☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre premier
. Avec quel respect il faut recevoir Jésus
Réflexion de Lamennais
Tout ce qu'offrait de plus grand, de plus imposant, de plus saint le culte de l'ancienne alliance, n'était qu'une légère ombre des mystères de l'Homme-Dieu. David célèbre avec pompe le retour de l'arche à Jérusalem; mais cette arche était vide; elle ne renfermait pas le Sauveur du genre humain. Salomon bâtit un temple magnifique; il en fait, en présence du peuple saisi de respect, la dédicace solennelle: des victimes sans nombre sont immolées; mais ces victimes, qu'est-ce ? De vils animaux dont le sang ne peut apaiser la souveraine justice. Le monde demeurait dans l'attente du salut annoncé, lorsque voilà qu'au moment prédit s'accomplissent les promesses aperçues et saluées de loin par les Patriarches durant leur pèlerinage sur la terre. Le Désiré des nations, le Dominateur, l'Ange de l'alliance, Celui dont le nom est JEHOVAH, vient dans son temple, et le vrai sacrifice de propitiation remplace à jamais les sacrifices figuratifs.
Au fond du tabernacle, sous les voiles du sanctuaire, repose l'Hostie toujours vivante, l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde; le même qui est assis à la droite du Père, est là présent, et sa voix nous appelle: Prenez et mangez, ceci est mon corps: buvez, ceci est mon sang, le sang de l'alliance nouvelle, répandu pour la rémission des péchés. Mangez, ô mes amis ! Buvez, enivrez-vous, mes bien-aimés ! Vous tous qui avez soif, venez à la source dont les eaux rejaillissent de l'éternelle vie.
Ceux qui, refusant de se désaltérer à cette source pure, s'en vont chercher à l'écart des eaux furtives, Dieu leur prépare un breuvage assoupissant, et leurs yeux se ferment. Dans ce sommeil, il leur semble qu'ils ont faim et qu'ils mangent, et au réveil leur âme est vide. Altérés, ils rêvent qu'ils boivent; et ils se réveillent pleins de lassitude et ils ont encore soif, et leur âme est vide. Venez donc: je suis le pain de vie; celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
Seigneur, je crois et j'adore: mon âme, haletante de désir, s'élance vers vous; et puis soudain une grande frayeur l'arrête: car, hélas ! Que suis-je pour oser m'approcher de mon Dieu ? Quand je considère mes souillures, ma bassesse et ma misère profonde, je n'ai plus qu'un sentiment, qu'une parole: Retirez-vous de moi, parce que je suis un homme pécheur.
Cependant, ô Jésus ! Ce sont les pécheurs que vous êtes venu appeler, et non pas les justes. Et c'est pourquoi, frappant ma poitrine, et implorant votre miséricorde, je me lèverai et j'irai: j'irai avec une foi vive, avec un ardent amour, vers le Fils, le Verbe, splendeur de la gloire de Dieu, et figure de sa substance, vers le Sauveur divin, qui nous purifie de nos péchés, qui s'incorpore à sa créature, pour l'élever jusqu'à lui: j'irai, et je dirai: Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez en moi; mais dites seulement un mot, et mon âme sera guérie.
. Avec quel respect il faut recevoir Jésus
- Spoiler:
Le fidèle: Ce sont là vos paroles, ô Jésus ! vérité éternelle ! quoiqu'elles n'aient pas été dites dans le même temps et qu'elles ne soient pas écrites dans le même lieu.
Et puisqu'elles viennent de vous et qu'elles sont véritables, je dois les recevoir toutes avec une foi pleine de reconnaissance.
Elles sont de vous car c'est vous qui les avez dites; mais elles sont aussi à moi parce que vous les avez dites pour mon salut.
Je les reçois avec joie de votre bouche, afin qu'elles se gravent profondément dans mon coeur.
Ces paroles pleines de tant de bonté, de tendresse et d'amour, m'animent; mais la pensée de mes crimes m'effraye et ma conscience impure m'éloigne d'un mystère si saint.
La douceur de vos paroles m'attire, mais le poids de mes péchés me retient.
Vous m'ordonnez d'aller à vous avec confiance, si je veux avoir part avec vous, et de me nourrir du pain de l'immortalité, si je veux obtenir la vie et la gloire éternelle.
Venez, dites-vous, venez à moi, vous tous qui souffrez et qui êtes oppressés, et je vous ranimerai.
Ô douce et aimable parole à l'oreille d'un pécheur ! vous invitez, Seigneur mon Dieu, le pauvre et l'indigent à la participation de votre corps sacré.
Mais qui suis-je, Seigneur, pour oser m'approcher de vous ?
Voilà que les cieux ne peuvent vous contenir, et vous dites: Venez tous à moi.
D'où vient cette miséricordieuse condescendance, une si tendre invitation ?
Comment oserai-je aller à vous, moi qui ne sens en moi-même aucun bien qui puisse me donner quelque confiance ?
Comment vous recevrai-je en ma maison, moi qui ai si souvent outragé votre bonté ?
Les anges et les archanges vous adorent en tremblant, les saints et les justes sont saisis de frayeur; et vous dites: Venez tous à moi !
Si ce n'était vous qui le dites, Seigneur, qui pourrait le croire ?
Et si vous n'ordonniez vous-même d'approcher de vous, qui en aurait l'audace ?
Noé, cet homme juste, travailla cent ans à construire l'arche, pour se sauver avec peu de personnes; et moi, comment pourrai-je en une heure me préparer à recevoir dignement le Créateur du monde ?
Moïse, le plus grand de vos serviteurs, pour qui vous étiez comme un ami, fit une arche de bois incorruptible, qu'il revêtit d'un or très pur, afin d'y déposer les tables de la loi; et moi, vile créature, j'oserais recevoir si facilement le fondateur de la loi et l'auteur de la vie !
Salomon, le plus sage des rois d'Israël, employa sept ans à élever un temple magnifique à la gloire de votre nom; il célébra pendant huit jours la fête de sa dédicace; il offrit mille hosties pacifiques et, au son des trompettes, au milieu des cris de joie, il plaça solennellement l'arche d'alliance dans le lieu qui lui était préparé.
Et moi, misérable que je suis et le plus pauvre des hommes, comment vous introduirai-je dans ma maison, moi qui sais à peine employer pieusement une demi-heure ? Et plût à Dieu que j'eusse une seule fois employé dignement un moindre temps encore !
Ô mon Dieu ! que n'ont point fait ces saints hommes pour vous plaire, et combien, hélas ! ce que je fais est peu ! combien est court le temps que je consacre à me préparer à la communion !
Rarement suis-je bien recueilli, plus rarement suis-je libre de toute distraction.
Et certes, en votre divine et salutaire présence, nulle pensée profane ne devrait s'offrir à mon esprit, nulle créature ne devrait l'occuper, car ce n'est pas un ange, mais le Seigneur des anges que je dois recevoir en moi.
Quelle distance infinie, d'ailleurs, entre l'arche d'alliance avec ce qu'elle renfermait, et votre corps très pur avec ses ineffables vertus; entre les sacrifices à venir, et la véritable hostie de votre corps, accomplissement de tous les anciens sacrifices !
Pourquoi donc ne suis-je pas plus enflammé en votre adorable présence ?
Pourquoi n'ai-je pas soin de me mieux préparer à la participation de vos saints mystères, lorsque ces antiques patriarches et ces saints prophètes, ces rois et ces princes avec tout leur peuple, ont montré tant de zèle pour le culte divin ?
David, ce roi si pieux, fit éclater ses transports par des danses religieuses devant l'arche, se souvenant des bienfaits que Dieu avait répandus sur ses pères; il fit faire divers instruments de musique, il composa des psaumes que le peuple chantait avec allégresse, selon ce qu'il avait ordonné, et, animé de l'Esprit-Saint, souvent il chantait lui-même sur sa harpe; il apprit aux enfants d'Israël à louer Dieu de tout leur coeur et à unir chaque jour leurs voix pour le célébrer et le bénir.
Si la vue de l'arche d'alliance inspirait tant de ferveur, tant de zèle pour les louanges de Dieu, quel respect, quel amour ne doit pas m'inspirer, et à tout le peuple chrétien, la présence de votre Sacrement, ô Jésus ! et la réception de votre corps adorable !
Plusieurs courent en divers lieux pour visiter les reliques des saints; ils écoutent avidement le récit de leurs actions; ils admirent les vastes temples bâtis en leur honneur, et baisent leurs os sacrés, enveloppés dans l'or et la soie.
Et voilà que vous-même, ô mon Dieu ! vous êtes ici présent devant moi sur l'autel, vous le Saint des saints, le Créateur des hommes, le Roi des anges.
Souvent c'est la curiosité, le désir de voir des choses nouvelles, qui fait entreprendre ces pèlerinages; et de là vient que, guidé par ce motif frivole, sans véritable contrition, on en tire peu de fruit pour la réforme des moeurs.
Mais ici, dans le sacrement de l'autel, vous êtes présent tout entier, ô Christ Jésus ! vrai Dieu et vrai homme, et toutes les fois qu'on vous reçoit dignement et avec ferveur, on recueille en abondance les fruits du salut éternel.
Ce n'est pas la légèreté, ni la curiosité, ni l'attrait des sens, qui conduit à ce banquet sacré; mais une foi ferme, une vive espérance, une charité sincère.
Ô Dieu Créateur invisible du monde ! que vous êtes admirable dans ce que vous faites pour nous ! avec quelle bonté, quelle tendresse vous veillez sur vos élus, vous donnant vous-même à eux pour nourriture dans votre Sacrement !
C'est là ce qui surpasse toute intelligence, ce qui, plus qu'aucune autre chose, attire à vous les coeurs pieux et enflamme leur amour.
Car vos vrais fidèles, occupés toute leur vie de se corriger, puisent dans la fréquente réception de cet auguste sacrement une merveilleuse ferveur et un zèle ardent pour la vertu.
Ô grâce admirable et cachée du sacrement, connue des seuls fidèles serviteurs de Jésus-Christ ! car les serviteurs infidèles, asservis au péché, ne peuvent en ressentir l'influence.
La grâce de l'Esprit-Saint est donnée dans ce sacrement; il répare les forces de l'âme et lui rend la beauté première, que le péché avait effacée.
Telle est quelquefois la puissance de cette grâce et la ferveur qu'elle inspire, que non seulement l'esprit, mais le corps languissant en reçoit une vigueur nouvelle.
Et c'est pourquoi nous devons déplorer avec amertume la tiédeur et la négligence qui affaiblissent en nous le désir de recevoir Jésus-Christ, unique espérance des élus et leur seul mérite.
Car c'est lui qui nous sanctifie et qui nous a rachetés; il est la consolation de ceux qui voyagent sur la terre et l'éternelle félicité des saints.
Combien donc ne doit-on pas gémir de ce que plusieurs montrent tant d'indifférence pour ce sacré mystère, qui est la joie du ciel et le salut du monde !
Ô aveuglement, ô dureté du coeur humain ! d'être si peu touché de ce don ineffable, qu'il semble perdre de son prix à mesure qu'on en use davantage !
Si cet adorable sacrement ne s'accomplissait qu'en un seul lieu et qu'un seul prêtre dans le monde entier consacrât l'hostie sainte, avec quelle ardeur les hommes n'accourraient-ils pas en ce lieu, vers ce prêtre unique, pour voir célébrer les saints mystères !
Mais il y a plusieurs prêtres, et le Christ est offert en plusieurs lieux, afin que la miséricorde et l'amour de Dieu pour l'homme éclatent d'autant plus, que la sainte communion est plus répandue dans le monde.
Je vous rends grâce, ô Jésus, pasteur éternel, qui dans notre exil et notre indigence, daignez nous nourrir de votre corps et de votre sang précieux, et nous inviter de votre propre bouche à la participation des ces sacrés mystères, disant: Venez à moi, vous tous qui portez votre fardeau avec travail, et je vous soulagerai.
Réflexion de Lamennais
Tout ce qu'offrait de plus grand, de plus imposant, de plus saint le culte de l'ancienne alliance, n'était qu'une légère ombre des mystères de l'Homme-Dieu. David célèbre avec pompe le retour de l'arche à Jérusalem; mais cette arche était vide; elle ne renfermait pas le Sauveur du genre humain. Salomon bâtit un temple magnifique; il en fait, en présence du peuple saisi de respect, la dédicace solennelle: des victimes sans nombre sont immolées; mais ces victimes, qu'est-ce ? De vils animaux dont le sang ne peut apaiser la souveraine justice. Le monde demeurait dans l'attente du salut annoncé, lorsque voilà qu'au moment prédit s'accomplissent les promesses aperçues et saluées de loin par les Patriarches durant leur pèlerinage sur la terre. Le Désiré des nations, le Dominateur, l'Ange de l'alliance, Celui dont le nom est JEHOVAH, vient dans son temple, et le vrai sacrifice de propitiation remplace à jamais les sacrifices figuratifs.
Au fond du tabernacle, sous les voiles du sanctuaire, repose l'Hostie toujours vivante, l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde; le même qui est assis à la droite du Père, est là présent, et sa voix nous appelle: Prenez et mangez, ceci est mon corps: buvez, ceci est mon sang, le sang de l'alliance nouvelle, répandu pour la rémission des péchés. Mangez, ô mes amis ! Buvez, enivrez-vous, mes bien-aimés ! Vous tous qui avez soif, venez à la source dont les eaux rejaillissent de l'éternelle vie.
Ceux qui, refusant de se désaltérer à cette source pure, s'en vont chercher à l'écart des eaux furtives, Dieu leur prépare un breuvage assoupissant, et leurs yeux se ferment. Dans ce sommeil, il leur semble qu'ils ont faim et qu'ils mangent, et au réveil leur âme est vide. Altérés, ils rêvent qu'ils boivent; et ils se réveillent pleins de lassitude et ils ont encore soif, et leur âme est vide. Venez donc: je suis le pain de vie; celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
Seigneur, je crois et j'adore: mon âme, haletante de désir, s'élance vers vous; et puis soudain une grande frayeur l'arrête: car, hélas ! Que suis-je pour oser m'approcher de mon Dieu ? Quand je considère mes souillures, ma bassesse et ma misère profonde, je n'ai plus qu'un sentiment, qu'une parole: Retirez-vous de moi, parce que je suis un homme pécheur.
Cependant, ô Jésus ! Ce sont les pécheurs que vous êtes venu appeler, et non pas les justes. Et c'est pourquoi, frappant ma poitrine, et implorant votre miséricorde, je me lèverai et j'irai: j'irai avec une foi vive, avec un ardent amour, vers le Fils, le Verbe, splendeur de la gloire de Dieu, et figure de sa substance, vers le Sauveur divin, qui nous purifie de nos péchés, qui s'incorpore à sa créature, pour l'élever jusqu'à lui: j'irai, et je dirai: Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez en moi; mais dites seulement un mot, et mon âme sera guérie.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Deux
Combien Dieu manifeste à l'homme sa bonté et son amour dans le Sacrement de l'Eucharistie
Réflexion de Lamennais
L'apôtre saint Jean, ravi en esprit dans la Jérusalem céleste, vit, au milieu du trône de Dieu, un agneau comme égorgé, et autour de lui les sept esprits que Dieu envoie par toute la terre, et vingt-quatre vieillards; et ces vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant dans leurs mains des harpes et des coupes pleines de parfums, qui sont les prières des Saints, et ils chantaient un cantique nouveau à la louange de Celui qui a été mis à mort, et qui nous a rachetés pour Dieu, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation: et des myriades d'Anges élevaient leurs voix, et disaient: l'Agneau qui a été égorgé, est digne de recevoir puissance, dignité, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction !
Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, et dans la mer, et tout ce qui est dans ces lieux, disaient: A Celui qui est assis sur le trône de l'Agneau, bénédiction, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles !
Voici maintenant un autre spectacle. Ce même Agneau qui reçoit, sur le trône éternel, l'adoration des Anges et des Saints, et qu'environne toute la gloire des cieux, vient à nous plein de douceur, et, voilé sous les apparences d'un peu de pain, il se donne à ses pauvres créatures, pour sanctifier notre âme, pour la nourrir, et notre corps même, par l'union substantielle de sa chair à notre chair, de son sang à notre sang: s'incarnant, si on peut le dire, de nouveau en chacun de nous, et y accomplissant, d'une manière incompréhensible, en se communiquant à nous selon tout ce qu'il est, le grand sacrifice de la Croix.
O Christ ! Fils du Dieu vivant, que vos voies sont merveilleuses ! Et qui m'en développera le mystère impénétrable ? Si je monte jusqu'au ciel, je vous y vois dans le sein du Père tout éclatant de sa splendeur.
Si je redescend sur la terre, je vous y vois dans le sein de l'homme pécheur, indigent, misérable: attiré en quelque sorte, et fixé par l'amour, aux deux termes extrêmes de ce qui peut être conçu dans l'infini de la grandeur et dans l'infini de la bassesse. Et comme si ce n'était pas assez de venir à cet être déchu quand il vous désire, quand il vous appelle, vous l'appelez vous-même le premier, vous l'appelez vous-même avec instance, vous lui dites:
" Venez, venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai: venez, j'ai désiré d'un grand désir de manger cette Pâque avec vous."
C'en est trop, Seigneur, c'en est trop, souvenez-vous qui vous êtes: ou plutôt, faites mon Dieu que je ne l'oublie jamais, et que je m'approche de vous comme les Anges eux-mêmes s'en approchent, en tremblant de respect, avec un coeur rempli du sentiment de son indignité, pénétré de vos miséricordes, et embrasé de ce même amour inépuisable, immense, éternel, qui vous porte à descendre jusqu'à lui !
Combien Dieu manifeste à l'homme sa bonté et son amour dans le Sacrement de l'Eucharistie
- Spoiler:
- le fidèle : Plein de confiance en votre bonté et votre grande miséricorde, je m'approche de vous, Seigneur; malade, je viens à mon Sauveur; consumé de faim et de soif, je viens à la source de la vie; pauvre, je viens au Roi du ciel; esclave, je viens à mon Maître; créature, je viens à celui qui m'a fait; désolé, je viens à mon tendre consolateur.
Mais qu'y a-t-il en ce misérable qui vous porte à venir à lui ? que suis-je pour que vous vous donniez vous-même à moi ?
Comment un pécheur osera-t-il paraître devant vous ? et comment daignerez-vous venir vers ce pécheur ?
Vous connaissez votre serviteur et vous savez qu'il n'y a en lui aucun bien qui mérite cette grâce.
Je confesse donc ma bassesse, je reconnais votre bonté, je bénis votre miséricorde, et je vous rends grâce à cause de votre immense charité.
Car c'est pour vous-même et non pour mes mérites que vous en usez de la sorte, afin que je connaisse mieux votre tendresse et que, embrasé d'un plus grand amour, j'apprenne à m'humilier plus parfaitement, à votre exemple.
Et puisqu'il vous plaît ainsi et que vous l'avez ainsi ordonné, je reçois avec joie la grâce que vous daignez me faire; et puisse mon iniquité n'y pas mettre obstacle !
Ô tendre et bon Jésus ! quel respect, quelles louanges perpétuelles ne vous devons-nous pas pour la réception de votre sacré Corps, si élevé au-dessus de tout ce que peut exprimer le langage de l'homme !
Mais que penserai-je en le recevant, en m'approchant de mon Seigneur, que je ne puis révérer autant que je le dois, et que cependant je désire ardemment recevoir ?
Quelle pensée meilleure et plus salutaire que de m'abaisser profondément devant vous et d'exalter votre bonté infinie pour moi !
Je vous bénis, mon Dieu, et je veux vous louer éternellement. Je me méprise et me confonds devant vous dans l'abîme de mon abjection.
Vous êtes le Saint des saints, et moi le rebut des pécheurs.
Vous vous inclinez vers moi, qui ne suis pas digne de lever les yeux sur vous.
Vous venez à moi, vous voulez être avec moi, vous m'invitez à votre table.
Vous voulez me donner à manger un aliment céleste, le pain des Anges, qui n'est autre que vous-même, ô pain vivant ! qui êtes descendu du ciel, et qui donnez la vie au monde.
Voilà la source de l'amour et le triomphe de votre miséricorde. Que ne vous doit-on pas d'actions de grâces et de louanges pour ce bienfait !
Ô salutaire dessein que celui que vous conçûtes d'instituer votre Sacrement ! ô doux et délicieux banquet, où vous vous donnâtes vous-même pour nourriture !
Que vos oeuvres sont admirables, Seigneur ! que votre puissance est grande ! que votre vérité est ineffable !
Vous avez dit et tout a été fait, et rien n'a été fait que ce que vous avez ordonné.
Chose merveilleuse, que nul homme ne saurait comprendre mais que tous doivent croire, que vous, Seigneur mon Dieu, vrai Dieu et vrai homme, vous soyez contenu tout entier sous la moindre partie des espèces du pain et du vin, et que sans être consumé, vous soyez mangé par celui qui vous reçoit.
Souverain maître de l'univers, vous qui, n'ayant besoin de personne, avez cependant voulu habiter en nous par votre Sacrement, conservez sans tache mon âme et mon corps afin que je puisse plus souvent célébrer vos saints mystères avec la joie d'une conscience pure, et recevoir pour mon salut éternel ce que vous avez institué principalement pour votre gloire, et pour perpétuer à jamais le souvenir de votre amour
.
Réjouis-toi, mon âme, et rends grâce à Dieu d'un don si magnifique, d'une si ravissante consolation, qu'il t'a laissée dans cette vallée de larmes.
Car toutes les fois qu'on célèbre ce mystère et qu'on reçoit le corps de Jésus-Christ, l'on consomme soi-même l'oeuvre de sa rédemption et on participe à tous les mérites du Christ.
Car la charité de Jésus-Christ ne s'affaiblit jamais, et jamais sa propitiation infinie ne s'épuise.
Vous devez donc toujours vous disposer à cette action sainte par un renouvellement d'esprit, et méditer attentivement à ce grand mystère de salut.
Lorsque vous célébrez le divin sacrifice ou que vous y assistez, il doit vous paraître aussi grand, aussi nouveau, aussi digne d'amour que si ce jour-là même, Jésus-Christ descendant pour la première fois dans le sein de la Vierge, se faisait homme, ou que suspendu à la croix, il souffrît et mourût pour le salut des hommes.
Réflexion de Lamennais
L'apôtre saint Jean, ravi en esprit dans la Jérusalem céleste, vit, au milieu du trône de Dieu, un agneau comme égorgé, et autour de lui les sept esprits que Dieu envoie par toute la terre, et vingt-quatre vieillards; et ces vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant dans leurs mains des harpes et des coupes pleines de parfums, qui sont les prières des Saints, et ils chantaient un cantique nouveau à la louange de Celui qui a été mis à mort, et qui nous a rachetés pour Dieu, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation: et des myriades d'Anges élevaient leurs voix, et disaient: l'Agneau qui a été égorgé, est digne de recevoir puissance, dignité, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction !
Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, et dans la mer, et tout ce qui est dans ces lieux, disaient: A Celui qui est assis sur le trône de l'Agneau, bénédiction, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles !
