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17 mars- St Patrick

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Message par Cadoudal Sam 17 Mar 2007 - 13:05

- Saint Patrick, apôtre de l'Irlande. 464.

" J'enverrai les héraut de ma parole en Grèce, en Italie et jusque dans les îles les plus reculées, vers ceux qui n'ont pas entendu parler de moi et n'ont pas vu ma gloire." Isaïe. LXVI, 19.

Nous donnons ici des éléments sur saint Patrick paraphrasés de de " l'Hymne de Saint Patrick " par saint Fiacc.
Saint Fiacc, commémoré le 12 octobre, fut barde avant que saint Patrick ne le fit évêque.

Nous donnons dans un second post, l'intégralité de la confession de notre saint, qu'il écrivit avant de retourner à Notre Père des Cieux.

Nous engageons vivement le lecteur à lire sa notice très complètes et pleines de détails précieux dans les Petits Bollandistes.


Saint Patrick naquit à la fin du IVe siècle. Son père était Calpurnius, un Breton et un diacre ; sa mère, Concess, était Franque et de la proche parenté de saint Martin de Tours. A l'âge de 16 ans, Patrick et nombre d'autres furent enlevés dans la propriété familliale près de Bannavem Taburniae (certains disent que c'était dans l'ouest de la Grande-Bretagne, d'autres disent que c'était en Bretagne), par 7 revanchards, des fils exilés d'un roi des Bretons. Ceci eut lieu après que Rome eut exigé que tous les soldats Brittaniques sous l'autorité Romaine viennent à Rome pour défendre la ville contre les barbares, abandonnant la Grande-Bretagne sans armée ni police, comme le rapporte saint Bède. Nombre d'actes de violence et d'extorsions eurent lieu à cette époque, ce que saint Bède appelle une terrible honte pour la Grande-Bretagne, un pays qui avait été longtemps Chrétien.

Le père de Patrick fut tué ; sa soeur disparut. Patrick fut vendu comme esclave en Irlande. Sa vie se transforma de l'insouciance de la jeunesse en une leçon pour nous tous. Il fut un esclave, mais obéit à son maître. Il ne partait pas avant qu'on ne le lui ai permit.

C'est par des miracles que s'accomplit l'évasion de saint Patrick hors de l'esclavage. Il fut visité en songe par un Ange de la forme d'un oiseau, Victor, le conquérant, qui lui arrangea une fuite miraculeuse. Patrick dit qu'il avait besoin de la permission de son maître pour rentrer chez lui, mais son maître exigea une rançon d'or aussi grosse que sa tête. L'Ange dit à Patrick de suivre un sanglier. En fouinant, le sanglier lui sortit l'or dont il avait besoin comme rançon. L'Ange l'emmena à la côte maritime à 60 miles de là en une seule journée, à la rencontre d'un navire, mais au lieu de cela, le seigneur du port vendit Patrick aux autres. Et là, le paimeent de la trahison, une douzaine de chaudrons en cuivre, tourmenta le traître et sa famille. Pendant qu'ils admiraient les chaudrons, leurs mains s'attachèrent au métal. Le seigneur du port se repentit, et fut pardonné par Patrick. Il se convertit à la volonté de Dieu, racheta Patrick des esclavagistes, et renvoya Patrick à la maison. Plus tard, il fut baptisé par Patrick, après le retour du saint. Patrick avait été esclave 6 ans durant.

Saint Patrick avait fait un rêve lui disant qu'il devrait prêcher l'Evangile aux Irlandais, mais Victor lui dit de chercher à être éduqué d'abord. Il trouva sa formation auprès de saint Germain d'Auxerre, qui vivait dans la partie sud des Gaules qui était proche de la Mer Méditérannée. (Saint Fiacc ne rapporte pas d'autres miracles. La ville de Saint-Patrick près de Tours affirme qu'elle fut visitée par saint Patrick au milieu de l'hiver. Il était épuisé et frigorifié, et l'aubépinier couvert de givre sous lequel il dormait se mit à fleurir, se couvrant de douces et chaudes fleurs au dessus de lui. En décembre, chaque année, jusqu'à ce que l'arbre soit détruit, les " Fleurs de saint Patrick " y fleurissaient. Les archéologues Français et sociétés d'agriculture ont attesté la vérité de ce phénomène jusqu'à ce siècle).

Saint Germain emmena son élève vers la Grande-Bretagne pour sauver ce pays des erreurs du Pélagianisme. (l'erreur du Pélagianisme est la croyance qu'on pourrait atteindre le Salut à travers nos propres efforts sans l'aide de Dieu, comme si l'image de Dieu en nous était complètement séparée de l'aide de l'Esprit Saint, la grâce du Dieu vivant. Cette hérésie se retrouve de nos jours en confondant l'Esprit Saint avec les caprices ou les émotions de la foule ; " zeitgeist " au lieu d'Esprit Saint).

Saint Fiacc note que Patrick travailla en Grande-Bretagne sous saint Germain afin de montrer l'avancement de sa capacité à diriger saintement, mais saint Patrick, dans sa Confession, ne le mentionne pas, peut-être parce que le centre d'intérêt de l'oeuvre de sa vie se trouvait en Irlande. Saint Germain, avec un groupe de prêtres dont Patrick, voyagea à travers la Grande-Bretagne pour convaincre les gens de se tourner vers Dieu, rejettant les faux prêtres Pélagiens en les reconnaissant comme des serpents. Saint Bède rapporte cela dans son Histoire Ecclésiastique du Peuple Anglais que cela fut réalisé en accomplissant de grands miracles de guérison. Saint Patrick suggéra de jeûner pour détourner une ville de son hérésie, mais elle ne s'en détourna pas, et durant les offices nocturnes de la 3e nuit, la terre avalat la ville.
Plus tard, l'endroit où saint Germain et saint Patrick avaient jeûné avec leur groupe deviendra le lieu où les clercs viendront pour jeûner. Patrick, qui obéissait à la volonté de Dieu, défendit la révérence envers la grâce de Dieu qui est nécessaire pour le Salut.

Saint Patrick expliqua à saint Germain qu'il avait souvent entendu la voix des enfants Irlandais l'appelant, " Viens, saint Patrick et fais que nous soyons sauvés ". Saint Germain dit que Patrick aurait à aller à Rome auprès du pape Célestin (évêque de Rome de 422 à 432), pour être consacré, qu'il devait en être ainsi. Mais un autre avait été envoyé pour être évêque d'Irlande avant lui (l'évêque Pallade), et saint Patrick eut à attendre. L'évêque Pallade commença ses missions, mais il ne vécut pas longtemps.

