Vie de l'Abbé Henri Saey LISEZ SVP !
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Vie de l'Abbé Henri Saey LISEZ SVP !
J'ai tant aimé ce grand prêtre, que je tiens à vous faire partager sa vie, demandez son intercession, je suis sûre qu'il est déjà au Ciel et qu'il est un Saint !
In Memoriam
Monsieur l’abbé Henri Saey (1910-2006)Introibo ad altare Dei
par Luc Gagnon
(Publié dans le numéro 13 d'ÉGARDS le 5 octobre 2006)
Monsieur l’abbé Henri Saey est décédé à Montréal le 28 juillet 2006 à l’âge de 96 ans. Jusqu’à la fin, il est resté entièrement consacré à son ministère sacerdotal, particulièrement auprès des malades dans les hôpitaux montréalais et auprès de ses nombreux dirigés. On le voyait se déplacer à plus de 90 ans avec sa soutane dans les autobus et le métro de Montréal. Rien n’arrêta son zèle pour le salut des âmes. Depuis son décès, ces vers de Gérard de Nerval hantent mon âme remplie de tristesse:
«Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé, le prince d’Aquitaine à la tour abolie: Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé Porte le soleil noir de la Mélancolie.»
Monsieur l’abbé Saey a été un père pour de nombreuses générations de Montréalais et j’ai eu la grâce unique d’avoir été un fils spirituel, hélas infidèle, de ce saint prêtre. Tout en lui respirait la vie surnaturelle, rien de mondain n’émanait de sa personnalité: il était totalement donné à Dieu et rien qud’à Dieu. Chaque rencontre avec lui était comme une rencontre avec Dieu lui-même. Seulement l’apercevoir pouvait élever l’âme vers Dieu. Dans un dialogue avec l’abbé Saey, on savait qu’il ne cherchait que le bien de notre âme et rien d’autre, il n’y avait rien d’impur dans son âme et ses intentions, il ne recherchait que le plus grand bien spirituel de ses dirigés en vue de leur salut éternel. Son éminente grandeur se manifestait particulièrement dans son humilité et sa pauvreté radicales.
Il occupa des fonctions ecclésiastiques encore plus humbles que le curé d’Ars puisqu’il ne fut toute sa vie que vicaire de la pauvre paroisse Saint-Irénée dans le quartier Saint-Henri de Montréal, mission qu’il remplit avec ferveur de 1934 à 1967. Né en 1910 à Montréal dans la paroisse Saint-Denis d’un père d’origine belge et d’une mère canadienne-française, il fit des bonnes études classiques chez les Jésuites du Collège Sainte-Marie. Comme il n’était déjà qu’exclusivement intéressé par la vie spirituelle, il voulut à la fin de son cours classique se consacrer aux missions étrangères, mais son directeur spirituel l’orienta vers le Grand Séminaire de Montréal au dernier moment de son élection. Il se distingua au séminaire par une piété exceptionnelle, d’excellents résultats académiques et un comportement ecclésiastique parfait. Il passait d’ailleurs souvent des nuits entières en prière à la chapelle, mais il était toujours en bonne forme et souriant le lendemain pour poursuivre ses études.
Monsieur Roland Fournier, PSS, qui était confrère au séminaire de l’abbé Saey et qui devint plus tard supérieur du Grand Séminaire, me dit mi-figue mi-raisin dans les derniers temps de sa vie qu’il n’aurait pas ordonné l’abbé Saey à la fin de ses études ecclésiastiques en 1934, mais qu’il l’aurait canonisé immédiatement!
Par ses dispositions surnaturelles, l’abbé Saey devint rapidement sympathique à la fin de son séminaire aux idées du Père Onésime Lacouture, SJ, qui prêcha des retraites à des milliers de prêtres québécois de 1931 à 1939. Le prêtre jésuite prônait un retour à la radicalité évangélique et à la primauté de la vie surnaturelle. Il critiquait particulièrement le naturalisme et la richesse du clergé québécois. Il considérait que toute action d’un chrétien devait avoir une finalité surnaturelle, qu’aucune action n’était indifférente quant à sa valeur éternelle, qu’il fallait surnaturaliser chacune de ses actions. Ainsi, il a stigmatisé la cigarette, car l’action de fumer ne pouvait avoir une finalité surnaturelle. À cause de ses critiques adressées au clergé, et particulièrement à la haute hiérarchie, et une certaine imprécision théologique sur les relations entre le naturel et le surnaturel, le Père Lacouture fut châtié par ses supérieurs jésuites en 1939. Il avait cependant semé des germes d’une réforme chrétienne davantage enracinée dans l’Évangile.