Voici maintenant un autre spectacle. Ce même Agneau qui reçoit, sur le trône éternel, l'adoration des Anges et des Saints, et qu'environne toute la gloire des cieux, vient à nous plein de douceur, et, voilé sous les apparences d'un peu de pain, il se donne à ses pauvres créatures, pour sanctifier notre âme, pour la nourrir, et notre corps même, par l'union substantielle de sa chair à notre chair, de son sang à notre sang: s'incarnant, si on peut le dire, de nouveau en chacun de nous, et y accomplissant, d'une manière incompréhensible, en se communiquant à nous selon tout ce qu'il est, le grand sacrifice de la Croix.
O Christ ! Fils du Dieu vivant, que vos voies sont merveilleuses ! Et qui m'en développera le mystère impénétrable ? Si je monte jusqu'au ciel, je vous y vois dans le sein du Père tout éclatant de sa splendeur.
Si je redescend sur la terre, je vous y vois dans le sein de l'homme pécheur, indigent, misérable: attiré en quelque sorte, et fixé par l'amour, aux deux termes extrêmes de ce qui peut être conçu dans l'infini de la grandeur et dans l'infini de la bassesse. Et comme si ce n'était pas assez de venir à cet être déchu quand il vous désire, quand il vous appelle, vous l'appelez vous-même le premier, vous l'appelez vous-même avec instance, vous lui dites:
" Venez, venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai: venez, j'ai désiré d'un grand désir de manger cette Pâque avec vous."
C'en est trop, Seigneur, c'en est trop, souvenez-vous qui vous êtes: ou plutôt, faites mon Dieu que je ne l'oublie jamais, et que je m'approche de vous comme les Anges eux-mêmes s'en approchent, en tremblant de respect, avec un coeur rempli du sentiment de son indignité, pénétré de vos miséricordes, et embrasé de ce même amour inépuisable, immense, éternel, qui vous porte à descendre jusqu'à lui !
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Trois
Qu'il est utile de communier souvent
Réflexion de Lamennais
Autant on doit apporter de soin à s'éprouver soi-même avant de manger le pain et de boire le calice du Seigneur, autant il faut prendre garde à ne pas se tenir éloigné de la Table sainte par un faux respect et une crainte excessive. Nous serons toujours, quoi que nous fassions, infiniment indignes d'une faveur si haute: nul n'est pur, nul n'est saint devant Celui qui est la sainteté même. Mais quand le Sauveur nous dit: Venez, il connaît notre misère, et c'est pour la guérir qu'il nous presse de venir à lui. Allons-y donc, non comme le Pharisien hypocrite, en rendant grâces à Dieu dans notre coeur de n'être pas tel que les autres hommes: Dieu repousse avec horreur cet orgueil d'une conscience qui se déguise à elle-même sa plaie secrète: allons-y, mais comme l'humble Publicain, les yeux baissés vers la terre, frappant notre poitrine, et disant: Seigneur, ayez pitié de moi; soyez propice à ce pauvre pécheur.
Il est nécessaire sans doute de se préparer par la pénitence, le recueillement, la prière, à la communion du corps et du sang de Jésus-Christ; mais après s'y être disposé sincèrement et de toute son âme, c'est faire injure au Rédempteur que de refuser ses dons, c'est se priver volontairement des grâces les plus précieuses, les plus abondantes, les plus saintes, c'est renoncer à la vie: car, si l'on ne mange la chair du Fils de l'homme, et si l'on ne boit son sang, on n'aura point la vie en soi. Nous devons aspirer continuellement à ce pain descendu du ciel; sans cesse nous devons le demander, nous devons nous en nourrir sans cesse, pour qu'il détruise le principe de mort qui est en nous depuis le péché.
"Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain: ce pain dont vous avez dit qu'il donne la vie éternelle. C'est ce que disent les Juifs; et ils expriment par là le désir de toute la nature humaine ou plutôt de toute la nature intelligente. Elle veut vivre éternellement; elle veut ne manquer de rien; en un mot, elle veut être heureuse.
C'est encore ce qu'en pensait la Samaritaine lorsque Jésus lui ayant dit: O femme, celui qui boit de l'eau que je donne n'a jamais soif, elle répond aussitôt: Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n'aie jamais soif et que je ne sois pas obligée de venir ici puiser de l'eau dans un puits si profond, avec tant de peine. Encore un coup, la nature humaine veut être heureuse; elle ne veut avoir aucun besoin; elle ne veut avoir ni faim ni soif; aucun désir à remplir, aucun travail, aucune fatigue; et cela qu'est-ce autre chose, sinon être heureuse ? Voilà ce que veut la nature humaine: voilà son fond. Elle se trompe dans les moyens: elle a soif des plaisirs des sens; elle veut exceller; elle a soif des honneurs du monde.
Pour parvenir aux uns et aux autres, elle a soif des richesses; sa soif est insatiable; elle demande toujours, et ne dit jamais: C'est assez; toujours plus, et toujours plus. Elle est curieuse, elle a soif de la vérité; mais elle ne sait où la prendre, ni quelle vérité la peut satisfaire; elle en ramasse ce qu'elle peut par-ci par-là, par de bons, par de mauvais moyens; et, comme toute âme curieuse est légère, elle se laisse tromper par tous ceux qui lui promettent cette vérité qu'elle cherche.
Voulez-vous n'avoir jamais faim, jamais n'avoir soif ? Venez au pain qui ne périt point, et au Fils de l'homme qui vous l'administre: à sa chair, à son sang, où est tout ensemble la vérité et la vie, parce que c'est la chair et le sang non point du fils de Joseph, comme disaient les Juifs, mais du Fils de Dieu.
O Seigneur ! Donnez-moi toujours ce pain ! Qui n'en serait affamé ? Qui ne voudrait être assis à votre table ? Qui la pourrait jamais quitter ?"
(Bossuet)
Qu'il est utile de communier souvent
- Spoiler:
- Le fidèle :Je viens à vous, Seigneur, pour jouir de votre don et goûter la joie du banquet sacré, que dans votre tendresse vous avez, mon Dieu, préparé pour le pauvre.
En vous est tout ce que je puis, tout ce que je dois désirer; vous êtes mon salut et ma rédemption, mon espérance et ma force, mon bonheur et ma gloire.
Réjouissez donc aujourd'hui l'âme de votre serviteur, parce que j'ai élevé mon âme vers vous, Seigneur Jésus.
Je désire maintenant vous recevoir avec un respect plein d'amour; je désire que vous entriez dans ma maison pour mériter d'être béni de vous comme Zachée, et d'être compté parmi les enfants d'Abraham.
Votre corps, voilà l'objet auquel mon âme aspire; mon coeur brûle d'être uni à vous.
Donnez-vous à moi, et ce don me suffit; car sans vous, rien ne me console.
Je ne puis être sans vous et je ne saurais vivre si vous ne venez à moi.
Il faut donc que je m'approche de vous souvent et que je vous reçoive comme le soutien de ma vie, de peur que privé de cette céleste nourriture, je ne tombe de défaillance dans le chemin.
C'est ainsi, miséricordieux Jésus, que prêchant aux peuples et les guérissant de diverses langueurs, vous dites un jour: je ne veux pas les renvoyer à jeun dans leurs maisons, de peur que les forces ne leur manquent en route.
Daignez donc en user de la même manière avec moi, vous qui avez voulu demeurer dans votre Sacrement pour la consolation des fidèles.
Car vous êtes le doux aliment de l'âme; et celui qui vous mange dignement aura part à l'héritage de la gloire éternelle.
Combien il m'est nécessaire, à moi qui tombe et pèche si souvent, qui me laisse aller si vite à la tiédeur, au découragement, de me renouveler, de me purifier, de me ranimer, par des prières et des confessions fréquentes, et par la réception de votre corps sacré ! de peur que m'en abstenant trop longtemps, je n'abandonne mes résolutions.
Car les penchants de l'homme l'inclinent au mal dès l'enfance; et s'il n'est soutenu par ce remède divin, il s'enfonce de plus en plus.
La sainte Communion retire du mal et fortifie dans le bien.
Si donc je suis maintenant si souvent négligent et tiède quand je communie ou que je célèbre le saint Sacrifice, que serais-je si je renonçais à cet aliment salutaire et si je me privais de ce secours puissant ?
Ainsi, quoique je ne sois pas tous les jours assez bien disposé pour célébrer les divins mystères, j'aurai soin cependant d'en approcher aux temps convenables et de participer à une grâce si grande.
Car c'est la principale consolation de l'âme fidèle tandis qu'elle voyage loin de vous dans un corps mortel, de se souvenir souvent de son Dieu et de recevoir son bien-aimé dans un coeur embrasé d'amour.
Ô prodige de votre tendresse pour nous ! Vous, Seigneur mon Dieu, qui donnez l'être et la vie à tous les esprits, vous daignez venir à une pauvre âme misérable et, avec votre divinité et votre humanité toute entière, rassasier sa faim.
Ô heureuse, mille fois heureuse l'âme qui peut vous recevoir dignement, vous son Seigneur et son Dieu, et goûter avec plénitude la joie de votre présence !
Oh ! qu'il est grand le Seigneur qu'elle reçoit ! qu'il est aimable l'hôte qu'elle possède ! que le compagnon, l'ami qui se donne à elle, est doux et fidèle ! que l'époux qu'elle embrasse est beau ! qu'il est noble et digne d'être aimé par-dessus tout ce qu'on peut aimer, et tout ce qu'il y a de désirable !
Que le ciel et la terre, dans leur parure magnifique, se taisent devant vous, ô mon bien-aimé ! car tout ce qu'on admire de beau en eux, ils le tiennent de vous, dont la sagesse n'a point de bornes, et jamais ils n'approcheront de votre beauté souveraine.
Réflexion de Lamennais
Autant on doit apporter de soin à s'éprouver soi-même avant de manger le pain et de boire le calice du Seigneur, autant il faut prendre garde à ne pas se tenir éloigné de la Table sainte par un faux respect et une crainte excessive. Nous serons toujours, quoi que nous fassions, infiniment indignes d'une faveur si haute: nul n'est pur, nul n'est saint devant Celui qui est la sainteté même. Mais quand le Sauveur nous dit: Venez, il connaît notre misère, et c'est pour la guérir qu'il nous presse de venir à lui. Allons-y donc, non comme le Pharisien hypocrite, en rendant grâces à Dieu dans notre coeur de n'être pas tel que les autres hommes: Dieu repousse avec horreur cet orgueil d'une conscience qui se déguise à elle-même sa plaie secrète: allons-y, mais comme l'humble Publicain, les yeux baissés vers la terre, frappant notre poitrine, et disant: Seigneur, ayez pitié de moi; soyez propice à ce pauvre pécheur.
Il est nécessaire sans doute de se préparer par la pénitence, le recueillement, la prière, à la communion du corps et du sang de Jésus-Christ; mais après s'y être disposé sincèrement et de toute son âme, c'est faire injure au Rédempteur que de refuser ses dons, c'est se priver volontairement des grâces les plus précieuses, les plus abondantes, les plus saintes, c'est renoncer à la vie: car, si l'on ne mange la chair du Fils de l'homme, et si l'on ne boit son sang, on n'aura point la vie en soi. Nous devons aspirer continuellement à ce pain descendu du ciel; sans cesse nous devons le demander, nous devons nous en nourrir sans cesse, pour qu'il détruise le principe de mort qui est en nous depuis le péché.
"Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain: ce pain dont vous avez dit qu'il donne la vie éternelle. C'est ce que disent les Juifs; et ils expriment par là le désir de toute la nature humaine ou plutôt de toute la nature intelligente. Elle veut vivre éternellement; elle veut ne manquer de rien; en un mot, elle veut être heureuse.
C'est encore ce qu'en pensait la Samaritaine lorsque Jésus lui ayant dit: O femme, celui qui boit de l'eau que je donne n'a jamais soif, elle répond aussitôt: Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n'aie jamais soif et que je ne sois pas obligée de venir ici puiser de l'eau dans un puits si profond, avec tant de peine. Encore un coup, la nature humaine veut être heureuse; elle ne veut avoir aucun besoin; elle ne veut avoir ni faim ni soif; aucun désir à remplir, aucun travail, aucune fatigue; et cela qu'est-ce autre chose, sinon être heureuse ? Voilà ce que veut la nature humaine: voilà son fond. Elle se trompe dans les moyens: elle a soif des plaisirs des sens; elle veut exceller; elle a soif des honneurs du monde.
Pour parvenir aux uns et aux autres, elle a soif des richesses; sa soif est insatiable; elle demande toujours, et ne dit jamais: C'est assez; toujours plus, et toujours plus. Elle est curieuse, elle a soif de la vérité; mais elle ne sait où la prendre, ni quelle vérité la peut satisfaire; elle en ramasse ce qu'elle peut par-ci par-là, par de bons, par de mauvais moyens; et, comme toute âme curieuse est légère, elle se laisse tromper par tous ceux qui lui promettent cette vérité qu'elle cherche.
Voulez-vous n'avoir jamais faim, jamais n'avoir soif ? Venez au pain qui ne périt point, et au Fils de l'homme qui vous l'administre: à sa chair, à son sang, où est tout ensemble la vérité et la vie, parce que c'est la chair et le sang non point du fils de Joseph, comme disaient les Juifs, mais du Fils de Dieu.
O Seigneur ! Donnez-moi toujours ce pain ! Qui n'en serait affamé ? Qui ne voudrait être assis à votre table ? Qui la pourrait jamais quitter ?"
(Bossuet)
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Quatre
Que Dieu répand des grâces abondantes en ceux qui communient dignement
Réflexion de Lamennais
Jésus-Christ, près de quitter la terre, promit à ses disciples de leur envoyer l'Esprit consolateur; et c'est ce divin Esprit qui nous est donné dans les sacrements de la nouvelle alliance. Amour substantiel du Père et du Fils, il aide notre infirmité, car nous ne savons pas demander comme il faut; mais l'Esprit demande pour nous avec des gémissements ineffables; et celui qui scrute les coeurs sait ce que désire l'Esprit, parce qu'il demande selon Dieu pour les saints.
Par une invisible opération, aussi douce que puissante, il incline librement notre volonté au bien, il la purifie, il l'élève vers Dieu; il est notre force, comme le Verbe est notre lumière. Or, quand nous possédons en nous Jésus-Christ, nous possédons le Verbe même, et nous participons à tous les dons que le Verbe et l'Esprit, qui procède de lui, répandent incessamment sur l'humanité sainte du Sauveur, devenu un avec nous par la communion de son corps et de son sang, de son âme et de sa divinité, qui en est inséparable.
En lui sont toutes les richesses de la plénitude de l'intelligence, tous les trésors de la sagesse et de la science souveraine, et ces trésors, il les ouvre pour nous dans le sacrement de l'Eucharistie; il nous dispense selon nos besoins ces célestes richesses, tandis que l'Esprit sanctificateur nous embrase de ses flammes divines qui consument les dernières traces du péché, nous donnent comme un avant-goût de la félicité céleste, et nous préparent à en jouir pleinement, lorsque nous aurons atteint le terme heureux de nos épreuves sur la terre.
Allez donc à la source des grâces, allez à l'autel, allez à Jésus; et à qui, Seigneur, irions-nous ? Vous seul avez les paroles de la vie éternelle. Languissants, vous nous fortifiez; affligés, vous nous consolez; troublés par les tempêtes qui s'élèvent au-dedans et au-dehors de nous, vous commandez aux vents, et il se fait un grand calme. O Jésus, votre amour me presse, et mon âme a défailli dans l'ardeur de m'unir à vous. C'est là tout mon désir, je n'en ai point d'autre; je ne veux que vous, ô mon Dieu ! Oh ! Quand pourrai-je dire: Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui: ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi
Que Dieu répand des grâces abondantes en ceux qui communient dignement
- Spoiler:
- le Fidèle Seigneur mon Dieu, prévenez votre serviteur de vos plus douces bénédictions, afin que je puisse approcher dignement et avec ferveur de votre auguste Sacrement.
Rappelez mon coeur à vous; réveillez-moi du profond assoupissement où je languis. Visitez-moi pour me sauver, pour que je goûte intérieurement la douceur qui est cachée en abondance dans ce sacrement comme dans sa source.
Faites briller aussi votre lumière à mes yeux afin qu'ils discernent un si grand mystère, et fortifiez ma foi pour le croire inébranlablement.
Car c'est l'oeuvre de votre amour et non de la puissance humaine, c'est votre institution sacrée et non une invention de l'homme.
Nul ne peut concevoir par lui-même des merveilles au-dessus de la pénétration des anges mêmes.
Que pourrai-je donc, moi, pécheur indigne, moi, cendre et poussière, découvrir et comprendre d'un mystère si haut ?
Seigneur, dans la simplicité de mon coeur, avec une foi ferme et sincère et sur le commandement que vous m'en avez fait, je m'approche de vous plein de confiance et de respect; et je crois sans hésiter que vous êtes ici présent dans ce Sacrement, et comme Dieu et comme homme.
Vous voulez donc que je vous reçoive et que je m'unisse à vous dans la charité ?
C'est pourquoi j'implore votre clémence, et je vous demande en ce moment une grâce particulière, afin qu'embrasé d'amour, je me fonde et m'écoule tout entier en vous, et que je ne désire plus aucune autre consolation.
Car cet adorable Sacrement est le salut de l'âme et du corps, le remède de toute langueur spirituelle. Il guérit les vices, réprime les passions, dissipe les tentations ou les affaiblit, augmente la grâce, accroît la vertu, affermit la foi, fortifie l'espérance, enflamme et dilate l'amour.
Quels biens sans nombre n'avez-vous pas accordés et n'accordez-vous pas encore chaque jour, dans ce Sacrement, à ceux que vous aimez et qui le reçoivent avec ferveur, ô mon Dieu, unique appui de mon âme, réparateur de l'infirmité humaine, source de toute consolation intérieure !
Car vous les consolez avec abondance en leurs tribulations diverses; vous les relevez de leur abattement par l'espérance de votre protection; vous les ranimez intérieurement et les éclairez par une grâce nouvelle; de sorte que ceux qui se sentaient pleins de trouble et de tiédeur avant la communion se trouvent tout changés après s'être nourris de cette viande et de ce breuvage céleste.
Vous en usez ainsi avec vos élus afin qu'ils reconnaissent clairement et par une manifeste expérience, toute la faiblesse qui leur est propre et tout ce qu'ils reçoivent de votre grâce et de votre bonté.
Car d'eux-mêmes, froids, durs, sans goût pour la piété, par vous ils deviennent pieux, zélés, fervents.
Qui, en effet, s'approchant humblement de la fontaine de suavité, n'en remporte pas un peu de douceur ? ou qui, en se tenant près d'un grand feu, n'en reçoit pas quelque chaleur ?
Vous êtes, mon Dieu, cette fontaine toujours pleine et surabondante, ce feu toujours ardent et qui ne s'éteint jamais.
Si donc il ne m'est pas permis de puiser à la plénitude de la source et de m'y désaltérer parfaitement, j'approcherai cependant ma bouche de l'ouverture par où s'écoulent les eaux célestes afin d'en recueillir au moins une petite goutte pour apaiser ma soif, et ne pas tomber dans une entière sécheresse.
Et si je ne puis encore être tout céleste et tout de feu comme les Chérubins et les Séraphins, je m'efforcerai pourtant de m'animer à la piété et de préparer mon coeur, afin qu'en participant avec humilité à ce sacrement de vie, je reçoive au moins quelque légère étincelle de ce feu divin.
Bon Jésus, Sauveur très saint, suppléez vous-même par votre bonté et votre grâce à ce qui me manque, vous qui avez daigné appeler à vous tous les hommes en disant: Venez à moi, vous tous qui êtes accablés de travail et de douleur, et je vous soulagerai.
Je travaille à la sueur de mon front, mon coeur est brisé de douleur, le poids de mes péchés m'accable, les tentations m'agitent, une foule de passions mauvaises
m'enveloppent et me pressent, et il n'y a personne qui me secoure, qui me délivre, qui me sauve, si ce n'est vous, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, entre les mains de qui je me remets, et tout ce qui est à moi, afin que vous me protégiez et me conduisiez à la vie éternelle.
Recevez-moi pour l'honneur et la gloire de votre nom, vous qui m'avez préparé votre corps et votre sang pour nourriture et pour breuvage.
"Faites, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, que ma ferveur et mon amour croissent d'autant plus que je participe plus souvent à ce divin mystère."
Réflexion de Lamennais
Jésus-Christ, près de quitter la terre, promit à ses disciples de leur envoyer l'Esprit consolateur; et c'est ce divin Esprit qui nous est donné dans les sacrements de la nouvelle alliance. Amour substantiel du Père et du Fils, il aide notre infirmité, car nous ne savons pas demander comme il faut; mais l'Esprit demande pour nous avec des gémissements ineffables; et celui qui scrute les coeurs sait ce que désire l'Esprit, parce qu'il demande selon Dieu pour les saints.
Par une invisible opération, aussi douce que puissante, il incline librement notre volonté au bien, il la purifie, il l'élève vers Dieu; il est notre force, comme le Verbe est notre lumière. Or, quand nous possédons en nous Jésus-Christ, nous possédons le Verbe même, et nous participons à tous les dons que le Verbe et l'Esprit, qui procède de lui, répandent incessamment sur l'humanité sainte du Sauveur, devenu un avec nous par la communion de son corps et de son sang, de son âme et de sa divinité, qui en est inséparable.
En lui sont toutes les richesses de la plénitude de l'intelligence, tous les trésors de la sagesse et de la science souveraine, et ces trésors, il les ouvre pour nous dans le sacrement de l'Eucharistie; il nous dispense selon nos besoins ces célestes richesses, tandis que l'Esprit sanctificateur nous embrase de ses flammes divines qui consument les dernières traces du péché, nous donnent comme un avant-goût de la félicité céleste, et nous préparent à en jouir pleinement, lorsque nous aurons atteint le terme heureux de nos épreuves sur la terre.
Allez donc à la source des grâces, allez à l'autel, allez à Jésus; et à qui, Seigneur, irions-nous ? Vous seul avez les paroles de la vie éternelle. Languissants, vous nous fortifiez; affligés, vous nous consolez; troublés par les tempêtes qui s'élèvent au-dedans et au-dehors de nous, vous commandez aux vents, et il se fait un grand calme. O Jésus, votre amour me presse, et mon âme a défailli dans l'ardeur de m'unir à vous. C'est là tout mon désir, je n'en ai point d'autre; je ne veux que vous, ô mon Dieu ! Oh ! Quand pourrai-je dire: Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui: ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Cinq
De l'excellence du Sacrement de l'Autel, et de la dignité du Sacerdoce
Réflexion de Lamennais
Pour comprendre la grandeur du sacerdoce chrétien, il faut considérer les caractères qui le distinguent immuablement, et fortement, comme le sceau divin dont il fut marqué à son origine. Et d'abord il est un; de même qu'il n'y a qu'un Dieu, il n'y a qu'un Médiateur de Dieu et des hommes, Jésus-Christ, apôtre et pontife de notre foi, toujours vivant pour intercéder en notre faveur.
Tout prêtre, dans l'exercice de ses célestes fonctions, représente Jésus-Christ, ou plutôt est Jésus-Christ même qui seul opère véritablement ce qu'annoncent les paroles et les actes de son ministre, seul lie et délie, seul dispense la grâce, seul immole et offre à son Père la victime de propitiation, qui est une aussi: car Jésus entrant par son sang une seule fois dans le saint des saints, a consommé la rédemption éternelle. Aussi un sacrifice, un prêtre, un sacerdoce, qui, dans son immense hiérarchie, n'est que le Pontife invisible des biens futurs, est multiplié visiblement sur tous les points de la terre pour y continuer sa grande mission jusqu'à la fin des siècles.