Saint Patrick partit pour l'île d'Alanensis sur la mer Méditérannée (dans le district de Lérins, appelé " Saint Honorat ", près de Cannes en France). Il y alla pour prier, et reçut le propre bâton de Jésus-CHrist sur le Mont Arnum pour le soutenir. (Une pierre gravée sur le côté du monastère principal sur l'île rapporte que saint Patrick, Apôtre de l'Irlande, vint là au Ve siècle pour y étudier les sciences sacrées en préparation de sa mission en Irlande. Le bâton de Jésus-Christ fut brûlé publiquement à Dublin en 1548 durant le règne du roi Henri 8 d'Angleterre). En 432, Patrick revint auprès de saint Germain, lui rapportant sa vision et le bâton. Patrick avait alors la soixantaine.

Il fut envoyé au pape Célestin, qui avait entendu dire que Pallade était mort. Le principal consécrateur de saint Patrick fut l'évêque Amateur d'Autissiodorens. Le pape Célestin ne vécut que 6 semaines après la consécration de Patrick, puis reçut Sixte III (432-440) comme successeur. Célestin donna à saint Patrick des reliques et nombre de livres. Au moment de la consécration de Patrick, le pape entendit les voix des enfants criant : " Crebriu et Lesru !", 2 filles de Glerand, données pour saintes par saint Fiacc. Patrick baptisa plus tard les enfants. Ils criaient du sein de leur mère, " Toute l'Irlande crie après Toi " (Ce cri était vers Dieu, pas vers saint Patrick).

Et ainsi saint Patrick retourna en Irlande. Saint Fiacc ne rapporte pas les détails de ce qui se passa à Tara, mais c'est rapporté ailleurs. En 432, Pâques coïncida avec la fête païenne des Druides. Il était interdit d'allumer un feu autre que l'illumination du nouveau feu païen. Mais saint Patrick alluma la flamme Pascale le premier. La tradition rapporte qu'on avertit le roi Laoghaire que si ce feu n'était pas éteint, jamais on n'arriverait à l'éteindre en Eirin.
Le roi invita l'évêque Patrick à Tara le lendemain. Patrick était occupé à réciter sa prière du Bouclier (" Le cri du daim ") pendant qu'il était en chemin de Slane à Tara le Dimanche Pascal. Le roi Laoghaire avait stationné des soldats au long du chemin, afin d'intercepter Patrick avant qu'il n'arrive à Tara. La Vie Tripartie dit : " saint Patrick partit avec 8 jeunes clercs et saint Benen (9 novembre) comme accompagnateur aidant, et saint Patrick leur donna sa bénédiction avant le départ. Une profonde obscurité les enveloppa, de sorte qu'on ne put en voir aucun. Au même moment, l'ennemi qui les attendait en embuscade vit 8 daims passer devant, suivis par un faon qui portait un colis sur son dos. C'était saint Patrick et ses 8 compagnons, et saint Benen derrière avec ses tablettes sur son dos ". (La Vie Tripartite est un livre du VIIIe siècle, en 3 parties, qui devait être lu durant les 3 jours de la célébration du Jour de Saint Patrick.)

Avant l'époque de saint Patrick, les devins (Druides) avaient prédit qu'une " tête d'hermine " viendrait sur la mer déchainée [ cheveux bien blancs ], portant un manteau ouvert pour laisser passer la tête (pas comme les vêtements enveloppant les Druides), son bâton avec une tête recourbée (Le bâton pastoral de Jésus-Christ, pas tout droit comme la canne des Druides), sa table dans la partie antérieur de sa maison (un autel), et toute sa maisonnée (l'Eglise) répondrait toujours "Amen. Amen". Ils dirent au roi qu'ils ne lui cacheraient pas la vérité, que la postérité de cet homme demeurerait jusqu'au Jour du Jugement, parce qu'il est le héraut du Prince de la Paix.

Saint Patrick fut appelé par le Seigneur et partit pour l'Irlande. Il enseigna que la Trinité était toujours avec nous pour nous soutenir, même quand tout autour n'était que misère. Il savait tout à l'avance. Il enseigna que Dieu nous aime, malgré les déferlements de violence du monde.

Saint Patrick s'appliqua à la tâche jusqu'à sa mort. Il chassa l'iniquité. Il prêcha, il baptisa, il pria, il loua constamment Dieu avec les Psaumes, il chantait 100 Psaumes chaque nuit, il dormait sur une dalle de pierre nue avec une couverture humide sur lui, et son oreiller était une pierre. Il prêcha 30 ans durant (en ce compris les années avant sa consécration comme évêque, quand il était prêtre sous saint Germain). Saint Secundinus rapporte dans son Hymne que saint Patrick portait les stigmates du Christ dans sa chair de juste.

Le peuple d'Irlande adorait les "si-de" (esprits). Ils ne croyaient pas dans la véritable Divinité de la vraie Trinité. Mais quand saint Patrick eut terminé, toute l'Irlande croyait dans la Sainte Trinité, croyait en Jésus-Christ, ne suivant plus les esprits de la nature, et la court de Tara fut remplacée par la court du Christ à Armagh. Dans sa " Confession ", Patrick dit qu'il était le débiteur de Dieu pour la grande grâce d'avoir pu baptiser tant de milliers de gens, pour tous ces gens nés de nouveau en Dieu puis confirmés, et pour ces clercs ordonnés pour eux un peu partout. " Ne voulant pas ennuyer ses lecteurs ", saint Patrick ne donne que peu de détails sur les persécutions endurées, jusque dans les fers, 12 dangres dans sa vie, et nombre de complots contre lui. Par exemple, saint Odran (19 février), conducteur de chariot pour Patrick, fut avertit d'un danger imminent et prétendit se sentir mal, ce qui fit que Patrick prit les rennes du chariot, et Odran à la place d'honneur fut tué par la lance qui était destinée à Patrick.

Quand Saint Patrick tomba malade, il décida de partit pour Armagh. Il fut visité par un Ange, qui l'emmena voir Victor, et Victor, parlant de lui hors d'un buisson en feu, dit, "Primauté pour Armagh ; au Christ rendre grâce. Bientôt au Ciel tu iras. Tes prières ont été exaucées : l'hymne que tu as choisie durant ta vie sera une cuirasse pour tous. Ceux d'Irlande qui sont avec toi, au jour du Jugement seront à tes côtés."

