Nos vraies racines, la base de notre identité

Les racines judéo-chrétiennes de l'Europe : un fait!
Elles réconcilient l'Europe avec la « solidarité » et les « devoirs »

ROME, jeudi 2 février 2012 (ZENIT.org) – Les racines judéo-chrétiennes de l’Europe sont une constituante « normale » de la réalité, souligne Joseph Weiler.

Pour le professeur, juif, de droit européen à la New York University, ces racines sont une occasion, en ce temps de crise, de sortir d’un modèle purement « économique » pour renouer avec la « solidarité » et assumer des « devoirs » au lieu de revendiquer des « droits ».

Récemment, le Sénat italien a en effet approuvé une motion sur la politique européenne de l’Italie, qui a introduit une référence aux racines judéo-chrétiennes. Joseph Weiler, commente cette décision au micro de Radio Vatican.

Que pensez-vous de cet amendement ?
Ce devrait être le cours normal des choses. Il reflète une réalité historico-culturelle que tous connaissent : les racines de la civilisation européennes sont Athènes et Jérusalem. Ce qui est étrange est de trouver quelqu’un qui résiste, qui veut nier, qui trouve scandaleux de le mentionner. Si, par exemple, on avait dit que les racines de l’Europe sont gréco-romaines, personne n’aurait objecté, parce que c’est évident. Personne n’aurait objecté: “C’est « exclusif » parce qu’on ne mentionne pas – que sais-je – les Persans ou les Indiens”. Car la réalité de l’Europe est ainsi : l’un des fondements de sa civilisation est gréco-romain. En revanche, quand on parle de la tradition judéo-chrétienne, il se trouve quelqu’un pour protester mais, en réalité, c’est tout aussi normal. Il s’agit de l’ordre historico-culturel: l’Europe est ainsi. Donc, pour moi, nous sommes dans la normalité : à présent, au moins en Italie, nous sommes dans une position saine. Personne, ni les « laïcs », ni les personnes qui ne sont pas de la tradition judéo-chrétienne, ne doit protester, parce que l’Europe est ainsi.

Selon vous, en ce temps de crise, il est important de souligner que l’identité de l’Europe ne se réduit pas à l’économie ?
L’Europe est bien plus qu’un fait économique. Les fondateurs – tous croyants et catholiques – n’avaient pas seulement une vision économique, mais également une vision spirituelle sur l’ampleur de la condition humaine. Monsieur Monnet a dit que l’Europe, ce n’est pas seulement une coalition entre Etats mais une union entre hommes. L’aspect spirituel et moral de l’Europe, surtout dans un moment de crise, est toujours plus important. On parle de solidarité, mais au moment où il faut payer, la solidarité a disparu. C’est le fruit abîmé d’une Europe simplement économique, matérialiste. Aujourd’hui, nous voyons les résultats de cette vision. Il est donc juste de mentionner les racines spirituelles judéo-chrétiennes mais également de rappeler qu’elles ne sont pas seulement judéo-chrétiennes : nous avons également beaucoup hérité d’Athènes et des Lumières. Mais aujourd’hui il est important de rappeler que la charité est importante : cela fait aussi partie de la civilisation européenne.

Qu’est-ce que le judaïsme et le christianisme ont apporté en Europe, au niveau des droits?
D’abord, que le monde dans lequel nous vivons n’est pas seulement matériel : le “telos”, la fin de l’homme n’est pas seulement le bénéfice, le profit personnel. C’est pourquoi donner est aussi important que prendre. Il n’y a pas seulement des droits, même s’ils sont très importants : l’histoire des droits fondamentaux, les droits de l’homme. L’héritage judéo-chrétien fait penser aussi aux devoirs fondamentaux de l’individu envers la société. Par exemple, le livre du Lévitique, au chapitre 19, décrit une très belle vision d’une société qui se soucie de la misère, des pauvres, et tout ceci sans parler de droits, mais seulement de devoirs. C’est une contribution importante de la pensée judéo-chrétienne dans notre civilisation : la responsabilité des uns envers les autres, la solidarité. En ce moment de crise, il est nécessaire de penser à mes devoirs envers les autres, et non à mes droits envers les autres.

Traduction d'Anne Kurian

Source : http://www.zenit.org/article-30068?l=french

Article important de "La Bussola" :

"Intervention
Marcello Pera explique le type de laïcité qui tue l'Occident



L'ancien président du Sénat, un libéral, a prononcé un discours très éloigné des thèses libérales, soulignant que la laïcité, pour être authentique, doit se fonder sur le christianisme. Sinon, elle engendre des monstres.
Doctrine sociale 07_02_2024

Le mercredi 31 janvier s'est tenu à la Bibliothèque du Sénat de la République le colloque "Le suicide de l'Occident". Introduite par Domenico Airoma, vice-président du Centre d'études Rosario Livatino, et modérée par Francesco Pappalardo, la conférence a réuni le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil des ministres, le Dr Alfredo Mantovano, le professeur Marcello Pera, ancien président du Sénat, et le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque émérite de Gênes et ancien président de la Conférence épiscopale italienne.

