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Les "récits de miracles" du NT Bannie10

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Les "récits de miracles" du NT

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Les "récits de miracles" du NT Empty Les "récits de miracles" du NT

Message par JCV Mer 22 Fév 2012 - 10:52

Les récits des miracles de Jésus (et des apôtres) tels que relatés dans les évangiles décrivent-ils une "réalité" ou appartiennent-ils à un "genre littéraire" spécifique de l'époque et à valeur purement symbolique ?

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Message par Emmanuel Mer 22 Fév 2012 - 11:16

JCV:

La position de l'Église catholique est claire sur ce point. Les Évangiles relatent des événements réels.
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Message par JCV Mer 22 Fév 2012 - 14:00

Emmanuel,
Ce n'est pas ce que l'on enseigne dans les Facultés de Théologie Catholique ...Je crois que, pressé de répondre, vous êtes allé un peu vite, revoyez donc vos manuels de théologie du NT.

JCV
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Message par Emmanuel Mer 22 Fév 2012 - 14:09

Bonjour,

L'Église a rejeté maintes fois ces visions de certains "théologiens" contemporains, qui déforment les Évangiles pour les transformer en mythes ou en fables.

Si vous êtes un théologien de cet acabit, et que vous désirez promouvoir cette version erronée des Écritures sur le Peuple de la Paix, ce ne sera malheureusement pas possible, et, oui, par le fait même, ceci constitue un avertissement.

Bien à vous,

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Message par Nicolas77 Mer 22 Fév 2012 - 15:03

JCV, pour etre franc au fur et a mesure que je vous lit, plus sa va et moins je vous comprend.

vous pensez que les miracle de Jesus serait symbolique ?

sincèrement je comprend pas qu'on puisse résoner comme cela. d'ailleurs je me dit que même si des théologiens résonne comme cela, ça ne veut pas dire qu'ils on raison.

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Message par Emmanuel Mer 22 Fév 2012 - 15:15

Bonjour Nicolas,

Oui, nous vivons à une époque où la Foi s'affaiblit tant. C'est l'Apostasie générale, qui doit précéder la Fin.

"Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?" ( Lc 18:8 )

Nier les miracles des Évangiles, et tout ramener sur le plan symbolique, tombe dans la grande erreur si répandue aujourd'hui, parce que nos esprits éloignés de Dieu, ne peuvent plus s'imaginer qu'un miracle puisse se produire. C'est le rationalisme.

Le relativisme est aussi une grande erreur, et un très beau texte du Pape Benoît XVI, "la dictature du relativisme", fût écrit à ce sujet, juste avant son élection comme Pape.

Gardons nos yeux fixés sur la Vérité, et suivons avec confiance le Pape et ses enseignements. C'est lui que le Christ nous a laissé comme phare lumineux, pour guider son troupeau jusqu'à Son retour.

Amicalement,

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Message par pax et bonum Mer 22 Fév 2012 - 17:32

Oui,dans les facultés catholiques d'aujourd'hui et déjà des années 70,on ne croyait pas beaucoup aux miracles de Jésus.et il était mal vu de sortir un chapelet de sa poche!
Les dieux de l'époque étaient Bultman,Ducoq et autres rationalistes qui voulaient parler avec brio de la foi et on en ressortait complètement chamboulé...
Jésus n'avait rien dit et rien fait,ou presque et tout était inventé par l'Eglise primitive.
40 ans plus tard,(Selon la parole du psaume 94:"pendant 40 ans cette génération m'a déçue" et le dernier mot est édulcoré!),qu'en est-il des facultés catholiques?,surtout en France.
Il a fallu que de nouvelles institutions paraissent,comme l'école de la foi de Fribourg ou des séminaires "sérieux" comme celui d'Ars ou de Vienne en Autriche pour que l'Eglise européenne sorte un peu de cette crise.
Les foyers de charité de Marthe Robin et autres centres théologiques liés aux Nouvelles Communautés ont aussi agit pour redonner un enseignement conforme à la vraie foi qui est celle du Magistère.
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Message par Fabrice Remy Mer 22 Fév 2012 - 17:56

Ces conceptions sont par essence très protestantes, et fort peu catholiques.

Je doute qu'elles émanent de la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg, je pense plutôt qu'elles sont effectivement discutées au sein de la Faculté de Théologie Protestante.
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Message par JCV Mer 22 Fév 2012 - 18:36

Emmanuel,

J'ai bien pris acte de votre "avertissement" censurant de fait tout débat sur cette question théologique.

Sur la question du débat théologique et de l'unité de la foi je vous renvoie simplement à l'ouvrage de Joseph RATZINGER (Benoit Xvl) "L'unité de la Foi et le pluralisme théologique". Je ne pense pas que vous considérerez cet auteur comme "en dehors du Magistère de l'Eglise Catholique"

Sur les discussions exégétiques concernant les "miracles" je renvoie aux ouvrages suivants:
- sur le concept de "miracle" voir l'article "miracles" in "Vocabulaire de Théologie Biblique"

- sur l'herméneutique des "miracles"
"Les miracles de Jésus" in "Cahiers Evangile" 8
- "Ecrire l'Histoire à l'Epoque du Nouveau Testament" in "cahiers Evangile, supplm 142
- "Récits de Miracles en milieux juifs et païens" in "Cahiers Evangile" supplm 66
- "Lire la Bible aujourd'hui" in "Cahiers Evangile"suplm 141

Sur la théologie du miracle
- R. LA TOURELLE "Miracles de Jésus et Théologie du miracle"
- JM VAN CANGH "Miracles des rabbins et miracles de Jésus" in "Revue Théologique de Louvain (15)

Je précise que je ne cite ici que les ouvrages "grand public" accessibles par le "service Biblique Catholique".
Pour les plus avancés en Théologie je ne peux que conseiller les débats RATZINGER/KLUNG, ainsi que RATZINGER/HABERMAS et RATZINGER/DREWERMAN.

Que chacun se fasse son opinion en bonne intelligence. Quant aux "nouvelles institutions" citées par Pax & Bonum ...je préfère ne rien en dire ...

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Message par pedroso Mer 22 Fév 2012 - 19:42

JCV a écrit:Les récits des miracles de Jésus (et des apôtres) tels que relatés dans les évangiles décrivent-ils une "réalité" ou appartiennent-ils à un "genre littéraire" spécifique de l'époque et à valeur purement symbolique ?


Ils décrivent la réalité. Le genre littéraire n'est q'un outil permettant de montrer des faits qui dépassent souvent l'entendement et qui correspond à une culture. Leur attribuer un valeur purement symbolique me semble dangereux pour la foi. Cette théorie (Théorie des symboles) est condamnée par l'Eglise Catholique. Cette méthode conduisent à une interprétation gravement réductive et captieuse des doctrines de la foi.



P+
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Les "récits de miracles" du NT Empty De la réalité des miracles aujourd'hui

Message par lardida Mer 22 Fév 2012 - 20:28

Les miracles sont une réalité bien vécue depuis certainement 2000 ans, temps de Jésus (si pas plus?) et se perpétuent au travers des siècles jusqu'à aujourd'hui. Il existe de nombreux témoignages, relatés par exemple dans les livres du Docteur Patrick Theillier, qui a été Président de l'AMIL (Association Médicale Internationale de Lourdes).

Lourdes, des miracles pour notre guérison Patrick Theillier
Paru en 01/2008

Chaque année, six millions de pèlerins affluent à Lourdes. Pourtant, ce sanctuaire mariai, réputé pour ses miracles, reste un mystère.
Le Dr Patrick Theillier, médecin permanent du Bureau médical de Lourdes depuis dix ans, explique, à travers de nombreux témoignages et le récit des miracles ....

http://livre.fnac.com/a2062747/Patrick-Theillier-Lourdes-des-miracles-pour-notre-guerison

et vous y trouverez mon témoignage en page 186

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Message par Nicolas77 Mer 22 Fév 2012 - 21:50

essayons de garder une foi simple, ne cherchons pas et ne devisons pas sur se que nous ne connaissons pas.
"heureux ceux qui crois sans avoir vue"
et moi je veut croire sans voir.

cher JCV ce que j'ai juste a vous dire c'est de ne pas essayé de vous perdre dans des conjoncture ou supposition etc...
lisez l'Evangile et fiez vous a lui, faite attention car l'Autre nous attend au tournant.

fraternellement
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Message par Malou Mer 22 Fév 2012 - 21:58

JCV, relisez MARC chapitre 16 verset 15....."celui qui ne croira pas sera condamné"...

Et pourquoi Jésus nous dirait-il que nous ferons les mêmes choses que Lui et même de plus grandes...
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Message par lardida Mer 22 Fév 2012 - 22:09

Personnellement, je n'ai pas cherché à voir mais j'ai vu, oui, vraiment vu!
quelle surprise, vraiment inattendu
j'ai été comblée de cette grâce !

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Les "récits de miracles" du NT Empty Re: Les "récits de miracles" du NT

Message par lardida Mer 22 Fév 2012 - 22:38

voir le fil sur les miracles de Lourdes:

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t9251-miracle-a-lourdes-2011?highlight=lourdes

Un petit témoignage : Md Doroty Walko

Il se fait que je lisais sur la plage au nord de Barcelone, en vacances, et une voix m'a parlé sur le côté droit de l'oreille et m'a demandé de partir immédiatement en France. Ce que j'ai fait le lendemain, car la route était longue : Lourdes sans le savoir.

En effet, lorsque j'ai désiré m'arrêter en route pour casser la croûte, la voix m'a dit "ne perds pas ton temps ici et continue ta route", ce que j'ai fait après avoir tourné pour rien dans la ville où il était impossible de se garer à cause des travaux et parce qu'il n'y avait pas de petit restaurant/snack mais seulemenet des restos chics et chers, ce qui ne me convenait pas. J'ai continué ma route en m'arrêtant plus loin près de l'autoroute pour acheter quelques provisions lorsque j'ai appris par autoroute info que la ville que j'avais quittée une bonne heure ou deux auparavant était sous la tornade, arbres et pilones électriques arrachés, etc. Bref, dans mon rétroviseur, le ciel noir et devant moi le grand bleu plein de joie, d'une joie inexprimable et grandissante, une joie remplie de présences dans l'habitacle de ma petite voiture, des couleurs, des parfums, des hymnes, des chants, des musiques qui n'existent pas sur la terre. Indescriptible !

