Obscurité et Lumière

Yves Boulvin : http://www.feuetlumiere.org/vivre-avec-lui/profondeurs-de-letre/ouvre-tes-volets.html


Tu as peut-être besoin d'obscurité dans ta vie : cela te permet de mieux dormir, dis-tu, et la nuit, tu fermes tes volets. Lorsqu'il fait très chaud, cela peut donner à ton appartement, à ta maison, un peu de fraîcheur, mais n'oublie jamais que c'est toi et toi seul qui les a fermés. La lumière extérieure est donnée gratuitement, elle est là, elle peut, si tu le veux, inonder toutes les pièces de ta maison.

J’aère ma vie

Il en est de même de la lumière divine qui t'habite en profondeur. Elle peut tout éclairer, tout vivifier, tout remettre en ordre. Mais prends bien conscience de la responsabilité que te donne ta liberté. C'est toi et toi seul qui choisis d'ouvrir ou de fermer tes volets. Tu dis que tu es dans le noir, que tout est gris, que rien n'a de sens, mais pourquoi t'enfermes-tu ainsi ? Non seulement tu laisses tes volets fermés, mais tu te réfugies souvent dans le même petit réduit opaque où tu rumines en vain. Il te suffirait de changer de pièce, d'ouvrir largement tes fenêtres et d'accueillir la Lumière divine. Comment peux-tu voir la réalité si tu te bouches les yeux et les oreilles, et si, par trop de pensées négatives ou dramatisantes, tu n'accueilles pas le don de Dieu ?

Les fenêtres de ta maison intérieure sont les failles, les fissures de ta vie, offertes à Dieu, et par lesquelles Il peut passer. Chaque difficulté, chaque épreuve, chaque souffrance assumée et repositivée va établir chez toi une nouvelle baie vitrée, une nouvelle fenêtre sur l'extérieur, si tu te laisses aimer, embrasser par Lui à cet endroit même. Quand tu trouves que ça sent le moisi chez toi, que ça ne sent pas bon, tu peux simplement aérer, faire entrer l'air du ciel. Regarde comme la nature est belle : cette extraordinaire variété de paysages, et ce ciel bleu qui imprègne toute la terre et qui n'est jamais entamé par les nuages ! Ce ciel bleu vient vers toi, ce ciel bleu t'habite en profondeur. À toi d'ouvrir tes fenêtres et tes volets.

Venez sur la montagne !

De quoi as-tu peur ? Pourquoi t'enfermes-tu ainsi ? Te rends-tu compte que tu te cantonnes à un espace fermé, noir et très réduit, alors que de grands horizons extérieurs et intérieurs s'ouvrent à toi et t'attendent ? Si tu continues à penser que c'est la faute des autres, de ton éducation, du manque d'amour que tu as connu, voire la faute de Dieu, tu te trompes car en vérité, rien ne t'empêche aujourd'hui de sortir, même si tu as besoin pour cela de l’aide des autres. Fais-le très progressivement, comme cette personne qui ne sortait plus de chez elle depuis des années et qui a réappris, avec l'aide d'une voisine, d'abord simplement à descendre ses poubelles – sors toutes tes poubelles, ne les garde pas chez toi – puis, un jour, à faire quelques pas dans la rue, ce qui l'effrayait tant. Quelque temps après, elle réussit à aller un peu plus loin dans la rue, et enfin, au bout de quelques semaines, à pouvoir, pour la première fois depuis des années, faire une course à 200 mètres de là. Il y a un réapprentissage, un réapprivoisement à vivre. Tu ne peux pas rester ainsi cloîtré seul chez toi.

Le travail est généralement une activité qui fait sortir de chez soi, rencontrer d'autres personnes, avoir des objectifs, qui donne du sens et structure le temps. Si tu ne travailles pas d'une façon rémunérée à l’extérieur, il est important que tu mettes en place par toi-même ces différents facteurs : sortir chaque jour, rencontrer d'autres personnes, avoir des objectifs à remplir et des rendez-vous qui structurent le temps. Lors de l'apparition, dans les années 70-80, des nouvelles communautés dites du Renouveau, un chant disait : « Quittez vos basses eaux, les steppes de vos bagnes, ras de terre et tombeaux, venez sur la montagne. » Et c'est effectivement sur la montagne qu'Élie comme Moïse ont rencontré Dieu.

