à la nécessité d’autrui, devrait garder, dans la vie ordinaire des hommes, une plus grande place (…). Ceux qui, ayant plus que le nécessaire, ne savent point subvenir à la nécessité des petits, en leur prêtant gratuitement et sans autre charge que de rendre l’argent prêté quand ils pourront vraiment le rendre, mais se montrent en toute circonstance d’une absolue rigueur dans l’exigence de l’intérêt, s’agirait-il même du simple intérêt ordinaire ou légal, n’échapperont point, devant Dieu, à la responsabilité du péché de l’usure. Et l’on peut bien dire qu’une des grandes causes du malaise social aujourd’hui est dans la méconnaissance ou l’oubli de ce devoir sacré ».[21]
_____________________________________________________________________________________________
↑ Léon XIII, enyclique Rerum Novarum
↑ Pie XI, encyclique Quadragesimo Anno
↑ Vers un ordre social chrétien, p. 71
↑ Action Française, 12 octobe 1925.
↑ Economic Tribularion, p. 51. V.C. Vickers fut gouverneur de la banque d’Angleterre de 1910 à 1919.
↑ L’impôt sur le capital et la réforme monétaire, p. 187. Maurice Allais reçut le prix Nobel d’Économie en 1988.
↑ François Furet, Penser la Révolution Française, p.241. Dans les quarante dernières pages de ce livre, dont est tiré la citation ci-dessus, F. Furet a résumé la pensée sur la Revolution française de l’historien Augustin Cochin.
↑ Jacques Attali, Siegmund G. Warburg, un homme d’influence, p.13.
↑ Saint Thomas, Somme théologique, IIa, IIae, qu. 62 art. 4. Cause instrumentale : celle qui agit non par sa propre force mais par l’impulsion d’une autre.
↑ P. Spicq, Renseignements techniques, accompagnant la traduction de la Somme Théologique, la Justice, tome troisième, p. 437, édit. de la Revue des jeunes.
↑ Principales sources utilisées : Somme théologique ; encyclique Vix Pervenit de Benoît XIV ; commentaires du R.P. Spicq. Cardinal Grousset, Théologie morale, t. 1, p. 391, édit. Lecoffre.
↑ Cardinal Grousset, Théologie morale, t. 1, p. 391, édit. Lecoffre.
↑ Ibid. p. 393.
↑ Définition de I’usure par le pape Léon X et par le cinquième concile du Latran (1512-1517).
↑ Catéchisme de St Pie X.
↑ Saint Thomas, Somme théologique, IIa, IIae, qu. 78 art. 2.
↑ P. Spicq, Renseignements techniques, accompagnant la traduction de la Somme Théologique, la Justice, tome troisième, p. 462, édit. de la Revue des jeunes.
↑ R.P. Spicq, ibid, p. 466.
↑ R.P. Denis Fahey, the Mystical Body of Christ and the Reorganisation of Society, p. 64. Sur ce sujet, voir aussi René de La Tour du Pin, Vers un ordre social chrétien, chap. II, paragraphe « Du capitalisme ».
↑ R.P. Denis Fahey, ibid, p. 102.
↑ R.P. Thomas Pègues, Commentaire de la Somme théoologique, T. XI, p.600. C’est par ces remarques que le père Pègues conclut ses commentaires sur la question 78, « Du péché de l’usure dans les prêts » de la IIa IIae de la Somme théologique
.


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Message par Lotfi Lun 2 Mar 2015 - 21:08

Dès ses origines, l’Église dénonce sévèrement l’avarice et l’usure. « L’argent est le crottin du diable » dit François d’Assise au début du XIIIe siècle.


