COMMUNAUTES NOUVELLES ET DISCERNEMENT

LA GNOSE ET LES COMMUNAUTES NOUVELLES NOTAMMENT LA COMMUNAUTE SE SAINT JEAN

article Famille Chrétienne:
https://www.famillechretienne.fr/39127/article/yves-hamant-la-dissolution-ou-au-moins-un-moratoire
Yves Hamant « La dissolution ou au moins un moratoire »
Pour Yves Hamant, initiateur de l’Appel de Lourdes en 2013, les dégâts provoqués par les communautés nouvelles sur les personnes victimes sont si lourds qu’ils exigent un traitement de choc.
 
Publié le 20/10/2022 à 10:20






ÉgliseTRIBUNE
Au sein ou auprès de communautés controversées, des personnes ont reçu des lumières, de même qu’auprès de fondateurs aujourd’hui dénoncés. On nous parle à l’envi de beaux fruits. Mais d’autres membres en sont sortis aussi traumatisés que par un attentat, détruits physiquement, psychologiquement, moralement, spirituellement : ne comptent-ils pas parmi les fruits ? Un évêque connu pour le nombre de communautés de toutes sortes de son diocèse m’a dit à peu près : j’accueille tout et la vie fera le tri. Et tant pis pour ces vies cabossées entretemps ? Bavures de la nouvelle évangélisation, m’a rétorqué un ami. On comptabilise les entrées mais pas les sorties, comme s’il fallait faire du chiffre. Le discernement nécessaire avait-il été exercé ? Tous les membres étaient-ils entrés sans aucune pression ?

Une grave maladie spirituelle

Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, répète-t-on en boucle. Et si le bébé était malade de naissance ? L’affaire Saint-Jean a mis au jour une grave maladie spirituelle : la gnose, qui se présente comme un superchristianisme, alors qu’elle est une perversion spirituelle bien connue. On peut en retenir deux traits : connaissance initiatique et dualisme. Les gnostiques sont convaincus d’avoir bénéficié d’une révélation spéciale, de détenir un secret qui fait d’eux des initiés, les met à part des autres chrétiens, les dispense de la morale commune. Quant au dualisme, opposant un principe spirituel et un principe matériel, il conduit au mépris de tout ce qui est corporel, à la spiritualisation de toutes les manifestations psychiques, notamment. Si un membre tombe en dépression ou en burn-out, c’est qu’il ne prie pas assez : allez, quelques jours ou semaines de « désert » au pain et à l’eau. Ou quelques exorcismes. Et ça se termine en hôpital psychiatrique et tentatives de suicide. 




Mais au-delà, une inclination gnostique ne touche-t-elle pas bien d’autres communautés ou mouvements ? Conviction d’être les meilleurs, d’avoir mission de sauver l’Église. Tendance de mouvements à fonctionner comme une Église au sein de l’Église. Ignorance des réalités physiques, psychiques et sociales conduisant à l’épuisement des membres. À la destruction de couples et de familles.

Les gnostiques ont toujours imbriqué leurs doctrines et pratiques dans le discours officiel de l’Église, d’où la difficulté de les débusquer. La réalité d’une communauté religieuse est très difficile à appréhender de l’extérieur et les enquêteurs les mieux résolus peuvent s’y tromper, d’autant plus qu’ils ne disposent pas forcément du cadre méthodologique nécessaire et n’opèrent pas toujours à l’abri des conflits d’intérêts.

Dans la gnose, le vrai et le faux sont étroitement mêlés. À cela se superpose la confusion dans l’usage du mot « charisme ». Le charisme revendiqué par la communauté est le plus souvent attribué au fondateur ou à la fondatrice. La mise en cause de ces derniers remet inévitablement en question l’existence même d’un charisme communautaire. Telle communauté s’avère incapable de le définir clairement, telle autre en a changé en cours de route. De façon lapidaire, un éminent homme d’Église m’a glissé : « Le charisme ? C’est ce qu’ils font en disant que c’est Dieu qui leur a dit de le faire. » J’ai consulté le cardinal Georges Cottier, qui fut le théologien personnel de Jean-Paul II. Il n’excluait pas que la dissolution puisse s’imposer. Cela exige évidemment la mise en place d’un accompagnement adéquat, qu’on n’a même pas encore assuré aux personnes déjà sorties. Dans l’immédiat, des arguments de fond militent au moins pour un moratoire avec suspension des entrées jusqu’à nouvel ordre.

