Le Pape François donne l'espoir à nos frères protestants...

par **Gilles** Mar 9 Avr 2013 - 16:03

2013-04-08 Radio Vatican

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Nikolaus Schneider, président de l’EKD, offre un cadeau au pape François, en présence du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, lundi 8 avril au Vatican.

Rencontre significative entre le Pape et le président de l'Eglise évangélique allemande

Le pape François a reçu lundi matin en audience Nikolaus Schneider, président du Conseil de l’Eglise évangélique allemande. Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège s’est attardé sur cette importante rencontre à caractère œcuménique. Il décrit un entretien très cordial. Nikolaus Schneider a présenté ses vœux au Pape pour sa récente élection en évoquant un début de pontificat heureux et passionnant.

Il a également exprimé son appréciation pour le choix du nom « François » qui parle vraiment à tous les chrétiens de manière extrêmement efficace. Le président du Conseil de l’Eglise évangélique allemande a aussi évoqué les inondations qui ont récemment frappées l’Argentine, témoignant de sa proximité au Pape et à son peuple dans ce moment de souffrance.

500 ans de la Réforme

La conversation s’est poursuivi sur le thème de l’œcuménisme, en particulier sur la valeur de l'œcuménisme des martyrs, à laquelle le Pape accorde une particulière attention, ayant également une connaissance approfondie de la souffrance que différentes personnes, y compris au sein de l'Eglise évangélique, ont vécu à l'époque du national-socialisme. Le sang versé par les martyrs est quelque chose qui unit profondément les diverses confessions chrétiennes dans le témoignage commun rendu au Christ. Nikolaus Schneider a évoqué les 500 ans de la Réforme, en 2017, moment extrêmement important pour l'Eglise évangélique d'Allemagne. Le pape François a saisi l’occasion pour citer les discours prononcés par le pape Benoît XVI à Erfurt, lieu où vivait Martin Luther, initiateur de la Réforme. Des discours particulièrement importants en matière d'œcuménisme. Nikolaus Schneider était accompagné de son épouse et d’une délégation.

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par **Gilles** Ven 12 Avr 2013 - 16:59

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Le pape François : espoir chez les protestants

Le pape François représente un nouvel espoir pour l’unité chrétienne. Lisez ce qu'en pensent des représentants d'institutions internationales protestantes.

Le pape François est le nouveau chef de 1,2 milliard de catholiques, et représente aussi un nouvel espoir pour l’ensemble des 2 milliards de chrétiens. Rome a une tradition de dialogue avec les autres dénominations de la chrétienté, et les Églises espèrent que le 266e souverain pontife continuera sur cette voie. « Son ministère a pour vocation l’unité des catholiques, mais j’espère qu’il ira au-delà et qu’il fera de l’unité de tous les chrétiens l’une de ses priorités », explique ainsi Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE). Selon lui, le nom que le cardinal Bergoglio s’est choisi signifie aussi qu’il est prêt au dialogue avec les autres religions. « Saint François a tendu la main aux musulmans, peut-être le pape François entend-il faire de même. »

De son côté Setri Nyomi, secrétaire général de l’Alliance réformée mondiale (ARM), estime que l’accélération du dialogue œcuménique est une urgence. « Depuis le document Dominus Iesus de 2000, Rome a abandonné les engagements de Vatican II. J’espère que le pape François va relancer l’effort. »

Optimisme

Dans une conversation avec l’évêque anglican d’Argentine, le cardinal Bergoglio aurait jugé la structure de l’ordinariat, accueillant les anglicans qui font défection, « inutile », estimant que les catholiques ont besoin des anglicans en tant qu’anglicans. L’Église d’Angleterre dit attendre que le pape François confirme ces paroles. « Nous sommes optimistes », souligne Steve Jenkins, un de ses porte-parole.

« Nous espérons amener toutes les Églises à la même table, surtout celles qui ne sont pas encore incluses dans nos conversations interÉglises, explique Larry Miller, secrétaire général du Forum chrétien mondial. Je ne sais pas si cela constitue une priorité pour le pape François mais je l’espère. »

Pour l’instant, les origines du pape le rendent confiant. « Venant d’Argentine, nous savons au moins qu’il est conscient de l’importance des mouvements évangéliques et pentecôtistes. » Le président de la commission théologique de l’Alliance évangélique mondiale, le Dr Thomas Schirrmacher, estime dans un communiqué, qu’« il y a eu des tensions entre évangéliques et catholiques en Amérique latine. Mais en Argentine, le nouveau pape n’a jamais cherché à éviter les discussions théologiques. Il n’a jamais traité les évangéliques de mouvements sectaires ». Pour Larry Miller aussi, « les divisions entre les chrétiens doivent cesser. J’espère que le pape François saura travailler vers cette unité interne tout en s’attachant à défendre la mission de nos Églises dans monde. La perception du prosélytisme, par exemple, doit changer. Et le Vatican doit aussi s’attaquer sérieusement aux problème des Églises persécutées et martyres dans plusieurs régions du monde ».