Usure et administration sacrée

À partir du XIe siècle, les discours contre l’usure et les « gains honteux » se multiplient dans le contexte de profondes réformes du gouvernement de l’Église qui visent à soustraire les affaires ecclésiastiques à l’influence des laïcs et à affirmer l’autorité pontificale. Ils sont insérés dans des débats qui opposent différentes factions au sujet de l’inaliénabilité des biens d’Église, la valeur des sacrements, l’élection des évêques, les mœurs du clergé. Désignant alors les péchés de la faction adverse, l’usure ne qualifie pas forcément le prêt à intérêt chez des auteurs comme Pierre Damien et Humbert de Moyenmoutier, mais des pratiques jugées condamnables dans le champ à la fois de la vie religieuse, de la gestion matérielle et de l’administration des sacrements, essentiellement parce qu’elles sont le fait de ceux qui refusent la réforme. D’ailleurs l’usurier typique, c’est Judas, le traître, le faux disciple qui vendit le sang du Christ pour trente deniers parce qu’il était incapable de comprendre la vraie valeur des choses et les mystères de la foi. Cette comparaison crée un lien inextricable et durable entre aptitude à utiliser l’argent et obéissance à l’Église.
L’argument anti-usuraire définit, a contrario, le bon usage de la richesse sacrée par les clercs, et sert à le distinguer des pratiques communes des laïcs. Il est donc polymorphe et frappe tout ce que le clergé réformateur considère comme une atteinte à la vocation universelle de l’institution ecclésiale à dispenser la richesse et la grâce. Par extension, l’usure est le contraire de l’administration qui est au contraire une compétence supérieure. Le profit est usuraire et inutile s’il n’est pas intégré aux échanges officiels, publics, qui se développent sous le contrôle de l’Église et des pouvoirs laïcs, et qui sont jugés par eux productifs.
Dans cette perspective, au tournant du XIIIe siècle, en plein développement des échanges monétarisés auquel participe activement l’Église, les traités anti-usuraires et les interdictions canoniques sont moins une réaction morale qu’une description et une codification des nouvelles techniques commerciales et administratives utilisées aussi par les clercs, avec les lexiques et les bases conceptuelles puisées dans la tradition ecclésiastique. Le mot « usure » désigne un contre-modèle ou une exception à partir de quoi commencent à être décrites la multiplicité et la complexité des pratiques contractuelles et des usages de l’argent.


Dernière édition par Lotfi le Lun 2 Mar 2015 - 21:42, édité 1 fois

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Message par Lotfi Lun 2 Mar 2015 - 21:08

Saint Ambroise dit aussi: «Qu'est-ce que le prêt à intérêt, sinon tuer un homme?»
Saint Jean Chrysostome: «Rien n'est plus honteux, ni plus cruel que l'usure.»
En 1891, le pape Léon XIII écrivait dans son encyclique Rerum Novarum:
«Une usure dévorante est venue ajouter encore au mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l'Eglise, elle n'a cessé d'être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain, et d'une insatiable cupidité...»


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Message par Lotfi Lun 2 Mar 2015 - 21:09

L'intérêt sur
l'argent créé est un vol



Notre-Seigneur a chassé du Temple les changeurs d’argent
Il est grand temps de chasser les Financiers Internationaux


(Article d’Alain Pilote, paru dans Vers Demain de janvier-février 1991.)