Et non seulement le sacerdoce est un, il est encore universel: car tous les peuples ont été donnés en héritage à Jésus-Christ, et depuis le lever du soleil jusqu'au couchant, en tous lieux, le sacrifice doit être accompli, et l'offrande pure présentée au Seigneur. Il est éternel, car de toute éternité Dieu a dit au Christ: Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui; et encore: Tu es prêtre éternellement selon l'ordre de Melchisédech. Il est Saint: car il convenait que nous eussions un tel Pontife, saint, pur, sans tache, séparé des pécheurs et élevé au-dessus des cieux; et les démons mêmes, vaincus par Celui qui possède le sacerdoce éternel, lui ont rendu témoignage: Je sais qui vous êtes, le Saint de Dieu.
Oh ! qu'elle est élevée, qu'elle est sublime, la dignité du prêtre ! Mais aussi qu'elle est redoutable ! Associé à la puissance de Jésus-Christ Pontife, dans l'unité de son sacerdoce, ministre avec lui et en lui du sacrifice de la Croix, renouvelé chaque jour sur l'autel d'une manière non sanglante; distributeur du pain de vie, du corps et du sang du Rédempteur, sur lesquels il lui a été donné pouvoir; revêtu de la mission du Fils de Dieu pour le salut du monde, ses devoirs sont proportionnés à une si haute vocation, et c'est à lui surtout qu'il est dit: Soyez saint, parce que moi, le Seigneur Dieu, je suis saint.
Pauvre pécheur, si faible, si languissant, si infirme, comment pourrai-je m'élever, ô Jésus ! à la sainteté que vous exigez de moi ? Je tremble à cette pensée, et je perdrais toute espérance, si votre bonté ne daignait me rassurer, disant: Cela est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu.
De l'excellence du Sacrement de l'Autel, et de la dignité du Sacerdoce
- Spoiler:
- Jésus- Christ : Quand vous auriez la pureté des anges et la sainteté de Jean-Baptiste, vous ne seriez pas digne de recevoir ni même de toucher ce sacrement.
Car ce ne sont pas les mérites de l'homme qui lui donnent le droit de consacrer et de toucher le corps de Jésus-Christ et de se nourrir du pain des anges.
Ô mystère ineffable ! ô sublime dignité des prêtres, auxquels est donné ce qui n'a point été accordé aux anges !
Car les prêtres validement ordonnés dans l'Eglise ont seuls le pouvoir de célébrer et de consacrer le corps de Jésus-Christ.
Le prêtre est le ministre de Dieu; il use de la parole de Dieu selon le commandement et l'institution de Dieu; mais Dieu, à la volonté de qui tout est soumis, à qui tout obéit lorsqu'il commande, est le principal auteur du miracle qui s'accomplit sur l'autel, et c'est lui qui l'opère invisiblement.
Vous devez donc, dans cet auguste sacrement, croire plus à la toute-puissance de Dieu qu'à vos propres sens et à ce qui paraît aux yeux, et vous ne sauriez dès lors approcher de l'autel avec assez de respect et de crainte.
Pensez à ce que vous êtes et considérez quel est Celui dont vous avez été fait le ministre par l'imposition des mains de l'évêque.
Vous avez été fait prêtre, et consacré pour célébrer les saints mystères; maintenant soyez fidèle à offrir à Dieu le sacrifice avec ferveur, au temps convenable, et que toute votre conduite soit irrépréhensible.
Votre fardeau n'est pas plus léger; vous êtes lié au contraire par des obligations plus étroites, et obligé à une plus grande sainteté.
Un prêtre doit être orné de toutes les vertus et donner aux autres l'exemple d'une vie pure.
Ses moeurs ne doivent point ressembler à celles du peuple: il ne doit pas marcher dans les voies communes; mais il doit vivre comme les anges dans le ciel ou comme les hommes parfaits sur la terre.
Le prêtre, revêtu des habits sacrés, tient la place de Jésus-Christ afin d'offrir à Dieu d'humbles supplications pour lui-même et pour tout le peuple.
Il porte devant et derrière lui le signe de la croix du Sauveur afin que le souvenir de sa passion lui soit toujours présent.
Il porte devant lui la croix sur la chasuble afin de considérer attentivement les traces de Jésus-Christ et de s'animer à les suivre.
Il porte la croix derrière lui afin d'apprendre à souffrir avec douceur pour Dieu tout ce que les hommes peuvent lui faire de mal.
Il porte la croix devant lui afin de pleurer ses propres péchés; derrière lui afin que, par une tendre compassion, il pleure aussi les péchés des autres; et se souvenant qu'il est établi médiateur entre Dieu et le pécheur, il ne se lasse point d'offrir des prières et des sacrifices, jusqu'à ce qu'il ait obtenu grâce et miséricorde.
Quand le prêtre célèbre, il honore Dieu, il réjouit les anges, il édifie l'Eglise, il procure des secours aux vivants, du repos aux morts, et se rend lui-même participant de tous les biens.
Réflexion de Lamennais
Pour comprendre la grandeur du sacerdoce chrétien, il faut considérer les caractères qui le distinguent immuablement, et fortement, comme le sceau divin dont il fut marqué à son origine. Et d'abord il est un; de même qu'il n'y a qu'un Dieu, il n'y a qu'un Médiateur de Dieu et des hommes, Jésus-Christ, apôtre et pontife de notre foi, toujours vivant pour intercéder en notre faveur.
Tout prêtre, dans l'exercice de ses célestes fonctions, représente Jésus-Christ, ou plutôt est Jésus-Christ même qui seul opère véritablement ce qu'annoncent les paroles et les actes de son ministre, seul lie et délie, seul dispense la grâce, seul immole et offre à son Père la victime de propitiation, qui est une aussi: car Jésus entrant par son sang une seule fois dans le saint des saints, a consommé la rédemption éternelle. Aussi un sacrifice, un prêtre, un sacerdoce, qui, dans son immense hiérarchie, n'est que le Pontife invisible des biens futurs, est multiplié visiblement sur tous les points de la terre pour y continuer sa grande mission jusqu'à la fin des siècles.
Et non seulement le sacerdoce est un, il est encore universel: car tous les peuples ont été donnés en héritage à Jésus-Christ, et depuis le lever du soleil jusqu'au couchant, en tous lieux, le sacrifice doit être accompli, et l'offrande pure présentée au Seigneur. Il est éternel, car de toute éternité Dieu a dit au Christ: Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui; et encore: Tu es prêtre éternellement selon l'ordre de Melchisédech. Il est Saint: car il convenait que nous eussions un tel Pontife, saint, pur, sans tache, séparé des pécheurs et élevé au-dessus des cieux; et les démons mêmes, vaincus par Celui qui possède le sacerdoce éternel, lui ont rendu témoignage: Je sais qui vous êtes, le Saint de Dieu.
Oh ! qu'elle est élevée, qu'elle est sublime, la dignité du prêtre ! Mais aussi qu'elle est redoutable ! Associé à la puissance de Jésus-Christ Pontife, dans l'unité de son sacerdoce, ministre avec lui et en lui du sacrifice de la Croix, renouvelé chaque jour sur l'autel d'une manière non sanglante; distributeur du pain de vie, du corps et du sang du Rédempteur, sur lesquels il lui a été donné pouvoir; revêtu de la mission du Fils de Dieu pour le salut du monde, ses devoirs sont proportionnés à une si haute vocation, et c'est à lui surtout qu'il est dit: Soyez saint, parce que moi, le Seigneur Dieu, je suis saint.
Pauvre pécheur, si faible, si languissant, si infirme, comment pourrai-je m'élever, ô Jésus ! à la sainteté que vous exigez de moi ? Je tremble à cette pensée, et je perdrais toute espérance, si votre bonté ne daignait me rassurer, disant: Cela est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu.
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Six
Prière du chrétien avant la Communion
Réflexion de Lamennais
S'il est nécessaire de préparer son âme avant la prière, combien plus avant d'approcher de la divine Eucharistie !
Et c'est pourquoi l'Apôtre dit: Que l'homme s'éprouve soi-même, et qu'il mange ainsi de ce pain, et boive de ce calice; car celui qui mange et boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur.
Mais hélas ! Mon Dieu, plus je m'éprouve, plus je me reconnais indigne de m'unir à vous dans le Sacrement adorable de votre corps et de votre sang: et cependant si je ne mange votre chair et ne bois votre sang je n'aurai point la vie en moi; de sorte que je suis partagé entre le désir de m'asseoir au banquet sacré où vous invitez vos fidèles, et la crainte d'entendre ces paroles terribles: Pourquoi êtes-vous entré ici sans être revêtu de la robe nuptiale ? Jetez-le, pieds et mains liés, dans les ténèbres extérieures: là sont les pleurs et les grincements de dents.
Que ferai-je donc ? Ah ! Voici ce que je ferai. Je me présenterai nu, misérable, devant mon Seigneur et mon Dieu, et je lui dirai: Ayez pitié de moi, Seigneur, et daignez me revêtir vous-même du vêtement pur qui me rendra digne d'être admis dans la salle du festin. Si vous ne venez à mon secours, si vous ne suppléez à mon indigence, je serai, ô mon divin maître ! à jamais exclu de votre Table sainte; mais vous laisserez tomber sur ce pauvre un regard de compassion; vous viendrez à lui dans votre bonté, dans votre miséricorde immense, et votre main s'étendra pour couvrir sa nudité. Oui, Seigneur, j'ai espéré en vous, et je ne serai point confondu éternellement.
Prière du chrétien avant la Communion
- Spoiler:
- le Fidèle: Seigneur, lorsque je considère votre grandeur et ma bassesse, je suis saisi de frayeur et je me confonds en moi-même.
Car, si je ne m'approche de vous, je fuis la vie; et si je m'en approche indignement, j'irrite votre colère.
Que ferai-je donc, mon Dieu, mon protecteur, mon conseil dans tous mes besoins ?
Montrez-moi la voie droite, enseignez-moi quelque court exercice pour me disposer à la sainte communion.
Car il m'est important de savoir avec quelle ferveur et avec quel respect je dois préparer mon coeur, pour recevoir avec fruit votre Sacrement, ou pour vous offrir ce grand et divin sacrifice.
Réflexion de Lamennais
S'il est nécessaire de préparer son âme avant la prière, combien plus avant d'approcher de la divine Eucharistie !
Et c'est pourquoi l'Apôtre dit: Que l'homme s'éprouve soi-même, et qu'il mange ainsi de ce pain, et boive de ce calice; car celui qui mange et boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur.
Mais hélas ! Mon Dieu, plus je m'éprouve, plus je me reconnais indigne de m'unir à vous dans le Sacrement adorable de votre corps et de votre sang: et cependant si je ne mange votre chair et ne bois votre sang je n'aurai point la vie en moi; de sorte que je suis partagé entre le désir de m'asseoir au banquet sacré où vous invitez vos fidèles, et la crainte d'entendre ces paroles terribles: Pourquoi êtes-vous entré ici sans être revêtu de la robe nuptiale ? Jetez-le, pieds et mains liés, dans les ténèbres extérieures: là sont les pleurs et les grincements de dents.
Que ferai-je donc ? Ah ! Voici ce que je ferai. Je me présenterai nu, misérable, devant mon Seigneur et mon Dieu, et je lui dirai: Ayez pitié de moi, Seigneur, et daignez me revêtir vous-même du vêtement pur qui me rendra digne d'être admis dans la salle du festin. Si vous ne venez à mon secours, si vous ne suppléez à mon indigence, je serai, ô mon divin maître ! à jamais exclu de votre Table sainte; mais vous laisserez tomber sur ce pauvre un regard de compassion; vous viendrez à lui dans votre bonté, dans votre miséricorde immense, et votre main s'étendra pour couvrir sa nudité. Oui, Seigneur, j'ai espéré en vous, et je ne serai point confondu éternellement.
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Sept
De l'examen de conscience, et de la résolution de se corriger
Réflexion de Lamennais
Il n'est rien de plus utile en soi, ni de plus indispensable pour approcher dignement de l'autel, que de descendre en sa conscience, et d'en scruter avec une sévérité salutaire les tristes profondeurs. Nous avons en nous-mêmes comme une image du royaume des ténèbres: là vit, et croît, et se propage l'innombrable famille des vices, née de la triste concupiscence qui a infecté la vie humaine dans sa source.
Quiconque examine sérieusement son coeur, y trouve le germe de tout ce qui est mauvais: un orgueil tantôt hardi et violent, tantôt plein de déguisements et de ruses, une curiosité effrénée, des convoitises ardentes, la haine qu'accompagnent l'injure, l'outrage et la calomnie, l'envie, mère du meurtre, l'avarice qui dit sans cesse: Apporte, apporte; la dureté d'âme, les joies coupables de l'esprit; et bien que ces semences de mort ne se développent pas dans chaque homme au même degré, tous les ont en eux-mêmes, et la grâce seule les étouffe plus ou moins. Tel est, depuis la chute originelle, le partage des enfants d'Adam.
Qui, dans son effroi, ne crierait vers Dieu du fond de cette immense misère, pour implorer de lui secours et miséricorde ? Il délaisse ceux qui cachent leurs crimes, et pardonne à ceux qui s'accusent. Touché de pitié pour les pécheurs, Jésus-Christ a institué le sacrement de pénitence, qui les régénère dans le sang de l'Agneau, et les revêt de l'innocence primitive. Voilà la robe nuptiale nécessaire pour assister au festin de l'Epoux. Vous qui portez avec douleur le poids de vos péchés, hâtez-vous donc !
Allez, pleins de repentir, de foi, d'espérance et d'amour, déposer cet accablant fardeau aux pieds de celui qui tient, dans le tribunal sacré, la place du Fils de Dieu même: allez et humiliez-vous, allez et pleurez: une main divine essuiera vos larmes, et, rétablis en grâce avec Dieu, en paix avec vous-mêmes, vous chanterez dans l'allégresse l'hymne du pardon:
Heureux ceux dont les iniquités ont été remises et les péchés couverts ! Heureux celui à qui le Seigneur n'a point imputé son péché et dont le coeur a été sans fraude ! Parce que j'ai tu mon crime, il a vieilli dans mes os, et crié dans mon sein pendant tout le jour. Car votre main s'est appesantie sur moi le jour et la nuit: je me suis tourné et retourné dans mon angoisse, tandis que l'épine perçait mon coeur.
Alors je vous ai déclaré mon péché; je n'ai point caché mon injustice. J'ai dit: Je confesserai contre moi mon iniquité au Seigneur: et vous, Seigneur, vous m'avez remis l'impiété de mon péché. C'est pour cela que vos serviteurs vous invoqueront dans le temps propice; et le déluge des grandes eaux n'approchera point d'eux.
De l'examen de conscience, et de la résolution de se corriger
- Spoiler:
- Jésus- Christ :Sur toutes choses, il faut que le prêtre qui se dispose à célébrer les saints mystères, à toucher et à recevoir le corps de Jésus-Christ, s'approche de ce sacrement avec une profonde humilité de coeur, un respect suppliant, une pleine foi et une pieuse intention d'honorer Dieu.
Examinez avec soin votre conscience et autant que vous le pourrez, purifiez-la par une contrition véritable et par une humble confession; de sorte que, délivré du poids de vos fautes, exempt de troubles et de remords, vous puissiez librement venir à moi.
Ayez une vive douleur de tous vos péchés en général; déplorez en particulier ceux que vous commettez chaque jour; et si le temps vous le permet, confessez à Dieu dans le secret du coeur toutes les misères qui sont le fruit de vos passions.
Affligez-vous et gémissez d'être encore sous l'empire de la chair et du monde;
Si peu occupé de mourir à vos inclinations; si agité par les mouvements de la concupiscence;
Si peu exact à veiller sur vos sens; si souvent séduit par de vains fantômes;
Si enclin à vous répandre au-dehors; si négligent à rentrer en vous-même;
Si porté au rire et à la dissipation; si dur quand vous devriez verser des larmes de componction;
Si prompt à vous livrer au relâchement et à la mollesse; si lent à embrasser une vie austère et fervente;
Si curieux de nouvelles et de ce qui attire les regards par sa beauté; si plein de répugnance pour ce qui abaisse et humilie;
Si avide de beaucoup savoir; si avare pour donner, si ardent à retenir;
Si inconsidéré dans vos discours; si impuissant à vous taire;
Si déréglé dans vos moeurs; si indiscret dans vos actions;
Si intempérant dans le manger et le boire; si sourd à la parole de Dieu;
Si convoiteux de repos; si ennemi du travail;
Si éveillé pour des récits frivoles; si appesanti par le sommeil durant les veilles saintes, si pressé d'en voir la fin, si peu attentif en y assistant;
Si dissipé en récitant l'office divin, si tiède en célébrant, si aride dans la Communion;
Si aisément distrait; si rarement bien recueilli;
Si tôt ému de colère; si prompt à blesser les autres;
Si enclin à juger le mal; si sévère à le reprendre;
Si enivré de joie dans la prospérité; si abattu dans l'adversité;
Si fécond en bonnes résolutions, et si stérile en bonnes oeuvres.
Après avoir confessé et déploré avec une grande douleur et un vif sentiment de votre faiblesse ces défauts et tous les autres qui peuvent être en vous, formez un ferme propos de vous corriger et d'avancer dans la vertu. Offrez-vous ensuite avec une pleine résignation et sans aucune réserve sur l'autel de votre coeur, comme un holocauste perpétuel; en l'honneur de mon nom, m'abandonnant entièrement le soin de votre corps et de votre âme, afin d'obtenir ainsi la grâce de célébrer dignement le saint Sacrifice et de recevoir avec fruit le Sacrement de mon corps.
Car il n'est point d'oblation plus méritoire ni de satisfaction plus grande pour les péchés, que de s'offrir soi-même sincèrement à Dieu en lui offrant, à la messe et dans la communion, le Corps de Jésus-Christ.
Si l'homme fait ce qui est en lui et s'il a un vrai repentir toutes les fois qu'il s'approche de moi pour demander grâce et miséricorde: j'en jure par moi-même, dit le Seigneur, je ne me souviendrai plus de ses péchés, et ils lui seront tous pardonnés; car je ne veux point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.
Réflexion de Lamennais
Il n'est rien de plus utile en soi, ni de plus indispensable pour approcher dignement de l'autel, que de descendre en sa conscience, et d'en scruter avec une sévérité salutaire les tristes profondeurs. Nous avons en nous-mêmes comme une image du royaume des ténèbres: là vit, et croît, et se propage l'innombrable famille des vices, née de la triste concupiscence qui a infecté la vie humaine dans sa source.
Quiconque examine sérieusement son coeur, y trouve le germe de tout ce qui est mauvais: un orgueil tantôt hardi et violent, tantôt plein de déguisements et de ruses, une curiosité effrénée, des convoitises ardentes, la haine qu'accompagnent l'injure, l'outrage et la calomnie, l'envie, mère du meurtre, l'avarice qui dit sans cesse: Apporte, apporte; la dureté d'âme, les joies coupables de l'esprit; et bien que ces semences de mort ne se développent pas dans chaque homme au même degré, tous les ont en eux-mêmes, et la grâce seule les étouffe plus ou moins. Tel est, depuis la chute originelle, le partage des enfants d'Adam.
Qui, dans son effroi, ne crierait vers Dieu du fond de cette immense misère, pour implorer de lui secours et miséricorde ? Il délaisse ceux qui cachent leurs crimes, et pardonne à ceux qui s'accusent. Touché de pitié pour les pécheurs, Jésus-Christ a institué le sacrement de pénitence, qui les régénère dans le sang de l'Agneau, et les revêt de l'innocence primitive. Voilà la robe nuptiale nécessaire pour assister au festin de l'Epoux. Vous qui portez avec douleur le poids de vos péchés, hâtez-vous donc !
Allez, pleins de repentir, de foi, d'espérance et d'amour, déposer cet accablant fardeau aux pieds de celui qui tient, dans le tribunal sacré, la place du Fils de Dieu même: allez et humiliez-vous, allez et pleurez: une main divine essuiera vos larmes, et, rétablis en grâce avec Dieu, en paix avec vous-mêmes, vous chanterez dans l'allégresse l'hymne du pardon:
Heureux ceux dont les iniquités ont été remises et les péchés couverts ! Heureux celui à qui le Seigneur n'a point imputé son péché et dont le coeur a été sans fraude ! Parce que j'ai tu mon crime, il a vieilli dans mes os, et crié dans mon sein pendant tout le jour. Car votre main s'est appesantie sur moi le jour et la nuit: je me suis tourné et retourné dans mon angoisse, tandis que l'épine perçait mon coeur.
Alors je vous ai déclaré mon péché; je n'ai point caché mon injustice. J'ai dit: Je confesserai contre moi mon iniquité au Seigneur: et vous, Seigneur, vous m'avez remis l'impiété de mon péché. C'est pour cela que vos serviteurs vous invoqueront dans le temps propice; et le déluge des grandes eaux n'approchera point d'eux.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Huit
De l'oblation de Jésus-Christ sur la Croix et de la résignation de soi-même
Réflexion de Lamennais
On n'aurait qu'une idée bien faible et bien incomplète du sacrifice de la Croix, si l'on n'y voyait que ce qui paraît, pour ainsi dire, aux sens. Jésus-Christ a offert non seulement son corps sacré, en proie à toutes les souffrances et toutes les angoisses que peut endurer la nature humaine, mais encore son âme sainte étroitement unie au Verbe divin, toutes ses douleurs, toutes ses affections, toutes ses volontés, et l'agonie et le délaissement qui tira de son coeur ce dernier cri: Mon Père, pourquoi m'avez-vous abandonné ? En cet état, il représentait l'humanité entière condamnée à mourir; et l'homme, en effet, fut frappé de mort jusque dans les plus secrètes profondeurs de son être. Alors, tout fut consommé, et le supplice et la rédemption.
Or, chaque fois que le prêtre, montant à l'autel, y renouvelle, selon l'institution divine, cet ineffable sacrifice; chaque fois que le fidèle participe à la victime immolée, et le fidèle, et le prêtre doivent s'offrir ainsi que Jésus-Christ s'est offert lui-même; leur sacrifice uni au sien doit être comme le sien, sans réserve; car, nous aussi, nous sommes attachés à la Croix, et avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ, nous souffrons pour nous, pour nos frères, pour les vivants, pour les morts, pour toute la grande famille humaine: ce qui fait dire à l'apôtre saint Paul ces étonnantes paroles:
" Je me réjouis de mes souffrances à cause de vous: et ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ, je l'accomplis en ma chair, pour son corps, qui est l'Eglise: non sans doute que la Passion du Sauveur ne fût plus que surabondante pour ôter le péché du monde, et satisfaire à la justice de Dieu, mais parce que chacun de nous doit la reproduire en soi, et parce que, étant les membres d'un seul corps qui est le corps du Christ "
Tout ce que nous souffrons, il le souffre avec nous, de sorte que nos souffrances deviennent comme une partie de sa Passion propre.
O Jésus ! je m'offre avec vous, je m'offre tout entier; me voilà sur l'autel: frappez, Seigneur, achevez le sacrifice: détruisez tout ce qui en moi est de l'homme condamné, ces désirs de la terre, ces affections, ces volontés, ces sens qui me troublent, ce corps de péché, et, les yeux fixés sur votre Croix, je dirai: Tout est consommé !