LES BEATITUDES
[size=45]Mgr Robert le Gall « Se réformer, avec humilité et obéissance »[/size]
L’archevêque émérite de Toulouse a suivi de près le travail de réforme des Béatitudes. Selon lui, les communautés nouvelles peuvent réussir à renouer avec leur charisme d’origine avec l’aide de l’Église.
 
Publié le 20/10/2022 


Jeune moine à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, j’étais frappé par l’émergence de ces communautés nouvelles qui avaient le vent en poupe. J’étais à la fois étonné et admiratif de ce phénomène lié en partie au renouveau pentecostal venu d’outre-Atlantique. Le don des charismes faisait un peu penser à la naissance de l’Église.

Devenu Père abbé, j’ai commencé à entendre parler de quelques dysfonctionnements, j’ai appris la dissolution de certaines communautés. J’ai conservé néanmoins à leur égard un a priori positif. Je n’ai jamais voulu jeter le bébé avec l’eau du bain. C’est vrai que nos anciens ordres, régulés par des siècles de mises au point juridiques et spirituelles, ont acquis une certaine expérience après avoir traversé tant d’épreuves. Cela leur confère une sagesse venue des difficultés.

Cette attitude de foi doit être cultivée dans les épreuves. L’histoire de l’Église « n’a jamais été une promenade tranquille le long du canal du Midi ». Il suffit de lire la vie de saint Benoît par saint Grégoire le Grand. Des moines tentent de l’assassiner pour échapper à sa volonté réformatrice ; un prêtre jaloux de son influence spirituelle envoie des femmes nues dans le jardin de son monastère pour faire tomber ses disciples ! Le mal est toujours à l’œuvre dans la vie de l’Église ; c’est pourquoi le Seigneur nous demande de prier ainsi : « Délivre-nous du mal ! » Pour autant, je sais que certaines situations mènent à des impasses. À Mende, j’ai accueilli une petite communauté nouvelle qui m’a demandé ensuite de déménager dans le diocèse de Toulouse. L’un des membres m’a révélé une affaire d’abus de pouvoir qui m’a obligé à demander une visite canonique. Au vu des résultats, j’ai été obligé de dissoudre la communauté, et cela a été très douloureux. 

L’histoire n’est heureusement pas identique avec la Communauté des Béatitudes. J’ai eu l’occasion de les accompagner de près à la demande du cardinal Bernard Panafieu en 2008. Il y a eu des moments difficiles… Je me souviens d’une assemblée générale à Châteauneuf-de-Galaure où j’étais attendu. Juste avant de quitter Toulouse, j’ai reçu un fax du Saint-Siège qui me demandait de surseoir à toute élection ! Nous avons réussi à trouver une solution avec les responsables des dicastères concernés.

Un travail de fond sur les statuts

Il a fallu du temps pour mener une réforme en profondeur. Au début, j’ignorais l’ampleur des abus spirituels et sexuels.  En lien étroit avec la Congrégation pour la vie consacrée à Rome, le Père Henry Donneaud, nommé commissaire pontifical, et moi-même avons entrepris, avec un conseil renouvelé, un travail de fond sur les statuts, qui s’est étalé sur plusieurs années, ce qui m’a permis, avec l’autorisation du Saint-Siège, d’ériger la Communauté des Béatitudes en Famille ecclésiale de vie consacrée de droit diocésain de Toulouse le 8 décembre 2020. Au départ, pour la Communauté, l’enjeu était de savoir s’ils devaient dépendre de la Congrégation pour les laïcs ou de celle pour la vie consacrée. La question des abus n’était pas au premier plan. Ce qui nous semblait ici essentiel était d’identifier leur charisme et de le protéger. Cette communauté renouvelée est comme une « icône de Lumen gentium », la Constitution sur l’Église de Vatican II, qui la présente constituée de différents états de vie. Le Saint-Siège donne en exemple cette « renaissance » de la Communauté. Tout ce processus a été pour moi, pour nous, le signe qu’une communauté nouvelle, moyennant humilité et obéissance, peut retrouver la pleine mesure de son charisme.



« N’ayez pas honte de dénoncer », lance le pape devant des religieux au sujet des abus

Un grand merci pour cette contribution ! J'arrive enfin à mettre un mot vis-à-vis de l'abus dont j'ai été victime par une jeunesse-lumière c'est tout-à-fait cela.