Comme la plupart des lecteurs réguliers de Vers Demain devraient le savoir, le défaut fondamental du système financier actuel, c'est que tout l'argent qui existe est créé par les banques, sous forme de dette: les banques créent de l'argent nouveau, de l'argent qui n'existait pas auparavant, chaque fois qu'elles accordent un prêt. Ce prêt doit être remboursé à la banque, mais grossi d'un intérêt.
Même les pièces de monnaie, qui sont frappées par l'Hôtel de la Monnaie, et les billets de banque, imprimés par la Banque du Canada — deux institutions gouvernementales — ne viennent en circulation que s'ils sont prêtés par les banques, à intérêt. Et c'est précisément cet intérêt, à la base de la création de l'argent, qui cause le problème, une impossibilité mathématique de rembourser: la banque crée le capital qu'elle prête, mais elle ne crée pas l'intérêt qu'elle exige en retour.
Par exemple, supposons que la banque vous prête 100 $, à 10 pour cent d’intérêt. La banque crée 100 $, mais vous demande de rembourser 110 $. Vous pouvez rembourser 100 $, mais pas 110 $ : le 10 $ pour l’intérêt n’existe pas, puisque seule la banque a le droit de créer l’argent, et elle n’a créé que 100 $, pas 110 $. Le seul moyen de rembourser 110 $ quand il n’existe que 100 $, c’est d’emprunter aussi ce 100 $ à la banque… et votre problème n’est pas réglé pour autant, il n’a fait qu’empirer : vous devez maintenant 110 $ à la banque, plus 10 pour cent d’intérêt, soit 121 $… et plus les années passent, plus les dettes s’accumulent, il n’y a aucun moyen de s’en sortir.
Certains emprunteurs, pris individuellement, peuvent réussir à rembourser à la banque capital et intérêt, mais cela ne change rien au fait que tous les emprunteurs, pris dans leur ensemble, ne le peuvent pas. Si certains emprunteurs réussissent à rembourser 110 $ alors qu’ils n’ont reçu que 100 $, c’est qu’ils prennent le 10 $ qui manque sur l’argent mis en circulation par les emprunts des autres. Pour que certains soient capables de rembourser leur prêt, il faut nécessairement qu’il y en ait d’autres qui fassent faillite. Mais ce n’est qu'une question de temps avant que tous les emprunteurs, sans exception, se retrouvent dans l'impossibilité de rembourser le banquier.
Et remarquez bien, même à un taux d’intérêt de seulement 1 pour cent, la dette serait encoire impayable : si on emprunte 100 $ à 1%. On devra rembourser 101 $ à la fin de l’année, alors qu’il n’existe que 100 $. Cela signifie que tout intérêt demandé sur de l’argent créé, même à un taux de 1%, est de l’usure, ets un vol.
Certains pourront dire que si on ne veut pas s'endetter, on a seulement à ne pas emprunter. Mais si personne n'empruntait d'argent de la banque, il n'y aurait tout simplement pas un sou en circulation: pour qu'il y ait de l'argent dans le pays, ne serait-ce que quelques dollars, il faut absolument que quelqu'un — individu, compagnie ou gouvernement — les emprunte de la banque, à intérêt. Et cet argent emrpunté de la banque ne peut pas rester en circulation indéfiniment: il doit retourner à la banque lorsque le prêt vient à échéance... accompagné de l'intérêt, évidemment.

Dettes impayables
Cela signifie que si l'on veut simplement conserver le même montant d'argent en circulation, année après année, il faut accumuler des dettes impayables. Dans le cas des dettes publiques, les banquiers se contentent de se faire payer l'intérêt sur cette dette. Est-ce une faveur qu'ils nous font? Non, cela ne fait que retarder l'impasse financière de quelques années, car au bout d'un certain temps, même l'intérêt sur la dette devient impayable.
Ainsi, la dette publique du Canada, qui était de 24 milliards $ en 1975, franchissait le cap des 200 $ milliards dix années plus tard. (Et vingt ans plus tard, en janvier 1995, la dette du gouvernement canadien franchissait le cap des 500 $ milliards, avec des intérêts de 49 $ milliards à payer sur cette dette, soit environ un tiers de toutes les taxes collectées par le gouvernement fédéral. En 1998, si l'on additionne, à la dette du gouvernement canadien, la dette des provinces, des compagnies, et des individus au pays, on obtient un dette totale de 2800 milliards $ pour le Canada.) Quand bien même on prendrait tout l'argent qui existe dans le pays, y compris les épargnes des déposants, cela ne serait pas suffisant pour payer cette dette. Et c'est ainsi dans tous les pays du monde.
Il est impossible de rembourser la dette, puisqu'elle est faite d'argent qui n'existe pas. Plusieurs pays du Tiers-Monde ont réalisé l'absurdité de cette situation, et ont cessé de payer les intérêts sur leur dette. Car en réalité, ces prêts aux pays du Tiers-Monde, loin de les aider, ne font que les appauvrir, puisque ces pays doivent s'engager à remettre aux banquiers plus d'argent que ces derniers leur ont prêté, ce qui forcément rend l'argent plus rare parmi le peuple, et le condamne à vivre dans la misère et à crever de faim.
Mais un pays peut-il fonctionner sans emprunter l'argent-dette des banquiers? Oui, et cela est très facile à comprendre: ce n'est pas le banquier qui donne à l'argent sa valeur, mais la production du pays; sans la production de tous les citoyens du pays, les chiffres prêtés par le banquier ne vaudraient absolument rien. Donc, en réalité, puisque cet argent nouveau est basé sur la production de la société, cet argent appartient aussi à la société. La simple justice demande donc que cet argent soit émis par la société, sans intérêt, et non par les banques. Au lieu d'avoir un argent émis par les banques, un crédit bancaire, on aurait un argent créé par la société, un crédit social.

