Position de l'Église sur la F-M: enquête récente et raisons objectives
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Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX :: Les menaces à la liberté et à la Vie :: LA FRANC-MAÇONNERIE
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Position de l'Église sur la F-M: enquête récente et raisons objectives
[info]Église et franc-maçonnerie: une radicale incompatibilité
Explication du Fr. Romaric Morin, dominicain de la province de Toulouse.
LE CATHOLIQUE peut-il être maçon ? Nul n'ignore que traditionnellement, l'Église a toujours répondu par la négative à cette question. Léon XIII, dans l'encyclique Humanum genus, signalait déjà les dangers que représente la franc-maçonnerie et en condamnait les erreurs ; position constamment reprise ensuite par le magistère chaque fois qu'il se prononcera sur le sujet. Ne parlons pas du code de droit canonique de 1917 qui faisait de l'appartenance à une loge maçonnique une cause d'excommunication.
Mais le chrétien d'aujourd'hui n'est pas sans s'interroger. Cette position est-elle toujours de rigueur ? Après tout, le concile Vatican II et l'encyclique Ecclesiam suam de Paul VI n'appellent-ils pas à se tourner avec bienveillance vers tous les hommes de bonne volonté ? Ne faudrait-il pas, alors, faire preuve d'ouverture vis-à-vis des francs-maçons, en tant qu'ils seraient de ces hommes de bonne volonté ?
Après tout, la franc-maçonnerie n'est-elle pas une vaste galaxie au sein de laquelle certaines loges se montrent assez ouvertes à l'égard des chrétiens ? Ne faudrait-il pas, alors, distinguer entre les loges réellement hostiles à l'Église (loges auxquelles il serait impossible d'appartenir) et celles qui lui sont favorables (loges auxquelles il serait possible d'adhérer) ?
Après tout, le code de droit canonique (CIC) de 1983 ne cite nulle part la franc-maçonnerie et l'appartenance à la maçonnerie n'entraîne plus nécessairement l'excommunication. Ne faudrait-il pas, alors, en déduire que la position de l'Église s'est assouplie ?
Certes ces remarques (plus ou moins fondées) ont pu donner l'impression que l'Église avait modifié son jugement et qu'il était désormais possible pour un catholique d'adhérer à une loge maçonnique. Et pourtant, il n'en est rien. La position de l'Église à l'égard de la franc-maçonnerie et de la possibilité pour un catholique d'être maçon reste inchangée. Différents documents magistériels l'ont clairement rappelé.
Un enseignement constant
Citons tout d'abord une déclaration de la conférence épiscopale allemande [1] qui lève les éventuels doutes et hésitations. Au terme de six années d'échanges menés avec les loges maçonniques allemandes, les évêques allemands concluent que "les recherches entreprises sur les rituels francs-maçons et la spiritualité franc-maçonne font clairement apparaître qu'il est exclu que l'on puisse appartenir en même temps à l'Église catholique et à la franc-maçonnerie". D'aucuns objecteront que ce document n'engage que l'Église d'Allemagne et non l'Église universelle. En outre il est antérieur au CIC de 1983 si bien qu'il serait aujourd'hui obsolète.
Pour répondre à cela, citons justement le CIC de 1983. Certes il ne mentionne plus explicitement la franc-maçonnerie. Toutefois celle-ci reste visée par le canon 1374 en vertu duquel "Qui s'inscrit à une association qui conspire contre l'Église sera puni d'une juste peine, mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d'interdit [2]". Les lois pénales étant d'interprétation stricte (il est impossible de leur faire dire plus qu'elles ne disent), d'aucuns prétendront que la franc-maçonnerie n'est pas (ou n'est plus) une "association qui conspire contre l'Église" si bien que le canon 1374 ne s'appliquerait pas à elle.
En raison de cette ambiguïté, une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) précise : "On a demandé si le jugement de l'Église sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n'en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur. […] Le jugement de l'Église sur les associations maçonniques demeure donc inchangé […] et l'inscription à ces associations reste interdite par l'Église [3]".
Loges diverses, mais principes communs
La position de l'Église à l'égard de la franc-maçonnerie apparaît donc de la plus grande clarté. Or une telle clarté pourrait laisser penser que l'Église n'a pas suffisamment pris en considération les disparités qui existent entre les loges, négligeant de distinguer entre celles bienveillantes à l'Église et celles qui lui sont hostiles. Détrompons-nous. L'Église est bel et bien lucide quant aux hésitations possibles à l'égard de la franc-maçonnerie. En ce sens, la déclaration de la conférence épiscopale allemande reconnaît que la franc-maçonnerie "a connu un changement dans le sens d'une plus grande ouverture à d'autres groupes sociaux". Elle admet aussi que "à l'intérieur de la franc-maçonnerie, à côté du nombre écrasant de loges où apparaît une tendance fondamentale humanitaire ‘‘de croyance en Dieu'', il existe des extrêmes tels que la fraternité athéiste du ‘‘Grand Orient de France'' d'une part,[…] et la ‘‘Grande Loge nationale'' […] d'autre part. Les membres de cette dernière se nomment également ‘‘Ordre franc-maçon chrétien''".
Néanmoins l'Église s'attache à porter un jugement objectif sur ce qu'est réellement la maçonnerie. Toujours selon l'épiscopat allemand, "ce qui est décisif ici, ce ne sont pas l'intégrité, l'opinion et l'attitude du franc-maçon pris individuellement, car celui-ci est totalement laissé à la subjectivité. Pour parvenir à une vérification vraiment objective des questions pendantes, il était par contre nécessaire d'étudier l'essence de la franc-maçonnerie". Dès lors les éventuels rapprochements ou assouplissements ne doivent pas faire perdre de vue la radicale incompatibilité entre l'Église catholique et les associations maçonniques, "parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église [4]".
Pour la CDF, les divergences fondamentales sont telles que "les autorités ecclésiastiques locales n'ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé" quant à cette incompatibilité. Cette position peut surprendre. C'est pourquoi, un article de l'Osservatore romano, commentant ladite déclaration de la CDF, précise que "cette disposition indique que, malgré la diversité qui peut subsister entre obédiences maçonniques, en particulier quant à leur attitude déclarée à l'égard de l'Église, le Siège apostolique trouve chez elles des principes communs qui demandent une même évaluation de la part de toutes les autorités ecclésiastiques [5]".
Les raisons objectives
Dans leur déclaration, les évêques allemands ont présenté les raisons objectives de cette incompatibilité. Elles peuvent se ramener à quatre points principaux qui relèvent de l'essence même de la franc-maçonnerie : 1/ la négation explicite de la religion révélée ; 2/ la négation des dogmes religieux, parce qu'ils seraient contraires à la liberté ; 3/ l'essence relativiste et subjectiviste de la maçonnerie, niant donc toute connaissance objective de la vérité ; 4/ la négation de Dieu comme être personnel qui s'est révélé Lui-même aux hommes.
Il est par conséquent incontestable que pour l'Église, l'adhésion à une obédience maçonnique, quelle qu'elle soit, est toujours incompatible avec l'appartenance à l'Église catholique. Appartenir à l'une exclut d'appartenir à l'autre. C'est pourquoi "les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion [6]".
http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Eglise-et-franc-maconnerie-une-radicale-incompatibilite
[/info]
Explication du Fr. Romaric Morin, dominicain de la province de Toulouse.
