L’Assemblée plénière des évêques s’ouvre samedi 3 novembre à Lourdes
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L’Assemblée plénière des évêques s’ouvre samedi 3 novembre à Lourdes
Les évêques de France mis au défi d’une parole publique
L’Assemblée plénière des évêques, qui s’ouvre samedi 3 novembre à Lourdes, sera marquée par les projets de lois de société que souhaite faire passer le gouvernement socialiste.
Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, repondant aux médias, le 27 octobre 2011. De nombreuses radios et télévisions devraient être présentes, mercredi 3 novembre, à Lourdes, pour le discours d'ouverture de L'Assemblée plénière de l'épiscopat français.
Sur tous ces sujets, « mariage pour tous », euthanasie, recherche bioéthique, l’Église semble aujourd’hui à rebours de la société.
Les évêques cherchent à exprimer leur point de vue, sans tomber dans un rôle d’opposition systématique et caricaturale.
Voilà longtemps que l’on n’avait vu pareille affluence médiatique à une Assemblée plénière des évêques à Lourdes. D’habitude, rares sont les journalistes à venir braver l’humidité glaciale de novembre pour assister à ce rendez-vous automnal de l’Église catholique.
Mais, cette fois, télévisions et radios généralistes semblent s’être donné le mot. C’est que l’on s’attend, dans le discours d’ouverture, samedi, du président des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, à une prise de position forte contre le projet de loi du gouvernement visant à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe.
Depuis le 15 août – et la prière pour la France –, le ton est allé crescendo chez les évêques, et presque tous ont publié un communiqué sur ce thème. Chacun sent bien, des élus locaux aux associations familiales, que les critiques de l’Église ont provoqué un débat, « sans doute plus important que le gouvernement ne l’avait pensé », comme le reconnaît un membre de cabinet ministériel.
le ton de l’opposition politique
D’une manière assez rare en France, l’Église catholique se trouve à donner le ton de l’opposition politique. Comme il l’a déjà fait le soir du mardi 30 octobre, devant les parlementaires, le cardinal André Vingt-Trois devrait demander aux catholiques d’écrire, de manière massive, à leurs élus. Et certains évêques poussent même pour que la conférence appuie des manifestations contre le projet.
« Nous sommes très attendus sur tous ces sujets de société, constate Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont. Sur le terrain, les fidèles nous en parlent beaucoup. » « Le calendrier politique va marquer très fortement cette Assemblée plénière, reconnaissait aussi, il y a quelques jours, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de l’épiscopat. Nous voyons bien que nous nous trouvons face à un contexte sociétal difficile pour nous, avec des projets concernant non seulement le mariage pour tous, mais la volonté de légiférer de nouveau sur la fin de vie, la parentalité, la recherche sur l’embryon. »
« le sentiment de se trouver à rebours de la société française »
« Le paysage a changé, et ce projet de loi en est la preuve », poursuit encore Mgr Simon. Pour Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la conférence des évêques, « les chrétiens peuvent avoir le sentiment de se trouver à rebours de la société française ».
Évêque auxiliaire de Paris, Mgr Éric de Moulins-Beaufort y voit une évolution de long terme : « Les cinquante dernières années, les enjeux étaient de savoir comment vivre de manière plus juste, ou mieux, dans la société.
Désormais, c’est de la définition même de l’homme qu’il est question, avec les avancées de bioéthique, de la médecine, les remises en cause de la filiation, de la sexualité, de la conjugalité… » Dans ce cadre, la difficulté, ajoute-t-il, « c’est de ne pas être toujours contre, dans une société où les chrétiens ne semblent plus à l’unisson ».
« expliquer en quoi les valeurs auxquelles nous croyons ont une portée universelle »
Beaucoup de ces responsables craignent en effet de se retrouver cantonnés dans un rôle d’opposition dure. Premier écueil, « confessionnaliser » les positions sur tous ces sujets sociétaux, en se plaçant sur le terrain religieux.