Notre-Seigneur chasse les changeurs d'argent du Temple
Comme l'écit Louis Even, «l'intérêt sur l'argent à sa naissance est à la fois illégitime et absurde, anti-social et anti-arithmétique.» Réclamer un intérêt sur l'argent créé est donc un très grand crime, que rien ne saurait justifier. En fait, la seule fois dans l'Evangile où il est mentionné que Jésus fit usage de violence, c'est justement pour condamner cet intérêt exigé sur l'argent créé, lorsqu'il chassa les changeurs d'argent du Temple avec un fouet, et renversa leur table (tel que rapporté dans saint Matthieu 21, 12-13, et saint Marc 11, 15-19):
Il existait en ce temps-là une loi qui stipulait que la dîme ou taxe au temple de Jérusalem devait être payée par une pièce de monnaie spéciale, appelée «demi-shekel du sanctuaire», dont les changeurs d'argent s'étaient justement arrangés pour obtenir le monopole. Il y avait plusieurs sortes de pièces en ce temps-là, mais les gens devaient obtenir cette pièce spécifique pour payer leur dîme. De plus, les colombes et les animaux que les gens devaient acheter pour offrir en sacrifice ne pouvaient être achetés autrement que par cette monnaie, que les changeurs d'argent échangeaient aux pèlerins, mais moyennant de deux à trois fois sa valeur réelle en temps normal. Jésus renversa leur table et leur dit: «Ma maison est une maison de prière, et vous en avez fait une caverne de voleurs.»


F. R. Burch, dans son livre Money and its True Function, commente ainsi ce texte de l'Evangile:
«Tant que le Christ limitait son enseignement au domaine de la moralité et de la droiture, il n'était pas dérangé; ce ne fut que lorsqu'il s'attaqua au système économique établi et chassa les profiteurs et renversa les tables des changeurs de monnaie qu'il fut condamné. Le jour suivant, il était questionné, trahi le second, jugé le troisième, et crucifié le quatrième jour.»

On serait tenté de faire le rapprochement avec les Pèlerins de saint Michel, les «Bérets Blancs» du journal Vers Demain: tant qu'ils se contentent de parler de la réforme des moeurs, ça, les Financiers peuvent toujours le tolérer; mais quand les «Bérets Blancs» osent attaquer le système d'argent-dette, cela, c'est un «péché impardonnable», et les Financiers sont alors prêts à utiliser tous les moyens possibles pour faire taire les «Bérets Blancs». Mais ces tentatives des Financiers sont vaines, puisque la vérité finit toujours par triompher.

L'enseignement de l'Eglise
La Bible contient plusieurs textes qui condamnent clairement le prêt à intérêt. Par ailleurs, plus de 300 ans avant Jésus-Christ, le grand philosophe grec Aristote condamnait lui aussi le prêt à intérêt, faisant remarquer que l'argent, n'étant pas une chose vivante, ne pouvait donner naissance à d'autre argent: «L'argent ne fait pas de petits», dit-il. De plus, les Pères de l'Eglise, depuis les temps les plus anciens, ont toujours dénoncé sans équivoque l'usure. Saint Thomas d'Aquin, dans sa Somme Théologique (2-2, question 78), résume l'enseignement de l'Eglise sur le prêt à intérêt:

«Il est écrit dans le livre de l'Exode (22, 24): “Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras point à son égard comme un créancier, tu ne l'accableras pas d'intérêts.” Recevoir un intérêt pour l'usage de l'argent prêté est de soi injuste, car c'est faire payer ce qui n'existe pas; ce qui constitue évidemment une inégalité contraire à la justice... c'est en quoi con-siste l'usure. Et comme l'on est tenu de restituer les biens acquis injustement, de même l'on est tenu de restituer l'argent reçu à titre d'intérêt.»
En réponse au texte de l'Evangile sur la parabole des talents (Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 12-27), qui, à première vue, semble justifier l'intérêt («Serviteur mauvais... tu aurais dû placer mon argent à la banque, et à mon retour, j'aurais retiré mon argent avec les intérêts»), saint Thomas d'Aquin écrit:
«Les intérêts dont parle l'Evangile doivent s'entendre dans un sens métaphorique; ils désignent le surcroît de biens spirituels exigé par Dieu, qui veut que nous fassions toujours un meilleur usage des biens qu'il nous a confiés, mais c'est pour notre avantage et non pour le sien.»
Ce texte de l'Evangile ne peut donc pas justifier l'intérêt puisque, dit saint Thomas, «on ne peut fonder un argument sur des expressions métaphoriques».