Concernant le clergé, saint Tassach (14 avril) demeura avec lui et lui donna la Communion. Saint Fiacc rappelle Joshua : si le soleil pouvait demeurer immobile dans le ciel pour la mort du maudit, à plus forte raison, pour la clarté, il sera approprié de briller à la mort des saints. Les clercs d'Irlande vinrent par toutes les routes pour veiller saint Patrick; le son du chant (des Anges) les vit se prosterner. Ils dirent que l'endroit était envahit d'oiseaux chantants : comme Victor était apparu sous la forme d'un oiseau, ils pensèrent que les Anges ailés étaient des oiseaux. L'âme de saint Patrick s'était séparée de son corps après les souffrances. Les Anges de Dieu veillèrent dessus la première nuit, sans discontinuer. Quand il partit, il alla vres l'autre saint Patrick (de Glastonbury, appelé Patrick l'Ancien, 24 août), parce que Patrick, fils de Calpurnius, avait promis à Patrick l'Ancien qu'il partiraient ensemble au Ciel. On dit que du 18 mars jusqu'au 23 août, jusqu'à la fin du premier mois d'automne, saint Patrick était avec les Anges à attendre le vieux Patrick, et ensemble ils s'élevèrent vers Jésus, le Fils de Marie.

Saint Fiacc dit, " Saint Patrick, sans faire preuve de vaine gloire, méditait bien et bon. Etre au service du Fils de Marie, telle était la pieuse circonstance pour laquelle il était né ".
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Message par Cadoudal Sam 17 Mar 2007 - 13:06

La confession de saint Patrick 1ère partie :

Moi, Patrick, un pécheur, le plus inculte et le dernier de tous les fidèles, profondément méprisable pour un grand nombre, ai eu pour père Calpornius, un diacre, fils de Potitus, un prêtre, qui demeurait au village de Bannavem Taburniae ; il avait, dans les environs, un domaine à la campagne, où je fus fait prisonnier.
J'avais alors environ 16 ans. J'ignorais le vrai Dieu et je fus emmené en captivité en Irlande avec tant de milliers de gens. Nous l'avions bien mérité, car "nous nous étions détournés de Dieu, nous n'avions pas observé ses commandements" et nous avions manqué d'obéissance envers nos prêtres qui nous exhortaient pour notre salut et le Seigneur "a fait passer sur nous la violence de sa colère et nous a dispersés parmi de nombreuses nations", "jusqu'à l'extrémité" même "de la terre ", là où maintenant le peu que je suis demeure parmi des étrangers.

Et alors "le Seigneur ouvrit l'intelligence de mon coeur incrédule 1 s, pour que je me souvienne, fût-ce tard, de mes péchés, que "je me convertisse 2 de tout mon coeur au Seigneur mon Dieu ", qui "a considéré ma bassesse ", a pris pitié de ma jeunesse et de mon ignorance, m'a gardé avant que je le connaisse et avant que je sois sensé et sache faire la distinction entre le bien et le mal, m'a fortifié et m'a consolé comme un père console son fils.

Aussi ne puis-je taire - "et en effet, cela ne convient pas" - ces grands bienfaits et la grâce si grande que le Seigneur a daigné m'accorder "dans la terre de ma captivité"; car ce que nous pouvons rendre à Dieu, c'est, après avoir été corrigés et avoir reconnu Dieu, de "magnifier et de louer ses oeuvres admirables en présence de toute nation se trouvant quelque part sous le ciel.

Car il n'y a pas d'autre Dieu, il n'y eut jamais auparavant, il n'y aura pas dans la suite des temps que Dieu, le Père inengendré, sans commencement, de Qui procède tout commencement et Qui maintient toutes choses, le Seigneur de l'univers, comme nous le disons; et Son Fils Jésus-Christ qui, nous l'attestons, est toujours demeuré avec le Père, engendré spirituellement d'une manière ineffable avant le commencement du monde, auprès du Père, antérieur à tout commencement, et par Lui ont été créées les choses visibles et les invisibles ; Il s'est fait homme; après avoir vaincu la mort, il a été admis au Ciel par le Père ; " et Il [le Père] lui a donné une puissance absolue sur tout être qui qui soit [qui est nommable] au Ciel, sur terre et aux enfers; et toute langue doit lui rendre ce témoignage que Jésus-Christ est Seigneur et Dieu , en Qui que nous croyons et Lui dont nous espérons le retour prochain, Lui " le Juge des vivants et des morts ", qui rendra à chacun selon ses oeuvres et Qui a répandu abondamment sur nous son Esprit-Saint, don et gage d'immortalité, Qui fait de ceux qui croient et obéissent des " fils de Dieu " et des " cohéritiers du Christ ", et Lui nous Le confessions et adorons, Dieu Un dans la Trinité du Saint Nom.

Car il a dit lui-même par l'intermédiaire du prophète : " Invoque-moi au jour de ta détresse, je te libérerai et tu me glorifieras ". Et il dit aussi : " Il est bon de révéler et de confesser les oeuvres de Dieu."

Bien que je sois imparfait en beaucoup de choses, je souhaite néanmoins à mes frères et à ma parenté de savoir qui je suis, afin qu'ils puissent comprendre le désir de mon âme [coeur].

Je n'ignore pas " le témoignage de mon Seigneur, qui déclare dans le Psaume : " Tu perdras ceux qui profèrent le mensonge". Il dit aussi " La bouche qui ment tue l'âme." Et le même Seigneur dit dans l'Evangile
" De toute parole vaine qu'ils auront proférée, les hommes rendront compte au Jour du Jugement."

C'est pourquoi j'aurais dû redouter vivement, "avec crainte et tremblement", la sentence de ce jour où nul ne pourra ni échapper ni se cacher, mais où tous, sans exception, " nous aurons à rendre des comptes devant le tribunal du Seigneur Christ " et même pour les moindres de nos péchés.

C'est pourquoi, je songeais à écrire, mais j'ai hésité jusqu'à présent, car je craignais de " devenir la proie de la langue " des hommes, parce que je ne me suis pas instruit comme les autres, qui se sont pénétrés parfaitement de droit et de l'Ecriture Sainte, l'un et l'autre pareillement, et qui, depuis leur enfance, n'ont jamais changé de langage, mais l'ont, au contraire, toujours perfectionné. En effet, dans notre cas, ce que je disais a dû être traduits dans une langue étrangère : aussi est-il aisé de reconnaître aux accents de ma manière d'écrire comment j'ai peu été formé et instruit dans le langage ; car, dit l'Ecriture en effet, " Le sage se reconnaîtra à sa langue, ainsi que son intelligence, sa science et son enseignement de la vérité.


Mais à quoi bon une excuse, même si elle est véridique, surtout si j'ai la présomption de rechercher maintenant dans ma vieillesse ce que je ne me suis pas acquis dans ma jeunesse? Ce sont mes péchés qui m'ont empêché de consolider ce qu'auparavant j'avais lu superficiellement. Mais qui me croit, même si je répète ce que j'ai déjà dit auparavant ? Adolescent ou plutôt jeune garçon encore imberbe, je fus fait prisonnier, avant de savoir ce que je devais rechercher ou éviter. C'est pourquoi je rougis aujourd'hui et j'ai grand-peur de dévoiler mon incapacité, car je ne suis pas capable d'exprimer avec concision devant des hommes instruits ce que mon esprit et mon intelligence sont impatients de dire et ce que me fait voir le sentiment de mon coeur.