De l'oblation de Jésus-Christ sur la Croix et de la résignation de soi-même
- Spoiler:
- Jésus- Christ : Comme je me suis offert volontairement pour vos péchés à mon Père, les bras étendus sur la Croix et le corps nu, ne réservant rien et m'immolant tout entier pour apaiser Dieu, ainsi vous devez tous les jours, dans le sacrifice de la Messe, vous offrir à moi comme une hostie pure et sainte, du plus profond de votre coeur et de toutes les puissances de votre âme.
Que demandé-je de vous sinon que vous vous abandonniez à moi sans réserve ?
Tout ce que vous me donnez hors de vous ne m'est rien, parce que c'est vous que je veux et non pas vos dons.
Comme tout le reste ne vous suffirait pas sans moi, ainsi aucun de vos dons ne peut me plaire si vous ne vous donnez vous-même.
Offrez-vous à moi, donnez-vous à Dieu tout entier, et votre oblation me sera agréable.
Je me suis offert tout entier pour vous à mon Père, je vous ai donné tout mon Corps et tout mon Sang pour nourriture, afin d'être tout à vous et que vous fussiez à jamais tout à moi.
Mais si vous demeurez en vous-même, si vous ne vous abandonnez pas sans réserve à ma volonté, votre oblation n'est pas entière et nous ne serons pas unis parfaitement.
L'oblation volontaire de vous-même entre les mains de Dieu doit donc précéder toutes vos oeuvres si vous voulez acquérir la grâce de la liberté.
S'il en est si peu qui soient éclairés de ma lumière et qui jouissent de la liberté intérieure, c'est qu'ils ne savent pas se renoncer entièrement eux-mêmes.
Je l'ai dit et ma parole est immuable: Si quelqu'un ne renonce pas à tout, il ne peut être mon disciple. Si donc vous voulez être mon disciple, offrez-vous à moi avec toutes vos affections.
Réflexion de Lamennais
On n'aurait qu'une idée bien faible et bien incomplète du sacrifice de la Croix, si l'on n'y voyait que ce qui paraît, pour ainsi dire, aux sens. Jésus-Christ a offert non seulement son corps sacré, en proie à toutes les souffrances et toutes les angoisses que peut endurer la nature humaine, mais encore son âme sainte étroitement unie au Verbe divin, toutes ses douleurs, toutes ses affections, toutes ses volontés, et l'agonie et le délaissement qui tira de son coeur ce dernier cri: Mon Père, pourquoi m'avez-vous abandonné ? En cet état, il représentait l'humanité entière condamnée à mourir; et l'homme, en effet, fut frappé de mort jusque dans les plus secrètes profondeurs de son être. Alors, tout fut consommé, et le supplice et la rédemption.
Or, chaque fois que le prêtre, montant à l'autel, y renouvelle, selon l'institution divine, cet ineffable sacrifice; chaque fois que le fidèle participe à la victime immolée, et le fidèle, et le prêtre doivent s'offrir ainsi que Jésus-Christ s'est offert lui-même; leur sacrifice uni au sien doit être comme le sien, sans réserve; car, nous aussi, nous sommes attachés à la Croix, et avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ, nous souffrons pour nous, pour nos frères, pour les vivants, pour les morts, pour toute la grande famille humaine: ce qui fait dire à l'apôtre saint Paul ces étonnantes paroles:
" Je me réjouis de mes souffrances à cause de vous: et ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ, je l'accomplis en ma chair, pour son corps, qui est l'Eglise: non sans doute que la Passion du Sauveur ne fût plus que surabondante pour ôter le péché du monde, et satisfaire à la justice de Dieu, mais parce que chacun de nous doit la reproduire en soi, et parce que, étant les membres d'un seul corps qui est le corps du Christ "
Tout ce que nous souffrons, il le souffre avec nous, de sorte que nos souffrances deviennent comme une partie de sa Passion propre.
O Jésus ! je m'offre avec vous, je m'offre tout entier; me voilà sur l'autel: frappez, Seigneur, achevez le sacrifice: détruisez tout ce qui en moi est de l'homme condamné, ces désirs de la terre, ces affections, ces volontés, ces sens qui me troublent, ce corps de péché, et, les yeux fixés sur votre Croix, je dirai: Tout est consommé !
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Neuf
Que nous devons nous offrir à Dieu avec tout ce qui est à nous, et prier pour tous
Réflexion de Lamennais
Après s'être purifié par le sacrement de pénitence, et s'être uni, selon tout ce qu'il est, à Jésus-Christ, hostie de propitiation pour le salut des hommes, le prêtre s'offre encore pour eux et pour lui-même, afin que la vertu du sacrifice qui doit s'accomplir, lui soit appliquée et à ses frères, et à tous ceux pour qui Jésus-Christ, sacrificateur et victime, l'a consommé sur la Croix.
Comme le Sauveur s'est immolé pour lui, il veut s'immoler pour le Sauveur, ne vivre que pour sa gloire et mourir pour elle. Il le supplie de consumer dans le feu de son amour tout ce qui reste en lui d'impur et de terrestre. Il dépose en quelque manière sur l'autel et ses pensées et ses affections, ses volontés, ses désirs, tout son être, afin d'être revêtu en Jésus-Christ d'une vie nouvelle, de cette vie selon Dieu qui fait que l'homme ne vit plus pour soi, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour lui.
Ainsi anéanti dans la présence du souverain Maître, et comme baigné déjà du sang qui demande grâce, il intercède pour ses proches, ses amis, ses bienfaiteurs, pour ses ennemis même, pour ceux qui le haïssent et le persécutent, embrassant dans sa charité, immense comme celle du Christ, toutes les créatures qu'il a rachetées, tous les enfants du Père céleste, qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants.
Elevé par l'onction sacerdotale entre la terre et le ciel, il couvre, pour ainsi dire, le genre humain tout entier de sa prière et de son amour. Il le voit, par le péché, dans un état de mort, et ses désirs l'enfantent à la vie, semblable au médiateur suprême qui, dans les jours de sa chair, offrant avec un grand cri et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui peut sauver de la mort, fut exaucé à cause de son respect.
Oui, le salut vient du Seigneur; il a fait éclater les merveilles de son Saint. Prêtres du Dieu vivant, offrez-lui le sacrifice de justice. Je vous prierai, Seigneur: vous entendrez ma voix le matin: le matin je me présenterai dans votre maison, et, rempli de votre crainte, j'adorerai dans votre saint temple; et tous ceux qui espèrent en vous se réjouiront, et ils tressailliront d'allégresse éternellement, parce que vous habiterez en eux.
Que nous devons nous offrir à Dieu avec tout ce qui est à nous, et prier pour tous
- Spoiler:
- Le Fidèle : Seigneur, à qui tout appartient dans le ciel et sur la terre, je veux aussi me donner à vous par une oblation volontaire; je veux être à vous pour toujours.
Dans la simplicité de mon coeur, je m'offre à vous aujourd'hui, mon Dieu, pour vous servir à jamais, pour vous obéir, pour m'immoler sans cesse à votre gloire.
Recevez-moi avec l'oblation sainte de votre précieux corps que je vous offre aujourd'hui en présence des anges qui assistent invisiblement à ce sacrifice, et faites qu'il porte des fruits de salut pour moi et pour tout votre peuple.
Toutes les fautes et tous les crimes que j'ai commis devant vous et devant vos saints anges depuis le jour où j'ai pu commencer à pécher jusqu'à ce moment, je vous les offre, Seigneur, sur votre autel de propitiation pour que vous les consumiez par le feu de votre amour, que vous effaciez toutes les taches dont ils ont souillé ma conscience, et qu'après l'avoir purifiée vous me rendiez votre grâce que mes péchés m'avaient fait perdre, me les pardonnant tous pleinement et me recevant, dans votre miséricorde, au baiser de paix.
Que puis-je faire pour expier mes péchés, que de les confesser humblement, avec une amère douleur, et d'implorer sans cesse votre clémence ?
Je vous en conjure, exaucez-moi, soyez-moi propice quand je me présente devant vous, mon Dieu.
J'ai une vive horreur de tous mes péchés et je suis résolu à ne plus les commettre. Ils m'affligent profondément et toute ma vie je ne cesserai de m'en affliger, prêt à faire pénitence et à satisfaire pour eux selon mon pouvoir.
Pardonnez-les-moi, Seigneur, pardonnez-les-moi pour la gloire de votre saint nom. Sauvez mon âme, que vous avez rachetée au prix de votre sang.
Voilà que je m'abandonne à votre miséricorde, je me remets entre vos mains; traitez-moi selon votre bonté et non selon ma malice et mon iniquité.
Je vous offre aussi tout ce qu'il y a de bien en moi, quelque faible, quelque imparfait qu'il soit, afin que l'épurant, le sanctifiant, le perfectionnant sans cesse, vous le rendiez plus digne de vous, plus agréable à vos yeux, et que vous me conduisiez à une heureuse fin, moi le plus inutile, le plus languissant et le dernier des hommes.
Je vous offre encore tous ces pieux désirs des âmes fidèles, les besoins de mes parents, de mes amis, de mes frères, de mes soeurs, de tous ceux qui me sont chers, de ceux qui m'ont fait, ou à d'autres, quelque bien pour l'amour de vous; de ceux qui ont demandé ou désiré que j'offrisse des prières et le saint Sacrifice pour eux et pour les leurs, soit qu'ils vivent encore en la chair, soit que le temps ait fini pour eux.
Que tous sentent le secours de votre grâce, la puissance de vos consolations; protégez-les dans les périls, délivrez-les de leurs peines, et qu'affranchis de tous les maux, ils vous rendent, pleins de joie, d'éclatantes actions de grâces.
Je vous offre enfin des supplications et l'hostie de paix, principalement pour ceux qui m'ont offensé en quelque chose, qui m'ont attristé, qui m'ont blâmé, qui m'ont fait quelque tort ou quelque peine; et pour tous ceux aussi que j'ai moi-même affligés, troublés, blessés, scandalisés, le sachant ou sans le savoir, afin que vous nous pardonniez à tous nos péchés et nos offenses mutuelles.
Ôtez de nos coeurs, ô mon Dieu ! le soupçon, l'aigreur, la colère, tout ce qui divise, tout ce qui peut altérer la charité et diminuer l'amour fraternel..
Ayez pitié, Seigneur, ayez pitié de ces pauvres qui implorent votre grâce, votre miséricorde; et faites que nous soyons dignes de jouir ici-bas de vos dons et d'arriver à l'éternelle vie. Ainsi-soit-il.
Réflexion de Lamennais
Après s'être purifié par le sacrement de pénitence, et s'être uni, selon tout ce qu'il est, à Jésus-Christ, hostie de propitiation pour le salut des hommes, le prêtre s'offre encore pour eux et pour lui-même, afin que la vertu du sacrifice qui doit s'accomplir, lui soit appliquée et à ses frères, et à tous ceux pour qui Jésus-Christ, sacrificateur et victime, l'a consommé sur la Croix.
Comme le Sauveur s'est immolé pour lui, il veut s'immoler pour le Sauveur, ne vivre que pour sa gloire et mourir pour elle. Il le supplie de consumer dans le feu de son amour tout ce qui reste en lui d'impur et de terrestre. Il dépose en quelque manière sur l'autel et ses pensées et ses affections, ses volontés, ses désirs, tout son être, afin d'être revêtu en Jésus-Christ d'une vie nouvelle, de cette vie selon Dieu qui fait que l'homme ne vit plus pour soi, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour lui.
Ainsi anéanti dans la présence du souverain Maître, et comme baigné déjà du sang qui demande grâce, il intercède pour ses proches, ses amis, ses bienfaiteurs, pour ses ennemis même, pour ceux qui le haïssent et le persécutent, embrassant dans sa charité, immense comme celle du Christ, toutes les créatures qu'il a rachetées, tous les enfants du Père céleste, qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants.
Elevé par l'onction sacerdotale entre la terre et le ciel, il couvre, pour ainsi dire, le genre humain tout entier de sa prière et de son amour. Il le voit, par le péché, dans un état de mort, et ses désirs l'enfantent à la vie, semblable au médiateur suprême qui, dans les jours de sa chair, offrant avec un grand cri et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui peut sauver de la mort, fut exaucé à cause de son respect.
Oui, le salut vient du Seigneur; il a fait éclater les merveilles de son Saint. Prêtres du Dieu vivant, offrez-lui le sacrifice de justice. Je vous prierai, Seigneur: vous entendrez ma voix le matin: le matin je me présenterai dans votre maison, et, rempli de votre crainte, j'adorerai dans votre saint temple; et tous ceux qui espèrent en vous se réjouiront, et ils tressailliront d'allégresse éternellement, parce que vous habiterez en eux.
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Dix
Qu'on ne doit pas facilement s'éloigner de la sainte Communion
Réflexion de Lamennais
Qu'il faille exciter les chrétiens à s'asseoir à la Table sainte, à se nourrir du pain de vie, à recevoir en eux l'auteur et le consommateur de la foi, le Sauveur des hommes, le Verbe de Dieu; qu'ils cherchent de tous côtés des prétextes pour se tenir éloignés de lui; qu'ils regardent comme une dure obligation le devoir qu'impose l'Eglise de participer en certains temps au corps et au sang de Jésus-Christ, c'est quelque chose de si prodigieux et tout ensemble de si effrayant, que l'âme fuit cette pensée comme elle fuirait une vision de l'enfer.
Mais parmi les fidèles que l'amour attire au banquet de l'Epoux, il en est qui, abusés par de tristes et fausses doctrines, ou retenus par les scrupules d'une conscience timide à l'excès, ne se croient jamais assez préparés et se privent volontairement de la divine Eucharistie, à cause du respect même que leur inspire cet auguste sacrement. Sans doute il serait à désirer que ceux qui mangent le pain des Anges eussent toute la pureté de ces célestes esprits; mais Celui qui connaît notre misère, et qui est venu la guérir, n'exige pas que l'homme soit parfait pour approcher de la source des grâces; il demande seulement qu'il soit purifié par la pénitence, et qu'il apporte au pied de l'autel un coeur contrit et humilié, un repentir sincère de ses fautes, une volonté droite, un amour ardent.
Tandis que Jésus repousse et maudit les pharisiens, superbes observateurs de la loi, il accueille la femme pécheresse, il compatit à son humble douleur, il bénit ses larmes, et beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé. Trop souvent les apparentes délicatesses de conscience qui séparent longtemps de la Communion, cachent un grand et coupable orgueil.
Au lieu de s'abandonner aux conseils du guide qui tient la place de Dieu, on veut se conduire et se juger soi-même: erreur funeste dont le dernier terme, le terme inévitable est, ou le désespoir, ou une effroyable présomption. Ne quittez, ne quittez jamais la voie de l'obéissance: toutes les autres aboutissent à la perdition.
Si l'on vous interdit l'accès à la Table sainte, abstenez-vous, et pleurez: car quel sujet plus légitime de pleurs ? Si l'on vous dit: Allez à Jésus dans le Sacrement de son amour, approchez avec allégresse. Nulle disposition n'égale le sacrifice entier du raisonnement humain et de la volonté propre; ayez en tout et toujours la simplicité d'un petit enfant: la simplicité du coeur est chère à Dieu; il la bénit pour le temps; il la bénit pour l'éternité.
Qu'on ne doit pas facilement s'éloigner de la sainte Communion
- Spoiler:
- Jésus - Christ : Il faut recourir souvent à la source de la grâce et de la divine miséricorde, à la source de toute bonté et de toute pureté, afin que vous puissiez être guéri de vos passions et de vos vices, et que, plus fort, plus vigilant, vous ne soyez ni vaincu par les attaques du démon, ni surpris par ses artifices.
L'ennemi des hommes, sachant quel est le fruit de la sainte communion et combien est grand le remède qu'y trouvent les âmes pieuses et fidèles, s'efforce en toute occasion et par tous les moyens de les en éloigner autant qu'il peut.
Aussi est- ce au moment où ils s'y disposent que quelques-uns éprouvent les plus vives attaques de Satan.
Cet esprit de malice, comme il est écrit au livre de Job, vient parmi les enfants de Dieu pour les troubler par les ruses ordinaires de sa haine, cherchant à leur inspirer des craintes excessives et de pénibles perplexités, pour affaiblir leur amour, ébranler leur foi, afin qu'ils renoncent à communier, ou qu'ils ne communient qu'avec tiédeur.
Mais il ne faut pas s'inquiéter de ses artifices et de ses suggestions, quelques honteuses, quelques horribles qu'elles soient, mais les rejeter toutes sur lui.
Il faut se rire avec mépris de cet esprit misérable et n'abandonner jamais la sainte communion à cause de ses attaques et des mouvements qu'il excite en nous.
Souvent aussi l'on s'en éloigne par un désir trop vif de la ferveur sensible et parce qu'on a conçu de l'inquiétude sur sa confessions.
Agissez selon le conseil des personnes prudentes et bannissez de votre coeur l'anxiété et les scrupules, parce qu'ils détruisent la piété et sont un obstacle à la grâce de Dieu.
Ne vous privez point de la sainte communion dès que vous éprouverez quelque trouble ou une légère peine de conscience; mais confessez-vous au plus tôt et pardonnez sincèrement aux autres les offenses que vous avez reçues d'eux.
Que si vous avez vous-même offensé quelqu'un, demandez-lui humblement pardon, et Dieu aussi vous pardonnera.
Que sert de tarder à se confesser et de différer la sainte communion ?
Purifiez-vous promptement, hâtez-vous de rejeter le venin et de recourir au remède; vous vous en trouverez mieux que de différer longtemps.
Si vous différez aujourd'hui pour une raison, peut-être s'en présentera-t-il demain une plus forte; et vous pourriez ainsi être sans cesse détourné de la communion, et sans cesse vous y sentir moins disposé.
Ne perdez pas un moment, secouez votre langueur, déchargez-vous de ce qui vous pèse; car à quoi revient-il de vivre toujours dans l'anxiété, toujours dans le trouble, et d'être éloigne chaque jour par de nouveaux obstacles de la Table sainte ?
Rien, au contraire, ne nuit davantage que de s'abstenir longtemps de communier; car d'ordinaire l'âme tombe par là dans un profond assoupissement.
Ô douleur ! il se rencontre des chrétiens si tièdes et si lâches qu'ils saisissent avec joie tous les prétextes pour différer à se confesser, et dès lors aussi à communier, afin de n'être pas obligés de veiller avec plus de soin sur eux-mêmes.
Hélas ! qu'ils ont peu de piété, peu d'amour, ceux qui se privent si aisément de la sainte communion !
Qu'il est heureux, au contraire, et agréable à Dieu, celui qui vit de telle sorte et qui conserve sa conscience si pure, qu'il serait préparé à communier tous les jours et communierait en effet, s'il lui était permis et qu'il pût le faire sans singularité !
Si quelqu'un s'en abstient quelquefois par humilité ou pour une cause légitime, on doit louer son respect.
Mais si sa ferveur s'est refroidie, il doit se ranimer et faire tout ce qu'il peut: et Dieu secondera ses désirs, à cause de la droiture de sa volonté qu'il considère principalement.
Que si des motifs légitimes l'empêchent d'approcher de la sainte Table, il conservera toujours l'intention et le saint désir de communier, et ainsi il ne sera pas entièrement privé du fruit du Sacrement.
Quoique tout fidèle doive, à certains jours et au temps fixé, recevoir avec un tendre respect le Corps du Sauveur dans son Sacrement, et rechercher en cela plutôt la gloire de Dieu que sa propre consolation, cependant il peut aussi communier en esprit tous les jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit.
Car il communie de cette manière et se nourrit invisiblement de Jésus-Christ toutes les fois qu'il médite avec piété les mystères de son Incarnation et de sa Passion, et qu'il s'enflamme de son amour.
Celui qui ne se prépare à la Communion qu'aux approches des fêtes et quand la coutume l'y oblige, sera souvent mal préparé.
Heureux celui qui s'offre au Seigneur en holocauste toutes les fois qu'il célèbre le sacrifice ou qu'il communie !
Ne soyez, en célébrant les saints mystères, ni trop lent ni trop prompt; mais conformez-vous à l'usage ordinaire et régulier de ceux avec qui vous vivez.
Il ne faut point fatiguer les autres ni leur causer d'ennui, mais suivre l'ordre commun établi par vos pères, et consulter plutôt l'utilité de tous que votre attrait et votre piété particulière.
Réflexion de Lamennais
Qu'il faille exciter les chrétiens à s'asseoir à la Table sainte, à se nourrir du pain de vie, à recevoir en eux l'auteur et le consommateur de la foi, le Sauveur des hommes, le Verbe de Dieu; qu'ils cherchent de tous côtés des prétextes pour se tenir éloignés de lui; qu'ils regardent comme une dure obligation le devoir qu'impose l'Eglise de participer en certains temps au corps et au sang de Jésus-Christ, c'est quelque chose de si prodigieux et tout ensemble de si effrayant, que l'âme fuit cette pensée comme elle fuirait une vision de l'enfer.
Mais parmi les fidèles que l'amour attire au banquet de l'Epoux, il en est qui, abusés par de tristes et fausses doctrines, ou retenus par les scrupules d'une conscience timide à l'excès, ne se croient jamais assez préparés et se privent volontairement de la divine Eucharistie, à cause du respect même que leur inspire cet auguste sacrement. Sans doute il serait à désirer que ceux qui mangent le pain des Anges eussent toute la pureté de ces célestes esprits; mais Celui qui connaît notre misère, et qui est venu la guérir, n'exige pas que l'homme soit parfait pour approcher de la source des grâces; il demande seulement qu'il soit purifié par la pénitence, et qu'il apporte au pied de l'autel un coeur contrit et humilié, un repentir sincère de ses fautes, une volonté droite, un amour ardent.
Tandis que Jésus repousse et maudit les pharisiens, superbes observateurs de la loi, il accueille la femme pécheresse, il compatit à son humble douleur, il bénit ses larmes, et beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé. Trop souvent les apparentes délicatesses de conscience qui séparent longtemps de la Communion, cachent un grand et coupable orgueil.
Au lieu de s'abandonner aux conseils du guide qui tient la place de Dieu, on veut se conduire et se juger soi-même: erreur funeste dont le dernier terme, le terme inévitable est, ou le désespoir, ou une effroyable présomption. Ne quittez, ne quittez jamais la voie de l'obéissance: toutes les autres aboutissent à la perdition.
Si l'on vous interdit l'accès à la Table sainte, abstenez-vous, et pleurez: car quel sujet plus légitime de pleurs ? Si l'on vous dit: Allez à Jésus dans le Sacrement de son amour, approchez avec allégresse. Nulle disposition n'égale le sacrifice entier du raisonnement humain et de la volonté propre; ayez en tout et toujours la simplicité d'un petit enfant: la simplicité du coeur est chère à Dieu; il la bénit pour le temps; il la bénit pour l'éternité.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Onze
Que le Corps de Jésus-Christ et l'Ecriture sainte sont très nécessaires à l'âme fidèle
Réflexion de Lamennais
Qu'est-ce que la terre ? Un lieu d'exil, une vallée de larmes, comme l'appelle l'Eglise. L'homme y cherche dans les ténèbres la vérité, qui est la vie de son intelligence; il y cherche, au milieu de maux sans nombre, un bien, il ne sait quel bien, immense, inépuisable, éternel, qui est la vie de son coeur; et tout ce qu'il cherche lui échappe. Le doute, l'opinion, l'erreur fatiguent sa raison épuisée. Ce qu'il a cru des biens se change en amertume; il trouve au fond de tout le vide et l'ennui.