Merci à vous. 

article Le figaro:

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-freres-de-saint-jean-publient-un-rapport-accablant-sur-les-abus-sexuels-de-leur-fondateur-20230627

Les Frères de Saint-Jean publient un rapport accablant sur les abus sexuels de leur fondateur


DÉCRYPTAGE - Le Père Marie-Dominique Philippe, mort en odeur de sainteté mais aujourd'hui déchu, serait à l'origine d'une spiritualité légitimant des actes réprouvés par la morale catholique.
Un «[size=18] saint » déchu. Le Père Marie-Dominique Philippe, dominicain, fondateur en 1975 de la communauté des « Frères de Saint-Jean » était mort le 26 août 2006 en odeur de sainteté. Il avait 93 ans. Sa photo trônait dans toutes les pièces de la trentaine de prieurés qu'il avait fondés en France et dans le monde. Il fallait accueillir l'extraordinaire afflux de vocations masculines et féminines qu'il suscitait. Ce religieux à la voix frêle était vénéré. Le succès de son œuvre était cité en modèle. Il est désormais voué aux gémonies.
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Officiellement désavoués une première fois en 2013 par les responsables de l'ordre pour ses abus sexuels avérés - ce que nient encore certains frères et sœurs qui ont fait scission - les méthodes cachées du Père Marie-Dominique Philippe, les effets de son enseignement sur une partie des religieux, les origines théologiques et psychologiques de ses déviances, les mesures prises pour en sortir, sont aujourd'hui publiquement révélés par sa congrégation dans un implacable rapport de 800 pages, intitulé «comprendre et guérir». Il a été élaboré par une commission mixte impliquant des experts et des Frères de Saint-Jean.

Appelés «petits-gris» pour la couleur de leur coule, leurs effectifs ont fondu de moitié depuis 2013 : il reste aujourd'hui 422 religieux. Quant à la branche féminine de l'ordre, elle compte 53 religieuses contemplatives et 175 Sœurs apostoliques. Certains prieurés ont été fermés.
En 2022, la référence au fondateur a été officiellement exclue des constitutions de cet ordre religieux. La «règle de vie» du fondateur a été bannie. L'ordre a également remanié ses modalités de gouvernance, ses critères de discernement pour les vocations et son programme de formation. Il est vrai que le Père Marie-Dominique Philippe cumula longtemps les fonctions de fondateur, de prieur général, de supérieur, d'unique professeur référant, de confesseur suprême…
C'est une commission d'écoutes des victimes mise sur pied en 2015 qui a conduit ses disciples religieux à prendre conscience de l'étendue des conséquences des comportements déviants transmis par le fondateur chez nombre de frères de Saint-Jean et chez quelques religieuses : même mode opératoire pour capter les victimes ; même justification de leurs abus.
Ce qui décida le lancement d'une «commission d'enquête» aboutissant aujourd'hui à ce rapport. La démarche d'introspection - certes contrôlée par la congrégation, ce que critiquent certains - est sans concession. Elle est inédite dans l'Église catholique à ce niveau de précision et de révélation.

24 victimes identifiées

Le rapport s'intéresse d'abord au fondateur : «il est clair que le Père Marie-Dominique Philippe a entretenu des relations d'ordre sexuel dans la durée avec plusieurs personnes en même temps. À la fin des années 80, il est établi qu'il menait en parallèle au moins quatre relations impliquant des pratiques sexuelles».
Le document précise : «les agressions du Père Marie-Dominique Philippe ont eu lieu pendant des entretiens privés, souvent dans le cadre de la confession ou de l'accompagnement spirituel». Ces entretiens pouvaient se dérouler «jusque tard dans la nuit».
L'étude conclut : «Au total, le nombre de femmes victimes identifiées s'élève à 24». Ce qui peut sembler «relativement peu» poursuit le texte «étant donné le nombre de femmes que le Père M.D Philippe a rencontrées en privé. On peut craindre que ce nombre soit largement inférieur à la réalité (…) nous savons que certaines victimes n'ont pas souhaité se manifester jusqu'à présent».
L'enquête confirme que le Père Marie-Dominique Philippe, jeune religieux dominicain, avait pourtant déjà été «condamné» le 6 février 1957, par le «Saint-Office» - l'ancêtre romain du Dicastère pour la Doctrine de la foi - pour des comportements similaires, avec interdiction de «pouvoir écouter des fidèles en confession, ni exercer une quelconque direction spirituelle» et «interdiction de séjourner dans des monastères». Et ce, pour une «durée indéterminée».
Mais le rapport constate : «le secret de la condamnation du Père Marie-Dominique Philippe fut très bien gardé». De fait, il continuait à enseigner et cette sanction fut levée deux ans plus tard. Mais «le père Philippe gardait un secret total sur le sujet, même vis-à-vis de ses proches».

