Est-ce que la tentation c'est un péché ou non ?

Bonsoir,

les faits remontent à 6 ou 7 ans : dans une association, un homme m'a paru séduisant. J'ai beaucoup travaillé bénévolement pendant deux ans pour qu'il me remarque (pas seulement pour ça, pour le but de l'assoc, pour donner un coup de main) et je me suis monté le bourrichon : j'ai fabriqué un fantasme.
Il ne s'est "concrètement" rien passé (pas même un geste tendre) mais nous collaborions souvent, et lorsque les réunions se prolongeaient le soir, il me ramenait chez moi et me racontait longuement sa vie . Une fois il m'a offert un bijou et j'ai refusé.
Mon mari laissait faire. Pendant deux ans j'ai "nourri" ce fantasme. J'essayais de m'en détacher, rien à faire.
Enfin, "grâce" à une dispute avec une camarade d'assoc (qui en était elle aussi secrètement éprise), j'ai définitivement pris le large.
Après ma démission, je suis allée me confesser.
Récemment, j'ai évoqué cette histoire à quelqu'un qui avait failli être moine .
Les réponse du curé et de ce confident se ressemblent dans leur indulgence :
ils disent que la tentation n'est pas un péché, "puisque" je n'ai pas trompé concrètement mon époux.
Or dans ce cas, j'ai bien l'impression que c'en est un.
En effet, alimenter une relation ambigue en tricotant des fantasmes n'est pas innocent.
C'est une part de soi que l'on enlève à son conjoint.
Ca entraine des envies de violence (contre d'autres femmes de l'assoc à qui il faisait les yeux doux).
En fait je vois dans cette histoire un "adultère platonique".

Je dirais que la tentation n'est pas un péché. Ce qui peut être un péché c'est notre réponse à la tentation, c'est ma manière de réagir à ce qui me tentes.
Je peux soit résister à la tentation en m'en détournant par la prière, par une décision, etc
Soit je peux céder à la tentation, ou ne pas m'en détourner vraiment. C'est là que se situe le péché. Donc, ce n'est pas la tentation en elle même qui est le péché.
Dans ton vécu Philon, comme tu le dis il ne s'est rien passé "concrètement" mais tu as peut être "nourri ce fantasme" comme tu le dis avec une certaine ambiguïté où les choses n'étaient pas totalement claires. Tu peux effectivement aller recevoir le sacrement de la réconciliation, qui nous donne aussi des grâces de force! Et puis surtout cela aide à éviter l'enlisement d'un sentiment de culpabilité qui enferme et ne rend pas pleinement libre.
Souvent lorsque nous péchons me disait un prêtre ami, nous nous trompons de bonheur.
Demande au Seigneur qu'il te donne la joie d'unir ta volonté à sa volonté, qu'il t'aide à être fidèle à ton mari, et à l'aimer plus pleinement et librement.