Lorsque j'ai voulu m'arrêter pour le logement de la nuit, vers Tarbes, un camion est soudainement apparu sur la bande droite de l'autoroute et la pluie s'est mise à tomber drue, dure, noire; ces deux barrières m'ont empêché de prendre la sortie de l'autoroute pour l'adresse où je pouvais trouver le logement sur Tarbes. J'ai donc continué ma route, et sitôt la sortie d'autoroute de Tarbes dépassée, le grand ciel bleu est revenu à la seconde ! Bref, je me dirige vers Pau et pense revenir en arrière vers ma destination Tarbes.

A ce moment-là, je me rappelle qu'à la messe du soir en catalan au village où je passais mes vacances en Espagne, j'avais rencontré deux couples, espagnols de la région, en vacances dans leur village d'origine, et qui habitaient Pau depuis plus de 40 ans. Ils m'avaient donné une adresse pour loger dans le cas où je serais dans la région de Pau. J'ai donc recherché cette adresse que j'avais mise dans ma poche, en pensant que je n'en aurais pas besoin puisque je ne devais pas aller en France. J'ai retrouvé dans la doublure de mon vêtement ce bout de confetti où l'adresse était griffonée, et je m'y suis ainsi rendue : à Lourdes.

Je passe le détail... Le lendemain matin, une femme américaine est guérie, mais on ne la comprend pas parce que personne ne parle français dans les environs. Or, cette femme vient du New Jersey, USA. Il y avait une réunion spéciale des médecins du bureau médical ce jour-là, et le responsable du Bureau Médical a convoqué une réunion l'après-midi pour l'ouverture du dossier en vue de la reconnaissance d'un miracle à étudier, la guérison de cette américaine. En passant les détails, je dis simplement que je me suis retrouvée à interpréter la situation pour la compréhension du dossier toute la journée. J'ai ensuite quitté les lieux, et j'ai repris le lendemain la route du retour de vacances.

Cette femme paralysée, plongée dans l'eau de la piscine en civière, ne marchait donc pas; à la sortie de l'eau, elle dansait de joie et esquissait quelque pas. Mon rôle a été d'aider le Bureau médical à l'interprétation de ses déclarations; j'ai vu de mes yeux une blessure résultant d'une opération, rouge, épaisse d'un centimètre et demi, avec des points de part et d'autre, disparaître en moins d'une minute et ne laisser sur le poignet droit qu'un mince fil quasi incolore.

Le miracle était évident. Le Président en exercice du Bureau Médical a repris ces faits dans le Lourdes Magazine no 66 (malheureusement épuisé, je pense) et dans son livre sur les miracles; il s'agit de la guérison miraculeuse alléguée de Md Dorothy Walko, à l'Ascension 1997; cette dame est décédée un an plus tard d'une toute autre maladie mais elle a continué à marcher jusqu'à la fin de sa vie d'après sa fille.

Cet événement m'a beaucoup impressionnée, encore aujourd'hui car mon miracle à moi est le voyage que j'ai fait avant d'aller à Lourdes, ceci sans connaître ma destination. Comme il n'y a qu'une seule route de Barcelone vers la France, il n'y avait pas beaucoup de choix. La voie était toute tracée. C'était un temps si merveilleux que je crois avoir passé quelques heures ou la journée au Paradis, dont je ne peux décrire l'infinie beauté et l'immense bonheur.

Voilà en gros ... l'événement .... de Lourdes.

Et j'espère !

Gloire à toi Seigneu [b]
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Message par Fabrice Remy Mer 22 Fév 2012 - 23:28

Bonsoir JCV,

Puis-je vous poser trois questions ?

1) Pensez-vous que le caractère historique et pratique de la Foi chrétienne s'écarte résolument de cette forme d’historicité dans laquelle l’homme seul serait créateur de son propre sens ?

2) Selon vous, le critère fondamental qui permet de distinguer entre le bon et le mauvais pluralisme théologique est-il l’Écriture en relation à la confession de l’Église croyante et priante ?

3) Si vous avez répondu oui aux deux questions précédentes, pensez-vous que les textes reproduits ci-dessous autorisent une forme quelconque de questionnement quant à la réalité des miracles rapportés dans le Nouveau Testament ?

Fabrice


[info]
CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE

DEUXIÈME SECTION LA PROFESSION DE LA FOI CHRETIENNE

CHAPITRE DEUXIEME JE CROIS EN JÉSUS-CHRIST, LE FILS UNIQUE DE DIEU

Article 3 JESUS-CHRIST A ETE CONÇU DU SAINT-ESPRIT, IL EST NE DE LA VIERGE MARIE

Paragraphe 3. LES MYSTERES DE LA VIE DU CHRIST

(...)

Les signes du Royaume de Dieu

547 Jésus accompagne ses paroles par de nombreux " miracles, prodiges et signes " (Ac 2, 22) qui manifestent que le Royaume est présent en Lui. Ils attestent que Jésus est le Messie annoncé (cf. Lc 7, 18-23).

548 Les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l’a envoyé (cf. Jn 5, 36 ; 10, 25). Ils invitent à croire en lui (cf. Jn 10, 38). A ceux qui s’adressent à lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent (cf. Mc 5, 25-34 ; 10, 52 ; etc.). Alors les miracles fortifient la foi en Celui qui fait les œuvres de son Père : ils témoignent qu’il est le Fils de Dieu (cf. Jn 10, 31-38). Mais ils peuvent aussi être " occasion de chute " (Mt 11, 6). Ils ne veulent pas satisfaire la curiosité et les désirs magiques. Malgré ses miracles si évidents, Jésus est rejeté par certains (cf. Jn 11, 47-48) ; on l’accuse même d’agir par les démons (cf. Mc 3, 22).

549 En libérant certains hommes des maux terrestres de la faim (cf. Jn 6, 5-15), de l’injustice (cf. Lc 19, 8, ), de la maladie et de la mort (cf. Mt 11, 5), Jésus a posé des signes messianiques ; il n’est cependant pas venu pour abolir tous les maux ici-bas (cf. Lc 12, 13. 14 ; Jn 18, 36), mais pour libérer les hommes de l’esclavage le plus grave, celui du péché (cf. Jn 8, 34-36), qui les entrave dans leur vocation de fils de Dieu et cause tous leurs asservissements humains.

550 La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan (cf. Mt 12, 26) : " Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous " (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons (cf. Lc 8, 26-39). Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur " le prince de ce monde " (Jn 12, 31). C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi : " Dieu a régné du haut du bois " (Hymne " Vexilla Regis ").

(...)
[/info]

Source : http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1I.HTM

[info]

Catéchisme pour Adultes des Evêques de France


Les signes du Royaume: les miracles


169 Du règne de Dieu dont il annonce la venue Jésus multiplie les signes, qui authentifient et illustrent sa parole, tandis que celle-ci en développe le sens.

Les récits de miracles constituent une part importante des évangiles. Sans eux les évangiles ne seraient plus ce qu'ils sont, car sans eux on ne connaîtrait plus l'oeuvre de Jésus et donc, non plus, dans toute sa réalité, Jésus lui-même.

Les miracles sont des oeuvres étonnantes, accomplies par Jésus, attestant son pouvoir divin et, indissociablement, le sens de son oeuvre.

Devant ces miracles, les foules, racontent les évangiles, s'étonnent et s'émerveillent (cf. Mt 8,27 Mt 9,33 etc.); elles sont saisies d'effroi, comme devant la manifestation de ce qui dépasse l'homme (cf. Mt 9,8 Lc 5,9 etc.).

170 Cependant, les miracles accomplis par Jésus ne sont pas destinés seulement à étonner, mais aussi et d'abord à instruire. Ils sont inséparables de sa parole. Jésus sait qu'il n'est pas le seul à accomplir de l'extraordinaire. Il existe de faux "signes" et de faux "prodige", comme il y a, et comme il y aura toujours, de "faux prophètes" (cf. Mc 13,22). Aussi Jésus préfère que certains de ses miracles ne soient pas divulgués, dans la crainte de les voir recevoir une fausse interprétation (cf. Mc 1,34 Mc 1,44 Mc 5,43 etc.).

Les miracles de Jésus sont vraiment compris comme des signes (cf. Jn 2,11 Jn 3,2 Jn 6,29-30) de sa divinité, si l'on perçoit le lien et la cohérence entre les actes étonnants qu'ils constituent et l'ensemble de la vie et de l'enseignement de celui qui les accomplit.

Ainsi Pascal peut-il écrire que "les miracles discernent la doctrine, et la doctrine discerne les miracles".

C'est à cette cohérence que Jésus renvoie quand il ramène tous les signes qu'il a pu donner au seul signe décisif: celui de Jonas, c'est-à-dire celui de sa propre personne dans sa résurrection (cf. Mt 12,38-42).

En accomplissant ses différents miracles, Jésus se révèle comme le Serviteur annoncé par les prophètes. Exorcismes et guérisons sont réalisés pour que s'accomplisse "la parole prononcée par le prophète Isaïe: Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies" (Mt 8,17).

Les récits évangéliques de miracles sont ainsi radicalement différents de ceux que l'on trouve dans les évangiles apocryphes, où le merveilleux a libre cours, détaché du message et de l'ensemble du sens que Jésus a donné à sa vie parmi les hommes. Les évangiles répondent à tout autre chose qu'au pur "merveilleux", en quête duquel beaucoup continuent de se mettre aujourd'hui, au sein même d'une civilisation hyperrationalisée.
[/info]
Source : http://catho.org/9.php?d=ble

[info]
BENOÎT XVI

ANGÉLUS


Place Saint-Pierre
Dimanche 29 janvier 2012

Chers frères et sœurs !

L’Evangile de ce dimanche (Mc 1, 21-28) nous présente Jésus, un jour de Sabbat, prêchant dans la synagogue à Capharnaüm, petite ville au bord du Lac de Galilée, où vivaient Pierre et son frère André. A son enseignement, qui suscite l’étonnement des auditeurs, succède la libération d’un homme «tourmenté par un esprit mauvais» (v. 23), qui reconnaît en Jésus le «saint de Dieu», c’est-à-dire le Messie. En peu de temps, sa renommée se répand dans toute la région, qu’il parcourt en annonçant le Royaume de Dieu et en guérissant toutes sortes de malades: parole et action. Saint Jean Chrysostome fait observer que le Seigneur «alterne le discours, au bénéfice des auditeurs, procédant des prodiges aux paroles et à nouveau passant de l’enseignement de sa doctrine aux miracles» (Hom. sur Matthieu 25, 1: PG 57, 328).