Une vision déviante de la «chasteté»

Le document explique aussi, avant la fondation des Frères de Saint-Jean, la relation très particulière du Père Marie-Dominique Philippe avec «trois femmes» dont «Nicole B» et «Alix Parmentier». Cette dernière deviendra son assistante, et plus, «une intimité sexuelle» entre eux étant révélée. Elle sera aussi la supérieure d'une des branches féminines des religieuses de Saint-Jean. Elle est accusée dans le rapport d'avoir agressé sexuellement deux jeunes religieux et «probablement« davantage estime l'étude car «elle a noué des relations étroites avec d'autres frères qu'elle voyait souvent», »ne voyant pas de problèmes à avoir des relations charnelles avec plusieurs hommes«. La troisième femme est Michèle-France Pesneau dont l'histoire avec le Père Marie-Dominique Philippe et son frère aîné, le Père Thomas Philippe, également religieux, est déjà connue par son livre et un documentaire télévisé.
Ces deux frères de sang, assure le texte «étaient tous deux convaincus que leurs pratiques sexuelles n'étaient pas peccamineuses et relevaient plutôt de grâces d'exceptions.» Des convictions qui remontent à loin. Leur oncle, le Père Pierre-Thomas Dehau, fut «un mentor» au point que «le Saint Office a estimé que ce prêtre a joué un rôle majeur dans les dérives de ses deux neveux», Thomas et Marie-Dominique. Le Père Dehau «a reconnu en 1956, avoir eu des pratiques sexuelles avec des religieuses».
Cette vision déviante de la «chasteté» - pourtant un vœu religieux prononcé par ces deux dominicains comme tous les religieux - a ensuite touché une partie des Frères de Saint-Jean, la congrégation fondée par le Père Marie-Dominique Philippe. Ce dernier se montrait toujours très indulgent sur les «difficultés de chasteté» des jeunes postulants et même des prêtres qu'il allait ordonner en fin de formation. C'est l'autre aspect du volumineux rapport. «Le Père Marie-Dominique Philippe est au centre des abus commis dans la famille Saint-Jean (...) soit en tant qu'auteur d'abus, soit en tant qu'accompagnateur spirituel , confident, et il faut ajouter enseignant car des arguments sont tirés de ses cours».
Pour ce qui est de la communauté de Saint-Jean, l'appareil statistique du document reconnaît 209 cas d'abus sexuels, touchant 187 victimes, perpétrés par 79 auteurs, dont 6 religieuses. Ce qui donne, en proportion, que 8,26 % des frères, (72 sur 871) ont commis des abus sexuels. Si l'on s'en tient à la seule catégorie des prêtres, déjà comptés dans le total des «Frères», la proportion s'élève à 13,33 % des frères prêtres (52 sur 390 prêtres ont commis des abus sexuels).
Le pic des abus s'étend de 1995 à 2010 pour chuter quasiment totalement aujourd'hui. «Trois abus» ont été enregistrés entre 2012 et 2020 et « aucun abus n'est recensé en 2021 et 2022». Les trois quarts des victimes sont de sexe féminin. 15 % des victimes sont âgées de moins de 15 ans. Le rapport affirme que sur les 72 auteurs, 35 ont quitté la congrégation. Parmi eux, 6 ont été condamnés par la justice civile, 10 enquêtes sont encore en cours et 12 plaintes ont été classées sans suite.
Pour les 37 frères accusés et qui sont toujours dans la congrégation, 5 sont sous procédures, 2 ont été renvoyés du statut de prêtre, 10 ont été condamnés à des peines temporaires, allant de 3 à 10 ans, dont l'interdiction de confesser ou de célébrer la messe, ou d'approcher des jeunes. 18 enfin, ont reçu des sanctions disciplinaires du même acabit, mais sans procès pénal, 2 ont été officiellement réprimandés. Mais tout n'est pas réglé pour autant. Certains cas connus de frères sont encore en suspens et le rapport est discret à ce sujet.