Réapprivoiser la lumière

Si tu t'es enfermé dans ta prison intérieure, et si c'est le cas depuis longtemps, il va sans doute te falloir tout un temps pour te réhabituer à la lumière. Imagine quelqu'un qui naîtrait en prison et qu’on viendrait délivrer un beau jour en lui ouvrant la porte. Il ne se précipiterait pas dehors en criant « Vive la liberté ! » : il commencerait d'abord par se réfugier comme une bête au fond de sa geôle ; le monde lui ferait peur et la lumière l'aveuglerait. Il faudrait un patient apprivoisement pour qu'il commence à goûter la lumière et la liberté.Je me souviens de cette personne qui avait fait douze tentatives de suicide et que nous avions accueillie dans notre maison. Au bout de plusieurs mois où elle avait tout fait pour nous décourager en restant des journées entières dans son lit, en s'enfuyant, en cassant des objets, elle me dit un jour : Aujourd'hui, pendant quelques instants, j'ai ressenti quelque chose de spécial que je ne connais pas ; ce doit être cela, être bien, mais ça me fait très peur. Elle n'avait jamais connu le bien-être dans son enfance où elle avait été plusieurs fois abandonnée et violentée. Il fallut des années pour que ce petit instant s'élargisse et qu'elle puisse entrer vraiment dans la vie. Il n'est jamais trop tard. Si tu as du mal à ouvrir tes volets, à sortir de chez toi, à faire entrer la lumière, fais-toi aider. Tu n'y arriveras pas seul. Prends le temps, mais fais-le.

J’ai besoin de lumière

Toute ta vie, quelle qu'elle ait été, fait de toi un vitrail. Toutes tes expériences lui donnent de la couleur, mais ce vitrail ne peut jouer sa fonction que s'il laisse passer la lumière. Un des endroits les plus extraordinaires de ce point de vue est sans doute la Sainte Chapelle à Paris, qui n'est faite quasiment que d'immenses vitraux. Quelle beauté lorsqu'on la voit dans la journée ! Mais lorsque tombe la nuit, on ne distingue plus rien. Il ne t'est pas demandé d'être parfait, d'être totalement impeccable, mais juste de te laisser traverser par la Lumière de Dieu. Ouvre tes volets !

Imagine le monde lorsque tu fermes les yeux, lorsque tu te bouches les oreilles, lorsque tu ne sens plus rien : c'est peut-être ce que tu as mis en place dans ta vie, progressivement, en fermant toutes tes écoutilles, mais ce n'est pas la solution. Nos frères et sœurs non-voyants développent d'autres sens qui leur permettent d'appréhender le monde avec une richesse nouvelle.
Certaines personnes aussi ouvrent leurs sens spirituels, ce qui leur permet de sentir, au-delà des apparences, la présence de Dieu et de leurs bien-aimés enciellés. Dans tous les cas, il s'agit d'une ouverture sur le monde, sur l'univers ou sur le monde intérieur. La fermeture n'est jamais une solution.

Veux-tu sortir et t’en sortir ?

Dieu peut te libérer. « Veux-tu guérir ? » dit Jésus à l’infirme de Bethesda. Dans un premier mouvement de découragement, peut-être réponds-tu : Non, je ne le veux pas ou C'est trop tard. Mais le Seigneur te demande : « Es-tu bien sûr de ta réponse ? Je peux te libérer, t'ouvrir à de nouveaux espaces, à de nouvelles rencontres, redonner du sens à ta vie, mais cela ne peut pas se faire sans toi. Je suis à la porte et Je frappe. Veux-tu bien m'ouvrir ? »

Toi qui a été violenté, qui a vécu le harcèlement ou divers abus, ne te sens-tu pas bouleversé par cette parole si délicate, si respectueuse de toi ? Dieu croit en toi. Il te respecte infiniment. Il te redonne toute ta dignité et te regarde comme quelqu'un d'important. Penses-tu que ce soit Lui qui se trompe ? Vas-tu te laisser guérir par Lui ? Ce que tu as toujours désiré : un amour véritable, attentionné, délicat, respectueux, existe bien. Reçois-le, ouvre tes volets, ouvre ton cœur et laisse-toi guider.
La Lumière est en toi, la Lumière vient vers toi, et grâce à cette Lumière, toute ta vie prendra plus de relief.

en guise d'illustration musicale :

Calogero & Grand Corps Malade - L'ombre et la ... 3 min - 10 juil. 2009 dailymotion.com

Merci Panetier , cette chanson de " Grand Corps Malade illustre parfaitement la recherche et la course de l'homme moderne vers la Lumière !

Merci à vous de me dire merci.

Quand on prononce ou qu'on accueille un merci, c'est aussi un peu de lumière qu'on laisse passer.

Un jour, lors d'une messe en semaine, je disais au Seigneur " je suis aussi lourd et rigide que ce cierge sur l'autel et comme j'ai besoin de ton feu et de ta flamme ".
Et dans mon coeur j'entendis cette réponse " oui et n'oublie pas que je serai toujours de mèche avec toi ".

Jésus ne manque pas d'humour
Soyons des Chrétiens reconnaissants et Joyeux!
En union