Un autre texte causant difficulté est celui de Deutéronome 23, 20-21: «Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt, ni pour un prêt d'argent, ni pour du grain, ni pour autre chose. Tu ne pourras recevoir d'intérêt que d'un étranger». Saint Thomas explique:
«Il était interdit aux Juifs de toucher un intérêt de la part de “leurs frères”, c'est-à-dire des autres Juifs; ce qui donne à entendre que percevoir l'intérêt d'un prêt, de quelque homme qu'on le reçoive, est mal, absolument parlant. Nous devons, en effet, regarder tout homme “comme notre prochain et notre frère” surtout d'après la loi évangélique qui doit réglir l'humanité. Aussi le Psalmiste, parlant du juste, dit-il sans restriction: “Il ne prête pas son argent à intérêt” (14, 4), et Ezéchiel (18, 17): “Il ne pratique pas l'usure, et ne prend pas d'intérêts”.»
Si les Juifs étaient autorisés à recevoir un intérêt de la part des étrangers, dit saint Thomas, c'était une tolérance pour éviter un plus grand mal, de peur qu'ils ne perçussent des intérêts sur les Juifs eux-mêmes, adorateurs du vrai Dieu. Saint Ambroise, commentant le même texte («tu pourras prêter à intérêt aux étrangers»), voit dans le mot «étrangers» le sens d'«ennemis» et conclut: «A celui auquel tu désires légitimement nuire, à celui contre lequel tu prends justement les armes, à celui-là tu peux à bon droit prendre des intérêts.»

Saint Ambroise dit aussi: «Qu'est-ce que le prêt à intérêt, sinon tuer un homme?»

Saint Jean Chrysostome: «Rien n'est plus honteux, ni plus cruel que l'usure.»
Saint Léon: «C'est une avarice injuste et insolente que celle qui se flatte de rendre service au prochain alors qu'elle le trompe... Celui-là jouira du repos éternel qui entre autres règles d'une conduite pieuse n'aura pas prêté son argent à usure... tandis que celui qui s'enrichit au détriment d'autrui, mérite en retour la peine éternelle.»

En 1311, au Concile de Vienne, le pape Clément V déclarait nulle et vaine toute la législation civileen faveur de l'usure, et «si quelqu'un tombe dans cette erreur d'oser audacieusement affirmer que ce n'est pas un péché que de faire l'usure, nous décrétons qu'il sera puni comme hérétique et nous ordonnons à tous les ordinaires et inquisiteurs de procéder vigoureusement contre tous ceux qui seront soupçonnés de cette hérésie.»

Le 1er novembre 1745, le pape Benoît XIV publiait l'encyclique Vix Pervenit, adressée aux évêques italiens, au sujet des contrats, où l'usure, ou prêt à intérêt, est clairement condamnée. Le 29 juillet 1836, le pape Grégoire XVI étendait cette encyclique à l'Eglise universelle. Il y est écrit:
«L'espèce de péché qu'on appelle usure, et qui réside dans le contrat de prêt, consiste en ce qu'une personne, s'autorisant du prêt même, qui par sa nature demande qu'on rende seulement autant qu'on a reçu, exige qu'on lui rende plus qu'on a reçu et soutient conséquemment qu'il lui est dû, en plus du capital, quelque profit, en considération du prêt même. C'est pour cette raison que tout profit de cette sorte qui excède le capital est illicite et usuraire.
«Et certes, pour ne pas encourir cette note infamante, il ne servirait à rien de dire que ce profit n'est pas excessif, mais modéré; qu'il n'est pas grand, mais petit... En effet, la loi du prêt a nécessairement pour objet l'égalité entre ce qui a été donné et ce qui a été rendu... Par conséquent, si une personne quelconque reçoit plus qu'elle n'a donné, elle sera tenue à restituer pour satisfaire au devoir que lui impose la justice dite commutative...»