À longueur de centaines de pages, le document procède sur la base de témoignages concordants recueillis chez les victimes. Il détaille un mode opératoire finalement identique chez le fondateur comme chez une minorité significative de ses religieux. Lors de confessions ou d'entretiens spirituels, le prêtre se trouve seul à seul avec la personne qui, à travers lui, est censée confesser ses péchés au Christ, et recevoir ensuite l'absolution. Mais l'homme de Dieu se trouve alors informé de confidences intimes du pénitent et peut devenir «subtilement» un agresseur.
Contrairement aux consignes pourtant strictes de l'Église en matière de distance entre le prêtre et le confesseur ou le guide spirituel, le religieux se rapproche, en donnant d'abord la main, puis une accolade, puis un baiser et des caresses sous le prétexte de consoler et encourager la pénitente ou le pénitent.
Échanges qui peuvent devenir, au fil des rencontres, de plus en plus appuyés et clairement sexuels, selon toute la gamme possible, avec une limite toutefois : «Le père Marie-Dominique Philippe prétend respecter la virginité de ces femmes, c'est-à-dire qu'il ne pratique pas la pénétration vaginale, réservée aux époux». Il en serait ainsi des frères tombés dans ce travers : «La seule limite, assure le document, perçue par les auteurs d'abus de la congrégation Saint-Jean était la pénétration, considérée comme un acte strictement conjugal qu'il leur fallait par conséquent éviter». Certains franchiront toutefois le pas.
Après les faits, l'autre scandale mis à jour par le rapport est la «justification» qui était apportée à ces pratiques par le fondateur et par ses suiveurs dont il a couvert certains. Il serait même allé jusqu'à «bénir» symboliquement, affirme l'étude, la relation établie entre un religieux et une religieuse dès lors que leur «intention était bonne».
Il aurait d'ailleurs, selon le rapport, toujours demandé à ses victimes de ne confesser «qu'à lui» leur problème de chasteté. Il aurait aussi «légitimé le mensonge» avec une «consigne du secret» sur ces questions. Il aurait même «encouragé des victimes à faire confiance à l'auteur des abus», en leur affirmant que c'était une «grande grâce».
Cette justification est la grande faille théologique du Père Marie-Dominique Philippe. Elle fait l'objet d'une étude spécifique, véritable réquisitoire dans le rapport : C'est la «grande règle de l'amour d'amitié» qui «pouvait autoriser ces gestes», l'amitié flirtant avec l'amour, ou devenant amour, dans une «conception du péché contraire à la morale de l'Église» avec une «confusion fondamentale entre amitié et conjugalité».
Ce qui pouvait aussi conduire à une «soumission totale» de la victime finalement consentante sous un autre motif fallacieux, celui de l'abandon total à Dieu... La plénitude et l'extase amoureuses pouvant être alors certifiées comme une sorte expérience divine. Construction toutefois illusoire dans l'ordre d'une congrégation religieuse qui a fait des ravages et a conduit à des dépressions, visant «à rapprocher ce genre de relations sexuelles, aux relations spirituelles entre Dieu et sa créature». Soit un «pseudo-mysticisme censé légitimer des gestes non chastes».
Cette théologie faussée a longtemps aveuglé les frères et sœurs de Saint-Jean tant l'aura du Père Marie-Dominique était puissante. Elle est devenue un système pervers que dénonce aujourd'hui publiquement ce rapport accablant publié sous la responsabilité de la communauté. Si certains frères, reconnaît le rapport, «se servaient de l'autorité du Père Marie-Dominique Philippe, comme justification» pour leur «emprise», il ne faudrait pas, précisent les auteurs «déduire que tous les frères et sœurs aient vécu de tels liens affectifs (…). La plupart semblent en avoir été préservés».