Est-il seul, son âme retombe avec douleur sur elle-même ! Il a besoin de support, et malheur a lui s'il met sa confiance dans les autres hommes ! Ils se masquent pour le surprendre; ils profanent, pour le tromper, le nom d'ami; tandis que leur bouche lui sourit, ils lui tendent des pièges dans l'ombre, et quand, à force de ruses, de mensonges et de basses noirceurs, ils l'ont enveloppé de leurs rets, tout à coup se dévoilant, ils se ruent sur lui et le dévorent comme l'hyène dévore sa proie. Lamentable condition !
Mais Dieu n'a pas abandonné sa pauvre créature dans ces extrémités de la misère. Il l'éclaire par sa parole, il la soutient par sa grâce, il l'anime, il la console par la foi d'une vie meilleure, par l'espérance de posséder, après ces jours d'épreuve, le bien auquel elle aspire, le bien infini, qui est Lui-même. Et ces dons merveilleux d'un amour inénarrable, rassemblés, concentrés, en quelque sorte, dans la divine Eucharistie, y sont offerts à nos désirs sans autre mesure que ces désirs mêmes.
Toutes les fois que nous approchons de cet auguste Sacrement, nous recevons en nous la Sagesse, la Lumière incréée, le Verbe de Dieu, la Parole vivante; nous recevons l'Auteur de la grâce, le Consommateur de la foi, le gage immortel de notre espérance; la chair crucifiée pour nous s'incorpore à notre chair; le sang qui a sauvé le monde se mêle à notre sang; un saint baiser unit notre âme à l'âme du Rédempteur; sa divinité nous pénètre et consume en nous tout ce que le péché avait corrompu; l'ami fidèle repose dans notre sein, il nous parle, il nous dit:
Pose-moi comme un sceau sur ton coeur, car l'amour est plus fort que la mort; et alors embrasés de cet amour ardent comme le feu, nous ne voyons plus que le bien-aimé, nous n'avons plus de vie que la sienne, et la tristesse de notre pèlerinage s'évanouit dans les joies du ciel.
Que le Corps de Jésus-Christ et l'Ecriture sainte sont très nécessaires à l'âme fidèle
- Spoiler:
- Le Fidèle:
Seigneur Jésus, quelles délices inondent l'âme fidèle admise à votre Table, où on ne lui présente d'autre aliment que vous-même, son unique bien-aimé, le plus cher de tous ses désirs !
Oh ! qu'il me serait doux de répandre en votre présence des pleurs d'amour et d'arroser vos pieds de mes larmes comme Madeleine !
Mais où est cette tendre piété et cette abondante effusion de larmes saintes ?
Certes, en votre présence et celle des saints anges, tout mon coeur devrait s'embraser et se fondre de joie.
Car vous m'êtes véritablement présent dans votre Sacrement, quoique caché sous des apparences étrangères.
Mes yeux ne pourraient supporter l'éclat de votre divine lumière, et le monde entier s'évanouirait devant la splendeur de votre gloire.
C'est donc pour ménager ma faiblesse que vous vous cachez sous les voiles du Sacrement.
Je possède réellement et j'adore Celui que les anges adorent dans le ciel; mais je ne le vois encore que par la foi, tandis qu'ils le voient tel qu'il est et sans voile.
Il faut que je me contente de ce flambeau de la vraie foi et que je marche à sa lumière jusqu'à ce que luise l'aurore du jour éternel et que les ombres des figures déclinent.
Mais quand ce qui est parfait sera venu, l'usage des Sacrements cessera, parce que les bienheureux, dans la gloire céleste, n'ont plus besoin de secours.
Ils se réjouissent sans fin dans la présence de Dieu et contemplent la gloire face à face; pénétrés de sa lumière et comme plongés dans l'abîme de sa divinité, ils goûtent le verbe de Dieu fait chair, tel qu'il était au commencement et tel qu'il sera durant toute l'éternité.
Qu'au souvenir de ces merveilles, tout me soit un pesant ennui, même les consolations spirituelles; car tandis que je ne verrai point le Seigneur mon Dieu dans l'éclat de sa gloire, tout ce que je vois, tout ce que j'entends en ce monde ne m'est rien.
Vous m'êtes témoin, Seigneur, que je ne trouve nulle part de consolation, de repos en nulle créature; je ne puis en trouver qu'en vous seul, mon Dieu, que je désire contempler éternellement.
Mais cela ne peut être tant que je vivrai dans ce corps mortel.
Il faut donc que je me prépare à une grande patience et que je soumette à votre volonté tous mes désirs.
Car vos saints, Seigneur, qui, ravis d'allégresse, règnent maintenant avec vous dans le ciel, ont aussi, pendant qu'ils vivaient, attendu avec une grande foi et une grande patience l'avènement de votre gloire.
Je crois ce qu'ils ont cru; ce qu'ils ont espéré, je l'espère; j'ai la confiance de parvenir, aidé de votre grâce, là où ils sont parvenus.
Jusque-là je marcherai dans la foi, fortifié par leurs exemples.
J'aurai aussi les livres saints pour me consoler et m'instruire, et par-dessus tout, votre sacré Corps pour remède et pour refuge.
Car je sens que deux choses me sont ici-bas souverainement nécessaires, et que sans elles je ne pourrais porter le poids de cette misérable vie.
Enfermé dans la prison de mon corps, j'ai besoin d'aliments et de lumière.
C'est pourquoi vous avez donné à ce pauvre infirme votre chair sacrée pour être la nourriture de son âme et de son corps, et votre parole pour luire comme une lampe devant ses pas.
Je ne pourrais vivre sans ces deux choses, car la parole de Dieu est la lumière de l'âme et votre Sacrement le pain de la vie.
On peut encore les regarder comme deux tables placées dans les trésors de l'Eglise.
L'une est la table de l'autel sacré, sur lequel repose un pain sanctifié, c'est-à-dire le Corps précieux de Jésus-Christ.
L'autre est la table de la loi divine qui contient la doctrine sainte, qui enseigne la vraie foi, qui soulève le voile du sanctuaire et nous conduit avec sûreté jusque dans le Saint des saints.
Je vous rends grâces, Seigneur Jésus, lumière de l'éternelle lumière, de nous avoir donné par le ministère des prophètes, des apôtres et des autres docteurs, cette table de la doctrine sainte.
Je vous rends grâces, ô Créateur et Rédempteur des hommes, de ce qu'afin de manifester votre amour au monde, vous avez préparé un grand festin où vous nous offrez pour nourriture non l'agneau figuratif, mais votre très saint Corps et votre Sang.
Dans ce sacré banquet, que partagent avec nous les anges, mais dont ils goûtent plus vivement la douceur, vous comblez de joie tous les fidèles et vous les enivrez du calice du salut qui contient tous les délices du ciel.
Oh ! qu'elles sont grandes, qu'elles sont glorieuses les fonctions des prêtres, à qui il a été donné de consacrer le Dieu de majesté par des paroles saintes, de le bénir de leurs lèvres, de le tenir entre leurs mains, de le recevoir dans leur bouche et de le distribuer aux autres hommes !
Oh ! qu'elles doivent être innocentes les mains du prêtre, que sa bouche doit être pure, son corps saint, et son âme exempte des plus légères taches, pour recevoir si souvent l'auteur de la pureté !
Il ne doit sortir rien que de saint, rien que d'honnête, rien que d'utile, de la bouche du prêtre qui participe si fréquemment au Sacrement de Jésus-Christ.
Qu'ils soient simples et chastes les yeux qui contemplent habituellement le Corps de Jésus-Christ.
Qu'elles soient pures et élevées au ciel les mains qui touchent sans cesse le Créateur du ciel et de la terre.
C'est aux prêtres surtout qu'il est dit dans la Loi: Soyez saints, parce que je suis saint, moi le Seigneur votre Dieu.
Que votre grâce nous aide, ô Dieu tout-puissant ! nous qui avons été revêtus du sacerdoce, afin que nous puissions vous servir dignement, avec une vraie piété et une conscience pure.
Et si nous ne pouvons vivre dans une innocence aussi parfaite que nous le devrions, accordez-nous du moins de pleurer sincèrement nos fautes et de former en esprit d'humilité la ferme résolution de vous servir désormais avec plus de ferveur.
Réflexion de Lamennais
Qu'est-ce que la terre ? Un lieu d'exil, une vallée de larmes, comme l'appelle l'Eglise. L'homme y cherche dans les ténèbres la vérité, qui est la vie de son intelligence; il y cherche, au milieu de maux sans nombre, un bien, il ne sait quel bien, immense, inépuisable, éternel, qui est la vie de son coeur; et tout ce qu'il cherche lui échappe. Le doute, l'opinion, l'erreur fatiguent sa raison épuisée. Ce qu'il a cru des biens se change en amertume; il trouve au fond de tout le vide et l'ennui.
Est-il seul, son âme retombe avec douleur sur elle-même ! Il a besoin de support, et malheur a lui s'il met sa confiance dans les autres hommes ! Ils se masquent pour le surprendre; ils profanent, pour le tromper, le nom d'ami; tandis que leur bouche lui sourit, ils lui tendent des pièges dans l'ombre, et quand, à force de ruses, de mensonges et de basses noirceurs, ils l'ont enveloppé de leurs rets, tout à coup se dévoilant, ils se ruent sur lui et le dévorent comme l'hyène dévore sa proie. Lamentable condition !
Mais Dieu n'a pas abandonné sa pauvre créature dans ces extrémités de la misère. Il l'éclaire par sa parole, il la soutient par sa grâce, il l'anime, il la console par la foi d'une vie meilleure, par l'espérance de posséder, après ces jours d'épreuve, le bien auquel elle aspire, le bien infini, qui est Lui-même. Et ces dons merveilleux d'un amour inénarrable, rassemblés, concentrés, en quelque sorte, dans la divine Eucharistie, y sont offerts à nos désirs sans autre mesure que ces désirs mêmes.
Toutes les fois que nous approchons de cet auguste Sacrement, nous recevons en nous la Sagesse, la Lumière incréée, le Verbe de Dieu, la Parole vivante; nous recevons l'Auteur de la grâce, le Consommateur de la foi, le gage immortel de notre espérance; la chair crucifiée pour nous s'incorpore à notre chair; le sang qui a sauvé le monde se mêle à notre sang; un saint baiser unit notre âme à l'âme du Rédempteur; sa divinité nous pénètre et consume en nous tout ce que le péché avait corrompu; l'ami fidèle repose dans notre sein, il nous parle, il nous dit:
Pose-moi comme un sceau sur ton coeur, car l'amour est plus fort que la mort; et alors embrasés de cet amour ardent comme le feu, nous ne voyons plus que le bien-aimé, nous n'avons plus de vie que la sienne, et la tristesse de notre pèlerinage s'évanouit dans les joies du ciel.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
vous m'avez donner envie j'ai acheter ce ptit livre pour mon conjoint pour la saint valention il va etre aux anges lui qui aime temps JESUS et puis je me le suis offert aussi pour moi
hate hate
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
@ptite ange , je vous remercie d'apprécier
C'est ce petit livret ? que j'ai aussi en ma possession , je le garde toujours près de moi
comme la " petite Thérèse " disait que "ce petit livret ne la quittait jamais "
Quelle belle et Sainte référence , ne trouvez vous pas ?
C'est un véritable trésor
C'est un très beau cadeau
Amicalement
Maud
vous écrivez
j'ai acheter ce ptit livre pour mon conjoint
C'est ce petit livret ? que j'ai aussi en ma possession , je le garde toujours près de moi
comme la " petite Thérèse " disait que "ce petit livret ne la quittait jamais "
Quelle belle et Sainte référence , ne trouvez vous pas ?
C'est un véritable trésor
C'est un très beau cadeau
Amicalement
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
alors moi je l'ai trouvé a un marchands de livres d'occas,du 9février 1882,bon comme c'est un voisin de marchè,oui je suis càmelot,il me l'a offert et je suis heureuse car c'était oui le livre de chevet de notre amie du ciel Sainte Thérèse,par contre une amie découverte lors d'un pélerinage m'avait offerte aussi l imitation de jésus Christ par charles Dietrich mais je n'ai pas réussi à m'y plonger,le premier,oui un vrai trésor et les mots simples du coeur.
carolemystique- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Douze
Qu'on doit se préparer avec un grand soin à la sainte Communion
Réflexion de Lamennais
La préparation à la Pâque nouvelle comprend deux choses: il faut purifier le cénacle, et il faut l'orner; c'est-à-dire que pour recevoir dignement le corps et le sang de Jésus-Christ, l'âme doit être avant tout exempte de souillures, elle doit avoir été lavée dans les eaux de la pénitence, et ensuite s'être exercée à la pratique des vertus qui la rendent agréable à Dieu.
Ce qui plaît au Seigneur, ce qui attire ses grâces, c'est une profonde humilité, un souverain mépris de soi-même, une foi vive, un abandon parfait à ses volontés, le détachement de la terre et le désir des biens célestes, la charité qui est douce, patiente, qui n'est point jalouse, qui n'agit point témérairement, qui ne s'enfle point d'orgueil, qui n'est point ambitieuse, qui ne cherche point ses intérêts, qui ne s'aigrit de rien, ne soupçonne point le mal, ne se réjouit point de l'injustice, mais se réjouit de la vérité; qui souffre tout, croit tout, espère tout, supporte tout; charité vraiment divine, et, selon la doctrine du grand Apôtre, préférable à tout ce qu'il y a de plus élevé.
Quand je parlerais toutes les langues des hommes et le langage des Anges, si je n'ai point la charité, je suis comme un airain sonnant, ou une cymbale retentissante. Et quand j'aurais le don de prophétie, quand je pénétrerais tous les mystères, et que je posséderais toute science, quand j'aurais la foi parfaite jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Et quand j'aurais distribué tous mes biens pour nourrir les pauvres, et livré mon corps aux flammes, si je n'ai point la charité, tout cela ne me sert de rien.
Ame chrétienne, qui aspirez au banquet nuptial, imitez donc les Vierges sages: prenez de l'huile, allumez votre lampe, pour aller au-devant de l'Epoux; car celles dont les lampes seront éteintes entendront cette parole terrible: En vérité, je ne vous connais point.
Qu'on doit se préparer avec un grand soin à la sainte Communion
- Spoiler:
- Jésus- Christ : Je suis l'ami de la pureté et c'est de moi que vient toute sainteté.
Je cherche un coeur pur, et là est le lieu de mon repos.
Préparez-moi un grand cénacle et je célébrerai chez vous la Pâque avec mes disciples.
Si vous voulez que je vienne à vous et que je demeure en vous, purifiez-vous du vieux levain et nettoyez la maison de votre coeur. Bannissez-en les pensées du siècle et le tumulte des vices.
Comme le passereau qui gémit sous un toit solitaire, rappelez-vous vos péchés dans l'amertume de votre âme.
Car un ami prépare toujours à son ami le lieu le meilleur et le plus beau; et c'est ainsi qu'il lui fait connaître avec quelle affection il le reçoit.
Sachez cependant que vous ne pouvez, quels que soient vos propres efforts, vous préparer dignement, quand vous y emploieriez une année entière sans vous occuper d'autre chose.
Mais c'est par ma grâce et ma seule bonté qu'il vous est permis d'approcher de ma table, comme un mendiant invité au festin du riche, et qui n'a, pour reconnaître ce bienfait, que d'humbles actions de grâces.
Faites ce qui est en vous, et faites-le avec un grand soin. Recevez, non pour suivre la coutume ou pour remplir un devoir rigoureux, mais avec crainte, avec respect, avec amour, le corps du Seigneur bien-aimé, de votre Dieu, qui daigne venir à vous.
C'est moi qui vous appelle, qui vous commande de venir; je suppléerai à ce qui vous manque; venez, et recevez-moi.
Lorsque je vous accorde le don de la ferveur, remerciez-en votre Dieu; car ce n'est pas que vous en soyez digne, mais parce que j'ai eu pitié de vous.
Si vous vous sentez, au contraire, aride, priez avec instance, gémissez et ne cessez point de frapper à la porte, jusqu'à ce que vous obteniez quelque miette de ma table, ou une goutte des eaux salutaires de la grâce.
Vous avez besoin de moi et je n'ai pas besoin de vous. Vous ne venez pas à moi pour me sanctifier, mais c'est moi qui viens à vous pour vous rendre meilleur et plus saint.
Vous venez pour que je vous sanctifie et pour vous unir à moi, pour recevoir une grâce nouvelle et vous enflammer d'une nouvelle ardeur d'avancer dans la vertu.
Ne négligez point cette grâce; mais préparez votre coeur avec un soin extrême et recevez-y votre bien-aimé.
Mais il ne faut pas seulement vous exciter à la ferveur avant la communion, il faut encore travailler à vous y conserver après; et la vigilance qui la doit suivre n'est pas moins nécessaire que la préparation qui la précède; car cette vigilance est elle-même la meilleure préparation pour obtenir une grâce plus grande.
Rien au contraire n'écarte davantage des dispositions où l'on doit être pour communier que de se trop répandre au-dehors en sortant de la Table sainte.
Parlez peu, retirez-vous en un lieu secret et jouissez de votre Dieu.
Car vous possédez Celui que le monde entier ne peut vous ravir.
Je suis Celui à qui vous vous devez donner sans réserve; de sorte que, dégagé de toute inquiétude, vous ne viviez plus en vous, mais en moi.
Réflexion de Lamennais
La préparation à la Pâque nouvelle comprend deux choses: il faut purifier le cénacle, et il faut l'orner; c'est-à-dire que pour recevoir dignement le corps et le sang de Jésus-Christ, l'âme doit être avant tout exempte de souillures, elle doit avoir été lavée dans les eaux de la pénitence, et ensuite s'être exercée à la pratique des vertus qui la rendent agréable à Dieu.
Ce qui plaît au Seigneur, ce qui attire ses grâces, c'est une profonde humilité, un souverain mépris de soi-même, une foi vive, un abandon parfait à ses volontés, le détachement de la terre et le désir des biens célestes, la charité qui est douce, patiente, qui n'est point jalouse, qui n'agit point témérairement, qui ne s'enfle point d'orgueil, qui n'est point ambitieuse, qui ne cherche point ses intérêts, qui ne s'aigrit de rien, ne soupçonne point le mal, ne se réjouit point de l'injustice, mais se réjouit de la vérité; qui souffre tout, croit tout, espère tout, supporte tout; charité vraiment divine, et, selon la doctrine du grand Apôtre, préférable à tout ce qu'il y a de plus élevé.
Quand je parlerais toutes les langues des hommes et le langage des Anges, si je n'ai point la charité, je suis comme un airain sonnant, ou une cymbale retentissante. Et quand j'aurais le don de prophétie, quand je pénétrerais tous les mystères, et que je posséderais toute science, quand j'aurais la foi parfaite jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Et quand j'aurais distribué tous mes biens pour nourrir les pauvres, et livré mon corps aux flammes, si je n'ai point la charité, tout cela ne me sert de rien.
Ame chrétienne, qui aspirez au banquet nuptial, imitez donc les Vierges sages: prenez de l'huile, allumez votre lampe, pour aller au-devant de l'Epoux; car celles dont les lampes seront éteintes entendront cette parole terrible: En vérité, je ne vous connais point.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Amen.un bon fortifiant pour demarrer la journee.
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Treize
Que le fidèle doit désirer de tout son coeur de s'unir à Jésus-Christ dans la Communion
Réflexion de Lamennais
"Je m'abandonne à vous, ô mon Dieu ! à votre unité, pour être fait un avec vous ! à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m'y perdre, m'y oublier moi-même; à votre sagesse infinie, pour y être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m'y conformer, parce qu'ils sont tous également justes; à votre éternité, pour en faire mon bonheur; à votre toute-puissance, pour être toujours sous votre main; à votre bonté paternelle, afin que, dans le temps que vous m'avez marqué, vous receviez mon esprit entre vos bras; à votre justice, autant qu'elle justifie l'impie et le pécheur, afin que d'impie et de pécheur, vous me fassiez juste et saint.
Il n'y a qu'à cette justice qui punit les crimes que je ne veux pas m'abandonner; car ce serait m'abandonner à la damnation que je mérite, et néanmoins, Seigneur, elle est sainte cette justice, comme tous vos autres attributs; elle est sainte et ne doit pas être privée de son sacrifice. Il faut donc m'y abandonner, et voici que Jésus-Christ se présente, afin que je m'y abandonne en lui, et par lui."
Que le fidèle doit désirer de tout son coeur de s'unir à Jésus-Christ dans la Communion
- Spoiler:
- Le Fidèle Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul et de vous ouvrir tout mon coeur, et de jouir de vous comme mon âme le désire; de sorte que je ne sois plus pour personne un objet de mépris, et qu'étranger à toute créature, vous me parliez seul, et moi à vous, comme un ami parle à son ami et s'assied avec lui à la même table ?
Ce que je demande, ce que je désire, c'est d'être uni tout entier à vous, que mon coeur se détache de toutes les choses créées et que, par la sainte communion et la fréquente célébration des divins mystères, j'apprenne à goûter les choses du ciel et de l'éternité.
Ah ! Seigneur mon Dieu, quand, m'oubliant tout à fait moi-même, serai-je parfaitement uni à vous et absorbé en vous ?
Que je sois en vous, et vous en moi; et que cette union soit inaltérable !
Vous êtes vraiment mon bien-aimé, choisi entre mille, en qui mon âme se complaît et veut demeurer à jamais.
Vous êtes le Roi pacifique; en vous est la paix souveraine et le vrai repos; hors de vous il n'y a que travail, douleurs, misère infinie.
Vous êtes vraiment un Dieu caché. Vous vous éloignez des impies; mais vous aimez à converser avec les humbles et les simples.
"Oh ! que votre tendresse est touchante, Seigneur; vous qui, pour montrer à vos enfants tout votre amour, daignez les rassasier d'un pain délicieux qui descend du ciel !"
Certes, nul autre peuple, quelque grand qu'il soit, n'a des dieux qui s'approchent de lui, comme vous, ô mon Dieu ! Vous vous rendez présent à tous vos fidèles, vous donnant vous-même à eux chaque jour pour être leur nourriture et pour qu'ils jouissent de vous, afin de les consoler et d'élever leur coeur vers le ciel.
Quel est le peuple, en effet, comparable au peuple chrétien ? quelle est, sous le ciel, la créature aussi chérie que l'âme fervente en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse ?
Ô faveur ineffable ! ô condescendance merveilleuse ! ô amour infini, qui n'a été montré qu'à l'homme !
Mais que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cette immense charité ?
Je ne puis rien offrir à Dieu qui lui soit plus agréable que de lui donner mon coeur sans réserve et de m'unir intimement à lui.
Alors mes entrailles tressailliront de joie lorsque mon âme sera parfaitement unie à Dieu.
Alors il me dira: Si vous voulez être avec moi, je veux être avec vous. Et je lui répondrai: Daignez demeurer avec moi, Seigneur: je désire ardemment d'être avec vous. Tout mon désir et que mon coeur vous soit uni.