L’abbé Saey avait de son côté entrepris un ministère de prédication en 1938 centré sur l’accomplissement de la volonté de Dieu en toutes choses conformément à l’Évangile et pour l’amour de Dieu. Il fera d’ailleurs lire la Bible directement dans le texte à ses disciples de plus en plus nombreux et issus de tous les milieux sociaux, surtout les plus pauvres. Cette extraordinaire œuvre apostolique ne durera que trois ans, comme le ministère de la prédication du Christ, à la suite de quoi l’abbé Saey retournera à son poste de simple vicaire dans Saint-Irénée. L’abbé Anselme Longpré, autre disciple du Père Lacouture, a bien connu cette époque et résume assez bien l’œuvre de l’abbé Saey (dans Un Mouvement spirituel au Québec (1931-1961). Un retour à l’Évangile, Montréal, Fides, 1976, p. 84):
À cette époque, l’abbé Henri Saey commençait à prêcher des retraites et à s’occuper d’une façon très ouverte des plus démunis. En général, il était considéré comme un disciple du Père Lacouture bien que ce dernier émettait de sérieuses réserves sur son absolutisme (…), sur l’accent trop fort qu’il mettait sur les mortifications extérieures et sur son rejet du monde, sans nuance ni distinction. Pendant des années, les prédications de l’abbé Saey suscitèrent un grand enthousiasme. À coup sûr, il remplissait chapelles et églises. Il aimait surtout à donner des retraites de trois jours pendant lesquels ses disciples ne quittaient guère le lieu saint, couchant sur les bancs et jeûnant autant que possible au pain et à l’eau. Quand il allait dans les petites villes et villages, des foules le suivaient. On parlait d’un nouveau Grignion de Montfort. Mgr Decelles, évêque de Saint-Hyacinthe, l’invita un jour à présider une journée apostolique. Dès la nouvelle de sa venue, près de quinze mille personnes accoururent! En général, lH’abbé Saey prêchait quasi durant toute la journée et n’interrompait sa prédication que pour chanter des cantiques avec ses fidèles, leur laissant à peine le temps de grignoter un quignon de pain.
De nombreuses disciples de l’abbé Saey se réunirent dans Saint-Irénée pour aider les plus démunis du quartier et particulièrement les familles nombreuses. Elles formèrent en 1941 la communauté laïque des Samaritaines sous la direction spirituelle et paternelle de l’abbé Saey. Elles consacraient la moitié de leur temps à la contemplation (adoration du Saint-Sacrement, lecture des oeuvres des saints et méditation de la Sainte Écriture) et l’autre moitié à l’aide aux mères de familles nombreuses et aux vieillards de leur quartier: elles constituaient un prolongement de l’œuvre sacerdotale et charitable de l’abbé Saey. L’abbé Saey lui-même donnait tout ce qu’il avait aux pauvres, y compris ses souliers et ses chaussettes (un prêtre m’a raconté avoir été témoin d’un tel geste de charité lors d’une vigile de Noël). La communauté des Samaritaines ne gardait jamais de surplus et vivait des dons de la Providence alors qu’elles ont été à une époque plus de quatre-vingt demoiselles entassées dans des pauvres logements à l’ameublement spartiate, souvent conçu par l’abbé Saey lui-même.
Quand le curé de Saint-Irénée voulut faire retourner l’autel en 1967, l’abbé Saey ne put accepter ce renversement anthropocentrique de la messe et de la religion. Il a choisi de rester fidèle à Dieu avant tout. Il se retira tout simplement à la résidence des Samaritaines où une chapelle souterraine fut aménagée pour la célébration de la messe en latin dans le rite ancien. Dans un respect total de l’autorité diocésaine, il continua son ministère des âmes dans les catacombes. À cause de la renommée de sa sainteté, l’archevêque de Montréal n’osa jamais lui demander d’enlever sa soutane. Il eut quelque sympathie pour l’œuvre de Mgr Marcel Lefebvre, mais il refusa d’entrer en rébellion contre l’autorité épiscopale légitime. Il resta fidèle à la messe de son ordination sacerdotale qu’il célébra avec une grande révérence jusqu’à la fin. Il suivait parfaitement les rubriques comme le lui avaient enseigné ses maîtres sulpiciens, particulièrement les vieux sulpiciens français comme Monsieur Gattet et Monsieur Duchein qu’il avait beaucoup aimés.