Selon Martin Junge, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), « les chrétiens aspirent à la paix et la réconciliation ». Cela fait 50 ans que la Fédération a engagé un dialogue avec Rome, et les années à venir sont d’une importance cruciale : « Nous préparons le 500e anniversaire de la Réforme luthérienne, en 2017. Nous voulons réfléchir sur l’histoire de la Réforme et saisir l’occasion pour avancer vers la réconciliation. Nous souhaitons envisager cet événement dans l’œcuménisme, et l’accompagnement de l’Église catholique est indispensable. »

Homosexualité

La diversité des Églises a toujours rendu le dialogue œcuménique riche mais difficile. Le pape François semble ouvert aux discussions d’ordre théologique mais Olav Fykse Tveit craint que les choses ne se compliquent sur les sujets de société comme l’homosexualité. En tant qu’archevêque de Buenos Aires, le prélat avait tenu un discours très dur. « J’imagine qu’il représentera la position officielle de son Église. Mais cette question a plusieurs dimensions, une dimension pastorale notamment, et j’espère qu’il ne l’oubliera pas. J’aimerais qu’il soit assez ouvert pour accepter le dialogue et qu’il sera prêt à entendre les autres arguments. Mais je ne m’attends pas à ce qu’il change d’avis. »

Quelques jours après son élection, on ne sait pas encore quelles seront les priorités du pape François, mais la justice sociale semble en faire partie. Il a déjà dit vouloir « une Église pauvre pour les pauvres ». « Le choix du nom de François montre que le soin des autres lui tient à cœur », estime Olav Fykse Tveit.

Le Conseil œcuménique des Églises espère aussi que le caractère missionnaire de l’ordre des jésuites, auquel un pape appartient pour la première fois dans l’histoire, le rendra plus sensible à la condition des défavorisés. En tant qu’archevêque de Buenos Aires, « il a vu le prix que les plus pauvres paient lorsque l’économie nationale est malade », estime Martin Junge. L’Argentine a en effet souffert d’une grave crise entre 1999 et 2002, durant laquelle près de 50 % de la population est passée sous le seuil de pauvreté. « Il a été au contact de ceux qui ont perdu leur emploi et leur retraite. Il sait à quel point certaines populations ont besoin de se faire entendre, et il sait que l’Église peut être cette voix. » Martin Junge attend du pape François qu’il intervienne sur ce genre de sujets généraux.

Olav Fykse Tveit, lui, souhaite qu’il n’oublie pas de regarder ce qui ne va pas au sein de sa propre Église. « Il n’a pas vécu au Vatican jusqu’à maintenant, il va donc peut-être apporter de la simplicité et un regard neuf. Sur les accusations de pédophilie par exemple, j’espère qu’il n’essaiera pas de préserver son institution à tout prix mais qu’il adoptera une approche compassionnelle envers les victimes. Il doit restaurer la crédibilité de son Église. C’est primordial pour les catholiques et pour tous les chrétiens. »

La crédibiité de son Église

Le profil international du pape François est aussi largement salué. C’est la première fois qu’un souverain pontife sud-américain est élu. C’est dans cette région du monde que se trouvent 43 % de la population catholique. Dans un communiqué, la Conférence des Églises européennes (KEK) espère que cela permettra d’améliorer le travail commun des instances religieuses d’Europe avec les autres organisations œcuméniques régionales. « Ce choix montre que Rome veut affirmer son autorité à travers le monde », explique le secrétaire général de l’Alliance réformée mondiale. Setri Nyomi est lui-même d’origine ghanéenne, comme le cardinal Peter Turkson, qui était présenté comme un candidat potentiel. « Je me réjouis pour le Sud, et je soutiens le pape quelle que soit son origine », a-t-il précisé.

Setri Nyomi et Larry Miller avaient déjà rencontré le cardinal Bergoglio. Tous deux disent avoir été frappés par sa « simplicité » et son « humilité ». Selon leurs mots, les premiers jours du pontificat du pape François les ont confirmés dans leur impression.

Source: www.reforme.net

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