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Quels sont les anges qui apparaissent ainsi aux hommes ?

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Message par Charles-Edouard Dim 17 Avr 2011 - 16:18

Quels sont les anges qui apparaissent ainsi aux hommes ?

Les auteurs se partagent en deux opinions. La première soutient qu'une partie des anges n'est jamais députée vers les créatures inférieures, et attribue cette fonction aux moindres ordres de la hiérarchie céleste. Elle divise les esprits bienheureux en deux parts : les assistants, qui ne sortent jamais de devant la face de Dieu, et les ministres qui interviennent dans le monde matériel et humain. Selon saint Grégoire le Grand (Homil. 34 in Evang. n.8 Migne, t.76, 1250), les deux derniers ordres sont seuls envoyés, les Anges pour les missions communes, et les Archanges pour les plus grandes. Saint Thomas (Sum. 1.P., q.112, a.2) pense que les cinq derniers ordres peuvent être députés, et que les quatre premiers, savoir : les Séraphins, les Chérubins, les Trônes et les Dominations, ne sont point employés à cet office. Suarez (De Angelis, l.6, c.21, n.24, p.788) et plusieurs autres théologiens ne font cette réserve que pour les trois ordres de la première hiérarchie. Dans ce sentiment, les anges supérieurs, ou demeurent étrangers à toute intervention extérieure, ou ne l'exercent que par l'intermédiaire des anges inférieurs. Telle est la première opinion avec ses diverses nuances.

La seconde admet que tous les anges indistinctement sont susceptibles de mission. Selon le P. Pétau (Theologic. Dogmat., l.2, c.6, n.3, t.4, p.22), qui rapporte les témoignages, ce sentiment est beaucoup plus commun parmi les saints Pères, et il l'embrasse lui-même pour cette raison et aussi à cause de ces paroles de l'Apôtre aux Hébreux : "Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à servir, et envoyés pour exercer leur ministère, en faveur de ceux qui doivent recueillir l'héritage du salut ?" Ce savant auteur s'appuie encore sur l'exemple du Verbe, supérieur à toutes les hiérarchies angéliques, et cependant envoyé et descendu jusqu'à la chair de l'homme. Les anges qui sont envoyés ne perdent pas d'ailleurs pour cela la claire vision de Dieu, et ne cessent pas d'être assistants en sa présence, ainsi que l'ange Raphaël le disait de lui-même (Tob. XII, 15) ; ou bien il faudrait en venir à cette conclusion, que les anges gardiens sont exilés du paradis tout le temps qu'ils exercent leur tutelle auprès des âmes, contrairement à ce qu'affirme Notre-Seigneur dans l'Évangile : "Je vous le dis, les anges de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père, dans le ciel (Matth. XVIII, 10)."

Pour toutes ces raisons, la seconde opinion nous paraît préférable à la première.


X. - Parmi les anges qui ont apparu aux hommes, l'Écriture n'en désigne que trois par un nom propre : Michel, Gabriel et Raphaël, noms qui expriment la vertu particulière de ces esprits célestes ou les missions qu'ils ont remplies. On sait que Michel ou Michaël veut dire : Qui est comme Dieu ? cri de guerre poussé par le chef des phalanges fidèles contre Lucifer et ses légions maudites ; que Gabriel signifie la force ou le Fort de Dieu, c'est-à-dire le messager des grands desseins où Dieu déploie sa puissance ; que Raphaël, ou Remède de Dieu, rappelle les guérisons opérées par l'ange qui accompagna le jeune Tobie.