Bonjour,

Le champ d'analyse que vous présentez se réduit à commenter des faits dans le seul but de donner caution à un parti pris idéologique.

Je pense qu'il et hasardeux et malhonnête de faire un raccourci grossier? dans le dessein de taper sur le saint concile. 
C'est un comble pour un catholique de chercher les divisions.
J'ai en tête la phrase de Bernanos, "l'Eglise n'a pas besoin de réformateurs mais de saints"


De mon point de vue, l'enjeu est que la règle, les statuts soient soigneusement définis pour que les charismes puissent porter leur fruits. C'est ce que j'ai retenu de l'interview de Mgr Le Gall et cela me rappelle une lecture sur la vie de Saint Alphonse de Ligori qui a souligné l'importance que la règle de son ordre soit validée et scrupuleusement appliquée

Bonne soirée à vous 
SGA

Bonjour @sga et merci pour votre partage qui présente quelque intérêt.
Citer Bernanos avec une telle phrase devrait emporter l'adhésion de tout catholique.

Par ailleurs, je suis surpris que vous me parliez d'idéologie, moi qui n'en ai aucune.
Prêter une idéologie à Denis Crouan serait également déplacé quand on sait tout le travail qu'il aura fourni pour tenter de faire respecter le missel romain du novus ordo, avec d'ailleurs l'appui explicite de Benoît XVI.
Cependant je vous l'accorde, M Crouan a toujours eu un franc-parler qui parfois peut désarçonner
les plus sensibles. Malgré tout, ce n'est pas la bonne personne qui tapera sur le concile même s'il semble enfin ouvrir les yeux. 
Svp si vous utilisez le mot "divisions", il vous faudrait pouvoir ajuster cette accusation sur les principes établis dans notre Eglise qui ont favorisé celles-ci.

Que la communauté St Jean puisse être partiellement sauvée à la manière de la communauté des Béatitudes ne saurait me déplaire même si je considère que ce n'est pas tant un problème de règlement qu'un problème doctrinal qui soit en cause.

Enfin, il faudra garder l’œil sur la dernière communauté nouvelle à rester debout : la communauté St Martin. Attention à ce que les loups ne s'introduisent en elle ! Elle donne des vocations et cela ne plaît pas à tout le monde.

Je remonte ce post de @sga sur ce texte de Yves Hamant concernant la congrégation saint jean et son analyse du gnosticisme … la question de la gestion de cette véritable berezina et ce qu’en disait le Père Cottier montre que rien n’est facile. 
Nous étions 620 frères profès perpétuels, et j’ai cru savoir qu’il n’en restait plus que 240, complètement sonnés 
Un aspect de la Desolation … 
Ne faisons pas partie de la meute pour en profiter pour déchiqueter des consacrés qui, tout de même, ont donné leur vie pour nous et par amour de Dieu seul et des hommes en recherche du Ciel

sga a écrit:LA GNOSE ET LES COMMUNAUTES NOUVELLES NOTAMMENT LA COMMUNAUTE SE SAINT JEAN

article Famille Chrétienne:
https://www.famillechretienne.fr/39127/article/yves-hamant-la-dissolution-ou-au-moins-un-moratoire
Yves Hamant « La dissolution ou au moins un moratoire »
Pour Yves Hamant, initiateur de l’Appel de Lourdes en 2013, les dégâts provoqués par les communautés nouvelles sur les personnes victimes sont si lourds qu’ils exigent un traitement de choc.
 

Selon Yves Hamant, « Les gnostiques ont toujours imbriqué leurs doctrines et pratiques dans le discours officiel de l’Église, d’où la difficulté de les débusquer. »
 - D.RAFRAY

Publié le 20/10/2022 à 10:20






ÉgliseTRIBUNE
Au sein ou auprès de communautés controversées, des personnes ont reçu des lumières, de même qu’auprès de fondateurs aujourd’hui dénoncés. On nous parle à l’envi de beaux fruits. Mais d’autres membres en sont sortis aussi traumatisés que par un attentat, détruits physiquement, psychologiquement, moralement, spirituellement : ne comptent-ils pas parmi les fruits ? Un évêque connu pour le nombre de communautés de toutes sortes de son diocèse m’a dit à peu près : j’accueille tout et la vie fera le tri. Et tant pis pour ces vies cabossées entretemps ? Bavures de la nouvelle évangélisation, m’a rétorqué un ami. On comptabilise les entrées mais pas les sorties, comme s’il fallait faire du chiffre. Le discernement nécessaire avait-il été exercé ? Tous les membres étaient-ils entrés sans aucune pression ?

Une grave maladie spirituelle

Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, répète-t-on en boucle. Et si le bébé était malade de naissance ? L’affaire Saint-Jean a mis au jour une grave maladie spirituelle : la gnose, qui se présente comme un superchristianisme, alors qu’elle est une perversion spirituelle bien connue. On peut en retenir deux traits : connaissance initiatique et dualisme. Les gnostiques sont convaincus d’avoir bénéficié d’une révélation spéciale, de détenir un secret qui fait d’eux des initiés, les met à part des autres chrétiens, les dispense de la morale commune. Quant au dualisme, opposant un principe spirituel et un principe matériel, il conduit au mépris de tout ce qui est corporel, à la spiritualisation de toutes les manifestations psychiques, notamment. Si un membre tombe en dépression ou en burn-out, c’est qu’il ne prie pas assez : allez, quelques jours ou semaines de « désert » au pain et à l’eau. Ou quelques exorcismes. Et ça se termine en hôpital psychiatrique et tentatives de suicide. 




Mais au-delà, une inclination gnostique ne touche-t-elle pas bien d’autres communautés ou mouvements ? Conviction d’être les meilleurs, d’avoir mission de sauver l’Église. Tendance de mouvements à fonctionner comme une Église au sein de l’Église. Ignorance des réalités physiques, psychiques et sociales conduisant à l’épuisement des membres. À la destruction de couples et de familles.