La parole que Jésus adresse aux hommes ouvre immédiatement l’accès à la volonté du Père et à la vérité sur eux-mêmes. Ce qui n’était pas le cas des scribes, qui devaient s’efforcer d’interpréter les Saintes Ecritures par d’innombrables réflexions. En outre, à l’efficacité de la parole, Jésus unissait les signes de la libération du mal. Saint Athanase observe que «commander aux démons et les chasser n’est pas une œuvre humaine, mais divine»; en effet, le Seigneur «éloignait des hommes toutes les maladies et infirmités. Qui, voyant son pouvoir… aurait encore douté qu’il soit le Fils, la Sagesse et la Puissance de Dieu?» (Oratio de Incarnatione Verbi 18.19: PG 25, 128 BC.129 B).
(...)
[/info]
Source : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/angelus/2012/documents/hf_ben-xvi_ang_20120129_fr.htm
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Message par Lotfi Jeu 23 Fév 2012 - 9:47

Emilie du Châtelet Thomas Woolston Ernest Renon et leurs amis en majorité Athés et Franc maçons n'ont jamais donné des critiques crédibles et légitimes.

Miracles dans la prédication de Jésus
« Tel fut, à Cana en Galilée, le premier miracle que fit Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui ».
Jean 2:11

L'évangéliste Jean présente le miracle de Cana (l'eau changée en vin) comme le premier signe par lequel Jésus a révélé sa gloire à ses disciples pour qu'ils croient en lui. Tout au long des quatre évangiles, nous rencontrons de nombreux récits de miracles : guérisons, exorcismes, résurrections, pêches miraculeuses, multiplications de pains, tempête apaisée, etc.? Jusqu’à la glorieuse résurrection de Jésus. Ces signes ont été donnés par Dieu pour amener les hommes à croire que Jésus est bien celui à qui Il a remis tout pouvoir (Matthieu 28:18), non seulement celui de sauver et racheter les hommes qui croient en Lui, mais celui de juger à la fin du monde. Les miracles font partie intégrante des évangiles, autant que les enseignements de Jésus. D'ailleurs, une part importante de cet enseignement et des discussions du Seigneur avec les Juifs a pour point de départ un de ces miracles. Les paroles n'auraient plus de sens si le miracle qui en fait le sujet n'avait pas existé

Miracles et prédication de la Bonne Nouvelle
Dans les évangiles, les miracles de Jésus sont associés à l'annonce de la Bonne Nouvelle :
« Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques ; et il les guérissait. » (Matthieu 4:23-24).

Miracles et bonté de Dieu
Les miracles de Jésus révèlent sa grande compassion envers les hommes qui souffrent :
« Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades » (Matthieu 14:14).

Miracles et glorification de Dieu
Les miracles de Jésus amènent les hommes à glorifier Dieu :
« Alors s'approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d'autres malades. On les mit à ses pieds, et il les guérit ; en sorte que la foule était dans l'admiration de voir que les muets parlaient, que les estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient, que les aveugles voyaient ; et elle glorifiait le Dieu d'Israël » (Matthieu 15:30-31).

Miracles et révélation du Christ
Les miracles ont permis aux hommes de reconnaître la nature divine de Jésus. Ainsi, le pharisien Nicodème déclara sans détour à Jésus :
« Maître, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu car personne ne peut faire les miracles que tu fais si Dieu n'est avec lui » (Jean 3:2).
Les miracles dévoilent la nature divine de Jésus, quelquefois d'une manière bien particulière, comme quand ce sont des démons eux-mêmes qui en rendent témoignage :
« Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s'écria : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. Jésus le menaça, disant : Tais-toi, et sors de cet homme. Et l'esprit impur sortit... » (Marc 1:23-26).
Un point important à retenir : ne jamais accepter quoi que ce soit de la part des démons fusse la vérité ; rien n’est bon, tout est souillé, rien n’est à prendre de leur part et ce que fit Jésus et ses apôtres de son temps et par la suite.

Miracles et établissement du royaume de Dieu
« Si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous » (Luc 11:20).
Les miracles de Jésus démontrent que le royaume de Dieu est venu sur terre, que Jésus est bien le Messie attendu et qu'il accomplit parfaitement les promesses que Dieu avait faites par ses prophètes
« À l'heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d'infirmités, et d'esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles. Et il leur répondit : Allez rapporter à Jean (Baptiste) ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » (Luc 7:21-23)
Ici, Jésus cite partiellement une prophétie d'Esaïe dont voici le contexte :
« Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu ; il viendra lui-même, et vous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, s'ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, et des ruisseaux dans la solitude... Il y aura là un chemin frayé, une route, qu'on appellera la voie sainte ; nul impur n'y passera ; elle sera pour eux seuls ; ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s'égarer » Esaïe 35:4-6 et 8
Croire aux miracles de Jésus représente donc, pour leurs témoins oculaires comme pour les croyants de tous les âges, un acte de reconnaissance et de confiance envers le Christ (ou Messie) que Dieu a donné aux hommes pour leur salut.

Miracles et victoire sur Satan
Les miracles de Jésus sont aussi des signes de la victoire sur l'Ennemi, de la lutte victorieuse pour sauver les victimes de la maladie, de la possession, du péché et de la mort. Christ est venu pour détruire les œuvres du diable :
« Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair » (Luc 10:17-18).

Toutefois, aux apôtres qui manifestaient spontanément leur joie de pouvoir dominer sur toutes les forces de l'Ennemi, le Seigneur a rappelé que le plus important, pour eux ne se trouvait pas dans le fait miraculeux :
« Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10:20).

Rôle des miracles dans la prédication des apôtres
« Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient » (Marc 16:20)

Miracles et apostolat authentique
Les miracles des apôtres, à côté de leur effet immédiat, ont un rôle d'authentification. Paul dit aux Corinthiens :
« Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles » (2 Corinthiens 12:12).

Miracles et annonce du salut
Les miracles des apôtres confirment le caractère divin du message que Jésus a confié à ses envoyés :
« Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2:3-4).

Miracles et témoignage divin
Les miracles des apôtres sont attribués au Seigneur :
« Paul et Barnabas restèrent cependant assez longtemps à Icône, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu'il se fit par leurs mains des prodiges et des miracles » (Actes 14:3).
Le livre des Actes rapporte de nombreux récits de miracles opérés par Dieu en présence de ses serviteurs :
« Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres » (Actes 5:12).






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Message par JCV Jeu 23 Fév 2012 - 10:08

Fabrice ...

De quel droit vous faites vous l'Inquisiteur de ma Foi ?

Compte tenu de l' "avertissement" qui m'a été fait, je me suis plié à la "censure" du débat.
Je vous ai adressé une liste d'ouvrages de théologie (provenant tous du "Magistère" de l'Eglise) qui constituent des documents de débat. Je vous encourage à les lire...

Vous ne pourrez donc pas vous plaindre que je diffuse sur le forum des "pensées personnelles hérétiques"

JCV
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Message par Fabrice Remy Jeu 23 Fév 2012 - 16:27

Bonjour JCV,

Vous enseignez des doctrines hérétiques promises à l'anathème.

En tant que modérateur, je ne peux laisser faire cela.

Fabrice

[info]
PASCENDI DOMINICI GREGIS

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE X
SUR LES ERREURS DU MODERNISME

Le Concile du Vatican a décrété ce qui suit : Si quelqu'un dit que la lumière naturelle de l'humaine raison est incapable de faire connaître avec certitude, par le moyen des choses créées le seul et vrai Dieu, notre Créateur et Maître, qu'il soit anathème (4).
Et encore : Si quelqu'un dit qu'il ne se peut faire, ou qu'il n'est pas expédient que l'homme soit instruit par révélation divine du culte à rendre à Dieu, qu'il soit anathème (5).
Et enfin: Si quelqu'un dit que la révélation divine ne peut être rendue croyable par des signes extérieurs, et que ce n'est donc que par l'expérience individuelle ou par l'inspiration privée que les hommes sont mus à la foi, qu'il soit anathème (6).
(...)
Ainsi à la demande si Jésus-Christ a fait de vrais miracles et de véritables prophéties; s'il est ressuscité et monté au ciel: non, répondra la science agnostique; oui, répondra la foi.
[/info]

Source : http://www.vatican.va/holy_father/pius_x/encyclicals/documents/hf_p-x_enc_19070908_pascendi-dominici-gregis_fr.html
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Message par Fabrice Remy Jeu 23 Fév 2012 - 17:42

Unité de la foi et pluralisme théologique
(...)
La foi chrétienne étant fondée sur le Verbe Incarné, son caractère historique et pratique se distingue essentiellement d’une forme d’historicité dans laquelle l’homme seul serait créateur de son propre sens.
(...)
Le critère qui permet de distinguer entre le pluralisme vrai et faux est la foi de l’Église exprimée dans l’ensemble organique de ses énoncés normatifs : le critère fondamental est l’Écriture en relation à la confession de l’Église croyante et priante. (...)

Professeur Joseph Ratzinger

Session plénière des 10 et 11 octobre 1972 de la Commission théologique internationale

Source : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_1972_fede-pluralismo_fr.html
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Message par Invité Jeu 23 Fév 2012 - 21:04

Merci de tout coeur pour ce très beau témoignage chère Lardida Rend grâce Gloire à toi Seigneu

JCV, qui est "KLUNG" ? Ne serait-ce pas plutôt "KÜNG" ... ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_K%C3%BCng



Jn 21:24-C'est ce disciple qui témoigne de ces faits et qui les a écrits, et nous savons que son témoignage est véridique.
Jn 21:25- Il y a encore bien d'autres choses qu'a faites Jésus. Si on les mettait par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en écrirait.
http://www.biblia-cerf.com/BJ/jn21.html





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Message par lardida Jeu 23 Fév 2012 - 21:13

merci Anne Onime, gloire à Dieu pour les grâces reçues !