LE CATHOLIQUE peut-il être maçon ? Nul n'ignore que traditionnellement, l'Église a toujours répondu par la négative à cette question. Léon XIII, dans l'encyclique Humanum genus, signalait déjà les dangers que représente la franc-maçonnerie et en condamnait les erreurs ; position constamment reprise ensuite par le magistère chaque fois qu'il se prononcera sur le sujet. Ne parlons pas du code de droit canonique de 1917 qui faisait de l'appartenance à une loge maçonnique une cause d'excommunication.
Mais le chrétien d'aujourd'hui n'est pas sans s'interroger. Cette position est-elle toujours de rigueur ? Après tout, le concile Vatican II et l'encyclique Ecclesiam suam de Paul VI n'appellent-ils pas à se tourner avec bienveillance vers tous les hommes de bonne volonté ? Ne faudrait-il pas, alors, faire preuve d'ouverture vis-à-vis des francs-maçons, en tant qu'ils seraient de ces hommes de bonne volonté ?
Après tout, la franc-maçonnerie n'est-elle pas une vaste galaxie au sein de laquelle certaines loges se montrent assez ouvertes à l'égard des chrétiens ? Ne faudrait-il pas, alors, distinguer entre les loges réellement hostiles à l'Église (loges auxquelles il serait impossible d'appartenir) et celles qui lui sont favorables (loges auxquelles il serait possible d'adhérer) ?
Après tout, le code de droit canonique (CIC) de 1983 ne cite nulle part la franc-maçonnerie et l'appartenance à la maçonnerie n'entraîne plus nécessairement l'excommunication. Ne faudrait-il pas, alors, en déduire que la position de l'Église s'est assouplie ?
Certes ces remarques (plus ou moins fondées) ont pu donner l'impression que l'Église avait modifié son jugement et qu'il était désormais possible pour un catholique d'adhérer à une loge maçonnique. Et pourtant, il n'en est rien. La position de l'Église à l'égard de la franc-maçonnerie et de la possibilité pour un catholique d'être maçon reste inchangée. Différents documents magistériels l'ont clairement rappelé.
Un enseignement constant
Citons tout d'abord une déclaration de la conférence épiscopale allemande [1] qui lève les éventuels doutes et hésitations. Au terme de six années d'échanges menés avec les loges maçonniques allemandes, les évêques allemands concluent que "les recherches entreprises sur les rituels francs-maçons et la spiritualité franc-maçonne font clairement apparaître qu'il est exclu que l'on puisse appartenir en même temps à l'Église catholique et à la franc-maçonnerie". D'aucuns objecteront que ce document n'engage que l'Église d'Allemagne et non l'Église universelle. En outre il est antérieur au CIC de 1983 si bien qu'il serait aujourd'hui obsolète.
Pour répondre à cela, citons justement le CIC de 1983. Certes il ne mentionne plus explicitement la franc-maçonnerie. Toutefois celle-ci reste visée par le canon 1374 en vertu duquel "Qui s'inscrit à une association qui conspire contre l'Église sera puni d'une juste peine, mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d'interdit [2]". Les lois pénales étant d'interprétation stricte (il est impossible de leur faire dire plus qu'elles ne disent), d'aucuns prétendront que la franc-maçonnerie n'est pas (ou n'est plus) une "association qui conspire contre l'Église" si bien que le canon 1374 ne s'appliquerait pas à elle.
En raison de cette ambiguïté, une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) précise : "On a demandé si le jugement de l'Église sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n'en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur. […] Le jugement de l'Église sur les associations maçonniques demeure donc inchangé […] et l'inscription à ces associations reste interdite par l'Église [3]".
Loges diverses, mais principes communs
La position de l'Église à l'égard de la franc-maçonnerie apparaît donc de la plus grande clarté. Or une telle clarté pourrait laisser penser que l'Église n'a pas suffisamment pris en considération les disparités qui existent entre les loges, négligeant de distinguer entre celles bienveillantes à l'Église et celles qui lui sont hostiles. Détrompons-nous. L'Église est bel et bien lucide quant aux hésitations possibles à l'égard de la franc-maçonnerie. En ce sens, la déclaration de la conférence épiscopale allemande reconnaît que la franc-maçonnerie "a connu un changement dans le sens d'une plus grande ouverture à d'autres groupes sociaux". Elle admet aussi que "à l'intérieur de la franc-maçonnerie, à côté du nombre écrasant de loges où apparaît une tendance fondamentale humanitaire ‘‘de croyance en Dieu'', il existe des extrêmes tels que la fraternité athéiste du ‘‘Grand Orient de France'' d'une part,[…] et la ‘‘Grande Loge nationale'' […] d'autre part. Les membres de cette dernière se nomment également ‘‘Ordre franc-maçon chrétien''".
Néanmoins l'Église s'attache à porter un jugement objectif sur ce qu'est réellement la maçonnerie. Toujours selon l'épiscopat allemand, "ce qui est décisif ici, ce ne sont pas l'intégrité, l'opinion et l'attitude du franc-maçon pris individuellement, car celui-ci est totalement laissé à la subjectivité. Pour parvenir à une vérification vraiment objective des questions pendantes, il était par contre nécessaire d'étudier l'essence de la franc-maçonnerie". Dès lors les éventuels rapprochements ou assouplissements ne doivent pas faire perdre de vue la radicale incompatibilité entre l'Église catholique et les associations maçonniques, "parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église [4]".
Pour la CDF, les divergences fondamentales sont telles que "les autorités ecclésiastiques locales n'ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé" quant à cette incompatibilité. Cette position peut surprendre. C'est pourquoi, un article de l'Osservatore romano, commentant ladite déclaration de la CDF, précise que "cette disposition indique que, malgré la diversité qui peut subsister entre obédiences maçonniques, en particulier quant à leur attitude déclarée à l'égard de l'Église, le Siège apostolique trouve chez elles des principes communs qui demandent une même évaluation de la part de toutes les autorités ecclésiastiques [5]".
Les raisons objectives
Dans leur déclaration, les évêques allemands ont présenté les raisons objectives de cette incompatibilité. Elles peuvent se ramener à quatre points principaux qui relèvent de l'essence même de la franc-maçonnerie : 1/ la négation explicite de la religion révélée ; 2/ la négation des dogmes religieux, parce qu'ils seraient contraires à la liberté ; 3/ l'essence relativiste et subjectiviste de la maçonnerie, niant donc toute connaissance objective de la vérité ; 4/ la négation de Dieu comme être personnel qui s'est révélé Lui-même aux hommes.
Il est par conséquent incontestable que pour l'Église, l'adhésion à une obédience maçonnique, quelle qu'elle soit, est toujours incompatible avec l'appartenance à l'Église catholique. Appartenir à l'une exclut d'appartenir à l'autre. C'est pourquoi "les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion [6]".
http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Eglise-et-franc-maconnerie-une-radicale-incompatibilite
[/info]
Dernière édition par Emmanuel le Dim 4 Nov 2012 - 19:18, édité 3 fois
Re: Position de l'Église sur la F-M: enquête récente et raisons objectives
[info]
On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur.
Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges.
Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion.
Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci dessus, dans la ligne de la déclaration de cette Congrégation du 17 février 1981 (cf. AAS 73, 1981, p. 240-241: DC 1981, n° 1805, p. 349. Voir aussi la déclaration de l’épiscopat allemand du 12 mai 1980, DC 1981, n° 1807, p. 444-448).
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, dans l’audience accordée au cardinal préfet soussigné, a approuvé cette déclaration, qui avait été délibérée en réunion ordinaire de la Congrégation, et en a ordonné la publication.
A Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 26 novembre 1983.
Joseph, card. RATZINGER
Préfet
+ Fr. Jérôme Hamer, O.P.
Secrétaire[/info]
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
DÉCLARATION SUR L’INCOMPATIBILITÉ ENTRE L’APPARTENANCE À L’ÉGLISE ET LA FRANC-MAÇONNERIE
DÉCLARATION SUR L’INCOMPATIBILITÉ ENTRE L’APPARTENANCE À L’ÉGLISE ET LA FRANC-MAÇONNERIE
On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur.
Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges.
Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion.
Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci dessus, dans la ligne de la déclaration de cette Congrégation du 17 février 1981 (cf. AAS 73, 1981, p. 240-241: DC 1981, n° 1805, p. 349. Voir aussi la déclaration de l’épiscopat allemand du 12 mai 1980, DC 1981, n° 1807, p. 444-448).
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, dans l’audience accordée au cardinal préfet soussigné, a approuvé cette déclaration, qui avait été délibérée en réunion ordinaire de la Congrégation, et en a ordonné la publication.
A Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 26 novembre 1983.
Joseph, card. RATZINGER
Préfet
+ Fr. Jérôme Hamer, O.P.
Secrétaire[/info]
Dernière édition par Emmanuel le Lun 5 Nov 2012 - 0:08, édité 3 fois
Re: Position de l'Église sur la F-M: enquête récente et raisons objectives
[info]
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19850223_declaration-masonic_articolo_fr.html
Réflexion de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 11 mars 1985
Impossibilité de conciliation entre Foi chrétienne et maçonnerie
Impossibilité de conciliation entre Foi chrétienne et maçonnerie
Le 26 novembre 1983 la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publiait une déclaration sur les associations maçonniques (cf. AAS LXXVI [1984] 300).
À un peu plus d’un an de distance de sa publication il peut être utile d’illustrer brièvement la signification de ce document.
Dès que l’Église a commencé à se prononcer au sujet de la maçonnerie son jugement négatif a été inspiré par de nombreuses raisons, pratiques et doctrinales. Elle n’a pas seulement jugé la maçonnerie responsable d’activités subversives à son égard, mais dès les premiers documents pontificaux en la matière et en particulier dans l’Encyclique «Humanum Genus» de Léon XIII (20 avril 1884) le Magistère de l’Église a dénoncé dans la Maçonnerie des idées philosophiques et des conceptions morales opposées à la doctrine catholique. Pour Léon XIII elles se reliaient essentiellement à un naturalisme rationaliste, inspirateur de ses plans et de ses activités contre l’Église. Dans sa Lettre au Peuple Italien «Custodi» (8 décembre 1892) il écrivait: «Rappelons-nous que le christianisme et la maçonnerie sont essentiellement inconciliables et que s’inscrire à l’une signifie se séparer de l’autre».
On ne pouvait donc pas négliger de prendre en considération les positions de la Maçonnerie du point de vue doctrinal lorsque, durant les années 1970-1980 la S. Congrégation était en correspondance avec certaines Conférences Épiscopales particulièrement intéressées à ce problème par suite du dialogue qu’avaient engagé des personnalités catholiques avec des représentants de certaines loges qui se déclaraient non hostiles et même favorables à l’Église.
Or, une étude plus approfondie a conduit la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi à confirmer sa conviction en l’impossibilité fondamentale de conciliation entre les principes de la maçonnerie et ceux de la foi chrétienne.
Ainsi, indépendamment de la considération de l’attitude pratique des diverses loges, d’hostilité ou non envers l’Église, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, par sa déclaration du 26.11.1983, entendait se placer au niveau le plus profond et par ailleurs essentiel du problème: soit sur le plan de l’impossibilité de conciliation des principes, c’est-à-dire sur le plan de la foi et de ses exigences morales.
À partir de ce point de vue doctrinal, et par ailleurs en continuation de la position traditionnelle de l’Église, comme en témoignent les documents de Léon XIII cités plus haut, s’ensuivaient par la suite les conséquences pratiques nécessaires, valables pour tous ceux des fidèles qui auraient pu s’inscrire à la maçonnerie.
À propos de l’affirmation sur l’impossibilité de conciliation des principes, on objecte parfois de ci de là que ce qui est essentiel dans la maçonnerie serait précisément de n’imposer aucun «principe», au sens d’une position philosophique ou religieuse représentant un lien pour tous ses adhérents, mais de réunir les uns aux autres, au-delà des frontières des diverses religions et visions du monde, des hommes de bonne volonté sur la base de valeurs humanistes compréhensibles et acceptables par tous.
La maçonnerie représenterait un élément de cohésion pour tous ceux qui croient en l’Architecte de l’Univers et qui se sentent engagés vis-à-vis de ces orientations morales fondamentales définies par exemple dans le Décalogue; elle n’éloignerait personne de sa religion mais représenterait, au contraire, une incitation à y adhérer davantage.
On ne peut pas discuter ici les nombreux problèmes historiques et philosophiques qui se dissimulent dans de telles affirmations. Que par ailleurs l’Église catholique cherche à parvenir à une collaboration entre tous les hommes de bonne volonté, il est superflu de le souligner depuis le IIe Concile du Vatican. Qu’elle s’associe à la maçonnerie va cependant nettement au-delà de cette collaboration légitime et aurait une signification bien plus marquée et déterminante.
Il faut rappeler en premier lieu que la communauté des «maçons libres» et ses obligations morales se présentent comme un système progressif de symboles d’un caractère comportant un strict engagement. La discipline rigide de l’occulte qui y règne renforce par ailleurs le poids de l’interaction de signes et d’idées. Ce climat de secret comporte par dessus tout pour les inscrits le risque de devenir l’instrument de stratégies qui leur demeurent inconnues.
Même si l’on affirme que le relativisme n’est pas assumé en tant que dogme, on propose cependant en réalité une conception symbolique relativiste et, ainsi, la valeur relativisante d’une telle communauté morale-rituelle, loin de pouvoir être éliminée, apparaît au contraire déterminante.
Dans un tel contexte, les diverses communautés religieuses auxquelles appartiennent chaque membre des Loges ne peuvent être considérées que comme de simples institutionnalisations d’une vérité plus vaste et insaisissable. La valeur de ces institutionnalisations apparaît donc comme inévitablement relative en regard de cette vérité plus vaste qui se manifeste au contraire plutôt dans la communauté de la bonne volonté, c’est-à-dire dans la fraternité maçonnique.