Mais, si j'avais reçu les mêmes dons que les autres, je ne tairais certes pas mes actions de grâces et, si par hasard je semble arrogant à certains en me mettant en avant avec mon ignorance et ma langue traînante, il est pourtant aussi écrit : " Les langues balbutiantes apprendront vite à dire la paix."
Nous avons d'autant plus à le rechercher que nous sommes, est-il dit, " une lettre du Christ destinée à porter le Salut jusqu'à l'extrémité de la terre " et, si cette lettre n'est pas éloquente, du moins ... est-elle "écrite dans vos coeurs non avec de l'encre mais avec l'Esprit du Dieu vivant ! " L'Esprit atteste, d'autre part, que "même la vie des rustres a été créée par le Très-Haut."

C'est pourquoi, moi qui étais d'abord un rustre exilé et sans instruction, moi qui ne sais pas prévoir l'avenir, je sais cependant une chose avec certitude, c'est qu'avant d'être humilié j'étais comme une pierre gisant dans une boue profonde; mais Il est venu, " Celui qui est puissant ", et dans Sa Miséricorde Il m'a pris, Il m'a hissé vraiment bien haut et m'a placé au sommet du mur. Et c'est pourquoi je devrais élever la voix très fort, afin de rendre aussi quelque chose au Seigneur pour Ses bienfaits ici-bas et dans l'éternité, bienfaits si grands que l'esprit des hommes est incapable de les évaluer.

Soyez donc dans l'admiration, " grands et petits qui craignez Dieu ", et vous, hommes de lettres, écoutez donc et fouillez attentivement. Qui m'a suscité, moi l'insensé, du milieu de ceux qui passent pour sages, docteurs de la loi, puissants en paroles et en toutes choses ? et qui m'a plus que d'autres inspiré, moi, le rebut de ce monde, pour que, dans la crainte et le respect et sans être sujet de plainte, si j'en suis capable (pourvu que je le sois!), je serve fidèlement le peuple vers lequel l'amour du Christ m'a porté et à qui Il m'a ensuite donné, pour que, si j'en suis digne, je le serve toute ma vie humblement et sincèrement.
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Message par Cadoudal Sam 17 Mar 2007 - 13:07

Dès lors à la lumière de notre Foi en la Trinité, je dois faire ce choix et, sans appréhender le danger, de proclamer le don de Dieu et sa " consolation éternelle ", de répandre sans crainte mais avec confiance le Nom de Dieu en tout lieu, afin que, même après ma mort, je laisse un héritage à mes frères et à mes fils, à ces milliers d'hommes que j'ai baptisés dans le Seigneur !

Et je n'étais ni digne ni tel qu'il l'aurait fallu pour que le Seigneur fasse ce don à Son serviteur et qu'après tant d'épreuves et tant de peines, après la captivité et après de nombreuses années, Il m'accorde une si grande grâce au milieu de ce peuple, une chose que jadis, dans ma jeunesse, je n'avas jamais espérée ni même imaginée.


Mais, lorsque je fus arrivé en Irlande - je faisais paître le bétail chaque jour et je priais souvent dans la journée -, l'amour de Dieu et sa crainte m'envahirent de plus en plus, ma Foi grandit. Mon esprit se laissa conduire, de sorte que je faisais environ 100 prières en un seul jour et à peu près autant de nuit, aussi bien quand je demeurais dans les forêts que sur la montagne, que je me levais avant le jour pour prier, dans la neige, gel et pluie, que je ne ressentais aucun mal et qu'il n'y avait aucune paresse en moi - comme je le vois maintenant, car alors l'esprit était en moi plein d'ardeur.

Et là j'entendis une nuit, dans mon sommeil, une voix qui me disait : " Tu as bien fait de jeûner, tu vas bientôt retourner dans ta patrie ". Et peu de temps après, je perçus de nouveau une parole qui me disait : " Vois, ton bateau est prêt ". Et ce n'était pas dans le voisinage mais à une distance de 300 km, je n'y avais jamais été et je n'y connaissais absolument personne; peu après, je me déterminai à fuir, je quittai l'homme auprès duquel j'étais resté 6 ans. J'avançai par la force de Dieu, qui dirigeait ma route vers le bien, et je n'eus rien à craindre jusqu'au moment où je parvins à ce bateau.

Le jour même où j'y parvins, le bateau fut mis à l'eau et je leur parlai afin de payer pour pouvoir voyager avec eux; le capitaine en fut fâché et me répondit vivement et avec indignation : " C'est en vain que tu vas demander à venir avec nous ". Entendant cela, je m'éloignai d'eux afin de regagner une petite cabane où je demeurais. Chemin faisant, je me mis à prier et, avant d'avoir terminé ma prière, j'entendis l'un d'eux qui criait d'une voix forte derrière moi : " Viens vite, nous t'accueillons de confiance ; lie amitié avec nous de la manière que tu voudras ". Ce jour-là je refusai de leur baiser la poitrine, par crainte de Dieu mais surtout espérant qu'ils m'accorderaient de venir avec eux en prêtant serment par Jésus-Christ, car c'étaient des païens. Et grâce à cela, j'eus gain de cause auprès d'eux et nous levâmes aussitôt l'ancre.

Ayant touché terre au bout de 3 jours, nous marchâmes ensuite pendant 28 jours à travers une contrée déserte. Et la nourriture vint à leur manquer et " la faim s'appesantit sur eux " ; un jour, le capitaine se mit à me dire : " Hé bien, Chrétien, tu dis que ton Dieu est grand et tout-puissant; pourquoi donc ne pries-tu pas pour nous ? car nous sommes en danger de mourir de faim ; en effet, il y a peu de chances que nous revoyions jamais un être humain". Alors, moi je leur répondis avec assurance : " Convertissez-vous en vérité et de tout votre coeur au Seigneur mon Dieu - car rien ne lui est impossible - pour qu'il vous envoie aujourd'hui de la nourriture sur votre route jusqu'à ce que vous soyez rassasiés, car il en a partout en abondance ". Et c'est ce qui arriva avec l'aide de Dieu voici qu'un troupeau de porcs apparut sur le chemin devant nos yeux; ils en tuèrent beaucoup et restèrent 2 jours en ce lieu à se restaurer et à se refaire grâce à la viande des porcs ; et leurs chiens reçurent grande quantité, car un grand nombre d'entre eux étaient, en effet, tombés en défaillance et avaient été " abandonnés à demi morts " au bord du chemin ; ils rendirent ensuite hautement grâces à Dieu et je fus honoré à leurs yeux ; à partir de ce moment-là ils eurent de la nourriture en abondance ; ils trouvèrent même du miel sauvage et " m'en offrirent " ; mais l'un d'eux dit " On l'offre en sacrifice ". Dieu soit loué, je n'en avais pas du tout goûté.