Gloire à toi Seigneu
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Message par Lotfi Jeu 23 Fév 2012 - 23:25

Très interessant pour comprendre l'Essence et la signification des miracles de Jésus:
comique
Les miracles de Jésus-Christ
Frédéric Godet

Je ne viens point dans ces lignes défier le doute. Le doute est un adversaire auquel on peut accorder le combat, quand il le réclame, mais qu’il est toujours imprudent de provoquer. Je désire uniquement, dans ce moment où l’atmosphère est saturée de doutes et où nous sommes exposés à les aspirer, comme nous absorbons la poussière semée dans l’air, amener mes lecteurs à se rendre à eux-mêmes un compte plus distinct de leur croyance sur ce point spécial.
Autrefois on envisageait les faits miraculeux rapportés par l’Evangile comme l’un des principaux appuis de la foi chrétienne. Aujourd’hui plusieurs y voient plutôt un embarras pour la foi. Ces points de vue me paraissent, tous deux, des
exagérations en sens opposés. Je ne saurais trouver dans les miracles le principal fondement de ma foi 1 ; mais je puis encore bien moins y reconnaître une difficulté sérieuse à faire valoir contre le christianisme. Les miracles sont l’une des
richesses de la foi : voilà, à ce qu’il me paraît, leur vrai caractère. C’est celui que je chercherai à revendiquer, dans cette conférence, pour ces faits extraordinaires.
Nous rechercherons d’abord dans l’histoire les preuves de la réalité des miracles de Jésus-Christ. Nous interrogerons ensuite la nature, pour y découvrir les conditions de la possibilité de pareils faits. Nous demanderons enfin à l’Ecriture
de nous en révéler le but dans le plan divin.
Les miracles de Jésus sont ; comment et pourquoi sont-ils? Tels sont donc les
trois points que je me propose de traiter.


I. La réalité des miracles de Jésus-Christ
Plus un fait est extraordinaire, plus il a besoin de fortes preuves. Avons-nous des preuves historiques suffisantes de la réalité des oeuvres miraculeuses que l’Eglise chrétienne attribue à son fondateur?
En dehors de nos écrits bibliques, nous ne possédons qu’un témoignage qui se rapporte à ces faits extraordinaires, c’est celui de l’historien juif Josèphe, qui commanda l’armée des Juifs dans leur lutte héroïque avec les Romains, et qui,
fait prisonnier, assista comme tel à la ruine de Jérusalem, en l’an 70 de notre ère. (( En ce temps, dit-il, dans son histoire des Juifs, vécut Jésus, homme sage, si toutefois il faut l’appeler un homme ; car il opéra des oeuvres extraordinaires,
et fut le maître de ceux qui reçoivent avec plaisir la vérité. )) Là-dessus Josèphe raconte, comment Pilate, cédant aux sollicitations des chefs du peuple, fit crucifier Jésus ; puis il ajoute que la foi à sa résurrection persistait encore chez les chrétiens au moment où il écrivait.
M. Renan n’a point contesté l’authenticité générale de ce passage, seulement il ramène ces faits merveilleux à l’ordre des faits naturels. Josèphe composait son livre environ cinquante ans après la mort de Jésus.
Ce qu’il y a ici de plus remarquable, c’est que Josèphe parle aussi, et avec plus de détails encore, de Jean-Baptiste, de son ministère, de son baptême, de son influence, de sa mort ; il attribue une grande défaite d’Hérode au meurtre de
ce prophète ; et tout cela sans mentionner une seule oeuvre miraculeuse qu’aurait opérée Jean-Baptiste. En ce point, Josèphe s’accorde pleinement avec nos évangélistes, comme il s’accorde avec eux sur les miracles de Jésus-Christ. A supposer qu’il eût existé dans l’esprit du temps une disposition à attribuer des miracles aux grands génies religieux, comme on l’a prétendu, cette tendance ne se serait-elle pas exercée tout premièrement à l’égard de Jean-Baptiste, dont l’apparition, par son caractère étrange et nouveau, avait produit sur l’imagination populaire une sensation plus considérable encore peut-être que celle de Jésus lui-même? Mais aucun document n’a jamais mentionné un seul miracle opéré par le précurseur.
Passons au témoignage de nos Evangiles.

1-On a essayé, dans ces derniers temps, de contester la valeur des récits évangéliques,
en prétendant que les Evangiles ont été écrits à une époque passablement éloignée des événements qui y sont racontés. On a même tenté un moment de faire descendre la composition de ces écrits jusqu’au second siècle de notre ère, jusqu’à cent à cent vingt ans après la mort de Jésus. Cette tentative hardie a échoué. L’écrivain qui, dans ces dernières années, a traité de la manière la plus approfondie la question de l’origine de nos trois premiers Evangiles, le professeur Holtzmann, de Heidelberg, qui n’est pas suspect de partialité, puisqu’il est à la tête du parti des libres penseurs dans le grand-duché de Bade, conclut son étude en déclarant que le résultat de tous les travaux modernes sur ce sujet s’accorde parfaitement avec ce que les plus anciens écrivains ecclésiastiques nous ont transmis, à savoir : que les écrits qui forment le fond de nos trois premiers Evangiles et ces Evangiles eux-mêmes ont été rédigés entre l’an 60 et l’an 80 de notre ère, c’est-à-dire de 30 à 50 ans seulement après la mort du Seigneur .
Quant au quatrième Evangile, il a été composé plus tard, vers la fin du premier siècle, temps jusqu’auquel a vécu l’apôtre saint Jean. A l’époque où parurent nos Evangiles, un très grand nombre de contemporains du Seigneur étaient donc encore vivants. Aussi lorsque, deux ou trois ans avant la date indiquée, saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, écrite en l’an 58, parle de cinq cents frères rassemblés auxquels était apparu Jésus ressuscité, ajoute-t-il : d’entre lesquels la plupart vivent encore maintenant, et quelques-uns sont morts.
En face de toute une génération de contemporains et de témoins encore vivants, il est difficile de comprendre comment des récits de miracles aussi circonstanciés que ceux que renferment nos Evangiles, accompagnés de noms propres de
lieux et de personnes, fussent parvenus à s’accréditer, si les faits n’eussent pas été reconnus réels. Il est même impossible de concevoir qu’on eût osé publier sitôt de telles inventions. (( Pour que de tels récits, dit Holtzmann, eussent pu être mis en circulation et généralement accueillis, s’ils n’étaient que des fictions, il faudrait qu’il se fût écoulé autant de dizaines d’années qu’il s’est écoulé d’années entre la vie de Jésus et la composition de nos Evangiles . ))
Le fait que nos Evangiles ont été publiés sous les yeux mêmes de la génération témoin des faits, voilà notre première considération. Voici la seconde :

2. Qui de nous, en comparant le récit du même miracle dans nos trois premiers Evangiles, n’a été frappé des différences qui caractérisent les trois narrations? Le fond est le même, sans doute ; mais le plus souvent quelle diversité dans les détails ! Les trois récits ne coïncident parfaitement que dans les paroles du Seigneur
et dans celles de ses interlocuteurs. On croit entendre trois messagers, arrivant de trois côtés différents et racontant, chacun à sa manière, le même fait dont ils viennent d’être tous trois les témoins. Je fais une supposition : Un naufrage vient d’avoir sous les yeux de toute une population. Trois témoins le racontent ; l’un a entendu le craquement du mât brisé par la tempête ; l’autre a vu la voile s’abattre sur le pont et envelopper les malheureux nautoniers ; le troisième a vu la vague pénétrer dans le navire entrouvert. Chacun fait ressortir le détail qui l’a frappé.
Les trois récits ne concordent que lorsqu’il s’agit de rapporter un ordre énergique du capitaine ou un cri déchirant de l’une des victimes. La diversité même des trois récits ne démontre-t-elle pas la réalité du fait ? Tel est le témoignage de nos premiers Evangiles. L’accord est au fond, et les différences prouvent que cet accord n’est point artificiel, point calculé. Ce sont des récits jaillissant de source, et qui, en se complétant et en se rectifiant même parfois réciproquement, se confirment mutuellement.

3- Une troisième considération ressort de ces paroles caractéristiques dont Jésus accompagne ses miracles, et que les trois évangélistes nous rapportent en général d’une manière parfaitement concordante. Impossible de révoquer en doute l’authenticité de pareilles paroles. Elles sont si originales, si profondes, si neuves, que l’on peut dire que si elles étaient inventées, Jésus tout entier serait inventé. Ma fille, ta foi t’a sauvée ; vas en paix. . . Ne crains point, crois seulement. . .Va, et ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive. . . Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?. . . Lequel est le plus aisé de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire. . . Et ici Jésus, s’interrompant tout à coup, se tourne vers le malade, et achève sa phrase commencée par cet ordre triomphant : Lève-toi, prends ton lit et marche. Pensez-vous que de telles paroles, que de telles formes s’inventent ?
Or ces paroles-là sont inséparables du miracle auquel elles se rapportent ; elles en sont une partie intégrante. Elles sont au miracle ce que l’exergue est à la pièce de monnaie.
Si la parole est authentique, le miracle, sans lequel cette parole n’aurait plus de sens, l’est aussi.