Toutefois, pour un chrétien catholique, il ne lui est pas possible de vivre sa relation avec Dieu de deux façons, c’est-à-dire en la scindant sous une forme humanitaire: supraconfessionnelle, et sous une forme interne: chrétienne. Il ne peut entretenir de relations de deux sortes avec Dieu, ni exprimer son rapport avec le Créateur par des formes symboliques de deux natures. Ceci représenterait quelque chose de totalement différent de cette collaboration, évidente pour lui, avec tous ceux qui sont engagés dans l’accomplissement du bien, même à partir de principes différents. D’autre part, un chrétien catholique ne peut pas, simultanément, participer à la pleine communion de la fraternité chrétienne et considérer son frère chrétien, par ailleurs, selon l’optique maçonnique, comme un «profane».
Même, comme on l’a déjà dit, s’il n’y avait pas obligation explicite de professer le relativisme en tant que doctrine, la force relativisante d’une telle fraternité, en raison de sa logique intrinsèque elle-même a cependant en soi la capacité de transformer la structure de l’acte de foi si radicalement qu’elle ne serait plus acceptable pour un chrétien «auquel sa foi est chère» (Léon XIII).
Ce bouleversement de la structure fondamentale de foi s’opère en outre, en général, de manière atténuée et sans que l’on s’en aperçoive: la solide adhésion à la vérité de Dieu, révélée dans l’Église, devient simple appartenance à une institution considérée comme une forme expressive particulière à côté d’autres formes expressives – également plus ou moins possibles et valables – de l’orientation de l’homme vers l’éternel.
La tentation d’aller dans cette direction est aujourd’hui d’autant plus forte en raison du fait qu’elle correspond entièrement à certaines convictions qui prévalent dans la mentalité contemporaine. L’opinion que la vérité ne peut être connue est une caractéristique typique de notre époque et, en même temps, un élément essentiel de sa crise générale.
C’est précisément en considérant tous ces éléments que la Déclaration de la S. Congrégation affirme que l’inscription aux associations maçonniques «demeure interdite par l’Église» et que les fidèles qui s’y inscrivent «sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion».
Par cette dernière expression, la S. Congrégation indique aux fidèles qu’une telle inscription constitue objectivement un péché grave, et en précisant que ceux qui adhèrent à une association maçonnique ne peuvent accéder à la Sainte Communion, elle veut éclairer la conscience des fidèles sur la conséquence grave de leur adhésion à une loge maçonnique.
La S. Congrégation déclare enfin qu’il «n’appartient pas aux autorités ecclésiastiques locales de se prononcer sur la nature des associations maçonniques, par un jugement impliquant une dérogation à ce qui a été établi ci-dessus». À ce sujet, le texte se réfère également à la Déclaration du 17 février 1981 qui, déjà, réservait au Siège Apostolique toute déclaration sur la nature de ces associations qui aurait impliqué des dérogations à la loi canonique alors en vigueur (can. 2335).
De même manière, le nouveau document publié par la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi en novembre 1983, exprime des intentions identiques de réserve concernant des prononcés qui se seraient éloignés du jugement formulé ici sur l’incompatibilité entre les principes de la maçonnerie et la foi catholique, sur la gravité du fait de s’inscrire à une loge et sur la conséquence qui en dérive pour l’accès à la Sainte Communion. Cette disposition indique que malgré la différence qui peut subsister entre les obédiences maçonniques, en particulier dans leur attitude déclarée envers l’Église, le Siège Apostolique y constate certains principes communs qui appellent une appréciation identique de la part de toutes les autorités ecclésiastiques.
En formulant la présente Déclaration, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’entend pas méconnaître les efforts entrepris par ceux qui, dûment autorisés par ce Dicastère, ont cherché à établir un dialogue avec des représentants de la Maçonnerie. Cependant, dès le moment qu’il y aurait eu possibilité que se répande parmi les fidèles l’opinion erronée selon laquelle l’adhésion à une loge maçonnique était désormais licite, elle a considéré de son devoir de leur faire connaître la pensée authentique de l’Église à ce sujet et de les mettre en garde quant à une appartenance incompatible avec la foi catholique.
Seul Jésus-Christ, en effet, est le Maître de la Vérité et c’est seulement en Lui que les chrétiens peuvent trouver la lumière et la force pour vivre selon le dessein de Dieu, en travaillant pour le bien véritable de leurs frères.
[/info]À un peu plus d’un an de distance de sa publication il peut être utile d’illustrer brièvement la signification de ce document.
Dès que l’Église a commencé à se prononcer au sujet de la maçonnerie son jugement négatif a été inspiré par de nombreuses raisons, pratiques et doctrinales. Elle n’a pas seulement jugé la maçonnerie responsable d’activités subversives à son égard, mais dès les premiers documents pontificaux en la matière et en particulier dans l’Encyclique «Humanum Genus» de Léon XIII (20 avril 1884) le Magistère de l’Église a dénoncé dans la Maçonnerie des idées philosophiques et des conceptions morales opposées à la doctrine catholique. Pour Léon XIII elles se reliaient essentiellement à un naturalisme rationaliste, inspirateur de ses plans et de ses activités contre l’Église. Dans sa Lettre au Peuple Italien «Custodi» (8 décembre 1892) il écrivait: «Rappelons-nous que le christianisme et la maçonnerie sont essentiellement inconciliables et que s’inscrire à l’une signifie se séparer de l’autre».
On ne pouvait donc pas négliger de prendre en considération les positions de la Maçonnerie du point de vue doctrinal lorsque, durant les années 1970-1980 la S. Congrégation était en correspondance avec certaines Conférences Épiscopales particulièrement intéressées à ce problème par suite du dialogue qu’avaient engagé des personnalités catholiques avec des représentants de certaines loges qui se déclaraient non hostiles et même favorables à l’Église.
Or, une étude plus approfondie a conduit la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi à confirmer sa conviction en l’impossibilité fondamentale de conciliation entre les principes de la maçonnerie et ceux de la foi chrétienne.
Ainsi, indépendamment de la considération de l’attitude pratique des diverses loges, d’hostilité ou non envers l’Église, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, par sa déclaration du 26.11.1983, entendait se placer au niveau le plus profond et par ailleurs essentiel du problème: soit sur le plan de l’impossibilité de conciliation des principes, c’est-à-dire sur le plan de la foi et de ses exigences morales.
À partir de ce point de vue doctrinal, et par ailleurs en continuation de la position traditionnelle de l’Église, comme en témoignent les documents de Léon XIII cités plus haut, s’ensuivaient par la suite les conséquences pratiques nécessaires, valables pour tous ceux des fidèles qui auraient pu s’inscrire à la maçonnerie.
À propos de l’affirmation sur l’impossibilité de conciliation des principes, on objecte parfois de ci de là que ce qui est essentiel dans la maçonnerie serait précisément de n’imposer aucun «principe», au sens d’une position philosophique ou religieuse représentant un lien pour tous ses adhérents, mais de réunir les uns aux autres, au-delà des frontières des diverses religions et visions du monde, des hommes de bonne volonté sur la base de valeurs humanistes compréhensibles et acceptables par tous.