La même nuit, au cours de mon sommeil, Satan m'assailla violement, dont je me souviendrai " tant que je vivrai dans ce corps ". Il tomba sur moi comme un énorme rocher et tous mes membres étaient réduits à l'impuissance. Mais d'où vint à l'esprit de l'ignorant que j'étais l'idée d'invoquer Élie ? Je vis à ce moment-là le soleil se lever dans le ciel et, tandis que j'appelais de toutes mes forces " Elie, Elie ", voici que l'éclat de ce soleil tomba sur moi et aussitôt me libéra de toute misère. Et je crois que j'ai été secouru par le Christ, mon Seigneur, et que c'est son Esprit qui criait alors pour moi et j'espère qu'il en sera de même au jour de mon angoisse, comme il est dit dans l'Evangile "En ce jour-là, le Seigneur l'atteste, ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit de votre Père qui parle en vous."

Et de nouveau, bien des années plus tard, je fus emmené en captivité pour la seconde fois. La première nuit, je demeurai donc avec eux, j'entendis une voix divine qui me disait : " Tu resteras 2 mois avec eux ". Ce qui arriva la soixantième nuit, le Seigneur me délivra de leurs mains.

De plus, au cours de notre chemin, Dieu nous fournit chaque jour nourriture, feu et temps sec, jusqu'au dixième jour, où nous rencontrâmes des hommes. Comme je l'ai dit plus haut, nous avions marché 28 jours à travers le désert, et la nuit où nous rencontrâmes des hommes, nous n'avions plus rien comme nourriture.

Après quelques années, j'étais de nouveau en (Grande-)Bretagne [Brittanis] dans ma parenté ; ils m'accueillirent comme un fils et me conjurèrent de ne pas les quitter pour aller ailleurs, désormais du moins, après tant d'épreuves que j'avais endurées. Et c'est là que " je vis, dans une vision nocturne ", un homme du nom de Victorinus, qui paraissait venir d'Irlande avec d'innombrables lettres. Il m'en donna une et je lus le début de cette lettre où il était écrit " La Voix des Irlandais " ; et, tandis que je lisais le début de la lettre, je croyais entendre au même instant l'appel de ceux qui demeuraient à côté de la forêt de Voelute, qui est près de la mer Occidentale, et voici ce qu'ils criaient "comme d'une seule bouche : " Saint garçon, nous te prions de revenir marcher parmi nous ". Et je fus profondément ému dans mon coeur et ne pus continuer ma lecture, et c'est ainsi que je m'éveillai. Dieu soit loué, car au bout de nombreuses années le Seigneur exauça leur cri.

Et, une autre nuit - " si ce fut en moi ou en dehors de moi, je ne sais, Dieu le sait " -, des paroles furent dites avec beaucoup d'éloquence, paroles que j'entendis mais ne pus comprendre, si ce n'est à la fin du discours, où il fut dit " Celui qui a donné Sa vie pour toi, c'est Lui Qui parle en toi "; et ainsi je m'éveillai plein de joie.

Et, une autre fois, je Le vis Qui priait en moi; j'étais comme à l'intérieur de mon corps et je L'entendis au-dessus de moi, c'est-à-dire au-dessus de l'homme intérieur, et là Il priait à haute voix avec gémissements. Et pendant ce temps, j'étais dans la stupeur et l'étonnement et me demandais quel était celui qui priait en moi. Mais à la fin de la prière Il déclara qu'Il était l'Esprit; ainsi je m'éveillai et je me souvins des paroles de l'Apôtre : " Pareillement l'Esprit vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, ce qui ne peut s'exprimer à l'aide de mots " ; et encore " Le Seigneur, notre défenseur, demande à notre place."

Et je fus mis à l'épreuve par quelques-uns de mes aîinés, qui vinrent rappeler le souvenir de mes péchés, à l'encontre d'un épiscopat que j'exerçais avec peine, en ce jour-là, " je fus violemment ébranlé et près de tomber " ici-bas et pour l'éternité; mais le Seigneur épargna gracieusement celui qui s'était fait étranger et voyageur pour Son Nom, Il me secourut puissamment en cette épreuve. Vraiment, elle n'était pas moindre la honte et le blâme tombé sur moi ! Je prie Dieu " de ne pas leur imputer cela comme un péché ".

Ils trouvèrent contre moi un prétexte vieux de 30 ans, une confession que j'avais faite avant d'être diacre. L'âme abattue par l'angoisse, j'avais confié à un ami intime une action accomplie lorsque j'étais enfant, accomplie un seul jour, et même une seule heure, parce que je n'étais pas encore fort. Je ne sais pas, Dieu le sait -, si j'avais alors 15 ans, je n'avais pas Foi au Dieu vivant, je n'y avais pas cru depuis mon enfance - mais je vivais dans la mort et l'incrédulité jusqu'à ce que je fusse sévèrement châtié et " véritablement humilié, par la faim et la nudité ", et cela chaque jour.

D'autre part, je n'avais pas gagné l'Irlande de mon plein gré avant le moment où je tombai presque mort ; ce fut cependant plutôt pour mon bien, car le Seigneur me corrigea par là et me rendit capable d'être aujourd'hui ce dont j'étais jadis très éloigné, capable d'avoir le souci du Salut d'autrui et d'oeuvrer pour lui, tandis qu'alors je ne me souciais même pas à moi-même.

Donc, le jour même où je fus rejeté par les hommes que j'ai évoqués et mentionnés plus haut, je vis la nuit suivante " une vision nocturne ". Un texte déshonorant était placé en face de mon visage et j'entendis alors une voix divine qui me disait : " Pour notre malheur, nous avons vu le visage de Deisignatus " (dévoilant donc son nom). Elle ne dit pas " Pour ton malheur, tu as vu ", mais " Pour notre malheur, nous avons vu ", comme s'Il S'était uni à moi, ainsi qu'Il le dit : " Si quelqu'un te touche, c'est comme s'il touchait à la prunelle de mon oeil ".

C'est pourquoi je rends grâces à Celui Qui m'a fortifié en toutes choses, car Il n'a contrecarré ni le départ que j'avais décidé, ni l'oeuvre que j'avais apprise du Christ mon Seigneur ; mais, à partir de ce moment-là, " je sentis " davantage "en moi une force importante" et ma Foi fut éprouvée devant Dieu et devant les hommes.

C'est pourquoi, je le dis hardiment, ma conscience ne me reproche rien ni pour maintenant ni pour l'avenir : Dieu m'est témoin que je n'ai pas menti dans les paroles que je vous ai rapportées.