Quelques révélations particulières, dont l'authenticité ou l'autorité sont contestables, citent d'autres noms d'anges. Dans les entretiens, par exemple, qu'on nous a conservés de la bienheureuse Humilité (BB. Appendix ad diem 22 maii, t.20, p.816), cette sainte raconte que deux anges étaient préposés à sa garde, dont elle avait appris les noms de la bouche de saint Jean l'Évangéliste. L'un, du chœur ordinaire des anges, et qui était son gardien depuis sa naissance, s'appelait Sapiel ; l'autre, qui était un Chérubin, et qu'elle avait reçu à l'âge de trente ans, portait le nom d'Emmanuel. Au IV° livre d'Esdras, il est fait mention de l'ange Uriel (IV, 1) et de l'archange Jérémiel (IV, 36) ; mais on sait que ce livre est apocryphe et ne mérite point de créance, même au point de vue historique. C'est une tradition constante dans l'Église que les trois anges qui sont nommés dans l'Écriture sont les seuls dont on connaisse les noms. Un concile (Labb. t.6, 1561) tenu à Rome, l'an 745, sous le pape Zacharie, réprouve cette prière composée par un imposteur nommé Adelbert : "Je vous adresse mes voix et mes supplications, ange Uriel, ange Raguël, ange Tubuel, ange Michel, ange Inias, ange Tubuas, ange Sabaoc, ange Simiel ;" et la raison alléguée par les Pères de ce concile, c'est que, à l'exception du nom de Michel, tous les autres désignent plutôt des démons que des bons anges, dont trois seulement sont nommés par l'Écriture et la tradition, savoir : Michel, Gabriel et Raphaël. Ceci est moins une décision de droit qu'une question de fait et d'histoire ; car rien n'empêche que d'autres anges, outre ceux qui sont déjà nommés, reçoivent des noms qui expriment leurs missions.

L'ange Raphaël n'est mentionné dans l'Écriture qu'au livre de Tobie ; mais il intervient assez fréquemment dans les révélations et les vues des Saints. Il aide saint Jean de Dieu à charger un pauvre malade sur ses épaules, et le conduit dans l'obscurité de la nuit jusqu'à l'hôpital. Une autre fois, il distribue le pain aux pauvres sous les dehors du même saint (Anton. Govea. BB. 8 mart., t.7, n.22 et 23). Il sert de guide et de soutien à sainte Françoise Romaine (Mattiotti. BB. 9 mart., t.8, p.65, n.47) et à saint Baront (BB. Visio S. Baronti., 25 mart., t.9, p.568), dans leurs visions célèbres de l'enfer, du purgatoire et du ciel.

Gabriel est l'ange de l'Incarnation. C'est lui qui dicte à Daniel (Daniel IX, 21) la fameuse prophétie des soixante-dix semaines, qui fixe avec la dernière précision la venue du Messie. Il apparaît deux fois dans l'Évangile (Luc. I, 11, 16), pour prédire à Zacharie la naissance du précurseur, et pour annoncer à la Bienheureuse Vierge Marie le mystère de sa virginale maternité. On lui attribue plusieurs autres apparitions bibliques, mais à l'aide d'interprétations qui nous semblent peu fondées. Il intervient aussi plus d'une fois dans les révélations privées (Eginhard. Transl. SS. Marcellini et Petri, BB. 2 jun., t.21, p.189, n.48 - Jean de Sainte-Marie, Vies et actions mémorables des Saintes et Bienheureuses de l'Ordre de Saint-Dominique, t.1, p.266).

Quoique saint Michel soit nommé plusieurs fois dans l'Écriture (Daniel X, 13, 21 - Epist. Cath. Judae, 9), en réalité il ne s'y trouve qu'une seule apparition faite au nom de cet archange. Elle est décrite au chapitre XII° de l'Apocalypse, lorsque saint Jean voit un grand combat s'engager dans le ciel, Michel et ses anges combattant le dragon et ses compagnons de révolte ; le dragon vaincu est précipité sur la terre, où il devient le séducteur de l'homme, le diable ou Satan (Apoc. XII, 7-9). Cependant quelques interprètes attribuent à saint Michel un certain nombre d'apparitions angéliques, tant de l'Ancien (BB. 29 sept., t.48, p.16, n.64, p.17, n.70, p.18, n.73, etc. etc.) que du Nouveau (P. Giry. Vie des Saints, 29 sept., éd. in-folio, t.2, p.1200) Testament, où cet archange n'est point expressément désigné.

Il est certain du moins qu'il s'est manifesté plusieurs fois dans les âges chrétiens. Les Grecs ont leurs légendes et leurs solennités sur ces apparitions (BB. 29 sept., t.48, p.38 et seq., n.185), dont la plus célèbre est celle de Chones, ancienne Colosse, en Phrygie. En Occident, les faits sont encore plus nombreux et plus précis. On cite quelques saints honorés de cette faveur, entre autres saint Martin de Tours (Greg. Tur. De Mirac. S. Martin. L.1, c.5, t.71, col.919), saint Wilfrid (Beda. Hist. Eccles. Sect.3, c.19. Migne, Patr. Lat. t.95, col.268), évêque d'York ; le bienheureux Ferdinand (J. Alavrez. BB. 5 jun., t.21, p.575, n.99), prince de Portugal ; la glorieuse Pucelle d'Orléans (Procès, t.1, p.73), Jeanne d'Arc, à qui les Anglais vaincus feront payer cher cette vision.