La maçonnerie représenterait un élément de cohésion pour tous ceux qui croient en l’Architecte de l’Univers et qui se sentent engagés vis-à-vis de ces orientations morales fondamentales définies par exemple dans le Décalogue; elle n’éloignerait personne de sa religion mais représenterait, au contraire, une incitation à y adhérer davantage.
On ne peut pas discuter ici les nombreux problèmes historiques et philosophiques qui se dissimulent dans de telles affirmations. Que par ailleurs l’Église catholique cherche à parvenir à une collaboration entre tous les hommes de bonne volonté, il est superflu de le souligner depuis le IIe Concile du Vatican. Qu’elle s’associe à la maçonnerie va cependant nettement au-delà de cette collaboration légitime et aurait une signification bien plus marquée et déterminante.
Il faut rappeler en premier lieu que la communauté des «maçons libres» et ses obligations morales se présentent comme un système progressif de symboles d’un caractère comportant un strict engagement. La discipline rigide de l’occulte qui y règne renforce par ailleurs le poids de l’interaction de signes et d’idées. Ce climat de secret comporte par dessus tout pour les inscrits le risque de devenir l’instrument de stratégies qui leur demeurent inconnues.
Même si l’on affirme que le relativisme n’est pas assumé en tant que dogme, on propose cependant en réalité une conception symbolique relativiste et, ainsi, la valeur relativisante d’une telle communauté morale-rituelle, loin de pouvoir être éliminée, apparaît au contraire déterminante.
Dans un tel contexte, les diverses communautés religieuses auxquelles appartiennent chaque membre des Loges ne peuvent être considérées que comme de simples institutionnalisations d’une vérité plus vaste et insaisissable. La valeur de ces institutionnalisations apparaît donc comme inévitablement relative en regard de cette vérité plus vaste qui se manifeste au contraire plutôt dans la communauté de la bonne volonté, c’est-à-dire dans la fraternité maçonnique.
Toutefois, pour un chrétien catholique, il ne lui est pas possible de vivre sa relation avec Dieu de deux façons, c’est-à-dire en la scindant sous une forme humanitaire: supraconfessionnelle, et sous une forme interne: chrétienne. Il ne peut entretenir de relations de deux sortes avec Dieu, ni exprimer son rapport avec le Créateur par des formes symboliques de deux natures. Ceci représenterait quelque chose de totalement différent de cette collaboration, évidente pour lui, avec tous ceux qui sont engagés dans l’accomplissement du bien, même à partir de principes différents. D’autre part, un chrétien catholique ne peut pas, simultanément, participer à la pleine communion de la fraternité chrétienne et considérer son frère chrétien, par ailleurs, selon l’optique maçonnique, comme un «profane».
Même, comme on l’a déjà dit, s’il n’y avait pas obligation explicite de professer le relativisme en tant que doctrine, la force relativisante d’une telle fraternité, en raison de sa logique intrinsèque elle-même a cependant en soi la capacité de transformer la structure de l’acte de foi si radicalement qu’elle ne serait plus acceptable pour un chrétien «auquel sa foi est chère» (Léon XIII).
Ce bouleversement de la structure fondamentale de foi s’opère en outre, en général, de manière atténuée et sans que l’on s’en aperçoive: la solide adhésion à la vérité de Dieu, révélée dans l’Église, devient simple appartenance à une institution considérée comme une forme expressive particulière à côté d’autres formes expressives – également plus ou moins possibles et valables – de l’orientation de l’homme vers l’éternel.
La tentation d’aller dans cette direction est aujourd’hui d’autant plus forte en raison du fait qu’elle correspond entièrement à certaines convictions qui prévalent dans la mentalité contemporaine. L’opinion que la vérité ne peut être connue est une caractéristique typique de notre époque et, en même temps, un élément essentiel de sa crise générale.
C’est précisément en considérant tous ces éléments que la Déclaration de la S. Congrégation affirme que l’inscription aux associations maçonniques «demeure interdite par l’Église» et que les fidèles qui s’y inscrivent «sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion».
Par cette dernière expression, la S. Congrégation indique aux fidèles qu’une telle inscription constitue objectivement un péché grave, et en précisant que ceux qui adhèrent à une association maçonnique ne peuvent accéder à la Sainte Communion, elle veut éclairer la conscience des fidèles sur la conséquence grave de leur adhésion à une loge maçonnique.
La S. Congrégation déclare enfin qu’il «n’appartient pas aux autorités ecclésiastiques locales de se prononcer sur la nature des associations maçonniques, par un jugement impliquant une dérogation à ce qui a été établi ci-dessus». À ce sujet, le texte se réfère également à la Déclaration du 17 février 1981 qui, déjà, réservait au Siège Apostolique toute déclaration sur la nature de ces associations qui aurait impliqué des dérogations à la loi canonique alors en vigueur (can. 2335).
De même manière, le nouveau document publié par la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi en novembre 1983, exprime des intentions identiques de réserve concernant des prononcés qui se seraient éloignés du jugement formulé ici sur l’incompatibilité entre les principes de la maçonnerie et la foi catholique, sur la gravité du fait de s’inscrire à une loge et sur la conséquence qui en dérive pour l’accès à la Sainte Communion. Cette disposition indique que malgré la différence qui peut subsister entre les obédiences maçonniques, en particulier dans leur attitude déclarée envers l’Église, le Siège Apostolique y constate certains principes communs qui appellent une appréciation identique de la part de toutes les autorités ecclésiastiques.
En formulant la présente Déclaration, la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’entend pas méconnaître les efforts entrepris par ceux qui, dûment autorisés par ce Dicastère, ont cherché à établir un dialogue avec des représentants de la Maçonnerie. Cependant, dès le moment qu’il y aurait eu possibilité que se répande parmi les fidèles l’opinion erronée selon laquelle l’adhésion à une loge maçonnique était désormais licite, elle a considéré de son devoir de leur faire connaître la pensée authentique de l’Église à ce sujet et de les mettre en garde quant à une appartenance incompatible avec la foi catholique.
Seul Jésus-Christ, en effet, est le Maître de la Vérité et c’est seulement en Lui que les chrétiens peuvent trouver la lumière et la force pour vivre selon le dessein de Dieu, en travaillant pour le bien véritable de leurs frères.
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19850223_declaration-masonic_articolo_fr.html
Re: Position de l'Église sur la F-M: enquête récente et raisons objectives
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Justification de l’incompatibilité totale entre Foi Catholique et engagement maçonnique
L’idée qu’une Vérité de Foi puisse être atteinte par le seul moyen du Cœur est totalement étrangère à la démarche maçonnique, qui se caractérise par une théologie négative : celle de croire qu’il ne faut rien croire sans raison.
En cela, l’engagement maçonnique a été, est et demeure inconciliable avec la Foi Catholique.
En conséquence, les sociétés maçonniques de toutes obédiences (anglo-saxonne, continentale, etc.) ont été condamnées et frappées d’interdit par le Magistère constant de l’Eglise, du fait de leur caractère gnostique, occulte, relativiste, naturaliste, élitiste et constructiviste.
1. Gnostique : les sociétés maçonniques qui s’affirment « déistes » croient en un Dieu qui ne peut s’appréhender que par la médiation de l’intelligence et du savoir, et non par celle de la Foi.
