Benoît XVI le répète : la paix est urgente au Moyen-Orient !

GIOVANNI MARIA VIAN

Le 26 octobre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - La préoccupation pour Jérusalem et pour soutenir les chrétiens de la terre qui a été le berceau de l'incarnation du Fils de Dieu remonte à des temps très anciens et on la trouve déjà dans les lettres de saint Paul. Aujourd'hui, dans un contexte difficile et douloureux, cette préoccupation a conduit pour la première fois à une assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du synode des évêques. Benoît XVI, qui l'a voulue, présidée, et suivie avec attention pendant deux semaines, l'a définie comme une expérience véritablement extraordinaire. La pensée a été constamment tournée vers les nombreux chrétiens - auxquels le Pape, sur les traces de ses prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, a voulu rendre visite et qu'il a voulu encourager au cours de ses voyages en Turquie, en Jordanie, en Israël, en Palestine et à Chypre - qui vivent des situations de difficultés matérielles, de découragement, de tension, de peur. Des chrétiens qui vivent dans une région depuis trop longtemps ensanglantée par les conflits, les guerres, le terrorisme, et qui est cependant sainte pour les trois grandes religions monothéistes.

Le premier grand résultat du synode a été celui de rappeler l'attention des catholiques - mais aussi de tous les chrétiens, des juifs, des musulmans, de toute personne ayant à cœur le destin de la justice et de la paix - sur une région très vaste, où les incompréhensions, les rivalités, les injustices, les violences sont trop nombreuses. Tout d'abord à travers la prière, comme l'a dit l'Evêque de Rome, en concluant l'assemblée à Saint-Pierre et en soulignant le lien entre la prière elle-même et la justice: "Le cri des pauvres et des opprimés trouve un écho immédiat en Dieu qui veut intervenir pour ouvrir une issue, pour restituer un avenir de liberté et un horizon d'espérance".

L'assemblée synodale a ensuite offert l'occasion - jusqu'à présent inédite et dont tous devraient se réjouir - d'une confrontation de haut niveau, dans la variété des positions et dans la liberté d'expression, mais avec une convergence importante dans le désir et dans le souhait de justice et de paix. Et elles doivent être recherchées sans se décourager, à travers une confrontation amicale, mais également claire et constructive, entre catholiques de divers rites, et entre ces derniers et les chrétiens de diverses confessions, les juifs et les musulmans: dans ce "trialogue" que Benoît XVI a souhaité lors de son voyage en Terre Sainte. Avec la patience du bien et au-delà des différences et des difficultés, il faut en effet se rendre compte que la paix est indispensable.

En répétant le cri de Paul VI, "la paix est possible", son actuel successeur a ajouté que "la paix est urgente". Urgente si l'on veut une vie digne de la personne humaine et de la société. Dans tous les pays de la région, sans distinction. Et c'est également là l'unique antidote à l'émigration: pour les communautés chrétiennes, une véritable hémorragie, qu'il faut arrêter.

Une contribution que les chrétiens peuvent apporter dans la région - a souligné avec clarté Benoît XVI - est également la promotion d'"une authentique liberté religieuse et de conscience, un des droits fondamentaux de la personne humaine que tout Etat devrait toujours respecter". Un "espace de liberté" qui doit être étendu à travers le dialogue avec les musulmans, comme l'ont souhaité les pères synodaux.

L'Eglise n'a qu'une seule préoccupation, et cela explique également sa politique: celle de témoigner et d'annoncer l'Evangile. Comme tant de fois, Benoit XVI l'a répété et le répète sans se lasser et sans se décourager. C'est pour cela que le Pape - qui a constitué un organisme à cet effet au sein de la Curie romaine - a annoncé le thème de la prochaine assemblée ordinaire: la nouvelle évangélisation. En indiquant, dans le Proche et dans le Moyen-Orient, comme dans le reste du monde, l'urgence d'annoncer l'Evangile.

Sources : www.vatican.va - E.S.M.
(L'Osservatore Romano - 26 octobre 2010)
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.10.2010 - T/Synode