4- Nous tirons une quatrième considération de la relation étroite qui rattache l’enseignement de Jésus tout entier à son activité miraculeuse. On a tenté, dans ces derniers temps, de séparer en Jésus le prédicateur de morale de l’opérateur des prodiges. On accepterait le premier, mais à la condition d’éconduire le second.
C’est sur cette tentative que repose l’ouvrage de M. Renan.
Cette séparation est inexécutable ; M. de Pressensé fait observer avec raison, dans sa Vie de Jésus, que dans la trame du récit évangélique, les enseignements et les miracles sont tellement entrelacés, qu’à moins de mutiler le récit de la façon la plus arbitraire, il faut les accepter ou les rejeter ensemble.
Prenons quelques exemples : Les Pharisiens accusent un jour Jésus, à l’occasion d’une guérison de démoniaque, de chasser les démons par le pouvoir du prince des démons. A cette explication outrageante, Jésus répond : Tout royaume divisé contre lui-même sera renversé ; si Satan chasse Satan, comment son règne subsistera-t-il? A ce mot d’un si parfait bon sens se rattache un assez long discours, l’un des plus frappants qu’ait prononcés Jésus et dont personne, pas même Strauss, n’a révoqué en doute l’authenticité. Or, que signifie tout ce discours, si l’accusation attribuée aux Pharisiens n’a pas eu lieu, et quel sens aurait cette accusation, si les guérisons extraordinaires qui en ont été l’occasion n’étaient pas réelles? On voit que le fait miraculeux qui sert de texte à l’enseignement ne peut être séparé de celui-ci. Il faut bien les accepter ou les rejeter ensemble.
Autre exemple : Jésus est accusé d’avoir violé le sabbat en opérant la guérison d’un impotent dans ce jour de repos. Il répond par ce cri de son coeur filial : Tant que mon Père agit, j’agis aussi, c’est-à-dire : Je ne puis laisser travailler mon Père seul ; aussi longtemps qu’un père travaille encore, un fils dévoué ne croise pas les bras. Sur quoi il est accusé de blasphème, pour s’être fait égal à Dieu, et il réfute cette accusation en déroulant toutes les phases présentes et futures de son activité miraculeuse, le tableau complet de l’oeuvre de résurrection qu’il est venu accomplir au sein de l’humanité. Comment séparer ce discours de l’accusation des Pharisiens et du fait miraculeux qui l’a motivée? Supprimez le miracle sabbatique, tout cet enseignement reste en l’air.
Un troisième exemple : Le sermon sur la montagne est reconnu comme le chef-d’oeuvre de la prédication morale de Jésus ; tellement que les adversaires de l’Evangile voudraient pouvoir réduire à ce discours tout son enseignement.
Qu’y lisons-nous? En le terminant, Jésus dit : (( Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom, n’avons-nous pas fait en ton nom beaucoup de
miracles? Mais je leur répondrai : je ne vous ai jamais connus. ))
S’il n’eût pas été constant que Jésus lui-même faisait des miracles, qu’il en faisait journellement, eût-il pu, sans se couvrir de ridicule, parler ainsi à cette multitude des miracles que feraient en son nom ses disciples?
Mais quelqu’un dira : S’il en est ainsi, si les miracles et les discours sont, dans la vie de Jésus, deux éléments si inséparables, il reste un moyen bien simple de se défaire du premier, c’est de les rejeter l’un et l’autre. Mais alors que vous reste-t-il pour expliquer la plus grande révolution morale dont l’humanité ait été le témoin et l’objet? M. Renan pose, dans son ouvrage sur la vie de Jésus, cet axiome : (( Les grandes choses ont toujours de grandes causes . )) N’avons-nous donc pas le droit de réclamer quelque chose de grand à l’origine du christianisme, ce fait religieux que M. Renan lui-même proclame, dès la première page de son livre, l’événement capital de l’histoire du monde?
Retranchez de la vie du Seigneur Jésus ses miracles ; puis, en faveur de ce premier retranchement, opérez-en un second : ôtez les discours. A quoi se réduira l’histoire évangélique? A une seule ligne, qu’un critique allemand formulait spirituellement en ces termes : (( En ce temps-là, il arriva... que rien n’arriva . )) Et puis,de ce zéro, faites sortir l’événement capital de l’histoire du monde, celui depuis lequel l’humanité a recommencé à dater les années de son histoire ! (( Sans les guérisons miraculeuses journalières opérées par Jésus-Christ, il n’y a plus d’histoire évangélique )), a dit Ewald l’auteur, de la plus savante histoire des Juifs que l’on possède. Mais sans l’histoire évangélique, comment rendre compte de la rénovation du monde par l’Evangile, et de l’histoire de l’Eglise et des temps modernes?

Nous pouvons conclure, et c’est là notre quatrième considération, en disant : Les miracles ne sont pas, comme on le croit souvent, une simple broderie sur le tissu de l’histoire évangélique ; ils font partie du tissu lui-même.
5- Nous tirons une dernière preuve de la nature des récits miraculeux renfermés dans nos Evangiles. Quant à la forme, quelle simplicité, quelle candeur ! Un honnête homme porte sur sa figure et dans son accent son brevet de loyauté. Nos évangélistes auraient-ils besoin d’un certificat d’honnêteté, de bonne foi ? Vous auriez vu en une mauvaise heure s’élever devant vos yeux des montagnes d’objections, de doutes. . . , ouvrez un de nos Evangiles, relisez une ligne, deux lignes dans le livre même : ces montagnes ne sont plus que des nuages qui s’évanouissent, vous vous sentez en contact avec la divine réalité. Quand l’homme invente du merveilleux, l’emphase du ton trahit la fausseté du fond ; il n’appartient qu’à la vérité d’être à la fois si grande et si simple.
Quant au fond même, quelle différence entre nos miracles évangéliques et ceux qui remplissent les légendes juives et les mythologies païennes ! Le contraste est si frappant, qu’il a arraché à M. Renan, dans un de ses premiers ouvrages, cet
aveu : (( Le merveilleux de l’Evangile n’est que le plus sobre bon sens, quand on le compare à celui des apocryphes juifs et du Talmud, ou à celui des mythologies hindou-européennes. ))
Nous devons ajouter : et même, à celui des ouvrages chrétiens composés après le temps de nos Evangiles.
Il existe des récits de la vie de Jésus, nommés les Evangiles apocryphes, qui furent composés dès le second siècle de l’Eglise, sous l’inspiration de l’amour naturel du merveilleux ; qu’y trouvons-nous, en fait de miracles ? L’enfant Jésus fabriquant, en société des autres enfants de Nazareth, des oiseaux de terre glaise, et communiquant aux siens, par son souffle, la faculté de prendre l’essor ; ou bien encore, l’enfant Jésus répandant par mégarde sur les degrés l’eau de la cruche qu’il vient de puiser à la fontaine, la recueillant dans son mouchoir et la présentant ainsi aux yeux de Marie étonnée. Voilà des miracles fabriqués. Vous les reconnaissez aisément. A quel caractère? On y a mis la puissance ; on a oublié la sainte charité, qui est le sceau des oeuvres vraiment divines. Ce sceau est précisément celui qui est imprimé à tous les miracles de Jésus rapportés par nos Evangiles.
Or si, au second siècle et dans l’Eglise elle-même, on a si mal inventé, tout en ayant l’Evangile pour modèle, qu’aurait été l’Evangile lui-même s’il eût été composé un siècle plus tôt, d’après les instincts de l’homme naturel et sans être calqué sur un divin et vivant modèle?
De cette étude il nous paraît résulter que la critique historique ne peut se refuser à reconnaître la réalité des oeuvres miraculeuses attribuées à Jésus-Christ ; et nous pouvons conclure cette première partie de notre travail en affirmant que les miracles de Jésus sont incrustés dans son histoire aussi profondément et inséparablement
que son histoire elle-même l’est dans le développement de l’humanité.

II. La possibilité des miracles de Jésus-Christ
Mais pouvons-nous nous rendre compte de pareils faits ? Ne sont-ils pas en contradiction, ainsi qu’on ne cesse de le répéter, avec la fixité des lois qui gouvernent
la nature ? S’il s’est réellement produit autrefois des faits de ce genre, pourquoi ne s’en produit-il plus aujourd’hui ? Et si chose semblable venait à se passer sous nos yeux, ne devrions-nous pas envisager le Créateur comme un ouvrier maladroit qui, après avoir produit son oeuvre, se voit obligé de la corriger après coup ? Telles sont les questions qui peuvent se soulever dans notre esprit, en face des oeuvres merveilleuses de Jésus-Christ. Nous allons chercher à y répondre, tout en rappelant à nos lecteurs : que dans tout ce qui tient à la matière, à la nature, il y a obscurité, mystère, bien plus encore que dans tout ce qui relève exclusivement de l’esprit.
Nous devons avant tout remarquer dans la nature, à côté d’un système de lois fixes, un élément de liberté. L’existence même de la matière repose sur un acte libre, du moins aux yeux de celui qui n’a pas rompu avec cet article fondamental de notre foi, ce premier mot de l’Ecriture sainte : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Il est vrai qu’après avoir accompli cet acte créateur, Dieu semble avoir abdiqué sa souveraineté sur la nature ; ce grand tout, comme une horloge bien montée, suit paisiblement la marche qui lui est tracée. Mais, à supposer que l’état régulier que nous observons présentement eût toujours existé, et que la géologie ne prouvât pas les transformations profondes au travers desquelles il s’est établi, la nature n’en trahit pas moins, même dans son repos actuel, une tendance constante à s’émanciper de la loi physique et à s’élever graduellement à la sphère de la liberté. Dans les domaines inférieurs règne en souveraine la loi de la pesanteur, dont la toute-puissance se montre, même aux yeux, dans la forme arrondie des corps. Le phénomène étrange de la cristallisation révèle déjà chez les métaux une tendance à s’affranchir de cette loi. Par la variété et la richesse des opérations qui constituent la vie végétale, la plante s’élève à un mode d’existence bien plus libre et bien plus incalculable encore. Chez l’animal aux mouvements dégagés et dépendant de sa seule volonté, brillent les premières lueurs du règne de la liberté.
La souveraineté réelle de la volonté sur la nature apparaît enfin dans l’homme.
Soumis encore sous plusieurs rapports à la loi physique, l’homme n’en est pas moins capable d’agir sans elle ; et même, bien souvent, il peut la surmonter, la braver. Dans chaque acte de libre obéissance ou de dévouement, ne voyons nous pas l’homme fouler aux pieds la loi des instincts physiques au nom et au service d’une loi supérieure, celle de l’obligation morale, du devoir, cette loi que l’Ecriture désigne du beau nom de loi de la liberté , parce qu’il est dans son essence de ne pouvoir être accomplie que par l’acquiescement réfléchi et volontaire de celui qui s’y soumet.
De la pure matière jusqu’à l’homme, nous observons donc dans la nature une tendance ascendante à la liberté ; c’est comme un retour graduel à ce principe de la volonté intelligente auquel la nature doit primitivement son existence. La matière tend à l’esprit, parce qu’elle est l’oeuvre de l’esprit. La matière, sévèrement étudiée, n’est nullement matérialiste ; elle se montre partout imprégnée d’intelligence et de liberté, ces deux attributs essentiels de l’esprit.
La nature est vraiment spiritualiste d’origine, spiritualiste d’aspiration, spiritualiste d’emploi journalier ; elle est de, par et pour l’esprit.
Telle est la nature. Et c’est sur ce caractère foncièrement spirituel et libre de son existence que repose la possibilité abstraite du miracle. Ne sommes-nous pas tous, sur ce point, en possession d’une grande expérience ? Ne savons-nous pas par aperception personnelle, qu’en vertu du caractère que nous venons de signaler
dans la matière en général, elle peut être organisée, d’une manière spéciale, de façon à obéir sans intermédiaire et immédiatement à une action purement morale, celle de la volonté ? N’est-ce pas ce qui a lieu dans ce petit domaine particulier que nous appelons notre corps? Vos yeux sont fermés ; et vous voulez voir. Votre paupière se soulève et vous voyez. Est-ce la loi de la pesanteur qui a fait cela ?
Non ; la loi physique a été vaincue. Par quelle force ? Par la loi morale de la volonté.
Vous avez répété le premier des miracles créateurs ; dans votre petite sphère
vous avez dit : Que la lumière soit ! Et la lumière a été. Sans doute vous n’avez
pas opéré un miracle, et il ne résulte nullement de là que vous ayez le pouvoir d’agir de même sur la nature par la seule force de votre volonté. Le corps seul est organisé en vue de cette soumission immédiate à la volonté humaine ; la nature ne l’est pas.
Ici se présente donc une nouvelle question : A quelle condition une volonté humaine
parviendra-t-elle à franchir la limite tracée à son action immédiate et à agir sur le monde extérieur comme elle agit sur son propre corps? Cette, condition est évidemment celle du miracle proprement dit ; et la voici : C’est que par quelque voie l’homme trouve accès jusqu’à cette volonté souveraine, qui a produit la nature et qui la domine aussi complètement que par notre volonté nous dominons et manions notre corps. Par l’intermédiaire de cette volonté créatrice l’homme disposera de la matière, comme par le pouvoir de sa volonté personnelle il dispose des organes physiques qui lui ont été accordés par le Créateur.
Mais jamais le cas se présentera-t-il? Jamais l’accès à la volonté suprême sera t-il accordé à l’homme? Nous sommes ici dans la sphère de la liberté ; de la liberté divine, d’un côté, de la liberté humaine, de l’autre.
Et d’abord de la liberté divine. Le premier axiome de la théologie païenne était- celui-ci : (( Toute divinité est jalouse. )) La jalousie convenait, en effet, à des dieux toujours chancelants sur leur trône ; mais le Dieu de l’Evangile est un Dieu solidement assis sur le sien ; et de lui il est dit : Dieu est amour. C’est dire que, quant à lui, son bonheur est de donner et de donner jusqu’au bout. Pourquoi ? parce qu’il est sûr qu’en tout état de cause il restera le Maître.
S’il a donc réellement créé l’homme pour être le souverain de la nature, dès que sonnera l’heure où il pourra l’associer sans danger à l’exercice de sa toute puissance,
il se réjouira de le faire. Voilà le côté de la liberté divine dans la question qui nous occupe. Quelle est la part de la liberté humaine? En d’autres, termes :
Que devra être la volonté humaine pour que Dieu puisse lui accorder la prérogative
dont nous parlons?
Qu’arriverait-il si, orgueilleux, jaloux, vindicatifs, égoïstes, comme nous le sommes, nous recevions de la main de Dieu le sceptre de la toute-puissance ? Nous l’emploierions à satisfaire notre ambition, notre malignité, nos rancunes. Contemplez l’usage détestable que nous faisons si souvent des forces physiques et intellectuelles dont nous sommes doués ! Vous vous rappelez ce jour dont parle la fable, où le dieu du soleil, dans un moment de faiblesse, consentit à confier les rênes du char de l’astre du jour aux mains d’un faible enfant. Celui-ci, dans son inexpérience, tantôt le conduisait trop haut, et tout gelait sur la terre ; tantôt le ramenait trop bas, et tout y était en combustion. Image frappante de l’usage que nous ferions de la toute-puissance, si, méchants comme nous sommes, nous la recevions en partage.
Mais qu’il se présente un homme qui veuille ce que Dieu veut, le bien parfait, qui le veuille comme Dieu le veut, sans partage ni réserve ; Dieu ne pourra-t-il pas envers un tel être donner cours à l’empressement de son amour, et, le traitant comme un second Lui-même, lui départir la puissance souveraine sur la nature? Et n’est-ce point là le secret des miracles de Jésus-Christ ? Le miracle de la sainteté une fois réalisé par lui, tous les autres en découlent ; sa volonté parfaitement soumise devient, par cette soumission même, toute-puissante ; car par cette soumission absolue de la volonté impuissante à là volonté toute-puissante, l’union des deux se consomme, et dans cette union, la plus faible participe à tous les attributs de la plus forte. C’est précisément cette notion du miracle que Jésus formule lui-même, lorsqu’il explique (Jean chapitre 5) la guérison de l’impotent, en disant : En vérité, je vous dis que le Fils ne peut rien faire de lui-même, et qu’autant qu’il le voit faire au Père. Voilà la parfaite soumission de l’instrument : il ne peut rien faire de lui-même. Et tout ce que le Père fait, ajoute Jésus, le Fils le fait pareillement. Voilà la toute-puissance accordée à l’instrument parfaitement soumis. Car, ajoute encore Jésus, le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Voilà le motif de ce don suprême : la pleine satisfaction qu’éprouve le Père envers cet être qui a consenti à confondre parfaitement sa volonté libre avec la sienne. Et comment désormais le grand atelier des forces cachées de l’univers ne serait-il pas ouvert à celui que Dieu aime assez pour l’introduire lui-même? Comment
la nature ne lui serait-elle pas soumise avec toutes ses lois et toutes ses forces? Comment cet être ne dominerait-il pas l’univers aussi aisément que nous dominons par la volonté notre propre corps? Un homme complètement soumis à sa volonté et associé à son oeuvre, voilà ce que le Père attendait pour lui confier son pouvoir sur toute la nature.
Pour qu’un miracle pût être scientifiquement admis, voici, selon M. Renan,
comment la chose devrait se passer. Le fait devrait être constaté par une assemblée
d’experts. L’on ferait paraître celui qui prétendrait au pouvoir de ressusciter les morts, par exemple, au milieu d’une assemblée de médecins et de physiciens ; on placerait devant lui un cadavre, et il opérerait. S’il réussissait, on ne serait pas encore convaincu, mais l’expérience, se répéterait autant de fois que les experts le trouveraient nécessaire. M. Renan oublie ici précisément ce qu’ont oublié ceux qui ont fabriqué les Evangiles apocryphes ; c’est-à-dire, deux choses. La première, c’est que toute oeuvre divine est une oeuvre de sainteté, et que pour faire une oeuvre
de sainteté il faut un saint ; ce qui ne se rencontre pas tous les jours. La seconde,
c’est que ce saint, s’il vient à se rencontrer, n’agira que saintement, et par conséquent dans la dépendance de Dieu ; qu’il refusera, en vertu de sa sainteté même, de faire ses miracles comme des actes de parade, des coups de théâtre ou des expériences de physique ; qu’il ne consentira à agir miraculeusement qu’au service
de l’oeuvre de Dieu sur la terre, et au signal d’En-haut. Hors de ces conditions-là,
il répondra comme Jésus a répondu quand on lui a demandé de faire un signe dans
le ciel.
Ainsi compris, les miracles portent-ils réellement atteinte à la fixité des lois qui régissent la nature ? Mais en quoi l’intervention continuelle de notre volonté dans les mouvements libres de notre corps porte-t-elle atteinte au jeu régulier de nos organes corporels? Ne s’y adapte-t-elle pas au contraire de la manière la plus douce et la plus aisée? Et Dieu ne saurait pas faire, à l’égard de la nature qu’il a créée et connaît parfaitement, ce que notre volonté sait si bien faire à l’égard de notre corps, qu’elle connaît si peu !
Le médecin jette dans notre corps une substance qui imprime à la maladie un cours tout opposé à celui qu’elle eût suivi sans l’action de ce remède. A-t-il, par cette intervention, troublé le moins du monde les lois de notre organisation physique?
Nullement. Cet élément étranger n’est pas plus tôt introduit dans le corps qu’il s’y comporte conformément aux lois du corps lui-même. Et Dieu ne saurait pas régler son intervention dans la nature, de manière à ne pas en disloquer les rouages ! L’artiste tire de son clavier des effets infiniment supérieurs à ceux qu’eussent produits ces cordes abandonnées à leur vibration naturelle, et cela sans que les lois de l’acoustique et de la mécanique en soient le moins du monde altérées; et Dieu ne tirerait pas du vaste clavier de la nature, dont il connaît tous les ressorts, des effets bien supérieurs à ceux que cet instrument peut produire laissé à lui-même, tout en le laissant parfaitement intact !
Il est vrai, dira-t-on ; mais cette intervention est contraire à l’idée que nous devons nous faire de la perfection de Dieu lui-même. Ne serait-il pas indigne du grand ouvrier céleste de venir ainsi retoucher après coup son oeuvre? Il y a deux cas, ce me semble, dans lesquels un ouvrier accompli peut être appelé à retoucher son oeuvre : c’est lorsqu’un élève maladroit la lui a gâtée, ou lorsqu’il ne s’est proposé de faire premièrement qu’une ébauche, destinée à être achevée plus tard. Or ces deux cas se rencontrent précisément dans le grand fait dont nous nous occupons. Là où en créant, Dieu avait préparé l’harmonie, l’homme, son élève désobéissant, a semé le trouble, la division. Là où Dieu avait préparé le développement normal, la liberté croissante, la vie, l’homme a introduit la maladie, l’esclavage, 1a mort. Quand donc Dieu intervient par le miracle, ce n’est point en artiste qui se corrige lui-même ; c’est en artiste qui restaure son oeuvre qu’on lui a gâtée. Il replace, par ces actes miraculeux, son monde sur la voie du développement normal dont l’être libre l’a fait dévier. Qu’y a-t-il là d’indigne de sa sagesse, de sa puissance et de sa bonté?
Mais n’eût-il pas pu créer ce monde de manière à le mettre dès l’abord à l’abri de toute possibilité d’altération ? C’est demander si Dieu, au lieu de créer l’homme libre, n’eût pas pu le produire parfait ? Ce postulat est contradictoire.
Car faire l’homme impeccable, c’eût été supprimer la liberté, et du même coup, la
sainteté.
L’acquiescement libre et réfléchi au bien est chez l’homme la condition de tout bien moral réel. L’homme ne pouvait donc être créé saint. Il devait coopérer lui-même à la production de l’homme saint. La transformation de l’homme libre en homme saint était la première tâche de l’humanité. Aussi l’homme primitif ne dut-il être qu’un homme provisoire. Le premier Adam n’était que l’ébauche de l’homme définitif que Dieu voulait. L’apparition du vrai homme, tel que Dieu l’avait conçu avant toute création, ne pouvait être que le couronnement du développement du premier Adam. Ce plan était le seul digne de la sagesse et de l’amour de Dieu, lors même qu’il laissait ce monde ouvert à l’invasion du péché et de la souffrance par l’abus de la liberté.
Que si vous vous placez à ce point de vue, il vous sera aisé de comprendre enfin pourquoi les faits prodigieux qui ont signalé l’apparition de Jésus-Christ sur la terre ne se produisent plus aujourd’hui. Il y avait une heure marquée dans l’histoire de l’humanité pour l’apparition du second Adam, de l’homme définitif et de l’humanité nouvelle, qui est sa race spirituelle, tout comme il y a eu une heure marquée, dans le développement de la nature, pour l’apparition de l’humanité première. De telles heures ont un caractère extraordinaire et sont signalées par des phénomènes qui ne se reproduisent plus de la même manière, l’heure solennelle une fois passée. L’apparition de l’homme parfaitement saint tranchait tellement avec la vie de l’humanité précédente, que de ce contact durent résulter des effets qui ne se sont produits en aucun autre temps. Aussi nécessairement la rencontre journalière de la richesse avec la pauvreté, dans la société humaine, produit l’aumône, aussi nécessairement, pour ainsi dire, la rencontre de Jésus, le Saint, à qui était ouvert le trésor de la toute-puissance, avec l’humanité pécheresse et souffrante dut produire le miracle. Sans doute, depuis le départ de Jésus, sa sainteté et sa puissance n’ont pas disparu de la terre ; le second Adam, en montant au ciel, a laissé après lui une postérité semblable à lui, une humanité sanctifiée, de même que le premier Adam, en descendant dans la tombe a laissé après lui une famille semblable à lui, souillée et mortelle. Mais l’existence actuelle de cette humanité sanctifiée n’est plus que la continuation et le développement de l’état nouveau inauguré par la présence de Jésus. L’apparition du second Adam a été la crise d’enfantement de la nouvelle humanité. Voilà pourquoi elle a été signalée par d’incomparables miracles. Résumons-nous. Les miracles sont possibles, parce que la matière est l’oeuvre et l’instrument-né de l’esprit. Pour que cette possibilité abstraite du miracle se réalise par l’intermédiaire d’un homme, il y a une condition : C’est qu’il se trouve un homme capable d’être associé à l’exercice de la toute-puissance créatrice, un homme dont la volonté soit une avec celle de Dieu. Cette condition, l’apparition de l’homme saint, préparée dans tout le cours de l’ancienne alliance, ne s’est réalisée parfaitement qu’une fois dans l’histoire du monde. Et cette heure là a été, dans le sens propre, l’heure des miracles.