2. Occulte : les sociétés maçonniques exigent de leurs adeptes qu’ils s’engagent par serment à garder secrets les noms de leurs frères, ainsi que les propos échangés et les décisions prises lors de leurs tenues.
3. Relativiste : les sociétés maçonniques dissuadent leurs adeptes d’exprimer leurs convictions religieuses en réunion ; la vérité portée par la communauté maçonnique doit primer sur l’appartenance religieuse des adeptes, qui n’est plus vécue et tolérée que de manière subsidiaire.
4. Naturaliste : les sociétés maçonniques n’acceptent rien qui ne puisse se justifier par la « raison rationnelle » ; l’acte de Foi, perçu au mieux comme une simple expression de la subjectivité individuelle, est dénaturé et relégué le plus souvent dans la seule sphère privée.
5. Elitiste : la plupart des sociétés maçonniques sélectionnent un profil d’adepte bien précis (« des hommes de bonne renommée », Constitutions d’Anderson, 1723), par le moyen privilégié de la cooptation.
6. Constructiviste : les sociétés maçonniques se donnent comme finalité de transformer l’homme, la société et la vie, au gré des « progrès de la connaissance » ; pour les sociétés maçonniques, la vie est appelée à perdre « son caractère d’absolu », à devenir simple « matériau » au service d’une « vision » : celle des « gestionnaires » (« De la vie avant toute chose », Pierre Simon, 1979).
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Justification de l’incompatibilité totale entre Foi Catholique et engagement maçonnique
L’idée qu’une Vérité de Foi puisse être atteinte par le seul moyen du Cœur est totalement étrangère à la démarche maçonnique, qui se caractérise par une théologie négative : celle de croire qu’il ne faut rien croire sans raison.
En cela, l’engagement maçonnique a été, est et demeure inconciliable avec la Foi Catholique.
En conséquence, les sociétés maçonniques de toutes obédiences (anglo-saxonne, continentale, etc.) ont été condamnées et frappées d’interdit par le Magistère constant de l’Eglise, du fait de leur caractère gnostique, occulte, relativiste, naturaliste, élitiste et constructiviste.
1. Gnostique : les sociétés maçonniques qui s’affirment « déistes » croient en un Dieu qui ne peut s’appréhender que par la médiation de l’intelligence et du savoir, et non par celle de la Foi.
2. Occulte : les sociétés maçonniques exigent de leurs adeptes qu’ils s’engagent par serment à garder secrets les noms de leurs frères, ainsi que les propos échangés et les décisions prises lors de leurs tenues.
3. Relativiste : les sociétés maçonniques dissuadent leurs adeptes d’exprimer leurs convictions religieuses en réunion ; la vérité portée par la communauté maçonnique doit primer sur l’appartenance religieuse des adeptes, qui n’est plus vécue et tolérée que de manière subsidiaire.
4. Naturaliste : les sociétés maçonniques n’acceptent rien qui ne puisse se justifier par la « raison rationnelle » ; l’acte de Foi, perçu au mieux comme une simple expression de la subjectivité individuelle, est dénaturé et relégué le plus souvent dans la seule sphère privée.
5. Elitiste : la plupart des sociétés maçonniques sélectionnent un profil d’adepte bien précis (« des hommes de bonne renommée », Constitutions d’Anderson, 1723), par le moyen privilégié de la cooptation.
6. Constructiviste : les sociétés maçonniques se donnent comme finalité de transformer l’homme, la société et la vie, au gré des « progrès de la connaissance » ; pour les sociétés maçonniques, la vie est appelée à perdre « son caractère d’absolu », à devenir simple « matériau » au service d’une « vision » : celle des « gestionnaires » (« De la vie avant toute chose », Pierre Simon, 1979).
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Le grand antagonisme
L'Église face aux francs-maçons
Laurent Dandrieu le jeudi, 28/07/2011
Culte du secret, relativisme religieux, participation active à la laïcisation de la société : depuis ses origines, la franc-maçonnerie a suscité l’hostilité et la condamnation constantes de l’Église catholique.
Evoquant récemment dans un livre d’entretiens son parcours de pasteur luthérien devenu prêtre catholique, De Luther à Benoît XVI (Éditions de L’Homme nouveau), le père Michel Viot l’a sous-titré Itinéraire d’un ancien franc-maçon.
“Ancien”, parce que avant de rejoindre l’Église catholique, en 2001, le père Viot avait quitté, en 2000, la Grande Loge Nationale de France. Un itinéraire qui rappelle, contre ce que l’on croit parfois, que l’appartenance à la franc-maçonnerie demeure incompatible avec l’appartenance à l’Église catholique : une interdiction constante, rappelée encore en 1983 par Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, avec l’assentiment explicite de Jean-Paul II.
La condamnation par l’Église de la franc-maçonnerie est presque aussi vieille que celle-ci. Avant même qu’elle se mue en maçonnerie “spéculative”, c’est-à-dire à visée philosophique, la maçonnerie “opérative”, c’est-à-dire simple lieu d’initiation, se heurta à la méfiance de Rome envers les confréries secrètes, condamnées notamment lors du concile d’Avignon (1326). Mais la première condamnation réelle de la maçonnerie date de 1738, avec la bulle In eminenti, de Clément XII, qui en frappe les membres d’excommunication. Les accusations sont alors de trois ordres : le secret, le relativisme religieux (toutes les croyances étant placées sur le même plan), le travail de sape opéré contre l’ordre traditionnel des sociétés. Des griefs qui demeurent encore actuellement, enrichis d’autres, plus philosophiques.
Non enregistrée par le parlement de Paris, cette condamnation n’eut que peu d’effets en France où, durant tout le XVIIIe siècle, la perméabilité entre Église et maçonnerie fut grande. Tout change après la Révolution. Tout d’abord, parce que, malgré leurs thèses fantaisistes, les Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme, de l’abbé Barruel (1799), qui réduisent la Révolution à un complot maçonnique, popularisent l’antimaçonnisme dans l’opinion catholique. Ensuite, parce que la Révolution avait rendu patent que l’esprit des Lumières, dont se nourrissait la majorité des loges, aboutissait inéluctablement à une déchristianisation de la société. Enfin, parce que le Concordat, mettant à mal le gallicanisme, allait rendre effectives les condamnations pontificales de la franc-maçonnerie.
Dès lors, les loges se vident des catholiques, alors que les mises en garde romaines se multiplient tout au long du XIXe siècle. Elles culminent dans l’encyclique Humanum Genus, de Léon XIII, en 1884 : aux reproches traditionnels s’ajoute une condamnation d’ordre proprement doctrinal, le souverain pontife voyant l’essence de la franc-maçonnerie dans le naturalisme, c’est-à-dire l’absolue souveraineté de la raison humaine, qui revient de fait à écarter la Révélation chrétienne.
