Connaissez-vous Maurice Zundel?
Page 1 sur 1
Connaissez-vous Maurice Zundel?
Maurice Zundel est un prêtre et thélogien suisse du siècle dernier. Il est décrit comme un poète et un mystique. Le pape Paul VI a dit de lui: "c'est une sorte de génie".
Lors de mes études en théologie, on m'avait fait lire de ses écrits. À l'époque, je ne le connaissais pas et j'avais alors beaucoup été touché par ses écrits.
Je voudrais en partager quelques-uns avec vous. Tous les extraits que je vais poster sont tirés du livre: Vivre Dieu – L’art et la joie de croire », Maurice Zundel, Presse de la Renaissance, 2007.
Je commence donc par ceci:
Pourquoi être chrétien?
Pourquoi être chrétien plutôt que bouddhiste ou brahmaniste ou shintoïste? Pourquoi être disciple de Jésus-Christ plutôt que de Platon? On a fait des études monumentales pour prouver la vérité du christianisme et le monde n’en a pas été beaucoup transformé parce qu’on a oublié l’essentiel. On n’a jamais compris que le christianisme était à un degré unique la religion de l’homme. Les derniers mots de Jésus, c’est d’aimer l’homme. En Jésus, il y a la passion de l’homme jusqu’à la Croix.
Accompli comme il l’est depuis bientôt deux millénaires, il faut bien reconnaître que ce dénouement n’a pas imprimé en tous ceux qui se sont réclamés de lui le vrai visage du Christ. Son sacrifice, comme ses paroles, se sont le plus souvent figés dans un credo matériellement compris qui ne comporte aucun engagement décisif et qui tend plutôt à nous décharger de nos responsabilités.
Lors de mes études en théologie, on m'avait fait lire de ses écrits. À l'époque, je ne le connaissais pas et j'avais alors beaucoup été touché par ses écrits.
Je voudrais en partager quelques-uns avec vous. Tous les extraits que je vais poster sont tirés du livre: Vivre Dieu – L’art et la joie de croire », Maurice Zundel, Presse de la Renaissance, 2007.
Je commence donc par ceci:
Pourquoi être chrétien?
Pourquoi être chrétien plutôt que bouddhiste ou brahmaniste ou shintoïste? Pourquoi être disciple de Jésus-Christ plutôt que de Platon? On a fait des études monumentales pour prouver la vérité du christianisme et le monde n’en a pas été beaucoup transformé parce qu’on a oublié l’essentiel. On n’a jamais compris que le christianisme était à un degré unique la religion de l’homme. Les derniers mots de Jésus, c’est d’aimer l’homme. En Jésus, il y a la passion de l’homme jusqu’à la Croix.
Accompli comme il l’est depuis bientôt deux millénaires, il faut bien reconnaître que ce dénouement n’a pas imprimé en tous ceux qui se sont réclamés de lui le vrai visage du Christ. Son sacrifice, comme ses paroles, se sont le plus souvent figés dans un credo matériellement compris qui ne comporte aucun engagement décisif et qui tend plutôt à nous décharger de nos responsabilités.
François_1- Contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 513
Localisation : Québec, Canada
Inscription : 04/06/2011
Re: Connaissez-vous Maurice Zundel?
Le sacré, cet espace illimité en nous qui peut tout accueillir (M. Zundel)
Le sacré, c’est ce qui est en nous de plus profond, de plus authentique, de plus infini, de plus éternel, ce qui, en nous, est plus que nous, un espace illimité qui peut tout accueillir et peut devenir chez les autres un ferment de joie et de liberté.
Le 14 août 1941, dans le camp d’Auschwitz, un prisonnier polonais s’était enfui. En guise de représailles, le commandant du camp décida de faire mourir dix de ces prisonniers. Il se donna la joie sauvage de les choisir au hasard, en faisant planer au-dessus de ces hommes – ils étaient des centaines et des milliers – cette menace : chacun pouvait être choisi, chacun pouvait être condamné à périr de faim et de soif. Enfin les dix furent choisis au hasard et les autres, un peu lâchement, respirèrent : enfin tant mieux, ce n’est pas moi! Tout d’un coup on entendit monter d’immenses sanglots d’un de ces dix condamnés, un père de famille qui appelait sa femme et ses enfants. Alors on vit sortir des rangs un petit homme, le P. Kolbe, un franciscain, qui demanda à mourir pour ce père de famille.