Mais je suis d'autant plus en peine pour mon ami intime de ce que nous ayons eu à entendre ce qu'il a dit. Lui, à qui j'avais même confié mon âme! Et, avant cette occasion où je dû me défendre, j'avais été informé par quelques frères - je n'étais pas présent, car je n'étais pas en (Grande-Bretagne et ce n'est pas moi qui l'ai proposé - qu'en mon absence il plaiderait pour moi; et lui-même m'avait aussi dit de sa propre bouche : " Voici que tu dois être élevé à la dignité épiscopale !", cette dignité dont je n'étais pas digne. Mais d'où lui vint ensuite l'idée de me déshonorer publiquement, devant bons et méchants, pour ce qu'auparavant il m'avait accordé de lui-même et avec joie - et qu'avait aussi accordé le Seigneur qui est plus grand que tous ?

Assez à ce sujet. Cependant je ne dois pas cacher le don que Dieu m'a accordé dans la terre de ma captivité, car alors je L'ai cherché ardemment et, à ce moment-là, je L'ai trouvé, et Il m'a sauvé de tout mal - à ce que je crois - à cause de son Esprit demeurant en moi et qui a agi en moi jusqu'à ce jour. A nouveau je le dit hardiment. Mais Dieu sait que si un homme m'avait dit cela, je une serais peut-être tu à cause de l'amour du Christ.

Par conséquent, je rends d'inlassables actions de grâces à mon Dieu Qui m'a gardé fidèle au jour de ma tentation, de sorte que je sais Lui offrir aujourd'hui mon âme en sacrifice vivant, à lui le Christ mon Seigneur, qui m'a gardé de toutes mes angoisses. C'est pourquoi je dis : " Qui suis-je, O Seigneur, et à quoi m'as-Tu appelé, Toi qui as oeuvré avec moi d'une manière si divine qu'aujourd'hui j'exalte et magnifie sans cesse Ton Nom parmi les païens, en quelque lieu que je sois, non seulement dans le bonheur mais aussi dans la tribulation ?" Donc quoiqu'il m'arrive de bien ou de mal, je dois l'accepter également et toujours rendre grâces à Dieu qui m'a appris à Lui faire confiance sans cesse, à Lui dont on ne peut douter, et qui m'a exaucé de sorte que, bien qu'étant ignare, j'ai osé entreprendre dans les tout derniers jours une oeuvre sainte et admirable - imitant donc ceux dont le Seigneur avait prédit longtemps à l'avance qu'ils annonceraient Son Evangile avant la fin du monde, en rendant témoignage devant toutes les nations. C'est cela que nous avons vu, c'est cela qui est accompli : nous en sommes témoins, l'Evangile a été prêché jusqu'aux lieux au-delà desquels il n'y a plus personne qui vit.

Il serait trop long de raconter l'un après l'autre tous mes labeurs, ou même une partie d'entre eux. Laissez-moi dire brièvement comment le Dieu très bon m'a souvent libéré de l'esclavage et de 12 dangers qui mirent ma vie en péril, sans compter de nombreux pièges et ce que je ne suis pas capable d'exposer par des mots. Je ne veux pas ennuyer les lecteurs, mais Dieu, qui sait toutes choses avant qu'elles n'arrivent, m'est garant du nombre de fois où une voix divine m'a averti, moi, le pauvre petit ignorant.

D'où me vient cette sagesse, qui n'était pas en moi alors que je ne savais même pas le nombre de mes jours et que j'ignorais Dieu ? D'où m'est venu ensuite un don si grand et si salutaire - connaître Dieu et L'aimer, bien qu'au prix de l'abandon de ma patrie et mes parents ?
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Message par Cadoudal Sam 17 Mar 2007 - 13:09

La confession de saint Patrick 3e partie :


Et nombre de cadeaux me furent offerts avec larmes et gémissements, et je les ai offensés, contrairement au voeu d'un certain nombre de mes anciens ; mais, conduit par Dieu, je ne consentis à rien et ne leur cédai pas. Ce n'était pas une grâce de moi-même, mais Dieu, Qui est fort en moi et s'opposa à eux tous - comme Il fit lorsque je vins chez les peuples d'Irlande pour prêcher l'Êvangile et subir des outrages de la part des incroyants, pour que je m'entende reprocher la honte d'être un étranger, que j'endure beaucoup de persécutions et même les chaînes ; et que je donne ma liberté pour le bien d'autrui ; mais, si j'en suis digne, je suis également prêt à donner, sans hésitation et avec joie, ma vie pour le Nom du Seigneur et je souhaite la dépenser ici jusqu'à la mort, s'Il me l'accorde.

Car je suis grandement redevable à Dieu, Qui m'a accordé une grâce si grande que, par mon intermédiaire, nombre de gens sont nés à nouveau en Dieu et ont été ensuite confirmés; que, pour eux, des clercs ont été ordonnés en tout lieu en faveur de ce peuple qui venait de parvenir à la Foi et que Dieu a pris des extrémités de la terre, comme Il L'avait promis autrefois par Ses prophètes : " Les nations viendront à toi des extrémités de la terre et diront : puisque nos pères se sont procuré de vaines idoles, il n'y a pas non plus d'utilité en elles " ; et encore : " Je t'ai établi comme une lumière parmi les nations, pour porter le Salut jusqu'à l'extrémité de la terre".

Et c'est ici que je veux attendre la promesse de Celui qui ne fait assurément jamais défaut, comme Il le promet dans l'Evangile : Ils viendront de l'Orient et de l'Occident et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob ; ainsi nous avons confiance que les croyants viendront du monde entier.

C'est pourquoi il importe de s'appliquer à la pêche avec vigilance, selon l'exhortation et l'enseignement du Seigneur qui dit " Venez à ma suite et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes ". Et Il dit encore par les prophètes : " Voici que J'envoie des pêcheurs et des chasseurs en grand nombre, dit Dieu, et caetera. Aussi était-il très important de tendre nos filets, afin qu'une masse énorme, qu'une foule soit prise pour Dieu et que, pour baptiser et exhorter le peuple qui en a besoin et qui le désire, il y ait partout des clercs, selon la parole, l'invitation et l'instruction du Seigneur dans l'Évangile, où il dit : " Allez donc maintenant instruire toutes les nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et leur apprenant à observer tout ce que Je vous ai commandé ; et voici que moi Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde."
Il dit encore : " Allez donc dans le monde entier prêcher l'Evangile à toute créature; celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné." Et encore : " Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin " ; le Seigneur prédit, de même, par l'intermédiaire du prophète : " Il arrivera dans les derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes et, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes et ils prophétiseront " ; et, en Osée, il dit : " Celle qui n'est pas Mon peuple, Je l'appellerai Mon peuple et celle qui n'a pas obtenu miséricorde, Je l'appellerai "ayant obtenu miséricorde " et il arrivera qu'au lieu même où il était dit : " Vous n'êtes pas mon peuple ", ils seront appelés " fils du Dieu vivant."