Paradoxe : le pape qui va convaincre, en 1892, les catholiques français de se rallier à la République est aussi celui qui condamne le plus solennellement l’aile marchante de cette même République anticléricale, la maçonnerie. Histoire de la poule et de l’oeuf : sont-ce les condamnations romaines qui, en vidant les loges des catholiques, ont laissé le champ libre aux adversaires de l’Église, ou bien l’hostilité maçonnique qui prouve que l’Église était fondée à condamner les loges ? choc frontal : en 1877, sur proposition d’un pasteur qui allait bientôt renier sa foi, le pasteur Desmons, le Grand Orient de France abandonne la référence au Grand Architecte de l’univers. Et bientôt, identifiant catholicisme et cléricalisme, la franc-maçonnerie devient le fer de lance du programme républicain de laïcisation de la société française : « Il est certain, écrit Jean-Jacques Gabut, franc-maçon lui-même, dans Église, religions et franc-maçonnerie (Dervy), que la franc-maçonnerie française de la fin du XIXe siècle avait […] un programme à mettre en application. Ce programme se confondait avec celui de la République : école publique, morale laïque et pour finir séparation de l’Église et de l’État. ».
Cette « guerre ouverte », écrit-il, va se poursuivre une fois ce programme accompli. En 1922, le mot d’ordre du Grand Orient est toujours « Écrasons l’Infâme ! ».
Après-guerre pourtant, les partisans de la conciliation vont se faire davantage entendre : c’est notamment le R. P. Riquet qui, des années 1950 à sa mort, en 1993, prôna inlassablement le rapprochement. Les partisans de la levée de l’anathème purent croire leur heure arrivée avec Vatican II : un certain “esprit du Concile” pensait avoir mis fin à la prétention de Rome à proclamer la Vérité et converti l’Église à un culte de l’homme qui la rendait compatible avec la maçonnerie. En 1971, Mgr Pezeril, évêque auxiliaire de Paris, est reçu en grande pompe pour parler devant la Grande Loge De France, à l’invitation de Pierre Simon, qui se vantera quelque temps plus tard d’avoir concocté dans les loges la libéralisation de l’avortement…
Dans cet esprit de conciliation, l’épiscopat allemand entame en ces années-là un dialogue avec la franc-maçonnerie, qui se conclura pourtant en 1980 par un non possumus, sous la forme d’une déclaration estimant que « la franc-maçonnerie n’a pas changé dans son essence » et que « le fait d’y adhérer met en cause les fondements de l’existence chrétienne ». En 1983, le nouveau code de droit canon donne un nouvel espoir aux partisans de la conciliation : la franc-maçonnerie n’est plus explicitement citée, et il n’est donc plus question d’excommunication. Mais la même année, le texte du cardinal Ratzinger vient préciser les choses : « Le jugement de l’Église sur ces associations maçonniques demeure […] inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Église » ; les fidèles qui y appartiennent sont « en état de péché grave ». Pour Jean-Paul II tout autant que pour le futur Benoît XVI, les choses sont claires : entre la vision de l’Église et celle de la maçonnerie, il faut choisir.
Ambitionnant de dissiper les suspicions de l’Église dans son ouvrage L’Église et la Franc-Maçonnerie (Jean-Cyrille Godefroy), Michel Jarrige y donne pourtant ce résumé de la vision maçonne, qui ne peut que heurter un catholique : « Homme, connais-toi toi-même. Ne t’avise pas de scruter la puissance divine. L’étude de l’homme est en l’homme lui-même. »
L’exact inverse de ce que professait Jean-Paul II lors de sa messe d’intronisation, en 1978 : « Le Christ sait “ce qu’il y a dans l’homme” ! Et lui seul le sait ! »
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Mgr Rey : "Une négation de la grâce de Dieu"
Laurent Dandrieu le jeudi, 28/07/2011
Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a publié en 2007 Peut-on être chrétien et franc-maçon ?. Où il montre que la position de l’Église sur la question n’a pas changé.
Laurent Dardieu : Pouvez-vous résumer la position de l’Église ?
Mgr Rey : Sa position, depuis que la question se pose, c’est qu’il n’est pas possible de faire partie d’une loge franc-maçonne et en même temps de professer la foi catholique. L’appartenance à la franc-maçonnerie, c’est l’adhésion à un système de pensée qui s’inscrit dans le relativisme, dans une négation de la place de la grâce de Dieu par rapport à l’effort de l’homme, dans un système qui relativise la place de l’Église aussi, et qui peut se définir comme l’exaltation d’une intelligence coupée de l’amour. C’est une nouvelle forme de gnosticisme.
L.D. : Mais ne faut-il pas distinguer différents types de maçonneries ?
M.R. : Il y en a en effet pour qui l’attestation de Dieu est tout à fait fondamentale, en une forme de déisme : mais de quel Dieu parle-t-on ? Pour nous, chrétiens, on parle de Dieu manifesté en Jésus-Christ, qui se révèle à travers le magistère de l’Église. Dieu ne relève pas simplement de la subjectivité mais s’est manifesté comme logos, c’est-à-dire comme raison, comme sagesse.
Et c’est en lui qu’on trouve le critère suprême de l’intelligence, la pleine explication du sens de la vie. La franc-maçonnerie, en revanche, est marquée par le rationalisme : tout ce qui ne se justifie pas par la raison raisonnable n’a pas de valeur intrinsèque ; la foi est vite reléguée dans le subjectivisme et, pour certains, dans l’obscurantisme. Cela veut dire que, dans son essence même, au-delà des différenciations, la franc-maçonnerie est un principe qui porte atteinte à l’enseignement de l’Église.
L.D. : La vérité est réputée inconnaissable pour les francs-maçons alors qu’elle est au centre de la foi catholique.
M.R. : Effectivement, pour les maçons, il n’y a pas de vérité absolue ; tout part de l’intelligence de l’homme, de l’explication que l’homme donne de lui-même et du sens des choses ; la vie n’est plus reçue, mais elle est construite. C’est l’homme qui est chargé de transformer le monde par une connaissance intime des lois de l’Univers (c’est toute la vision de l’architecte), c’est l’homme qui se sauve par son intelligence, il n’a pas besoin de Dieu. Le recours à Dieu relève alors plus de l’émotion intérieure que de la grâce qui, pour nous, chrétiens, est au contraire le premier ressort de notre action.
L.D. : De manière plus concrète, l’Église reproche aux francs-maçons d’être souvent en pointe sur les législations qui tournent le dos à la morale naturelle.
M.R. : Tout à fait. Parce que, comme c’est l’homme qui est chargé de transformer le monde, on arrive à ce qu’on appelle le constructivisme, que l’on retrouve actuellement dans un certain nombre de théories comme le gender. C’est la négation de la nature humaine, qui doit au contraire être reçue, qui s’enracine dans la biologie ou dans la nature ; dans la vision maçonne, c’est l’homme qui est amené à se définir lui-même, à se construire lui-même. Sur le plan pratique, cette vision conduit à une morale qui est finalement très nombriliste, subjectiviste.
Dans le christianisme, il y a le respect de la nature. C’est à partir de Dieu que se définit la nature humaine : l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il y a une relation dans ce qui nous définit, on se rapporte à un être qui nous précède et qui nous a fait surgir dans l’existence. Et en même temps, c’est dans la prise de conscience de cette relation de notre existence par rapport à Dieu que nous trouvons un signe de ce que l’Église appelle la divinisation. Il ne s’agit pas de se rabaisser, il s’agit de prendre la mesure de ce que Dieu est Dieu pour découvrir dans le visage du Christ celui qui nous amène à hauteur de son visage divin.