Les gnostiques ont toujours imbriqué leurs doctrines et pratiques dans le discours officiel de l’Église, d’où la difficulté de les débusquer. La réalité d’une communauté religieuse est très difficile à appréhender de l’extérieur et les enquêteurs les mieux résolus peuvent s’y tromper, d’autant plus qu’ils ne disposent pas forcément du cadre méthodologique nécessaire et n’opèrent pas toujours à l’abri des conflits d’intérêts.

Dans la gnose, le vrai et le faux sont étroitement mêlés. À cela se superpose la confusion dans l’usage du mot « charisme ». Le charisme revendiqué par la communauté est le plus souvent attribué au fondateur ou à la fondatrice. La mise en cause de ces derniers remet inévitablement en question l’existence même d’un charisme communautaire. Telle communauté s’avère incapable de le définir clairement, telle autre en a changé en cours de route. De façon lapidaire, un éminent homme d’Église m’a glissé : « Le charisme ? C’est ce qu’ils font en disant que c’est Dieu qui leur a dit de le faire. » J’ai consulté le cardinal Georges Cottier, qui fut le théologien personnel de Jean-Paul II. Il n’excluait pas que la dissolution puisse s’imposer. Cela exige évidemment la mise en place d’un accompagnement adéquat, qu’on n’a même pas encore assuré aux personnes déjà sorties. Dans l’immédiat, des arguments de fond militent au moins pour un moratoire avec suspension des entrées jusqu’à nouvel ordre.

Yves Hamant

Père Nathan a écrit:Je remonte ce post de @sga sur ce texte de Yves Hamant concernant la congrégation saint jean et son analyse du gnosticisme … la question de la gestion de cette véritable berezina et ce qu’en disait le Père Cottier montre que rien n’est facile. 
Nous étions 620 frères profès perpétuels, et j’ai cru savoir qu’il n’en restait plus que 240, complètement sonnés 
Un aspect de la Desolation … 
Ne faisons pas partie de la meute pour en profiter pour déchiqueter des consacrés qui, tout de même, ont donné leur vie pour nous et par amour de Dieu seul et des hommes en recherche du Ciel

sga a écrit:LA GNOSE ET LES COMMUNAUTES NOUVELLES NOTAMMENT LA COMMUNAUTE SE SAINT JEAN

article Famille Chrétienne:
https://www.famillechretienne.fr/39127/article/yves-hamant-la-dissolution-ou-au-moins-un-moratoire
Yves Hamant « La dissolution ou au moins un moratoire »
Pour Yves Hamant, initiateur de l’Appel de Lourdes en 2013, les dégâts provoqués par les communautés nouvelles sur les personnes victimes sont si lourds qu’ils exigent un traitement de choc.
 

Selon Yves Hamant, « Les gnostiques ont toujours imbriqué leurs doctrines et pratiques dans le discours officiel de l’Église, d’où la difficulté de les débusquer. »
 - D.RAFRAY

Publié le 20/10/2022 à 10:20






ÉgliseTRIBUNE
Au sein ou auprès de communautés controversées, des personnes ont reçu des lumières, de même qu’auprès de fondateurs aujourd’hui dénoncés. On nous parle à l’envi de beaux fruits. Mais d’autres membres en sont sortis aussi traumatisés que par un attentat, détruits physiquement, psychologiquement, moralement, spirituellement : ne comptent-ils pas parmi les fruits ? Un évêque connu pour le nombre de communautés de toutes sortes de son diocèse m’a dit à peu près : j’accueille tout et la vie fera le tri. Et tant pis pour ces vies cabossées entretemps ? Bavures de la nouvelle évangélisation, m’a rétorqué un ami. On comptabilise les entrées mais pas les sorties, comme s’il fallait faire du chiffre. Le discernement nécessaire avait-il été exercé ? Tous les membres étaient-ils entrés sans aucune pression ?

Une grave maladie spirituelle

Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, répète-t-on en boucle. Et si le bébé était malade de naissance ? L’affaire Saint-Jean a mis au jour une grave maladie spirituelle : la gnose, qui se présente comme un superchristianisme, alors qu’elle est une perversion spirituelle bien connue. On peut en retenir deux traits : connaissance initiatique et dualisme. Les gnostiques sont convaincus d’avoir bénéficié d’une révélation spéciale, de détenir un secret qui fait d’eux des initiés, les met à part des autres chrétiens, les dispense de la morale commune. Quant au dualisme, opposant un principe spirituel et un principe matériel, il conduit au mépris de tout ce qui est corporel, à la spiritualisation de toutes les manifestations psychiques, notamment. Si un membre tombe en dépression ou en burn-out, c’est qu’il ne prie pas assez : allez, quelques jours ou semaines de « désert » au pain et à l’eau. Ou quelques exorcismes. Et ça se termine en hôpital psychiatrique et tentatives de suicide. 