D’où le souci de se situer, aussi bien dans les débats sur la bioéthique que sur le mariage, d’un point de vue anthropologique, à partir d’une vision de la loi naturelle : « Il faut expliquer en quoi les valeurs auxquelles nous croyons ont une portée universelle », ajoute un évêque. De façon aussi à ne pas isoler les religions du reste de la société.
Second écueil, comme le souligne encore Mgr de Moulins-Beaufort, savoir dire ce que l’on est autrement que de manière négative : « Il faut pouvoir faire passer ce que nous voulons vivre. »
la problématique de la nouvelle évangélisation
De ce point de vue, les évêques sentent bien qu’ils ne sont pas suffisamment outillés. Justement, ils ont créé un groupe de travail, au printemps dernier, sur la « présence des chrétiens dans la société », pour réfléchir sur la manière de mieux véhiculer la parole de l’Église. Et ils devraient en débattre longuement lors de cette assemblée.
Beaucoup d’entre eux souhaitent ne pas se retrouver toujours seuls en première ligne, comme évêques. « Nous devons susciter une expression libre d’hommes et femmes d’Église, une parole plus large et plus personnelle », ajoute Mgr de Moulins-Beaufort, chargé d’animer ce groupe de travail.
Ce n’est pas chose aisée, dans une institution relativement pyramidale comme l’Église catholique, habituée à faire entendre la « bonne parole » à partir du sommet.
« Les fidèles nous reprochent de ne pas faire assez. Mais je leur retourne volontiers la question, note ainsi Mgr Hippolyte Simon : Et vous, comme parents, citoyens, chrétiens, que pouvez vous faire ? »
Au fond, pour l’archevêque de Clermont, cela renvoie à la problématique de la nouvelle évangélisation, dont il a été question à Rome. « Les catholiques doivent retrouver confiance en eux, explique-t-il, retrouver la liberté d’être, de penser, de vivre du côté du Christ, de l’exprimer, sans être soumis à la fatalité des évolutions. »
Lacroix
L’Assemblée plénière des évêques, qui s’ouvre samedi 3 novembre à Lourdes, sera marquée par les projets de lois de société que souhaite faire passer le gouvernement socialiste.
Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, repondant aux médias, le 27 octobre 2011. De nombreuses radios et télévisions devraient être présentes, mercredi 3 novembre, à Lourdes, pour le discours d'ouverture de L'Assemblée plénière de l'épiscopat français.
Sur tous ces sujets, « mariage pour tous », euthanasie, recherche bioéthique, l’Église semble aujourd’hui à rebours de la société.
Les évêques cherchent à exprimer leur point de vue, sans tomber dans un rôle d’opposition systématique et caricaturale.
Voilà longtemps que l’on n’avait vu pareille affluence médiatique à une Assemblée plénière des évêques à Lourdes. D’habitude, rares sont les journalistes à venir braver l’humidité glaciale de novembre pour assister à ce rendez-vous automnal de l’Église catholique.
Mais, cette fois, télévisions et radios généralistes semblent s’être donné le mot. C’est que l’on s’attend, dans le discours d’ouverture, samedi, du président des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, à une prise de position forte contre le projet de loi du gouvernement visant à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe.
Depuis le 15 août – et la prière pour la France –, le ton est allé crescendo chez les évêques, et presque tous ont publié un communiqué sur ce thème. Chacun sent bien, des élus locaux aux associations familiales, que les critiques de l’Église ont provoqué un débat, « sans doute plus important que le gouvernement ne l’avait pensé », comme le reconnaît un membre de cabinet ministériel.
le ton de l’opposition politique
D’une manière assez rare en France, l’Église catholique se trouve à donner le ton de l’opposition politique. Comme il l’a déjà fait le soir du mardi 30 octobre, devant les parlementaires, le cardinal André Vingt-Trois devrait demander aux catholiques d’écrire, de manière massive, à leurs élus. Et certains évêques poussent même pour que la conférence appuie des manifestations contre le projet.
« Nous sommes très attendus sur tous ces sujets de société, constate Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont. Sur le terrain, les fidèles nous en parlent beaucoup. » « Le calendrier politique va marquer très fortement cette Assemblée plénière, reconnaissait aussi, il y a quelques jours, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de l’épiscopat. Nous voyons bien que nous nous trouvons face à un contexte sociétal difficile pour nous, avec des projets concernant non seulement le mariage pour tous, mais la volonté de légiférer de nouveau sur la fin de vie, la parentalité, la recherche sur l’embryon. »
« le sentiment de se trouver à rebours de la société française »
« Le paysage a changé, et ce projet de loi en est la preuve », poursuit encore Mgr Simon. Pour Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la conférence des évêques, « les chrétiens peuvent avoir le sentiment de se trouver à rebours de la société française ».
Évêque auxiliaire de Paris, Mgr Éric de Moulins-Beaufort y voit une évolution de long terme : « Les cinquante dernières années, les enjeux étaient de savoir comment vivre de manière plus juste, ou mieux, dans la société.
Désormais, c’est de la définition même de l’homme qu’il est question, avec les avancées de bioéthique, de la médecine, les remises en cause de la filiation, de la sexualité, de la conjugalité… » Dans ce cadre, la difficulté, ajoute-t-il, « c’est de ne pas être toujours contre, dans une société où les chrétiens ne semblent plus à l’unisson ».
« expliquer en quoi les valeurs auxquelles nous croyons ont une portée universelle »
Beaucoup de ces responsables craignent en effet de se retrouver cantonnés dans un rôle d’opposition dure. Premier écueil, « confessionnaliser » les positions sur tous ces sujets sociétaux, en se plaçant sur le terrain religieux.
D’où le souci de se situer, aussi bien dans les débats sur la bioéthique que sur le mariage, d’un point de vue anthropologique, à partir d’une vision de la loi naturelle : « Il faut expliquer en quoi les valeurs auxquelles nous croyons ont une portée universelle », ajoute un évêque. De façon aussi à ne pas isoler les religions du reste de la société.
Second écueil, comme le souligne encore Mgr de Moulins-Beaufort, savoir dire ce que l’on est autrement que de manière négative : « Il faut pouvoir faire passer ce que nous voulons vivre. »
la problématique de la nouvelle évangélisation
De ce point de vue, les évêques sentent bien qu’ils ne sont pas suffisamment outillés. Justement, ils ont créé un groupe de travail, au printemps dernier, sur la « présence des chrétiens dans la société », pour réfléchir sur la manière de mieux véhiculer la parole de l’Église. Et ils devraient en débattre longuement lors de cette assemblée.
Beaucoup d’entre eux souhaitent ne pas se retrouver toujours seuls en première ligne, comme évêques. « Nous devons susciter une expression libre d’hommes et femmes d’Église, une parole plus large et plus personnelle », ajoute Mgr de Moulins-Beaufort, chargé d’animer ce groupe de travail.
Ce n’est pas chose aisée, dans une institution relativement pyramidale comme l’Église catholique, habituée à faire entendre la « bonne parole » à partir du sommet.
« Les fidèles nous reprochent de ne pas faire assez. Mais je leur retourne volontiers la question, note ainsi Mgr Hippolyte Simon : Et vous, comme parents, citoyens, chrétiens, que pouvez vous faire ? »
Au fond, pour l’archevêque de Clermont, cela renvoie à la problématique de la nouvelle évangélisation, dont il a été question à Rome. « Les catholiques doivent retrouver confiance en eux, explique-t-il, retrouver la liberté d’être, de penser, de vivre du côté du Christ, de l’exprimer, sans être soumis à la fatalité des évolutions. »
Lacroix
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