L’Église critique aussi, chez les francs-maçons, le culte du secret. Pour nous, chrétiens, le Christ est lumière du monde ; c’est la lumière du Christ qui révèle les mystères cachés depuis les origines. Tandis que dans les loges, il y a un élitisme, avec l’initiation, qui récupère le système rituel chrétien pour mettre en valeur ce qu’on appelle la gnose, le primat de la connaissance et du savoir sur l’économie du salut qui est offerte à tous. Il y a une distinction très fondamentale : le principe chrétien, c’est l’universel, la lumière du Christ singulière qui éclaire et transfigure le monde tout entier, le cosmos, l’Histoire. Dans la vision chrétienne, l’amour apporte la connaissance, mais la connaissance s’agenouille devant la révélation sublime et suprême de l’amour de Dieu.
L.D. : Quelles réponses l’Église peut-elle apporter au défi posé par la maçonnerie ?
M.R. : Je crois que la franc-maçonnerie interpelle l’Église sur quatre points. D’abord, la nécessité de créer des laboratoires de réflexion, de mettre en place une pastorale de l’intelligence. Deuxième chose, la ritualisation : la désacralisation qu’on a pu constater dans tel ou tel lieu ecclésial, telle ou telle communauté, fait qu’on a cherché des symboliques ailleurs, puisé dans d’autres réserves symboliques. La troisième chose est la fraternité : l’expérience d’une communion entre des personnes, pas simplement dans l’ordre de l’expérience spirituelle, intime, mais d’une réflexion portée et partagée entre tous. J’ajouterai la formation d’une élite : il faut se déprendre de l’élitisme initiatique des loges, qui sont souvent aussi des réseaux d’influence, mais on a besoin de nos jours de former une élite vraiment chrétienne, de personnes qui font une authentique expérience du Christ et qui mettent leur talent, leurs compétences et leurs réseaux au service d’un message qui se veut universel, où le petit et le pauvre ont une place centrale.
L.D. : La dernière prise de position émanant du Vatican sur cette question date de 1983. N’avait-elle pas été rendue nécessaire par un certain flottement après le Concile, où certains avaient pu avoir le sentiment que l’Église renonçait à l’idée d’une vérité unique, ce qui pouvait entraîner une convergence avec la maçonnerie ?
M.R. : Oui, il y a eu effectivement une théologie du monde qui est née sous l’inspiration du Concile, une volonté de rencontrer le monde à partir de ses aspirations profondes, dans lesquelles on pouvait discerner l’oeuvre de l’Esprit. Théologie qui est, semble-t-il, juste, dans le sens où le monde garde la trace des « semences du Verbe », pour reprendre l’expression des pères du Concile.
Mais il faut être en même temps attentif – et c’est là je pense que certains ont interprété de manière inadéquate le Concile – à ne pas oublier que le monde est traversé aussi par l’esprit du mal. À vouloir rejoindre le monde, on s’est parfois rendu au monde, au sens d’une reddition. Des dialogues se sont donc engagés avec la franc-maçonnerie, et un certain nombre de choses pouvaient être positives dans cette recherche à la fois fraternelle et intellectuelle, mais sans prendre en compte suffisamment l’incompatibilité entre la foi chrétienne et l’essence même de la franc-maçonnerie.
L.D. : Le rapprochement des années 1970, au moment même où certaines loges travaillaient à faire adopter la législation sur l’IVG, ne traduisait-il pas une forme de naïveté de certains catholiques ?
M.R. : Oui, c’est sûr. Il y a eu en France, sur les questions qui touchent à l’éthique de la vie, une insuffisante réflexion et prise de position de l’Église, qui s’est beaucoup engagée sur la dimension sociale. Aux États-Unis et ailleurs, il y a eu sur ces questions-là une plus grande pertinence et aussi un courage de se distancier d’un certain nombre de législations qui commençaient à être mises en oeuvre, en soulignant les transgressions anthropologiques qu’elles entraînaient. On l’a beaucoup moins fait en France. Mais c’est vrai que, sur les lois de bioéthique et sur un certain nombre de lois qui touchent au sens de la sexualité, un certain nombre de loges ont fait un travail de sape consciencieux et déterminé.
Peut-on être chrétien et franc-maçon ?, de Mgr Dominique Rey, Salvator, 78 pages, 9,50 €. , par Laurent Dandrieu
Source : http://www.valeursactuelles.com/dossier-d039actualit%25C3%25A9/dossier-d039actualit%25C3%25A9/l039%25C3%25A9glise-face-aux-francs-ma%25C3%25A7ons20110728.htm
* * * * *
Historique des condamnations de la franc-maçonnerie par l’Eglise Catholique
1326
Le Concile d’Avignon jette l’anathème sur les sociétés secrètes.
1738
Bulle In Eminenti de Clément XII, condamnant et excommuniant les francs-maçons.
1751
Bulle Providas de Benoît XIV, confirmant la condamnation énoncée par Clément XII.
1776
Bulle Inscrutabili de Pie VI.
1821
Encyclique Ecclesiam a Jesu Christo de Pie VII.
1826
Lettre Apostolique Quo graviora de Léon XII.
1865
Allocution consistoriale Multiplices inter de Pie IX.
1873
Encyclique Et si multa luctuosa de Pie IX.
1884
Encyclique Humanum genus de Léon XIII.
1915
Le Code de droit canon promulgué par Benoît XV, par le canon 2 335, excommunie les francs-maçons : "Sont frappés d’excommunication latae sentenciae tous ceux qui donnent leur adhésion à une secte maçonnique ou à des sociétés secrètes qui se livrent à des complots contre l’Église ou des pouvoirs civils légitimes."
1974
La Sacrée Congrégation de la Doctrine de la Foi précise que le canon 2 335 ne viserait que les catholiques faisant partie d’associations agissant contre l’Église. Cependant, il reste toujours interdit aux clercs, religieux et membres des instituts séculiers de faire partie d’une association maçonnique quelle qu’elle soit, sauf dispense individuelle délivrée par l’évêque du lieu.
1983
Le nouveau Code de droit canon promulgué par Jean-Paul II, par le canon 1184, ne mentionne plus les francs-maçons parmi ceux auxquels on doit refuser des funérailles à l’Église. Il ne maintient pas l’excommunication prévue par l’ancien canon 2 335. Le nouveau canon 1 374 prévoit simplement que "doivent être punis d’une juste peine ceux qui donnent leur nom à une association qui se livre à des complots contre l’Église : les promoteurs ou dirigeants d’une telle association seront punis par l’interdit".
1983
La Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, par la voix du Cardinal Préfet Ratzinger, rappelle l’interdiction pour les catholiques de s’inscrire dans une loge, ceux qui s’y inscrivent "sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion".
1985
La Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi confirme l’incompatibilité totale entre Foi catholique et engagement maçonnique.
Pour accéder au texte intégral des condamnations susmentionnées, cliquez ici.
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Fabrice Remy- Avec le Pape François
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