Réflexion de Lamennais
"Je m'abandonne à vous, ô mon Dieu ! à votre unité, pour être fait un avec vous ! à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m'y perdre, m'y oublier moi-même; à votre sagesse infinie, pour y être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m'y conformer, parce qu'ils sont tous également justes; à votre éternité, pour en faire mon bonheur; à votre toute-puissance, pour être toujours sous votre main; à votre bonté paternelle, afin que, dans le temps que vous m'avez marqué, vous receviez mon esprit entre vos bras; à votre justice, autant qu'elle justifie l'impie et le pécheur, afin que d'impie et de pécheur, vous me fassiez juste et saint.
Il n'y a qu'à cette justice qui punit les crimes que je ne veux pas m'abandonner; car ce serait m'abandonner à la damnation que je mérite, et néanmoins, Seigneur, elle est sainte cette justice, comme tous vos autres attributs; elle est sainte et ne doit pas être privée de son sacrifice. Il faut donc m'y abandonner, et voici que Jésus-Christ se présente, afin que je m'y abandonne en lui, et par lui."
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Quatorze
Du désir ardent que quelques âmes saintes ont de recevoir le Corps de Jésus-Christ
Réflexion de Lamennais
Avant le jour de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin. Ce fut alors qu'il institua la divine Eucharistie, comme pour perpétuer sa demeure au milieu des disciples qu'il avait aimés et de tous ceux qu'il aimerait jusqu'à la consommation des siècles, accomplissant ainsi cette promesse: Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous: et il est venu, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité.
Il est vrai que sa présence se dérobe à nos sens; mais elle n'en est ni moins réelle ni moins efficace: ainsi je crois, Seigneur, ainsi j'adore. Si Jésus-Christ, en se donnant à nous dans le Sacrement de l'autel, ne se couvrait pas d'un voile, s'il ne retenait pas en soi une partie de sa lumière, s'il se montrait selon tout ce qu'il est, plus beau qu'aucun des enfants des hommes, et avec une tendresse ineffable aspirant de s'unir à nous, "corps à corps, coeur à coeur, esprit à esprit," notre frêle humanité ne pourrait supporter le poids d'une félicité semblable, et l'âme briserait ses liens mortels. C'est pourquoi le divin Sauveur a voulu ne se rendre visible qu'à la foi seule; et la foi suffit pour embraser de telles ardeurs les vrais fidèles, qu'il n'est rien sur la terre de comparable à leur amour. Aucune langue ne peut exprimer ce qui se passe, dans le secret du coeur, entre l'Epoux et l'Epouse: ces transports, ce calme, ces élans du désir, cette joie de la possession, ces chastes embrassements de deux âmes perdues l'une dans l'autre, cette douce langueur, ces paroles brûlantes, ce silence plus ravissant.
Ah ! si vous saviez le don de Dieu, et quel est Celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, vous lui demanderiez vous-même, et il vous donnerait de l'eau vive. Tous les Saints lui ont demandé, et il a entendu leur voix, et il les a désaltérés à la source éternelle. Demandez aussi, priez, suppliez: l'Esprit et l'Epouse disent: Venez, et que celui qui écoute dise: Venez. Que celui qui a soif, vienne, et que celui qui veut, reçoive gratuitement l'eau qui donne la vie. Et l'Epoux dit: Je viens. Ainsi soit-il ! Venez, Seigneur Jésus.
Du désir ardent que quelques âmes saintes ont de recevoir le Corps de Jésus-Christ
- Spoiler:
- Le Fidèle Combien est grande, ô mon Dieu ! l'abondance de douceur que vous avez réservée à ceux qui vous craignent !
Quand je viens à considérer avec quel désir et quel amour quelques âmes fidèles s'approchent, Seigneur, de votre Sacrement, alors je me confonds souvent en moi-même et je rougis de me présenter à votre autel et à la table sacrée de la Communion avec tant de froideur et de sécheresse; d'y porter un coeur si aride, si tiède, et de ne point ressentir cet attrait puissant, cette ardeur qu'éprouvent quelques-uns de vos serviteurs qui, en se disposant à vous recevoir, ne sauraient retenir leurs larmes tant le désir qui les presse est grand et leur émotion profonde !
Ils ont soif de vous, ô mon Dieu ! qui êtes la source d'eau vive, et leur coeur et leur bouche s'ouvrent également pour s'y désaltérer. Rien ne peut rassasier ni tempérer leur faim que votre sacré Corps, qu'ils reçoivent avec une sainte avidité et les transports d'une joie ineffable.
Oh ! que cette ardente foi est une preuve sensible de votre présence dans le Sacrement !
Car ils reconnaissent véritablement le Seigneur dans la fraction du pain, ceux dont le coeur est tout brûlant lorsque Jésus est avec eux.
Qu'une affection si tendre, un amour si vif est souvent loin de moi !
Soyez-moi propice, ô bon Jésus, plein de douceur et de miséricorde ! Ayez pitié d'un pauvre mendiant et faites que j'éprouve au moins quelquefois, dans la sainte Communion, quelques mouvements de cet amour qui embrase tout le coeur, afin que ma foi s'affermisse, que mon espérance en votre bonté s'accroisse et qu'enflammé par cette manne céleste, jamais la charité ne s'éteigne en moi.
Dieu de bonté, vous êtes tout-puissant pour m'accorder la grâce que j'implore, pour me remplir de l'esprit de ferveur et me visiter dans votre clémence, quand le jour choisi par vous sera venu.
Car, encore que je ne brûle pas de la même ardeur que ces âmes pieuses, cependant, par votre grâce, j'aspire à leur ressembler, désirant et demandant d'être compté parmi ceux qui ont pour vous un si vif amour, et d'entrer dans leur société sainte.
Réflexion de Lamennais
Avant le jour de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin. Ce fut alors qu'il institua la divine Eucharistie, comme pour perpétuer sa demeure au milieu des disciples qu'il avait aimés et de tous ceux qu'il aimerait jusqu'à la consommation des siècles, accomplissant ainsi cette promesse: Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous: et il est venu, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité.
Il est vrai que sa présence se dérobe à nos sens; mais elle n'en est ni moins réelle ni moins efficace: ainsi je crois, Seigneur, ainsi j'adore. Si Jésus-Christ, en se donnant à nous dans le Sacrement de l'autel, ne se couvrait pas d'un voile, s'il ne retenait pas en soi une partie de sa lumière, s'il se montrait selon tout ce qu'il est, plus beau qu'aucun des enfants des hommes, et avec une tendresse ineffable aspirant de s'unir à nous, "corps à corps, coeur à coeur, esprit à esprit," notre frêle humanité ne pourrait supporter le poids d'une félicité semblable, et l'âme briserait ses liens mortels. C'est pourquoi le divin Sauveur a voulu ne se rendre visible qu'à la foi seule; et la foi suffit pour embraser de telles ardeurs les vrais fidèles, qu'il n'est rien sur la terre de comparable à leur amour. Aucune langue ne peut exprimer ce qui se passe, dans le secret du coeur, entre l'Epoux et l'Epouse: ces transports, ce calme, ces élans du désir, cette joie de la possession, ces chastes embrassements de deux âmes perdues l'une dans l'autre, cette douce langueur, ces paroles brûlantes, ce silence plus ravissant.
Ah ! si vous saviez le don de Dieu, et quel est Celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, vous lui demanderiez vous-même, et il vous donnerait de l'eau vive. Tous les Saints lui ont demandé, et il a entendu leur voix, et il les a désaltérés à la source éternelle. Demandez aussi, priez, suppliez: l'Esprit et l'Epouse disent: Venez, et que celui qui écoute dise: Venez. Que celui qui a soif, vienne, et que celui qui veut, reçoive gratuitement l'eau qui donne la vie. Et l'Epoux dit: Je viens. Ainsi soit-il ! Venez, Seigneur Jésus.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Quinze
Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité et l'abnégation de soi-même
Réflexion de Lamennais
Bien qu'on doive aimer Dieu pour lui seul, il est permis de désirer ses dons, pourvu qu'on demeure pleinement soumis à sa volonté sainte. Les grâces les plus précieuses ne sont pas toujours les grâces senties, celles qui, pour ainsi dire, inondent l'âme de lumière et de joie. Elles peuvent, si l'on n'y prend garde, exciter la vaine complaisance.
Souvent il est plus sûr de marcher en cette vie dans les ténèbres de la pure foi, d'être éprouvé par la tristesse, la souffrance, l'amertume, et de porter la Croix intérieure, comme Jésus lorsqu'il s'écriait: Mon Père, pourquoi m'avez-vous délaissé ? alors tout orgueil est abattu; on ne trouve en soi qu'infirmité; on s'humilie sous la main qui frappe, mais qui frappe pour guérir, et ce saint exercice d'abnégation, plus méritoire pour l'âme fidèle et plus agréable à Dieu qu'aucune ferveur sensible, attendrit le céleste Epoux et le ramène près de l'Epouse qui, privée de son bien-aimé, veillait dans sa douleur, semblable au passereau solitaire qui gémit sur le toit. Il se découvre à elle dans la divine Eucharistie, il la console, il essuie ses larmes, il lui prodigue ses chastes caresses, il l'embrase de son amour, comme les disciples d'Emmaüs, alors qu'il disaient: Notre coeur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin et nous ouvrait les Ecritures ?
Seigneur, je m'avoue indigne de goûter ces ravissantes douceurs. Je connais mon iniquité, et mon péché est sans cesse devant moi. Que me devez-vous, sinon la rigueur et le châtiment ! Et toutefois j'oserai implorer votre miséricorde immense; je m'approcherai, le front contre terre, de la source d'eau vive, espérant que votre pitié en laissera tomber quelques gouttes sur mon âme aride. Accordez-moi, Seigneur, ce rafraîchissement avant que je m'en aille, et bientôt je ne serai plus.
Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité et l'abnégation de soi-même
- Spoiler:
- Jésus - Christ : Il faut désirer ardemment la grâce de la ferveur, ne vous lasser jamais de la demander, l'attendre patiemment et avec confiance, la recevoir avec gratitude, la conserver avec humilité, concourir avec zèle à son opération, et, jusqu'à ce que Dieu vienne à vous, ne vous point inquiéter en quel temps et de quelle manière il lui plaira de vous visiter.
Vous devez surtout vous humilier lorsque vous ne sentez en vous que peu ou point de ferveur; mais ne vous laissez point trop abattre et ne vous affligez point avec excès.
Souvent Dieu donne en un moment ce qu'il a longtemps refusé; il accorde quelquefois à la fin de la prière ce qu'il a différé de donner au commencement.
Si la grâce était toujours donnée aussitôt qu'on la désire, ce serait une tentation pour la faiblesse de l'homme.
C'est pourquoi l'on doit attendre la grâce de la ferveur avec une confiance ferme et une humble patience.
Lorsqu'elle vous est cependant refusée ou ôtée secrètement, ne l'imputez qu'à vous-même et à vos péchés.
C'est souvent peu de chose qui arrête ou qui affaiblit la grâce, si pourtant l'on peut appeler peu de chose et si l'on ne doit pas plutôt compter pour beaucoup ce qui nous prive d'un si grand bien.
Mais quel que soit cet obstacle, si vous le surmontez parfaitement, vous obtiendrez ce que vous demandez.
Car dès que vous vous serez donné à Dieu de tout votre coeur, et que, cessant d'errer d'objets en objets au gré de vos désirs, vous vous serez remis entièrement entre ses mains, vous trouverez la paix dans cette union, parce que rien ne vous sera doux que ce qui peut lui plaire.
Quiconque élèvera donc son intention vers Dieu avec un coeur simple et se dégagera de tout amour et de toute aversion déréglée des créatures, sera propre à recevoir la grâce et digne du don de la ferveur.
Car Dieu répand sa bénédiction où il trouve des vases vides; et plus un homme renonce parfaitement aux choses d'ici-bas, plus il se méprise et meurt à lui-même, plus la grâce vient à lui promptement, plus elle remplit son coeur, et l'affranchit et l'élève.
Alors, ravi d'étonnement, il verra ce qu'il n'avait point vu, et il sera dans l'abondance, et son coeur se dilatera, parce que le Seigneur est avec lui, et qu'il s'est lui-même remis sans réserve et pour toujours entre ses mains.
C'est ainsi que sera béni l'homme qui cherche Dieu de tout son coeur, et qui n'a pas reçu son âme en vain.
Ce disciple fidèle, en recevant la sainte Eucharistie, mérite d'obtenir la grâce d'une union plus grande avec le Seigneur, parce qu'il ne considère point ce qui lui est doux, ce qui le console, mais, au-dessus de toute douceur et de toute consolation, l'honneur et la gloire de Dieu.
Réflexion de Lamennais
Bien qu'on doive aimer Dieu pour lui seul, il est permis de désirer ses dons, pourvu qu'on demeure pleinement soumis à sa volonté sainte. Les grâces les plus précieuses ne sont pas toujours les grâces senties, celles qui, pour ainsi dire, inondent l'âme de lumière et de joie. Elles peuvent, si l'on n'y prend garde, exciter la vaine complaisance.
Souvent il est plus sûr de marcher en cette vie dans les ténèbres de la pure foi, d'être éprouvé par la tristesse, la souffrance, l'amertume, et de porter la Croix intérieure, comme Jésus lorsqu'il s'écriait: Mon Père, pourquoi m'avez-vous délaissé ? alors tout orgueil est abattu; on ne trouve en soi qu'infirmité; on s'humilie sous la main qui frappe, mais qui frappe pour guérir, et ce saint exercice d'abnégation, plus méritoire pour l'âme fidèle et plus agréable à Dieu qu'aucune ferveur sensible, attendrit le céleste Epoux et le ramène près de l'Epouse qui, privée de son bien-aimé, veillait dans sa douleur, semblable au passereau solitaire qui gémit sur le toit. Il se découvre à elle dans la divine Eucharistie, il la console, il essuie ses larmes, il lui prodigue ses chastes caresses, il l'embrase de son amour, comme les disciples d'Emmaüs, alors qu'il disaient: Notre coeur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin et nous ouvrait les Ecritures ?
Seigneur, je m'avoue indigne de goûter ces ravissantes douceurs. Je connais mon iniquité, et mon péché est sans cesse devant moi. Que me devez-vous, sinon la rigueur et le châtiment ! Et toutefois j'oserai implorer votre miséricorde immense; je m'approcherai, le front contre terre, de la source d'eau vive, espérant que votre pitié en laissera tomber quelques gouttes sur mon âme aride. Accordez-moi, Seigneur, ce rafraîchissement avant que je m'en aille, et bientôt je ne serai plus.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Seize
Qu'il faut dans la Communion, exposer ses besoins à Jésus-Christ, et lui demander sa grâce
Réflexion de Lamennais
Ce n'est point en nous efforçant d'élever notre esprit à de sublimes pensées que nous recueillerons le fruit de la sainte Communion, mais en adorant, pleins d'amour, Jésus-Christ en nous, en lui ouvrant notre coeur avec une grande confiance et une grande simplicité comme un ami parle à son ami. Nous avons des besoins, il faut les lui exposer. Nous sommes couverts de plaies, il faut les lui montrer, afin qu'il les lave dans son divin sang. Nous sommes faibles, il faut lui demander de ranimer nos forces. Nous sommes nus, affamés, altérés, il faut lui dire: Ayez pitié de ce pauvre mendiant. De lui découlent toutes les grâces. Ecoutez ses paroles: Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, il vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra point à jamais. Croyez-vous ainsi ?
"O chrétien ! Je ne dis plus rien: c'est Jésus-Christ qui te parle en la personne de Marthe; réponds avec elle: Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde. Ajoutez avec saint Paul: Afin de sauver les pécheurs, desquels je suis le premier. Crois donc, âme chrétienne, adore, espère, aime. O Jésus ! ôtez les voiles, et que je vous voie. O Jésus ! parlez dans mon coeur, et faites que je vous écoute. Parlez, parlez, parlez; il n'y a plus qu'un moment: parlez. Donnez-moi des larmes pour vous répondre; frappez la pierre, et que les eaux d'un amour plein d'espérance, pénétré de reconnaissance, coulent jusqu'à terre."
(Bossuet)
Qu'il faut dans la Communion, exposer ses besoins à Jésus-Christ, et lui demander sa grâce
- Spoiler:
- le Fidèle : Seigneur, plein de tendresse et de bonté, que je désire recevoir en ce moment avec un pieux respect, vous connaissez mon infirmité et mes pressants besoins; vous savez en combien de maux et de vices je suis plongé, quelles sont mes peines, mes tentations, mes troubles et mes souillures.
Je viens à vous chercher le remède pour obtenir un peu de soulagement et de consolation.
Je parle à Celui qui sait tout, qui voit tout ce qu'il y a de plus secret en moi, et qui seul peut me secourir et me consoler parfaitement.
Vous savez quels biens me sont principalement nécessaires et combien je suis pauvre en vertu.
Voilà que je suis devant vous, pauvre et nu, demandant votre grâce, implorant votre miséricorde.
Rassasiez ce mendiant affamé, réchauffez ma froideur du feu de votre amour, éclairez mes ténèbres par la lumière de votre présence.
Changez pour moi toutes les choses de la terre en amertume; faites que tout ce qui m'est dur et pénible fortifie ma patience; que je méprise et que j'oublie tout ce qui est créé, tout ce qui passe.
Elevez mon coeur à vous dans le ciel et ne me laissez pas errer sur la terre.
Que, de ce moment et à jamais, rien ne me soit doux que vous seul, parce que vous êtes ma nourriture, mon breuvage, mon amour, ma joie, ma douceur, et tout mon bien.
Oh ! que ne puis-je, embrasé par votre présence, être transformé en vous, de sorte que je devienne un même esprit avec vous par la grâce d'une union intime et par l'effusion d'un ardent amour !
Ne souffrez pas que je m'éloigne de vous sans m'être rassasié et désaltéré; mais usez envers moi de la même miséricorde dont vous avez souvent usé avec vos saints, d'une manière si merveilleuse.
Qui pourrait s'étonner qu'en m'approchant de vous je fusse entièrement consumé par votre ardeur, puisque vous êtes un feu qui brûle toujours et ne s'éteint jamais, un amour qui purifie les coeurs et qui éclaire l'intelligence !
Réflexion de Lamennais
Ce n'est point en nous efforçant d'élever notre esprit à de sublimes pensées que nous recueillerons le fruit de la sainte Communion, mais en adorant, pleins d'amour, Jésus-Christ en nous, en lui ouvrant notre coeur avec une grande confiance et une grande simplicité comme un ami parle à son ami. Nous avons des besoins, il faut les lui exposer. Nous sommes couverts de plaies, il faut les lui montrer, afin qu'il les lave dans son divin sang. Nous sommes faibles, il faut lui demander de ranimer nos forces. Nous sommes nus, affamés, altérés, il faut lui dire: Ayez pitié de ce pauvre mendiant. De lui découlent toutes les grâces. Ecoutez ses paroles: Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, il vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra point à jamais. Croyez-vous ainsi ?
"O chrétien ! Je ne dis plus rien: c'est Jésus-Christ qui te parle en la personne de Marthe; réponds avec elle: Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde. Ajoutez avec saint Paul: Afin de sauver les pécheurs, desquels je suis le premier. Crois donc, âme chrétienne, adore, espère, aime. O Jésus ! ôtez les voiles, et que je vous voie. O Jésus ! parlez dans mon coeur, et faites que je vous écoute. Parlez, parlez, parlez; il n'y a plus qu'un moment: parlez. Donnez-moi des larmes pour vous répondre; frappez la pierre, et que les eaux d'un amour plein d'espérance, pénétré de reconnaissance, coulent jusqu'à terre."
(Bossuet)
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Merci,ça m'aide,j ai besoin de puiser de comprendre les mots du Seigneur.
carolemystique- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Dix - Sept
Du désir ardent de recevoir Jésus-Christ
Réflexion de Lamennais
"Que cet adorable Sacrement opère en moi, ô mon Sauveur ! la rémission de mes péchés; que ce sang divin me purifie; qu'il lave toutes les taches qui ont souillé cette robe nuptiale dont vous m'avez revêtu dans le baptême, afin que je puisse m'asseoir avec assurance au banquet des noces de votre Fils.
Je suis, je l'avoue, une âme pécheresse, une épouse infidèle, qui ai manqué une infinité de fois à la foi donnée. Mais revenez, me dites-vous, ô Seigneur ! Revenez, je vous recevrai: pourvu que vous ayez repris votre première robe, et que vous portiez, dans l'anneau que l'on vous met au doigt, la marque de l'union où le Verbe divin entre avec vous.
Rendez-moi cet anneau mystique; revêtez-moi de nouveau, ô mon Père ! comme un enfant prodigue qui retourne à vous, de cette robe de l'innocence et de la sainteté que je dois apporter à votre Table. C'est l'immortelle parure que vous nous demandez, vous qui êtes en même temps l'époux, le convive et la victime immolée, qu'on nous donne à manger.
C'est à cette Table mystique que l'on trouve l'accomplissement de cette parole: Qui me mange vivra par moi. Qu'elle s'accomplisse en moi, ô mon Sauveur ! Que j'en ressente l'effet; transformez-moi en vous, et que ce soit vous-même qui viviez en moi. Mais, pour cela, que je m'approche de ce céleste repas avec les habits les plus magnifiques; que j'y vienne avec toutes les vertus; que j'y coure avec une joie digne d'un tel festin et de la viande immortelle que vous m'y donnez."
Du désir ardent de recevoir Jésus-Christ
- Spoiler:
- le Fidèle : Seigneur, je désire vous recevoir avec un pieux et ardent amour, avec toute la tendresse et l'affection de mon coeur, comme vous ont désiré dans la communion tant de saints et de fidèles qui vous étaient si chers à cause de leur vie pure et de leur fervente piété.
Ô mon Dieu ! Amour éternel, mon unique bien, ma félicité toujours durable, je désire vous recevoir avec toute la ferveur, tout le respect qu'ait jamais pu ressentir aucun de vos saints.
Et quoique je sois indigne d'éprouver ces admirables sentiments d'amour, je vous offre cependant toute l'affection de mon coeur, comme si j'étais animé seul de ces désirs enflammés qui vous sont si agréables.
Tout ce que peut concevoir et désirer une âme pieuse, je vous le présente, je vous l'offre, avec un respect profond et une vive ardeur.
Je ne veux rien me réserver mais je veux vous offrir sans réserve le sacrifice de moi-même et de tout ce qui est à moi.
Seigneur mon Dieu, mon Créateur et mon Rédempteur, je désire vous recevoir aujourd'hui avec autant de ferveur et de respect, avec autant de zèle pour votre gloire, avec autant de reconnaissance, de sainteté, d'amour, de foi, d'espérance et de pureté, que vous désira et vous reçut votre sainte Mère, la glorieuse Vierge Marie, lorsque l'ange lui annonçant le mystère de l'Incarnation, elle répondit avec une pieuse humilité: Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole.
Et de même que votre bienheureux précurseur, le plus grand des saints, Jean-Baptiste, lorsqu'il était encore dans le sein de sa mère, tressaillit de joie en votre présence, par un mouvement du Saint-Esprit, et que, vous voyant ensuite converser avec les hommes, il disait avec un tendre amour et en s'humiliant profondément: L'ami de l'époux qui est près de lui et qui l'écoute, est ravi d'allégresse, parce qu'il entend la voix de l'époux, ainsi je voudrais être embrasé des plus saints, des plus ardents désirs, et m'offrir à vous de toute l'affection de mon coeur.