Il est d'autres apparitions dont la mémoire, consacrée par des fêtes et par des monuments, revêt le caractère d'une plus grande authenticité. Telle fut celle qui fonda, vers l'an 708, le pèlerinage si célèbre du mont Saint-Michel, en Normandie (BB. 29 sept. Apparitio in monte Tumba, t.48, p.77, n.5, 7). Saint Aubert, évêque d'Avranches, miraculeusement averti, par trois fois, durant son sommeil, de consacrer sur le rocher de la Tombe une église en l'honneur du glorieux archange, se hâta d'ériger ce pieux sanctuaire, autour duquel s'élevèrent bientôt un monastère et une petite bourgade. Mais de toutes les apparitions de saint Michel, la plus célèbre est celle qui se fit sous le pape Gélase I°, vers l'an 493, au mont Gargan, aujourd'hui mont Saint-Ange, dans la province italienne de la Pouille. Pour perpétuer la mémoire de ce fait merveilleux, l'Église a établi une fête qui se célèbre dans tout le monde chrétien le huitième jour du mois de mai.

Voici en quelques mots le récit de ce mémorable événement. Un berger qui paissait ses troupeaux sur le mont Gargan, voulant faire sortir d'une caverne un taureau qui s'y était réfugié, décocha sur lui une flèche ; mais, arrivée au but, la flèche, plus prompte que le vent, revint sur elle-même et blessa celui qui l'avait lancée. Ce prodige frappa d'étonnement et d'effroi ceux qui en furent témoins, et le bruit s'en répandit bientôt dans la ville de Siponto, située au pied de la montagne. On courut avertir l'évêque, qui, soupçonnant quelque secret dessein de la Providence, ordonna un jeûne de trois jours, pour demander au Ciel de manifester clairement ses volontés. Le troisième jour, l'archange saint Michel apparut à l'évêque, dans le temps de la nuit, et lui déclara que le lieu où s'était accompli le miracle était sous sa protection, qu'il devait être consacré au culte divin, en son honneur et en celui des anges. Le pontife se rendit avec son peuple à l'endroit désigné. Ils y trouvèrent une caverne spacieuse, en forme de temple, dans laquelle on n'eut qu'à dresser un autel pour y célébrer les saints mystères. Les peuples d'alentour accoururent en foule à ce nouveau sanctuaire, ne cessant d'y faire retentir les louanges de Dieu et de son glorieux Archange (BB. 29 sept., t.48, p.61). Les miracles (BB. 29 sept., t.48, p.63, n.272) et le concours des pèlerins le rendirent bientôt célèbre dans toute la terre.


XI. - Les anges gardiens étant les représentants et les médiateurs de Dieu auprès des âmes, la plupart des apparitions angéliques sont leur œuvre. Du moins, dans une multitude de cas, ils sont expressément désignés comme les auteurs de ces manifestations surnaturelles.

L'ange du martyr saint Vite (BB. 15 jun., t.23, p.499, n.1) lui apparut dans son enfance, et lui dit : "Je t'ai été donné pour être ton gardien jusqu'à la fin de ta vie : demande au Seigneur tout ce que tu voudras, et tu seras exaucé." Sainte Françoise de Rome vivait dans une sainte familiarité avec son ange gardien, ainsi que le rappelle l'Église dans l'oraison de son office (Brev. Rom. 9 mart. orat.). Ces faits se retrouvent dans les vies de la bienheureuse Marguerite (BB. 22 febr., t.6, p.308, n.24) de Cortone, de Marie d'Oignies (Jacques de Vitry. BB. 23 jun., t.25, p.555, n.35) de sainte Lidwine (J. Brugman. BB. 14 april., t.11, p.318, n.66), de sainte Rose de Lima (Leonard Hansen. BB. 26 aug., t.39, p.940, n.200), de saint Anub (BB. 16 jun., t.21, p.632, n.5) ermite, du bienheureux Dalmace (Brev. Dominican. 24 sept., lect.5) dominicain, et de tant d'autres, dont la seule énumération prendrait des pages entières.