En 1891, le pape Léon XIII écrivait dans son encyclique Rerum Novarum:
«Une usure dévorante est venue ajouter encore au mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l'Eglise, elle n'a cessé d'être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain, et d'une insatiable cupidité...»

L'enseignement de l'Eglise sur le sujet est donc très clair, mais, comme l'écrit Louis Even dans «Sous le Signe de l'Abondance», «malgré tout l'enseignement chrétien dans le sens contraire (que l'argent doit produire de l'intérêt), la pratique a fait tellement de chemin que, pour ne pas perdre dans la concurrence endiablée autour de la fécondité de l'argent, tout le monde aujourd'hui doit se conduire comme s'il était naturel pour l'argent de faire des petits. L'Eglise n'a pas rescindé ses vieilles lois, mais il lui est devenu impossible d'en exiger l'application.»

Les banques islamiques
A ce sujet, il est intéressant de considérer l'expérience récente des banques islamiques: le Coran — le livre saint des musulmans — condamne l'usure, tout comme la Bible des chrétiens. Mais les musulmans ont pris ces paroles au sérieux, et ont établi, depuis 1979, un système bancaire en accord avec les règles du Coran: les banques prêtent sans intérêt, et au lieu de payer des intérêts aux déposants, elles les associent aux projets dans lesquels elles investissent: si ces projets font des profits, les banques partagent ces profits avec leurs déposants. Ce n'est pas encore tout à fait le Crédit Social, mais au moins, c'est une tentative plus qu'honorable de mettre le système bancaire en accord avec les lois morales.

Intérêt et dividende
Cet article devrait avoir suffisamment démontré que tout intérêt sur l'argent créé est injustifiable. Mais cela peut amener une certaine crainte chez ceux qui ont de l'argent placé à la banque: si l'intérêt est ainsi condamné, vont-ils encore recevoir un intérêt sur leur argent placé à la banque? Au chapitre 32 de «Sous le Signe de l'Abondance», chapitre intitulé «L'argent doit-il réclamer de l'intérêt?», Louis Even explique:
«Pour que nos lecteurs ne perdent pas connaissance en pensant à leurs économies placées dans l'industrie ou dans des institutions de prêts, hâtons-nous de faire quelques distinctions. Si l'argent ne peut pas grossir par lui-même, il y a des choses que l'argent achète et qui produisent logiquement des développements. Ainsi, je consacre 5000 $ à l'achat d'une ferme, ou d'animaux, ou de semence, ou d'arbres, ou de machinerie. Avec du travail intelligent, je ferai ces choses en produire d'autres.
«Supposons que je n'avais pas ce 5000 $. Mais mon voisin l'avait et n'en avait pas besoin pour d'ici quelques semaines. Il me l'a prêté. Je crois qu'il sera convenable pour moi de lui marquer ma reconnaissance en lui passant une petite partie des produits que j'obtiens grâce au capital producteur que j'ai ainsi pu me procurer. C'est mon travail qui a rendu son capital profitable, oui. Mais ce capital lui-même représente du travail accumulé. Nous sommes donc deux, dont les activités passées pour lui, présentes pour moi, font surgir de la production. Le fait pour lui d'avoir attendu à tirer sur la production du pays en récompense de son travail, m'a permis à moi d'obtenir des moyens de production que je n'aurais pas eus sans cela.
«Nous pouvons donc diviser les fruits de cette collaboration. La production due au capital est à déterminer, par l'entente et par l'équité. Ce que mon prêteur va retirer dans ce cas est, à proprement parler, un dividende (nous avons divisé les fruits de la production). Le dividende est parfaitement justifiable, lorsqu'il y a production fructueuse.»
Donc l'argent peut réclamer des dividendes lorsqu'il y a fruits. Autrement, non. Mais pour permettre cela, il faut que l'augmentation de la production crée automati-quement une augmentation d'argent. Sinon, le dividende, tout en étant parfaitement dans l'ordre, devient impossible à satisfaire en pratique.
Dans l'exemple du 5000 $ qui a servi à acheter des instruments aratoires, le prêteur a droit à une partie des résultats, puisque la production a augmenté grâce à son prêt: s'il accepte d'être payé en produits, pas de problème. Mais si c'est de l'argent qu'il demande, c'est une autre affaire puisque, même si la production a augmenté, il n'y a pas eu d'augmentation correspondante d'argent en circulation. Le système du Crédit Social, qui fait naître l'argent nouveau sans intérêt, au rythme de la production nouvelle, règlerait le problème.
Et pour ceux qui s'inquièteraient du sort des banques, si elles ne chargeaient plus d'intérêt, qu'il suffise de dire ici que le salaire de leurs employés serait payé par l'Office National de Crédit, chargé de créer tout l'argent nouveau dans le pays (ce point est expliqué plus en détail dans la brochure Une finance saine et efficace, de Louis Even).
Tout comme Notre-Seigneur a chassé les changeurs d'argent du Temple, il est grand temps de chasser les Financiers internationaux et leur système d'argent-dette, et d'installer un système d'argent honnête et sans dette, un argent émis par la société. Que cet épisode de l'Evangile nous inspire, et demandons au Christ d'être remplis du même zèle que Lui pour les intérêts de Dieu et pour la justice!