Dans tout le camp, il y eut une respiration vraiment humaine. Enfin on voyait un homme, un homme qui était plus grand que la mort, et qui attachait à la vie un prix infini puisqu’il donnait sa vie pour garder la vie à un de ses frères. On sentait qu’il allait entrer dans la mort, il allait réaliser cette plénitude du bien, de la grandeur et de la liberté, à quoi tous les hommes se reconnaissent eux-mêmes dans leur vocation essentielle. Après toute cette immense terreur, il y eut dans le camp cette espèce de joie pascale, cette large respiration humaine, ce sentiment d’une rencontre avec la Présence unique, en dehors de laquelle aucune présence ne peut se réaliser. Et pour achever ce chef-d’œuvre, le P. Kolbe, entré dans le bunker avec ses compagnons, les fit chanter, comme si la vie triomphait, parce qu’elle triomphait, en effet, dans cet homme unique.
Il avait suffi de cet unique pour que toute cette humanité, un instant, fût transfigurée, et quelle reconnût à quoi elle était appelée. Dieu, justement ici, transparaît en l’homme, comme l’homme transparaît en Dieu. Et c’est là la seule rencontre possible, la seule rencontre authentique avec Dieu. C’est aussi la seule rencontre authentique avec l’homme : cette transparence de l’homme à Dieu, et ce transparaître de Dieu à travers l’homme.
Ce cri d’admiration que l’héroïsme du P. Kolbe arrache aux bourreaux d’Auschwitz témoigne qu’à un niveau de générosité la vie devient lumière. Elle devient une lumière si pénétrante qu’elle s’insinue dans les consciences les plus fermées, comme la révélation d’un monde inconnu et merveilleux où l’homme est enfin promu à lui-même dans une rencontre qui le délivre de soi. Nous sommes perdus si nous restons seuls avec nous-mêmes.
Nous sentons bien sur ce terrain que les exemples sont infiniment plus efficaces que les discours. Ce sont les exemples, ce sont les présences qui sont actives et, si nous sommes touchés au plus profond de nous-mêmes un jour de notre vie, si nous changeons de direction, si nous nous trouvons au seuil de la nouvelle naissance, si nous sommes vraiment en route vers un moi authentique, c’est presque toujours parce qu’un être sur notre route a été pour nous par le rayonnement même de sa vie un ferment de libération, et, à travers l’espace qu’il était, à travers la lumière qui émanait de lui, nous nous sommes mis en route dans cette contagion de clarté, nous nous sommes mis en route parce qu’une âme était devenue intérieure à la nôtre. C’est ainsi que, la plupart du temps, nous passons du dehors au dedans, par l’action de présences libératrices où l’expérience humaine atteint son sommet.
Nous aspirons tous à cette chose unique où notre dignité est comprise, qui est d’aimer car si Dieu est amour, et rien qu’amour, l’homme aussi, dans sa grandeur authentique, n’est qu’amour. C’est dans ce don où il se constitue, où il atteint lui-même à sa liberté qu’il devient aussi le révélateur de Dieu, qui nous appelle tous à cette mission magnifique et incomparable de transfigurer la vie, de transfigurer le travail, de faire de toutes nos relations humaines, de toute notre activité quotidienne, une offrande d’amour qui soulève le monde et qui le transforme.
Si nous voulons faire des expériences authentiques, il s’agit de nous donner tout entiers, tels que nous sommes, en toute générosité.
Ah! Ne parlez pas de Dieu! Vivez-en, vivez-en, qu’on le sente!
Le sacré, c’est ce qui est en nous de plus profond, de plus authentique, de plus infini, de plus éternel, ce qui, en nous, est plus que nous, un espace illimité qui peut tout accueillir et peut devenir chez les autres un ferment de joie et de liberté.
Le 14 août 1941, dans le camp d’Auschwitz, un prisonnier polonais s’était enfui. En guise de représailles, le commandant du camp décida de faire mourir dix de ces prisonniers. Il se donna la joie sauvage de les choisir au hasard, en faisant planer au-dessus de ces hommes – ils étaient des centaines et des milliers – cette menace : chacun pouvait être choisi, chacun pouvait être condamné à périr de faim et de soif. Enfin les dix furent choisis au hasard et les autres, un peu lâchement, respirèrent : enfin tant mieux, ce n’est pas moi! Tout d’un coup on entendit monter d’immenses sanglots d’un de ces dix condamnés, un père de famille qui appelait sa femme et ses enfants. Alors on vit sortir des rangs un petit homme, le P. Kolbe, un franciscain, qui demanda à mourir pour ce père de famille.