C'est pourquoi je vous offre tous les transports d'amour et de joie, les extases, les ravissements, les révélations, les visions célestes de toutes les âmes saintes, avec les hommages que vous rendent et vous rendront à jamais toutes les créatures dans le ciel et sur la terre; je vous les offre ainsi que leurs vertus, pour moi et pour tous ceux qui se sont recommandés à mes prières, afin qu'ils célèbrent dignement vos louanges et vous glorifient éternellement.
Seigneur mon Dieu, recevez mes voeux, et le désir qui m'anime de vous louer, de vous bénir avec l'amour immense, infini, dû à votre ineffable grandeur. Voilà ce que je vous offre, et ce que je voudrais vous offrir chaque jour et à chaque moment, et je prie et je conjure de tout mon coeur tous les esprits célestes et tous vos fidèles serviteurs de s'unir à moi pour vous louer et pour vous rendre de dignes actions de grâces.
Que tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues vous bénissent et célèbrent dans des transports de joie et d'amour la douceur et la sainteté de votre nom.
Que tous ceux qui offrent avec révérence et avec piété les divins mystères, et qui les reçoivent avec une pleine foi, trouvent en vous grâce et miséricorde, et qu'ils prient avec instance pour moi, pauvre pécheur.
Et lorsque, après s'être unis à vous selon leurs pieux désirs, ils se retirent de la Table sainte, rassasiés et consolés merveilleusement, qu'ils daignent se souvenir de moi, qui languis dans l'indigence.
Réflexion de Lamennais
"Que cet adorable Sacrement opère en moi, ô mon Sauveur ! la rémission de mes péchés; que ce sang divin me purifie; qu'il lave toutes les taches qui ont souillé cette robe nuptiale dont vous m'avez revêtu dans le baptême, afin que je puisse m'asseoir avec assurance au banquet des noces de votre Fils.
Je suis, je l'avoue, une âme pécheresse, une épouse infidèle, qui ai manqué une infinité de fois à la foi donnée. Mais revenez, me dites-vous, ô Seigneur ! Revenez, je vous recevrai: pourvu que vous ayez repris votre première robe, et que vous portiez, dans l'anneau que l'on vous met au doigt, la marque de l'union où le Verbe divin entre avec vous.
Rendez-moi cet anneau mystique; revêtez-moi de nouveau, ô mon Père ! comme un enfant prodigue qui retourne à vous, de cette robe de l'innocence et de la sainteté que je dois apporter à votre Table. C'est l'immortelle parure que vous nous demandez, vous qui êtes en même temps l'époux, le convive et la victime immolée, qu'on nous donne à manger.
C'est à cette Table mystique que l'on trouve l'accomplissement de cette parole: Qui me mange vivra par moi. Qu'elle s'accomplisse en moi, ô mon Sauveur ! Que j'en ressente l'effet; transformez-moi en vous, et que ce soit vous-même qui viviez en moi. Mais, pour cela, que je m'approche de ce céleste repas avec les habits les plus magnifiques; que j'y vienne avec toutes les vertus; que j'y coure avec une joie digne d'un tel festin et de la viande immortelle que vous m'y donnez."
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Livre Quatrième -Du sacrement de l'Eucharistie - Chapitre Dix Huit
Qu'on ne doit pas chercher à pénétrer le mystère de l'Eucharistie, mais qu'il faut soumettre ses sens à la Foi.
Réflexion de Lamennais
L'impie veut savoir, et c'est là sa perte. Il demande le salut à la science, il le demande à l'orgueil, il se le demande à lui-même: et du fond de son intelligence ténébreuse, de sa nature impuissante et dégradée, sort une réponse de mort. Chrétiens, ne l'oubliez jamais, le juste vit de la foi. Vivez donc de la foi, en vivant de l'adorable Eucharistie, qui en est la plus forte comme la plus douce épreuve.
Celui qui est la voie, la vérité , la vie, Jésus-Christ, Fils de Dieu, a parlé; il a dit: Ceci est mon corps, ceci est mon sang. Le croyez-vous ainsi ? Oui, je le crois ainsi, Seigneur. Le ciel et la terre passeront, mais vos paroles ne passeront point. Je crois et je confesse que ce qui était du pain est vraiment votre corps, que ce qui était du vin est vraiment votre sang. Mon esprit se soumet et impose silence aux sens révoltés.
Dieu a tant aimé l'homme, qu'il a donné pour lui son Fils unique; et pour compléter, pour perpétuer à jamais ce grand don, le Fils se donne aussi à l'homme, tous les jours, à la Table sainte, réellement et substantiellement. Encore un coup, je crois, Seigneur, je crois à l'amour que Dieu a eu pour nous, à l'amour du Père, à l'amour du Fils; et cet amour infini explique tout, éclaircit tout, satisfait à tout. Qu'importe que nous comprenions ?
Ne savons- nous pas que vos voies sont impénétrables, et que celui qui scrute la majesté sera opprimé par la gloire ? Notre bonheur est de croire sans comprendre; notre bonheur est de nous plonger dans l'abîme incompréhensible de votre amour.
Que la raison superbe et contentieuse se taise donc; qu'elle cesse d'opposer insolemment sa faiblesse à votre toute-puissance. A ses doutes, à ses demandes curieuses, nous n'avons qu'une réponse: Dieu a tant aimé ! Et cette réponse suffit et nulle autre ne suffit sans elle. Elle pénètre, comme une vive lumière, au fond du coeur en état de l'entendre, du coeur qui croit à l'amour, qui sait et qui sent ce que c'est que d'aimer.
Vous vous étonnez qu'un Dieu se cache sous les apparences d'un pain terrestre et corruptible, que le Sauveur des hommes se soit fait leur aliment; vous hésitez, votre foi chancelle: c'est que vous n'aimez pas ! Et vous, âmes croyantes, âmes fidèles, allez à l'autel avec joie, fermeté, confiance; allez à Jésus, allez au banquet mystérieux de l'amour.
Et où irions-nous Seigneur ? Quoi ! A la chair et au sang, à la raison, à la philosophie ? Aux sages du monde ? Aux murmurateurs, aux incrédules, à ceux qui sont encore tous les jours à nous demander: Comment nous peut-il donner sa chair à manger ?
Comment est-il dans le ciel, si en même temps on le mange sur la terre ? Non, Seigneur, nous ne voulons point aller à eux, ni suivre ceux qui vous quittent. Nous suivrons saint Pierre, et nous dirons: Maître, où irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle.
Qu'on ne doit pas chercher à pénétrer le mystère de l'Eucharistie, mais qu'il faut soumettre ses sens à la Foi.
- Spoiler:
- Jésus- Christ : Gardez-vous du désir curieux et inutile de sonder ce profond mystère, si vous ne voulez pas vous plonger dans un abîme de doutes.
Celui qui scrute la majesté sera accablé par la gloire.
Dieu peut faire plus que l'homme ne peut comprendre
On ne défend pas une humble et pieuse recherche de la vérité, pourvu qu'on soit toujours prêt à se laisser instruire et qu'on s'attache fidèlement à la sainte doctrine des Pères.
Heureuse la simplicité qui laisse le sentier des questions difficiles, pour marcher dans la voie droite et sûre des commandements de Dieu.
Plusieurs ont perdu la piété en voulant approfondir ce qui est impénétrable.
Ce qu'on demande de vous, c'est la foi et une vie pure, et non une intelligence qui pénètre la profondeur des mystères de Dieu.
Si vous ne comprenez pas ce qui est au-dessous de vous, comment comprendrez-vous ce qui est au-dessus ?
Soumettez-vous humblement à Dieu, captivez votre raison sous le joug de la foi, et vous recevrez la lumière de la science selon qu'il vous sera utile ou nécessaire.
Plusieurs sont violemment tentés sur la foi à ce Sacrement; mais il faut l'imputer moins à eux qu'à l'ennemi.
Ne vous troublez point, ne disputez point avec vos pensées, ne répondez point aux doutes que le démon vous suggère; mais croyez à la parole de Dieu, croyez à ses saints et à ses prophètes, et l'esprit de malice s'enfuira loin de vous.
Il est souvent très utile à un serviteur de Dieu d'être éprouvé ainsi.
Car le démon ne tente point les infidèles et les pécheurs, qui sont à lui déjà; mais il attaque et tourmente de diverses manières les âmes pieuses et fidèles.
Allez donc avec une foi simple et inébranlable, et recevez le Sacrement avec un humble respect, vous reposant sur la toute-puissance de Dieu de ce que vous ne pourrez comprendre.
Dieu ne trompe point; mais celui qui se croit trop lui-même est souvent trompé.
Dieu s'approche des simples, il se révèle aux humbles, il donne l'intelligence aux petits et il cache sa grâce aux curieux et aux superbes.
La raison de l'homme est faible et il se trompe aisément; mais la vraie foi ne peut être trompée.
La raison et toutes les recherches naturelles doivent suivre la foi et non la précéder ni la combattre.
Car la foi et l'amour s'élèvent par-dessus tout, et opèrent d'une manière inconnue dans le très saint et très auguste Sacrement.
Dieu, éternel, immense, infiniment puissant, fait dans le ciel et sur la terre des choses grandes, incompréhensibles, et nul ne saurait pénétrer ses merveilles.
Si les oeuvres de Dieu étaient telles que la raison de l'homme pût aisément les comprendre, elles cesseraient d'être merveilleuses et ne pourraient être appelées ineffables
Réflexion de Lamennais
L'impie veut savoir, et c'est là sa perte. Il demande le salut à la science, il le demande à l'orgueil, il se le demande à lui-même: et du fond de son intelligence ténébreuse, de sa nature impuissante et dégradée, sort une réponse de mort. Chrétiens, ne l'oubliez jamais, le juste vit de la foi. Vivez donc de la foi, en vivant de l'adorable Eucharistie, qui en est la plus forte comme la plus douce épreuve.
Celui qui est la voie, la vérité , la vie, Jésus-Christ, Fils de Dieu, a parlé; il a dit: Ceci est mon corps, ceci est mon sang. Le croyez-vous ainsi ? Oui, je le crois ainsi, Seigneur. Le ciel et la terre passeront, mais vos paroles ne passeront point. Je crois et je confesse que ce qui était du pain est vraiment votre corps, que ce qui était du vin est vraiment votre sang. Mon esprit se soumet et impose silence aux sens révoltés.
Dieu a tant aimé l'homme, qu'il a donné pour lui son Fils unique; et pour compléter, pour perpétuer à jamais ce grand don, le Fils se donne aussi à l'homme, tous les jours, à la Table sainte, réellement et substantiellement. Encore un coup, je crois, Seigneur, je crois à l'amour que Dieu a eu pour nous, à l'amour du Père, à l'amour du Fils; et cet amour infini explique tout, éclaircit tout, satisfait à tout. Qu'importe que nous comprenions ?
Ne savons- nous pas que vos voies sont impénétrables, et que celui qui scrute la majesté sera opprimé par la gloire ? Notre bonheur est de croire sans comprendre; notre bonheur est de nous plonger dans l'abîme incompréhensible de votre amour.
Que la raison superbe et contentieuse se taise donc; qu'elle cesse d'opposer insolemment sa faiblesse à votre toute-puissance. A ses doutes, à ses demandes curieuses, nous n'avons qu'une réponse: Dieu a tant aimé ! Et cette réponse suffit et nulle autre ne suffit sans elle. Elle pénètre, comme une vive lumière, au fond du coeur en état de l'entendre, du coeur qui croit à l'amour, qui sait et qui sent ce que c'est que d'aimer.
Vous vous étonnez qu'un Dieu se cache sous les apparences d'un pain terrestre et corruptible, que le Sauveur des hommes se soit fait leur aliment; vous hésitez, votre foi chancelle: c'est que vous n'aimez pas ! Et vous, âmes croyantes, âmes fidèles, allez à l'autel avec joie, fermeté, confiance; allez à Jésus, allez au banquet mystérieux de l'amour.
Et où irions-nous Seigneur ? Quoi ! A la chair et au sang, à la raison, à la philosophie ? Aux sages du monde ? Aux murmurateurs, aux incrédules, à ceux qui sont encore tous les jours à nous demander: Comment nous peut-il donner sa chair à manger ?
Comment est-il dans le ciel, si en même temps on le mange sur la terre ? Non, Seigneur, nous ne voulons point aller à eux, ni suivre ceux qui vous quittent. Nous suivrons saint Pierre, et nous dirons: Maître, où irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle.
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
J'ai cliquez au hasard sur un site puis défilé sans regarder la page je me suis arrêté à:
50. Comment un homme dans l'affliction doit s'abandonner entre les
mains de Dieu
1.Le fidèle: Seigneur mon Dieu, Père saint, soyez béni maintenant et dans toute l'éternité,
parce qu'il a été fait comme vous l'avez voulu, et ce que vous faites est bon.
Que votre serviteur se réjouisse, non en lui-même ni en nul autre, mais en vous seul,
parce que vous seul êtes la véritable joie: vous êtes, Seigneur, mon espérance, ma
couronne, ma joie, ma gloire.
Qu'y a-t-il en votre serviteur qu'il n'ait reçu de vous, et sans l'avoir mérité ?
Tout est à vous: vous avez tout fait, tout donné.
Je suis pauvre, et dans les travaux dès mon enfance. Quelquefois mon âme est triste
jusqu'aux larmes, et quelquefois elle se trouble en elle-même, à cause des passions qui
la pressent.
2.Je désire la joie de la paix, j'aspire à la paix de vos enfants, que vous nourrissez dans
votre lumière et vos consolations.
Si vous me donnez la paix, si vous versez en moi votre joie sainte, l'âme de votre
serviteur sera comme remplie d'une douce mélodie et, ravi d'amour, il chantera vos
louanges.
Mais si vous vous retirez, comme vous le faites souvent, il ne pourra courir dans la
voie de vos commandements; alors il ne lui reste qu'à tomber à genoux et se frapper la
poitrine, parce qu'il n'en est plus pour lui comme auparavant, lorsque votre lumière
resplendissait sur sa tête, et qu'à l'ombre de vos ailes il trouvait un abri contre les
tentations.
3.Père juste et toujours digne de louanges, l'heure est venue où votre serviteur doit être
éprouvé.
Père aimable, il est juste que votre serviteur souffre maintenant quelque chose pour
vous.
Père à jamais adorable, l'heure que vous avez prévue de toute éternité est venue, où il
faut que votre serviteur succombe pour un peu de temps au-dehors, sans cesser de vivre
toujours intérieurement en vous.
Il faut que pour un peu de temps il soit abaissé, humilié, anéanti devant les hommes,
brisé de souffrances, accablé de langueurs, afin de se relever avec vous à l'aurore d'un
jour nouveau, et d'être environné de splendeur dans le ciel.
Père saint, vous l'avez ainsi ordonné, ainsi voulu, et ce que vous avez commandé s'est
accompli.
4.Car c'est la grâce que vous faites à ceux que vous aimez, de souffrir en ce monde pour
votre amour, et d'être affligés autant de fois et par qui que ce soit que vous le
permettiez.
Rien ne se fait sur la terre sans raison, sans dessein et sans l'ordre de votre Providence.
Ce m'est un bien, Seigneur, que vous m'ayez humilié, afin que je m'instruise de votre
justice, et que je bannisse de mon coeur tout orgueil et toute présomption.
Il m'est utile d'avoir été couvert de confusion, afin que je cherche à me consoler plutôt
en vous que dans les hommes.
Par là j'ai appris encore à redouter vos jugements impénétrables, selon lesquels vous
affligez et le juste et l'impie, mais toujours avec équité et justice.
5.Je vous rends grâces de ce que vous ne m'avez point épargné les maux, et de ce qu'au
contraire vous m'avez sévèrement frappé, me chargeant de douleurs et m'accablant
d'angoisses au-dedans et au-dehors.
De tout ce qui est sous le ciel, il n'est rien qui me console; je n'espère qu'en vous, ô
mon Dieu ! céleste médecin des âmes, qui blessez et qui guérissez; qui conduisez
jusqu'aux enfers, et qui en ramenez.
Vous me guidez par vos enseignements, et votre verge même m'instruira.
6.Père uniquement aimé, voilà que je suis entre vos mains, je m'incline sous la verge qui
me corrige.
Frappez, frappez encore, afin que je réforme selon votre gré tout ce qu'il y a d'imparfait
en moi.
Faites de moi, comme vous le savez si bien faire, un disciple humble et pieux, toujours
prêt à vous obéir au moindre signe.
Je m'abandonne, moi et tout ce qui est à moi, à votre correction. Il vaut mieux être
châtié en ce monde qu'en l'autre.
Vous savez tout, vous pénétrez tout, et rien ne vous est caché dans la conscience de
l'homme.
Vous connaissez les choses futures avant qu'elles arrivent et il n'est pas besoin que
personne vous instruise ou vous avertisse de ce qui se passe sur la terre.
Vous savez ce qui est utile à mon avancement et combien la tribulation sert à consumer
la rouille des vices.
Disposez de moi selon votre bon plaisir et ne me délaissez point à cause de ma vie
toute de péché, que personne ne connaît mieux que vous.
7.Faites, Seigneur, que je sache ce que je dois savoir, que j'aime ce que je dois aimer, que
je loue ce qui vous est agréable, que j'estime ce qui est précieux devant vous, et que je
méprise ce qui est vil à vos regards.
Ne permettez pas que je juge d'après ce que l'oeil aperçoit au-dehors, ni que je forme
mes sentiments sur les discours insensés des hommes; mais faites que je porte un
jugement vrai des choses sensibles et spirituelles, et surtout que je cherche à connaître
votre volonté.
8.Souvent les hommes se trompent en ne jugeant que sur le témoignage des sens. Des
amateurs du siècle se trompent aussi en n'aimant que les choses visibles.
Un homme en vaut-il mieux parce qu'un autre homme l'estime grand ?
Quand un homme en exalte un autre, c'est un menteur qui trompe un menteur, un
superbe qui trompe un superbe, un aveugle qui trompe un aveugle, un malade qui
trompe un malade; et les vaines louanges sont une véritable confusion pour qui les
reçoit.
Car, "ce qu'un homme est à vos yeux, Seigneur, voilà ce qu'il est réellement, et rien de
plus", dit l'humble saint François.
50. Comment un homme dans l'affliction doit s'abandonner entre les
mains de Dieu
1.Le fidèle: Seigneur mon Dieu, Père saint, soyez béni maintenant et dans toute l'éternité,
parce qu'il a été fait comme vous l'avez voulu, et ce que vous faites est bon.
Que votre serviteur se réjouisse, non en lui-même ni en nul autre, mais en vous seul,
parce que vous seul êtes la véritable joie: vous êtes, Seigneur, mon espérance, ma
couronne, ma joie, ma gloire.
Qu'y a-t-il en votre serviteur qu'il n'ait reçu de vous, et sans l'avoir mérité ?
Tout est à vous: vous avez tout fait, tout donné.
Je suis pauvre, et dans les travaux dès mon enfance. Quelquefois mon âme est triste
jusqu'aux larmes, et quelquefois elle se trouble en elle-même, à cause des passions qui
la pressent.
2.Je désire la joie de la paix, j'aspire à la paix de vos enfants, que vous nourrissez dans
votre lumière et vos consolations.
Si vous me donnez la paix, si vous versez en moi votre joie sainte, l'âme de votre
serviteur sera comme remplie d'une douce mélodie et, ravi d'amour, il chantera vos
louanges.
Mais si vous vous retirez, comme vous le faites souvent, il ne pourra courir dans la
voie de vos commandements; alors il ne lui reste qu'à tomber à genoux et se frapper la
poitrine, parce qu'il n'en est plus pour lui comme auparavant, lorsque votre lumière
resplendissait sur sa tête, et qu'à l'ombre de vos ailes il trouvait un abri contre les
tentations.
3.Père juste et toujours digne de louanges, l'heure est venue où votre serviteur doit être
éprouvé.
Père aimable, il est juste que votre serviteur souffre maintenant quelque chose pour
vous.
Père à jamais adorable, l'heure que vous avez prévue de toute éternité est venue, où il
faut que votre serviteur succombe pour un peu de temps au-dehors, sans cesser de vivre
toujours intérieurement en vous.
Il faut que pour un peu de temps il soit abaissé, humilié, anéanti devant les hommes,
brisé de souffrances, accablé de langueurs, afin de se relever avec vous à l'aurore d'un
jour nouveau, et d'être environné de splendeur dans le ciel.
Père saint, vous l'avez ainsi ordonné, ainsi voulu, et ce que vous avez commandé s'est
accompli.
4.Car c'est la grâce que vous faites à ceux que vous aimez, de souffrir en ce monde pour
votre amour, et d'être affligés autant de fois et par qui que ce soit que vous le
permettiez.
Rien ne se fait sur la terre sans raison, sans dessein et sans l'ordre de votre Providence.
Ce m'est un bien, Seigneur, que vous m'ayez humilié, afin que je m'instruise de votre
justice, et que je bannisse de mon coeur tout orgueil et toute présomption.
Il m'est utile d'avoir été couvert de confusion, afin que je cherche à me consoler plutôt
en vous que dans les hommes.
Par là j'ai appris encore à redouter vos jugements impénétrables, selon lesquels vous
affligez et le juste et l'impie, mais toujours avec équité et justice.
5.Je vous rends grâces de ce que vous ne m'avez point épargné les maux, et de ce qu'au
contraire vous m'avez sévèrement frappé, me chargeant de douleurs et m'accablant
d'angoisses au-dedans et au-dehors.
De tout ce qui est sous le ciel, il n'est rien qui me console; je n'espère qu'en vous, ô
mon Dieu ! céleste médecin des âmes, qui blessez et qui guérissez; qui conduisez
jusqu'aux enfers, et qui en ramenez.
Vous me guidez par vos enseignements, et votre verge même m'instruira.
6.Père uniquement aimé, voilà que je suis entre vos mains, je m'incline sous la verge qui
me corrige.
Frappez, frappez encore, afin que je réforme selon votre gré tout ce qu'il y a d'imparfait
en moi.
Faites de moi, comme vous le savez si bien faire, un disciple humble et pieux, toujours
prêt à vous obéir au moindre signe.
Je m'abandonne, moi et tout ce qui est à moi, à votre correction. Il vaut mieux être
châtié en ce monde qu'en l'autre.
Vous savez tout, vous pénétrez tout, et rien ne vous est caché dans la conscience de
l'homme.
Vous connaissez les choses futures avant qu'elles arrivent et il n'est pas besoin que
personne vous instruise ou vous avertisse de ce qui se passe sur la terre.
Vous savez ce qui est utile à mon avancement et combien la tribulation sert à consumer
la rouille des vices.
Disposez de moi selon votre bon plaisir et ne me délaissez point à cause de ma vie
toute de péché, que personne ne connaît mieux que vous.
7.Faites, Seigneur, que je sache ce que je dois savoir, que j'aime ce que je dois aimer, que
je loue ce qui vous est agréable, que j'estime ce qui est précieux devant vous, et que je
méprise ce qui est vil à vos regards.
Ne permettez pas que je juge d'après ce que l'oeil aperçoit au-dehors, ni que je forme
mes sentiments sur les discours insensés des hommes; mais faites que je porte un
jugement vrai des choses sensibles et spirituelles, et surtout que je cherche à connaître
votre volonté.
8.Souvent les hommes se trompent en ne jugeant que sur le témoignage des sens. Des
amateurs du siècle se trompent aussi en n'aimant que les choses visibles.
Un homme en vaut-il mieux parce qu'un autre homme l'estime grand ?
Quand un homme en exalte un autre, c'est un menteur qui trompe un menteur, un
superbe qui trompe un superbe, un aveugle qui trompe un aveugle, un malade qui
trompe un malade; et les vaines louanges sont une véritable confusion pour qui les
reçoit.
Car, "ce qu'un homme est à vos yeux, Seigneur, voilà ce qu'il est réellement, et rien de
plus", dit l'humble saint François.
Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Bonne meditation pour l'Avent conseillée par l'homelie faite ce matin par un éveque emerite dans ma paroisseCharles-Edouard a écrit:23. De la méditation de la mort
1.C'en sera fait de vous bien vite ici-bas: voyez donc en quel état vous êtes. L'homme est aujourd'hui, et demain il a disparu, et quand il n'est plus sous les yeux, il passe bien vite de l'esprit. O stupidité et dureté du coeur humain, qui ne pense qu'au présent et ne prévoit pas l'avenir ! Dans toutes vos actions, dans toutes vos pensées, vous devriez être tel que vous seriez s'il vous fallait mourir aujourd'hui. Si vous aviez une bonne conscience, vous craindriez peu la mort. Il vaudrait mieux éviter le péché que fuir la mort. Si aujourd'hui vous n'êtes pas prêt, comment le serez-vous demain ? Demain est un jour incertain: et que savez-vous si vous aurez un lendemain ?
2.Que sert de vivre longtemps puisque nous nous corrigeons si peu ? Ah ! une longue vie ne corrige pas toujours; souvent plutôt elle augmente nos crimes. Plût à Dieu que nous eussions bien vécu dans ce monde un seul jour ! Plusieurs comptent les années de leur conversion; mais souvent, qu'ils sont peu changés, et que ces années ont été stériles ! S'il est terrible de mourir, peut-être est-il plus dangereux de vivre si longtemps. Heureux celui à qui l'heure de sa mort est toujours présente, et qui se prépare chaque jour à mourir ! Si vous avez vu jamais un homme mourir, songez que vous aussi vous passerez par cette voie.
3.Le matin, pensez que vous n'atteindrez pas le soir; le soir, n'osez pas vous promettre de voir le matin. Soyez donc toujours prêt, et vivez de telle sorte que la mort ne vous surprenne jamais. Plusieurs sont enlevés par une mort soudaine et imprévue: car le Fils de l'homme viendra à l'heure qu'on n'y pense pas. Quand viendra cette dernière heure, vous commencerez à juger tout autrement de votre vie passée, et vous gémirez amèrement d'avoir été si négligent et si lâche.
4.Qu'heureux et sage est celui qui s'efforce d'être tel dans la vie qu'il souhaite d'être trouvé à la mort. Car rien ne donnera une si grande confiance de mourir heureusement, que le parfait mépris du monde, le désir ardent d'avancer dans la vertu, l'amour de la régularité, le travail de la pénitence, l'abnégation de soi-même et la constance à souffrir toutes sortes d'adversités pour l'amour de Jésus-Christ. Vous pourrez faire beaucoup de bien tandis que vous êtes en santé; mais, malade, je ne sais ce que vous pourrez. Il en est peu que la maladie rend meilleurs, comme il en est peu qui se sanctifient par de fréquents pèlerinages.
5.Ne comptez point sur vos amis ni sur vos proches, et ne différez point votre salut dans l'avenir; car les hommes vous oublieront plus vite que vous ne pensez. Il vaut mieux y pourvoir de bonne heure et envoyer devant soi un peu de bien, que d'espérer dans le secours des autres. Si vous n'avez maintenant aucun souci de vous-même, qui s'inquiétera de vous dans l'avenir ? Maintenant le temps est d'un grand prix. Voici maintenant le temps propice, voici le jour du salut. Mais, ô douleur ! que vous fassiez un si vain usage de ce qui pourrait vous servir à mériter de vivre éternellement ! Viendra le temps où vous désirerez un seul jour, une seule heure, pour purifier votre âme, et je ne sais si vous l'obtiendrez.
6.Ah ! mon frère, de quel péril, de quelle crainte terrible vous pourriez vous délivrer si vous étiez à présent toujours en crainte de la mort ! Etudiez-vous maintenant à vivre de telle sorte qu'à l'heure de la mort vous ayez plus sujet de vous réjouir que de craindre. Apprenez maintenant à mourir au monde afin de commencer alors à vivre avec Jésus-Christ. Apprenez maintenant à tout mépriser, afin de pouvoir alors aller librement à Jésus-Christ. Châtiez maintenant votre corps par la pénitence afin que vous puissiez alors avoir une solide confiance.
7.Insensés, sur quoi vous promettez-vous de vivre longtemps, lorsque vous n'avez pas un seul jour d'assuré ? Combien ont été trompés et arrachés subitement de leur corps ! Combien de fois avez-vous ouï dire: Cet homme a été tué d'un coup d'épée; celui-ci s'est noyé, celui-là s'est brisé en tombant d'un lieu élevé; l'un a expiré en mangeant, l'autre en jouant; l'un a péri par le feu, un autre par le fer, un autre par la peste, un autre par la main des voleurs ! Et ainsi la fin de tous est la mort, et la vie des hommes passe comme l'ombre.
8.Qui se souviendra de vous après votre mort, et qui priera pour vous ? Faites, faites maintenant, mon cher frère, tout ce que vous pouvez, car vous ne savez pas quand vous mourrez, ni ce qui suivra pour vous la mort. Tandis que vous en avez le temps, amassez des richesses immortelles. Ne pensez qu'à votre salut, ne vous occupez que des choses de Dieu. Faites-vous maintenant des amis, en honorant les saints et en imitant leurs oeuvres, afin qu'arrivé au terme de cette vie, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels.
9.Vivez sur la terre comme un voyageur et un étranger à qui les choses du monde ne sont rien. Conservez votre coeur libre et toujours élevé vers Dieu, parce que vous n'avez point ici-bas de demeure permanente. Que vos gémissements, vos larmes, vos prières, montent tous les jours vers le ciel afin que votre âme, après la mort, mérite de passer heureusement à Dieu.
Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure
J'ai choisi ce ch 23. De la méditation de la mort de "l'imitation de Jésus christ "( 15 è siècle )
azais- MEDIATEUR
- Messages : 9459
Age : 73
Inscription : 10/02/2016
Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
En parralèle de la méditation proposé par Azais, je lisais celle-ci ce matin :
Nous sommes rendus à la toute fin de l’année liturgique. L’Église nous invite à méditer sur le triomphe final du Bien sur le Mal, sur le Jugement général et sur l’éventualité de notre propre mort. Notre espérance, à nous chrétiens, n’est pas de ce monde mais réside en Dieu lui-même. Chaque jour, nous demandons au Père que son règne vienne … alors pourquoi certains sont-ils craintifs face à la mort? C’est la question que se pose ce grand évêque de Carthage, saint Cyprien (+258), qui vivait durant les grandes persécutions romaines. Écoutons-le:
« Nous sortons de ce monde trop souvent par contrainte et nécessité, non par une libre obéissance. Et nous attendons de Dieu les honneurs de la récompense céleste, alors que nous venons à lui de mauvais gré! Pourquoi demandons-nous dans la prière que le règne des cieux vienne, si nous prenons un tel plaisir à la captivité de la terre? Pourquoi insistons-nous par des supplications répétées pour que le jour du règne se hâte, si nos plus grands désirs et nos vœux les plus ardents sont pour servir ici-bas le démon, plutôt que pour régner avec le Christ? Puisque le monde hait le chrétien, pourquoi aimes-tu celui qui te hait, au lieu de suivre le Christ, qui t’a racheté et qui t’aime? (…)
Nous devons considérer, mes frères bien-aimés, et méditer continuellement que nous avons renoncé au monde, que nous passons ici-bas provisoirement comme des étrangers et des voyageurs. Accueillons avec joie le jour qui fixe à chacun son véritable domicile, qui nous délivre de ce monde et de ses filets pour nous rendre au Paradis et au Royaume. Quel exilé ne serait pas pressé de rentrer dans sa patrie? Un grand nombre de ceux que nous aimons nous y attendent; une immense foule de pères, de fils, de frères nous désirent. Ils sont déjà sûrs de leur propre salut, et encore inquiets du nôtre. Quel bonheur partagé, pour eux et pour nous, de nous revoir, et de nous embrasser! Quel bonheur , dans ce royaume céleste, de ne plus craindre la mort! Quelle félicité parfaite et perpétuelle, de vivre pour l’éternité! (…)
Hâtons-nous de les rejoindre, frères bien-aimés, par un désir plein d’impatience. Que Dieu voie en nous cette pensée; que le Christ découvre cette résolution de notre âme et de notre foi. Il nous donnera d’autant plus largement sa gloire que nous l’aurons plus fortement désirée. » (Traité sur la condition mortelle de l’homme, CSEL 308-314)
https://jacques172.com/2019/11/30/en-cette-fin-dannee-liturgique/
Nous sommes rendus à la toute fin de l’année liturgique. L’Église nous invite à méditer sur le triomphe final du Bien sur le Mal, sur le Jugement général et sur l’éventualité de notre propre mort. Notre espérance, à nous chrétiens, n’est pas de ce monde mais réside en Dieu lui-même. Chaque jour, nous demandons au Père que son règne vienne … alors pourquoi certains sont-ils craintifs face à la mort? C’est la question que se pose ce grand évêque de Carthage, saint Cyprien (+258), qui vivait durant les grandes persécutions romaines. Écoutons-le:
« Nous sortons de ce monde trop souvent par contrainte et nécessité, non par une libre obéissance. Et nous attendons de Dieu les honneurs de la récompense céleste, alors que nous venons à lui de mauvais gré! Pourquoi demandons-nous dans la prière que le règne des cieux vienne, si nous prenons un tel plaisir à la captivité de la terre? Pourquoi insistons-nous par des supplications répétées pour que le jour du règne se hâte, si nos plus grands désirs et nos vœux les plus ardents sont pour servir ici-bas le démon, plutôt que pour régner avec le Christ? Puisque le monde hait le chrétien, pourquoi aimes-tu celui qui te hait, au lieu de suivre le Christ, qui t’a racheté et qui t’aime? (…)
Nous devons considérer, mes frères bien-aimés, et méditer continuellement que nous avons renoncé au monde, que nous passons ici-bas provisoirement comme des étrangers et des voyageurs. Accueillons avec joie le jour qui fixe à chacun son véritable domicile, qui nous délivre de ce monde et de ses filets pour nous rendre au Paradis et au Royaume. Quel exilé ne serait pas pressé de rentrer dans sa patrie? Un grand nombre de ceux que nous aimons nous y attendent; une immense foule de pères, de fils, de frères nous désirent. Ils sont déjà sûrs de leur propre salut, et encore inquiets du nôtre. Quel bonheur partagé, pour eux et pour nous, de nous revoir, et de nous embrasser! Quel bonheur , dans ce royaume céleste, de ne plus craindre la mort! Quelle félicité parfaite et perpétuelle, de vivre pour l’éternité! (…)
Hâtons-nous de les rejoindre, frères bien-aimés, par un désir plein d’impatience. Que Dieu voie en nous cette pensée; que le Christ découvre cette résolution de notre âme et de notre foi. Il nous donnera d’autant plus largement sa gloire que nous l’aurons plus fortement désirée. » (Traité sur la condition mortelle de l’homme, CSEL 308-314)
https://jacques172.com/2019/11/30/en-cette-fin-dannee-liturgique/
François Bernon- Aime le Rosaire
- Messages : 741
Localisation : Paris
Inscription : 23/10/2017
Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
... poursuite de ma médiation sur les fins dernières en ce temps de l'Avent :Maud a écrit:L' Imitation de Jésus- Christ - Livre Premier - Chapitre 24
Jugement et Peines des Pêcheurs
1. En toutes choses, considère la fin et l'instant où tu paraîtras devant le Juge Suprême, à qui rien ne peut être caché et qui jugera selon la justice. Ô pécheur misérable et insensé! Que vas-tu répondre à Dieu qui connaît toutes tes fautes, toi qui trembles quelquefois seulement devant le visage d'un homme irrité? Pourquoi ne penses-tu donc pas à te prémunir pour le jour du jugement, où nul ne pourra excuser ou défendre un autre, mais où chacun sera à soi-même un fardeau assez lourd? Maintenant, ton travail peut encore produire des fruits, ton repentir peut encore être accepté, ta douleur d'avoir péché peut réparer tes fautes et purifier ton âme.
2. L'homme patient qui sous le coup de l'injustice s'afflige plus de la malice d'autrui que de sa propre peine, qui prie de bon cœur pour ceux qui l'oppriment et pardonne leurs fautes, qui est plus enclin à la compassion qu'à la colère, qui se fait violence à lui-même et s'efforce de soumettre entièrement la chair à l'esprit, cet homme-là fait son purgatoire de façon profonde et salutaire. Il vaut mieux expier maintenant ses péchés que d'attendre de les expier dans l'autre monde, car, vraiment, l'amour désordonné que nous avons pour la chair nous fait commettre beaucoup de fautes.
3. Plus tu te laisses aller maintenant, et plus tu flattes la chair, plus sévère sera alors le châtiment, ayant plus d'aliment pour le feu éternel. Où l'homme aura le plus péché, là il sera le plus puni. Là, les paresseux seront percés par des aiguillons ardents, et les gourmands tourmentés d'une faim et d'une soif extrêmes; les voluptueux et les impudiques seront plongés dans une poix brûlante et un soufre fétide; les envieux, dans leur douleur, hurleront comme des chiens enragés.
4. Pas de vice qui ne trouve là-bas son propre tourment. Les orgueilleux seront remplis de confusion, et les avares réduits à une noire indigence. Une heure de châtiment là-bas sera plus terrible à supporter que cent années ici de la plus dure pénitence. Ici, quelquefois, nous interrompons nos occupations pour nous distraire avec des amis: là, nul repos, nulle consolation pour les damnés. Prends conscience de tes péchés et aies-en le regret, afin qu'au jour du jugement, tu puisses partager la félicité des saints. Les justes, alors, se dresseront avec une grande fierté en face de ceux qui les opprimaient et méprisaient (Sag. 5,1). Alors se lèvera pour juger Celui qui se soumet maintenant au jugement des hommes. Alors, l'humble ou le pauvre en esprit se sentira empli d'une grande confiance, tandis que l'orgueilleux tremblera d'épouvante.
5. Alors, on verra que celui qui sut se laisser mépriser et maltraiter pour Jésus Christ fut sage en ce monde. Alors, les tourments soufferts avec patience se changeront en joie, et toute iniquité sera muette (Ps. 106,42). Alors, les justes seront transportés d'allégresse, et les pécheurs impénitents accablés de douleur. Alors, il y aura une grande joie pour le saint et une grande tristesse pour l'impie; la chair affligée se réjouira plus que si elle avait toujours été repue de délices. Le vêtement grossier sera lumière, et ténèbre le vêtement fin. La plus pauvre demeure aura plus de valeur qu'une riche villa. Une patience constamment soutenue aura plus de poids que toute la puissance du monde, et une obéissance toute simple vaudra mieux aux yeux de Dieu que toute la prudence du siècle.
6. Une conscience droite et pure donnera plus de joie qu'un grand savoir. Le mépris des richesses triomphera de tous les trésors de la terre. Alors une prière fervente te réjouira plus qu'un repas délicieux; tu seras plus heureux d'avoir gardé le silence que d'avoir beaucoup parlé. Les actions saintes vaudront mieux que les belles paroles; une vie de peine et de travail rapportera plus que tous les plaisirs de la terre. Exerce-toi donc dès à présent à supporter quelques légères afflictions, afin de te trouver alors à l'abri de souffrances bien plus grandes. Si tu ne peux maintenant endurer la moindre des choses, comment supporteras-tu les tourments éternels? Si la plus petite douleur te cause tant d'impatience, qu'en sera-t-il alors des tortures de l'enfer? Il y a deux joies qui sont tout à fait incompatibles: goûter les délices de ce monde et régner ensuite avec Jésus Christ.
7. A quoi te servirait d'avoir vécu jusqu'à ce jour dans les honneurs et les plaisirs s'il te fallait mourir à l'instant? Tout n'est que vanité, hormis l'amour de Dieu et son divin service (Eccl. 1,2). Celui qui aime Dieu de tout son cœur ne craint ni la mort, ni le jugement, ni l'enfer, parce que l'amour parfait mène sûrement à Dieu. Mais pour celui qui se complaît encore dans le péché, il n'est pas surprenant qu'il redoute de comparaître devant le Seigneur. Cependant, si l'amour de Dieu ne t'a pas encore détourné du mal, il est bon que tu sois au moins retenu par la crainte de l'enfer. Celui qui ne craint pas Dieu ne peut persévérer longtemps dans le bien; il tombera bientôt dans les pièges du diable.
morceau choisi Jugement et Peines des Pêcheurs
( tiens je vois que mon precedent post n'est pas passé .. c'était le livre 1 ch XXIII, je remettrai cette mediation sur la bonne utilité de mediter sur la mort !)
azais- MEDIATEUR
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Re: ☼☼☼ L'Imitation de Jésus-Christ ☼☼☼
Maud a écrit:L' Imitation de Jésus- Christ - Livre Premier - Chapitre 23La Mort
1. Il en sera vite fait de ton existence ici-bas; tu n'as qu'à examiner ta condition. Un homme est là aujourd'hui, demain il n'est plus et il est vite oublié. Ô sottise et dureté du cœur humain, qui ne pense qu'aux choses présentes et ne prévoit pas les futures! Dans toutes tes actions et tes pensées, comporte-toi comme s'il te fallait mourir aujourd'hui. Si tu avais bonne conscience, tu craindrais peu la mort. Il vaut mieux éviter le péché que fuir la pensée de la mort.
Si tu n'es pas prêt maintenant, comment le serais-tu plus tard? Le lendemain est incertain; et sais-tu même s'il y aura encore pour toi un lendemain?
2. A quoi sert de vivre longtemps, puisque nous nous corrigeons si peu? Une longue vie ne mène pas toujours à la perfection; souvent, elle augmente même le poids des fautes. Plût à Dieu que nous eussions bien passé ne fût-ce qu'un jour en ce monde! Certains comptent de nombreuses années depuis leur conversion, mais leur progrès dans la perfection est souvent médiocre.
S'il est terrible de mourir, il est peut-être plus dangereux de vivre plus longtemps.
Heureux celui qui garde toujours les yeux tournés vers l'heure de sa mort, et qui chaque jour, se prépare à mourir. S'il t'est arrivé de voir quelqu'un mourir, songe que toi aussi tu prendras le même chemin.
3. Le matin, pense que tu pourrais ne pas atteindre le soir; la nuit venue, ne sois pas assuré de voir le matin
Tiens-toi donc toujours prêt et vis de telle sorte que la mort ne te prenne jamais au dépourvu.
Beaucoup d'hommes sont enlevés par une mort soudaine et imprévue, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où l'on n'y pense pas (Luc 12,40)
Quand viendra cette heure dernière, tu commenceras à juger tout autrement de ta vie passée, et tu regretterais amèrement de t'être conduit avec autant de négligence et de lâcheté.
4. Combien est sage celui qui s'efforce de mener une vie telle qu'il la souhaitera à l'heure de sa mort! Car rien ne donnera une si grande confiance pour une bonne mort que le parfait mépris des vanités du monde, le désir ardent de progresser dans la vertu, l'esprit de contrition et d'obéissance, l'abnégation de soi-même et la constance à souffrir toutes sortes d'adversités pour l'amour de Jésus Christ.
En bonne santé, tu peux faire beaucoup de bien; une fois malade, que pourras-tu faire encore? Il est peu d'hommes qui sortent meilleurs d'une maladie; peu qui se sanctifient par de fréquents pèlerinages.
5. Ne compte ni sur tes amis ni sur tes proches, et ne remets pas à plus tard le soin de travailler à ton salut, car les hommes t'oublieront plus vite que tu ne le penses. Il vaut mieux y pourvoir à temps et faire de bonnes œuvres que de compter sur le secours des autres. Si tu ne penses pas à toi-même maintenant, qui pensera à toi dans l'avenir?
Maintenant, ton temps est très précieux. Voici le temps propice! Voici le jour du salut! (2 Cor. 6,2).
Quel dommage pour toi de ne pas utiliser pleinement le temps qui devrait te servir à mériter la vie éternelle!
6. Le moment viendra où tu désireras bénéficier encore d'un jour ou même d'une heure pour t'amender, et peut-être cela ne te sera-t-il pas accordé.
Mon ami, quel danger écarté, quelle épouvante épargnée alors, si tu vis dans la crainte de Dieu et la pensée de la mort! Vis dès à présent de manière à avoir à l'heure de ta mort plus de sujets d'espérer que de crainte.
Apprends maintenant à mourir au monde, afin que tu commences alors à vivre avec Jésus Christ.
Apprends maintenant à te détacher de tout afin que tu puisses aller librement à Jésus Christ.
Châtie maintenant ton corps par la pénitence, afin que tu puisses avoir alors une confiance certaine.
7. O insensé! pourquoi penses-tu vivre si longtemps, alors que pas un seul de tes jours ne t'est assuré? Combien s'y sont trompés et ont été arrachés subitement à ce monde!
Souvent tu entends dire: un tel a été assassiné, un autre s'est noyé, un autre a été victime d'un accident; l'un est mort en prenant son repas, un autre durant les vacances; l'un a péri par le feu, un autre à la guerre, un autre du fait de la maladie, un autre à la suite d'une agression; la fin de tous, c'est la mort, et la vie des hommes passe comme une ombre (Ps. 143,4).
8. Qui, après la mort, se souviendra de toi? Qui priera pour toi ? Allons, mon ami! efforce-toi maintenant d'agir le mieux possible, car tu ne sais pas quand tu mourras, ni ce qui t'attend après la mort. Amasse des richesses impérissables pendant qu'il en est encore temps. Ne pense qu'à ton salut et n'aie souci que des choses de Dieu. Fais-toi maintenant des amis en priant et imitant les saints, afin qu'arrivé au terme de cette vie, ils te reçoivent dans les tabernacles éternels (Luc 16,9).
9.Vis, sur la terre, comme un voyageur et un étranger que les affaires de ce monde ne concernent pas. Garde ton cœur toujours libre et élevé vers Dieu, parce que tu n'as pas ici-bas de demeure durable (Hébr. 13,14). Adresse là-haut, chaque jour, tes prières et supplications, afin qu'après la mort, ton esprit mérite d'aller à Dieu.
1ère méditation d'Avent ( mal postée, c'est pourquoi elle vient apres la seconde ) à partir de l'Imitation de Jésus Christ , comme nous y avait invité notre precheur , un évêque émérite, au 1er dimanche de l'Avent dans son homelie = une très juste meditation sur la Venue du Seigneur Jésus qu'est notre MORT : benie ou malheureuse ?
Dernière édition par azais le Jeu 5 Déc 2019 - 11:49, édité 1 fois
azais- MEDIATEUR
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