Source:
http://www.michaeljournal.org/sign33.htm


Dernière édition par Lotfi le Lun 2 Mar 2015 - 22:02, édité 1 fois

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Message par Lotfi Lun 2 Mar 2015 - 21:09

https://books.google.tn/books?pg=PA184&lpg=PA184&sig=T_jFw5nH63FmqYgeSWCyh5-fLn4&ei=P8H0VOHVIJLYaobZgpAO&id=-WNvid_Nl1AC&hl=fr&ots=awrS4zkqs3&output=text

L'usure expliquée et condamnée par l'Ecriture, la tradition et par le droit ...
Par B. Carpuac


1700, dont le Grand Bossuet sut Pame, la condamnation de l'opinion que l'Anonyme fait revivre.: S'il étoit vrai que le Corps ecclésiastique fût éclairé en tout genre de connoissances, il ne le seroit pas assez dans le genre des connoissances propres à fa profession. II est rare & très-rare qu'un savant soit éclairé en tout genre de connoissances; comment un Corps qui ne doit s'occuper que de la science de la Religion , qu'il est obligé d'enseigner au Peuple, le seroit-il ? S'il y a toujours des progrès à faire dans la connoissance de Dieu, de ses devoirs envers Dieu & envers son prochain , devoirs dont on ne peut trouver la regle infaillible que dans les Livres Saints, dans les Conciles & dans les Peres , comment le Corps ecclésiastique peut-il être éclairé en tout genre de connoistances } Dieu n'a pas accordé à tous îes membres du Clergé, comme à l'Auteur de la Théorie , de réunir les connoissances de la Dialectique, de la Critique, de la Physique, de la Politique, du Droit naturel, du Commerce, du bien public, avec la connoissance de la Théologie. Oh non! le Corps ecclésiastique n'est pas éclairá en tout genre de connoissances. Plût à Dieu que ta plus grande partie le fût sussifament dans îe genre des connoissances nécessaires à son état! On sent que l'Anonyme veut dire , ce qui est malheureusement trop vrai, qu'un grand nombre d'Ecclésiastiques au lieu d« S 181 J)
s'appliquer à l'étude de l'Ecriture & de la Tradition, où il apprendrait les regles de la Morale chrétienne, cultive les sciences Prophanes, 5c ne s'occupe que d'affaires séculieres qui le détournent de l'étude qui lui convient, & qui lui font oublier les devoirs de son état.
II est d'une fausseté palpable que le sentiment qui enseigne que l'Usure tirée du Prêt, -est défendue, doive sa naissant ce au temps où c'étoit une erreur de croire l'existence des Antipodes. On a prouvé, qu'il est consigné dans la parole de Dieu, telle qu'elle a été entendue par les Peres & par les Conciles , & aucun Apologiste de l'Usure n'a entrepris , ni n'entreprendra d'assigner l'époque où l'on a innové , fur fa notion, ou sur fa défense.
La Doctrine du Corps ecclésiastique sur l'Usure ne changera donc pas. II n'approuvera jamais ces propositions condamnées par l'assemblée du Clergé de 1700.
II est permis à celui qui prête d'exiger quelque chose au-delà du principal , s'il s'engage à ne point redemander ce principal jusqu'à un certain temps.
Comme l'argent comptant est plus estimé que celui qui ne l'est pas, & n'y ayant personne qui ne fasse plus de cas d une somme présente que d'une somme qui ne doit être payée que dans la suite, celui qui prête peut exiger quelque chose au-delà du prú> S 182 5)