III. L’utilité des miracles de Jésus-Christ
A quoi servent ces faits dont nous venons de constater la réalité et d’analyser la cause?
Le but des miracles ressort du terme par lequel ils sont si souvent désignés dans l’Ecriture sainte, celui de signes. Ils signalent aux regards des plus aveugles la grandeur de celui qui les opère, l’excellence de l’oeuvre qu’il vient accomplir, et la perfection de la restauration finale à laquelle cette oeuvre doit aboutir.
Avant tout, ils nous révèlent la grandeur de la personne de Jésus, l’objet de notre foi. Les miracles de Christ sont les signes de sa gloire divine. Assurément, on peut faire des miracles sans être un personnage divin, le Fils de Dieu. Elie a ressuscité un mort ; il ne s’est pas attribué pour cela le droit de dire : (( Je suis la résurrection et la vie. )) Moïse a fait pleuvoir la manne, jaillir l’eau du rocher ; il ne s’est pas désigné cependant comme le pain de vie, l’eau jaillissante en vie éternelle. Il y a plus : nous avons reconnu que ce n’est point comme Fils de Dieu et par sa puissance personnelle, mais comme Fils de l’homme et par la puissance de Dieu que Jésus a opéré ses miracles. Il dit lui-même : (( Les oeuvres que mon Père m’a donné le pouvoir de faire ; )) (( Père, je sais que tu m’exauces toujours . )) Et les foules le sentaient bien, quand, à la vue d’un de ces faits extraordinaires, elles s’étonnaient (( de ce que Dieu eût donné un si grand pouvoir aux hommes. ))
Mais si le pouvoir par lequel Jésus opérait ses miracles était un pouvoir emprunté, d’autre part, la manière dont il en usait, était celle, non d’un serviteur, mais d’un fils. (( Père, je sais. . . )) Elie, Moïse, le serviteur le plus irréprochable, parleraient-ils ainsi ? Il régnait dans l’activité miraculeuse de Jésus une liberté, une aisance, une abondance, une assurance, qui témoignaient d’une relation plus intime et comme d’une sorte de familiarité entre Celui qui demandait et Celui qui exauçait de la sorte. Même dans la vie d’un prophète, les miracles sont une oeuvre rare ; pour Jésus, ils ont été, selon l’heureuse expression d’Ewald, une occupation journalière. Les miracles sont, chez un prophète, accompagnés d’efforts. Elie se couche par trois fois sur le corps de l’enfant qu’il veut rappeler à la vie. Jésus tire Lazare de la mort comme nous réveillons un ami, en l’appelant par son nom. Le caractère de l’oeuvre du prophète, c’est la crainte respectueuse. Celui de l’oeuvre de Jésus, c’est la confiance filiale. Ce sont bien là, pour parler le langage de saint Jean, les signes d’une gloire telle que celle d’un fils unique venu du Père.
Les miracles peuvent être envisagés sous ce premier rapport comme un magnifique
dédommagement accordé à Christ par son Père pour le dépouillement de sa gloire divine qu’il avait accompli en s’incarnant. De riche, Jésus s’était fait pauvre ; dans cet état d’indigence, Dieu lui met en mains des pièces d’or d’une valeur incalculable qui révèlent sa richesse et sa noblesse originaires. Jésus avait échangé volontairement la forme de Dieu contre la position de dépendance de la créature, l’état de mendicité de la nature humaine, qui n’a rien, qui ne peut rien que par la prière ; le Père se plaît en retour à mettre les trésors de sa toute-puissance sous sa main. Il lui dit : Prends ! Puise, non en serviteur, mais en fils ! Dieu anticipe par ces miracles sur ce qu’il fera complètement par l’ascension quand, pour récompense de ce qu’il a renoncé à son état divin, il fera éclater dans l’humanité même de son Fils la gloire qu’il possédait avant que le monde fût .
Les miracles sont donc, par la manière unique en laquelle Jésus les opère, les signes de sa gloire personnelle ; ils sont de plus les emblèmes visibles de l’oeuvre, qu’il est venu accomplir ici-bas. Ils sont les signes, non seulement de ce que Jésus est, mais de ce qu’il fait. Quand Jésus ouvrait les yeux d’un aveugle, que voulaitil? Détruire sur la terre le mal de la cécité physique? Non, certes ; il eût, dans ce cas, dû rassembler autour de lui tous les aveugles et les guérir, tandis que pour un qu’il guérit, il en laisse des milliers plongés dans l’obscurité. Que veut-il donc par un tel miracle? Il veut faire comprendre au monde l’oeuvre morale qu’il vient accomplir. Il dit par le fait ce qu’il exprime en paroles quand il ajoute : Je suis la lumière du monde. Il se donne à connaître comme celui qui vient dissiper les ténèbres morales dans lesquelles le péché a plongé les hommes. Quand Jésus ressuscite un mort, le but de cette oeuvre serait-il de détruire ici-bas l’empire de la mort ? Non ; pour cela, il faudrait ressusciter, non pas un mort, mais tous les morts. Ce grand travail, il s’y livrera un jour, mais plus tard. Quand il ressuscite Lazare, c’est pour se manifester aux yeux des hommes morts dans leurs fautes et dans leurs péchés comme celui qui vient apporter à nos âmes la résurrection et la vie. Chaque miracle est le type visible, le gage parlant d’un miracle spirituel, plus grand, plus salutaire encore que le bienfait extérieur. Ces prodiges spirituels, dont les miracles étaient les emblèmes, c’était plus tard, par l’intermédiaire des croyants et par l’action du Saint-Esprit, qu’il se proposait de les accomplir ; voilà
pourquoi il ne craint pas d’adresser aux siens, pendant sa vie, cette étonnante parole : (( Je vous déclare que celui qui croit en moi, fera des oeuvres plus grandes que celles-ci . )) Le salut d’une âme n’est-il pas une oeuvre plus grande que la résurrection d’un mort? Après quelques années, le sépulcre a réclamé la proie que Jésus lui avait arrachée à Béthanie. Mais un pécheur converti par l’Evangile, un enfant prodigue touchant lequel le Père a dit : (( Il était mort et il est revenu à la vie )), celui-là vit éternellement.
Cette réflexion achèvera de nous expliquer pourquoi les miracles de Jésus n’ont pas dû se perpétuer ici-bas. Ces miracles extérieurs étaient, avons-nous dit, les emblèmes d’oeuvres morales plus importantes. L’emblème une fois présenté, son but était atteint ; il devait faire place à la réalité qu’il figurait. C’est là ce que Jésus cherchait à faire comprendre aux Juifs le lendemain de la multiplication des pains. Toute cette multitude accourt à lui à Capernaüm ; et que veulent-ils ? De nouveau du pain, du pain matériel, seulement supérieur encore à celui de la veille, du pain du ciel semblable à la manne que Moïse procurait aux Israélites. Jésus leur répond : (( Vous n’avez donc rien compris à ce que j’ai fait hier pour vous ; vous venez à moi, non parce que vous avez vu un signe de ce que je suis et de ce que je viens faire pour vous, mais uniquement parce que vous avez été rassasiés de pain. )) Se figurent-ils donc, ces hommes charnels, que Jésus soit venu sur la terre pour dispenser à l’avenir les hommes de labourer leurs terres, d’ensemencer leurs champs, et de manger leur pain à la sueur de leur visage ! Ce qu’il voulait, en leur multipliant les pains, c’était de se révéler à leur âme qui périt, comme l’aliment capable de les nourrir en vie éternelle, au moyen de la sainte manducation de la foi. Ils n’ont rien compris au miracle ; ils ne se sont pas élevés dans leurs pensées au vrai miracle auquel tend tout le désir et tout le travail de son âme. Ils n’ont vu que le prodige dans le signe, tandis qu’il eût fallu voir le signe dans le prodige .
Cette pensée sur le but de ses miracles remplissait continuellement le coeur de Jésus. Lorsque les disciples revinrent de leur première course missionnaire, ils racontèrent à Jésus avec une joyeuse surprise les guérisons, et particulièrement les guérisons de démoniaques, qu’ils avaient accomplies en son nom. Jésus, en les entendant, s’élève à une contemplation plus haute, et dans ces victoires partielles, reconnaissant les signes de la chute imminente du règne de Satan, il répond : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair . C’était la prochaine destruction du paganisme, de cette possession en grand, comme on l’a appelé, qui, à l’occasion de ces quelques expulsions de démons, se présentait à ses yeux dans toute sa grandeur.
N’y a-t-il pas là pour nous un consolant enseignement ? Mon corps souffre, et Jésus n’est plus là pour me guérir. Oh ! que je suis tenté de regretter sa présence visible ! Mais regretter ainsi ne serait-ce pas faire comme les Juifs, qui le lendemain de la multiplication des pains demandaient, quoi ? des pains encore, au lieu de s’élever à la demande du pain de vie. Que les récits de guérison, que je lis dans l’Evangile me poussent donc plutôt à rechercher une guérison d’une nature supérieure ; car c’est là l’oeuvre voulue de Christ, dont les guérisons corporelles n’étaient que le signe. Ce que Jésus a fait matériellement, il ne l’a fait que pour me faire comprendre ce qu’il veut faire, en moi moralement, et m’engager à m’associer à sa volonté. En touchant de sa main le lépreux, il le nettoie et lui communique sa propre pureté. Par là il me dit ce qu’il veut faire pour mon âme. Sa main, se posant, sur mon coeur, en enlèvera la lèpre cachée et lui communiquera la santé céleste. En multipliant les pains, au désert, il me donne cette assurance : je viens nourrir ton âme de moi-même, afin de te remplir de ma force et de surmonter à jamais cet abattement, ce marasme spirituel dont tu gémis. En rappelant du sépulcre celui dont le corps sentait déjà mauvais, il me dit plus éloquemment que par aucune parole : Prends courage, mon fils ; ton coeur fût-il déjà livré à la pourriture des plus mauvaises passions, le libérateur de Lazare est là, prêt à t’enlever à cette dissolution morale et à te ramener à la vie et à la lumière de Dieu. Il