Un des faits les plus mémorables de ce genre est celui qui est rapporté aux Actes (BB. 14 april., t.11, p.204 et seq.) de sainte Cécile, et dont l'Église reproduit le récit dans l'office de cette aimable et illustre martyre (Brev. Rom. 22 nov., lect.4 et 5).

Cécile, d'une grande famille de Rome, et chrétienne dès son enfance, avait consacré à Jésus-Christ sa virginité. Cependant ses parents, contre son gré, la donnèrent en mariage à un jeune homme de noble lignée, nommé Valérien. Le soir des noces, elle parla ainsi à son époux : "Valérien, je suis sous la garde d'un ange qui protège ma virginité ; n'essayez pas d'y porter atteinte, si vous ne voulez attirer sur vous la colère du Ciel." Saisi de crainte, Valérien répondit qu'il ajouterait foi à ces paroles, s'il voyait de ses yeux l'ange dont elle lui parlait. La vierge chrétienne répondit qu'il fallait pour cela qu'il crût en Jésus-Christ et se fît baptiser. Impatient de voir l'esprit céleste, Valérien alla demander le baptême au pape saint Urbain, et revint auprès de son épouse. Il la trouva en prière et aperçut à ses côtés son ange, éclatant de lumière et tenant en ses mains deux couronnes entremêlées de roses et de lis. Il en offrit une à chacun, en leur disant: "Gardez avec une grande pureté de cœur et de corps ces guirlandes que je vous apporte du paradis de Dieu. Vous le reconnaîtrez à ce signe, que jamais ces fleurs ne se flétriront ni ne perdront leur douce odeur, et que ceux-là seuls pourront les voir, qui, comme vous, aimeront la chasteté. Et vous, Valérien, parce que vous avez consenti à l'invitation de la pureté, le Christ Fils de Dieu m'envoie vous dire qu'il est prêt à exaucer toutes vos prières." Valérien se prosterna humblement à terre, et répondit que son plus grand désir était de voir son unique frère Tiburce converti à la foi. L'ange lui assura que Dieu lui ferait cette grâce, et disparut à leurs yeux.

Tiburce vint incontinent, et sentant le parfum qui s'exhalait de la couronne qui ornait la tête de Cécile, demanda d'où venait, dans une saison où les fleurs étaient passées, cette odeur céleste qui l'embaumait. Les bienheureux époux lui racontèrent alors la grâce dont Dieu les avait comblés, l'exhortèrent à ouvrir les yeux à la lumière et à partager leur bonheur. Tiburce, lui aussi, voulut voir l'ange ; il demanda le baptême, et obtint la même faveur. Cécile et les deux frères reçurent bientôt la couronne plus précieuse du martyre et de la gloire.

La vénérable mère Agnès de Langeac eut également avec son ange gardien les rapports les plus admirables, que son pieux historien nous a décrits avec une simplicité charmante. Qu'on en juge par les traits suivants, glanés çà et là.

"C'était particulièrement son saint gardien qu'elle voyait, dit M. de Lantages (Vie de la Vén. Mère Agnès, 3°P., c.17, p.388 et suiv.), cet ange avec qui elle avait une communication quasi perpétuelle, et dont elle recevait toutes sortes de secours à tout moment. Il l'instruisait, il la reprenait, il la consolait, il la servait avec une affection qu'on ne saurait assez admirer...

"Fort souvent, quand elle avait oublié quelque chose, ce gardien charitable l'en faisait souvenir ; et elle était accoutumée à s'adresser à lui pour cela tout simplement. Une fois, par exemple, après s'être confessée, elle ne se souvenait pas de la pénitence que le confesseur lui avait donnée ; elle pria le saint ange de lui dire ce que c'était. Et il lui dit, comme il était vrai, qu'on lui avait donné un Ave Maria et trois fois Jesus Maria.

"Comme elle était toujours fort recueillie en Dieu, il arrivait parfois qu'elle n'entendait pas sonner la cloche de la porte, quand elle était sous-portière ; et alors son ange lui disait. "On t'appelle à la porte." Tout de même, n'ayant pas ouï le signe de l'office divin, il l'avertissait. Et comme un soir elle devait sonner pour la retraite des sœurs, étant tout absorbée en Dieu, son ange la conduisit et lui mit la corde de la cloche en main...

"Il était si ordinaire à la mère Agnès d'être servie par son bon ange en toute occasion, qu'elle ne feignait point de l'appeler pour cela dans le besoin, lui disant amoureusement : "Eh ! mon ami, ne me laissez pas ; assistez-moi s'il vous plaît !" Mais ordinairement elle n'avait pas besoin de l'appeler, prévenue qu'elle était par ce vigilant gardien...

"Nous avons déjà dit que cet esprit bienheureux l'enseignait et l'avertissait merveilleusement. Il lui apprit à dire son bréviaire. Quelquefois, lorsqu'elle ne pouvait le réciter seule, à cause de son indisposition, il venait le dire avec elle, le récitant alternativement, verset à verset. Comme une fois elle n'avait pas son voile, et s'en allait ainsi au chœur par mégarde, un jour de communion, il le lui apporta promptement. Enfin, nous n'aurions pas fait de bien longtemps, si nous voulions rapporter ici tous les bons offices que cet ange fidèle lui rendait, avec une assiduité incroyable, aussi bien que toutes les grâces surnaturelles qu'elle en obtint. De là ce mot agréable d'une bonne sœur tourière du temps de la mère Agnès, au sujet de son ange : "C'est le rapporteur de la mère Agnès." Il est certain qu'il était presque toujours présent en sa compagnie."

Ce ne fut pas seulement dans le cloître que la mère Agnès jouit de cette faveur ; étant encore dans le monde et plusieurs années avant que de devenir religieuse, elle avait avec son ange cette sainte familiarité.

"(Vie de la Vén. Mère Agnès, 1°P., c.6, t.1, p.51) Quand elle sortait de la maison, elle pouvait aller partout où il était nécessaire, sans avoir besoin de penser ni aux lieux où elle allait, ni aux chemins qui y conduisaient, ni à aucune outre chose extérieure. C'était qu'aussitôt qu'elle sortait pour se rendre en quelque endroit, au même moment elle voyait voler devant elle un petit oiseau blanc, semblable à un papillon, qui lui servait de guide jusqu'au lieu destiné. Autrement elle se fût fourvoyée, par suite de la sainte ivresse où la mettaient les ravissements.

"Cette faveur extraordinaire, qui lui a duré pendant huit ans, était faite assurément par le ministère de son ange, qui prenait la forme de ce petit oiseau, ou au moins qui le conduisait devant elle, comme un autre ange conduisit autrefois l'étoile devant les Mages jusqu'à Bethléhem. Et ce qui persuade puissamment que le saint gardien d'Agnès lui rendait cet office, c'est celui qu'il lui rendit dans la rencontre que nous allons rapporter. S'étant confessée dans l'église des religieuses de Sainte-Catherine (du Puy), un jour de la fête des saints anges gardiens, le sien lui apparut, la prit par la main, et 1a mena devant le grand autel pour communier. Pendant qu'il la conduisit de la sorte, le petit oiseau, contre son ordinaire, ne parut point, à cause sans doute que l'ange n'avait que faire de ce signe lorsqu'il paraissait en propre personne. La simplicité d'Agnès mit à découvert cette touchante faveur. Car elle demanda dans la journée au P. Raboly, son confesseur, s'il avait vu son ange. Elle croyait, l'humble et innocente fille, que chacun pouvait voir son ange."

XII. - Qu'on nous permette d'ajouter un dernier trait sur l'ange de la mère Agnès de Jésus. A la mort de cette grande servante de Dieu, son ange devint celui de M. Olier, fondateur du séminaire et de la société de Saint-Sulpice. C'est M. Olier lui-même qui nous l'apprend dans ses mémoires autographes.