Dès lors, comment cela se fait-il que ces gens qui, en Irlande n'ont jamais eu la moindre connaissance de Dieu, mais qui ont jusqu'à présent toujours adoré des idoles et des objets impurs, sont devenus récemment un peuple du Seigneur et sont-ils appelés fils de Dieu, que les fils des Scots et des filles des rois des Irlandais sont-ils des moines et des vierges du Christ ?

Parmi eux, il y avait aussi une bienheureuse Scote de race noble, déjà adulte et de toute beauté, que je baptisai ; quelques jours plus tard, elle vint nous trouver pour un motif particulier et elle nous expliqua qu'elle avait reçu un message d'un envoyé de Dieu et qu'il l'invitait à devenir une vierge du Christ et à se rapprocher de Dieu. Dieu soit loué, 6 jours après, elle entreprit excellemment et avec une grande ardeur ce que font aussi toutes les vierges de Dieu. Non de par la volonté de leurs pères - elles subissent, au contraire, de la part de leurs parents des persécutions et des reproches immérités; et néanmoins leur nombre s'accroît toujours davantage. Combien sont nés de nouveau quant à être de notre race, nous en ignorons le nombre - sans compter les veuves et ceux qui observent la continence. Parmi elles cependant, celles qui sont maintenues en esclavage ont le plus à souffrir. Elles endurent avec constance jusqu'aux terreurs et aux menaces. Mais le Seigneur a accordé Sa grâce à un grand nombre de Ses servantes; malgré l'interdiction, en effet, elles L'imitent avec courage.

C'est pourquoi, même si je voulais les quitter pour me rendre en (Grande-Bretagne - et j'y serais tout à fait disposé car j'aimerais me rendre dans ma patrie et auprès de mes parents, et aussi jusqu'en Gaule pour visiter les frères et afin de voir le visage des saints de mon Seigneur! Dieu sait que je le souhaiterais vivement. Mais, enchaîné par l'Esprit, me dénonçant d'avance comme coupable si je le fais, je crains aussi de perdre le fruit du travail que j'ai commencé, non de moi-même, mais c'est le Christ Seigneur qui m'a ordonné de venir passer auprès d'eux le reste de mes jours, si le Seigneur le veut et s'Il me préserve de toute voie mauvaise pour que je ne pèche pas devant Lui.
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Message par Cadoudal Sam 17 Mar 2007 - 13:10

La confession de saint Patrick 4e partie :

J'espère que c'est ce que je devais faire. Mais je n'ai pas confiance en moi-même tant que je demeure dans ce corps de mort, car il est puissant, celui qui s'efforce chaque jour de me détourner de la foi et de la pureté d'une piété non feinte, que je me suis proposé de garder jusqu'à la fin de ma vie pour le Christ mon Seigneur. Mais la chair ennemie m'entraîne continuellement à la mort, c'est-à-dire à céder indûment à ses séductions ; et je sais qu'en partie je n'ai pas mené une vie parfaite comme d'autres fidèles, mais je le confesse à mon Seigneur et je ne rougis pas en Sa présence ; car je ne mens pas: depuis que je L'ai connu dans ma jeunesse, l'amour de Dieu a grandi en moi, ainsi que sa crainte, et jusqu'à présent, par la grâce du Seigneur, j'ai gardé la Foi.

Que rigole donc et que m'insulte qui voudra - je ne me tairai pas et je ne cacherai pas les signes et merveilles que le Seigneur m'a montrés, bien des années avant qu'ils ne soient accomplis, Lui qui connaît toutes choses avant même les temps éternels.

C'est pourquoi j'aurais dû rendre sans cesse grâces à Dieu, qui a si souvent pardonné ma bètise et ma négligence, et aussi de ce qu'Il m'ait à plus d'une occasoin épargné Sa grande colère, moi qui ai été choisit pour être Son ministre ; mais je ne fus pas rapide à répondre à ce qui m'était manifesté et à ce que l'Esprit m'inspirait. Et le Seigneur a eu pitié de moi en faveur de milliers et de milliers d'hommes, parce qu'il voyait que j'étais prêt, mais que je ne savais pas que faire dans ces circonstances. Nombreux étaient, en effet, ceux qui s'opposaient à cette mission; ils parlaient même entre eux derrière mon dos et disaient : " Pourquoi celui-là se jette-t-il dans une entreprise périlleuse chez des étrangers qui ne connaissent pas Dieu ?" Ce n'était pas par malice, mais, je l'atteste moi-même, cela ne pouvait pas être compris d'eux à cause de ma rusticité. Et je n'ai pas été prompt à reconnaître la grâce qui était alors en moi; maintenant m'est intelligible ce que j'aurais dû comprendre auparavant.

Maintenant j'ai donc simplement exposé à mes frères et à mes compagnons de service qui m'ont cru suite à ce que j'ai dit et que je dis encore afin de renforcer et de confirmer votre Foi.Puissiez-vous ambitionner, vous aussi, des buts plus élevés et accomplir des oeuvres plus excellentes ! Ce sera ma gloire, car un fils sage est la gloire de son père.

Vous savez, et Dieu sait aussi, comment j'ai vécut au milieu de vous depuis ma jeunesse, dans la loyauté à l'égard de la vérité et dans la sincérité du coeur. De même, envers ces païens, au milieu desquels j'habite, j'ai aussi toujours fait preuve de loyauté et je le ferai encore. Dieu sait que je n'ai pris aucun d'eux en traîtres, et je n'y songe même pas, à cause de Dieu et de son Eglise, de peur de susciter une persécution contre eux et contre nous tous et que le Nom du Seigneur ne soit blasphémé à cause de moi ; il est écrit, en effet : " Malheur à l'homme par qui le Nom du Seigneur est blasphémé."

En effet, quoique je sois peu habile en toutes choses, je me suis cependant efforcé de me garder aussi de mes frères Chrétiens, des vierges du Christ et des pieuses femmes, qui m'offraient spontanément de petits cadeaux et qui jetaient sur l'autel une partie de leurs parures et je les leur rendais et elles s'indignaient contre moi. Mais je le faisais à cause de l'espoir en la permanence de ma mission, dans l'intention de me garder prudemment en toutes choses, de peur que sous quelque prétexte de malhonnêteté, on ne me surprenne en faute, moi et le service de mon ministère, ou encore que, fût-ce pour un détail infime, je ne donne lieu aux diffamations et aux dénigrements des infidèles.