a jadis calmé les vents, apaisé les flots. Ma détresse, en ce moment, est grande ; mon angoisse, mortelle ; mais je le sais, je le vois ; qu’il se lève seulement, que sa voix retentisse au milieu du trouble de mon coeur et dans les agitations de ma vie ; et aussitôt le tumulte fera place, au silence, et en moi se rétablira un grand calme. C’est ainsi que la foi découvre un signe dans chaque miracle de Jésus ; et cela de plein droit. Cette application allégorique n’est pas seulement permise ; elle est voulue ; c’est l’explication légitime, authentique du miracle ; c’est la pensée même de celui qui l’a accompli. Si chaque parole de Jésus est un acte, un miracle, chaque miracle, à son tour, peut se traduire en une parole et devenir pour nous une riche, une personnelle promesse.
Les miracles sont encore des signes, en ce que, tout en nous disant ce que Jésus est et ce qu’il fait sans cesse, ils représentent ce qu’il fera un jour. Nous attendons une rénovation de toute la nature. (( Toute la création )) dit saint Paul, (( soupire de concert )), et Dieu exaucera ce soupir; il y aura un renouvellement de toutes choses ; la nature participera à l’incorruptibilité de l’Esprit qui est son principe, et l’Eglise de Christ sera introduite dans la sphère glorieuse de la liberté divine et de la vie parfaite, dans le royaume que Dieu a préparé aux siens avant la création du monde, c’est-à-dire, dont la pensée a présidé à celle de la création actuelle.
Comprenons encore les miracles à ce point de vue. Ce sont, si j’ose ainsi dire, les échantillons de cette restauration et de cette consommation finales. Le dernier ennemi qui sera vaincu, nous dit saint Paul, c’est la mort . C’est à cette destruction de la mort, de la mort elle-même, que Jésus a préludé par les trois résurrections de la fille de Jaïrus, du fils de la veuve de Naïn et de Lazare. Comme Jésus rendit alors le fils à sa mère, la fille à ses parents, le frère à ses soeurs, ainsi, en ce dernier jour, il rendra les uns aux autres, en plénitude de vie spirituelle et corporelle, ces êtres que l’amour en lui avait unis sur la terre et que la mort avait momentanément séparés. Quel réveil ! quelle Pâque ! Toutes les tempêtes qui bouleversent la société, les familles, toutes les guerres nationales et domestiques qu’engendre l’égoïsme, doivent cesser un jour et faire place au sourire de l’amour divin resplendissant sur la société humaine pacifiée. C’est de cette harmonie finale que l’apaisement de la tempête sur le lac de Génésareth est l’emblème et le gage.
Ce rétablissement de l’harmonie universelle doit être précédé d’un triage, préparé par un jugement destiné à abattre les puissances résistantes, à exclure les volontés qui persistent dans la rébellion. Nous contemplons l’échantillon de ce redoutable dénouement dans la malédiction du figuier stérile et dans les expulsions de démons
accomplies par le Seigneur. Toute la vie de l’humanité, affranchie du péché, acquerra alors par la puissance du Saint-Esprit une vertu nouvelle, une saveur inconnue,une efficacité divine ; elle sera pénétrée d’une force et d’une joie célestes. Allons à Cana ; là nous contemplons le gage de cette transformation finale de notre vie naturelle en gloire éternelle. On a appelé certains miracles, tels que celui des noces de Cana ou de la multiplication des pains, qui n’ont pas un caractère de nécessité absolue, des miracles de luxe . Je ne repousse point cette expression. Il y a du luxe, dans la maison de tout grand seigneur ; le luxe pourrait-il manquer dans la grande économie du Dieu
Souverain, créateur des cieux et de la terre? N’y a-t-il pas déjà du luxe dans cette
nature terrestre? La chose nécessaire, dans le règne de Dieu, c’est la sainteté ; le
luxe, la surabondance, c’est la gloire. Dieu soit mille fois loué de ce que quelques
miracles de luxe dans la vie de Jésus-Christ nous révèlent à l’avance la glorieuse
magnificence qui régnera dans la maison de son Père et de notre Père ! De ce point où nous sommes parvenus, nous pouvons embrasser d’un coup d’oeil toute cette activité miraculeuse de Jésus-Christ, dont ses miracles, accomplis pendant son séjour ici-bas, ne sont que la première et la moindre phase. Elle se déroule sous trois formes distinctes et successives.
Il y a d’abord les miracles proprement dits, qui ont signalé sa carrière terrestre et qui ont abouti au miracle de sa propre résurrection, comme au plus grand de
tous ; nous l’appelons ainsi parce que Jésus en a été l’objet et non l’instrument, et que plus sa coopération personnelle s’est effacée dans ce fait, plus l’action de Dieu y a visiblement éclaté. Suivent, comme formant une seconde phase, les miracles spirituels, qui, depuis l’effusion, du Saint-Esprit, à la Pentecôte, s’opèrent continuellement dans l’Eglise, et constituent l’oeuvre de la résurrection spirituelle et de la sanctification de l’humanité. Cette seconde forme de l’activité miraculeuse de Jésus remplit toute l’économie actuelle. Enfin au terme de cette oeuvre essentiellement spirituelle, nous contemplons en espérance l’époque des miracles suprêmes et définitifs, notre résurrection corporelle, le renouvellement de la nature, l’apparition des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, l’ascension de l’Eglise dans la gloire. C’est là le couronnement de l’oeuvre de Jésus, qui sera en même temps l’accomplissement de la pensée, de Dieu envers l’homme : Dieu tout en nous.
Ce tableau magnifique des phases de l’activité miraculeuse de Jésus, vous le trouverez tracé de la. main du Seigneur lui-même au chapitre 5 de saint Jean, à l’occasion d’une simple guérison, celle de l’impotent de Béthesda.
Il existe, dit-on, chez les Juifs, une croyance superstitieuse. Ils s’imaginent que l’homme qui aura le bonheur de découvrir la vraie prononciation du nom de Jéhovah, dans la langue sacrée du peuple de Dieu, possédera dans ce mot correctement prononcé le talisman au moyen duquel tout lui sera possible. Au fond de cette fable puérile, il y a une sublime vérité. L’homme qui a connu la vraie manière de prononcer le nom divin, il a existé, et tout lui a été possible par la vertu de ce nom. Jésus ne dit-il pas : Nul ne connaît le Père que le Fils ; et n’a-t-il pas justifié par là cette autre assertion : (( Toutes choses ont été remises entre mes mains par mon Père ))? Jésus seul a connu le vrai nom de Dieu : Abbah ! Père ! Jésus seul a su le prononcer avec le pur accent filial, celui de la tendre confiance, de l’abandon plein d’amour, de l’adoration parfaite. Et aussi rien ne lui a été impossible.
Ce nom, ainsi prononcé, a mis la nature sous ses pieds et l’humanité à ses genoux. La vertu de ce nom filialement invoqué a réveillé enfin en faveur de la terre la toute-puissance endormie, a rouvert les canaux des cieux dès longtemps obstrués, et fondé le renouvellement universel. Or, l’oeuvre que le Fils unique a ainsi commencée doit se continuer, et c’est aux enfants adoptés en Lui à accomplir cette tâche. Eux, et eux seuls, en sont capables. Ne leur a-t-il pas livré son secret ? Nul ne connaît le Père que le Fils, et celui, ajoute Jésus, à qui le Fils a voulu le faire connaître. Comme lui-même faisait descendre, par l’appel confiant à son Père, la guérison dans les corps malades, à nous qui avons appris de lui à dire : Abbah ! Père ! de faire descendre, par une invocation semblable à la sienne, le pardon des péchés et la paix du ciel dans les âmes travaillées et chargées, inquiètes et souffrantes, dans la nôtre propre avant toute autre. Comme Jésus purifiait des lépreux, expulsait des démons, ressuscitait des morts par le doigt de Dieu, à nous de faire descendre, avec la vertu de l’Esprit saint, la vie nouvelle et la sainteté dans les âmes, dans la nôtre propre avant toute autre. Devenons ainsi nous-mêmes des opérateurs de miracles, en nous et chez nos frères, et nous n’aurons plus de peine à croire à ceux de Jésus-Christ ; car nous retrouverons dans les récits sacrés le pendant de ce que nous aurons éprouvé ou opéré nous-mêmes. Une seule prière exaucée, un seul contact vivant avec la vertu du Père, un seul déploiement de la force de Christ dans notre infirmité, nous en apprendra plus sur le sujet des miracles que tout ce que cette conférence a pu vous dire sur ce grand sujet. Saisissez tous le talisman ! Apprenez de Jésus et de son Esprit à dire avec le coeur et l’accent d’un fils : Abbah ! Père ! Et des oeuvres plus grandes que celles de Jésus s’opéreront par vous ! Puissent les hommes capables d’accomplir de telles oeuvres devenir au milieu de nous une très grande armée ! C’est le plus pressant besoin des temps actuels.

Lotfi
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