Le discours de Marcello Pera [lire le texte intégral ici], qui, en tant que libéral, s'est fortement écarté des thèses libérales, a été d'une grande importance. Toute son argumentation visait à soutenir que la société ouverte libérale-démocratique est une forme de laïcité qui ne peut être fondée de manière laïque : la laïcité a besoin de quelque chose qui n'est pas seulement laïque. Ce quelque chose, c'est le christianisme. Ayant pollué la vision originelle de la laïcité de l'Occident - que Pera attribue principalement à Locke avec des arguments qui ne sont pas totalement recevables - en allant à l'encontre du Dieu créateur du christianisme, elle est vouée au suicide. Nous citons ici les propos de notre auteur sur le suicide de l'Europe :

"On pourrait commencer par reformuler la réponse de Popper à la question : en quoi l'Europe croit-elle aujourd'hui ? Elle croit en beaucoup de bonnes choses et en beaucoup de mauvaises choses qui chassent les bonnes. Voici une liste, incomplète et non systématique, de quelques épisodes dans lesquels les mauvaises choses se manifestent comme des poisons. Je l'ai déjà exposée auparavant, mais il est nécessaire de la répéter.

L'Europe a évité de mentionner les racines judéo-chrétiennes de sa Constitution, née, défunte, puis ressuscitée.

L'Europe a condamné un homme politique italien pour avoir affirmé que le mariage homosexuel était contraire à ses convictions chrétiennes.

L'Europe promeut une législation qui viole les principes chrétiens sur des questions éthiques majeures. Elle soutient l'avortement, l'eugénisme, l'euthanasie, la manipulation d'embryons, le mariage homosexuel, l'identité de genre et tolère déjà la polygamie.

L'Europe n'a pas défendu un pape, Benoît XVI, qui a été attaqué parce que, dans l'une de ses conférences, il avait affirmé que le christianisme était une religion du logos et non de l'épée, et avait demandé à l'islam de faire une déclaration similaire.

L'Europe a empêché ce même pape de s'exprimer dans une université, après l'avoir invité.

L'Europe cache ses symboles chrétiens, n'enseigne plus comment dire Joyeux Noël ou Joyeuse Pâques, parce qu'elle dit ne pas vouloir offenser les non-croyants ou les autres croyants.

L'Europe accorde la plus grande liberté religieuse et de culte aux musulmans dans ses propres États, mais tolère que cette même liberté soit concédée jusqu'au martyre des chrétiens, en Afrique, en Asie, en Turquie, en Inde, partout.

L'Europe protège, sous le couvert de la liberté d'expression, les œuvres d'art blasphématoires contre le christianisme, mais suspend cette même liberté lorsqu'il s'agit d'irrévérence satirique contre l'islam.

L'Europe réagit mollement au fondamentalisme et au terrorisme islamiques parce qu'elle se considère coupable d'avoir exporté la civilisation chrétienne.

L'Europe sanctionne certains de ses pays pour violation de l'État de droit, mais place dans cet état la défense, la protection et la promotion de la culture LGBT et de la théorie du genre.

Et ainsi de suite.

Il n'est pas étonnant que des chercheurs sérieux parlent aujourd'hui d'une "Europe sans Dieu" et que les données prouvent que l'Europe est l'une des régions les plus sécularisées de l'Occident. Il n'est pas non plus étonnant que l'Union européenne rassemble tant d'institutions mais peine à s'unifier en tant que peuple. Dans ses chartes fondatrices, l'UE affirme vouloir devenir "de plus en plus unie", mais produit le contraire : plus elle se considère comme laïque, c'est-à-dire a-chrétienne ou anti-chrétienne, moins elle parvient à une véritable union. S'il n'y a pas de concordance de la foi commune, il n'y a pas de concordance des valeurs morales, et s'il n'y a pas de valeurs morales communes portées par la foi, les intérêts, même les mieux combinés, resteront toujours discordants et l'État restera discordant. Et aussi, s'il en est, "l'État de l'Europe". (traduit avec Deep_L)

https://lanuovabq.it/it/marcello-pera-spiega-il-tipo-di-laicita-che-uccide-loccidente

Texte intégral :

https://vanthuanobservatory.com/2024/02/06/larma-del-suicidio-delloccidente-la-laicita/