"Voilà, écrit-il, qu'un ange fond sur moi du haut du ciel, avec la vitesse et la puissance d'un aigle qui fond sur sa proie, et m'environne de ses ailes, plus grandes mille fois qu'il ne fallait pour me défendre. J'entends ces paroles qui me furent dites par mon ange gardien, celui qui était avec moi depuis le baptême : "Honore bien l'ange qui est près de toi, et qui t'est donné maintenant ; c'est un des plus grands qui aient été donnés à créature sur la terre," et je me sentais pénétré de respect. J'avais bien autrefois ressenti, approchant du même lieu où j'allais, pendant qu'on y faisait la mission, quelques caresses et ressentiments de joie du bon ange de la paroisse ; mais il ne laissait pas ce respect, ni ensuite un témoignage de sa grandeur comme celui-ci... Cet ange qui m'a été donné par une bonté particulière, et dont je ne puis assez rendre de reconnaissance à Dieu, est un Séraphin, comme on le croit sur des paroles que sœur Agnès disait devant sa mort. Je me souviens que, passant par les rues de Paris, peu de temps après, où il y avait grand monde, il me sembla que je voyais les autres anges lui rendre de grands hommages et de grands respect. Or, le jour que j'appris la nouvelle de cette mort, aussitôt tout touché, je m'en allai devant le saint Sacrement faire mes plaintes à Notre-Seigneur... Je m'adressai même à elle dans le saint Sacrement, puisque les saints y sont présents... Cette sainte âme, qui avait une grande compassion de la moindre de mes peines, me dit ces paroles, qui partirent du tabernacle, et que j'entendis comme dans mon cœur "Je t'ai laissé mon ange..." Depuis ce temps-là je sens de grands respects en mon âme quand j'invoque cet ange, et je ne puis l'invoquer ni l'honorer, ou rendre aucun devoir à Dieu pour lui, qu'il ne me semble absolument que ce ne soit le mien...

"C'est une chose admirable, ajoute M. Olier, dont le témoignage confirme les récits précédents, de voir dans les Mémoires de cette sainte fille les services qu'elle recevait de son bon ange dans tous ses besoins. Elle le voyait et lui parlait familièrement ; et je me souviens que, comme je partais d'auprès d'elle pour m'en aller par des chemins dangereux, pendant la nuit, elle me le donnait pour m'aider à passer le danger ; et une fois, ayant passé le péril, il me dit adieu en s'en retournant vers sa bonne âme. Elle le donnait à des personnes qui avaient à faire de longs et difficiles chemins pour Dieu, par où elles n'avaient jamais passé. Et au retour, elles remarquaient qu'elles ne s'étaient fourvoyées ni détournées d'un seul pas."

"Cet ange, écrivait encore M. Olier, en 1647, plus de douze ans après la mort de la mère Agnès, n'est pas mon ange gardien, puisque celui-ci, qui est avec moi depuis le baptême, me dit en parlant de l'autre, au jour où il me fut donné : Honore bien cet ange qui t'est donné maintenant ; c'est un des plus grands qui aient été donnés à créature sur la terre. C'est celui de la charge et non de la personne ; et ses ailes si étendues me faisaient entendre qu'il en couvrirait plusieurs autres qui seraient avec moi : comme depuis ce temps la compagnie des saints ecclésiastiques que Dieu m'a donnés en ressent l'assistance, vivant sous sa garde et en recevant mille protections (Extrait de la Vie de la Vén. Mère Agnès, édit. De M. l'abbé Lucot, 3°P., c.12, t.2, p.274 et suiv.)."

Il est pareillement rapporté de sainte Françoise (J. Mattiotti. BB. 9 mart., t.8, p.147, visio 66) Romaine qu'elle reçut un second ange gardien, sous forme humaine, pris du quatrième chœur, c'est-à-dire de l'ordre des Puissances , dont l'extérieur annonçait la vertu et la gloire, et qui par sa seule présence mettait les démons en fuite. La bienheureuse Catherine (Jean de Ste Marie, Vie des SS. Et BB. Filles de l'ordre de Saint-Dominique, t.1, p.417) de Racconigi avait aussi deux anges, dont l'un était un Séraphin.

Il nous faut suspendre là ces intéressants récits : où irions-nous si nous voulions tout reproduire ?

Extrait de La Mystique divine distinguée des contrefaçons diaboliques et des analogies humaines, par M. J. Ribet, Paris, Poussielgue Frères, 1879, tome second : Les phénomènes mystiques distincts de la contemplation - Phénomènes intellectuels : les visions, Chap. VIII : Les objets de la vision surnaturelle - Les Anges.

Charles-Edouard
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