Mais au-delà, une inclination gnostique ne touche-t-elle pas bien d’autres communautés ou mouvements ? Conviction d’être les meilleurs, d’avoir mission de sauver l’Église. Tendance de mouvements à fonctionner comme une Église au sein de l’Église. Ignorance des réalités physiques, psychiques et sociales conduisant à l’épuisement des membres. À la destruction de couples et de familles.

Les gnostiques ont toujours imbriqué leurs doctrines et pratiques dans le discours officiel de l’Église, d’où la difficulté de les débusquer. La réalité d’une communauté religieuse est très difficile à appréhender de l’extérieur et les enquêteurs les mieux résolus peuvent s’y tromper, d’autant plus qu’ils ne disposent pas forcément du cadre méthodologique nécessaire et n’opèrent pas toujours à l’abri des conflits d’intérêts.

Dans la gnose, le vrai et le faux sont étroitement mêlés. À cela se superpose la confusion dans l’usage du mot « charisme ». Le charisme revendiqué par la communauté est le plus souvent attribué au fondateur ou à la fondatrice. La mise en cause de ces derniers remet inévitablement en question l’existence même d’un charisme communautaire. Telle communauté s’avère incapable de le définir clairement, telle autre en a changé en cours de route. De façon lapidaire, un éminent homme d’Église m’a glissé : « Le charisme ? C’est ce qu’ils font en disant que c’est Dieu qui leur a dit de le faire. » J’ai consulté le cardinal Georges Cottier, qui fut le théologien personnel de Jean-Paul II. Il n’excluait pas que la dissolution puisse s’imposer. Cela exige évidemment la mise en place d’un accompagnement adéquat, qu’on n’a même pas encore assuré aux personnes déjà sorties. Dans l’immédiat, des arguments de fond militent au moins pour un moratoire avec suspension des entrées jusqu’à nouvel ordre.

Yves Hamant

La Gnose est présente en chacun de nous lorsque nous voulons "avoir raison" ou que nous prétendons enseigner au non du Christ alors que nous enseignons par nos raisonnements humains pour attirer à nous les âmes.

Toute âme sacerdotale qui ne vie pas de l'acte pur de la mémoria dei conjointement à l'intelligence et la volonté dans l'union transformante est passible d'abus spirituel par voie de Gnose, c'est à dire en utilisant les vérité fondamentale de la Foi Catholique sur des Fréquences spirituelles qui exclue la memoria dei.

Ceci à été parfaitement enseigné par le Pape François dans son exhortation apostolique sur la Sainteté.

Alors vous comprendrez qu'il n'y a pas beaucoup d'âmes sacerdotales à même d'attirer les brebis dans le monde nouveau par leur immolation pour l'ouverture du cinquième sceau.

Donc papa Francesco à décidé depuis le 17 octobre 2015 d'inverser la pyramide en mettant la hiérarchie catholique dans une situation de faiblesse telle qu'elle soit obligée d'accepter sa purification pour la sauver.

C'est ce qu'il appel la pyramide inversée ! Un suplice également pour les fidèles moutonniers qui se retrouvent en tête du peloton. Mais à l'arrivée nous rendrons grâce pour cette tempête magnifiquement orchestrée par le l'esprit saint à travers le pape François !

Pour la première fois dans l'histoire de l'église, les hérésies ne sont plus caractérisées par une mauvaise compréhension de la raison théologique ou philosophique, mais par l'équilibre des puissances spirituelles dans l'anthropologie intégrale de la personne humaine.


En somme l'hérésie n'est plus un défaut de ce qu'il faut penser (philosophie modernistes) ou croire (Foi) mais un déséquilibre entre les puissances d'intelligence, de volonté et de mémoire !


A ce déséquilibre presque toutes les communautés nouvelles ont adhéré...la descente est violente pour elles. Les familles fidèles sont bien plus en avance que ces communautaires blessés, les familles sont plus proche de la mémoria que des religieux qui luttent seuls contre une eucharistie reçue dans l’idolâtrie de leurs être viciée par leur libido.