cìpal, & par cette raison n'être pas coupable d'Usure; & les Successeurs de Benoît XIV, ne retracteront pas ce qu'il a défini après le plus mur examen dans fa Lettre encyclique. « Que pour s'excuser de » la tache d'Usure, il est inutile d'alléguer » que le profit tiré du Prêt n'est pas exces» sis, mais modéré; qu'il est peu considé» rable; que celui de qui on l'exige par » la force du seul Prêt n'est pas pauvre , » mais riche; qu'ilnelaissera point la som» me prêtée oisive; mais qu'il l'employera » très-utilemet, & pour améliorer fa con» dition, soit à des acquisitions des do» maines, soit à des Négociations de com» merce ( 1 ) ».
Que l'Anonyme ne dise plus qu'il n'attaque que l'opinion desScholafliqu.es sur l'Usure, & non l'enseignement de l'Eglise. Nous venons de voir que c'est le sentiment du Corps ecclésiastique qu'il combat; & le Corps ecclésiastique n'étant que les Pasteurs réunis à leur Chef, ce sentiment du Corps ecclésiastique est le sentiment du Chef &c des Pasteurs de l'Eglise, k sentiment de l'Eglise même.
On s'abstient de qualifier son assertion., « que la pratique du Prêt à intérêt est » autorisée dans la Confession d'Aus» bourg (2) ».
On prouveroit par plus d'un exemple ^
(1) Epis}. Encyc. n. r. (3) Théorie, pag. 187, d 183 5
s'il le falloit, que les mensonges ne coutent rien aux Apologistes de l'Uíure. La pratique du Prêt à intérêt n'est ni autorisée ni défendue dans la Confession d'Ausbourg, «Ile n'en fait, ni n'en pouvoit faire mention , aucun Protestant n'ayant enseigné k cette époque ( 1530, ) qu'il fût permis de tirer une Usure ou un profit du Prêt fait aux Riches & aux Négocians.
Eh! ne sait-on pas que Melancthon, qui dresta cette Confession, reconnoissoit en 1553 , que l'Usure est contraire au Droit divin & au sentiment des Peres, qu'il ne "vouloit pas qu'on les abandonnât, comme i'ont fait les Sectaires qui sont venus après lui?
Mais, « dans les projets de réconcilia» tion que des Grands hommes ont mis au » jour pour réunir à l'Eglife Catholique les » nombreuses Sociétés attachées à la Con» session d'Ausbourg , on n'imagina pas » même que la pratique du Prêt à intérêt » dût être un obstacle à cette réunion (1 ) ».
On ne traita dans ces projets de réunion (0 ibid. .
(! 184 3
pas vu qu'on n'y traite point de tous les articles qui séparaient alors ces sociétés de l'Eglise Catholique, & que dès qu'elles recevraient l'autorité de la Tradition, &d'infaillibilité de l'Eglise , elles souscriraient d'autant plus volontiers à la condamnation de l'Usure, qu'elles ne contestent point, & qu'elles avouent au contraire que la Tradition & l'Eglise la proscrivent quelque modérée qu'elle soit.
Peut-il imaginer que le Grand Evêque de Meaux, qui avant de s'occuper de la réunion à l'Eglise Catholique des Sociétés attachées à la Confession d'Ausbourg , venoit de composer contre le Protestant Grotius, son Traité de l'Usure , où il enseigne que « la Doctrine qui dit que l'Usure, selon » la notion qui en a été donnée r ( c'est-à» dire tout profit tiré du Prêt} est défendu » dans la Loi nouvelle à tous les hommes » envers tous les hommes, est de foi (i ) », n'eût pas exigé qu'elles admissent cet artir cle de foi. II auroit donc convenu qu'il avoit mal expliqué la foi de l'Eglise sur l'Usure , &c par cet aveu il auroit autorisé ces Sociétés à dire, qu'il ne l'avoit pas exposée plus fidelement sur les autres points contestés.
« Quand le rappel dela Nation Juive aura » lieu,suivant les promesses consignées dans » les Livres Saints , les Néophites Juifs» n'auront pas à craindre que l'Eglise leur
(0 Traité dt FUsurt, Pr«p. j.

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