Dans tout le camp, il y eut une respiration vraiment humaine. Enfin on voyait un homme, un homme qui était plus grand que la mort, et qui attachait à la vie un prix infini puisqu’il donnait sa vie pour garder la vie à un de ses frères. On sentait qu’il allait entrer dans la mort, il allait réaliser cette plénitude du bien, de la grandeur et de la liberté, à quoi tous les hommes se reconnaissent eux-mêmes dans leur vocation essentielle. Après toute cette immense terreur, il y eut dans le camp cette espèce de joie pascale, cette large respiration humaine, ce sentiment d’une rencontre avec la Présence unique, en dehors de laquelle aucune présence ne peut se réaliser. Et pour achever ce chef-d’œuvre, le P. Kolbe, entré dans le bunker avec ses compagnons, les fit chanter, comme si la vie triomphait, parce qu’elle triomphait, en effet, dans cet homme unique.
Il avait suffi de cet unique pour que toute cette humanité, un instant, fût transfigurée, et quelle reconnût à quoi elle était appelée. Dieu, justement ici, transparaît en l’homme, comme l’homme transparaît en Dieu. Et c’est là la seule rencontre possible, la seule rencontre authentique avec Dieu. C’est aussi la seule rencontre authentique avec l’homme : cette transparence de l’homme à Dieu, et ce transparaître de Dieu à travers l’homme.
Ce cri d’admiration que l’héroïsme du P. Kolbe arrache aux bourreaux d’Auschwitz témoigne qu’à un niveau de générosité la vie devient lumière. Elle devient une lumière si pénétrante qu’elle s’insinue dans les consciences les plus fermées, comme la révélation d’un monde inconnu et merveilleux où l’homme est enfin promu à lui-même dans une rencontre qui le délivre de soi. Nous sommes perdus si nous restons seuls avec nous-mêmes.
Nous sentons bien sur ce terrain que les exemples sont infiniment plus efficaces que les discours. Ce sont les exemples, ce sont les présences qui sont actives et, si nous sommes touchés au plus profond de nous-mêmes un jour de notre vie, si nous changeons de direction, si nous nous trouvons au seuil de la nouvelle naissance, si nous sommes vraiment en route vers un moi authentique, c’est presque toujours parce qu’un être sur notre route a été pour nous par le rayonnement même de sa vie un ferment de libération, et, à travers l’espace qu’il était, à travers la lumière qui émanait de lui, nous nous sommes mis en route dans cette contagion de clarté, nous nous sommes mis en route parce qu’une âme était devenue intérieure à la nôtre. C’est ainsi que, la plupart du temps, nous passons du dehors au dedans, par l’action de présences libératrices où l’expérience humaine atteint son sommet.
Nous aspirons tous à cette chose unique où notre dignité est comprise, qui est d’aimer car si Dieu est amour, et rien qu’amour, l’homme aussi, dans sa grandeur authentique, n’est qu’amour. C’est dans ce don où il se constitue, où il atteint lui-même à sa liberté qu’il devient aussi le révélateur de Dieu, qui nous appelle tous à cette mission magnifique et incomparable de transfigurer la vie, de transfigurer le travail, de faire de toutes nos relations humaines, de toute notre activité quotidienne, une offrande d’amour qui soulève le monde et qui le transforme.
Si nous voulons faire des expériences authentiques, il s’agit de nous donner tout entiers, tels que nous sommes, en toute générosité.
Ah! Ne parlez pas de Dieu! Vivez-en, vivez-en, qu’on le sente!
François_1- Contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 513
Localisation : Québec, Canada
Inscription : 04/06/2011
Sujets similaires
» 40 jours avec Maurice Zundel et les pères du désert
» Connaissez vous ?
» Connaissez vous des mystiques ?
» Connaissez-vous ces chapelets ?
» Connaissez-vous le forumactif VSJ ?
» Connaissez vous ?
» Connaissez vous des mystiques ?
» Connaissez-vous ces chapelets ?
» Connaissez-vous le forumactif VSJ ?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum