Les funérailles chrétiennes (origine)

C'est une oeuvre de miséricorde que d'enterrer les morts : aussi Dieu a-t-il spécialement béni Tobie qui ensevelissait ses frères. Nous, chrétiens, nous honorons les corps des défunts, et l'Eglise les enterre avec des cérémonies solennelles, parce que nous savons qu'il ressuscitera un our. Dans les funérailles, la croix marche la première (parce que nous prions au nom de Jésus crucifié), on sonne les cloches (parce que notre prière fervente doit, comme leur son, pénétrer les cieux), on chante des psaumes et des antiennes funèbres (en particulier le Miserere). Dans beaucoup dde paroisses rurales les assistants ont gardé le pieux usage de prier le chapelet.

On porte par exemple des cierges allumés pour prier Dieu de laisser luire sur le défunt la lumière éternelle, l'admetttre à la vision de Dieu. On asperge le cercueil d'eau bénite, pour demander à dieu de purifier le défunt de ses péchés ; on brûle de l'encens pour demander à Dieu de faire monter nos supplications vers son trône comme la fumée de l'encens, etde les avoir pour agréables ; enfin l'on dit ou chante ordinairement une messe pour le défunt. Autrefois on avait même l'habitude de porter le défunt à l'église, la veille de l'enterrement, de prier toute la nuit auprès de lui, et la sainte messe se célébrait le lendemain en présence du cadavre ; pour des raisons d'hygiène, la première coutume a cessé presque partout. Quand aujourd'jui la messe ne se célèbre pas en présence du cadavre, on dresse dans l'église un catafalque. Ce n'et qu'aux funérailles des enfants au-dessous de 8 ans que l'Eglise emploie des cérémonies qui expriment la joie, et dans ces circonstances le prêtre se reêt d'ornements blancs.

Les fleurs qui se fanent rapidement nous rappellent la fragilité des choses terrestres : l'homme se fane, dit l'Ecriture, comme une fleur des champs. Les fleurs fraîches et les couronnes déposées sur le cercueil signifient aussi que l'âme continue à vivre, bien que le corps soit la proie de la mort. Plantées sur la tombe, les fleurs expriment l'affection constante que l'on éprouve pour le défunt, elles répètent la sentence de l'Ecriture : "L'Amour ne merut pas".

Il convient d'entourer d'honneur les corps des défunts. Nous devons respecter nos corps vivants, parce qu'ils sont la demeure et les instruments de notre âme, créée à l'image de Dieu, mais nous avons aussi à respecter les restes de ce que nous avons vénéré pendant la vie. C'est pourqoi nous entourons d'honneurs les restes des défunts ; nous devons d'autant plus les respecter qu'ils ont été les temples du St Esprit. Nous les honorons donc par rapport à Dieu et c'est pour cela que dieu a cette vénération pour agrable.
En outre Dieu regarde l'ensevelissement des morts comme une oeuvre de miséricorde (parce que nous préservons de la profanation les corps des défunts), et il ne la laisse pas sans récompense (histoire de Tobie). Dans la primitive Eglise, les personnes les plus nobles, et meme des papes, n'ont pas eu honte de transporter sur leurs porpres épaules les chrétiens martyrisés pour la foi, et de les ensevelir de leurs mains. A cette époque, les tombeaux étaient dans des galeries souterraines, dans les catacombes, où l'on offrait aussi le St Sacrifice. Delà nint plus tard l'usage d'ensevelir les défunts dans les caveaux et autour des églises, coutume qui a été abolie de nos jours sou un prétexte exagéré de salubrité. Aujourd'hui l'on assigne aux cimetières un emplacement hors des villes, quoiqu ece soit un préjugé de s'imaginer que les cimetières empestent l'air, corrompent l'eau et causent des épidémies ; des sommités médicales ont prouvé que les cimetières n'altéraient nullement la santé.

L'Eglise désapprouve la crémation, parce qu'elle est contraire aux sentiments chrétiens.
Dès l'origine l'ensevelissement des cadaves a été un usage universel ; car les ossements humains que l'on rencontre dans le sein de la terre et qui datent des temps les plus reculés, n'ont pas té brûlés par le feu ; on trouve même des caveaux fermés par des pierres. les Juifs ont enterré leurs morts : l'Ecriture Sainte parle en plus de 300 endroits des tombeaux des patriarches, des rois et des prophètes ! Le refus de sépulture passait pour un châtiment et les Juifs n'ont brûlé quelques cadavres qu'en cas de peste. Les anciens Romains aussi enterraient leurs morts ; ils considéraient les tombeaux comme sacrés et punissaient sévèrement la profanation des sépulcres : on coupait, on brûlait la main du malfaiteur. Sonvent on déposait le corps dans les pierres qui avaient, croyait-on, la propriété de les réduire en poussière dans l'espace de 40 jours : d'où le nom de Sarcophages, mangeurs de chair. Les romains ne faisaient brûles les cadavres que dans le cas où ils craignaient une profanationd e la part des ennemis ; plus tard lorsque l'immoralité devint générale, la crémation devint une mode. (curieux cette similitude entre la déchéance du peuple romain et notre société..... )
Les Egyptiens et les peuples d'Amérique embaumaient leurs morts. Chez tous les peuples idolâtres, les bûchers disparurent dès que la civilisation pénétra chez eux ; le christianisme en particulier a fait disparaître la crémation. A notre époque, au contraire, où la foi chrétienne décline, où les moeurs redeviennent sauvages et paënnes, on préconise la crémation, qui blesse nos sentiments chrétiens. Pour nous chrétiens, la mort est un sommeil : les morts sno endormis, parce qu'ils ressusciteront un jour ; le cimetière est un dortoir, un lieu de repos e de paix, de là le mot champ de repos, or ce sommeil est figuré par l'ensevelissement et non par la crémation. De plus, in déposant le cadavre dans la terre, nosu professons que notre corps est comme une semence déposée dans la terre où elle germera et croîtra ; on devrait écrire sur les cimetières : "Ici est déposée la moisson que Dieu a semée, le corps qui ressuscitera plus tard ; il est semé périsssable ; il germera pour l'immortalité".
Comme chrétiens, nous vénérons notre âme créée à l'image de Dieu, et aussi le corps, son instrument.
Un chrétien ne donnera jamais son approbation à la crémation où le corps éclate, les os craquent et se tordent, ou le cadavre est affreusement traité. Les adhérents de la crémation ne seront jamais que des hommes qui ont perdu le sentiment de leur dignité humaine et n'ont plus la foi chrétienne.
Nous, chrétiens, nosu prenons pour modèle Jésus-Christ qui ne s'est point fait brûler, mais déposer au tombeau d'où il est ressuscité.......

Extrait du catéchisme catholique populaire du Professeur Spirago. (début XXè s.)