Lorsque j'ai baptisé tant de milliers d'hommes, ai-je par hasard attendu de l'un d'eux même la moitié d'un sou? Dites-le-moi et je vous le rendrai. Ou lorsque, par l'intermédiaire de l'indigne que je suis, le Seigneur a ordonné des clercs en tout lieu, et que je leur ai gratuitement conféré le ministère, si j'ai demandé à l'un d'eux fût-ce le prix d'une paire de chaussures, dites-le-moi en face et je vous le rendrai.

Au contraire! J'ai tant dépensé d'argent pour vous, afin qu'ils me reçoivent, et je suis allé vers vous et partout à cause de vous, parmi de multiples dangers et même jusqu'aux districts les plus distants au-delà desquels il n'y avait plus personne et où nul n'était jamais venu pour baptiser, ordonner des clercs ou confirmer le peuple : par la grâce de Dieu, j'ai tout suscité avec vigilance et de grand coeur pour votre Salut.

De temps à autre, j'offrais des présents aux rois, en plus des récompenses dont je gratifiais leurs fils qui voyagent avec moi. Malgré cela, ils m'arrêtèrent avec mes compagnons et ils avaient ce jour-là un vif désir de me tuer ; mais mon temps n'était pas encore venu. Tout ce qu'ils purent trouver sur nous, ils s'en emparèrent, et moi-même, ils me lièrent avec des chaînes de fer ; et le quatorzième jour, le Seigneur me libéra de leurs mains et tout ce qui nous appartenait nous fut rendu à cause de Dieu et de ceux qui sont nos amis intimes et familiers et que nous avions vus auparavant.

Vous avez appris combien j'ai payé à ceux qui rendaient la justice dans tous les districts et que je visitais fréquemment. Je pense ne pas leur avoir donné une somme inférieure au prix de 15 hommes, afin que vous puissiez jouir de moi et moi toujours jouir de vous en Dieu. Je ne le regrette pas, mais ce n'est pas assez pour moi : je dépense encore et je dépenserai au-delà de toute mesure. Le Seigneur est assez puissant pour m'accorder un jour de me dépenser moi-même pour vos âmes.

En effet, sur mon âme, je prends Dieu à témoin que je ne mens pas; pas plus que ce n'est pour susciter un prétexte à la flatterie ou à la cupidité, ni parce que j'attends une marque d'honneur de l'un d'entre vous, que je vous écris. Suffisant est l'honneur qui ne se voit pas encore mais qu'on croit dans son coeur. Fidèle est celui Qui a fait la promesse : jamais Il ne ment.

Mais je constate que, dès le siècle présent, le Seigneur m'a exalté au-delà de toute mesure; et je n'étais ni digne ni tel qu'il l'eût fallu pour qu'Il m'accorde cela. Je sais avec certitude que pauvreté et malheur me conviennent mieux qu'abondance et délices. Car le Christ Seigneur lui-même fut pauvre pour nous, et moi, pauvre et malheureux, même si je voulais les richesses, je ne les possède cependant pas. Chaque jour je m'attends à être assassiné, pris au piège, réduit en servitude ou à n'importe quelle éventualité mais à cause des promesses du Ciel, je ne redoute rien de tout cela. Selon le conseil du prophète : Jette ton souci en Dieu et Lui-même te nourrira, je me suis, en effet, jeté moi-même dans les mains du Dieu tout-puissant qui règne en tout lieu.

Voici que je confie mon âme au Dieu très fidèle, pour qui je m'acquitte d'une mission malgré ma bassesse. Mais Dieu ne pas acception de personne et m'a choisi pour cet office, afin que je sois Son serviteur, un des plus petits d'entre les siens.

Comment lui rendrai-je tous ses bienfaits envers moi? Mais que puis-je dire ou promettre à mon Seigneur, vu que je n'ai pas d'autre capacité que celle qu'Il m'a Lui-même donnée ? Mais qu'Il scrute mon coeur et mes reins, car je désire vivement, trop vivement même, et je me suis préparé à ce qu'Il me donne Son calice à boire, comme Il l'a aussi accordé à d'autres qui L'aiment.

Aussi, que, par la volonté de mon Dieu, jamais il ne m'arrive de perdre le peuple qu'Il S'est acquis à l'extrémité de la terre! Je prie Dieu de me donner la persévérance et de bien vouloir que je Lui rende, jusqu'à la fin, un témoignage fidèle à cause de mon Dieu.

Et s'il m'est arrivé de réaliser quelque oeuvre bonne pour mon Dieu que j'aime, je Lui demande de m'accorder de verser, en l'honneur de Son Nom, mon sang avec ces étrangers et ces captifs, dussé-je être privé de sépulture ou mon cadavre dût-il être déchiquetté indignement, membre à membre, entre les chiens ou les bêtes fauves, ou être dévoré par les oiseaux du ciel. J'ai l'assurance que, si cela m'arrivait, je gagnerais, comme récompense, mon âme avec mon corps car en ce jour-là nous ressusciterons sans aucun doute dans la clarté du soleil - c'est-à-dire dans la gloire du Christ Jésus, notre rédempteur -, comme des fils du Dieu vivant, des cohéritiers du Christ, destinés à devenir conformes à Son image; car, par Lui, avec Lui et en Lui, nous régnerons.

C'est, en effet, sur Son ordre que ce soleil que nous voyons se lève chaque jour pour nous, mais jamais il ne régnera et son éclat ne subsistera pas; plus encore, tous ceux qui l'adorent tomberont misérablement dans le châtiment, les malheureux ! Au contraire de nous, qui croyons et adorons le soleil véritable, le Christ, qui jamais ne périra, et quiconque fait sa volonté ne périra pas, mais il demeurera éternellement, de même que le Christ demeure éternellement, Lui qui règne avec Dieu le Père tout-puissant et l'Esprit-Saint avant les siècles, maintenant et pour tous les siècles des siècles. Amen.

Voici que, encore et à nouveau je vais exposer brièvement les paroles de ma confession. J'atteste en vérité et dans l'allégresse de mon coeur, devant Dieu et devant Ses saints Anges, que je n'ai jamais eu aucun autre motif que l'Evangile et ses promesses pour retourner un jour auprès de cette nation, à laquelle je n'avais échappé auparavant qu'avec difficulté.

J'adresse une prière aux hommes croyants et craignant Dieu, qui daigneront lire et accueillir cet écrit, que Patrick, un pécheur ignorant, a composé en Irlande: si j'ai fait ou exposé quelque petite chose selon le bon plaisir de Dieu, que nul ne dise que c'est l'ignorant que je suis qui l'a faite, mais pensez - vu que c'est la pure vérité - que ce fut un don de Dieu.

Ceci est ma confession avant que je ne meure.
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