Il resta à la Samarie jusqu’en 2000 alors qu’il se retira chez les petites Sœurs des Pauvres. Après le départ du pasteur, l’œuvre des Samaritaines fut malheureusement dissoute en 2002 par l’autorité diocésaine qui ne la considérait plus pertinente alors qu’elle était un témoignage visible et quotidien de la charité du Christ dans le quartier Saint-Henri. Durant toutes ces années de réclusion, l’abbé Saey continua à diriger des milliers d’âmes assoiffées de vie surnaturelle. À ses funérailles, un servant de messe assez âgé s’étonnait de l’importante assistance, composée de nombreux jeunes catholiques, y compris quelques séminaristes: les saints attirent les jeunes et toutes les âmes. Même si l’abbé Saey vivait dans une semi-clandestinité ecclésiastique, ceux qui cherchaient la vérité le trouvaient un jour ou l’autre sur leur route. Il était un phare pour nous tous. De nombreux séminaristes aboutissaient finalement sur la rue Workman (où était située la Samarie) au grand dam des prêtres modernistes qui ne comprenaient pas cette attirance. J’ai moi-même servi sa messe durant plusieurs années tôt le matin. Ce furent des moments de pure grâce alors que ce saint ministre de Dieu s’effaçait tout entier pour mieux laisser resplendir le mystère de notre salut illuminé par le chant angélique des Samaritaines. Une étoile est morte dans le ciel du Québec et nous serons orphelins à jamais de ce prophète de la vie divine. Monsieur l’abbé Saey commence maintenant une nouvelle mission au Ciel, qu’il nous a annoncée dans ses ultima verba avant son entrée à l’hôpital Santa Cabrini: «J’offre ma vie et ces douleurs pour le relèvement de l’Église et pour le salut des âmes.» (...)
Lisez la suite dans le numéro 13 d'ÉGARDS
* * *
J'ai déjà parlé de ce grand ami prêtre que j'avais et que j'ai encore (au Ciel), j'ai eu une correspondance avec lui durant plus de 20 ans, et il est venu à trois reprises chez moi nous apporter sa bénédiction. La dernière fois que je l'ai vu vivant c'était en août 2005 dans une maison pour prêtres âgés à Montréal. Il était encore bien en santé.
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In Memoriam
Monsieur l’abbé Henri Saey (1910-2006)Introibo ad altare Dei
par Luc Gagnon
(Publié dans le numéro 13 d'ÉGARDS le 5 octobre 2006)
Monsieur l’abbé Henri Saey est décédé à Montréal le 28 juillet 2006 à l’âge de 96 ans. Jusqu’à la fin, il est resté entièrement consacré à son ministère sacerdotal, particulièrement auprès des malades dans les hôpitaux montréalais et auprès de ses nombreux dirigés. On le voyait se déplacer à plus de 90 ans avec sa soutane dans les autobus et le métro de Montréal. Rien n’arrêta son zèle pour le salut des âmes. Depuis son décès, ces vers de Gérard de Nerval hantent mon âme remplie de tristesse:
«Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé, le prince d’Aquitaine à la tour abolie: Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé Porte le soleil noir de la Mélancolie.»
Monsieur l’abbé Saey a été un père pour de nombreuses générations de Montréalais et j’ai eu la grâce unique d’avoir été un fils spirituel, hélas infidèle, de ce saint prêtre. Tout en lui respirait la vie surnaturelle, rien de mondain n’émanait de sa personnalité: il était totalement donné à Dieu et rien qud’à Dieu. Chaque rencontre avec lui était comme une rencontre avec Dieu lui-même. Seulement l’apercevoir pouvait élever l’âme vers Dieu. Dans un dialogue avec l’abbé Saey, on savait qu’il ne cherchait que le bien de notre âme et rien d’autre, il n’y avait rien d’impur dans son âme et ses intentions, il ne recherchait que le plus grand bien spirituel de ses dirigés en vue de leur salut éternel. Son éminente grandeur se manifestait particulièrement dans son humilité et sa pauvreté radicales.
Il occupa des fonctions ecclésiastiques encore plus humbles que le curé d’Ars puisqu’il ne fut toute sa vie que vicaire de la pauvre paroisse Saint-Irénée dans le quartier Saint-Henri de Montréal, mission qu’il remplit avec ferveur de 1934 à 1967. Né en 1910 à Montréal dans la paroisse Saint-Denis d’un père d’origine belge et d’une mère canadienne-française, il fit des bonnes études classiques chez les Jésuites du Collège Sainte-Marie. Comme il n’était déjà qu’exclusivement intéressé par la vie spirituelle, il voulut à la fin de son cours classique se consacrer aux missions étrangères, mais son directeur spirituel l’orienta vers le Grand Séminaire de Montréal au dernier moment de son élection. Il se distingua au séminaire par une piété exceptionnelle, d’excellents résultats académiques et un comportement ecclésiastique parfait. Il passait d’ailleurs souvent des nuits entières en prière à la chapelle, mais il était toujours en bonne forme et souriant le lendemain pour poursuivre ses études.
Monsieur Roland Fournier, PSS, qui était confrère au séminaire de l’abbé Saey et qui devint plus tard supérieur du Grand Séminaire, me dit mi-figue mi-raisin dans les derniers temps de sa vie qu’il n’aurait pas ordonné l’abbé Saey à la fin de ses études ecclésiastiques en 1934, mais qu’il l’aurait canonisé immédiatement!
Par ses dispositions surnaturelles, l’abbé Saey devint rapidement sympathique à la fin de son séminaire aux idées du Père Onésime Lacouture, SJ, qui prêcha des retraites à des milliers de prêtres québécois de 1931 à 1939. Le prêtre jésuite prônait un retour à la radicalité évangélique et à la primauté de la vie surnaturelle. Il critiquait particulièrement le naturalisme et la richesse du clergé québécois. Il considérait que toute action d’un chrétien devait avoir une finalité surnaturelle, qu’aucune action n’était indifférente quant à sa valeur éternelle, qu’il fallait surnaturaliser chacune de ses actions. Ainsi, il a stigmatisé la cigarette, car l’action de fumer ne pouvait avoir une finalité surnaturelle. À cause de ses critiques adressées au clergé, et particulièrement à la haute hiérarchie, et une certaine imprécision théologique sur les relations entre le naturel et le surnaturel, le Père Lacouture fut châtié par ses supérieurs jésuites en 1939. Il avait cependant semé des germes d’une réforme chrétienne davantage enracinée dans l’Évangile.
L’abbé Saey avait de son côté entrepris un ministère de prédication en 1938 centré sur l’accomplissement de la volonté de Dieu en toutes choses conformément à l’Évangile et pour l’amour de Dieu. Il fera d’ailleurs lire la Bible directement dans le texte à ses disciples de plus en plus nombreux et issus de tous les milieux sociaux, surtout les plus pauvres. Cette extraordinaire œuvre apostolique ne durera que trois ans, comme le ministère de la prédication du Christ, à la suite de quoi l’abbé Saey retournera à son poste de simple vicaire dans Saint-Irénée. L’abbé Anselme Longpré, autre disciple du Père Lacouture, a bien connu cette époque et résume assez bien l’œuvre de l’abbé Saey (dans Un Mouvement spirituel au Québec (1931-1961). Un retour à l’Évangile, Montréal, Fides, 1976, p. 84):
À cette époque, l’abbé Henri Saey commençait à prêcher des retraites et à s’occuper d’une façon très ouverte des plus démunis. En général, il était considéré comme un disciple du Père Lacouture bien que ce dernier émettait de sérieuses réserves sur son absolutisme (…), sur l’accent trop fort qu’il mettait sur les mortifications extérieures et sur son rejet du monde, sans nuance ni distinction. Pendant des années, les prédications de l’abbé Saey suscitèrent un grand enthousiasme. À coup sûr, il remplissait chapelles et églises. Il aimait surtout à donner des retraites de trois jours pendant lesquels ses disciples ne quittaient guère le lieu saint, couchant sur les bancs et jeûnant autant que possible au pain et à l’eau. Quand il allait dans les petites villes et villages, des foules le suivaient. On parlait d’un nouveau Grignion de Montfort. Mgr Decelles, évêque de Saint-Hyacinthe, l’invita un jour à présider une journée apostolique. Dès la nouvelle de sa venue, près de quinze mille personnes accoururent! En général, lH’abbé Saey prêchait quasi durant toute la journée et n’interrompait sa prédication que pour chanter des cantiques avec ses fidèles, leur laissant à peine le temps de grignoter un quignon de pain.
De nombreuses disciples de l’abbé Saey se réunirent dans Saint-Irénée pour aider les plus démunis du quartier et particulièrement les familles nombreuses. Elles formèrent en 1941 la communauté laïque des Samaritaines sous la direction spirituelle et paternelle de l’abbé Saey. Elles consacraient la moitié de leur temps à la contemplation (adoration du Saint-Sacrement, lecture des oeuvres des saints et méditation de la Sainte Écriture) et l’autre moitié à l’aide aux mères de familles nombreuses et aux vieillards de leur quartier: elles constituaient un prolongement de l’œuvre sacerdotale et charitable de l’abbé Saey. L’abbé Saey lui-même donnait tout ce qu’il avait aux pauvres, y compris ses souliers et ses chaussettes (un prêtre m’a raconté avoir été témoin d’un tel geste de charité lors d’une vigile de Noël). La communauté des Samaritaines ne gardait jamais de surplus et vivait des dons de la Providence alors qu’elles ont été à une époque plus de quatre-vingt demoiselles entassées dans des pauvres logements à l’ameublement spartiate, souvent conçu par l’abbé Saey lui-même.
Quand le curé de Saint-Irénée voulut faire retourner l’autel en 1967, l’abbé Saey ne put accepter ce renversement anthropocentrique de la messe et de la religion. Il a choisi de rester fidèle à Dieu avant tout. Il se retira tout simplement à la résidence des Samaritaines où une chapelle souterraine fut aménagée pour la célébration de la messe en latin dans le rite ancien. Dans un respect total de l’autorité diocésaine, il continua son ministère des âmes dans les catacombes. À cause de la renommée de sa sainteté, l’archevêque de Montréal n’osa jamais lui demander d’enlever sa soutane. Il eut quelque sympathie pour l’œuvre de Mgr Marcel Lefebvre, mais il refusa d’entrer en rébellion contre l’autorité épiscopale légitime. Il resta fidèle à la messe de son ordination sacerdotale qu’il célébra avec une grande révérence jusqu’à la fin. Il suivait parfaitement les rubriques comme le lui avaient enseigné ses maîtres sulpiciens, particulièrement les vieux sulpiciens français comme Monsieur Gattet et Monsieur Duchein qu’il avait beaucoup aimés.
Il resta à la Samarie jusqu’en 2000 alors qu’il se retira chez les petites Sœurs des Pauvres. Après le départ du pasteur, l’œuvre des Samaritaines fut malheureusement dissoute en 2002 par l’autorité diocésaine qui ne la considérait plus pertinente alors qu’elle était un témoignage visible et quotidien de la charité du Christ dans le quartier Saint-Henri. Durant toutes ces années de réclusion, l’abbé Saey continua à diriger des milliers d’âmes assoiffées de vie surnaturelle. À ses funérailles, un servant de messe assez âgé s’étonnait de l’importante assistance, composée de nombreux jeunes catholiques, y compris quelques séminaristes: les saints attirent les jeunes et toutes les âmes. Même si l’abbé Saey vivait dans une semi-clandestinité ecclésiastique, ceux qui cherchaient la vérité le trouvaient un jour ou l’autre sur leur route. Il était un phare pour nous tous. De nombreux séminaristes aboutissaient finalement sur la rue Workman (où était située la Samarie) au grand dam des prêtres modernistes qui ne comprenaient pas cette attirance. J’ai moi-même servi sa messe durant plusieurs années tôt le matin. Ce furent des moments de pure grâce alors que ce saint ministre de Dieu s’effaçait tout entier pour mieux laisser resplendir le mystère de notre salut illuminé par le chant angélique des Samaritaines. Une étoile est morte dans le ciel du Québec et nous serons orphelins à jamais de ce prophète de la vie divine. Monsieur l’abbé Saey commence maintenant une nouvelle mission au Ciel, qu’il nous a annoncée dans ses ultima verba avant son entrée à l’hôpital Santa Cabrini: «J’offre ma vie et ces douleurs pour le relèvement de l’Église et pour le salut des âmes.» (...)
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J'ai déjà parlé de ce grand ami prêtre que j'avais et que j'ai encore (au Ciel), j'ai eu une correspondance avec lui durant plus de 20 ans, et il est venu à trois reprises chez moi nous apporter sa bénédiction. La dernière fois que je l'ai vu vivant c'était en août 2005 dans une maison pour prêtres âgés à Montréal. Il était encore bien en santé.
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